Tag: guerre

  • Le roi Carol II et la crise qui a précédé le début de la Seconde Guerre mondiale

    Le roi Carol II et la crise qui a précédé le début de la Seconde Guerre mondiale

    Dès la signature du
    Traité de Trianon, censé mettre un terme à la Grande Guerre et jeter les bases
    d’une paix durable en Europe, la Roumanie n’a eu de cesse de se voir confronter
    aux visées révisionnistes des deux Puissances décidées à en découdre qu’étaient
    l’Allemagne et surtout l’URSS, mais également de ses voisins, sortis défaits de
    la Grande Guerre : la Hongrie et la Bulgarie. C’est ainsi que le 26 juin 1940,
    pratiquement au lendemain de l’armistice signé par la France devant l’Allemagne
    nazie, le gouvernement soviétique adressait deux ultimatums coups sur coups à
    la Roumanie, lui enjoignant de céder la Bessarabie et la partie nord de la
    Bucovine. La 30 août 1940, le second arbitrage de Vienne, concocté par l’Allemagne
    nazie et l’Italie fasciste, décidait l’annexion par la Hongrie de la moitié
    nord de la Transylvanie aux dépens de la même Roumanie. Enfin, le 7 septembre
    1940, par le traité de Craiova, les mêmes Puissances imposaient à la Roumanie
    la cession de la Dobroudja du Sud au profit de la Bulgarie. Aussi, en l’espace
    de seulement 3 mois, la Roumanie se voyait dépouillée de plus d’un tiers de son
    territoire et de sa population. Le désastre externe n’a pas tardé d’avoir des
    retombées en termes de politique intérieure. Acculé de toutes parts, le roi
    Carol II se voit ainsi contraint à quitter le trône en faveur de son fils, le roi
    Michel. Par ailleurs, le régime d’extrême-droite, national-légionnaire et pro
    allemand, dirigé par le général Ion Antonescu, prenait au même moment les rênes
    du pays.


    1940
    marque la fin d’une époque. Le règne de dix années du roi Carol II, dont les
    deux dernières marquées par l’empreinte de son régime personnel, s’achève avec
    fracas. Personnage haut en couleur, intelligent et manipulateur, orgueilleux, avide
    de pouvoir, entouré d’une camarilla d’hommes d’affaires plutôt louches et peu
    regardants, Carol II laisse aux historiens le soin de démêler un héritage pour
    le moins controversé. Car en dépit des griefs qu’on pourrait facilement imputer
    au souverain déchu, dans sa vie privée ou dans l’exercice de ses fonctions
    constitutionnelles, il n’en est pas moins que son règne marque une époque de
    grande prospérité. La capitale du royaume, Bucarest, avait été réorganisée, en
    suivant pour cela les principes censée régenter la vie d’une ville moderne. La
    vie culturelle du royaume s’épanouissait, le rôle de l’Etat dans cet essor n’étant
    point négligeable.


    Gheorghe Barbul secrétaire personnel de celui qui acculera le roi Carol II à quitter le
    trône, le futur maréchal Ion Antonescu, avait été interviewé à cet égard, en
    1984, par l’historien Vlad Georgescu, sur les ondes de radio Free Europe. L’interview,
    conservée par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine,
    constitue un important témoignage sur la personnalité du monarque déchu, dressé
    par un contemporain avisé, bien que peu enclin à faire l’apologie du roi. Ecoutons
    la voix de Gheorghe Barbul, enregistrée en 1984 :


    « Ion Antonescu, celui qui deviendra le Duce
    roumain, appréciait que la monarchie constituât une institution indispensable
    pour la stabilité du jeune Etat qu’était la Roumanie à l’époque. Il avait cette
    formule selon laquelle seule la monarchie était en mesure de préserver l’Etat
    de l’influence des démagogues. Un Etat où, prétendait le marchal, les propriétaires
    terriens avaient été remplacés par les « propriétaires de voix ». La
    maréchal faisait de la sorte la distinction entre la Roumanie d’avant la Grande
    Guerre, où les propriétaires terriens constituaient la classe dirigeante, et la
    Roumanie post 1920. C’est pour cette raison que le maréchal, bien qu’ennemi
    personnel du roi Carol II, n’acceptait pas à ce qu’on s’attaque à la monarchie,
    même pas à la personne du souverain. Il craignait l’instabilité. Vous savez, le
    roi Carol II avait déjà contribué à fragiliser le trône lorsqu’il avait renoncé
    au trône pour vivre son amour impossible, avant de revenir sur sa décision,
    détrôner son fils mineur, et remonter sur le trône. Or, le maréchal Antonescu
    ne souhaitait pas voir ces coups de force se reproduire. En cette période, deux
    acteurs politiques importants, le Parti national paysan et la Garde de Fer
    souhaitaient le départ du roi Carol II, et le remplacement de ce dernier par
    son fils, le roi Michel. Pas le maréchal Antonescu, car il craignait de trop l’instabilité
    que de telles agissements ne manqueraient pas de provoque
    r ».


    Dans une interview
    passée en 1995, le juriste Radu Boroș, ancien prisonnier politique,
    reconnaissait à son tour le rôle joué par le roi Carol II dans l’essor de l’économie
    nationale, plus particulièrement dans le domaine de l’aviation, durant les
    années 30 du siècle précédent :


    « A
    mes yeux, le roi Carol II demeure un grand souverain. Et je crois que si les
    Roumains l’avaient mieux compris et mieux suivi, la Roumanie aurait accompli
    davantage de progrès dans beaucoup de domaines. Le roi s’était personnellement
    impliqué dans l’organisation et le développement de l’industrie, de l’administration
    publique, dans plein de domaines. Vous savez lorsqu’il était monté sur le trône,
    dans le domaine de l’aviation, c’était le désert. Pendant la Grande Guerre, l’on
    s’était servi de quelques appareils de vol importés et de quelques ballons à
    air chaud. A l’époque, l’aviation c’étaient les ballons. L’on était loin d’avoir
    des avions de combat, des avions de chasse et de bombardement. C’est le roi qui
    avait décidé de nous doter d’une véritable aviation militaire. Grâce à cela,
    des unités industrielles ont été créés, l’IAR à Brasov, où l’on a construit le
    premier appareil de chasse roumain, IAR 14, qui, dans les années 37-38, était l’un
    des meilleurs au monde. C’est toujours le roi qui a donné le coup de pouce
    indispensable à l’essor de l’aviation civile. Le roi avait une vision. Il avait
    compris la place qu’allait occuper l’aviation dans les prochaines décennies et
    avait aidé à la constitution de la première compagnie roumaine d’aviation.
    Avant cela, il n’y avait une qu’une société mixte, la Compagnie franco-roumaine
    de navigation aérienne, créée en avril 1920par le comte Pierre Claret de Fleurieu. »


    Malgré
    tout et en dépit du bon souvenir que le règne du roi Carol II avait laissé chez
    certains de ses contemporains, la figure du souverain demeure encore aujourd’hui
    tachetée par ses agissements politiciens et affairistes, et surtout par l’échec
    de sa politique interne et externe, soldé en fin de compte par l’amputation d’un
    tiers du territoire national à la veille de la Seconde Guerre mondiale. (Trad. Ionut
    Jugureanu)

  • La semaine du 11 au 17 septembre 2023

    La semaine du 11 au 17 septembre 2023

    Rentrée
    scolaire en Roumanie


    La nouvelle
    année scolaire a débuté ce 11 septembre en Roumanie – une bonne occasion pour
    la presse de passer en revue les défis qui attendent les 3 millions d’élèves et
    leurs enseignants. Cette année scolaire
    compte 36 semaines de cours regroupés en 5 modules. Les deux semaines
    thématiques devenues habituelles -à savoir la Semaine verte et
    l’école autrement ne manqueront pas non plus au programme. Mais
    l’année 2023-2024 est également la première au cours de laquelle la nouvelle
    loi sur l’éducation sera appliquée. De nouveaux cours optionnels sont mis au
    programme et les règles d’attribution des bourses ont été modifiées. Des
    changements concernant les examens nationaux seront progressivement mis en
    place. Quant aux enseignants, ils ont hâte de voir si l’Exécutif tiendra parole
    et si leurs revenus augmenteront comme promis. En mai, ces derniers avaient déclenché
    une grève générale, suite à quoi le gouvernement a accepté d’augmenter leurs
    salaires de 25 % et de leur accorder des primes annuelles. Enfin, cette année,
    en Roumanie, le problème très grave du trafic et de la consommation de drogue
    chez les jeunes a également fait l’objet de discussions. Plusieurs ministres du
    Cabinet ont signé un plan de sécurité scolaire. Cette semaine également, les
    procureurs de la DIICOT ont lancé à Bucarest une vaste opération ciblant les
    trafiquants et les consommateurs de drogue dans l’entourage d’un jeune homme de
    19 ans, VladPascu. Issu d’une famille aisée, il fait l’objet d’une enquête pour
    avoir tué deux jeunes dans un accident de la route le mois dernier en bord de
    mer, après avoir pris le volant alors qu’il avait consommé plusieurs types de
    substances interdites. La tragédie a suscité une vive émotion dans l’opinion
    publique et continue à faire couler beaucoup d’encre.


    La guerre
    aux frontières de la Roumanie


    Des morceaux
    des drones russes ayant servi à attaquer les ports ukrainiens du Danube ont été
    retrouvés sur le territoire roumain. Suite à ces évènements, le ministère de la
    Défense de Bucarest a imposé cette semaine des restrictions de vol
    supplémentaires dans l’espace aérien bordant la frontière avec l’Ukraine, au
    sud et à l’est du pays, entre les villes de Sulina et Galati. Lessurvols en
    avion avec ou sans pilote ne sont pas autorisés, à l’exception des avions
    d’État et des avions de situation d’urgence. D’autre part, l’armée a achevé la
    construction d’abris anti-aériens dans le delta du Danube pour assurer la
    protection des civils contre d’éventuels éclats d’obus et l’onde de choc
    générée par l’éventuel crash d’un drone. Par ailleurs, le ministère des
    Affaires étrangères a informé qu’il consultait les alliés de l’OTAN concernant
    les récents développements à la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine. Les
    représentants de l’Alliance ont précisé qu’ils ne disposaient d’aucune
    information indiquant une quelconque attaque intentionnelle de la Russie contre
    le territoire roumain, mais qu’ils continuaient de surveiller la situation. Le
    Premier ministre Marcel Ciolacu a quant à lui voulu rassurer la population.
    D’autre part, il a demandé au ministre de l’Agriculture de créer un mécanisme
    pour protéger les agriculteurs roumains contre les exportations des céréales
    ukrainiennes à des prix défiant toute concurrence. Plus de 360 ​​000
    agriculteurs bénéficieront de ce soutien. Le budget total est d’environ 60
    millions d’euros, issus de fonds européens et du budget national.














    La
    question de l’adhésion de la Roumanie à Schengen remise à l’ordre du jour des
    institutions européennes


    La présidente
    de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a demandé mercredi à
    Strasbourg, dans son discours sur l’état de l’Union, que la Roumanie et la
    Bulgarie puissent adhérer le plus rapidement possible à l’espace Schengen, sans
    toutefois proposer de solution au véto de l’Autriche, seul pays de l’Union européenne
    continuant à s’y opposer. Selon la présidente de la Commission, la gestion du
    phénomène migratoire est une réussite. La veille, la présidente du Parlement
    européen, Roberta Metsola, avait lancé un appel tout aussi pressant, cette
    fois-ci avec des arguments d’ordre économique : retarder l’entrée dans l’espace
    de libre circulation des personnes et des marchandises occasionne un double
    préjudice pour les Roumains et les Bulgares – cela limite leur droit à la libre
    circulation et génère des coûts supplémentaires pour leur épargne. Maintenir la
    Roumanie en dehors de l’espace Schengen entraînerait des pertes économiques
    pouvant atteindre jusqu’à 2 % du PIB. Certains économistes indépendants ont estiméà
    200 millions d’euros par mois les dégâts causés à la Roumanie.




















    Les
    sportifs roumains dans le monde


    La joueuse de
    tennis roumaine Simona Halep, ancienne numéro 1 mondiale, a été suspendue de
    toutes compétitions pour 4 ans. L’année dernière, lors de l’US Open, elle a été
    testée positive au roxadustat, un médicament utilisé pour traiter l’anémie,
    mais considéré comme un améliorateur de performances. Un tribunal indépendant a
    reconnu que Simona Halep avait consommé un complément nutritionnel contaminé,
    mais a jugé que cela ne pouvait pas expliquer la quantité de roxadustat
    présente dans l’organisme de la joueuse. Le même tribunal a également découvert
    des irrégularités dans le passeport biologique de l’athlète, apparemment dues
    au dopage. Simona Halep a annoncé qu’elle ferait appel de cette décision.

    La Roumanie occupe la 7ème placeau Championnat d’Europe de volleyball masculin,
    son meilleur classement au cours des 42 dernières années. Et aux Championnats
    du monde d’aviron, les Roumains ont remporté 5 médailles – 2 d’or, 1 d’argent
    et 2 de bronze, réussissant également à qualifier 11 équipages pour les Jeux
    Olympiques de l’année prochaine à Paris.


    (Trad :
    Charlotte Fromenteaud)

  • 12.09.2023 (mise à jour)

    12.09.2023 (mise à jour)

    Aides – Quelque 2 millions de
    familles vulnérables de Roumanie recevront cette semaine une nouvelle série
    d’aides financières. Il s’agit d’une deuxième tranche de 140 euros destinés au
    paiement des factures d’électricité, de gaz et de tout autre combustible
    utilisé pour le chauffage. La première tranche de cette aide a déjà été versée
    en début d’année. Au total, le montant qu’une famille confrontée à des
    problèmes financiers recevra en 2023 s’élève à près de 300 euro. L’intégralité
    de cet argent provient de fonds européens. Par ailleurs, les retraités dont les
    revenus mensuels sont inférieurs à 600 euros devraient recevoir le mois
    prochain la deuxième tranche d’une aide d’Etat. Ce qui plus est, durant une
    année, les 2,5 millions de Roumains en situation de précarité reçoivent de la
    part de l’Etat une cinquantaine d’euros tous les deux mois.






















    Défense -
    Il n’y a aucun indice sur l’intention de la Fédération de Russie d’attaquer un
    Etat membre de l’Alliance de l’Atlantique nord, mais on comprend l’inquiétude
    des citoyens roumains qui habitent à proximité de la frontière sur le Danube, a
    déclaré le secrétaire général adjoint de l’OTAN, le roumain Mircea Geoană.
    « En tant que Roumain, je vous encourage à faire confiance aux capacités
    de l’Alliance de l’Atlantique nord d’adopter toutes les mesures censées assurer
    la protection de l’intégralité de l’espace allié, y compris de la
    Roumanie » a dit M Geoana qui a
    salué la décision des Etats Unis de renforcer les missions de police du ciel
    dans la région de la mer Noire. Par
    ailleurs, un exercice militaire commun se déroule jusqu’à vendredi en mer Noire
    et dans le delta du Danube. 227 militaires, dont 164 Roumains et 63 étrangers
    participent à l’exercice multinational Sea Breeze, organisé par les Etats Unis
    pour la première fois en Roumanie. Les entrainements contribuent à renforcer la
    stabilité dans la région de la mer Noire et à assurer la liberté de navigation,
    dans le contexte de l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine.




    Déficit -
    Le déficit de la balance commerciale en Roumanie durant les sept premiers mois
    de l’année en cours s’est élevé à 15,6 milliards d’euros, soit de 17% de moins
    par rapport à la même période l’année dernière. Selon l’Institut national de la
    statistique, durant cette période, les exportations roumaines se sont élevées à
    55 milliards d’euros, soit de 4,6% de plus par rapport à la période similaire
    de l’année précédente. Du 1er janvier au 31 juillet 2023, la
    Roumanie a importé des marchandises d’une valeur de 70 milliards d’euros,
    d’1,1% de moins par rapport à la période similaire de l’année 2022.


    Poésie -
    Coup d’envoi lundi de la 13e édition du Festival international de
    poésie. Une semaine durant, l’événement réunit quelque 170 poètes de 27
    Etats du monde. Le programme prévoit des rencontres avec des poètes, des
    traducteurs et des éditeurs, des lectures publiques, des débats, des tables
    rondes, des conférences, des marathons de poésie et des évènements destinés aux
    professionnels du domaine. Une foire nationale du livre de poésie sera
    également organisée dans le cadre du Festival international de poésie qui
    mettra en avant les volumes de poésie les plus récents et les plus importants.




    Produits agricoles -
    Les mesures restrictives visant les importations de produits agricoles
    ukrainiens ont eu un effet positif sur le marché des céréales de Roumanie et la
    décision de la Commission européenne devrait être de prolonger ces
    restrictions, au moins jusqu’à la fin de l’année, afin de ne pas diminuer la
    compétitivité des fermiers – a fait savoir le ministre roumain de
    l’Agriculture, Florin Barbu, dans le cadre d’une rencontre mercredi à Bucarest
    avec son homologue hongrois, Istvan Nagy. Cette rencontre bilatérale a visé la
    collaboration entre les deux Etats dans le domaine agricole, ainsi que la
    situation des importations de produits agricoles en provenance d’Ukraine, dans
    le contexte des mesures préventives adoptées par la Commission européenne en
    vigueur jusqu’au 15 septembre 2023. Ce qui plus est, le ministre roumain a
    précisé que la Commission européenne devrait décider d’un système de
    subventions au transit des marchandises d’Ukraine. Celui-ci pourrait constituer
    de l’avis de Florin Barbu un stimulent significatif pour l’acheminement des
    produits d’Ukraine vers des marchés lointains, notamment vers les pays dont la
    sécurité alimentaire est en danger, tel que décidé initialement.


    Strasbourg -
    La progression de l’extrémisme ne devrait pas être ignorée, mais contrecarrée,
    tout en montrant que l’UE compte, a déclaré ce mardi à Strasbourg, la
    présidente du parlement européen, Roberta Metsola. Selon la responsable
    européenne, bloquer l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace
    Schengen de libre circulation européenne pourrait donner le vent en poupe à
    ceux qui souhaitent détruire l’Europe, étant donné qu’il y a 12 ans déjà la
    Commission et le Parlement européens avaient décidé qu’il n’y avait aucun
    obstacle juridique, politique ou d’autre nature face à l’accès des deux pays à
    Schengen. Roberta Metsola a également plaidé pour une relance et une réforme de
    l’Union Européenne. « Il s’agit de comprendre la nécessité politique, de
    réaliser que l’Europe est plus puissante et plus en sécurité tant
    politiquement, qu’économiquement, si elle est plus large », a ajouté la
    présidente du Législatif européen. Les déclarations de Roberta Metsola
    interviennent neuf mois après la décision du gouvernement de Vienne de voter
    contre l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à Schengen.





    Tennis
    – L’Agence d’intégrité du tennis a annoncé mardi que Simona Halep avait été
    suspendue quatre ans par un tribunal indépendant. La Roumaine, vainqueure de
    deux titres du Grand Chelem, a commis deux infractions, la première lors de
    l’US Open 2022 quand un contrôle avait révélé la présence d’une substance
    interdite dans son organisme, la deuxième concerne une irrégularité de son
    passeport biologique.Ayant
    déjà été privée de tennis pendant quasiment un an, elle devra attendre
    théoriquement le 6 octobre 2026 avant de reprendre éventuellement la
    compétition.L’affaire Halep n’est
    toutefois vraisemblablement pas finie. L’ex-numéro 1 mondiale a le droit de
    faire appel de cette sanction.




    Météo
    – En Roumanie, le temps sera au beau fixe dans les 24 prochaines heures. Le
    ciel demeure variable, plutôt dégagé dans le sud-est et partiellement
    couvert dans la région des Carpates. Les températures maximales iront mercredi
    de 24 à 34 degrés.

  • La Roumanie soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine

    La Roumanie soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine

    Après son retrait à la mi-juillet d’un accord permettant à l’Ukraine d’exporter sa production agricole – essentielle pour la sécurité alimentaire mondiale – les bombardements russes répétés contre les ports maritimes et fluviaux ukrainiens ont détruit plus de 270 000 tonnes de céréales, affirment les autorités de Kiev. Rien que dans la nuit de mardi à mercredi, pour exemple, une frappe contre le port d’Ismail du Danube – désormais un point essentiel dans le transport des graines – a détruit 13 000 tonnes de céréales, explique le ministre ukrainien de l’infrastructure, Oleksandr Kubrakov.

    Plusieurs terminaux céréaliers et silos privés ont été détruits, tout comme des éléments d’infrastructure utilisés pour le transport du fret. Les autorités de Bucarest ont amplement critiqué les actions de Moscou en Ukraine. « Je suis consternée par les attaques incessantes de la Russie contre le port d’Ismail. Les troupes russes ne cessent de faire du mal aux civils ukrainiens et de viser l’infrastructure critique du transport de céréales. Ce sont autant de crimes de guerre. La Roumanie et la communauté internationale attaqueront en Justice tous ceux qui s’avèrent coupables de ces faits », a posté la cheffe de la diplomatie roumaine, Luminita Odobescu, sur un réseau de partage. Bucarest continuerait à soutenir l’Ukraine dans son « combat courageux visant à complétement récupérer son intégrité territoriale » a affirmé la responsable roumaine qui s’est exprimée mercredi en ligne dans le cadre du troisième sommet de la plate-forme internationale de la Crimée. Celle-ci a réuni, selon les autorités ukrainiennes, des représentants d’une soixantaine de pays et d’organisations internationales. « 18 mois se sont écoulés depuis le début de l’invasion russe », a précisé Luminița Odobescu, mais précise-t-elle, l’agression de la Russie n’a pas commencé par la guerre démarrée le 24 février 2022, mais par l’annexion illégale de la Péninsule de Crimée en 2014.

    « Les récentes attaques contre les ports ukrainiens du Danube, à proximité de la frontière avec la Roumanie illustrent une fois de plus, la volonté de la Russie d’amplifier ce conflit », affirme Luminița Odobescu. « Nous serions aux côtés du peuple ukrainien et de son droit souverain de décider d’une manière libre son avenir sans aucune ingérence extérieure », a-t-elle ajouté.


    « Donetsk est l’Ukraine, Kherson est l’Ukraine, Lougansk est l’Ukraine, Zaporojie est l’Ukraine, la Crimée est l’Ukraine ».

    « La Roumanie continuera à soutenir l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières reconnues au niveau international » a également ajouté Luminita Odobescu, soulignant que les autorités de Bucarest ont soutenu l’Ukraine dès le premier jour de guerre et que la Roumanie continuerait de le faire jusqu’à la « victoire finale ». La responsable roumaine a également évoqué les cas de violation des droits de l’Homme dans les territoires ukrainiens occupés par les forces russes, qui seraient des crimes de guerre selon la ministre roumaine des Affaires étrangères.

  • Une réunion régionale à Athènes

    Une réunion régionale à Athènes

    Deux décennies après le sommet de Thessalonique où
    l’Europe a convenu de l’intégration graduelle des Balkans occidentaux à l’UE, des
    chefs d’Etat et de gouvernement de plusieurs pays européens ont participé à
    Athènes, à une réunion informelle organisée par le premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Censée faire le point
    sur le développement de la coopération régionale entre les pays de l’Europe du
    sud-est et sur les défis à relever suite à la guerre en Ukraine, la réunion
    s’est déroulée en présence des responsables serbe, monténégrin, moldave,
    macédonien, kosovar, roumain, bulgare, croate, bosniaque, et des présidents du
    Conseil européen et de la Commission européenne, Charles Michel et
    respectivement Ursula von der Leyen. Par ailleurs, le leader ukrainien,
    Volodymir Zelenski, s’est également rendu à Athènes pour participer à cette
    rencontre considérée comme un fort message de soutien à Kiev, dans la
    perspective euro-atlantique de toute la région. Il faut faire venir nos amis,
    les futurs membres de l’UE, plus proches de nous et ça, plus vite encore. Nous
    continuerons nos efforts pour détruire les barrières entre nos régions a
    affirmé la cheffe de l’Exécutif européen sur une plateforme en ligne.






    Le sujet de l’élargissement européen mis à part, les
    participants à la réunion d’Athènes ont discuté de la sécurité énergétique et
    des sanctions contre Moscou auxquelles Belgrade n’a pas voulu adhérer.
    D’ailleurs, la position du président serbe, Aleksandar Vučić, a obligé les
    autres dirigeants d’éliminer de leur déclaration finale l’appel à la mise en
    place des sanctions contre la Russie, précise l’agence Sputnik.


    Les dirigeants européens et des Balkans présents à
    Athènes ont agréé l’importance de poursuivre leur dialogue et de coordonner
    leurs efforts visant la sécurité et la coopération économique régionale. Ils
    ont également réitéré leur solidarité envers l’Ukraine et la République de
    Moldova, tout comme leur appui à la poursuite de l’élargissement européen vers
    les Balkans de l’Ouest et les pays du voisinage oriental. Dans son allocution,
    le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a présenté en détails le soutien
    que Bucarest accorde à Kiev, avec un accent particulier sur les problèmes
    auxquels sont confrontés les agriculteurs roumains dans le contexte des
    exportations des céréales ukrainiennes. Pour remédier à ce problème, le chef du
    gouvernement de Bucarest a proposé la mise en place d’un mécanisme européen de
    gestion du transport des céréales, parallèlement à une enveloppe supplémentaire
    versée à l’industrie agroalimentaire et à un renforcement de l’infrastructure
    spécifique. Par ailleurs, le responsable roumain a mis en évidence l’importance
    stratégique de l’élargissement de l’Espace de libre circulation que la Roumanie
    devrait intégrer rapidement. Lors des pourparlers qu’il a eus à Athènes avec
    Ursula von der Leyen, M. Ciolacu a demandé un renforcement des efforts communs
    censés permettre l’adhésion de Bucarest à Schengen. Le premier ministre roumain
    a également proposé la mise en oeuvre de plusieurs projets régionaux communs
    dans le domaine de l’énergie, du commerce et de la cybersécurité. Lors des
    débats de la capitale grecque, Marcel Ciolacu a discuté avec son homologue
    d’Athènes, de l’élargissement de la coopération bilatérale régionale. Il a
    également assuré Volodymir Zelenski de la volonté de Bucarest de soutenir
    l’Ukraine jusqu’à l’obtention de la victoire et durant le processus de
    reconstruction.





  • La Roumanie condamne l’attaque contre les cibles civiles d’Ukraine

    La Roumanie condamne l’attaque contre les cibles civiles d’Ukraine

    « La Roumanie
    condamne fermement les attaques répétées de la Russie contre les personnes
    innocentes et l’infrastructure civile, y compris contre les silos de céréales
    des ports ukrainiens Reni et Ismail. Par ces violations flagrantes de la
    législation internationale, la Russie continue de mettre en danger la sécurité
    alimentaire mondiale et la sécurité de la navigation en mer Noire. »
    Ces propos
    appartiennent à la cheffe de la diplomatie roumaine, Luminița Odobescu, qui a réagi aux nouvelles attaques par les
    forces russes contre les deux ports ukrainiens du Danube, qui sont devenus désormais
    la principale route d’exportation des céréales ukrainiennes. Rappelons que le
    mois dernier, la Russie s’est retirée de l’Initiative de la mer Noire. Cette
    Initiative, soutenue par l’Organisation des Nations Unies, permettait l’exportation
    de céréales ukrainiennes par un corridor sécurisé en mer Noire. Et pourtant, la
    Russie a refusé de prolonger cet accord, affirmant que celui-ci ne facilitait
    en aucune mesure l’exportation de céréales et d’engrais russes. D’ailleurs, ces
    exportations sont actuellement limitées indirectement par les sanctions
    financières occidentales contre la Russie.


    C’est pourquoi les forces russes frappent
    désormais régulièrement les infrastructures portuaires du Danube, a quelques dizaines de mètres seulement de la
    frontière avec la Roumanie. La première attaque aux drones visant les deux
    ports, qui a détruit plusieurs dépôts et éléments d’infrastructure portuaire, a
    eu lieu le 24 juillet. Avant d’attaquer les ports du Danube, les forces russes
    avaient déjà frappé, pendant plusieurs semaines, les ports ukrainiens de la mer
    Noire, surtout Odessa, d’où les céréales ukrainiennes avaient été exportées jusqu’ici.


    A Bucarest, le Ministère de la Défense
    nationale condamne fermement les attaques exécutées sans cesse par les forces
    armées de la Fédération Russe contre les zones habitées par la population
    civile et les éléments d’infrastructure critique de l’Ukraine. « La guerre d’agression déclenchée par
    les forces russes contre l’Ukraine est une violation flagrante du droit
    international »
    – affirme le ministère dans une communiqué. Selon le
    même ministère, ses structures, qui assurent la surveillance de l’espace
    aérien, n’ont pas identifié de menaces militaires contre le territoire
    national ou les eaux territoriales de la Roumanie. Par contre, le Ministère de
    la Défense nationale annonce avoir renforcé les mesures de vigilance établies
    conformément aux plans nationaux et des Alliés et surveiller sans cesse le
    territoire national, l’espace aérien et les eaux territoriales de la Roumanie, en
    coopération avec les structures de l’OTAN. L’objectif est de consolider la
    défense sur l’intégralité du flanc est et de décourager toute agression contre
    le territoire allié.



  • 07.08.2023 (mise à jour)

    07.08.2023 (mise à jour)

    Dépenses – L’exécutif de Bucarest devrait adopter, cette semaine, une ordonnance d’urgence concernant la réduction des dépenses de l’Etat. Parmi les 50 mesures prévues dans le document, figurent la réduction du nombre de postes d’encadrement, de secrétaires d’Etat, la fusion de certaines institutions ou la suppression des chèques vacances pour certains fonctionnaires. Selon les calculs du ministère des Finances, ces mesures entraîneraient une économie budgétaire d’environ 6 milliards de lei (plus de 1,2 milliard d’euros) d’ici la fin de l’année. Une autre ordonnance d’urgence est en cours de préparation et concerne plusieurs changements fiscaux qui devraient permettre des économies à l’Etat. Sur ce sujet, les discussions et négociations se poursuivent au sein de la coalition PSD-PNL, sur fond de mécontentement et de critiques du milieu des affaires.

    Arabie Saoudite – La Roumanie continuera d’être aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire pour qu’elle gagne cette guerre. C’est ce que Bogdan Aurescu, ex Ministre des affaires étrangères et actuel conseiller présidentiel, a transmit lors de la réunion en Arabie Saoudite, visant à trouver des solutions pour mettre un terme à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Toute paix prochaine doit garantir la sécurité de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières reconnues au niveau international ainsi que sa liberté de suivre des élections souveraines, sans aucune ingérence extérieure – a déclaré aussi le représentant de la Roumanie. Selon la BBC, la déclaration finale de la réunion fait référence uniquement à la décision d’organiser de nouvelles négociations de paix. Des représentants officiels de dizaines de pays, y compris du Brésil, d’Inde, de Chine, d’Afrique du Sud, ont participé à cette réunion, alors que la Russie n’ a pas été invitée.

    Banque centrale de Roumanie – La Banque centrale de la Roumanie a décidé de maintenir le taux directeur à 7% par an, niveau établi dès le mois de janvier. A la fin de sa réunion de ce lundi, le Conseil d’administration de l’institution a précisé que le taux annuel d’inflation avait continué à reculer au mois de juin à 10,25% sur le fond de la baisse du prix des carburants et de la stabilisation du prix de certains aliments. La Banque centrale roumaine met en garde sur le fait que les nouvelles statistiques reconfirment le ralentissement de la croissance économique durant les trois premiers mois de cette année et une progression modeste de celle-ci d’avril à la fin septembre. Selon la même Banque centrale, durant les mois d’avril et de mai, le commerce en détail et celui de véhicules ont enregistré un ralentissement de leur croissance par rapport à la même période de l’année dernière alors que les services ont connu une décroissance accélérée.

    Moldavie – La Roumanie est prête à accorder du soutien spécialisé à l’Armée nationale de la République de Moldova, a affirmé ce lundi à Chisinau, le ministre roumain de la défense, Angel Tîlvar. Il a évoqué le récent don d’équipements individuels de protection balistique et de véhicules tout-terrain, qui fait partie d’un effort constant de soutenir la République de Moldova dans le domaine de la dotation de l’armée avec des équipements modernes. M Tâlvar s’est rendu à Chisinau à l’invitation de son homologue, Anatolie Nosatîi, avec lequel il a évoqué la coopération bilatérale dans le domaine de la défense dans un contexte régional, au sein de l’OTAN et de l’UE. Les deux hommes ont également analysé l’évolution du milieu sécuritaire de la région, suite à la guerre d’agression mené par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, avec un accent sur les bombardements russes contre les ports danubiens de l’Ukraine, près des frontières avec la Roumanie et la République de Moldova. Les ministres roumain et moldave de la défense ont réitéré le soutien complet de la Roumanie au parcours pro-européen de la République de Moldova.

    Météo – L’instabilité sera de retour à compter de ce mardi en Roumanie. Les maximas ne dépasseront plus les 28 degrés. Des pluies et des orages sont attendus en montagne et sur le sud-est, tout comme à Bucarest, où les maximas de la journée ne dépasseront plus les 26 degrés.

  • Viktoria Zhovnovach (Ukraine)

    Viktoria Zhovnovach (Ukraine)

    On pourrait dire
    que Viktoria Zhovnovach n’est pas une expatriée comme les autres. Née à Dnipro,
    en Ukraine, où elle avait étudié la microbiologie et la virologie, mais
    également la psychologie et la gestion des affaires, Viktoria ne vit en
    Roumanie que depuis un an et demi, soit depuis le début de la guerre en
    Ukraine. Mais quels ont été ses premiers sentiments une fois la frontière
    franchie ?


    « Ecoutez, je me sens comme si j’avais vécu à ralenti depuis lors.
    Vous savez, en Ukraine j’avais tout ce que je pouvais désirer : une
    maison, un travail, vraiment tout. J’étais heureuse, et je vous dis cela en
    toute sincérité. Et puis, du jour au lendemain, tout a volé en éclats. La
    première chose, après avoir franchi la frontière, c’était de bien regarder les
    gens. Je ne connaissais rien de la Roumanie. Je connaissais son existence, car
    on nous l’avait appris au cours de géographie,mais rien de plus. Et puis, mes
    premières interactions avec des Roumains, cela s’est passé en train. Je voulais
    rejoindre Bucarest, essayant de retrouver des amis de mes amis.Mais j’étais
    épuisée, et me suis endormie. Au réveil, j’ai regardé mon petit garçon. Il
    était entouré de jouets et de tout sorte d’aliments que les gens avaient
    déposé. Des gens que je n’avais même pas entrevus. Ce geste m’a ému jusqu’aux
    larmes. Je ne m’attendais pas à cela. Ensuite, cette première impression m’a été
    confirmé maintes fois, alors que je n’imaginais pas que les gens pouvaient se
    montrer aussi généreux envers moi, qui n’était qu’une étrangère. Cela fait que
    si au départ je pensais rejoindre ma sœur, établie en Grèce, je me suis ensuite
    ravisé. Par ailleurs, j’avais compris que cette guerre allait durer, et je ne
    voulais pas tomber à la charge de ma sœur indéfiniment, rester chez elle à me
    tourner les pouces. Finalement, j’avais choisi de m’établir en Roumanie, et
    j’avais commencé à chercher du travail de bouche à l’oreille. Après trois jours
    de recherches, je l’avais déniché. Et ces jours-ci, je vais fêter un an depuis
    que je travaille dans cette boîte, où l’on m’a reçu à bras ouverts. Je me sens
    comme dans une famille. »


    En effet, dans les
    mois qui ont suivi l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de
    réfugiés ont franchi la frontière pour chercher refuge. Viktoria, et son petit
    garçon de 10 ans, Kolia, y sont parvenus après un voyage long et angoissant.
    Mais qu’est-ce qu’ils sont parvenus à prendre avec eux en partant de leur
    pays natal ?


    « Vous
    savez, je vous le disais, à l’époque, on ne pensait pas que cette situation
    allait perdurer. Au début de la guerre, je descendais avec Kolia, notre chat et
    notre chien dans les caves de notre immeuble. Ensuite, j’avais renoncé à
    prendre avec moi le chat, il devenait fou dans les conditions d’alors. J’avais
    ensuite renoncé à prendre le chien pour le mettre à l’abri. Et à ce moment-là
    j’avais compris qu’il fallait prendre une décision, qu’il est grand temps de
    quitter le pays avec mon enfant. Il était possible de prendre le train depuis
    Dnipro et Lvov, mais y parvenir n’était pas évident, tout le monde fuyait la guerre.
    J’ai pourtant promis à mon compagnon d’alors de tenter de monter dans un de ces
    trains. J’avais pris deux sacs, deux cartables, l’un pour mon fils, l’un pour
    moi, nos papiers d’identité, un manteau, une paire de jeans, mon ordi portable,
    des victuailles pour la route. C’est tout. Et l’on est parvenu à monter dans le
    train, mais il était bondé. Il y avait des gens partout, assis sur les
    couloirs, dans les toilettes, vraiment partout. Certains jetaient leurs valises
    par la fenêtre pour laisser la place à d’autres gens. C’était comme cela, on
    n’avait pas le choix. »


    Viktoria avait
    quitté alors sa famille, sa maison, son partenaire, son travail, sa vie tout
    simplement. Mais elle fut accueillie à bras ouverts à la frontière roumaine.
    Elle parvint à trouver un logement pour elle et son fils, arrive à reconstituer
    une garde-robe, à se procurer le nécessaire pour survivre au quotidien, et
    finalement elle arrive à trouver un travail. Sa mère, médecin, avait choisi de
    continuer sa vie en Ukraine, àDnipro. Son partenaire de vie, Serghei, avec sa
    fille, Maroussia, ont rejoint sa mère.


    « Petit à
    petit, nous essayons de reconstruire nos vies. Les enfants vont à l’école, font
    du sport, un peu comme s’ils étaient chez eux, en Ukraine. Depuis lors, mon
    partenaire de vie est parvenu à me rejoindre. Et c’est pour la première fois
    que l’on vit comme une famille depuis bien longtemps. Et nous nous sommes
    mariés entre temps. L’on avait déposé nos papiers auprès de l’ambassade, mais
    on désespérait d’attendre. Puis, deux mois après, on a reçu un coup de fil.
    Nous y sommes allés, et nous nous sommes mariés. J’étais un peu abasourdie.
    Pour moi, mariage rime avec fête, vous savez. Et nous étions à la fois heureux,
    mais tristes en même temps de ne pas pouvoir marquer le moment, d’être seuls,
    alors que nos familles, nos amis, tous nos proches étaient bien loin. »


    On demande à Viktoria
    de ses plans d’avenir, si elle désire s’établir pour de bon et faire sa vie en
    Roumanie, et on l’invite de transmettre aussi un message à nos auditeurs.


    « Ecoutez,
    je voulais remercier tous ceux qui se sont investis dans l’aide apportée aux
    réfugiés ukrainiens. Nous sommes bien ici, mais la plupart des ceux que je
    connaisse désirerait rentrer au pays une fois la guerre terminée. Et je sais
    que tout le monde se sent épuisé. Mais il est important à ce que les réfugiés
    qui continuent d’affluer soient aidés, ils en ont besoin. Et j’aimerais
    exprimer toute ma gratitude pour la manière dont nous avons été accueillis,
    pour toute cette générosité. Un grand merci ».


    (Trad. Ionut
    Jugureanu)









  • 25.07.2023

    25.07.2023

    Ukraine – Les autorités de Bucarest affirment qu’à présent il n’y a aucune menace militaire contre le territoire national, ni contre les eaux territoriales de la Roumanie. Ces propos interviennent après l’attaque aux drones commise par la Russie contre les ports fluviaux ukrainiens de Reni et d’Ismail, situés à proximité de la Roumanie. L’attaque de la Russie a été fermement condamnée par le président roumain, par le premier ministre et par le président du Sénat de Bucarest.

    Agriculture – Le ministre roumain de l’agriculture, Florin-Ionuţ Barbu, participe aujourd’hui au Conseil agriculture et pêche à Bruxelles. A l’ordre du jour de la réunion figurent des sujets tels la situation du marché dans le contexte de la guerre d’agression de la Russie sur l’Ukraine, la sécurité alimentaire et le prix des aliments et l’utilisation durable des pesticides. Florin-Ionuţ Barbu fournira au Conseil des informations relatives aux effets de la guerre en Ukraine, aux conditions météorologiques défavorables et aux prix élevés des moyens de production sur les fermiers roumains.

    Fiscalité – La coalition gouvernementale de Bucarest n’a pas réussi à s’entendre sur le paquet de mesures fiscales à adopter afin de réduire le déficit budgétaire. Lundi, les leaders de la coalition gouvernementale ont agréé une proposition du premier ministre roumain, Marcel Ciolacu sur la suppression de 200 000 postes publics non-occupés et une autre du leader libéral, Nicolae Ciucă, sur la réduction des dépenses de tous les ministères. Des solutions visant à combattre l’évasion fiscale et à améliorer la collecte des recettes budgétaires ont également été évoquées dans le cadre de la réunion de lundi. Parmi les propositions par lesquelles l’Exécutif cherche à réduire le déficit et à majorer les recettes budgétaires figurent la majoration du salaire minimum des travailleurs du BTP, parallèlement avec l’élimination de leur exemption de la contribution à la sécu, l’élimination du taux réduit de la TVA de 5% qui s’applique à présent à des produits et services, la majoration de l’impôt sur les dividendes et un impôt plus élevé pour les micro-entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les 500 000 euros. Selon le ministre des Finances, la Roumanie doit s’encadre dans une cible de déficit de 5% tout au plus, sinon elle risque de perdre le financement issu du Plan national de relace et de résilience.

    Sports – Le nageur roumain, David Popovici (18 ans) est en lice aujourd’hui pour l’or de l’épreuve de 200 mètres nage libre aux Championnats du monde de natation de Fukuoka (au Japon). Lundi il s’est qualifié en finale avec le meilleur résultat. En 2022, David Popovici a remporté l’or des Championnats du monde de Budapest et aux Championnats d’Europe de Rome dans les épreuves de 100 m et de 200 m nage libre. Ce qui plus est, il a décroché un nouveau record mondial dans l’épreuve de 100 m nage libre du Championnat d’Europe déroulé en Italie.

    Grèce – Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a fait part de sa reconnaissance envers les 130 pompiers roumains déployés en Grèce sur l’île de Rhodes, fortement touchée par des incendies de végétation et le ministre grec du tourisme, Olga Kefalogianni, a transmis un message censé rassurer les touristes en vacances dans ce pays, selon un communiqué de l’Ambassade de Grèce à Bucarest. Le ministère grec des Affaires Etrangère a mis en place une cellule de crise dont l’objectif est e coordonner l’évacuation des touristes étrangers à cause des incendies de végétation. A Bucarest, le ministère roumain des AE annonce ne pas disposer de chiffres sur le nombre de ressortissants roumains évacués des zones à risque et la priorité des autorités d’Athènes est l’évacuation en sécurité de toutes les personnes touchées. L’institut de météorologie de la Grèce annonçait pour mardi et mercredi des températures de 44 degrés sur certaines régions et jeudi les maximas devraient revenir au niveau des moyennes pluriannuelles.

    Réunion – Des responsables de Roumanie, Azerbaïdjan, Géorgie et Hongrie participent aujourd’hui à Bucarest, à la 4e réunion ministérielle relative à l’accord entre les gouvernements des quatre pays sur le partenariat stratégique dans le domaine du développement et du transport de l’énergie verte. Les participants à la réunion évoqueront aussi l’état de la ratification de l’accord, les évolutions les plus récentes du mémorandum d’entente sur la création d’une entreprise commune dont les actionnaires seraient les quatre gouvernements visant la production de l’énergie verte. Signé le 17 décembre 2022, l’accord fournira un cadre financier et technique à la réalisation du projet de câble sous-marin de transport de l’électricité de sources renouvelables entre la Roumanie et l’Azerbaïdjan via la Géorgie et la mer Noire et ensuite pour transporter cette énergie vers la Hongrie et le reste de l’Europe via le système européen de transport.

    Météo – La Roumanie est aujourd’hui et demain en alerte code rouge, orange et jaune aux températures élevées, à la canicule et à l’inconfort thermique. La moitié sud du pays est la plus touchée. Six départements du sud, y compris la Capitale sont aujourd’hui en alerte rouge à la canicule. Et selon les météorologues la vague de chaleur devrait s’intensifier. Le ciel est variable sur toutes les régions et le risque d’instabilité ne fait qu’augmenter. Les maxima vont de 30 à 42 degrés, avec des températures légèrement plus basses sur la côte et dans le delta. 35 degrés à Bucarest. –

  • Attaque russe à l’embouchure du Danube

    Attaque russe à l’embouchure du Danube

    Le Ministère de la Défense de Bucarest l’énonce clairement : à l’heure actuelle, il n’y a aucune menace militaire directe contre le territoire national, ni contre les eaux territoriales de la Roumanie. Selon la ministre des Affaires étrangères, Luminiţa Odobescu, actuellement, la Roumanie, en tant que membre de l’OTAN et de l’Union européenne, dispose des garanties de sécurité les plus importantes et les plus solides de toute son histoire. Elle s’est entretenue par téléphone avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avec qui elle a condamné les récentes attaques de Moscou contre les civils ukrainiens et les infrastructures fluviales et maritimes, ainsi que la manière cynique dont la Fédération de Russie menace la sécurité alimentaire mondiale.

    Ces déclarations interviennent après qu’une attaque aux drones contre une infrastructure portuaire ukrainienne dans la région d’Odessa (dans le sud) a détruit un entrepôt de céréales. Selon le commandement opérationnel ukrainien dans le sud du pays, l’ennemi de l’Ukraine a surtout ciblé les ports du côté ukrainien du Danube, considérés comme des voies alternatives pour le transport des graines.Plus précisément, les Russes ont ciblé les ports fluviaux d’Ismail et de Reni, dans le sud de la Bessarabie, territoire roumain oriental annexé par l’Union soviétique stalinienne en 1940, à la suite d’un ultimatum, et repris par l’Ukraine en 1991, en tant qu’État successeur.

    Le port de Reni, essentiel pour le transport du fret sur le Danube, est situé à environ 13 kilomètres en ligne droite de la ville roumaine de Galaţi. Au moins trois drones y ont été abattus par les défenses anti-aériennes, mais un quatrième a réussi à toucher un entrepôt de céréales. Le chef de l’administration de la ville portuaire d’Ismail, Rodion Abashev, quant à lui, a confirmé sur Facebook l’attaque lancée par la Russie, à la suite de laquelle six personnes ont été blessées. Une semaine plus tôt, les Russes avaient annoncé l’abandon de l’accord sur l’exportation de céréales via la mer Noire, adopté en juillet 2022, sous l’égide de l’ONU et avec la médiation de la Turquie, qui a rendu possible, malgré la guerre, l’exportation de 33 millions de tonnes de produits agricoles ukrainiens. Selon les responsables de Kiev, plus de 400 millions de personnes dans le monde dépendent de la nourriture exportée par l’Ukraine.

    Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a « fermement » condamné les attaques de l’armée d’invasion russe contre les infrastructures civiles ukrainiennes sur le Danube, très proche de la Roumanie. « Cette récente escalade, constitue un risque sérieux en termes de sécurité en mer Noire qui touche également le transit des céréales en provenance d’Ukraine et, implicitement, la sécurité alimentaire au niveau mondial », a écrit le chef de l’État roumain sur Twitter. Toujours à Bucarest, aux dires du Premier ministre Marcel Ciolacu, les attaques contre les infrastructures portuaires prouvent l’intention de la Russie d’empêcher les exportations de céréales ukrainiennes sur les marchés mondiaux, ce qui déstabilise gravement la sécurité alimentaire mondiale.
    (Bogdan Matei)

  • 29.06.2023

    29.06.2023

    Conseil – Coup d’envoi aujourd’hui, à Bruxelles, du
    sommet de l’UE. Deux jours durant, les participants se pencheront sur de
    nombreux sujets dont un bilan de la présidence suédoise avant le début de celle
    espagnole. Toujours à l’agenda de la réunion à laquelle participe aussi le
    président roumain, Klaus Iohannis, la situation en Ukraine, le soutien européen
    accordé à Kiev, la sécurité économique et la migration. Selon le correspondant
    Radio Roumanie sur place, le Conseil débutera par une discussion avec le
    secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, au sujet de l’Ukraine, des
    livraisons d’armement et du prochain sommet de Vilnius. Volodimir Zelenski
    aura, lui aussi, une intervention. D’autres sujets tels la compétitivité, la
    numérisation et la sécurité domineront les pourparlers.














    Etats-Unis – Les Etats-Unis et la Roumanie ont agi et
    continuent à agir d’une manière censée appuyer l’Ukraine et les autres
    partenaires vulnérables de la région de la mer Noire. C’est ce qu’a déclaré le
    chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, lors d’une réception offerte mercredi
    soir par l’ambassade américaine à Bucarest, à l’occasion de la Fête nationale
    des Etats-Unis. Et Mme. l’ambassadrice, Kathleen Kavalec de déclarer que les
    deux pays partagent des valeurs communes qui renforcent leur partenariat face à
    l’attaque illégale et terrible menée par la Russie en Ukraine.




    Santé – Les responsables des syndicaux de la Santé ont annoncé
    des majorations salariales à partir du 1 août pour toutes les catégories
    salariales du domaine. Lors d’une entrevue mercredi, avec le premier ministre,
    Marcel Ciolacu, les syndicalistes ont décidé du contenu du décret d’urgence au
    terme duquel, les professionnels de la santé se verront majorer les revenus.
    Parallèlement, le gel des embauches dans le domaine sanitaire prendra fin. Par
    conséquent, 4000 nouveaux postes dans le domaine sanitaire seront offerts dans
    un premier temps aux concours de recrutement, suivie par 10000 autres dans les
    mois à venir. Toutes ces nouvelles dispositions seront votées par le
    Gouvernement avant la fin de la semaine. Si les syndicalistes n’obtenaient pas
    une réponse positive à leurs revendications, ils seraient entrés en grève
    générale.












    Hélicoptères – Un centre pour des opérations de révision, maintenance
    et réparation des hélicoptères Black Hawk sera ouvert prochainement à Bacau,
    dans l’est de la Roumanie, suite à un partenariat entre le constructeur
    américain de l’aéronautique et de l’aérospatiale Lockheed Martin et le
    fabriquant roumain Aerostar. Le centre deviendra opérationnel après l’arrivée
    en Roumanie, dans le courant de cette année, de sept hélicoptères S-70 Black
    Hawk. Le vice-président chargé des affaires internationales de la compagnie,
    Ray Piselli a déclaré que le centre de Bacau contribuera à la création de
    nouveaux emplois en Roumanie, tout en permettant une baisse des coûts de
    fabrication.


    Retraite – Les représentants des magistrats de Roumanie se
    réunissent jeudi pour décider s’ils contestent oui ou non auprès de la Cour
    constitutionnelle le projet de réforme des régimes spéciaux de retraite,
    adoptée mercredi par le Parlement. Les magistrats se disent mécontents de se
    voir diminuer la pension et repousser l’âge de départ à la retraite. Le premier
    ministre, Marcel Ciolacu, a annoncé que si des éléments non constitutionnels
    sont dénichés par les juges de la Cour, le Parlement sera convoqué en session
    extraordinaire. La réforme des pensions de retraite figure parmi les jalons du
    Plan national de relance et de résilience.
















    Taxe – A partir de 2026, la taxe pour l’utilisation du réseau
    des routes nationales de Roumanie, appelée rovignette, sera calculée en
    fonction du degré de pollution de la voiture ou, dans le cas des poids lourds,
    en fonction des distances parcourues. Approuvée par la Chambre des députés, la
    nouvelle loi prévoit que les chauffeurs puissent acheter la vignette pour une
    période d’un jour, de dix jours, de trente jours, de soixante jours ou d’un an.
    Les véhicules des Ministères de l’Intérieur et de la Défense, tout comme ceux des
    Services de renseignement et de la Protection seront exonérés du paiement de
    cette taxe. Les personnes handicapées non plus, ne devront pas payer la
    rovignette. La nouvelle méthode de calcul de cette taxe est prévue par le Plan
    National de Relance et de Résilience.


    Examens – Les élèves en Terminale appartenant aux minorités
    nationales de Roumanie passent aujourd’hui l’épreuve de langue et de
    littérature maternelle du Bacalauréat roumain. C’est la dernière épreuve de Bac
    après celles de langue et de littérature roumaine, de Maths et de spécialité.
    Les premiers résultats seront affichés le 3 juillet et ceux finals le 7. Par
    ailleurs, 76% des collégiens roumains ayant passé le Brevet de collège ont
    obtenu des moyennes censées leur assurer l’inscription au lycée.




    Météo – Les
    températures sont à la hausse en ce jeudi, tout en restant inférieures à la
    moyenne saisonnière du mois de juin. Des nuages et de belles éclaircies
    alternent dans le ciel roumain, tandis que des averses tombent sur les régions
    de montagne et sur celles centrales et septentrionales. Le vent souffle
    légèrement sur l’ensemble du territoire et plus fort en altitude et dans les
    régions du nord-est, sud-est et centre. Les températures vont ce jeudi de 20 à
    29 degrés. 23 degrés à midi, à Bucarest.

  • Des crises en pagaille

    Des crises en pagaille

    La pandémie de Covid-19 avait semblé donner
    le coup d’envoi à une série d’événements marqués d’incertitudes, dont la mise
    sous pression des finances publiques et le bouleversement des priorités en
    matière de politiques publiques. Qui plus est, avec la guerre déclenchée par la
    Russie en Ukraine, les choses sont loin de s’arranger. L’inflation, boostée par
    la mise sous embargo des produits pétroliers russes, n’a pas manqué de provoquer
    la baisse du pouvoir d’achat des ménages, et de menacer la reprise timide qui s’annonçait
    avec la fin de la pandémie.

    Sur les ondes de Radio Roumanie, la journaliste
    économique Lidia Moise, explique :


    « Les effets de la pandémie sont encore
    là. Les Etats se sont empruntés pour venir en aide au monde des affaires dans
    des domaines qui semblaient chanceler, aux employés en chômage technique ou qui
    risquaient de perdre leur emploi. Or cela n’a fait qu’augmenter la dette
    publique et creuser les déficits. La Roumanie s’en sort plutôt bien en
    apparence, car nous étions déjà en situation de déficit excessif, et à la suite
    de la crise les règles se sont assouplies. Les taux directeurs des banques
    centrales ont été maintenus à un niveau historiquement bas. Mais ensuite l’on s’est
    réveillé devant une montée accélérée des prix et un taux d’inflation effarant.
    La guerre en Ukraine a eu son rôle dans cette situation. La Russie a fait du chantage
    économique, a fermé le robinet du gaz, a fait baisser les quantités livrées et augmenter
    les prix. Le chantage n’a pas eu pour la Russie l’effet escompté, car les
    Américains ont envoyé du GPL aux Européens, tout comme les producteurs du
    Maghreb, qui livraient déjà à la France et à l’Italie, et qui ont augmenté leur
    production pour suppléer la baisse de volume du gaz russe. Mais tout ce petit
    jeu a créé une pression immense sur le marché de l’énergie et une inflation
    galopante, que l’on ressente encore. »




    A la crise énergétique sont venues s’ajouter
    la crise du fret maritime et la crise climatique, ajoute l’analyste, cette
    dernière forçant les Etats de revoir leurs priorités en matière d’investissements,
    pour abandonner les industries polluantes et subventionner la création d’industries
    vertes. Mais les choses ne changent pas du jour au lendemain forcément. Lidia Moise :


    « L’on sent
    toujours des flottements à cet égard. Les Américains se posent la question s’ils
    doivent orienter toujours leurs investissements vers l’extraction du gaz de schiste,
    une industrie qui nécessite des investissements conséquents, mais qui demeure
    très polluante. A ce dilemme vient s’ajouter les débuts d’une crise financière,
    que l’on a déjà pu observer aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, en Suisse par
    exemple, ou encore les problèmes auxquels s’était récemment confrontée la
    Deutsche Bank.La crise des subprimes de 2007-2008 nous a encore
    une fois montré le degré de contamination rapide dont une telle crise est
    capable au niveau global. Les politiciens, européens notamment, avaient été
    pris au dépourvu. Voyez-vous, l’on est devant un monde traversé par une multitude
    de crises globales, chacune avec ses causes et ses effets, et elles s’alimentent
    les unes les autres, menaçant en cela l’état de l’économie mondiale
    . »


    Pourtant, et en dépit des incertitudes, la Roumanie semble maintenir le
    cap dans une mer agitée. La stabilité des finances publiques bénéficie à n’en
    pas douter des fonds considérables mis à la disposition de la Roumanie grâce au
    plan européen de relance et de résilience. Lidia Moise :


    « La Roumanie est
    parvenue à contourner les crises jusqu’à présent, et à demeurer en terre ferme.
    J’espère qu’elle saura poursuivre sur cette lancée, maintenir l’équilibre de
    ses finances. Car si l’on regarde dans la région, les choses ne sont pas reluisantes.
    Regardez la Pologne, qui est parvenue à éviter de justesse la récession l’année
    dernière, après avoir traversé une période de récession technique. Ou encore la
    Hongrie, qui est confrontée à un taux d’inflation effarant, de 20%, et cela
    sans parvenir à faire bouger leur économie. L’Europe, le monde sont confrontés
    à une multitude de crises. J’en ai compté sept. Seule l’Allemagne est passée
    par un tel moment après la Première Guerre mondiale, confrontée aux effets de
    la guerre, de la défaite, puis les effets de la pandémie de grippe espagnole, qui
    a laissé des séquelles au niveau de l’état de santé de la population ; L’inflation
    galopante, alimentée par les réparations de guerre ; Et puis, arrive la
    crise de 1929, les faillites en chaîne des banques, l’écroulement de la bourse.
    La Seconde Guerre mondiale a elle aussi été précédée par une suite de crises
    économiques qui ont touché les Etats européens et les Etats-Unis, et qui ont eu
    pour effet de renforcer les régimes dictatoriaux et le repli sur soi identitaire.
    »


    Des crises qui ont finalement
    débouché sur le désastre collectif qu’a été la Seconde Guerre mondiale, et puis
    l’instauration des régimes communistes totalitaires dans toute l’Europe centrale
    et de l’Est, nous rappelle Lidia Moise. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • “Attraper le lapin”, de Lana Bastašić

    “Attraper le lapin”, de Lana Bastašić

    « Attraper le lapin » est le premier roman de Lana Bastašić, pour lequel elle a reçu le prix de littérature de l’Union Européenne en 2020 en tant que représentante de la Bosnie-Herzégovine. Paru en français chez Gaïa, en septembre 2022 et traduit du serbo-croate par les traducteurs Aleksandar Grujicic et Isabelle Liber, le roman nous raconte une histoire intense et poignante sur la construction identitaire, la faillibilité de la mémoire et les différentes façons dont deux personnes peuvent se blesser, s’aimer, se décevoir et se méprendre l’une sur l’autre. Elena Diaconu, à la tête de la librairie Kyralina en a fait son coup de cœur.

  • Le 4ème sommet du Conseil de l’Europe

    Le 4ème sommet du Conseil de l’Europe


    Le quatrième sommet du
    Conseil de l’Europe en Islande a eu lieu mardi et mercredi, avec le but précis
    d’afficher une unité européenne. Sous le slogan « Unis autour de nos
    valeurs, unis pour l’Europe » la réunion a eu lieu dans le contexte de la
    guerre menée par la Fédération de Russie en Ukraine. Responsable des valeurs
    démocratiques, des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, le Conseil de
    l’Europe a figuré parmi les premières organisations internationales qui ont
    réagi à l’invasion russe, en excluant la Russie de ses structures.

    La
    participation roumaine à ce quatrième sommet a une signification particulière
    puisque cette année, le pays fête le 30ème anniversaire de son
    adhésion en tant que membre à part entière de cette institution européenne. La
    décision de son intégration a été prise en 1993, lors du premier sommet du
    Conseil. Bucarest défend les valeurs promues par l’organisation de Strasbourg,
    notamment l’Etat de droit qui continue d’être menacé dans certains pays
    membres, a déclaré mercredi à Reykjavik, le chef de l’Etat roumain. Il est
    essentiel que nous continuions à lutter contre l’extrémisme, le populisme, la
    xénophobie et l’intolérance. Klaus Iohannis a affirmé que les pays
    démocratiques soutiennent l’Ukraine et ses citoyens. « La guerre en Russie
    est une attaque aux valeurs et aux principes communs. Mais, cette crise, la
    plus sévère depuis la fin de la
    Seconde Guerre mondiale, nous a poussé à rester unis et déterminés à défendre
    notre mode de vie démocratique » a ajouté le leader de Bucarest.


    Et lui de rappeler que le
    Conseil de l’Europe a adopté, mercredi 17 mai, la création d’un « registre des
    dommages » de guerre provoqués par l’invasion russe de l’Ukraine.


    « Ce registre constitue
    un premier pas vers la création d’une structure censée compenser les préjudices
    causés par l’offensive russe. De cette manière, les Etats membres réitèrent l’importance
    de faire comparaître devant le tribunal international des personnes
    responsables de tous les crimes de guerre en Ukraine » a ajouté Klaus
    Iohannis.


    Le chef de l’Etat roumain a
    également annoncé l’adoption en Islande, d’un document politique sur la
    reconnaissance politique du droit à un environnement propre, sain et durable
    conçu comme un droit de l’homme, et sur l’abondante jurisprudence élaborée par
    la Cour européenne des droits de l’homme. Les dirigeants des 46 États membres
    ont réaffirmé leur engagement pour la mise en place d’un Comité pour
    l’environnement et les droits de l’homme.




  • La vocation européenne de la République de Moldova

    La vocation européenne de la République de Moldova

    « L’avenir de la
    République de Moldova n’est pas garanti si la guerre en Ukraine ne s’achève de
    la manière que l’on souhaite tous, et cela même qu’une invasion russe de cet
    Etat soit de toute façon hautement improbable. Car si l’Ukraine cédait, la
    vocation européenne de la république de Moldova serait compromise, ce qui
    équivaudrait en termes d’effets à une occupation de facto de cet Etat par
    la Russie », appréciait sur les ondes de Radio Roumanie Dan Dungaciu, le directeur de l’Institut des Sciences politiques et des Relations Internationales de l’Académie roumaine. dans une récente analyse de la
    situation internationale de l’ex-république soviétique, habitée par une
    majorité de roumanophones. La sécurité de cette république demeure la clé de
    voûte de sa vocation européenne, rappelle Dan Dungaciu, qui croit savoir que le
    précédent de l’intégration européenne de la république de Chypre ne saura être
    répliqué par Bruxelles dans le cas de la république de Moldova. Dan Dungaciu:


    « Quoi qu’il en soit,
    la voie la plus directe pour l’intégration européenne de la république de
    Moldova passe encore et toujours par la Roumanie. La Roumanie demeurera la seule
    voie de recours de la république de Moldova, fut-ce dans le pire scénario. La
    Roumanie demeurera à ses côtés, prête à assumer son rôle, son partenariat, en
    dépit des aléas de l’histoire, fit-elle tragique. Et, de fait, passer par la
    Roumanie constitue la voie la plus directe de l’intégration européenne de la
    république de Moldova, cela relève de l’évidence. Cet Etat s’est retrouvé jeté malgré
    lui dans un contexte d’incertitudes, provoqué par la guerre menée par la Russie
    en Ukraine. Et nous ne pouvons qu’espérer que la ligne de front demeure aussi
    éloignée que possible des frontières de la république de Moldova. La présidente
    moldave, Maia Sandu, l’avait d’ailleurs rappelé : si les troupes russes
    parviennent toucher Odessa et le pourtour de la mer Noire, la défense de la
    république de Moldova deviendrait hasardeuse. Cet Etat se voit donc confronté à
    un souci major pour parvenir à assurer sa sécurité ».


    La
    position de neutralité de la république de Moldova, qui demeure à mi-chemin
    entre l’Est et l’Ouest, n’est effectivement pas en mesure de la protéger,
    affirme encore le directeur de l’Institut des Sciences politiques et des
    Relations internationales de l’Académie roumaine Dan Dungaciu. La Russie n’est
    sans doute pas prête de relâcher la pression, considérant toujours la
    république de Moldova comme faisant partie de sa zone d’influence, et tentant d’imposer
    une direction politique pro-russe à Chisinau. Selon la présidente
    pro-européenne Maia Sandu, si l’héroïsme des défenseurs ukrainiens a pu tenir
    les troupes russes loin de la frontière moldave, son pays fait malgré tout face
    à ce qu’elle a appelé une guerre hybride. Même son de cloche de la part d’Anatol Şalaru, analyste politique et ancien membre du gouvernement de
    Chisinau :


    « La république de Moldova fait face à des formes
    de guerre hybride de la part de la Russie. Il s’agit notamment de tentatives de
    déstabilisation du pouvoir légitime. Regardez ces manifestations téléguidées,
    organisées toutes les semaines par le parti Sor, et qui ne poursuivent aucun objectif
    sinon purement politique. Il s’agit des manifestations bidon, les gens sont
    payés pour y prendre part, cela peut aller de 20 euros à plusieurs milliers d’euros,
    en fonction des responsabilités dont sont chargés les manifestants par leurs sponsors
    indélicats. Malheureusement, le gouvernement légitime a été lent à réagir. Il y
    a quelques mois encore, le pouvoir se refusait de dénoncer de tels agissements,
    tout comme le rôle endossé par la Russie dans cette provocation.
    »


    Ce genre de pressions pilotées depuis Moscou peuvent déstabiliser aisément
    la situation à Chisinau, d’autant que les institutions censées défendre les
    intérêts de la petite république roumanophone demeurent fragiles. L’issue de la
    guerre en Ukraine demeure donc d’une importance capitale pour assurer la sécurité
    de la république de Moldova, alors que ladite sécurité demeure un élément
    essentiel pour préserver ses chances européennes. Anatol Şalaru :


    « Vous savez, une fois actée la victoire
    ukrainienne, l’armée russe stationnée dans la république séparatiste de
    Transnistrie n’aura rien à faire que de plier armes et bagages. Plus personne
    ne permettra le maintien de ce cap de pont russe, dans cette enclave illégale
    située entre l’Ukraine et la république de Moldova. Qui plus est, Moscou ne
    sera plus en mesure de financer et de soutenir logistiquement les séparatistes pro-russes
    de cette enclave. Les séparatistes, qui vivent aujourd’hui des retombées du gaz
    russe et de l’aide financière assurée par Moscou, vont se retrouver à court de
    ressources. Le gaz russe, traverse d’abord l’Ukraine avant de rejoindre la Transnistrie.
    Ces ressources disparaîtront au grand dam des séparatistes ».


    Il n’en va pas moins que la république de Moldova
    traverse aujourd’hui une période trouble, et qu’elle serait en de bien mauvais
    draps sans le soutien que lui assure la Roumanie, note encore Anatol Șalaru. Par ailleurs, affirme le commentateur, la
    Roumanie s’est toujours érigé en l’avocat des intérêts moldaves devant les
    institutions européennes, défendant bec et ongles, à chaque occasion, le
    soutien apporté par Bruxelles à la petite république voisine. C’est que la république
    de Moldova risque de constituer le maillon faible de la zone, et qu’en l’absence
    du soutien consenti par la Roumanie et par l’UE à son égard, la république de
    Moldova risquerait de se retrouver dans de bien mauvais draps, achève son
    analyse Anatol Şalaru. (Trad. Ionut Jugureanu)