Tag: histoire

  • Une visite au Musée national d’histoire de Roumanie

    Une visite au Musée national d’histoire de Roumanie

    Entre les rues Stavropoleos et Franceza du centre historique de Bucarest, se trouve le Musée national d’histoire de Roumanie où se tient actuellement une exposition sur les horloges françaises. L’entrée de ce musée, située sur l’avenue Victoriei, est gardée par une bien étrange statue… Ce sont de ces deux éléments que nous allons vous parler aujourd’hui, en commençant par l’œuvre de Vasile Gorduz. (Manon Bodel)


  • A la Une de la presse roumaine 09.05.2014

    A la Une de la presse roumaine 09.05.2014

    Nous sommes le neuf mai, la fête de lEurope, mais les principaux quotidiens roumains regardaient ce matin plutôt vers Moscou, qui a marqué sa victoire contre le nazisme. Loccasion de remettre sur le tapis des événements historiques marquants pour lhistoire des Roumains et ayant influé sur les relations bilatérales roumano-russes…


  • L’histoire du communisme dans les écoles

    L’histoire du communisme dans les écoles

    La décision était prise suite à une recommandation du rapport final de la Commission présidentielle d’analyse de la dictature communiste en Roumanie. L’élaboration du programme scolaire a été suivi par la parution d’un manuel d’histoire du communisme destiné aux élèves des deux dernières années d’étude de lycée; il a été rédigé sous l’égide de l’Institut d’Investigation des crimes du communisme en Roumanie et la mémoire de l’exil roumain dont l’ancien président exécutif Adrian Muraru nous en dit davantage: « Nous essayons d’entrer dans les détails de ce régime qui a couvert la période 1947-1989 : vie quotidienne, économie, vie culturelle, minorités, régime politique, répression etc. Certes, concentrer tous ces thèmes s’est avéré une tâche ardue. Toutefois, on a essayé de privilégier les textes courts et de nombreuses sources historiques: documents d’archives et d’histoire orale. Le manuel est accompagné d’un DVD contenant des images d’archives de la chaîne publique de télévision, datant de 1988. A notre avis, c’est un instrument très bien réalisé qui donne la possibilité aux élèves de se renseigner tous seuls. On n’a pas voulu faire de la propagande ou encore imposer une certaine vision de l’histoire du communisme en Roumanie. D’où le titre du manuel «Une histoire du communisme» car il se peut qu’il y en aient plusieurs, compte tenu de la personne qui l’étudie ou encore de l’aspect examiné».



    A présent, le cours facultatif d’histoire du communisme est enseigné dans 146 établissements scolaires du pays. Selon les estimations, il est choisi en option par près de 3000 élèves chaque année. De même, l’Institut d’investigation des crimes du communisme en Roumanie et la mémoire de l’exile roumain met en place des stages de formation pour les professeurs d’histoire, car enseigner cette discipline exige des connaissances et des méthodes un peu différentes de celles utilisées dans l’enseignement de l’histoire générale. Le besoin d’informations est important, comme en attestent les sondages d’opinion sur la période communiste.



    Une étude commandée en 2010 par l’Institut susmentionné faisait état d’une position ambivalente des Roumains sur la période communiste et ses significations. 47% des sondés considéraient le communisme comme une bonne idée, mal appliquée alors qu’un peu moins de 30% affirmaient que le communisme avait été une idée erronée. Trois ans plus tard, en décembre 2013, dans un autre sondage d’opinion 47,5% des Roumains considéraient Nicolae Ceausescu comme un personnage politique ayant joué un rôle positif dans l’histoire de la Roumanie, contre 46,9% qui le qualifiait de personnage négatif. Des pourcentages similaires sont à retrouver aussi dans le cas de Gheorghe Ghoerghiu – Dej, le prédécesseur de Nicolae Ceausescu à la tête du Parti communiste roumain.



    Ceci étant, les opinions exprimées par les élèves avant une classe d’histoire du communisme ne sauraient surprendre personne. Mihai Stamatescu enseigne l’histoire dans une école de la ville d’Orsova; il est aussi un des auteurs du manuel d’histoire du communisme: « En général, l’élève recueille ses informations notamment au sein de la famille, ou encore auprès des voisins, de la communauté élargie, et moins dans les médias. Ces informations sont pour la plupart celles véhiculées dans l’espace public ; elles sont du type: « C’était bien à l’époque de Ceausescu car j’avais un emploi ou j’avais un logement ». Les enfants viennent à l’école avec toutes ces informations et, du coup, ils se rendent compte que ce qu’ils savaient ne correspond plus à la réalité. Car les explications délivrées pendant cette classe ou celle d’histoire récente nous dévoilent la réalité sous une autre lumière. Les élèves constatent tous seuls que les nostalgies des parents ne sont pas portent pas sur le régime communiste mais plutôt sur leur propre jeunesse. Certes, si on leur fournit des arguments, des preuves, si on leur lance le défi d’aller aux sources historiques, si on leur explique ce que la manipulation, la propagande veulent dire, ils comprendront sans aucun doute ce que leurs parents ont vécu. Et ils sont prêts à réfléchir et à critiquer tout ce qui est arrivé à cette époque-là. »



    Au fur et à mesure que les élèves suivent ce cours, ils commencent à mieux comprendre les différents aspects de leur vie quotidienne et ils sont de plus en plus intéressés par ce sujet. D’ailleurs, c’est toujours par une approche étroitement liée aux problématiques actuelles que l’on se propose d’enseigner l’histoire du communisme aux élèves plus jeunes. Mihai Stamatescu explique: « Nous avons rédigé un document intitulé «Les droits de l’homme dans l’histoire récente de la Roumanie», constatant qu’il était possible de discuter du communisme avant l’âge de la majorité. Ce document s’adresse aux élèves de collège, mais les enseignants du primaire peuvent eux aussi s’en servir. Du moment où les enfants étudient la discipline appelée «Culture civique», nous estimons que la meilleure approche pour leur fournir des informations sur le régime communiste est celle des droits de l’homme. Il y a beaucoup de professeurs de collège qui utilisent notre dossier. Il n’a pas de programme scolaire attaché, et ne s’adresse pas uniquement au profs d’histoire, mais à tous ceux qui enseignent des disciplines appartenant aux sciences humaines et sociales. »



    Certes, un seul cours optionnel pendant les deux dernières années de lycée ne pourra pas changer la vision de toute la société. A part les activités scolaires, il faudrait avoir aussi d’autres initiatives qui parlent du communisme au large public.



    Andrei Muraru, président exécutif de l’Institut d’investigation des crimes du communisme en Roumanie et de la mémoire de l’exil roumain, nous parle de l’impact de ce cours: « Ça dépend aussi de nos actions en tant que société. L’Institut de la mémoire nationale de Pologne, notre homologue, compte plus de 2000 employés, alors que nous n’avons que 36. Nos collègues polonais disposent d’un budget de 60 millions d’euros, alors que nous ne bénéficions que d’un million. L’institut polonais existe depuis 1999 et son travail commence à peine à porter ses fruits, après 10-15 ans d’investissements massifs dans l’éducation. Des investissements qui ne se sont pas limités aux cours, mais qui ont également visé jeux pour enfants et adolescents, programmes scolaires, films, conférences, livres. Moins nous investissons, plus les sondages d’opinion transmettront des messages de nostalgie pour la période communiste, une nostalgie mélangée à la révolte à l’égard du pouvoir actuel. Tout dépend des ressources que la société investit dans ce domaine. »



    L’histoire du communisme est un des nombreux cours optionnels disponibles dans les lycées d’enseignement général et technologiques de Roumanie. Elle ne figure pas sur la liste des cours proposés par les lycées professionnels. (trad. : Alexandra Pop, Valentina Beleavski)



  • Festival du Film d‘histoire de Rasnov

    Festival du Film d‘histoire de Rasnov

    Aujourd’hui comme hier, la cité médiévale de Rasnov séduit toute une pléiade de réalisateurs de films, tombés sous le charme de cette région qui mélange un air d’antan aux loisirs du temps présent. Parmi ceux-ci : le Festival du Film d‘histoire. Arrivé à sa 5ème édition, le festival fut créé en 2009 sur l’initiative de la Municipalité de Rasnov, en collaboration avec l’Institut européen des Itinéraires culturels et l’Association Mioritics. Cinq ans après son inauguration, le Festival qui se déroule chaque année début août est un véritable repère sur la carte culturelle estivale de Roumanie.



    Mihai Dragomir, organisateur de l’événement : « Le Festival du film d’histoire est petit à petit devenu beaucoup plus qu’un simple festival de cinématographie et cela, le public a pu le constater depuis la précédente édition. A partir de cette année, le programme est plus riche et nous avons trois sections majeures censées mettre en évidence les thèmes historiques choisis pour l’occasion. Il s’agit d’une première section consacrée aux films documentaires et de fiction. Nous avons ensuite des ateliers qui se dérouleront en présence des 17 invités d’honneur — professeurs, ambassadeurs ou d’autres personnalités contemporaines de certains moments historiques. Et finalement, nous avons mis sur pied la section- concerts. Nous aurons 11 événements spéciaux parmi lesquels notons le concert European Contemporany Orchestra qui figurera également à l’affiche du Festival George Enescu de Bucarest ».



    Trois grandes sections donc pour mettre en exergue les thèmes historiques choisis pour cette 5ème édition du Festival, à savoir : l’année 1968 avec le célèbre Printemps de Prague, la révolution culturelle française, l’assassinat de Martin Luther King et de Bobby Kennedy, les protestations contre la guerre du Vietnam, les grèves du Japon et d’Argentine, l’opposition de Ceausescu face aux actions de l’Union soviétique, la première Dacia produite aux usines de Pitesti. Toujours parmi les thèmes historiques figurant à l’affiche de l’édition 2013 du festival : les 50 années écoulées depuis l’assassinat de John F. Kennedy ; les légendes musicales des années 60 ou bien les 30 années écoulées depuis la mort du grand comédien roumain, Amza Pellea, célèbre notamment pour ses rôles dans les films historiques.



    Cette cinquième édition du Festival du film d’histoire signifie concrètement un véritable marathon cinématographique de 130 heures de projection. Repassons le micro à Mihai Dragomir : « Cet été, le public sera invité à suivre une très belle série de documentaires réalisés par History Channel aux Etats-Unis et portant sur les années ’60. Nous aurons également une projection en avant-première d’un documentaire présenté par Librafilm et intitulé « L’affaire Tanase. Jouer au chat tué » qui raconte la célèbre tentative d’assassinat de Paul Goma. D’autre part, nous aurons pas mal de films de fiction dont plusieurs présentés en avant – première comme c’est le cas de « The Sapphires », un long-métrage australien qui parle des années ’60. Toujours à l’affiche du festival : « Crossfire Hurricane » un film sorti en novembre dernier, en Grande Bretagne et qui retrace le parcours du groupe de rock The Rolling Stones. Ou bien des films sortis il y a un an ou deux tels « Condamné à vie », un long métrage tourné en Roumanie avec à l’affiche Gerard Dépardieu et Harvey Keitel et « Des escargots et des hommes » du Roumain Tudor Giurgiu et qui se penche sur les années ’90. Je voudrais profiter de l’occasion et remercier l’Ambassade de la République Tchèque en Roumanie qui a mis à notre disposition plusieurs films sur la ville de Prague, tout comme des documentaires sur les musiciens des années ’60 et je pense à Jimi Hendrix, The Doors ou Bob Dylan ».



    Aujourd’hui comme hier, la cité médiévale de Rasnov séduit toute une pléiade de réalisateurs de films, tombés sous le charme de cette région qui mélange un air d’antan aux loisirs du temps présent. Parmi ceux-ci : le Festival du Film d‘histoire. Arrivé à sa 5ème édition, le festival fut créé en 2009 sur l’initiative de la Municipalité de Rasnov, en collaboration avec l’Institut européen des Itinéraires culturels et l’Association Mioritics. Cinq ans après son inauguration, le Festival qui se déroule chaque année début août est un véritable repère sur la carte culturelle estivale de Roumanie.



    Mihai Dragomir, organisateur de l’événement : « Le Festival du film d’histoire est petit à petit devenu beaucoup plus qu’un simple festival de cinématographie et cela, le public a pu le constater depuis la précédente édition. A partir de cette année, le programme est plus riche et nous avons trois sections majeures censées mettre en évidence les thèmes historiques choisis pour l’occasion. Il s’agit d’une première section consacrée aux films documentaires et de fiction. Nous avons ensuite des ateliers qui se dérouleront en présence des 17 invités d’honneur — professeurs, ambassadeurs ou d’autres personnalités contemporaines de certains moments historiques. Et finalement, nous avons mis sur pied la section- concerts. Nous aurons 11 événements spéciaux parmi lesquels notons le concert European Contemporany Orchestra qui figurera également à l’affiche du Festival George Enescu de Bucarest ».



    Trois grandes sections donc pour mettre en exergue les thèmes historiques choisis pour cette 5ème édition du Festival, à savoir : l’année 1968 avec le célèbre Printemps de Prague, la révolution culturelle française, l’assassinat de Martin Luther King et de Bobby Kennedy, les protestations contre la guerre du Vietnam, les grèves du Japon et d’Argentine, l’opposition de Ceausescu face aux actions de l’Union soviétique, la première Dacia produite aux usines de Pitesti. Toujours parmi les thèmes historiques figurant à l’affiche de l’édition 2013 du festival : les 50 années écoulées depuis l’assassinat de John F. Kennedy ; les légendes musicales des années 60 ou bien les 30 années écoulées depuis la mort du grand comédien roumain, Amza Pellea, célèbre notamment pour ses rôles dans les films historiques.



    Cette cinquième édition du Festival du film d’histoire signifie concrètement un véritable marathon cinématographique de 130 heures de projection. Repassons le micro à Mihai Dragomir : « Cet été, le public sera invité à suivre une très belle série de documentaires réalisés par History Channel aux Etats-Unis et portant sur les années ’60. Nous aurons également une projection en avant-première d’un documentaire présenté par Librafilm et intitulé « L’affaire Tanase. Jouer au chat tué » qui raconte la célèbre tentative d’assassinat de Paul Goma. D’autre part, nous aurons pas mal de films de fiction dont plusieurs présentés en avant – première comme c’est le cas de « The Sapphires », un long-métrage australien qui parle des années ’60. Toujours à l’affiche du festival : « Crossfire Hurricane » un film sorti en novembre dernier, en Grande Bretagne et qui retrace le parcours du groupe de rock The Rolling Stones. Ou bien des films sortis il y a un an ou deux tels « Condamné à vie », un long métrage tourné en Roumanie avec à l’affiche Gerard Dépardieu et Harvey Keitel et « Des escargots et des hommes » du Roumain Tudor Giurgiu et qui se penche sur les années ’90. Je voudrais profiter de l’occasion et remercier l’Ambassade de la République Tchèque en Roumanie qui a mis à notre disposition plusieurs films sur la ville de Prague, tout comme des documentaires sur les musiciens des années ’60 et je pense à Jimi Hendrix, The Doors ou Bob Dylan ».



    Parallèlement à la cinquième édition du Festival du Film d’histoire de Rasnov se déroule une foire du livre. A cette occasion, le public présent à Rasnov sera invité au lancement du volume « John F. Kennedy- Les énigmes d’un Héros » de Cris Matthews, un important journaliste et commentateur politique américain. Et les surprises ne s’arrêtent pas là puisque les passionnés de de films historiques se verront organiser à leur intention une très belle exposition de photos du comédien Amza Pellea. L’événement sera ouvert en plein air, dans la cour de la Cité. (trad.: Ioana Stancescu)

  • A la Une de la presse roumaine du 31.07.2013

    A la Une de la presse roumaine du 31.07.2013

    Les principaux journaux roumains s’occupent aujourd’hui de deux personnages oubliés, ex-commandants de prisons communistes redoutées, des « tortionnaires », selon les témoignages des anciens détenus. Avec une trentaine de leurs collègues encore vivants, ils pourraient faire bientôt l’objet poursuites judiciaires pour « meurtre aggravé et génocide », comme lexige l’Institut pour l’investigation des crimes du communisme et pour la mémoire de l’exile roumain (IICCMER)…


  • Tourisme dans le comté de Dolj

    Tourisme dans le comté de Dolj


    Madame, Monsieur, nous vous invitons en cette fin de semaine à découvrir ensemble le comté de Dolj, dans le sud de la Roumanie. Attesté pour la première fois en 1444 sous le nom de Département des Marais”, le Dolj doit son nom actuelle au dialecte proto-slave. C’est un compté qui impressionne notamment par sa riche histoire et sa nature sauvage. Notre périple d’aujourd’hui commence à Craiova, la ville la plus importante de Dolj.


    Avec des détails, Madame le maire Lia Olguta Vasilescu: « Craiova est une ville très ancienne bâtie sur les lieux de l’ancienne citée fortifiée de Pelendava. La première attestation documentaire date de 1475. Pourtant, ce sont plutôt les quelques monuments de patrimoine dressés par des architectes célèbres qui font la fierté de Craiova. Et je pense notamment à la Maison dite « a Baniei » (de la Banie), ancienne dénomination administrative de la région d’Oltenie. Il s’agit de l’édifice le plus ancien de la ville, construit en 1699 et restauré par les soins du prince Constantin Brancovan. Bâtie sur deux niveaux, en style traditionnel, d’après les plans des architectes princiers, cette construction impressionne par les salles voûtées du rez-de-chaussée et par celles à balcon du premier étage. Il y a ensuite le Palais Jean Mihail qu’il ne faut pas rater. C’est un bâtiment magnifique, réalisé entre 1899 et 1907 d’après les plans de l’architecte français Paul Gottereau et commandé par Constantin Mihail, un des Roumains les plus aisés de l’époque. C’est d’ailleurs à l’intérieur de ce palais que l’on a commencé la construction du Cube de Brancusi, un espace consacré aux oeuvres de l’artiste. Une fois à Craiova, n’oubliez pas de visiter le siège de l’Université de la ville qui occupe l’ancien Palais de la Justice réalisé en 1890 par l’architecte Ion Socolescu, dans un style néoclassique. Ou bien, je vous invite à admirer le siège de l’Hôtel de ville où fonctionnait jadis la Banque du Commerce, imaginée par le célèbre architecte Ion Mincu. L’édifice, achevé en 1916, impressionne par ses intérieurs richement décorés, ses vitraux, ses mosaïques vénitiennes et ses grilles en fer forgé. »


    On ne saurait visiter Craiova sans admirer les belles églises de la ville, véritables joyaux d’architecture. Et nous allons commencer avec le monastère de Cosuna dont seulement la petite église mélangeant le style local à celui byzantin a résisté au passage du temps. Notre périple spirituel comporte aussi l’église du monastère Jitianu en style brancovan, l’église Saint Démettre dressée en 1652 sous le règne du prince Matei Basarab ou encore l’église de la Madonne dite du Mûrier dont les fresques intérieures portent la signature du célèbre peintre roumain Gheorghe Tatarescu. Pourquoi du Mûrier, vous allez demandez… La légende dit qu’une icône miraculeuse a été découverte entre les branches d’un mûrier juste à l’endroit où l’on a fait construire par la suite l’autel.


    Chers amis, dans les minutes suivantes, nous vous proposons une sortie dans le parc Nicolae Romanescu qui fait la fierté de Craiova et de la Roumanie en général. C’est un des jardins d’Europe les plus intéressants, création de l’architecte français Redont et qui s’est vu récompenser de la médaille d’or à de l’Exposition Internationale de Paris, en 1900. Et puisqu’il est immense, nous invitons madame le maire Lia Olguta Vasilescu à nous accompagner dans les allées du parc: « Je crois qu’une fois à Craiova, on ne devrait absolument pas rater l’occasion de faire une promenade dans les allées du parc Nicolae Romanescu, unique en Roumanie et figurant en tête du classement des plus grands jardins européens. Il couvre plus de 76 hectares, il a un hippodrome, des allées et des sentiers et même un zoo. »


    A tout cela s’ajoute un Jardin des Plantes aménagé à l’initiative de la botaniste Alexandra Buia.


    Si c’est plutôt la vie culturelle qui vous intéresse, pas de problème, à Craiova vous serez bien servis! La ville recense plusieurs institutions culturelles tels le Théâtre national ou encore celui des Marionnettes, Orchestre Philharmonique ou bien le Musée d’Art qui présente des oeuvres de Brancusi de la dernière période de création du sculpteur: une version en pierre du « Baiser », « Torse de femme », « Orgueil » ou bien « Tête de garçon ».


    Vous êtes fatigués et vous aimeriez bien vous reposer un tout petit peu? Ca vous dirait d’évader à la campagne pour une bouffée d’air frais et un bon verre de lait de bufflonne? Pas de problème, cela va s’arranger puisque seulement 55 kilomètres séparent Craiova de la commune de Bucovat. Pour plus de détails, nous passons le micro au maire de la commune, Monsieur Vasile Constantin: « Bucovat est une jolie commune, ce qui a poussé bon nombre d’habitants de Craiova à s’y faire construire des maisons de vacances. A la différence d’autres endroits, chez nous, on a la chance de respirer un air très pur. En plus, c’est toujours chez nous que le touriste peut visiter les ruines du camp militaire romain de Pelendava ou encore peut se rendre sur un des plus anciens sites fossilifères d’Europe. Par ailleurs, je dois vous dire que les habitants de notre commune s’occupent de l’élevage des bufflonnes dont le lait est très bon et nourrissant. A la fin, je voudrais vous donner aussi quelques repères culturels de notre commune: et je pense au monastère de l’ancien Bucovat, érigé sur la rive gauche du Jiu et à l’église du village de Bucovat construite par les moines du Mont Athos. »


    Le département de Dolj s’adresse également aux amateurs de chasse ou de pêche ou bien aux passionnés de tourisme d’aventure qui souhaitent faire des sports extrêmes à des prix cassés. Si cette région figure déjà sur la liste de vos destinations futures, permettez-nous de vous faire une petite suggestion avant de vous dire au revoir: le mieux serait de visiter le Dolj en automne quand plusieurs festivals se tiennent dans les parages. A titre d’exemple: le Festival du Poireau, une occasion unique de goûter à la cuisine du terroir qui place cette légume en position privilégiée. ( trad. : Ioana Stancescu)

  • Tout sur la Roumanie ou presque

    Tout sur la Roumanie ou presque

    Chapitre 1 : Informations générales


    Chapitre 2 : Armoiries, fête nationale, jours fériés, heure officielle, monnaie


    Chapitre 3 : Séparation des pouvoirs, pouvoirs dans l’Etat


    Chapitre 4 : Informations sociales-démographiques


    Chapitre 5 : Division administrative du territoire, principales villes


    Chapitre 6 : Histoire


    Chapitre 7 : Relief, eaux, climat, végétation, faune, aires protégées, ressources minérales


    Chapitre 8 : Transports


    Chapitre 9 : Préfixe téléphonique, domaine Internet





    Chapitre 1: Informations générales




    Nom officiel: Roumanie (appellation adoptée dès 1862, après l’union en 1859 des principautés de Moldavie et de Valachie).



    Forme de gouvernement: République



    Statut international: membre de l’ONU (depuis 1955), de l’UNESCO (1956), du Conseil de l’Europe (1993), de l’OTAN (29 mars 2004), membre de l’Union Européenne (depuis le 1er janvier 2007).



    Capitale: Bucarest (dans le Sud du pays, superficie de 228 km²). Attestation documentaire de 1459.



    Position géographique: Etat du Sud-Est de l’Europe Centrale, situé dans la partie Nord de la péninsule des Balkans, dans le bassin inférieur du Danube, avec une petite façade sur la mer Noire. Entre son extrémité Est et celle de l’Ouest, la Roumanie couvre 9 méridiens environ. Du Nord au Sud, le pays couvre 5 parallèles.



    Superficie: 238.391 km². (91.843 milles carrés). La Roumanie est le 12e plus grand pays d’Europe.



    Frontières: ~3150 kilomètres, dont un tiers environ de frontières terrestres et deux tiers de frontières sur l’eau (les rivières de Tisza et Prout, le Danube et la mer Noire). La côte roumaine de la Mer Noire s’étend sur près de 245 kilomètres.



    Voisins: La Hongrie (à l’Ouest et au Nord-Ouest), l’Ukraine (au Nord et à l’Est), la République de Moldova au Nord-Est et à l’Est), la mer Noire (au Sud-Est), la Bulgarie (au Sud) et la Serbie (au Sud-Ouest et à l’Ouest).



    Langue officielle: le roumain, qui est une langue néo-latine.





    Chapitre 2: Armoiries, fête nationale, jours fériés, heure officielle, monnaie




    Fête nationale: Le 1er Décembre (le 1er décembre 1918, les provinces historiques à population roumaine prépondérante envoyèrent leurs représentants à Alba Iulia, au centre du pays pour décider de leur union à la Roumanie).



    Drapeau: Le drapeau roumain est tricolore (bleu, jaune, rouge) et n’a pas connu de transformations majeures le long de l’histoire; la disposition des couleurs est verticale, en trois bandes de largeur égale, dans l’ordre suivant à partir de la hampe: bleu-cobalte, jaune-chrome, rouge-vermillon.



    Hymne national: “Réveille-toi Roumain!”, sur les vers du romantique roumain quarante-huitard Andrei Muresanu et la musique du poète et musicien Anton Pann.



    Armoiries: Les armoiries actuelles ont pour élément central l’aigle d’or des croisés, sur un écu d’azur, tenant dans ses serres un sceptre et une épée. Sur la poitrine de l’aigle se trouve un blason partagé en champs héraldiques représentant les provinces historiques roumaines (Valachie, Moldavie, Transylvanie, Maramureş, Crişana, Banat, territoires adjacents de la mer Noire).



    Heure officielle: l’heure de l’Europe orientale: (TU+2 (hiver), TU+3 (été). L’heure d’été est valable depuis le dernier dimanche du mois de mars et jusqu’au dernier dimanche du mois d’octobre.



    Jours fériés: Les 1er et 2 janvier (Nouvel An), le dimanche et le lundi de Pâques, le 1er mai, (Journée Internationale du Travail), le 24 juin (la Pentecôte), le 15 août (Fête de l’Assomption de la Vierge Marie), le 30 novembre (la Saint André), le 1er décembre (Fête nationale), les 25 et 26 décembre (Noël).



    Monnaie: Le leu (pluriel “lei”; symbole international RON) divisé en 100 bani. Le taux de change du leu par rapport à d’autres monnaies est disponible sur notre site.





    Chapitre 3: Séparation des pouvoirs, les pouvoirs dans l’Etat




    L’Etat roumain est organisé suivant le principe de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs – législatif, exécutif (le Gouvernement et le Président de la république) et judiciaire — dans le cadre de la démocratie constitutionnelle (aux termes de la Constitution roumaine de 2003).



    Le président est élu au suffrage direct pour un mandat de 5 ans. Une personne peut occuper la fonction de président de la Roumanie pour deux mandats maximum.



    Les gouvernements roumains ont été pour la plupart issus de coalitions politiques, notamment depuis la première succession au pouvoir de la période postcommuniste, en 1996.



    Le Parlement bicaméral, formé de la Chambre des Députés et du Sénat (Chambre Supérieure), est élu au suffrage universel, dans un système uninominal à un seul tour de scrutin, pour un mandat de 4 ans. Les citoyens roumains résidant à l’étranger désignent par vote 4 députés et 2 sénateurs qui représentent leurs intérêts.



    Selon la Constitution, les minorités ethniques qui ne peuvent pas accéder directement au Parlement, se voient réserver un siège à la Chambre des Députés, à condition d’obtenir un nombre minimum de voix au niveau national.



    18 minorités sont ainsi représentées à la Chambre des Députés. La seule minorité ethnique qui parvient à accéder directement au Législatif est celle magyare, la plus nombreuse de Roumanie.



    La Roumanie est représentée au Parlement européen par 33 eurodéputés, pour un mandat de 5 ans.





    Chapitre 4: Informations sociales-démographiques




    Selon le recensement de la population et des immeubles, d’octobre 2011 (résultats partiels), la population stable était d’un peu plus de 19 millions (19.043.000) de personnes, dont 18,38 millions étaient présentes et 659 mille temporairement absentes. 910 mille autres étaient parties pour une longue période, (plus de 12 mois), et 300 mille temporairement présentes. Le recensement général de 2002 faisait état de 21,68 millions de personnes, la population ne cessant de baisser, en raison du déclin accentué de la natalité et d’un solde migratoire extérieur négatif.



    52,8% de la population stable de la Roumanie habitaient dans des grandes villes (appelées « municipes ») et villes et 47,2% dans des communes rurales.



    16,87 millions de personnes de la population stable (88,6%) se sont déclarées Roumains. La population d’ethnie magyare s’est chiffrée à 1,24 millions de personnes, (6,5%). 619 mille personnes (3,2%) se sont déclarées Roms.



    Autres groupes ethniques plus nombreux : Ukrainiens (51,7 mille personnes), Allemands (36,9 mille), Turcs (28,2 mille), Russes – Lipovènes (23,9 mille) et Tatares (20,5 mille).



    Les plus importantes communautés de Roumains ou de personnes originaires de Roumanie au delà des frontières nationales se trouvent en République de Moldova, aux Etats-Unis, au Canada, en Ukraine, Serbie, Allemagne, Israël et Australie. S’y ajoutent les nombreuses communautés de Roumains parties travailler à l’étranger, notamment en Italie et en Espagne.



    La population par sexe, selon l’Institut National de la Statistique ( le 1er janvier 2011): 51,3% de sexe féminin, 48,7% de sexe masculin. L’espérance de vie était de 70,1 ans pour les hommes et de 77,5 pour les femmes. L’âge moyen estimé de la population était de 39,8 ans.





    Chapitre 5: Division administrative du territoire, principales villes




    Divisions administratives : 41 départements et Bucarest, la capitale, qui a le rang de département; 320 villes (dont 103 grandes villes portant le nom de “municipes”) et 2861communes rurales.



    Principales villes: Bucarest (1,94 millions d’habitants environ) suivie par Iasi, Cluj-Napoca, Timisoara et Constanta (de plus de 300 mille habitants).





    Chapitre 7: Relief, eaux, climat, végétation, faune, aires protégées, ressources minérales




    Les différentes formes de relief dessinent un amphithéâtre, à trois niveaux importants. Le plus élevé est représenté par les Carpates (avec un sommet atteignant les 2544 mètres – le Pic Moldoveanu, dans les Monts Fagărăş). La chaîne montagneuse, qui entoure le Plateau de la Transylvanie, se prolonge vers l’est et le sud, par les Subcarpates, zone de collines hautes de 1000 à 1500 mètres. Viennent ensuite les plaines, les vallées et le Delta du Danube, la région la plus jeune du pays qui subit des transformations permanentes, atteignant une altitude moyenne de 52 centimètres.



    La particularité du relief de la Roumanie est sa proportionnalité — les montagnes représentent 31% du territoire, les collines et les plateaux — 36%, alors que les plaines et les régions basses occupent 33% du territoire du pays.



    Le climat de la Roumanie est de type semi-continental de transition, avec des influences océaniques (dans l’ouest de la Roumanie), méditerranéennes, (dans le sud-ouest) et continentales excessives (dans l’est). Les températures moyennes pluriannuelle varient en fonction du relief, 8°C dans le nord, plus de 11°C dans le sud, moins 2,5°C à la montagne et 11,6°C dans les plaines.



    Ces dernières années, la Roumanie a connu des phénomènes météorologiques extrêmes — chutes abondantes et rapides de neige, pluies diluviennes, tornades, vagues de chaleur extrême et sécheresse prolongée, qui ont fait de nombreuses victimes et des dégâts matériels.



    Les eaux courantes de Roumanie forment un réseau radial. La plupart d’entre elles prennent leur source dans les Carpates et se jettent dans le Danube, directement ou par leurs affluents. Ce fleuve est le plus important cours d’eau du pays, qu’il arrose sur une longueur de 1075 kilomètres. Avant de se jeter dans la Mer Noire, le Danube forme un delta.



    Les lacs de Roumanie sont notamment naturels et se retrouvent à tous les niveaux du relief : lacs glaciaires (tel le Lac Mioarelor, à 2282 mètres d’altitude, dans les monts Fagaras), lacs fluviaux et maritimes (comme le lac Techirghiol, à 1 mètre et demi d’altitude).



    La végétation a une distribution étagée, suivant les caractéristiques du sol et du climat. Les régions montagneuses sont couvertes de forêts de conifères (notamment des épicéas), de forêts mixtes (hêtre, sapin et épicéa) et de forêts de hêtre. Les sommets des montagnes sont couverts de pâturages alpins et de buissons variés — genévriers, airelles (myrtilles), buis etc. Le hêtre, le chêne, le rouvre dominent les forêts de feuillus couvrant surtout les régions collinaires et les plateaux. La végétation de steppe et de sylvosteppe, occupant jadis les aires peu humides, a été en grande partie remplacées par des cultures agricoles.



    Variée, en fonction de la végétation, la faune de la Roumanie reste parmi les plus riches en Europe. A la montagne, on peut toujours rencontrer le chamois ou l’aigle. Les principaux locataires des forêts des Carpates sont — l’ours, le cerf, le lynx, le loup, le sanglier, le chevreuil, l’écureuil et de nombreuses espèces d’oiseaux. Dans certaines régions montagneuses, on peut encore observer le coq de bruyère ; les collines et les plaines, elles, sont notamment peuplées de lièvres, taupes, hérissons, reptiles, batraciens et un grand nombre d’espèces d’oiseaux. Les zones de steppe sont surtout le territoire des rongeurs — dont le souslik d’Europe et le hamster d’Europe. Du côté des eaux, les poissons dominants sont la truite (en montagne), le chevesne et le barbeau (dans les régions collinaires), la carpe, la perche, le brochet, le silure glane et le carassin argenté (dans les eaux des basses régions ainsi que dans le Delta du Danube) ou encore plusieurs espèces d’esturgeons (sur le cours du Danube inférieur ou dans les eaux marines).



    Les ressources minérales sont plutôt bien variées également : pétrole — avec une importante tradition d’exploitation — gaz naturels, charbon (la houille, le charbon brun ou le lignite), minerais ferreux et non ferreux, gisements d’or, d’argent et de bauxite, sel et ainsi de suite. S’y ajoutent les plus de 2000 sources d’eaux minérales et thermales utilisées dans la consommation courante ou pour des cures médicales.



    Plusieurs centaines d’aires sont protégées en Roumanie, totalisant quelque 20% du territoire du pays. En 2011, il y avait 3 réserves de la biosphère, inscrites au patrimoine de l’UNESCO (le Delta du Danube, les Parcs Nationaux des Monts Retezat et Rodnei), 8 zones humides d’importance internationale, 13 parcs nationaux, 15 parcs naturels, 206 monuments de la nature, 64 réserves de préservation scientifique, 699 réserves naturelles et 148 aires de protection spéciale des populations d’animaux et d’oiseaux.





    Chapitre 8: Transports




    La Roumanie dispose d’un peu plus de 500 kilomètres d’autoroutes ou routes en régime d’autoroutes, groupés sur 3 directions : A1 (Bucarest – Piteşti–Sibiu–Deva–Timişoara–Arad–Nădlac), A2 (Bucarest — Constanta), A3 (Bucureşti–Braşov–Oradea–Borş).



    Les routes européenne classe A qui traversent la Roumanie sont : E58; E60; E68; E70; E79; E81; E85; E87. En Roumanie les routes s’étendent sur 198.930 kilomètres.



    La longueur totale des voies ferrées est d’environ 10.785 kilomètres, dont près de 4.020 kilomètres électrifiées.



    Principaux ports : à la Mer Noire – Constanţa, Mangalia ; sur le Danube – Orşova, Drobeta-Turnu Severin, Calafat, Corabia, Turnu Mãgurele, Zimnicea, Giurgiu, Olteniţa, Cãlãraşi, Cernavodã, Brãila, Galaţi, Tulcea, Sulina.



    Principaux aéroports : Bucarest (“Henri Coandã” – Otopeni et Aurel Vlaicu” — Bãneasa pour des vols charters et vols privés), Constanta, (Mihail Kogãlniceanu”), Timişoara (Traian Vuia”), Cluj-Napoca, Târgu Mureş (Transilvania”), Bacău, Iaşi, Sibiu, Arad, Oradea, Baia Mare, Suceava.





    Chapitre 9: Préfixe téléphonique, domaine Internet




    Le préfixe téléphonique international pour la Roumanie est 0040 (ou +40)



    Le préfixe de Bucarest est 0040.21 si on appelle de l’extérieur de la Roumanie. Le préfixe est suivi d’un numéro à 7 chiffres.



    Le domaine Internet pour la Roumanie est .ro .

  • Iuliu Maniu, le gentleman de la démocratie roumaine

    Iuliu Maniu, le gentleman de la démocratie roumaine


    Quand ils prononcent le mot « politique », la plupart des Roumains deviennent suspicieux. Pour eux, la politique telle quelle se présente aujourdhui est synonyme de corruption, darrogance, darrivisme, quelques-uns des pires traits de caractère de nous autres humains. Seulement, voilà, les exceptions sont là pour confirmer la règle ; cest le cas de Iuliu Maniu qui vient infirmer la majorité de nos préjugés.


    Iuliu Maniu est né en 1873 dans le nord-ouest du territoire actuel de la Roumanie, dun père avocat et dune mère qui était la fille dun prêtre uniate (grécà-catholique). Il suit lexemple de son père et choisit une carrière davocat, soutenant sa thèse de doctorat en 1896, à lUniversité de Vienne, capitale de lempire austro-hongrois. Le jeune Maniu entre en politique et adhère au Parti national roumain de Transylvanie, à lépoque sous la domination de lAutriche-Hongrie.


    En 1906, il est élu député au parlement de Budapest ; en 1915, il est mobilisé dans larmée austro-hongroise qui combat sur le front italien et en 1918, à la fin de la Grande guerre, Iuliu Maniu et plusieurs autres leaders des Roumains de Transylvanie décident de lunion de cette province historique avec le Royaume de Roumanie. En 1926, Maniu et Ion Mihalache fondent le Parti national paysan, un des partis politiques les plus importants de lentre-deux-guerres en Roumanie.


    Entre 1918 et 1945, Iuliu Maniu occupe trois fois le fauteuil de premier ministre. Démocrate convaincu, il refuse de collaborer avec la dictature fasciste et surtout avec celle communiste. Jeté en prison en 1947, lorsquil avait déjà 75 ans, Iuliu Maniu meurt le 5 février 1953, à cause des mauvais traitements appliqués aux détenus dans la geôle de Sighet.


    Incorruptible, charismatique, tenace, Maniu a vraiment été lhomme dont les Roumains avaient besoin pour traverser les moments difficiles de leur histoire de la première moitié du 20e siècle. Tous ceux qui lont connu se souviennent de lui comme dun modèle à suivre en politique et dans la vie courante. Parmi les innombrables témoignages, nous en avons choisi deux, archivés au Centre dhistoire orale de la Radio publique roumaine. En 2000, Ioana Berindei, fille de Ioan Hudiţă, un des ténors du Parti national paysan, se souvenait de celui quelle appelait « Monsieur Iuliu Maniu » comme dune personne exceptionnellement généreuse et modeste : « Maniu était dune modestie rare ! Cétait quelquun de très gentil, avec une voix très douce. Je me souviens quun jour il est venu déjeuner chez nous et ma sœur et moi lavons accueilli ; “bonjour, mes chères demoiselles”, nous a-t-il saluées. Moi, jai remarqué une tache sur le col de sa veste et je lui ai demandé de me permettre de la nettoyer. “Aïe, quelle honte !”, sest-il exclamé. Alors je lui dis que cela peut arriver et quil me laisse enlever la tache pour pas quil lemporte aussi ailleurs. M. Maniu était très malade à lépoque, il se laissait pratiquement choir sur la chaise. Ses genoux lui faisaient mal et il avait des difficultés à marcher, mais je ne lai jamais vu nerveux ou irrité par quoi que ce soit. Il était dun calme reposant. En tant quhomme politique, il était intransigeant. Cest ce que mon père aimait chez lui, dailleurs. Il ne cédait jamais ! Les mauvaises langues disaient qu’il avait du mal à se décider. Mais ce sont des méchancetés faciles, tous les hommes politiques ont des ennemis, personne nest parfait ni ne peut vivre sans avoir des opposants. Mais pour M. Maniu, je vous dis que je ne lui ai pas trouvé de failles, et je ne dis pas ça parce que mon père laimait bien, ni parce que moi je lai connu. Il sest opposé de toutes ses forces au roi Carol II. Maniu a été déçu par le roi dont il a vu toutes les erreurs. »


    Sergiu Macarie, militant de la jeunesse nationale paysanne, racontait en 2000 que lentrée des Soviétiques en Roumanie à la fin de la seconde guerre mondiale a été un signal dalarme pour la société roumaine qui sest mobilisée contre ces ennemis. Malgré son âge et sa maladie, Iuliu Maniu na pas hésité à sy impliquer activement : « Il ne passait pas deux-trois jours sans un accrochage avec les bandes communistes. Il y avait des réunions plus importantes et on savait tout de suite que ceux-là allaient venir. Nous nous rassemblions tous sur la Place du Palais et acclamions le roi, et puis le roi sortait au balcon et nos ovations faisaient résonner la grande place.Et à chaque fois, des véhicules transportant des ouvriers armés de matraques faisaient leur apparition. Le 15 mai 1947, par exemple, cétait lanniversaire des 98 ans depuis le discours d’affirmation nationale de Simion Bărnuţiu, au Champ de la Liberté de Blaj, en Transylvanie, et Maniu sest joint à nous. A la fin, on a vu de ces véhicules. On a peiné pour évacuer le président du parti de là. »


    Iuliu Maniu a été un symbole de la démocratie. Entre 1944 et 1947, le poids de son nom a attiré les espoirs des Roumains et la considération des Occidentaux qui lont tenu pour leur plus important partenaire de dialogue. Son intransigeance lui a coûté la vie, mais son sacrifice la transformé en un repère de la politique roumaine du 20e siècle. (trad. : Ileana Taroi)