Tag: jeunesse

  • Weekends au Musée national d’art contemporain

    Weekends au Musée national d’art contemporain

    Le Musée national d’art contemporain (le MNAC pour les habitués), a beaucoup fait parler de lui depuis son ouverture, il y a 20 ans. Occupant à présent une partie de l’aile ouest de l’imposant Palais du Parlement de Bucarest, un symbole en soi, c’est d’abord la taille du Musée qui impressionne, voire qui intimide. Le MNAC ne présente plus d’exposition permanente, et renouvelle ses expositions deux fois par an, l’occasion de montrer de nouvelles œuvres de sa collection et d’exposer des artistes roumains et internationaux. L’année dernière, année Covid comme on l’a appelée à juste titre, le Musée a choisi deux directions de développement. Tout d’abord, le MNAC a lancé un appel aux artistes pour l’acquisition d’œuvres, le premier en 12 ans, pour un montant de 2 millions de lei (quelque 400 000 euros). Mais 2020 a aussi été l’occasion de mettre en place plusieurs programmes afin d’attirer le jeune public vers le musée. Des ateliers pour expliquer aux enfants les expositions en cours et le processus de création dans l’art contemporain, « L’art par courrier », qui met en lien jeunes et personnes âgées afin de renouer le dialogue intergénérationnel ou encore « Weekends au MNAC – Soirées de lecture pour les petits ». C’est de ce dernier que nous allons parler aujourd’hui en détail, de la volonté de présenter des titres de la bibliothèque du Musée aux plus jeunes, afin d’éveiller leur intérêt pour la lecture, l’art et, pas en dernier lieu, pour le dialogue.

    Astrid Bogdan, bibliothécaire au Musée national d’art contemporain, nous raconte les débuts du projet : « A la fin de l’année dernière, mes collègues et moi avons lancé « Les soirées de lecture au MNAC ». Pratiquement, nous avons rendez-vous, petits et grands, chaque vendredi à 19 h pour lire des histoires de la bibliothèque du Musée. Petit à petit, nous essayons d’introduire dans ces sessions, conçues autour de la lecture, des interventions visuelles d’illustrateurs de livres ou des interventions musicales. Nous souhaitons enrichir le texte avec des images et des sons. Il n’y a pas de limite d’âge pour participer aux ateliers, que nous voulons les plus ouverts qui soit. Nous souhaitons, dans le même temps, continuer la tradition des histoires racontées devant la cheminée, alors la participation est gratuite. Et, avantage d’un événement virtuel, nous accueillons des participants de Roumanie et de l’étranger aussi. »

    En parlant ici et ailleurs, estime notre interlocutrice, ce type d’atelier soutient auteurs roumains aussi bien que les étrangers. Astrid Bogdan : « Nous dédions certaines soirées de lecture aux livres qui abordent le thème de l’autisme ou des troubles du développement ou qui parlent d’enfants ayant des capacités spéciales. Nous essayons d’organiser plusieurs rencontres sur la même thématique. Celles autour de l’introversion, par exemple, ont eu un grand succès. En ce moment, nous tâchons d’associer les auteurs à notre démarche pour que chaque vendredi soir un auteur nous fasse découvrir son livre. »

    Côté participation, le nombre d’enfants qui se connectent pour les soirées de lecture du MNAC peut varier pas mal. Il y a parfois 30 participants, parfois plus, mais il y a aussi eu des ateliers avec 70 inscrits. La participation étant limitée à 25 enfants, s’il y a plus d’inscriptions, une autre soirée lecture est organisée un autre soir. En plus du nombre croissant d’inscrits, ce sont surtout les messages de remerciement et d’encouragement reçus après chaque rencontre qui motivent les bibliothécaires du MNAC à continuer le projet et à toujours rechercher de nouveaux titres inédits.

    Astrid Bogdan raconte que ce programme a fait découvrir aux gens la bibliothèque du Musée et les a fait venir sur place pour mieux l’explorer : « J’ai dû leur lire dans la bibliothèque aussi et ça m’a donné envie d’organiser ces soirées de lecture sur la terrasse du musée, quand cela sera possible. Mais nous continuerons à rester en ligne aussi, car beaucoup de participants nous rejoignent depuis leur domicile, de différents endroits de Roumanie ou de l’étranger. Nous pensons que tout jeune peut atteindre, à travers la lecture et l’art, la liberté de choix, et peut se créer de bonnes habitudes, parce que nous plaidons pour des histoires avec un message qui résiste au temps. »

    Une invitation à saisir, le soir et en ligne si vous êtes à distance (et si vous parlez le roumain) ou en vrai, au Musée d’art contemporain de Bucarest. La bibliothèque est ouverte au public du lundi au vendredi entre 13h30 et 17h30 et aussi le premier dimanche du mois, aux mêmes horaires. (Trad. Elena Diaconu)

  • Le forum “Jeunes au XXIe siècle”

    Le forum “Jeunes au XXIe siècle”

    Du 19 au 21 février, l’Ambassade de
    France de Roumanie et l’Institut Français de Roumanie invitent les jeunes
    roumains à s’exprimer. C’est la 2e édition du Forum « Jeunes au
    XXIe siècle », consacrée à l’implication civique des nouvelles
    générations. Quel sort pour le bénévolat par temps de pandémie ? Comment
    les jeunes peuvent-ils influencer les décisions publiques ? Comment mettre
    sur pied un projet ou financer son ONG ? Autant de questions et bien
    d’autres auxquelles on tentera de répondre. Pour nous en parler, nous avons
    invité au micro de RRI Anabella Costache, chargée de mission
    culture/partenariats entreprises à l’Institut Français de Timisoara.

  • Ecouter la voix de la nouvelle génération

    Ecouter la voix de la nouvelle génération

    Aujuord’hui nous parlons jeunesse et initiative. Les
    jeunes roumains veulent se faire entendre et chacun trouve la manière qui lui
    convient le mieux. A Braila (est), les lycéens veulent avoir un mot à dire dans
    les décisions qui les concernent dans l’éducation. Ils dénoncent les problèmes du système de l’éducation nationale et cherchent aussi à placer la voix des enfants de toute l’Europe au centre de la
    prise de décisions.

  • Le Conseil «Education, jeunesse, culture et sport»

    Le Conseil «Education, jeunesse, culture et sport»

    Au premier jour de la réunion, le Conseil a adopté des conclusions sur les jeunes et l’avenir du travail. Afin de résoudre des problèmes tels que l’insécurité et des conditions de travail précaires, plusieurs mesures ont été proposées. Elles visent à créer des systèmes d’enseignement et de formation adaptables et réactifs, à promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie, à assurer le passage en douceur de la scolarité au monde du travail et la transition d’un emploi à l’autre, à garantir l’égalité d’accès à des emplois de qualité pour tous les jeunes, à l’avenir.

    Les ministres ont adopté des recommandations censées permettre la création d’un Espace européen de l’Education, à l’horizon 2025. Une de ces recommandations concerne « une approche globale de l’enseignement et de l’apprentissage des langues. Elle se propose d’étudier les moyens d’aider tous les jeunes à acquérir des compétences dans deux autres langues en plus de leur langue première », précise le communiqué sur les résultats dudit Conseil. Selon la même source, une autre recommandation « vise à soutenir les États membres dans les efforts qu’ils déploient pour améliorer l’accessibilité et la qualité des systèmes d’éducation et d’accueil de la petite enfance. Le Conseil a également discuté des mesures viables à long terme en vue du renforcement des compétences et de la reconversion professionnelle des adultes. »

    La seconde partie de la réunion a été consacrée aux domaines de la culture, de l’audiovisuel et des sports. Le ministre roumain de la Culture et de l’Identité nationale, Valer-Daniel Breaz, a présidé la section Culture et Audiovisuel. Y ont été adoptées deux séries de recommandations politiques censées soutenir d’une part la créativité des jeunes et les co-productions européennes de l’autre.

    Valer-Daniel Breaz : « La première série de recommandations politiques dédiées aux jeunes générations créatives comporte des mesures censées encourager la créativité des enfants et des jeunes, en vue du développement des compétences et des habiletés nécessaires pour relever les défis d’un monde en changement permanent. Assurer l’accès à la culture, y compris celui des jeunes issus de milieux défavorisés, constitue un objectif important quand il s’agit de transformer l’UE en un espace de l’égal accès aux opportunités. Il faut assurer, le long de la scolarité, la synergie renforcée entre l’éducation et la culture, en promouvant les arts et l’expression culturelle. A la fin des études, il faut prendre des mesures permettant le passage de l’école au marché du travail, en soutenant l’entrepreneuriat, les stages dans les secteurs culturels et de création ».

    Les ministres participants à la réunion du Conseil « Education, jeunesse, culture et sport » ont adopté des conclusions relatives à l’amélioration de la circulation transfrontalière des œuvres audiovisuelles en Europe, un accent particulier ayant été mis sur les coproductions.

    La réunion de Bruxelles a également adopté des recommandations sur l’accès au sport pour les personnes handicapées, dans le but d’encourager leur participation au sport sous toutes ses formes. (Trad. Mariana Tudose)

  • L’illustration jeunesse avec Hervé Le Goff

    L’illustration jeunesse avec Hervé Le Goff

    Hervé Le Goff, illustrateur (ou dessinnateur, comme il aime encore dire) de livres et magazines pour la jeunesse, est diplômé des
    Beaux-arts de Quimper et de Caen. Il a publié de nombreux titres pour de nombreuses maisons
    d’édition et est venu en Roumanie pour animer des ateliers avec
    les élèves du Lycée français Anna de Noailles, mais aussi à l’Institut français
    de Bucarest.

    Recontre à la librairie française Kyralina de Bucarest.




  • L’Ecole Française Internationale de Bucarest

    L’Ecole Française Internationale de Bucarest

    La qualité d’exception de
    l’enseignement français, les bénéfices du multilinguisme et l’ouverture sur les
    cultures du monde – c’est ce que veut offrir aux enfants de la capitale roumaine
    l’Ecole Française Internationale de Bucarest.


    En fait, derrière ces mots qui
    sonnent très bien à l’oreille, se cache une mission extrêmement
    ambitieuse : donner des cours en trois langues, avoir des enseignants
    locuteurs natifs, diplômés dans leurs pays d’origine, répondre aux besoins de
    chaque enfant, avoir une approche pédagogique active, inviter les parents à
    s’impliquer dans le processus de scolarisation pour garantir non seulement un
    diplôme de BAC français avec mention multilingue, mais aussi l’épanouissement
    de chaque enfant selon sa personnalité. Le tout dans un climat de confiance et
    joie. Déjà, pas mal de défis à relever.

  • 26.03.2019 (mise à jour)

    26.03.2019 (mise à jour)

    Consultations – Le président roumain Klaus Iohannis a reçu mardi des représentants de la société civile de Roumanie, pour des consultations sur l’organisation d’un référendum sur la justice. La semaine dernière, le chef de l’Etat déclarait être « presque décidé » de convoquer un référendum en même temps que les élections européennes du 26 mai. Le président Iohannis s’était exprimé après que la Cour constitutionnelle avait décidé qu’une telle simultanéité était en accord avec la loi fondamentale du pays. Mercredi, le chef de l’Etat doit s’entretenir avec des représentants des juges et des magistrats sur la situation actuelle du système judiciaire roumain.

    Europe – Le commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, effectue une visite officielle à Bucarest ces 26 et 27 mars. Présent, mardi, au Forum global « Les droits de l’homme et un monde sans tabac », il a appelé à l’élimination du tabac de tous les supermarchés, vu que ce n’est pas un aliment. La Commission européenne met l’accent sur une réglementation «forte» dans le domaine de la prévention du tabagisme, y compris en ce qui concerne les partenariats ou les sponsorisations, a déclaré le commissaire. Par ailleurs, Vytenis Andriukaitis a été reçu mardi par le président roumain Klaus Iohannis. Il a également rencontré la ministre roumaine de la Santé, Sorina Pintea, avec laquelle il a discuté plusieurs sujets dont la vaccination, l’évaluation des technologies médicales, le contrôle du tabac ou encore la résistante antimicrobienne. Mercredi, le commissaire européen participera à l’ouverture de la quatrième conférence annuelle sur le contrôle de la consommation de tabac organisée par le Réseau européen pour la prévention du tabagisme en partenariat avec la Société roumaine de pneumologie.

    Jeunesse – Ouverture, mardi, à Bucarest, de la Conférence européenne de la jeunesse, dans le cadre de la présidence roumaine du Conseil de l’Union. Les principaux thèmes des trois jours de débats concernent l’accès des jeunes au marché du travail et l’amélioration du dialogue entre la jeune génération et les autorités. Environ 250 représentants des jeunes et des ministères concernés participent à la conférence. Les pays du Partenariat oriental et des Balkans de l’Ouest seront également représentés, comme les institutions européennes et internationales dans les domaines de la jeunesse et du marché du travail.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures il fera plus froid en Roumanie que la normale saisonnière. Le ciel sera temporairement couvert sur le sud et l”est. L’on attend de la pluie sur le sud et des précipitations mixtes sur le nord-est. Le vent sera assez fort, avec des rafales qui pourraient aller de 55 à 75 km/h dans l’est, pour arriver à 80, voire 100 km/h à plus de 1700 m d’altitude. Les températures maximales iront de 5 à 15 degrés.

  • 26.03.2019

    26.03.2019

    Consultations – Le président roumain Klaus Iohannis reçoit aujourd’hui des
    représentants de la société civile de Roumanie, pour des consultations sur
    l’organisation d’un référendum sur la justice. La semaine dernière, le chef de
    l’Etat déclarait être « presque décidé » de convoquer un référendum en
    même temps que les élections européennes du 26 mai. Le président Iohannis
    s’était exprimé après que la Cour constitutionnelle avait décidé qu’une telle
    simultanéité était en accord avec la loi fondamentale du pays.




    Economie – La première ministre roumaine Viorica Dăncilă a rencontré, lors de
    sa visite aux Etats-Unis, le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross. C’était
    l’occasion de souligner l’importance de développer la coopération économique
    comme partie du partenariat stratégique entre les deux pays. Selon un
    communiqué envoyé mardi par le gouvernement de Bucarest, Viorica Dăncilă a
    présenté à son interlocuteur américain les mesures prises par l’exécutif Dăncilă
    pour assurer un milieu d’affaires attractif en Roumanie. Parmi ces mesures comptent
    l’augmentation du budget d’investissements dans les domaines prioritaires, la
    simplification de la législation concernant le partenariat public-privé, ainsi
    que l’octroi d’avantages fiscaux aux compagnies dont les investissements ont un
    impact majeur sur l’économie. Pendant la réunion entre les deux officiels ont
    été mentionnés également les dossiers gérés par la présidence roumaine du
    Conseil de l’Union européenne qui visaient directement le développement du
    milieu d’affaires.




    Europe – Le commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité
    alimentaire, Vytenis Andriukaitis, effectue une visite officielle à Bucarest les
    26 et 27 mars. L’officiel rencontrera aujourd’hui le président Klaus Iohannis, le
    ministre de l’Agriculture, Petre Daea, et la ministre de la Santé, Sorina
    Pintea. Vytenis Andriukaitis tiendra également un discours sur la lutte contre
    le tabagisme, le développement durable et le droit à la santé, pour ensuite
    prendre part à un débat suivi d’une session questions-réponses. Mercredi, le
    commissaire européen participera à l’ouverture de la quatrième conférence
    annuelle sur le contrôle de la consommation de tabac organisée par le Réseau
    européen pour la prévention du tabagisme en partenariat avec la Société
    roumaine de pneumologie.






    Jeunesse – La Conférence européenne de la jeunesse commence aujourd’hui à
    Bucarest, dans le cadre de la présidence roumaine du Conseil de l’Union. Les principaux
    thèmes des trois jours de débats concernent l’accès des jeunes au marché du
    travail et l’amélioration du dialogue entre la jeune génération et les autorités.
    Environ 250 représentants des jeunes et des ministères concernés participent à
    la conférence. Les pays du Partenariat oriental et des Balkans de l’Ouest
    seront également représentés, comme les institutions européennes et
    internationales dans les domaines de la jeunesse et du marché du travail.






    Sport – Au tournoi de tennis de Miami, aux Etats-Unis, la Roumaine
    Simona Halep, tête de série numéro 3, s’est qualifiée dans les quarts de
    finale, après avoir éliminé l’Américaine Venus Williams. La prochaine
    adversaire de Simona Halep est la Chinoise Qiang Wang, 18-e tête de série du
    tournoi.


    La
    sélection de football de Roumanie affronte aujourd’hui, à Cluj (nord-ouest), la
    sélection des Îles Féroé, leur match comptant pour les qualifications au
    Championnat d’Europe de l’année prochaine. Les deux équipes font partie du
    Groupe F de qualification, aux côtés de l’Espagne, de la Norvège et de Malte.




    Par
    ailleurs, l’équipe Under-21 de Roumanie s’est inclinée hier soir devant
    l’équipe similaire du Danemark, dans un match amical joué en Espagne et
    remporté par les Danois sur le score de 1 à 0. La nationale roumaine U-21 sera
    présente à l’EURO 2019, organisé en Italie et à Saint Marin. Elle fera partie
    du Groupe C, aux côtés de l’Angleterre, la France et la Croatie.






    Météo – Le temps s’est refroidi en Roumanie. Le ciel est principalement
    couvert dans le sud, l’est et le centre du pays, où l’on signale également des
    pluies faibles. Des nuages épars et des pluies passagères sur le reste du
    territoire. Les températures maximales vont de 6 à 15°, 13° à midi à Bucarest.

  • Le Festival international de théâtre pour le public jeune

    Le Festival international de théâtre pour le public jeune

    Cela fait déjà 11 ans que la ville de Iasi (nord-est) accueille le Festival international de théâtre pour le public jeune. Organisé par le Théâtre pour les enfants et les jeunes «Luceafarul», ce festival a un aspect particulier : il s’adresse non seulement aux jeunes, mais à toute personne qui a su conserver son âme jeune, quel que soit son âge. Bref, attirer toutes les catégories de public par un programme ambitieux, telle est la mission de cette manifestation culturelle. En quoi consiste plus exactement l’unicité du festival ? Réponse avec Mme Oltiţa Cîntec, directrice artistique du Théâtre « Luceafarul » de Iasi et sélectionneur du festival :

    « L’identité de notre festival, unique dans la région, pas seulement en Roumanie, c’est justement ça : le public jeune, défini non pas par son âge biologique, mais par son ouverture aux expériences culturelles inédites, inattendues… Nous visons le public qui a su conserver un esprit jeune, un aspect de sa personnalité qui doit être cultivé tout au long de la vie, quel que soit le nombre des années… » Tout type de public jeune a besoin de nouvelles propositions, de nouveaux défis. Pour répondre à cette demande, le thème de cette édition s’intitulait tout simplement « Autrement ». Oltiţa Cîntec explique que : « Chaque année nous mettons une nouvelle « casquette » sur les événements consacrés aux arts du spectacle et nous proposons des événements très divers, car le programme démarre à 9 heures du matin et finit tard en soirée… Les matins appartiennent aux enfants, le midi et l’après-midi – aux spécialistes, les soirées – au public. Nous proposons une multitude de types de spectacles – théâtre participatif, théâtre documentaire, spectacles – lecture, spectacles de rue… »

    Sans oublier le théâtre – performance. Par exemple, cette année on a retrouvé à l’affiche du festival la pièce « Nok ! Nok ! », une adaptation libre du livre «L’année de la pensée magique» écrit par Joan Didion. Le projet fait partie du Programme des arts performatifs du Musée national d’art contemporain, alors que le concept appartient à Nicoleta Lefter qui en signe la dramaturgie et la mise en scène. Nicoleta Lefter déclare que : « Aux côtés de l’actrice Flavia Giurgiu et de l’artiste visuelle Ioana Bodale et d’Alexandru Raptis qui s’occupe du son, nous avons imaginé un spectacle sur la peur de la solitude. Nous avons voulu montrer comment cette peur peut s’emparer d’une personne, à tel point que celle-ci est incapable de réagir. Nous nous sommes inspirés du cas décrit dans le livre, celui d’une écrivaine célèbre qui perd son mari pendant qu’elle prépare le dîner. Tout ce qui s’ensuit est une analyse de chaque réaction, de chaque geste, de chaque battement du cœur se trouvant derrière cette peur de la solitude ».

    « Je pense que l’époque où le spectateur restait contemplatif dans la salle de spectacle est révolue. Il faut que l’art théâtral le pousse à réagir », affirme la directrice du Théâtre Luceafarul de Iasi, Oltiţa Cîntec. C’est pourquoi, à l’affiche du Festival international de théâtre pour le public jeune ont figuré des spectacles fondés sur l’interaction avec les spectateurs. Parmi eux, la pièce « L’Auteur » de Tim Crouch, mise en scène par Bobi Pricop, une production du Théâtre national « Marin Sorescu » de Craiova, pour le moins… provocatrice. C’est le deuxième spectacle mis en scène par le jeune Bobi Pricop d’après un texte du dramaturge britannique, un dramaturge qui, à son avis « révolutionne la relation entre spectacle et spectateurs, entre créateur et spectacle ».

    Bobi Pricop explique pourquoi il a opté pour une création plutôt audacieuse :« A mon avis, c’est parce que j’ai une certaine manie du contrôle, alors ces essais et ces rencontres avec ce dramaturge, que je trouve fabuleux d’ailleurs, qui vous propose un risque si grand et une tournure inconnue tellement intense – tout cela est pour moi un exercice pour voir comment je fonctionne et comment je suis capable de gérer ce risque. Le spectacle « L’Auteur » n’a aucun décor, aucun espace pour le jeu : il n’y a que deux gradins pour le public, l’un en face de l’autre, sans aucun espace entre eux. Le spectacle commence par 10 minutes de silence au bout desquelles les spectateurs commencent à se demander l’un l’autre «mais qu’est-ce qui se passe ? », « pourquoi le spectacle ne commence pas ? » ; puis ils arrivent à reconnaître les acteurs se trouvant parmi eux. »

    « Bien des spectacles auxquels j’ai assisté m’ont ennuyé. J’ai pu constater chez le public aussi cette même sensation de « théâtre muséal », avoue le jeune metteur en scène Cristian Ban. Invité au festival de Iasi, il y a participé avec la pièce « Connaissons – nous mieux », mise en scène à partir d’un scénario collectif et produite par le Théâtre classique Ioan Slavici d’Arad. « Avez-vous jamais volé? », « Vous avez quelle fortune ? » ou bien « Etes-vous heureux? »… Voilà les questions que les quatre comédiens figurant à l’affiche de ce spectacle lancent aux spectateurs, dans une démarche théâtrale inédite. On dirait un sondage d’opinion en live, mais qui ne dévoile pas les réponses.

    Ecoutons le metteur en scène Cristian Ban: « J’ai voulu monter un spectacle qui suscite la réflexion du public tout au long de la représentation, qui lui fasse oublier ce qui se passe sur scène. Une sorte de spectacle intérieur, que chacun vive à sa manière. Mon intention à moi c’était d’échanger sur des choses dont ne parle pas d’habitude ou que l’on n’ose aborder, peut-être, que dans les discussions entre amis très proches. Et là je me réfère à la vie intime, à l’argent, au bonheur. L’enjeu du spectacle a donc été de parler de ces choses-là, une heure durant, au théâtre. »

    Le Festival international de théâtre jeune public de Iasi a été accueilli cette année par 18 autres espaces conventionnels ou non conventionnels, en salle ou en plein air. Nous écoutons la directrice artistique Oltiţa Cîntec : « Bien sûr que l’épicentre, pour ainsi dire, reste le théâtre Luceafărul, avec ses deux salles, mais nous avons donné des spectacles très variés dans toute la ville. Par exemple, nous nous sommes rendus dans les hôpitaux, histoire d’offrir une goutte de bonheur aux malades. Comme tout festival authentique, le nôtre se veut une fête, il veut apporter la joie à tous. Et puis, nous avons joué dans la rue aussi, nous sommes allés à la rencontre de ce public qui, pour une raison ou une autre, ne peut pas aller au théâtre. Je suis convaincue que, grâce à ces spectacles non conventionnels, bon nombre de spectateurs ont découvert que le théâtre ne ressemble pas à un vêtement trop empesé qui vous gêne, mais que c’est tout le contraire. Le théâtre est un art vivant, extraordinaire, capable de créer des liens émotionnels avec les spectateurs. C’est là la chose la plus importante. » (Valentina Beleavski, Mariana Tudose)

  • 10.11.2018

    10.11.2018

    Armistice — Le président roumain Klaus Iohannis participe aux cérémonies de France marquant le Centenaire de l’Armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Le président français, Emmanuel Macron, a invité aux festivités une cinquantaine de chefs d’Etats ou de gouvernements des pays qui ont soutenu les efforts de la Grande Guerre. Le président Klaus Iohannis a rencontré aujourd’hui, à l’ambassade de Roumanie à Paris, des étudiants, étudiants en mastère et doctorants roumains spécialisés dans la recherche scientifique. Cette rencontre se proposait de mettre en lumière la contribution roumaine au développement de la science et de la technique dans l’année du Centenaire de la Grande Union des Principautés roumaines. Aujourd’hui, le président roumain visite l’exposition « Picasso bleu et rose » au Musée d’Orsay et participe au dîner offert par le président Macron en l’honneur des responsables arrivés à Paris pour le Centenaire de l’Armistice qui a mis fin aux hostilités de la Première Guerre mondiale.



    Jeunesse — La ville qui portera du 2 mai 2019 au 1er mai 2020 le titre de Capitale de la jeunesse de Roumanie est désignée aujourd’hui. L’annonce a été faite lors de la 3e édition du Sommet des jeunes, accueilli ces jours-ci par Baia Mare (nord). Les trois villes qualifiées en finale sont Roman et Iaşi, les deux dans l’est du pays, et Braşov (centre). La ville désignée gagnante obtiendra un prix de 50.000 euros, une enveloppe destinée à financer différents projets. Le programme Capitale de la jeunesse de Roumanie fonctionne à partir de principes similaires avec la Capitale européenne de la jeunesse. La première édition a eu lieu en 2016.



    Google — Google consacre ce 10 novembre à la première femme ingénieur du monde, la Roumaine Elisa Leonida Zamfirescu, par un doodle en première page du moteur de recherche dans 22 pays. Elisa Leonida Zamfirescu est née à Galaţi (est), le 10 novembre 1887. Après le bac, elle s’inscrit à l’Ecole des ponts et chaussées de Bucarest, l’Université polytechnique d’aujourd’hui, mais sa candidature est rejetée parce qu’elle est une femme. En 1909, elle s’inscrit à l’Académie technique royale de Berlin, où un des doyens lui dit qu’il vaudrait mieux qu’elle se consacre à l’idée de Kirche, kinder, küche (église, enfants et cuisine). La Roumaine ne renonce pas à son rêve et obtient le diplôme. Elle a été cheffe des laboratoires de l’Institut géologique de Roumanie.



    Tennis — L’entraîneur Darren Cahill a annoncé qu’à partir de 2019, il ne travaillerait plus avec la joueuse de tennis roumaine Simona Halep, première du monde, pour des raisons familiales. Dans un message sur Instagram, Darren Cahill a remercié Simona Halep pour cette collaboration, faisant l’éloge de ses qualités sportives. A son tour, la joueuse roumaine l’a remercié pour cette collaboration de 4 ans. Ces deux dernières années, la Roumaine est montée sur la première marche du podium, en octobre dernier, elle a gagné son premier titre du Grand Chelem, cette année à Roland Garros, et elle achève sa deuxième année de suite en tant que n° 1 mondiale dans la hiérarchie WTA, étant désignée meilleure joueuse de l’année.



    Météo – En Roumnaie, le temps est aujourdhui plus chaud que les normales e saison. Le ciel est par endroits couvert de nuages passagers. Le vent est faible à modéré. Les maximales peuvent aller jusquà 19°. Nous avons 13° sous le soleil à Bucarest.


  • Qui suis-je?

    Qui suis-je?

    A l’affiche de la VIème édition
    du festival de théâtre FESTin à Bucarest qui s’est déroulé du 12 au 21 octobre,
    le spectacle Qui suis-je? du metteur en scène, Yann Dacosta d’après un texte
    de Thomas Gormet a cartonné auprès du jeune public de la capitale roumaine. Avec
    seulement trois comédiens sur scène –
    Manon Thorel, Théo Costa-Marini et Côme Thieulin et des dessins de
    Hugues Barthes pour compléter un décor minimaliste, le spectacle s’adresse
    notamment aux adolescents qui, tout comme Vincent, le personnage principal, se
    retrouvent en quête de leur propre identité. Ce n’est pas forcément un texte
    qui donne des réponses, mais plutôt un qui soulève des questions et pose des
    problèmes. Les répliques tournent autour de sujets parfois tabous tels que
    l’homosexualité, le harcèlement dans les écoles, la sexualité, la solitude ou
    encore la déprime. Produit par la compagnie Le chat
    foin de Rouen, le spectacle Qui suis-je a figuré dans la programmation Play
    Off du Festival d’Avignon, en 2018.

    A la veille de leur représentation sur Bucarest, le metteur en scène Yann Dacosta et le protagoniste, Côme Thieulin, sont passés dans le studio de RRI pour répondre aux questions de Ioana Stancescu:

  • Le Festival international de la Jeunesse de 1953

    Le Festival international de la Jeunesse de 1953

    Organiser des événements gigantesques, censés encenser et légitimer la politique du parti communiste, qui avait pris partiellement le pouvoir dès le 6 mars 1945, entièrement après l’abolition de la monarchie, le 30 décembre 1947, est devenue monnaie courante au début des années 50. A l’instar du modèle soviétique, cela comprenait de grands rassemblements populaires, une mobilisation de masse, tout cela pour faire montre de l’adhésion populaire dont, voulait-on le laisser croire, bénéficiait la politique du Parti. Au fond, cela n’était ni plus, ni moins qu’un cirque censé faire oublier au petit peuple les frustrations matérielles qu’il devait affronter au quotidien, voire l’absence des droits et libertés individuels, confisqués par le pouvoir totalitaire.

    La 4e édition du Festival international de la Jeunesse et des étudiants, déroulée à Bucarest du 2 au 16 août 1953, s’inscrit ainsi dans la lignée des grandes messes dont le communisme rampant avait le secret. Parmi les priorités de ce festival, citons, en tête d’affiche, la « lutte pour la paix » ou encore la « démocratisation du milieu académique et universitaire ». C’est que la première édition du festival avait déjà eu lieu à Prague, en 1947, réunissant pas moins de 30.000 jeunes, originaires de 111 pays autour du slogan : « Non ! Plus jamais ça ! Notre génération bannit la mort et la destruction ! ». C’est alors qu’est apparu le syntagme « carême du festival », dont la connotation religieuse était censée encourager la population à se priver du peu d’aliments encore disponibles sur le marché.

    Dans le paysage urbain, le temps des grandes files d’attente qui se dessinaient devant les vitrines des magasins, regorgeant autrefois de marchandises, alors vides, était arrivé. Ces files de la famine rampante, on les retrouvera encore, plus tard, en Roumanie, dans les années 80, lorsque le régime communiste aura achevé de détruire les derniers espoirs de lendemains qui chantent. Pour les visiteurs étrangers, l’Universiade de 1981, accueillie par la Roumanie, constitua l’occasion d’une prise de conscience de la pénurie chronique d’aliments qui constituait le défi quotidien de tout un chacun. Ştefan Bârlea, étudiant en ingénierie à l’époque, a fait partie du Comité d’organisation du Festival de la jeunesse de 1953. Dans son interview de 2002, enregistrée par le Centre d’histoire orale de la Radio roumaine, il remémore ces souvenirs enfouis:

    « La nouvelle de l’organisation du Festival nous est tombée dessus tout à coup. Il a fallu se débrouiller pour assurer le nécessaire en aliments et bien d’autres choses, mais il fallait aussi économiser forcément donc, pour faire bref, quelqu’un a eu l’idée du carême du festival. Parce que, vous savez, à la cantine déjà, il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Nous mangions du « crepes », c’était un plat que l’on avait appelé ainsi par dérision, à base de semoule de blé. Alors, moi, je faisais partie à l’époque des leaders des Jeunesses communistes, j’étais même membre du comité du parti à l’Institut polytechnique. Le comité local du parti nous avait convoqués et nous avons constitué une sorte de comité d’organisation du Festival. Nous, les polytechniciens, avions pour tâche d’organiser plus de cent personnes chargées de l’approvisionnement en fruits et légumes. Ils étaient censés s’approvisionner dans les communes limitrophes de Bucarest, pour pouvoir disposer de fruits et légumes frais, des primeurs, durant le Festival. Pendant tout un mois, on nous a préparé à cette mission. Alors, durant cette période nous faisions de véritables campagnes de reconnaissance, en voiture, pour être prêts. Nous ne pouvions pas nous dérober, c’était l’ordre du Parti, donc forcément… D’autres étudiants ont reçu la tâche d’organiser des bandes de musique, pour prendre part aux événements prévus. C’était tout un plan ». Forcément, les autorités communistes ont mis les petits plats dans les grands, et ce en dépit de la précarité des conditions d’accueil, de la qualité du logement. La piètre qualité de l’infrastructure, défaillante à tous les niveaux, n’a malgré tout pas manqué de montrer ses limites. Les files d’attente gigantesques aux comptoirs des cantines, le nombre réduit et l’hygiène précaire des toilettes dans les campus où les jeunes étrangers étaient accueillis, les services médicaux défaillants furent autant de failles visibles à l’œil nu. Ştefan Bârlea remémore les parades que les organisateurs ont trouvés pour pallier au manque de places d’hébergement, mais il se souvient aussi du bon côté des choses, tel qu’il était perçu par le jeune étudiant qu’il était à l’époque: « Ils étaient logés dans les campus qui étaient vides pendant les mois d’été. L’on avait réquisitionné les hôtels qui avaient survécu à Bucarest, mais il n’y en avait pas beaucoup, alors que les visiteurs étaient en nombre. Evidemment, c’étaient des gauchistes. Le Festival était d’ailleurs organisé par l’Union mondiale des Jeunesses démocrates et par l’Union internationale des étudiants. Mais il y avait des participants originaires des pays capitalistes, organisés sous l’égide du Parti communiste français ou du Parti communiste italien. C’était ce que l’on appelait « les nôtres ». En fin de compte, ça a été une réussite. Magnifique. De jeunes talents ont fait leurs premiers pas à l’occasion. Certains se sont remarqués par la suite, ils ont percé. Tenez, Nicolae Niţescu, un grand musicien, en vogue, ou encore Constantin Drăghici, qui a émigré en Allemagne, plus tard. »

    Le complexe sportif intitulé « 23 août », érigé pour l’occasion, a été l’hôte d’élection de nombre de manifestations sportives et culturelles. Des colloques et des séminaires ont également été organisés. Ştefan Bârlea: « Il y avait les danses, les feux d’artifices, mais aussi les séminaires internationaux, auxquels prenaient part les représentants des délégations. On parlait des réformes et de la démocratie universitaire. C’était le thème de prédilection. C’était la période d’après la guerre, les gens étaient sensibles au sujet. Les festivités de départ ont eu lieu dans la grande salle, ici même. Et puis, il y a eu les expos, au parc Herastrau. »

    Le Festival international de la Jeunesse et des étudiants de 1953 a été malgré tout accueilli dans l’indifférence générale par la grande majorité de la population roumaine, rompue aux soucis provoqués par l’occupation soviétique et la prise de pouvoir des communistes. Ce Festival fut encore l’occasion pour certains Roumains de battre en brèche la chape de plomb de la propagande officielle, pour faire passer leur message à travers le rideau de fer qui avait coupé l’Europe en deux à la fin de la guerre. La réalité factice que voulait encenser le Festival de 1953 n’a finalement pas passé l’épreuve du temps. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le Festival de théâtre de Piatra Neamţ – 30e édition

    Le Festival de théâtre de Piatra Neamţ – 30e édition

    Déroulée du 20 septembre au 1er octobre, la 30e édition du Festival de Théâtre de Piatra Neamț marquait cette année les 60 ans d’existence du Théâtre de la jeunesse de cette ville du nord-est de la Roumanie. Le festival de Piatra Neamț est le premier de ce genre organisé ailleurs qu’à Bucarest, ayant été lancé en 1969. « Les archives de l’insécurité » était le thème ironique proposé cette année.

    Gianina Cărbunariu, dramaturge, metteur en scène, directrice du Théâtre de la jeunesse et commissaire du Festival, explique pourquoi : « Puisqu’il s’agissait d’une édition anniversaire très spéciale, nous avons feuilleté à nouveau les archives bien riches du Théâtre de la Jeunesse et nous y avons découvert des choses très intéressantes. Nous avons approfondi certains thèmes que nous souhaitions explorer et pour cela nous nous sommes transformés en archivistes, pour un certain temps. Par ailleurs, le spectacle de théâtre connecté aux réalités quotidiennes est une sorte d’archive du moment. Or, l’époque où nous vivons est très intéressante, pas du tout facile. Dans ces conditions, le Festival, avec ses spectacles et leurs créateurs, ainsi qu’avec les autres événements – tables rondes, ateliers – devient, lui-même, une archive. Nous nous sommes proposé d’archiver nos peurs, nos ambitions, nos aspirations, nos faiblesses, par tous les moyens de communications dont nous disposons. »

    Dans les conditions où des festivals sont organisés dans de nombreuses villes de Roumanie – et non seulement de Roumanie – bénéficiant d’une salle de théâtre, le festival de Piatra Neamț doit mieux définir son orientation et trouver sa place dans ce paysage – estime Gianina Cărbunariu : « Je pense que nous sommes encore dans une phase de tâtonnement, nous essayons de découvrir la signification de ce Festival, ce qui est plutôt une bonne chose, car le Festival a été réinventé au fil du temps, tout en gardant la même orientation. Ce qui est intéressant, c’est que les commissaires ont respecté cette orientation initiale, fondamentale – favorable à l’originalité, à la dramaturgie contemporaine, aux jeunes créateurs, à la formation du public jeune -et ils ont apporté à chaque fois de nouvelles choses, renouvelant sans cesse le concept du Festival. Quant à l’édition de cette année, elle comporte plusieurs sections, dont celle réservée aux « Jeunes créateurs » – metteurs en scènes ou auteurs – de moins de 30 ans. Nous avons souhaité promouvoir les artistes en début de carrière.»

    Ligia Ciornei a étudié la mise en scène et la réalisation de film à l’Université d’art théâtral et cinématographique de Bucarest. En 2017, elle a participé au Festival de Cannes avec le court-métrage « Vintage ». Au Festival de théâtre de Piatra Neamţ elle a proposé au public le spectacle « Clouée au sol », de George Brant, produit par l’association culturelle Doctor’s Studio de Bucarest. Ce spectacle, à l’affiche duquel figure la talentueuse comédienne Isabela Neamţu, marque le début de Ligia Ciornei dans la mise en scène. L’héroïne de « Clouée au sol » est une jeune femme, pilote de chasse, qui attend un bébé, résultat d’une rencontre amoureuse. Pendant son congé de maternité, ses supérieurs l’écartent du service actif et l’envoient commander un drone dans le désert.

    Ligia Ciornei : « J’ai déjà réalisé trois ou quatre court métrages autour de femmes puissantes. Mon dernier documentaire parle de Roxana Tudose, championne internationale de tir. Cet intérêt lié à l’armée, à la dureté et à la féminité est présent également dans mes court-métrages. »

    Du texte original de « Clouée au sol », Ligia Ciornei a choisi de garder uniquement les thématiques pertinentes pour le public roumain : « La thématique de la famille, celle du lieu de travail, car elle n’a pas un poste normal – c’est ce qui nous a attiré, elle est pilote d’un avion F16, la relation entre son travail et sa vie privée… »

    L’édition de cette année du Festival de Théâtre de Piatra Neamţ inclut aussi une section nationale, où des artistes de différents âges ont été invités à participer. Ce qui a compté dans la sélection c’étaient l’encrage dans la réalité, l’intérêt pour les thématiques importantes de la société roumaine et de la société contemporaine en général et, surtout, l’ouverture de pistes de dialogue par le biais des spectacles. Initiée au début des années ’90, la section internationale a été réintroduite par la directrice et commissaire Gianina Cărbunariu. Plusieurs spectacles ont été invités à participer : « Le Petit Chaperon Rouge », une production française, texte et mise en scène de Joël Pommerat ; « Antonio et Beatrix », une coproduction de Companhia de Teatro de Braga/Theatro Circo de Portugal et du Théâtre de la jeunesse de Piatra Neamț ; et aussi « Work in Progress », un spectacle de Gianina Cărbunariu, produit par Emilia Romagna Teatro Fondazione d’Italie.

    Basé sur une documentation très vaste, le spectacle questionne les conditions de travail en Europe, thème qui préoccupe Gianina Cărbunariu depuis des années : « Il y a des transformations, à commencer par la fragilisation des travailleurs avec des contrats de travail à durée de plus en plus courte. D’un autre côté, il y a beaucoup de choses liées aux nouvelles conditions de vie dans la société. Le temps de travail et le temps libre sont de moins en moins bien délimités. Quand tu as fermé la porte de ton bureau, tu n’es pas libre. Le téléphone continue à sonner, les emails arrivent… Nous avons réalisé une centaine d’interviews avec des habitants de Modène et des environs, des personnes entre 25 et 40 ans qui travaillent ou qui cherchent un emploi, qui font la grève, des gens qui ont émigré en Italie, avec les fameuses « badante » – des femmes qui s’occupent des personnes âgées. Les thématiques sont européennes car les changements sur le marché du travail sont liés à des mécanismes globaux qui se reflètent, évidement, sur un territoire donné. Ces changements sont parfois dramatiques en termes de stabilité ou de sécurité même des conditions de travail. »

    Le Festival de Théâtre de Piatra Neamţ à l’ambition d’être un moment de réflexion sur le théâtre et un espace de rencontre. Gianina Cărbunariu, directrice générale du Théâtre de la jeunesse : « En tant que commissaire du Festival, j’essaie d’attirer l’attention sur le fait qu’il n’est pas uniquement une sélection de spectacles. Un festival implique la rencontre entre les artistes et le public, des artistes entre eux, la comparaison des pratiques théâtrales… Au delà de la sélection, un festival est un moment de réflexion sur le théâtre et sur le monde dans lequel nous vivons. C’est aussi un moment de socialisation, d’échange d’idées et même l’occasion de passer un bon moment ensemble, pour la profession et pour les spectateurs. » (Trad. Dominique, Elena Diaconu)

  • Jeunesse et francophonie

    Jeunesse et francophonie

    La 2e Conférence internationale des
    jeunes francophones (CIJF) a pris fin mercredi à Genève, au bout de 3 jours de
    travaux intenses. Résumé et conclusions avec Rennie Yotova, directrice du
    Bureau régional pour les pays de l’Europe centrale et orientale, sis à
    Bucarest, au micro d’Ileana Taroi.

  • Le festival des étudiants francophones en Europe centrale et de l’Est

    Le festival des étudiants francophones en Europe centrale et de l’Est

    Créé en tant qu’espace du dialogue, le Festival a réuni dès sa création en 2012 plus de 400 étudiants provenant d’une vingtaine de pays, dont plus de la moitié d’institutions membres de l’AUF de la région. Cette année, 53 étudiants de 17 pays ont participé à cette 7e édition du Festival. L’invité du jour ce jeudi sur les ondes de Radio Roumanie Internationale est M Mohamed Ketata, directeur de l’Agence Universitaire de la Francophonie en Europe centrale et orientale, AUF ECO.