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  • Minorités et langues parlées en Roumanie

    Minorités et langues parlées en Roumanie

    Selon le dernier recensement en date, qui remonte à 2011, les Magyars sont la minorité la plus nombreuse du pays. Forte de 1.227.600 personnes, cette minorité représente 6,5% de la population du pays, qui était de 20.120.000 personnes le 20 octobre 2011, selon les données fournies par l’Institut national de la statistique.



    La présence des Magyars dans le Bassin des Carpates remonte à l’an 895. A l’époque, c’étaient des tribus et de grandes familles. La présence des Sicules est attestée dès les XIe-XIIe s., dans la zone du comté actuel de Bihor, dans l’Ouest du pays, puis dans les départements du centre — Cluj, Alba, Hunedoara — pour arriver au XIIIe s. aussi dans l’est de la Transylvanie. La population magyare est majoritaire dans les départements de Harghita (avec 84,6%) et Covasna (73,8%), tandis que dans le comté de Mureş elle est de 39,3%, de 35,2% à Satu Mare, dans le Nord-Ouest, de 25,9% au comté de Bihor et dans celui voisin de Sălaj de 23,1%.



    La communauté magyare bénéficie de nombreux établissements d’enseignement en langue maternelle de tous les niveaux, jusqu’à l’enseignement universitaire compris, ainsi que de nombreuses émissions qui lui sont consacrées sur les chaînes publiques de radio et de télévision. Notons aussi le grand nombre d’institutions culturelles en hongrois, dont l’Opéra magyar de Cluj, les Théâtres magyars d’Etat de Cluj, de Timişoara, d’autres théâtres à Sfântu Gheorghe et Odorheiu Secuiesc, pour ne citer que celles-ci. Il existe plusieurs musées et maisons-musée qui rendent hommage à des personnalités de cette ethnie. Une ethnie qui est représentée par un parti politique plus grand au Parlement et elle a plusieurs autres formations non parlementaires.



    La Roumanie compte 18 minorités nationales, chacune représentée par un député au Parlement roumain, quel que soit le nombre d’ethniques. La deuxième minorité la plus nombreuse est celle des Roms ; 620.600 ethniques se sont déclarés Roms, soit 3,3% de la population, selon les chiffres officiels. Il faut savoir que chaque citoyen peut se déclarer comme appartenant à une certaine ethnie ou pas, mais en fait, la minorité rom serait beaucoup plus nombreuse dans ce pays. Arrivent ensuite les Ukrainiens, avec 50.900 habitants, soit 2,44% de la population, les Allemands, 36.000, donc 1,73%, les Turcs (27.700, 1,33%), les Russes lipovans 23.490 (1,13%), et le reste des minorités est de moins de 1% : Tatars, Serbes, Slovaques, Bulgares, Croates, Grecs, Juifs, Italiens, Polonais, Tchèques et autres.



    Pour ce qui est des Roms, les documents attestent leur présence sur le territoire actuel de la Roumanie dès 1385 en Valachie ; ils sont mentionnés pour la première fois en Moldavie en 1414, et en Transylvanie, en 1422. Deux théories existent sur l’origine des Roms : l’origine égyptienne, mais les linguistes, anthropologues, historiens et sociologues sont d’avis que cette théorie est fausse, et l’origine indienne, qui bénéficie des arguments les plus convaincants. L’occupation traditionnelle des Roms est le travail des métaux ; certains ont également été des ménétriers célèbres. Après 1989, nous assistons à une véritable explosion du mouvement rom et en faveur de leur langue, le romani. Une langue qui est actuellement étudiée dans les écoles et les universités.



    Les témoignages d’ordre archéologique et linguistique indiquent que la population slave s’est installée dans le Nord de la Roumanie dès le VIe s., mais nous ne disposons de documents historiques qu’à commencer par le XIVe. Plus tard, certains s’installent aussi dans d’autres régions du pays. Les ethniques d’origine ukrainienne disposent d’un lycée où l’enseignement est dispensé en leur langue. La population d’origine allemande s’est établie sur le territoire actuel de la Roumanie aux XIIe-XIIIe s. Une population qui est allée décroissant suite à l’émigration massive après 1989 ; c’est aussi celle qui a donné le président actuel de la Roumanie. L’enseignement en allemand a une riche tradition dans ce pays; il existe plusieurs lycées et collèges importants. La minorité dispose aussi d’une organisation politique, d’un journal et d’émissions de radio et de télévision. Sans oublier deux théâtres.



    Pour ce qui est des Turcs, la première attestation documentaire fait état de leur présence ici en 1264. Ils sont établis notamment en Dobroudja, dans le sud-est du pays. La communauté dispose de 72 mosquées. Pour ce qui est de l’enseignement en turc, il est dispensé partiellement dans plusieurs écoles et dans deux universités, où le turc est étudié en tant que langue moderne. Les premiers Russes lipovans sont attestés dans l’espace roumain à la fin du XVIIe, mais le premier document à cet effet remonte à 1742 ; ils sont massés notamment en Dobroudja et parlent russe.



    La Roumanie compte une soixantaine d’écoles où l’enseignement est dispensé en russe en tant que langue maternelle. Cette communauté dispose aussi d’émissions de radio et de télévision, d’un mensuel et d’une revue culturelle.

  • 31.08.2015

    31.08.2015

    Anniversaire – Ce 31 août, cest la Journée de la langue roumaine, marquée par des événements culturels organisés en Roumanie, en République de Moldova et au sein des communautés de la diaspora. Bucarest accueille des concerts et des lancements de livres, tandis quune conférence sur le roumain “langue dintégration européenne” est organisé dans la capitale de la Moldova ex-soviétique. A Cernăuţi, chef-lieu dune région de louest de lUkraine où vivent près dun demi-million de Roumains de souche, la Société pour la culture roumaine “Mihai Eminescu” marque son 26e anniversaire. Dans le même temps, toutes les antennes de lInstitut culturel roumain à travers le monde ont adapté leurs programmes pour loccasion. La Journée de la langue roumaine coïncide avec la fête nationale de la République de Moldova et elle a été instituée en 2013 par le Parlement roumain en hommage au mouvement de renouvellement national de lEtat voisin, à population roumanophone majoritaire. Le 31 août 1989, alors que la Moldova était encore une composante de lURSS, 750 mille personnes – soit un sixième de la population – avaient manifesté devant le Parlement de Chişinău. Ce dernier avait alors décidé dinstituer le roumain en tant que langue de lEtat, ainsi que de remplacer par la graphie latine lutilisation de lalphabète cyrillique imposé par Moscou en 1940, au moment de lannexion.



    Festival – La Philharmonie israélienne, avec le fameux Zubin Mehta au pupitre, se produit ce soir, à la Salle du Palais de Bucarest, au deuxième jour du Festival international “George Enescu”. A laffiche de ce concert, qui fait partie de la section “Grands orchestres du monde”, on retrouve – la Symphonie de chambre n° 1 dArnold Schoenberg et la 8e symphonie dAnton Bruckner. En parallèle, à lAthénée roumain, la Philharmonie “George Enescu” de Bucarest invite les mélomanes à un autre concert sous la direction du Roumain Liviu Prunaru. Cest lOrchestre roumain de la jeunesse qui a ouvert dimanche soir ce 22e Festival “George Enescu”, avec une nouvelle version de la “Rhapsodie roumaine n°1” du grand compositeur roumain, patron spirituel de cet événement. Davantage sur louverture du Festival Enescu juste après les infos.



    Grève – Les négociations entre les syndicalistes de lAdministration roumaine du trafic aérien (ROMATSA) et les représentants du ministère des Transports ont abouti sur un échec. Les aiguilleurs du ciel menacent de déclencher une grève générale illimitée, le 1er septembre, si leurs revendications ne sont pas satisfaites, soit la diminution de lâge de la retraite de 65 à 55 ans pour cette catégorie de personnel, lamélioration des conditions de travail, ainsi que la démission de la direction de ROMATSA. Le 15 juillet dernier, ils avaient déjà procédé à une grève davertissement de deux heures, une situation sans précédent pour le système aérien roumain. De 2.500 à 3.000 vols transitent quotidiennement le territoire roumain, apprend-on par lAdministration roumaine du trafic aérien, qui emploie à ce jour près de 1500 personnes.



    Parlement – Le nouveau Code fiscal et le vote par correspondance pour la diaspora roumaine sont en tête de liste des priorités de la nouvelle session parlementaire qui commence ce mardi, 1er septembre. Liviu Dragnea, président par intérim de la principale formation de la coalition gouvernementale, le Parti social-démocrate, a affirmé à la presse quil souhaitait que cette nouvelle session soit plus sous le signe du dialogue et moins dominée par le conflit entre pouvoir et opposition. A son tour, le premier ministre social-démocrate, Victor Ponta, estime que si le consensus politique est atteint, deux autres projets de loi seraient adoptés jusquà la fin de lannée – celui visant la rémunération des fonctionnaires publics, comportant des majorations salariales à partir du 1er janvier, et celui concernant le budget de lEtat pour 2016. Dans le même temps, les libéraux, en opposition, exigent ladoption, avant le premier novembre, de la loi du vote par correspondance pour les Roumains de létranger, un texte comportant les points de vue des associations de la diaspora, a affirmé la co-présidente du PNL, Alina Gorghiu. Cet acte réglementaire est devenu un sujet dâpres débats après lorganisation catastrophique du scrutin présidentiel de novembre 2014, lorsque des milliers de Roumains résidant à létranger navaient pas pu exprimer leur choix politique à cause du nombre insuffisant de bureaux de vote.



    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Simona Halep, numéro 2 mondiale, rencontre la Nouvelle Zélandaise Marina Erakovic, au premier tour de lUS Open, le dernier tournoi de Grand Chelem de lannée, qui commence aujourdhui à Flushing Meadows de New York. Quatre autres Roumaines figurent au tableau de cette compétition. Irina Camelia Begu, 28e WTA, sopposera à la Bélarusse Olga Govortsova; Monica Niculescu, 40e mondiale – à la Russe Alexandra Panova, Alexandra Dulgheru, 51e mondiale – à lAllemande Angélique Kerver, alors quAndreea Mitu, 74e WTA, disputera les barrages en compagnie de la Tchèque Tereza Smitkova. Notons que Simona Halep sest également inscrite, en première à lépreuve de double mixte où elle fera jouera en tandem avec son compatriote Horia Tecău. A lépreuve de double Messieurs, le même Horia Tecău est présent aux côtés de son complice Jean JuLien Rojer, aux côtés duquel il avait remporté la finale du tournoi de Wilmbledon, en juillet dernier. Les deux hommes affronteront le duo germano-autrichien Andre Begemann/Oliver Marach. Dans le même temps, la paire Florin Mergea/Rohan Bopanna (Roumanie/Inde), demi-finaliste du concours londonien, affrontera au premier tour le binôme américain Austin Krajicek/Nicholas Monroe.



    Foot – La sélection nationale roumaine de football sest réuni lundi, à Bucarest, pour préparer les matchs avec la Hongrie, prévu pour ce vendredi, et avec la Grèce, lundi prochain, dans les barrages du Championnat dEurope. Après quatre victoires et deux matchs nuls, les Roumains sont, avec 14 points, les leaders du groupe F, suivis par lIrlande du Nord, 13 points, et la Hongrie, 11 points. Les rencontres au sein de ce groupe se terminent en octobre par des matchs retour avec les Îles Féroé et la Grèce. Cest en 2008 que la Roumanie avait participé la dernière fois à létape finale dun Championnat dEurope de footb all. Selon la presse spécialisée, léquipe nationale est le dernier espoir des supporters roumains, après que tous les quatre équipes inscrites dans les compétitions européennes interclubs avaient été éliminées avant daccéder à la phase de poules, une situation inédite durant les 12 dernières années.

  • De la francophonie en Roumanie (deuxième partie)

    De la francophonie en Roumanie (deuxième partie)

    La francophonie a évolué. Elle n’est plus ce qu’elle était. D’un point de vue général, le français doit faire face à l’hégémonie de l’anglais. Même dans un pays comme la Roumanie, dont les racines historiques sont pour partie liées à la francophonie, elle semble en difficulté. Qu’à cela ne tienne ! Les méthodes ont évolué, pour les adultes, pour les enfants. Elles sont désormais basées sur une approche plus pragmatique, davantage basée sur la facilitation de l’échange que sur une rigueur académique stricte. Pour en discuter le café des francophones se rend pour la deuxième semaine consécutive à l’Institut culturel français de Bucarest où nous continuons notre discussion avec Françoise Rousseau, directrice des cours à l’Institut.


  • De la francophonie en Roumanie

    De la francophonie en Roumanie

    Cette semaine “Le café des francophones” se penche sur la question de l’apprentissage du français à Bucarest et plus globalement de la francophonie en Roumanie. Vaste problématique s’il en est ! Nous abordons ces questions avec Françoise Rousseau. Attaché de coopération et directrice des cours à l’Institut culturel français depuis quatre ans, elle témoigne de son expérience tant personnelle que professionnelle de la francophonie en Roumanie en la comparant avec d’autres sociétés comme l’Allemagne, la Finlande. Qui apprend la langue française aujourd’hui en Roumanie ? Comment apprendre le français aujourd’hui ? Qu’est-ce que la langue française aujourd’hui pour ceux qui l’apprennent ? Un véhicule culturel, un moteur économique.


  • L’année 1989 en Bessarabie

    L’année 1989 en Bessarabie

    Comme tous les autres Roumains, ceux de Bessarabie célèbrent le quart de siècle écoulé depuis la chute du communisme et la fin de la politique de russification, qui a entraîné une violation des droits nationaux les plus élémentaires. Bref retour sur l’année 1989 en Bessarabie, soit en République soviétique moldave, avec l’historien Sergiu Musteaţă, professeur à l’Université d’Etat de Chişinău. « Entre 1985 et 1989, les choses ont commencé à changer en République socialiste soviétique moldave aussi. Ce qui est intéressant, c’est que les premières revendications formulées à Chişinău n’étaient pas d’ordre économique et social, mais elles visaient la langue autorisée et l’alphabet imposé — celui cyrillique. Et évidemment, « liberté » était le mot le plus important, qui se retrouvait sur toutes les lèvres. En regardant attentivement des photos remontant à cette époque, on constate que les gens portaient des pancartes sur lesquelles était écrit le mot « liberté ». C’est ce qui les intéressait le plus. Les gens voulaient discuter, ils voulaient entendre dire la vérité. Et ce qui était le plus humiliant pour eux, c’est qu’ils ne pouvaient pas parler ouvertement ni écrire dans leur langue maternelle : le roumain. C’est pourquoi les premières revendications de Chişinău furent liées à la langue et à l’alphabet et le mouvement militant pour ce droit d’utiliser leur langue maternelle et l’alphabet latin ont marqué toute l’année ’89. Dès janvier 1989, suite à des débats entamés en 1988 au sein de l’Union des écrivains, les gens ont commencé à unir leurs forces en faveur de la langue roumaine même si le Comité central du Parti Communiste de l’Union Soviétique posait des entraves, tâchant de critiquer et d’interdire certains rassemblements publics, qualifiés de provocations. Pourtant, les gens continuaient à se rassembler, de plus en plus nombreux, de sorte qu’à l’été 1989, ils étaient déjà plusieurs dizaines de milliers. »



    Comme toutes les autres capitales des républiques de l’URSS, Chişinău était en ébullition sous l’impact de la perestroïka et de la glasnost promues par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Les revendications des nations opprimées de l’URSS étaient les mêmes. Selon Sergiu Musteaţă, c’est la Grande assemblée nationale tenue à Chişinău le 27 août 1989 qui a vraiment déclenché les changements en Bessarabie, soit en République soviétique moldave.« Le 31 août 1989 était approuvée la loi sur l’utilisation de la langue roumaine et le retour à l’alphabet latin. Au cours de cette année-là, les écrivains avaient demandé l’annulation de la décision du pouvoir soviétique d’introduire l’alphabet cyrillique. Ils ont contesté les règlements qui empêchaient une bonne connaissance de la langue roumaine ou la corrompait. C’est ainsi que les élections pour le Soviet suprême de l’URSS ont amené au premier plan une nouvelle élite, des hommes de culture, notamment des écrivains, qui ont formé une équipe participant, au nom de la Moldova, aux réunions du Soviet Suprême de Moscou. En 1989, ils ont eu l’immense courage de dire que le pacte conclu entre Hitler et Staline était un pacte contre l’humanité. Ils ont demandé au parlement soviétique la création d’une commission chargée d’examiner l’impact de cet acte politique. Pour la première fois, le quotidien « Littérature et Art » publiait à Chişinău l’accord additionnel secret que Moscou souhaitait maintenir comme tel. Pendant longtemps, on a même cru que c’était un mythe. C’est à ce moment-là que fut publié pour la première fois ce pacte de partage du monde. »



    La liberté triomphait à Chişinău, comme elle allait triompher à Vilnius, Riga, Tallinn, Kiev et dans d’autres républiques ex-soviétiques. Sergiu Musteaţă.« Ce qui est arrivé à Chişinău a stimulé le mouvement général de libération nationale. En 1987, on parlait encore de ces choses-là avec crainte, en 1988 commençait la publication du pacte germano-soviétique pour qu’en 1989, la liberté d’expression et les réunions s’affirment vigoureusement. Pour la première fois en 1989, les gens ont commencé à porter le drapeau tricolore — soit le drapeau roumain — aux manifestations publiques et à affirmer que le tricolore était leur vrai drapeau. Et c’est toujours en 1989, vers la fin de l’année, que fut lancée, pour la première fois, l’idée d’une union de la Bessarabie avec la Roumanie, alors que le pacte conclu entre Hitler et Staline en 1939 était condamné. Les revendications culturelles et historiques ouvrirent le chemin aux revendications sociales et économiques : indépendance économique et gestion autonome, qui ont amené le pays à la déclaration de souveraineté de la république et, en 1991, à la déclaration d’indépendance. »



    On peut dire qu’en 1989, les Roumains de Bessarabie se sont retrouvés eux-mêmes. Sergiu Musteaţă se rappelle : « En 1989, j’étais étudiant en première année à la faculté d’histoire et je me rappelle avoir participé à beaucoup de manifestations. Le 7 novembre, jour où l’on organisait, chaque année, un défilé militaire pour fêter la révolution bolchevique, pour la première fois, à Chişinău les gens ont eu le courage de se mettre devant les chars pour les arrêter. A partir de ce jour-là, les chars ne défilèrent plus sur la grande place de la ville. Les gens distribuaient des fleurs et bien que les soldats aient été d’ethnies différentes, ils n’ont pas riposté. Ils se sont arrêtés, ont embrassé les passants et reçu les fleurs qu’ils leur offraient. Pour la première fois, la direction du Parti communiste a quitté la tribune. C’était le signe que la société était en train de changer, qu’elle souhaitait d’autres dirigeants, qu’elle voulait autre chose. Ce fut le signe que le régime totalitaire, qui faisait vivre des millions de personnes dans la peur, avait fait faillite. »



    En Bessarabie, le passage à la démocratie a été plus calme qu’en Roumanie. Pourtant, son passé, beaucoup plus traumatisant, lui a offert cette compensation longuement attendue : la liberté. (trad. Dominique)

  • Francophonie en Turquie

    Francophonie en Turquie

    Habitués à mettre les feux sur les francophones roumains — normal ! — et leur attachement à la langue française, nous ignorons souvent ce qui se passe pas très loin de chez nous. Eh bien, aujourd’hui, nous essayons de réparer cette erreur et nous tournons vers la Turquie, là où une semaine de la langue française et de la Francophonie a été organisé. L’Institut Culturel Roumain Dimitrie Cantemir” d’Istanbul a été partie prenante et nous allons apprendre davantage grâce à la présence dans notre émission de sa directrice, Mme Silvana Rachieru.


  • 10.03.2014 (mise à jour)

    10.03.2014 (mise à jour)

    Ukraine – Le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlăţean, sest entretenu lundi, à Kiev, avec le président ukrainien par intérim, Olexandr Tourtchinov, et le premier ministre Arseni Iatseniouk. Les deux hommes ont remercié leur interlocuteur roumain pour lappui accordé par Bucarest à lUkraine, ces derniers temps, ainsi que pour laide humanitaire roumaine, grâce à laquelle une dizaine de citoyens ukrainiens blessés lors des affrontements du mois dernier à Kiev ont pu être hospitalisés et traités à Bucarest.


    Par ailleurs, le ministre roumain des Affaires étrangères et son homologue ukrainien, Andri Dechtchitsa, ont signé un accord par lequel les deux pays saccordent des garanties mutuelles de sécurité. LUkraine sengage ainsi à ne pas déployer darmement offensif – chars dassaut, avions ou hélicoptères de combat – sur la petite île de Serpents, située au large des côtes roumaines de la mer Noire.


    En outre, les deux responsables ont évoqué situation de la communauté roumaine vivant en Ukraine et qui recense plus de 400.000 personnes. De l’avis de Bucarest, Kiev devrait mettre en place les normes européennes de protection des droits des minorités, y compris dans le domaine linguistique, ce qui aiderait au maintien de la stabilité et de lintégrité territoriale de lUkraine.




    Exerice – Les forces navales bulgares, roumaines et étasuniennes feront mardi un exercice militaire commun dans les eaux internationales de la mer Noire, apprend-on par un communiqué du ministère bulgare de la Défense. Ces manœuvres sont censées accroître linteropérabilité entre les unités maritimes des Etats membres de lOTAN et améliorer la formation des équipages en mer. Cet exercice, ciblé sur la communication et les manœuvres tactiques, avait été programmé depuis lannée dernière et fait partie du programme de formation commune des forces navales des trois pays. Il ny a aucun lien entre la situation en Ukraine et dans le nord-est de la mer Noire et ces manœuvres, peut-on lire encore dans le communiqué de la Défense bulgare.



    Sénat – Le nouveau président du Sénat roumain – chambre haute du Parlement de Bucarest – est lex-premier ministre et leader libéral, Calin Popescu Tariceanu, qui vient de quitter le Parti national libéral. Sa candidature a été soutenue par la coalition gouvernementale Parti social-démocrate – Parti conservateur – Union nationale pour le progrès de la Roumanie — Union démocratique des Magyars de Roumanie. La semaine dernière, le leader des libéraux, Crin Antonescu, avait démissionné de ce poste sur fond de dissolution de l’USL et de passage des libéraux dans l’opposition. Par ailleurs, le nouveau gouvernement dirigé par le social-démocrate Victor Ponta engage mardi sa responsabilité au Parlement pour le programme politique remis au législatif à la fin de la semaine dernière. Le document est critiqué par lopposition quelle estime “improvisé” et sans solutions réelles pour léconomie roumaine.



    Education – Les systèmes nationaux déducation doivent être réformés de sorte que les jeunes puissent acquérir les compétences nécessaires à accéder au marché de lemploi, a déclaré lundi la commissaire européenne chargée de lEducation, de la Culture, du Multilinguisme et de la Jeunesse, Androulla Vassiliou. La responsable européenne a commencé lundi une visite de deux jours à Bucarest consacrée aux perspectives d’éducation et d’embauche des jeunes roumains. Androulla Vassiliou lancera le nouveau programme-cadre de quelque 15 milliards deuros pour léducation, la formation, la jeunesse et le sport, Erasmus +. Dans le cadre de ce programme, 120.000 Roumains se verront offrir des bourses d’étude et des stages professionnels ou de bénévolat les sept années à venir. La Roumanie se verra verser plus de 50 millions euros avant la fin de l’année dans le cadre du programme Erasmus +.

  • L’UE débat de l’Ukraine

    L’UE débat de l’Ukraine

    Réunis jeudi lors dun sommet extraordinaire à Bruxelles, les chefs dEtat et de gouvernement de lUE ont franchi le pas en décidant des sanctions politiques contre la Russie. Ils ont ainsi convenu dune stratégie progressive de sanctions, en trois étapes, dont la première consiste à suspendre les négociations sur laccord permettant la libéralisation des visas pour les Russes souhaitant voyager dans lUE. Parmi les 28, les membres du G8 ont également reporté indéfiniment leur retour à la table de ce sommet qui devrait être accueilli par Sotchi, en juin prochain.



    Dans le même temps, les Etats membres ont menacé de prendre des sanctions plus sévères, notamment économiques, si Moscou ne passait pas rapidement aux pourparlers avec les autorités légitimes de Kiev. LUnion européenne a aussi jugé “illégale” la décision du parlement pro-russe de Crimée de demander le rattachement de cette république autonome à la Russie, soulignant que le départ des troupes russes de la péninsule était essentiel pour le maintien de la souveraineté et de lintégrité territoriale de lUkraine.



    Participant au Conseil européen de Bruxelles, le chef de lEtat roumain, Traian Basescu a annoncé la disponibilité de Bucarest de participer aux négociations pour régler le conflit entre Kiev et Moscou. En plus du fait que la Roumanie et lUkraine partagent une frontière commune sétalant sur plusieurs centaines de kilomètres, Bucarest a tous les atouts pour se situer comme partenaire équilibré dans un éventuel processus de négociation, a estimé le président roumain.



    Dune part, la Roumanie nest pas dépendante des importations de gaz russe, ce qui élimine un possible facteur de pression dans les discussions, de lautre, elle na pas dintérêts économiques majeurs dans la relation avec la Fédération russe, a encore dit Traian Basescu : “Nous avons plus de 400.000 Ukrainiens roumanophones, ce qui en fait la deuxième minorité du pays, après les Russes; par conséquent, ce qui se passe avec les minorités sur le territoire de lUkraine nous intéresse. Un autre argument est celui de la position géographique, la Roumanie étant le pays membre de lUE le plus proche de la Crimée, se situant à quelque 160 milles nautiques de la péninsule, ce qui veut dire à peine dix heures de navigation pour lun des 400 navires de la flotte russe basée a Sébastopol. Enfin, la Roumanie se situe à 100 kilomètres dun autre conflit gelé, celui de Transnistrie”.



    Il a également annoncé quil avait donné son feu vert à la participation des experts roumains à la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine et quil avait demandé aux nouvelles autorités de Kiev de renoncer à la loi ayant abrogé la législation antérieure visant les minorités. Labrogation de ce texte prive le roumain du statut de langue régionale. Bucarest a fait savoir à maintes reprises quil souhaitait que la communauté roumaine du pays voisin bénéficie des normes européennes en la matière. Le point sur les relations roumano-ukrainiennes sera dailleurs fait dès lundi quand le ministre roumain des Affaires étrangeres, Titus Corlatean, est attendu en visite officielle à Kiev où il devrait rencontrer notamment son homologue ukrainien, Andrii Dechtchitsa. (trad.: Andrei Popov)

  • 05.03.2014 (mise à jour)

    05.03.2014 (mise à jour)

    Gouvernement — Les membres du nouveau gouvernement roumain ont prêté serment, mercredi soir, devant le président Traian Basescu. Ce dernier a considéré comme très fort le changement opéré par l’exécutif et s’est déclaré impressionné par le grand nombre de ministres jeunes. Le serment a été prêté après qu’en cours de journée, le président Băsescu soit arrivé à un accord avec le premier ministre social-démocrate Victor Ponta. Le chef de l’Etat a signé la nomination des nouveaux ministres. En contrepartie, le premier ministre Ponta a déclaré qu’il transmettrait au Parlement un programme politique de remise à jour du programme de gouvernance. Formé du PSD, du PC, de l’UNPR et de l’UDMR et voté, mardi, au parlement, l’exécutif ne pouvait pas fonctionner parce que le président Băsescu ne signait pas les décrets de nomination des nouveaux ministres. Le président de la République soutenait qu’avant l’investiture, le nouveau cabinet devait adopter un programme de gouvernance censé refléter les tendances politiques actuelles, dans les conditions où l’UDMR a été cooptée au gouvernement, à la place des libéraux, qui se sont retirés de l’exécutif et de l’ancienne USL.



    Sénat — Le vice-président social-démocrate du Sénat, Cristian Dumitrescu assumera les fonctions de président de cette chambre du Parlement jusqu’à l’élection d’un nouveau titulaire par le plénum. Le leader libéral Crin Antonescu avait présenté sa démission mardi lors d’une séance plénière du Législatif de Bucarest. Auparavant, Crin Antonescu avait demandé à Victor Ponta de présenter lui aussi sa démission afin d’illustrer le démantèlement de l’Union sociale-libérale. Le Parti national libéral, ex numéro deux de l’USL, a quitté le gouvernement en raison des divergences avec le Parti social-démocrate.



    Minorité — Le ministre roumain des Affaires Etrangères Titus Corlatean et son homologue ukrainien par intérim Andrii Dechtchitsa ont décidé de se réunir prochainement à Kiev. Le chef de la diplomatie roumaine a expliqué à son homologue que Bucarest suivait avec attention la situation de la minorité roumaine d’Ukraine, qui compte quelque 400 mille personnes. Titus Corlatean espère également qu’une nouvelle législation dans le domaine, conforme aux normes européennes, soit adoptée au plus vite. La Roumanie souhaite que l’élaboration de la nouvelle loi s’appuie sur des consultations préalables avec les minorités ethnique et avec la Commission de Venise, a également déclaré pour la radio publique roumaine, Bogdan Aurescu, secrétaire d’Etat aux Affaires stratégiques du Ministère roumain des affaires étrangères. Rappelons-le, le nouveau législatif de Kiev a décidé d’éliminer le statut de langue régionale dont bénéficiaient les langues des minorités ethniques, dont le roumain.



    Infrastructure — Plusieurs milliers de salariés des usines Dacia Renault du sud de la Roumanie ont protesté, mercredi, à l’égard de la politique des autorités au sujet de la politique concernant l’industrie automobile. Ils ont demandé au gouvernement de finaliser au plus tôt les travaux à l’autoroute Piteşti — Sibiu, qui reliera le sud au centre du pays. Les syndicalistes soutiennent que cette autoroute est vitale pour que les plates-formes industrielles Dacia Renault et Ford Craiova se maintiennent à un niveau compétitif sur le marché et qu’elles assurent la stabilité des emplois pour plus de 150.000 personnes. Les salariés de Dacia sont mécontents, en même temps, de la non-observation des engagements en ce qui concerne la modification de la législation du travail et des relations industrielles.



    Croissance — L’industrie et l’agriculture ont le plus contribué à la croissance de l’économie roumaine de 3,5% en 2013, par rapport à l’année précédente, selon les chiffres rendus publics ce mercredi par l’Institut national des statistiques. Le PIB estimé pour 2013 s’est chiffré à 140 milliards d’euros. Les contributions les plus importantes à la progression du PIB ont été celle de l’industrie ( + 2,3%), qui a compté pour 30% du PIB et l’agriculture, la sylviculture et la pêche ( + 1,1%), soit 5,6% du PIB. Les secteurs de l’information et des communications, des transactions immobilières et des activités professionnelles scientifiques et techniques ont eu eux aussi une contribution significative à l’augmentation du PIB.



    Foot — Le nouveau président de la Fédération roumaine de football, c’est Răzvan Burleanu. Il a été élu, mercredi, après deux tours de scrutin, et sa victoire est considérée une grande surprise, parce qu’il était le moins connu des 5 candidats. Il aura 30 ans cette année et il est diplômé en Sciences politiques, et docteur dans ce même domaine.

  • 05.03.2014

    05.03.2014

    Gouvernement — Le nouveau gouvernement formé par le Parti social-démocrate, l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie, le Parti conservateur et l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, qui a reçu mardi le vote du Parlement ne peut pas fonctionner en l’absence de la signature présidentielle des décrets de nomination des nouveaux ministres. Le chef de l’Etat, Traian Basescu, a déclaré qu’avant les procédures d’investiture, il faudrait que le nouveau cabinet adopte un programme de gouvernance censé refléter les actuelles alliances politiques. Et Traian Basescu d’ajouter qu’il pourrait attendre une décision de la Cour Constitutionnelle, vu que le PDL et le Parti du Mouvement Populaire, d’opposition, ont contesté auprès de cette Cour la légitimité du nouveau cabinet. Antérieurement, Victor Ponta avait déclaré que le nouveau cabinet poursuivrait le programme de gouvernance approuvé par le Législatif en 2012. Rappelons que l’UDMR s’est vu coopter au sein du nouveau cabinet après la décision du PDL de quitter le pouvoir et l’ancienne USL.



    Sénat — Le vice-président social-démocrate du Sénat, Cristian Dumitrescu assumera les fonctions de président de cette chambre du Parlement jusqu’à l’élection d’un nouveau titulaire par le plénum. Le leader libéral Crin Antonescu avait présenté sa démission mardi lors d’une séance plénière du Législatif de Bucarest. Auparavant, Crin Antonescu avait demandé à Victor Ponta de présenter lui aussi sa démission afin d’illustrer le démantèlement de l’Union sociale-libérale. Le Parti national libéral, ex numéro deux de l’USL, a quitté le gouvernement en raison des divergences avec le Parti social-démocrate.



    Minorité — Le ministre roumain des Affaires Etrangères Titus Corlatean et son homologue ukrainien par intérim Andrii Dechtchitsa ont décidé de se réunir prochainement à Kiev. Le chef de la diplomatie roumaine a expliqué à son homologue que Bucarest suivait avec attention la situation de la minorité roumaine d’Ukraine, qui compte quelque 400 mille personnes. Titus Corlatean espère également qu’une nouvelle législation dans le domaine, conforme aux normes européennes, soit adoptée au plus vite. La Roumanie souhaite que l’élaboration de la nouvelle loi s’appuie sur des consultations préalables avec les minorités ethnique et avec la Commission de Venise, a également déclaré pour la radio publique roumaine, Bogdan Aurescu, secrétaire d’Etat aux Affaires stratégiques du Ministère roumain des affaires étrangères. Rappelons-le, le nouveau législatif de Kiev a décidé d’éliminer le statut de langue régionale dont bénéficiaient les langues des minorités ethniques, dont le roumain.



    Infrastructure — Plus de 10 mille salariés des usines Dacia Groupe Renault du sud de la Roumanie sont attendus aujourd’hui à une manifestation pour demander au gouvernement de construire l’autoroute censée relier les villes de Pitesti, dans le sud et de Sibiu, au centre du pays. De l’avis des syndicalistes, cette autoroute est vitale pour le maintien du niveau de compétitivité des usines Dacia — Renault de Pitesti et Ford de Craiova, qui emploient plus de 150 mille personnes. Les salariés de Dacia exigent également du gouvernement qu’il respecte ses engagements relatifs à la modification de la législation de l’emploi et des relations industrielles.



    Croissance — L’industrie et l’agriculture ont le plus contribué à la croissance de l’économie roumaine de 3,5% en 2013, par rapport à l’année précédente, selon les chiffres rendus publics ce mercredi par l’Institut national des statistiques. Le PIB estimé pour 2013 s’est chiffré à 140 milliards d’euros. Les contributions les plus importantes à la progression du PIB ont été celle de l’industrie ( + 2,3%), qui a compté pour 30% du PIB et l’agriculture, la sylviculture et la pêche ( + 1,1%), soit 5,6% du PIB. Les secteurs de l’information et des communications, des transactions immobilières et des activités professionnelles scientifiques et techniques ont eu eux aussi une contribution significative à l’augmentation du PIB.



    Foot — L’équipe nationale de football de Roumanie disputera ce soir à Bucarest, un match amical contre la sélection argentine, dans laquelle évoluera la star du FC Barcelone Lionel Messi, gagnant de quatre Ballons d’or. Cette rencontre amicale « de luxe », selon la presse de Bucarest, a lieu le jour où la Fédération roumaine de foot élit son président. Cinq candidats restent en lice, après la condamnation à trois ans de prison ferme pour des infractions économiques prononcées par la justice contre le grand favori, l’ancien joueur Gheorghe Popescu, dont la candidature était soutenue par l’actuel patron de la FRF.

  • La diplomatie roumaine et l’Ukraine

    La diplomatie roumaine et l’Ukraine

    L’abrogation de la législation à l’égard des langues régionales ou minoritaires a été une erreur stratégique du gouvernement nouvellement installé en Ukraine, de nombreuses institutions et de nombreux Etats européens critiquant la mesure prise par les parlementaires de Kiev tout de suite après l’éviction du régime Ianoukovitch. La loi d ’abrogation n’a pas été, pourtant, promulguée par le président intérimaire de l’Ukraine, Olexander Turtchinov et les députés de la Rada ukrainienne pensent, déjà, à élaborer une nouvelle législation en la matière, meilleure, disent-ils, que celle de l’ex-président.



    A Bucarest, le secrétaire d’Etat au Ministère roumain des Affaire étrangères, Bogdan Aurescu, affirmait dans une interview pour Radio Roumanie que le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlàtean, a demandé lors d’une discussion téléphonique avec son homologue ukrainien intérimaire, Andreii Descita, que cette nouvelle législation préconisée par les parlementaires ukrainiens soit adoptée au plus vite après consultation directe des minorités, minorité roumaine comprise, ainsi qu’avec l’assistance de la Commission de Venise et du haut Commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales. Les deux vont discuter, d’ailleurs, ce problème lors d’une rencontre sur laquelle ils ont convenu de se dérouler au plus tôt possible. Ce que nous voulons – déclarait Aurescu – c’est que la nouvelle législation d’Ukraine soit totalement compatible aux normes européennes en la matière.



    La loi des minorités récemment abrogée avait été adoptée en juillet 2012 et, dans son texte, au sein les zones où les minorités détiennent un poids d’au moins 10% de la population totale, les langues minoritaires acquerraient l’importance régionale. La loi permettait que ces langues, dont le roumain, parlé par plus de 400 milliers de personnes habitant particulièrement dans les régions de Tchernovtsy et de Odessa soient fonctionnelles dans les écoles, dans les affaires et dans d’autres domaines.



    Le secrétaire d’Etat Bogdan Aurescu spécifiait dans son interview accordée à Radio Roumanie que le Ministère roumain des Affaires étrangères maintient un dialogue constant et direct avec la partie ukrainienne et avec les autres Etats qui ont des minorités sur le territoire de l’Ukraine et qui sont directement intéressés par une législation capable de protéger les langues minoritaires. La communication entre Bucarest et Kiev sur le thème de la minorité roumaine a été, par le passé, assez difficile. Par la voix du président Traian Bàsescu, la Roumanie a demandé à maintes reprises à l’Ukraine d’accorder aux ethniques roumains des droits similaires à ceux offerts en Roumanie aux ethniques ukrainiens. Chaque fois que j’ai l’occasion — déclarait le chef de l’Etat roumain — j’offre la Roumanie comme exemple pour la manière dont il faut traiter les minorités nationales. (trad.: Costin Grigore)

  • 26.02.2014

    26.02.2014

    Ukraine — Bucarest est préoccupé par la situation en Ukraine aussi bien en raison de l’importante communauté roumaine qui y vit qu’en raison du risque d’instabilité dans la région. C’est ce qu’a déclaré le directeur du Service roumain des renseignements extérieurs, Teodor Melescanu. La situation de la communauté roumaine vivant en Ukraine, forte de quelque 500.000 personnes, intéresse beaucoup Bucarest, a affirmé à son tour le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean. Cette déclaration survient après la décision du Parlement de Kiev d’abroger la loi permettant aux minorités nationales d’utiliser leurs langues respectives dans les zones où elles comptaient pour au moins 10% de la population locale. Corlatean a exhorté les autorités ukrainiennes à adopter une nouvelle législation censée préserver l’identité roumaine dans la région. D’autre part, le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti, a affirmé que pour l’instant, la sécurité de son pays n’était pas menacée par les tensions ukrainiennes, mais que des risques sont toujours possibles.



    Crise – A Bucarest, tous les ministres et les secrétaires d’Etat libéraux ont présenté leur démission après que la direction du Parti national libéral, deuxième pilier de la coalition gouvernementale roumaine, lUnion sociale-libérale (USL), eut décidé mardi de sortir du gouvernement. En plus, le leader du PNL a demandé également la démission du premier ministre social-démocrate Victor Ponta, qui, affirme Antonescu, aurait perdu sa légitimité au moment de la dissolution de l’USL. Après le départ des libéraux, les trois partis restés au pouvoir – le PSD, le PC et l’UNPR regroupés au sein de l’USD – tentent actuellement de coopter au sein d’un nouveau gouvernement l’UDMR, d’opposition. Les discussions menées avec les représentants des Magyars et avec le groupe des députés représentant les minorités ethniques interviennent au moment où l’USD tente de bénéficier d’une majorité parlementaire avant le 4 mars. C’est la date à laquelle le Parlement doit valider la nouvelle formule gouvernementale. Les dissensions entre le PSD et le PNL durent depuis le début du mois de février. Elles ont été provoquées par le souhait des libéraux de voir nommer Klaus Johannis, le maire libéral de la ville de Sibiu, aux fonctions de ministre de l’Intérieur et de vice-premier ministre, qui s’est heurté au refus des sociaux-démocrates.



    Enquête — Le Tribunal de Bucarest a rejeté la proposition des procureurs anticorruption de placer en détention provisoire Dan Radu Ruşanu, le président de lAutorité roumaine de suivi des marchés financiers et des assurances (ASF). Celui-ci avait été placé en garde à vue mardi pour constitution d’un groupe criminel organisé, complicité à l’abus de pouvoir, favorisation des criminels et pour avoir influencé les déclarations. Mardi encore, les procureurs anti-corruption ont demandé à la Chambre des députés dautoriser le lancement de poursuites contre le ministre démissionnaire des Finances, le libéral Daniel Chitoiu, accusé d’avoir initié l’adoption d’un décret d’urgence censé favoriser exclusivement les intérêts du groupe criminel de Rusanu. Par ailleurs, la direction de l’ASF sera auditionnée par la Commission de budget-finances du Sénat. Les audiences visent l’activité de l’institution et le niveau des salaires. Depuis le début de l’année, le président de l’ASF, Dan Radu Rusanu, a touché un salaire et des bonus totalisant 72.000 euros.



    Confiance — Les Roumains font confiance plutôt aux institutions européennes que nationales, relève l’Eurobaromètre rendu public par la Représentation de la Commission européenne à Bucarest. Réalisé l’automne dernier, le sondage montre que seulement 11% des sujets interviewés font confiance au Parlement roumain par rapport aux 49% dont est créditée l’assemblée européenne de Strasbourg. 63% des Roumains envisagent avec optimisme l’avenir de l’UE et 43% des sondés ont une image positive de l’Union.



    Santé — Le Ministre roumain de la Santé, Eugen Nicolaescu, a destitué mercredi de ses fonctions le président de l’Agence nationale du Médicament, Marius Savu, sous l’accusation de manque de responsabilité et professionnalisme dans la gestion de la situation du vaccin anti-grippal. Marius Savu est accusé d’avoir utilisé une méthode non conforme pour tester le vaccin. Rappelons-le, 400 mille doses de vaccin anti-grippal n’ont pas pu être commercialisées, parce qu’elles contenaient d’importantes quantités d’allergènes. Une équipe d’experts de l’OMS se trouve actuellement à Bucarest pour des vérifications de la ligne de production du vaccin. A la fin, ils devront élaborer une série de mesures censées éliminer les irrégularités afin que le vaccin soit produit correctement et sans risques.

  • 25.02.2014 (mise à jour)

    25.02.2014 (mise à jour)

    Ukraine – Le président roumain, Traian Basescu, a signé ce mardi le livre de condoléances ouvert à la mission diplomatique ukrainienne de la capitale roumaine à la mémoire des quelque 90 victimes des confrontations sanglantes, à Kiev, entre les manifestants et les forces de lordre. LUkraine restera unie seulement si les minorités ethniques sont respectées par les autorités centrales, a estimé, à cette occasion, le chef de lEtat roumain. Il sexprimait alors que le Parlement ukrainien a abrogé la loi visant les langues des minorités nationales, dont le roumain. Le document leur accordait le statut de langues régionales et permettait leur utilisation dans un cadre officiel dans les zones où ces minorités comptaient pour au moins 10% de la population locale.



    Gouvernement – A Bucarest, la direction du Parti national libéral, deuxième pilier de la coalition gouvernementale roumaine (USL), doit décider si la formation retire ses ministres du Cabinet dirigé par le social-démocrate Victor Ponta. Ce dernier a de nouveau appelé les libéraux à sauver ce projet politique qu’est “l’Union Sociale-Libérale” et à rester dans le gouvernement, en exprimant son entière disponibilité pour le dialogue. Les dissensions entre le PSD et le PNL au sujet de la restructuration du cabinet durent depuis plus de deux semaines. Elles ont été provoquées par la nomination de Klaus Johannis, le maire libéral de la ville de Sibiu, aux fonctions de ministre de l’Intérieur et de vice-premier ministre. Pour sa part, au sein de lUnion sociale-libérale, le PSD et les deux autres partenaires de l’alliance, le Parti conservateur et l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie, ont mis sur pied une alliance de moindres dimensions – lUnion sociale-démocrate.



    Motion – La chambre des députés de Bucarest a rejeté ce mardi la motion simple déposée par le Parti démocrate-libéral et par le Parti du Peuple Dan Diaconescu visant la manière dont les autorités ont réalisé le déneigement cette année. Débattu lundi, le texte affirme quen décembre et janvier derniers, la Compagnie nationale des autoroutes et des routes nationales aurait conclu des contrats chiffrés à environ 22 millions d’euros au travers de procédures opaques qui auraient favorisé des sociétés proches de certains membres importants de l’USL, l’alliance politique au pouvoir. Les initiateurs de la motion demandent au gouvernement de vérifier la manière dont les contrats de déneigement ont été conclus.



    Corruption – Dan Radu Ruşanu, le président de lautorité roumaine de contrôle des marchés financiers et des assurances (ASF), a été placé en garde à vue mardi. Il est poursuivi depuis vendredi pour constitution d’un groupe criminel organisé et complicité à l’abus de pouvoir. Selon les procureurs du Parquet national anti-corruption, Rusanu est accusé davoir “fait pression sur plusieurs sociétés dassurance” et d’avoir fait des démarches pour que le gouvernement adopte un décret d’urgence censé favoriser ses intérêts et ceux de son groupe. Mardi encore, les procureurs anti-corruption ont demandé à la Chambre des députés dautoriser le lancement de poursuites contre le ministre démissionnaire des Finances, le libéral Daniel Chitoiu, accusé dabus de pouvoir dans le même dossier. L’épouse de Daniel Chitoiu, qui dirige un département de lASF, ainsi que plusieurs hommes d’affaires, sont également poursuivis dans ce dossier pour abus de pouvoir.



    Prévisions — La Roumanie devrait enregistrer une croissance économique de 2,3% cette année et de 2,5% l’année prochaine, selon les prévisions économiques d’hiver présentées mardi par la Commission européenne. Laquelle les a révisées à la hausse, les estimations antérieures ayant été de respectivement 2,1% et 2,4% du PIB. Par ailleurs, l’Exécutif communautaire s’attend à ce que l’inflation moyenne annuelle diminue en Roumanie à 2,4%, mais elle estime que le taux de chômage se maintiendra au niveau de 2014, soit à 7,2%. Enfin, le déficit budgétaire devrait se chiffrer à 2,2% du PIB. En ce qui les concerne, le gouvernement de Bucarest et le FMI tablent sur une croissance économique comprise entre 2,2% et 2,5% cette année.



    Sondage – La moitié des Roumains pense que l’UE est sur la bonne voie lui permettant de dépasser la crise et de relever les nouveaux défis, relève l’Eurobaromètre rendu public ce mardi par la Commision européenne. Réalisé en novembre dernier, ce rapport montre que les pays membres de l’UE les plus optimistes sont la Suède, la Finlande et le Danemark, alors que plus pessimistes sont les pays méditerranéens, l’Italie, la Grèce et le Portugal. 63% des Roumains envisagent avec optimisme l’avenir de l’UE et 43% des sondés ont une image positive de l’Union. Par ailleurs, 56% des Roumains partagent le sentiment d’appartenance à l’espace européen.



    Législation – Le Parlement européen a adopté mardi le rapport présenté par de l’europarlementaire roumaine Monica Macovei sur la Directive concernant la confiscation des avoirs dorigine criminelle. Aux termes des nouvelles dispositions, les États membres pourront confisquer ces avoirs même si la personne suspectée ou accusée est malade ou a fui. La commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, affirme que l’acte normatif en question vient combler des lacunes importantes qui profitaient jusqu‘ici aux délinquants et met à la disposition des autorités des moyens plus efficaces pour la récupération des avoirs illégaux.



    Justice – La Cour dappel de Bucarest a reporté son verdict définitif dans un dossier visant les transferts de plusieurs footballeurs roumains à létranger. Huit imprésarios, dirigeants de clubs et financeurs y sont accusés descroquerie, blanchiment dargent et évasion fiscale, tandis que lEtat a été préjudicié dun million et demi de dollars et quatre clubs de foot – de dix millions de dollars. Parmi les accusés, lactuel directeur du Steaua Bucarest, Mihai Stoica, évitera complètement la peine, puisque le délai de prescription des faits a été dépassé. Tous ces hommes ont été mis en examen en 2008, mais les faits dont ils sont accusés remontent à il y a plus de dix ans.






  • 25.02.2014

    25.02.2014

    Ukraine – Le président roumain, Traian Basescu, a signé aujourdhui le livre de condoléances ouvert à la mission diplomatique ukrainienne de la capitale roumaine à la mémoire des quelque 90 victimes des confrontations sanglantes, à Kiev, entre les manifestants et les forces de lordre. LUkraine restera unie seulement si les minorités ethniques sont respectées par les autorités centrales, a estimé, à cette occasion, le chef de lEtat roumain. Il sexprimait alors que le Parlement ukrainien a abrogé la loi visant les langues des minorités nationales, dont le roumain. Le document leur accordait le statut de langues régionales et permettait leur utilisation dans un cadre officiel dans les zones où ces minorités comptaient pour au moins 10% de la population locale.



    Gouvernement – A Bucarest, la direction du Parti national libéral, deuxième pilier de la coalition gouvernementale roumaine (USL), décide aujourdhui si la formation retire ses ministres du Cabinet dirigé par le social-démocrate Victor Ponta. Cette réunion avait été convoquée après léchec des négociations avec le meneur de cette alliance, le Parti social-démocrate. Le leader de celui-ci, Victor Ponta, a annoncé que si les libéraux quittent le gouvernement, les sociaux-démocrates désigneront des ministres par intérim pour les postes restés vacants, le nouveau cabinet devant être présenté au Parlement seulement après la fin de la période dintérim prévue par la loi. Les dissensions entre le PSD et le PNL au sujet de la restructuration du cabinet durent depuis plus de deux semaines. Elles ont été provoquées par la nomination de Klaus Johannis, le maire libéral de la ville de Sibiu, aux fonctions de ministre de l’Intérieur et de vice-premier ministre. Pour sa part, au sein de lUnion sociale-libérale, le PSD et les deux autres partenaires de l’alliance, le Parti conservateur et l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie, ont mis sur pied une alliance de moindres dimensions – lUnion sociale-démocrate.



    Motion — La chambre des députés de Bucarest doit se prononcer aujourd’hui sur la motion simple déposée par le Parti démocrate-libéral et par le Parti du Peuple Dan Diaconescu visant la manière dont les autorités ont réalisé le déneigement cette année. Débattu lundi, le texte affirme quen décembre et janvier derniers, la Compagnie nationale des autoroutes et des routes nationales aurait conclu des contrats chiffrés à environ 22 millions d’euros au travers de procédures opaques qui auraient favorisé des sociétés proches de certains membres importants de l’USL, l’alliance politique au pouvoir. Les initiateurs de la motion demandent au gouvernement de vérifier la manière dont les contrats de déneigement ont été conclus.



    Justice – La Cour dappel de Bucarest a reporté aujourdhui son verdict définitif dans un dossier visant les transferts de plusieurs footballeurs roumains à létranger. Huit imprésarios, dirigeants de clubs et financeurs y sont accusés descroquerie, blanchiment dargent et évasion fiscale, tandis que lEtat a été préjudicié dun million et demi de dollars et quatre clubs de foot – de dix millions de dollars. Parmi les accusés, lactuel directeur du Steaua Bucarest, Mihai Stoica, évitera complètement la peine, puisque le délai de prescription des faits a été dépassé. Tous ces hommes ont été mis en examen en 2008, mais les faits dont ils sont accusés remontent à il y a plus de dix ans.

  • Les Roumains d’Ukraine et la loi des langues régionales

    Les Roumains d’Ukraine et la loi des langues régionales

    L’abrogation par le législatif de Kiev de la loi qui reconnaissait le statut de langues régionales conféré aux langues des minorités ethniques fait encore des échos à Bucarest. Rappelons-le, le Parti des Régions de Viktor Ianoukovitch avait permis aux minorités nationales d’utiliser leur langue maternelle dans l’administration et dans les écoles. La décision du parlement, prise sur la toile de fond d’une vague nationaliste russophobe, a visé notamment la minorité russe.



    Et pourtant, cette mesure a touché aussi la minorité roumaine, qui est devenue ainsi une victime collatérale du conflit qui marque en ce moment la société ukrainienne. La conservation des droits de la communauté roumaine d’Ukraine, qui compte plus de 400 mille membres, figure parmi les intérêts légitimes de Bucarest. Le premier ministre roumain, Victor Ponta, espère que l’Ukraine introduise au plus vite une nouvelle réglementation au sujet de la langue roumaine ainsi qu’une législation européenne concernant les minorités ethniques.



    Les propos du premier ministre roumain ont été complétés par ceux du chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, qui a averti que l’Ukraine devrait protéger le droits des minorités nationales si elle souhaite poursuivre son parcours européen. Ce qui plus est, le ministère roumain des Affaires étrangères exprime sa profonde préoccupation face à une possible détérioration de tout le système de protection des minorités d’Ukraine. Par ailleurs, le ministère roumain des affaires étrangères suivra de près la situation des ethniques roumains d’Ukraine, ainsi que la manière dont leur droits sont respectés et soutenus.



    Le président du Sénat de Bucarest, Crin Antonescu, et le ministre chargé de la relation avec les Roumains du monde, Cristian David, ont souligné que l’emploi de la langue roumaine était absolument nécessaire pour sauvegarder l’identité des Roumains qui habitent en Ukraine.



    Les réactions des responsables de Bucarest sont basées sur une réalité confirmée au niveau européen. La Roumanie, pays reconnu pour la multitude des droits accordés aux minorités, essaie d’utiliser le pouvoir de son propre exemple. A partir de l’accès libre aux administrations locale et centrale et de l’enseignement dans la langue maternelle et jusqu’à la représentation au Parlement de Bucarest, la Roumanie peut affirmer être un modèle européen en la matière.



    Rien qu’un exemple, la minorité hongroise, la plus importante de Roumanie, a eu l’occasion de promouvoir ses intérêts au plus haut niveau, puisque son principal parti politique — l’Union démocratique des Magyars de Roumanie — est une présence habituelle dans les gouvernement qui se sont succédés depuis le milieu des années ’90 à Bucarest. (trad.: Alex Diaconescu)