Tag: lecture

  • Une bibliothèque de quartier créée par les lecteurs

    Une bibliothèque de quartier créée par les lecteurs

    La crise sanitaire que nous traversons oblige certains d’entre nous au confinement. Et comme les livres peuvent devenir des compagnons encore plus agréables qu’en temps normaux, les librairies et les bibliothèques devraient s’approcher des gens. C’est justement le but du projet le plus récent de l’Association Chacun de nous compte. Il s’agit d’une bibliothèque mobile, censée offrir des livres, mais aussi une ouverture sur la communauté, par le biais des lectures partagées, tout en respectant la distanciation sociale.

    La consommation culturelle et donc implicitement l’éducation par la culture sont d’ailleurs les objectifs spécifiques de cette association, précise sa représentante, Ioana Cărtărescu-Petrică: Nous collectons des livres et des fournitures scolaires destinés aux enfants du milieu rural, notamment à ceux d’entre eux qui vont à l’école. Nous collaborons avec les écoles et avec les professeurs. Suite à leurs messages, nous rendons visites aux enfants et leur demandons d’écrire sur un bout de papier ce qu’ils souhaiteraient lire. Ensuite, nous faisons la collecte auprès des membres de notre association ou de nos sympathisants. Nous recueillons les titres respectifs ou bien les livres s’inscrivant dans la thématique ou le genre souhaités pour les offrir aux enfants. Juste avant la rentrée des clases, nous nous chargeons aussi de la collecte de fournitures scolaires. En ce moment même, nous nous apprêtons à démarrer une campagne pour procurer des cartables équipés de tout ce qu’il faut. Nous avons également en vue une bibliothèque mobile pour les seniors. Nous nous rendrons dans les résidences pour personnes âgées et leur amènerons des livres. Ces livres, on va les changer périodiquement, de sorte que les bénéficiaires puissent avoir accès à un nombre de titres aussi grand que possible. Ainsi, une surprise agréable les attendra, une fois par mois

    En attendant que le projet de la bibliothèque pour les seniors se concrétise, une bibliothèque mobile de quartier a vu le jour. Elle se trouve juste devant le siège de l’Association Chacun de nous compte, dans une ruelle tranquille, aux maisons modestes. Cette bibliothèque s’adresse à toutes les catégories sociales et à tous les âges, explique notre interlocutrice, Ioana Cărtărescu-Petrică: Elle est conçue d’après le modèle des bibliothèques de ce type que l’on a vu apparaître en Occident ces derniers temps. L’idée c’est d’installer dans la rue des boîtes à livres, accessibles à tout le monde. N’importe qui peut emprunter un livre ou l’échanger contre un autre, qui lui appartient. L’offre est très variée et s’adresse tant aux adultes qu’aux enfants. Il y a aussi des CD et des albums d’art pour les amoureux de la culture. Autant dire que ce projet ne concerne pas les personnes défavorisées, mais les passionnés de lecture, en général. Nous avons constaté qu’en cette période stressante de pandémie les gens prennent plaisir à découvrir des moyens de sortir de la routine. Bon nombre d’entre eux n’ont peut-être pas le temps d’entrer dans une librairie. Pourtant, ils seront sans doute contents de trouver des livres sur leur chemin.

    L’Association Chacun est important assure que cette bibliothèque de rue ne disparaîtra pas d’ici longtemps. L’été dernier, lorsqu’elle a été ouverte, elle recelait un volume de livres moins important qu’aujourd’hui. En plus, la boîte qui les abrite maintenant peut être fermée. Ioana Cărtărescu-Petrică nous a expliqué comment les choses fonctionnent exactement: Chacun peut feuilleter les bouquins. Nous avons aussi du gel hydro alcoolique, donc tout se passe dans le respect des règles d’hygiène. Une fois le choix fait, on peut emporter trois livres maximum. Les lecteurs peuvent retourner les livres empruntés ou bien les garder et les remplacer par des livres de leur bibliothèque personnelle. L’idée c’est de faire circuler les livres et de les faire parvenir au plus grand nombre possible de gens. Le retour des livres n’est donc pas obligatoire, mais il nous arrive d’en recevoir plus que nous n’en avons prêté. Cela parce que les lecteurs veulent partager avec les autres les livres qu’ils ont aimés.

  • 20.08.2020

    20.08.2020

    Coronavirus en Roumanie – Quelque 75.000 cas d’infection au coronavirus ont été dépistés jusqu’ici en Roumanie dont 34.200 malades ont été déclarés guéris. Le Groupe de Communication stratégique a également annoncé 1.346 nouveaux cas d’infection en 24 heures et 48 nouveaux décès ce qui porte le bilan mortel de la Covid 19 en Roumanie à 3.154 décès. Actuellement 489 malades sont en soins intensifs. Le premier cas d’infection au coronavirus a été confirmé en Roumanie le 26 février.

    Motion – La motion de censure initiée par le PSD, d’opposition contre le gouvernement libéral dirigé par Ludovic Orban a été présentée aujourd’hui dans le cadre d’une réunion extraordinaire des deux chambres du Parlement roumain. Les sociaux-démocrates critiquent l’exécutif pour la manière dont il a géré la crise générée par la pandémie de Covid 19 pour les dépenses publiques effectuées durant l’état d’urgence et accuse que le niveau de vie de la population s’était carrément écroulé. Le débat devrait se dérouler dans un délai d’au moins trois jours depuis la date de la présentation. Pour ce qui est du vote, les sociaux-démocrates souhaitent que celui-ci se déroule au plus vite, mais la date finale sera décidée par les bureaux permanents des deux chambres du Parlement. Les libéraux critiquent la décision du PSD d’initier une motion de censure durant la session extraordinaire du législatif. Pour sa part, le président Klaus Iohannis critique aussi la démarche social-démocrate de déposer une motion de censure durant les vacances parlementaires au cours d’une session extraordinaire. Ce qui plus est, il affirme que la motion de censure déposée par le PSD est indésirable et affirme que ce parti n’aurait pas vraiment de solution pour la Roumanie.

    Voyages – Le ministère des Affaires Etrangères
    de Bucarest recommande aux ressortissants roumains d’analyser judicieusement
    l’opportunité de tout voyage à l’étranger dans le contexte actuel de la
    pandémie de coronavirus et d’effectuer uniquement des voyages essentiels. Le
    Ministère des Affaires Etrangères rappelle que parmi les mesures adoptées par
    les autorités de Bucarest se retrouve aussi celle de constituer et de mettre à
    jour périodiquement la liste des Etats à risque épidémiologique élevée. Tous
    les voyageurs en provenance de ces pays sont obligés à s’auto-isoler une fois arrivés
    en Roumanie. Ce qui plus est, il faut prendre en compte aussi le fait que les
    vols vers et depuis ces Etats peuvent être annulés à tout moment. Les autorités
    de Bucarest recommandent aux ressortissants roumains à l’étranger de maintenir
    le contact avec les compagnies aériennes et les opérateurs de tourisme en
    fonction des situations particulières dans lesquelles ils se trouvent en vue
    d’identifier des alternatives de retour en Roumanie si la situation l’impose.

    Minsk – Après un sommet extraordinaire tenu mercredi par visioconférence, l’UE a décidé de ne pas reconnaitre le résultat des élections présidentielles en Biélorussie, tenues le 9 août, suite auxquelles, le président sortant Aleksandr Loukachenko a été proclamé vainqueur. Les biélorusses doivent trouver leur propre chemin, a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays détient la présidence semestrielle du Conseil de l’Union. La Roumanie a demandé par la voix du président Klaus Iohannis que l’UE adopte des mesures supplémentaires, y compris des sanctions contre ceux qui sont coupables de violences contre les citoyens pacifiques et de fraude électorale. Les protestations ont éclaté au Belarus juste après la fin des élections, remportées selon le résultat officiel par Aleksandr Loukachenko avec pas moins de 80% des voix. Les autorités ont réprimé les protestations et dans les violences qui ont suivi au moins deux personnes ont été tuées, plusieurs centaines ont été blessées et plusieurs milliers arrêtés. La majorité des protestataires arrêtés ont été mis en liberté et ils ont déclaré avoir été torturés durant leur détention. Au pouvoir à Minsk depuis 26 ans, Aleksandr Loukachenko s’était confronté à des protestations par le passé mais, à présent il s’agit de la vague de contestation la plus forte contre la manière autoritaire dans laquelle il dirige le pays.

    Opposant – Aleksei Navalnîi, l’opposant russe le plus connu est hospitalisé, empoisonné semble-t-il et sont état serait grave, fait savoir la BBC, citant des sources médicales. Navalnîi se trouvait à bord d’un avion en route de Sibérie vers Moscou, lorsqu’il a commencé à avoir un malaise, selon sa porte-parole. C’est celle-ci qui affirme que M Navalnîi aurait été empoisonné. Aleksei Navalnîi est un critique véhément de Kremlin. Ses investigations anticorruption visent notamment les proches du pouvoir. Il affirme avoir été empoisonné l’été dernier lorsqu’il fut hospitalisé dans le cadre d’un centre de détention.

    Foot – Les champions de Roumanie au foot, Le CFR Cluj s’est qualifié dans le deuxième tour des préliminaires de la Ligue des Champions après avoir battu Floriana FC de Malte sur le score de 2 buts à 0 mercredi soir. Dans le deuxième tour des préliminaires les Roumains rencontreront les champions de Croatie, Dinamo Zagreb, la semaine prochaine. Les préliminaires de la compétition se déroulent en un seul tour.

    Météo – Temps généralement instable en Roumanie, où des alertes orange et jaune sont désormais en vigueur. Des pluies à verse et des orages sont attendus, avec des phénomènes électriques et des chutes de grêle. L’est, le sud, le sud-est et le centre sont les régions les plus touchées, où les quantités d’eaux dépasseront les 30 à 40 litres par mètre carre pour arriver jusqu’à 50, voire 70 litres par mètre carré. Les maxima, plus bas qu’hier, vont de 22 à 30 degrés. 26 degrés en ce moment à Bucarest.

  • Bookerini, salon du livre jeunesse

    Bookerini, salon du livre jeunesse

    La lecture est en crise ! 44% des Roumains lisent un seul livre par
    an, constate une récente étude, intitulée Le Baromètre culturel roumain. Et ce,
    bien que 2019 ait été déclarée Année du livre en Roumanie. A Bucarest,
    plusieurs foires invitent chaque les habitants de la capitale à découvrir les
    nouvelles publications, à rencontrer les auteurs, à acheter des livres soldés
    ou à participer à des ateliers de création. Mais qu’en est-il des plus jeunes
    lecteurs ? La foire du livre jeunesse Bookerini, se propose de réunir en un
    seul endroit maisons d’éditions, auteurs, enfants et parents pour éveiller le
    goût de la lecture chez les petits. En octobre 2019 Bookerini a ouvert ses
    portes pour la 2e fois. Je vous invite donc à faire le tour de cette
    foire du livre pour enfants aux côtés de son organisatrice, Valentina Bâcu, d’Eufrozina Baitan et Gabriela Anchidin de la médiathèque de l’Institut Français de Bucarest et de Germain Dürr, directeur de la librairie française Kyralina de Bucarest.

  • Tramway de la poésie

    Tramway de la poésie

    Organisé par l’ONG « Arta nu muşcă » (« L’art ne mord pas »), en partenariat avec la Mairie de la capitale ainsi que la société des transports de la ville de Bucarest – STB SA, le projet « Tramvaiul poeziei » (« Tramway de la poésie ») propose de rapprocher la lecture du public. Selon le Baromètre de la consommation culturelle de 2018, cet évènement a lieu dans un contexte où 69% des Roumains et 46% des Bucarestois déclarent ne jamais avoir lu de livre, contre 9% qui affirment lire presque tous les jours. Le projet « Tramway de la poésie » a débuté le 10 septembre et s’est achevé le 1er octobre. Les Bucarestois qui ont voyagé à bord du Tramway de la poésie ont pu lire ou écouter de la poésie ainsi que du Jazz, et ont pu admirer la centaine de recueils de poésie qui ornaient l’intérieur du tramway.

    Loredana Munteanu, fondatrice et coordinatrice de l’ONG « L’art ne mord pas nous raconte comment est né le projet : « Tout a commencé cette année avec la Journée internationale de la poésie, qui a eu lieu le 21 mars, au cours de laquelle nous avons organisé un évènement en collaboration avec la STB (la Société de transports de Bucarest), qui s’est tenu dans des tramways, et la réaction du public a été plutôt bonne. Nous avons donc poursuivi sur cette lancée en choisissant de rapprocher la poésie du grand public avec un projet intitulé « Poezia nu muşcă » (la poésie ne mord pas). Nous avons invité des poètes et amoureux de la poésie qui ont fait des lectures à destination des passants des rues de Bucarest. S’en est suivi un second projet, au mois de juin, et c’est suite à ces deux évènements qu’est née l’idée d’un projet consacré à la poésie, plus concret et d’une durée plus longue, et c’est justement le Tramway de la poésie. Ce projet s’adresse à tous les voyageurs afin qu’ils puissent avoir une approche différente de la poésie, dans un contexte inédit, au sein d’une bibliothèque interactive, où ils peuvent chaque jour venir écouter les auteurs réciter leurs poèmes ».

    Au cours du premier trajet à bord du tramway jaune orné de citations de grands noms de la poésie roumaine Mihai Eminescu, George Bacovia, Lucian Blaga, Geo Bogza, Nichita Stănescu, Magda Isanos, Tudor Arghezi, Cristian Popescu, les voyageurs ont pu assister à un recital de poésie et de musique donné par l’actrice Silva Helena Schmidt accompagnée par l’artiste américain Warren Walker.

    Un récital qui a été très bien accueilli par le public comme l’explique Loredana Munteanu : « Beaucoup de jeunes ont avoué avoir pris conscience qu’ils devaient lire davantage et passer moins de temps sur leur téléphone et sur leur tablette. J’ai aussi discuté avec des personnes âgées qui ont cru s’être trompées de tramway. Pour elles, il était impossible qu’un tel évènement ait lieu à Bucarest. J’ai aussi rencontré des gens seulement de passage en Roumanie, venus rendre visite à leurs parents ou à des proches, et à qui le projet a beaucoup plu, surtout parce qu’ils n’avaient jamais vu ça ailleurs. J’étais ravie de voir leur réaction, et en me renseignant je me suis rendue compte que c’était vrai, le concept de tramway de la poésie est inédit ou du moins, le seul projet similaire organisé à Hong Kong en 2013 a été d’une durée beaucoup plus courte. En tout cas, un évènement comme le nôtre, exclusivement consacré à la poésie et d’une durée aussi longue n’existe nulle part ailleurs ».

    Dans le cadre de ce projet, un concours de poésie pour les jeunes poètes âgés de 18 à 25 ans a été organisé. Le jury a sélectionné dix gagnants qui participeront à un cours d’écriture créative. À la fin, les participants devront rédiger un poème sur le thème « Sauvons la poésie de notre ville ! ». Le poème gagnant sera inscrit sur le mur d’un des immeubles du centre de Bucarest. De même, les poèmes sélectionnés et en lien avec le projet Tramway de la poésie seront compilés dans un recueil qui sera publié par la maison d’édition Editura Paralela 45, à l’occasion de la Foire internationale du livre Gaudeamus, évènement annuel organisé par Radio Roumanie. (Trad Charlotte Fromenteaud)

  • Bookfest 2019

    Bookfest 2019

    Du 29 mai au 2 juin, la XIVe édition du Salon international du livre Bookfest a accueilli la Grande Bretagne en tant qu’invitée d’honneur. Le public s’est vu donc offrir la possibilité de mieux découvrir la littérature du Royaume Uni grâce à la présence au Salon de Bucarest de dix auteurs britanniques contemporains, auxquels s’ajoute un onzième, Roumain, mais vivant sur l’île. A en croire la production du livre d’après 1989, on dirait que le marché britannique est le marché européen qui séduit le plus le public roumain. Voici pourquoi la présence à Bucarest de la Grande Bretagne en tant qu’invitée d’honneur était une fête en soi, puisque le public a eu directement accès à une culture que les éditeurs roumains se sont donné la peine de promouvoir a déclaré Grigore Arsene, président de l’Association des éditeurs de Roumanie, organisateur de l’événement. Réunis sous le slogan la culture est géniale, les onze écrivains originaires d’Angleterre, du Pays de Galles, d’Ecosse et d’Irlande du Nord ont participé à plusieurs événements déroulés tout au long des cinq journées du Salon.

    Irina Stoica, coordinatrice du programme consacré à la Grande Bretagne, nous en parle: On a voulu, dans un premier temps, avoir sur Bucarest ces auteurs que le public roumain connaît et auxquels il s’est déjà familiarisé. Pourtant, on s’est proposé de couvrir toute la diversité littéraire qui caractérise le Royaume Uni. On y écrit énormément et sur plein de choses, ce qui débouche sur une palette formidable de styles littéraires que nous, on a essayé de surprendre. L’une de nos invitées est Clare Mackintosh, une représentante des thrillers psychologiques, un genre très à la mode en Grande Bretagne. Parues à la Maison d’édition Trei, les traductions de trois de ces romans ont cartonné auprès du public roumain. Ce qui est très intéressant dans le cas de Clare Mackintosh, c’est qu’avant de se consacrer à l’écriture, elle a été policière. Du coup, elle débarque sur la scène littéraire avec une vision particulière par rapport à celle des autres représentants du même style.

    Le dialogue culturel a une force fantastique de transgresser les différences sociales, culturelles et politiques, ce qui fait que la Grande Bretagne se propose de célébrer la diversité et la tolérance à travers son programme artistique et littéraire a affirmé Nigel Bellingham, à la tête du Conseil britannique de Roumanie (British Council).

    Irina Stoica, coordinatrice du programme du Royaume Uni au Salon du livre, renchérit : Un autre style littéraire que les auteurs britanniques nous font découvrir, c’est le roman victorien proposé par Sarah Perry. Son roman Le serpent d’Essex a été traduit en roumain à la Maison d’édition Nemira qui prépare aussi la traduction du roman Melmoth. Un autre nom de la littérature britannique que le public roumain pourrait connaître, c’est Ross Welford. C’est un auteur de littérature de jeunesse, car il ne faut pas oublier que la Grande Bretagne est très connue pour ce genre littéraire. C’est à l’actuelle édition du Salon que seront lancés deux livres signés Ross Welfond, traduits en roumain. Il s’agit du Voyage dans le temps en compagnie d’un hamster, paru à la Maison d’édition Corint, et de son Garçon qui avait mille ans dont la traduction paraîtra chez Vellant. Pour plus d’événements animés par cet auteur, le public est invité au stand du Royaume Uni. Comme on a précisé dès le début, on se propose de faire connaître au public des plumes dont il ignore l’existence, mais qui en Grande Bretagne font partie de ce que l’on appelle la nouvelle vague de la littérature. Il s’agit de plusieurs auteurs très jeunes, mais très en vogue, déjà confirmés par les prix qu’ils ont remportés ou auxquels ils ont été nominés.

    Organisée par l’Association des éditeurs de Roumanie, la XIVe édition du Salon international du livre Bookfest s’est déroulée sous l’égide de la Fédération des éditeurs de Roumanie, avec le soutien du ministère de la Culture et de l’Ambassade du Royaume Uni à Bucarest.

  • Une bibliothèque des enfants roms à Bucarest

    Une bibliothèque des enfants roms à Bucarest

    Minorité ethnique défavorisée du point de vue social et économique, les Roms peuvent dépasser leur condition actuelle, entre autres par la culture et l’éducation. C’est l’idée à partir de laquelle a été créée la Bibliothèque des enfants roms, projet lancé il y a 3 ans et issu de la collaboration entre l’écrivaine suédoise Gunilla Lundgren, l’éditrice et illustratrice suédoise d’origine roumaine Arina Stoenescu, le professeur britannique d’études romani Thomas Acton et le journaliste suédois d’origine rom Fred Taikon. La bibliothèque a été accueillie par le Musée de la culture des Roms de Giuleşti, un quartier de la banlieue bucarestoise habité par une importante population rom. Au début, la bibliothèque a été soutenue par des dons de livres, mais aussi de meubles et de jouets. C’est dans cette banlieue négligée de la capitale, où l’espace urbain se dissout dans un monde rural défavorisé, que nous avons rencontré l’écrivaine Gunilla Lundgren.

    Connue notamment en tant qu’écrivaine de livres pour enfants, Gunilla a fondé en Suède un Club d’écriture créative – PEN Club – pour les enfants de son pays natal. A partir des expériences, des lectures et des entretiens au sein de ce club, elle a écrit trois livres et réalisé une série radiophonique avec les enfants avec lesquels elle y travaille. Très proche déjà de la minorité rom de Suède, l’écrivaine n’a pas eu de difficultés à se rapprocher des enfants roms d’Europe de l’Est, bien que leur situation soit différente.

    Gunilla Lundgren : « En Suède vivent de nombreuses communautés roms. Les Roms suédois, comme on les appelle, vivent dans notre pays depuis très longtemps. Nous avons aussi des personnes ethniques roms arrivées depuis peu de l’ex-Yougoslavie, suite aux conflits de ce pays. S’y ajoutent de nombreux autres groupes, comme par exemple les Roms russes ou finlandais, des personnes qui parlent des langues différentes et ont des religions différentes. Pour l’instant, il y a en Suède de nombreux Roms de Roumanie et de Bulgarie qui mendient dans les rues, ce qui a attristé les enfants roms suédois qui fréquentent notre club d’écriture créative. Les enfants des Roms suédois ne mendient pas, ils mènent une vie décente, leurs parents ont des emplois et ils s’estiment chanceux, mais ils se sont demandé où étaient les enfants roms dont les mères mendient dans la rue. Et ils se sont dit : « Nous devons aider les enfants, car sûrement ils sont restés en Roumanie. Nous devons leur offrir des livres, pour qu’ils ne deviennent pas, à leur tour, des mendiants. » Par conséquent, les sommes obtenues par la vente des livres écrits dans le cadre du PEN Club sont investies dans la publication d’autres livres sur les enfants roms, livres qui, avec le concours d’Arina Stoenescu, arrivent en Roumanie, pour que les enfants roms roumains ne deviennent pas des mendiants. ».

    Pour marquer le 3e anniversaire de la Bibliothèque des Roms pour enfants, la Maison d’édition Pionier Press, fondée par la traductrice et illustratrice Arina Stoenescu, a lancé le livre « Joyeuses Pâques ». C’est une édition bilingue roumain-romani, qui s’ajoute aux deux autres volumes bilingues publiés par cette maison d’édition et destinés aux enfants roms.

    Leur auteure, Gunilla Lundgren, parle de la façon dont elle soutient la Bibliothèque des enfants roms : « La bibliothèque fonctionne et cela présuppose beaucoup de travail, à ce que je vois. On travaille assidûment des deux côtés. Nous, en Suède, nous l’appelons « notre bibliothèque amie ». Nous échangeons des lettres à l’aide d’Arina, pour que les enfants roms d’ici sentent que nous sommes leurs amis. Chez nous, en Suède, nous avons des expositions des lettres envoyées par les enfants de Roumanie. Et puis, actuellement, la bibliothèque des enfants roms expose des photos d’enfants suédois, toujours pour témoigner de notre amitié. »

    Selon Luminiţa Ancuţa, représentante du Musée de la culture des Roms de Giuleşti, cet espace est devenu une sorte de club des enfants du quartier : « Cette initiative a été bénéfique côté culture et littérature, parce que de nombreux enfants ont des parents qui ne passent pas trop de temps avec eux, pour leur lire ou les aider à développer certaines habilités. Depuis l’ouverture de la Bibliothèque, nous avons visé surtout la lecture et nous avons lu des histoires aux enfants. Et puis c’est déjà important de les avoir fait venir ici, car ce quartier ne dispose pas d’aire de jeux, ni de parc plus grand. »

    La lecture est bénéfique pour ces enfants, et pour tous les enfants, quelles que soient leurs origines. Elle les aide à se développer sur plusieurs niveaux. Par le biais de la lecture ils apprennent à être attentifs, à poser des questions, à répondre aux questions des autres et à communiquer.

    Luminiţa Ancuţa ajoute : « Nous avons aussi lu des pages sur l’histoire des Roms. Au moment de l’ouverture de la bibliothèque, il y a trois ans, Gunnila Lundgren a aussi lancé un de ses livres intitulé « Sophia ». C’est l’histoire d’une survivante de l’Holocauste des Roms. En fait, c’est une bande dessinée bilingue, en roumain et en romani. En lisant ce bouquin avec les enfants, nous avons constaté qu’ils ne connaissaient pas certains aspects de l’histoire des Roms. Par conséquent, ils ont été très touchés par le destin dramatique de cette fille qui a vécu dans un camp de concentration. Les enfants sont très curieux. Ils prennent les livres, ils les feuillettent, ils nous posent des questions. La plupart lisent difficilement et nous demandent à nous de leur lire. D’autres amènent leurs petits frères et sœurs, qui, même s’ils ne lisent pas, imitent nos gestes. Nous voulons les ouvrir à la lecture, car c’est la seule manière qui leur permettra de se découvrir eux-mêmes. »

    Une invitation à la découverte de soi et des autres, car la Bibliothèque des Roms pour les enfants est ouverte à tous les jeunes de ce quartier, qu’ils soient ethniques roms ou non. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)

  • Le Triomphe du livre

    Le Triomphe du livre

    « La Journée internationale de la lecture à haute voix », marquée le 1er février, « Le livre au métro » et, à présent, « Le Triomphe du livre » – voilà quelques événements imaginés pour stimuler la lecture en Roumanie et organisés depuis le début de l’année. Chaque 23 avril, les passionnés de littérature du monde entier fêtent la Journée internationale du livre et des droits d’auteur. A Bucarest, la municipalité, en collaboration avec le Groupe éditorial Litera, a organisée cette année la campagne « Le Triomphe du livre ». Doté pour l’occasion d’espaces de lecture et d’un centre multimédias d’information culturelle, l’Arc de Triomphe de Bucarest, symbole de l’Etat national et unitaire roumain, a ouvert ses portes aux livres et aux lecteurs, offrant aux visiteurs une expérience d’apprentissage inédite. Oana Zaharia, directrice de l’Administration des monuments et du patrimoine touristique de la municipalité, nous présente cette campagne.



    « Le Triomphe du livre est une idée que nous avons développée avec nos partenaires des Editions Litera. Depuis 6 ans, cette maison d’édition organise, le 23 avril, la Nuit des livres ouverts, pour marquer la Journée internationale du livre. Puisque 2019 est aussi l’Année du livre en Roumanie, nous avons pensé à lui dédier un événement à part, en transformant l’Arc de Triomphe en une bibliothèque ouverte aux lecteurs de tous les âges. »



    L’Arc de Triomphe est un monument qui se trouve depuis longtemps sur la carte touristique de la capitale, pourtant peu de personnes savent qu’il est possible de le visiter.



    « Beaucoup de personnes ignorent que l’Arc de Triomphe peut être visité et que l’on peut monter au sommet. Tous ceux qui le font sont très impressionnés. Non seulement le panorama qui s’ouvre de là-haut est magnifique, mais on est également surpris par l’intérieur du monument, qu’on est loin d’imaginer en regardant de l’extérieur. Sur la terrasse de l’Arc de Triomphe on monte par l’un des pieds et on redescend par l’autre. Actuellement, des espaces de lecture y ont été aménagés, ainsi que des espaces destinés aux tout-petits, où ils peuvent s’asseoir pour colorer, dessiner ou lire — s’ils savent déjà lire. Le décor est réalisé de manière à attirer l’attention sur le livre. C’est très original et tout le monde a très bien accueilli cet événement. C’est ce que nous avions souhaité, mais nous n’avons pas pensé qu’il allait rencontrer un tel succès. »



    A l’ouverture de l’Arc de Triomphe ainsi aménagé pour la lecture, des projections cartographiques ont transformé l’extérieur du monument en une bibliothèque virtuelle. L’animation tridimensionnelle a eu pour principaux thèmes l’histoire, le livre et l’art, plongeant les participants dans un univers magique. Des œuvres célèbres de l’humanité, des livres rares et des nouveautés ont constitué les éléments d’un spectacle son et lumière. Quant à la « Nuit des livres ouverts » — événement qui a marqué le lancement du projet, Oana Zaharia se souvient :



    « Le premier soir, celui du 23 avril, il y a eu beaucoup de monde, nous avons accueilli environ 5.000 visiteurs. Tous ceux qui entraient s’attardaient, pour regarder et savourer le moment, alors que d’autres visiteurs attendaient dehors. Il a été plutôt difficile d’assurer l’accès de toutes les personnes venues visiter l’Arc de Triomphe. La soirée a vraiment été un succès. »



    L’Arc de Triomphe de Bucarest ainsi aménagé demeure ouvert jusqu’à la mi-juin. Les personnes qui souhaitent le visiter sont invitées à y apporter un livre de leur bibliothèque. Ces livres seront classés et offerts aux communautés défavorisées. Oana Zaharia nous promet d’autres surprises.



    « Cette année nous avons prévu plusieurs autres campagnes visant à encourager la lecture. L’Arc de Triomphe restera peut-être la vedette des prochains événements. Des lancements de livres et d’autres événements y seront organisés jusqu’au 15 juin. Après la mi-juin, l’Arc de Triomphe transformé en bibliothèque accueillera des expositions thématiques, visant toutes à encourager notamment les enfants et les jeunes à lire et à accumuler ainsi des informations les aideront à se définir.



    Voilà donc un projet complexe, grâce auquel les personnes intéressées peuvent découvrir l’univers fascinant des livres dans l’ambiance historique de l’Arc de Triomphe de Bucarest.


    (Trad. : Dominique)

  • La Nuit de la lecture – troisième édition

    La Nuit de la lecture – troisième édition

    A l’heure où la moitié nord
    de notre planète vit aux heures hivernales, secouée par le froid, la neige et
    un soleil peu convaincant, la compagnie des livres est un moyen sûr de
    retrouver un plaisir de vivre que pas mal d’êtres humains croient pouvoir
    ressentir uniquement à la belle saison. Ce n’est donc pas un hasard que la
    lecture, bénéfique pour « nos petites cellules grises », pour citer
    un personnage littéraire célèbre, mais aussi pour l’ineffable composante que nous
    appelons « âme », est mise à l’honneur, l’espace d’une Nuit qui lui
    est dédiée en plein hiver. La troisième édition de la Nuit de la lecture se
    déroule en ce samedi 19 janvier 2019. Une manifestation imaginée, il y a déjà
    deux éditions, en France, et qui s’étend aussi à l’étranger, puisque l’Institut
    français et la librairie française Kyralina de Bucarest ouvrent leurs portes
    aux amoureux de la lecture.

    A micro d’Ileana Ţăroi: Zina Băiţan, du pôle culture et
    médias de l’ambassade de France, responsable de la médiathèque de l’Institut
    français de Bucarest, et
    Virgile Prod’homme, directeur de la librairie
    française Kyralina de Bucarest.

  • Block Party à Bucarest

    Block Party à Bucarest

    Livres proposés à la lecture, disposés dans la rue sur une installation innovante, lecture de poésie contemporaine et tours guidés du quartier, délices culinaires préparés par Chef Liviu Lambrino et étalés dans la cour sur une table pour 30 personnes. Au milieu de la rue : Paul Dunca, acteur, performeur et chorégraphe, la musique de Jim Felix et des projections de films en plein air – voilà quelques-unes des attractions du premier week-end du mois d’octobre organisé dans la rue, au centre de Bucarest. Edmund Niculuşcă, président de l’Association roumaine pour la culture, l’éducation et la normalité ARCEN, initiateur du projet Block Party, explique : « Nous métamorphosons la rue, nous y créons plusieurs espaces. Pendant toute une journée, il se passe bien des choses rue I.L. Caragiale : nous y amènerons une partie de l’exposition « Mnemonix », qui a représenté la Roumanie à la Biennale d’architecture de Venise. Y sera également présent le projet « Devant le bâtiment de logements », qui rassemble tous les jeux de l’enfance dans un seul livre. Block Party est une fête du jeu, de la danse, du dialogue. »

    Assis sur des chaises ou des chaises longues et enveloppés dans des couvertures, dans la rue couverte de tapis, les visiteurs ont bénéficié d’une salle de séjour agrandie, meublée d’étagères pleines de livres. Une installation innovante incitait les personnes présentes à choisir parmi une vingtaine de titres : à l’extrémité d’une tige métallique fixée dans une brique se trouvait une plaque sur laquelle reposait un livre. En enlevant le livre, le lecteur trouvait sur la plaque, résumée en cinq lignes, la raison pour laquelle on recommandait la lecture de ce livre. Quelle est l’idée du projet ? Edmund Niculuşcă: « Bucarest avait besoin d’un centre à la fois historique et culturel, et la zone Icoanei peut être un tel centre : c’est une zone historique, elle est située au centre-ville et elle a ce potentiel culturel qui peut créer une vie différente à l’intérieur de la ville. C’est un centre historique d’une autre facture. »

    L’histoire y a une valeur culturelle et elle souhaite se faire connaître. Edmund Niculuşcă: « La rue Caragiale deviendra partenaire du projet District 40. L’Institut français, l’Ecole Centrale, Le Hotspot culturel Scena 9, la librairie Cărtureşti et le Centre international de recherches dans le domaine de l’éducation CINETic sont déjà partenaires du projet District 40 et si, lors de la Nuit des Musées, toutes ces institutions ont organisé des projets dans leurs propres espaces culturels, à présent ces espaces culturels se donnent rendez-vous dans une seule rue, prouvant que la collaboration est possible et rendant l’impossible possible à réaliser. »

    La poétesse Nora Iuga a rejoint les Bucarestois, rue Caragiale, pour une lecture de ses poèmes. Y ont également été présents Romeo Cuc, commissaire du projet MNEMONICS, l’architecte Şerban Sturdza et le fondateur des librairies Cărtureşti, Şerban Radu. En débat, dans la rue, entre autres, un des projets qui a joui d’un grand succès et qui visait à familiariser le public avec les zones protégées de la capitale. Alberto Groşescu, vice-président de l’Association roumaine pour la culture, l’éducation et la normalité, explique: « Parmi tous les projets que notre association a menés jusqu’ici, celui-ci semble être le plus dynamique, il s’est développé le plus. Initialement, en 2015, nous avions recensé deux zones habitées protégées. Depuis, je me suis rendu compte que le paysage urbain changeait vite et que les zones protégées étaient peu connues des Bucarestois, ce qui m’a donné l’idée de sauver tout ce que l’on pouvait au niveau de l’image. En 2016, nous nous sommes proposé de dresser un inventaire de 98 zones habitées protégées et nous avons recensé environ 14.500 immeubles. L’élaboration de la méthodologie a duré 8 mois et nous avons bénéficié du concours de plusieurs professeurs de l’Université d’architecture « Ion Mincu », de spécialistes de l’Institut du Patrimoine et de l’Ordre des Architectes de Roumanie. »

    Nous nous sommes glissés, nous aussi, parmi les visiteurs, pour connaître leurs impressions sur Block Party. Dana, 43 ans, y est venue avec son fils : «Nous avons lu la nouvelle sur Internet et nous sommes venus voir ce qui s’y passait. Et nous avons découvert des gens qui nous ressemblaient, des livres et un endroit calme, comme il n’y en a pas beaucoup à Bucarest. Les gens qui nous ressemblent sont des gens qui aiment le calme, les livres et la ville de Bucarest telle qu’elle est ici et non pas le Bucarest chaotique. » Radu, le fils de Dana, a 13 ans. Pourquoi est-il venu à la Block Party ? « J’étais curieux de voir ce qui s’y passait. C’est agréable de se détendre ainsi, un jour de dimanche, assis sur une chaise longue, d’échapper au stress, de lire. Peu de mes collègues viendraient à de tels événements. »

    Les deux soirées se sont achevées dans la bonne humeur, avec quelques dizaines de personnes dansant dans la rue, après une mise en forme avec Paul Dunca. Parmi les questions existentielles lancées sur la musique, il y a eu une qui a retenu notre attention : « Combien d’années vous êtes-vous proposé de vivre ? Votre réponse a changé, n’est-ce pas, avec le temps ? » Or, le temps passé à Block Party semble avoir justement suspendu le temps. (Trad. : Dominique)

  • Lire en français

    Lire en français

    La librairie française de Bucarest, Kyralina, propose depuis son ouverture l’inscription aux abonnements de la maison d’éditions Ecole des loisirs. La popularité de ces abonnements bien connus en France augmente d’année en année en Roumanie aussi. Pour inciter les jeunes lecteurs francophones à la lecture, les libraires de Kyralina se sont rendus au Lycée français Anna de Noaille de Bucarest, en début de cette année scolaire. Elena Diaconu, libraire de Kyralina, nous explique comment on peut attirer les enfants vers la lecture… en français notamment.

  • Le plaisir de la lecture en français…

    Le plaisir de la lecture en français…

    Aujourd’hui, nous nous penchons sur la dernière campagne de distribution de livres francophones à l’intention d’une cinquantaine d’établissements scolaires de Roumanie, menée ces jours-ci par l’Association Adiflor basée en France avec le soutien, entre autres, de l’Ambassade de France en Roumanie et de l’Institut français de Roumanie.



  • Matei Visniec

    Matei Visniec

    Matei Vişniec, affirmait en ouverture du salon que la Roumanie était compétitive sur le plan culturel. Il saluait en même temps le choix de l’Union Européenne comme invité d’honneur de la Foire. « La Roumanie a une chance, c’est la culture » – affirmait le dramaturge Matei Vişniec lors du débat «L’Europe du théâtre et des écrivains – la circulation des valeurs artistiques comme fondements de l’Europe », déroulé au stand « Chez nous, en Europe ».

    Matei Vişniec s’est fait remarquer dans les années ’80 comme poète, ensuite comme dramaturge. Ses pièces de théâtre, très appréciées dans les milieux littéraires, ont été interdites sur les scènes roumaines. En 1987, il quitte la Roumanie pour s’établir en France, où il travaille comme journaliste à Radio France Internationale. Ses pièces de théâtre en français sont publiées par des maisons d’éditions telles Actes Sud – Papiers, L’Harmattan, Lansman, Crater ou encore L’Espace d’un instant, et son nom figure l’affiche des théâtres de plus de 30 pays. Depuis une dizaine d’années, Matei Vişniec s’est également affirmé comme romancier. «La femme comme un champ de bataille» (paru en 2006), « Syndrome de panique dans la Ville lumière » (publié en 2009), « Monsieur K Libéré », « Le Cabaret des mots (2012), « Le marchand des premières phrases » (publié en 2013 et qui a reçu plusieurs prix en Roumanie) et j’en passe.

    Lors de la Foire Internationale du livre Gaudeamus, le critique Ion Bogdan Lefter a parlé de la complexité artistique de l’écrivain : « Il est tout d’abord poète, d’une facture très personnelle, qu’il développe ensuite dans sa dramaturgie. Prosateur, également, un prosateur très important. Un écrivain qui, par son effort de nous proposer un nouveau roman tous les deux ou trois ans, s’est gagné un nouveau public. C’est que les amateurs de théâtre sont en général plus nombreux que les amateurs de poésie et les amateurs de roman sont les plus nombreux. Aussi, les éditions Polirom ont-elles publié tous les volumes de prose de Matei Vişniec dans sa collection à grand tirage « Top 10+ ». La prose de Matei Vişniec porte le même sceau que sa poésie et sa dramaturgie des années ’80. »

    Voici, tout de suite, le plaidoyer de Matei Vişniec en faveur du roman, enregistré au stand des éditions Polirom : « Si j’écris des romans, c’est entre autres parce que les genres littéraires sont pour moi comme des enfants, je les aime tous : la poésie, l’essai, le roman, le théâtre. La poésie m’a fait grandir, le théâtre m’a formé, le roman m’a diversifié. Pourtant, à un moment donné, j’ai écrit des romans aussi parce que j’étais frustré du fait que, pour arriver au public, mes pièces de théâtre ont besoin d’intermédiaires. Elles ont besoin d’un directeur de théâtre, d’un metteur en scène, de comédiens, de scénographes. Et tous ces intermédiaires ont commencé à m’inquiéter, je n’agréais pas le fait d’être toujours dépendant d’eux. J’aimais écrire, mais sans avoir toujours besoin d’intermédiaires. J’ai donc écrit des romans aussi parce que je souhaitais créer un lien direct avec mes lecteurs ».

    Et voici également son plaidoyer pour la lecture. Matei Vişniec : « Je peux vous dire que si vous prenez un livre dans vos mains, si vous lisez de la poésie, du théâtre, un roman, de la littérature de qualité, vous ouvrez des fenêtres dans vos âmes, vous devenez vous-mêmes des fenêtres ouvertes sur l’humanité, sur l’imagination, sur la liberté. Je pense que dans un pays, la liberté peut être mesurée, il y a certainement un tel instrument de mesure. Et je pense aussi que le degré de civilisation d’un pays peut être mesuré par la capacité d’aimer la littérature, l’art, le théâtre. Autant de littérature, autant de liberté. Si nous n’apprenons pas à nos enfants à ouvrir un livre et à venir au contact de la littérature, à se raconter des contes de fées, on risque de faire d’eux des mutants. Ici, à la Foire Gaudeamus, je vois beaucoup d’enfants et de professeurs qui y ont emmené leurs élèves. C’est une foire du livre, mais aussi de l’éducation et c’est en même temps un lieu où l’on doit se proposer ce thème de réflexion: comment éduquer nos enfants pour ne pas faire d’eux des gens qui pensent en consommateurs. Et il est tellement important de rester des citoyens dotés d’esprit critique et non pas des consommateurs dans la société de consommation dont nous avons rêvé, mais je ne suis pas sûr qu’elle aille dans la meilleure direction ».

    De nombreux prix ont récompensé l’activité de l’écrivain d’expression roumaine et française Matei Vişniec. En Roumanie il s’est vu décerner le Prix de l’Union des Ecrivains, le Prix de l’Académie roumaine, ainsi que le prix de l’auteur roumain le plus joué accordé par l’Union Théâtrale (UNITER). En France, il a obtenu à plusieurs reprises le Prix de la presse au Festival international de théâtre d’Avignon, ainsi que le prix Européen accordé par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (en 2009) et le Prix Jean-Monnet de littérature européenne (en 2016). (Trad. : Dominique)

  • Salons du livre pour enfants à Bucarest

    Salons du livre pour enfants à Bucarest

    Manque d’appétit pour la lecture, des élèves irrésistiblement attirés par leurs tablettes et par Internet plutôt que par les livres, parents submergés par leur quotidien … Voilà quelques-unes des causes du divorce grandissant entre les enfants et les livres qui faisaient autrefois le délice de leurs parents. Autant de motifs d’inquiétude pour les responsables des politiques éducationnelles.

    Récemment toutefois, de nouvelles initiatives privées tentent de renverser la vapeur et d’enclencher du coup un véritable changement d’attitude : plutôt que de s’en plaindre, mieux vaut agir.

    Aussi, l’Association « Autant des choses dans la lune qu’à la mansarde » vient d’organiser la première foire de livres dédiés aux enfants, le « BOOKerini », à Bucarest. Tout au long d’un week-end, les petits visiteurs purent ainsi approcher, regarder et toucher des livres à la librairie Carturesti en plein centre de Bucarest, livres dont les prix quelque peu bradés firent la joie des parents. A côté des livres, des ateliers sur diverses thématiques associées à la lecture et à l’amour du livre furent organisés.

    Selon Valentina Bacu, l’une des organisatrices de la Foire : « On a mis l’accent sur le livre de bonne qualité, on veut que l’enfant commence par approcher et à aimer les personnages. La manière dont on a organisé les stands a également été très importante, ne fut-ce que pour leur faciliter l’accès. On a mis des stands à leur hauteur, pour qu’ils puissent regarder, approcher et toucher facilement les livres. Ils pouvaient encore s’asseoir à leur guise, par terre, sur des poufs ou encore dans des fauteuils. Au même moment, nous avons organisé à la librairie Carturesti toute une série d’activités attrayantes pour les enfants. Dans la mansarde de la librairie on a ouvert une exposition, créée et dédiée aux enfants et, surtout, réalisée avec leur concours. Toujours à la mansarde, nous avons encore organisé des ateliers dédiés aux enfants et des lancements de nouvelles parutions. »

    Tout au long de cette journée, la foule des parents, des enfants et des professeurs semblait infirmer la désertion annoncée des librairies et des bibliothèques par les plus jeunes.

    Valentina Bacu : «En dépit des idées reçues, les enfants lisent, ils lisent peut-être plus que dans le temps, faisant néanmoins fi du programme scolaire. C’est ce que j’ai pu découvrir en travaillant avec eux. C’est ce que devraient comprendre aussi leurs parents et leurs profs. Ils ne lisent plus parce qu’ils sont contraints, ils ne lisent plus les chefs-d’œuvre classiques, recommandés par leurs parents. Mais le plus important c’est de leur laisser le plaisir de découvrir la lecture, le plaisir de la lecture par eux-mêmes. C’est pourquoi on a organisé cette foire, qui est tout à fait différente de ce qui se fait d’habitude dans le domaine. On a créé des espaces de lecture, telle la tente monté au beau milieu de la pièce. Nous avons organisé des ateliers de contes, on a illustré ces histoires. Ma conclusion c’est que les enfants lisent toujours. Cette première édition de la foire BOOKerini nous le confirme. Le premier jour on a pu compter plus de 700 enfants participants. Nous avons bon espoir que leur nombre augmente les jours suivants. .

    Mais les enfants ne font pas que lire, ils écrivent aussi, comme on vient de le découvrir avec Delia Calancia, le plus jeune écrivain de la maison d’édition Humanitas à la foire BOOKerini. A neuf ans et demi, elle vient de lancer Une journée de la vie de Delia, volume écrit et illustré par ses soins. Talentueuse dessinatrice dès ses trois, quatre ans, elle s’inspire dorénavant de ses lectures pour les illustrer.

    Quels sont tes livres préférés, Delia? « J’adore les livres fantasy, comme ceux de Roald Dahl, par exemple Matilda et Charlie et la fabrique de chocolat. J’aime tous les livres en fait. Je lis tous les jours. Y a pas un jour que je ne lise un peu ».

    Un autre jeune auteur, Petru Buzea qui, du haut de ses dix ans, aidé par sa petite sœur, vient d’assister à la parution de son livre intitulé Histoires courtes et drôles.

    Comment s’est-il essayé à l’écriture, c’est Petru lui-même qui nous le raconte: « Alors qu’un soir je m’ennuyais, je me suis proposé d’écrire une histoire. Je l’ai commencée, je l’ai relue, je l’ai montrée ensuite à maman. Elle l’a aimée. J’écris à la manière des contes, j’adore les contes, j’adore les lire. Mais récemment, j’ai voulu écrire aussi en m’inspirant de ma propre vie ».

    Ou encore, Petra qui, à un peu moins de 11 ans, s’essaya à l’écriture après avoir dévoré plein de bouquins : «Aujourd’hui même j’ai commencé à écrire un livre, mais j’aime aussi les illustrer. Ce sont mes parents qui me lisaient avant, quand j’étais petite, puis aussi mamie, qui s’endormait le livre à la main, et puis, un jour, alors que j’avais appris à lire, je me suis dit: et si j’allais commencer à lire toute seule. »

    Le rôle des parents pour ouvrir l’appétit de la lecture aux plus jeunes est forcément fondamental. C’est pourquoi, NARATIV (« Narratif ») , le festival de la lecture dédié aux enfants, s’adresse également à leurs parents.

    C’est là qu’on a rencontré Ana, jeune maman d’un garçon et d’une petite fille, qui nous explique les raisons d’avoir amené ses enfants au Narratif : « Je voudrais qu’ils soient attirés par la lecture, car de nos jours les enfants vont plutôt regarder la télé ou jouer sur internet, sur leurs tablettes ou leurs téléphones. Les livres n’exercent plus l’attirance d’autrefois, quand on avait leur âge. Mon garçon, il a 10 ans, et il a commencé à lire tout seul mais, de temps à autre, je me dois bien de le pousser un petit peu à le faire. Quant à la petite, c’est encore moi qui lui lis, en fait on lit ensemble, elle vient de commencer l’école et commence à apprendre à lire. C’est la raison de notre présence au festival Narratif, pour qu’ils apprennent à lire tout seuls. »

    Le festival NARATIV, organisé par l’Association Curtea Veche / La Cour Ancienne, fête cette année sa troisième édition, offrant aux enfants désireux plus de 3000 places d’accès gratuit dans différents ateliers proposés, censés attirer et stimuler leur intérêt et leur amour pour la lecture.

    Miruna Meirosu, la vice-présidente de l’Association: « Nous organisons plein d’ateliers sur différentes thématiques pour démontrer aux enfants combien peut être amusant de lire. En même temps, on essaye de développer leur créativité, leur sens critique et leur capacité à trouver des arguments, en utilisant un mix de techniques reprises aux arts visuels, au théâtre d’ombres, à l’architecture. Nous organisons encore des ateliers de lecture dans diverses langues étrangères. Aussi des ateliers spécifiques destinés aux enfants malentendants ou à ceux qui ont des problèmes de vue. Par-delà les ateliers dédiés aux enfants, on organise des conférences pour les parents. Cela fait trois ans que nous essayons de promouvoir le concept de parenting à travers la lecture. C’est pour que les parents s’approprient les techniques modernes pour pouvoir aborder, dans leur relation avec leurs enfants, la question de la lecture, et pour qu’ils réussissent à faire aimer la lecture aux plus petits. »

    II va sans dire que les efforts des parents et des professionnels de l’éducation doivent aller dans le même sens et trouver des synergies vu que, selon une étude réalisée par la même association « Curtea Veche », il n’y a que 8% des élèves de Bucarest qui lisent par pur plaisir. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • A la Une de la presse roumaine 23.08.2017

    A la Une de la presse roumaine 23.08.2017

    Dans la presse bucarestoise en ligne
    de ce mercredi, les sujets sont bien divers. On y trouve de l’histoire
    contemporaine, à travers des articles sur le 23 août 1944 ; de la
    politique européenne, dans les articles consacrés à la prochaine visite du président
    français Emmanuel Macron en Roumanie ; de loisirs aussi, même si c’est
    pour constater le déclin de celui appelé « lecture ».

  • Lire là où on ne s’attend pas

    Lire là où on ne s’attend pas

    En 2015, 25% des Roumains de province déclaraient navoir acheté aucun livre cette année-là, alors quà Bucarest, 6% des habitants seulement en avaient acheté un. De même, 62% des Bucarestois affirmaient avoir acheté entre 1 et 5 livres, chose valable pour 48% des Roumains. Ces données figurent au « Baromètre de la consommation culturelle » dil y a deux ans. Sy ajoutent des statistiques récentes réalisées par lAssociation Curtea Veche, une ONG qui se donne pour mission de promouvoir la lecture par plaisir parmi les enfants. La directrice exécutive de lassociation, Valentina Roman, nous en dit davantage : « Seuls 8% des enfants de Bucarest lisent par plaisir pendant leur temps libre. La plupart de ceux qui ne lisent pas affirment quils nont pas le temps, parce quils sont trop occupés avec lécole et dautres cours ou bien, tout simplement, parce quils ne trouvent pas de livres à leur goût. Cest-à-dire que les parents les obligent en quelque sorte à lire des bouquins qui ne les intéressent pas. »



    Réalisée en décembre 2016 sur un échantillon représentatif de 1082 élèves bucarestois de 11 à 14 ans, cette recherche a ramené dans le débat la fréquentation et le rôle des bibliothèques publiques. Valentina Roman nous en parle : « Environ deux tiers des enfants affirment ne pas avoir lhabitude de fréquenter la bibliothèque de leur école parce que celle-ci ne dispose pas de suffisamment de place pour la lecture. Une autre raison, cest quils ny trouvent pas de titres correspondant à leur âge. Il y a quand même un petit pourcentage de lecteurs qui se rendent à la bibliothèque publique. Les autres préfèrent échanger des livres, sil lun des enfants achète un titre que les autres aussi souhaitent lire. Dailleurs, la grande majorité des recommandations se fait entre amis. Les enfants préfèrent les recommandations de leurs amis, au détriment de celles des professeurs ou des parents. »



    Peu connues et peu fréquentées, les bibliothèques de quartier peuvent toutefois servir non seulement despace de lecture, mais aussi despace destiné à la socialisation ou aux activités au sein dune communauté. Cest justement ce que veulent prouver les bibliothécaires de la Bibliothèque métropolitaine « Mihail Sadoveanu » de Bucarest, une institution ayant des filiales dans tous les 6 arrondissements de la capitale et dans presque chaque quartier.



    La plus récente campagne de ce type sintitule « Voyage avec un livre », une initiative déroulée aux côtés de la Régie Autonome de Transport de Bucarest (RATB). Début mars, les bibliothécaires sont montés à bord des moyens de transport publics pour offrir aux voyageurs « des sourires et des invitations à la lecture », raconte Anca Râpeanu, manager général de la Bibliothèque métropolitaine : « Jour après jour, la plupart des Bucarestois passent une partie importante de leur vie dans les moyens de transport. Et comme le trafic est si chargé, les passagers passent énormément de temps dans les bus ou les trams, bien plus quils ne le souhaiteraient. Et alors, pourquoi ne pas mettre à profit tout ce temps en le transformant en une pause bien méritée pour lire un bouquin qui leur plaise ? Quest-ce que nous avons fait concrètement pour ces voyageurs ? Nous avons profité de la fête du 1er Mars – une journée spéciale pour les femmes – et nous leur avons offert des cartes de vœux faites par les enfants qui participent aux ateliers de création organisés par la Bibliothèque métropolitaine de Bucarest. Nous avons ainsi tenté de dire aux Bucarestois non seulement que nous avions une multitude de bons livres mis à leur disposition, tout près de chez eux, mais aussi que nous leurs offrons aussi dautres types dactivités – éducatives, de socialisation, de loisirs. Et, en plus, tout est gratuit. »



    Au cours des 6 jours de cette campagne, 50 bibliothécaires, 7 bénévoles et 10 stagiaires ont voyagé dans les bus, tramways et trolleybus de Bucarest sur les itinéraires les plus proches des bibliothèques publiques. Ils ont discuté directement avec 11.000 passagers, leur distribuant non seulement des cartes de vœux, mais aussi des cartes de visite. Marilena Chiriţă, responsable du département de Marketing et de Communication de la Bibliothèque métropolitaine de Bucarest, explique : « Quelle meilleure carte de visite pour une bibliothèque quun dépliant faisant la promotion de nos 34 filiales ? Tous les passagers ont été vivement intéressés par nos services et nous ont posé toute sorte de questions.»



    Une belle initiative menée sous le slogan « Un bon livre peut être lu dans nimporte quel moyen de transport public ». Il est trop tôt pour en calculer le taux de réussite ou léchec. Mais voici un succès de la même Bibliothèque métropolitaine de Bucarest : une campagne mensuelle devenue hebdomadaire grâce à la demande du public. Il sagit de « Lheure de contes ».



    Anca Râpeanu, manager général de la Bibliothèque métropolitaine : « Nous avons commencé par 16 filiales où un bénévole lisait un conte aux enfants de 3 à 6 ans accompagné par leurs parents. Lobjectif de «Lheure des contes » est le suivant : lenfant de 3 ans nest pas encore un lecteur, mais il peut en devenir un si on lui lit et sil shabitue aux livres en tant quobjets. Les parents voient comment les petits réagissent à la lecture dun conte. Nous espérons bien convaincre les parents à lire tous les jours à leurs enfants au moins 10 ou 15 minutes avant daller au lit. »



    Et peut-être bien que cette « Heure de contes » passée à la bibliothèque détermine les parents aussi à emprunter un livre pour lire dans le bus et oublier pendant quelques instants le long chemin ennuyeux qui les sépare du travail ou de chez eux. (trad. : Valentina Beleavski)