Tag: main d’oeuvre

  • Effets économiques de la migration

    Effets économiques de la migration

    En Roumanie, trouver des employés qualifiés est
    aujourd’hui un vrai défit. Des études récentes montrent que le pays traverse en
    ce moment la plus grande crise de la main d’œuvre de son histoire récente. Cela
    est dû à l’immigration d’énormément de travailleurs qualifiés, partis à l’étranger
    à la recherche de revenus plus importants, alors qu’en Roumanie la productivité
    du travail est encore réduite et que les compagnies évitent de trop investir
    dans leurs employés. La Roumanie a enregistré une augmentation d’environ 200% du
    salaire minimum ces dix dernières années, soit l’augmentation la plus importante
    des Etats européens. Malgré cela, le niveau des salaires continue à être
    largement au-dessous des salaires des pays occidentaux. De plus, les
    investissements récents se sont concentrés sur Bucarest et sur d’autres grandes
    villes, ce qui a mené aussi à une concentration de la demande de main d’œuvre. De
    fait, les régions où il existe le moins de compagnies de ressources humaines, dans
    le sud et l’est du pays, sont aussi les régions d’où sont partis le plus de
    Roumains. C’est ainsi que le clivage régional devient également un signal d’alarme :
    la Roumanie se développe à plusieurs vitesses, ce qui peut entraîner de graves conséquences
    d’un point de vue social.


    Parmi les corps de métiers qui manquent cruellement
    de main d’œuvre dans le pays, on trouve en premier lieu les électriciens, les soudeurs
    et les mécaniciens, suivis dans ce sombre classement par les ingénieurs, plus
    précisément les ingénieurs en génie civil, chimistes et mécaniciens. On manque
    aussi de chauffeurs en Roumanie, notamment de poids lourds et d’engins, de
    coursiers et de conducteurs pour le transport public, mais aussi de médecins, d’infirmiers,
    de chercheurs et de chefs de projets.


    C’est dans ce contexte que les ministres des Finances
    de l’Union européenne se sont réunis à Bucarest, à la fin de la semaine
    dernière, pour le Conseil « Affaires économiques et financières ».
    Ils ont discuté, parmi d’autres sujets, de l’impact de la mobilité de la main d’œuvre
    sur l’érosion de la base d’imposition dans le pays d’origine. Selon le ministre
    roumain de tutelle, Eugen Orlando Teodorovici, les pays européens d’où beaucoup
    de personnes partent vers le reste de l’Union – la Roumanie n’étant pas la
    seule dans cette situation – devraient réfléchir à un paquet agressif de
    mesures qui pourraient résoudre la situation de la main d’œuvre. Eugen Teodorovici
    a expliqué que la libre circulation a apporté de grands bénéfices économiques, les
    travailleurs mobiles contribuant autant au PIB du pays d’accueil, qu’à celui du
    pays d’origine, par le soutien apporté aux membres de la famille restés au
    pays.

    Néanmoins, la mobilité peut aussi avoir des effets négatifs, lorsqu’elle
    est synonyme d’« exode des cerveaux » et qu’elle empêche la croissance
    économique d’un territoire. Or, dans le futur proche, trouver une solution
    commune au niveau européen et implémenter un instrument qui aidera à résoudre
    les problématiques actuelles devrait être prioritaire. Et il y a urgence, car,
    si les tendances des dix dernières années ne sont pas inversées, le problème deviendra
    de plus en plus grave. (Trad. Elena Diaconu)

  • Travailleur étranger en Roumanie, travailleur roumain à l’étranger

    Travailleur étranger en Roumanie, travailleur roumain à l’étranger

    Plus de dix milles permis de travail ou de détachement ont été délivrés l’année dernière à l’intention des ressortissants étrangers venus en Roumanie pour travailler, la plupart en étant originaires de pays tels le Vietnam, la Turquie, le Sri Lanka ou encore la Chine. Selon les données fournies par l’Inspection générale de l’Immigration, fin 2018, la Roumanie recensait plus de 120.000 citoyens étrangers dont plus de la moitié issus de pays non européens. Et puisque le marché roumain de l’emploi est toujours en quête de main d’œuvre pour cette année, le gouvernement de Bucarest a approuvé l’insertion sur le marché national de l’emploi d’un contingent de 20.000 travailleurs non admis dans un premier temps en Roumanie.

    La sous-commissaire Ermina Mihai, porte-parole de l’Inspection générale de l’Immigration, affirme que:« Une telle décision a été adoptée compte tenu du potentiel de développement économique de la Roumanie, d’où la nécessité d’assurer la main d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité que les Roumains évitent. Parallèlement, on essaie de décourager le travail au noir des ressortissants étrangers. Plus de 7000 sociétés commerciales ont été passées au crible en 2018. La Direction nationale de la Police aux Frontières a ainsi découvert 470 cas de citoyens étrangers qui déroulaient un travail dissimulé. »

    Tandis qu’en Roumanie, le nombre de travailleurs étrangers, surtout vietnamiens, est à la hausse, le ministère roumain du Travail essaie de convaincre les ressortissants roumains travaillant ailleurs dans l’Union européenne de rentrer au pays. Les autorités roumaines espèrent pouvoir remédier ainsi à la crise de la main d’œuvre déclenchée par la vague d’immigration des dernières années. D’ailleurs, le nombre exact de Roumains vivant en dehors des frontières roumaines n’est pas connu.

    La ministre pour les Roumains du Monde, Natalia Elena Intotero, parle de ces estimations:« Selon les données fournies par les pays de résidence et selon la Stratégie à l’intention des Roumains du monde, rien qu’en 2017, on recensait quelque 10 millions de citoyens roumains vivant en dehors des frontières nationales. Sur leur total, on compte 4 millions d’ethniques issus des minorités nationales, le reste constituant la diaspora roumaine. La plus importante communauté roumaine de l’étranger est celle d’Italie – plus d’1,2 millions de citoyens déclarés, mais ce nombre est probablement inférieur à la réalité. S’y ajoute un million de ressortissants roumains en Espagne. En troisième position arrive une communauté en forte croissance, celle des Roumains d’Angleterre, et qui compte quelque 410.000 personnes. C’est un nombre similaire à celui des ressortissants roumains enregistrés en France. Des communautés considérables vivent également en Allemagne, en Autriche et même dans les pays scandinaves. Et puis n’oublions pas qu’un autre phénomène s’est produit dernièrement : la migration des ressortissants roumains du sud vers le nord du vieux continent, afin d’échapper à la crise économique. »

    Mais qu’est-ce qui poussent les Roumains à émigrer? Ce sont principalement des raisons économiques. Le professeur Daniel David, de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca, dans le nord-ouest du pays opine que :« Il est évident que les gens quittent leur pays, y compris la Roumanie, pour aller vers le mieux. Comment définir ce mieux ? Il y a des personnes qui partent d’un état de quasi-survie et de désespoir de Roumanie à un état de normalité dans leur nouvelle vie, qui se déroule généralement en Europe de l’ouest. Mais il arrive aussi que des personnes partent d’un état de bien-être en Roumanie, car ils souhaitent avoir une qualité et des standards de vie encore plus élevés. Il y a aussi ceux qui partent pour faire des études, qui y trouvent leur place et qui y restent. Les causes de l’émigration sont bien sûr diverses et multiples. En fonction de ces causes, il est possible de réfléchir au changement des politiques publiques et de voir ce que l’on peut espérer en termes d’évolution de la situation actuelle. Si les personnes sont parties en désespoir de cause, à la recherche d’un niveau de vie décent, il serait envisageable de voir revenir beaucoup de ces personnes en cas d’application de politiques publiques bien réfléchies. Mais la plupart des ceux des autres catégories citées ne rentreront probablement pas. »

    Au-delà des besoins de base, les gens veulent être écoutés, respectés, ils souhaitent bénéficier de services de qualité. Natalia Elena Intotero, ministre des Roumains du monde : « On ne peut pas dire que rien n’a été fait en Roumanie ces dernières années On a fait des choses et nous continuons à vouloir soutenir tous les citoyens qui sont en ce moment en Roumanie pour arrêter cet exode. Nous voulons également encourager, à travers différents projets ou programmes, les Roumains de l’étranger qui souhaitent rentrer. Il y a des citoyens – nous n’avons pas de chiffre précis – qui choisissent de partir seulement pour quelques mois, comme travailleurs saisonniers. Mais il y a aussi des citoyens qui sont revenus chez eux après 10 ou 14 ans. »

    Beaucoup de Roumains ont écrit ou écrivent l’histoire. Une partie d’entre eux ne souhaitent pas rentrer, mais ils voudraient que l’Etat roumain utilise l’expertise qu’ils ont acquise à l’étranger. Ce désir de contribuer au développement du pays est quelque chose d’extraordinaire, conclut la ministre Natalia Intotero.
    (Trad. Ioana Stăncescu et Elena Diaconu)

  • A la Une de la presse roumaine 24.10.2018

    A la Une de la presse roumaine 24.10.2018

    Ziarul financiar constate
    que l’annonce du gouvernement concernant la majoration du salaire minimum en novembre prochain a suscité des réactions diverses dans le milieu des
    affaires. « Les patronats y sont
    opposés, tandis que les syndicats en sont d’accord », titre România liberă. Selon Hotnews.ro, la Coalition pour le
    développement de la Roumanie, importante organisation du milieu des affaires, considère que les majorations des salaires dans le secteur public
    et des aides sociales décidées ces dernières années ont creusé la crise de la main d’œuvre en
    Roumanie.



  • La crise du marché du travail roumain et les travailleurs étrangers

    La crise du marché du travail roumain et les travailleurs étrangers

    Aussi, le déficit croissant de la force de travail interne a mis le pays dans la situation de devoir faire appel aux travailleurs étrangers, ne fut-ce que pour essayer de combler ce manque de main d’œuvre. La Roumanie se situe ainsi en deuxième position dans l’UE, juste après la République Tchèque, dans le classement des pays demandeurs de travailleurs étrangers hors UE. Pour information, la majeure partie des travailleurs étrangers embauchés en 2018 en Roumanie proviennent du Vietnam (35%), suivi par la Turquie, le Népal, la Serbie, le Sri Lanka, la Chine et la Moldova. La crise de la force de travail frappe de plein fouet notamment les industries de l’Horeca, les constructions navales, les grossistes, l’industrie textile ou encore l’industrie du bâtiment… Hasard ou pas, c’est dans ces mêmes industries que travaillent les Roumains partis travailler à l’étranger, en Europe ou ailleurs, qu’il s’agisse de ceux partis depuis plusieurs années, ou plus récemment.

    Parmi les causes du déficit de main d’œuvre roumaine, il faut ajouter a l’émigration massive l’état du système roumain d’enseignement, selon Maria Grapini, eurodéputée sociale-démocrate roumaine, et femme d’affaire à ses heures perdues.Maria Grapini : « Ce qu’il faut savoir c’est que la crise de la force de travail existe au niveau de l’exécution, des jobs les moins qualifiés, cela ne touche pas vraiment ceux qui ont un niveau BAC + 5, par exemple. Malheureusement, l’on ressent là les conséquences de la suppression de l’enseignement technique il y a de cela plusieurs années. Entre temps, un nouveau système a été mis en place. La loi de l’apprentissage a été adoptée. Mais on est loin du compte. J’ai crée mes entreprises dans le domaine du textile. Dans ce domaine, on ressent la crise, en lien direct avec la suppression de l’enseignement technique, des écoles professionnelles. Il y a avait un enseignement pointu dans des domaines spécifiques tels que le tissage, la peinture. Quant à d’autres métiers, tels électricien, soudeur, tourneur, n’en parlons pas ».

    « On importe de la main d’œuvre peu qualifiée », soutiennent à l’unisson les consultants et les responsables RH, telle Dana Ionescu, global mobility manager, chez ADECCO România : « Importer de la main d’œuvre étrangère n’est pas bon marché. Il existe des barèmes salariaux qu’il nous faut respecter. Je vous donne un exemple. Un Roumain, on peut l’embaucher au salaire minimum, alors que l’ouvrier étranger, pour qu’il puisse obtenir le droit de travailler en Roumanie, doit bénéficier d’un salaire équivalent au salaire moyen. A cela, il faut évidemment ajouter les autres charges : les frais des agences d’Intérim, les taxes notariales, les traducteurs et ainsi de suite ».

    Les employeurs roumains continuent à faire croître la demande en main d’œuvre étrangère, ce qui oblige les autorités a délivrer de plus en plus de permis de travail. Dana Ionescu poursuit : « Selon les données centralisées par l’Agence nationale du Travail, 31.464 postes de travail disponibles mis à la disposition des demandeurs d’emploi bénéficiaires d’allocations de chômage, et ce de manière répétée. Mais ces 31.000 places n’ont jamais été occupées. C’est à cause de ce déficit patent de main d’œuvre que le contingent d’employés étrangers, approuvé chaque année par arrêté gouvernemental, croît constamment. Parfois même, le gouvernement est obligé d’approuver une nouvelle majoration de ce quota en cours d’année. »

    Durant cette année en cours, le quota approuvé pour les nouveaux arrivants a augmenté de 55% par rapport à la même période en 2017. En début d’année, seuls 7.000 travailleurs étrangers étaient autorises à travailler en Roumanie. Mais au mois d’août dernier, le gouvernement a changé radicalement d’orientation sous la pression du patronat : les quotas ont alors battu tous les records.

    Dana Ionescu détaille : « Pour les CDI, le quota a doublé, passant de 4 à 8.000 contrats. En revanche, pour les travailleurs détachés, le quota a quadruplé, passant de 1.200 à 5.200. Et il reste encore à voir si on ne va pas assister à une nouvelle augmentation de ce quota, avant la fin de l’année ».

    Au-delà de l’évidente nécessité d’un meilleur ajustement entre les formations proposées par le système public d’enseignement et les besoins du marché du travail, au-delà des effets positifs attendus par la mise en application de la loi de l’Apprentissage, encourager les Roumains émigrés à revenir au pays demeure sans doute une solution-clé.

    L’eurodéputée Maria Grapini aborde le sujet, avec précaution : « Ceux qui sont partis se méfient. Les Roumains que j’ai rencontrés en Espagne par exemple, me disaient n’avoir pas confiance dans le maintien à long terme de leurs emplois en Roumanie. Ils ne parlaient pas tant du niveau des salaires, mais plutôt de la pérennité de leurs potentiels emplois, une fois rentrés au pays. Alors ils n’en veulent pas, ils se méfient, ils n’ont pas cette indispensable confiance dans la pérennité du marché du travail roumain sur le long terme. La Roumanie a besoin de mieux cibler ce besoin lorsqu’elle s’attache à concevoir ses politiques publiques. »

    D’ici là, l’importation de la main d’œuvre étrangère demeure une solution de facilité, et cette tendance ne fait que s’accentuer. Les dirigeants s’intéressent aux modalités de simplification de la législation en la matière. Eliminer la barrière du niveau salarial pour les ouvriers étrangers n’est plus tabou. Des voix s’élèvent pour protester contre la rigidité de ce niveau salarial : selon certains, il ne peut être décrété par la loi, puisqu’il dépend des lois du marché et de la négociation salariale.

    Mais tant qu’une loi ne tranche pas cette question, tous ces discours ne sont que vœux pieux. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’économie roumaine sous la loupe de la Commission européenne

    L’économie roumaine sous la loupe de la Commission européenne

    La Commission européenne vient de publier le Rapport par pays de la Roumanie. Réalisé dans le cadre du système appelé le « Semestre européen », le document évalue principalement les progrès enregistrés par la Roumanie dans l’application des réformes structurelles, ainsi que dans la prévention et la correction des déséquilibres macroéconomiques.

    Le Rapport commence par souligner le fait qu’en l’absence des réformes structurelles et d’une consolidation du budget et des finances, l’économie roumaine risque de se voir confrontée à un « atterrissage forcé ». Car la croissance enregistrée actuellement est notamment basée sur la seule consommation intérieure, alors que « l’investissement public est en baisse pour la deuxième année consécutive », selon la Commission. Si la croissance économique a maintenu un rythme soutenu en 2017, la Commission table sur une décélération en 2018. Ainsi, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel s’est-elle accélérée en 2017, atteignant son pic de la période post crise, sur fond de consommation des ménages effrénée, stimulée par les hausses salariales enregistrées d’abord dans le secteur public et ensuite dans le privé, et par les baisses d’impôts.

    La Commission constate la trajectoire ascendante du déficit public, à cause notamment de la réduction des charges patronales et de l’augmentation des retraites et des salaires. Les taxes indirectes ont baissé en 2017, alors que le taux d’imposition des revenus a diminué au mois de janvier 2018. Les dépenses publiques, la masse salariale et les dépenses pour financer les retraites du régime public ont en revanche augmenté de manière significative en 2017, et l’on estime des tendances similaires en 2018. D’où le constat d’une augmentation conséquente des déficits budgétaires, autant du déficit nominal que du déficit structurel. Lors de la présentation du Rapport, Angela Cristea, la représentante de la Commission européenne à Bucarest, a souligné que « le déficit approche dangereusement le seuil des 3%, alors que le déficit structurel poursuit sa tendance à la hausse, dépassant allègrement son objectif de 1%. Déjà en 2016, on le retrouvait à 2,2%, en 2017 il s’est élevé à 3,3%, alors qu’en 2018 on risque de le voir dépasser la barre des 4%. C’est la raison pour laquelle la Roumanie se voit soumise à la procédure de déviation significative de l’objectif de correction de son déficit structurel. »

    Lors de l’événement organisé par la Commission à Bucarest, à l’occasion du lancement de ce rapport, le ministre roumain des Finances, Eugen Teodorovici, s’est exprimé sur le risque de voir la Roumanie dépasser le déficit de 3%, en affirmant que « Je suis bien obligé de regarder l’ensemble des chiffres. Déjà notre objectif assumé, celui de 2,97% pour 2018, était trop proche de la barre des 3%. Alors il s’agit d’une question de responsabilité et de bon sens que de faire attention à ce que les choses ne dérapent pas. Mais je suis intimement convaincu que, de ce point de vue, du moins pour ce qui est des objectifs assumés et des bases sur lesquelles le budget a été construit cette année, tout sera conforme aux prévisions. Et alors même si je suis persuadé que nous n’allons pas dépasser les 2,97% prévus de déficit, je prends mes responsabilités, en tant que ministre des Finances, et je ferai de mon mieux pour que les dépenses et le déficit baissent. C’est un souci de tous les jours de tout ministre des Finances et de tout gouvernement. »

    En outre, toujours en 2017, le taux d’occupation de la main d’œuvre a enregistré une hausse de 0,7%. Angela Cristea, la représentante de la Commission européenne en Roumanie, nous offre donc aussi de bonnes nouvelles, en affirmant que « nous avons ces bons chiffres du chômage qui enregistre une baisse record en Roumanie, et qui a atteint son plus bas niveau depuis 20 ans, bien en deçà de la moyenne européenne. Le corollaire de cette situation c’est que l’on voit apparaître un déficit de main d’œuvre, suite au vieillissement de la population et à un mix entre une mobilité interne réduite et une mobilité externe élevée. » Par ailleurs, la Roumanie a réalisé des progrès limités dans la mise en œuvre des recommandations adressées par la Commission, dans le précédent Rapport par pays. Il n’y a pas eu de progrès dans la mise en œuvre du cadre fiscal et budgétaire national, tandis que les progrès dans la consolidation de la conformité fiscale et dans l’amélioration de la collecte des impôts ont été très limités.

    Concernant la réforme du cadre fiscal, le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, précise que « j’avoue que notre politique à l’égard des modifications apportées au code fiscal et au code de procédure fiscale pourrait paraître un peu incohérente. On a, en effet, enregistré un certain nombre de modifications l’année précédente et, dans une moindre mesure, cette année. Il s’agit néanmoins de modifications qui ont pleinement leurs raisons d’être, qui ont été attendues et souhaitées par les acteurs économiques. Pour ma part, j’avais proposé d’attendre jusqu’à la fin du premier semestre, pour lancer une analyse du Code fiscal et de celui de procédure fiscale, d’abord au ministère des Finances et ensuite avec tous les acteurs concernés, pour jauger ensuite les articles un par un, et proposer des modifications ou des simplifications, là où ce serait justifié. L’idée est d’avoir un cadre fiscal aussi efficace que celui des autres Etats européens. Donc, je proposerai de lancer ce débat public à partir du mois de juillet pour que, vers la fin de l’année, l’on puisse mettre la dernière touche et présenter une version finale de ces codes. Je souhaiterais qu’au 1er janvier 2019 l’on puisse disposer d’un cadre fiscal que les gens comprennent, acceptent et savent appliquer, et donc de mettre un terme, disons, à cette incohérence. »

    Le Rapport par pays note encore le niveau élevé de la pauvreté et l’absence d’un dialogue social réel, soulignant les défis qui attendent le système de protection et d’inclusion sociale. L’inégalité des chances demeure un problème sérieux, notamment dans les zones rurales. Les écarts salariaux restent trop élevés et l’effet de redistribution du système fiscal, via les prestations sociales, est inférieur à la moyenne européenne. La Commission enregistre en revanche certains progrès dans le système des acquisitions publiques, dans la lutte contre le travail au noir ainsi que pour combattre le système des pots-de-vin dans le secteur des soins de santé. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • A la Une de la presse roumaine 23.03.2018

    A la Une de la presse roumaine 23.03.2018

    La presse roumaine consacre de longs articles à l’hiver qui s’est installé cette semaine en Roumanie. Elle parle aussi du classement mondial des villes selon leur niveau de la qualité de vie et de la place que Bucarest y occupe, mais aussi des richesses touristiques de la Roumanie. Une autre opportunité à exploiter en Roumanie : le coût horaire de la main d’œuvre le plus bas de l’UE.

  • A la recherche de la main d’oeuvre

    A la recherche de la main d’oeuvre

    Les vagues successives d’élargissement de l’UE vers l’Europe de l’Est ont ouvert le marché communautaire aux ressortissants des pays du centre et de l’Est du continent. En 2004, pas moins de 8 pays ex communistes étaient admis dans l’Union. En 2007 c’était le tour de la Roumanie et de la Bulgarie de rejoindre la famille européenne. S’y ajoute la Croatie, entrée dans l’UE en 2013.



    Partis à la recherche d’emplois mieux rémunérés et plus sûrs, des millions de Polonais, de Roumains, de Hongrois et de Bulgares travaillent et paient des impôts partout en Occident, depuis la Suède jusquau Portugal ou bien d’Autriche en Irlande. Cette migration a allégé le fardeau des pays d’origine respectifs, car ils n’ont plus à verser les allocations chômage aux nombreuses victimes de l’économie centralisée et mise en faillite par le capitalisme souvent sauvage et dépourvu de scrupules. Ceci étant, le marché de l’Emploi d’Europe centrale et de l’Est continue de s’améliorer, tandis que les taux de chômage sont au plus bas niveau jamais enregistré jusqu’ici, même s’ils restent supérieurs à la moyenne européenne, révèle l’étude réalisée par la société de conseil Coface.



    Les données macro économiques montrent que la hausse des salaires, ces dernières années et l’inflation à la baisse ont transformé la consommation des ménages en principal moteur de l’essor économique. Depuis 2010, les salaires bruts ont progressé de plus de 30 % en Roumanie et en Bulgarie et de plus de 20% en Hongrie et en Pologne, précise l’analyse mentionnée. Selon la même source, cela ne profite pas aux sociétés, confrontées à des employés toujours plus exigeants quand il s’agit de négocier leurs salaires et contraintes d’accepter des coûts plus élevés de la main d’œuvre.



    Le faible taux de natalité et la migration vers l’Europe occidentale ont également contribué au déficit de main d’œuvre et freiné le développement des affaires. Même les compagnies qui offrent des salaires plus conséquents sont en butte à des difficultés liées à l’embauche de personnel. A présent, les hausses salariales dépassent les bénéfices résultant de la productivité du travail, mais, au niveau régional, les coûts de la main d’œuvre continuent d’être trois fois moindres que ceux enregistrés en Occident.



    Ce décalage avantageux pour l’Europe centrale et orientale pour ce qui est des coûts unitaires de la main d’œuvre, corroboré avec la proximité géographique et culturelle par rapport à l’Occident, devrait amener des avantages commerciaux compétitifs. Ces avantages risquent pourtant d’être compromis, sur le moyen terme, si la migration des jeunes qualifiés se poursuit, mettent en garde les experts de la société de conseil Coface.



    Le déficit de main d’œuvre pourrait être atténué en encourageant les émigrés à regagner leurs pays d’origine, ce qui, pour l’heure, semble très peu probable. Voilà pourquoi Coface recommande aux gouvernements concernés d’attirer vers le marché de l’Emploi les minorités ethniques, les femmes et les seniors et de stimuler la formation professionnelle. (trad. : Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine 02.05.2017

    A la Une de la presse roumaine 02.05.2017

    Les vacances du premier mai sont déjà finies, une journée dont la symbolique, celle d’une fête du travail, tend à s’effacer complètement, en Roumanie. Mais qui veut encore travailler ?, s’interroge la presse roumaine alors que la crise de main d’œuvre devient pressante. Dans le même temps, certains petits entrepreneurs roumains pointent du doigt les bâtons que l’Etat leur met dans les roues au point de les faire quitter le pays. De l’aide à l’investissement, il y en a pourtant, mais ailleurs — dans les fontaines musicales, par exemple, constatent les journalistes bucarestois.





  • 18.04.2017

    18.04.2017

    Bucarest – En Roumanie, le taux d’occupation de la population en âge de travailler a augmenté l’année dernière de 0,2% par rapport à l’année précédente pour se chiffrer à 61,6%, alors que le nombre des personnes capables de travailler s’est chiffré à près de 9 millions, selon les chiffres rendus publics aujourd’hui par l’Institut national des statistiques. Sur ce, environ 8 millions et demi de personnes avaient un emploi et seuls 530 mille étaient au chômage. Le taux de chômage s’est chiffré d’ailleurs à 5,9% en baisse par rapport à l’année précédente lorsqu’il s’est chiffré à 6,8%. Le taux de chômage le plus élevé est celui des jeunes âgés de 15 à 24 ans. Dans le cas des personnes ayant terminé un parcours universitaire, le taux de chômage a été de 3,1% seulement.

    Exercice – Un exercice d’alerte et d’alarme doit se dérouler cette semaine, de mardi à vendredi, en Roumanie. Toutes les sirènes d’alarme existantes sur le territoire roumain seront testées à cette occasion, de manière alternative et aléatoire, entre 10h et 15h. Le signal d’alarme comportera cinq séquences d’une durée de 16 secondes chacune. Cet exercice, le plus important de ce genre organisé ces dernières années, vise à déterminer si le son de ces appels est entendu par toute la population des zones testées, a affirmé le secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, Raed Arafat, spécialiste des situations d’urgence. 400 sirènes d’alarme sont prêtes à être utilisées à Bucarest et 7000 autres sur l’ensemble du territoire du pays et notamment dans les régions où l’on procède à des activités à risque technologique ou nucléaire.

    Ghita – Le ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader a affirmé aujourd’hui que la procédure d’extradition de l’ex-député roumain Sebastian Ghita est prête à être déclenchée, mais que les autorités attendent les décisions des Cours de Justice. Le responsable a également affirmé qu’il ne croyait pas que Sebastian Ghita allait être jugé en Serbie avant son extradition en Roumanie. M Ghita a été interpellé par la police vendredi à Belgrade, quatre mois après sa disparition de Roumanie. Au moment de son interpellation, il a présenté des faux papiers d’identité qui portaient les enseignes d’un Etat de l’UE. Sebastian Ghita est disparu le 21 décembre 2016 et il a été initialement poursuivi au niveau national après avoir enfreint les termes de son contrôle judiciaire. Le 10 janvier, le Haute Cour de Justice et de Cassation a émis un mandat européen d’arrêt au nom de Sebastian Ghita, l’homme d’affaires étant également recherche par Interpol. Sebastian Ghita a été déféré à la justice dans le cadre de deux dossiers de corruption et il fait l’objet de deux autres dossiers pénaux.

    Londres – 61% des travailleurs roumains et bulgares qui se trouvent au Royaume Uni effectuent plus de 40 heures par semaine, alors que le taux des Britanniques qui font de tels programmes est de 32%, fait savoir l’Office national des statistiques cité par la BBC. Les migrants de l’UE sont probablement surqualifiés pour les emplois qu’ils ont et cherchent à travailler davantage que la moyenne, selon le même rapport. Conformément à celui-ci, un salarié sur sept des secteurs du commerce en détail, de l’hôtellerie et de la restauration est un migrant et sur ce, 64% proviennent de l’espace communautaire. Le gouvernement de Londres envisage de changer la manière dont est gérée la migration après le Brexit, mais les autorités s’engagent à attirer dans le Royaume-Uni les meilleurs et les plus brillants des migrants.

    Météo – Temps frisquet pour cette période de l’année. Le ciel est plutôt couvert et il pleut sur le sud-est et le sud, ainsi que sur l’ouest et le sud-ouest. Les températures vont de 7 à 154 degrés, avec 10 degrés en ce moment à Bucarest.

  • A la Une de la presse roumaine 16.01.2017

    A la Une de la presse roumaine 16.01.2017

    La presse centrale roumaine se montre réservée à l’égard de l’optimisme économique affiché par le gouvernement roumain, qui doit trouver les ressources financières pour satisfaire aux promesses électorales. Elle pointe du doigt la hausse de la taxation des grands salaires du secteur privé et le renforcement d’un secteur public « peu réformé ». Suite à la hausse des salaires dans le secteur public, les jeunes pourraient donc s’orienter davantage vers ce domaine alors que le pays est en fort manque de main d’œuvre qualifiés, un des plus grands déficits à l’échelle mondiale.





  • A la Une de la presse roumaine 04.04.2016

    A la Une de la presse roumaine 04.04.2016

    Larmée roumaine entame un processus de modernisation profonde de ses dotations, en attendant quun contingent multinational de lOTAN soit bientôt stationné en Roumanie. Toutefois, la presse roumaine sinterroge sur létat des relations entre Bucarest et Washington, faisant état dune certaine froideur entre les présidents américain, Barack Obama, et roumain, Klaus Iohannis. En outre, les journalistes bucarestois commentent le classement européen du coût de la main dœuvre, dont les dernières places sont occupées par la Roumanie et la Bulgarie, ou encore la campagne “De lespoir en cadeau”, démarrée par un prêtre généreux et enthousiaste de la ville de Iaşi (est).


  • Main d’oeuvre roumaine – le dilemme du partir et du rester…

    Main d’oeuvre roumaine – le dilemme du partir et du rester…

    450.000 personnes sont sans emploi actuellement en Roumanie. Quelles chances ont-elles d’en trouver un dans ce pays et dans quels domaines notamment ? Ligia a obtenu l’interview exclusive de Florin Godean, chef pour la Roumanie d’un groupe français actif dans le domaine du recrutement et des ressources humaines.


  • A la Une de la presse roumaine 24.08.2015

    A la Une de la presse roumaine 24.08.2015

    Le sort difficile des enfants roumains laissés sur place par leurs parents partis travailler à létranger occupe principalement les journaux nationaux roumains du jour, dautant plus que les chiffres de la délinquance parmi les mineurs augmentent de manière inquiétante. Les journalistes constatent également une hausse inquiétante du nombre de délits doutrage commis contre les policiers roumains. Aucun délit pourtant, juste de la beauté dans deux rues roumaines à escaliers peints, les plus intéressantes du monde…


  • A la Une de la presse roumaine 28.07.2015

    A la Une de la presse roumaine 28.07.2015

    Puisque lété est un moment de transition entre les saisons productives de lannée, donc une étape des bilans aussi, la presse bucarestoise met sous la loupe la pléthore de stratégies déficitaires ayant empêché lessor de plusieurs secteurs économiques-clé, tels lénergie, les transports ou lagriculture. Dans le même temps, les journalistes roumains tirent un signal dalarme face au ralentissement des investissements dans le pays, tout en analysant la migration de la main dœuvre depuis les départements pauvres vers les plus riches et en constatant lappétit des Roumains pour la religion.


  • Le portait des jeunes diplômés roumains à la recherche d’un emploi…

    Le portait des jeunes diplômés roumains à la recherche d’un emploi…

    De nombreuses entreprises françaises
    choisissent la Roumanie pour y dérouler leurs affaires. Et ce, principalement
    en raison de la qualité de la main d’œuvre.


    Olivier Sabin est patron d’une société de comptabilité
    française qui a choisi d’ouvrir un bureau à Bucarest pour gérer les affaires de
    Paris. Il nous explique les raisons de son choix et nous fait part de ses
    impressions de son équipe, formée de 5 jeunes Roumaines diplômées en
    comptabilité.

    Voici donc le portait des jeunes roumains qui viennent de terminer
    leurs études et sont à la recherche d’un emploi, selon Olivier Sabin chef de la
    compagnie ADB Consulting.