Tag: monastère

  • Les couleurs de Tismana

    Les couleurs de Tismana

    Nous poursuivons notre voyage radiophonique à travers la contrée natale du célèbre sculpteur roumain Constantin Brâncuşi. Aujourdhui, nous allons faire halte à Tismana, un endroit chargé de spiritualité. Le principal point dattraction reste sans doute le monastère du même nom. Situé au cœur dune vaste forêt et érigé au 14e siècle, il doit sa renommée aux objets de culte quil abrite et à sa peinture sur fond rouge oriental. Une fois à Tismana, vous pourrez également vous régaler de la bonne cuisine du terroir, dont les produits phare sont ceux à base de truite de montagne.



    Le monastère de Tismana a été dressé en une seule année et tire son nom des ifs qui recouvraient jadis toute la région. La construction de ce lieu de culte, comme de tant dautres dailleurs, nous la devons au moine Nicodim, canonisé pour ses mérites. Les techniques de construction utilisées étaient novatrices pour ces temps-là. En plus, la chromatique de léglise du monastère est dominée par le « rouge de Tismana », dont le secret de fabrication na jamais été dévoilé. Dans lenceinte du monastère, entouré de hautes murailles, on retrouve les cellules des nonnes et un petit musée.



    Le monastère mis à part, la contrée se remarque par son histoire et son folklore, ainsi que par la richesse de ses coutumes et traditions, précise Ovidiu Popescu, secrétaire général de lAssociation pour la promotion et le développement du tourisme « Dans la contrée natale de Brâncuşi » : « Une de nos localités a été primée, en 2016, au concours Eden des destinations européennes dexcellence, dans la section tourisme et gastronomie. Nous nous enorgueillissons aussi de nos tapis traditionnels et de certains autres objets dartisanat. Je ne saurais oublier de mentionner la proximité du Parc national Retezat et le fait quune bonne partie du Parc national Domogled Valea Cernei sétend sur notre contrée, ce qui explique labondance du gibier.



    Nous accueillons aussi de nombreux festivals, dont celui de la musique, de la danse et des costumes traditionnels spécifiques de la région de Gorj. Cet événement date de 1966 et, à quelques exceptions près, il sest tenu chaque année. Un autre festival représentatif de notre contrée est celui de la truite, un poisson qui vit dans les rivières de nos montagnes et dont lélevage est très répandu dans la zone. Chaque automne, nous organisons le festival du châtaigner et celui des aspics. Lunicité de ce dernier réside dans la combinaison gastronomique entre aspics et « sarmale », choux farcis traditionnels. »



    Toujours à Tismana, le visiteur peut se rendre dans un musée unique en Europe. Baptisé le musée du Trésor, il se trouve dans une grotte, près du monastère. Cest là quavaient été cachées près de deux cents tonnes dor du trésor national, par crainte quelles ne tombent entre les mains des Soviétiques. Cette grotte a temporairement abrité trois autres tonnes dor appartenant à la Pologne et qui transitaient par la Roumanie. Des documents puisés dans les archives de la Banque nationale témoignent des moments les plus importants de la période 1944-1947. De nombreux colloques et symposiums y sont organisés au sujet du rôle de largent et de la Banque centrale de Roumanie.



    Deux ou trois jours par mois, Ioan Lesenciuc, employé de la Banque centrale de Roumanie, fait office de guide pour les visiteurs du musée : « Plusieurs représentants de marque de la Banque centrale, du ministère des Finances et du gouvernement se sont occupés du transport, de la gestion et de la garde du trésor caché dans cette grotte. Pour des raisons de surveillance, on la isolé en érigeant un mur en béton très épais ».



    Les travaux daménagement de ce musée ont démarré en 2013, précise notre interlocuteur, avant de reprendre ses explications sur le trésor de la Roumanie : « En ces temps-là, il y avait deux types de lingots: conformes aux normes internationales, pesant 12 kg chacun, et respectivement aux normes nationales, dun poids de 6,65 kg. Dans les années 1944-1947, on y a caché 191 tonnes dor pur. Hormis cette quantité, la Roumanie détenait aussi 40,7 tonnes dor, conservées dans les banques du Royaume-Uni. A cela sajoutaient près de 2,7 tonnes dor du trésor polonais, confiées temporairement au gouvernement roumain en 1939, et qui devaient être acheminées vers la Grèce. La Banque nationale de Roumanie a accepté quune petite partie du trésor polonais soit abritée à Tismana. »



    Selon Ovidiu Popescu, secrétaire général de lAssociation pour la promotion et le développement du tourisme, pour bon nombre de visiteurs, Tismana est une des étapes dun itinéraire plus long : « Cette grotte, près du monastère de Tismana, est un véritable témoignage dun pan de notre histoire. La région dans son ensemble est très fréquentée par les touristes de passage, en route vers les localités de Peştişani et de Hobiţa, celle où a vu le jour le célèbre sculpteur roumain Constantin Brâncuşi. Ce trajet touristique part de Târgu Jiu, passe par Hobiţa, où se trouve la maison – musée de Brâncuşi, puis par Tismana, Baia de Aramă et aboutit à Herculane les Bains. Où que lon aille, le paysage est magnifique. »



    Ici prend fin notre périple à travers une contrée idéale pour la détente, mais où vous aurez également la chance de prendre part à différents événements tout au long de lannée. Histoire de découvrir lunivers de lart traditionnel ou moderne et une partie de lhistoire récente de la Roumanie. (trad. : Mariana Tudose)

  • Attractions touristiques dans le comté de Neamţ

    Attractions touristiques dans le comté de Neamţ

    Notre destination est aujourd’hui le comté de Neamţ, situé en Moldavie, dans l’est du pays. Bien que ne figurant pas parmi les zones touristiques les plus connues de Roumanie, comme la Transylvanie, la côte de la mer Noire ou, plus récemment, la ville de Bucarest, la contrée de Neamţ compte toutefois de nombreuses attractions pour des vacances réussies : merveilles de la nature, sites historiques, monastères, traditions anciennes et une cuisine moldave à laquelle nul ne peut résister.

    Chef-lieu du département, la ville de Piatra Neamţ recèle une partie de ces attractions. Au centre-ville se trouve l’ensemble de la Cour princière, remontant à l’époque d’Etienne le Grand, prince régnant de Moldavie durant la seconde moitié du 15e siècle, dont seuls les murs d’enceinte et les caves subsistent. Tout près se trouve l’église princière St. Jean, construite en pierre en 1497 – 1498. Parmi les nombreux musées de la ville, il y en a un qu’il ne faut surtout pas rater: le Musée d’art énéolithique Cucuteni. Ouvert en 2005 dans le centre historique de la ville, il est abrité par le bâtiment d’une ancienne banque. Y sont exposés des récipients en céramique peinte, aux formes élégantes et aux décorations spécifiques d’une civilisation qui s’est développée entre 4600 et 2750 av. J.-Ch. en Moldavie, dans le sud-est de la Transylvanie, sur le territoire de l’actuelle République de Moldova et de l’Ukraine. Le nom de cette civilisation est lié aux découvertes archéologiques faites entre 1884 et 1893 à Cucuteni, tout près de Iaşi.

    Notre guide à travers le comté de Neamţ est le journaliste Traian Bădulescu : « Le département de Neamţ compte parmi les régions à grand potentiel touristique de Roumanie. Le tourisme rural y est assez bien développé. Des centaines de pensions rurales y attendent les touristes, ainsi que plusieurs grands 3 ou 4 étoiles récemment rénovés. « Hanul Ancuţei » est une fameuse auberge très recherchée par les touristes roumains et étrangers de passage dans la région. Le lac de Bicaz et le Massif de Ceahlău sont nos plus beaux sites de randonnée. »

    Depuis la ville de Piatra Neamţ on accède très facilement au barrage de Bicaz et au Parc national « Les Gorges de Bicaz ». Depuis Bicaz ont peut arriver au Massif de Ceahlău et à son Parc national. Une autre route menant au Massif de Ceahlău passe par les villes de Roman et de Târgu Neamţ. A Roman se trouve la maison-musée d’un des plus grands musiciens que la Roumanie a donnés au monde : le chef d’orchestre Sergiu Celibidache. Et puis, entre Roman et Târgu Neamţ se trouve la célèbre auberge que notre interlocuteur a mentionnée tout à l’heure : « Hanul Ancuţei », construite à la fin du 18e siècle et où faisaient halte, à l’époque, les marchands qui traversaient cette zone de la Moldavie. Un des écrivains roumains les plus prolifiques, Mihail Sadoveanu, a écrit 9 récits réunis dans un volume sous le titre «Hanul Ancuţei», publié en 1928.

    Après avoir quitté « Hanul Ancuţei », nous arrivons à Târgu Neamţ, avec sa citadelle médiévale. A proximité de la ville se trouve la maison-musée d’un autre grand narrateur roumain : Ion Creangă, qui a passé son enfance à Humuleşti, petit village devenu de nos jours un quartier de la ville. En prenant la route des montagnes, on arrive au Parc naturel de Vânători Neamţ et à la Réserve de bisons de Dragoş Vodă. C’est toujours à Vânători Neamţ, à une quinzaine de km de Târgu Neamţ, que se trouve le plus important ensemble monastique de l’histoire de la Moldavie : le monastère de Neamţ, dont l’existence est liée aux noms de plusieurs princes régnants : Petru Ier Muşat, Alexandre le Bon et Etienne le Grand.

    Père Andrei nous explique pourquoi ce monastère est important et vaut la peine d’être visité : « Tout d’abord parce que le monastère de Neamţ est un symbole de la vie monastique et de la culture roumaines. En outre, c’est un très beau monument du Moyen-Age fondé par des voïvodes de la dynastie moldave des Muşat. Etant situé tout près de la Citadelle de Neamţ, il a joué un rôle stratégique durant cette époque. Il a reçu d’importantes donations de la part des voïvodes de la lignée des Muşat, ce qui a permis son embellissement. Le premier métropolite de Moldavie et supérieur du monastère de Neamţ a été Iosif Ier Muşat, qui appartenait à la dynastie. »

    Mentionnons également qu’une école de calligraphes et miniaturistes y fonctionnait au 14e siècle et qu’une typographie y a été créée en 1800.

    Depuis le monastère de Neamţ, après avoir parcouru une cinquantaine de km à travers une zone couverte de forêts épaisses, on arrive à Durău, station calme et confortable, qui dispose également d’une piste de ski. En été, la station est le point de départ de nombreux itinéraires de randonnée en montagne, entre autres vers le sommet Toaca du Massif de Ceahlău. Ceux qui en entreprennent l’ascension le 6 août, jour de la Transfiguration dans le calendrier orthodoxe, ont l’occasion d’assister, très tôt le matin, à plus de 1900 mètres d’altitude, à un phénomène mystérieux : après le lever du soleil, le sommet Toaca jette une ombre en forme de pyramide enveloppée dans une aura multicolore, ce qui alimente les légendes liées à cette montagne sacrée pour les Daces, nos ancêtres. Ceux-ci pensaient que les dieux habitaient ces montagnes et ils grimpaient jusqu’à leur sommet pour se trouver plus près du ciel quand ils priaient. (Trad. : Dominique)

  • Châteaux inconnus de Roumanie

    Châteaux inconnus de Roumanie

    Il existe en Roumanie une multitude d’anciennes résidences extra-urbaines des élites locales, près d’un millier, érigées entre le XVIe siècle et la première moitié du XXe. Certaines ont été restaurées, d’autres sont dégradées et une troisième partie font l’objet de procès entre leurs héritiers. Il y a des châteaux dans les villes aussi, où ils abritent des musées ou accueillent des événements culturels.



    Irina Leca, historienne de l’art, membre fondatrice et vice-présidente de l’Association ARCHÉ, fait partie de l’équipe d’une vaste plate-forme de recherche, monumenteuitate.org, qui vise aussi à mieux faire connaître les plus belles résidences nobiliaires extra-urbaines du pays.



    Nous avons demandé à Irina Leca de nous proposer un top 3 des châteaux de Roumanie, en excluant pourtant les plus connus, à savoir: Bran, Peleş, Pelişor et le Château des Corvin : « C’est un véritable défi. J’essaierai de proposer des monuments représentatifs pour les grandes régions historiques. Dans le sud du pays, à une soixantaine de km de la capitale, il y a le Palais de Floreşti, situé à proximité de Ploieşti. Il a été construit par Grégoire Cantacuzène, surnommé « le Nabab », d’après les plans d’Ion Berindei. C’est un beau monument d’architecture datant du début du XXe siècle. Malgré son état de dégradation, c’est un site très pittoresque. Ses propriétaires actuels tâchent de lui insuffler une nouvelle vie en y organisant de nombreux événements culturels, le plus important étant le concours hippique Karpatia Horse Show, qui se tient en septembre. »



    Irina Leca nous dirige ensuite vers l’ancienne principauté roumaine de Moldavie, dans l’est du pays, pour nous présenter le château du prince régnant Alexandru Ioan Cuza de Ruginoasa : « C’est un très bel exemple d’architecture néogothique, situé dans un splendide parc forestier. Récemment rénové, ce château abrite le Musée Cuza. Les visiteurs peuvent y apprendre davantage sur le prince élu simultanément en Moldavie et en Valachie, pour réaliser l’union des deux principautés roumaines, et sur son épouse, Elena Cuza. En faisant un petit saut en Transylvanie, nous nous arrêtons à une trentaine de km de Sighişoara, où se trouve le château de Criş. Son histoire commence au XVe siècle, selon les archéologues. C’est un magnifique monument d’architecture de la Renaissance et un des plus authentiques pittoresques à retrouver sur le territoire de la Transylvanie. Bien que peu connu du public, il est ouvert aux touristes depuis longtemps et il est en train d’être restauré. Il est géré par une fondation qui offre des tours guidés, pour faire découvrir aux touristes non seulement l’histoire du château, mais aussi le village saxon où il se trouve. Il avait appartenu à une famille nobiliaire magyare, bien que niché dans une zone essentiellement saxonne. Ensuite, dans le nord-ouest de la Roumanie, se trouve le château Károlyi de Carei, une sorte de « Peleş de la Transylvanie ». Récemment restauré grâce à des fonds européens et rouvert aux touristes en 2013, il a été transformé en musée. Il présente non seulement l’histoire de la région et de la famille Károlyi, mais aussi une vue d’ensemble des somptueuses résidences nobiliaires extra-urbaines des élites de l’Empire austro-hongrois. »



    Irina Leca, historienne de l’art, membre fondatrice et vice-présidente de l’Association ARCHÉ, dit que la Roumanie peut entrer en compétition avec le marché extérieur avec une offre touristique pour visiter les châteaux. Il y a quelques dizaines de châteaux représentatifs : « La liste est assez grande, et un circuit de ces châteaux, qui sont même des monuments historiques, serait tout à fait faisable et très attractif pour le public étranger. Ce qui est aussi très intéressant, c’est que à l’instar des Français qui ont la Vallée de la Loire, nous avons aussi deux cours d’eau avec une multitude de châteaux sur leurs rives. Sur la vallée de la rivière Mureş, de Topliţa jusqu’à la sortie du pays, il existe des dizaines de châteaux ; certains peuvent être visités et sont très beaux, d’autres sont dans un état moins bon. Si on traverse les Carpates, il y a la Vallée de la rivière Trotuş. A Dărmăneşti, Dofteana, Comăneşti, il y a d’anciennes résidences nobiliaires particulièrement pleines de charme et très intéressantes. »



    Sebastian Marcoci est l’administrateur du château Sturdza de Miclăuşeni, un bijou d’architecture dans l’est de la Roumanie, vieux de 600 ans et avec une riche histoire : « Il s’agit de la famille princière Sturdza, une famille très riche de Moldavie. Là, vous avez une belle histoire. George Sturdza et Maria Ghica construisent un château sur la structure de l’ancien manoir, en style néogothique. C’est quelque chose de spécial pour notre région. La construction a duré environ 24 ans. A l’intérieur, il est peint en style Art nouveau. Maria Ghica est née à Istanbul. C’est là qu’elle apprend à peindre des miniatures. C’est toujours là qu’elle a appris l’anglais et s’est mariée avec George Sturdza. C’était en 1869. Après la célébration de leur mariage, les deux font un voyage en Occident, en Allemagne, en France et en Autriche. A leur retour, ils décident de transformer leur manoir en le château de Miclăuşeni. »



    Le domaine de la famille Sturdza a trois composantes essentielles : un parc forestier de 30 ha, le monastère et le château — soit les composantes spirituelle, culturelle et naturelle : « Le château peut être visité chaque fin de semaine, de 12h00 à 18h00. Des événements sont prévus tout au long de l’année, mais chaque année, début septembre, nous organisons un événement qui nous tient à cœur. C’est un festival qui s’appelle « Voyage dans les années 1900 ». Nous revenons dans le temps et créons une atmosphère d’époque au château et autour de lui. D’habitude, cela a lieu le premier ou le deuxième week-end de septembre. L’idée a appartenu aux touristes qui ont exprimé leur souhait de se costumer comme autrefois et de revivre la période des années 1900. Nous avons pensé à cette possibilité et avons proposé des costumes à louer ; en plus, les plats préparés à cette occasion respectent la gastronomie des années 1900. Il y a des véhicules d’époque, et des voitures tirées par les chevaux sont disponibles pour la promenade. Et nous organisons beaucoup d’ateliers thématiques. Il y a des spectacles avec des mélodies anciennes ou des chansons de l’entre-deux-guerres. »



    La Roumanie accueille aussi une Foire internationale des châteaux, qui arrive à sa 3e édition en 2017. Elle aura lieu les 27 et 28 mai, au Château des Corvin de Hunedoara. (trad. : Dominique, Ligia Mihaiescu)

  • Sucevița

    Sucevița

    La Roumanie dispose de très belles montages ainsi que de magnifiques villages montagnards dont certains, on vous les fait découvrir dans nos émissions. Cette fois-cii, on vous propose de partir ensemble à la découverte du village de Sucevita à mi chemin entre les villes de Radauti et de Campulung Moldovenesc. Localité séculaire aux pieds du Mont Obcinele Mari, à la frontière occidentale de la dépression de Radauti, le village doit sa renommé au monastère homonyme fondé par la famille des boyards Movilescu.

    D’ailleurs, c’est toujours à cette famille que la région doit sa première attestation documentaire le 6 août 1582. Nous voilà donc arrivés au cœur d’un paysage magnifique, dominé par les Monts de Obcina Mare, hauts d’un millier de mètre d’altitude seulement et recouverts d’un habit vert de conifères.

    Si notre présentation ne suffit pas pour vous déterminer à inscrire Sucevita sur la liste de vos destinations de vacances, le maire de la commune nous donnes davantage d’arguments. Dorin Pânzar: «Au coeur d’une nature d’une rare beauté, Sucevita propose aux touristes un tas de loisirs tels un centre SPA, un autre d’équitation, des terrains de tennis, une salle de bowling. Et puis, on organise plein de circuits avec Sucevita pour point de départ. Une fois sur place, vous pourriez visiter aussi les monastères de Putna, Voronet, Gura Humorului et bien sûr le monastère de Sucevita inscrit dans le patrimoine de l’UNESCO. L’offre d’hébergement est des plus variée allant des chambres d’hôte jusqu’à nos hôtels 4 étoiles. Et puis, n’oublions pas de mentionner la cuisine du terroir, véritable coup de cœur de la région».

    Parmi les incontournables de la zone, rappelons l’Atelier de poterie de Colibaba, le Zoo de Radauti, les haras de Mitoc, le lac de retenue de Solca, le Musée d’art médiéval de Bogdana ou encore celui ethnographique de Marginea où se trouve aussi un célèbre centre de poterie.

    Autant d’atouts qui ont élevé Sucevita au rang de station touristique d’intérêt national. Un titre censé renforcer le potentiel touristique de la commune qui se verra dotée bientôt d’une patinoire et d’une piste de ski.

    Dorin Pânzar: «C’est un véritable bonheur d’autant plus que ces dotations permettront à Sucevita de rejoindre l’élite des stations du département, à savoir Gura Humorului, Câmpulung Moldovenesc et Vatra Dornei. »

    La meilleure période pour visiter la région est à l’occasion des festivals qui s’y déroulent. A vous de choisir entre «Les jours de la culture à Sucevita», «Le Festival des fruits rouges», «Le Bal des fermiers», «Le bal des pensions de famille» ou encore «Le Festival des traditions d’hiver». Il y en a en toute saison et pour tous les goûts. Le principal est de réserver vos billets d’avion et de venir. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Buzau, gemmes touristiques inconnues

    Buzau, gemmes touristiques inconnues

    Le Buzau touristique, le Buzau nature, le Buzau culture, il vous faudrait au moins quelques semaines pour découvrir les incontournables de ce département du sud-est de la Roumanie. Une fois sur place, les vacanciers seront bien servis, ayant à choisir entre visites des monastères et des ermitages rupestres, réserves naturelles ou encore monuments de la nature.



    Cristina Partal, présidente de la filiale locale de l’Association nationale pour le Tourisme rural, écologique et culturel (ANTREC) passe en revue les principales attractions locales: « Parmi les coups de cœur de la région, je mentionnerais le Géoparc de Buzau qui regroupe au total 18 communes de charme. A ce jour, on compte plus de 60 géoparcs mondiaux et les touristes familiarisés déjà à ce concept seront certainement heureux d’en découvrir un à Buzau aussi. C’est un territoire regroupant plusieurs objectifs touristiques d’importance internationale tels les Volcans de boue de Scortoasa et de Berca, le Musée de l’ambre de Colti, les ermitages rupestres de Alunis, Bozioru et de la Vallée de Slanic. Une fois dans les parages, les enfants auront la chance d’apprendre que 30 millions d’années d’histoire de la Terre ont été écrits dans un rayon de 30 km dans la Vallée de Slanic. E puis, la liste des attractions se complète par le Plateau de Meledic, le Feu vivant de Lopatari, le Mont de sel ou encore la réserve naturelle de Mânzalesti ».



    Bien que très petit, le Musée de l’Ambre de Colti propose aux visiteurs une collection de 300 exposés en différentes nuances, allant du jaune le plus translucide jusqu’au noir le plus opaque. Le musée s’enorgueillit de renfermer la deuxième pièce d’ambre la plus grande du monde qui pèse à peu près deux kilos. Elle a un kilo et demie de moins que la plus grande qui se trouve également dans la région, au Musée départemental de Buzau.



    Après cette pause culture, on vous propose une pause détente dans la station balnéaire de Sarata Monteoru: « Attestée pour la première fois en 1895, par des documents portant la signature de Grigore Constantin Monteoru, un industriel roumain d’origine grecque, la station ressemblait à l’époque aux déjà célèbres stations thermales de Karlovy Vary ou de Baden Baden. Fameuse pour ses eaux aux propriétés curatives, Sarata Monteoru était connue aussi sous le nom de la « Station de la canne » puisqu’en y arrivant, on marchait à l’aide d’une canne dont on ne se servait plus vers la fin. A l’heure où l’on parle, le nombre de touristes est à la hausse, tout comme celui des piscines à l’eau salée. Ce sont des eaux d’une qualité extraordinaire que l’on recommande chaleureusement aux touristes ».



    A longer la rivière de Buzau, les touristes se retrouveront au bout de quelques kilomètres dans la localité de Berca, point de départ pour la route les menant aux Volcans de boue. 12 kilomètres plus loin, nous voilà en train d’admirer le site de Pâclele Mici, l’une des réserves géologiques les plus intéressantes de Roumanie. Un paysage bizarre, presque lunaire, créé par une multitude de volcans de petite taille émettant du gaz avec une force qui entraîne continuellement à la surface de la boue, de l’eau, du pétrole ou du calcaire. Des coulées qui n’arrêtent pas de modeler le relief et de tuer toute plante sur une superficie de 25 hectares.



    Un site qui s’apprête à une multitude de programmes éducatifs destinés aux petits, affirme Cristina Partal: « Une fois à Buzau, les gamins auront aussi bien la chance d’apprendre davantage sur l’évolution de notre planète que de toucher par exemple, des cendres volcaniques ou encore des couches de calcaire formées de coquillages préhistoriques dans la région de Dealu Mare. Vous imaginez la joie des enfants de toucher un coquillage datant d’avant les dinosaures? En plus, les volcans offrent à eux-mêmes tout un spectacle d’autant plus fascinant qu’il se nourrit d’un tas de légendes peuplées de dragons habitant les tréfonds de la Terre que des braves chevaliers de la contrée essaient de tuer ».



    A Naeni, la sculpture en pierre fait tradition. Sise près d’une mine de calcaire, la localité doit sa célébrité aux ateliers consacrés aux touristes qui souhaitent maîtriser l’art de tailler la pierre. Elena Stanciu, guide de tourisme de la Municipalité locale nous en fournit des détails: « Localité de date récente, Naeni est peut-être la moins connue de notre région. Son existence est due à la pierre ce qui fait que l’art de la sculpter se préserve intacte dans cette commune proche d’une mine de calcaire. Transmis d’une génération à l’autre depuis la nuit des temps, le métier de tailleur est devenu un véritable art, comme le prouve un ensemble de sculptures en calcaire que des enfants de Naeni, Slobozia et Chisinau réunis en colonie de vacances ont appris à retoucher. L’ensemble se trouve dans un endroit panoramique avec au nord les crêtes des Carpates et au sud, la plaine du Baragan. Une fois dans notre région, on ne saurait rater une visite à l’église en pierre de Naeni. Cet édifice fait figure à part en Europe, puisqu’il est construit entièrement en calcaire et entouré d’une grosse muraille à l’exemple des anciennes cités fortifiées. On l’appelle tout simplement l’Eglise d’une seule pierre car tout le calcaire utilisé pour sa construction provient de la même exploitation se trouvant à une centaine de km plus loin. L’édifice est entièrement bâti en calcaire: à l’intérieur, comme à l’extérieur, les décorations, l’iconostase, bref tout ».



    Sis à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Buzau, le monastère de Ciolanu doit absolument figurer parmi les incontournables d’un séjour dans les parages. Attesté pour la première fois dans les documents du XVIème siècle, l’édifice renferme un musée avec des icônes vieilles de plus de 200 ans, des objets de culte et des habits religieux. Le père supérieur Filaret Urse témoigne: « Le monastère a la particularité d’avoir fonctionné sans cesse depuis son ouverture et jusqu’à présent. Dans son enceinte il y a deux églises dont une princière qui, en raison des travaux de rénovation, ne préserve plus sa configuration originale. Quant à l’autre, plus grande, il s’agit d’un diocèse bâti entre 1825 et 1828 et dont la réalisation des fresques extérieures a duré deux ans ».



    Chers amis, nous espérons que par tout ce que l’on vous a raconté aujourd’hui, nous sommes arrivés à vous persuader de la valeur touristique de la région de Buzau. L’offre d’hébergements est variée, les prix attrayants, le printemps en route, du coup, vous avez toutes les raisons d’inscrire Buzau sur la liste des destinations de vos prochaines vacances. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Le monastère de Curtea de Arges

    Le monastère de Curtea de Arges

    Capitale de la principauté de Valachie et importante résidence des voïévodes aux 14e et 15e siècles, Curtea de Arges se fait remarquer par des lieux de culte dignes de l’importance historique de cette ville. Hormis l’église princière Saint Nicholas, bâtie au 14e siècle par le voïévode valaque Basarab Ier, on y trouve aussi le monastère Argesului, actuelle nécropole de la famille royale de Roumanie. La renommée du monastère est liée aussi à la fameuse légende du maître bâtisseur Manole, celui qui a emmuré son épouse Ana pour édifier l’église.

    Adriana Stroe, chercheuse à l’Institut national du Patrimoine évoque les débuts du Monastère de Curtea de Arges. « Le monastère Argesului a été fondé par Neagoe Basarab, prince de Valachie entre 1512 et 1521. A l’époque, tout comme de nos jours, la construction d’un lieu de culte n’était pas seulement un acte d’expression de la foi. C’était aussi un moyen par lequel le fondateur affirmait sa position dans la société de l’époque. Ce n’est pas par hasard que ce monastère a été bâti à Curtea de Arges. Sur le lieu où celui-ci a été érigé se trouvaient les ruines de l’ancienne église métropolitaine de Valachie. Le siège de la métropolie fut ensuite déplacé à Târgoviste, ville qui est devenue la capitale valaque après Curtea de Arges. On ne connait pas la date de début des travaux de construction, mais nous savons que l’église a été inaugurée avec beaucoup de faste il y a près de 500 ans, le 15 août 1517, à l’occasion de la fête de l’Assomption. Et pourtant, à l’époque, ni l’église ni les bâtiments annexes du monastère n’étaient prêts. Par exemple, l’église intérieure, œuvre de Dobromir de Târgoviste, a été terminée en décembre 1526, sous le prince régnant Radu de la Afumati, gendre de Neagoe Basarab. »

    A travers les années, l’église et le monastère de Curtea de Arges ont souffert à cause soit des calamités naturelles, soit des guerres et des incendies. Vers le milieu du 16e siècle, le voïévode Matei Basarab a entrepris plusieurs travaux de réparation, alors qu’un autre prince, Serban Cantacuzino, a consolidé les murs du monastère vers la fin du même siècle. Dans les années 1830, une école a été fondée à l’intérieur du monastère et c’est également à Curtea de Arges que s’est formé un groupe de peintres d’églises. En 1863, les travaux de réparation furent relancés. Détails avec Adriana Stroe : « L’architecte Burelli a conçu un ample projet de réparations, les travaux ayant été confiés à un entrepreneur appelé Montoreanu. En 1867 un immense incendie a détruit les salles du siège de l’éparchie et la bibliothèque qui contenait un grand nombre de manuscrits et de livres. L’incendie a également détruit le clocher. Un autre incendie a touché l’intérieur de l’église. En 1874, le ministre des Cultes de l’époque, Titu Maiorescu, a résilié le contrat avec Burelli en raison de la lenteur des travaux de remise à neuf et a demandé conseil au Français Viollet-le-Duc, l’architecte restaurateur le plus connu de l’époque, par le biais duquel la restauration de l’église a été réalisée par Andre Lecomte De Nouy. Les travaux ont commencé en 1875, selon la technique de restauration de l’époque. Même si le point de départ a été la tour du naos, les travaux ultérieurs ont fini par mettre des copies à la place des éléments d’origine et par y ajouter des éléments nouveaux. La peinture murale a été remplacée par une nouvelle. Les pierres tombales ont été partiellement posées sur leurs emplacements d’origine. Les travaux de restauration se sont achevés en 1885. Malgré une remise à neuf discutable selon les normes actuelles, l’église garde finalement une grande partie de ses éléments d’origine. »

    Ces éléments, visibles de ne jours encore, font du Monastère Argesului un des édifices religieux les plus faciles à reconnaître et les plus célèbres de Roumanie. « Les éléments qui font la fierté de l’église sont la silhouette et les décorations extérieures uniques dans le pays. Les tours du pronaos sont groupées et forment un volume pyramidal accentué par le mouvement en spirale des petites tours. L’uniformité des grandes surfaces en pierre de la muraille est interrompue par les décorations. Une ceinture de pierre aux motifs floraux partage les façades en deux registres : supérieur et inférieur. Afin de compléter les effets décoratifs, le fond a été peint en bleu alors que les bas-reliefs ont été dorés. La façade principale a été animée par l’encadrement d’une porte. Le schéma décoratif de l’extérieur allait être adopté par de nombreuses églises construites en Valachie, puisqu’elle était très adaptée aux bâtiments en brique. La riche décoration sculptée restera pourtant unique. »

    Durant le règne du roi Carol Ier (1866 – 1914), le monastère Curtea de Arges est devenu nécropole royale. Une nouvelle nécropole royale, respectant l’architecture orthodoxe traditionnelle, vient d’être érigée dans cette ville. C’est ici qu’a été enterrée Ana, l’épouse de l’ex souverain de Roumanie, Michel Ier. (Alex Diaconescu)

  • Le monastère Maria Radna

    Le monastère Maria Radna

    Lieu de pèlerinage pour les fidèles de l’Eglise catholique, le monastère Maria Radna de Lipova, du comté d’Arad (ouest de la Roumanie) s’est vu conférer en 1992, par le Pape Jean-Paul II, le titre de basilique mineure.

    « Il existe, dans le diocèse de Timişoara, une église consacrée à la Sainte Vierge, que les gens simples appellent Maria Radna », affirmait le souverain pontife à propos de ce couvent franciscain reconnu comme tel dès le Moyen Age. Cet ordre religieux a survécu à l’occupation ottomane de la province historique roumaine du Banat, laquelle s’est étendue du XVIe au XVIIIe siècles. C’est à cette même époque que remontent les premières attestations documentaires de Maria Radna.

    Voici les explications de Nicolae Lauş, chancelier de l’Evêché catholique de Timişoara : « Les documents turcs parlent de l’existence, dès 1642, d’une vieille église délabrée, qui fut remise à neuf en ces temps-là, puis, une nouvelle fois, en 1681. Durant les 164 années de domination ottomane au Banat, il y eut plusieurs confrontations entre les armées impériale autrichienne et ottomane. En 1695, les Turcs ont tout brûlé sur leur passage, y compris l’église de Radna. En 1723, on fit construire une nouvelle église, plus grande, laquelle allait elle aussi être agrandie en 1756. Cet édifice, on peut l’admirer aujourd’hui encore ».

    L’objet le plus précieux de l’église du monastère Maria Radna est l’icône faiseuse de miracles représentant la Sainte Vierge sur le mont Carmel. Cette icône, peinte sur papier, a miraculeusement échappé à l’incendie de 1695.

    Nicolae Lauş : « Les documents antérieurs à 1750 montrent que cette icône se trouve à Radna depuis 1668. Un vieux Bosniaque, vivant à Radna, l’avait achetée chez un marchand italien, puis il en avait fait don à l’église Maria Radna. Depuis 1767, elle trône dans l’autel principal de l’église actuelle dont la construction avait commencé en 1756. Entre 1769 et 1771, le maître joaillier Joseph Moser confectionna à Venise un splendide encadrement en argent pour cette icône. C’est toujours lui qui offrit le grand chandelier situé devant l’autel principal. L’encadrement de l’icône peut être considéré comme l’ouvrage le plus important en son genre en Europe de l’Est. Puisque le vieil autel en bois, de style baroque, était détérioré, on décida, en 1895, que le sculpteur Stefan Toth, de Budapest, réalise un autre, cette fois-ci en marbre de Carrare. Cet autre autel fut béni à l’occasion du bicentenaire de l’icône ».

    L’actuelle église Maria Radna, dont les travaux de construction remontent à 1756, a conservé son allure majestueuse à travers le temps. La nef fait 56 m de long, 20 m de large et 21 m de haut. Les tours, rehaussées en 1911, sont hautes de 67 m. Au dessus de l’autel principal, on voit la fresque représentant l’Ascension au ciel de la Sainte Vierge, peinte par le Viennois Ferdinand Schlissel en 1762. En 2013, grâce à un financement européen, le monastère Maria Radna a connu un ample processus de restauration. Celui-ci s’est achevé à l’automne 2015 et a visé notamment l’ensemble monastique.

    Nicolae Lauş : « On a refait seulement la façade principale et les tours. A l’intérieur on a seulement changé l’installation électrique. Le point central de la restauration a été le monastère, qui se trouvait dans un état de dégradation avancé. On a refait les trois parties adjacentes du monastère, dont une abrite le musée et une autre est destinée aux salles de conférence. Ce projet vise à attirer les touristes dans l’ouest du pays. A une cinquantaine de mètres plus loin, on a réussi à ouvrir aussi un centre d’informations, pour que les pèlerins et les touristes qui arrivent à Maria Radna puissent se renseigner avant de visiter le musée et l’ancien monastère des franciscains ».

    Les moines franciscains y ont vécu jusqu’en 2003, lorsque faute de frères, l’ordre quitte le monastère Maria Radna de Lipova, qui passe sous la tutelle de l’Evêché de Timişoara. (Trad. Mariana Tudose)

  • Monastères du comté de Gorj

    Monastères du comté de Gorj

    Une visite au comté de Gorj doit absolument vous mener dans quelques monastères orthodoxes, certains vieux de plusieurs siècles. Celui de Polovragi est situé dans la partie est du département. Sa construction a commencé en 1505 et a été parachevée entre 1699 et 1700, pendant le règne du prince Constantin Brancovan. Il convient de mentionner aussi le couvent de Tismana, dont l’édification a commencé au XIVe, l’église intérieure étant entourée de hautes murailles. Une spécificité de ce monastère, c’est la couleur de fond des murs ; de nos jours encore, la recette de cette couleur est inconnue ; elle porte le nom de « rouge de Tismana ». Il y a ensuite le monastère de Lainici, à l’entrée du défilé de la rivière Jiu. Voici quelques lieux de culte empreints d’une riche histoire, et dont nous ouvrons les portes aujourd’hui.



    Le monastère de Tismana est à une trentaine de km de la ville de Târgu Jiu, entouré de forêts. Il a été érigé en une seule année et son nom vient d’un arbre qui boisait à l’époque toute la région. Le moine Nicodim, canonisé grâce à ses mérites, a utilisé des techniques de construction spéciales pour les années 1500. L’église à l’intérieur du monastère est entourée de remparts fortifiés, l’accès se faisant par une immense porte en bois, précise Oana Paloş, porte-parole du Conseil départemental de Gorj: « Le monastère de Tismana est un bijou d’architecture. Le bâtiment du couvent, mais aussi la région de montagne où il est situé, attirent beaucoup de gens, surtout pour la fête de sa patronne, Ste Marie. Des milliers et des milliers de pèlerins y viennent alors. »



    Ce monastère a une histoire de plus de 6 siècles, et ses premières pages ont été écrites par le moine Nicodim. C’est lui qui a construit le lieu de culte, mais n’a pas décoré ses murs intérieurs. Il s’est limité à les peindre en une couleur unique, l’ocre, avec des motifs floraux et géométriques. La première peinture polychrome du monastère a été réalisée au XVIe s., par Dobromir de Târgovişte. Ce dernier a utilisé des couleurs végétales, dont un rouge oriental, appelé aujourd’hui « rouge de Tismana ».



    L’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova, affirme que les touristes trouveront dans le comté de Gorj les couvents orthodoxes les plus anciens du pays: « Nous commencerons notre visite par le monastère de Tismana, fondé par le moine Nicodim. St Nicodème est considéré dans la tradition monacale orthodoxe comme le fondateur du monachisme néo-hésychaste d’Olténie. Ce monastère, sis dans un cadre naturel pittoresque, est là pour le fidèle qui souhaite prier et qui est en même temps désireux d’admirer les beautés de la nature. Là, en dehors de ce saint lieu de culte, ce qui est inédit, ce sont les forêts d’if et de châtaignier sauvage. Dernièrement, près du monastère a été fondé le Musée de la monnaie nationale ; c’est là qu’a été déposé le trésor national pendant la première guerre mondiale. Il existe même des musées dans le patrimoine de nos couvents. A Tismana, nous en avons un, avec des objets très anciens, qui est unique au pays. A partir de ce monastère, on peut aller à pied à deux ermitages, à 1000 m d’altitude. Les moniales sauront vous renseigner. »



    Un autre repère pour un circuit culturel et religieux au département de Gorj, c’est le monastère orthodoxe de Polovragi, bâti en 1505, à proximité de la localité homonyme. Il est à l’entrée des gorges de la rivière Olteţ, qui sépare les monts Parâng des monts Căpăţânii. Et c’est toujours là, dans les Gorges de l’Olteţ, que l’on retrouve la grotte de Polovragi, avec une longueur de près de 11 km, dont la première portion, de 800 m, est ouverte aux touristes. L’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova, explique : « La deuxième destination qui pourrait être mentionnée dans ce contexte, c’est le monastère de Polovragi. Là, dans une autre zone d’une grande beauté, le pèlerin peut admirer la beauté du style brancovan. Sa peinture est unique en Roumanie. Elle a récemment été restaurée. »



    Un autre monastère important pour le comté de Gorj est celui de Lainici, à 35 km de Târgu Jiu. Il semble que même celui-ci ait été fondé par le même moine Nicodim, qui a érigé une construction en pierre ou en bois qui a résisté jusqu’au XVIIIe s., nous dit l’archidiacre Dioniţă Apostolache, porte-parole de l’Archevêché de Craiova : « La troisième visite serait celle du couvent de Lainici, sis sur le défilé de la rivière Jiu, un monastère de moines avec une riche tradition. Ce lieu de culte a eu un rôle important notamment dans l’entre-deux-guerres, lorsque ses moines ont participé de manière active à soutenir l’esprit roumain et à promouvoir les valeurs et les traditions orthodoxes. A présent, le monastère de Lainici est un des points d’attraction de la zone parce qu’il recèle les reliques de St Irodion de Lainici. C’était un des supérieurs importants du monastère, récemment canonisé par l’Eglise orthodoxe roumaine. »



    Bonne visite ! (trad.: Ligia Mihăiescu)

  • Michel Minouflet (France) – Le monastère Agapia

    Michel Minouflet (France) – Le monastère Agapia

    Cest un monastère de nonnes du département de Neamţ, en Moldavie, dans lest de la Roumanie, non loin de la ville de Târgu Neamţ. Et même un des plus grands monastères de nonnes, et qui compte parmi les plus connus du pays. Il est situé au cœur dune forêt, dans un cadre naturel généreux, et recèle des trésors artistiques inestimables, notamment grâce aux fresques du grand peintre roumain Nicolae Grigorescu, faites entre 1858 et 1861. Le premier édifice a été élevé en 1585, et le second, en 1642, et refait après lincendie de 1821. Le monastère dAgapia est un véritable bijou darchitecture, qui mélange des caractéristiques du style byzantin avec le style néoclassique et avec lart roumain. Il est consacré aux archanges Michel et Gabriel. Son nom provient du grec « agapis », « amour chrétien ». Une première attestation documentaire faisant état de cet édifice monastique est à retrouver en 1437, du nom du moine Agapie qui avait construit, dans cette région, au XIVe, une petite église en bois.



    Lhistoire du couvent mentionne des princes régnants dont les noms sont restés dans lhistoire du pays. La construction de la première église en pierre remonte à 1585. mais le terrain sur lequel lédifice religieux a été bâti savère instable, et vers 1600, une partie des moines allaient construire plus bas, dans la vallée, le monastère dAgapia de nos jours, dit aussi le nouveau. Initialement, Agapia était un couvent de moines, mais en 1803, il est transformé en couvent de moniales. La première supérieure a construit une chapelle dans la partie sud. Le long des siècles, Agapia allait connaître de nombreux pillages, destructions et incendies, mais il a toujours été refait et consolidé. En 1858, lintérieur a été peint par Nicolae Grigorescu, qui navait alors que 18 ans. Il arrive pourtant à réaliser une suite remarquable de compositions murales et dicônes empreintes de mouvement, de réalisme et de lumière. Le peintre a allié la tradition byzantine au style néoclassique et à lart roumain.



    Nicolae Grigorescu sest inspiré des compositions des maîtres de la Renaissance, il a employé des modèles vivants pour ses portraits. Les chefs dœuvre de Grigorescu à Agapia sont constitués par le portrait de St Georges, lentrée à Jérusalem et la Vierge à lenfant Jésus. Les portraits de saints que Grigorescu a peints au monastère dAgapia sont uniques. Il faut les voir pour apprécier la simplicité des lignes, la perfection des proportions et des formes. Les murs et les icônes décorés par Grigorescu à Agapia dégagent un sentiment de quiétude. Le peintre a créé lAtelier de peinture dAgapia, école où les nonnes qui avaient des talents artistiques se sont formées. Le village du monastère est très pittoresque en toute saison. En été, les maisons sont pleines de fleurs multicolores. Vous allez retrouver à Agapia une impressionnante collection dart médiéval et religieux mais aussi une bibliothèque qui comporte livres et vieux manuscrits. Une route forestière mène au monastère de Sihla, connu pour sa grotte où Ste Théodore a vécu pendant près de 40 ans. Une montée qui vaut la peine, dans une ambiance vraiment spéciale.

  • Retrouver la mémoire du communisme au monastère

    Retrouver la mémoire du communisme au monastère

    Cette semaine nous continuons notre incursion dans le passé plus ou moins récent du monastère Saint Nicolae, où les langues se délient. Démarche originale pour comprendre la mémoire du communisme à partir de ceux qui vivent dans de tels lieux, le travail de l’anthropologue et historienne Maria Mateoniu permet de voir comment de simples personnes reconstruisent un passé qui leur a été volé. Les histoires les plus impressionnantes seront évoquées cette semaine. Par exemple, celle d’un prêtre — véritable figure locale — assassiné par les services de l’État et présenté comme un suicidé. Les nones accèdent à une vérité en dépit de l’intervention de la Securitate qui tentait de les éconduire.


  • La mémoire au monastère

    La mémoire au monastère

    En Roumanie comme dans les pays de l’Est en général, la question de la mémoire du communisme est très récente. Malgré cela, elle s’englue dans des débats exaltés, à teneur moralisante, et généraux. Cependant, la mémoire ne se limite pas à cela. En effet, il existe une multitude d’histoires sur le passé douloureux, une multitude de lieux, de réalités vécues par les acteurs. C’est dans cette optique que nous sommes accueillis au Musée National du paysan roumain par Maria Mateoniu. Cette anthropologue est l’auteur d’une recherche approfondie, sur le long terme, sur cette question de la mémoire au sein d’un monastère du sud de la Roumanie.


  • Visite au monastère de Sâmbata de Sus

    Visite au monastère de Sâmbata de Sus

    Nous sommes plus précisément à Sâmbăta de Sus, un village dont l’attestation documentaire remonte au 20 janvier 1437.

    Quel est l’intérêt d’une telle visite ? La principale attraction, c’est le monastère en style brancovan. Le père Andrei Visarion Jeoantă nous guide dans ce lieu de culte: « Les données historiques sur le monastère de Sâmbăta de Sus apparaissent dès le XVIIe siècle. L’oncle du prince régnant Constantin Brancovan a acheté ces terres au pays de Făgăraş avec une visée stratégique. Si la Valachie était occupée par les Turcs, que la famille puisse passer très facilement en Transylvanie, sous domination étrangère, pour échapper aux vicissitudes du temps. C’était en 1652. Une fois devenu voïvode, Constantin Brancovan reprend ces territoires, et élève en 1696 le monastère Brâncoveanu, une sorte d’imitation du monastère de Hurezi de Valachie, mais de dimensions moindres. »

    La construction de l’église dure jusqu’en 1707 et les peintures murales intérieures sont ajoutées en 1766. En 1785, le général autrichien Preiss démolit le monastère à coups de canon; c’était pendant les révoltes religieuses de Transylvanie. La restauration de l’église commence beaucoup plus tard, en 1926, et le roi Michel devient le deuxième fondateur du monastère; son portrait figure sur le mur intérieur de l’église du monastère. Ces lieux de culte étaient aussi des centres de culture, et celui de Sâmbăta de Sus a eu son influence à travers temps.

    Le père Andrei Visarion Jeoantă explique : « Quand Constantin Brancovan fonda le monastère, il créa aussi un centre d’activités culturelles; je fais référence à l’école de copistes, une sorte de maîtres qui apprenaient aux enfants des villages autour du monastère à lire et à écrire. Il fonda aussi une école de peinture sur verre, traditionnelle ici en Transylvanie. Lors de la restauration de 1925, l’école de peinture en a bénéficié aussi, et elle existe encore de nos jours. Après 1989, cette activité culturelle est devenue plus importante. Et je pense aux expositions de peinture, que le monastère a organisées à l’étranger, et pas seulement en Europe, mais aussi en Amérique et jusqu’en Australie, faisant connaître cet art traditionnel de la peinture sur verre de Transylvanie. »

    Et puisque vous êtes à Sâmbăta de Sus, ce serait dommage de ne pas en profiter pour visiter le château des Brancovan. Il a été restauré en 2010, en respectant le projet d’origine et le style brancovan. La restauration continue dans les annexes du château.

    A Sâmbăta de Sus, vous pouvez choisir une des nombreuses pensions de la région ou même loger au monastère, profiter de la beauté de l’endroit et apprendre un des métiers traditionnels. (Tra. Ligia Mihaiescu)

  • Culture et religion dans le comté de  Vâlcea

    Culture et religion dans le comté de Vâlcea

    Emilian Lovişteanul, évêque vicaire de lArchevêché de Râmnic, les appelait joyaux de la culture et de lhistoire roumaines. Nous vous proposons de visiter le monastère Dintr-un Lemn – « dun seul bois », puis de franchir le seuil dun autre lieu de culte, qui figure depuis 1995 sur la liste du patrimoine de lUNESCO. Il sagit du monastère de Hurez, où nous aurons pour guide soeur Ecaterina.



    Selon lévêque vicaire de lArchevêché de Râmnic, visiter les monastères de Vâlcea cest non seulement simprégner des valeurs spirituelles et culturelles roumaines, mais aussi et surtout tourner quelques pages dhistoire locale. Lhistoire de ces bâtiments cultuels est étroitement liée au règne de plusieurs princes de lancienne province historique de Valachie. Emilian Lovişteanul : « Cette éparchie très ancienne de la contrée dOlténie date de plus de cinq siècles. Les hiérarques qui y prêchaient la parole de Dieu prenaient soin de lâme de tous les fidèles habitant cette région de Roumanie. LArchevêché de Râmnic compte 34 monastères et 320 paroisses. Certaines églises de ces monastères et paroisses, vieilles de plusieurs centaines dannées, sont classées monuments historiques. Leurs fresques intérieures et extérieures illustrent aussi bien la riche tradition culturelle, que le talent des Roumains en matière darchitecture et de peinture religieuses et lheureux mélange entre les styles byzantin et occidental. Le Monastère de Cozia, construit par les soins du voïvode Mircea le Vieux, compte pour le lieu de culte le plus ancien de Valachie. Cette véritable oasis de monachisme et de spiritualité orthodoxe a bien survécu au temps. Tout visiteur roumain ou étranger désireux de découvrir nos traditions, notre culture et notre foi est le bienvenu à Vâlcea. »



    La liste des monuments historiques et religieux continue avec létablissement monacal dOstrov, fondé au début du XVIe siècle par le prince valaque Neagoe Basarab (1512 – 1521). Viennent ensuite les monastères de Govora et celui dit « d‘un seul bois », construits par les soins du voïvode Matei Basarab, qui régna en Valachie de 1632 à 1654. Enfin, le plus beau de tous ces établissements religieux est le monastère de Hurez, que nous devons à Constantin Brâncovan (1688 – 1714), voïvode martyr, qui fut dailleurs sanctifié par lEglise orthodoxe roumaine. Cest toujours par ses soins que les monastères de Govora, Cozia, et celui dun seul bois ont subi des travaux de conservation et dembellissement.



    Soeur Tecla guide les visiteurs au Monastère « dun seul bois ». Cest elle qui nous a appris que cet établissement monacal a vu le jour au début du XVIe siècle, en même temps que la petite église éponyme. Jadis, il ny a avait là quun bois de chênes séculaires, au milieu duquel un ermite menait une vie de prière et dascèse: « Cest lui qui découvrit licône miraculeuse de la Sainte Vierge, cachée dans le creux dun chêne séculaire. A en croire la légende, ce chêne était le plus grand de la forêt. Il fallait 6 ou 7 personnes les bras largement ouverts pour lentourer. De son tronc, lermite et les villageois des parages bâtirent une petite église en bois et y placèrent licône. Cest ce qui explique le nom du Monastère « dun seul bois ». Pour la table de lautel, on aurait utilisé le tronc du chêne abritant l‘icône miraculeuse. »



    Même si elle respecte larchitecture orthodoxe classique, la petite église dun seul bois manque de tours, car le bois du chêne na pas suffi. Principale attraction de léglise, licône miraculeuse est peinte sur les deux côtés dun morceau de bois de cyprès. Sur une face on voit la Vierge à lenfant, sur lautre est peint le Jugement Dernier. On ignore qui en est lauteur, précise soeur Tecla : « Certains experts estiment que licône date du IVe siècle et quelle serait une copie de celle due à Saint Luc. Selon dautres, elle remonterait au XIIIe-XIVe siècles et elle aurait été apportée de la zone de Constantinople. Enfin, dautres experts considèrent quelle a été créée au XVIe siècle et quelle proviendrait de Macédoine. Quoi quil en soit, une chose est certaine: cest la Mère de Dieu qui a voulu quune église soit bâtie en ces lieux et quelle lui soit dédiée. Il se peut que des moines pèlerins venant de Grèce ou de Constantinople aient emporté avec eux licône quils auraient cachée dans le creux dun chêne. Impressionnante par ses dimensions – elle mesure 160 cm de long et 120 de large – cette icône est unique en Roumanie surtout par sa valeur. »



    Soeur Ecaterina nous parle du monastère de Hurez, fondé par le voïvode martyr Constantin Brancovan: « Comme cétait le premier monastère fondé par ce prince, il voulait faire quelque chose de remarquable. Il y créa, à cet effet, une école de peinture, de sculpture et darchitecture et jeta les bases du style brancovan, une Renaissance à la roumaine. Constantin Brâncovan était également réputé pour ses richesses, qui lui avaient dailleurs valu le surnom de Prince de lor. Durant son règne, il a fait construire nombre de monastères et déglises, mais aussi des palais, des écoles et des hôpitaux. Entre toutes ces constructions, le monastère de Hurez est la seule à sêtre maintenue intacte. En outre, il constitue le plus grand ensemble dart brancovan, car, à lextérieur de ses murs denceinte, jusquà près dun km plus loin, on peut admirer quatre ermitages, orientés aux quatre points cardinaux. Datés des années 1700, ils témoignent du même style brancovan. Hurez est construit sur le modèle des monastères du Mont Athos, cest à dire comme un cloître. Les édifices situés à lintérieur de lenceinte ont été restaurés après 1960, en conservant leur architecture initiale, avec les piliers reliés par des arcades et le plafond voûté. »



    Nombreux sont les touristes venus de létranger pour visiter le monastère de Hurez, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de lUNESCO. Depuis 300 ans déjà, ses portes sont ouvertes aux pèlerins, qui peuvent participer aux offices du jour. (trad. Mariana Tudose)

  • Michel Minouflet (France) – Visite au monastère de Brâncoveni

    Michel Minouflet (France) – Visite au monastère de Brâncoveni

    Sur une carte de l’écuyer Constantin Cantacuzène, remontant au XVIIe, le monastère figure dans ce bourg, précise le site crestinortodox.ro. En se servant de cette carte, l’historien syrien Paul d’Alep allait visiter, ce même siècle, toute la Valachie, passant aussi à Brâncoveni. Il apprend des choses surprenantes qu’il raconte pour leur éviter l’oubli. Il existe dans ce monastère une grande église consacrée à l’Assomption, et une église-infirmerie, consacrée aux Sts archanges Michel et Gabriel.

    L’attestation documentaire de la localité date du temps du prince régnant Mircea le Vieux (1386-1418), mais d’autres voïvodes importants s’y sont intéressés aussi, à travers temps. Les boyards de la lignée des Brancovan construisent, au XVe s, l’ensemble architectural de Brâncoveni, qui allait connaître plusieurs réfections par la suite par le prince régnant Matei Basarab et son neveu au XVIIe. Ils construisent les cellules, la tour du clocher, les maisons et les caves princières, et élèvent des murailles de défense qui confèrent au monastère un aspect de forteresse. La petite église remonte à l’année 1700 et elle devient ultérieurement l’église infirmerie du monastère, avec une fresque d’une valeur inestimable.

    Le prince régnant Constantin Brancovan, déclaré saint, y a passé son enfance et son adolescence. Un de ses frères y a été enterré. En 1688, la mère du voïvode ré inhume là son époux et un de ses prédécesseurs ; elle y repose aussi, sous une pierre tombale portant les armoiries de la famille Cantacuzène. St Constantin Brancovan décide de restaurer le monastère. Ses deux grands fils posent la première pierre de la grande église, érigée en 1699. Elle allait brûler pendant la guerre turco-autrichienne au XVIIIe s, et subir des dégâts suite à des tremblements de terre.

    Elle devient, en ce même siècle tourmenté, caserne autrichienne. Suite à cela, la grande église est partiellement rebâtie en 1842, mais connaît par la suite des temps difficiles. En 1959, le monastère est supprimé. Suite à d’amples travaux de restauration, des moniales s’installent sur le domaine et l’église rouvre en 1985. La grande église, reconstruite en 1699, en style brancovan, est en forme de croix, avec autel, naos et pronaos. Elle dispose d’un exo narthex ouvert, soutenu par huit colonnes. Une tour surplombe le naos, et les portes sont massives, en chêne sculpté par un maître italien, richement décorées. L’iconostase est originale, en bois sculpté doré. La peinture remonte au XIXe s. Ce monastère a aussi un musée. Voilà, cher Michel ; merci de ta question et à bientôt.

  • Le monastère « Dintr-un lemn » (d’un seul bois) (édition concours Govora)

    Le monastère « Dintr-un lemn » (d’un seul bois) (édition concours Govora)

    Comme presque tous les établissements de culte de cette contrée située le long de la vallée de l’Olt, ce monastère a, lui aussi, son histoire. La légende dit qu’à l’époque où les alentours de l’actuel monastère étaient couverts de forêts épaisses, un ermite a trouvé une icône de la Vierge Marie cachée dans le trou d’un chêne séculaire. On dit également que ce chêne était le plus grand de la forêt, il fallait 6 ou 7 personnes les bras largement ouverts pour l’entourer. De son tronc, l’ermite et les villageois des parages ont bâti une petite église en bois et y ont placé l’icône. Ce lieu de culte a résisté depuis le début du XVIe siècle jusque vers la moitié du XVIIe.



    Soeur Tecla, du « Monastère d’un seul bois » nous en parle : « L’église d’un seul bois respectait la structure d’une église habituelle, seule les tourelles manquaient, car le bois du chêne n’a pas suffi. Pendant près d’un siècle, l’icône accomplissant des miracles de la Vierge Marie a été gardée à l’intérieur de l’église, où on lui a réservé une place d’honneur. Elle y resta jusqu’en 1635, lorsque Preda Brâncoveanu fit élever une église en pierre. L’icône trouva sa place dans la nouvelle église princière, où elle se trouve encore de nos jours. Vers 1800, un incendie semble avoir éclaté dans la petite église en bois et elle a dû être restaurée. Selon les documents conservés, la restauration a respecté le modèle originel. C’est à la même occasion que furent ajoutés les fondements en pierre et mise en place l’iconostase. Celle-ci est faite en bois de tilleul, essence moins dure et par conséquent plus facile à travailler et à sculpter. »



    Le fondateur de l’église en pierre, le boyard Preda Brancovan, a été le grand père du prince régnant Constantin Brâncovan. C’est une des raisons pour lesquelles le voïvode de la Valachie a fait de nombreux dons à cette église — objets de valeur et propriétés foncières. Constantin Brancovan n’a pas été le seul à avoir accordé une attention tout à fait spéciale au Monastère Dintr-un lemn, son successeur, Ştefan Cantacuzène en a fait de même.



    Soeur Tecla : « Au XVIe siècle, l’enceinte du monastère était limitée à la zone entourant la petite église et elle le resta ainsi pendant près d’un siècle jusqu’en 1635. On l’appelait « L’ermitage Dintr-un Lemn ». Lorsque l’église princière fut érigée, en 1635, l’ensemble s’élargit et il fut baptisé « Le monastère Dintr-un lemn ». Preda Brâncoveanu fit également construire une demeure princière qui, en 1715, était en ruines. C’est sur l’emplacement de cette ancienne demeure que le prince régnant Ştefan Cantacuzène érigea le palais princier que l’on peut voir de nos jours, après avoir été restauré à plusieurs reprises. Les princes régnants s’y reposaient et priaient lorsqu’ils étaient de passage au monastère. Après la construction du palais princier, l’église en pierre fut entourée de cellules, entièrement restaurées en 1900. A l’époque, le monastère ressemblait à une forteresse. Le clocher a été érigé en 1715 par Ştefan /Cantacuzène. A présent, le monastère comporte 3 enceintes. Celle de l’entrée est la plus récente, élevée entre 1999 et 2002. Sur la droite, une autre église est en construction, dont les fondements ont été jetés en 2008. »



    Quant à l’icône qui accomplit des miracles, elle a conservé sa place d’honneur à l’intérieur du Monastère Dintr-un lemn. Soeur Tecla : «De l’avis des experts qui l’ont étudiée, cette icône, bien que découverte au début du XVIe siècle, est beaucoup plus ancienne. Certains estiment même qu’elle date du IVe siècle et qu’elle serait une copie de l’icône due au Saint Evangéliste Luc. Selon d’autres, elle remonterait au XIIIe-XIVe siècles et elle aurait été apportée de la zone de Constantinople. Enfin, d’autres experts considèrent qu’elle a été créée au XVIe siècle et qu’elle proviendrait de Macédoine. L’icône est impressionnante par ses dimensions, elle mesure 160 cm de long et 120 de large, elle est la seule de cette grandeur et de cette valeur en Roumanie. On ignore qui l’a créée. Elle est peinte sur bois de cyprès — peinte des deux côtés : sur une face figure la Vierge Marie, sur l’autre est peint le Jugement Dernier. »



    Comme preuve de la véracité de la légende sur la fondation de ce monastère, dans sa cour se trouvent encore de nos jours 4 chênes séculaires de dimensions impressionnantes, vieux de 500 ans — et contemporains, donc, de celui dans le tronc duquel a été trouvée l’icône. (Trad. : Dominique)