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  • Découverte de Dâmbovicioara

    Découverte de Dâmbovicioara

    Aujourdhui nous mettons le cap sur la porte dentrée au Parc national Piatra Craiului : les Gorges de la Dâmbovicioara, une région ouverte à toutes les catégories de touristes. Cest ici que lon peut pratiquer lescalade, le VTT et lagritourisme. Dailleurs, le centre dinformation touristique Dambovicioara met à la disposition des personnes intéressées un calendrier dévénements qui inclut aussi des défilés de costumes traditionnels et de festivals de promotion de la gastronomie locale.





    Cest une zone de montagne dans laquelle les touristes peuvent choisir nombre ditinéraires, en fonction des préférences de chacun. Et une partie de ceux-ci ont été marqués à nouveau dans le cadre dun projet appelé Remarking Romania, coordonné par Octavian Bodron, de lAssociation Arttour.





    Octavian Bodron : « Nous avons souhaité promouvoir cette région du point de vue touristique. Nous avons suivi huit itinéraires balisés à différents degrés de difficulté. Il sagissait de deux itinéraires faciles, soit des routes forestières que tout le monde peut parcourir pendant deux ou trois heures. Nous avons aussi des itinéraires à degré de difficulté moyen. Ils sont destinés à ceux qui ont déjà voyagé à travers les montagnes, qui ont un bon physique et disposent de certains équipements spécifiques. Nous avons également abordé des circuits à haut degré de difficulté, qui traversent les crêtes du Massif de Piatra Craiului. Il sagit dun trajet de huit – neuf heures qui nécessitent une bonne condition physique et de léquipement spécialisé. »





    Cela fait 9 ans déjà que Raluca Busioc fait la promotion des Gorges de la Dâmbovicioara. Initialement administratrice dun gîte rural, elle travaille actuellement au sein du Centre dinformation touristique.



    Raluca Busioc: « Nous avons un éventail très varié de structures daccueil : hôtels, gîtes ruraux, chalets, soit au total 650 places dhébergement. Elles sont classées pour la plupart trois et quatre étoiles. La station de montagne de Dâmbovicioara vient dêtre déclarée station dintérêt national. Donc, côté hébergement, la situation est plutôt bonne. Même cas de figure côté objectifs touristiques. Nombre de touristes choisissent cette région parce quils souhaitent visiter le Massif de Piatra Craiului, et surtout la Réserve homonyme. Elle a beaucoup de choses à offrir. Nous avons beaucoup despèces de flore endémique et rare et même unique au monde, comme lœillet de Piatra Craiului qui ne pousse que dans cette région. »





    Afin datteindre tous les objectifs touristiques de la région, il vaut mieux opter pour les tours guidés, recommande Raluca Busioc à tous ceux qui franchissent le seuil du Centre dinformation et de promotion touristique de Dâmbovicioara : « Ils nous demandent des renseignements sur les itinéraires en montagne et il est mieux quils soient accompagnés par un guide spécialisé, surtout sil sagit de trajets plus longs et plus difficiles. Il existe aussi des randonnées plus faciles, où les touristes sont accompagnés par un habitant de la zone. Ce sont des itinéraires de courte durée, à parcourir sans difficulté même par les enfants. Il existe aussi un parc daventure qui sadresse aux groupes denfants ou dadultes. Nous pouvons leur proposer aussi un repas à la bergerie, composé de produits spécifiques pour la période estivale. Et il faut aussi préciser que Dâmbovicioara est la meilleure zone pour pratiquer le VTT. »





    Une attraction touristique à ne pas rater, cest la grotte de Dâmbovicioara. Elle a été découverte il y a plus de 4 siècles, en 1579, et elle dispose déclairage électrique depuis 1980. Vous ferez la connaissance de guides dexception. Il sagit denfants de la région qui ont appris lhistoire de cette grotte, qui sont prêts à raconter les légendes des lieux. Dès lentrée dans la grotte se trouve un restaurant à menu traditionnel.



    Raluca Busioc du Centre dinformation touristique Dâmbovicioara explique ce que vou trouverez au bout de lescalier qui mène à lentrée dans la grotte : « Toutes les informations officielles de lépoque de sa découverte indiquent le fait que des fossiles dours y ont été découvertes. Il sagit dun complexe de 50 grottes qui sétale sur le territoire de la Réserve de Piatra Craiului. La grotte de Dâmbovicioara en est la plus connue parce quelle a été aménagée à des fins touristiques. On la découvre en parcourant une passerelle éclairée, en métal, qui couvre les 250 mètres visitables de la grotte, puisquelle a aussi dautres couloirs fermés au public. »



    Raluca Busuioc nous invite à découvrir une autre zone intéressante de Roumanie, tout près de la grotte de Dâmbovicioara : « Il sagit des gorges Brusturetului. Cest une zone qui na pas encore été goudronnée. Sans doute, le tourisme dépend surtout de linfrastructure, mais, à mon avis, les routes sans asphalte sont idéales pour les randonnées dans la nature. Certes, il y a des avantages et des désavantages. En ce qui me concerne, ce qui compte le plus, cest la promenade à pied en toute tranquillité. Pour ce faire, les gorges Brusturetului sont une véritable oasis de verdure pour les amateurs de randonnées au cœur de la nature. »





    Cest toujours dans ces parages qua trouvé refuge Carmen Victoria Bârloiu, la première femme reporter sur le front dAngola. Née à Timisoara, elle a décidé de sétablir à Dâmbovicioara, où elle a ouvert un parc daventure et un Club de lAmitié, dont la mission est dapprendre aux enfants à protéger lenvironnement.



    Pourquoi a-t-elle choisi Dâmbovicioara ? Carmen Victoria Bârloiu répond : « A mon avis, les zones dont on a fait une promotion intense, telles la Vallée de la Prahova, sont trop peuplées. Cest la région voisine de Rucar – Bran qui deviendra le futur pôle dattraction pour les vacanciers. On y trouve de tout : histoire, paysages, une riche gastronomie, traditions, coutumes, métiers anciens. Et noublions pas que la ville de Câmpulung, qui a été la première capitale de la Valachie, est tout près. Il suffit de franchir la porte de lhôtel pour se retrouver dans une zone chargée dhistoire. On découvre ainsi le Pont de Dâmbovicioara, construit il y a plus de 400 ans par le prince valaque Constantin Branconvan. Il existe aussi quelques croix en pierre datant de la même époque. On peut visiter aussi léglise qui porte le nom des Saints Constantin et Hélène, toujours une construction en pierre. Et puis, la source de la rivière Dâmbovita, qui arrive jusquà Bucarest, est à retrouver dans les gorges de la Dâmbovicioara. On ne saurait oublier non plus les ruines de la cité dOratia, qui figure sur la liste de monuments nationaux, ni le parc culturel Everac (un musée de statues en plein air). »





    Voilà donc une destination où lon peut se promener en toute tranquillité dans la nature et découvrir des monuments inédits ou tout simplement se reposer et faire la connaissance de gens très aimables. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • Brasov, la dynamique

    Brasov, la dynamique

    Cette édition de notre rubrique porte nos pas vers le centre de la Roumanie. Nous allons à la montagne, dans le comté de Braşov. Tourisme rural, vacances actives et randonnées, voilà essentiellement son offre. Chef-lieu du département, la ville de Braşov est connue pour son architecture médiévale et pour les nombreux événements culturels qu’elle accueille.



    Selon Ionuţ Gliga, directeur exécutif de l’Association pour la promotion et le développement du tourisme dans le comté de Braşov, cette destination est surtout recherchée par les amateurs de tourisme actif, car on peut y pratiquer les sports d’hiver, l’escalade, le VTT, l’équitation. C’est pourtant aussi un excellent choix pour les passionnés de culture ou d’histoire. Cette contrée compte tant de richesses à découvrir ! Par quoi commencer ? Par la ville de Braşov, nous suggère Ionuţ Gliga : « Les touristes qui souhaitent visiter le comté de Braşov peuvent choisir un hôtel ou une pension à Braşov et, pendant plusieurs jours, faire des randonnées pour explorer la région. Ils peuvent se diriger vers les villes-stations de Predeal, Azuga, Buşteni, Sinaia, visiter le château de Peleş, les caves à vin ou monter en télécabine au sommet de la montagne. Autres destinations accessibles : le château de Bran et le village de Şirnea — le premier village touristique de Roumanie, ainsi que la ville médiévale de Sighişoara. Les villages traditionnels de Viscri, Cris et Meşendorf comptent eux aussi parmi les attractions de la région. »



    Braşov est une ville ancienne. Sa première attestation documentaire remonte à 1235. Ionuţ Gliga, directeur exécutif de l’Association pour la promotion et le développement du tourisme, explique : « Braşov est une ville multiculturelle. Roumains, Saxons et Magyars y ont coexisté au fil des siècles. L’Eglise noire est la principale attraction touristique de la ville. Je vous conseille également de visiter l’église Saint Nicolas, du quartier ancien appelé Şchei, ainsi que la première école roumaine. Ne ratez pas la plus ancienne église de la ville, Saint Bartholomé, les portes de l’ancienne cité, les Tours blanche et noire ou la synagogue, sans oublier d’emprunter la rue de la Ficelle, la plus étroite de Roumanie et une des plus étroites d’Europe. Vous pouvez faire une randonnée à Poiana Braşov (soit la Clairière de Braşov, qui est un site touristique très connu) ou monter en télécabine sur la colline de Tâmpa, au pied de laquelle est située la ville. Les musées et les nombreux centres de bien-être vous attendent. L’agenda culturel de la ville est très riche. »



    Ionuţ Gliga a dialogué avec des touristes, mais aussi avec des journalistes, des représentants de différents médias et des personnalités du monde qui ont visité Braşov. Ils sont tous unanimes : la ville a dépassé leurs attentes. C’est un endroit charmant et dynamique, une ville verte qui ne leur était pas du tout familière avant, mais qui leur a laissé une impression forte et les a convaincus d’y revenir. Ils ont été également attirés par les métiers traditionnels qui y sont pratiqués : « Plusieurs tours de l’ancienne cité offrent aux visiteurs des objets intéressants fabriqués par des artisans. Les touristes peuvent y voir l’artisan Ioan Predescu Croitor travailler le bois. A Braşov il y a une Association des créateurs d’art traditionnel et contemporain, réunissant des artisans authentiques. Ils peuvent montrer aux visiteurs intéressés comment fabriquer une poupée textile portant un costume traditionnel, comment sculpter ou décorer des cuillères en bois, comment réaliser une peinture sur verre, comment décorer des œufs de Pâques. Les localités de la contrée comptent de nombreux artisans potiers, tisserands ou pelletiers. Les villages gardent inaltérées les traditions et coutumes anciennes. Et puis, vous trouverez partout des endroits pour admirer, acheter ou goûter les produits du terroir. »



    Râşnov est une ville touristique située à 17 km de Braşov, qui accueille de plus en plus de visiteurs, en raison de ses sites touristiques, des services hôteliers excellents et du grand nombre d’événements sportifs et culturels. Constantin Ungureanu, président de l’Association de promotion touristique Rosenau Râşnov et propriétaire d’une pension, nous présente cette destination : «Râşnov ne connaît pas de saison. Les événements se succèdent toute l’année. Pendant la saison froide on pratique les sports d’hiver, alors qu’en été, un événement culturel ou sportif est prévu presque chaque week-end. La plupart des touristes qui visitent la ville sont étrangers. N’hésitez donc pas. Vous pourrez voir la cité, l’église évangélique, datant du 14e siècle et qui est la plus ancienne église en pierre du sud-est de l’Europe. S’y ajoute la grotte Valea Cetăţii, mise en valeur par une lumière froide, pour conserver son micro-climat, et un riche agenda culturel. »



    Le comté de Braşov : une destination en toute saison, pour tous les âges et tous les budgets.(trad.: Dominique)

  • Le Parc national Ceahlau

    Le Parc national Ceahlau

    Le Parc national de Ceahlău, aire protégée d’intérêt national située dans le nord-est de la Roumanie, plus précisément dans le massif éponyme, s’étale sur plus de 7000 hectares. Il cache une remarquable biodiversité, tandis que ses forêts abritent la quasi-totalité des espèces animales vivant dans la chaîne des Carpates. Les ermites et les moines de passage dans cet endroit y ont apporté un souffle de sainteté.

    Au fil du temps, les phénomènes naturels ont façonné différentes formes dans les rochers, qui ont inspiré nombre de légendes et sont devenues autant d’attractions touristiques. Parmi elle, le Pic de la Cloche ( Toaca), la Foudroyée (Detunatele), La Pierre à eau, le Rocher de Dochia. A en croire les légendes, ce massif doit son nom au gypaète barbu (sorte de vautour) qui jadis hantait les lieux. Daniel Dieaconu, professeur d’histoire et auteur d’une anthologie recueillant une cinquantaine de légendes et histoires liées au massif de Ceahlau, nous en parle: Le mont Ceahlău n’est pas le plus haut de Roumanie ni des Carpates Orientales, mais ce qu’il a de particulier c’est le fait d’être entouré de vallées profondes qui lui confèrent un air majestueux. Son unicité réside dans ses pentes très escarpées, dans les formes étranges et fascinantes ciselées dans la pierre par le vent et la pluie (colonnes, crocs, aiguilles). C’est la quête d’explications à ces phénomènes qui explique l’apparition des légendes. Nous avons réussi à en recueillir 52. Ceahlau est en effet le mont de Roumanie à avoir inspiré le plus grand nombre de légendes. Un autre élément caractéristique c’est la présence d’innombrables ermitages et monastères perchés sur la montagne ou parsemées dans les vallées des environs. Selon les historiens et les anthropologues, le massif de Ceahlău aurait été le mont sacré des Daces. Lorsque le monachisme naît au nord du Danube, les moines venus du mont Athos ont choisi cette montagne, sacrée, au fil des siècles, par leurs prières et ascèse. D’ailleurs, tout comme le mont Athos, Ceahlău a son saint patron protecteur et sa fête. En outre, le Pic de la Cloche (Toaca) et celui de Panaghia, rappellent les impressionnantes masses rocheuses sculptées par l’érosion au sommet du mont Athos. A commencer par le 19e siècle, les jeunes de la génération quarante huitarde se mettent à recueillir du folklore local. Vasile Alexandri et Alecu Russo sont les premiers à y glaner des légendes. C’est un berger des lieux qui raconte à Gheorghe Asachi la légende de Dochia et de Trajan. Elle allait devenir notre mythe fondamental, le mythe de l’ethnogenèse des Roumains.

    Les amoureux de la nature qui s’aventurent dans ces montagnes y découvrent des forêts épaisses, des pâturages alpins et des formations à genévriers, des chutes d’eau, des rochers isolés, des vestiges historiques et des monuments de la nature. Les touristes peuvent choisir parmi 7 trajets de 5-6 km, dont le point de départ se trouve au pied de la montagne et dont certains aboutissent au sommet Toaca, qui s’élève à près de 2000 mètres d’altitude. Daniel Dieaconu explique : « Dans le massif de Ceahlău il y a de nombreux trajets. On peut prendre pour point de départ les localités de Bicaz ou de Durău ou une des communes environnantes. Durău et Izvorul Muntelui, situé tout près de Bicaz, restent pourtant les plus importantes portes d’entrée dans le parc. Ces localités disposent également de centres d’information où les touristes peuvent obtenir des renseignements et trouver des dépliants. L’année dernière plusieurs panneaux d’affichage ont été installés en montagne, qui présentent des informations sur la biodiversité du parc. Les légendes de la montagne figurent également, en roumain et en anglais, sur des panneaux d’affichage placés à proximité des rochers dont elles racontent l’histoire. »

    Les forêts du massif de Ceahlău sont constituées de hêtres, de charmes et de sapins. La flore et la faune de cet écosystème sont d’une grande diversité. Daniel Dieaconu: « Le massif de Ceahlău compte de nombreux genres et espèces végétales. On y a recensé un millier d’espèces de fleurs, représentant deux tiers de la flore du pays. C’est un véritable laboratoire naturel. Les étudiants de nombreuses facultés y viennent pour leurs travaux pratiques. Dans la zone de protection se trouve une réserve de mélèze, un conifère au feuillage caduc. Campanules des Carpates, polytrics communs, violettes et piloselles abondent dans les prés de ce massif. Parmi les fleurs déclarées monuments de la nature comptent l’edelweiss, la nigritelle, l’anémone hépatique, qui font partie de la catégorie des orchidées de montagne. Le lys de montagne et l’œillet sauvage sont des espèces spécifiques du massif de Ceahlău. En 1970, 16 exemplaires de chamois provenant du massif de Retezat, dans les Carpates Méridionales ont été amenés dans le massif de Ceahlău. Au début, ils ont vécu dans un enclos immense, pourtant, un très fort orage a détruit la clôture. Ayant retrouvé leur liberté, les chamois se sont répandus jusque dans les monts de Giurgeu. A présent, il y en a une centaine. Parfois on peut apercevoir des groupes de chamois comptant une vingtaine d’exemplaires. L’ours y est également à retrouver, mais il est solitaire et il évite l’homme. Parmi les espèces animales, il convient de mentionner le lynx et le coq de bruyère. Quant aux petites espèces d’amphibiens et de reptiles, mention spéciale pour le triton crêté et le sonneur au ventre jaune. S’y ajoutent plusieurs espèces d’oiseaux, dont la buse variable, le tichodrome échelette et la chouette. »

    Le Parc national de Ceahlău a été déclaré Site d’importance communautaire en 2007 pour 13 habitats et pour quelques espèces de mammifères, d’amphibiens et de reptiles, ainsi que de plantes. Des projets ont été déroulés dans la zone, dans le but de la protéger et de préserver ces merveilles de la nature. (Aut.: Teofilia Nistor)

  • Voyage à la campagne

    Voyage à la campagne

    Depuis une dizaine d’années, le tourisme rural a connu un développement sans précédent en Roumanie. Des pensions ont fait leur apparition dans toutes les régions du pays et de nombreux festivals et événements font mieux connaître les métiers traditionnels.

    La Roumanie a des beautés naturelles exceptionnelles, des traditions culturelles, un folklore et une cuisine vraiment à part – estime Gabriel Zamfir, président de l’Association nationale pour le tourisme rural, écologique et culturel (ANTREC), fondée en 1994, il y a 22 ans. « Dans le tourisme, au niveau européen et mondial, la compétition est forte. Les Roumains sont accueillants et communicatifs et c’est là un des grands atouts de notre pays. C’est la principale raison pour laquelle, à leur départ, nombre de touristes étrangers qui visitent la Roumanie renoncent aux réticences et aux doutes et souhaitent revenir. Ils sont contents et racontent à tout le monde qu’ils se sont plus en Roumanie. A mon avis, l’énergie positive que les étrangers trouvent chez nous est notre principal atout dans un monde de la concurrence. Pourtant, il n’est pas le seul. Le domaine du tourisme se professionnalise de plus en plus. Les propriétaires de pensions sont toujours plus attentifs aux détails, à la sécurité et au confort des personnes qu’ils accueillent, aux loisirs à proposer et aux exigences du tourisme écologique en général. Le représentant de notre association à Rome disait qu’en général ce genre de tourisme est destiné plutôt aux personnes du troisième âge. La réalité semble pourtant le contredire. De nombreux jeunes et des familles avec des enfants choisissent de passer leurs vacances ou leurs week-ends et parfois d’organiser des conférences et des séminaires en milieu rural. »

    Les très anciennes provinces historiques roumaines – comme la Bucovine ou le Maramureş, par exemple – ou les villages du sud de la Transylvanie et leurs églises fortifiées sont des destinations touristiques accessibles en toute saison. « Ce genre de tourisme peut être pratiqué toute l’année. Jusqu’ici, le tourisme rural a été pratiqué notamment de manière individuelle. Nous envisageons de diversifier l’offre des agences de tourisme et de proposer des circuits touristiques ruraux, pour attirer plus de touristes asiatiques et américains. En préparant nos paquets touristiques, nous allons privilégier les séjours tout compris. Les amis de la nature, les vacanciers qui aiment les repas copieux et les plats succulents, arrosés d’un verre de vin ou d’eau-de-vie sont les bienvenus. »

    Nous nous dirigeons maintenant vers une des régions roumaines les plus généreuses : la contrée de Buzău, située à hauteur de la courbure des Carpates. Elle offre des conditions pour le tourisme balnéaire et le tourisme d’aventure. Les eaux aux propriétés curatives de Sărata Monteoru, les cours d’eau rapides du comté, les vignes fournissant des vins excellents et les pensions accueillantes sont autant d’atouts pour un séjour réussi. S’y ajoutent quelques sites touristiques à ne pas rater.

    Cristina Partal, présidente de la filiale de Buzău de l’Association nationale pour la tourisme rural, écologique et culturel (ANTREC): « Les sites touristiques que l’on peut visiter figureront bientôt au patrimoine de l’UNESCO. Je mentionnerais tout d’abord le Géo parc de la contrée de Buzău, couvrant 18 communes. Il y a une soixantaine de géo parcs dans le monde et les touristes seront ravis d’en trouver un en Roumanie, dans le comté de Buzău. Les sites de la contrée sont d’une grande valeur : il suffit de rappeler les Volcans de boue de Scorţoasa et de Berca, le Musée de l’ambre de Colţi, les sites rupestres de Bozioru, Aluniş et Valea Slănicului. Les 30 km le long de la Vallée de la rivière Slănic vous font découvrir 30 millions d’années d’histoire de la Terre. Les « Feux vivants » de Lopătari et de Terca, le Mont de sel, le tuf volcanique de Mânzăşeşti, qui est une accumulation de débris et de cendres provenant d’un volcan préhistorique, sont autant d’éléments par lesquels l’histoire de la Terre se déploie à nos yeux et on peut presque la toucher. A Năeni, dans les zones de Dealu Mare ou de Dealul Istriţa, on retrouve des coquillages préhistoriques. Nous proposons des programmes éducatifs destinés aux enfants, qui peuvent trouver et toucher un coquillage datant d’une époque antérieure à celle des dinosaures. Les volcans offrent vraiment un spectacle insolite et les légendes qu’ils ont fait naître stimulent l’imagination des petits, car elles parlent de dragons des tréfonds de la terre et qui sont vaincus par des héros nés dans les parages. »

    Les touristes étrangers aiment beaucoup les produits traditionnels de la contrée dont nous parle Cristina Partal. « Je conseille aux visiteurs de goûter les produits traditionnels de Buzău, à savoir les saucisses de Pleşcoi, à base de viande de mouton, et la saucisse sèche pimentée à base de viande de porc, l’oignon de Buzău et, bien sûr, les vins de Dealu Mare, blancs et rouges de renommée internationale et qui sont vraiment excellents. Nous proposons d’ailleurs un programme touristique appelé la Route des vins, qui longe par le bas la colline d’Istriţa, et qui permet de visiter les petits et les grands producteurs. »


    Depuis une dizaine d’années, le tourisme rural s’est développé dans la zone et vous pouvez profiter de paquets personnalisés. Cristina Partal, présidente de l’ANTREC Buzău, explique. « De nombreux investissements privés ont été faits dans le comté de Buzău, avec des fonds européens ou par l’effort des entrepreneurs. Il y a de nombreux touristes qui reviennent dans la contrée de Buzău depuis des années, pour bénéficier de l’eau salée de la station de Sărata Monteoru. Cette station a été fondée en 1895, par Grigore Constantin Monteoru, un industriel d’origine grecque. A l’époque, on la comparait à Karlovy Vary ou à Baden Baden. Les gens appelaient aussi cette station « Canne », car on y venait en s’appuyant sur une canne et on repartait sur ses propres jambes. Cette année plusieurs piscines y ont été ouvertes utilisant l’eau salée de la station. »


    Si vous visitez la contrée de Buzău, vous découvrirez des gens chaleureux, accueillants et vifs, qui vous attendent le cœur ouvert. (Trad. :
    Dominique)

  • Orphan Bear Rehabilitation Center

    Orphan Bear Rehabilitation Center

    Although the bear is protected at national and European level, poaching and too many people wondering through the woods have increased the number of orphan bears. Especially in the hibernation periods, female bears are scared by people who come too close to their dens and run, leaving their cubs alone. Also, the high value of bear trophies, which cost between 4,000 and 15,000 Euro, puts bears in danger. Sometimes, female bears are shot, and their cubs, too young to face life in the wilderness, are exposed to lots of dangers.



    Leo Bereczky is the one who set up the centre, out of passion for Romania’s most emblematic species: “The idea came to me out of necessity, as in Romania, in the Carpathian Mountains in particular, many bear cubs are left orphans because people have invaded their habitats and are no longer interacting with nature properly. It was a happy encounter between the ‘Vier Pfoten’ Foundation, which funded the project, and our wish to do something for these bear cubs. Now we have 10 cubs at the centre and we are proud that, until now, we have managed to rehabilitate and reintegrate into nature more than 100 cubs. The cubs get to our centre following requests by the authorities responsible for the management of this species and sometimes we are notified by the police. So, if somebody finds a bear cub, they inform the local authorities, and we are asked by the authorities to go and pick it up.”



    The bear cub orphanage is situated in an isolated mountain area, stretching across 20 hectares. The principle on the basis of which it operates is as little interaction with humans as possible, for the animals to be able to perfectly reintegrate into nature.



    Leo Bereczky: “Rehabilitation means replicating as much as possible the conditions in real nature. The cubs are kept in special enclosures where the environment is completely natural, and where they can develop their natural instincts. It’s good to know that a cub is born with all the natural instincts needed for its survival, that is the instinct to escape, find refuge in a tree in case of danger or find food. So the cub is born with all these instincts and it does not learn the things I just mentioned from the mother. This makes possible its rehabilitation, the manner of raising it so that it can still be a genuinely wild animal. We are trying to take care of the cubs in these reserves that can be extended, if needed, depending on their needs. At this time of the year, additional food is placed in the reserve for the cubs, but in a manner that makes it impossible for them to associate the source of food with the presence of people. That means they find the food that we provide just as they would find it in nature, which allows them to develop as normal bears. It’s just their mum that’s missing, but we try to make up for it. After about one year and a half, one of the reserve’s gates is left open and the little bears are allowed to explore the centre’s surroundings. They tend to explore more as the amount of additional food in the reserve is smaller. So we push them into exploring as much as possible, until they become free bears able to live in the wild all by themselves. “



    There is a big number of orphan cubs in the Carpathian region every year. Unfortunately, the Harghita Centre for Bear Cubs Rehabilitation risks being closed down, as there are no more funds to support it. Under these circumstances, the bear cubs’ future is uncertain. World Wildlife Fund Romania in running a fund raising campaign, between September 7th and October 15th. The cost of food for one cub stands at 4 thousand dollars per year. This may seem a big amount, but anyone can help save a cub by offering 5 dollars a month, that will cover its food for one day, by making a donation on wwf.ro/orfelinat. Besides food and protection, the shelter is a safe environment where veterinarian care is also provided. Moreover, the collected money will allow Leo Bereczky to develop the centre so that as many cubs as possible be rescued and then reintegrated into the wild.



    Leo Bereczky: “We are trying to find donors able to further develop this project. This is a necessary project and we cannot afford to drop it, as this would mean that some cubs stand no chance of survival or they may end up in zoos or illegal shelters. A cub’s rehabilitation costs between 3,500 and 4,500 euros per year, so the project needs at least 50 thousand euros per year to survive.”



    There are several thousand bears living in Romania at present, accounting for around 40% of Europe’s total bear population. (Edited by D. Vijeu)

  • Le Massif de Pădurea Craiului – destination touristique en devenir

    Le Massif de Pădurea Craiului – destination touristique en devenir

    Situé dans le nord-ouest des Carpates Occidentales, le Massif de Pădurea Craiului s’apprête à devenir une destination pour le l’écotourisme. La documentation requise pour sa certification a été déposée et un projet a été mis au point pour le développement de cette région, financé par des fonds norvégiens. Déroulé entre 2014 et 2016, ce projet avait pour but d’identifier les sites qui ont un potentiel touristique et les investissements à faire pour que le Massif de Pădurea Craiului devienne attrayant pour les vacanciers.

    Au micro Paul Iacobaş, chef du Centre pour les Aires protégées et le développement durable du comté de Bihor: « Nous avons créé plusieurs itinéraires pour cyclotouristes. Ils ne sont pas balisés ; pourtant, il y a des cartes et des descriptions en anglais et en roumain. Les touristes disposent de deux centres de location de vélos et d’un minibus. Grâce à d’autres projets, nous avons déjà réussi à développer un réseau de grottes touristiques – dont les plus remarquables sont la Grotte aux cristaux de la mine de Farcu et la Grotte de Meziad. Leur aménagement répond aux normes européennes pour ce qui est de la sécurité de leur visite et l’impact faible sur l’environnement. Il convient de mentionner aussi les Grottes de Vadu Crişului et Unguru Mare. Ces 4 grottes font donc partie du réseau que les touristes peuvent visiter dans les meilleures conditions. Nous sommes en train d’aménager un réseau de grottes spéléo-touristiques, qui seront disponibles à partir de 2018. Il s’agit de 10 grottes qui ne bénéficieront pas de ponts, d’échelles ou d’éclairage à l’intérieur, mais qui disposeront d’aménagements de sécurité et de guides pour accompagner les touristes. S’y ajoutent des parcours d’aventure. Il y a 2 via ferrata, qui combinent la randonnée et l’escalade. Munis de l’équipement de protection, le touristes peuvent les parcourir sans savoir grimper. Et puis, il y a le parcours de rafting, qui s’étend entre Bulz et Vadu Crişului, et qui traverse les spectaculaires gorges du Criş Rapide. Avec un degré de difficulté entre léger et moyen, ce parcours peut être adapté pour être accessible aux enfants ou aux familles. On peut louer un canot, on dispose de moniteurs et des services d’assistance technique, pour que la descente puisse se dérouler en toute sécurité. »

    Le Massif de Pădurea Craiului sera également doté d’un réseau de sentiers thématiques, que l’on pourra visiter en vélo. Le réseau s’appellera « Le sentier du karst », car cette aire protégée abonde en phénomènes karstiques – grottes, avens, gorges, sources d’eau à écoulement. La plus grande partie de l’aire protégée « Les Gorges du Criş Rapide – Pădurea Craiului », intégrée au réseau Natura 2000, est couverte de forêts, parsemées de vastes clairières et des prés fleuris. Andrei Acs, manager du site Natura 2000 Pădurea Craiului, nous parle de sa biodiversité: « Pădurea Craiului est une aire protégée d’intérêt européen. Elle abrite plus de 37 espèces d’importance communautaire et plus de 16 habitats. On a plusieurs espèces de grands carnivores – le loup, l’ours, le lynx – on a des loutres et puis des espèces de flore protégées, comme l’iris nain et l’anémone des montagnes. Il convient de rappeler aussi le chêne pubescent, qui est une espèce méditerranéenne rare dans cette zone du pays. Les roches calcaires émanent de la chaleur, changeant un peu le micro-climat de la zone, ce qui explique pourquoi plusieurs espèces de plantes rares poussent dans cette région. »

    Le Massif de Pădurea Craiului est parsemé de grottes, dont un grand nombre abritent des colonies de chauves-souris. Andrei Acs: « On compte plus de 16 espèces de chauves-souris – depuis le Grand Rinolophe, qui est la plus grande chauve-souris de Roumanie, jusqu’à la plus petite, de la taille d’un pouce. Toutes les grottes de Pădurea Craiului abritent des colonies de chauves-souris de différentes dimensions. Il s’agit de 2000 cavités naturelles recouvrant les 40 mille hectares de ce massif. La grotte de Meziad accueille la deuxième grande colonie de Roumanie et une des plus grandes d’Europe, comptant plus de 60 mille exemplaires en hiver. Nous avons également des réserves naturelles botaniques – et non seulement. Par exemple, les Gorges du Criş Rapide est un réserve qui réunit grottes, vestiges archéologiques et espèces de plantes uniques qui poussent sur les versants, justement en raison du micro-climat de la zone dû aux roches calcaires. Le Massif de Pădurea Craiului est également un habitat propice aux oiseaux, qui y nichent. Parmi les oiseaux rares, on a recensé 3 couples d’aigles royaux, espèce considérée comme disparue, mais qui depuis une dizaine d’années est de retour en Roumanie. Nous avons également deux nids de cigogne noire, très rare en Europe. »

    La zone de Pădurea Craiului conserve encore des traditions anciennes et des métiers traditionnels. A Roşia se trouve un moulin à eau vieux de plus d’un siècle et qui fonctionne encore. Les églises en bois de Petreasa et de Beznea ou celles en brique de Remetea et de Vadu Crişului attendent leurs visiteurs.La Roumanie compte d’autres destinations certifiées pour l’écotourisme : la région de Mara-Cosău-Creasta Cocoşului, au Maramureş, le pays de Haţeg, les collines de Transylvanie et le delta du Danube. ( Trad. : Dominique)

  • La nature, l’homme et l’univers

    La nature, l’homme et l’univers

    Le Musée national Cotroceni, de Bucarest accueille jusqu’au 21 juin une exposition consacrée aux peintures d’Emil Ciocoiu, intitulée La nature, l’homme et l’univers”, d’après les trois grands thèmes de la création de l’artiste. La centaine de toiles exposées reflète « la grandeur de l’homme, la perfection de la nature et la splendeur de l’univers » affirme le critique d’art Marius Tiţa.



    L’artiste roumain Emil Ciocoiu, diplômé, en 1974, de l’Académie d’art Nicolae Grigorescu” de Bucarest, vit en Allemagne, à Aix-la-Chapelle (Aachen) depuis 1980. Ses liens avec la Roumanie restent pourtant très solides, comme le soulignait d’ailleurs le maire de la ville, Marcel Philippe: “il garde au fond de l’âme les racines roumaines. L’optimisme et une profondeur brillante se dégagent de son art”.



    A l’invitation du peintre, Marcel Philippe a également participé au vernissage de l’exposition que l’on peut admirer sur les cimaises du Musée national de Cotroceni : “C’est un geste d’amitié que je voulais faire depuis longtemps envers le peintre Emil Ciocoiu. L’artiste est très apprécié en Allemagne, tout comme ici en Roumanie, comme je peux le constater. Les habitants d’Aix la Chapelle connaissent tous ses ouvrages et les thèmes qu’il illustre vont droit au cœur des gens. Dans bien de ses peintures, on retrouve des endroits d’Aix-la-Chapelle, mais aussi des scènes parlant du dialogue entre les différentes religions, un sujet très important. Notre ville décerne chaque année le Prix Charlemagne censé encourager le dialogue entre les peuples et les religions. Cette année, la distinction est attribuée au pape François. Cela fait maintenant plusieurs années que le peintre Ciocoiu se penche sur dialogue interreligieux. En outre, ses peintures sont vraiment extraordinaires et témoignent d’une technique spéciale. Je suis aussi très heureux que l’exposition ait lieu dans un cadre merveilleux comme celui-ci”.



    Voici ce que le peintre Emil Ciocoiu nous a déclaré peu avant le vernissage de son exposition “La nature, l’homme et l’univers” : “J’aime bien les endroits où il y a des rivières, la mer, qui me fascinent et m’inspirent… J’ai peint à Baltchik, sur l’île de Grande Canarie ou à Venise. Ce sont surtout les contrées méridionales qui m’attirent, peut-être parce que moi-même je viens du Sud. J’adore aussi travailler en Italie, en France, dans le Midi, en Espagne. J’y ai puisé maintes sources d’inspiration. Parmi mes ouvrages, vous retrouverez des paysages d’Andalousie, de Mykonos, de Santorin, du Mont Saint-Michel, de Normandie. Sans oublier de mentionner la toile intitulée « Bonjour, Aix-la-Chapelle », où l’on peut voir la cité de Charlemagne et le Dôme érigé du temps de son règne, ainsi que l’Hôtel de ville”.



    Dans la plupart des toiles d’Emil Ciocoiu, les couleurs chaudes dominent: “Ça peut être le rouge, comme dans « Sant Egidio », par exemple — une œuvre inspirée par la rencontre mondiale des religions, tenue à Aix-la-Chapelle. On y voit tous les représentants des religions tenir un seul livre dans leurs mains. A l’arrière plan, on aperçoit le Dôme. Devant lui, au premier plan, les nombreux représentants des différentes religions du monde figurent, petit à petit, un édifice, un Dôme. Sant Egidio est un mouvement mondial des religions, un dialogue des religions. Il ne s’agit pas d’unifier les religions, mais d’ouvrir le dialogue, car la paix, c’est par le dialogue qu’elle se met en place. Nous devons être tolérants les uns avec les autres, comprendre que nous appartenons à différentes cultures. Les cultures se conjuguent dans le dialogue, dans une harmonie que je souhaite — c’est ma façon de voir les choses. Nous traversons une période complexe, en raison des divergences entre les ethnies, les cultures, les religions, finalement. C’est pourquoi je propose la toile « Consensus » – il s’agit des symboles des 4 grandes religions réunis dans une seule œuvre monumentale. Ma suggestion est d’unir ces symboles dans un système harmonieux d’entente et de paix”.



    Ceux qui franchissent le seuil de l’exposition « La nature, l’homme, l’univers » sont accueillis, à l’entrée, par une autre œuvre monumentale du peintre Emil Ciocoiu, intitulée “Source”: “Je l’ai choisie parce qu’elle contient des éléments qui nous exaltent, nous touchent, nous expriment… C’est l’océan primordial, dont nous sommes issus. Elle représente une source qui jaillit de l’océan, qui dégage une énergie — car nous sommes de l’énergie en mouvement — et qui monte vers l’infini. C’est ainsi que l’on peut résumer cette œuvre. Pourtant, on doit la contempler et la comprendre, car elle a une vibration tout à fait spéciale, qui nous incite à méditer sur le sens de notre existence”.



    Presque tous les tableaux de cette exposition se retrouvent dans les pages d’un album qui porte le même titre — “La nature, l’homme, l’univers” — et dont l’auteur est le critique d’art Marius Tiţa: “L’album nous permet de suivre de plus près cette problématique — non pas dans la succession que propose l’exposition, mais plutôt comme un débat, comme une lecture plus proche de ce thème. Il prend l’homme comme point de départ, pour aboutir à l’univers, à ses grandes explosions d’énergie, à ses vibrations, à ses vortex créateurs de nouveaux mondes. S’y ajoute le thème de l’entente entre les religions, du dialogue interreligieux que l’on retrouve dans le chapitre « L’Homme ». Le début de l’album est réservé à la Nature, avec ses grands thèmes — y compris les fameuses fleurs solitaires qui nagent dans un océan de couleur, de vibration. On y retrouve également les villes d’Emil Ciocoiu, faites de touches figurant en fait des êtres humains”.



    Une autre exposition du peintre Emil Ciocoiu a été ouverte en avril, dans le merveilleux musée de Michel-Ange, à Caprese Michelangelo. Des œuvres d’Emil Ciocoiu sont entrées dans les collections de la télévision de Cologne, de la Maison royale néerlandaise — Den Haag, du Musée d’Art sacré de Venise, de la Fondation Ludwig d’Aix-la-Chapelle, du Musée national d’art de la Chine, à Pékin, et du Musée national d’art de la Roumanie, à Bucarest. (trad. Mariana Tudose, Dominique)

  • Au secours des forêts des Carpates

    Au secours des forêts des Carpates

    Etendu sur 198 mille hectares, le massif de Fagaras, dans les Carpates méridionales, se distingue par des paysages sauvages d’une rare beauté et par une très riche biodiversité. Il est d’ailleurs un des sites Natura 2000. Malheureusement, depuis quelques années, ces montagnes souffrent à cause de défrichements à tout-va. Le département d’Arges, par exemple, a enregistré le triste record du plus grand nombre de défrichements illégaux – 6.458 – identifiés par les autorités entre 2009 et 2011, mais ce chiffre a bien augmenté depuis. Les forêts privées sont les plus menacées, car leurs propriétaires n’ont pas acheté des services de gardiennage, malgré une obligation légale en ce sens. Cette situation n’est pas unique, elle est, en fait, une réalité partout dans le pays.

    Depuis quelques années, la Fondation « Conservation Carpathia » déroule un projet censé sauver les forêts. Grâce à des fonds provenant de donations internationales, la fondation achète les forêts des Monts Făgăraş qui sont mises en vente. Elle procède à leur reboisement et mène aussi des activités de restauration des zones dégradées. Mihai Zotta, directeur technique de la Fondation « Conservation Carpathia » raconte comment tout a commencé : « L’idée est née dans les années 2005-2006, lorsque les coupes de bois illégales avaient commencé dans le parc national Naţional Piatra Craiului, suite aux rétrocessions de forêts. Christoph Promberger, notre directeur exécutif, et Hanganu Horaţiu, à l’époque directeur intérimaire du parc, ont invité plusieurs philanthropes, soucieux de préserver la nature, à visiter la zone. Les discussions menées par la même occasion ont débouché sur la conclusion que ce n’est pas la variante classique, à savoir la lutte contre les coupes illégales, qui peut sauver les forêts, mais une autre, perçue comme assez étrange en ces temps-là. Il s’agit de l’achat de forêts, qui, aujourd’hui encore, paraît louche aux yeux de certains. C’est en 2007 que l’on a acquis les premières superficies boisées dans le Parc national Piatra Craiului. Conséquence: les coupes illégales ont repris ailleurs, sur la Vallée de la Dambovita, dans une zone des Monts Făgăraş, récemment classée site Natura 2000. La déforestation ayant touché, entre 2004 et 2010, près de 2 milliers d’hectares de superficies boisées, on a acheté des forêts là aussi. Il y a jusqu’ici plus de 600 contrats d’achat et de vente. Au départ, personne n’aurait imaginé que l’on puisse acquérir ainsi plus de 16 mille hectares de forêt. »

    Pour la gestion des forêts achetées, la Fondation a créé son propre district forestier et une association de chasse, la première du pays à ne rien chasser. La Fondation détient aussi trois pépinières où l’on produit des plants de reboisement. Les spécialistes de la Fondation « Conservation Carpathia » jugent très important de garder la composition naturelle de la forêt. Plus de 2.500 hectares de forêt, situés dans la Vallée de la Dâmboviţa, dans la région de Rucăr, ont été déboisés illégalement entre 2005 et 2011, sans presque aucune action de repeuplement. Les activités de régénération ont déjà démarré sur les 400 hectares achetés par la Fondation, précise Mihai Zotta: « Initialement nous avons acheté toutes les forêts que l’on pouvait sauver, pour qu’elles ne soient pas coupées. Ensuite, notamment après 2012, on a commencé une série de projets de reconstruction écologique, dont le plus important est co-financé par la Commission européenne. C’est dans le cadre d’un projet Life Natura que l’on a acheté environ 400 hectares de massifs forestiers coupés, sur les plus de 2000 qui existent dans la région, et pour lesquels nous réalisons cette reconstruction écologique. En fait, les activités effectives de reconstruction écologiques sont réalisées grâce au cofinancement qui vient de la part de la Commission européenne, alors que les forêts sont achetées par la Fondation par ses propres moyens. Nous avons trois petites pépinières où nous produisons une partie des plantules nécessaires aux reboisements. Il y a une centaine d’années, ces forêts de la Vallée de la Haute-Dâmbovita étaient formées de hêtres ainsi que d’un mélange de hêtres et de conifères. Ces forêts étaient riches en espèces de sapin, hêtre, érable sycomore, épicéa, orme, puis à l’étage supérieur, les montagnes étaient couvertes de sorbiers et de nombreuses autres espèces. A l’époque communiste, avec l’exploitation intensive des forêts de cette région, il a existé une politique de replanter des forêts de conifères au lieu de forêts d’espèces valeureuses. La raison invoquée était le fait que ces arbres arrivaient à maturité plus vite et que leur bois avait plus de valeur pour le bâtiment et pour l’industrie locale du meuble. Aujourd’hui, nous devons replanter les espèces qui composaient jadis les forêts de la région. »

    Hormis la reconstitution des forêts qui avaient existé jadis dans le massif de Fagaras, la Fondation envisage de replanter les aulnes qui couvraient les vallées de la rivière Dâmbovita et de ses affluents. Entre temps, cette ONG achète aussi d’autres massifs forestiers afin de créer finalement une zone protégée dans le sud des Carpates ou les coupes d’arbres et la chasse soient complètement interdites. Mihai Zotta : « Ce que nous souhaitons c’est que les monts Fagaras, entièrement ou même partiellement, c’est-à-dire l’étage alpin, les forêts vierges, les forêts qui n’ont pas encore été exploitées, soient incluses dans un Parc national. Les monts Fagaras auraient du constituer le premier parc national de Roumanie. Cela n’a pas été possible en raison des différents intérêts socio-économiques. Et à ce sujet, nous essayons également de suivre aussi un autre chemin. Nous souhaitons initier dans toutes les communautés autour du massif de Fagaras un projet visant à identifier des affaires soutenables qui puissent produire des revenus pour les communautés locales, sans nuire à l’environnement et en mesures de contribuer à la conservation de la nature. Par conséquent, en 5 – 10 ou 20 ans, ces communautés locales pourraient se rendre compte que le Massif de Fagaras est le plus important capital de la région. Nous avons fait quelques pas sur ce chemin. Nous déroulons un projet dans le cadre duquel des études socio-économiques ont été réalisés afin d’élaborer des plans d’affaires. C’est un premier pas que nous considérons indispensable pour la création à l’avenir d’un parc national. »

    La Fondation « Conservation Carpathia » fera don à l’Etat roumain des aires protégées qu’elle mettra au point, à condition que l’Etat s’occupe de leur administration et qu’il veille au maintien d’un régime stricte de conservation.

  • Environnement, astuces à la portée de tous

    Environnement, astuces à la portée de tous

    Nous vous invitons dans le sud-ouest des Carpates à la découverte dune des zones de nature sauvage les plus étendues dEurope. Elle sétale sur quelque 300.000 hectares, sur le territoire à cinq parcs qui méritent dêtre protégés pour toutes les merveilles naturelles quils abritent. Lorganisation écologiste WWF Roumanie a récemment finalisé le premier guide consacré aux zones de nature sauvage de ce coin de Roumanie. Lidée de ce guide est née au moment où lorganisation a lancé des projets dans la région des Carpates méridionales. Cest à ce moment là quelle a observé que parmi les obstacles au développement durable des communautés locales figure le manque déducation dans le domaine de la protection de la nature. Or, le guide a bien servi aux intérêts de la population.



    Par le projet « Les jeunes actifs au service de la nature sauvage des Carpates » qui a démarré au printemps 2015, lorganisation WWF sest proposé de créer un réseau de citoyens actifs qui se battent activement pour protéger les zones de nature sauvage. Le projet se déroule en partenariat avec 5 lycées des villes de Resita, Anina, Orsova, Baile Herculane et Lupeni qui se trouvent chacune à proximité dun des parcs naturels de la zone. Le guide se veut un outil qui serve aussi bien aux professeurs et aux élèves quaux représentants des réserves naturelles et à tous ceux qui souhaitent lutter pour la nature.



    Catalin Gavrila chargé de la communication au sein de lorganisation WWF Roumanie : Le guide que lon vient de lancer se veut une alternative aux manuels dans les lycées. Bien sûr, on ne se propose pas de remplacer les classes de biologie ou de géographie, mais juste doffrir aux élèves loccasion dapprendre davantage sur lenvironnement. Cest un manuel que les professeurs pourraient utiliser lors des sorties avec leurs classes au sein de la nature. A la différence dun livre décole classique qui présente seulement des informations, ce guide propose également des méthodes déducation et même des jeux que lon peut faire avec les enfants au cœur des zones de nature sauvage.



    Le guide comporté trois chapitres : un consacré au concept de zone sauvage et aux informations dintérêt général sur les Carpates du sud-ouest de la Roumanie. Un deuxième consacré à la présentation des cinq parcs nationaux qui abritent la plus riche zone de nature sauvage dEurope. Il sagit du Parc National Semenic-les Gorges du Caraşului, de celui des Gorges de la Nerei-Beuşniţa, le Parc National Porţile de Fier, celui de Domogled-la Vallée de la Cerna et le Parc National Retezat. Le dernier chapitre est dédié aux activités déroulées par cinq clubs ouverts dans cinq lycées et qui se proposent de rendre les jeunes conscients des risques que courent les zones de nature sauvage. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Le Parc naturel « Apuseni »

    Le Parc naturel « Apuseni »

    Le Parc naturel Apuseni est une aire protégée créée en 2004, dans l’Ouest de la Roumanie, dans les Carpates Occidentales dont elle porte le nom. La géologie de la zone fait de ce parc un endroit unique, le relief karstique y ayant favorisé la formation de grottes d’une grande importance pour les explorateurs. Les petits villages épars blottis sur les pentes à plus de 1400 mètres d’altitude, où les traditions anciennes se sont conservées, y ajoutent un charme particulier. Le décor est magnifique : forêts de conifères et de feuillus, arbustes, prés reverdis, avec une flore et une faune d’une grande richesse.



    Le directeur du parc, Alin Moş, explique : « Le parc recèle plus de 1550 espèces végétales, dont 96 sont protégées. Quant aux animaux, il y en a plus de 1380 espèces, dont 147 protégées. Une trentaine d’habitats naturels ont été recensés, dont 6 sont prioritaires, car d’intérêt européen, où des mesures supplémentaires de protection et de conservation seront appliquées. 1500 grottes se trouvent à l’intérieur de cette aire naturelle, dont la plupart abritent différentes espèces de chauves-souris. 18 ont été recensées jusqu’ici. Sur le territoire du Parc Naturel Apuseni on rencontre plus de 45 espèces de mammifères, dont les grands carnassiers sont les plus connus, notamment le loup, le lynx et l’ours. Ils y a pourtant aussi d’autres espèces — comme le chamois ou la loutre — que l’on doit protéger. Pour en revenir aux grands carnassiers, le Parc Naturel Apuseni a été intégré au projet britannique « Life Connect Carpathians » qui bénéficie d’un financement européen et qui vise à restaurer et à conserver les habitats naturels en danger des Carpates Occidentales. A cette fin, les loups et les ours ainsi que les espèces dont ils se nourrissent seront recensées. Ces espèces font actuellement l’objet d’études, d’analyses, de recherches pour déterminer la dimension de ces populations sur le territoire du Parc. »



    « Cetăţile Ponorului » – « Les citadelles de Ponor » sont la principale attraction du Parc. Il s’agit d’une véritable cité naturelle façonnée par les eaux. Alin Moş: « Cetăţile Ponorului » représentent un des plus importants phénomènes karstiques du sud-est de l’Europe. Elles impressionnent par leur aspect majestueux.



    Cet ensemble karstique constitué de 3 dolines de grandes dimensions s’étend sur 1 km de long. L’entrée de la grotte, dont la paroi se dresse à 70 mètres de haut, compte parmi les plus imposantes d’Europe. Elle impressionne toujours, tout comme « les Citadelles » dans leur ensemble. »



    La Roumanie occupe une des premières places en Europe pour ce qui est du nombre de ses grottes. Or, la plupart se trouvent dans les Carpates Occidentales et elles sont des plus spectaculaires : cascades de plusieurs mètres de haut, salles ornées de stalagmites, colonies de chauves-souris — voilà quelques-unes des richesses souterraines des Carpates Occidentales.



    Le directeur du Parc Naturel Apuseni, Alin Moş, nous présente quelques grottes touristiques: « La Grotte des Ours est très connue. Parmi les grottes de Roumanie, elle bénéficie de la meilleure infrastructure et du plus grand nombre de visiteurs — plus de 80 mille par an. Mentionnons également une grotte d’importance mondiale — le Glacier de Scărişoara — qui, suite aux études menées ces dernières années, est considéré actuellement comme le plus grand glacier souterrain du monde et le plus ancien d’Europe. Le glacier de Scărişoara bénéficie, lui aussi, d’une bonne infrastructure. Un nouveau réseau d’éclairage y a été mis en place il y a quelques années qui protège mieux l’habitat souterrain et qui met davantage en valeur ce bloc de glace. La grotte comporte des stalactites et des stalagmites, seulement elles sont de glace. Le nombre de visiteurs a progressé dernièrement à 35 mille par an.



    Tout près du Glacier de Scărişoara se trouve une autre grotte aménagée pour être visitée, il s’agit de « Poarta lui lonele » – la Porte de Ionele. Elle n’est pas aussi spectaculaire, pourtant elle est beaucoup plus facile d’accès, étant située à proximité de la route nationale 76, dans le village de Gârda.



    La 4e grotte touristique est « Le glacier de Vârtop ». Déjà très connue, elle bénéficie d’une plus grande notoriété depuis que les traces de l’homme de Vârtop y ont été découvertes, datant d’il y a 40 mille ans et qui atteste le fait que dans le passé bon nombre de grottes des Carpates Occidentales avaient été habitées. Rappelons enfin la Grotte de Coliboaia, qui recèle des peintures rupestres comptant parmi les plus anciennes connues actuellement entre les Alpes et l’Oural. Elles datent d’il y a 35 mille ans, ce qui atteste, une fois de plus, la présence humaine dans les parages dès les temps les plus anciens. »



    Plus de 500 mille touristes visitent annuellement le Parc Naturel Apuseni. Le tourisme rural s’est développé dans la vallée de la rivière Arieş, qui accueille de nombreux touristes pendant les week-ends. Pendant la saison froide, elle est une destination recherchée par les passionnés des sports d’hiver. (trad. : Dominique)

  • Protéger les zones naturelles d’Europe

    Protéger les zones naturelles d’Europe

    Les Européens souhaitent protéger les zones naturelles d’Europe en gardant la variante actuelle des Directives Natura 2000. C’est le message envoyé par environ un demi-million de personnes et par plus de 120 ONGs de notre continent, qui ont répondu à la consultation populaire lancée par la Commission européenne au sujet des deux actes normatifs – la Directive Oiseaux et la Directive Habitats, grâce auxquelles l’Europe s’est enrichie du plus grand réseau d’aires naturelles protégées au monde. Cette législation environnementale concerne 20% du territoire de l’UE. En Roumanie, les 531 sites Natura 2000 couvrent environ 23%.

    Ovidiu Bufnilà, responsable de la communication à la Société ornithologique roumaine, explique les conclusions de cette consultation publique : « Plus de 90% des Européens veulent vivre dans un environnement propre et protéger la nature. Nous avons été extrêmement surpris de décompter plus de 500 mille personnes de l’UE qui ont signé pour appuyer ces lois dont la Directive Oiseaux est la plus ancienne, elle date depuis une quarantaine d’années déjà. Nous, les ONGs, nous nous battons d’habitude contre des lois mal conçues. Mais cette fois-ci, il a été question de défendre des lois très bien faites mais que des ennemis de la nature remettent en question. Les deux Directives sont aussi à l’origine du plus large réseau de réserves naturelles Natura 2000. C’est un réseau qui concerne les activités humaines et la protection de la nature et qui produit aussi du profit financier. Malheureusement, alors que nous avons mis sur pied une campagne européenne pour que les gens défendent deux lois bien rédigées, d’autres organisations ont mené une campagne contraire, dans le but les faire changer. Je pense à ceux qui travaillent dans l’agriculture intensive, à l’heure actuelle le plus grand ennemi prouvé de l’environnement ; aux organisations de chasseurs et de propriétaires de forêts qui veulent exploiter le bois aussi longtemps que possible. Tandis qu’eux n’ont pas réussi à collecter beaucoup de signatures, nous, nous en avons collecté un nombre record. Cela dit très clairement que les Européens aiment la nature de leur continent. »

    Les deux directives protègent plus de 27 mille sites et un millier d’espèces animales et végétales. La Roumanie détient plus de 530 aires protégées et de nombreuses espèces de la flore et de la faune, telles les ours, les lynx, les piverts, les cigognes, les loutres ou les papillons.

    Ovidiu Bufnilă: « Si, par exemple, la Directive Oiseaux n’avait pas existé, nous n’aurions plus eu d’aigle barbu, le plus grand rapace d’Europe, ainsi que de nombreuses autres espèces d’oiseaux en Roumanie. Ou, si la Directive Habitats n’avait pas existé, le loup aurait disparu en Europe. La Commission européenne va collecter les données, vérifier les réponses et devra agir en conséquence. Cela signifie que la Commission doit décider, jusqu’en 2016, si elle apportera ou non des modifications à ces directives. »

    Plus de 6.000 Roumains se retrouvent parmi les signataires de la pétition pour le maintien des variantes actuelles des Directives Natura 2000. (Trad.: Ileana Taroi)

  • Le Parc national de Cozia

    Le Parc national de Cozia

    Les Carpates Méridionales recèlent nombre de trésors. Du côté centre-sud, cest le Parc national de Cozia qui attire les passionnés de beautés naturelles insolites. Cette aire protégée depuis 1990, qui s’étale sur 17 mille hectares, est traversée par la rivière Olt. Le parc de Cozia est un véritable musée des sciences de la nature, sa biodiversité et ses écosystèmes restant complètement à labri des retombées des activités humaines. Il nest pas, pour autant, un endroit évité par les touristes, bien au contraire, mais leur présence y est dûment réglementée.



    En été, la région est un endroit privilégié pour les randonneurs ou les amateurs de sports en général, car nombre de compétitions y sont organisées, précise Pavel Prundurel, directeur du Parc national de Cozia: « Le sport connaît dernièrement un essor extraordinaire dans cette région. Nous avons aménagé et développé des parcours de grimpe ou dalpinisme, de randonnée équestre aux alentours des communautés, ainsi que plusieurs pistes cyclables. Depuis plusieurs années, nous organisons également des marathons qui peuvent emprunter trois trajets différents, le plus long étant dune quarantaine de kilomètres aller-retour, entre la Vallée de lOlt et le pic de Cozia. Cette année, nous avons compté pas moins de 500 participants à cet exploit. »



    Le Parc national de Cozia compte plus de 8 mille hectares de forêts vierges, ainsi que des alpages naturels et surtout une flore impressionnante: des espèces végétales alpines, sous-alpines, thermophiles (cest-à-dire qui ont besoin de températures élevées pour vivre), plantes endémiques et rares, en voie de disparition ou en situation écologique critique, affirme encore Pavel Prundurel, directeur du Parc: « Une bonne partie des plus de 17 mille hectares du parc est une zone de protection stricte des habitats naturels. Toutes nos forêts vierges ont été répertoriées, ces dernières années. Il sagit des forêts de la période dacique, donc très anciennes, à labri de toute activité humaine. Là, nous essayons de les faire inscrire dans les registres de lUNESCO visant le capital naturel. Pour ce qui est de la flore, nous avons dans notre patrimoine toutes les plantes endémiques, rares et protégées, dont les magnifiques plantes décoratives – edelweiss, tulipes, serpolet, glaïeuls, vélars. Certes, en fonction des saisons, le parc est couvert de perce-neige, safran des bois, lys ou marguerites. Voilà pourquoi Cozia est aussi appelée la Montagne des Fleurs. »



    Dans le Parc de Cozia, la faune est à la hauteur de cette riche végétation. Les gorges de lOlt sont corridor de migration des oiseaux entre lEurope Centrale et la Mer Egée. 65 espèces nichent pourtant dans le parc, selon Pavel Prundurel: « Nous y retrouvons toute la pyramide des oiseaux et des animaux sauvages de Roumanie. Au sommet, il y a certainement laigle, mais aussi dautres rapaces diurnes, nocturnes, de passage ou sédentaires. Les grands carnassiers abondent également – le loup, le lynx, lours, mais aussi les martres ou les sangliers. La biodiversité du Parc de Cozia est exceptionnelle – la région est un véritable paradis des oiseaux, depuis les prédateurs jusquaux chanteurs. »



    A noter aussi que les régions entourant le Parc de Cozia sont reconnues pour les sources thermales, exploitées notamment dans la station de Călimăneşti-Căciulata. (trad.: Andrei Popov)

  • Le parc naturel de la Petite île de Braila.

    Le parc naturel de la Petite île de Braila.

    Plus de 200 espèces d’oiseaux y trouvent refuge pour nidifier et se nourrir. En effet, la région est située sur le plus important corridor de migration des oiseaux du bassin inférieur du Bas-Danube, à mi-distance entre les endroits de nidification du nord de l’Europe et les refuges d’hiver d’Afrique. Plus de 170 espèces, soit la moitié des espèces d’oiseaux migrateurs spécifiques à la Roumanie, sont protégées au plan international par le biais des conventions de Berne, Bonn et Ramsar. Vu qu’une grande partie de ces espèces sont des oiseaux aquatiques, en 2001, la Petite île de Braila a été inscrite au réseau Ramsar, qui vise la conservation et l’utilisation durable des zones humides. C’est le deuxième site de Roumanie protégé par cette convention, après le delta du Danube.

    Plus de détails sur la biodiversité du Parc avec Radu Moisei, directeur du Parc naturel de la Petite île de Braila: « Côté espèces présentes, les oiseaux sont bien entendu les plus importants. On peut y trouver 52% de la faune aviaire de Roumanie, dont notamment trois familles de faucon blanc, soit les oiseaux les plus grands de Roumanie, dont l’envergure des ailes est de deux mètres et demi. Ces oiseaux sont au sommet de la pyramide trophique. On y trouve aussi des espèces d’oiseaux rares, tels le martin-pêcheur d’Europe et le cormoran pygmée. Cette dernière espèce est très rare, puisque dans le monde elle compte seulement 14 mille exemplaires et 48% de sa population mondiale est à retrouver dans le delta du Danube et dans notre parc. De nombreux oiseaux sont seulement de passage par cette région au printemps et en automne. Certains oiseaux y passent l’hiver, comme c’est le cas du cygne chanteur qui nidifie quelque part dans la région des lacs de Finlande ou près des lacs Mazures en Pologne. Le cygne muet et de nombreuses autres espèces d’oiseaux peuvent être également observés dans le Parc naturel. »
    Un projet financé par l’UE se déroule actuellement dans la région afin susciter l’intérêt des touristes et des passionnées de la nature sur cet endroit à part. L’administration du parc a déjà investi plusieurs millions d’euros dans l’infrastructure touristique terrestre et aquatique, dans la reconstruction écologique de 215 hectares de ce qui était jadis la forêt alluviale de l’île de Braila, ainsi que dans des études sur la biodiversité de cette aire protégée. Le projet n’ignore pas non plus la perception du public sur le patrimoine naturel de la Petite île de Braila et il prévoit aussi l’élaboration de matériaux informatifs sur la région, d’un guide de comportement écologique et d’un film sur le parc.
    Intitulé « L’écosystème Chiriloaia, une merveille verte près de Braila », ce film a déjà été primé au festival international du film ethnographique de Zlatna 2014. «Il s’agit de quatre points d’observation mobiles et flottants des colonies d’oiseaux, notamment de cormorans, hérons et aigrettes. Les ornithologues professionnels ou amateurs pourront observer les comportements de ces volatiles à partir ce ces structures métalliques légères mais résistantes aux intempéries et aux conditions hivernales, couvertes de roseau et de jonc. Dans le cadre du même projet, nous avons l’intention de créer un centre itinérant d’information et de communication. Il pourra se déplacer sur l’eau et il comportera une salle de conférences, un musée, une bibliothèque ainsi que des dortoirs pour les bénévoles qui y travailleront. Ce centre sera installé sur un ponton flottant à deux niveaux, avec des dimensions de 30 sur 14 mètres. Grâce à ce centre, nous avons l’intention de relier toutes les 24 communautés rurales du parc afin de sensibiliser les habitants de la région aux problématiques et à la protection de l’environnement, au respect des règles de vie à l’intérieur d’un tel endroit protégé. Le Parc naturel de la Petite île de Braila s’étale sur une soixantaine de kilomètres du cours inférieur du Danube, entre le pont de Giurgeni-Vadu Oii en amont et la ville de Brăila en aval. Il s’agit d’un endroit où le fleuve de sépare en 7 canaux délimitant autant d’îles inondables, accueillant, à leur tour, une cinquantaine de lacs. C’est bien là que nous allons disposer nos observatoires ornithologiques flottants. A part cela, sachez que nous avons également une infrastructure terrestre permanente – 12 autres observatoires de l’avifaune, dont la moitié a été mise en place en l’an 2000 par l’Université de Bucarest, grâce au financement fourni par un projet Life, donc avant la création de ce parc. »
    Lors des endiguements effectués dans les années 1960, les autorités communistes ont également fait remplacer les peupliers et les saules de souche locale avec d’autres espèces euro-américaines, qui poussaient plus vite et qui étaient utilisées à la fabrication de la cellulose. Les spécialistes ont toutefois constaté que les racines du peuplier canadien ne stabilisaient pas la rive du fleuve, la forêt étant parfois emportée par les eaux. C’est pourquoi le processus a recommencé à zéro, en procédant au reboisement de l’endroit avec des espèces danubiennes. C’est ainsi que les peupliers noirs et blancs, ainsi que les saules autochtones sont revenus sur leurs emplacements d’origine, suite à cette démarche de reconstruction écologique de longue durée. Six mille hectares du parc naturel sont actuellement occupés par les forêts.
    Démarré en 2011, le projet a déjà atteint plusieurs de ses objectifs.
    Les touristes étant de plus en plus intéressés de visiter ce coin de nature, les autorités locales souhaitent l’intégrer dans les grands circuits spécialisés. Mais l’infrastructure manque à ce jour – c’est pourquoi l’on envisage d’aménager un site d’hébergement sur une soixantaine d’hectares, avec hôtel, camping et un port de plaisance, ainsi que de délimiter plusieurs trajets touristiques proposant randonnées et pêche sportive. (trad.: Alex Diaconescu, Andrei Popov)

  • Paul Jamet (France) – la réserve protégée de Vanatori Neamt

    Paul Jamet (France) – la réserve protégée de Vanatori Neamt

    Comme vous le savez peut-être déjà, avec ses plus de 250 000 hectares de forêts vierges, la Roumanie compte lun des fonds cynégétiques les plus riches en Europe. Quelque 6 000 ours et 3 000 loups vivent toujours dans les forêts des Carpates, mais le pays avait malheureusement vu disparaître le bison sauvage, véritable symbole des principautés roumaines. Depuis plus d’une dizaine d’année, la Roumanie fait des efforts soutenus pour que cette espèce regagne son territoire d’antan.



    Pour plus de détails à ce sujet, nous avons invité au micro du courrier M. Sebastian Catanoiu, directeur du Parc naturel Vanatori Neamt, l’une des principales aires naturelles protégées de Roumanie dont la création remonte à 1999: « Le Parc naturel Vanatori Neamt se trouve dans le département de Neamt, près de la commune de Neamt et de la localité d’Agapia. Le parc a une grande importance culturelle et spirituelle, puisqu’il regroupe une multitude de monastères orthodoxes dont deux figurent parmi les plus grands d’Europe : Agapia et Varatec réunissant chacun entre 300 et 400 nones. Nous avons aussi les villages monastiques de Neamt, Agapia et Varatic, uniques en Europe, puisqu’ils sont peuplés seulement de nones ou de moines à l’instar de la république monastique du Mont Athos. Pour les touristes roumains, le parc de Vanatori Neamt est aussi l’endroit où se trouvent les musées consacrés aux grands classiques de la littérature roumaine Ion Creanga, Alexandru Vlahuta et Mihail Sadoveanu. Autant d’édifices culturels et religieux qui se trouvent au cœur d’un paysage magnifique avec des montagnes et des collines couvertes de forêts ancestrales. J’invite donc tous les auditeurs à nous rendre visite pour se convaincre de la justesse de mes mots ».



    Le Parc de Vanatori s’étend sur quelque 30.000 ha de terrains dont 25.000 couverts de forêts et 5 de pâturages. Parmi ses principaux objectifs, figure justement le repeuplement des Carpates de bisons. Un projet en ce sens a été démarré en 2003 et voilà que plus de dix ans après, les résultats sont des plus beaux, puisque les bisons sauvages ont commencé timidement à regagner les Carpates roumaines.



    Sebastian Catanoiu s’attarde sur le parcours de cet animal de légende: « A en croire certains documents, les bisons ont complètement cessé d’exister en Roumanie vers 1850 quand une dernière attestation parle de la peau d’un bison découverte quelque part près de Borsa, dans la Transylvanie sous occupation austro-hongroise. Il se peut que des bisons aient existé après 1850 aussi, en Moldavie, mais les documents n’en parlent pas. De toute façon, vers la fin du XIXème siècle, le bison n’existait plus en Roumanie. Les premières tentatives de repeuplement des Carpates de bisons remontent aux années 1958 quand plusieurs exemplaires originaires de Pologne ont été libérés dans la réserve de Hateg, au cœur de la Transylvanie. Petit à petit, d’autres bisons de Pologne ont été offerts à la Roumanie de sorte qu’au moment où nous avons démarré notre programme destiné aux bisons, en 2003 donc, cet animal vivait dans trois aires protégées des Carpates de Roumanie : Hateg, Neagra Bucsani et Vanatori Neamt. Après 2003, on a commencé à relâcher chaque année, dans les forêts roumaines, des bisons provenant non seulement des ex pays soviétiques, mais aussi d’autres pays européens. Une fois arrivés en terre roumaine, les bisons ont été d’abord relâchés dans une zone d’acclimatation de 180 hectares pour s’habituer progressivement à la vie sauvage. Et puis, en mars 2012, un premier groupe de 5 bisons a finalement été relâché dans la nature, devenant ainsi le premier à l’état sauvage de Roumanie. A partir de ce moment, le nombre de ces grands mammifères ruminants relâchés dans la nature a augmenté chaque année de sorte qu’à présent, la Roumanie recense un total de 16 bisons en liberté, parfaitement adaptés à la vie sauvage, en pleine forme et en bonne santé ».



    Le destin du bison dans le monde est des plus intéressants. Il convient de mentionner qu’à un moment donné, il n’y a avait qu’une cinquantaine d’exemplaires provenant tous de seulement 12 bisons géniteurs Or, bien qu’à présent la population de bison regroupe quelque 5000 individus, ils sont tous les descendants de ces 12 exemplaires fondateurs. On parle donc d’une variabilité génétique relativement faible qui menace cette espèce. Or, vu l’importance de cet animal pour l’écosystème, il est d’autant plus important que des efforts soient faits pour préserver son existence et lui offrir la liberté dont il a besoin. A l’heure où l’on parle, la Roumanie détient une centaine d’exemplaires éparpillés principalement dont trois réserves : celle de Bucsani – une cinquantaine de bisons, de Hateg- quelque 12 exemplaires et de Vanatori – une vingtaine.



    Repassons le micro à notre invité Sebastian Catanoiu, directeur de la réserve protégée de Vanatori Neamt : « Le bison est très important pour sa contribution à l’équilibre écologique entre les zones de pâturages et celles de forêts. Si les pâturages ne sont pas entretenus, ils seront détruits. En puis, n’oublions pas que la Roumanie se confronte à une forte immigration dans les rangs de sa population jeune ce qui fait que souvent des régions entières restent désertes et donc la présence des bisons serait salutaire pour contribuer à la préservation du cadre naturel là où l’homme ne s’en occupe plus. Par ailleurs, dans le cas de la Roumanie, le bison a sa place d’honneur dans la faune nationale. Ce n’est pas une espèce exotique, puisqu’on la retrouve aussi sur le blason de la principauté roumaine de Moldavie.»



    A la fin, permettez-moi, chers amis, de vous dire deux mots sur le bison dEurope. Il a été très répandu sur tout le continent européen, de lAtlantique à lOural (excepté le sud de la péninsule Ibérique, le sud de lItalie, la péninsule Scandinave et les îles Britanniques), et ce jusquau Moyen Âge. Exterminé après la Première Guerre mondiale, le bison dEurope ne survivait alors plus quen captivité. Il a été progressivement réintroduit dans la nature après la Seconde Guerre mondiale.



    Considéré comme le plus grand mammifère terrestre d’Europe, le bison mâle pèse en moyenne 800 kg et sa taille peut atteindre 1,80 m, voire 2 m, au garrot et jusquà 3 m de long. La femelle est plus petite, avec un poids entre 350 et 600 kg.



    Lanimal peut vivre 15 à 20 ans, surtout en captivité où il na pas de prédateur. Dans la nature, le bison a surtout comme prédateur le loup et bien évidemment, lhomme. Pourtant, de nos jours, cette espèce est protégée et sa chasse est interdite. Lanimal vit en petits troupeaux familiaux de trente têtes maximum, dirigés par une femelle. Ces troupeaux ont tendance à se disperser lété en petits groupes, et à se reformer à lautomne. Le bison dEurope vit essentiellement en forêt, à linverse du bison américain qui est un animal de plaine.

  • La campagne «Appréciez la nature»!

    La campagne «Appréciez la nature»!

    En Roumanie, les Carpates abritent une des populations de loups, ours, chamois et lynx les plus nombreuses d’Europe. La Roumanie est d’ailleurs le seul pays européen à couvrir 5 régions biogéographiques, sur les 11 identifiées sur le continent. N’empêche. Les aires protégées des Carpates sont sous-financées. Selon une étude élaborée par la Régie Nationale des Forêts en partenariat avec le Fonds Mondial pour la Nature, les 25 prochaines années, la Roumanie risque de perdre près de 9 milliards d’euros, en l’absence de mesures en vue d’une meilleure gestion des aires protégées. L’étude a été réalisée dans le cadre d’un projet visant à accroître le financement du système d’aires protégées des Carpates, mis en place par le Programme des Nations Unies pour le développement. Selon cette étude qui repose sur des données et des chiffres recueillis dans 5 parcs pilotes, les aires protégées représentent un bien économique important et productif, mais le sous-financement peut entraîner un déclin de la biodiversité et la perte d’importants bénéfices pour l’économie du pays.



    Et c’est toujours dans le cadre de ce projet qu’a été lancée la campagne « Appréciez la nature » qui appelle à la protection de la nature et à un meilleur financement de ce secteur. Dragos Mihai, chef service Aires protégées dans le cadre de la Régie nationale des forêts Romsilva : « On estime que la diversification des sources de financement est un but à défendre à l’avenir aussi. Il est difficile pour un seul financeur d’assurer les montants nécessaires à une gestion adéquate de ces aires protégées. En 2014, hormis les sources de financement provenant de Romsilva, et destinées aux 22 administrations sur un total de 29 à l’heure actuelle, on considère comme utile le financement par le gouvernement roumain d’une partie des besoins dans ces aires protégées. De même, on s’attache à convaincre le secteur privé d’accorder une attention accrue et en même temps un appui financier à la gestion de ces zones. Et ce justement parce qu’une partie de leurs recettes est due à la bonne gestion et à la conservation de la nature dans les régions concernées ».



    Romsilva investit chaque année près de 3 millions d’euros dans la gestion des 22 aires et parcs naturels, soit 2 millions de moins par rapport au montant nécessaire. Selon la Fédération des Patronats du Tourisme et des services, les aires protégées de Roumanie ont un potentiel incroyable et pourraient entraîner des recettes substantielles si une taxe d’accès y était mise en place. Bien qu’elles ne bénéficient pas de promotion, ces aires accueillent chaque année près de deux millions de touristes. Les auteurs de l’étude affirment que les opérateurs économiques qui déroulent des activités dans le domaine touristique ou celui des eaux minérales devraient faire leur devoir envers les ressources qui permettent à leurs affaires d’exister. Par exemple, une partie des fonds obtenus par un tour opérateur pourrait être investie dans l’infrastructure nécessaire à la visite de l’aire protégée ou encore dans sa promotion.



    D’autre part, une partie des fonds nécessaires à la conservation des espèces d’intérêt communautaire pourrait être assurée par le budget de l’Etat ou à travers des projets financés par le Fonds destiné à l’environnement, opine le chef service Aires protégées, Dragos Mihai: «La Roumanie doit rendre compte périodiquement du statut de conservation des espèces d’intérêt communautaire et des habitats. La Roumanie a pris cet engagement et c’est pourquoi je pense qu’un certain montant du budget de l’Etat pourrait être alloué à ce secteur. De même, les projets sont très importants mais ils visent pour la plupart des aspects ponctuels de surveillance d’une espèce, d’un habitat, d’identification de l’aréal d’une espèce à l’intérieur d’une aire protégée. »



    Plusieurs ressources issues de mécanismes de financement internationaux, en l’occurrence le Fonds Global de l’Environnement, sont arrivées en Roumanie à travers le PNUD, fait savoir la directrice des programmes PNUD Roumanie, Monica Moldovan. Le Fonds Global d’environnement est le mécanisme financier de plusieurs conventions des NU sur l’environnement, dont celle sur la biodiversité. Monica Moldovan : « Ce projet est une suite naturelle du partenariat avec la Régie des forêts, Romsilva, et le ministère de l’Environnement. Ce partenariat a commencé il y a plus de 8 ans. Plusieurs initiatives et projets ont vu le jour dans certains parcs nationaux et naturels. L’occasion de tester plusieurs mesures que nous mettons à présent en œuvre à l’échelle nationale. En 2007-2008 on a procédé à une évaluation économique des services dans les écosystèmes du Parc national les Monts Macinului et du Parc naturel les Monts Maramures. A présent on se propose d’aller plus en profondeur et d’élargir notre travail à l’échelle nationale. De même, on souhaite partager les résultats obtenus avec d’autres pays carpatiques. L’actuel financement des aires protégées assure seulement la moitié des besoins des parcs gérés par la Régie nationale des forêts. Or, les sources de financement devraient être doubles, voire triples ».



    La campagne «Appréciez la nature» s’ouvrira sur une action de marketing direct destinée aux parlementaires et aux membres du gouvernement, lesquels pourraient mettre en place des solutions pour la diversification des sources de financement de ces zones. Et c’est toujours dans le cadre de cette campagne qu’a été lancé le site www.punepretpenatura.ro contenant entre autres des informations sur la législation en vigueur… (trad. : Alexandra Pop)