Tag: nature

  • Voyage au département de Neamţ

    Voyage au département de Neamţ

    Aujourd’hui nous voyageons dans le nord-est de la Roumanie, plus précisément dans le comté de Neamţ. Les nombreux monuments historiques et religieux, mais aussi les superbes paysages à retrouver dans la région de collines et de montagne du département de Neamţ constituent autant de raisons de visiter cette contrée de la région historique de Moldavie. Qui plus est, dans cette région, vous aurez l’occasion de visiter la réserve de bisons d’Europe et de faune des Carpates Dragos Voda, un endroit idéal pour les familles avec enfants, mais aussi pour les passionnés de photographie.

    Le premier document qui évoque cette ville date de 1388 et parle de « la pierre de Noël ». En fait, Piatra Neamţ s’est développé notamment après l’installation de la Cour princière du voïvode Etienne le Grand, (1457 – 1504). De nos jours, ses ruines sont à retrouver dans le centre historique de la ville. Piatra Neamţ est un important point de départ soit pour les itinéraires qui mènent à la station de Durău, soit vers les merveilleuses Gorges de Bicaz, ou vers Târgu Neamţ, suivant la route des monastères, comme on l’appelle.

    Alina Ferenţ, du centre national de promotion et d’information touristique Piatra Neamţ : « Piatra Neamţ est une ville qui propose de nombreuses variantes de loisirs aux touristes, qu’il s’agisse de passionnés du tourisme culturel, d’aventure ou historique. Il existe de nombreuses attractions à découvrir, tant dans la ville qu’aux alentours. Sur une quarantaine de kilomètres à la ronde, les touristes peuvent choisir parmi une multitude d’excursions. Vous auriez l’occasion de découvrir des monastères vieux de plusieurs siècles, qui préservent des musées dont les collections réunissent des objets de culte de très grande valeur, des livres anciens ainsi que des ateliers dans le cadre desquels travaillent des moines et des religieuses. Des repas traditionnels y sont également organisés. Donc les passionnés du tourisme œcuménique bénéficient d’une offre richissime. Les passionnés de nature et d’aventure seront ravis d’apprendre que la ville de Piatra Neamţ est entourée de montagnes où ils auront la possibilité d’entreprendre de nombreuses randonnées à travers des réserves naturelles à part. Le lac Cuejdel est un lac assez récent qui peut devenir la destination d’une telle randonnée sauvage. Les Gorges du Bicaz, uniques en Roumanie, avec des rochers hauts de plus de 300 mètres, qui bordent la route, offrent un véritable spectacle naturel. Le département de Neamţ accueille la réserve de bisons d’Europe de Dragoş Vodă, près de la ville de son chef-lieu. Neamţ est l’unique département de Roumanie, où il y a des bisons d’Europe élevés en conditions de liberté et de semi-liberté, dans un enclos d’acclimatation et au Zoo. Des bisons d’Europe en liberté peuvent être observés au cours d’un safari dans une région située à seulement 30 kilomètres de la ville de Piatra Neamţ. Après un tour des musées et du centre historique, les touristes se dirigent vers les alentours et en soirée ils rentrent pour profiter de l’atmosphère paisible d’une ville de montagne, mais avec d’excellentes conditions d’hébergement ».

    Agapia est un des monastères les plus visités du comté de Neamţ. Il s’agit d’un édifice datant de 1647. Ce qui suscite l’intérêt des visiteurs à Agapia, c’est la peinture intérieure de l’église et les icônes plus ou moins grandes. L’église a été peinte dans le style néoclassique de l’époque. Le grand peintre roumain Nicolae Grigorescu était âgé de seulement 20 ans lorsqu’il a réalisé ces peintures à partir de gravures en noir et blanc et suivant le modèle de plusieurs chefs d’œuvre de la Renaissance. Poursuivons notre itinéraire aux côtés d’Alina Ferenţ du Centre national de promotion et d’information touristique de Piatra Neamţ. « A Piatra Neamţ il y a aussi un parc aquatique qui attire en été des visiteurs de toute la région de Moldavie. Il y a aussi une télécabine dont le point de départ se trouve près de la gare et qui arrive jusqu’au mont Cozla, d’où un panorama superbe s’ouvre sur sur la ville. Le massif de Ceahlău est également visible. Celui-ci se trouve aussi dans le département de Neamţ et des itinéraires touristiques le traversent. On peut monter jusqu’au sommet de Toaca et même passer une nuit au chalet de Dochia. Il y a nombre de raisons pour lesquelles les touristes peuvent venir visiter la ville de Piatra Neamţ et le département de Neamţ. C’est une région qui préserve soigneusement ses traditions. S’y ajoutent les loisirs modernes, dont des Via Ferrata dans les Gorges de Sugau dans les Gorges de Bicaz. »

    Les personnes intéressées par les objets d’artisanat et d’ethnographie devraient commencer par une visite au Musée d’ethnographie de Piatra Neamţ, affirme Alina Ferenţ, du Centre national de promotion et d’information touristique de Piatra Neamţ : « Il est très beau et vient d’être restauré. Les touristes peuvent y découvrir les traditions roumaines, structurées sur les quatre saisons. S’y ajoutent les nombreux musés du village qui possèdent des collections d’objets du monde paysan roumain. Nous organisons un festival qui s’appelle « Le Coffre de dot », d’habitude à la fin mai, et qui réunit des artisans de tout le pays. Ils s’installent dans le centre-ville et confectionnent et vendent des objets traditionnels. Le musée Popa, dans la localité de Târpesti, située près de la maison-musée de l’écrivain roumain Ion Creangă, possède aussi une collection à part d’objets artisanaux. Des rencontres avec les artisans sont également possibles dans le cadre d’une réunion au Centre de culture et d’arts Carmen Saeculare, où un groupe de femmes confectionnent des vêtements d’après des modèles de jadis. »

    Alina Ferenț, du Centre national de promotion et d’information touristique Piatra Neamţ, affirme que la contrée a aussi une identité gastronomique spécifique :« Tout le monde sait que la Moldavie préserve ses recettes anciennes. Certaines ont été améliorées et réinventées. Parmi nos plats traditionnels, rappelons la fricassée moldave, les soupes aigres faites avec du borş, eau de son fermenté dans des barriques en bois, à la manière dont il était préparé par nos grands-parents. Un autre produit du terroir est la truite fumée dans des branches de sapin, spécifique aux régions de montagne. Elle est préparée par tous les élevages de truites de la région, assez nombreux d’ailleurs. Dans les restos à spécifique traditionnel, vous pouvez goûter aux gâteaux appelés « Poale-n brâu » (« jupes retroussées »). Enfin, les visiteurs intéressés par la cuisine moderne seront également gâtés, puisqu’ils découvriront par exemple de nombreux plats végétaliens crus. »Voici donc autant de raisons d’inclure cette contrée dans vos projets de vacances en Roumanie. (Trad. : Alex Diaconescu)

  • A European biodiversity strategy

    A European biodiversity strategy

    The coronavirus pandemic will probably be followed by even more deadly and destructive epidemics, unless we put an end to their root cause—the endemic destruction of the natural world.



    The warning comes from world-famed biodiversity experts, who argue that “the recent pandemics are a direct consequence of human activity, particularly of our global financial and economic systems, which seek economic growth at all costs. We have a small window of opportunity to overcome the challenges of this crisis, so as to avoid sawing the seeds of future ones”.



    Professors Josef Settele, Sandra Diaz and Eduardo Brondizio coordinated the largest health assessment project ever conducted, whose findings were made public in 2019 by Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. Their conclusion is that human society is in danger because of the accelerated decline of Terra’s natural life support systems.



    In an article published recently together with Peter Daszak, Ph.D, who is working on the next health assessment, they warn that “Rampant deforestation, uncontrolled agricultural expansion, intensive farming, mining and the exploitation of wild species have created a ‘perfect storm’ for the spillover of diseases.”



    Researchers say the economic recovery packages in the trillions of US dollars, made available by governments, must be used to strengthen and enforce environment protection and that a global, unified, ‘One Health’ approach is required. Because “Human health is inextricably linked to the health of wild animals, the health of domestic animals and the health of the environment. It is, in fact, one health”.



    “The coronavirus crisis showed us how vulnerable we are and how important it is to recover the balance between human activity and nature, the executive vice-president for the European Green Deal Frans Timmermans says in his turn.



    In May, the European Commission adopted 2 new strategies, one focusing on biodiversity and the other on the food system. The new biodiversity strategy stipulates, among other things, that by 2030, 30% of Europe’s land and sea will be turned into efficiently managed protected areas, and at least 10% of the utilised agriculture land will include diverse landscapes such as hedges, trees and ponds that enhance carbon sequestration, prevent soil erosion and water depletion.



    Adopted amid the COVID-19 pandemic, the strategy is a central element of the EU’s recovery plan, essential to preventing future epidemics and strengthening resilience to possible epidemics, Frans Timmermans explains.



    Another strategy adopted by the Commission, “Farm to Fork”, provides for a 50% cut in the use of pesticides, a minimum 20% reduction in the use of fertilisers, a 50% reduction of sales of antimicrobials used in animal farms and fisheries, as well as for 25% of the agriculture land to be farmed organically.



    The strategy targets a new, better balance between nature, food systems and biodiversity, to protect the health and welfare of our citizens and at the same time to increase the Union’s competitiveness and resilience, Frans Timmermans also says.



    The 2 strategies reinforce each other, bringing together nature, farmers, enterprises and consumers to create a sustainable and competitive future. According to Brussels, under the European Green Deal, the EU launches ambitious actions and commitments to fight the decline of biodiversity in Europe and worldwide and to turn our food systems into global benchmarks for competitive sustainability, the protection of human and planetary health, as well as for the subsistence means of all stakeholders in the food value chain.


    (translated by: Ana-Maria Popescu)


  • Via Transilvanica, un chemin de randonnée exceptionnel

    Via Transilvanica, un chemin de randonnée exceptionnel


    Fin juillet, les derniers tronçons du chemin de randonnée Via
    Transilvanica, qui traverse les départements de Mureș et Harghita, au centre de
    la Roumanie, ont été mis en service. Ces 285 km de chemin viennent compléter
    les 400 km déjà exploitables, explique Alin Ușeriu, président de l’association
    Tășuleasa Social, pour qui la Roumanie représente une destination sûre, située
    à proximité de grandes capitales européennes et, surtout, un endroit
    magnifique.

    Alin Ușeriu : « La Transylvanie fait partie
    intégrante de la Roumanie et cela vaut la peine de la découvrir en utilisant Via
    Transilvanica. Les richesses naturelles et historiques ou encore le
    foisonnement ethnique tellement caractéristique de la Transylvanie se laissent
    découvrir au long de ce chemin exceptionnel. Le sentier, qui commence à Putna,
    en Bucovine, s’achève au Danube, dans la ville de Drobeta-Turnu Severin, après
    avoir parcouru sept régions historiques d’une beauté fascinante. La Bucovine
    demeure une région caractérisée encore par ses paysages naturels, demeurés largement
    à l’état sauvage, mais également par son patrimoine religieux. La route nous
    emmène ensuite en Ținutul de Sus, le Pays d’en haut en français, où les
    traditions ancestrales ont encore cours. Le chemin suit d’abord la vallée du
    Somes, ensuite celle de la Bistriţa, se frayant un chemin à travers des territoires quasi
    vierges. Visiter ensuite le Pays sicule, c’est vivre au rythme d’une région
    habitée par une ethnie, les Sicules, qui a fortement marqué l’histoire et la
    culture transylvaines. Une région qui peut se targuer d’une culture gastronomique
    traditionnelle inédite et tellement riche. La Transylvanie en tant que telle
    est de fait le musée en plein air le plus vaste d’Europe. Plus de 200 forts,
    églises fortifiées et châteaux essaiment son territoire. Certes, les Saxons
    transylvains ont quasiment disparu de nos jours, mais l’héritage historique et
    architectural qu’ils nous ont légué demeure impressionnant, partie importante du
    patrimoine de l’humanité. La route nous fait ensuite découvrir une autre région
    riche en histoire, berceau de la nation roumaine, en suivant la vallée de la
    rivière Cerna, en Terra Dacica et en Terra Romana, où l’on se laisse bercer par
    la beauté des paysages vallonnés et par la gentillesse des habitants. Enfin,
    une fois franchie la vallée de la Cerna, le Danube dans toute sa majesté apparaît
    devant nos yeux ébahis ».



    Via Transilvanica c’est aujourd’hui 680 kilomètres d’invitation irrépressible à prendre le large et à découvrir, à pied ou en vélo, des coins sauvages et la trace de cultures anciennes. Alin Ușeriu, président de l’association Tășuleasa Social : « Le dernier tronçon, de 100 km,
    qui traverse le plateau de Mehedinţi, est quasiment finalisé. Suivront
    bientôt les départements de Sibiu, Hunedoara, Alba et Caraș-Severin. Le projet se
    poursuit, avec l’aide et le soutien de tous ceux qui l’ont rendu possible dès
    le départ. Vos auditeurs doivent apprendre l’existence de ce chemin longue
    distance conçu un peu à l’instar du Chemin de Saint Jacques de Compostelle,
    même si son but n’est pas religieux. Cela ressemble à ce qu’est le Chemin de
    Saint-Jacques-de-Compostelle pour l’Europe et le Pacific Trail pour l’Amérique.
    Un chemin sûr, qui offre une expérience spirituelle et culturelle au voyageur, qui
    fait découvrir un ensemble d’attractions touristiques, autrefois inatteignables
    d’un coup. Une route accessible en vélo, une route qui sera aussi ouverte à
    coup sûr au cheval. Mais une route qui vaut surtout la peine d’être parcourue à
    pied. »



    Pour franchir les 15-20 km par jour, il vaut néanmoins mieux avoir une
    certaine condition physique préalable. Alin Ușeriu : « Sur le site viatransilvanica.com
    vous trouverez un guide explicatif, qui détaille chaque étape, en ce y compris
    les préparatifs nécessaires avant d’envisager de partir à l’aventure. Certes,
    au long de cette voie, vous trouverez toutes les facilités nécessaires au
    randonneur. N’imaginez pas qu’il faudrait prendre avec vous des victuailles
    pour une cinquantaine de jours, comme c’est le cas pour parcourir le Pacific
    Trail. L’on trouve à chaque pas un endroit pour se restaurer ou une auberge
    pour y passer la nuit. Par ailleurs, dans le contexte actuel, où la
    distanciation physique est de rigueur, Via Transilvanica constitue une
    destination rêvée pour les randonneurs avertis mais, en fait, pour tous les
    amoureux de découvertes, d’inédit, d’expériences inoubliables. »



    Une appli intitulée Via Transilvanica est également disponible au téléchargement. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Les Monts Apuseni

    Les Monts Apuseni

    Ce n’est pas l’altitude des Monts Apuseni, situés en
    Transylvanie, dans le centre-ouest de la Roumanie, qui attirent les visiteurs. En
    effet, leur sommet le plus haut ne dépasse pas les 1849 mètres d’altitude. En
    revanche, le décor est magnifique et les activités en plein air ne manquent
    pas. Commençons notre voyage au Parc naturel Apuseni, en plein cœur de ces
    montagnes. Le Parc est reconnu comme une zone de première importance pour la
    biodiversité qu’elle accueille, mais aussi comme un des endroits naturels les
    plus remarquables de Roumanie.


    Paul Iacobaș, manager pour le programme de tourisme vert
    Pădurea Craiului et représentant d’Apuseni Experience, une organisation qui
    promeut le tourisme responsable, détaille les activités les plus attrayantes: « La meilleure
    activité dans le Parc naturel Apuseni est peut-être la randonnée. Vous pouvez ainsi
    explorer le plateau karstique de Padiș, d’une grande richesse pour ce qui est
    de ce type de relief recouvert de forêts, très présent dans le Parc Apuseni.
    Mais n’oublions pas Cetățile Ponorului / Les Citadelles de Ponor, les Gorges des
    rivières Galbena, Someșul Cald ou Rădeasa, Poiana Ponor / La Clairière Ponor,
    Lumea Pierdută / Le Monde perdu, Groapa de la Bârsa. Voilà quelques endroits
    qui vous raviront en randonnée, peu importe votre condition physique. Aussi,
    une autre spécificité du Parc naturel d’Apuseni : vous rencontrerez là-bas
    les « moți ». C’est la population locale, qui vit à une altitude de
    1000-1200 mètres, dans la zone centrale des Apuseni, dans les vallées de
    l’Arieș ou des rivières tributaires de l’Arieș. Les « moți » sont des
    gens très tenaces. Jusqu’à il y a peu, ils étaient très attachés à la culture
    du bois. A présent, ils commencent à changer de perspective et sont de plus en
    plus ouverts au tourisme. C’est vrai aussi qu’ils ont des choses à montrer !
    Ils ont toujours leurs vieilles maisons, des granges traditionnelles dont le
    toit est recouvert de branches de sapin, une caractéristique de la région. On
    trouve encore des artisans qui travaillent le bois. Ils font des objets qui
    étaient autrefois utilisés dans les ménages, mais qui aujourd’hui servent
    plutôt de décoration. Il y a aussi des tisserandes qui, devant leur métier à
    tisser, peuvent vous raconter tout un tas d’histoires sur les motifs dont elles
    décorent leurs créations. »



    Quittons le Parc naturel Apuseni pour nous diriger vers les
    Monts Pădurea Craiului, dans le nord-ouest de la région. L’altitude est moindre
    ici et les forêts de feuillus remplacent les sapins. Néanmoins, le karst reste
    présent, favorisant la formation de nombreuses grottes, explique Paul
    Iacobaș : « A Pădurea Craiului
    on trouve la grotte la plus longue de Roumanie, la Grotte Vântului, du Vent.
    Avec plus de 50 km de galeries souterraines, elle continue à être explorée et
    l’on découvre encore des galeries supplémentaires. Nous avons aussi dans la
    région un réseau de grottes aménagées : la grotte de Meziad et la Grotte
    aux cristaux dans la Mine de Farcu. Deux autres grottes bénéficient d’une
    infrastructure très sûre pour les visiteurs : Vadu Crișului et Unguru
    Mare. Il y a aussi, bien sûr, la
    célèbre Grotte des Ours et le Glacier de Scărişoara, le plus grand glacier souterrain d’Europe,
    avec plus de 100.000 m3 de glace fossile. C’est d’ailleurs la partie la plus
    riche des Monts Apuseni pour le tourisme d’aventure : via ferrata, escalade,
    alpinisme, course en montagne, rafting ou spéléo-tourisme. Tout le monde peut
    s’y essayer, mais avec l’équipement adapté et accompagné d’un guide. »



    Toutefois, les familles avec
    enfants aussi ont toute une liste d’activités possibles dans les Monts Apuseni.
    Pour les plus jeunes, comme pour les passionnés de vélo, cap sur les montagnes
    Trascău, fait savoir Paul Iacobaș, manager de destination : « C’est une zone très différente de Pădurea Craiului.
    Les montagnes Trascău se trouvent dans le sud-est des Apuseni, près d’Aiud ou
    Alba Iulia. Le karst est toujours aussi présent, avec des gorges, des plateaux calcaires
    ou des grottes spectaculaires. Mais la particularité de Trascău, c’est cette
    impression que la vie ralentit. On y trouve toujours des communautés traditionnelles,
    avec un mode de vie comme il y a 60 ou 80 ans, vraiment bien préservé. Si vous
    y prenez des photos, les images vous feront penser aux albums photo de
    l’entre-deux-guerres. Presque rien n’a changé là-bas. Les gens ont gardé leurs traditions,
    leur architecture et un mode de vie traditionnel, basé sur l’agriculture de
    subsistance. Les propriétés ne sont pas grandes et, grâce à ce type
    d’agriculture durable, elles se fondent réellement dans le paysage. »



    Peut-être que l’expérience la
    plus mémorable pour les touristes qui visitent les Monts Apuseni est justement
    de rencontrer les locaux, de connaître leur mode de vie de plus près, considère Paul
    Iacobaș : « Nos touristes qui logent chez l’habitant sont
    ravis de pouvoir interagir avec les gens du coin, de voir comment ils vivent,
    de partager leurs repas. Le deuxième point fort d’un voyage dans les Apuseni
    est cette nature préservée, la flore comme la faune. Ici, on trouve encore une
    population importante de grands carnassiers, mais aussi des fleurs
    remarquables, notamment au printemps. Dans le Pays des Moți, il y a des champs
    entiers d’arnica des montagnes ou d’orchidées sauvages. La réserve naturelle
    Scărița Belioara préserve quelques espèces endémiques de fleurs, dont la
    gentiane. Et c’est toujours chez nous que vous trouverez l’edelweiss à la plus
    basse altitude de Roumanie – 400 mètres – c’est dans les gorges Întregalde. »


    Les Monts Apuseni méritent aussi d’être visités pour leur histoire. La plus ancienne commune de Roumanie, selon les traces écrites, est Roșia Montană. En plein coeur des Apuseni, elle est récemment arrivée en Une des journaux à cause d’un ample projet d’exploitation minière, à l’arrêt pour le moment. Roșia Montană et le Pays des Moţi, le «Pays de légende et de pierre» selon son surnom, vous avez là deux destinations remarquables par leur historique et leur culture. (Trad. Elena Diaconu)

  • Vivre à la campagne autrement

    Vivre à la campagne autrement

    Il
    était une fois, dans l’ouest de la Roumanie, quelque part dans le comté d’Arad,
    un village abandonné, comme bien d’autres à travers le
    pays. Il n’avait pas été aussi triste qu’il l’était maintenant, car déserté. Ce
    hameau de 500 habitants pendant l’entre-deux-guerres n’en comptait plus que cinq.
    Et ceux-là menaient une vie hors du temps.




    Un
    beau jour, un entrepreneur italien, Osvaldo Martinelli de son nom, tomba
    amoureux de cette contrée. C’est ce qui le poussa à jeter les fondements d’un
    nouveau concept qu’il baptisa Agro Village. Paulo Zanetti, collaborateur
    d’Osvaldo Martinelli, le père du projet Agro Village, nous a fourni plus de
    détails : « Agro
    Village est un projet à trois volets principaux : touristique, immobilier et de
    production. A présent, seule la composante touristique est opérationnelle. Nous
    avons développé à Labaşint, dans le département d’Arad, un complexe comportant
    un hôtel 4 étoiles, une auberge, une discothèque, une piscine et un restaurant.
    Ces structures sont situées sur un périmètre de 4 hectares, au cœur d’une
    nature belle à couper le souffle, dans un coin oublié du monde. »




    La
    construction d’habitations est également prévue cette année, à l’intention de
    ceux qui envisagent de s’installer à la campagne. La troisième composante du
    projet Agro Village concerne la production agricole, grâce à des cultures de
    niche ou bien la production agro-alimentaire. Les têtes pensantes du projet
    envisagent donc d’y mener des activités spécifiques à l’agritourisme. Paulo
    Zanetti précise : « L’idée,
    c’est de mettre à profit les éléments qui existent dans la région, pour son
    développement touristique. Nous voudrions, par exemple, créer une sorte de
    réseau des petits producteurs, tels les artisans fromagers ou les apiculteurs.
    Cette idée est née avant tout de notre passion pour la nature, pour les beaux
    endroits authentiques. En effet, cette contrée inaltérée, qui semble figée dans
    le temps, est d’une beauté sans pareille. C’était là le point de départ de
    notre projet. D’autant plus que, de nos jours, les gens ressentent le besoin
    impérieux d’un nouveau rapprochement de la nature. Des études réalisées au
    Japon ou aux Etats-Unis prouvent l’importance vitale du contact avec la nature,
    de la vie menée loin des ordinateurs ou des portables. Autant dire que la
    nature a des effets positifs sur la santé physique et psychique de l’être
    humain. »




    Paulo
    Zanetti nous livre ses arguments en faveur de ce rapprochement de la nature : « Notre
    style de vie moderne a bien des limites et des défauts que la pandémie de
    coronavirus a mis en évidence. Il serait bon de prendre un peu de recul, de
    redécouvrir la nature, les choses plus simples, mais plus vraies. »




    C’est
    en 2007 qu’Osvaldo Martinelli a lancé le projet Agro Village. Au tout début, il
    a été question d’une maison qui devait abriter les siens et ses amis. D’autres
    constructions allaient s’ensuivre. Et puis, en 2016, il eut l’idée d’ouvrir ces
    structures au grand public. Paulo
    Zanetti, collaborateur d’Osvaldo Martinelli, l’auteur du projet Agro Village,
    nous a parlé des activités que l’on peut y faire : « Il
    n’y a pas de formule toute faite, car une fois là, chacun peut passer la
    journée comme bon lui semble. Nos hôtes ont vraiment l’embarras du choix. Nous
    proposons des randonnées en VTT, lors desquelles ils seront accompagnés de
    guides, vu que les itinéraires s’étalent sur plusieurs centaines de km, à
    travers des forêts, sur des chemins forestiers. Aux amateurs de sensations
    fortes, nous proposons, cette année, de survoler en parapente les vallées et
    les forêts de la région. On peut également faire de la marche nordique, ce
    nouveau sport de plein air qui consiste à marcher en s’aidant de bâtons, comme
    dans le ski de fond. Un sport idéal pour développer un style de vie sain et
    actif. Une autre activité, c’est la cueillette de champignons. Enfin, pour la
    détente, il y a la piscine à l’eau chauffée par des panneaux solaires. On peut
    y nager jusque tard en soirée ou bien causer, passer un bon moment avec des
    amis autour d’une bière. »




    Bref,
    nature, un rythme de vie plus doux, et détente – voilà les maîtres-mots du
    projet Agro Village. (Trad. Mariana Tudose)

  • Les attractions dans le Parc naturel Apuseni

    Les attractions dans le Parc naturel Apuseni

    D’une superficie de 75 milles hectares, le Parc naturel Apuseni couvre pratiquement la plus grande superficie karstique des montagnes homonymes et de Roumanie. Une fois sur place, les visiteurs peuvent faire des randonnées, pratiquer du tourisme aussi bien d’aventure que culturel, et d’autres activités. A tout cela s’ajoutent une excellente cuisine du terroir et des offres d’hébergement des plus diverses pour faire de vos vacances des moments inoubliables au cœur de la nature. Pour mieux explorer le parc Apuseni, directeur Alin Moş explique :
    « Le parc s’étend sur trois départements – Bihor, Cluj et Alba, et couvre pratiquement le relief karstique le plus vaste des Monts Apuseni et de Roumanie. La région occupe une grande partie des Monts de Bihor et elle est connue dans le monde entier pour ses formations karstiques dont la plus importante reste la grotte de Scărişoara. Celle-ci a la particularité d’abriter le plus grand glacier souterrain de Roumanie et certainement l’un des plus grands d’Europe. »

    Désignée dans un premier temps par la Régie Nationale des forêts à organiser des événements pour célébrer la Journée européenne des réserves naturelles, l’Administration du Parc naturel Apuseni a dû changer le programme des manifestations en raison de la pandémie. Pourtant, elle a continué à transmettre chaque semaine, des documents sur des thèmes précis tels l’eau, l’air, les paysages, les traditions et la biodiversité. Et puis, le 24 mai dernier, le Jour des réserves naturelles européennes, elle a lancé une carte interactive du parc. Certains endroits spectaculaires longeant les trajets balisés ont été mis en valeur par les rangers du Parc qui y ont aménagé des endroits où les touristes puissent mieux profiter de la beauté de la nature. Certains troncs d’arbres ont été transformés en bancs entourés de panneaux avec des informations explicatives.

    Une démarche censée permettre aux visiteurs d’entrer en contact avec la nature, selon le directeur administratif du Parc, Alin Moş :« Toutes ces informations se retrouvent sur les panneaux touristiques mis en place dans des lieux spécialement aménagés afin de permettre aux visiteurs de se connecter à la nature. Sur chaque panneau, en plus du nom de l’endroit et de sa description, il y aura un message censé rendre la connexion avec la nature encore plus facile. En voici quelques exemples : « laisse tes pensées s’écouler au fil de l’eau et reste seul avec la nature ! ». Ou bien, un autre message, affiché dans un endroit spécialement aménagé pour accueillir une ou deux personnes entre les racines d’un grand hêtre, dit « reste dans les bras du vieil arbre et laisse-le te raconter l’histoire de la forêt ».

    A l’heure où l’on parle, 39 endroits ont été déjà aménagés, mais leur nombre dépassera une centaine. Le Parc naturel Apuseni attend ses visiteurs pour des vacances écolo. Gabriel Bonaciu imagine de telles activités pour des séjours allant de 5 à 7 jours. Il nous invite à regarder les choses du point de vue de celui qui décide de passer ses vacances dans le Parc naturel Apuseni. « Le parcours des randonnés faciles vers Belvederile Padișului traverse des près alpins. Puis, des paysages à couper le souffle s’étalent devant les touristes qui gagnent les sommets des montagnes. Nous organisons aussi des excursions d’aventure dans les Gorges de Galbena et aux Cités de Ponor. Ce sont des circuits réservés aux personnes en pleine forme, car on y trouve des tronçons de via ferrata et des zones plutôt difficiles. Mais ceux qui nous rejoignent sont impressionnés par la nature sauvage et les chutes d’eau bruyantes, tout comme par les glaciers cachés depuis des millénaires sous les montagnes boisées. »

    Un tel glacier peut être admiré dans la grotte appelée Le Feu Vivant (Focul viu), située à près de 1200 m d’altitude. Cette association paradoxale entre un glacier et un feu s’explique par le fait que les rayons du soleil se reflètent dans les groupes de stalagmites de la grotte, créant l’illusion de la lumière d’un feu. Ces randonnées en montagne sont aussi une bonne occasion de découvrir la cuisine locale et d’autres attractions culturelles de la zone. Gabriel Bonaciu, organisateur d’activités éco-touristiques dans le Parc naturel d’Apuseni, nous donne plus de détails : « Sur la via ferrata de l’itinéraire de Pietrele Negre (Les pierres noires), près du village de loisirs de Vârtop, nous présentons aux touristes des paysages magnifiques depuis les rochers abruptes. Les via ferrata sont une attraction touristique recherchée par ceux qui aiment l’alpinisme sur des trajets aménagés et par tous ceux qui souhaitent admirer la nature en toute sécurité, depuis les points les plus hauts. Puis, les randonnées à vélo emmènent les touristes vers des chutes d’eau et des sommets aux panoramas uniques, en empruntant des sentiers, en traversant des clairières et des forêts – un véritable régal pour les yeux et pour tous les sens. Chaque randonnée inclut des arrêts pour goûter à la cuisine locale, des plats offerts par les habitants de du coin. De même, des tours en kayak sont organisés sur les lacs de retenue des monts Apuseni, à Valea Drăganului ou à Fântânele. Les programmes comportent aussi des visites aux monastères orthodoxes en bois, vieux de plusieurs centaines d’années, l’occasion pour les touristes d’apprendre davantage sur l’histoire des lieux, sur la culture traditionnelle roumaine ou bien sur les techniques utilisées jadis dans la construction des édifices religieux. Par exemple, au département de Bihor, dans le village de Fânațe (commune de Câmpani), on peut voir une église en bois dont les murs extérieurs sont couverts de terre, d’après une technique traditionnelle, alors qu’à intérieur, sur les murs en bois, l’on a peint des scènes religieuses d’une très grande valeur artistique.»

    Avant de finir notre balade à travers les merveilleuses montagnes d’Apuseni, précisons aussi que la première proposition de créer ce Parc naturel a été formulée en 1928 par le savant et explorateur roumain Emil Racoviţă. Pourtant, c’est à peine en l’an 2000, que le Parc Naturel d’Apuseni a vu officiellement le jour. En 2009, la Commission européenne l’a qualifié de destination européenne d’excellence, le rajoutant au projet EDEN. Celui-ci vise à accroître la visibilité des destinations non-traditionnelles, à mettre en valeur la diversité et la qualité de l’offre touristique européenne, ainsi qu’à soutenir le tourisme durable. (Trad. Ioana Stăncescu, Valentina Beleavski)

  • Les Forêts vierges et quasi-vierges de Roumanie

    Les Forêts vierges et quasi-vierges de Roumanie

    C’est en 2012 que le ministère roumain de l’Environnement fixait les critères d’identification de ces forêts, avant de les répertorier dans un premier catalogue paru en 2016 et devenu par la suite un véritable instrument pour la conservation et l’amélioration de la biodiversité de ce patrimoine menacé par le déboisement illégal. Depuis, de nouvelles surfaces de forêts ont été ajoutées chaque année dans ce catalogue dont le dernier numéro a été lancé début mai. A cette occasion, le ministre de l’Environnement, Costel Alexe, a déclaré : « Par cette démarche, on se propose la gestion durable des forêts primaires de Roumanie, les plus vastes d’Europe. A l’heure où l’on parle, le catalogue répertorie plus de 30.000 hectares, mais avec mon équipe ministérielle, on a décidé que d’ici la fin de mon mandat, on augmente de 50% le nombre d’hectares de forêts primaires pris en compte. On a organisé un appel d’offres afin d’obtenir des études sur 39965 hectares de forêts vierges et quasi-vierges que l’on envisage d’inclure dans notre catalogue afin d’y stopper toute intervention forestière ».

    Dix départements seulement sur les 41 nationaux ont des forêts inscrites dans le Catalogue. Parmi ceux-ci, mentionnons, dans l’ordre, Caraş-Severin (26%), Hunedoara (14,7%), Maramureş (9,6%), Braşov (8,3%) et Prahova (7,8%). Les forêts répertoriées bénéficient de règles strictes de protection, ce qui les place à l’abri de toute activité humaine qui risque de leur porter atteinte. Les seules activités qui y sont permises sont celles de recherche et de visite, à condition que les écosystèmes n’en souffrent pas.

    Annoncée pendant une visite du ministre de l’Environnement au Mont Rosu, la dernière édition du Catalogue des forêts vierges et quasi-vierges a permis au responsable roumain de s’attarder dans son discours sur la conservation de l’écosystème dans une forêt primaire : « Dans le canton où l’on se trouve, il y a 411 hectares de forêts vierges et quasi-vierges et aucune trace d’intervention forestière. Si, par exemple, un orage frappe ce paradis naturel et qu’il déracine un arbre, il en résultera tout simplement un chablis. Voilà ce que conservation de la biodiversité signifie. »

    A en croire les statistiques, les autorités roumaines s’attendent à ce que le nombre de départements affichant des forêts primaires augmente de 10 à 19, avec pour résultat une superficie totale de presque 70.000 hectares de forêts protégées.

  • Le bonheur des sorties

    Le bonheur des sorties

    Depuis que le beau temps
    est là, avouons-le, le confinement est encore plus dur à supporter. Pourtant,
    il ne faut pas confondre la distanciation sociale avec un régime de vie austère
    mené entre quatre murs. Même les médecins le disent, une bonne petite balade,
    histoire de respirer un peu d’air frais et de changer de décor, va faire des
    merveilles.

    Du coup, c’est notre petite dose d’optimisme à vous proposer en ce
    début de semaine : ne vous inquiétez pas, même les autorités tolèrent les
    brèves sorties, histoire de faire vos courses, de vous rendre chez vos parents, de faire du footing ou du vélo. Prenez toutes vos précautions, n’oubliez pas votre masque
    et une paire de gants et accordez-vous, au moins une fois par semaine, une
    pause en dehors de votre maison. Surtout en cette période de l’année quand la
    nature se revigore et que l’air sent le parfum des fleurs.

  • Le bonheur dans l’air

    Le bonheur dans l’air

    Après plusieurs semaines de confinement d’affilée, j’ai proposé à ma fille de faire un tour de
    quelques minutes autour de l’immeuble, histoire de prendre de l’air et d’acheter
    du pain. J’habite dans un quartier qui commence par une lignée d’HLM censée
    protéger un dédale de ruelles bordées de maisonnettes
    colorées.

    Aujourd’hui, je vous emmène dans mon quartier pour profiter
    ensemble de la beauté printanière des jardins fleuris. Magnolias aux fleurs
    roses, tulipes rouges et jaunes, lilas parfumé, jacinthes, en cette période de
    l’année mon quartier est plus vivant que jamais. Les merles sifflent, les
    pigeons roucoulent, seuls les rires des enfants manquent pour l’instant. Si
    vous vous sentez le moral à marée basse, sortez un peu, prenez de l’air. La
    nature fait toujours des merveilles. Et si cela n’est pas possible, restez avec
    nous et voyageons ensemble dans l’imagination.

  • Les esturgeons du Danube et de la mer Noire

    Les esturgeons du Danube et de la mer Noire

    Plus des 120 professionnels, originaires de 22 pays, et représentant 59 institutions diverses, ont participé dans la ville roumaine de Galati, située au bord du delta du Danube, à une conférence internationale, intitulée « La conservation des esturgeons du Danube : défi ou opportunité ». Ce fut un évènement d’exception dédié au sort des esturgeons et l’occasion rêvée pour décider de la mise en route d’une stratégie commune visant la conservation et l’avenir de la population de l’esturgeon sauvage. C’est que pendant longtemps, l’esturgeon a représenté une ressource naturelle importante pour les économies roumaine et bulgare, la pêche à l’esturgeon favorisant tout particulièrement le développement des communautés locales.

    De nombreux documents témoignent de l’importance de la pêche à l’esturgeon pour les communautés danubiennes, rappelle Tudor Ionescu, directeur au Centre de recherches et de développement de l’esturgeon, des habitats aquatiques et de la biodiversité de la ville de Galati. Ecoutons-le :« Un historien turc, Evliya Celebi, qui voyageait à Silistra, ville située de nos jours en Bulgarie, informait que la prise quotidienne moyenne était de 80 grands exemplaires d’esturgeon européen, qui prenaient la route de Constantinople le jour même. Le moine italien Nicol Barsi, qui se rendait à Galati entre 1630 et 1640, mentionne la beauté de la ville à l’époque, mais surtout la richesse des captures d’esturgeons réalisées. Des bateaux originaires de Constantinople débarquaient leur cargaison de soie, pour reprendre ensuite la route, chargés de caviar. Les témoignages abondent en ce sens. A la fin du 19e siècle, le roi Carol Ier nomma le célèbre explorateur et scientifique Grigore Antipa à la tête des pêcheries d’Etat. C’est lui qui fera passer, en 1896, la première loi de la pêche, une loi qui prévoyait d’interdire la pêche à l’esturgeon durant la période de reproduction de l’espèce. Grigore Antipa s’inquiétait même dans l’un de ses écrits de la baisse significative de la population d’esturgeon, dont il avait déjà été témoin à l’époque. C’était il y a 120 ans déjà. Pourtant, en 1903/1904, dans la zone du village de Sfântu Gheorghe, l’on faisait état d’une capture de 10.570 exemplaires d’esturgeons du Danube. Cent ans plus tard, en 2003/2004, seuls 28 exemplaires ont été capturés dans toute la Roumanie. C’est dire. Et l’on peut constater la même évolution de la population de bélouga. L’on comptait ainsi la capture de 4.250 exemplaires en 1903/1904, contre 153 exemplaires un siècle plus tard. Y’a pas photo ».

    Déjà à l’époque des Daces, avant l’arrivée des Romains sur le territoire actuel de la Roumanie, l’on érigeait des sortes de clôtures immergées, confectionnées en bois, pour attraper l’esturgeon. Les pêcheurs emploient depuis toujours des techniques spécifiques pour la pêche à l’esturgeon, prétendant même que cette espèce ne se laisse attraper que lors des tempêtes. Et, en effet, l’esturgeon nage sur le fond du Danube, atteignant jusqu’à 70 km/h. Pour l’attraper, les pêcheurs installaient des hameçons raccordés à des troncs d’arbres, immergés à plusieurs mètres de profondeur. L’exemplaire d’esturgeon champion toutes catégories confondues a été attrapé en 1890, sur le bras du Danube qui s’appelle Sfântu Gheorghe. Il pesait 886 kilos et l’on avait récolté 127 kilos de caviar. Dans la période de l’entre-deux-guerres, la Roumanie et la Bulgarie détenaient la palme de l’export du caviar en provenance de l’esturgeon sauvage dans tout le bassin de la mer Noire. Tudor Ionescu :« A l’époque qui a suivi l’apparition de la première loi de la pêche en Roumanie, la principale méthode utilisée pour attraper l’esturgeon employait les clôtures immergées. Ils se faisaient attraper lorsqu’ils remontaient le cours du Danube pour se reproduire, quelque part aux environs de la zone des Portes de Fer. Dans l’entre-deux-guerres déjà, les méthodes de pêche avaient évolué, de même que l’organisation de l’activité. La ville de Galaţi accueille le premier réfrigérateur du pays et le premier marché aux poissons. Les prises faites dans les zones de Sulina, de Chilia et au long du Danube étaient commercialisées à Galaţi, là où Antipa avait fondé la première bourse du poisson. Les captures totalisaient 40 tonnes d’esturgeon et environ 17 tonnes de caviar. Une étude rapporte l’équivalence entre le prix de l’or et celui du caviar. Au début du 20e siècle, 1 kilo de caviar valait 2 à 3 grammes d’or. Cent ans plus tard, 1 kilo de caviar valait 97 grammes d’or. Tout est dit ».

    Et même si les espèces d’esturgeon sont protégées par la Convention relative au commerce international des espèces sauvages en voie de disparition, la survie de l’esturgeon est toujours menacée. En effet, le déclin accentué de l’espèce a commencé surtout après 1972, lorsque, selon les spécialistes, la construction du barrage hydroélectrique des Portes de Fer a empêché la poursuite de la migration des poissons sur le Danube. Tudor Ionescu estime que les efforts concédés dernièrement pour repeupler l’espèce se heurtent à l’impossibilité de reconstruire son habitat initial. « Dans les années 1700, le bélouga remontait le Danube depuis la mer Noire, pour se reproduire en Bavière. Il s’agit d’un parcours long de 2.300 km. Ils parcouraient cette distance. Or, entre 1965 et 1972, nous avons érigé le barrage des Portes de Fer, qui a mis un coup d’arrêt net à la migration de l’esturgeon le long du Danube. Leur migration s’est dès lors réduite à 856 km du cours du Danube. Ils ont donc été privés de 60% de leur habitat, ce qui a gravement affecté leur capacité de reproduction. Qui plus est, ce barrage a été érigé dans la zone qu’ils favorisaient par-dessus tout pour se reproduire. »

    Suite à la baisse dramatique de la population d’esturgeon, les spécialistes issus des pays riverains de la mer Noire, et même d’ailleurs, ont arrêté une stratégie commune visant la conservation et le redressement de la population d’esturgeon sauvage du Danube. Les participants à la conférence de Galati ont adopté la Déclaration de Galati, censée mettre en route un mécanisme qui vise la sauvegarde de la population d’esturgeon en Europe du Sud-Est, seul endroit au monde où six espèces d’esturgeon vivent encore à l’état sauvage. Le document prévoit la création de fermes d’esturgeon, le suivi de l’évolution de la population, mais également la poursuite du moratoire sur la pêche à l’esturgeon au-delà de 2020.
    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’oiseau de l’année 2020 en Roumanie

    L’oiseau de l’année 2020 en Roumanie

    Feu vert à une nouvelle édition du concours « L’oiseau de l’année en Roumanie ». Un mois durant, tous ceux qui aiment les oiseaux sauvages peuvent voter pour une des 5 espèces proposées par la Société ornithologique roumaine. L’année dernière, c’est la chouette chevêche qui s’est adjugé le titre d’oiseau de l’année 2019. Quelles sont les 5 espèces parmi lesquelles il faut choisir cette fois-ci ? Réponse avec Ovidiu Bufnilă, responsable communication de la Société ornithologique roumaine : « Le premier oiseau sur notre liste est l’hirondelle (Hirundo rustica). C’est une espèce dont les effectifs sont en chute libre. A cause de l’agriculture intensive, la Roumanie perd chaque année 20% de sa population d’hirondelles, c’est-à-dire qu’une hirondelle sur 5 disparaît. Cela parce qu’elles se nourrissent d’insectes que l’on ne retrouve plus partout, vu que l’agriculture intensive est basée sur les pesticides et les insecticides. La 2e espèce que nous avons proposée, c’est la cigogne blanche (Ciconia ciconia). On voit souvent cet oiseau sur les poteaux, sur les toits et les cheminées des maisons. Plein de légendes et de croyances populaires roumaines en parlent. Le 3e oiseau en compétition pour le titre d’oiseau de l’année 2020, c’est le pélican frisé (Pelecanus crispus). C’est une espèce qui a beaucoup souffert par rapport à son frère, le pélican commun. Ce dernier compte quelque 40.000 exemplaires en Roumanie, alors qu’il n’y a plus que quelque centaines de pélicans frisés. Notre 4e proposition est la bernache à cou roux (Branta ruficollis), un oiseau très profitable pour les agriculteurs roumains. C’est la plus petite oie sauvage, qui construit son nid en Sibérie et qui fait chaque année un voyage de 5000 km avant d’arriver chez nous, en Dobroudja et en Munténie, dans le sud, pour passer l’hiver. Enfin, la 5e espèce est l’aigle le plus grand de Roumanie : le pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla). Pendant la saison froide, on le retrouve tout le long du Danube et même le long de la rivière Olt (sud). Il chasse les canards et les oies qui se déplacent le long des eaux ».

    Pour voter l’oiseau de l’année 2020 il suffit d’entrer sur la page Facebook de la Société ornithologique roumaine et mettre « J’aime » à votre oiseau préféré. Celui qui réunit le plus grand nombre de mentions « J’aime » jusqu’au 30 novembre deviendra l’oiseau de 2020 et sera mis à l’honneur dans les articles de la Société tout au long de année. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Delta du Danube

    Le Delta du Danube

    Au bout de son voyage de 2.860 km depuis
    la Forêt-Noire, en Allemagne, où il prend sa source, le Danube prêt à se jeter
    dans la mer Noire a formé un delta d’une beauté unique, dont les alluvions
    charriées par le fleuve ne cessent d’augmenter la superficie. Il est constitué
    de tout un réseau de canaux, de lacs, d’îles couvertes de jonc, de forêts, de
    prés et de dunes. Notre destination d’aujourd’hui est ce deuxième grand delta
    d’Europe, considéré pourtant comme le plus beau et inscrit, en 1991, au
    Patrimoine de l’UNESCO.

    Cătălin Țibuleac, président de l’Association qui assure
    la gestion du Delta, le confirme : cette zone est splendide : « Nous plongeons dans un monde où la présence
    humaine est en harmonie avec la nature et la biodiversité. 14 minorités
    ethniques y vivent, elles aussi, en totale harmonie, chacune avec ses
    traditions et ses coutumes. La cuisine locale est savoureuse. Le delta du
    Danube est le jardin bio de l’Europe et nous nous efforçons de le garder comme
    tel, par un tourisme responsable et respectueux de l’environnement. L’année
    dernière nous avons lancé le programme « Fêtes de Noël et du Nouvel An dans le delta
    du Danube ». Il faut dire que les Russes lipovènes et les Ukrainiens, deux
    minorités ethniques très bien représentées dans la région, célèbrent ces fêtes
    selon le vieux calendrier julien. Ces vacances inédites ont joui d’un grand
    succès.»




    La nature et la culture se donnent
    rendez-vous dans le delta du Danube et la cuisine y est délicieuse. Cătălin
    Țibuleac : « Des pensions familiales locales viennent de recevoir des
    autorisations et elles offriront aux touristes des produits traditionnels. Des
    événements sont organisés autour du fameux bortch de poisson, spécifique du
    Delta – un plat qui rappelle la bouillabaisse. Les événements culturels ne
    manquent pas – entre autres le Festival de film « Anonimul », arrivé,
    en 2019, à sa 16e édition, ou Enisala Fest – un festival de musique
    folk et rock. L’année dernière, le nombre de touristes qui ont visité le Delta
    a progressé de 77% par rapport à 2017, ce qui s’explique par une offre
    touristique fondée sur le multiculturalisme et l’harmonie avec
    l’environnement. »




    Un des sites touristiques les plus
    recherchés du Delta est la forêt de Letea, la plus ancienne réserve naturelle
    de Roumanie, à laquelle les scientifiques ont commencé à s’intéresser dès 1930.
    Dans la forêt sur sable de Letea, à l’endroit appelé « La Fontaine
    d’Omer » pousse un des plus vieux chênes du pays. Il compte 500 à 600 ans
    et la circonférence de son tronc mesure 4 mètres. Vous pouvez découvrir toutes
    les merveilles du Delta à bord d’un hôtel flottant. Andreea Diaconu, directrice
    du marketing d’un hôtel flottant, fait venir des touristes dans le Delta depuis
    2001. Elle nous explique ce qu’est un hôtel flottant: « Un hôtel flottant est
    un navire de croisière adapté aux endroits accessibles du Delta, car dans le Delta il y a aussi des zones plus difficiles d’accès. C’est un hôtel, comme
    tout autre. Il comporte 6 chambres doubles, 2 appartements, pouvant accueillir
    un groupe d’au moins 16 personnes. Les chambres offrent les conditions d’un 4
    étoiles plus. Le degré de confort d’un hôtel flottant est traduit par un
    classement spécial. Les hôtels flottants offrent toutes les facilités d’un hôtel
    classique : salles de bain privées, climatisation, télévision par
    satellite, terrasse pour les bains de soleil. C’est un hôtel alimenté à
    l’énergie solaire et éolienne. »




    A bord d’un hôtel flottant, on se
    réveille chaque matin dans un endroit nouveau et on peut voir plus de choses
    que si l’on était logé dans une pension et que l’on devait sillonner le Delta
    en canot. Andreea Diaconu : « C’est beaucoup plus confortable
    d’être à bord d’un navire et de pouvoir admirer tous les paysages qu’offre le Delta.
    Nous collaborons avec des tours opérateurs, pourtant, la meilleure solution est
    le contact direct, qui permet de personnaliser le paquet touristique souhaité.
    Il y a des touristes – notamment étrangers – qui viennent spécialement pour
    observer les oiseaux et alors nous personnalisons le paquet en fonction des
    endroits où ils souhaitent se rendre. Il y a des ornithologues qui viennent
    visiter le Delta, mais aussi des touristes qui souhaitent explorer les lieux et
    voir la forêt de Letea ou la ville de Sulina. Il y a de nombreuses choses à
    découvrir dans le Delta. »




    A chaque touriste on peut offrir ce
    qu’il souhaite. Andreea Diaconu : « Par exemple, s’il souhaite voir la
    forêt de Letea, nous contactons les personnes qui s’en occupent. Les
    organisateurs disposent de véhicules tout terrain à bord desquels ont peut
    accéder à la forêt, aller voir les dunes de sable de Caraorman et les chevaux
    sauvages. Nous avons eu des touristes allemands, français, anglais, mais aussi
    d’Afrique du Sud, qui, n’étant pas bien renseignés, souhaitaient voir les
    crocodiles du Delta. Cette demande nous a fait sourire, mais même sans
    crocodiles, le Delta les a fascinés. Nous avons également eu un groupe
    d’ornithologues qui sont venus par hasard à un moment où ils ont pu voir des
    flamants, chose tout à fait exceptionnelle, mais il y a eu, en effet, une année
    où cette espèce d’oiseau est arrivée dans le Delta. »




    Les surprises ne manquent pas. Faites vos
    choix, planifiez vos vacances et passez un magnifique séjour dans ce paradis – plus
    ou moins… terrestre. (Trad. Dominique)

  • Nous ne sommes pas seuls : entretien avec Marc-André Selosse

    Nous ne sommes pas seuls : entretien avec Marc-André Selosse

    On présente souvent lhumain comme un sujet qui aurait combattu et gagné ce combat contre la nature. Pourtant ce récit est catégoriquement faux. En réalité, si lon sintéresse aux microbes on perçoit que nous ne vivons que dans une osmose avec eux. Pour illustrer cette question nous allons discuter avec Marc-André Selosse qui est professeur au Musée national dhistoire naturel de son dernier livre intitulé Jamais seul.



  • Couleurs en voie d’extinction

    Couleurs en voie d’extinction

    Ce phénomène a lieu sur toute la planète, alors que les régions les plus touchées sont l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine, selon un récent rapport de l’ONU. Selon la mouture 2018 de ce rapport annuel, intitulé « La planète vivante », en l’espace de seulement 40 ans, 60% de la population mondiale des espèces vertébrées est passée à la trappe. A cause du braconnage notamment, on a constaté l’extinction de nombreuses espèces, alors beaucoup d’autres, tels les tigres ou encore les esturgeons du Danube, ont été gravement affectées. La Grande barrière de corail a elle aussi beaucoup souffert, à cause notamment du réchauffement climatique. En effet, si 93% des récifs ont été affectés par le phénomène, 23% ont tout simplement disparu. Les ONG qui s’investissent dans la protection de la nature tirent la sonnette d’alarme et s’inquiètent de cette évolution catastrophique. Pour endiguer le phénomène, elles n’ont de cesse de pousser les Etats à prendre plus d’actions résolues, censées freiner le réchauffement climatique et la mise à mort de la biodiversité du fait de l’action humaine. Récemment, WWF Roumanie a lancé la campagne « Couleurs en voie d’extinction ». Au micro de Radio Roumanie, Hanny Bratu, responsable communication et récolte de fonds de WWF Roumanie, détaille les objectifs de l’initiative:



    « Il s’agit d’avoir créé une plateforme de bénévolat qui poursuit trois objectifs principaux. Il s’agit en premier lieu d’informer, d’aider les gens à mieux comprendre les enjeux de la défense de la biodiversité. De les informer sur ce qui se passe en Roumanie, et sur la manière dont nous agissons pour améliorer cet état de fait. Il s’agit ensuite de donner envie de s’investir, de créer une dynamique, par exemple d’en parler autour de soi, de s’investir dans nos initiatives, dans nos actions, dans les événements que l’on compte organiser. Enfin, nous espérons démarrer aussi une campagne de collecte de fonds qui puisse financer nos actions, des actions que vous trouverez reprises sur le site de la campagne : culoripecalededisparitie.ro. Voilà, en bref, ce que nous nous proposons d’achever à travers cette campagne ».



    Une campagne qui vient à point nommé. Car l’immense variété des couleurs que nous offre sans parcimonie la nature est en train de diminuer tragiquement avec la mort des espèces vivantes qui la rendaient possible. Une campagne ouverte à tout un chacun, même aux grandes griffes qui se voient ainsi encourager à adopter ses couleurs, car chacun de nous a, au fond, la vocation, voire le devoir de défendre le vivant.



    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La compagnie moldave Viorica Cosmetic investit le marché roumain

    La compagnie moldave Viorica Cosmetic investit le marché roumain

    Très attendue et très prisée, la Foire Cosmetics, Beauty, Hair rassemble des professionnels de la beauté de Roumanie et dailleurs. Ligia, qui sintéresse à cet événement, a visité le stand de la première compagnie moldave de ce secteur. Entretien avec Maria Borta, directrice générale.