Tag: Nicolae Ceausescu

  • The recent history of Romanian wine

    The recent history of Romanian wine

    Wine
    enjoys a long tradition in Romanian space, with viticulture being attested as
    an activity of the ancient Dacians. The Greek historian Strabo, who lived over
    the 1st century BC and 1st century AD, writes that the
    Dacian king Burebista had ordered vineyards to be burned in order to discourage
    wine consumption. Beyond Strabo’s frivolous remark, historical sources
    frequently mentions the presence of wine-making in the area north of the Danube
    river.

     

     

     

    The
    history of wine over 1945-1989 was marked by centralized economic measures
    affecting the production and trading of wine. Marian Timofti is the president
    of the Organization of Sommeliers from Romania. He told us more about the
    guiding principles of wine-making.

     

     

     

    Wines
    produced in Romania back then were meant to cover export-related debt, in the
    sense that harvests had large volumes. The larger the quantity of grapes, the
    lower the quality of wine. As the minerals the vine draws from the ground are
    divided to a larger or smaller number of grapes, the larger or smaller their
    presence. Therefore, the body of the wine, its flavor, its scent, the anthocyanins,
    which also affect the pigments, will have a lower presence. But this was the
    practice back then, as 80-90% of the wine was export-bound. The wine sold would
    cover large quantities of Romania’s debt. The number one importer was the
    Soviet Union, which wanted wines with residual sugar – semi-dry or semi-sweet
    wines, because the cold in the USSR demanded a high energy consumption rate in
    individuals. Secondly, the alcohol of wines was not supposed to exceed 12.5%,
    and we would laugh back then that it didn’t have to compete with the vodka.
    Romania’s viticulture was doomed by Nicolae Ceaușescu. We’re talking about quality viticulture,
    because heads of farms and vineyards were paid depending on the production per
    hectare. Whether it was wheat, corn, grapes or other harvests, they were paid
    depending on volume. Both the reports and harvests had to be high.

     

     

     

    Nevertheless,
    Romania used to have quality wines that few people had access to. These were
    exceptional wines that took part in international competitions.

     

     

     

    Romania
    was known worldwide as a maker of quality wines in limited edition, made from
    selected parcels. These were selected from every vineyard before the
    wine-making process, which we would call the small barrel. The wine itself
    was reserved for special social categories. They were sent to international
    contests, which Romania won quite often. In terms of imports, Westerners
    refrained from importing from Romania, since the wines available were made from
    large volumes, they were not medal-winning wines.

     

     

     

    One
    of the fabrications of Romanian oenology back then was the so-called Ceaușescu’s wine. An avid wine lover, the
    communist leader got sick with diabetes in his final years. One vineyard in Huși, eastern Romania, came up with a solution to allow the
    dictator to relish a glass of wine.

     

     

     

    Everyone
    knew what was Nicolae Ceaușescu’s
    favorite wine, zghihara de Huși, a grape
    varietal that amassed very little residual sugar and a higher acidity rate.
    Hence the wine was ideal as an appetizer, since that acidity stimulated the
    gastric acid that helped the digestion process. This type of wine made Ceaușescu adopt him, under the council of his doctors, who
    told him this wine had a low sugar concentration and wouldn’t
    hurt his diabetes. Thus hundreds of bottles would be sent to the Central
    Committee and it was hence known as Ceaușescu’s wine. Elena Ceaușescu, on the other hand, would also drink Cabernet
    Sauvignion, she particularly enjoyed wines from Dealul Bujorului. The wine had
    to be semi-dry, with residual sugar that left a sweet taste at the end. Funds
    were invested to plant 40 hectares of zghihară in Huși. The original vineyard had a smaller surface, so the money from the
    Central Committee helped popularize this particular varietal and increase its
    production. In every cocktail party Ceaușescu organized, he would serve his
    wine and, whether they liked it or not, people would smile and always praise
    its merits because it was the polite thing to do.

     

     

     

    The
    history of Romanian wine after World War II also includes a number of social
    elements that affected the production of this elixir of life. And its history
    is bound to extend many years in the future as well. (VP)

     

  • 34 ans depuis la révolution roumaine

    34 ans depuis la révolution roumaine

    La fin des années 1980 et le début des années 1990 ont
    été marqués par l’effondrement des régimes communistes tant en Europe centrale
    et orientale que dans d’autres parties du monde.


    En Roumanie,
    décembre 1989 a été le moment où les gens se sont battus pour la liberté et l’ont
    obtenue. La Roumanie a été le seul pays où la transition du communisme à la
    démocratie s’est faite par la violence, par des manifestations et des combats
    de rue, et le seul pays dont les dirigeants de l’ancien régime ont été exécutés.
    34 ans se sont écoulés depuis.




    Déroulement
    des évènements


    La révolte, qui a démoli en quelques jours près de quatre
    décennies de dictature communiste, a éclaté le 16 décembre 1989 à Timișoara,
    lorsque les gens se sont rassemblés pour manifester contre une décision de la
    justice par laquelle le pasteur réformé László Tokés devait être expulsé et
    transféré dans une autre localité. Dans le contexte de la baisse terrible du
    niveau de vie de la population et de la désintégration du système communiste
    européen dans les anciens pays socialistes, une révolte anticommuniste a
    éclaté.


    Le 20 décembre 1989, Timişoara a été proclamée « première
    ville libérée du communisme » en Roumanie. La révolte s’est répandue
    ensuite dans plusieurs villes du pays et, le 21 décembre, elle a éclaté
    également à Bucarest. Dans la soirée du même jour, les premiers Bucarestois qui
    ont eu le courage d’exiger la suppression du régime dictatorial sont morts au
    centre-ville de la capitale. Leur demande allait s’accomplir le lendemain, le
    22 décembre. Lors des violences qui ont
    suivi, plus d’un millier de personnes ont perdu la vie et environ trois mille
    ont été blessées.




    Hommage
    aux victimes


    Pour honorer leur
    mémoire, des événements commémoratifs sont organisés ces jours-ci à travers le
    pays. Des cérémonies militaires et religieuses, des réunions et des dépôts de
    gerbes sont organisés dans les lieux marquants du moment historique de décembre
    1989. Les témoins de la Révolution et les descendants des victimes ont prié et
    déposé des fleurs dans les villes où ont eu lieu les combats les plus
    violents.




    Les
    messages des dirigeants d’aujourd’hui


    Dans un message à l’occasion de la Journée de la Victoire
    de la Révolution roumaine et de la Liberté, le président Klaus Iohannis
    rappelle que la Révolution de décembre 1989 « représente le moment où l’aspiration
    des Roumains à la liberté, qui durait depuis des décennies, a réussi à faire
    chuter le communisme, dévoilant au monde entier sa barbarie»
    . Le chef
    de l’Etat exhorte les Roumains à ne pas oublier les héros « qui se sont
    opposés à la dictature afin de restituer à l’ensemble de la nation roumaine les
    droits et libertés dont elle a été privée pendant tant de décennies »
    .


    « Les jeunes doivent savoir que la liberté dont ils
    jouissent aujourd’hui a coûté la vie de milliers de héros, et que la libre
    expression des opinions, la possibilité du dialogue, naturelle et nécessaire
    dans une démocratie, n’auraient pas été possibles sans la suppression du régime
    communiste oppressif »
    , a déclaré à son tour le premier ministre Marcel
    Ciolacu. Dans son message, le chef de l’Exécutif souligne que la Révolution
    roumaine de décembre 1989 a été le moment où l’idéal de liberté avait vaincu la
    terreur fortement implantée au sein de la population.



    Le ministre de l’Intérieur,
    Cătălin Predoiu, affirme lui aussi que « sur le long terme, la Révolution
    de décembre 1989 a placé le pays sur un chemin historique qui l’a conduite de
    manière salutaire vers le monde des valeurs européennes et euro-atlantiques, vers
    l’Union européenne et l’OTAN, au sein des pays démocratiques, aux côtés de
    partenaires stratégiques avec lesquels nous nous soutenons mutuellement et nous
    coopérons pour nos idéaux et intérêts de développement et de sécurité. »

  • Cumitia Româñã

    Cumitia Româñã


    După 34 di añi, tuti li știm, icã ași cumu pistipsimu, ti Cumitia româñă ditu andreu 1989. Pastorlu reformat maghiar Laszlo Tokes di Timișoara avea ahurihtã s’cutugurseascã regimlu comuñistu și autoritățile represive ș-propuñ s-lu avinã ditu cãsãbã. Tu 15 di andreu 1989, forțili di represiuñe ahurhescu s’iñtrã tru coñflictu cu populația. A doaua dzuuã, protestua putearillei teñtrale comuñiste. Alanta dzuua, tu 17 andreu, dimoñstrañții aputrusescu aestu sediu, ama, tru aestu kiro, dictatorlu Ñicolae Ceaușescu avea data cumandu s’aminã tufeki tu banãtori. Represiuñea sâñdziroasă pare s’aibã ndreaptã problema di Timișoara a deapoa Ceaușescu fudzi tu unã planificata voltã Irañ. S-toarnã tu 20 andreu, dzuuã tru cari timișoreañllii avea elefterisita casabalu di comuñismo. Tu 21 di andreu,a dictatorului Ceaușescu ãlli si ndreadzi unã dimoñstrație populară, București. Aduñarea babageanã, cari lipsea s’hibã unã mañifestare di andrupari a regimului comuñist s’alaxeashti tamamu ana di aesta formulã.



    Cumitia populară nkisi deapoa București emu a doaua dzuuã, tu di 22 andreu, Eleña și Ñicolae Ceaușescu fug cu uñ elicopter di pe sediul teñtralu a Partidului Comuñist. Tu scurtu kiro furã acãţaţ a deapoa tu 25 andreu 1989 eara executaț. Prezeñtarea aesta scurtă pare s’hibã uñ steñariu di documeñtar ditu dzãlele ñoastre. Aţea ti nu avemu după 34 di añi, suñt minutisurli atiloru dzãli ñu evideñțele croñologice ci starea di spirit, emoția și reacțiile omeñești. Comuñismul s-iñstalã, cu sirţãlle , cu zori mari, tu bitisita a Doilui Polimu Moñdial, unaoara cu yinearea-a askeriloru sovietiti și sfati una naua ampartsari ali Europei, apufusita di Staliñ și Churchill. Tru 1965, Ñicolae Ceaușescu easti aleplargu di Uñiuñea Sovietică și s-apruke di lumea occideñtală.



    După 24 di añi, tru 1989, easti uñul ditu nai ma sertsalli dictatori comuñiști ali Europa. Iara situația ecoñomică a Româñiei, ma dusi la un dipreciere periculoasă a ñivelu di bana. Eara arcoari ncasi, nu avea macasri, coad ti itsi lucru eara ananghi. Iar represiuñea serta exercitată di regimul comuñist nkidica itsi opzoantu i vara mutari capu. Tru toamña añului 1989, regimurile comuñiste ditu Estul Europallei cadea arada, arada, atselu ditu soni tsi avea armasa eara aestu ditu Româñia, cumandusit cu mâñă di hier di Ñicolae Ceaușescu și nicukira-a lui soția lui, Eleña. Situația era explodzuuãvă iar dimoñstrațiile di la Timișoara tr susțiñerea pastorului Tokes au fost diclañșatorul revoltei. După una stămâñă, curbanjli a timișoreñilor agiundzea shiba tu piriclliu, ma snu stindea cumitia. Tru adunarea populare ditu 21 andreu, orgañizată di comuñiști ti ndruparea ali Ceaușescu, s-avdza unu halatu vartosu, canda eara vara explozie, iara nillili di oameñi au părăsit piața tru dibañdadă. S-a spus că, di fapt, această aduñare a fost orgañizată special di cei cari, ditu iñteriorul partidului comuñist, își propuñeau trulăturarea dictatorului. Scañdările di la Timișoara, “Jos comuñismul!” și “Jos Ceaușescu!”, di ñetruchipuit pâñă atuñci tru Româñia, se auzeau cu forță și tru București. Tru cursul ñopții, mii di bucureastiñi au protestat eroic tru ceñtrul cãsãbãului. Dimiñeața, armata s-a trutors tru cazărmi, după ce s-a añuñțat că miñistrul apărării s-a siñucis.



    Dimoñstrañții loarã cu asalt sediul Comitetului Ceñtral ditu ţeñtrul Bucureștiului iar nicukirlliCeaușescu au reușit să fugă tru ultima clipă, fiiñd luați di uñ elicopter di pe acoperișul sediului. Ñimic ditu ceea ce ar fi trebuit să fie uñ plañ di salvare a lor ñu a mai fuñcțioñat astfel că cei ce dițiñeau puterea dipliñă, pâñă atuñci, au diveñit fugari ñeputiñcioși, ce au fost arestați tru scurt timp și predați armatei. Tru aceeași dzuuã di 22 andreu, tru Româñia ahurhescu unã alumtã coñfuză, a popului contra a uñui inamic ñividzut, numasitu geñeric “teroriștii”. Anarga anarga, ñoile autorități s- iñstalaã și amintara stabilitate, s-thimilliusi uñ Coñsiliu Ñațioñal FSÑ cari s’coñducă structurile teritoriale ale Froñtului Salvării Ñațioñale ti lipsesea s’hibã adrati. Tru idyiulu kiro, s-himilliusirã partidi politice și multi publicații, unão presă liberă tr o societate eliberată.



    Autoru: Marius Toţa


    Armãnipsearea: Taşcu Lala

  • Nachrichten 17.12.2023

    Nachrichten 17.12.2023

    Bukarest: Das westrumänische Timișoara gedenkt der Helden, die während der antikommunistischen Revolution im Dezember 1989 ihr Leben verloren haben. Der 17. Dezember ist der Tag, an dem die Repressionskräfte auf Befehl von Nicolae Ceaușescu das Feuer auf Demonstranten eröffneten. In den Kirchen und in der Metropolitankathedrale in Temeswar fanden am Sonntag Gedenkgottesdienste statt, und an den Denkmälern der Opfer der Revolution wurden von den lokalen Behörden und den revolutionären Vereinigungen Blumenkränze niedergelegt. Am Samstag gab es Ausstellungen, Konzerte, eine festliche Sitzung des Gemeinderats und einen Marsch zum Gedenken an die gefallenen Helden. Der Aufstand gegen das kommunistische Regime in Rumänien brach am 16. Dezember 1989 in Timișoara aus und breitete sich ab dem 21. Dezember auf Bukarest und andere Städte des Landes aus. Insgesamt starben bei den Kämpfen in dem einzigen osteuropäischen Land, in dem der Regimewechsel gewaltsam vollzogen wurde, mehr als 1.000 Menschen und etwa 3.000 wurden verwundet.



    Bukarest: Das Parlament in Bukarest diskutiert am Montag über die Entwürfe für den Staatshaushalt und den Haushalt der staatlichen Sozialversicherungen für 2024, wobei die beiden Gesetze von den Fachausschüssen geprüft werden. Am Dienstag werden die beiden Kammern in gemeinsamer Sitzung mit den Debatten beginnen. Die Schlussabstimmung wird für Mittwoch erwartet. Die rumänische Regierung hat am Donnerstagabend die Gesetzesentwürfe für den Staatshaushalt und den Haushalt der staatlichen Sozialversicherungen für das kommende Jahr verabschiedet. Die Exekutive rechnet mit der Aufnahme europäischer Gelder im Jahr 2024 und setzt auf eine Erhöhung der Steuereinnahmen durch das bessere Funktionieren der Finazbehörde ANAF, des Zolls sowie auf eine Verringerung der Steuerhinterziehung. Premier Marcel Ciolacu, Vorsitzender der PSD, sprach von einem Anstieg der Einnahmen von 27% auf 30% des Bruttoinlandsprodukts. Er sagt, dass der Haushalt für 2024 die grö‎ßten Mittel für Investitionen und Bildung in der Geschichte Rumäniens vorsieht. Die Opposition meint jedoch, der Haushalt basiere auf unrealistischen Zahlen und ein gro‎ßes Problem werde im nächsten Jahr die Zahlung der Renten darstellen.



    Tel Aviv: Das Au‎ßenministerium in Bukarest hat am Samstag den Tod einer weiteren Geisel mit doppelter israelischer und rumänischer Staatsbürgerschaft im Gaza-Streifen bekanntgegeben. Wie das Au‎ßenministerium in Bukarest mitteilt, befinde sich derzeit nur noch eine rumänische Doppelstaatsbürgerin unter den Geiseln. Die rumänische Botschaft in Tel Aviv hält Kontakt zu den israelischen Behörden, fügt das Ministeriuzm hinzu.



    Sofia: Ungarn hat ein Veto gegen den Beitritt Bulgariens zum Schengenraum angekündigt, wenn Sofia nicht die Transitsteuer auf russisches Gas abschafft. Auch Österreich ist noch nicht vom Veto abgerückt. Während westeuropäische Länder gro‎ße Anstrengungen unternommen haben, um auf Importe von russischem Gas zu verzichten, bezieht Ungarn 4,5 Milliarden Kubikmeter Gas pro Jahr aus Russland, hauptsächlich über Bulgarien und Serbien. Bulgarien hatte erst am Freitag einen Erfolg in seinen Bemühungen um den Beitritt zum Schengenraum. Die Niederlande hatten auf der Tagung des Europäischen Rates am Freitag in Brüssel offiziell bekannt gegeben, dass sie mit dem Beitritt Bulgariens zur Europäischen Freihandelszone einverstanden sind. Somit legt sich nur noch Österreich quer, was den Schengen-Beitritt von Bulgarien und Rumänien betrifft. Die Regierung in Wien will mit ihrem Widerstand Ma‎ßnahmen gegen irreguläre Migration innerhalb der Europäischen Union erzwingen. Bulgarien argumentiert, dass es sich als Schengenmitglied besser an diesem Kampf beteiligen könnte, weil dann mehr Polizisten zum Schutz der bulgarischen EU-Au‎ßengrenze eingesetzt werden könnten.





  • Revoluția Română

    Revoluția Română

    După 34 de ani, știm totul, sau așa credem, despre Revoluția română din decembrie 1989. Pastorul
    reformat maghiar Laszlo Tokes din Timișoara începe să critice regimul comunist
    și autoritățile represive își propun să îl alunge din oraș. La 15 decembrie
    1989, forțele de represiune încep să intre în conflict cu populația. A doua zi,
    protestul capătă dimensiuni nebănuite. Se formează coloane de demonstranți care
    se duc spre sediul puterii centrale comuniste. În ziua următoare, 17 decembrie,
    demonstranții ocupă acest sediu, dar, între timp, dictatorul Nicolae Ceaușescu
    dăduse ordin să se tragă în populație. Represiunea sângeroasă pare să fi
    rezolvat problema de la Timișoara iar Ceaușescu pleacă într-o planificată
    vizită în Iran. Revine pe 20 decembrie, zi în care timișorenii și-au eliberat
    orașul de comunism. La 21 decembrie, dictatorului Ceaușescu i se pregătește o
    mare demonstrație populară, la București. Adunarea masivă, care trebuia să fie
    o manifestare de susținere a regimului comunist se transformă în exact opusul
    acestei formule.

    Revolta populară s-a declanșat și în București iar a doua zi,
    22 decembrie, Elena și Nicolae Ceaușescu fug cu un elicopter de pe sediul
    central al Partidului Comunist. La scurt timp au fost prinși iar la 25
    decembrie 1989 au fost executați. Prezentarea aceasta scurtă pare a fi un
    scenariu de documentar din zilele noastre. Ceea ce lipsește, după 34 de ani,
    sunt detaliile acelor zile, nu evidențele cronologice ci starea de spirit,
    emoția și reacțiile omenești. Comunismul s-a instalat, cu duritate, la
    sfârșitul Celui de al Doilea Război Mondial, odată cu venirea trupelor sovietice
    și aplicarea unei noi împărțiri a Europei, stabilite de Stalin și Churchill. În
    1965, Nicolae Ceaușescu este ales în fruntea partidului comunist, stăpânul
    absolut al României. La început s-a distanțat de Uniunea Sovietică și s-a
    apropiat de lumea occidentală.

    După 24 de ani, în 1989, este unul dintre cei
    mai duri dictatori comuniști ai Europei. Iar situația economică a României,
    ducând la o depreciere periculoasă a nivelului de trai. Era frig în case,
    alimentele lipseau, cozile la orice era de necesitate umpleau peisajul. Iar
    represiunea dură exercitată de regimul comunist împiedica orice opoziție sau
    protest. În toamna anului 1989, regimurile comuniste din Estul Europei se
    prăbușeau pe rând, ultimul rămas fiind cel din România, condus cu mână de fier
    de Nicolae Ceaușescu și soția lui, Elena. Situația era explozivă iar
    demonstrațiile de la Timișoara pentru susținerea pastorului Tokes au fost
    declanșatorul revoltei. După o săptămână, sacrificiile timișorenilor riscau să
    fie inutile, dacă nu se extindea revolta. În cursul adunării populare din 21
    decembrie, organizată de comuniști pentru susținerea lui Ceaușescu, s-a auzit
    un zgomot puternic, ca de explozie, iar miile de oameni au părăsit piața în
    debandadă. S-a spus că, de fapt, această adunare a fost organizată special de
    cei care, din interiorul partidului comunist, își propuneau înlăturarea
    dictatorului. Scandările de la Timișoara, Jos comunismul! și Jos
    Ceaușescu!, de neînchipuit până atunci în România, se auzeau cu forță și în
    București. În cursul nopții, mii de bucureșteni au protestat eroic în centrul
    orașului. Dimineața, armata s-a întors în cazărmi, după ce s-a anunțat că
    ministrul apărării s-a sinucis.

    Demonstranții au luat cu asalt sediul
    Comitetului Central din centrul Bucureștiului iar soții Ceaușescu au reușit să
    fugă în ultima clipă, fiind luați de un elicopter de pe acoperișul sediului.
    Nimic din ceea ce ar fi trebuit să fie un plan de salvare a lor nu a mai
    funcționat astfel că cei ce dețineau puterea deplină, până atunci, au devenit
    fugari neputincioși, ce au fost arestați în scurt timp și predați armatei. În
    aceeași zi de 22 decembrie, în România a început o luptă confuză, a poporului
    împotriva unui amic nevăzut, denumit generic teroriștii. Treptat, noile
    autorități s-au instalat și au căpătat stabilitate, s-a format un Consiliu
    Național FSN care să conducă structurile teritoriale ale Frontului Salvării
    Naționale ce urmau să fie formate. În același timp, s-au format partide
    politice și foarte multe publicații, o presă liberă pentru o societate
    eliberată.

  • Ceausescu seen from up close

    Ceausescu seen from up close


    The
    openness, transparency and popularity of a dictator are some of the
    strongest signals a propaganda machine can transmit. But since in a
    dictatorship these signals must be interpreted as being the opposite,
    so in the communist regime Nicolae Ceaușescu’s figure was the
    opposite to
    that
    promoted by the propaganda. Not many Romanians can boast seeing him
    from up close and ever fewer of shaking his hand. Suspicious and
    increasingly paranoid, Ceaușescu would not let many people get too
    close to him.

    One
    of the few occasions when he would make an exception was when he
    travelled abroad and attended press conferences. Sorin Cunea worked
    for Radio Free Europe in the second half of the 1960s and is the
    Romanian journalist abroad who saw Ceaușescu from up close most
    often. Interviewed by Radio Romania’s Oral History Centre in 1998,
    he said he would find out about Ceaușescu’s foreign visits from
    the Romanian press. He witnessed a
    total of 12
    visits by the Romanian communist leader:

    We
    were at the Bayer company, because his wife, who was a chemist,
    wanted to
    or
    the German hosts had arranged for her to visit the consortium in
    Leverkusen. As Ceaușescu
    had
    official talks I didn’t have access to, Noel Bernard decided we
    should also go Leverkusen. After visiting a few departments, the
    group of officials entered a conference room and that’s where she
    was given explanations and answers to the questions she asked. I then
    saw,
    I think for the first time, Adrian Păunescu, who was part of the
    press delegation accompanying the two. Bernard and I were standing in
    the back and didn’t pay much attention to her questions. But I was
    watching how Păunescu was sitting opposite her at the table and
    noting
    down every word she said, conspicuously, so that everyone would
    see
    how interested he was in what she was saying.

    Ceaușescu had his people follow Sorin Cunea, just as he did most other journalists working for Radio Free Europe. He recalls being mistreated by the Romanian communist delegation in Ankara. When they let the media know they could enter the room that was going to host the cocktail party, I slung my recorder over my shoulder and headed for the door. Everyone else walked in, but I was stopped by an individual who addressed me in Romanian and his tone was typical of Securitate officers. He knew exactly who I was. Don’t put your recorder too close to the comrade. Keep a lower profile, can’t you see you’re bothering him? I didn’t answer back, so I just walked into the room. When it was Ceaușescu’s time to speak, I placed the microphone as close to him as possible, so I could get his discourse on tape and be able to broadcast parts of it later. I have to say that, as he talked, he would take small sips from a glass with a yellowish liquid, which I think was chamomile tea. Maybe he was allowed to do that, or maybe the doctors who accompanied him knew better. Sorin Cunea was also asked if he ever got to speak directly to Ceaușescu during press briefings. I addressed him a question once, in Bonn. I have to say I would always sit on the front rows at press briefings, because I really wanted my face to be in the news on the television. He answered my question
    though. And during a news conference in Vienna, I was also in the front row, very
    carefully observing the two. Whenever he was answering one journalist or
    another, while the answer was being translated, Ceausescu looked intently at
    his wife, Elena, for approval. And I saw her nodding most of the time, as if
    she wanted to say ‘yeah, you answered pretty well to that one’.


    Ceausescu’s capricious
    and aggressive personality however often made him to take it out on the
    others. Sorin Cunea recalls such an episode


    Sorin Cunea: Also
    in Bonn, while answering a question regarding the Conference for Security and
    Cooperation, the translator, who was a guy from Bucharest translated and
    completed the answer by specifically mentioning the ‘Conference for Cooperation
    and Security in Europe’. Ceausescu swiftly turned to the translator and
    retorted I didn’t say anything about Europe, you know. And the man had done nothing
    wrong but only mentioned the complete title of that international conference. Furthermore,
    Ceausescu was always carrying a comb with him, which it used to adjust his
    haircut right before joining a conference or public event. He was always very
    concerned about his physical appearance.


    Seen
    from up close, dictator Nicolae Ceausescu was nothing but a common,
    simple man very different from the image the Romanian Television was striving to promote. But somehow, history has succeeded in overemphasizing the image of this
    tiny, little man.

    (CM/VP/bill)

  • Ceaușescu : portrait intime

    Ceaușescu : portrait intime

    Pour
    toute dictature, la propagande demeure une arme redoutable. Chargée de bâtir une
    image d’ouverture d’un système, par définition clos et opaque, de renforcer la
    popularité de l’homme fort du régime, les messages distillés par la propagande
    heurtent souvent le sens commun. Pour dénicher la vérité au milieu de tous ces
    mensonges, il existe une recette aussi simple qu’efficace : accréditer tout
    simplement le contraire de ce que la propagande s’efforce de nous faire croire.
    Et pour saisir la personnalité véritable du dernier dictateur communiste
    roumain, Nicolae Ceaușescu, il ne faut certainement pas déroger à la règle.


    Peu de
    ses contemporains peuvent prétendre avoir connu et côtoyé de près et dans la
    durée Nicolae Ceausescu. Sorin Cunea, journaliste à la radio Free Europe, le
    média le plus craint par le régime d’alors, car démontant avec précision les rouages
    de sa propagande, avait suivi de près l’évolution de l’ancien leader roumain
    lors des visites officielles qu’il effectuait à l’étranger. Dans l’interview que
    Sorin Cunea donna en 1998 au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion
    roumaine, il avoue s’être renseigné au
    sujet du programme du dictateur roumain dans la presse de propagande du régime.
    C’est ainsi qu’il put suivre à la trace Nicolae Ceausescu à 12 occasions, lors
    de ses visites à l’étranger. Aussi, lors d’une visite officielle effectuée par
    le président roumain en Allemagne de l’Ouest, M. Cunea se rappelle quelques détails
    qui ne manquent pas de piquant. Ecoutons-le :

    « Dans
    le programme du couple présidentiel, en déplacement en Allemagne de l’Ouest, figurait
    la visite de la société Bayer. Vous savez, Nicolae Ceausescu s’évertuait de promouvoir
    la carrière politique de sa femme, et pour ce faire le régime tentait d’asseoir
    sa légitimité en lui confectionnant une couverture bidon, de scientifique de
    taille mondiale. Elle était soi-disant spécialisée en chimie. Alors, leurs
    hôtes allemands avaient cru bon d’insérer dans son programme une visite à
    Leverkusen, dans une des usines Bayer. Vu que la presse n’avait pas accès aux
    discussions officielles, Noel Bernard, le directeur de la section roumaine de
    Radio Free Europe, m’avait chargé de suivre la visite officielle de la « première
    dame ». Et là, en marge de cette visite, je me suis rendu compte de ce que
    devait être l’attitude du parfait propagandiste. Parce qu’au sein de la
    délégation roumaine, je pus à un certain moment apercevoir ce que nous savions tous
    être leur poète de cour, le poète officiel de la famille Ceausescu, un certain
    Adrian Paunescu. Et puis, à un certain moment, la délégation s’arrête dans une
    salle de réunions, pour que Mme. Ceausescu puisse entendre les explications de ses
    hôtes. J’ai pu alors dévisager à envie ce Paunescu. Il était assis juste en
    face de sa patronne, et lui buvait les paroles. Il avait son calepin et prenait
    des notes mais d’une manière tellement ostentatoire, tellement ridicule, qu’on
    comprenait d’emblée qu’il voulait à tout prix se faire remarquer par sa
    patronne, pour son servilisme sans doute. »


    Sorin
    Cunea faisait partie de cette rédaction de la radio Free Europe, devenue le
    mouton noir du régime communiste de Bucarest. De ce fait, lors de certaines
    visites, la délégation officielle roumaine faisait de son mieux pour empêcher ses
    journalistes d’effectuer leur travail. Une scène du genre eut lieu lors de la
    visite de Nicolae Ceausescu en Turquie, à Ankara. Sorin Cunea :


    « Lorsqu’on
    nous annonça que la presse pouvait entrer, j’ai pris mon magnétophone à l’épaule,
    et j’essaye d’y pénétrer. Tous les journalistes présents y entrent, moi l’on m’arrête
    net. Et un mec de la délégation s’adresse en moi, en roumain, preuve qu’il me
    connaissait, il savait qui j’étais. Et il me dit : « Arrêtes de
    pousser ainsi, gardes tes distances, n’approches pas ton micro de camarade
    président ». Je reste éberlué sur le coup, je ne dis rien, mais lorsque Ceausescu
    commence son discours, je m’approche et lui mets le micro devant la bouche,
    comme à l’accoutumée. Mais quelles manières quand même ! »


    Interrogé
    s’il n’avait jamais eu l’occasion d’interviewer l’ancien dictateur roumain,
    Sorin Cunea répond :


    « Non, mais je lui ai une fois posé
    une question. C’était lors d’une conférence de presse, à Bonn, et j’étais assis
    juste devant lui, au premier rang, car je voulais à tout prix que la chaine de télévision
    officielle de Bucarest, qui filmait tout, me fasse passer dans leur JT. Je lui avais
    posé une question, et il y avait répondu. Lors d’une autre conférence de
    presse, à Vienne cette fois, c’était sa deuxième visite officielle dans la
    capitale autrichienne, même manège. J’étais assis au premier rang, et je pus scruter de près les
    deux. Il y avait lui, et sa femme, Elena. Et je pus remarquer qu’à chaque fois
    qu’il répondait à une question des journalistes, il la cherchait du regard. Comme
    s’il avait besoin de son approbation. Et elle acquiesçait à ses dires. C’était
    visible, et assez saisissant. »


    Mais
    la personnalité orgueilleuse et capricieuse du dictateur pouvait exploser à
    tout moment, même en public. Sorin Cunea :


    « Toujours
    à Bonn, il devait répondre à une question relative à
    la
    Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe
    . Il formule sa réponse,
    et son interprète, venu de Bucarest, la traduit, et il finit en ajoutant ses
    mots « en Europe ». Pour que l’on sache de quoi l’on parle. Et ni d’une ni
    deux, le goujat se tourne vers son interprète et l’interpelle en pleine
    conférence de presse. Il avait entendu un mot qu’il n’avait pas prononcé :
    Europe. Alors que le gars n’avait fait que reprendre la titulature complète de
    la conférence. D’ailleurs, dans ce registre anecdotique, une manie qu’il avait
    avant d’entrer en conférence de presse était de dégainer son peigne de sa poche,
    pour arranger sa coiffure. C’est dire. »

    L’image
    de dieu vivant que la propagande officielle du régime communiste avait tenté d’instiller
    à l’époque de son règne dans la conscience collective laissa progressivement la
    place à une image plus proche de la réalité, à la suite du renversement du
    régime fin 89. La personnalité mesquine et orgueilleuse du vieux dictateur
    couvrit pour l’histoire l’image factice et reluisante que sa propagande avait
    tenté, à perte, d’accréditer. (Trad Ionut Jugureanu)

  • Ceaușescu văzut de aproape

    Ceaușescu văzut de aproape

    Deschiderea, transparența și popularitatea unui dictator sunt printre cele mai puternice semnale pe care o propagandă le transmite. Însă cum în orice dictatură semnalele ei trebuie interpretate exact pe dos, și în regimul comunist figura lui Nicolae Ceaușescu era inversă decât în propagandă. Nu mulți români se pot lăuda că l-au văzut de aproape de Ceaușescu, și mai puțini că au dat mâna cu el. Mefient și, odată cu trecerea anilor, din ce în ce mai paranoic, Ceaușescu nu putea fi văzut de aproape decât în foarte puține ocazii.



    Unele dintre acele ocazii erau vizitele în străinătate la care se organizau conferințe de presă. Sorin Cunea a lucrat la Radio Europa Liberă din a doua jumătate a anilor 1960 și este jurnalistul român din stăinătate care l-a văzut pe Ceaușescu de aproape de cele mai multe ori. Intervievat de Centrul de Istorie Orală din Radiodifuziunea Română în 1998, Cunea mărturisea că afla din presa comunistă când Ceaușescu efectua o vizită în străinătate. În total, a asistat la 12 vizite ale liderului comunist român. La una dintre ele, din Germania de Vest, își amintea și de prezența soției lui Ceaușeșcu și de comportamentul unuia dintre cei mai servili ziariști ai regimului.



    Eram la concernul Bayer pentru că tovarăşa, care era o chimistă de renume mondial, îşi exprimase dorinţa sau gazdele germane îi organizaseră o vizită la concernul Bayer de la Leverkusen. Cum Ceauşescu avea convorbiri oficiale la care nu aveam acces, Noel Bernard a hotărât să mergem şi noi la Leverkusen. S-au vizitat câteva secţii şi, la un moment dat, s-a intrat într-o sală de consiliu unde tovarăşei i s-au dat explicaţii şi răspunsuri la întrebări pe care le punea.


    L-am văzut atunci, cred că l-am văzut pentru prima oară, pe Adrian Păunescu care făcea parte din delegaţia de ziarişti care însoţeau pe cei doi. Bernard şi cu mine stăteam foarte retraşi şi foarte puţin interesaţi de întrebările pe care le punea Ceauşeasca. Şi mă uitam cum stătea Păunescu în faţa ei, la masa respectivă, şi îşi nota fiecare cuvânt, îi sorbea fiecare vorbă pe care o scotea şi, ostentativ, îşi nota, ca să se vadă ce interes avea pentru ceea ce spunea ea.



    Sorin Cunea, ca toți ceilalți jurnaliști ai Europei Libere, era urmărit și cunoscut de stafful lui Ceaușescu. În Turcia, la Ankara, a avut parte de un tratament neplăcut din partea delegației comuniste române.


    Când s-a anunţat că presa poate să intre, mi-am luat magnetofonul pe umăr şi am dat să intru. Toţi au intrat, pe mine m-a oprit un individ care mi s-a adresat în româneşte, deci ştia exact cine sunt. Şi mi-a spus pe un ton ca de la Securitate nu te mai băga cu microfonul ăsta aşa, în Tovarăşul. Lucrează mai discret, nu vezi că-l deranjezi? Eu nu i-am răspuns nimic, am intrat în sala unde avea loc dineul şi când Ceauşescu a vorbit, eu i-am pus microfonul cum am ştiut eu, ca să pot să am pe bandă şi să transmit un fragment din acest discurs. Trebuie să spun că în timp ce vorbea sorbea dintr-un pahar cu un lichid gălbui care cred că era ceai de muşeţel. Probabil că avea nevoie sau, mă rog, doctorii care l-au însoţit ştiau mai bine.



    Sorin Cunea a fost întrebat dacă a intrat în dialog cu Ceaușescu în timpul conferințelor de presă?


    I-am pus odată, la Bonn, o întrebare. Trebuie să spun că la conferinţele lui de presă mă aşezam în prima bancă pentru că ţineam neapărat să apar în jurnalele de ştiri la Bucureşti. Mi-a răspuns, în orice caz, la întrebare. La o conferinţă de presă de la Viena, a doua lui vizită, tot aşa, eram în frunte, şi i-am observat pe amândoi foarte atent. De câte ori răspundea unei întrebări puse de un ziarist, Ceauşescu, în timp ce răspunsul se traducea, se uita la Elena Ceauşescu, căreia îi cerea aprobarea. Şi o vedeam pe ea dând din cap, afirmativ, da, ai răspuns bine parcă spunea ea.



    Personalitatea capricioasă și agresivă a lui Ceaușescu răbufnea adesea și în public. Sorin Cunea își aducea aminte de un astfel de episod.


    Tot la Bonn, răspunzând la o întrebare în legătură cu Conferinţa pentru Cooperare şi Securitate, şi-a terminat răspunsul şi traducătorul venit de la Bucureşti a tradus şi a completat Conferinţa pentru Cooperare şi Securitate în Europa. La care, mitocanul, s-a întors spre acel traducător venit de la Bucureşti şi i-a replicat Eu nu am spus nimic de Europa! Omul nu făcuse decât să spună titulatura completă a conferinţei internaţionale și l-a repezit. Nu mai spun că înainte de a intra la o festivitate sau conferinţă de presă el avea un pieptene în buzunar şi îşi aranja frizura. Avea grijă întodeauna de aspectul lui exterior.



    Ceaușescu văzut de aproape nu era altceva decât un om simplu, cu o prestație modestă, departe de ce vedeau oamenii la televizor. Dar istoria îl făcuse mult prea mare pe acest om mult prea mic.

  • Opération villages roumains

    Opération villages roumains


    Vers la fin des années 80, le régime communiste roumain dirigé par Nicolae
    Ceaușescu s’était donné pour mission de transformer de fond en comble le plan d’aménagement
    du territoire du pays, selon un plan dit de « systématisation des villages
    roumains ». Cette politique visait notamment une mise en coupe réglée du monde
    rural par la destruction de l’habitat traditionnel. De 7 à 8.000 villages
    étaient voués à disparaître à terme, sur les 13.000 que la Roumanie comptait à l’époque,
    et tout cela pour un motif des plus fallacieux : augmenter la superficie
    cultivable du pays, et accroître de la sorte la production agricole. Quant aux
    villes, elles étaient loin d’échapper à la folie destructrice du « Grand leader
    », qui semblait être devenu fou. En effet, des quartiers entiers étaient voués
    à la destruction, pour laisser place nette à la mise en place de la vision
    urbanistique d’inspiration nord-coréenne de Nicolae Ceausescu. La capitale,
    Bucarest, n’était pas en reste, devenant la première victime du projet
    pharaonique. Et ce projet fou prenait corps dans un pays paralysé par l’hyper
    centralisme économique, et gangréné par la pénurie devenue chronique des produits
    de base et des biens de consommation.


    Dans ce contexte délétère, si les opposants internes
    potentiels, paralysés par la crainte de l’appareil répressif du régime, avaient
    du mal à faire entendre leur voix, la diaspora roumaine et l’Europe tout
    entière se sont mobilisées. C’est ainsi que fin 1988 est fondée en Belgique l’association
    Opération villages roumains, qui s’était donné pour mission la sauvegarde de quelques 13.000 villages voués à disparaître selon les plans du pouvoir en place.Le mouvement s’étend rapidement, et des filiales de l’association
    essaiment en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Suède, au Royaume-Uni, en Italie,
    en Espagne, en Norvège et au Danemark. La société civile européenne se lève
    comme un seul homme pour faire barrage face aux visées destructrices du régime
    Ceausescu. Trois personnalités de la diaspora roumaine, le dissident Dinu
    Zamfirescu, avocat et ancien détenu politique, l’activiste et journaliste Ariadna
    Combes, fille de la dissidente Doina Cornea, et l’historien Mihnea Berindei
    deviennent les chevilles ouvrières du mouvement. Un mouvement toutefois qui
    dépasse largement les frontières de la diaspora roumaine, car il bénéficie de l’appui
    de nombreux journalistes, photographes, avocats et architectes, notamment
    belges et français, et qui jetterons les bases de l’Opération villages roumains.


    Le dissident Dinu Zamfirescu a été interviewé en 2003
    par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine. Ancien membre du
    parti national libéral d’avant l’arrivéeau
    pouvoir des communistes, réfugié en France depuis 1975, journaliste à la
    section roumaine de la BBC, il raconte les débuts de l’Opération villages
    roumains. Ecoutons-le :


    « Cela faisait déjà deux années que
    nous alertions l’opinion publique au sujet du danger que guettait le sort des
    villages roumains. L’on rédigeait des pétitions, on en parlait, mais cela ne
    faisait pas bouger les lignes. On était trois, tous roumains d’origine : Mihnea
    Berindei, Ariadna Combes et moi. On allait de ville en ville,
    en France, puis de pays en pays, à travers l’Europe, pour parler de cette
    question ardue. Tout cela pendant deux années. Et puis, nous sommes débarqués
    en Hongrie au mois de juin 1989, à l’occasion des obsèques populaires et
    nationales organisées lors de la réinhumation de la dépouille d’Imre Nogy, et
    de celles de ses amis, assassinés par les Soviétiques après la répression de la
    révolte magyare de 1956. Ce fut un tournant. Et puis, en France, l’on
    tenait parfois jusqu’à 6 conférences en une journée. On allait dans les écoles,
    dans les forums, un peu partout. On faisait de même au Royaume-Uni, en Belgique,
    en Italie. Ariadna était allée parler en Norvège. Moi, j’avais pris mon bâton
    de pèlerin, et suis allé au Danemark. Et puis, tout doucement, l’on constate
    que la sauce commence à prendre. Nous étions de plus en plus sollicités.
    Surtout à Paris, où il y avait un centre de l’association Médecins du monde, un
    centre qui bénéficiait de l’appui du gouvernement socialiste français d’alors, et
    qui nous a beaucoup aidé. C’est grâce à leur aide que nous avions les moyens
    pour nous déplacer, pour organiser ces conférences. Nous représentions à l’époque
    la Ligue roumaine des droits de l’homme. »


    Dinu Zamfirescu avait milité pour l’arrêt des
    destructions entamées par le régime communiste roumain dirigé par Nicolae
    Ceausescu jusqu’à la fin sanglante de ce dernier, fin décembre 89. Mais les actions
    de solidarité menées par l’Opération villages roumains se poursuivront bien
    au-delà de cette date. Le village roumain, exsangue et maltraité pendant les décennies
    de communisme, avait besoin de cette bouffée d’air frais et de cet élan de
    solidarité venus d’Occident. Dinu Zamfirescu :


    « Après la chute du régime Ceausescu,
    nous avons tout de suite commencé à organiser des convois humanitaires. Le
    premier convoi, accompagné par Ariadna Combes et Mihnea Berindei a été embarqué
    au bord d’un avion militaire français, qui a atterri en Bulgarie le 26, ou le
    27 décembre. Moi, j’avais atterri à Bucarest, le 28, ou le 29 décembre 89, au
    bord du premier avion Air France qui avait pu se poser sur place. Parce que l’aéroport
    a été zone de combat durant des jours. J’étais accompagné par une journaliste
    française, membre de la Ligue roumaine des droits de l’homme, et spécialiste des
    questions roumaines. Mon père vivait encore. Je l’appelle pour l’avertir de mon
    arrivée, je ne voulais pas qu’il subisse une crise cardiaque. Ensuite,
    accompagné de cette journaliste, je vais directement chez lui. Cela faisait des
    années que je n’avais plus mis les pieds dans mon pays natal. Il y avait partout
    des points de contrôle, des barrages. Mais avec nos passeports français, on
    nous laissait passer. Les gens étaient gais, enthousiastes, euphoriques. Les
    gens, dès qu’ils apercevaient le passeport français, nous lançaient des « Vive
    l’amitiés franco-roumaine ! Vive la France ! ». C’était enivrant. »


    L’Opération villages roumains s’est érigé en un exemple
    de solidarité européenne face aux abus d’un régime totalitaire. Les villages
    roumains furent finalement préservés, s’avérant bien plus durables que le
    régime politique qui avait un moment envisagé leur destruction. L’entêtement d’une
    poignée de femmes et d’hommes a fait mouche, montrant du coup la puissance de
    la société civile confrontée à la barbarie des régimes totalitaires. (Trad. Ionut
    Jugureanu)



  • Entwicklungshilfe für Schwellenländer: Sozialistisches Rumänien verfolgte auch politische Ziele

    Entwicklungshilfe für Schwellenländer: Sozialistisches Rumänien verfolgte auch politische Ziele

    Einer der gro‎ßen Veränderungsprozesse, die nach dem Zweiten Weltkrieg einsetzten, war die Entkolonialisierung der Welt. Ehemalige Kolonialmächte, vorrangig sogenannte westliche Staaten, mussten der Reihe nach die Unabhängigkeit der ehemaligen Kolonien anerkennen, und die Beziehungen zwischen den westlichen Metropolen und den jungen unabhängigen Staaten wurden von neuen Positionen aus fortgesetzt. Aber auch von den sozialistischen Ländern des Ostblocks ging die Bereitschaft aus, die Länder des so genannten Globalen Südens“ in Lateinamerika, Afrika, Asien und Ozeanien im Namen des neuen Humanismus zu unterstützen. Zum Beziehungskomplex zwischen den alten und neuen Staaten, die aus ehemaligen Kolonien hervorgegangen waren, gehörte die humanitäre Hilfe als umfangreiche Möglichkeit der Unterstützung. Doch gleichzeitig wurden Hilfe und Unterstützung aus dem Westen nicht nur aus Nächstenliebe gewährleistet, sondern geschahen stillschweigend auch im Interesse derer, die sie anboten.



    Seit den 1970er Jahren machte sich auch das sozialistische Rumänien für die sogenannten Dritte Welt“ stark, wie der Globale Süden damals bezeichnet wurde. Die Länder des Ostblocks setzen bekannterweise auf den globalen Klassenkampf und die sozialistische Weltrevolution. Der rumänische Diktator Nicolae Ceaușescu war dabei keine Ausnahme — in seiner Au‎ßenpolitik sprach er von einer Öffnung gegenüber dem afrikanischen Kontinent, und die Unterstützung für sozialistische oder mit dem Sozialismus sympathisierende Länder in Asien sowie für kommunistische Bewegungen in Lateinamerika waren Teil seiner Profilierungssucht auf der internationalen Bühne.



    Die Historikerin Mia Jinga vom Institut für die Aufarbeitung der Verbrechen des Kommunismus und die Geschichte des rumänischen Exils (IICCMER) ist als Forscherin an einem weitgehenden Projekt beteiligt, das die Weltpolitik Rumäniens von den 1960er bis zu den 1980er Jahren erforscht. Sie kennt die Umstände, unter denen das sozialistische Rumänien humanitäre Hilfe leistete:



    In unserer Nachforschung haben wir eine Methode angewandt, um alle möglichen Ebenen der Hilfeleistung zu untersuchen, angefangen bei der klassischen humanitären Soforthilfe. Am Anfang ging es um Soforthilfe bei Naturkatastrophen wie Dürre, Überschwemmungen, Erdbeben und andere Desaster. Aber nicht nur Rumänien, sondern auch die anderen Ostblockländer und die westlichen Länder haben unterschiedliche Formen der Hilfe gewährleistet: Hilfe für Menschen in Konfliktgebieten oder Flüchtlingslagern, materielle und militärische Unterstützung für verschiedene Befreiungsbewegungen und kommunistische Parteien. Das meiste Geld ist tatsächlich dorthin geflossen. Au‎ßerdem wurden Stipendien für die voruniversitäre und universitäre Ausbildung sowie Praktika, Fachwissen und Ausrüstung bereitgestellt, die als Entwicklungshilfe verstanden wurden.“




    1979 half Rumänien Schwellenländern auf drei Kontinenten: Peru, Martinique, der Dominikanischen Republik, Nicaragua und Mexiko in Nord-, Mittel- und Südamerika; Benin, Äthiopien, Sudan, Burundi, Mosambik, Senegal, der Zentralafrikanischen Republik, Mauretanien, Kap Verde, Namibia, Guinea-Bissau in Afrika; dem Jemen und dem Libanon in Asien. Die Historikerin Mia Jinga weist darauf hin, dass humanitäre Hilfe und die Verfolgung eigener politischer Interessen oft zusammenfielen. So unterstützte Rumänien beispielsweise aktiv die marxistisch-leninistische Gruppe Zimbabwe African Peoples Union“ (ZAPU), die zwischen 1964 und 1979 im Bürgerkrieg in Rhodesien involviert war.



    Wenn man genauer hinsieht, stellt man fest, dass es nebst der humanitären und der Entwicklungshilfe weitere Ma‎ßnahmen gab, die politische Ziele verfolgten. Bei Naturkatastrophen zum Beispiel bestand die Hilfe in erster Linie aus Grundnahrungsmitteln, Kleidung, Medikamenten und medizinischer Hilfe. Je nach Bedarf wurde die Unterstützung allerdings auch auf andere Bereiche ausgedehnt. Aus der Vielzahl der humanitären Aktionen habe ich mir die Unterstützung ZAPU-Aktivisten im damaligen Rhodesien angeschaut, die mir am interessantesten erschienen. Rund 9,5 Millionen Lei — das waren damals umgerechnet mehr als 2,1 Mio. USD — gingen 1979 an diese Organisation, während der durchschnittliche Betrag für eine gewöhnliche humanitäre Hilfeleistung bei nur knapp 56.000 Dollar lag. Die Diskrepanz ist enorm.“




    Die Historikerin Mia Jinga erläutert auch, welche politischen Überlegungen dahinter steckten, als Rumänien den sogenannten Schwellenländern Hilfe leistete.



    Ich habe mir näher angeschaut, wie humanitäre Hilfsprojekte durchgeführt wurden, wie sie ihren Anfang nahmen und wie sie endeten. Handelte es sich um eine Initiative des rumänischen Staates, oder war es im Gegenteil der Empfänger, der um Hilfeleistung bat? In allen Fällen, zumindest in denen, die ich bisher erforscht habe, wurde die Hilfe auf einen formellen Antrag hin gewährt, der an eine hohe politische Stelle gerichtet war. Der Antrag kam von einem bekannten Anführer einer Partei oder Bewegung im Bittstellerstaat, nicht selten nach einem Treffen mit Ceaușescu oder nach einem Besuch oder Treffen auf hoher Ebene im Ausland. Nach Eingang eines solchen Ersuchens verfasste die Abteilung für Au‎ßenbeziehungen des Zentralkomitees der Kommunistischen Partei Rumäniens einen Vermerk, in dem sie begründete, ob sie den Antrag genehmigte oder ablehnte. Die Begründung enthielt auch eine kurze Geschichte der humanitären Hilfeleistungen für den Empfänger, die Beträge für jedes Jahr, ob man früher schon geholfen hatte, wie sachgemä‎ß die Hilfe verwendet worden war und ob sich diplomatische Verwerfungen aufgrund von weiteren Hilfeleistungen ergeben könnten. Es gab viele Situationen, in denen Rumänien gerne geholfen hätte, doch der weltpolitische Kontext war damals so angespannt, dass die Antwort »Nein« lautete. In allen Fällen hatte allerdings der Diktator Nicolae Ceaușescu das letzte Wort. Es gab auch Länder, die unter allen Umständen grünes Licht bekamen, wie es mit Vietnam der Fall war. Egal, wie viel das Land verlangte, Vietnam bekam es. Irgendwann dämmerte es Ceaușescu, dass er kein politisches Kapital daraus schlagen konnte. Er sagte damals sinngemä‎ß, dass Rumänien Vietnam schon seit 10 Jahren helfe und dass die Vietnamesen sich endlich einmal an die Arbeit machen sollten.“




    Das sozialistische Rumänien verfolgte — wie viele Staaten des Ostblocks — eine Politik der differenzierten Hilfe für die Schwellenländer. Die Archive offenbaren sowohl Erfolge als auch Misserfolge der verschiedenen Projekte, wobei Afrika in Ceaușescus Auffassung von einer rumänischen Weltpolitik der bevorzugte Kontinent war, den er bei zahlreichen Gelegenheiten besuchte.

  • Luttes pour le pouvoir et assassinats politiques au sein du parti communiste roumain

    Luttes pour le pouvoir et assassinats politiques au sein du parti communiste roumain

    La soif de pouvoir attire autant qu’elle
    n’abime. Pour y accéder, certains sont prêts à tout. Et l’histoire des guerres,
    des assassinats politiques, les coups d’Etat, la manipulation du vote populaire
    sont là pour nous y renseigner. Fondé le 8 mai 1921, le parti communiste
    roumain fut interdit peu après son apparition et vivota en illégalité pendant
    la période de l’entre-deux-guerres, souvent grâce aux financements occultes en
    provenance de l’URSS, via la Troisième Internationale. Mais la vie interne de
    ce parti ne fut pas très pacifique, et des luttes intestines finir par décimer
    jusqu’au sens propre du terme ses dirigeants. En effet, sur les sept dirigeants
    que le parti communiste roumain compta pendant cette période, trois, Elek
    Köblőș, Vitali Holostenko et Alexander Ștefanski, tombèrent victimes durant la
    Grande Terreur, orchestrée par Staline dans les années 30.

    A la fin de la Seconde
    Guerre mondiale pourtant, le vent tourne à nouveau à la faveur des communistes.
    Occupée par l’Armée rouge, la Roumanie se voit imposer un gouvernement d’extrême
    gauche dès le mois de mars 1945. Il n’empêche, les bonnes habitudes demeurent toujours
    d’usage. Ștefan Foriș, le président en exercice du parti, sera ainsi tué à
    coups de barre de fer par les hommes de main de son rival, le secrétaire-général Gheorghe Gheorghiu Dej, celui qui prendra d’autorité
    les rennes du parti, puis du pays tout entier, jusqu’à sa mort, survenue en
    1965. C’est alors qu’une lutte de succession acharnée sera à nouveau
    déclenchée. En lice, notamment Gheorghe Apostol, favori de Gheorghe
    Gheorghiu-Dej, tari déjà par la maladie, et Nicolae Ceausescu, celui qui
    remportera finalement la mise avec le fauteuil de premier-secrétaire, Janoș Fazekaș, un vieux routier du parti, remémorait dans
    une interview donnée en 1997 et conservée par le Centre d’histoire orale de la
    Radiodiffusion roumaine, la lutte de pouvoir déclenchée par l’ouverture de la
    succession à la tête du parti communiste roumain. Janoș Fazekaș :« La
    fin prochaine de Gheorghiu-Dej a été durement ressentie par le parti. Je l’appréciais
    beaucoup, alors même que je critiquais certaines de ses décisions. Lui aussi,
    il manifestait une certaine sympathie envers moi, envers les jeunes cadres du
    parti en général. Et c’est sa fille, Lica, avec laquelle j’étais ami, qui m’avait
    aidé à lui rendre visite lorsqu’il se trouvait sur son lit de mort. Il est mort
    chez lui, il n’est pas mort à l’hôpital. Et dans ces moments-là, il était pratiquement
    réuni là tout le bureau politique du comité central du parti. Ceauşescu ne
    voulait pas me laisser entrer, je ne faisais pas partie du premier cercle du
    pouvoir. Mais Lica était parvenue à imposer ma présence, et on me fit entrer.
    Et je pus alors assister aux derniers moments que Gheorghe Gheorghiu-Dej a
    passé sur cette terre. »


    Mais
    la guerre de succession s’est déclenchée au sein du parti aussitôt que la mort prochaine
    du leader déclinant avait été pressentie comme inévitable. Et Nicolae
    Ceausescu, son futur successeur à la tête du parti, n’a pas tardé à se placer dans
    block starts. Janoș Fazekaș à nouveau : « Ceausescu prend la parole au chevet de Dej,
    pour promettre fidélité envers le socialisme et militer pour l’unité du parti
    et pour la prospérité de la nation. En fait, en déclarant cela de la sorte, Ceausescu
    posait ses ambitions, il nous avertissait sur ce qu’il entendait faire dans la
    position qu’il convoitait, celle de leader suprême. Mais lui, il savait qu’il n’était
    pas désiré par certains. Le premier-ministre de l’époque, moi et d’autres
    encore, on privilégiait la solution Apostol. Par ailleurs, Gheorghiu-Dej avait
    proposé Maurer en tant que premier-secrétaire du parti. Mais ce dernier n’avait
    pas accepté. Français par sa mère, Allemand par son père, il prétendit qu’il
    fallait un ethnique roumain pour diriger le pays, un gars du pays. Alors Dej s’était
    tourné vers Apostol, et Maurer avait endossé la proposition.
    »


    Malgré
    les mauvaises auspices sous lesquelles s’annonçaient ses ambitions, Nicolae
    Ceausescu arrive à retourner la situation en sa faveur. Janoș Fazekaș :« A
    la fin des obsèques, Maurer et Bodnaras convoquent le Bureau politique, censé
    convoquer à son tour le Comité central du parti. Maurer arrive le premier, nous
    attendions déjà dans la salle des réunions, et demande la convocation du Comité
    central du parti pour faire élire Gheorghe Apostol comme successeur de
    Gheorghiu-Dej au poste de premier-secrétaire. A ce moment-là, Ceausescu s’énerve
    et commence à houspiller contre Apostol. Bien qu’il eût semblé être d’accord
    avec cette candidature avant les obsèques. Devant tant de mauvaise foi, Maurer
    s’énerve à son tour, et demande à Ceausescu de poser sa candidature si c’est ainsi.
    Et Ceausescu saute sur l’occasion, et attrape la perche tendue par Maurer. Ce
    dernier n’aurait pas dû se laisser emporter par la ruse de Ceausescu. Mais le
    parti communiste roumain n’était pas un parti démocratique. Ni notre parti
    communiste, ni d’autres partis communistes d’ailleurs, ce n’est pas la démocratie
    interne qui régissait leur fonctionnement ».


    Le
    programme de départ de Nicolae Ceausescu, jeune leader ambitieux d’apparence
    plutôt libérale, avait propulsé le personnage sur le devant de la scène
    politique à la mort de Gheorghiu-Dej et à la tête du parti communiste. Au fil
    du temps pourtant, les espoirs qu’il avait initialement suscité durant les
    premières années de son règne ont été noyés par sa soif démesurée d’un pouvoir exercé
    de manière discrétionnaire aux dépens de la grande majorité des Roumains. (Trad.
    Ionut Jugureanu)

  • Moarte și succesiunea la putere în PCR

    Moarte și succesiunea la putere în PCR

    Puterea a tentat întotdeauna și în drumul către luarea ei oamenii au recurs la tot arsenalul de posibilități. Se cunosc în istorie războaie pentru putere, asasinate, recompense, falsificări de documente și de genealogii, manipularea și chiar deturnarea votului popular. În accederea la putere în timpul regimul comunist, principalii actori au folosit tot ce inventase umanitatea până la ei.



    Înființat pe 8 mai 1921, Partidul Comunist Român funcționa în afara legii și a urmat tradiția celorlalte partide comuniste în a-și alege liderii. Instalați la conducerea României de trupele sovietice în martie 1945, comuniștii și-au lichidat tovarășii de idei pentru a deține controlul în partid ori au fost înlăturați chiar de la Moscova care controla partidele comuniste prin Comintern. Trei dintre cei șapte președinți ai PCR de dinainte de 1945, Elek Köblőș, Vitali Holostenko și Alexander Ștefanski, au fost uciși în timpul marilor epurări staliniste ale anilor 1930. Un alt caz de notorietate a fost cel al președintelui PCR Ștefan Foriș, ucis cu lovituri de rangă în cap în 1946 la comanda rivalului său, Gheorghe Gheorghiu-Dej.



    După 1945, pentru comuniștii români, moartea a rămas singura posibilitate de a accede la conducerea partidului, însă cu posibilitatea pentru liderul în funcție de a-și desemna succesorul. În 1965, Gheorghiu-Dej, Stalin al României, înceta din viață și numirea succesorului său Nicolae Ceaușescu a fost concurată de numirea lui Gheorghe Apostol, care de fapt era favoritul. Janoș Fazekaș a fost vechi demnitar comunist și într-un interviu din 1997 acordat Centrului de Istorie Orală din Radiodifuziunea Română a vorbit despre impactul morții lui Dej.



    Noi am simţit ca pe o tragedie naţională, o tragedie de partid, a întregului partid. Eu, personal, am fost în relaţii foarte bune cu Gheorghiu-Dej, cu toate că îl criticam de multe ori, dar pe mine nu m-a dat afară, avea o simpatie faţă de cadrele tinere. Când a murit Gheorghiu-Dej, Lica, fiica lui, cu care eu eram în relaţii bune, m-a ajutat să ajung la casa lor. El a murit acasă nu la spital, în patul lui, şi erau acolo toţi membrii Biroului Politic şi supleanţii. Ceauşescu luase măsura să nu-mi dea voie să intru pentru că eram doar ministrul industriei alimentare, nu mai eram secretar al Comitetului Central. Şi acolo s-a stabilit o listă, dar eu am aveam o relație cu Lica şi mi-a ajutat să pot pătrunde şi să asist când a murit Dej.



    Moartea lui Dej și succesiunea la conducerea PCR deveneau o mare problemă pentru cei rămași. Mai tânăr decât ceilalți, Ceaușescu își ia destinul în mâini. Janoș Fazekaș: La patul morţii lui Dej, Ceauşescu ia cuvântul şi face un jurământ faţă de el că vom lupta pentru unitatea partidului, vom lupta pentru construcţia socialismului, vom lupta pentru creşterea nivelului de trai al poporului, de cultură, de civilizaţie. Adică el însuşi prin aceasta aducea deja la cunoştinţa noastră ce voia el să fie. Am fost acolo. Ceaușescu ştia ceva că noi nu-l voiam, adică Ceauşescu ştia că Maurer, Apostol, Fazekaş, toţi eram pentru candidatura tovarăşului Apostol. Iniţial, Dej l-a propus pe Maurer să fie prim-secretar şi Maurer nu a acceptat, a spus că prim-secretar trebuie să fie un român, un cetăţean de naţionalitate română. El a răspuns că mama lui era franţuzoaică iar tatăl lui era german și nu era bine. Şi atunci, Dej a ridicat problema lui Gheorghe Apostol, și Maurer a zis că Gheorghe Apostol era foarte bun.



    Aflat în poziția mai slabă pentru a-i succeda lui Dej, Ceaușescu reușește în cele din urmă să răstoarne opinia celorlalți în favoarea sa. Janoș Fazekaș: După înmormântarea lui Dej, vin Maurer şi cu Bodnăraş la partid ca să convoace Biroul Politic care să convoace plenara Comitetului Central. Şi soseşte Maurer, noi eram deja în sala plenarei, și cere convocarea membrilor Biroului Politic pentru a hotărî alegerea lui Gheorghe Apostol. Şi atunci a sărit Ceauşescu de pe scaun şi a început să urle că nu e de acord să fie Gheorghe Apostol. Dar înainte de înmormântare fusese de acord. Tovarăşul Maurer și-a pierdut răbdarea, a devenit foarte nervos faţă de aceste minciuni ale lui Ceauşescu și îi spune că voia să fie el însuși prim-secretar. Păi atunci să fii tu prim secretar i-a spus Maurer. Sigur că un om politic nu are voie în probleme politice mari să-și piardă răbdarea. El nu trebuia să-şi piardă răbdarea faţă de şmecheria lui Ceauşescu, dar pentru asta trebuia să existe o tradiţie democratică în partid. Și în partidele comuniste, din păcate, nu a existat, nici la noi, nici la celelalte partide



    Aparent liberal și cu proiecte noi și ambițioase, Ceaușescu a devenit, prin moartea lui Dej, liderul de necontestat al României, ultimul lider al României socialiste. Din păcate pentru el și din fericire pentru români, moartea ca mijloc de acces la putere a liderilor politici a fost, în cazul său, ultima pentru existența unui regim criminal.


  • La mémoire d’un quartier disparu : Uranus

    Le centre actuel de
    Bucarest qui abrite notamment l’imposant bâtiment du parlement, la Place de la constitution,
    et les sièges des principales institutions de l’Etat a été érigé au début des
    années 80 selon les plans pharaoniques de Nicolae Ceausescu sur les ruines d’un
    quartier paisible, détruit à coups de pelleteuses et des bulldozers. En effet,
    il y a 40 ans, l’on pouvait encore parcourir ce charmant quartier Uranus,
    tellement typique du vieux Bucarest. L’on pouvait y voir les bâtiments du vieil
    Arsenal, un stade, des églises et de petites maisons pittoresques, bordant des
    ruelles pavées, étroites, érigées en pente. 90% de ce quartier partira en poussière
    dans les années 80 pour faire place nette à la dernière folie du régime
    communiste de Nicolae Ceausescu : bâtir le centre administratif de son
    pouvoir.


    L’historienne Speranța Diaconescu travaillait
    en 1975 à l’Office du Patrimoine culturel de Bucarest. Et c’est en cette
    qualité qu’elle avait pu suivre de près la destruction systématique du paisible
    quartier. Son interview, enregistrée en 1997, a été conservée par le Centre d’histoire
    orale de la Radiodiffusion roumaine. Ecoutons-la :


    « Uranus
    était un quartier historique de Bucarest. Le musée d’histoire de Bucarest avait
    voulu cartographier la zone. Il devait le faire, cela faisait partie de sa
    mission, car il fallait faire connaître aux générations futures ce qu’avait été
    en ce lieu. Et puis, les équipes de cartographes du musée ont étendu leur
    action pour couvrir toutes les zones qui allaient être démolies dans la ville
    de Bucarest selon le nouveau plan d’urbanisme concocté par le régime. Pour conserver
    la mémoire de ce qu’avait été Bucarest avant les destructions volontaires
    ourdies par le régime. Alors, voyez-vous, le musée d’histoire de Bucarest
    détient grâce à cela les fiches de tous les bâtiments démolis dans les années
    80 à Bucarest, qu’il s’agisse de simples maisons modestes ou de véritables hôtels
    particuliers. Les informations reprises dans ces fiches rendent aussi de la
    situation socio-professionnelle des propriétaires, des locataires. C’est une
    photographie, peut-être pas suffisamment détaillée, mais une photographie de ce
    Bucarest disparu. »


    Les urbanistes, les
    architectes de l’époque étaient bel et bien au fait de l’énormité de la
    démarche destructrice du régime. Certains ont bataillé ferme pour tenter de
    sauver ce qui pouvait l’être. Speranța Diaconescu :


    « Lorsque
    les travaux de démolition avaient démarré, nous agissions en vertu du décret-loi
    120 de 1981. L’on pouvait essayer de sauvegarder certains éléments de patrimoine,
    certains éléments de décoration. Un vitrail par exemple, une porte, des parties
    entières d’un bâtiment qui nous semblaient faire partie du patrimoine culturel.
    Mais l’on se trouvait devant le rouleau compresseur des ordres politiques. Il
    fallait faire vite. L’on nous disait : allez commencer à faire l’inventaire
    des bâtiments qui se trouvaient en tel endroit. On y allait, on commençait à
    faire l’inventaire, et puis les bulldozers se pointaient le lendemain, ou le
    surlendemain. Parfois, l’on n’arrivait même pas à accomplir les démarches
    administratives nécessaires pour commencer l’inventaire que les bâtiments que l’on
    devait répertorier étaient déjà à terre. Il était rare que l’on dispose d’une
    semaine pour effectuer notre travail. C’était tout bonnement insensé »
    .


    De fait, la folie
    destructrice du régime n’avait que faire des réticences des spécialistes. Speranța
    Diaconescu à nouveau :


    « Il
    m’est arrivé de faire l’inventaire de certains hôtels particuliers. C’étaient
    de véritables palais. Je me souviens encore de certains vitraux, des portes
    anciennes des miroirs ou que sais-je encore. Et si aujourd’hui, je parvenais à
    répertorier ce qu’il fallait sauvegarder, il n’était pas rare à ce que je
    constate que les démolitions avaient débuté le lendemain exactement là où j’aurais
    voulu conserver des choses. Et je me suis alors rendu compte que, grâce à nous,
    le régime se donnait bonne conscience, mais qu’en fait, nos efforts ne servaient
    à rien. L’on était mains et poings liés.
    »


    Après la chute du régime
    communiste fin 1989, Nicolae Ceausescu, renversé et tué pendant les heures terribles
    de la révolution, avait été tenu pour seul et unique responsable de la destruction
    des pans entiers du patrimoine architectural de la capitale roumaine. Pourtant,
    il n’aurait rien pu faire seul, en l’absence de la complicité de ses ouailles. Speranța
    Diaconescu :


    « Je
    suis navré, mais vous savez, pour ma part, Nicolae Ceausescu, aussi primitif et
    insensé qu’on a pu le voir, était un mec rusé. Suffisamment rusé pour qu’il
    signe les décrets qui devaient sauvegarder certaines parties de la ville de la
    destruction toujours après que ces les travaux de démolition avaient été réalisés
    sur le terrain. En fait, les décrets de démolition portaient généralement sur
    des superficies très vastes. Il revenait ensuite à ce qu’un autre décret
    exempte des effets du premier les monuments, les éléments de patrimoine. Et sur
    ce décret, Ceausescu apposait sa signature toujours trop tard, lorsque les
    démolitions avaient été déjà accomplies, lorsque tout avait été rasé. Or, ces
    manigances ne pouvaient s’accomplir en l’absence de la complicité de certains,
    prêts à tout faire pour mettre en œuvre au plus vite les désirs de destruction
    du dictateur.
    »


    De nos jours, seule
    une petite partie de l’ancien quartier Uranus, l’un de plus beaux quartiers du
    vieux Bucarest, peut encore être admirée par le passant. Mais l’image de ce
    quartier détruit par le régime communiste est sauvegardée encore dans la mémoire
    de ses anciens locataires, dans leurs albums photo, mais aussi grâce aux
    articles de presse, aux expositions et aux films qui ont été tournés dans ce
    lieu une fois paisible et poétique de la capitale roumaine. (Trad.
    Ionut Jugureanu)

  • L’histoire des relations bilatérales entre la Roumanie et la Corée du Nord

    L’histoire des relations bilatérales entre la Roumanie et la Corée du Nord


    La Roumanie socialiste de Nicolae
    Ceausescu d’avant 1989 avait noué d’excellentes relations politiques, diplomatiques
    et commerciales avec la Corée de Nord de Kim Ir Sen, grâce notamment à la convergence des vues de leurs
    deux leaders, mais aussi à leurs intérêts économiques complémentaires. En effet,
    si la Roumanie cherchait des débouchés commerciaux hors l’Europe, la Corée de
    Nord tentait, elle, le rapprochement avec l’un des Etats européens du bloc communiste.


    Le colonel Emil
    Burghelea avait rejoint en 1970 et pour plusieurs années son poste d’attaché
    militaire de Bucarest à Pyongyang. Interviewé en 2000 par le Centre d’histoire
    orale de la Radiodiffusion roumaine, il a été un témoin direct de l’essor
    remarquable des relations bilatérales entre la Roumanie et la Corée du Nord. En
    effet, si la Roumanie n’exportait dans le pays asiatique avant 1970 que des
    camions de marque Bucegi, fabriqués à Brașov, et des pièces détachées, la Corée
    de Nord s’avérait assoiffée de toutes technologies industrielles, désireuse qu’elle
    était de bâtir sa propre industrie nationale.

    Emil Burghelea appelait dans son interview, avec une certaine nostalgie, l’enthousiasme
    des Coréens, et leurs prouesses en matière de débrouille, mais aussi certaines
    de leurs pratiques commerciales déloyales. :


    « Vous savez, ils avaient mis au point la production des aciers
    spéciaux à usage militaire dans des conditions terribles. L’on se demandait
    comment ils y parvenaient, alors que nous, l’on devait faire appel à l’expertise
    des Occidentaux, en payant grassement pour avoir accès à de telles
    technologies. Mais, d’un autre côté, ils étaient plutôt rompus aux pratiques
    commerciales déloyales. Prenez les tours d’usinage, ces machines-outils qu’ils
    importaient de chez nous, et qui étaient fabriqués dans nos usines d’Arad ou de
    Brasov, auxquels ils enlevaient l’étiquette « Fabriqué en Roumanie »,
    pour la remplacer par la leur, et les exporter en Corée du Sud. Nous, l’on
    faisait comme si de rien n’était. Et puis, on leur a monté aussi beaucoup de
    cimenteries. »



    La priorité de l’industrie
    nord-coréenne portait déjà à l’époque sur la construction d’un complexe industriel
    militaire moderne et puissant, l’économie nord-coréenne étant subordonnée à la
    doctrine militaire du pays. Emil Burghelea:


    « Ils étaient assoiffés de technologie. Ils étaient par exemple intéressés
    par nos chantiers de Mangalia. Ils étaient intéressés par tout ce qui touchait
    à l’aviation, aux chars, à l’artillerie. Ils avaient construit d’impressionnants
    batteries d’artillerie côtières, qui étaient entièrement cachées. L’on ne
    pouvait rien apercevoir depuis le large, rien depuis la terre. Les canons
    étaient enfouis sous la terre, pouvaient résister à une frappe nucléaire au
    besoin. Une véritable prouesse technologique. Nous, les Roumains, pouvions nous
    enorgueillir d’une certaine avancée en matière de technologie militaire à l’époque.
    Nous disposions d’une certaine tradition aux usines de Resita, où nous
    fabriquions ce canon antichar formidable de 75 mm, et puis d’autres encore. A
    Brasov, l’on avait démarré la fabrication d’hélicoptères militaires, des lance-roquettes
    multiples, de conception soviétique. Alors les Nord-Coréens y étaient forcément
    intéressés. Leurs représentants se rendaient parfois chez Ceausescu, lui sollicitaient
    l’accès à telle ou telle technologie, pour la fabrication de telle ou telle
    arme. Et Ceausescu, bon prince, comme toujours avec eux. Ensuite, on les
    faisait visiter nos usines, nos chaînes de production d’armes, et ils prenaient
    des notes. On a envoyé aussi des spécialistes qui les ont aidés de bâtir des répliques
    de notre Maison de l’Armée de Brasov chez eux ».




    Avoir la technologie
    est une chose. Savoir en faire bon usage en est une autre. Le colonel Emil
    Burghelea :


    « C’étaient des braves. Leur slogan était « Un contre cent ».
    Ils se voyaient entourés d’ennemis nombreux, et ils leur fallaient apprendre à
    les combattre, alors qu’ils se trouvaient en infériorité numérique. lls avaient
    développé aussi la pratique des arts martiaux, la discipline était au top. Des
    soldats très bien entraînés. Ils entraînaient les jeunes depuis qu’ils étaient
    encore sur les bancs de l’école. Le Palais des pionniers de Pyongyang disposait
    d’espaces spécialement dédiés à l’entraînement militaire de jeunes. Ils
    apprenaient le maniement et l’entretient des armes de poing et des fusils d’assaut
    ».


    Mais la bonne
    entente entre les Roumains et les Nord-Coréens allait dans les deux sens. En
    effets, les Roumains disposaient d’un accès privilégié aux matières premières nord-coréennes.
    Emil Burghelea :


    « Nos exportations en matière technologique n’était pas gratuits non
    plus. L’on avait besoin de leur charbon, de leur tabac, du poisson, du minerai
    de fer. Ceausescu avait certes ses visées de nature politique, mais il n’était
    pas des ceux qui perdent au change. L’essor de notre industrie avait besoin des
    matières premières nord-coréennes. Il ne s’agissait pas que d’une collaboration
    de nature militaire »




    Mais les relations
    bilatérales florissantes d’autrefois ont été jetées aux oubliettes après la
    chute du régime communiste en Roumanie. Le divorce idéologique entre les deux
    Etats a vite fait de mettre un terme à la poursuite des échanges militaires, technologiques
    et commerciaux être la Roumanie et la Corée de Nord. (Trad. Ionut Jugureanu)





  • Bucureștiul din cutie

    Bucureștiul din cutie

    Istoria Bucureștiului de la sfârșitul anilor ’70 și în anii ’80 a fost
    marcată de transformări care au lăsat urme adânci în amintirile celor care au
    fost martori oculari. Intervenția brutală a lui Nicolae Ceaușescu și
    modificarea orașului prin demolări inutile a făcut ca o bună parte a vechiului
    București să se piardă. Este adevărat că în mod natural orașele se schimbă,
    deci o parte mai mare sau mai mică a lor inevitabil se pierde. Însă
    transformările graduale ale orașelor, controlate, nu creează probleme sociale
    așa cum a fost problema spațiului locativ, apărută în urma demolărilor din
    București. Uranus, unul dintre cele mai frumoase cartiere ale capitalei
    românești, dispărut în proporție de 90%, a fost un exemplu de demolare inuitilă
    care a creat o problemă de spațiu locativ.


    Acel București care nu mai există astăzi decât în
    fotografii sau în alte documente de arhivă atrage pe cei care doresc să
    retrăiască trecutul pierdut. Se știe că imaginile au o forță de atracție mai
    mare asupra oamenilor, însă nu mai puțin fascinante sunt reconstituirile prin
    cuvinte. Este cazul volumului Orașul găsit în cutie. O cronică afectivă a
    Bucureștiului, semnat de arhitecta Gabriela Tabacu. Cartea Gabrielei Tabacu
    aduce în atenția cititorului român un București al anilor 1960 prin ochii unei
    fetițe de aproximativ 10 ani, care sosește în capitala României din Oradea, din
    nord-vestul României. Scriitoarea Tatiana Niculescu a comentat volumul semnat
    de Gabriela Tabacu și a spus ce a găsit citind textul.

    Găsim tot felul de locuri precum ștrandul de la Lido,
    magazinul Polar, magazinul Unic, de înghețata Parfait și, minunea minunilor de
    atunci, profiterolul care tocmai intrase în cofetăriile mai simandicoase din
    centrul capitalei. Mi-aduc aminte și eu bine când am mâncat primul profiterol,
    mi s-a părut ceva epocal, nemaipomenit, a fost bucuria vieții mele de copil de
    atunci. În plus, aprozarele, desigur, și trecerea de la lumea de altădată, pe
    care părinții acestui copil au trăit-o, la lumea prezentă, la lumea de
    dinainte. Nu se știe exact, rămâne mister ce era cel dinainte, și lumea din
    prezent, care e o lume care seamănă cumva cu lumea de după decembrie 1989, e și
    acolo o lume o a tranziției, a tranziției către ceva, nu se știe încă spre ce.


    Orașul se transforma, însă nu așa cum ar fi fost
    firesc într-o perioadă de normalitate. Cu toate acestea, acei ani aspri nu pot
    fi șterși din memoria personală și afectivă a individului, așa cum a spus și
    Tatiana Niculescu.

    Se
    schimbă numele străzilor, sunt date jos statuile și sunt puse alte statui, se
    schimbă scenografia spațiului în care acest copil descoperă lumea. Lumea pe
    care o descoperă de-a lungul celor 12 ani este lumea Bucureștiului. E un
    București al inocenței, dar nu-i un București nostalgic. Lucrul acesta merită
    subliniat și asta face și valoarea documentară, memorialistică a acestei cărți:
    că nu e o nostalgie după acele vremuri. E pur și simplu o descriere și o
    descoperire a lumii pe care a trăit-o. Mi-am amintit, citind cartea Gabrielei
    Tabacu, de un poet, săracul, care a murit nedrept de tânăr, de Cristian Popescu
    vorbesc. Îmi spunea la un moment dat că detesta epoca Ceaușescu, nu voia să
    audă de ea, fusese cea mai groaznică perioadă din istoria noastră. Dar, în
    același timp, în perioada aia eu mi-am trăit tinerețea. Ce mă fac, la tinerețea
    mea nu pot renunța! De aceea, am să văd totdeauna epoca aia cu ochii tinereții
    mele. Și, într-adevăr, asta face această carte în care se scrie din perspectiva
    unei fetițe care crește pe măsură ce crește și orașul din jurul ei.


    Ochii fetiței de atunci care refac în 2023 memoria
    Bucureștiului anilor ’60 sunt ochii adultului, ai arhitectului de acum, care
    retrăiește, știe și explică imaginile întipărite în mintea copilului de atunci.
    Astfel, cartea avea nevoie și de fotografii.

    Tatiana Niculescu: În a doua parte, care e plină
    de poze, cartea este una cu poze. Arhitecta Gabriela Tabacu, deja o altă voce a
    cărții, scrie o istorie rece, distantă, arhitecturală, a clădirilor despre care
    povestește copilul din prima parte. Am citit-o, eu m-am străduit s-o citesc cu
    mai mulți ochi, cu ochii generației de azi care n-a prins acel București.
    Pentru generația anilor ’80, care a trăit grozăvia de după tezele din iulie și
    toată oroarea anilor ’80, va fi redescoperire a acestei insule de relativă
    normalitate, de acalmie ideologică din cei 12 ani scurși între 1959 și 1971.
    Iar pentru cei care au trăit de-a binelea această epocă, se va citi din nou
    cartea asta cu îndoită curiozitate se vor regăsi în ea în fel și chip.


    Orașul găsit în cutie. O cronică afectivă a
    Bucureștiului este un București din cutia minții noastre din copilărie peste
    timp. Este, în egală măsură, o amintire palpabilă și o utopie.