Tag: patrimoine

  • Goût de France/Good France 2021

    Goût de France/Good France 2021

    Imaginée par le célèbre chef Alain Ducasse et organisée avec lappui du ministère français de lEurope et des Affaires étrangères pour promouvoir la gastronomie française et le style de vie à la française, elle est arrivée à sa 6e édition. Ligia a assisté à son lancement à lInstitut français de Bucarest.

  • Tout donner pour sauvegarder le patrimoine national

    Tout donner pour sauvegarder le patrimoine national

    L’année dernière, la Fondation « L’ambulance des monuments » a figuré parmi les lauréats du Grand Prix, et elle a également remporté le Prix du public du Concours Europa Nostra. En 2021, un autre projet roumain a remporté le même trophée Europa Nostra. La Fondation Pro Patrimonio figure parmi les quatre lauréats des prix européens du Patrimoine de cette année suite à la restauration de l’église en bois du 18e siècle de la commune d’Ursi, comté de Vâlcea, dans le sud-est du pays. Hormis le jury constitué d’experts, quelque 7 000 citoyens européens ont voté en ligne pour le Prix du public via le site Europa Nostra, la majorité préférant les projets réalisés par la Fondation Pro Patrimonio. Les gagnants ont été célébrés récemment à Venise, dans le cadre du Sommet européen du patrimoine culturel 2021 et ont reçu des messages de félicitations de la part du président du Parlement européen, David Sassoli, et de la Commissaire européenne à l’Innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, Mariya Gabriel.

    Quelle a été la réaction de l’équipe roumaine ? C’est Ana Chiricuță, spécialiste en restauration dans le cadre de la fondation Pro Patrimonio qui nous l’explique : « Nous sommes très fiers et très reconnaissants tant au public qui nous a votés, qu’à ceux qui nous ont soutenus, parce que nous avons eu beaucoup de collaborateurs, notamment dans la communauté locale, en milieu rural. C’est ce qui a fait la différence : le fait d’avoir constamment collaboré avec les communautés, qui à leur tour nous ont beaucoup aidés. Tous nos efforts et ceux des spécialistes de la restauration auraient été en vain, en l’absence des efforts faits par les communautés pour préserver les monuments et ensuite de les mettre en valeur. Nous sommes très heureux d’avoir désormais davantage d’amis et de collaborateurs. Parmi eux, des jeunes qui ont même participé aux opérations de restauration des peintures sous notre supervision. Hormis le travail effectif dans le cadre du chantier et leur aide, ils nous ont même soutenus avec de la nourriture, avec des moyens de transport, pendant toutes les années que nous y avons passées. Il s’agissait de périodes de trois, quatre et même cinq mois. Ils nous ont aidés à trouver de l’hébergement, ils nous ont soutenus à tout moment et finalement c’est ce qui a beaucoup compté, surtout qu’il s’agissait de bénévolat et de fonds provenant de dons. Ce fut un aspect qui a beaucoup compté. »

    C’est ainsi que les villageois d’Ursi ont découvert la valeur patrimoniale de la petite église de leur communauté et ont appris à l’apprécier pleinement. Ana Chiricuță : « L’église d’Urși est assez petite du point de vue de sa taille. Elle fut érigée en 1797 et a reçu une fresque en 1843. C’est son trait définitoire. La majorité des églises en bois du pays sont peintes selon la technique « alsecco », mais il y a certains endroits, surtout dans le nord de l’Olténie, où les églises en bois ont été peintes dans la technique de la fresque. Cela signifie que la peinture a été appliquée sur de la chaux fraiche. L’église d’Ursi est la seule à avoir préservé en grande partie sa peinture intérieure et extérieure. Ce fut un facteur décisif pour la Fondation Pro Patrimonio, qui souhaite faire plus qu’intervenir d’urgence, elle veut poursuivre le projet de conservation. La Fondation a travaillé de près avec le département de conservation et restauration de l’Université nationale d’Art de Bucarest. L’université nationale d’Art s’est chargée de la restauration des peintures intérieures alors que la fondation Pro Patrimonio a pris en charge la restauration architecturale et a coordonné l’entier projet. »

    L’équipe Pro Patrimonio a restauré à Urși la peinture murale et son iconostase. C’est pour ces raisons qu’a été mise au point une collaboration interdisciplinaire entre spécialistes dans différents domaines : chimie, biologie, histoire de l’art, un aspect qui a été également apprécié par le jury du concours Europa Nostra. Les restaurateurs ont utilisé des techniques, des outils, des matériaux traditionnels et appelé des artisans locaux de la région d’Olténie, mais aussi du Maramures, dans l’extrême nord du pays. Ces derniers étaient spécialisés dans la construction des toits en tavaillons, un métier rare actuellement en Roumanie. Avant de terminer, précisons que les prix européens du patrimoine – les Prix Europa Nostra ont été lancés par la Commission européenne en 2002, étant gérés par l’organisation Europa Nostra – la Voix européenne de la société civile engagée dans la protection du patrimoine culturel et naturel. Les prix bénéficient de l’appui du programme l’Europe créative de l’Union européenne. En 2021, les quatre lauréats des Grands Pris et le gagnant du Prix du public ont été sélectionnés parmi les 24 initiatives de 18 Etats européens. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Portes ouvertes à l’ambassade de France à Bucarest

    Portes ouvertes à l’ambassade de France à Bucarest

    L’Ambassade de France ouvrira ses portes au public le samedi 18 septembre 2021, à travers des visites guidées, à l’occasion de la 38ème édition des Journées européennes du patrimoine, placées sous le thème du « Patrimoine pour tous ». Le grand public aura l’occasion de découvrir un immeuble qui a 129 ans mais que pas trop de Roumains connaissent. Parmi eux, diplomates, hommes d’Etat, responsables politiques, personnalités publiques, sportifs, écrivains, journalistes et j’en passe. Pour davantage de détails nous avons avec nous par téléphone l’ambassadrice de France à Bucarest, Mme Laurence Auer.



  • Invitation au voyage dans le comté de Gorj

    Invitation au voyage dans le comté de Gorj

    Qui plus est, le calendrier riche des événements qui s’y déroulent ne fait que compléter l’offre touristique de cette région. Oana Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj, explique que malgré sa superficie assez restreinte, l’offre touristique de la région est à la fois variée et… intense. « Le touriste ne devrait pas perdre trop de temps pour arriver d’un point d’intérêt à un autre, vu que les distances ne sont pas trop longues. Hormis les quelques sites archiconnus, tels les œuvres du célèbre sculpteur roumain Constantin Brancusi à Târgu Jiu, le monastère de Tismana et la station alpine de Rânca sur la route appelée Transalpina, les contrées se trouvant sur les rives du Haut Jiu, aux pieds des Monts Parâng et Vulcan, proposent aux visiteurs une multitude de nouveaux endroits à découvrir et d’expériences à connaître, à commencer par les sites touristiques et jusqu’aux activités en plein air. Tout ce qu’il faut faire, une fois arrivé au comté de Gorj, c’est de trouver la détente, de se laisser envelopper par l’atmosphère des parages et de recharger ses batteries avec l’énergie de l’endroit, parfois vibrante, parfois chaleureuse et même provinciale. Voici les principaux repères d’un séjour inoubliable ».

    Le département de Gorj est donc une destination pour tous puisqu’il existe des offres pour toute famille et tout budget. Oana Paloş, porte-parole du Conseil départemental de Gorj : « Si vous êtes à la recherche de vacances à la campagne, dominées par la détente et les plats traditionnels faits maison, vous pouvez choisir un des nombreux gîtes sis aux pieds des montagnes à Polovragi, Baia de Fier et Musetesti, soit sur la route qui mène à Vâlcea et Bucarest. C’est de là que l’on descend vers le cœur du département, également une région de montagne, vers les localités de Runcu, Cheile Sohodorului, Pestisani. On peut recharger ses batteries au sein de la famille, respirer l’air pur et manger sain avant de faire des randonnées sauvages. Evidemment, il faut suivre les conseils des sauveteurs alpins de Gorj pour se renseigner au sujet des itinéraires balisés. Ce sont autant d’activités à faire le long de l’année, en hiver comme en été. C’est un aspect que j’aimerais souligner, puisqu’ici à Gorj notre devise est « le tourisme en toute sécurité vous offre les meilleures vacances ».

    Nous sommes facilement joignables sur les réseaux sociaux, où nous sommes d’ailleurs très actifs. Cherchez Salvamont Gorj et Consiliul Judetean Gorj. » Mais si vous êtes à la recherche de vacances pleines d’inédit, sans limite d’âge, sans préparation physique ni d’autres connaissances, alors le comté de Gorj peut s’avérer une destination à ne pas ignorer, où vous attendent des guides spécialisés et des expériences inoubliables. Dans les massifs de Vâlcan, Mehedinţi et Godeanu à des altitudes allant jusqu’à 2 500 m on peut faire des ascensions à pied, du ski hors-piste et des randonnées aux raquettes à neige. Des escalades sur les cascades gelées sont également organisées en hiver dans la région de montagne du comté de Gorj. Oana Paloș : « Je mentionnerais aussi pour les passionnés d’adrénaline que le tourisme d’aventure est chez lui dans le comté de Gorj. Côté sport automobile, une épreuve de vitesse sur trajet de montagne a lieu à Rânca, où il y a aussi une compétition d’off-road à Runcu, une offre riche donc pour les passionnés des quatre roues. A Polovragi, vous pouvez vous relaxer sur des hamacs installés à 200 m d’altitude. Vous aurez également la possibilité de parcourir des itinéraires à vélo jusqu’aux cimes des montagnes, entourés par des nuages sur la route la plus haute de Roumanie : la Transalpina. Ou bien vous pouvez explorer des grottes profondes, immenses afin d’éprouver des sensations intenses et uniques. »

    Au cours d’un séjour dans le département de Gorj, vous pouvez également visiter une série de monastères orthodoxes, dont certains ont été érigés il y a plusieurs centaines d’années. Le monastère de Polovragi est situé dans l’est du département de Gorj et sa construction démarrée en 1505 a été achevée dans les années 1699 – 1700, durant le règne du prince Constantin Brancovan. Mentionnons aussi le monastère de Tismana, dont la construction a démarré au 14e siècle, avec une église intérieure entourée de hautes murailles. Ce qui est spécifique à ce monastère, c’est la couleur de base des murs, préparée d’après une recette inconnue de nos jours, mais appelée « rouge de Tismana ». Nous poursuivons notre périple en compagnie d’Oana Paloş, porte-parole du Conseil départemental de Gorj : « Les touristes devraient absolument prendre leurs appareils-photo, car les paysages sont absolument fabuleux. Surtout en automne, lorsque les forêts donnent un véritable spectacle. C’est une explosion de couleurs rougeâtres qui collent aux âmes des voyageurs. A ne pas rater non plus les parcs d’aventure de Rânca, Musetesti, Dragutesti, conçus pour divertir enfants et adultes à la fois. A Peștișani il est possible de pratiquer le minigolf, alors qu’à Rânca et Runcu, vous pouvez louer des quads pour des incursions motorisés. »

    Côté hébergement, les hôtels de trois et quatre étoiles proposent des services de qualité, affirme Oana Paloş. « A ne pas rater non plus l’atmosphère urbaine estivale et hivernale à Târgu Jiu, qui accueille souvent des festivals nationaux de musique, de théâtre et de littérature. Parmi eux, un festival de folk important qui se déroule annuellement et que nous avons réussi à organiser même dans les conditions strictes de pandémie, imposées cet été aussi. Pour les touristes qui souhaitent expérimenter quelque chose d’inédit, il y a toute une série d’offres de haut niveau, de type « glamping ». C’est un concept nouveau d’hébergement dans des conditions de luxe mais dans des tentes, devant des paysages merveilleux, au cœur de la nature. S’y ajoute l’offre des mini-villages de vacances et leurs cabanes en bois rustiques à 100 %. On peut y observer ainsi les traditions et le patrimoine culinaire, soigneusement préservés d’une génération à l’autre. Il s’agit en fait d’affaires de famille qui nous aident à passer les fêtes d’hiver à la roumaine. Cette région préserve des traditions ancestrales telles les « pițărăi », présents dans quelques régions roumaines seulement. Il s’agit de groupes d’enfants et d’adultes qui font du porte à porte pour recevoir en échange des fruits secs et des noix. Toute la communauté connait ainsi l’atmosphère de Noël et du passage au Nouvel An. Personne n’est seul durant les fêtes d’hiver. Côté infrastructure touristique, les investissements connaissent une dynamique importante, et les capacités ne font que progresser. »

    A ne pas oublier non plus, le département de Gorj est également la région natale du célèbre sculpteur roumain Constantin Brancusi, celui qui a fortement influencé l’art moderne et dont les œuvres sont mondialement connues. Plusieurs œuvres monumentles portant la signature de Constantin Brancusi se trouvent à Târgu Jiu dont la Colonne sans fin, la Porte du baiser et la Table du Silence. Ces œuvres sont à retrouver dans le cadre de l’ensemble sculptural appelé « La Voie des héros ».

  • Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    En fait, lintérêt de lhéritier de la Couronne britannique pour la Roumanie ne date pas d’hier, puisqu’il créait une fondation déjà en 1987, pour aider les intellectuels roumains à être en contact avec des universités occidentales — notamment Oxford et Cambridge. En avril 1989, à Londres, il a tenu un discours sur la situation dramatique des villages roumains — vous vous souvenez peut-être, pour Ceauşescu, l’heure était à la systématisation. Les villages étaient rasés pour faire des terrains agricoles ou les maisons des gens étaient démolies pour céder la place à des immeubles collectifs.



    Le prince de Galles est venu pour la première fois en Roumanie en 1998 et il est tombé sous le charme de la Transylvanie, cette région du centre du pays, de sa nature, de l’habitat, des traditions et des gens de l’endroit. Il déclare avoir pour ancêtres Vlad l’Empaleur, mais aussi la comtesse Claudine Rhédey de Kis-Rhéde, née sur le territoire de notre pays au XIXe siècle. Depuis lors, il vient chaque année, même plusieurs fois par an en Roumanie pour y séjourner, mais ce n’est pas tout.



    On ne sait pas exactement combien de propriétés le prince Charles a acquises en Roumanie, mais il s’agit d’au moins une dizaine. Et quand je parle de propriétés, il faut entendre des maisons traditionnelles, anciennes, certaines plus que centenaires, qu’il a achetées. Ainsi, à Valea Zălanului, un hameau de 150 habitants du département de Covasna (centre), où le temps s’est arrêté et les gens vivent au rythme de la nature, il achète une, puis deux, puis trois et, selon certains, même une quatrième maison de plus de cent ans. Préoccupé par la conservation du patrimoine, des traditions et par la promotion du tourisme durable, il les a rénovées avec les mêmes matériaux que ceux qui avaient été utilisés à l’origine et les mêmes techniques, les a aménagées avec des objets traditionnels authentiques, mais les a aussi équipées de salles de bains tout confort et elles peuvent être louées. Le magazine Vanity Fair a fait un classement des plus belles maisons du monde parmi lesquelles figure une de ces propriétés. Le prince Charles a aussi quelques maisons à Breb, un village traditionnel du Maramureş (nord).



    Il a créé une fondation pour soutenir les communautés rurales du pays. En 2015, l’héritier de la Couronne britannique a créé une autre fondation avec pour mission de protéger le patrimoine architectural du pays et de soutenir le développement rural et le développement durable. Cette fondation offre des programmes gratuits de formation aux métiers traditionnels qui avaient quasiment disparu.



    Le prince a également acheté des maisons traditionnelles aussi dans le village de Viscri, listé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce village a une église fortifiée saxonne dont la construction a commencé au XIIe s. Il entendait ainsi sauver le patrimoine architectural transylvain, mais aussi le style de vie et les métiers traditionnels. Viscri est maintenant hautement touristique, et son église a été listée parmi les plus belles du monde par la publication The Telegraph.



    Il s’est beaucoup investi dans la conservation des monuments historiques, dans des villages saxons de Transylvanie, fondés au XIIe siècle, dont certains figurent aujourd’hui sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais non seulement. Ainsi, en trois ans, la fondation a investi dans ces activités un million de livres sterling, rénovant des édifices représentatifs avec les mêmes matériaux et les mêmes techniques. Un exemple, c’est l’Eglise de la Dormition de la Mère de Dieu de Strei, un monument historique de l’art roman du XIVe s.



    Lorsqu’il vient en Roumanie, l’héritier de la Couronne britannique aime se balader en pleine nature, rencontrer les villageois, et se donne pour tâche de promouvoir les produits traditionnels de ces villages. L’idée, c’est de créer un circuit économique autour de ces monuments pour permettre aux habitants d’avoir des emplois. Ainsi, les chaussettes traditionnelles tricotées par les femmes de Viscri sont exportées en Allemagne et de là, ailleurs en Europe occidentale.



    La fondation du prince se propose de sauver une église vieille de 800 ans, celle de Drăuşeni, au département de Braşov ; à cet effet, un plan a été élaboré. Il prévoit la rénovation de l’église, la construction d’un café, de places d’hébergement et d’ateliers de métiers traditionnels. C’est un projet pilote. S’il fonctionne, il sera étendu à d’autres monuments médiévaux en péril. Il finance par ailleurs la rénovation d’une église en bois du département d’Arad, celle de Luncşoara, mais aussi de deux autres dans le département de Mureş : celles de Curtelnic et celle de Bălăuşeri.



    Nombre de ces projets sont sélectionnés par l’Association L’Ambulance des monuments, dont nous vous avons déjà parlé sir nos ondes, et qui bénéficie du soutien financier du prince Charles. Une maison fortifiée du département de Gorj a également été restaurée ainsi. Ce ne sont que quelques exemples des activités des fondations du prince de Galles en Roumanie.



    En 2011, le prince Charles commente le documentaire Wild Carpathia, du réalisateur britannique Charlie Ottley — un documentaire fabuleux sur la Roumanie. Pour la petite histoire, entre temps, Charlie Ottley a acheté une maison traditionnelle et a emménagé en Transylvanie ! En 2020, en pleine pandémie, dans un autre film commenté par lui, le prince Charles a exhorté les Roumains à passer leurs vacances en Roumanie et à y découvrir « les richesses incroyables » de ce pays. Il avoue être venu pour la première fois en Roumanie une vingtaine d’années auparavant et y avoir découvert un pays « étonnant », qui occupe depuis lors une place à part dans son cœur, et qu’il « se sent chez lui ici » à chaque visite. « La Roumanie est un pays étonnamment divers, dit-il, du delta du Danube, la zone humide la plus grande et la plus sauvage d’Europe, aux forêts, aux sources et aux monastères de Bucovine, de Moldavie et du Maramureş, aux collines des Apuseni ou aux étendues inhabitées de Harghita, aux précieuses collections des musées de Bucarest ou à la beauté sauvage du défilé des Portes de fer, aux châteaux, aux montagnes et aux villages saxons de Transylvanie ou aux vallées reculées du Banat et de la Crişana. Une si riche diversité naturelle et culturelle réunies sous le même drapeau est remarquable et c’est une des caractéristiques qui font de la Roumanie un coin à part de l’Europe. »



    Et le prince Charles déclare qu’il regrette que la pandémie ne lui ait pas permis de voyager en Roumanie, mais il continuera à plaider pour la protection des « trésors uniques » de la Roumanie. Bien entendu, la presse roumaine parle de chaque voyage ou séjour du prince en Roumanie, et de toutes ses activités.

  • 27.07.2021

    27.07.2021

    Covid
    en Roumanie –
    Le Comité national des situations d’urgence a décidé qu’il n’est
    plus nécessaire pour les enfants de moins de 6 ans de présenter le résultat
    négatif d’un test de dépistage de l’infection au coronavirus lorsqu’ils entrent
    en Roumanie s’ils arrivent depuis un Etat à haut risque épidémiologique. Les
    enfants de 6 à 16 ans sont toujours tenus d’effectuer un test 72 heures avant
    de s’embarquer dans un train ou un avion vers la Roumanie ou d’entrer sur le
    territoire national dans le cas des voyageurs en voiture. Qui plus est, les
    délégations de sportifs qui arrivent en Roumanie depuis des Etats en zone
    rouge, afin de participer à des compétitions sont exemptées de la quarantaine si
    leurs membres présentent le résultat négatif d’un test RT-PCR de dépistage de
    l’infection au SARS CoV 2, effectué dans un délai de maximum 72 heures avant
    l’entrée dans le pays. Ils sont également tenus de participer uniquement aux
    compétitions. Par ailleurs, les autorités de Bucarest appellent toujours la
    population à se faire vacciner, rappelant que la vaccination d’un nombre élevé
    de personnes ne fait que réduire le risque d’institution de nouvelles
    restrictions. Pour l’instant, une nouvelle étape de relâchement de ces
    restrictions devrait être instituée en Roumanie. Entre autres, à partir du 1er août, le nombre
    maximum de personnes qui peuvent participer à des événements privés sera majoré.
    Le ministre de l’Intérieur Lucian Bode souligne que le port du masque de
    protection demeure obligatoire dans les espaces fermés. Lundi les autorités ont rapporté 175 nouveaux
    cas de Covid 19. 3 décès ont également été rapportés. Le nombre des malades de
    Covid 19 hospitalisés est actuellement de plus de 330, dont 43 sont en
    réanimation – soins intensifs.

    Coronavirus dans le monde – Plus de 65 millions d’Italiens ont reçu la première dose de vaccin contre la Covid 19. Selon le correspondent de la radio publique roumaine en Italie, le nouveau décret approuvé par el gouvernement de Rome qui rend obligatoire le certificat vert européen à l’entrée dans des lieux publics, le nombre de rendez-vous en vue de la vaccination est à la hausse. Le variant delta, plus contagieux du SARS CoV 2 se répand rapidement en Europe, selon des chiffres rendus publics par le centre européen de prévention et du contrôle des maladies. Du 28 juin au 11 juillet, le variant delta était déjà prédominant dans 19 pays européens sur 28.

    Budget – Le déficit du budget général consolidé de la Roumanie s’élève à la fin de la première moitié de cette année à 2,96% du PIB, en baisse par rapport à 2020 selon les chiffres rendus publics aujourd’hui par le Ministère des Finances. De janvier à juin, les dépenses avec les investissements ont été supérieures d’un milliards d’euros à celles de l’année précédente et les payements à caractère exceptionnel générés par la pandémie de Covid 19 ont été de quelque 1,6 milliards d’euros. L’objectif de cette année est d’avoir un déficit budgétaire de 7,16% du PIB. Le gouvernement de Bucarest est en train d’élaborer un décret d’urgence portant sur le budget rectificatif, qui sera adopté à la mi-août. Plusieurs ministères, dont celui des Transports et de l’Agriculture demandent des montants supplémentaires significatifs. Le ministre de l’Education nationale, Sorin Cîmpeanu a demandé des fonds afin de financer cette année 6 000 internes de plus dans l’enseignement supérieur médical.

    Rosia Montana – Le Comité UNESCO a décidé d’inclure le paysage culturel minier de Rosia Montana au Patrimoine culturel mondial mais aussi au Patrimoine culturel en péril. Le président roumain, Klaus Iohannis a salué aujourd’hui l’inclusion du site de Rosia Montana dans le centre au patrimoine mondial de l’UNESCO. « Par des efforts combinés par les autorités des autorités et des spécialistes, Rosia Montana ne devrait pas devenir un modèle de valorisation du patrimoine par le développement durable de la région », a écrit le chef de l’Etat sur Facebook. Les experts de l’UNESCO ont déclaré qu’il était nécessaire de visiter la Roumanie afin de découvrir les moyens de mieux protéger le patrimoine culturel de la région. « Ce site des Carpates Occidentales accueille un « ensemble exceptionnel » de galeries romaines datant du 2e siècle », souligne Icomos, l’organisme consultatif de l’agence de l’ONU qui a émis la recommandation relative au site de Rosia Montana.

    Unesco – L’Opéra de Bucarest accueille aujourd’hui un événement consacré aux 65 ans depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Unesco. L’événement inclut une exposition de photographie et d’art visuel, la projection de mini-documentaires sur des sites roumains inscrits au patrimoine de l’UNESCO, ainsi qu’un concert de musique. La Roumanie a adhéré à l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture le 17 juillet 1956. L’éducation, la culture, les sciences de la nature, les sciences humaines, ainsi que l’information et la communication sont les domaines d’activité visées par l’UNESCO.

    TIFF – Poursuite à Cluj dans le centre-ouest de l’édition 2021 du festival international du film Transilvania, le plus ample événement consacré au cinéma de Roumanie, qui fermera ses portes cette année le 1er août. Plus de 170 productions seront projetées cette année dans le cadre du festival. Elles sont accompagnées de concerts mais aussi de rencontres avec les professionnels du domaine. Au programme d’aujourd’hui : « Les flots n’arrivent pas » (une production lituanienne réalisée par Marat Sargsyan atypique pour un film de guerre) et « Leçons de perse » (Russie, réalisé par Vadim Perelman), qui raconte l’histoire d’un Juif qui affirme être iranien pour s’échapper à l’Holocauste.

    Films – Deux productions roumaines, le long-métrage Miracol, du réalisateur Bogdan George Apetri, et Plastic semiotic, de Radu Jude, ont été sélectionnées au programme de la 78e édition du Festival international de film de Venise, ont annoncé les organisateurs de l’événement ce lundi. Miracol a été sélectionné dans la section Orizzonti, aux côtés de 18 autres longs-métrages. La projection de Plastic semiotic se fera hors concours. Le festival aura lieu du 1er au 11 septembre.

    JO -
    Aux Jeux olympique de Tokyo, l’enfant merveille de la natation roumaine, David
    Popovici a fait une course formidable dans l’épreuve de 200 m nage libre. Deux
    centièmes de seconde ont manqué au nageur de 16 ans seulement pour obtenir la
    médaille de bronze. David Popovici qui passe à Tokyo du statut de grand espoir
    à celui de sportif consacré a fini en 4e position et établi un
    record national. Ce matin, Robert Glinta a terminé en 8e position
    dans la finale de l’épreuve de 100 m dos. La sélection nationale féminine de
    basket à trois termine son parcours olympique par un match contre la France. Les
    sportives roumaines n’ont battu que la Mongolie et elles ont raté ainsi leur
    qualification.

    Météo – Aujourd’hui il y a une alerte jaune à la canicule valable sur presque tout le territoire jusqu’à samedi. Les prévisionnistes roumains ont annoncé une nouvelle vague persistante de canicule qui concernera graduellement presque tout le pays, cette semaine. Les températures avoisineront les 40 °C, et l’inconfort thermique sera beaucoup plus marqué. Les maximales du jour iront généralement de 30 à 37°. 32 degrés et du soleil à Bucarest.

  • Immeubles représentatifs à Bucarest dans les années 1930

    Immeubles représentatifs à Bucarest dans les années 1930

    Si on examine une carte ou un dessin illustrant la ville d’il y a plus de 150 ans, on reconnaît à peine les éléments les plus importants, tellement les changements ont été profonds. L’actuelle vieille ville, un ancien quartier marchand et quelques églises médiévales sont les seules qui rappellent l’ancienne capitale valaque. L’histoire de Bucarest comporte trois périodes de transformations majeures. La première est celle de l’époque du roi Carol Ier, de 1866 à 1914. La deuxième a été marquée par le règne du roi Carol II dans les années 1930. Et la troisième est celle de l’époque du dirigeant communiste Nicolae Ceausescu dans les années 1980. Le résultat de ces trois périodes est visible aujourd’hui par tout visiteur de passage par la capitale roumaine à pied. Le roi Carol II a été le souverain le plus controversé des quatre qui ont régné en Roumanie. Ayant une personnalité puissante, intelligent, mais aussi plein de défauts et de faiblesses, Carol II a réussi à transformer Bucarest afin de l’adapter aux besoins d’une capitale moderne, conformément aux styles architecturaux de l’époque.

    Le règne de Carol II de 1930 à 1940 a été marqué par de grands projets qui rappelaient en quelque sorte de ceux de son ancêtre, Carol Ier. Le règne de son père, Ferdinand Ier, de 1914 à 1927, a compris la Première Guerre mondiale et la consolidation du nouvel État issu de l’union des territoires habités par des Roumains avec l’ancien Royaume : la Grande Roumanie. Après l’Union de 1918, les années 1920 ont été marquées par la reconstruction et par l’intégration des nouveaux territoires. Ce ne fut que dans les années 1930 que la Roumanie a repris les grands projets de développement, notamment à Bucarest. Plusieurs grandes avenues furent ouvertes à l’époque de Carol II, dont la plus importante a été celle reliant le nord au sud. S’y sont ajoutés plusieurs immeubles d’institutions d’État et d’institutions culturelles.

    Leur point commun est le modernisme, influencé par le style des buildings américains et par l’architecture fasciste italienne, auxquels se sont ajoutés aussi quelques éléments d’architecture roumaine traditionnelle. Il s’agit de bâtiments imposants, aux lignes droites et aux colonnades construites selon les normes les plus modernes de l’époque, utilisant notamment le béton armé. Certains spécialistes évoquent même l’existence d’un style architectural « Carol II », qui aurait pu se développer davantage en l’absence de la guerre et de l’installation du régime communiste.

    L’ingénieur du BTP, professeur des universités et académicien Nicolae Noica est le directeur de la bibliothèque de l’Académie roumaine. Il a passé en revue quelques-uns des immeubles représentatifs que la capitale roumaine d’aujourd’hui doit au règne du roi controversé Carol II. Et cette liste ne pourrait commencer que par le Palais Royal : « Un des premiers bâtiments à porter l’empreinte de Carol II fut le Palais Royal. La nuit du 7 au 8 décembre 1926, un incendie a éclaté et détruit toute la partie centrale de l’édifice. La consolidation des fondations, de la structure de résistance a porté la signature de l’ingénieur Emil Pragher. Après 1932, d’autres travaux de construction seront menés dans le corps central et enfin un PV de réception du Palais Royal sera dressé, que j’ai moi-même trouvé. Ensuite, début 1938, d’autres travaux seront menés dans l’aile adjacente à l’Athénée, des travaux qui ont continué jusqu’en 1940. A noter aussi que même le tremblement de terre de 1940 n’a pas endommagé cette construction. »

    Les projets se sont poursuivis à un rythme très soutenu. Les institutions de l’État qui avait vu son territoire et sa population carrément doubler en 1918 avaient besoin d’immeubles publics beaucoup plus grands. Nicolae Noica : « Un autre bâtiment important a été le nouveau siège du Ministère des Affaires étrangères, aujourd’hui siège du gouvernement de Bucarest. Cet immeuble a été conçu par l’architecte Duiliu Marcu et les travaux en béton armé ont été coordonnés par l’ingénieur Gheorghiu de 1937 à 1938. L’immeuble fut érigé sur l’emplacement de l’ancien siège du ministère des Affaires étrangères. Le nouveau Palais de la Banque nationale fut également construit à cette époque, selon de nouvelles études d’alignement. Tous les travaux ont été réalisés grâce à un décret du roi Carol II qui a exproprié les superficies de terrain nécessaires pour des raisons d’utilité publique. »

    Le roi Carol II est connu dans l’histoire de la Roumanie comme un grand patron de la culture. L’Académie roumaine n’a pas fait exception et a également bénéficié de l’appui accordé par le monarque. M Noica a mentionné justement le bâtiment de l’institution qu’il dirige : « Un autre bâtiment impressionnant est celui qui accueille la bibliothèque de l’Académie roumaine. En 1931, le professeur Duiliu Marcu présenta un projet à l’Académie pour construire un corps d’immeuble dédié à la bibliothèque. Cette remarquable construction est érigée de 1935 à 1937 et les travaux sont coordonnés par l’ingénieur Ioanovici. L’inauguration aura lieu le 5 juin 1937 en présence du roi Carol II, qui a tenu à assister à cette réunion de l’Académie. »

    Sur un des grands boulevards bucarestois se trouve un autre immeuble érigé à l’époque de Carol II, le siège des Archives nationales. A l’ouest, près du Palais de Cotroceni, l’actuel Palais présidentiel, se trouve l’Académie militaire, monument représentatif du style Bauhaus. Écoutons Nicolae Noica. « Un autre immeuble de cette époque, c’est le Patrimoine du Journal officiel, aujourd’hui siège des Archives nationales, en face du Jardin de Cismigiu. L’école supérieure de Guerre, l’actuelle Académie militaire, a été construite de 1937 à 1939. Le bâtiment principal a une façade de pas moins de 120 mètres et s’étale sur une superficie de 3 650 mètres carrés. Toute la construction a été réalisée en deux ans seulement. Les travaux ont été supervisées par l’ingénieur Emil Pragher dont le nom est lié à plusieurs autres constructions. Il a été une grande personnalité. »

    Sur la liste des immeubles et de monuments érigés dans les années 30 se retrouve l’Institut de recherches agronomiques, le Musée du village, l’Arc de Triomphe, le château Foisor de Sinaia et les cathédrales orthodoxes de Cluj, Mediaş et Timişoara.

  • Rendez-vous aux jardins 2021 en première en Roumanie

    Rendez-vous aux jardins 2021 en première en Roumanie

    Les 4, 5 et 6 juin, le Domaine Ion Ghica de Ghergani, situé dans la ville de Răcari du département de Dâmboviţa (sud), organise, avec lAssociation D3M, une célébration de lart roumain contemporain sous le titre Exploring art and nature – Explorations art et nature. Linterlocutrice de Ligia est Mme Irina Bossy-Ghica, propriétaire du Domaine. Retrouvez le programme complet de cet événement sur https://www.facebook.com/DomeniulIonGhica.

  • Nouvel itinéraire touristique au château de Peleş

    Nouvel itinéraire touristique au château de Peleş

    Nous ne passerons pas en revue les intérieurs de cet édifice impressionnant cette fois-ci, car la visite est différente. Nous prendrons le temps de marcher sur les allées et les sentiers du domaine royal, qui pourront bientôt être parcourus par les touristes de manière organisée, grâce à un projet mené par l’Association du patrimoine royal de Peleş. Cette association a été créée à l’initiative de deux professeurs d’université, le président de l’association, le Pr Augustin Ioan, de l’Université d’architecture Ion Mincu de Bucarest, et le Pr Ion Stănică, président de l’Université des sciences agricoles et de médicine vétérinaire de la capitale roumaine.



    Ion Tucă, directeur exécutif de l’Association pour le patrimoine royal de Peleş, affirme que la richesse naturelle, architecturale et culturelle a une place particulière à Peleş et aussi dans l’histoire de notre pays. Peleş reste la destination touristique la plus recherchée de Roumanie.



    « Ces allées royales sont situées dans les forêts derrière les châteaux de Peleş et de Pelişor. Elles traversent l’ensemble du domaine, qui commence à partir de la pension Cuţitul de Argint, puis vont du côté de l’Hôtel Bastion, et montent près de l’allée Peleşului pour atteindre la zone du pont Carmen Silva. Puis, depuis les châteaux, le trajet arrive à côté d’un complexe appelé Vulpărie. C’est un complexe au milieu de la forêt sur le chemin de l’ancienne Bergerie royale. Ce complexe, avec ses sentiers et ses allées dans les forêts royales, a été donné par la famille royale à l’Association du patrimoine royal de Peleş afin qu’elle puisse mener des activités de recherche, de loisirs, d’éducation à l’intention des jeunes et des étudiants des deux universités. Bien sûr, ce seront des activités organisées et il y a déjà beaucoup de projets des étudiants. Nous sommes en train de les évaluer parce que nous souhaitons les mettre en œuvre dès que possible. Nous prenons soin des espèces d’arbres qui existent sur le domaine royal de Peleş, en particulier le hêtre pourpre, le noisetier de Turquie, l’érable palmé, le cyprès, l’if, le frêne, le cerisier du Japon et les lauriers. Outre les sapins, vous pourrez admirer tous ces exemplaires exceptionnels. »



    Les sentiers et les allées pavées sont actuellement cachés sous des couches de végétation, de feuilles et de terre, accumulées au fil du temps. Ion Tucă, directeur exécutif de l’Association pour le patrimoine royal de Peleş, précise :



    « Tout ce que nous faisons, c’est de les nettoyer et de les rendre au circuit touristique. Nous avons aussi l’intention de mettre en place des panneaux pour indiquer ces itinéraires qui s’étendent sur une distance de sept kilomètres. Les indicateurs présenteront les itinéraires, les distances et les niveaux de difficulté ainsi que les points d’intérêt. Il y aura des points de belvédère à partir desquels vous pouvez voir le monastère de Sinaia, le château de Peleş, celui de Pelişor, et même une partie du château de Foişor. Nous ne pouvons que nous réjouir de présenter ces arbres monumentaux d’une valeur inestimable. Sur la plate-forme électronique que nous souhaitons mettre en place, nous présenterons des aspects de l’histoire de ces lieux, des images d’archives, que l’on pourra comparer à celles d’aujourd’hui. Il s’agit d’une plate-forme à télécharger sur les dispositifs mobiles et qui permettra à l’utilisateur de savoir exactement à quel point il se trouve sur les sentiers et les allées pavées qui traversent le domaine de Peleş et qui ne sont pas encore très bien connus du public. C’est tout un réseau de sentiers et d’allées pavées, avec des marches. Ils ont été faits à l’époque du roi Carol Ier et plus tard, à celle de la reine Marie. Ils ont été très bien entretenus après 1948 ; il y a encore des personnes qui racontent quel soin elles ont pris pour que ces allées soient préservées. »



    En 2021, le 26 mars, cela fait 140 ans que la Roumanie est devenue royaume, mais aussi 100 ans depuis la naissance du roi Michel, le 25 octobre. C’est donc le moment idéal pour prévoir une randonnée sur le domaine royal.


    (Trad. : Ligia)

  • “Colorie le village” – le festival des bonnes actions

    “Colorie le village” – le festival des bonnes actions

    La
    3e édition du projet « Color the Village/ Coloreaza satul » (Colorie le village) – le festival des bonnes actions aura lieu au village d’Ilidia,
    dans le département de Caraș-Severin, du 17 au 19 juin 2021.








    « C’est
    à l’aide des mots bienveillants et de l’entente mutuelle que nous atteignons
    toujours les résultats souhaité », ainsi explique le concept de ce festival
    Radu Trifan, le président de l’Association « Acasa in Banat » (Chez moi au
    Banat). Cette approche a déjà porté ses fruits ; en témoigne le bilan des
    activités de l’association en 2020, qui est vraiment riche et encourageant.
    Malgré les limites imposées par la pandémie, les évènements reportés ou
    réinventés, le succès des actions de cette association a dépassé les attentes.
    Si bien que cette année, des bénévoles des quatre coins de la Roumanie se
    rendront au mois de juin dans un petit village de Caraș-Severin pour
    réhabiliter une trentaine de maisons en 3 jours seulement. Et pas n’importe
    comment, mais en utilisant les matériaux à trouver sur place et en respectant à
    la lettre le style et la spécificité de la zone. C’est pas mal comme défi,
    n’est-ce pas ?








    Déjà
    Radu Trifan ne cache pas son optimisme et il avoue : « C’est vraiment
    un festival qui devrait avoir lieu chaque année. L’année dernière nous avons eu
    quelques mois de retard à cause de la pandémie, mais nous avons été persévérants
    et nous avons réussi à mener à bout le projet, en respectant absolument toutes
    les mesures sanitaires. Nous voulons que ce soit pareil en 2021. Nous
    avons choisi le village d’Ilidia dans le département de Caraș-Severin. En fait,
    nous nous proposons d’aller une année dans le département de Timiş et l’année
    suivante dans le Caraș-Severin. On va se limiter à la région du Banat, parce
    que c’est la zone culturelle que nous avons visée dès le début, mais nous
    espérons bien que notre message aille au-delà des frontières formelles et
    informelles de la contrée de Banat. »









    A
    en juger d’après le nombre de bénévoles qui répondent à chaque fois aux appels
    de l’association Acasa in Banat, on pourrait dire que son message voyage loin
    et s’entend très bien. En fait, il existe déjà une équipe permanente à laquelle
    viennent se joindre d’autres bénévoles, en fonction du projet. La coopération
    avec les autorités et les communautés locales marche très bien aussi.
    L’association prend en charge les principaux coûts des projets, obtenant des
    financements de la part de différents particuliers et entités juridiques. A
    leur tour, les autorités locales et les communautés qui bénéficient des projets
    assurent le logement et les repas des bénévoles durant les activités.








    Du
    coup, les actions de l’association Acasă în Banat se multiplient d’une année à
    l’autre et deviennent de plus en plus crédibles.








    Clin
    d’œil maintenant sur le bénéficiaire de cette année du Festival des bonnes
    actions « Color the Village/ Coloreaza satul (Coloriez le village)
    » : Ilidia, un village qui fait partie de la commune de Ciclova Română et
    qui s’enorgueillit d’un potentiel touristique remarquable. Il est situé près de
    la ville industrielle d’Oravița, avec une population très diversifiée.






    Radu
    Trif, le président de l’association Acasă în Banat explique : « Il y a eu
    là-bas une importante communauté d’ethniques allemands, magyars et juifs. Ils ont
    tous laissé derrière un patrimoine très riche, à retrouver non seulement dans
    la ville proprement-dite, mais aussi dans les villages avoisinants. Ilidia en
    est un. Ce village garde un patrimoine architectural fantastique par rapport à
    ses dimensions plutôt réduites. Cette année, je crois que nous sommes prêts à
    nous pencher sur des aspects plus délicats de la restauration, car on a
    beaucoup appris en cours de route. La plupart des maisons d’Ilidia sont bâties
    sur des fondations en pierre dure, elles ont des murs en pierre fine, une sorte
    de calcaire, et de très hautes clôtures en pierre qui veillent sur les ruelles
    du village. C’est vraiment un endroit spécial et je suis sûr que s’il se
    trouvait quelque part en Italie, en Espagne ou en Allemagne, il y aurait un
    déferlement de touristes. Ilidia est un endroit qui n’a pas encore été
    découvert. Il faudra nous concentrer sur les magnifiques façades des maisons,
    dont les styles sont très variés et comportent de riches éléments décoratifs.
    Puis, il y a aussi les fenêtres et les portes qui méritent bien d’être
    admirées. Le hasard a fait qu’une multitude d’éléments intéressants se
    réunissent dans ce village et fassent la beauté du paysage architectural. »





    La
    nature a été à son tour très généreuse avec cette région, lui offrant des
    paysages à couper le souffle. En même temps, les passionnés d’histoire n’auront
    pas le temps de s’ennuyer sur les lieux : ce village a été mentionné dans
    les documents dès l’année 1223. Les fouilles archéologiques confirment
    l’ancienneté de cette localité et l’existence d’un centre politique et
    administratif important ici entre les 10e
    et 14e siècles. Les archéologues ont mis au jour, sur les collines
    avoisinant le village, des pots en céramique, des fours d’habitation, des
    objets en bronze et en fer ainsi que les fondations de plusieurs églises et les
    ruines d’un château.








    Voilà, un
    patrimoine tellement riche de tous les points de vue, qui attend d’être
    découvert dans la région du Banat (sud-ouest de la Roumanie) et qui a désormais
    plus de chances de se faire connaître grâce aux bonnes actions de l’association
    Acasa in Banat. (Trad. Valentina Beleavski)

  • La Journée nationale Constantin Brancusi

    La Journée nationale Constantin Brancusi

    Depuis 2015, le 19 février marque une fête nationale en Roumanie. C’est le 19 février 1876 qu’est né à Hobita, dans le sud du pays celui qui allait devenir une des personnalités artistiques roumaines les plus fortes, charismatiques et géniales – le sculpteur Constantin Brâncuşi. Afin de lui rendre hommage, de nombreuses manifestations sont organisées en Roumanie et à l’étranger. Après être sorti en 1902 de l’Ecole de Beaux-Arts de Bucarest, le jeune Constantin Brâncuşi se rend à Paris, où en 1905 est admis à la prestigieuse Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. Il refuse d’être l’apprenti d’Auguste Rodin par les mots « Rien ne pousse à l’ombre des grands arbres ». Brâncuşi commence à exposer ses œuvres dans la Ville Lumière, où il créé la première version du « Baiser », thème qu’il reprendra sous différentes formes et qui culminera par la « Porte du baiser », un des éléments de l’Ensemble monumental de Târgu Jiu, ville de sa région natale.

    A Paris il loue un atelier rue du Montparnasse et entre ainsi en contact avec l’avant-garde artistique parisienne, se liant d’amitié avec Guillaume Apollinaire, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Henri Matisse et Marcel Duchamp. Il participe à des expositions collectives à Paris et Bucarest, inaugurant les cycles Maiastra, la Muse endormie et Mademoiselle Pogany, mais il expose aussi aux Etats-Unis, où ses œuvres fond sensation dès leur première apparition. De 1914 à 1940, son activité créatrice arrive à l’apogée.

    Les œuvres des cycles « L’Oiseau dans l’espace » et des Ovoïdes ainsi que les sculptures en bois datent également de cette période très prolifique. A Paris, le Centre Pompidou détient une grande partie des œuvres de Constantin Brâncuşi, que l’artiste avait léguées à la Roumanie. Pourtant, c’est la France qui les a acceptées et mises en valeur, vu que dans les années ’50 les autorités communistes de Bucarest ont tout simplement refusé de les accepter. C’est pourquoi certaines œuvres de Brâncuşi et tous les objets de son atelier sont à retrouver dans un espace spécialement aménagé près du Centre Pompidou, « L’Atelier Brâncuşi ».

    Le grand artiste roumain s’est éteint le 16 mars 1957 pour être ensuite enterré au cimetière parisien du Montparnasse. En Roumanie, à l’époque de l’installation du régime communiste, dans les années 1950, Brâncuşi est contesté et critiqué, étant jugé comme un représentant du formalisme bourgeois cosmopolite. Et pourtant, sa première exposition personnelle d’Europe ouvre ses portes en décembre 1956, au musée d’Art de Bucarest. Ce ne fut que dans les années ’60 que le grand artiste est « redécouvert » en tant que génie national. Quelle est la place que Constantin Brâncuşi s’est créée dans la sculpture mondiale ? Figure centrale du mouvement artistique moderne, Brâncuşi compte actuellement parmi les sculpteurs les plus importants du 20e siècle.

    Novatrices, ses œuvres sont de loin les créations les mieux cotées de tout artiste roumain et se situent en 4e position des œuvres les plus valeureuses au monde. Les sculptures de l’artiste sont les plus recherchées et s’arrachent à prix d’or dans les maisons de vente, principalement aux Etats-Unis. En 2018, une de ses créations s’est vendue pour quelque 57 millions d’euros. Ses photographies et dessins, qui constituent des clefs de lecture de son œuvre, ont également la cote auprès des collectionneurs du monde entier.

  • Fragment. L’expérience de la restauration

    Fragment. L’expérience de la restauration

    Une
    nouvelle exposition accueille les visiteurs (en personne ou dans le monde
    virtuel) au Musée national d’histoire de la Roumanie, jusqu’à la fin mai.
    « Fragment. L’expérience de la restauration » est une incursion dans
    le monde fascinant et délicat de la restauration, une invitation à découvrir
    les secrets qui se cachent derrière les objets de la collection d’un musée.
    Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec un des membres du Laboratoire de
    restauration du métal du Musée national d’histoire, Bogdan Dumitru
    Mladin : « L’exposition
    « Fragment. L’expérience de la restauration » présente au public le
    métier de restaurateur sous un angle tout à fait nouveau. Notre volonté était
    d’amener le grand public à comprendre ce qui se passait derrière les pièces
    exposées dans un musée. Alors, avec nos collègues du Département de
    restauration, nous avons organisé une exposition dédiée à ce métier. En plus du
    travail manuel en lui-même, la restauration demande des connaissances dans
    divers domaines – physique, chimie, biologie et ainsi de suite. Nous avons
    accordé une importance particulière à l’accrochage de cette exposition, pour la
    rendre aussi attractive que possible pour le grand public et surtout pour le
    jeune public. Le métier de restaurateur est encore peu pratiqué, alors une des
    fonctions de « Fragment. L’expérience de la restauration » est d’attirer
    les jeunes vers ce métier. »




    Le
    Musée national d’histoire de la Roumanie a été fondé en 1970 et c’est le plus
    important musée d’archéologie et d’histoire du pays. Le Département de
    restauration a pour mission principale la conservation à long terme des artefacts
    du Musée en suivant les standards les plus élevés du domaine, mais aussi la
    recherche et le développement des méthodes de restauration et de promotion de
    la culture matérielle. On peut observer toutes ces directions de travail dans
    l’exposition « Fragment. L’expérience de la restauration », comme le
    témoigne Bogdan Mladin : « L’exposition
    est divisée en deux grandes zones : la partie laboratoire – précisons que
    nous avons en tout six laboratoires au Musée d’histoire, le laboratoire de
    restauration du métal, du bois, de la céramique, de la peinture, des tissus et
    des livres anciens. Ensuite, il y a la zone d’exposition proprement-dite. Le
    public peut y voir tout l’éventail d’objets que nous restaurons, exposés d’une
    manière innovante, car nous souhaitions nous éloigner de la scénographie
    classique. En prime, nous avons invité quelques artistes contemporains à créer
    des œuvres en partant du titre de l’exposition ou des pièces de notre
    collection. Les pièces que nous travaillons viennent, pour la plupart, de sites
    archéologiques, de dépôts ou de collections privées. Ces objets sont très
    variés : depuis les tableaux jusqu’aux voitures – plus spécifiquement, la
    première voiture immatriculée à Bucarest. Il faut avoir un penchant pour
    le beau et s’intéresser à beaucoup de domaines, pour ainsi saisir et comprendre
    les éléments qui influencent un objet tout au long de sa vie. »


    Bogdan
    Mladin propose une comparaison avec la médecine pour faire comprendre plus
    facilement ce que c’est la restauration. Ce qu’un médecin fait pour le corps
    humain, pour une personne, c’est ce que les restaurateurs font pour les objets.
    Ils sont, en quelque sorte, les médecins des objets : chacun souffre d’une
    maladie qu’ils arrivent à guérir avec un traitement spécialisé. Mais intéressons
    nous aux différents objets « guéris » que l’exposition
    « Fragment » fait voir au grand public. Le restaurateur Bogdan
    Mladin : « Dans l’exposition,
    nous présentons tout un dépôt très important, découvert en 2012 à Tărtăria,
    dans le département d’Alba qui se trouve au centre du pays. Il y avait des
    ornements et des pièces de harnachement que nous voulions vraiment mettre en
    avant dans l’exposition. Finalement nous avons réussi à recréer une tête de
    cheval grandeur nature et avons présenté les objets dessus. De même pour les
    bijoux. Pour ce qui est de la céramique,
    nous avons toute une variété de pièces, à partir du néolithique et jusqu’à l’époque
    contemporaine. Pour le bois, nous travaillons des meubles et des icones. Pour
    les livres, ce sont surtout des cartes. Au laboratoire de tissu, mes collègues
    ont inclus dans l’exposition quelques pièces très importantes, à savoir le
    drapeau liturgique d’Etienne le Grand, restauré par leurs soins, ainsi qu’une
    des robes de gala de la Reine Marie. Du côté des tableaux, nous avons des
    toiles signées Luchian ou Tonitza, des œuvres très importantes qui se trouvent
    dans les collections du Musée. »


    Si
    vous n’habitez pas à Bucarest ou si vous ne pouvez ou ne voulez tout simplement
    pas vous déplacer pour visiter cette exposition, pas d’inquiétude ! Un
    site dédié vous attend à l’adresse restauraremnir.ro et sur YouTube vous pourrez
    regarder un tour virtuel de l’expo. (Trad. Elena Diaconu)

  • La plaine du Bărăgan en 3D

    La plaine du Bărăgan en 3D

    Amis auditeurs, depuis ce printemps pas comme les autres, nous nous tournons de plus en plus vers des projets consacrés à l’exploration virtuelle de la réalité, pour vous les présenter dans l’espace de cette rubrique. C’est toujours d’un tel projet qu’il sera question aujourd’hui. Il s’agit du premier guide touristique destiné entièrement au sud-est du pays : « Explorateur dans la plaine du Bărăgan », qui permet aux « voyageurs » de découvrir de manière virtuelle le patrimoine matériel et immatériel de cette région du pays. La plateforme itinerama.ro offre entre autres au public le premier guide audio de la zone, le premier musée 3D du Bărăgan et des tours virtuels dédiés au chef d’orchestre Ionel Perlea et au sculpteur Nicăpetre, deux grandes personnalités culturelles nées dans le sud-est de la Roumanie.

    Une centaine de sites au fort potentiel touristique ont été identifiés dans un premier temps. Cristian Curuș, manager du projet, explique :Une partie de ces sites est en train d’être explorée : musées, sites archéologiques que les touristes peuvent visiter, moyennant une taxe modique. Il y a pourtant un grand nombre de sites qui n’ont pas encore été intégrés au réseau touristique. Ils sont considérés comme appartenant au patrimoine du pays, mais ils ne sont pas exploités. Il s’agit de vieux manoirs, d’églises et même de sites archéologiques auxquels les gens n’ont pas accès. Le guide virtuel de la plaine du Bărăgan propose 4 types de tours. Il y a tout d’abord le « Haut Bărăgan », dont les sites les plus importants se trouvent dans les comtés de Călărași et Ialomița, « Le Bărăgan du sud au nord », qui comporte des sites situés le long du Danube, entre Călărași et Brăila, un « tour des manoirs » et un « tour des lieux de culte ». Ces tours, les touristes peuvent les organiser tout seuls de la manière qui leur convient. Sur le site du projet, itinerama.ro, seront disponibles des cartes interactives où ils trouveront les distances entre les sites et le temps nécessaire pour les parcourir, ce qui les aidera à réaliser leur propre itinéraire.

    Un des photographes du projet, Adriana Lucaciu, nous raconte son expérience du projet.

    J’ai pris en photo de nombreux manoirs, qui sont malheureusement abandonnés et pas très bien conservés. J’ai pris des photos dans l’aire protégée de Popina Bordușani, qui est un lieu féérique et peu connu. J’ai photographié de nombreuses croix datant des années 1800, qui surgissent comme ça, au milieu de la plaine, et sur lesquelles sont incrustés toute sorte de symboles. Ces symboles, on peut les déchiffrer en visitant l’exposition qui leur est dédiée au Musée de l’agriculture de Slobozia.

    Ce musée est d’ailleurs un objectif touristique que la photographe Adriana Lucaciu nous recommande chaleureusement.Le Musée de l’agriculture de Slobozia est un musée très sympathique. Les visiteurs y découvrent des ateliers d’autrefois. On se promène le long d’un couloir et on voit comment travaillaient le forgeron, le boulanger, on voit une salle de classe avec des pupitres en bois et des manuels anciens, on voit à quoi ressemblait une cuisine d’autrefois. Le musée comporte également une exposition de croix en pierre. Des recherches ont été réalisées à Poiana. Dans ce village il y a un cimetière désaffecté où se dressent des croix en pierre datant des années 1800. Les textes et les symboles inscrits sur ces croix sont expliqués aux visiteurs.

    Cette vaste plaine du Bărăgan offre-t-elle aux touristes quelque chose d’inédit à visiter ? Adriana Lucaciu.
    Nous avons découvert sur une liste de sites de la région l’existence, à Lehliu, d’un « cimetière maudit ». Nous nous sommes rendus sur place et nous avons tenté de nous renseigner auprès des gens, mais, en entendant notre question, ils nous regardaient tous d’un air bizarre. Finalement, nous sommes tombés sur un jeune homme qui s’est rappelé qu’il y avait dans le village un cimetière abandonné depuis longtemps, mais il ne savait pas où il se trouvait. Il nous a seulement indiqué une ruelle, que nous avons parcourue plusieurs fois d’un bout à l’autre. Finalement, un petit vieillard de 83 ans est sorti d’une cour. Quand il nous a entendus parler du cimetière, il nous a dit que celui-ci avait été abandonné dès la période où il était né. Il nous a montré des arbres au loin et nous a dit que si nous voulions le trouver, nous devions nous aventurer sous les feuillages et nous allions trouver des croix. Je ne saurais exprimer le sentiment que nous avons éprouvé en découvrant ces croix en pierre, dont certaines étaient déjà à terre, d’autres encore debout. Envahies par la végétation, elles semblaient en dialogue avec la nature, intégrées à l’ambiance du bord du lac.

    Le projet « Explorateur dans la plaine du Bărăgan » est mis en œuvre avec le concours de l’Administration du fond culturel national, de l’Institut national du patrimoine et des musées partenaires de la région.
    (Trad. : Dominique)

  • Les œuvres d’art sacrifiées sur l’autel de la révolution roumaine de 1989

    Les œuvres d’art sacrifiées sur l’autel de la révolution roumaine de 1989

    Le prix payé par les Roumains, qui ont tenté et réussi, fin décembre 1989, à recouvrer leur liberté, au terme dune révolution sanglante, a été pour le moins élevé. En effet, sur les décombres du régime communiste, lon a pu compter des milliers de victimes : morts, blessés et estropiés. Au prix payé en vies humaines sajoute la perte dune partie importante du patrimoine culturel, partie en fumée dans les incendies qui ont embrasé, en ces jours de terrible combat, le bâtiment de lancien palais royal de Bucarest, siège du Musée national dart de Roumanie, ainsi que le bâtiment de la Bibliothèque centrale universitaire, les deux situés à proximité de lancien siège du comité central du Parti communiste roumain, visé par les tirs, après la fuite du couple Ceauşescu. Cest ainsi que 400.000 volumes et dimportants manuscrits ont été réduits en cendres dans lincendie de la Bibliothèque, pendant que des dizaines de toiles de maîtres, roumains et étrangers, ont été perdus, croyait-on, à jamais dans lincendie du Musée national dart.



    Récemment, ce dernier a pourtant accueilli le vernissage de lexposition intitulée « Laboratoire 2. 1989. La restauration des toiles criblées de balles », censée remettre les toiles restaurées ces dernières années dans le circuit muséal. Avec nous, les commissaires de lexposition, Sorina Gheorghiță et Ioan Sfrijan, nous racontent lhistoire dun événement auquel lon aurait préféré ne jamais assister.

    Sorina Gheorghiță : « Lincendie avait détruit presque entièrement latelier de restauration du musée. Malgré cela, dès janvier 1990, nous avons commencé les travaux de restauration de certaines œuvres affectées par le désastre. Ces œuvres proviennent de la galerie dart européen et de la galerie dart roumain de notre pinacothèque. De cette dernière, nous avons réussi à restaurer 47 toiles, dont une trentaine provient de la galerie dart européen. Dautres toiles appartenant à la même galerie ont été restaurées dans des ateliers spécialisés à létranger. »



    Parmi les œuvres restaurées et exposées à loccasion, lon compte des toiles signées par bon nombre de maîtres roumains, tels Andreescu, Grigorescu, Henția et Mirea. Sorina Gheorghiță : « Ces œuvres faisaient partie de lexposition permanente de notre pinacothèque, et ont donc été les premières à avoir souffert des dégâts. Après la réouverture du musée, certaines de ces œuvres, affectées par lincendie, ont été retirées. Cela a été une bonne occasion de mettre en lumière des toiles moins connues du public, et préservées dans les réserves du musée, dont notamment « Safta florăreasa », « Safta la fleuriste » et « lAutoportrait », deux toiles de Ion Andreescu, ainsi quune autre œuvre dAndreescu, intitulée « Drumul mare », « La grande route ». Des toiles de Nicolae Grigorescu, qui faisaient à lépoque partie de lexposition permanente du musée, telles « Vânatul », en français « Le gibier», « Buchetul de flori », « Le bouquet de fleurs » et « Țiganca din Ghergani », « La gitane de Ghergani », ont aussi été affectées par lincendie. Tout comme « Lorica », toile de Ștefan Luchian, des œuvres de Sava Henția, ou encore une esquisse préparatoire de George Demetrescu Mirea pour lune de ses œuvres monumentales. »



    Pourtant, et en dépit de tous les efforts, certaines toiles ont été perdues à jamais. Sorina Gheorghiță : « Parmi les toiles les plus abîmées il y a lesquisse de Mirea et le Paysage dAndreescu. LAutoportrait dAndreescu a aussi énormément souffert. Dans latelier de restauration, détruit par lincendie de 1989, lAutoportrait de Theodor Aman, œuvre de grandes dimensions et dune grande complexité, a été définitivement perdu. Cette dernière, tout comme deux autres œuvres affectées durant ces événements ne pourront malheureusement pas être restaurées, parce que les principes de restauration en vigueur ne permettent pas de combler une partie aussi importante de ces toiles par des techniques de restauration. »



    Lactuelle exposition met, certes, en lumière les œuvres restaurées, mais raconte également le travail laborieux des restaurateurs roumains et étrangers, qui la rendue possible.

    Nous avons questionné Sorina Gheorghiță au sujet des causes du désastre souffert par la Pinacothèque nationale en 1989: « Certaines toiles ont été sciemment vandalisées. On leur a carrément tiré dessus. Lon a tiré sur les portraits, des balles ont transpercé les toiles au niveau de la gorge ou de la poitrine du modèle. Je ne pense pas quelles soient des balles perdues, mais plutôt dune action de destruction concertée. Cétait le cas de la peinture intitulé « Safta florăreasa », « Safta la fleuriste ». Et cest pourquoi elle tient la tête daffiche, étant devenue limage de notre exposition. Mais il y a eu aussi des balles perdues qui ont fait elles aussi des ravages. », explique Sorina Gheorghiţă.



    Ioan Sfrijan raconte, lui, le désastre provoqué par lincendie qui a embrasé latelier de restauration de la pinacothèque lors des événements de décembre 1989. Ioan Sfrijan :« Lon a tiré à coups de canon sur cette partie du bâtiment de la pinacothèque. Ils ont aussi utilisé un accélérateur, pour être sûrs que lincendie provoqué produise un désastre. Latelier de restauration se trouvait dans une salle de laile qui donnait sur la rue Știrbei, et il a été très abîmé. Beaucoup dœuvres du peintre Theodor Aman ont été détruites, car une exposition Aman était en préparation à lépoque. Lon avait tiré sur son célèbre Autoportrait, puis aussi sur la toile intitulée « Bărbat cu medalii turcești », « Lhomme aux médailles turques », qui napparaît pas dans lexposition actuelle. A lépoque, la pinacothèque était en train de préparer une exposition thématique intitulée « Le portrait dans la peinture européenne », pour la galerie dart européen, et là aussi les dégâts ont été terribles. En tout, pas moins de 39 toiles ont brûlé dans latelier de restauration. »



    En fin de compte, 47 tableaux exposés à la Galerie dart roumain et 30 qui appartenaient à la Galerie dart européen ont finalement été rendus au circuit public, après restauration, à loccasion de lexposition actuelle. Dautres toiles de maîtres sont passées en revanche au passif dune révolution qui, en dépit de ses zones dombre, a sonné le glas des 45 années de dictature communiste, et marqué la renaissance des libertés publiques en Roumanie. (Trad. Ionuţ Jugureanu)


  • “L’ambulance des monuments” remporte le prix du public Europa Nostra 2020

    “L’ambulance des monuments” remporte le prix du public Europa Nostra 2020

    Et c’est un objectif réussi, à commencer par la Transylvanie, dans le centre-ouest et continuant par l’Olténie dans le sud et jusqu’en Moldavie dans l’est. Et le succès des architectes et des bénévoles de l’« Ambulance des monuments » est désormais connu en Europe aussi. Ce projet roumain vient de remporter le Grand Prix du Public dans le cadre des Prix européens du Patrimoine Europa Nostra 2020. Les citoyens européens ont exprimé leurs préférences pour différents projets dans un sondage enligne auquel ont participé 12 mille personnes et la plupart des voix ont été obtenus par l’ « Ambulance des Monuments ». Auparavant, au mois de mai, le projet de l’Association Monumentum avait obtenu aux côtés de 21 autres programmes et activités culturelles, le Prix européen du Patrimoine Europa Nostra décerné cette fois-ci par la Commission européenne. Ceux qui l’automne dernier avaient obtenu le Prix du Public ont compté parmi les lauréats validés par un jury composé d’experts. Qu’est ce que signifie être favori du public ? C’est l’architecte Veronica Vaida, une des personnes à avoir initié l’ « Ambulance des monuments » qui nous l’explique. « Nous avons tous été extrêmement émus et enflammés. Nous sommes enthousiastes aussi en raison du fait que ce projet est déjà considéré un projet susceptible d’être dupliqué aussi dans d’autres parties d’Europe. Et cela nous réjouit beaucoup. Il y a cette sensibilité envers le patrimoine qui s’est répandue et déjà de plus en plus de personnes apprécient le patrimoine. C’est grâce à l’attention envers le patrimoine que les communautés commencent à changer, tout comme la relation des communautés et les mentalités puisque nos bénévoles y mettent toute leur énergie et enthousiasme envers un objet de patrimoine que la communauté ignorait probablement. C’est ce qu’a rendu enthousiaste le public européen aussi ».

    Utilisant des techniques et des matériaux de constructions traditionnels, les architectes et les bénévoles de l’ « Ambulance des monuments » ont mis en sécurité des monuments en danger jusqu’à leur réparation complète. Veronica Vaida explique la manière dont « l’Ambulance des monuments » fonctionne : « En principe, là où la communauté le souhaite et où il y a un initiateur au niveau local, on nous fait appeler afin d’évaluer la situation en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la valeur du monument, l’état dans lequel il se trouve et les possibilités de financement. « L’ambulance » est une sorte de trousse de secours composée d’outils apportés par une camionnette qui transporte aussi les matériaux et les bénévoles. D’habitude nous prenons en charge tout ce qui est documentation, nous aidons la communauté à obtenir les informations nécessaires pour une intervention d’urgence et ce n’est qu’ensuite que nous intervenons effectivement. Nous sommes une sorte de service d’urgences SMUR des monuments. Nous ne restaurons pas le bâtiment mais nous ressuscitons seulement ce malade, nous le mettons en sécurité. Le restaurer signifie beaucoup plus que cela. La plupart des fois nous nous occupons de la charpente, afin de protéger le monument de la pluie. Et en plus, souvent, nous effectuons des opérations de consolidation de la fondation. »

    Hormis les efforts de ressusciter les métiers traditionnels, l’ « Ambulance des monuments » est aussi une démarche éducative par le biais de laquelle les communautés locales découvrent a valeur des monuments près desquels ils habitent et s’organisent pour les sauvegarder. Veronica Vaida : « C’est un projet qui vise aussi les jeunes, puisqu’il a un côté éducatif. Mais il ces valences éducatives s’appliquent aussi dans le cas des communautés locales. C’est pourquoi pour nous, par le biais de l’Ambulance, on réalise une sorte de synergie de la communauté et des experts qui interviennent sur un monument. Même les étudiants qui souhaitent devenir spécialistes en ce genre d’intervention sont considérés experts. Par conséquent, notre organisation crée le cadre adéquat pour que tous ces acteurs, y compris les communautés locales, puissent se rencontrer et travailler ensemble au bénéfice des monuments. Espérons que le projet sera repris aussi ailleurs en Roumane » a déclaré Veronica Vaida, une des initiateurs de l’Ambulance des monuments. Suivez-les sur ambulanta-pentru-monumente.ro et sur les réseaux sociaux pour découvrir les joyaux du patrimoine architectural roumains que ces jeunes passionnés tentent de sauvegarder.