Tag: projet

  • La semaine du 4 au 9 juillet 2016

    La semaine du 4 au 9 juillet 2016

    Projet de pays



    Le président roumain Klaus Iohannis a annoncé la mise en place d’un groupe chargé de mettre en page un nouveau projet de pays pour la Roumanie, dix ans après son adhésion à l’UE. : « Malheureusement, en Roumanie, nous avons eu de nombreux soi-disant projets de pays, des stratégies qui n’ont pas été appliquées et qui n’ont pas résisté, faute de consensus politique. Cette fois-ci, nous allons élaborer ensemble ce projet de pays qui guidera l’évolution à long et moyen terme de la Roumanie au sein de l’UE ; nous définirons la place, le rôle et le degré d’ambition de la Roumanie dans l’UE ».



    Le gouvernement de Bucarest a lancé, à son tour, un projet intitulé « La Roumanie compétitive », soumis au débat public. Les idées principales en sont de stimuler la productivité, le capital et les autres éléments qui aident au développement de la production nationale, avec un impact direct sur la main d’œuvre et la qualité de vie.




    Remaniement gouvernemental à Bucarest



    Le chef de l’Exécutif de Bucarest, Dacian Ciolos, a remercié quatre des 22 membres de son Cabinet. Il s’agit des titulaires des portefeuilles de l’Education, des Transports, des Communications et de la Relation avec les Roumains du monde. Le premier ministre a expliqué sa décision par le fait qu’il voulait donner un nouveau souffle à l’activité de son équipe. Dacian Ciolos : « La priorité des nouveaux ministres des quatre domaines est d’accélérer l’obtention de résultats dans le cadre de projets démarrés, mais qui, à mon avis, n’ont pas avancé suffisamment. Je veux qu’il y ait de nouveaux visages, avec une approche quelque peu différente, et qui permettent une valorisation du temps que nous avons encore à notre disposition, pour réaliser plusieurs engagements pris par le Gouvernement ».



    Les nouveaux ministres sont : le président de l’Université de Bucarest, Mircea Dumitru, à l’Education nationale, Sorin Buse — manager expérimenté de l’industrie automobile, à la tête des Transports, le chef de la Chancellerie du premier ministre, Dragos Tudorache, aux Communications et l’ambassadeur de Roumanie au Canada, Maria Ligor, chargé de la relation avec les Roumains du monde.




    Elimination des visas pour les Roumains



    Le premier ministre Dacian Ciolos considère que le sujet de l’élimination des visas pour les Roumains souhaitant voyager au Canada connaît une évolution positive. Il sera abordé la semaine prochaine, par les représentants de la Roumanie, du Canada et de la Commission européenne qui se réuniront à Bruxelles. Le chef du gouvernement de Bucarest a rappelé qu’en tant que membre de l’UE, la Roumanie, tout comme la Bulgarie, pourrait ne pas ratifier l’accord commercial UE-Canada, dont la signature, prévue en octobre, a besoin de la ratification préalable aux Parlements nationaux :


    En tant qu’Etat membre, nous disposons de plusieurs leviers que nous utiliserons sans aucun doute. Il est hors de question pour moi de signer un traité avec le Canada, sans que les citoyens roumains soient sur un pied d’égalité avec les autres citoyens européens quand il est question de bénéficier de cet accord.


    En avril dernier, le Canada et les USA se sont vu accorder trois mois supplémentaires pour se conformer à la politique de l’UE concernant la réciprocité en matière de visas. Les pays dont les ressortissants n’ont pas besoins de visas doivent, à leur tour, permettre la libre circulation de tous les citoyens communautaires. Ottawa impose actuellement des visas aux Roumains et aux Bulgares, tandis que Washington exige des visas pour les ressortissants de cinq Etats membres de l’Union, dont la Roumanie.




    La présidence slovaque de l’UE



    L’ambassadeur de Slovaquie en Roumanie, Jan Gabor, a présenté, à Bucarest, les priorités de son pays, qui assure pendant les six mois à venir la présidence tournante de l’UE. Ces priorités sont : une Europe économiquement solide et engagée au plan mondial, l’élargissement du marché unique et la migration. Le ministre roumain des Affaires étrangères Lazar Comanescu a assuré que l’Europe appuiera la Slovaquie dans les efforts en faveur du projet européen, ajoutant que l’Union doit faire preuve de crédibilité et de solidarité.




    Décision de la Cour constitutionnelle de la Roumanie concernant les élus locaux



    Les élus locaux condamnés à des peines de prison avec sursis perdent leur mandat, a décidé la Cour constitutionnelle de la Roumanie. Elle répondait ainsi à la saisine introduite par le président Klaus Iohannis, suite à l’adoption, par le Parlement, d’une disposition qui permettait à ces élus locaux de garder leurs fonctions. Le président par intérim de la Cour, Valer Dorneanu, a expliqué que la solution choisie par les parlementaires aurait créé un régime de discrimination et aurait détourné le but du législateur de défendre l’intégrité et la responsabilité des élus locaux.




    Coach allemand pour l’équipe nationale de foot de Roumanie



    L’Allemand Christoph Daum est le nouveau coach de la sélection roumaine de foot. C’est pour la première fois que la Fédération nationale fait appel à un entraîneur étranger pour préparer les tricolores. Christoph Daum, 62 ans, remplace Anghel Iordanescu, qui a mené l’équipe nationale au tournoi final de l’Euro 2016 où elle n’a pas réussi à aller au-delà de la phase des groupes. En Allemagne, Daum avait remporté avec le VfB Stuttgart, le titre de la Bundesliga et la Super coupe, au début des années 1990. Il a aussi entraîné, en Autriche, Austria Vienne qu’il a emmené au titre et à la Coupe de la ligue, et puis en Turquie, le Besiktas Istanbul avec lequel il a obtenu le titre de champion et la Super Coupe du pays, et aussi le Fenerbahce Istanbul, qui s’est adjugé deux titres nationaux sous sa direction. (trad. : Ileana Taroi)

  • Aux prises avec l’infrastructure

    Aux prises avec l’infrastructure

    C’est un fait reconnu et incontestable, l’infrastructure est un talon d’Achille de la Roumanie. Sujet de débats interminables, elle est, depuis au moins un quart de siècle, le malade au chevet duquel on se rassemble juste pour constater sa décrépitude. Les solutions d’amélioration de son état ne manquent pas, mais n’ont pas vraiment apporté les résultats escomptés. Une situation qui fait aussi que l’infrastructure roumaine reste un gouffre pour les sommes faramineuses que le budget de l’Etat et l’UE versent dedans, sans beaucoup de succès pour l’état général du secteur. C’est dans ce contexte que la Chambre de commerce et d’industrie française en Roumanie vient de lancer « Le livre blanc de la construction », proposant une série de mesures pour déblayer le terrain. Quelles sont les principales difficultés que pointe ce document ? Comment les investisseurs français et étrangers se débrouillent dans et avec l’infrastructure roumaine ? Et, pas en dernier lieu, quelles chances a-t-il, ce livre blanc, de changer quelque chose ?



    Etat de fait commenté par Adriana Record, directrice exécutive de la Chambre de commerce et d’industrie française en Roumanie, et par téléphone, Valentin Anton, maître de conférence à la Faculté de chemins de fer, chaussées et ponts de Bucarest, représentant de la Roumanie à l’Association mondiale de la Route.




  • A la Une de la presse roumaine – 06.07.2016

    A la Une de la presse roumaine – 06.07.2016

    Plein de plans et de projets dans les quotidiens roumains de ce mercredi. Alors que le gouvernement lance le projet « La Roumanie compétitive » qui s’ambitionne d’accroitre le pouvoir d’achat, les projets d’infrastructure prennent des retards tant à Bucarest qu’au niveau national.



  • Le Massif de Pădurea Craiului – destination touristique en devenir

    Le Massif de Pădurea Craiului – destination touristique en devenir

    Situé dans le nord-ouest des Carpates Occidentales, le Massif de Pădurea Craiului s’apprête à devenir une destination pour le l’écotourisme. La documentation requise pour sa certification a été déposée et un projet a été mis au point pour le développement de cette région, financé par des fonds norvégiens. Déroulé entre 2014 et 2016, ce projet avait pour but d’identifier les sites qui ont un potentiel touristique et les investissements à faire pour que le Massif de Pădurea Craiului devienne attrayant pour les vacanciers.

    Au micro Paul Iacobaş, chef du Centre pour les Aires protégées et le développement durable du comté de Bihor: « Nous avons créé plusieurs itinéraires pour cyclotouristes. Ils ne sont pas balisés ; pourtant, il y a des cartes et des descriptions en anglais et en roumain. Les touristes disposent de deux centres de location de vélos et d’un minibus. Grâce à d’autres projets, nous avons déjà réussi à développer un réseau de grottes touristiques – dont les plus remarquables sont la Grotte aux cristaux de la mine de Farcu et la Grotte de Meziad. Leur aménagement répond aux normes européennes pour ce qui est de la sécurité de leur visite et l’impact faible sur l’environnement. Il convient de mentionner aussi les Grottes de Vadu Crişului et Unguru Mare. Ces 4 grottes font donc partie du réseau que les touristes peuvent visiter dans les meilleures conditions. Nous sommes en train d’aménager un réseau de grottes spéléo-touristiques, qui seront disponibles à partir de 2018. Il s’agit de 10 grottes qui ne bénéficieront pas de ponts, d’échelles ou d’éclairage à l’intérieur, mais qui disposeront d’aménagements de sécurité et de guides pour accompagner les touristes. S’y ajoutent des parcours d’aventure. Il y a 2 via ferrata, qui combinent la randonnée et l’escalade. Munis de l’équipement de protection, le touristes peuvent les parcourir sans savoir grimper. Et puis, il y a le parcours de rafting, qui s’étend entre Bulz et Vadu Crişului, et qui traverse les spectaculaires gorges du Criş Rapide. Avec un degré de difficulté entre léger et moyen, ce parcours peut être adapté pour être accessible aux enfants ou aux familles. On peut louer un canot, on dispose de moniteurs et des services d’assistance technique, pour que la descente puisse se dérouler en toute sécurité. »

    Le Massif de Pădurea Craiului sera également doté d’un réseau de sentiers thématiques, que l’on pourra visiter en vélo. Le réseau s’appellera « Le sentier du karst », car cette aire protégée abonde en phénomènes karstiques – grottes, avens, gorges, sources d’eau à écoulement. La plus grande partie de l’aire protégée « Les Gorges du Criş Rapide – Pădurea Craiului », intégrée au réseau Natura 2000, est couverte de forêts, parsemées de vastes clairières et des prés fleuris. Andrei Acs, manager du site Natura 2000 Pădurea Craiului, nous parle de sa biodiversité: « Pădurea Craiului est une aire protégée d’intérêt européen. Elle abrite plus de 37 espèces d’importance communautaire et plus de 16 habitats. On a plusieurs espèces de grands carnivores – le loup, l’ours, le lynx – on a des loutres et puis des espèces de flore protégées, comme l’iris nain et l’anémone des montagnes. Il convient de rappeler aussi le chêne pubescent, qui est une espèce méditerranéenne rare dans cette zone du pays. Les roches calcaires émanent de la chaleur, changeant un peu le micro-climat de la zone, ce qui explique pourquoi plusieurs espèces de plantes rares poussent dans cette région. »

    Le Massif de Pădurea Craiului est parsemé de grottes, dont un grand nombre abritent des colonies de chauves-souris. Andrei Acs: « On compte plus de 16 espèces de chauves-souris – depuis le Grand Rinolophe, qui est la plus grande chauve-souris de Roumanie, jusqu’à la plus petite, de la taille d’un pouce. Toutes les grottes de Pădurea Craiului abritent des colonies de chauves-souris de différentes dimensions. Il s’agit de 2000 cavités naturelles recouvrant les 40 mille hectares de ce massif. La grotte de Meziad accueille la deuxième grande colonie de Roumanie et une des plus grandes d’Europe, comptant plus de 60 mille exemplaires en hiver. Nous avons également des réserves naturelles botaniques – et non seulement. Par exemple, les Gorges du Criş Rapide est un réserve qui réunit grottes, vestiges archéologiques et espèces de plantes uniques qui poussent sur les versants, justement en raison du micro-climat de la zone dû aux roches calcaires. Le Massif de Pădurea Craiului est également un habitat propice aux oiseaux, qui y nichent. Parmi les oiseaux rares, on a recensé 3 couples d’aigles royaux, espèce considérée comme disparue, mais qui depuis une dizaine d’années est de retour en Roumanie. Nous avons également deux nids de cigogne noire, très rare en Europe. »

    La zone de Pădurea Craiului conserve encore des traditions anciennes et des métiers traditionnels. A Roşia se trouve un moulin à eau vieux de plus d’un siècle et qui fonctionne encore. Les églises en bois de Petreasa et de Beznea ou celles en brique de Remetea et de Vadu Crişului attendent leurs visiteurs.La Roumanie compte d’autres destinations certifiées pour l’écotourisme : la région de Mara-Cosău-Creasta Cocoşului, au Maramureş, le pays de Haţeg, les collines de Transylvanie et le delta du Danube. ( Trad. : Dominique)

  • Une Europe à la carte

    Une Europe à la carte

    Les points rouges, les points chauds, les points que lon tente déviter à tort ou à raison se multiplient sur la carte de lEurope. Au sentiment dinsécurité qui croît au sein de la population, les autorités de lensemble du Vieux Continent tentent dopposer un renforcement des mesures sécuritaires, devant lesquelles tout autre projet communautaire fondamental, comme la libre circulation, pâlit. Limpression de vivre dans une cité assiégée de lintérieur et de lextérieur est de plus en plus présente parmi les Européens. Or que reste-t-il du reste du projet européen, outre lédification dune forteresse? Quels sont encore les moteurs de lEurope de lannée 2016? Que veulent, en définitive, les Européens eux-mêmes – ouverture, repli, confiance, prudence? Avenir proche aujourdhui dans RRI Spécial sur RRI, la voix de la diversité, avec Philippe Gustin, préfet, ancien ambassadeur de France en Roumanie et Sergiu Mişcoiu, maître de conférences à la Faculté dEtudes européennes de lUniversité Babes-Bolyai de Cluj.


  • 04.03.2016 (mise à jour)

    04.03.2016 (mise à jour)

    UE – Le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, se rend lundi à Bruxelles pour participer à la réunion UE-Turquie, pays-clé pour endiguer les flux migratoires vers lEurope, ainsi quà la réunion informelle des dirigeants des Etats communautaires. Mardi, le chef du gouvernement roumain sentretiendra avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, de plusieurs dossiers prioritaires pour lUE, dont la situation économique des 28, lemploi, la crise des réfugiés, lespace Schengen, le Brexit et lunion énergétique. Les deux hommes devraient évoquer aussi la situation de la République de Moldova, de même que les problèmes des pays du voisinage oriental de lUE. La dimension sécuritaire sera, par ailleurs, prioritaire, à loccasion dune autre entrevue que le premier ministre roumain aura avec le secrétaire général de lOTAN, Jens Stoltenberg. Ils doivent discuter de la présence de lAlliance de lAtlantique Nord dans les pays dEurope de lest et en mer Noire, ainsi que de la relation stratégique UE-OTAN. Mercredi, le chef de lExécutif roumain se trouvera à La Haye où il doit évoquer avec son homologue, Mark Rutte, lentrée de la Roumanie dans lespace Schengen, à laquelle les Pays-Bas sopposent depuis plusieurs années.



    Rencontre — Le projet “Régions moins développées ” lancé en Roumanie et qui concerne les zones pauvres du pays, a été l’un des thèmes à l’agenda des discussions menées ce vendredi à Bucarest par le président roumain Klaus Iohannis et la commissaire européenne à la politique régionale, Corina Creţu. Au travers de ce programme, la Commission européenne aidera les régions dont le PIB est inférieur à la moitié de la moyenne sur l’ensemble de l’UE à identifier et à dépasser les blocages auxquels elles sont confrontées dans l’utilisation des fonds communautaires. Selon un communiqué officiel, les deux responsables ont également discuté de la révision des mécanismes d’évaluation, de la relance du processus d’absorption des fonds européens et de la nécessité de financer des projets dans des domaines tels l’éducation et la santé.



    Santé – Il ny a pas de traces de la bactérie E.coli dans le lait ayant servi à fabriquer le fromage qui serait à lorigine dune vague dinfections digestives graves, ayant tué trois enfants en bas âge dans le département dArgeş, a annoncé lAutorité nationale sanitaire-vétérinaire. Une cinquantaine denfants de cette région ont accusé de sérieux troubles digestifs à cause de cette bactérie, mais la source de la contamination reste toujours incertaine. Citant lAutorité nationale sanitaire-vétérinaire, le ministre de lAgriculture, Achim Irimescu, avait affirmé que la bactérie avait été trouvée dans un lot de fromage blanc produit par un petit producteur local, fourni en lait par des fermes des départements dArgeş et de Dolj, voisin. Les représentants de la Fédération nationale des fabricants de produits traditionnels roumains avaient démenti les propos du ministre, affirmant quils avaient porté dimportants préjudices à limage de ses membres, dont les ventes auraient baissé de plus de 40%.



    Roi – Le bureau de presse de lex-roi Michel Ier de Roumanie a annoncé que lancien souverain roumain est soigné depuis cinq jours dans une clinique de Lausanne, en Suisse. Il souffre de deux formes de cancer et a déjà subi une intervention chirurgicale. Son état de santé est stationnaire avec des perspectives relativement stables, selon les médecins. Agé de 94 ans, lex-roi a annoncé son retrait de la vie publique et décidé que sa fille aînée, la Princesse Margarita, gardienne de la couronne, le représenterait désormais et mettrait en œuvre ses actions publiques. Né le 25 octobre 1921 et étant monté sur le trône roumain à seulement 6 ans, Michel de Roumanie a été le dernier souverain roumain. Il a été contraint par le régime communiste dabdiquer en 1947 et de quitter le pays. Il nest rentré en Roumanie quaprès la révolution de 1989.



    Démission – Lancien vice-premier ministre et ministre de lIntérieur, Gabriel Oprea, sest retiré de la direction de lUnion nationale pour le progrès de la Roumanie, formation parlementaire membre de la coalition gouvernementale qui a quitté le pouvoir fin 2015. Gabriel Oprea a déclaré avoir pris cette décision afin de ne pas porter préjudice à limage du parti, alors quil est sous enquêté pour abus de fonctions dans deux affaires portant sur des faits commis durant son mandat de ministre. Les procureurs anti-corruption laccusent davoir utilisé les fonds du ministère de lIntérieur pour acheter une limousine et davoir demandé pour lui-même, mais aussi pour lex-procureur général roumain, Tiberiu Niţu, le droit dutiliser un convoi officiel lors de leurs déplacements.



    Chisinau — Au bout de 20 ans, la République de Moldova revient à l’élection du président au suffrage direct. La Cour Constitutionnelle de Chisinau a décidé vendredi d’annuler les modifications apportées en 2000à la loi fondamentale, sur la base desquelles le président du pays était élu par le Parlement. La nouvelle procédure d’élection devrait être décidée par le biais d’une loi organique, le plus vite possible, puisque le mandat du président en exercice, Nicolae Timofti, expire le 22 mars.




  • Mesures dans le domaine de la santé

    Mesures dans le domaine de la santé

    Présence politique et médiatique plutôt discrète, le ministre de la Santé, Nicolae Banicioiu, est considéré pourtant par l’opinion publique et la presse comme l’un des membres les plus actifs du gouvernement de Bucarest. Peu de temps après avoir décidé de mettre en place la carte vitale roumaine, il a réussi à obtenir pour les salariés du système sanitaire une majoration de 25% de leurs revenus à compter du 1er octobre. Quelque 200 mille personnes en bénéficieront. Rappelons que le salaire moyen dans le système sanitaire roumain se monte actuellement à 1500 lei, un peu plus de 300 euros.

    Selon l’Institut national de la statistique, cette hausse salariale de 25% apportera chaque mois 375 lei, soit 80 euros de plus, aux salariés du système médical. Aux dires du ministre Banicioiu, l’institution qu’il dirige dispose de tous les fonds nécessaires pour se permettre cette augmentation salariale. D’ailleurs, les budgets des hôpitaux resteront intacts, l’argent proviendra des économies obtenues suite à la mise en place de la carte de santé, comme on l’appelle en Roumanie.

    Nicolae Banicioiu : « La majoration, en vigueur depuis le 1er octobre, sera valable pour tous les personnels sanitaires de Roumanie. Les fonds existent déjà et le ministère des Finances et la Caisse nationale d’assurances maladie sont au courant. Il s’agit d’un coefficient calculé selon les besoins de chaque hôpital afin de couvrir la hausse de 25%. Cet argent supplémentaire ne provient pas des budgets des hôpitaux. A présent, les ressources dont on dispose suffisent pour couvrir cette hausse salariale jusqu’à la fin de l’année. Trois mois de majoration que l’on se permet grâce aux économies faites suite à la mise en place de la carte de santé. »

    Confronté depuis des années au déficit dramatique de personnel qualifié, le ministère de la Santé tente par toutes ces mesures de décourager l’exode des médecins et infirmières vers l’Occident. Selon un projet législatif, les étudiants en médecine qui se verront accorder des bourses d’études durant les six années de faculté pourraient se voir obliger de travailler une certaine période de temps dans les hôpitaux roumains. Et le ministre Banicioiu d’ajouter que l’institution qu’il dirige voudrait aussi élaborer un document sur le statut du personnel médical dans son ensemble.

    Le Collège des médecins a initié un projet actuellement en débat public par lequel il souhaite retirer les médecins de la catégorie des fonctionnaires publics et disperser les confusions sur leurs droits et devoirs. Par ailleurs, la Roumanie se prépare ces jours-ci pour la modification de la loi anti-tabac. La mesure est nécessaire, soutient le président de la Société roumaine de pneumologie, le Pr Florin Mihaltan, surtout pour la protection des non fumeurs. Une nouvelle loi anti-tabac pourrait mieux protéger les mineurs qui sont les plus exposés au tabagisme passif, en découragent ce vice parmi les jeunes. Les amendements législatifs se trouvent sur la table de la Commission pour la santé de la Chambre de députés et ils bénéficient du soutien de la coalition « La Roumanie respire » qui réunit quelque 200 organisations civiques et non gouvernementales. (trad. Ioana Stancescu)

  • 07.09.15 (mise à jour)

    07.09.15 (mise à jour)

    Réfugiés- La Roumanie ne peut pas accueillir plus de réfugiés que sa capacité d’hébergement ne le lui permette, à savoir 1500 places dont 200 sont déjà prises, a déclaré lundi le premier ministre, Victor Ponta en réplique aux spéculations parues dans la presse occidentale selon laquelle la Roumanie pourrait recevoir entre quatre et sept milles immigrés. Et Ponta d’ajouter que ce sera au Conseil suprême de défense du pays de décider la semaine prochaine si Bucarest accepte ou pas les quotas de réfugiés attribués par Bruxelles. Le chef du cabinet de Bucarest a déclaré que tous ces pays qui lancent actuellement à la Roumanie des appels à la solidarité sont ceux qui ont reporté l’adhésion de notre pays à l’espace Schengen. « Il faudrait d’un effort commun de solidarité avec tous les pays européens et surtout avec ceux de la région pour régler la cause et non pas les effets de la crise des migrants » a ajouté le responsable roumain. Il a affirmé avoir examiné ce sujet avec ses homologues bulgare, serbe et slovaque.

    Corruption – Le dernier souverain de la Roumanie, le roi Michel I a décidé lundi de retirer au maire de Bucarest, Sorin Oprescu, sa qualité de membre de l’Ordre de la Couronne en grade d’officier. La décision survient après que le tribunal de Bucarest ait décidé de placer Oprescu en détention provisoire pour 30 jours sous l’accusation de perception de pots-de-vin. Plusieurs subordonnés et proches du maire ont également été retenus dans cette affaire. Les commentateurs politiques avaient prévu son arrestation, dans le contexte où, ces derniers mois, des chefs de régies et de départements dirigés par la Mairie Générale, ainsi qu’un des conseillers personnels du maire avaient été arrêtés pour des faits de corruption.

    Agriculture – Le ministre roumaine de l’Agriculture, Daniel Constantin demande aux responsables européens de trouver des solutions urgentes pour soutenir les fermiers roumains dont les cultures ont été détruites par la sécheresse, ainsi que les producteurs qui se sont vu diminuer considérablement les revenus à cause de la crise du secteur laitier. Daniel Constantin participe à la réunion du Conseil Agriculture et Pêche de l’UE portant sur les difficultés de différents secteurs agricoles au niveau européen. La réunion intervient sur fond des protestations violentes des milliers de fermiers européens qui ont protesté contre la chute du prix du lait et de la viande.

    Projet – Le premier ministre roumain, Victor Ponta, et le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, ont présenté lundi devant le plénum de la Chambre des députés un projet de réforme dans le domaine des marchés publics, car, avec les réglementations actuelles, il reste des sommes d’argent considérables qui ne peuvent pas être dépensées. Ponta a également demandé le soutien des parlementaires à l’adoption d’une nouvelle loi des salaires dans le secteur publique et du budget d’Etat sur 2016. Par ailleurs, le président de la Chambre des députés, Valeriu Zgonea, a plaidé en faveur d’un projet de loi censé permettre aux Roumains de la diaspora le vote par correspondance.

    Festival – Le concert du célèbre San Francisco Symphony, dirigé par Michael Tilson Thomas et le récital de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, sous la baguette de Trevor Pinnock ont figuré en tête d’affiche lundi, au Festival International George Enescu, de Bucarest. Jusqu’au 20 septembre, la 22e édition du Festival international Georges Enesco, réunit plus de 3000 artistes roumains et étrangers. L’événement comporte au total 58 concerts en salle et nombre d’événements en plein air. Cette année, sur la scène du festival montera aussi l’orchestre London Symphonie Orchestra sous la baguette du Roumain Ion Marin.

    Météo – En Roumanie le temps reste plutôt doux, mais les températures commencent à chuter petit à petit. Des pluies éparses sont enregistrées dans le nord-ouest et à la montagne. Les maximales iront de 18 à 26 degrés.

  • Bucarest, entre mémoire et exploitation

    Bucarest, entre mémoire et exploitation

    « Mémoire » est un projet participatif sur la mémoire collective de la capitale roumaine. Cest par cette initiative que Bucarest lance sa candidature au titre de Capitale européenne de la Culture en 2021. Le projet comporte 3 parties : Mémoire, Exploration et Imagination. Il se déroule à lAuberge de Gabroveni, récemment rénovée, dans le centre historique. Ici la ville nest plus seulement lendroit où se déroule laction, elle devient le protagoniste de laction.



    « Bucarest a été généreux avec ses écrivains, il les a laissés se nourrir de sa substance, parfois de manière douloureuse, handicapante, se laissant lui-même nourri, à linstar de loiseau géant de contes de fées, par ceux qui lui ont consacré des pages. Ceux-ci ont de temps en temps coupé un morceau de leur propre corps, pour que la ville puisse les transporter, sur son dos, à différents endroits. Les écrivains ont récompensé sa générosité et ses paradoxes, bien que souvent partagés, comme la plupart de ses habitants dailleurs, entre lamour et la haine pour leur ville. Ils lont vénéré, lont maudit, lont exploré dans son intimité la plus hallucinante». Cest par ces mots lécrivaine Svetlana Cârstean explique la motivation se trouvant à lorigine du projet. Elle est également commissaire des événements littéraires à lAuberge de Gabroveni.



    Svetlana Cârstean : «Nous en sommes à létape Mémoire qui dure jusquà la mi-mai. Un des événements que nous avons organisés porte sur la littérature. Nous avons fait une sélection rigoureuse parmi les auteurs, car nous avons de très bons écrivains que nous avons invités à parler de la ville. Nous les avons invités à une confrontation, pour créer une tension intéressante, pour les laisser exprimer leurs idées en parallèle, comme dans un miroir, les inciter à se contredire les uns les autres. Certains affirment aimer inconditionnellement Bucarest, dautres sy sentent dépaysés, dautres encore se ne sentent chez eux quau moment où ils rentrent à Bucarest, alors que dautres pourraient quitter cette ville à tout moment. Nous avons conçu un programme sétalant sur 3 jours. Y ont participé des écrivains, des critiques et historiens littéraires, tous ayant consacré des ouvrages importants à Bucarest».



    Toujours au sein du projet « Marathon », le public sest vu proposer également un marathon de poésie modéré par Svetlana Cârstean et qui a regroupé les écrivains Adela Greceanu, Florin Iaru, Octavian Soviany, Miruna Vlada et Elena Vladareanu.



    Svetlana Cârstean: « Chacun de ces écrivains a accepté de nous dévoiler sa relation avec la ville de Bucarest, ce qui a transformé notre rencontre en une expérience extraordinaire que jaimerais bien répéter, vu quil existe pas mal décrivains que je voudrais entendre parler de cette ville. Le marathon de poésie ne fut quun des projets mis en place. Sy ajoute une exposition de photographies anciennes de notre capitale, hébergée par lAuberge de Gabroveni, au centre ville. Lidée est que chaque visiteur choisisse une photo qui lui plaît, la fasse scanner par la suite à lInfokiosque de Gabroveni et la colle dans un espace dexposition spécialement créé à cette fin pour écrire en dessous les souvenirs et les impressions que cette photo lui inspire. Nous avons pas mal de témoignages de la part aussi bien des gens de la rue que des écrivains. »



    La première partie de la trilogie dédiée à la ville de Bucarest – la Mémoire de la ville –vise à créer une carte de la capitale roumaine à partir de photos et de séquences de films extraits de collections personnelles et darchives, auxquelles les habitants de la ville sont invités à participer avec leurs propres témoignages photographiques et histoires subjectives illustrant la dynamique de la vie bucarestoise. Tant les habitants permanents de la ville que ceux qui y travaillent sont invités à contribuer directement à ce projet avec leurs propres photos et séquences filmées.



    La commissaire du projet, Svetlana Cârstean : « Lorsque je suis entrée dans toute cette histoire, jai pensé à quel genre dévènements je devais organiser, à la manière dont je pourrais coopter des gens intéressés. Je nai pas pensé à dautres genres de conséquences. Je ne prenais pas en compte un éventuel repositionnement. Le processus de « Mémoire » a commencé avec quelques personnes et je crois quil continuera avec beaucoup dautres. Cest un des buts de ce projet et un des critères dappréciation de la candidature, celui dactiver massivement la communauté. Jespère que non seulement les gens de notre monde, celui de lart, racontent lhistoire de leur Bucarest, même si cet aspect est également très intéressant, puisque cest pour la première fois que les écrivains se sont réunis pour parler de leur Bucarest. Il est intéressant sentendre lécrivain Adrian Schiop raconter quau moment où il aura de largent, il compte acheter un appart dans le quartier de Ferentari, un quartier peu fréquentable à la périphérie. Ou bien quelquun dautre affirmer quil aimerait partir quelque part loin de Bucarest. Je ne suis pas née à Bucarest, jai passé mon enfance à Botosani, dans le nord, et les premières années de ma vie je les ai vécues à la campagne, chez mes grands parents. Donc jai subi deux traumas : le premier à sept ans, lorsque jai dû accepter la ville, même si cétait une petite ville, et la deuxième fois lorsque je suis arrivée dans la grande ville, dans la métropole. Jhabite Bucarest depuis 1988 et cela signifie quen septembre, je vais marquer les 27 années écoulées depuis mon arrivée dans cette ville. Théoriquement, je pourrais dire que je suis chez moi ici et en quelque sorte cela est vrai. Et pourtant, je ne me sens pas comme chez moi, je ne me sens pas complètement adoptée par cette ville. Jai vu la ville dans ses différentes étapes, jai vécu dans de nombreux appartements, maisons, certains qui sécroulaient, dautres pas, certains logements étaient situés dans les véritables ghettos Place Resita, dautres sur le très chic Boulevard Dacia. Je crois que ce projet me produira constamment des surprises et il est clair pour moi que je devrais me repositionner face à ce sujet. »



    En 2021 la ville de Bucarest pourrait sajouter à la longue liste de villes européennes ayant été le long dune année Capitales européennes de la Culture. Le coup denvoi de la compétition nationale pour lélection de la ville qui représentera la Roumanie a été donné en décembre 2014. Aux côtés de Bucarest, plusieurs autres villes roumaines sont en lice : Cluj-Napoca, Timişoara, Iaşi, Craiova, Arad, Sfântu Gheorghe, Oradea, Alba Iulia, Brăila et Braşov. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)

  • Le syndrome de l’absence des parents partis travailler à l’étranger

    Le syndrome de l’absence des parents partis travailler à l’étranger

    Depuis le début des années 2000, lorsque les Roumains ont été de plus en plus nombreux à se diriger vers les marchés de l’emploi européens, un phénomène social indésirable a fait son apparition en Roumanie: les enfants de ces gens partis à l’étranger son restés chez eux, élevés soit par l’autre parent soit par quelqu’un de la famille élargie. Les effets n’ont pas tardé, ayant été remarqués par les familles elles-mêmes, par les enseignants et les psychologues.



    L’absence des parents se traduit par un double manque: celui de l’autorité parentale et celui émotionnel ressenti par les enfants, avec un impact visible sur leur comportement. Quelles en sont les conséquences? Le sociologue Florian Niţu: «Les études indiquent clairement, dans ce cas, une baisse des résultats scolaires des enfants et de leur intérêt pour l’étude. Les comportements à risque et les dépendances sont également à craindre — notamment la consommation d’alcool, de tabac et de drogues. Ces enfants se rapprochent souvent de groupes délinquants et risquent même de devenir victimes de groupes criminels. Pourtant, l’impact majeur est de nature psychologique, affectant la structure de la personnalité. On peut parler d’un « syndrome du parent absent » et ce phénomène n’est pas propre à la seule Roumanie, il apparaît partout et depuis toujours. On a constaté que l’absence d’un parent ou des deux entraîne un sentiment de culpabilité et des niveaux d’anxiété élevés. »



    Tous les enfants laissés en Roumanie par des parents partis travailler à l’étranger ne présentent pas ce syndrome, pourtant ils sont tous vulnérables et ont besoin d’une attention particulière. La « Fondation pour une société ouverte » a démarré, il y a plusieurs années, un recensement de ces enfants. Victoria Cojocariu, membre de la Fondation explique: « Nous avons démarré le projet en 2007, par une première étude, et nous nous sommes rendu compte que nous devions tout d’abord connaître le nombre d’enfants restés à la maison seuls ou avec un des deux parents. Les chiffres officiels n’étaient pas fiables : depuis 2004, les statistiques font état de 80 mille enfants. Or, sachant que le nombre de Roumains ayant quitté le pays en quête d’un emploi a beaucoup fluctué au fil du temps, nous nous sommes proposé de découvrir si ce chiffre était exact. Nous avons donc réalisé une étude, publiée en 2009. L’organisation non gouvernementale « Sauvez les enfants », réalisait, de son côté, ses propres recherches. Nos résultats concordaient : en 2008, la Roumanie comptait 350 mille enfants dans cette situation — alors que la Direction générale pour la protection de l’enfant recensait un peu plus de 82 mille. Nous avons signalé cet écart important. Les statistiques officielles pour 2014 donnent toujours un chiffre autour de 80 mille. »



    Dans le cadre du projet « Orizont_FemRural », financé de fonds européens et mis en oeuvre par l’Association pour la Promotion de la Femme de Roumanie, le sociologue Florian Nitu a eu l’occasion de discuter avec plusieurs enfants. Il a constaté que tous ceux touchés par ce phénomène, parents et enfants en égale mesure, ressentaient une rupture, que chacun gérait à sa manière. Florian Nitu : «Il existe différentes manières de gérer cette séparation traumatisante, tant chez les parents que chez les enfants. J’ai rencontré des enfants qui souffraient beaucoup à cause de l’absence des parents et d’autres qui s’y sont très bien adaptés. Je dois préciser qu’il s’agit d’une relation en évolution, qui traverse des moments dramatiques, mais aussi des moments où elle fonctionne bien. Il y a des périodes dans la vie d’un enfant où il a du mal à se séparer de ses parents, et des périodes où cela est plus facile. Des moments où l’enfant est très vulnérable, selon l’âge et la conjoncture, et des moments de normalité. Il ne faut pas généraliser les effets négatifs du départ des parents. »



    Un des objectifs du projet « Orizont_FemRural » a été justement de contrecarrer ces effets négatifs, en identifiant les erreurs commises par les parents dans la gestion de la relation à distance avec leurs enfants. Florian Niţu précise: «Il paraît qu’une erreur fondamentale commise par les parents est celle de rendre l’enfant responsable de leur propre décision de partir travailler à l’étranger. Quand ils voient que leur enfant a du mal à les comprendre ou qu’il commence à pleurer, les parents lui disent qu’il partent pour lui. Cette expression «pour toi» signifie «à cause de toi» pour l’enfant : « si tu n’existais pas, je ne devrais pas partir», entend-il. La motivation « je pars pour toi » pèse lourd sur un enfant. Souvent cette explication s’accompagne de l’affirmation : « il est tellement difficile ici ». Alors, l’enfant se sent encore plus coupable : «maman et papa partent à cause de moi et là — bas ils se sentent encore pire». Lorsque ce n’est que la mère qui part, des tensions naissent souvent dans le couple qui finit par divorcer. C’est valable pour la moitié des mariages où la mère est celle qui travaille à l’étranger. Dans ce cas, l’enfant se sent coupable aussi de la séparation des parents.»



    Souvent, les parents ne gardent de contact téléphonique régulier ni avec les enfants ni avec leurs enseignants. En plus, il tentent de compenser leur absence par des quantités de cadeaux. Les experts leur recommandent de communiquer aussi souvent que possible avec les petits, par tous les moyens. Rester en contact avec les personnes responsables de l’éducation des enfants est tout aussi important, surtout dans le nouveau contexte, apparu il y a quelques années. Victoria Cojocariu nous en dit davantage: « La crise économique a apporté beaucoup de changements dans la situation de ces enfants. Il y a désormais une nouvelle catégorie : les enfants revenus de l’étranger. Une situation signalée par le ministère de l’Education il y a une année et demie. Les inspections scolaires sont confrontées au fait que des dizaines, voire des centaines d’enfants se voient obligés à rentrer au pays parce que leurs parents ne peuvent plus les garder. Ces enfants réintègrent le système scolaire roumain après avoir passé plusieurs années dans un système étranger. Ils ont évidemment des lacunes et des difficultés. Certains sont accompagnés par leurs parents, d’autres rentrent seuls. Malheureusement nous ne disposons pas de données exactes en ce sens.»



    Même si en général, la plupart des enfants finissent par se résigner au départ des parents, il y a aussi des cas isolés où les petits n’acceptent pas complètement la situation et arrivent à faire des gestes extrêmes, comme le suicide. Il est donc essentiel d’avoir des statistiques exactes et d’éduquer les parents à avoir une bonne relation à distance avec leurs enfants. (trad. Dominique, Valentina Beleavski)

  • Protéger les esturgeons

    Protéger les esturgeons

    Les eaux du Danube, les canaux du delta danubien et la mer Noire abritent quatre espèces d’esturgeons: la morue, l’esturgeon étoilé, l’ossetra et le sterlet. La Bulgarie et la Roumanie disposent des seules populations viables d’esturgeons sauvages d’Europe. Ces espèces rares, en voie d’extinction, sont protégées par la loi. Après l’Iran et la Russie, la Roumanie, comptait, à l’époque communiste, parmi les principaux exportateurs de caviar vers le marché occidental. Jusqu’au XIXe siècle, des esturgeons géants migraient vers l’amont du Danube, jusqu’à Vienne et même plus loin. Ils étaient une importante source de nourriture pour bien des communautés de pêcheurs. Les esturgeons étaient par le passé les poissons les plus précieux du bassin inférieur du vieux fleuve. Malheureusement, au bout de longues années de pêche excessive, leurs effectifs ont sensiblement diminué.

    A présent, 4 espèces d’esturgeons du Danube sont sérieusement menacées de disparition, deux autres, à savoir l’esturgeon européen et l’esturgeon bâtard s’étant déjà éteintes. Les effectifs de ces 4 espèces ne cessent de s’amenuiser. Il y a plusieurs raisons à cela, dont notamment la destruction de leur habitat, l’interruption des trajets de migration et le braconnage. En 2006, les autorités roumaines ont démarré une programme gouvernemental de repeuplement du Danube avec plus de 430 mille alevins. La pêche de l’esturgeon a également été interdite pour une dizaine d’années.

    Cela fait plusieurs années déjà que l’Université du Bas Danube de la ville de Galaţi déroule un projet européen visant à la refonte des effectifs d’esturgeons dans le fleuve et dans la mer Noire.

    Radu Suciu, chercheur à l’Institut national Le Delta du Danube, de la ville de Tulcea, détaille ce projet : En 2013, nous avons relâché dans le Danube 90 mille esturgeons. Malheureusement, à cette époque-là, nous ne disposions pas d’ alevins d’esturgeons sauvages pour les libérer dans les eaux du fleuve et de la mer Noire. Voilà pourquoi, on a eu recours à des poissons d’élevage. Comme ils étaient âgés de trois ans, on avait des doutes quant à la réussite de leur acclimatation. Pourtant, les tests effectués l’année dernière ont prouvé qu’ils s’étaient bien adaptés aux conditions de vie de la mer Noire. Ils se nourrissent, ont grandi et on a même pu faire une évaluation comparative des alevins d’esturgeons sauvages qui y vivent , et de ceux provenant des fermes d’aquaculture. La conclusion que nous en avons tirée c’est que les alevins d’élevage s’étaient bien adaptés. Nous avons récemment entamé la deuxième étape du repeuplement expérimental. Quelque 45 mille alevins d’ossetra, nés l’année dernière, ont été libérés dans le Danube. Mes collègues de l’Institut National « Lee Delta du Danube », de Tulcea, procèdent à présent au marquage du deuxième lot d’ossetra, avant le relâchement de ces poissons dans un autre endroit du fleuve, déjà établi.

    Ce projet a bénéficié de la collaboration de spécialistes des pays riveraine de la mer Noire – Ukraine, Géorgie, Turquie, Bulgarie et Serbie. En septembre prochain, lorsque le projet aura été finalisé, seront élaborés un rapport comportant les résultats et une proposition de réglementation de la sauvegarde des esturgeons. Cette dernière sera soumise aux spécialistes travaillant dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES, à la Direction générale de la Pêche de la Commission européenne et au sein de la Société mondiale de conservation des esturgeons. Une fois validé, le texte se retrouvera parmi les réglementations européennes. (Trad.: Mariana Tudose)

  • Protéger l’aigle pomarin

    Protéger l’aigle pomarin

    L’aigle pomarin est une espèce de rapace diurne qui passe l’hiver dans l’est et le sud de l’Afrique et revient chaque année au même nid. Selon des études récentes, il y a environ 2000 – 2500 couples d’aigles pomarins en Roumanie, ce qui compte pour 22% du total de leur population au niveau de l’UE et pour 10% au niveau mondial. Par conséquent, les Carpates roumaines sont une des zones de nidification les plus importantes de ces oiseaux. La Roumanie propose donc un projet de conservation de l’aigle pomarin. Son objectif est de protéger et surveiller cette espèce en voie de disparition.

    Davantage de détails avec Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société ornithologique roumaine: « C’est un projet que nous n’avons pas développé seuls. Le bénéficiaire principal en a été l’Agence de Protection de l’Environnement de Sibiu, que nous avons aidée aux côtés d’un autre partenaire, le Groupe Milvus. Nous avons surveillé par satellite 22 aigles pomarins. A l’heure actuelle seuls deux oiseaux portent toujours un émetteur sur le dos: ils s’appellent Arlie et Erika. Cette année nous avons même réussi à prendre des photos d’Arlie dans son nid. Un émetteur par satellite coûte 3500 euros environ et c’est justement grâce à ces dispositifs que nous avons obtenu des données importantes pour notre projet. Les informations recueillies nous ont beaucoup aidés à étudier non seulement les routes de migration des oiseaux, mais aussi l’activité des oiseaux dans leur nid, leur nourriture préférée, l’endroit où ils procurent leur nourriture, comment mieux les protéger. Et pour cause: au moment où l’homme s’approche du nid d’un rapace, l’oiseau quitte l’endroit. De même, nous avons examiné les habitats qui devraient être protégés pour que ces oiseaux puissent se nourrir. L’aigle pomarin n’attaque pas les volailles, il mange des souris dans les champs, des insectes, des sauterelles. Par conséquent, en étudiant les zones avoisinant son nid, nous avons réussi à imposer des mesures de conservation de cette espèce. Elles sont mises en œuvre non seulement en Roumanie mais figurent également au plan européen d’action pour la protection de cette espèce. Il n’est donc pas étonnant que ce projet ait été choisi. C’est un des meilleurs projets en Europe, des spécialistes de 3 institutions y ont travaillé assidûment. »

    Grâce aux émetteurs dont parlait notre invité, il y a deux ans, les ornithologues ont appris que l’aigle Arlie avait commencé sa migration le 14 février, en Namibie. Il a volé d’abord jusqu’au Zimbabwe où il a passé quelques jours avant de partir vers le nord. Il a traversé des pays tels la Zambie, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Ethiopie, l’Erythrée, l’Egypte, Israël, le Liban, la Turquie et la Bulgarie, pour arriver en Roumanie le 9 avril. Au total près de 10.000 km parcourus, pour regagner son nid des monts Fagaras, au centre de la Roumanie. A étudier les données complètes de la migration de l’aigle Arlie entre septembre 2013 et avril 2014, on découvre des chiffres impressionnants: 206 jours de voyage, 24.400 km parcourus, 17 pays sur trois continents traversés.

    Notons pour terminer que le nombre le plus important de couples d’aigles pomarins est à retrouver en Transylvanie, dans l’ouest de la Roumanie et sur les versants orientaux des Carpates. Une petite population vit également dans l’est, le sud et le sud-est du pays. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Projets pour l’insertion des communautés rom de Roumanie

    Projets pour l’insertion des communautés rom de Roumanie

    Les principales difficultés auxquelles ils sont confrontés concernent leurs maigres revenus, l’absence de toute formation professionnelle et le bas niveau d’instruction, le chômage, l’accès limité aux services publics et la discrimination. La plupart des Roms habitent des logements dépourvus des éléments élémentaires de confort: cuisine, toilettes, salle de bains ou électricité. La communauté ethnique rom enregistre aussi le taux le plus élevé d’illettrés. Enfin, malgré les initiatives mises en place à l’échelle nationale et internationale visant à améliorer leurs conditions de vie et à leur insertion sociale, les Roms restent toujours la communauté la plus discriminée par rapport à d’autres minorités nationales.



    En vue d’un état des lieux plus précis, un projet a récemment été lancé à Bucarest, sous le titre « La Cartographie sociographique des communautés rom de Roumanie pour le suivi communautaire des changements relatifs à leur intégration (SocioRoMap) ». Le projet devrait fournir des informations et des données aux institutions publiques habilitées à élaborer des politiques publiques et à prendre les mesures d’inclusion de ces communautés. En outre, les résultats du projet mentionné sont censés aider les autorités à concevoir des programmes et des schémas de financement des projets visant à l’éradication de la pauvreté, au développement local et à la promotion des chances de réussite de certains groupes marginaux. Le projet SocioRoMap est déroulé par l’Institut pour l’étude des problèmes des minorités nationales, basé à Cluj Napoca, en partenariat avec la Fondation pour une société ouverte et le Centre de recherche sur les relations interethniques.



    Plus de 3000 unités administratives rurales et urbaines seront cartographiées pour avoir une idée plus nette des besoins et priorités des communautés rom. Istvan Horvath, président de l’Institut pour l’étude des problèmes des minorités nationale détaille ce projet.« Notre visée va plus loin qu’un simple inventaire. Nous souhaitons que la description de ces communautés soit facilement intelligible, que leurs problèmes soient présentés sous la forme d’une carte. Par ailleurs, nous ambitionnons de mettre sur pied un réseau opérationnel de personnes capables de fournir des informations pertinentes sur la condition de ces communautés. Il y aura le réseau des travailleurs sociaux, celui des ONGs actives auprès des communautés locales, le réseau des institutions et des personnes dédiées à la protection des Roms, tels les médiateurs scolaires ou sanitaires… notre objectif est donc celui d’inventorier ces communautés, d’apprendre ce qui a été fait ou pas en matière d’intervention…, car si dans certains cas on a fait pas mal de choses, dans d’autres on n’a pas fait assez pour différentes raisons, dont l’état de pauvreté ou d’isolement du groupe respectif. »



    L’ambassadrice de Norvège en Roumanie et en République de Moldova, Son Excellence Tove Bruvik Westberg, a été présente au lancement du projet « SocioRoMap ». Voici ce qu’elle a déclaré à ce propos: « C’est l’accès plus facile de ces groupes, les Roms compris, à l’éducation et à la santé qui est au cœur de ce projet. Ce programme repose sur ma conviction qu’une société meilleure et juste est celle qui inclut l’intégralité de la population, qui accepte et tolère tout le monde, assure des services pour tous. Tout le monde n’est pas égal en Norvège, mais l’égalité est une norme. Les gens diffèrent par leur origine, leurs revenus, mais ils sont égaux en droits, ce qui est très important. Nous devons saisir la réalité au sein des communautés rom de Roumanie et c’est ce que nous allons faire au travers de ce projet. Il est nécessaire de fournir aux décideurs les informations utiles et révélatrices dont ils ont besoin pour concevoir les politiques publiques. Pour différentes raisons, peu d’informations relatives aux Roms sont disponibles au niveau du gouvernement. Voilà pourquoi il faut créer le lien manquant entre la réalité de ces communautés et ceux qui légifèrent, recueillir des informations sur les conditions de vie, le niveau d’éducation et l’accès des membres de ces groupes ethniques aux services sociaux et médicaux. »


    Un autre projet a trait à la promotion de la culture et les arts dans les milieux défavorisés des Roms. Lancé par les Associations T.E.T.A., ADO, REPER 21 et Urbanium, le projet intitulé « Maskar », qui met le théâtre au service de l’éducation, sera accueilli par Alexandria et Turnu Măgurele, villes du comté de Teleorman, dans le sud de la Roumanie où vivent d’importantes communautés de Roms. 10 mois durant, 40 jeunes et 60 adultes participeront à toute sorte d’activités: programmes artistiques, ateliers, expositions et spectacles sur la culture et les traditions rom. Partager des expériences positives, apprendre aux jeunes à mieux communiquer avec des personnes issues de leur communauté ou de milieux différents, à cultiver la confiance en eux-mêmes et leur potentiel créatif, à jouir des mêmes droits, voilà les visées de ce projet.



    Nous écoutons Ana Maria Pălăduş, qui travaille à l’Association « L’art au service des droits humains (ADO) ». « Nous touchons à une problématique sensible, celle de la discrimination des Roms vivant dans ces deux communautés. Notre approche est pourtant très inédite, parce qu’elle repose sur des moyens artistiques. Elle propose de faire du théâtre un moyen de jeter des ponts entre les cultures roumaine et rom. Nous allons constituer deux groupes de jeunes, des deux villes, qui participeront, plusieurs mois durant, à des ateliers de développement personnel et de théâtre communautaire. Les histoires racontées permettront de déceler leur perception de la discrimination et des problèmes de leurs communautés respectives. Nous envisageons aussi de les faire dialoguer avec des jeunes qui n’appartiennent pas à leur ethnie. Ces ateliers devraient déboucher sur deux pièces de théâtre, l’une à Turnu Măgurele, l’autre à Alexandria, qui seront par la suite présentées aussi à Bucarest et à Cluj Napoca. »



    Le projet « Maskar » comporte aussi deux expositions. Elles proposeront la découverte de l’histoire et de la culture rom des deux villes du sud de la Roumanie, par le biais des objets vestimentaires et d’artisanat, des photos et décorations, des mélodies, des légendes ou des symboles. Les organisateurs ont été agréablement surpris de constater combien grand a été l’enthousiasme des enfants roms participants à ce projet. Ana Maria Pălăduş: « Notre projet a joui d’une incroyable ouverture dans les écoles et les lycées considérés comme les plus faibles. Quand on a présenté aux jeunes nos intentions, ils voulaient tous s’inscrire aux ateliers. Par contre, dans les lycées de renom l’attitude a été plus réservée, voire même raciste à l’égard de la communauté rom. »



    Les deux projets destinés aux ethniques rom sont financés par le Mécanisme financier norvégien. (trad. Mariana Tudose)

  • Les dauphins de la Mer Noire

    Les dauphins de la Mer Noire

    Cela, grâce à un projet unique en Roumanie, appelé « Dauphins et hommes, un exemple de développement durable », mis en oeuvre par la Société d’Explorations océanographiques et de protection du milieu marin « Oceanic Club » de Constanta. Le projet se déroulera dans le sud du littoral roumain, entre le Cap Midia et la commune de Vama Veche. Les touristes pourront donc prendre différentes embarcations de pêcheurs pour découvrir les endroits où vivent les dauphins.



    C’est un type de tourisme très profitable, qui existe déjà dans nombre de pays, et qui sera inclus dans le paquet de services offert par les hôtels du bord de mer roumain, affirme le directeur d’«Oceanic Club» de Constanta, Răzvan Popescu Mirceni: « Le but du projet est de promouvoir en Roumanie la pratique de « Dolphin watching » — observation des dauphins, une activité éco touristique existant dans de nombreux pays – Islande, Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Afrique du Sud, Australie, Etats — Unis. L’idée est d’impliquer les communautés locales, notamment les pêcheurs, les conducteurs d’embarcations et les tours-opérateurs dans des activités proposées comme services touristiques, à savoir des excursions en mer qui permettront aux visiteurs de découvrir les dauphins dans leur habitat naturel. C’est une initiative apparue dans les années ’90, qui s’est développée au début des années 2000 et qui a connu un essor fulminant en l’espace de 10 ans, entre 2000 et 2010, selon les statistiques du WWF (World Wildlife Fund, le Fonds mondial pour la nature) qui font état de recettes allant de quelques dizaines de millions de dollars jusqu’à plus d’un milliard de dollars. Ce sont les communautés locales qui ont bénéficié de tout cet argent, notamment les pêcheurs qui ont commencé à manifester un vif intérêt pour l’élevage et la protection des dauphins. Et ce parce qu’ils ont commencé à les considérer aussi comme une source de revenus. Cela a également aidé à réduire la pêche au niveau local ».



    Les volontaires d’Oceanic Club surveillent depuis 8 ans déjà les dauphins du sud du littoral roumain de la mer Noire. Ainsi, ils ont identifié plusieurs familles de dauphins vivant à des distances allant de 300 m à 7 — 8 km au large des côtes entre les stations de Vama Veche et Navodari. Un déplacement au large coûte entre 30 et 200 euros, en fonction du type d’embarcation. Les touristes peuvent prendre des photos ou filmer les dauphins à au moins 100 mètres de distance. Răzvan Popescu Mirceni : «Nous avons instruit 25 personnes qui sont devenues guides professionnels d’observation des dauphins. Nous avons également réussi à attirer plusieurs tours-opérateurs et à créer une plate-forme destinée au dialogue et à l’échange d’informations entre ceux qui peuvent offrir directement ce service et ceux qui peuvent faire venir les touristes. Nous souhaitons que ce soit du tourisme organisé, qui respecte de hauts standards et avoir un flux permanent de visiteurs. Pratiquement, tous ces paquets de services doivent être organisés de manière responsable, tant par rapport à l’environnement que pour ce qui est du développement d’une affaire locale. Ce projet nous a permis d’offrir plusieurs instruments utiles pour toutes les parties concernées. Il s’agit d’un guide de bonnes pratiques accessible à tous. Il est gratuit, en ligne et sur papier. De plus, en février nous allons finaliser un film documentaire sur les manières de pratiquer l’observation des dauphins dans les meilleures conditions de sécurité pour l’environnement, pour les touristes et pour les personnes qui souhaitent mettre sur pied une telle affaire».



    3 espèces de dauphins vivent actuellement en mer Noire. Bien qu’ils soient protégés par la loi et que la Roumanie soit signataire de plusieurs conventions internationales, le nombre des dauphins a baissé de 2 millions dans les années ’50 à quelques dizaines de milliers seulement à présent. Le plus souvent ils meurent dans les filets de pêche. Răzvan Popescu Mirceni: « A cause de la baisse de la pêche industrielle, plusieurs espèces pélagiques qui vivent dans la profondeur la plus proche de la surface ont pu multiplier leurs effectifs, ce qui attire les dauphins. C’est vrai, la pêche d’autres types de poissons est beaucoup plus répandue, notamment pour ceux qui vivent au fond de la mer, tels que le turbot ou le gobie. A l’heure actuelle l’on pratique la pêche industrielle utilisant des cages, ce qui n’est pas bien du tout… Mais d’autres espèces, comme le sprat, le chinchard ou l’athérine ont commencé à se multiplier, et cela attire une bonne partie de la population de cétacés du bassin ouest de la mer Noire vers les eaux marines roumaines, surtout en été. Je dois vous dire aussi qu’en 2012 — 2013 nous avons organisé plusieurs expéditions marines et que nous avons rencontré des dauphins dans 65 des plus de 70 missions que nous avons entreprises. A présent nous avons cartographié nombre de régions où les dauphins vont pour se nourrir, pour socialiser ou pour se reposer. Nous connaissons donc les horaires et les conditions météo ainsi que les périodes de l’année où l’on peut les rencontrer. Bref, nous savons quel est le meilleur moment pour faire un tel voyage et nous le recommandons à tous ceux qui pratiquent cette activité, avec une certitude de 98% d’y trouver des cétacés ».



    Notons pour terminer que le 1er mai 2015 sera le premier jour officiel de l’observation des dauphins en mer Noire. (Trad. Valentina Beleavski)



  • Projets spatiaux réalisés avec la participation de la Roumanie

    Projets spatiaux réalisés avec la participation de la Roumanie

    Réunis début décembre à Luxembourg, les représentants des pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) sont parvenus à ce qu’ils ont nommé “l’accord historique” sur la construction d’une nouvelle fusée, Ariane 6. Il s’agit d’un vaisseau spatial plus compétitif que les modèles précédents et qui devrait être lancé en 2020. Il aura pour mission entre autres d’envoyer dans l’espace des satellites scientifiques ou des sondes spatiales et de placer des satellites télécoms ou télévision, par exemple.



    L’Europe s’est engagée à financer à hauteur de 4 milliards d’euros ce projet, qui inclut aussi la construction d’une nouvelle base de lancement en Guyane française et le développement d’un lanceur de petite taille. L’enveloppe prévue par l’UE pour ses lanceurs spatiaux est de 8 milliards de dollars pour les dix années à venir. L’objectif visé est celui de faire face à une concurrence toujours plus acerbe sur le marché international des lancements de satellites.



    A présent, la compagnie privée américaine SpaceX lance des satellites à l’aide des fusées Falcon 9, ce qui lui coûte entre 49 et 68 millions d’euros. La Chine et l’Inde seront elles aussi des compétiteurs importants dans les dix ans à venir. La Chine a réussi à poser sur la Lune son robot d’exploration baptisé le « Lapin de Jade », tandis que l’Inde a placé sa sonde spatiale Mangalyaan en orbite de Mars, avec un budget 10 fois inférieur à celui utilisé par la sonde américaine Maven de la NASA.



    “C’est une grande réussite”, déclarait Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’Agence spatiale européenne, lequel rappelait que l’accord avait été obtenu au bout de plusieurs mois de négociation, tout particulièrement entre la France et l’Allemagne, qui seront les principaux contributeurs au programme Ariane 6. La France sest engagée à hauteur de 52% et lAllemagne de 22%.



    Entrée en service en 1996, l’actuelle fusée européenne, Ariane 5, a conquis 50% du marché des lancements de satellite. Elle a déjà accompli avec succès 62 missions. Ariane 6 devrait englober plusieurs technologies développées par les partenaires européens afin de construire une fusée modulaire facile à configurer pour répondre aux besoins de chaque mission.



    La Roumanie, qui se retrouve parmi ces partenaires, a conclu en 1992 son premier accord avec l’Agence spatiale européenne. Depuis janvier 2011 elle est membre de l’ESA. Cette organisation internationale basée à Paris compte 20 pays membres: Autriche, Belgique, République Tchèque, Danemark, Suisse, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Grande-Bretagne, Norvège, Pays-bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Espagne et Suède.



    Hormis sa participation au développement de la fusée Ariane 6, lors de la récente réunion de Luxembourg, la Roumanie s’est jointe à ses partenaires européens pour financer la Station Spatiale Internationale. De ce fait, Bucarest devient co-propriétaire de ladite station, aux côtés de 11 autres Etats d’Europe et des partenaires internationaux, à savoir les Etats-Unis, le Canada, la Fédération de Russie et le Japon. De l’avis du ministre roumain délégué à la recherche, Mihnea Costoiu, l’acceptation de la Roumanie dans ce programme représente une chance pour l’industrie spatiale nationale.



    Voici ce que déclarait à Radio Roumanie l’ancien astronaute Dumitru Prunariu, à présent membre du Conseil d’administration de l’Agence spatiale roumaine: “Les bénéfices portent notamment sur la possibilité de réaliser des expérimentations qui mises à profit au niveau européen peuvent produire à un moment donné des bénéfices non seulement scientifiques, mais aussi matériels, importants pour la Roumanie. Ce qui plus est, le simple fait dy être présents, est synonyme du statut de membre dun autre club de décision au sujet de ce qui se passera dans un avenir pas trop lointain avec la station spatiale internationale Cette participation nous donne la possibilité de proposer des choses nouvelles et dutiliser cette partie de la station spatiale internationale au bénéfice de la Roumanie.”



    “Limplication de la Roumanie dans ces programmes prouve le fait que le potentiel roumain dans la recherche et linnovation commence à produire des résultats concrets et que les investissements dans ce domaine sont légitimes et justifiés” affirment les spécialistes roumains. Selon le président de lAgence spatiale roumaine, Marius Ioan Piso, la Station spatiale internationale sera un excellent laboratoire pour tester les nouvelles technologies pour des missions spatiales de basse orbite, mais aussi pour des missions dexploration du système solaire.



    Quels sont les prochains projets de lESA à participation roumaine? Marius Ioan Piso : “Il y en a plusieurs. Des missions telles Proba 3, qui réalisera dans lespace un télescope long de 144 mètres, utilisé pour la détection des objets potentiellement dangereux qui se déplacent depuis le Soleil tout en occultant cet astre. Un autre projet prévoit le lancement dun engin censé orbiter un astéroïde double et dévier la trajectoire dune des composantes de cet astéroïde. La contribution de la Roumanie sera assez sérieuse, entre 40 et 45% de ce projet.”



    La Roumanie peut être un acteur important sur le marché des nano-satellites à but commercial, avec un rôle de plus en plus important pour les applications spatiales et terrestres. La première expérimentation spatiale à participation roumaine date de 1972 et elle a été déroulée par le biais du programme Intercosmos. En 1981, le 14 mai, la Roumanie envoyait dans lespace son premier cosmonaute, Dumitru Prunariu. La Roumanie devenait ainsi le onzième pays au monde à le faire. (trad.: Mariana Tudose; Alex Diaconescu)