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  • Après les violences des rues, des clashs politiques

    Après les violences des rues, des clashs politiques

    « Elément toxique, qui attise les conflits et sème la discorde, avec insistance et préméditation, dans la société roumaine, dans le mépris des attributions constitutionnelles, qu’il enfreint gravement ». C’est ainsi que le Parti social-démocrate décrit le président Klaus Iohannis, dans un message-réquisitoire d’une dureté sans précédent, même pour les relations, loin d’être cordiales, entre le chef de l’Etat et le principal parti au pouvoir en Roumanie. C’est de l’épithète « Dezbinatorul » – Celui qui désunit – que le Parti Social Démocrate (PSD) gratifie le président roumain, qu’il accuse d’avoir encouragé les protestations de rue anarchiques, anti-PSD et antigouvernementales. Il est évident – est-il affirmé, pourtant sans preuves à l’appui, dans le même réquisitoire – que les partisans politiques de Klaus Iohannis, dont certains ont anticipé et même prémédité les incidents violents, se sont impliqués en tant qu’organisateurs, qu’ils ont encouragé un langage et une attitude particulièrement durs et obscènes. Selon les sociaux-démocrates, par sa demande adressée aux procureurs d’enquêter sur les actions des gendarmes, le chef de l’Etat ne fait qu’humilier et intimider ceux-ci, affaiblissant de façon inacceptable la fermeté d’institutions vitales dans leurs interventions pour défendre l’ordre public.

    Par la suite, Klaus Iohannis a transmis un message public aux Roumains, où il réitère l’opinion exprimée juste après les incidents de vendredi dernier. A ce moment – là, il avait estimé que l’intervention de la Gendarmerie était fortement disproportionnée par rapport au comportement de la plupart des manifestants. L’activisme civique a été durement sanctionné avec du gaz lacrymogène, des canons à eau et des coups infligés avec excès de zèle, estime encore le président.

    La violence et la répression brutale des manifestants sont inacceptables ; attaquer des personnes innocentes, des journalistes, des femmes et des enfants, est une chose inconcevable dans un pays européen, a martelé le chef de l’Etat. Après une gouvernance chaotique, irrationnelle, après des lois controversées et non constitutionnelles et des attaques contre des magistrats, le PSD dévoile maintenant le côté répressif de son comportement, accuse encore Klaus Iohannis : « Ceux qui veulent mettre à genoux la justice et la lutte contre la corruption ont souhaité créer une diversion, une fausse tension, injustifiée, dans la société… Que se passera-t-il plus tard, si ce gouvernement continue de traiter ses propres citoyens de la même manière et d’étouffer par la violence les voix qui s’opposent au retour de la Roumanie dans le passé ? ».

    En attendant une réponse à ces questions, des dizaines de participants à la manif du 10 août ont déposé des plaintes contre les forces de l’ordre, alors que les procureurs ont ajouté de nouveaux chefs d’accusation à leur enquête, à savoir : abus de pouvoir, comportement abusif et négligence au travail. Il est aussi question de savoir si, oui ou non, les deux gendarmes battus par les hooligans ont été abandonnés par leurs camarades. Heureusement, les manifestations antigouvernementales qui se sont poursuivies ces derniers jours ont été pacifiques. Par contre, les collisions politiques qui en résultent ne font que commencer. (Trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)

  • 11.08.2018 (mise à jour)

    11.08.2018 (mise à jour)

    Manif — Plusieurs dizaines de milliers de Roumains se sont rassemblés samedi soir, devant le siège de l’Exécutif de Bucarest, pour le deuxième jour consécutif, pour protester contre le gouvernement. Les procureurs militaires se sont saisis d’office, après les violences survenues lors de la manif des expatriés roumains, qui a eu lieu vendredi à Bucarest. Un dossier pénal a été ouvert, avec pour objet l’intervention des gendarmes. Le président du pays, Klaus Iohannis, a accusé le gouvernement de manque de rationalité et d’œuvrer contre les intérêts de ses propres citoyens. Il a condamné les violences et demandé à la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan, d’assumer la responsabilité de la gestion de la situation. Cette dernière a pour sa part déclaré que ce qui s’était passé lors des protestations était grave et que personne ne pouvait accuser la gendarmerie d’avoir appliqué la loi. Par ailleurs, la cheffe du cabinet de Bucarest, Viorica Dăncilă, a exigé du Service roumain de renseignement un rapport complet et urgent concernant les personnes qui ont provoqué les violences, ainsi que la manière dont ont agi les institutions de l’Etat habilitées à fournir des données et des informations relatives aux intentions de détourner la manifestation de son but. Quelque 100.000 personnes ont participé vendredi soir à la manifestation des Roumains de la diaspora, auxquels se sont joints des habitants de la capitale. Les protestataires ont demandé la démission de l’actuel Exécutif de la coalition PSD-ALDE et des élections législatives anticipées. Des heurts violents ont éclaté entre les manifestants et les gendarmes, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser la foule. Les gendarmes sont intervenus en réponse à des agressions contre des représentants des forces de l’ordre. Plus de 450 personnes, dont 35 gendarmes, ont eu besoin de soins médicaux. 70 personnes ont été transportées à l’hôpital, dont 11 gendarmes. Parmi eux, une femme gendarme, qui avait subi des coups d’une violence extrême et s’était fait voler l’arme. Plus de 30 protestataires ont été interpellés par la police et on a ouvert 8 dossier pénaux. Vendredi et samedi, des dizaines de milliers de gens, solidaires avec la manif de la diaspora, sont descendus dans les rues de plusieurs villes roumaines et ont scandé des slogans anti-gouvernementaux.



    Réactions — Le fait que «des groupes organisés, appuyés par l’opposition de droite et par le chef de l’Etat, se soient attaqués à l’ordre constitutionnel, devant le siège du gouvernement de Bucarest est inacceptable», a déclaré samedi Liviu Dragnea, chef de file des sociaux-démocrates et président de la Chambre des députés. A son tour, Andrei Gerea, député et vice-président de l’Alliance des libéraux et des démocrates, soutient que les incidents violents qui ont eu lieu vendredi soir devant le siège du gouvernement sont le résultat de la campagne d’instigation et de désinformation menée ces derniers jours par l’opposition et par le président de la Roumanie.Le président de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, Kelemen Hunor, demande au chef de l’Etat, Klaus Iohannis, d’assumer son rôle constitutionnel de médiateur.Le président du Parti libéral de Roumanie, Ludovic Orban, a dénoncé le caractère prémédité de l’intervention brutale des forces de l’ordre contre les protestataires paisibles. L’Union Sauvez la Roumanie, d’opposition, a demandé la démission de la ministre de l’Intérieur, du chef de la gendarmerie et du préfet de la capitale, ainsi que l’ouverture d’une enquête parlementaire et la convocation d’une session extraordinaire du Législatif, pour clarifier l’intervention de la gendarmerie. Enfin, le Parti du mouvement populaire (d’opposition) qualifie de « révoltante et injustifiée » l’intervention de la gendarmerie, qui a pris des mesures « disproportionnées et sans précédent ».



    Prix – L’actrice roumaine Andra Guţi s’est vu décerner, samedi, au festival du film de Locarno, en Suisse, le Léopard de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans la production cinématographique “Alice T. “, du réalisateur Radu Muntean. La première mondiale de cette coproduction Roumanie – France-Suède, a eu lieu le 4 août, dans le cadre de la compétition internationale du festival de Locarno, où elle a été en lice pour le Léopard d’Or. C’est le film “A Land Imagined”, « Une terre imaginée », du réalisateur singapourien Yeo Siew Hua, qui a reçu le Léopard dor.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, n° 1 mondiale, s’est qualifiée pour la finale du tournoi WTA de Montréal. Elle a vaincu, samedi, l’Australienne Ashleigh Barty, sur le score de 6-4, 6-1. Simona Halep a remporté la compétition de Montréal en 2016 .

  • 11.08.2018 (mise à jour)

    11.08.2018 (mise à jour)

    Manifestation — Les procureurs militaires de Roumanie se sont saisis d’office après les violences survenues lors de la manifestation de la diaspora, qui a eu lieu vendredi à Bucarest et ont ouvert un dossier pénal dont l’objet est l’intervention des gendarmes. Samedi, le président du pays, Klaus Iohannis, a de nouveau condamné ces violences et demandé à la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan, d’assumer la responsabilité de la gestion de la situation. Par ailleurs, le chef de l’Etat a accusé le gouvernement de manque de rationalité et d’agir contre les intérêts de ses propres citoyens. Auparavant, Klaus Iohannis avait demandé au procureur général de la Roumanie, Augustin Lazăr, de démarrer d’urgence une enquête censée élucider les circonstances et la manière dont la gendarmerie est intervenue pour rétablir l’ordre public, lors de ce rassemblement. Le chef de l’Etat a également sollicité au procureur général d’établir la légalité de l’intervention, ainsi que d’identifier les personnes impliquées ou coupables des incidents violents. Par ailleurs, la cheffe du cabinet de Bucarest, Viorica Dăncilă, a exigé du Service roumain de renseignement de présenter urgemment un rapport complet sur les violences survenues lors de la manif des expatriés roumains, précise un communiqué du gouvernement. La première — ministre condamne fermement ces violences, provoquées par des groupes organisés et qui ont visé à détourner la manifestation de son but. Plus de 450 personnes, dont 35 gendarmes, ont eu besoin de soins médicaux, a annoncé, samedi, dans une conférence de presse, le porte-parole de la gendarmerie. Il a précisé que les gendarmes avaient fait usage de la force sur ordre du préfet de la capitale et que 8 dossiers pénaux ont été ouverts jusqu’ici. Quelque 100.000 personnes ont participé à la manifestation des Roumains de la diaspora, auxquels se sont joints des habitants de la capitale. Egalement vendredi, des dizaines de milliers de gens, solidaires avec la manif de la diaspora, sont descendus dans les rues de plusieurs villes roumaines et ont scandé des slogans anti-gouvernementaux. Les protestataires ont demandé la démission de l’actuel Exécutif de la coalition PSD-ALDE et des élections législatives anticipées. Des heurts violents ont éclaté entre les manifestants et les gendarmes, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule. La police a signalé la présence de groupes de provocateurs devant le siège du gouvernement. Les gendarmes sont intervenus en réponse à des agressions contre des représentants des forces de l’ordre.



    Réactions — Le fait que «des groupes organisés, appuyés par l’opposition et par le chef de l’Etat, se soient attaqués à l’ordre constitutionnel, devant le siège du gouvernement de Bucarest est inacceptable», a déclaré samedi Liviu Dragnea, chef de file des sociaux-démocrates et président de la Chambre des députés. A son tour, Andrei Gerea, député et vice-président de l’Alliance des libéraux et des démocrates, soutient que les incidents violents qui ont eu lieu vendredi soir devant le siège du gouvernement sont le résultat de la campagne d’instigation et de désinformation menée ces derniers jours par l’opposition et par le président de la Roumanie. Le président de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, Kelemen Hunor, demande au chef de l’Etat, Klaus Iohannis, d’assumer son rôle constitutionnel de médiateur. « On a assisté à une violence inacceptable, à Bucarest, dans la nuit de vendredi à samedi », a-t-il déclaré. Le président du Parti libéral de Roumanie, Ludovic Orban, a dénoncé le caractère prémédité de l’intervention brutale des forces de l’ordre contre les protestataires paisibles. L’Union Sauvez la Roumanie a demandé samedi la démission de la ministre de l’Intérieur, du chef de la gendarmerie et du préfet de la capitale, ainsi que l’ouverture d’une enquête parlementaire et la convocation d’une session extraordinaire du Législatif, pour clarifier l’intervention de la gendarmerie. Enfin, le Parti du mouvement populaire (d’opposition) qualifie de « révoltante et injustifiée » l’intervention de la gendarmerie, qui a pris des mesures « disproportionnées et sans précédent ».



    Cinéma — Samedi soir aura lieu le Gala de clôture de la 15e édition du Festival international du film indépendant Anonimul (l’Anonyme), accueilli, une semaine durant, par la localité de Sfantu Gheorghe(sud-est de la Roumanie. Vendredi soir, le réalisateur kazakh Emir Baigazin s’est vu remettre le Trophée Anonimul récompensant sa contribution à la beauté du cinéma universel. Lors des deux éditions précédentes du festival, le trophée a été accordé aux réalisateurs Park Chan-wook (2016) et Michel Franco (2017).





  • 11.08.2018

    11.08.2018

    Manifestation — Les procureurs militaires de Roumanie se sont saisis d’office après les violences survenues lors de la manifestation de la diaspora, qui a eu lieu vendredi à Bucarest et ont ouvert un dossier pénal dont l’objet est l’intervention des gendarmes. Le président du pays, Klaus Iohannis, a demandé samedi au procureur général de la Roumanie, Augustin Lazăr, de démarrer d’urgence une enquête censée élucider les circonstances et la manière dont la gendarmerie est intervenue pour rétablir l’ordre public, lors de ce rassemblement. Le chef de l’Etat a également sollicité au procureur général d’établir la légalité de l’intervention, ainsi que d’identifier les personnes impliquées ou coupables des incidents violents. Par ailleurs, la cheffe du cabinet de Bucarest, Viorica Dăncilă, a exigé du Service roumain de renseignement de présenter urgemment un rapport complet sur les violences survenues lors de la manif des expatriés roumains, précise un communiqué du gouvernement. La première — ministre condamne fermement ces violences, provoquées par des groupes organisés et qui ont visé à détourner la manifestation de son but. Plus de 450 personnes, dont 35 gendarmes, ont eu besoin de soins médicaux, a annoncé, samedi, dans une conférence de presse, le porte-parole de la gendarmerie. Il a précisé que les gendarmes avaient fait usage de la force sur ordre du préfet de la capitale et que 8 dossiers pénaux ont été ouverts jusqu’ici. Quelque 100.000 personnes ont participé à la manifestation des Roumains de la diaspora, auxquels se sont joints des habitants de la capitale. Egalement vendredi, des dizaines de milliers de gens, solidaires avec la manif de la diaspora, sont descendus dans les rues de plusieurs villes roumaines et ont scandé des slogans anti-gouvernementaux. Les protestataires ont demandé la démission de l’actuel Exécutif de la coalition PSD-ALDE et des élections législatives anticipées. Des heurts violents ont éclaté entre les manifestants et les gendarmes, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la foule. La police a signalé la présence de groupes de provocateurs devant le siège du gouvernement. Les gendarmes sont intervenus en réponse à des agressions contre des représentants des forces de l’ordre.



    Réactions — Le président du Parti libéral de Roumanie, Ludovic Orban, a dénoncé le caractère prémédité de l’intervention brutale des forces de l’ordre contre les protestataires paisibles participants au meeting de la diaspora, vendredi, devant le siège du gouvernement. L’Union Sauvez la Roumanie a demandé samedi la démission de la ministre de l’Intérieur, du chef de la gendarmerie et du préfet de la capitale, ainsi que l’ouverture d’une enquête parlementaire et la convocation d’une session extraordinaire du Législatif. Cela pour clarifier l’intervention de la gendarmerie, a fait savoir Dan Barna, président de cette formation politique. Le Parti du mouvement populaire (d’opposition) qualifie de « révoltante et injustifiée » l’intervention de la gendarmerie, qui a pris des mesures « disproportionnées et sans précédent ». Par ailleurs, Codrin Ştefănescu, adjoint au secrétaire général du Parti social – démocrate, principale formation de la coalition au pouvoir, a affirmé que le président Klaus Iohannis et les leaders de l’opposition devraient présenter des excuses publiques parce que leurs déclarations dans l’espace public avaient été de nature à encourager la violence. Andrei Gerea député et vice-président de l’Alliance des libéraux et des démocrates, soutient que les incidents violents qui ont eu lieu vendredi soir devant le siège du gouvernement sont le résultat de la campagne d’instigation et de désinformation menée ces derniers jours par l’opposition et par le président de la Roumanie.



    Echos — La presse internationale s’est elle aussi penchée sur la manifestation des expatriés roumains, organisée vendredi soir, à Bucarest. Plusieurs centaines de blessés lors du meeting de Bucarest, écrivent les journalistes du quotidien britannique The Guardian. A son tour, The New York Times note que « la violence fait irruption pendant que des dizaines de milliers de personnes manifestent contre la corruption en Roumanie ». Gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser la foule, transmet l’agence France Presse, tandis que la radio Free Europe relate que plusieurs centaines de personnes ont été blessées dans les heurts entre protestataires et forces de l’ordre. Enfin, Associated Press écrit que l’impressionnante manifestation contre le gouvernement organisée par la diaspora roumaine a été marquée par des violences.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, n° 1 mondiale, affronte ce samedi l’Australienne Ashleigh Barty, dans les demi-finales du tournoi WTA de Montréal. Vendredi, dans les quarts de finale, Halep a battu la Française Caroline Garcia, tandis que Ashleigh Barty a vaincu la Néerlandaise Kiki Bertens. Simona Halep, a remporté en 2016 la compétition de Montréal.



    Météo – Il fait beau et chaud, surtout dans l’ouest du pays. Le ciel est variable et de faibles pluies sont signalées dans le nord-ouest et sur le relief. Les températures maximales de la journée iront de 26° à 34°. Dans les régions du sud-ouest, l’indice humidex s’approche du seuil critique des 80 unités. Il faisait 28° à midi dans la capitale, Bucarest.


  • Réactions à la révocation de la cheffe de la Direction nationale anticorruption

    Réactions à la révocation de la cheffe de la Direction nationale anticorruption

    La Direction nationale anticorruption est devenue ces dernières années une institution phare du système judiciaire en Roumanie. Même si elle a réussi à garder un rythme soutenu de son activité, pour ce qui est de l’ouverture et de l’instruction des dossiers, dans pas mal de situations elle s’est vu mettre des bâtons dans les roues, au travers des tentatives de limiter le cadre législatif et ses compétences. Cette fois-ci, les choses sont allées encore plus loin, la procureure en cheffe de cette institution, Laura Codruţa Kovesi, ayant été révoquée de ses fonctions.

    Le président Klaus Iohannis a pratiquement été contraint à la révoquer, suite à une décision controversée de la Cour Constitutionnelle. Cette dernière a constaté l’existence d’un conflit de nature juridique entre le gouvernement et le chef de l’Etat, lequel avait initialement rejeté la demande du ministre de la Justice Tudorel Toader de démettre la cheffe du Parquet national anticorruption. Après la signature du décret de révocation, Laura Codruta Kovesi a parlé de l’activité de l’institution, lors d’une déclaration à la presse: La DNA a montré que la loi était la même pour tous, que personne n’était trop fort pour s’y soustraire. Les enquêtes ont visé des personnes qui paraissaient intouchables. Nous avons contribué, par nos enquêtes, à sensibiliser la société civile à la gravité du phénomène de la corruption.

    Laura Codruta Kovesi a également présenté le rapport d’activité de la DNA au cours des cinq dernières années, soit la période de son mandat à la tête de cette institution. En voici le bilan: 37 hauts dignitaires, dont 9 ministres et ex ministres, 21 députés, 6 sénateurs et un membre du Parlement européen ont été définitivement condamnés dans les dossiers instruits par la DNA. Le document précise également que, dans cette même période, ont été prises des mesures conservatoires visant la récupération de plus de 2 milliards d’euros et que le taux des acquittements s’est maintenu à 10%, un pourcentage inférieur à la moyenne européenne.

    Les principales formations politiques d’opposition, à savoir le Parti national libéral et l’Union Sauvez la Roumanie, estiment que la décision du chef de l’Etat est correcte, car elle respecte la Constitution. Toutefois, elles attirent l’attention sur le fait que cette révocation est un abus de la part de la coalition au pouvoir, formée par le Parti social-démocrate et l’Alliance des démocrates et des libéraux.

    A son tour, la Commission européenne a fait savoir qu’elle pourrait se voir obliger à réviser sa conclusion sur la lutte anticorruption en Roumanie, dans le contexte où la capacité de la DNA à maintenir ses bons résultats risque d’être mise en question. Par ailleurs, l’ambassade des Etats-Unis à Bucarest a appelé à appuyer les institutions chargées de la lutte contre la corruption, d’autant plus qu’à ce chapitre la Roumanie est un modèle à suivre dans la région.
    Enfin, l’ambassade du Canada à Bucarest a affirmé que la destitution de la procureure en chef de la DNA était de nature à décourager la lutte contre la corruption. Ce sujet n’est pas passé inaperçu par les agences de presse internationales. L’AFP, par exemple, note : « Le gouvernement de gauche roumain a obtenu, après des mois de bras de fer, le limogeage de la cheffe du parquet anticorruption, Laura Codruta Kovesi, franchissant une nouvelle étape dans son offensive décriée contre le pouvoir judiciaire ». (Trad. Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine 15.06.2018

    A la Une de la presse roumaine 15.06.2018

    Humour qui passe mal,
    décisions politiques ou administratives qui ne font pas l’unanimité, opinions
    économiques prudentes, album botanique dédié à une région de la Roumanie, ce ne
    sont que quelques-uns des points d’intérêt de la presse électronique bucarestoise
    de ce vendredi.


  • A la Une de la presse roumaine 13.06.2018

    A la Une de la presse roumaine 13.06.2018

    La presse électronique de
    ce mercredi s’intéresse, entre autres, au bras-de-fer entre le président
    Iohannis et la majorité gouvernementale au sujet de la mise en œuvre de la
    décision de la Cour constitutionnelle concernant la révocation de la procureure
    en chef du parquet anti-corruption. Elle s’arrête aussi sur les problèmes de la
    ville de Bucarest, sur l’évolution de la carte économique de la Roumanie et,
    inévitablement, sur le sommet Donald Trum – Kim Jong-un.


  • 15.04.2018

    15.04.2018

    Syrie – Les représentants de la Grande Bretagne, de la France, de l’Allemagne et des Etats-Unis se réunissent ce dimanche à Londres pour coordonner leurs positions suite aux attaques des alliés occidentaux en Syrie, a fait savoir le chef de la diplomatie allemande, Heiko Mass. Même si l’Allemagne n’a pas participé à ces attaques, Berlin assurera la communication avec Moscou, pour une position constructive dans ce dossier, a-t-il encore précisé. Les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France ont lancé dans la nuit de vendredi à samedi leur attaque plus importante contre des cibles gouvernementales syriennes depuis le début de la guerre civile dans ce pays, en représailles à l’utilisation présumée par le régime de Damas d’armes chimiques contre ses propres citoyens. Damas nie ces accusations. La Russie qui soutient le régime de Bashar Al-Assad a déploré l’attaque contre un Etat souverain, mais a précisé que ses facilités militaires n’avaient pas été touchées par les bombardements. Sur le terrain, samedi les forces de sécurité du régime syrien sont entrées dans la ville de Douma, dernier fief des rebelles à Gouta orientale près de Damas.

    Réactions – Le président roumain, Klaus Iohannis, a affirmé samedi dans un message sur Twitter que la Roumanie condamnait fermement l’utilisation des armes chimiques contre la Syrie et qu’elle était solidaire avec ses partenaires stratégiques. « La Roumanie soutient et elle est solidaire avec l’action de réponse de ses partenaires stratégiques, suite à l’attaque chimique en Syrie, qui a fait des victimes dans les rangs des civils », lit-on aussi sur le profil Facebook du gouvernement de Bucarest.

    Diaspora – La ministre roumaine chargée de la relation avec les Roumains de la diaspora, Natalia Intotero, effectue une visite en Espagne jusqu’au 16 avril. Samedi, elle a rencontré la maire de la ville de Castellon de la Plana, Mme Amparo Marco Gual. Selon un communiqué du ministère, le niveau élevé d’intégration de la communauté roumaine locale, qui est d’ailleurs la communauté étrangère la plus nombreuse de la province de Castellon, s’est retrouvé au centre des discussions de la ministre. A noter que sur les 52.000 habitants de la région, environ 20.000 sont des Roumains. Samedi encore, Mme Natalia Intotero s’est entretenue avec des représentants du milieu associatif de la communauté roumaine de Valence. L’occasion de se pencher sur les manières par lesquelles le gouvernement Bucarest peut aider davantage cette communauté, notamment à l’aide de financements non remboursables pour des projets visant à promouvoir et à sauvegarder l’identité roumaine.

    Minorités – En Ukraine voisine, le secrétaire d’Etat, Dan Neculăescu, a rencontré samedi, à Cernauti, les représentants de la communauté roumaine de la région, pour passer en revue la situation des droits des membres de la minorité roumaine d’Ukraine. Il est nécessaire de trouver une solution durable à même de répondre à l’intérêt légitime de la communauté roumaine d’Ukraine, celui de pouvoir exercer son droit à l’éducation en langue maternelle à tous les niveaux de la formation. C’est le message que M Neculăescu a transmis aux représentants des autorités locales et régionales, précise le ministère des Affaires Etrangères de Bucarest. D’autres discussions ont porté sur la coopération transfrontalière au bénéfice des deux pays, lit-on dans le communiqué.

    Spotlight – La 4e édition du festival international des lumières Spotlight s’achève dimanche à Bucarest. Sa principale attraction ont été les images géantes projetées en première sur des bâtiments emblématiques de la capitale, dont l’Arc de Triomphe et l’Athénée Roumain. Sous le titre « United we shine » (Unis, nous brillons), le festival Spotlight a réuni cette année à Bucarest 27 installations, projections et sessions de vidéo-mapping d’Australie, Allemagne, Chine, Espagne, France, Italie, Israël, Russie et Roumanie.

    Handball – Le club champion de Roumanie de handball féminin, CSM Bucarest, joue aujourd’hui le match retour des quarts de finale de la Ligue des Champions. Son adversaire est l’équipe française de Metz. Dans le match aller, les Roumaines ont obtenu une victoire catégorique contre les Françaises, score 34 buts à 21. D’ailleurs, l’équipe CSM Bucarest a remporté la Ligue des Champions en 2016. Samedi, une autre équipe roumaine, SCM Craiova (sud) s’est qualifié en finale de la coupe EHF, après avoir fait match nul en demi-finale, 18 partout, sur son propre terrain, avec l’équipe turque de Kastamonu. Les Roumaines ont gagné le match aller contre les Turques, score 23 buts à 22. C’est la première finale pour l’équipe de Craiova, est sa 2e participation dans une compétition européenne. Sa prochaine adversaire sera l’équipe norvégienne de Vipers Kristiansand.

    Météo – Nous avons un beau dimanche ensoleillé sur la plupart du territoire de la Roumanie. Le ciel est couvert par endroits uniquement sur l’ouest et le sud-ouest. Les températures maximales de la journée iront de 13 à 28 degrés. 20 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Reactions to Macron’s Election Victory

    Reactions to Macron’s Election Victory

    At the end of March, Emmanuel Macron, then a candidate in the French presidential election, took part in a debate on EU topics held at the Romanian Embassy in Paris. A reliable EU supporter, the 39-year old who won this Sunday the presidential election in France had at that time the opportunity to present once again his stand on the Union and on ways to give fresh impetus to the European project, which has suffered a heavy blow with Brexit. He left the Romanian Embassy in France with a copy of a book that last year won the “Jean Monnet” European Literature Prize, “The Novel Beginnings Trader” by the Romanian-born writer Matei Visniec.



    By electing Macron to the country’s highest office, the French hope, in fact, that he will be the author of new beginnings. Macron’s 66% win revealed both the voters’ criticism of the two traditional leading parties in France, the Socialist Party and the Republicans, and, on the other hand, their opposition to the far-right candidate Marine Le Pen, a firm anti-European.



    Bucharest sees Emmanuel Macron’s win as an extraordinary message for Europe, namely that a nationalist, isolationist project that would have taken France out of Europe and severed its ties to the European and Euro-Atlantic values was unacceptable for the French society.



    On Sunday night, after the results were announced, the President of Romania Klaus Iohannis congratulated the new president-elect on Twitter, and said his election was a major victory for France and for Europe. On Monday morning, Klaus Iohannis made public a longer message, saying that Francophile Romania intends to work with France to deepen their bilateral relations, as they are defined under their Strategic Partnership, and to re-launch the European project. France, the President of Romania added, is a key partner of Romania, and the relations between the two countries, built on strong linguistic and cultural affinities have seen an unprecedented development over the past few years. With this in mind, Iohannis voiced his confidence that the 2018-2019 Cultural Season, which will include artistic, cultural, scientific and educational events, will be another excellent opportunity to showcase the richness and diversity of the relations between the two countries.



    PM Sorin Grindeanu and the Romanian Foreign Ministry also congratulated Emmanuel Macron on his election. The next test for France is now the parliamentary election due in June. In other words, the make-up of France’s next parliament and government are very important, and a good political relation between them and Emmanuel Macron is critical for the new president to be able to see his projects through. (Translated by AM Popescu)

  • A la Une de la presse roumaine 07.04.2017

    A la Une de la presse roumaine 07.04.2017

    Les journaux roumains en
    ligne s’ouvrent tous sur l’attaque de l’armée américaine en Syrie. Réactions
    internationales, réactions depuis la Roumanie, analyse des conséquences et
    premiers effets – tout cela est à
    retrouver ce vendredi dans la presse roumaine.

  • La Roumanie – opposée à une Europe à plusieurs vitesses

    La Roumanie – opposée à une Europe à plusieurs vitesses

    La Roumanie est contre une Europe à plusieurs vitesses, car de telles formules de réforme de l’UE pourrait aboutir à la désintégration du projet européen, a affirmé, à Bucarest, le président Klaus Iohannis, qui recevait le premier ministre maltais, Joseph Muscatta, dont le pays détient actuellement la présidence semestrielle de l’Union. Le chef de l’Etat roumain réagissait ainsi au Livre blanc présenté par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, aux députés européens, à Bruxelles.

    Le document en question fait une analyse des éventuelles évolutions de l’UE sur les dix prochaines années, depuis l’impact des nouvelles technologies sur la vie de la société et sur les emplois aux interrogations liées à la mondialisation, la situation sécuritaire et à la montée des populismes.

    Une première piste envisagée est celle de la continuation de l’actuel agenda de réforme, qui suit la déclaration de Bratislava, de 2016. Une deuxième piste prend en compte une Europe ciblée seulement sur le marché unique, les Etats membres allant gérer individuellement des domaines tels la migration, la sécurité ou encore la défense. Le troisième scénario est celui d’une UE à deux vitesses, avec un noyau d’Etats qui veulent et peuvent travailler ensemble dans certains domaines, les autres Etats membres pouvant s’y joindre plus tard. L’espace Schengen est un bon exemple de ce type de coopération. Le 4e scénario repose sur une Europe active dans des domaines considérés comme importants – la sécurité, la lutte contre le terrorisme ou les télécommunications – avec des résultats rapides à la clé. La dernière piste de réflexion proposée par Jean-Claude Junker est celle d’une intégration européenne approfondie.

    Les députés européens ont vivement réagi au Livre blanc proposé par M. Junker. Le social-démocrate roumain Victor Boştinaru a critiqué l’idée d’une UE à plusieurs vitesses : « Nous sommes opposés à l’idée d’une Europe à deux ou à plusieurs vitesses. C’est une idée dangereuse et le moment choisi pour l’évoquer est le pire. Cette proposition ne peut produire que de nouvelles divisions, de l’inquiétude, des frustrations et même un sentiment d’humiliation, y compris dans des sociétés profondément convaincues de l’importance du projet européen et prêtes à coopérer loyalement à la consolidation de l’UE. C’est le cas de mon pays. »

    A son tour, le commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici, attire l’attention que ‘Le Livre blanc’ contient aussi l’option du démantèlement du bloc communautaire. Ce document sera remis aux dirigeants européens le 25 mars, au sommet de Rome, qui marquera le 60e anniversaire de la création de l’Union européenne. Le Livre blanc de Jean-Claude Junker ouvre un processus de réflexion à travers lequel les 27 décideront de l’avenir de l’Union. (Trad. Ileana Taroi)

  • La semaine du 30 janvier au 04 février 2017

    La semaine du 30 janvier au 04 février 2017

    Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, plusieurs soirées d’affilée, pour protester contre les mesures prises par le nouveau cabinet de Bucarest, peu après son installation. Il s’agit de la modification par décret d’urgence des Codes pénal et de procédure pénale et de l’élaboration d’un projet législatif portant grâce collective. Ces initiatives relèguent la Roumanie à la périphérie de l’Europe, estiment leurs détracteurs. La nuit, comme des voleurs!, Dragnea, le fossoyeur du pays, On y reviendra, jour après jour, ce ne sont que quelques-uns des slogans qui ont retenti devant le siège de l’Exécutif de Bucarest, mais aussi dans plusieurs autres grandes villes à travers le pays et dans les rues de Londres, Paris, Bruxelles ou Rome, où les Roumains de l’étranger ont exprimé leur solidarité avec leurs compatriotes. Ce sont des manifestations antigouvernementales d’une ampleur inédite depuis la chute du communisme.

    Aux termes dudit décret, l’abus de fonction ne sera plus un délit pénal si le préjudice est inférieur à 50 mille euros et le fait de favoriser l’auteur d’un délit ne constituera plus un acte de nature pénale. Même cas de figure pour les personnes qui sont membres de la famille de l’auteur d’un délit. Les gouvernants invoquent l’harmonisation de la législation avec les décisions de la Cour constitutionnelle, alors que ceux qui critiquent ces mesures jugent injustifiées la hâte et la modalité choisie pour accomplir cette démarche. Les gens sont révoltés par la manière dont on a modifié les Codes pénaux et affirment que derrière les arguments mis en avant par les décideurs il y a l’intérêt d’exonérer de la responsabilité pénale certains hommes politiques, responsables locaux ou hommes d’affaires. Parmi ceux-ci, le leader social- démocrate, Liviu Dragnea, condamné à deux ans de prison avec sursis pour tentative de fraude électorale lors du référendum de 2012 sur la destitution du président de l’époque, Traian Basescu. Dragnea est également poursuivi pour complicité d’abus de pouvoir et de faux intellectuel dans une affaire dont le préjudice se situe en dessous de la barre des 200.000 lei stipulée par le décret d’urgence.

    « Il est inadmissible que le gouvernement adopte, la nuit, un décret d’urgence dans ce domaine sensible qu’est la justice et qui en plus ne figurait même pas à l’ordre du jour. C’est intolérable ! » a lancé le chef de l’Etat qui a saisi la Cour Constitutionnelle au sujet d’un possible conflit juridique entre le gouvernement, la justice et le Parlement. Et il n’a pas été le seul à contester ce décret. Le Conseil supérieur de la magistrature, le Parquet général et le Défenseur des droits de l’homme l’ont fait eux aussi. Dans une lettre adressée aux présidents des deux Chambres du Parlement, Klaus Iohannis les appelle à présenter en séance plénière un message sur les modifications opérée par le gouvernement à la législation pénale et sur les événements qu’elles ont suscités. Par ailleurs, l’opposition de droite (l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti National Libéral) a avancé une motion de censure, mais les chances que celle-ci entraîne la chute du cabinet Grindeanu sont presque nulles, vu la majorité confortable dont bénéficie au Parlement la coalition Parti Ssocial Démocrate (PSD) – Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), encore que certains sociaux-démocrates n’agréent pas les nouvelles décisions.

    La Chambre américaine de commerce a exprimé sa déception et précisé que les actes normatifs adoptés minent l’Etat de droit et enfreignent les principes fondamentaux de la transparence, de la stabilité et de la prédictibilité, en éloignant la Roumanie des valeurs et des normes européens. A leur tour, les ambassades des Etats-Unis, du Canada, d’Allemagne, de France, des Pays-Bas et de Belgique ont exprimé, dans une déclaration commune, leur profonde inquiétude face aux récentes évolutions en Roumanie, précisant que les actions du gouvernement risquaient d’affecter sévèrement les partenariats avec la Roumanie, fondés sur des valeurs communes spécifiques à l’UE et à l’OTAN. Les représentations diplomatiques des 6 pays mentionnés estiment que les modifications adoptées par le gouvernement minent les progrès réalisés par le pays, ces dix dernières années, pour ce qui est de l’Etat de droit et de la lutte contre la corruption, tout comme la position de la Roumanie au sein de la communauté internationale. Le président de la Commission européenne, Jean Claude Junker et le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans se sont dits préoccupés par les récentes évolutions en Roumanie et rappelé que l’élimination du Mécanisme de coopération et de Vérification, appliqué à la Roumanie depuis 10 ans déjà, dépendait du caractère irréversible des progrès enregistrés dans la lutte contre la corruption. Un débat au sujet de la démocratie et de la justice en Roumanie a eu lieu jeudi au Parlement Européen. L’occasion pour les europarlementaires roumains représentant des partis différents de faire part de leurs opinions et pour Frans Timmermans d’attirer l’attention sur le fait que Bucarest risquait de perdre l’argent européen si le gouvernement ne reconsidérait pas sa décision concernant les décrets d’urgence.

    Dans une lettre envoyée à Bruxelles, le premier ministre roumain Sorin Grindeanu a répondu que la lutte contre la corruption restait une priorité pour son cabinet. Par ailleurs, le PSD a organisé, jeudi, une réunion avec tous les leaders locaux de cette formation politique, qui ont réaffirmé leur soutien aux mesures adoptées par le gouvernement. A l’issue de la rencontre, le premier ministre Grindeanu et le chef du PSD, Liviu Dragnea, ont tenu une conférence de presse pendant laquelle ils ont tenté de démonter les accusations qui leur ont été apportées. Malgré des protestations d’une ampleur sans précédent depuis la chute du communisme et malgré les nombreuses critiques et mises en garde venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays, l’Exécutif de Bucarest reste inflexible. (Trad. Mariana Tudose, Ioana Stancescu, Valentina Beleavski )

  • 02.02.2017

    02.02.2017

    Saisine – Le président roumain, Klaus Iohannis, a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle au sujet du décret d’urgence portant modification de la loi pénale. Selon lui, il y est question d’un conflit juridique de nature constitutionnelle entre le gouvernement, la justice et le Parlement. Par ailleurs, le chef de l’Etat a critiqué le ministère de l’Intérieur pour la manière dont il avait agi dans la nuit de mercredi à jeudi. Pendant le rassemblement pacifique de grande ampleur à Bucarest, des groupes isolés de manifestants se sont adonnés à des actes de violence. Le président soutient que les forces de police et de gendarmerie avaient été prévenues du risque de tels incidents, qui auraient visé à compromettre le mouvement de protestation. En réplique, la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan, a déclaré ne pas en avoir été informé. Rappelons que des protestations d’une ampleur sans précédent pendant ces 25 dernières années ont eu lieu à Bucarest et dans d’autres grandes villes de Roumanie. Les gens ont protesté contre la décision du gouvernement de modifier les Code pénal et de procédure pénale par le biais d’un décret d’urgence. Les Roumains de l’étranger ont eux aussi manifesté dans plusieurs capitales européennes, exprimant ainsi leur solidarité. Le ministre roumain du milieux des affaires, du commerce et de l’entrepreneuriat, Florin Jianu, a démissionné du cabinet, déclarant que cette décision lui avait été dictée par la conscience.

    Réactions – L’Association Pro Democraţia, une des ONGs les plus anciennes et les plus appréciées de Roumanie, constate avec inquiétude la détérioration rapide et grave du climat démocratique du pays, ainsi que l’attaque concertée de certaines forces politiques contre les fondements de l’Etat de droit et des droits de l’homme. La campagne systématique menée contre le système politique démocratique a culminé avec l’adoption, par décret d’urgence, de modifications controversées des Code pénal et de procédure pénale, qui semblent exonérer de responsabilité pénale certains leaders politiques et leur clientèle électorale et économique, constate L’Association Pro Democraţia. Elle demande aux décideurs d’arrêter l’attaque contre les institutions, les organisations, les principes de l’Etat de droit et des droits humains et de retirer immédiatement et inconditionnellement le décret d’urgence décrié par l’opinion publique.

    Bruxelles – La situation engendrée par les modifications de la législation pénale opérées par le cabinet de Bucarest et les amples manifestations qu’elles ont suscitées ont fait l’objet, jeudi, de débats au Parlement européen. Les députés européens de Roumanie membres du PPE ont demandé le retrait du décret d’urgence en question, alors que les représentants de l’Alliance des libéraux et des démocrates et du Parti social-démocrate, au pouvoir, affirment que les protestataires essaient de renverser un gouvernement légitime. La Commission européenne, a, quant à elle, sollicité au gouvernement roumain de réévaluer ledit décret. Enfin, les ambassades des Etats-Unis, du Canada, d’Allemagne, de France, des Pays-Bas et de Belgique ont exprimé, mercredi, dans une déclaration commune, leur profonde inquiétude face à ce décret qui, selon elles, sape les progrès réalisés par le pays, ces dix dernières années, pour ce qui est de Etat de droit et de la lutte contre la corruption.

    Défense – Plus de cent fantassins de Craiova, ville du sud de la Roumanie, se préparent pour une mission en Pologne, à laquelle ils devraient participer, six mois durant, dans la seconde moitié de l’année en cours, précise un communiqué du ministère de la Défense. Cette mission aura lieu en conformité avec la décision assumée par Bucarest, après le sommet de l’OTAN de Varsovie, visant la consolidation de la présence avancée de l’Alliance du coté nord du flanc oriental. Selon la même source, la Roumanie y participera avec un détachement de la défense aérienne, tandis que la Pologne sera présente avec une compagnie. Les fantassins roumains ont pris part, ces vingt dernières années, à plusieurs missions en Afghanistan, en Irak et dans les Balkans occidentaux. Cette brigade d’infanterie roumaine dispose de technique de combat moderne, capable d’assurer la pleine compatibilité et l’interopérabilité avec les structures des alliés.

    Budget – Les sénateurs et les députés roumains ont jusqu’à vendredi matin pour déposer des amendements aux projets de loi relatifs au budget de l’Etat et aux assurances sociales pour 2017. Les commissions réunies en charge du budget et des finances devraient se rencontrer samedi et dimanche pour dresser leur rapport sur les deux textes. Lundi, le Sénat et la Chambre des députés débattront de ces actes normatifs en séance commune, le vote final étant prévu pour mardi. Le projet de budget de l’Etat, approuvé par le gouvernement repose sur une croissance économique de 5,2% et un déficit maximum de 3% du PIB. Le gouvernement table sur un taux d’inflation inférieur à 1,4 % et sur un taux de chômage de 4,3%. Selon le ministre des Finances, Viorel Stefan, une attention accrue sera prêtée dans l’immédiat aux investissements, à la santé, à l’éducation et à l’infrastructure.

    Tennis – La meilleure joueuse roumaine de tennis du moment, Simona Halep, numéro 4 mondiale, s’est qualifiée pour les quarts de finale du tournoi de Saint – Pétersbourg, en Russie. Principale favorite de la compétition, Halep rencontrera vendredi la Russe Natalia Vikhlyantseva. Par ailleurs, la paire formée par les Roumaines Irina Begu/Monica Niculescu affrontera, dans les quarts de finale, le duo Daria Gavrilova (Australie)/Kristina Mladenovic (France).

  • Réactions intérnationales à la situation en Roumanie

    Réactions intérnationales à la situation en Roumanie

    Des manifestations sans précédent depuis un quart de siècle ont eu lieu dans plusieurs villes de Roumanie, contre la décision du gouvernement de gauche du premier ministre Sorin Grindeanu de modifier les Codes pénal et de procédure pénale par des décrets d’urgence. A Bucarest, des dizaines de milliers de personnes ont protesté pacifiquement sur la grande place, devant le siège de l’Exécutif, mais des échauffourées ont éclaté, tard le soir, entre les forces de l’ordre et des groupes de casseurs infiltrés parmi les manifestants. Ceux-ci ont lancé des pétards et des fumigènes en direction des gendarmes et ont incendié un panneau publicitaire. La réaction internationale n’a pas tardé.

    Les ambassades de France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Canada et des Etats Unis ont exprimé leur inquiétude et précisé que les actions du gouvernement roumain risquaient d’avoir des effets négatifs graves les partenariats avec la Roumanie, assis sur les valeurs communes spécifiques de l’UE et de l’OTAN. Les six représentations diplomatiques considèrent, dans un communiqué commun, que les modifications adoptées par le Cabinet de Bucarest minent les progrès de l’Etat de droit et de la lutte anticorruption, ainsi que la position de la Roumanie au sein de la communauté internationale. Les ambassades affirment que la modification des lois et des procédures est nécessaire de temps en temps, mais uniquement à travers un processus ample et crédible de consultation de tous les acteurs impliqués.

    La Chambre de commerce américaine en Roumanie a fait, elle aussi, part de sa profonde déception et précisé que les actes normatifs adoptés minaient l’Etat de droit et violait les principes fondamentaux de la transparence, de la stabilité et de la prévisibilité, éloignant la Roumanie des valeurs et des normes européennes. A leur tour, le président et le vice-président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker et Frans Timmermans, se sont dit inquiets des dernières évolutions en Roumanie. Les responsables communautaires rappellent le fait que l’élimination du Mécanisme de coopération et de vérification dépend de l’aspect irréversible des progrès enregistrés par la lutte anticorruption.

    Les mesures qui mettent à mal ces progrès ont pour effet de fragiliser ou de restreindre le domaine d’application de la corruption entant que délit, avec un impact sur les prochaines évaluations, avertissent-ils. Le premier ministre roumain Sorin Grindeanu en a répondu dans une lettre envoyée à Bruxelles, où il réaffirme que la lutte contre la corruption reste une priorité de son gouvernement. Dans son opinion, la thématique de la grâce se réfère à une décision pilote au sujet de la surpopulation carcérale, qui pourrait faire pénaliser lourdement la Roumanie par la Cour européenne des droits de l’homme.

    Le premier ministre ajoute que l’adoption du décret d’urgence de modification du Code pénal a respecté la Constitution, dans une démarche de mettre la loi pénale en accord avec les décisions de la Cour constitutionnelle.

  • 01.02.2017 (mise à jour)

    01.02.2017 (mise à jour)

    Code pénal – Le président roumain Klaus Iohannis a envoyé mercredi une lettre au premier ministre Sorin Grindeanu, lui demandant d’abroger le décret d’urgence visant la modification des Codes pénal et de procédure pénale, adoptés mardi soir par le gouvernement. Le ministre de la Justice, Florin Iordache, a déclaré que les modifications en question étaient conformes à la législation internationale en la matière. Pour sa part, le chef de l’Etat estime que la démarche de l’Exécutif a des effets profondément négatifs sur le fonctionnement de l’Etat de droit, la lutte contre la corruption et la garantie de l’intégrité de la fonction publique. Mercredi encore, le Conseil Supérieur de la Magistrature de Roumanie a décidé d’envoyer une saisine à la Cour Constitutionnelle concernant l’existence d’un conflit entre les pouvoirs. Présent lui aussi à la séance du Conseil supérieur de la magistrature, le président, Klaus Iohannis, a déclaré que les magistrats s’étaient indignés de la manière dont l’Exécutif avait abordé la question sensible de la modification de la législation pénale, à savoir par le biais d’un décret d’urgence émis dans la nuit de mardi à mercredi et en l’absence de l’avis du Conseil supérieur de la magistrature. En même temps, mercredi, les partis de l’opposition, le Parti National Libéral et l’Union Sauvez la Roumanie, ont déposé une motion de censure contre le gouvernement de Bucarest. Une démarche à laquelle se sont également associés les membres du Parti du Mouvement Populaire de l’ancien président Traian Basescu, toujours d’opposition. La motion sera lue lundi au Parlement, ensuite la direction du Législatif se réunira pour fixer la date à laquelle la motion sera débattue et votée. Parallèlement, les protestations contre ce décret gouvernemental ont repris mercredi à Bucarest. Depuis l’adoption du document, mardi soir, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale et de plusieurs grandes villes à travers le pays pour exprimer leur mécontentement à l’égard de la démarche de l’Exécutif.

    Réactions UE – A Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean Claude Junker, et le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, ont averti le gouvernement de Bucarest qu’il fallait faire avancer la lutte contre la corruption au lieu de la miner. Le caractère irréversible des progrès enregistrés dans la lutte contre la corruption est essentiel pour permettre à la Commission de prendre en considération l’élimination par étapes du suivi de la Roumanie dans le cadre du Mécanisme de coopération et de Vérification (MCV), ont encore mis en garde les deux responsables européens. En même temps, le gouvernement allemand a précisé suivre « avec inquiétude » les évolutions de Roumanie, estimant que par l’adoption des deux décrets d’urgence, le gouvernement « n’avait pas tenu compte des doutes majeurs du président roumain, de la justice et d’une grande partie de la population ».

    Réactions AmCham – La Chambre de Commerce Américaine de Roumanie (AmCham) s’est dite profondément déçue de la manière dont les décrets d’urgence visant des modifications du Code pénal ont été rédigés et adoptés ainsi que des effets qu’ils produiront. « L’adoption d’une manière non transparente de ces actes normatifs, malgré les points de vue et des recommandations exprimés par les institutions compétentes dans le domaine, décrédibilisent l’Exécutif de Bucarest et transmettent un fort signal de méfiance et d’insécurité tant sur le plan interne que sur le plan international », précise AmCham. Selon la source mentionnée, les actes normatifs qui viennent d’être adoptés minent l’Etat de droit et transgressent les principes fondamentaux de la transparence, de la stabilité et de la prédictibilité et ils éloignent la Roumanie des valeurs et des normes européennes. Créée en 1996, Chambre de Commerce Américaine de Roumanie est l’association professionnelle du milieu des affaires la plus représentative de Roumanie ; elle réunit actuellement plus de 400 compagnies américaines, internationales et locales dont le total des investissements dépasse les 200 milliards de dollars et qui ont créé environ 250.000 emplois.

    Budget – Les Sénateurs et Députés roumains peuvent déposer jusqu’à vendredi matin des amendements aux projets de lois du budget d’Etat et des assurances sociales en 2017. Le rapport sur les deux projets sera rédigé samedi et dimanche, pendant la séance des commissions budget-finances réunies. Ensuite, lundi, les deux actes normatifs seront débattus en séance commune par le Sénat et la Chambre des Députés. Le vote final est prévu pour mardi. Le projet de budget de l’Etat, repose sur une croissance économique de 5,2% et un déficit maximum de 3% du PIB. Le gouvernement table sur un taux d’inflation inférieur à 1,4 % et sur un taux de chômage de 4,3%. Selon le ministre des Finances, Viorel Stefan, une attention accrue sera prêtée dans l’immédiat aux investissements, à la santé, à l’éducation et à l’infrastructure.

    Tennis – La meilleure joueuse roumaine de tennis du moment, Simona Halep, numéro 4 mondiale, a vaincu mercredi la Croate Ana Konjuh, (39e WTA) , score 6-4, 7-6, au deuxième tour du tournoi de Saint – Pétersbourg, en Russie. Simona est la principale favorite de la compétition. Deux autres sportives roumaines Monica Niculescu et Irina Begu ont quitté la compétition dès le premier tour.

    Météo – Les tempérautres continueront à augmenter légèrement dans les 24 prochaines heures, notamment dans l’ouest et le centre. On attend de la neige sur les Carpates Orientales et sur les Monts Apuseni (ouest). Les températures maximales iront jusqu’à 13 degrés.