Tag: renseignements

  • 09.05.2014 (mise à jour)

    09.05.2014 (mise à jour)

    Sécurité — Dans le contexte des évolutions dans l’Ukraine voisine de la Roumanie, les attitudes néo-impériales de la Russie semblent définir l’apparition d’une nouvelle guerre froide — a apprécié vendredi le directeur du Service Roumain des Renseignements (SRI), George Maior. Il a déclaré que la Roumanie aurait à résoudre de nombreux problèmes politiques et géopolitiques puisque la situation d’Ukraine, à laquelle s’ajoute la révolution de la zone de l’information et de la technologie, marquera l’ensemble de la région. Les autorités de Bucarest doivent prendre des décisions téméraires et protéger les intérêts nationaux — a encore dit le chef du SRI.



    Science — Cinq élèves roumains vont participer samedi à Los Angeles à la plus ample compétition de science et ingénierie du monde organisée par le géant IT INTEL. Les cinq élèves roumains viennent de toutes les zones du pays. Le concours intitulé Intel International Science Engineering Fair est doté de prix totalisant cinq millions de dollars. Lors de l’édition de l’année 2013, le grand prix a récompensé avec 75 milliers de dollars le roumain Ionut Budisteanu pour son projet « Voiture low-cost sans chauffeur ».


    (trad.: Costin Grigore)

  • 30.01.2014 (mise à jour)

    30.01.2014 (mise à jour)

    Intempéries – Les alertes météorologiques de blizzard instituées sur la moitié sud et sud-est du pays ont expiré ce jeudi. Désormais c’est le gel qui s’installe à travers la Roumanie. Les températures chuteront aujourd’hui et demain jusqu’à moins 15 et même moins 18°. L’état d’alerte sera maintenu sur sept départements du sud-est du pays. Les autorités ont y ont envoyé des forces supplémentaires, militaires et civiles, afin d’aider à résoudre les ennuis provoqués par les intempéries. Selon l’Inspection des situations d’urgence, plusieurs centaines de localités sont toujours touchées par les chutes massives de neige et le vent font. Deux autoroutes et plus de 30 secteurs de route nationale dans le sud et le sud-est du pays sont toujours fermés. La vitesse des trains est limitée sur 15 lignes ferroviaires, alors que 234 trains ont été annulés et d’autres prennent des retards. Les écoles sont fermées aujourd’hui aussi à Bucarest et dans 14 départements du sud-est du pays. Par ailleurs, les ports à la mer Noire ont été rouverts.



    Coopération – La Roumanie est prête à coopérer avec tous les acteurs intéressés par le développement de la région de la mer Noire, a déclaré jeudi à Bucarest le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, lors d’une conférence sur la mise à profit du potentiel économique de la mer Noire. De l’avis du ministre roumain, la Roumanie soutient le dialogue consolidé entre les pays riverains et les pays européens, mais aussi une relation pragmatique, de partenariat, entre l’UE et l’Organisation de coopération économique à la mer Noire — l’OCEMN. Jusqu’en 2016, Bucarest se propose d’être très actif dans son prochain rôle de coordinateur du groupe de travail de l’OCEMN pour la protection de l’environnement, a également déclaré le chef de la diplomatie roumaine. La commissaire européenne aux Affaires maritimes et à la Pêche, Maria Damanaki, participe également à cette conférence organisée par le ministère roumain des Affaires étrangères et par la Commission européenne. La conférence réunit responsables des domaines public et privé de tous les Etats riverains de la mer Noire, respectivement : Bulgarie, Fédération russe, Turquie, République de Moldova, Ukraine, Géorgie et Roumanie.



    Armée – Le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Philip M. Breedlove a déclaré jeudi à Bucarest qu’il était impressionné par la contribution de la Roumanie à toutes les mission de l’OTAN et par le fait que Bucarest est désormais une composante du système de défense antimissile. Durant sa réunion avec le ministre roumain de la défense, Mircea Dusa, le responsable américain a également mentionné la contribution roumaine aux missions de police aérienne au dessus des Pays baltes, aux exercices Act Defense en Turquie et Ocean Field en Mer Méditerranée. Le général Breedlove s’est également entretenu jeudi soir avec le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, les deux homes évoquant les principaux dossiers à l’agenda de l’OTAN, à l’horizon du sommet de l’Alliance, prévu pour septembre 2014.



    Entretiens – Le président roumain Traian Basescu s’est entretenu jeudi avec John Sawers, le chef du service de renseignements extérieur du Royaume-Uni. Les pourparlers ont été dominés par la coopération entre les institutions de sécurité roumaines et britanniques dans la lutte contre le terrorisme. John Sawers s’est félicité de l’excellente collaboration entre les structures de sécurité de Roumanie et le MI6. Selon lui, le partenariat du Royaume-Uni avec les services de renseignement de Roumanie figure parmi les meilleurs. Et d’ajouter que la Roumanie est reconnue comme un important allié de l’OTAN, peut-on lire dans un communiqué de l’Administration présidentielle.



    Corruption – L’ex-ministre roumain des transports, Relu Fenechiu a été définitivement condamné jeudi, par la Haute Cour de cassation et de justice, à cinq ans de prison ferme, dans une affaire de corruption. Relu Fenechiu, actuellement député libéral, a été accusé par le Parquet anticorruption (DNA) d’avoir vendu, de 2002 à 2005, des transformateurs électriques et des interrupteurs usés au prix de produits neufs à une compagnie d’Etat, Electrica Moldova. Le préjudice total est estimé à environ 1,6 millions d’euros. Quatre autre personnes, dont le frère de Relu Fenechiu, avaient été condamnées dans ce dossier à des peines de prison allant de cinq à sept ans.



    Justice – L’homme d’affaires roumain, Gruia Stoica, patron de la compagnie de fret ferroviaire GFR, a été placé jeudi en détention provisoire pour une période de 29 jours. Il est accusé de corruption liée à un appel d’offres organisé par le Complexe énergétique Oltenia. Stoica aurait offert 3 millions d’euros pour obtenir des informations confidentielles qui lui permettent de remporter un contrat de transport avec l’Etat, d’un montant de plus de 100 millions d’euros, au détriment de la société publique de fret ferroviaire, CFR Marfa, concurrente de sa compagnie.



    Code pénal — Le président roumain, Traian Basescu a demandé au premier ministre, Victor Ponta, que son cabinet adopte une ordonnance d’urgence pour modifier le nouveau Code pénal qui devrait entrer en vigueur le 1er février prochain. Il a précisé que certaines dispositions du Code, telle le recours aux techniques d’écoute seulement après la notification des personnes concernées, risqueraient d’engendrer des dysfonctionnements du système judiciaire. Victor Ponta a affirmé, en réplique, que la loi en question avait été promulguée par Traian Basescu, tout en précisant que le ministre de la justice allait soumettre au gouvernement des propositions de modification du texte. La modification du Code pénal et de celui de procédure pénale avait été sollicitée aussi par le Parquet National anti-corruption et le Conseil suprême de la magistrature.




    Démographie — La Roumanie comptera parmi les pays avec le taux de vieillissement de la population le plus élevé de toute l’UE, a déclaré jeudi à Bucarest, la ministre roumaine de l’emploi Mariana Câmpeanu, dans le cadre d’une conférence consacrée à la réforme des retraites. Le vieillissement de la population est provoqué tant par le faible taux de natalité et par la mortalité infantile que par la migration de la main d’œuvre, notamment des jeunes. Cette tendance provoquera la croissance des dépenses avec les retraites, alors que le système public ne pourra être soutenu que par une progression de la productivité du travail, a explique Mariana Câmpeanu. Elle a avoué que le montant des retraites était très bas et souligné que la majoration de l’âge de la retraite était une des solutions à ce problème est.



    Financement – Le complexe énergétique Oltenia et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) ont signé ce jeudi un accord de financement visant la modernisation de la centrale thermique de Turceni, dans le sud de la Roumanie. Le crédit s’élève à près de 200 millions d’euros et la mise en œuvre de l’investissement s’étalera sur 4 ans. Le directeur général du site, Laurentiu Ciurel, a précisé que ces six dernières années le complexe Oltenia avait investi 540 millions d’euros pour se mettre aux normes de l’UE. Le directeur de la BERD pour la Roumanie, James Hyslop, a affirmé que, grâce à cet investissement, la centrale thermique de Turceni deviendrait une des plus modernes d’Europe du sud-est.

  • 30.01.2014

    30.01.2014

    Intempéries – Les alertes météorologiques de blizzard instituées sur la moitié sud et sud-est du pays ont expiré aujourd’hui. Désormais c’est le gel qui s’installe à travers la Roumanie. Les températures chuteront aujourd’hui et demain jusqu’à moins 15 et même moins 18°. L’état d’alerte sera maintenu sur sept départements du sud-est du pays. Les autorités ont y ont envoyé des forces supplémentaires, militaires et civiles, afin d’aider à résoudre les ennuis provoqués par les intempéries. Selon l’Inspection des situations d’urgence, plusieurs centaines de localités sont toujours touchées par les chutes massives de neige et le vent font. Deux autoroutes et plus de 30 secteurs de route nationale dans le sud et le sud-est du pays sont toujours fermés. La vitesse des trains est limitée sur 15 lignes ferroviaires, alors que 234 trains ont été annulés et d’autres prennent des retards. Les écoles sont fermées aujourd’hui aussi à Bucarest et dans 14 départements du sud-est du pays. Par ailleurs, les ports à la mer Noire ont été rouverts.



    Coopération – La Roumanie est prête à coopérer avec tous les acteurs intéressés par le développement de la région de la mer Noire, a déclaré aujourd’hui à Bucarest le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, lors d’une conférence sur la mise à profit du potentiel économique de la mer Noire. De l’avis du ministre roumain, la Roumanie soutient le dialogue consolidé entre les pays riverains et les pays européens, mais aussi une relation pragmatique, de partenariat, entre l’UE et l’Organisation de coopération économique à la mer Noire — l’OCEMN. Jusqu’en 2016, Bucarest se propose d’être très actif dans son prochain rôle de coordinateur du groupe de travail de l’OCEMN pour la protection de l’environnement, a également déclaré le chef de la diplomatie roumaine. La commissaire européenne aux Affaires maritimes et à la Pêche, Maria Damanaki, participe également à cette conférence organisée par le ministère roumain des Affaires étrangères et par la Commission européenne. La conférence réunit responsables des domaines public et privé de tous les Etats riverains de la mer Noire, respectivement : Bulgarie, Fédération russe, Turquie, République de Moldova, Ukraine, Géorgie et Roumanie.



    Démographie — La Roumanie comptera parmi les pays avec le taux de vieillissement de la population le plus élevé de toute l’UE, a déclaré jeudi à Bucarest, la ministre roumaine de l’emploi Mariana Câmpeanu, dans le cadre d’une conférence consacrée à la réforme des retraites. Le vieillissement de la population est provoqué tant par le faible taux de natalité et par la mortalité infantile que par la migration de la main d’œuvre, notamment des jeunes. Cette tendance provoquera la croissance des dépenses avec les retraites, alors que le système public ne pourra être soutenu que par une progression de la productivité du travail, a explique Mariana Câmpeanu. Elle a avoué que le montant des retraites était très bas et souligné que la majoration de l’âge de la retraite était une des solutions à ce problème est.



    Renseignements — Le président roumain Traian Basescu reçoit aujourd’hui John Sawers, le chef du service de renseignements extérieur du Royaume-Uni — MI 6. Sawers, 59 ans, occupe cette fonction depuis novembre 2009. Avant de diriger les renseignements britanniques, Sawers a été pendant deux ans ambassadeur de Grande Bretagne à l’ONU. Entre 2003 et 2007, il a été directeur politique du Foreign Office, et ambassadeur en Egypte entre 2001 et 2003.



    Armée – Le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Philip M. Breedlove a déclaré aujourd’hui à Bucarest qu’il était impressionné par la contribution de la Roumanie à toutes les mission de l’OTAN et par le fait que Bucarest est désormais une composante du système de défense antimissile. Durant sa réunion avec le ministre roumain de la défense, Mircea Dusa, le responsable américain a également mentionné la contribution roumaine aux missions de police aérienne au dessus des Pays baltes, aux exercices Act Defense en Turquie et Ocean Field en Mer Méditerranée. Aux dires du ministre Mircea Dusa, les pourparlers ont visé les objectifs de l’OTAN après 2014, la participation de la Roumanie à la prochaine mission Resolute Support en Afghanistan, les projets Smart Defence, dont la Roumanie fait partie, ainsi que le programme de mise en œuvre de l’initiative Connected Forces.



    Corruption — L’ex-ministre roumain des transports, Relu Fenechiu ainsi que d’autres inculpés dans une affaire de corruption reçoivent aujourd’hui le verdict définitif de la Cour suprême de cassation et de justice. M Fenechiu a été déjà condamné en première instance à cinq ans de prison ferme. L’actuel député libéral Relu Fenechiu a été accusé d’avoir vendu pendant quatre ans des transformateurs électriques et des interrupteurs usés au prix de produits neufs à une compagnie d’Etat. Le préjudice total est estimé à environ 1,6 millions d’euros.



    Football — La sélection nationale de football en salle de Roumanie rencontrera aujourd’hui la sélection de l’Ukraine le à l’EURO de futsal accueilli par la Belgique. Les Roumains avaient vaincu mardi sur 6 buts à 1 la Belgique, lors du premier match du groupe. C’est le troisième tournoi final d’un Championnat européen auquel participe aussi la Roumanie.

  • A la Une de la presse roumaine du 01.10.2013

    A la Une de la presse roumaine du 01.10.2013

    Le chef des renseignements généraux roumains, George Maior, a été auditionné lundi par les parlementaires roumains et ses propos font le tour des principaux journaux roumains. Dans le même temps, la presse bucarestoise se penche sur les appels d’offre fraudés en Europe ainsi que sur le bilan des cinq années de crise économique en Roumanie.


  • Le chef de la CIA à Bucarest

    Le chef de la CIA à Bucarest

    Les Services roumains d’informations extérieures et de renseignement sont remarquables et beaucoup appréciés aux Etats-Unis, affirmait mardi à Bucarest le directeur de la CIA, John Brennan. Venu en Roumanie pour des consultations avec une série de responsables roumains, il s’est entretenu avec les patrons des services spéciaux et a été reçu par le premier ministre Victor Ponta et par le président Traian Basescu.




    Le chef de l’Etat roumain a déclaré à cette occasion que la consolidation des rapports avec Washington était le principal objectif politique de son pays. Traian Basescu : « Consolider nos relations avec les EU c’est notre principale cible politique, même si, parfois, comme dans le cas du Kosovo, nous ne partageons pas le même point de vue ; cela ne pourrait pourtant pas remettre en question notre détermination à renforcer la relation avec votre pays. Je voudrais rappeler à ce point également le partenariat stratégique pour le 21e siècle, conclu par nos deux pays, qui a contribué à la hausse des investissements américains en Roumanie. »




    En plus des problèmes de sécurité produits par le Printemps arabe et de la situation au Moyen Orient et en Afghanistan, le président Traian Băsescu et le directeur de la CIA, John Brennan, ont aussi examiné le renforcement du niveau de sécurité suite à l’accord conclu par Washington et Bucarest sur l’installation, en Roumanie, du système américain de défense contre les missiles balistiques. John Brennan a tenu à souligner la bonne coopération qui existe entre les institutions de sécurité des deux pays, le professionnalisme du renseignement roumain et de l’échange d’informations et d’analyses sur lesquelles reposent les décisions prises dans le cadre de l’OTAN et de la relation bilatérale roumano-américaine.




    « A la différence de ma visite antérieure à Bucarest, quand nous étions au début de tout cela, cette fois-ci j’ai remarqué l’effort commun, le professionnalisme, la motivation, l’intégrité et le courage des agents du renseignement roumain. Le SIE tout comme le SRI sont vraiment remarquables et nous les apprécions beaucoup », a déclaré John Brennan. Le chef de la CIA a remercié la communauté d’informations de Roumanie de son soutien aux USA, dans la lutte contre le terrorisme, contre les risques et les menaces à l’adresse de la sécurité mondiale. Rappelons que cette visite à Bucarest du responsable américain a eu lieu au lendemain de celle effectuée par Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie. (trad. : Ileana Taroi)

  • Lettres des années 1980

    Lettres des années 1980


    Dans les archives des Services de renseignements, on trouve généralement des informations portant sur les missions secrètes, le travail des agents, les coulisses diplomatiques ou les intérêts politiques. A l’instar des autres Services secrets des régimes communistes, l’ancienne police politique roumaine, la Securitate, contrôlait la société dans son ensemble. Or, parmi ses principales sources d’informations, la correspondance a contribué de manière importante à l’obtention des renseignements et au chantage des citoyens.






    Liviu Taranu, chercheur au Conseil National pour l’Etude des Archives de l’ancienne Securitate est également l’éditeur de l’ouvrage « Les Roumains à l’Epoque d’or. La correspondance dans les années ’80 », qui regroupe une partie des lettres adressées par les citoyens roumains aux institutions de l’Etat. Création de la propagande, le syntagme « l’Epoque d’or » servait au culte de la personnalité de Nicolae Ceausescu, en se proposant de mettre en lumière les performances enregistrées par la Roumanie sous les communistes. Pourtant, la réalité était tout autre: le régime du dictateur Ceausescu avait poussé le pays au bord du précipice, en pleine crise matérielle et spirituelle sur fond d’une profonde dégradation psychologique.






    Nous passons le micro à M. Liviu Taranu pour une brève caractérisation de la Roumanie des années 1980, telle qu’elle apparaît dans la correspondance de l’époque: « Elle était pessimiste, tragique. Dramatique, c’est ça le mot juste. Il y a des lettres, des documents pleins d’humour, puisque les Roumains savent faire bonne mine contre mauvaise fortune. Pourtant, le contenu est dramatique, en raison de la pénurie quotidienne. Ce sont notamment les familles nombreuses qui se plaignent de toute sorte de difficultés: manque d’aliments, d’électricité, majoration des prix, insécurité de l’emploi. C’est incroyable de parler de l’insécurité de l’emploi dans les années ’80, mais on en parle fréquemment! »






    La Securitate passait au peigne fin toute la correspondance de l’époque, avec une attention particulière accordée à celle adressée aux institutions publiques. Liviu Taranu: « Toutes les lettres adressées aux journaux, au Comité Central, aux personnes morales, notamment à celles de la capitale , passaient à travers le filtre de la Securitate. Sur leur ensemble, plusieurs arrivaient à destination, mais d’autres, comportant des messages durs à l’adresse du régime, étaient confisquées et attachées par la suite au dossier ouvert par la police politique. Comme vous voyez, la liberté d’expression était généralement entravée. Mais, il y avait aussi des cas heureux quand les Roumains arrivaient à s’adresser par écrit aux responsables politiques ».





    Les mécontentements liés au niveau de vie étaient dominants. Et pourtant, l’insécurité de emploi est également évoquée, ce qui était inimaginable dans un régime qui prétendait être un régime des ouvriers. Cette peur contredit en effet le cliché qui affirme que dans les années du socialisme les emplois étaient garantis. Liviu Taranu : « Cette peur était très justifiée par la désorganisation des entreprises au plus haut niveau, en raison des changements opérés du jour au lendemain dans les structures d’Etat qui géraient différents secteurs de l’économie. Puis, il y avait aussi le problème de la commercialisation des produits roumains qui s’avérait de plus en plus difficile. Alors, les entreprises accumulaient des stocks. Le plan de production n’était plus respecté parce qu’à leur tour, les entreprises ne possédaient plus la matière première nécessaire pour produire. Les gens ne touchaient plus leurs salaires, la direction essayait de réduire le personnel afin de pouvoir payer les autres salariés. Toutes les réorganisations et les difficultés endémiques au niveau macroéconomique ne faisaient que produire l’insécurité de l’emploi et le chômage. Certains salariés étaient simplement virés et c’était à eux de trouver un nouvel emploi. »






    La violence de la révolution anti-communiste roumaine s’explique notamment par le fait que la voix des gens était étouffée. C’est une des choses que l’on peut observer dans la correspondance éditée dans ce volume. Tous les pays communistes se confrontaient à cette crise, mais nulle part la liberté d’exprimer son mécontentement n’était punie avec une telle sévérité qu’en Roumanie à l’époque de Nicolae Ceausescu.





    Est-ce qu’il existe un lien entre la fermeté du régime dans les années ’80 et la violence de la révolution anticommuniste de décembre 1989 ? Liviu Taranu : « Oui, j’en suis convaincu. Les tensions ne se sont pas dissipées de manière progressive. Elles couvaient avant de se manifester sous différentes formes, tant au niveau des minorités qu’à la périphérie de la société. La majorité n’aboutissait pas à esquisser des points de riposte. Au moment où ces points sont apparus, ils se sont multipliés dans tous les pays. Ces tensions étouffées pendant plus d’une décennie, même si les choses avaient commencé à ne plus aller bon train avant 1980, n’ont fait que produire ce mouvement violent. Les mécontentements étaient trop importants pour que les choses puissent se dérouler calmement, sans violence, comme en Tchécoslovaquie ou dans d’autres pays de la région. »





    Un des effets traumatisants de l’époque communiste a été d’inoculer à la population un état d’esprit névrosé. Cet état d’esprit s’est fait sentir dans les années 1990, dans le nouvel espace public démocratique roumain….(trad. : Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)