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  • Un roi sans divertissement, de Jean Giono

    Un roi sans divertissement, de Jean Giono

    « Un roi sans divertissement », paru chez Gallimard en 1947 est un des grands titres ayant consolidé la position de Jean = Giono en littérature. Un roman dont le titre qui reprend la phrase finale, nous donne aussi la clé de la démarche littéraire, puisqu’il renvoie aux Pensées de Pascal qui dit « un roi sans divertissement est un homme plein de misères ». Davantage sur ce livre avec Elena Gheorghica, libraire à Kyralina, au micro de Ioana Stancescu.

  • 17/06/2022 (mise à jour)

    17/06/2022 (mise à jour)

    OTAN — Belgique — Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a affirmé vendredi que l’Alliance de l’Atlantique Nord est en capacité de faire face à toute menace et à toute provocation, présente ou future. A la Base aérienne Mihail Kogălniceanu du département der Constanţa (sud-est), où il a reçu le roi des Belges, Philippe, le chef de l’Etat a remercié pour le soutien important des militaires belges à la présence de l’OTAN en Roumanie. « Ensemble, nous sommes plus forts et plus efficaces dans nos efforts conjoints de renforcer la sécurité de l’espace euro-atlantique et la sécurité de nos citoyens ! », a déclaré le président. A son tour, le roi Philippe de Belgique a exprimé l’espoir d’une fin rapide des combats en Ukraine, et a assuré que « le soutien du monde occidental ne s’arrêterait pas au dernier coup de fusil ». L’OTAN a réagi rapidement, a apporté des troupes et des équipements sur le flanc est. « Votre présence ici, soldats de différents pays, loin de chez vous, dans des conditions parfois difficiles, prouve la solidarité de l’alliance dans des moments critiques », a dit le roi des Belges. Voici deux jours, le président français Emmanuel Macron était également présent à la Base de Mihail Kogălniceanu. A l’occasion, Klaus Iohannis a fait état des excellentes relations entre les deux pays. La coopération entre la Roumanie et la France en matière de sécurité a récemment connu une intensification spéciale et bienvenue, sur la toile de fond de la crise générée par l’agression militaire de la Fédération de Russie en Ukraine – a ajouté le président Iohannis. Il a remercié, une fois de plus, pour la présence des militaires français en Roumanie et pour l’acceptation par la France d’être nation cadre du Groupement tactique de l’OTAN.



    Ukraine — La Commission européenne a recommandé aux Etats membres d’accorder à l’Ukraine et à la République de Moldova le statut de candidat à l’UE, a annoncé vendredi la présidente Ursula von der Leyen. Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a salué la recommandation de la Commission et a estimé que cela constituait « un pas en avant bien mérité » pour les citoyens des deux Etats. « Nous continuerons à soutenir activement l’Ukraine, la République de Moldova et la Géorgie à faire partie de la famille de l’Union européenne », a écrit M Iohannis sur un réseau social. Jeudi, en visite à Kiev, le président français Emmanuel Macron avait annoncé que son pays soutient, aux côtés de l’Allemagne, l’Italie et la Roumanie, l’octroi « immédiat » du statut de candidate à l’UE pour l’Ukraine. A son tour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié d’historique la visite des dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et de la Roumanie. L’Ukraine bénéficie du soutien de quatre États européens puissants, a déclaré M Zelensky, ajoutant que son pays était plus proche de l’Union européenne que jamais. Par ailleurs, le Kremlin, par la voix de la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé vendredi l’UE de manipuler l’Ukraine par la perspective d’une adhésion, après la décision de la Commission européenne. Détails après nos infos.



    Réfugiés – L’Inspection générale de la Police aux frontières informe que, jeudi, au niveau national, 100 644 personnes sont entrées en Roumanie par les postes-frontières, dont 9 766 citoyens ukrainiens (comme la veille). À la frontière avec l’Ukraine, 5 557 ressortissants ukrainiens sont entrés en Roumanie (un chiffre à la hausse de 3,1%), et 1 156 à la frontière avec la République de Moldova (en baisse de 4 %). Depuis l’invasion de leur pays par les troupes russes le 24 février dernier et jusqu’à jeudi, à 24h00, au niveau national, 1 221 710 citoyens ukrainiens sont entrés en Roumanie. Depuis le 10 février dernier, donc durant la période précédant le conflit, 1 256 239 Ukrainiens sont entrés sur le sol roumain.



    Fisc — L’Agence nationale d’administration fiscale commencera à partir du 1er juillet des contrôles massifs pour vérifier les revenus des personnes physiques qui pratiquent l’évasion fiscale. Le chef du Fisc, Lucian Heiuş, a annoncé vendredi que l’Agence avait découvert des différences de 20 milliards d’euros entre les revenus estimés et les revenus déclarés dans le cas de 560 000 personnes et il a précisé que ces montants seraient vérifiés à l’avenir. Il a ajouté que le nombre des équipes de contrôle s’accroîtrait en la matière, passant de 22 à présent à presqu’une centaine, par détachement de personnel. L’année prochaine, plus de fonctionnaires seront recrutés à cet effet.



    Haltérophilie – Le président de la Fédération roumaine d’haltérophilie, l’ancien champion olympique Nicu Vlad, et le Hongrois Tamas Ajan, tous deux anciens dirigeants de la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF), ont été suspendus à vie jeudi par le Tribunal arbitral du sport de Lausanne, en raison de leur implication dans des affaires de dopage. Le cas d’Ajan, qui a été président de l’IWF pendant vingt ans avant d’être contraint de démissionner en avril 2020, et de Vlad, ancien vice-président de la Fédération internationale d’haltérophilie, ont été renvoyés devant le Tribunal arbitral du sport en décembre 2021 par l’International Testing Agency (ITA), après plus d’un an de chaos dans le monde de l’haltérophilie. Le Tribunal précité les a suspendus à vie pour leur implication « dans la manipulation du processus de contrôle antidopage et leur complicité dans la violation du règlement antidopage international dans le cas de plusieurs haltérophiles, pour une période de plusieurs années, à compter de 2012 ». Le Hongrois de 83 ans et le Roumain de 58 ans, champion olympique en 1984 à Los Angeles dans la catégorie des 90 kg, ont été au centre d’un important scandale de dopage et de corruption après que la chaîne allemande ARD eût déclenché une enquête en cascade en janvier 2020. La Fédération internationale d’haltérophilie a imposé, l’année dernière, une suspension d’un an à la Fédération roumaine d’haltérophilie, en raison de nombreux cas de violations du règlement antidopage.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep, ancienne leader mondiale, s’est qualifiée, vendredi, dans les demi-finales du tournoi WTA de Birmingham, en Angleterre, après avoir vaincu la Britannique Katie Boulter par 6-4, 6-1. Sorana Cîrstea s’est également qualifiée, vendredi, dans les demi-finales du tournoi, après avoir disposé par 5-7, 6-3, 6-4 de la Croate Donna Vekic (92e mondiale). Jeudi, dans les huitièmes de finale, Gabriela Ruse s’est inclinée devant la Chinoise Shuai Zhang, 8e favorite, par 6-2, 2-6, 7-5.




  • La semaine du 25 au 29 octobre 2021

    La semaine du 25 au 29 octobre 2021

    Nouvelles restrictions antiépidémiques


    Presque tous les jours de cette semaine, le nombre de nouveaux cas de contamination au COVID-19 s’est chiffré en Roumanie à plus de dix mille, et celui des décès des suites du nouveau coronavirus — à plusieurs centaines. Les autorités ont rendu obligatoire le pass sanitaire pour l’accès à la plupart des activités sociales. L’accès aux institutions publiques, aux restaurants, aux théâtres ou aux cinémas se fait uniquement sur présentation de ce document, et pour l’avoir, le titulaire doit être complètement vacciné, avoir récemment guéri de la maladie ou avoir été testé négatif. Le port du masque de protection est redevenu obligatoire, y compris dans les espaces ouverts. Le couvre-feu a également été réintroduit nuitamment, la circulation étant soumise à restrictions entre 22 h et 5 h. Les personnes vaccinées ou guéries de la maladie, les urgences ou les déplacements professionnels y font exception. La peur de la maladie et le ras-le-bol des restrictions semblent avoir vaincu chez de nombreux Roumains la réticence à se faire immuniser, largement partagée d’ailleurs dans de nombreux pays d’Europe centrale et de l’Est. Le bilan quotidien des inoculations a généralement dépassé la centaine de milliers, la plupart avec la première dose. Les autorités estiment que si ce rythme est maintenu, la couverture vaccinale de 70 % chez les de plus de 12 ans peut être dépassée d’ici la fin de l’année, soit près de 12 millions de Roumains vaccinés avec au moins une dose, contre moins de sept millions aujourd’hui.



    Scandale des faux certificats


    La pandémie peut aussi être très lucrative. Un centre de vaccination anti-COVID-19 de Bucarest a fermé temporairement jeudi après que des soupçons se soient fait jour que de faux certificats Covid numériques de l’UE y étaient délivrés. Les policiers ont perquisitionné plusieurs domiciles à Bucarest et recueilli des preuves, et près de 170 personnes seront auditionnées. Un fonctionnaire public a été retenu. Les procureurs affirment que les fonctionnaires affectés à ce centre ont inscrit dans les certificats de vaccination les données d’identification de personnes qui n’avaient pas reçu de vaccin. Les personnes qui avaient pris rendez-vous afin de se faire vacciner dans ce centre seront accueillies dans d’autres établissements et l’activité redémarrera après le changement de l’ensemble de l’équipe impliquée dans la délivrance de faux certificats.



    Une année plus tard, à Piatra Neamţ


    Si l’enquête de Bucarest ne fait que commencer, dans celle sur la tragédie d’il y a un an à l’Hôpital départemental des urgences de Piatra-Neamţ (nord-est), les premières conclusions se profilent. L’hôpital, en tant que personne morale, et dix personnes physiques sont poursuivies pénalement par les procureurs pour l’incendie du 14 novembre 2020, dans lequel dix patients ont péri. Parmi les personnes mises en examen on retrouve six directeurs par intérim de l’établissement de santé, accusés de ne pas avoir revu les procédures après que l’hôpital soit devenu dédié au COVID. Ils n’auraient pas fixé de mesures de prévention censées assurer la sécurité dans l’Unité de soins intensifs. Les mêmes accusations sont également portées contre l’Hôpital des urgences ainsi que contre les deux infirmières qui soignaient des personnes atteintes de COVID-19 la nuit de l’incendie. Elles avaient laissé sans surveillance, au chevet d’un patient agonisant, une chandelle qui aurait déclenché l’incendie. Deux médecins d’anesthésie et de soins intensifs font également l’objet de poursuites pénales, dont l’un est le chef même de ce service, pour avoir falsifié des documents sur les soins prodigués aux patients. Des incendies dans les unités de réanimation, qui ont fait de nombreuses victimes – un cauchemar récurrent dans le système de santé roumain – se sont également produits cette année à l’Hôpital Matei Balş de Bucarest et à l’Hôpital départemental de Constanţa (sud-est).



    Plan national de relance et de résilience


    Les ministres européens des Finances ont approuvé jeudi au Conseil Affaires économiques et financières de l’Union la recommandation de la Commission européenne sur le Plan national de relance et de résilience de la Roumanie, mais aussi de l’Estonie et de la Finlande. C’était la dernière procédure avant que la Roumanie puisse accéder aux fonds alloués, et les premiers montants pourraient arriver au pays d’ici la fin de l’année. Il s’agit, pour commencer, d’un préfinancement de 3,7 milliards d’euros. L’enveloppe totale allouée à la Roumanie par le PNRR s’élève à plus de 29 milliards d’euros. Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, a indiqué que l’allocation de ces fonds n’était pas affectée par l’absence d’un gouvernement doté des pleins pouvoirs à Bucarest. Jusqu’à présent, 22 des 27 plans de relance des Etats membres ont été approuvés par Bruxelles, et 17 États ont également reçu une partie des fonds.



    Journée de l’Armée et centenaire du dernier souverain


    Lundi, des cérémonies militaires et religieuses ont eu lieu, comme chaque année, pour la Journée de l’Armée roumaine, et de nombreux événements d’évocation ont marqué l’anniversaire d’un siècle depuis la naissance du dernier souverain de Roumanie, le roi Michel Ier. Les deux moments se superposent, car le 25 octobre 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée libérait le dernier lopin de terre roumaine occupée par la Hongrie de Horthy. Les historiens disent que l’assaut final aurait pu avoir lieu quelques jours plus tôt, mais les généraux ont décidé de dédier la victoire à l’anniversaire de leur jeune roi courageux. Le 23 août de la même année, il ordonna l’arrestation du dirigeant de facto de l’État, le maréchal Ion Antonescu, le retrait de la Roumanie de l’alliance avec l’Allemagne hitlérienne et son retour aux côtés de ses alliés traditionnels, les États-Unis et la Grande-Bretagne. Selon les historiens, cette décision a écourté la guerre d’au moins six mois et sauvé des centaines de milliers de vies. Trois ans plus tard, alors que le pays était pratiquement sous occupation militaire soviétique et dirigé par un gouvernement communiste fantoche, le roi fut forcé à abdiquer et à s’exiler en Occident. Le souverain n’a pu rentrer au pays qu’après la révolution anticommuniste de 1989, il a recouvré sa nationalité roumaine, retirée par les communistes, et une partie de ses propriétés. En tant qu’ambassadeur spécial, le roi Michel a promu, auprès des grandes chancelleries occidentales, l’admission de la Roumanie à l’OTAN en 2004 et à l’UE en 2007. Il s’est éteint le 5 décembre 2017.


    (Trad.: Ligia)

  • 25/10/2021 (mise à jour)

    25/10/2021 (mise à jour)

    Covid — Presque 9 200 nouveaux cas de contamination au coronavirus et 301 décès, dont deux produits antérieurement, ont été rapportés ces 24 dernières heures en Roumanie, a annoncé le Groupe de communication stratégique. 1 855 personnes sont en soins critiques. Dans le contexte d’une situation épidémiologique sans précédent depuis le début de la pandémie, de nouvelles restrictions sont entrées en vigueur ce lundi en Roumanie. Le port du masque redevient obligatoire à l’intérieur et à l’extérieur, et l’accès à la plupart des lieux publics se fait sur présentation du pass sanitaire. Un couvre-feu nocturne à l’intention des personnes non vaccinées complètement est en place à partir de ce lundi et les maternelles, les écoles et les lycées publics ont fermé leurs portes deux semaines durant. La mesure aurait dû concerner aussi les enfants scolarisés dans le système privé, mais comme la décision gouvernementale ne l’a pas précisé, le cabinet doit se réunir de nouveau pour remédier à cette erreur.



    Consultations — Les discussions entre les leaders politiques de Bucarest relatives à l’appui à un gouvernement minoritaire PNL-UDMR n’ont pas abouti, ce lundi non plus. Le premier ministre désigné, Nicolae Ciuca, affirme avoir finalisé le programme de gouvernance, sans toutefois donner de détails et sans rendre public ce document. Il a rencontré les représentants de l’USR, qui ont répété qu’ils ne soutiendraient pas un gouvernement minoritaire, et que la meilleure solution, c’est un exécutif disposant de la majorité parlementaire. Le président de l’USR, Dacian Ciolos, dit que sa formation politique souhaite une solution qui s’inscrive dans la durée, une variante étant la réfection de la coalition avec le PNL et l’UDMR. Le président du PNL et premier ministre par intérim, Florin Cîţu, a réaffirmé que la responsabilité pour dépasser la crise appartient à l’USR et au PSD, qui ont voté, le 5 octobre dernier, pour la destitution de son cabinet par motion de censure. Jusqu’à la fin de la semaine en cours, le premier ministre désigné doit présenter au parlement un programme de gouvernance et un cabinet de ministres.



    Armée — L’Armée reste un repère solide et jouit de toute la confiance des Roumains, contribuant à préserver la stabilité tellement nécessaire au développement de la société roumaine, a affirmé le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, lors d’une cérémonie organisée lundi à l’occasion de la Journée de l’Armée roumaine. Et M Iohannis de remercier tous ceux qui ont fait leur devoir envers la patrie. « Le professionnalisme et l’abnégation dont les soldats roumains ont fait la preuve sur les théâtres d’opérations ont contribué au parcours euro-atlantique du pays et au renforcement du Partenariat stratégique roumano- américain », a déclaré le chef de l’Etat. Des cérémonies à participation limitée en raison de la pandémie ont été organisées ce lundi en Roumanie, pour célébrer la Journée de l’Armée roumaine. Le Monument aux Héros de la patrie, tombés durant la Seconde Guerre Mondiale, et celui du Soldat inconnu ont été fleuris et des avions des Forces aériennes roumaines ont survolé le ciel. Des événements similaires doivent se dérouler aux monuments à la mémoire des soldats roumains dressés dans d’autres pays tels l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la République Tchèque, la Russie, la Pologne, la République de Moldova et la Hongrie. Selon le Ministère des Affaires étrangères de Bucarest, plus de 90 000 soldats roumains ont perdu la vie durant la Seconde Guerre mondiale, tandis que presque 60 000 ont été portés disparus et plus de 330 000 ont été blessés.



    Michel Ier — Ce lundi, la Roumanie a marqué par de nombreux événements le centenaire de la naissance du Roi Michel Ier de Roumanie, le dernier souverain du pays. Il a été le dernier des quatre rois de la dynastie d’origine allemande de Hohenzollern-Sigmaringen, dont l’avènement au trône de Bucarest a eu lieu en 1866 et qui a construit la Roumanie moderne. Né le 25 octobre 1921, Michel a accédé au trône en 1940, suite à l’abdication de son père, l’impopulaire Carol II. Le 23 août 1944, au cours de la Seconde Guerre mondiale, le roi Michel a ordonné l’arrestation du dirigeant de facto du pays, le maréchal Ion Antonescu, le retrait de la Roumanie de l’alliance avec l’Allemagne hitlérienne et son retour aux côtés de ses alliés traditionnels, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Selon les historiens, cette décision a écourté la guerre d’au moins six mois et a sauvé des centaines de milliers de vies. Trois ans plus tard, lorsque le pays se trouvait pratiquement sous occupation militaire soviétique et était dirigé par un gouvernement communiste, le roi a été contraint d’abdiquer et de s’exiler en Occident. Il a cautionné les actions du Comité national roumain, présenté comme un gouvernement en exil, bien que les démocraties occidentales ne lui aient jamais reconnu ce statut. Le souverain a pu rentrer au pays uniquement après la révolution anticommuniste de 1989, il a recouvré sa nationalité roumaine, qui lui avait été retirée par les communistes, et une partie de ses propriétés. Le roi Michel a promu, en tant qu’ambassadeur spécial, l’admission de la Roumanie à l’OTAN, en 2004, et à l’UE, en 2007. Il s’est éteint le 5 décembre 2017. La première née de ses cinq filles, la princesse Margareta, succède au roi Michel à la tête de la Maison royale de la Roumanie et de gardienne de la Couronne.



    Agriculture — Le ministre par intérim de l’Agriculture et du Développement rural de Roumanie, Adrian Oros, participe au Sommet de ses homologues de la région des Trois Mers qui se déroule à Cracovie, en Pologne. A l’agenda : l’impact de la PAC sur la transition des zones agricoles de la région des Trois Mers vers une économie verte, les moyens censés assurer la production de protéines fourragères dans la région de l’Adriatique, de la mer Noire et de la mer Baltique et les défis en rapport avec la recherche et l’innovation des systèmes alimentaires.



    Justice — Le Parquet national anticorruption de Roumanie a annoncé lundi qu’en septembre dernier, dans les dossiers traités par ses procureurs, 23 mis en examen avaient été condamnés par 12 décisions de justice définitives, pour des infractions telles que corruption active, trafic d’influence ou fraude aux fonds européens. Les peines infligées par les juges aux 23 personnes mises en examen vont de 11 ans et 9 mois de prison ferme à 11 mois de prison avec sursis. Parmi les personnes dont la condamnation est devenue définitive on compte l’ancien député du PNL Marin Anton — 5 années de prison ferme pour 5 millions d’euros de pots-de-vin, et l’homme d’affaires Nelu Iordache – 11 ans et 9 mois pour des fraudes aux fonds européens. L’ancien député Viorel Hrebenciuc, du PSD, a été condamné à 3 ans de prison ferme, l’ancien maire libéral de la ville de Piatra-Neamţ (nord-est) Gheorghe Ştefan — 4 ans et 6 mois de prison ferme et l’ancienne cheffe du Conseil national de l’audiovisuel Laura Georgescu — 4 ans et 4 mois de prison ferme. Tous les trois ont été condamnés dans un dossier visant l’attribution frauduleuse d’une licence d’émission pour une chaîne de télévision locale.



    Tennis — La Roumaine Simona Halep, ancien leader mondial, a grimpé d’une place par rapport à la semaine dernière, passant de la 19e à la 18e au classement mondial des joueuses professionnelles de tennis rendu public ce lundi. Aucun changement n’est intervenu dans les 10 premières places, l’Australienne Ashleigh Barty continue d’être en tête, suivie par la Bélarusse Arina Sabalenka et la Tchèque Karolina Pliskova. La Britannique Emma Răducanu, fille d’un Roumain, championne de l’US Open, a grimpé d’une place et se retrouve 23e. La Roumanie a quatre joueuses dans les cent premières du monde, les trois autres étant Sorana Cîrstea, 38e, Irina Begu, qui est descendue d’une place et elle est maintenant 57e, et Gabriela Ruse, 85e, après être descendue de deux échelons. Jacqueline Cristian (105e) et Ana Bogdan (106e) ne sont pas loin des cent premières. En double dames, après la finale jouée à Moscou, Raluca Olaru est montée d’une marche et elle est 36e. Les autres Roumaines du top 100 sont Monica Niculescu (39e) et Irina-Camelia Begu (65e). Elles sont loin du Tournoi des championnes individuellement, mais Raluca Olaru et Nadia Kicenok (Ukraine) ont une chance en tant que duo, et occupent présentement la 11e place au classement WTA Race après leur évolution à Moscou.

  • 140 ans depuis la fondation de la monarchie roumaine moderne

    140 ans depuis la fondation de la monarchie roumaine moderne

    Si les Roumains pouvaient se targuer d’une histoire commune d’au moins 5 siècles, leur destin politique commun était tout récent en revanche. L’idée d’un Etat commun avait déjà effleuré l’esprit d’aucuns durant les siècles, mais ce n’est qu’à la fin du 18e que le concept de la Dacie contemporaine se précise, par exemple, dans la correspondance qu’échangeaient l’impératrice Catherine II de Russie et l’empereur Joseph II d’Autriche. Les deux têtes couronnées désignaient ainsi les principautés danubiennes, en reprenant l’ancienne titulature préromaine de ce territoire. Mais très vite, dans la première moitié du 19e siècle, l’idée d’un Etat commun des Roumains vivant dans les principautés danubiennes, la Moldavie et la Valachie, fait son chemin. Et l’idée de l’unité des Roumains pénètre dans l’esprit collectif avec une autre idée force, celle de transformer le Danube en un fleuve paneuropéen, afin d’en garantir la liberté de navigation. Avec l’union des principautés danubiennes en 1859, sous le sceptre d’Alexandru Ioan Cuza, avec l’arrivée, en 1866, sur le trône des principautés roumaines unies du prince-souverain Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, qui sera proclamé roi de Roumanie le 26 mars 1881, l’ancienne Dacie semble construire à grande vitesse les frontières politiques de sa modernité. Le 10 mai 1866, le jour où le prince Carol débarque sur le sol de son futur royaume, marque le début de la modernité roumaine.



    Le règne de Carol Ier, déroulé entre 1866 et 1914, sera à la fois long et riche. Mais ce fut tout le contraire d’un long fleuve tranquille. L’historien Alin Ciupală de l’Université de Bucarest parle de la première partie de ce règne comme d’une période de transition, l’arrivée du prince allemand sur le trône des principautés roumaines étant perçue par d’aucuns avec une certaine réserve. Alin Ciupală :



    « Mises à part les élites politiques, Monsieur Tout-le-monde demeure assez indifférent à ce prince allemand, catholique, somme toute un étranger pour la plupart de Roumains. Les élites politiques nourrissent en revanche beaucoup d’espoir envers sa personne, surtout après la fin décevante du règne d’Alexandru Ioan Cuza, le premier prince souverain des principautés roumaines unies. Pour sa part, il faut dire que le prince allemand n’arrête pas de s’étonner de l’atmosphère provinciale de Bucarest, capitale de son nouvel État. C’est son épouse, la future reine Elisabeth, qui racontera plus tard, avec beaucoup d’humour, l’épisode. C’est que Bucarest était une ville balkanique et provinciale, loin de pouvoir se mesurer avec les villes allemandes de l’époque, qui étaient familières au prince. A son arrivée, le prince souverain fraîchement appelé à occuper le trône vacant des Principautés roumaines unies va élire domicile au manoir de la famille Golescu, lui aussi très éloigné du confort et de la majesté que constituaient l’image de marque des châteaux de la famille Hohenzollern-Sigmaringen. Mais le prince s’y fera bien vite et surmontera rapidement les désillusions de son début de règne. »



    La Constitution de 1866, l’une des plus modernes de son temps, inspirée par la constitution belge de 1830, fera appeler la Roumanie d’alors la « Belgique de l’Orient ». Une constitution qui fera date et qui sera prête dès le début du nouveau règne de Carol Ier, marquant l’amorce de la nouvelle monarchie constitutionnelle roumaine. Alin Ciupală :



    « A son arrivée dans le pays, le texte de la nouvelle constitution était presque prêt. Pour ce faire, les hommes politiques roumains avaient mis de côté, une fois n’est pas coutume, leurs divergences. Le texte sera rapidement adopté par l’Assemblée constituante, et entrera en vigueur tout de suite après. C’est que la classe politique roumaine désirait rassurer le nouveau Souverain, lui proposant un terrain institutionnel stable, sécurisant, pour éviter de reproduire l’insécurité institutionnelle et la méfiance qui ont caractérisé les relations entre la classe politique et le prince souverain au temps du règne précédant, d’Alexandru Ioan Cuza. Les élites politiques roumaines d’alors avaient pris résolument le pari d’instaurer un régime de monarchie constitutionnelle, doté de toutes les garanties et les garde-fous nécessaires. Mais les élites politiques étaient pressées aussi par la conjoncture internationale et les tensions diplomatiques apparues après qu’Alexandru Ioan Cuza avait été déposé. En effet, les Grandes Puissances avaient reconnu l’union de la Moldavie et de la Valachie le temps de son règne, et pas au-delà. Or, après le 11 février 1866, jour de la déposition de Cuza, se prévalant de cette conditionnalité, la Turquie et l’Autriche ont appelé les Principautés roumaines unies à revenir à l’état de fait d’avant 1859, à se séparer donc. Il leur fallait trouver la parade, et le temps pressait. »



    La crise dynastique de 1871 marque le point d’orgue des difficultés ayant marqué la période de transition du règne de Carol I. En effet, le prince souverain Carol avait été alors tout près de signer son acte d’abdication. Seul le changement de gouvernement l’avait décidé de se raviser. Certains historiens voient l’épisode comme le moment charnière, à partir duquel la monarchie constitutionnelle roumaine, l’Etat roumain moderne, l’union de la Valachie et de la Moldavie seront consolidés sans retour possible en arrière. Tout comme, par la suite, l’indépendance vis-à-vis de la Sublime Porte, obtenue de haute lutte lors de la guerre russo-turque de 1877/1878, avant que le royaume de Roumanie ne devienne une réalité institutionnelle et politique, reconnue de tous, le 10 mai 1881.


    (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Le roi Carol II

    Le roi Carol II

    C’est à l’été 1930 qu’allait monter sur le trône de la Roumanie le roi Carol II, le premier fils roi Ferdinand et de la reine Marie. Troisième roi de la dynastie qui avait
    débuté en 1866 par l’avènement du roi Carol Ier au trône des Pays
    roumains récemment unifiés, premier roi né en Romanie même, il sera aussi le
    souverain le plus controversé de sa lignée. En effet, si sa prestance et les
    qualités de sa personnalité ne feront aucun doute pour ses contemporains, si
    des réformes importantes et bénéfiques au pays ont été mises en place pendant
    son règne, il n’est pas moins vrai que son caractère difficile et la soif du
    pouvoir qui était la sienne ont largement entaché sa mémoire.







    le 15 octobre 1893 dans la résidence royale de Sinaia (sud), le futur roi Carol
    II prend part en tant qu’officier de l’Armée roumaine à la deuxième guerre
    balkanique, en 1913, puis à la Première Guerre mondiale. Aventureux, fantasque,
    orgueilleux, il renoncera à deux reprises au trône de la Roumanie, d’abord en
    1918, puis en 1925. L’année 1920 voyait naître son premier enfant, un garçon
    issu du mariage morganatique qu’il avait contracté avec Ioana Lambrino, fille
    de boyards roumains, en faisant fi de l’opposition exprimée par la Maison
    royale et par le Parlement à cette union. Une fois divorcé, il se remarie,
    cette fois légalement, avec la princesse Hélène de Grèce. C’est de cette
    dernière union que naîtra, en 1921, le futur roi Michel Ier de Roumanie.
    La mort de son père, le roi Ferdinand, en 1927, trouve le futur roi Carol II en
    exil. A 5 ans, le roi Michel monte sur le trône, mais les fonctions royales sont
    assurées par une régence. En 1930, le futur roi Carol II, qui concoctait déjà
    des desseins de retour depuis un moment, se voit appeler par la classe
    politique roumaine à revenir pour reprendre le trône. Sans doute, devant les
    effets de la crise de 1929, cette dernière avait estimé préférable de remplacer
    la régence par un roi de plein exercice.






    Pendant la décennie de son règne, le roi Carol II
    transforme le pays, mais également, de façon moins heureuse, le paysage
    constitutionnel. Pendant cette dizaine d’années, l’on assiste à une
    modernisation de l’urbanisme, dans tout le pays, mais notamment à Bucarest. Un
    nouveau Palais royal est ainsi érigé, et de grands chantiers urbanistiques sont
    mis en route. La culture aussi retrouve son blason, soutenue de manière appuyée
    par l’action des Fondations royales. Radu Boroș, docteur en droit de l’Institut
    allemand de droit aérien de Königsberg (Allemagne), et qui a occupé des postes
    à responsabilité dans l’aéronautique roumaine des années 30, parle de l’essor
    de ce domaine pendant ces années-là, et du rôle endossé par le roi Carol II
    personnellement.






    Radu Boros dans l’interview qu’il avait accordée à
    la Radio roumaine en 1995, et conservée depuis par le Centre d’histoire orale
    de la Radiodiffusion roumaine : « Pour
    moi, Carol II est un grand roi. Si nous, les Roumains, avions compris ses
    desseins, on aurait bien avancé. Tout ce que l’on a accompli entre la fin de la
    Première Guerre mondiale et jusqu’à la Seconde conflagration mondiale dans
    l’industrie, dans l’administration et non seulement, tout cela a été réalisé parce
    qu’il l’avait voulu et patronné, parce qu’il l’avait imposé. Lorsqu’il était monté
    sur le trône en 1930, l’aviation roumaine n’était pas grand-chose. Pendant la
    Première guerre mondiale, l’on avait eu quelques aviateurs et quelques ballons
    capturés. Par la suite, l’on s’occupait plutôt de ces ballons que de se doter
    d’une véritable aviation, se doter d’une flotte d’avions de chasse ou de
    bombardement. Et c’est lui qui avait décidé de développer l’aviation en
    général, l’aviation militaire en particulier. C’est alors que l’on avait fondé
    l’usine IAR, à Brasov, où l’on a fabriqué le premier chasseur roumain, l’IAR
    14, un modèle qui, dans les années 37, 38, était l’un des meilleurs avions de
    chasse au monde. L’aviation civile ensuite. Parce qu’il a vu loin, il avait
    compris l’importance à venir de l’aviation en tant que moyen de transport. Il
    avait alors décidé de jeter les fondements d’une compagnie de transport aérien purement roumaine. Mais avant cela déjà, il avait participé à la Compagnie
    franco-roumaine de navigation aérienne, première compagnie aérienne
    transcontinentale au monde. »







    En dépit de certains exploits indéniables de son
    règne, le côté sombre de sa personnalité a empêché que l’histoire fasse asseoir
    le roi Carol II dans la galerie de grandes personnalités de l’histoire
    roumaine. Le rôle néfaste de sa camarilla et ses immixtions dans la vie
    politique du pays et ses liaisons extraconjugales aussi ont souvent défrayé la
    chronique. Quant à sa politique étrangère, le roi Carol II essayera, sans beaucoup de
    succès, de maintenir l’équilibre entre les grandes puissances et de garder le
    pays à l’écart de leurs convoitises.






    Radu Lobei, ancien chef de la Garde royale se rappelait, en 1994, la
    tournée entreprise par l’ancien souverain roumain en 1938, dans les capitales
    française, britannique et allemande : « C’est au mois de novembre 1938 que j’avais accompagné le roi à Londres,
    en suivant le programme dûment préparé à l’avance par le premier ministre
    Armand Călinescu. Un programme très précis et très chargé, mais qui s’était
    heurté à l’opposition de la Cour d’Angleterre, qui ne voulait pas accueillir
    Carol. Même les autorités françaises ont posé des conditions, à savoir que la
    maîtresse du roi, Mme Lupescu, n’était pas la bienvenue. Mais, évidemment, dès le
    lendemain, après l’arrivée du roi sur le sol français, Mme Lupescu était allée là-bas
    aussi. Elle ne logeait pas dans le même hôtel que le roi. Donc, nous avons
    visité Paris, puis sommes allés à Londres, pour une dizaine de jours. Puis nous
    étions revenus à Paris, avant de rentrer au pays. C’était le plan. Et puis, un
    matin, je ne me souviens plus exactement lequel, probablement que c’était le 9
    novembre, je suis allé à l’hôtel Meurice, où logeait le roi, et il me dit
    qu’il avait décidé de faire un détour par Berchtesgaden, pour rendre visite à
    Hitler. Ce n’était pas prévu dans le programme. Moi, en l’entendant, je pensais
    que le ciel allait me tomber sur la tête. Parce que, voyez-vous, cette tournée,
    mise au point avec tant de mal, était censée nous rapprocher des Alliés, de la
    France et de l’Angleterre et puis, d’un coup, on va chez Hitler. C’était
    compliqué. Déjà qu’en Angleterre, cela avait été terrible ».







    En 1940, l’histoire
    allait se venger. La Roumanie se voyait obliger de céder des provinces entières
    du territoire national, des provinces obtenues à Versailles après d’énormes
    sacrifices de sang. La Bessarabie, le Nord de la Bucovine, le Nord de la
    Transylvanie et le Quadrilatère allaient être arrachés à la Roumanie par ses
    voisins. Devant le désastre, le roi Carol II se voit forcé d’abdiquer au mois
    de septembre de la même année. Un départ sans gloire, suivi par un long exil,
    passé en compagnie de sa maîtresse, Elena Lupescu. Il s’éteint le 4 avril 1953,
    à Estoril, au Portugal, n’étant accompagné dans son dernier voyage que par une
    poignée de proches, dont son frère cadet, le prince Nicolas ancien membre de la
    régence. (Trad. Ionut Jugureanu),

  • Le 10 mai dans l’histoire de la Roumanie

    Le 10 mai dans l’histoire de la Roumanie

    Jusqu’en 1948, le 10 mai était la Fête nationale roumaine. Une date symbole de l’indépendance et de l’unité de la Roumanie, indissolublement liée à la monarchie, une journée d’émotion et de participation populaires. L’histoire du 10 mai commence en 1866, avec l’arrivée, sur le sol des Principautés unies de Valachie et de Moldavie, de Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, le nouveau prince régnant, installé après le coup d’Etat qui a éliminé la dictature personnelle d’Alexandru Ioan Cuza, son prédécesseur sur le trône. Le moment diplomatique est assez délicat, puisque l’union des Principautés bénéficie de reconnaissance européenne seulement pendant le règne de Cuza. Son évincement du pouvoir pousse l’Empire ottoman – en tant que puissance suzeraine – à exiger, en février 1866, de la part des autres puissances continentales une décision qui aille vers l’annulation de l’union. L’historien Alin Ciupală raconte l’enchaînement des événements ultérieurs: Alors, les hommes politiques du moment ont dû trouver rapidement une solution à la crise. Ion Brătianu et d’autres personnalités politiques de la génération révolutionnaire de 1848 sont allés à Paris, car la solution tant recherchée ne pouvait venir que de l’homme le plus puissant d’Europe, l’empereur de France. Ce fut donc Napoléon III qui a suggéré cette solution, très bonne d’ailleurs sur le long terme. En 1866, le 10 mai n’a pas eu de profil festif. Au-delà de la cérémonie officielle inévitable, la crise politique était si profonde qu’elle aspirait toutes les énergies. L’arrivée de Carol Ier à Bucarest ne suffisait pas, il avait encore besoin d’être reconnu par la puissance ottomane suzeraine. La joie de la population liée à ce 10 mai était secondaire.

    Quinze ans plus tard, lorsqu’une Roumanie devenue indépendante, suite à la guerre russo-turque de 1877-1878, se proclamait royaume, Carol Ier était couronné roi le 10 mai 1881. Alin Ciupală détaille: A partir de là, la date du 10 mai acquiert une tout autre amplitude. Il y aura même une formule de festivités pour marquer l’événement. La journée commençait avec une messe à la Cathédrale patriarcale de la capitale, à laquelle prenaient part des membres de la Maison royale, du gouvernement et du corps diplomatique en poste à Bucarest. Venait ensuite la manifestation très probablement la plus importante de la joie qui rassemblait la famille royale et les citoyens de Roumanie : le défilé militaire commandé par le roi Carol Ier lui-même. Après, la fête populaire continuait sur l’avenue Kiseleff, et la journée était clôturée par le bal offert par la famille royale et auquel participaient la haute société, les membres du gouvernement, le corps diplomatique et les élus parlementaires. C’était une journée bien remplie et impeccablement organisée. »

    Le rituel introduit par Carol Ier pour célébrer le 10 mai a été aussi adopté par son successeur, le roi Ferdinand, d’autant plus que la date avait gagné en importance, suite à la Première Guerre mondiale et à la Grande Union de 1918. L’historien Alin Ciupală raconte: Elle représentait le moment où tous les Roumains s’étaient retrouvés. Après 1918, Bucarest accueille aussi toutes les provinces unies avec la Roumanie à la fin de la Première Guerre mondiale. En plus, jusque dans les années 1930, la reine Marie joué un rôle très important dans la mise en page des manifestations pour le 10 mai. Sa présence publique, très appréciée par les Roumains, a mis en exergue le côté populaire de la fête. Celui qui a transformé le 10 mai en une occasion de parler plutôt de soi-même et de glorifier le souverain, ce fut le roi Carol II. Durant son règne, il a imposé une variante de culte de la personnalité, et le 10 mai en était l’occasion parfaite, qu’il n’a pas ratée. De nombreux documents d’archives, y compris cinématographiques, le prouvent. C’est le cas, par exemple, d’actualités d’époque filmées, qui montrent des extraits des festivités organisées pour célébrer le 10 mai sous Carol II. D’ailleurs, il est important de savoir que le premier journal d’actualités filmé a été réalisé à l’occasion du 10 mai 1914. Malheureusement, ce n’est pas la version intégrale.

    L’entrée de la Roumanie dans la Deuxième Guerre mondiale a balayé les célébrations festives du 10 mai, et l’abdication forcée du roi Michel en 1947, suivie par l’installation complète du régime communiste, ont eu pour résultat le choix d’une nouvelle Fête nationale. En plus, les communistes ont entièrement effacé de l’histoire officielle la date du 10 mai, si étroitement liée à la monarchie. Ils ont même falsifié la date de la proclamation de l’indépendance de l’Etat roumain – le 10 mai 1877 – l’événement historique étant marqué le 9 mai durant les années du communisme en Roumanie. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • 160 ans depuis l’union des Principautés roumaines

    160 ans depuis l’union des Principautés roumaines

    Ces jours-ci, de nombreux événements célèbrent en Roumanie, en République de Moldova et dans les communautés roumaines de l’étranger, les 160 ans écoulés depuis l’union des Principautés roumaines. Des cérémonies religieuses et militaires, des couronnes de fleurs et des spectacles en plein air marquent, comme chaque année, ce moment qui a anticipé la création de l’Etat national unitaire il y a un siècle.

    Le 24 janvier 1859, Alexandru Ioan Cuza – désigné prince régnant de Moldavie moins de trois semaines auparavant – a été élu, à l’unanimité, prince régnant de la Valachie par l’Assemblée élective de Bucarest. Alexandru Ioan Cuza devenait ainsi le dirigeant des deux principautés. Cet acte a signé, de facto, l’union des deux régions habitées par des Roumains. Trois ans plus tard, le 24 janvier 1862, grâce au soutien précieux de l’empereur français Napoléon III, l’Union des principautés a été reconnue au niveau international et l’Etat nouvellement formé a reçu le nom de Roumanie. Alexandru Ioan Cuza est resté sept ans au pouvoir et son règne a posé, à travers les réformes radicales entreprises, les bases institutionnelles de la Roumanie moderne.

    C’est à ce moment-là qu’ont été adoptés le Code civil et le Code pénal, les deux calqués sur les textes français correspondants, qu’une armée nationale a été créée et que l’enseignement primaire est devenu obligatoire. Les premières universités sont fondées à la même époque, en 1860 celle de Iaşi, qui porte aujourd’hui le nom du prince Cuza, et, quatre ans plus tard, celle de Bucarest. En plus, une réforme agricole a accordé des terres à près d’un demi-million de familles paysannes suite à la sécularisation des avoirs des monastères.

    Charismatique, aimé par les paysans et par les pauvres des villes, mais détesté par les partis politiques à cause de ses tendances autoritaires, Alexandru Ioan Cuza a été obligé, en 1866, à abdiquer et à s’exiler. Le roi Carol Ier, de la famille Hohenzollern-Sigmaringen, lui a succédé au trône. Son long règne allait apporter à la Roumanie l’indépendance de l’Empire turc et l’intégration au royaume de la Dobroudja (la région du sud-est du pays) en 1877, après la guerre russo-turque.

    En 1918, sous le roi Ferdinand, surnommé l’Unificateur, le processus de constitution de l’Etat national roumain a été finalisé. Toutes les provinces historiques à population majoritaire roumaine, qui faisaient partie jusqu’alors des empires voisins, se sont unies avec la Roumanie : la Transylvanie (dans le centre), le Banat, la Crişana et le Maramureş (allant de l’ouest au nord), la Bucovine (dans le nord-est) et la Bessarabie (dans l’est).

    Pourtant, les historiens roumains et étrangers s’accordent à dire que l’acte fondateur de la future « Grande Roumanie » a été l’union de 1859 des principautés de Moldavie et de Valachie et la création d’un noyau étatique fonctionnel. « L’union est accomplie. La nationalité roumaine est fondée. Votre élu vous offre aujourd’hui une seule Roumanie » ; c’est par ces mots qu’Alexandru Ioan Cuza s’adressait, à l’époque, au peuple roumain.(Trad. Elena Diaconu)

  • Synthèse des événements intérieurs de 2017

    Synthèse des événements intérieurs de 2017

    Deux gouvernements, même majorité, unique obsession : la justice.

    2017 a été l’année de l’installation au pouvoir du cabinet Sorin Grindeanu, formé par le Parti Social-Démocrate (PSD) et l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE). Ce fut en même temps l’année de sa chute, par motion de censure, introduite – notons-le bien – par la majorité, pour punir l’insoumission politique du premier ministre vis-à-vis de l’homme fort du PSD, Liviu Dragnea. Durant la seconde moitié de l’année, Mihai Tudose occupe le fauteuil de Sorin Grindeanu. En s’adressant, en janvier, aux membres du cabinet Grindeanu, le président de la République, Klaus Iohannis, leur disait : « J’attends que vous fassiez de votre mieux pour soutenir une justice indépendante en Roumanie ». Exhortation prémonitoire : le cabinet inaugurait pratiquement son mandat par le fameux décret gouvernemental qui modifiait la législation pénale portant l’abus de fonction, ce qui aurait innocenté – fortuitement ou pas – certains hommes politiques, dont Liviu Dragnea, se trouvant dans le viseur des procureurs anticorruption. Pourtant, ce décret a déclenché les plus amples protestations postcommunistes en faveur de la justice et contre le PSD. Le décret est retiré et son initiateur, Florin Iordache, devenu la cible favorite des protestataires, quitte le fauteuil de ministre de la Justice. Grindeanu s’en va, Tudose prend sa place et la guerre de la justice est assumée par le Parlement, avec le même Iordache au premier plan. Sans se soucier des protestations quasiment quotidiennes, la majorité parlementaire PSD – ALDE, avec le concours de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR), adopte, peu avant les fêtes de fin d’année, un paquet de lois visant le statut des magistrats, l’organisation des structures judiciaires et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Ce fut peut-être le processus législatif le plus rapide et le plus controversé de l’histoire du parlement roumain. Par ce tour de force, le pouvoir neutralise l’opposition de droite, ignore les craintes exprimées par les partenaires étrangers de la Roumanie et, surtout, les critiques formulées par les principales institutions du domaine judiciaire et par les associations des magistrats. Situation sans précédent, à Bucarest et dans d’autres villes de Roumanie, des juges descendent devant les tribunaux pour manifester leur mécontentement. Les ambassades de 7 Etats de l’UE n’ont pas caché leur inquiétude que les nouvelles lois pourraient porter atteinte à l’indépendance de la justice et à la lutte contre la corruption. La Haute Cour de Cassation et de Justice et le Parti national libéral (PNL) contestent la conformité avec la Constitution d’une partie de ce paquet législatif. Les prévisions les plus controversées concernent la responsabilité des magistrats en cas d’erreur judiciaire, le rôle diminué du président de la République dans la désignation du Procureur général et des chefs des Parquets anticorruption et antimafia, ainsi que la création d’un département spécial chargé d’investiguer les magistrats. Le pouvoir défend ces lois, affirmant qu’elles mettent de l’ordre dans le système judiciaire et limitent les risques d’abus.

    Salaires, économie, fiscalité

    La loi de la grille unitaire des salaires dans le secteur public, promise par le PSD durant la campagne électorale 2016, se concrétise vers la moitié de l’année 2017. Promue par ses initiateurs comme un moyen de mettre de l’ordre dans le système chaotique des salaires, en place depuis des années dans le secteur public, cette loi est néanmoins critiquée, certains syndicats affirmant qu’elle n’élimine pas les écarts salariaux. La même loi prévoit des majorations importantes des revenus du secteur public. Le risque d’un déséquilibre budgétaire majeur est grand; aussi, le gouvernement a-t-il décidé de transférer à la charge de l’employé une partie des contributions sociales payées jusqu’ici par l’employeur. Résultat : les revenus réels des salariés du secteur public augmentent – si encore – de quelques points seulement. Dans le milieu privé, ils vont baisser si les patrons n’augmentent pas les salaires bruts pour compenser la majoration des contributions payées dorénavant par les salariés. Salariés et patrons, tout le monde – à l’exception du pouvoir – critique donc la prétendue révolution fiscale. Les maires se déclarent, à leur tour, mécontents, vu que le nouveau code fiscal prévoit une diminution de l’impôt sur le revenu, ce qui entraînera une diminution des recettes des budgets locaux. Aux débats sur la loi des salaires et sur les changements fiscaux s’ajoute un autre, sur la croissance économique d’environ 6% qui situe la Roumanie sur la première place parmi les Etats de l’UE. Les experts craignent pourtant qu’une croissance économique fondée essentiellement sur la consommation de produits d’importation ne soit pas saine et qu’elle doive être soutenue par des investissements publics.

    Mort du roi Michel Ier

    Le 5 décembre 2017, le dernier souverain de la Roumanie, le roi Michel Ier, s’éteignait en Suisse, à l’âge de 96 ans. Le 16 décembre, sa dépouille rapatriée est ensevelie dans la nécropole royale de Curtea-de-Argeş, dans le sud du pays, aux côté de son épouse, la reine Anne, décédée une année auparavant et non loin de ses prédécesseurs, les rois Carol Ier, Ferdinand et Carol II. Des représentants des grandes monarchies européennes participent aux funérailles nationales. Des dizaines de milliers de personnes passent devant le catafalque du roi Michel, honorant cette personnalité politique exemplaire par son dévouement envers son pays. Spectateurs involontaires de la prestation publique d’une classe politique incompétente et immorale, les Roumains comprennent qu’avec la mort du roi, les réserves de dignité du pays diminuent de manière dramatique et que, pour cette raison, sa disparition est irrécupérable.

    2017 a été une année compliquée. Le pouvoir de gauche a gouverné, au nom de la majorité, à présent muette, qui l’a votée en 2016 et qu’il a toujours invoquée lorsque les mesures adoptées, notamment dans le domaine de la justice, ont été farouchement contestées par des protestataires descendus dans la rue, par l’opposition et par le président de la République, par les institutions visées et par les principaux partenaires étrangers de la Roumanie. Des commentateurs indépendants ont évoqué, de nouveau, en 2017, la manière non-transparente, frisant l’abus, dont la majorité parlementaire a imposé ses projets de loi. La grossièreté et l’invective sont devenues des instruments législatifs informels. Le Parlement est demeuré, en 2017, institution de l’Etat la moins crédible et la plus impopulaire. L’année 2018 ne s’annonce pas plus facile. Selon les mêmes commentateurs, après avoir modifié les lois de la justice pour exercer un contrôle politique du système judiciaire, les représentants du pouvoir tâcheront d’opérer des modifications dans le Code Pénal et de procédure pénale pour diminuer la capacité des gens de loi de combattre efficacement les infractions. 2018 sera-t-elle une année de la Roumanie sans loi ? Peut-être pas. Mais elle sera, sans aucun doute, la première année de la Roumanie sans Roi. (Aut. : Ştefan Stoica ; Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine 18.12.2017

    A la Une de la presse roumaine 18.12.2017

    Les grands quotidiens décortiquent les cérémonies funéraires organisées en Roumanie, la présence de plusieurs têtes couronnées et représentants de Maisons royales, et les débats au parlement sur les Codes pénaux, qui ont fait des milliers de Roumains protester dans les rues.

  • 15.12.2017 (mise à jour)

    15.12.2017 (mise à jour)

    Deuil national – Vendredi c’était le 2e des trois jours de deuil national en Roumanie, décrété à la mémoire du dernier souverain, le roi Michel Ier. Celui-ci est décédé le 5 décembre en Suisse, à l’âge de 96 ans. Des milliers de Roumains ont rendu hommage à Michel Ier. Les funérailles du dernier roi de Roumanie auront lieu samedi dans la nécropole royale de Curtea de Arges (sud), où sont enterrés tous les autres membres de la famille royale, dont son épouse, la reine Anne. Y seront présents des représentants des principales monarchies européennes et de nombreuses autres personnalités.


    PESCO – Le président roumain Klaus Iohannis a réitéré, lors du Conseil européen de Bruxelles, lengagement de la Roumanie à participer au programme “Coopération structurée permanente (PESCO), lancé officiellement jeudi et censé renforcer la défense commune des Etats communautaires. Klaus Iohannis a déclaré que ce programme contribuerait au développement plus efficace des capacités militaires et au renforcement de la cohésion entre les Etats membres. Après la réunion, le 17 octobre dernier, à Bucarest, du Conseil suprême de défense du pays, la Roumanie a fait connaître son intention de participer à 10 projets du programme PESCO.



    Sommet – Les leaders européens, dont le président roumain Klaus Iohannis, réunis vendredi à Bruxelles, ont donné leur feu vert au lancement de la prochaine étape des négociations sur le Brexit avec les autorités de Londres. Les participants ont constaté que les autorités britanniques avaient fait suffisamment de progrès dans les trois dossiers prioritaires: la gestion de la frontière entre lIrlande et la province britannique dIrlande du Nord, le règlement financier de la séparation et les droits des citoyens expatriés. Le président roumain Klaus Iohannis sest dit satisfait des résultats actuels, qui pourraient mener à un accord clair avant la fin de lannée prochaine. La première phase de laccord conclu contient les solutions aux problèmes des ressortissants roumains qui travaillent au Royaume – Uni, a ajouté le président Iohannis. La première ministre britannique Theresa May avait demandé aux 27 de passer, dès que possible, à la nouvelle phase des discussions; elle a réaffirmé son souhait de conclure un partenariat spécial et solide avec lUE après le Brexit. Toujours vendredi, à Bruxelles, un sommet de la zone euro en format élargi a abordé la consolidation de lUnion économique et monétaire. Loccasion pour le chef de lEtat roumain de réaffirmer que ladoption de la monnaie unique est un objectif extrêmement important tant pour léconomie nationale que pour la position de la Roumanie au sein de lUE.



    Chisinau – Le Parlement de la République de Moldova approuvé vendredi le mémorandum dentente avec lUE pour loctroi dun financement de 100 millions deuros. Il sagit dun prêt de 60 millions deuros et dune subvention de 40 millions deuros. Ces fonds seront versés en trois tranches, lannée prochaine, si Chisinau remplit les 28 critères requis et accomplit les progrès escomptés pour ce qui est de la mise en œuvre de laccord avec le FMI. Les conditions posées par la Commission européenne se retrouvent à lagenda du gouvernement moldave. Celles qui concernent le déblocage de la première tranche ont déjà été remplies, a déclaré le président du Parlement de Chisinau, Andrian Candu. Parmi elles figure ladoption dune nouvelle loi réglementant lactivité de la Cour des comptes et la création dune agence chargée du traitement des contestations déposées dans le domaine des marchés publics.



    Météo – Dans le prochain intervalle de 24 heures, les températures baisseront dans louest et le nord-ouest, mais continueront de se situer en dessus de la normale saisonnière sur le reste du territoire. Le ciel sera couvert sur le nord-ouest, le centre et le sud-ouest. Ces régions sont dailleurs concernées par une alerte jaune aux pluies abondantes, valable jusquà samedi après-midi. Le mercure grimpera jusquà 17°.



  • 15.12.2017

    15.12.2017

    Deuil national – C’est la 2e journée de deuil national en Roumanie, décrété à la mémoire du dernier souverain, le roi Michel Ier. Celui-ci est décédé le 5 décembre en Suisse, à l’âge de 96 ans. Des milliers de Roumains ont passé la nuit dans des files d’attente immenses pour rendre hommage à Michel Ier. Les funérailles du dernier roi de Roumanie auront lieu samedi dans la nécropole royale de Curtea de Arges (sud), où sont enterrés tous les autres membres de la famille royale, dont son épouse, la reine Anne. Y seront présents des représentants des principales monarchies européennes et de nombreuses autres personnalités.

    Budget – Les Commissions réunies de budget – finances du parlement de Bucarest ont l’intention de conclure aujourd’hui leur débat et de dresser le rapport final sur le projet de budget de l’Etat pour 2018. Il y a peu de chances que des fonds supplémentaires soient approuvés pour les principaux ordonnateurs de crédit, puisque hier, à la proposition d’augmenter l’enveloppe destinée au ministère des Roumains du monde, le ministre des finances a répondu que le fonds de réserve était épuisé. Le ministre Ionuţ Mişa a ajouté que le budget du ministère des Roumains du monde était de 45% supérieur à celui de cette année. Le vote final sur les projets de budget de l’Etat et de la sécurité sociale pour 2018 est prévu le 21 décembre. La construction budgétaire se fonde sur une croissance économique de 5,5%; l’éducation, la santé, l’agriculture et les investissements sont les priorités budgétaires. Le gouvernement a également prévu des ressources pour majorer le salaire minimum et les retraites. Le projet de budget est contesté par l’opposition, qui considère que les recettes sont surévaluées.
    Sommet – Les dirigeants de l’Union européenne procèdent aujourd’hui, à Bruxelles, à une évaluation des progrès enregistrés par les négociations avec le Royaume Uni dans trois domaines clé – les droits des citoyens, la frontière de l’Irlande avec la province de l’Irlande du Nord et le règlement financier du Brexit. Ils décideront si les négociations peuvent passer à la deuxième phase, celle des relations futures entre Bruxelles et Londres. Présent au sommet de Bruxelles, le président roumain Klaus Iohannis s’est déclaré satisfait des résultats actuels, qui pourraient mener à un accord clair avant la fin de l’année prochaine. La première phase de l’accord conclu contient les solutions aux problèmes des ressortissants roumains qui travaillent au Royaume Uni, a ajouté le président Iohannis. La première ministre britannique Theresa May a demandé aux 27 de passer, dès que possible, à la nouvelle phase des discutions ; elle a réaffirmé son souhait de conclure un partenariat spécial et solide avec l’UE après la Brexit. Aujourd’hui également, à Bruxelles, un sommet élargi de la zone euro abordera la consolidation de l’Union économique et monétaire. A cette occasion, le chef de l’Etat roumain réaffirmera l’engagement de la Roumanie d’intégrer la zone euro lorsque toutes les conditions seront remplies.

    Schengen – Réunis à Strasbourg, de manière informelle, les eurodéputés roumains et bulgares ont adopté une déclaration où ils s’engagent à collaborer ensemble pour soutenir l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace de libre circulation Schengen. Ils ont rappelé que les Etats membres de cet espace avaient reconnu que les deux pays avaient rempli les critères juridiques pour la prise de décision concernant leur adhésion, prévue initialement pour mars 2011. Les eurodéputés Victor Boştinaru et Andrey Kovatchev, qui ont présidé la réunion, ont fait savoir que les parlementaires roumains et bulgares de groupes politiques différents s’étaient également engagés à collaborer pour assurer le succès des présidences bulgare, en 2018, et roumaine, en 2019, du Conseil européen.

    Présidence – La Roumanie assumera, entre novembre 2018 et novembre 2019, la présidence de la Stratégie de l’Union européenne pour la région du Danube (SUERD), suite à la décision prise par les 14 Etats membres de cet organisme – a annoncé le ministre roumain délégué aux affaires européennes, Victor Negrescu. Cela permettra à la Roumanie de promouvoir au niveau européen et régional des thèmes et des initiatives qui intéressent les pays de la région du Danube. Le ministre a souligné le fait que ce mandat allait coïncider avec la présidence roumaine du Conseil de l’UE, qui débutera le 1er janvier 2019. La SUERD, initiée par la Roumanie et l’Autriche et lancée en 2011, est une des 4 macro-stratégies de l’UE et représente un mécanisme de coopération des Etats du bassin danubien, destiné au développement économique, social et territorial de la macro-région danubienne. La SUERD rassemble 14 Etats – Autriche, Roumanie, Bulgarie, Tchéquie, Croatie, Allemagne (l’Etat fédéral et les länder de Bade-Wurtemberg et de Bavière), Slovaquie, Slovénie, Hongrie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Ukraine, République de Moldova.
    Météo – Il fait chaud en Roumanie pour cette période de l’année, avec des températures maximales allant de 7 à 17 degrés. C’est pourquoi le temps pourrait devenir instable. Une alerte jaune aux pluies abondantes et au vent fort est en vigueur jusqu’à samedi après-midi en montagne, dans les zones de haute altitude, et dans 15 départements du nord-ouest, du centre et du sud-ouest du pays. Entre temps, nous avons une belle journée avec 10 degrés et du soleil à Bucarest.

  • Deuil national pour le dernier souverain de Roumanie

    Deuil national pour le dernier souverain de Roumanie

    Le Roi Michel 1er de Roumanie a regagné pour la dernière fois le pays qu’il a tant aimé et où il restera pour toujours. Monté sur le trône à seulement 6 ans, le quatrième souverain de Roumanie a eu une triste destinée. Obligé par les communistes à abdiquer en 1947, il s’est exilé en Occident. Ce n’est qu’après la révolution de 1989 qu’il est rentré dans le pays, mais son retour n’a pas été sans embûches. On m’a plus d’une fois demandé quel sentiment j’avais éprouvé en quittant la Roumanie. Je n’ai pas trouvé d’autres mots pour le décrire, à part le fait que je partais la mort dans l’âme – avouait le roi Michel dans un livre d’entretiens.

    Le monarque détrôné a travaillé et vécu loin du pays, sans jamais oublier son statut d’étranger dans un pays étranger. Ce dernier voyage en Roumanie du souverain établi et mort en Suisse marque donc la fin d’un long exil. Le roi Michel sera inhumé le samedi 16 décembre, à Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie, dans la nécropole royale où reposent ses ancêtres et son épouse, la reine Anne de Bourbon-Parme, décédée l’année dernière.

    Le cercueil avec la dépouille mortelle de Sa Majesté le roi Michel Ier est déposé dans la Salle du trône du Palais royal de Bucarest, où les Roumains peuvent venir lui rendre un dernier hommage. De hauts dignitaires de Roumanie et de République de Moldova voisine l’ont déjà fait, au Château de Peles, dans les Carpates méridionales, où le roi est né et a passé son enfance.

    Bref, tout un pays, depuis les gens simples jusqu’aux personnalités politiques, diplomates ou historiens, ont rendu hommage à la mémoire du feu roi Michel 1er. Parmi eux, Dinu Zamfirescu, fondateur de l’Institut pour la mémoire de l’exil roumain, qui déclarait: Nous perdons un héros, un modèle de dignité humaine et royale. Je pense que la Roumanie a besoin de telles gens, mais malheureusement ils sont plutôt rares en ce moment dans le pays. Toutes les fois que je l’ai rencontré à l’étranger, j’ai remarqué son intérêt pour la Roumanie, pour les Roumains, pour ce qui se pasait dans le pays. Il ressentait une responsabilité particulière et se demandait ce qu’il pourrait faire pour aider le pays.

    Plusieurs têtes couronnées seront présentes samedi, aux funérailles du roi Michel 1er. Parmi elles, le roi Juan Carlos d’Espagne et son épouse, la reine Sofia, cousine germaine de l’ex souverain roumain, le prince Charles, prince de Galles, le roi Philippe de Belgique, troisième plus jeune monarque d’Europe ou encore le prince Lorenz de Belgique, archiduc d’Autriche. Les autorités roumaines ont décrété trois jours de deuil national les 14,15 et 16 décembre.

  • 13.12.2017

    13.12.2017

    Funérailles – Le cercueil avec la dépouille mortelle de Sa Majesté le roi Michel Ier est arrivé ce matin en Roumanie et a été déposé au Château de Peleş de Sinaia (sud). Là, les officiels de Bucarest et de la République de Moldova peuvent présenter leurs condoléances. Le public n’a pas accès au château tant que le cercueil s’y trouve, mais de nombreuses personnes sont sorties sur le trajet du cortège funéraire, entre l’aéroport et Sinaia, pour dire adieu au dernier roi de Roumanie. Trois jours de deuil national sont prévus. A partir de ce soir et jusqu’à samedi, lorsqu’il sera inhumé dans la nécropole royale de Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie, le cercueil se trouvera au Palais royal de Bucarest, où tous ceux qui souhaitent rendre hommage au roi décédé le 5 décembre à 96 ans, en Suisse, sont attendus.



    Budget — Les Commissions réunies de budget — finances du parlement de Bucarest commencent aujourd’hui le débat par articles des projets de lois du budget de l’Etat et de la sécurité sociale pour 2018. Ils doivent élaborer le rapport final jusqu’à la fin de la semaine en cours, de manière à ce que les projets puissent commencer à être discutés lundi en session plénière de l’assemblée législative. Dans la variante envoyée par le gouvernement, le budget de l’Etat se fonde sur une croissance économique de 5,5%; l’éducation, la santé, l’agriculture et les investissements sont les priorités budgétaires. Le gouvernement a également prévu des ressources pour majorer le salaire minimum et les retraites. Le projet est contesté par l’opposition, qui considère que les recettes sont surévaluées, et que le taux de change dépassera les estimations du gouvernement. Les partis d’opposition ont avancé près de 4000 amendements.



    Justice — Les projets de modification des lois de la justice – sur l’organisation judiciaire et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature – commencent à être votés aujourd’hui en session plénière de la Chambre des députés de Bucarest. Le nouveau Statut des magistrats a été adopté voici deux jours. Il a été décidé que l’Inspection judiciaire reste subordonnée au CSM, même si la coalition gouvernementale PSD-ALDE avait proposé initialement qu’elle devienne autonome. La Commission parlementaire spécialisée en charge des lois de la Justice a décidé de la création d’une section spéciale pour enquêter les infractions commises par les magistrats. Des protestations ont eu lieu à Bucarest et dans d’autres villes contre les projets de modification des lois de la justice. Le Groupe d’Etats contre la corruption (GRECO) du Conseil de l’Europe (CoE) a décidé de procéder à une évaluation d’urgence des projets. Selon un communiqué rendu public par le CoE, de sérieuses inquiétudes ont été exprimées par différentes institutions roumaines et étrangères ; ces projets pourraient péricliter l’efficacité de la lutte contre la corruption et miner l’indépendance du système judiciaire.



    Transporteurs — La Confédération des opérateurs et des transporteurs autorisés de Roumanie (COTAR) a suspendu les protestations prévues aujourd’hui à Bucarest et dans d’autres villes du pays. En début de semaine, COTAR faisait savoir que près de 35.000 transporteurs de personnes protesteraient contre la piraterie et l’évasion fiscale. Les représentants de la confédération ont annoncé que toutes leurs revendications avaient été solutionnées. Ils indiquent que les transports routiers rapportent annuellement 4,7% du PIB, mais que les autorités étatiques tolèrent la piraterie, ce qui fait que le nombre de ceux qui pratiquent la piraterie est quasiment égal à celui des transporteurs autorisés.



    Météo — En Roumanie, le temps est plus chaud que d’habitude à cette date. Il pleut sur l’ouest, le sud-ouest, le nord et le centre. Par endroits, dans les Carpates Occidentales et le nord des Carpates Orientales, les quantités d’eau peuvent dépasser les 10-15 l/m². En haute montagne, dans le nord des Carpates Orientales, les pluies se transformeront passagèrement en giboulées et en chutes de neige. Le vent est faible à modéré, plus intense sur les crêtes montagneuses. Les maximales vont de 6 à 16°. Nous avons 9° à Bucarest sous le soleil.

  • 11.12.2017 (mise à jour)

    11.12.2017 (mise à jour)

    Hommage — Le Parlement de Bucarest s’est réuni lundi en session solennelle, avec la participation du président Klaus Iohannis, pour rendre hommage au roi Michel 1er. Le chef de l’Etat a déclaré, dans son discours, que le roi avait symbolisé l’espoir de tout un pays et que Sa Majesté resterait dans la mémoire collective comme un grand homme d’Etat. La Maison royale continuera à faire de son mieux, aux côtés des institutions fondamentales du pays, pour que le pays enregistre des progrès au sein de l’UE et de l’OTAN, a affirmé la dépositaire de la Couronne, la princesse Margarita. Ont également été présents à cette séance solennelle les anciens présidents Emil Constantinescu et Traian Băsescu, le premier ministre Mihai Tudose, les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, Călin Popescu-Tăriceanu et respectivement Liviu Dragnea, ainsi que le Patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, Daniel. Le roi Michel 1er est décédé le 5 décembre à 96 ans, en Suisse. Depuis lors, les Roumains déposent des fleurs et allument des chandelles aux résidences de Roumanie et de Suisse de la Maison royale. La dépouille de Sa Majesté sera ramenée en terre roumaine le 13 décembre. Le gouvernement roumain a décrété trois jours de deuil national les 14-15-16 décembre. Le roi Michel, le dernier des quatre souverains de Roumanie, sera inhumé samedi, le 16 décembre, à Curtea de Arges, dans le sud du pays, dans la nécropole royale où reposent ses ancêtres et aussi son épouse, la reine Anne, décédée l’année dernière.



    Justice — Le groupe d’Etats contre la corruption du Conseil de l’Europe a décidé en séance plénière de procéder en urgence à l’évaluation des projets législatifs visant le système judiciaire de Roumanie. Selon un communiqué rendu public lundi par le Conseil, certaines institutions et différents acteurs de Roumanie et de l’étranger, ont fait part de leurs inquiétudes à l’égard du fait que plusieurs de ces projets risquent de mettre en danger l’efficacité de la lutte contre la corruption et de miner l’indépendance du système judiciaire. C’est pour la première fois que le groupe d’Etats contre la corruption fait usage de cette règle nouvellement instituée. Elle peut être appliquée lorsqu’une réforme institutionnelle, une initiative législative ou un changement de procédure sont susceptibles de conduire à la violation grave, par un Etat membre, des normes anti-corruption du Conseil de l’Europe, précise le communiqué. Par ailleurs, les protestations se sont poursuivies en Roumanie contre les projets portant modification des lois de la Justice, initiés par la coalition gouvernementale. Les manifestants affirment que le Pouvoir tente de se subordonner politiquement la Justice et de stopper la lutte contre la corruption.



    Lois — La Chambre des députés de Bucarest a adopté lundi les modifications au statut des magistrats, apportées par la commission parlementaire spécialisée en charge des lois de la Justice. Ainsi, les procureurs seront-ils soumis au contrôle hiérarchique, y compris celui du ministre de tutelle. En outre, le chef de l’Etat ne pourra plus refuser la nomination des procureurs aux fonctions de juges et vice-versa ou bien des chefs de la Haute Cour de Cassation et de Justice. Le président conserve, en échange, le pouvoir de nommer les chefs des principaux parquets. Le projet en question devrait être soumis au Sénat, qui est l’assemblée décisionnelle sur cette question.



    Statistiques — Le déficit de la balance commerciale de la Roumanie sur les dix premiers mois de l’année en cours s’est monté à 10,2 milliards d’euros, chiffre qui dépasse de près de 2,3 milliards d’euros celui enregistré dans la même période de 2016, révèlent les données rendues publiques par l’Institut national de statistique. Selon la même source, en octobre dernier, les exportations de la Roumanie se sont chiffrées à plus de 5,7 milliards d’euros, tandis que le volume des importations a été de 7 milliards d’euros. Les exportations ont connu une avancée de 13, 3 % et les importations ont augmenté de 16, 7 % par rapport au mois d’octobre 2016. Enfin, sur les dix premiers mois de 2017, les échanges intracommunautaires de biens ont représenté environ 75,9% tant du montant total des exportations que de celui des importations.



    Handball – La sélection de Roumanie de handball féminin a raté lundi la qualification pour les quarts de finale du Championnat du monde, après s’être inclinée, 27 à 28, devant l’équipe tchèque. La Roumanie s’était qualifiée pour les huitièmes de finale, grâce à ses quatre victoires, dans le Groupe A, contre le Paraguay, la Slovénie, l’Espagne et l’Angola. Elle n’avait essuyé qu’une seule défaite, devant la France. A l’édition antérieure, en 2015, la Roumanie a remporté la médaille de bronze. C’est la seule équipe qui a pris part à tous les 22 tournois mondiaux organisés jusqu’à maintenant.



    Football – Le vice – champion de Roumanie de football, FCSB (ancien Steaua Bucarest), affrontera l’équipe italienne Lazio Rome, dans les seizièmes de finale de la Ligue Europa, suite au tirage au sort qui a eu lieu lundi à Nyon, en Suisse. La première manche sera accueillie par Bucarest le 15 février 2018, tandis que le match retour est prévu pour le 22 février. Ce sera la première rencontre des deux équipes dans les coupes d’Europe. Le FCSB, qui a engrangé 10 points, est deuxième du Groupe G de la compétition, après les Thèques du Viktoria Plzen, tandis que le Lazio Rome, leader du Groupe K, a accumulé 13 points.



    Météo — Dans le prochain intervalle de 24 heures, les températures maximales, beaucoup plus élevées que la normale saisonnière, atteindront les 18°.