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  • Rumänien in den 1980er Jahren: Briefe im Visier der Securitate

    Rumänien in den 1980er Jahren: Briefe im Visier der Securitate


    Wer das zugängliche Archiv eines Geheimdienstes erforscht, erwartet, Details über die informative Arbeit eines (totalitären) Staates, über geheime Missionen und über diplomatische Hintergründe und politische Interessen zu finden. Wie auch andere Institutionen der kommunistischen Regimes hatte die rumänische Sicherheitspolizei, die Securitate, als Ziel, die Gesellschaft komplett zu kontrollieren.


    Der Briefverkehr stellte eine beliebte Informationsquelle der Securitate dar. Der Repressionsapparat wusste genau, wie er in der dunkelsten Periode der jüngsten rumänischen Geschichte auf bestimmte soziale Verhaltensweisen zu reagieren hatte.


    Liviu Ţăranu, Forscher bei der Behörde für die Aufarbeitung des Securitate-Archivs (CNSAS), ist der Autor des Bandes Românii în Epoca de Aur. Corespondenţă din anii ’80“ (Die Rumänen in der Goldenen Epoche. Briefwechsel aus den ’80er Jahren“). Der Ausdruck Goldene Epoche“ war eine Schöpfung der kommunistischen Propaganda. Er sollte die hervorragende Leistung Rumäniens unter seiner weisen“ Leitung aufzeigen. Die wirkliche Lage war jedoch genau das Gegenteil: eine tiefe materielle und spirituelle Krise.


    Im erwähnten Band ist ein Teil der Briefe veröffentlicht, die von rumänischen Bügern an staatliche Behörden in den 1980er Jahren verschickt wurden. Darin ging es meistens um Beschwerden mittelloser oder gro‎ßköpfiger Familien über die Versorgungsengpässe, die häufigen Stromausfälle, die hohen Preise und die Unsicherheit des Arbeitsplatzes. Die Securitate kontrollierte in den damaligen Jahren die Zuschfriften aufs Strengste: Wurde der Ton als regimefeindlich eingestuft, erreichten die Briefe den Empfänger nicht mehr. In der Audiodatei erläutert Liviu Ţăranu die Stimmung im Rumänien der 1980er Jahre und die Methoden der Securitate, Briefe an die Staats- und Parteileitung zu filtern.


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  • Lettres des années 1980

    Lettres des années 1980


    Dans les archives des Services de renseignements, on trouve généralement des informations portant sur les missions secrètes, le travail des agents, les coulisses diplomatiques ou les intérêts politiques. A l’instar des autres Services secrets des régimes communistes, l’ancienne police politique roumaine, la Securitate, contrôlait la société dans son ensemble. Or, parmi ses principales sources d’informations, la correspondance a contribué de manière importante à l’obtention des renseignements et au chantage des citoyens.






    Liviu Taranu, chercheur au Conseil National pour l’Etude des Archives de l’ancienne Securitate est également l’éditeur de l’ouvrage « Les Roumains à l’Epoque d’or. La correspondance dans les années ’80 », qui regroupe une partie des lettres adressées par les citoyens roumains aux institutions de l’Etat. Création de la propagande, le syntagme « l’Epoque d’or » servait au culte de la personnalité de Nicolae Ceausescu, en se proposant de mettre en lumière les performances enregistrées par la Roumanie sous les communistes. Pourtant, la réalité était tout autre: le régime du dictateur Ceausescu avait poussé le pays au bord du précipice, en pleine crise matérielle et spirituelle sur fond d’une profonde dégradation psychologique.






    Nous passons le micro à M. Liviu Taranu pour une brève caractérisation de la Roumanie des années 1980, telle qu’elle apparaît dans la correspondance de l’époque: « Elle était pessimiste, tragique. Dramatique, c’est ça le mot juste. Il y a des lettres, des documents pleins d’humour, puisque les Roumains savent faire bonne mine contre mauvaise fortune. Pourtant, le contenu est dramatique, en raison de la pénurie quotidienne. Ce sont notamment les familles nombreuses qui se plaignent de toute sorte de difficultés: manque d’aliments, d’électricité, majoration des prix, insécurité de l’emploi. C’est incroyable de parler de l’insécurité de l’emploi dans les années ’80, mais on en parle fréquemment! »






    La Securitate passait au peigne fin toute la correspondance de l’époque, avec une attention particulière accordée à celle adressée aux institutions publiques. Liviu Taranu: « Toutes les lettres adressées aux journaux, au Comité Central, aux personnes morales, notamment à celles de la capitale , passaient à travers le filtre de la Securitate. Sur leur ensemble, plusieurs arrivaient à destination, mais d’autres, comportant des messages durs à l’adresse du régime, étaient confisquées et attachées par la suite au dossier ouvert par la police politique. Comme vous voyez, la liberté d’expression était généralement entravée. Mais, il y avait aussi des cas heureux quand les Roumains arrivaient à s’adresser par écrit aux responsables politiques ».





    Les mécontentements liés au niveau de vie étaient dominants. Et pourtant, l’insécurité de emploi est également évoquée, ce qui était inimaginable dans un régime qui prétendait être un régime des ouvriers. Cette peur contredit en effet le cliché qui affirme que dans les années du socialisme les emplois étaient garantis. Liviu Taranu : « Cette peur était très justifiée par la désorganisation des entreprises au plus haut niveau, en raison des changements opérés du jour au lendemain dans les structures d’Etat qui géraient différents secteurs de l’économie. Puis, il y avait aussi le problème de la commercialisation des produits roumains qui s’avérait de plus en plus difficile. Alors, les entreprises accumulaient des stocks. Le plan de production n’était plus respecté parce qu’à leur tour, les entreprises ne possédaient plus la matière première nécessaire pour produire. Les gens ne touchaient plus leurs salaires, la direction essayait de réduire le personnel afin de pouvoir payer les autres salariés. Toutes les réorganisations et les difficultés endémiques au niveau macroéconomique ne faisaient que produire l’insécurité de l’emploi et le chômage. Certains salariés étaient simplement virés et c’était à eux de trouver un nouvel emploi. »






    La violence de la révolution anti-communiste roumaine s’explique notamment par le fait que la voix des gens était étouffée. C’est une des choses que l’on peut observer dans la correspondance éditée dans ce volume. Tous les pays communistes se confrontaient à cette crise, mais nulle part la liberté d’exprimer son mécontentement n’était punie avec une telle sévérité qu’en Roumanie à l’époque de Nicolae Ceausescu.





    Est-ce qu’il existe un lien entre la fermeté du régime dans les années ’80 et la violence de la révolution anticommuniste de décembre 1989 ? Liviu Taranu : « Oui, j’en suis convaincu. Les tensions ne se sont pas dissipées de manière progressive. Elles couvaient avant de se manifester sous différentes formes, tant au niveau des minorités qu’à la périphérie de la société. La majorité n’aboutissait pas à esquisser des points de riposte. Au moment où ces points sont apparus, ils se sont multipliés dans tous les pays. Ces tensions étouffées pendant plus d’une décennie, même si les choses avaient commencé à ne plus aller bon train avant 1980, n’ont fait que produire ce mouvement violent. Les mécontentements étaient trop importants pour que les choses puissent se dérouler calmement, sans violence, comme en Tchécoslovaquie ou dans d’autres pays de la région. »





    Un des effets traumatisants de l’époque communiste a été d’inoculer à la population un état d’esprit névrosé. Cet état d’esprit s’est fait sentir dans les années 1990, dans le nouvel espace public démocratique roumain….(trad. : Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)

  • Le operazioni valutarie della Securitate

    Le operazioni valutarie della Securitate


    Le economie comuniste hanno tentato di ricavare profitto massimo dai rapporti con il mondo capitalista, nel contesto in cui non erano state capaci di raggiuntere neanché la metà delle performance occidentali. La fame di valuta è stata una costante in tutti i Paesi del lager socialista, e la Romania non fu un’eccezione. Siccome l’economia socialista non poteva soddisfare il fabbisogno di risorse, il regime comunista di Bucarest affidò al suo apparato repressivo, la Securitate, il compito di ricavare soldi. Per i romeni, le operazioni valutarie della Securitate sono a tutt’oggi un mistero. Perciò le ricerche dello storico Florian Banu negli archivi del Consiglio Nazionale per lo Studio degli Archivi della Securitate rappresentano un inizio nello studio della storia dei servizi segreti romeni durante il regime.




    Per la Securitate, la questione delle operazioni valutarie si pose per la prima volta negli anni ’50. Nei primi anni vi furono difficoltà tipiche per qualsiasi servizio di informazioni, tanto più per una polizia politica com’era la Securitate. Il fabbisogno di valuta non era così grande, dato che i rapporti commerciali con l’Occidente erano stati interrotti. Poi, con l’apertura verso l’Occidente, con la ripresa dei rapporti commerciali con la Francia e poi con la Germania e la Gran Bretagna, si è posto anche il problema della valuta. Inizialmente, la valuta fu ottenuta recuperando patrimoni dei romeni stabiliti nell’Occidente. Operazioni del genere erano però occasionali. Successivamente, la valuta veniva ricavata anche attraverso i canali confidenziali della Securitate in cambio al rilascio dei visti agli ebrei e ai tedeschi di Romania che, ritenendo il proprio futuro in Romania abbastanza incerto e cupo, optava allora per l’emigrazione”, spiega Florian Banu.




    Infatti, lo stato comunista ha chiesto alla Germania Federale e a Israele somme ingenti per lasciare gli ebrei e i tedeschi andar via dalla Romania. Per il regime, la valuta era uno dei più preziosi obiettivi per il regime. Lo stato romeno deteneva il monopolio su tutte le somme in valuta, che erano considerate di proprietà dello stato. Fu elaborata una legislazione molto severa in materia e le somme prelevate dalla Securitate venivano deposte presso la Banca di Stato in un conto speciale, con evidenze molto controllate. Il 31 luglio 1965 il saldo in valuta era di 6.857.000 dollari. Il prelevamento delle somme di denaro avveniva tramite una tecnica operativa. Gli ufficiali che prendevano il denaro — per un certo periodo i pagameti furono effettuati in contanti — avevano addosso dei microfoni, le conversazioni venivano registrate e la possibilità che tenessero una parte dei soldi per loro era assai bassa. La Securitate poteva utilizzare il 20% dei soldi a scopo operativo, ad esempio per pagare certi informatori esterni e per acquistare tecnica dall’Occidente. In minor misura, furono acquistate armi da caccia per i vertici comunisti”, aggiunge lo storico.




    Durante il regime di Nicolae Ceauşescu, tra il 1965 e il 1989, la Securitate tentò di allargare le possibilità e le modalità per incassare valuta. Una novità, a cominciare dagli anni ’70, fu che si puntava sull’incasso della valuta tramite bonifico bancario. Il prelevamento di contanti diventò meno usuale, ma la pratica continuò anche negli anni ’80. Il compito di svolgere operazioni del genere spettava agli ufficiali della Direzione I Informazioni Estere. Dopo il 1978, quando l’allora vicecapo del controspionaggio romeno, il generale Ion Mihai Pacepa chiese asilo politico nell’Occidente, l’intero sistema di spionaggio fu riconfigurato e le cose cambiarono. Fu fondata un’unità per l’apporto valutario speciale. Alla fine degli anni ’70, le operazioni valutarie furono accelerate, in seguito all’indebitamento estero. Negli anni ’70 avvennero gli shock petroliferi, il primo nel 1973 e il secondo negli anni 1979-1980. Il sovradimensionamento dell’industria chimica e la perdita di alcuni mercati esteri, nonché l’aumento degli interessi per i debiti sovrani misero un’enorme pressione sullo stato romeno”, spiega ancora Florian Banu.




    Lo storico ha fatto anche un esempio di come la Securitate riusciva a recuperare una parte dei soldi. Cominciarono a dare indicazioni ben precise sui tipi di operazioni valutarie accettate. Ad esempio, il recupero di certe somme dai fondi confidenziali approvati dalle autorità romene a favore di cittadini stranieri che avevano intermediato la firma di contratti vantaggiosi per la Romania. Come si faceva? Lo stato romeno firmava un contratto per esportare trattori in Iran. Per vincere la gara d’appalto con lo stato iraniano, lo stato romeno offriva una certa somma ad un alto dignitario iraniano. Dopo la firma del contratto, il rispettivo dignitario veniva contattato dagli ufficiali della Securitate, i quali invocando il fatto che erano intervenute spese supplementarie, come l’imbarco, la preparazione per l’export, ecc., gli dicevano che doveva restituire una parte dei soldi. Se il dignitario aveva ricevuto tangenti del 10% del valore del contratto, la Securitate gli chiedeva di restituirne il 5%. E tale somma veniva trasferita nel Paese”, conclude lo storico Florian Banu. (trad. Gabriela Petre)

  • Les opérations de la Securitate avec des devises

    Les opérations de la Securitate avec des devises


    En dépit de sa rhétorique emphatique, de supériorité par rapport au régime capitaliste, le régime communiste a été, pendant toute son histoire, dépendant du premier. Les économies communistes ont cherché à tirer un profit maximal des relations avec le monde capitaliste, alors qu’elles n’obtenaient même pas la moitié des performances économiques de celui-ci. La faim de devises a été une constante de tous les pays communistes, la Roumanie n’étant pas une exception. Vu que l’économie socialiste ne pouvait pas satisfaire le besoin en ressources, le régime communiste de Bucarest a mis au point un appareil de répression, à savoir la Securitate, avec la mission de produire de l’argent.


    La plupart des opérations de la Securitate avec des devises restent un mystère pour la majorité des Roumains d’aujourd’hui. C’est pourquoi les recherches de l’historien Florin Banu dans les archives du Conseil national pour l’étude des archives de la Securitate (CNSAS) est un début dans cette page d’histoire des services secrets roumains des années du communisme : « Le problème de certaines opérations en devises a commencé à se poser pour la Securitate dans les années 1950. Dans les premières années après sa création, elle a dû faire face aux difficultés inhérentes à tout service de renseignements, et d’autant plus à une police politique comme c’était son cas. Le besoin de devises n’était pas si important, étant donné la rupture des relations commerciales avec l’Occident. A partir de la moitié des années ’50, avec l’ouverture vers l’Occident, suite à la reprise des rapports avec la France et par la suite avec l’Allemagne, avec le Royaume Uni, le problème des devises s’est posé aussi. Au début, les devises étaient obtenues par la récupération des héritages des citoyens roumains établis en Occident. Tous ces héritages devaient être ramenés au pays et des démarches étaient faites en ce sens. Ce n’étaient pas des opérations de grande ampleur, mais des opérations occasionnelles. Vers la fin des années ’50, la possibilité est apparue d’obtenir des devises par l’intermédiaire des canaux confidentiels de la Securitate, en échange de la délivrance de certains visas d’émigration. Une partie de la communauté juive et une partie de la minorité allemande ont estimé que leur avenir en Roumanie était plutôt incertain et sombre et ont fait le choix d’émigrer ».


    Les devises comptaient parmi les plus précieux objectifs du régime, c’est pourquoi les autorités le traitaient avec beaucoup d’attention. Florian Banu : « L’Etat roumain possédait le monopole de toutes les sommes en devises qui étaient considérées comme propriété de l’Etat et que celui-ci devait encaisser. Les autorités ont élaboré une législation très stricte à ce sujet, et l’argent que la Securitate obtenait était déposé à la banque d’Etat de la République populaire roumaine, dans un compte spécial, dont l’évidence était très stricte. Le 31 juillet 1965, celui-ci contenait 6.857.000 dollars. La collecte de ces sommes d’argent se faisait sous une surveillance stricte. Les officiers qui collectaient effectivement l’argent, puisque pendant un certain temps, les paiements se faisaient en liquide, portaient des microphones, les conversations étaient enregistrées et la possibilité qu’ils s’approprient une partie de cet argent était beaucoup diminuée. La Securitate pouvait utiliser 20% de cet argent dans les opérations qu’elle déroulait, par pour payer ses informateurs à l’extérieur et pour acheter des équipements occidentaux. Une petite partie de cet argent a été utilisé pour l’achat de fusils de chasse pour certains apparatchiks, plus importants. »


    Pendant le régime de Nicolae Ceausescu, entre 1965 et 1989, la Securitate a constamment cherché de nouvelles modalités d’obtenir des devises : « La nouveauté c’est qu’à partir des années 1970, les transferts bancaires sont de plus en plus utilisés au détriment du liquide, même si cette pratique a continué aussi dans les années ’80. La tâche de dérouler ce genre d’opérations avait été confiée aux officiers de la 1ère de Direction de renseignements étrangers. Après 1978, lorsque l’entier système d’espionnage de la Roumanie a été reconfiguré suite à la défection du général Ion Pacepa, l’adjoint du contre-espionnage roumain, les choses changent. La Securitate constitue une unité chargée exclusivement de la mission d’obtenir des devises. Une intensification de ces opérations a eu lieu à la fin des années 1970 en raison du besoin accru ressenti par le régime communiste en raison de son endettement extérieur. C’est dans les années 70 qu’ont eu lieu les chocs pétroliers, dont le premier en 1973 et le deuxième en 1979 — 1980. Le développement excessif de l’industrie chimique et la perte de certains marchés extérieurs, ainsi que l’augmentation sensible des taux d’intérêts aux dettes souveraines ont mis une pression immense sur l’Etat roumain. »


    L’historien Florian Banu donne un exemple révélateur sur la manière dont la Securitate a réussi a récupérer une partie de cet argent : « Les officiers ont reçu des indications claires sur les types d’opérations de change agrées. Par exemple, la récupération de sommes d’argent en devises à partir des commissions confidentielles approuvées et versées par les autorités roumaines aux étrangers qui avaient favorisé la conclusion de contrats avantageux pour la partie roumaine. Quelle était le mécanisme ? L’Etat roumain contractait l’exportation de tracteurs vers l’Iran. Afin de gagner l’appel d’offres de l’Etat iranien, l’Etat roumain offrait une commission à un haut dignitaire iranien. Après la signature du contrat et le début de sa mise en application, les officiers de la Securitate contactaient le dignitaire en question. Ils invoquaient des dépenses supplémentaires comme l’embarquement et la préparation pour l’exportation. Bref, on lui disait qu’une partie de cet argent devait être remboursé. Et les dignitaires cédaient. Si le haut dignitaire avait reçu un pot-de-vin de, mettons, 10 % du contrat, les officiers de la Securitate lui disaient qu’il devait restituer 5%. Et eux, ils récupéraient cet argent pour le transférer ensuite en Roumanie. »


    Les opérations de change de la Securitate n’ont pas réussi à arrêter la dégringolade du système communiste. Elles ont contribué à la formation de personnes qui après 1989 se sont transformés en hommes d’affaires. (trad. : Ligia Mihaiescu, Alex Diaconescu)

  • Die Devisen-Geschäfte der Securitate

    Die Devisen-Geschäfte der Securitate


    Trotz seiner bombastischen Rhetorik gegenüber dem kapitalistischen Regime war das kommunistische Regime im Verlauf seiner ganzen Geschichte abhängig von diesem. Die kommunistischen Wirtschaften haben versucht, aus den Verbindungen zur kapitalistischen Welt Profit zu erzielen. Die Wirtschaftlichkeit des Ostblocks lag weit unter der Wirtschaftlichkeit der kapitalistischen Staaten. Alle Ostblockländer waren daran interessiert, sich Devisen zu verschaffen.


    Rumänien machte da keine Ausnahme. Das kommunistische Regime in Bukarest beauftragte seinen Repressionsapparat, die Staatspolizei Securitate, mit dieser Aufgabe. Die Devisen-Transaktionen der Securitate sind noch ein Geheimnis für die meisten Rumänen. Der Historiker Florian Banu setzt sich mit diesem Teil der Geschichte der Securitate auseinander. Dazu erforscht er die Dokumente des Landesrates für die Erforschung der Securitate-Archive CNSAS.


    Das Problem der Devisen-Transaktionen stellte sich in den 1950er Jahren. In den ersten Jahren nach ihrer Gründung gab es, wie im Falle anderer Informationsdienste, Probleme. Umso mehr, als es sich um eine politische Polizei wie die Securitate handelte. Devisen waren am Anfang nicht gefragt, weil die Handelsbeziehungen zum Westen eingefroren waren. Mitte der 1950er Jahre kam — mit der Öffnung gegenüber dem Westen und der Wiederaufnahme der Handelsbeziehungen mit Frankreich und dann Deutschland und Gro‎ßbritanien — auch die Devisen-Frage auf. Ende der 1950er Jahre ergab sich die Möglichkeit für die Securitate, auf geheimen Wegen Devisen gegen Ausreisevisa zu bekommen. Ein Teil der jüdischen Gemeinschaft und ein Teil der deutschstämmigen Bevölkerungsgruppe hat sich die Zukunft Rumäniens unsicher und düster vorgestellt und daher entschieden, auszuwandern.“


    Die Devisen waren dem Regime sehr wichtig. Deshalb wollte der Staat diesen Bereich streng kontrollieren. Florian Banu dazu:


    Der rumänische Staat hatte Monopol auf Devisen. Es wurde auch eine sehr strenge Gesetzgebung in diesem Bereich verabschiedet. Die Summen wurden bei der Staatsbank der rumänischen Volksrepublik auf ein spezielles Konto gelegt. Am 31. Juli 1965 waren auf dem Konto 6.857.000 US-Dollar. Die Geldübernahme wurde technisch überwacht. Eine Zeit lang wurde in bar bezahlt. Die Offiziere, die das Geld übernahmen, trugen Mikrophone, die Gespräche wurden aufgezeichnet und das Risiko, dass jemand Geld klaut, wurde gering gehalten. Die Securitate konnte 20% dieser Summen für operative Tätigkeiten benutzen. Dazu gehörten die Zahlung der externen Informanten und der Kauf technischer Anlagen aus dem Westen.“


    Während des Ceauşescu-Regimes (1965 bis 1989) hat die Securitate auf unterschiedlichen Wegen versucht, Devisen zu erhalten.


    Beginnend mit den 1970er Jahren hat man auf Banküberweisungen bestanden, die Übernahme in Bar wurde zwar immer seltener, aber auch in den 1980er Jahren fortgesetzt. Die Durchführung solcher Tätigkeiten war die Aufgabe der Offiziere der Direktion 1 Auslandsinformationen“. Nach 1978, als Ion Mihai Pacepa, der Vize-Chef der rumänischen Gegenspionage überlief, hat sich die Sachlage geändert. Es wurde eine spezielle Valuta-Einheit gegründet. Ende der 1970er Jahre vermehrten sich die Devisen-Transaktionen. Das kommunistische Regime brauchte Valuta, weil es sich im Ausland verschuldet hatte. In den Jahren 1973 und 1979-1980 ereigneten sich die Ölkrisen. Der überdimensionierte Chemie-Bereich und der Verlust einiger externer Märkte sowie die Anhebung der Zinsen für die Staatsschulden haben einen enormen Druck auf den rumänischen Staat ausgeübt.“


    Der Historiker Florian Banu wei‎ß auch, wie die Securitate versuchte, sich von den Verlusten wieder zu erholen:


    Es wurden ganz klare Vorschriften bezüglich der genehmigten Devisen-Transaktionen erteilt, zum Beispiel die Rückgewinnung von geheimen Vermittlungsprovisionen. Diese wurden an ausländische Bürger gezahlt, die dem rumänischen Staat halfen, Verträge zu gewinnen. Wie war die Vorgehensweise? Der rumänische Staat wollte beispielsweise Traktoren in den Iran exportieren. Um die Ausschreibung zu gewinnen, zahlte der rumänische Staat einem hohen iranischen Amtsträger eine Provision. Nachdem der Vertrag unterzeichnet wurde, erklärten die Securitate-Offiziere dem iranischen Amtsträger, es gebe zusätzliche Kosten und ein Teil der Provision müsse zurückerstattet werden. Die Amtsträger gaben nach. Wenn sie 10 % des Gegenwerts des Vertrags bekommen hatten, erhielt die Securitate die Hälfte zurück.“


    Die Devisen-Transaktionen der Securitate haben das Chaos im kommunistischen System nicht in Ordnung gebracht. Sie haben aber zur kapitalistischen Ausbildung einiger Leute beigetragen, die nach der Wende einen gro‎ßen Teil der jungen rumänischen Marktwirtschaft übernommen haben.


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