Tag: social

  • Plan anti-pauvreté en débat public

    Plan anti-pauvreté en débat public

    Le gouvernement de Bucarest a récemment soumis au débat public un plan national comportant 47 mesures anti-pauvreté. Destiné surtout aux mineurs à risque de pauvreté, soit 1,7 millions d’enfants, ce plan s’adresse aussi à d’autres catégories sociales, dont celle des seniors. Lors du lancement de ce plan national de lutte contre la pauvreté, le premier ministre Dacian Cioloş a détaillé quelques-uns des objectifs : « Il faut faire en sorte qu’ils bénéficient, au moment de leur naissance, d’examens médicaux et de vaccins, il faut aussi s’assurer que tous les nouveaux-nés aient une identité. Puisque, dans certains cas, il s’agit de familles sans domicile fixe, les petits ne reçoivent pas d’identité. Ceci étant, ils sont exclus du système de protection sociale, c’est pourquoi nous avons pensé à plusieurs solutions. Pour les enfants à l’âge de la scolarité, nous mettrons en place des mesures censées diminuer le taux de décrochage scolaire. Enfin, à l’intention des jeunes qui ont abandonné les études et qui ne parviennent pas à se faire embaucher, l’Agence pour l’emploi mettra en oeuvre des programmes d’assistance, qui devraient faciliter leur intégration professionnelle ou bien elle élargira le programme Une seconde chance pour l’apprentissage, pour qu’ils puissent continuer leur instruction ».

    Quelle est la dimension exacte de la pauvreté, par delà les présentations générales du type « La Roumanie compte parmi les pays les plus pauvres de l’UE » ? C’est à cette question qu’essaie de répondre, depuis maintenant une année, la Fondation « Friedrich Ebert Roumanie. Elle mène un projet qui vise à centraliser, analyser et faire connaître au grand public les données statistiques relevant des domaines social et économique, fournies par les différentes institutions nationales et européennes. Une fois réalisée cette synthèse, on constate que certaines données sont trompeuses, affirme Victoria Stoiciu, coordinatrice de programmes au sein de la Fondation Friedrich Ebert. C’est le cas des chiffres selon lesquels la Roumanie enregistre un des taux de chômage les plus faibles sur l’ensemble de l’Union européenne. Les statistiques relatives aux chômage, au taux d’emploi et aux travailleurs indépendants cachent, en fait, une réalité dure, précise Victoria Stoiciu : « Le taux d’emploi concerne les catégories de personnes qui déploient une activité rémunérée ou pas. Dans ce dernier cas de figure, on parle par exemple de PFA (personne physique autorisée, soit auto-entrepreneur) ou de freelance. Suivant cette définition, le taux d’emploi se situe, en Roumanie, en dessus de 60%, donc dans les limites de la moyenne européenne, mais la cible fixée dans l’Agenda 2020 n’a pas été atteinte. Le pays dénombre, en fait, quelque 4 millions et demi de salariés, auxquels s’ajoutent près de 3 autres millions de personnes travaillant à leur compte et les travailleurs familiaux non rémunérés. N’ayant pratiquement pas d’emploi, ces derniers sont au chômage, mais statistiquement parlant, ils sont considérés comme étant des personnes actives. 90% des travailleurs indépendants sont occupés dans l’agriculture, laquelle est, à son tour, un type d’activité de subsistance ».

    La situation des salariés n’est pas meilleure non plus, vu que le SMIC roumain est de 218 euros. Dans l’Union européenne, il est supérieur uniquement à celui de Bulgarie. Et le salaire moyen net a atteint les 473 euros fin 2015. Ce qui plus est, les soi-disant transferts sociaux – c’est-à-dire aides au chômage, allocations pour enfants, retraites et aides sociales constituent 16% du PIB tout au plus. Vu que la moyenne européenne est de plus de 20%, la Roumanie enregistre un nouveau record négatif, étant le pays européen qui dépense le moins pour la protection sociale de ses citoyens. Dans de telles conditions, quelle est l’opinion de Victoria Stoiciu au sujet de l’actuel paquet anti-pauvreté ? «C’est un bon paquet, je n’ai pas de critiques. Mais je voudrais faire deux remarques. En début d’année dernière, la Stratégie nationale anti-pauvreté pour la période 2015 – 2020 a été adoptée après une période de débats publics. De mon point de vue, elle est bonne. Mais je n’ai pas compris pourquoi le gouvernement en n’a pas essayé de continuer ce qui a été fait auparavant. Je n’ai entendu aucune critique fondée au sujet de l’ancienne stratégie et je sais qu’ils ont construit un projet complémentaire, donc viable de mon point de vue. Il existe en Roumanie cette tradition des gouvernements qui passent l’éponge sur tout ce que leurs prédécesseurs ont fait et il n’existe plus aucune continuité des politiques publiques. Deuxièmement, même si je n’ai rien à critiquer sur le fond du problème et que toutes les mesures du paquet actuel, relatives aux transferts sociaux, sont nécessaires, il faut aller à la racine de la pauvreté afin de l’éradiquer. La source des problèmes, c’est l’absence d’emplois. »

    Le paquet anti-pauvreté récemment lancé contient aussi quelques exemples de bonnes pratiques, des programmes pilote, créés par des ONGs et inclus dans la législation nationale. C’est le cas du projet « Chaque enfant à la maternelle », développé par l’Association OvidiuRo, qui prévoit d’accorder un ticket de 50 lei, soit environ 11 euros, aux familles en difficulté qui envoient toutefois leurs enfants à la maternelle. Ce ticket peut être utilisé pour acheter aliments, produits d’hygiène, vêtements et chaussures. Comment ce programme est-il arrivé à être appliqué à l’échelle nationale ? Maria Gheorghiu, présidente de la Fondation « OvidiuRo », explique « C’est un projet que nous avons mis en place en tant que programme pilote à compter de 2010, dans les communautés de Roumanie, et l’année dernière nous avons trouvé la solution pour aider les enfants pauvres du pays. Nous avons démarré un projet législatif pour transformer le projet pilote « Chaque enfant à la maternelle » en un programme national. En octobre 2015, la Chambre des Députés de Bucarest a voté la loi et ensuite nous avons lancé la collaboration avec le gouvernement en place pour élaborer les normes d’application. Elles ont été achevées début janvier et ensuite notre programme a été inclus aussi dans le paquet de lutte contre la pauvreté. Le mécanisme central présuppose d’accorder aux enfants de familles défavorisées des tickets sociaux pour la maternelle, s’ils suivent régulièrement les cours. C’est autour de ce mécanisme central que nous avons mis en place d’autres mesures. Par exemple, nous avons donné des vêtements et des chaussures ainsi que des fournitures scolaires aux enfants. Les mesures incluses dans le nouveau paquet anti-pauvreté vont compléter le ticket social. »

    Jusqu’au 10 février, les mairies ont dû communiquer le nombre d’enfants éligibles aux administrations financières, qui ont déjà versé les fonds nécessaires aux budgets municipaux.

  • Paquet de mesures anti-pauvreté en Roumanie

    Paquet de mesures anti-pauvreté en Roumanie

    Le gouvernement de Bucarest a lancé mercredi un Paquet de mesures anti-pauvreté, qui bénéficiera de plus d’un milliard d’euros de fonds européens et publics, a fait savoir jeudi le porte-parole de l’Exécutif, Dan Suciu. Le premier ministre technocrate, Dacian Cioloş, a présenté ce programme, structuré par catégories d’âge et qui s’adresse à toutes les personnes soumises au risque de pauvreté. Il a souligné que le pays dénombre beaucoup de gens vivant sous le seuil de pauvreté, dont 1,7 millions sont des enfants, habitent en milieu rural et encourent de gros risques.

    M. Cioloş a par ailleurs rappelé qu’il existe une stratégie nationale anti-pauvreté, mais que l’Exécutif souhaitait voir dépasser l’étape paperasse. Selon le chef du gouvernement, il s’agit d’un plan en trois temps, qui vise à aider les personnes concernées tout au long de leur vie. Dacian Cioloş : « Il faut faire en sorte qu’ils bénéficient, au moment de leur naissance, d’examens médicaux et de vaccins, il faut aussi s’assurer que tous les nouveaux-nés reçoivent une identité. Pour les petits parvenus à l’âge préscolaire, nous mettrons en place le programme national « Le jardin d’enfants pour tous » et qui a pour objet de leur offrir des fournitures scolaires, des vêtements et des vitamines. »

    Le premier ministre a également précisé que son Cabinet avait en vue d’élargir, grâce au financement européen, des programmes tel « La deuxième chance », destinés aux écoliers. Pour les jeunes en situation de décochage scolaire et qui ne trouvent pas d’emploi, le gouvernement envisage de développer des programmes d’assistance sociale. Ceux-ci devraient les aider à intégrer le marché de l’emploi ou à continuer leurs études. Les personnes de plus de 65 ans ne sont pas non plus oubliées.

    Dacian Cioloş : « Pour les seniors, nous avons conçu un programme appelé Les grands-parents de la communauté, qui permettra aux personnes disponibles de prendre soin des petits dans un cadre bien organisé. »

    D’autres initiatives visant cette dernière catégorie d’âge ont trait à la création de centres multifonctions, aux garanties pour les employés d’un certain âge, à la subvention des services de soins à domicile. Ce paquet de mesures comporte aussi des programmes de prévention de l’abandon des nouveaux-nés dans les hôpitaux. Il prévoit aussi d’assurer aux familles démunies des logements sociaux, des programmes censés empêcher la séparation de l’enfant de ses parents, ainsi que des stimulants financiers pour les travailleurs journaliers, la garantie de micro-crédits, des taux d’intérêt incitants pour les entrepreneurs des milieux défavorisés. Le plan intégré censé endiguer la pauvreté en Roumanie comporte 47 mesures au total.

    Il sera présenté en détail la semaine prochaine, puis soumis au débat des ONGs activant dans le domaine social, du milieu académique, ainsi que des représentants des autorités locales. (trad. Mariana Tudose)

  • Retrospectiva evenimentelor externe 2015

    Retrospectiva evenimentelor externe 2015

    În câteva cuvinte, 2015 poate fi descris ca anul în care acţiunile teroriste şi-au pus puternic amprenta, chiar în primele zile ale lunii ianuarie atentatul de la Paris, îndreptat împotriva publicaţiei satirice Charlie Hebdo, generând stupoare şi indignare în rândul comunităţii internaţionale. Catalogat drept un atac fără precedent la adresa presei şi a democraţiei, atentatul a lăsat în urmă 17 morţi şi 20 de răniţi, majoritatea membri ai corpului redacţional. Planul de alertă în regiunea pariziană a fost ridicat la cel mai ridicat nivel, iar operaţiunea antiteroristă declanşată a condus la uciderea de către forţele de securitate a celor trei jihadişti implicaţi. “Nu ne temem!” — a fost mesajul cel mai puternic al giganticului marş contra terorismului organizat, câteva zile mai târziu, la care au luat parte circa două milioane de oameni în Paris, alte peste două milioane în oraşe franceze de provincie şi sute de mii în restul continentului.



    În acest fel, Europa s-a mobilizat pentru a-şi reafirma valorile fundamentale, de la dreptul la viaţă la acela al libertăţii de expresie. Mesajul de solidaritate cu Franţa al României tradiţional francofilă, membră a mişcării francofone şi legată de Franţa printr-un parteneriat privilegiat, a fost purtat la marş de preşedintele recent învestit Klaus Iohannis, care s-a aflat în mulţime, alături de zeci de şefi de stat şi de guvern din întreaga lume.



    Comentând evenimentele dramatice din capitala Franţei, directorul Serviciului Român de Informaţii, George Maior aprecia, într-un interviu, că vor mai exista atentate teroriste în Europa. “Serviciile secrete europene sunt pregătite pentru noul nivel de terorism, dar nu există securitate absolută”, declara Maior, previziune confirmată zece luni mai târziu.



    În noaptea de 13 spre 14 noiembrie, tot la Paris, 130 de persoane şi-au pierdut viaţa şi peste 350 au fost rănite într-un nou val de atentate. Atacurile au vizat sala de concerte Bataclan, terase ale unor baruri şi restaurante şi zona din jurul Stade de France, de la periferia nordică a capitalei franceze. În numai trei ore, un comando jihadist a determinat intrarea unei ţări întregi într-o nouă eră în domeniul securităţii, iar unda de şoc produsă de evenimentele de la Paris încă se simte la nivel mondial.



    Atentatele, în care au fost implicaţi şi tineri musulmani născuţi şi educaţi în Franţa, au fost revendicate de Statul Islamic – grupare teroristă, care, potrivit trezoreriei Statelor Unite, în doar câţiva ani, a devenit cea mai bogată structură de profil din istorie : face contrabandă cu antichităţi, trafic de carne vie şi cere răscumpărări de sute de mii sau milioane de dolari pentru eliberarea celor răpiţi. Beneficiază de donaţii însemnate din partea unor oameni influenţi din lumea arabă şi se estimează că obţine circa 40 de milioane de dolari pe lună doar de pe piaţa neagră a produselor petroliere.



    Venite pe fondul celui mai mare aflux migrator din Europa de după al Doilea Război Mondial, atentatele au influenţat atitudinea cetăţenilor de rând, dar şi a unora dintre decidenţii europeni, existând suspiciuni că între migranţi se infiltrează adepţi ai ISIS. Pe măsura intensificării războiului civil din Siria, unde gruparea jihadistă Statul Islamic a cucerit teritorii întinse pe care le-a unit într-un califat” împreună cu cele pe care le controlează în Irak, valul de refugiaţi a căpătat proporţiile unui exod. Circa un million de persoane şi-au părăsit în acest an ţările de origine, fugind din zonele de conflict sau de sărăcie şi îndreptându-se preponderent spre Germania.



    Au existat voci care au spus că valul migrator spre ţările dezvoltate ale Europei a fost, într-un fel, încurajat de decizia unor lideri europeni de a relaxa politica primirii imigranţilor extracomunitari – estimând că vor rezolva în acest mod problema deficitului de forţă de muncă în ţările pe care le conduc. Astfel, a apărut o situaţie care a provocat diviziuni profunde între guvernele vest-europene şi unele din est, dar şi în interiorul societăţilor din statele blocului comunitar.



    Invocându-se argumentul solidarităţii” europene, în pofida obiecţiilor exprimate de unele dintre ţările UE, s-a decis ca, în următorii doi ani, circa 160 de mii de migranţi să fie repartizaţi ţărilor comunitare, printr-un mecanism al cotelor obligatorii. Totodată, s-a stabilit înfiinţarea aşa-numitelor centre hotspot, în Grecia şi Italia, unde migranţii să fie înregistraţi şi separaţi în imigranţi economici – care să fie repatriaţi în ţările lor – şi refugiaţii a căror cerere de azil este justificată de zona de conflict din care provin şi care pot fi redistribuiţi.



    Pe de altă parte, în încercarea de a stăvili numărul de refugiaţi în Europa, după îndelungi negocieri, la sfârşitul lunii noiembrie, Uniunea Europeană a încheiat cu Turcia un acord prin care aceasta din urmă a promis să ia măsuri pentru a opri migranţii care-i tranzitează teritoriul. Blocul comunitar s-a angajat în schimb să ofere Ankarei un ajutor economic cu o valoare iniţială de 3 miliarde de euro destinat refugiaţilor aflaţi în Turcia, în special sirieni. UE a acceptat, de asemenea, să deblocheze procesul de aderare a Turciei la UE şi cel de liberalizare a vizelor pentru cetăţenii turci. Între timp, SUA şi Rusia şi-au intensificat operaţiunile din Siria, confruntată de mai bine de patru ani cu un război civil, soldat cu numeroase victime, şi unde ISIS şi-a consolidat poziţiile.

  • “Temps d’images”, temps d’action

    “Temps d’images”, temps d’action

    Ils étaient des dizaines de milliers, surtout des jeunes et très jeunes, à demander dans les rues de la plupart des villes roumaines une réforme de la société roumaine. Animés par l’indignation et la colère suscitées par cette affaire de corruption meurtrière qui s’est avérée être l’incendie de la discothèque « Colectiv » de Bucarest, les Roumains ont évoqué un « tournant », se disant déterminés à opérer un changement radical de leur attitude envers le politique et le pouvoir, dans le sens d’un redoublement de vigilance envers l’action de ces derniers. Après Bucarest, c’est à Cluj, dans le centre-ouest du pays, que les protestations ont pris le plus d’ampleur – « ceux qui ne s’y joignent pas, ne veulent pas de changement », a-t-on alors crié. Mais combien ces jeunes Roumains sont-ils disposés à s’impliquer davantage dans la vie sociale et surtout dans la décision politique ? Qu’est-ce qui restera de cette vigilance prônée dans quelques mois ? Y a-t-il des différences de vision entre les jeunes de la capitale et ceux du reste du pays ? Nous en parlons avec Dan Ratiu, professeur à la Faculté d’histoire et de philosophie de l’Université Babes-Bolyai de Cluj et Ioan Pop-Curseu, chargé de cours à la Faculté de Théâtre et de Télévision de l’UBB, impliqué dans plusieurs projets civiques. Un programme réalisé en marge et en partenariat avec le festival Temps d’images Cluj 2015, un événement recommandé par RRI.











  • “Temps d’images” Cluj 2015

    “Temps d’images” Cluj 2015

    Cette semaine, votre magazine d’actualité alternative délocalise son antenne à Cluj, dans le centre-ouest de la Roumanie, à l’occasion du 8e festival des arts performatifs innovants « Temps d’Images ». Un événement profondément ancré, par vocation et conviction, dans la vie sociale du pays, dont il explore, sans condescendance, maillons forts et faibles. « Corps commun » c’est la thématique de « Temps d’images 2015 » qui dure jusqu’au 14 novembre. Un sujet mis soudainement sous un autre jour par l’incendie meurtrier du 30 octobre à Bucarest, et les mouvements sociaux qui s’en sont suivis à travers le pays.



    Faire « corps commun », qu’est-ce que cela veut dire, de nos jours ? Combien solidaires sont encore nos sociétés européennes en général et la société roumaine en particulier, selon les artistes ? Comment ces artistes s’impliquent socialement et quel impact réel ont leurs créations ? Ces questions sont mises sur la table par « Temps d’images 2015 » de Cluj, un festival recommandé par Radio Roumanie Internationale, la voix de la diversité. Des questions que nous effleurons également avec nos invitées – Miki Braniste, directrice de « Temps d’Images », Corina Bucea, chargée de communication, et notre collègue Oana Cristea Grigorescu, journaliste à RRCj.


  • Métiers anciens revisités

    Métiers anciens revisités

    C’est aussi le cas de la jeune famille Dana et Ionuţ Georgescu, qui ont lancé le projet « Le Moulin à papier » de Comana, une localité à une trentaine de km de Bucarest. Ils y recyclent du papier, le font macérer et le transforment en papier écologique, qu’ils impriment et relient en employant des équipements récupérés dans d’anciennes imprimeries.

    Les débuts du « Moulin à papier », cinq années auparavant, sont liés à a venue au monde de leur fillette, Elena, mais non seulement. Dana Georgescu nous en dit davantage : « Nous avions des emplois dans des compagnies privées. Au moment où Elena est venue au monde et j’ai passé plus de temps avec elle, j’ai senti le besoin de faire plus que je n’avais fait jusqu’alors. J’étais et je continue d’être passionnée par l’écriture, j’aime ce qui est beau en général. J’ai senti que je voulais faire davantage que d’aller au bureau tous les jours, de gagner un salaire et de partir en vacances. C’était en 2007. Depuis lors, nous avons cherché et nous nous sommes décidés de faire quelque chose dans le domaine de l’imprimerie. Mon mari était passionné de cartes et les choses ont commencé à prendre contour peu à peu. Plus tard, vers 2009, nous avons commencé à suivre aussi des cours. Moi, j’ai suivi un cours de photographie, et mon mari un cours de reliure de livre »

    Le « Moulin à papier » une fois conçu, les époux Georgescu ont commencé à chercher un endroit pour le mettre en place. Après avoir cherché à maints endroits, ils sont arrivés à Comana, au milieu d’un parc naturel, avec des forêts, avec un petit delta sur la rivière Neajlov, un endroit qui a sa place dans l’histoire littéraire, aussi, car c’est là que se trouve la maison-musée du poète Gellu Naum. Un endroit prédestiné pour eux, selon Dana. C’est là qu’ils habitent la plus grande partie de la semaine, ils fabriquent et impriment du papier. Ils exposent, dans un petit musée, les machines, dont certaines sont classées au patrimoine national, telle celle qui a été créée à Leipzig en 1889, qui a fonctionné dans l’imprimerie du journal « Universul ».

    Et vu qu’ils ont trouvé à Comana un endroit si hospitalier, ils ont pensé offrir, à leur tour, quelque chose au village : ils ont créé une petite entreprise sociale où sont produits de petits carnets, des cartes de vœux, des signets et bien évidemment, du papier écologique manuel. Ionuţ Georgescu : « C’est une entreprise d’un genre un peu différent pour la Roumanie, bien que l’on commence déjà, chez nous aussi, depuis un certain temps, à parler de l’économie sociale et l’on essaie d’assurer à ce domaine un cadre législatif. Ce que nous avons découvert depuis que nous nous trouvons à Comana, c’est que l’on ne peut déployer une activité dans une communauté sans tâcher d’offrir quelque chose à cette communauté. Nous découvrons qu’à mesure que nous nous impliquons dans la vie de la communauté, la communauté nous offre quelque chose, à son tour. Nous avons travaillé avec les enfants de l’école de ce village et ils participent gratuitement aux activités que nous organisons. Nous y avons trouvé des gens de confiance avec lesquels nous collaborons très bien pour faire marcher le « Moulin à papier ». Ce sont des gens sérieux et capables de comprendre nos rêves. Ils nous aident à faire quelque chose non seulement pour nous, mais aussi pour la communauté que nous avons intégrée. Nous ne pouvons dissocier le développement économique de la prospérité des gens parmi lesquels nous vivons. »

    Quelle est la situation économique des habitants de Comana et comment cette communauté traditionnelle a-t-elle accueilli l’idée nouvelle de fabriquer du papier écologique dans son village ? Ionuţ Georgescu. : « Le milieu rural a besoin de croissance économique. Or, la campagne offre très peu d’emplois. La plupart des habitants de Comana font la navette à Bucarest ou dans les villages des environs de la capitale où ils ont trouvé du travail. Ils n’ont pas le choix. Pourtant, nous pensons que les métiers traditionnels peuvent très bien arrondir les revenus des villageois ou même devenir leur principale source de revenus. Au début, lorsque nous leur en avons parlé, ils n’ont pas fait confiance à nos idées. En constatant ce que nous avons réalisé, ils se sont rendu compte qu’en utilisant les vieilles choses, on pouvait progresser et alors ils sont devenus plus ouverts. Certains s’impliquent même dans nos activités. »

    Les participants les plus enthousiastes aux activités du « Moulin à papier » sont les enfants. Pour eux, Dana Georgescu organise différents ateliers pour leur montrer comment on fabrique et on imprime le papier. Quelle est la réaction des enfants ? Dana Georgescu : « Au début, ils regardent d’un air curieux et de partout je n’entends que des exclamations d’étonnement. Ils sont très surpris de ce qu’ils voient ici. A mesure que je leur explique ce qui s’y passe, ils deviennent de plus en plus intéressés. Et lorsque le moment de produire le papier arrive, c’est une véritable compétition, car chacun souhaite être le premier. Il y a des enfants qui nous disent qu’ils souhaitent y travailler, quand ils seront grands. Ils sont enchantés de ce qu’ils font ici. Et ce sont surtout les tout-petits qui sont les plus enthousiastes et qui manifestent le plus spontanément leur joie. »

    Pour les prochaines années, la famille Georgescu prépare un autre projet à Comana: « Le village des artisans », qui doit bénéficier d’un financement norvégien. Il s’agit de construire là-bas de maisonnettes en style traditionnel où l’on pratiquera et enseignera différents métiers anciens : poterie, tissage et travail du bois.(Trad. : Ligia Mihăiescu, Dominique)

  • Le défi d’être bénévole

    Le défi d’être bénévole

    Cest par le biais de programmes éducationnels à longue durée et adaptés à leurs besoins quils peuvent dépasser le trauma du placement dans une telle institution ou de la vie dans des familles désorganisées, où les abus et les injustices sont à lordre du jour. Cest ce que souhaite faire lassociation On grandit, affirme Iarina Stefanescu, fondatrice du programme éducationnel homonyme :



    « Ce programme est né après mon implication dans un projet denseignement de la langue anglaise dans les centres sociaux. Et je me suis rendu compte que deux heures déducation par semaine comptent énormément parce quelles se déroulent par le biais de jeux pour les enfants en compagnie de bénévoles qui les encouragent et leur enseignent des choses nouvelles dune manière interactive. Hormis les connaissances et les valeurs acquises, il est extrêmement important de mentionner la confiance et louverture quils obtiennent. »



    Depuis leur adhésion au programme « On grandit », Iulia Blaga et Andreea Dumitru ne se sont pas résumées aux ateliers de cinéma et de créativité littéraire. Elles ont emmené les enfants au cinéma, au musée et dans les librairies. Ils ont également planté des fleurs et fait de la peinture, bref ils ont vu une ville que nombre dentre eux navaient pas eu loccasion de découvrir. De lavis des deux bénévoles, la démotivation, tant des enfants que du personnel des centres, figure parmi les problèmes les plus graves du système.



    Andreea Dumitru : « Les enfants ne sont pas motivés à faire des pas en avant vers leur avenir, peut-être parce quils ne disposent pas de trop dalternatives, ni au centre daccueil, ni dans le monde. On le sait tous, à 18 ans, ils quittent le centre pour se jeter dans linconnu. Cest ce que nous les bénévoles essayons de montrer, le fait que chacun dentre nous a réussi dans la vie, que chacun dentre nous a finalement choisi son propre chemin dans la vie. Jaimerais que ces enfants comprennent quil ny a rien de prédestiné et quil existe aussi dautres choses hormis celles quils voient dans les institutions, quil peuvent se développer aussi hormis ce système. Souvent nous avons limpression que nous les bénévoles nous constituons une goutte dans locéan et que tout ce que nous faisons le long dune heure avec les enfants sécroule juste après. »



    Etre bénévole nécessite beaucoup de qualités. La persévérance en est une, affirme Iulia Blaga: «Il faut beaucoup travailler avec eux, mais à mon avis ils sont très réceptifs. Et je crois parfois que ce que lon dit aujourdhui ils vont sans aucun doute oublier le lendemain. Mais jai limpression aussi que ce que nous leurs disons reste quelque part pour toujours. Je leur ai montré un jour le film The Kid, réalisé par Charlie Chaplin, quils ont beaucoup apprécié. A un moment donné, un dentre eux ma même demandé « madame, vous vous êtes rendue aussi dans le film ? » Je ne savais pas quoi répondre, mais probablement quau moment où on leur montre un film, pour eux on a été nous-mêmes dans ce film, avec Charlot et ceux qui lont filmé ».



    Andreea Dumitru :« Moi aussi, cest cette attitude du personnel et des enfants que jai eu le plus de difficulté à contrecarrer, une attitude que lon peut résumer ainsi : « Tu ne sais rien, tu ne peux rien, tu ne deviendras jamais rien.» Et je me suis réjouie à chaque fois que jai pu voir un geste, même infime, allant dans lautre sens. Je me suis fortement attachée à quelques enfants du centre où je fais du bénévolat, notamment à deux enfants qui nont presque pas de famille ; je veux travailler avec eux à long terme, justement parce que cest un défi pour moi de travailler avec un enfant auquel on ne donne aucune chance au début, dont on vous dit, dès le premier jour, quil a un tel quotient intellectuel quil ne sera jamais capable de rien faire. Je souhaite également les entraîner les enfants hors des centres le plus souvent possible, pour les voir sépanouir. Car je suis sûre quils vont sépanouir et récupérer dans quelques années. »



    Iulia Blaga :« Même les moindres progrès en grammaire peuvent être considérés comme des progrès. Si on les corrige plusieurs fois, ils comprennent. Et moi, je tâche de focaliser mon attention sur les petites choses qui réussissent. Par exemple, je fais de lalphabétisation avec un garçon que jai prié de respecter lhoraire que nous avons établi ensemble et jai constaté quil a commencé à tenir parole. Nous sommes allés ensemble au Musée national dhistoire naturelle « Grigore Antipa » et à une librairie très chic, Cărtureşti Carusel. En y voyant tant de monde, il a eu peur, il ne savait pas comment réagir, il avait limpression que tous les enfants étaient plus intelligents que lui, plus mignons, plus aimés et plus appréciés. Finalement, nous nous sommes assis quelque part et nous avons feuilleté un album de motos et il a beaucoup aimé ça. Nous choisissions, à tour de rôle, une moto, comme tous les enfants ont lhabitude de faire. Lorsque je lai emmené au Festival international de film NexT Kids, jai constaté quil possédait une grande habileté manuelle. Une artiste apprenait aux enfants à créer de petites robes en fil de fer. Il en a bricolé une, quil ma offerte. Et je souhaite laider à développer ce talent. »



    Iarina Ştefănescu, fondatrice et coordinatrice du programme éducatif « On grandit » : « Puisque nous entrons dans les centres et nous connaissons les enfants par lintermédiaire du projet « Partage ta passion », cela me semblerait utile de prévoir aussi des activités dorientation professionnelle pour découvrir leur vocation, leurs habiletés et pouvoir les aider à long terme. Nous nous proposons de démarrer en force le projet « Ose rêver ! » qui consiste à leur faire visiter des fabriques, des compagnies, où ils puissent sentretenir avec des gens appartenant à différents milieux. Dans la plupart des cas, les enfants ne bénéficient pas de modèles et ne connaissent pas grand chose sur la pratique dun métier. Alors, il est difficile pour eux de trouver leur chemin dans la vie. Cest pourquoi ils ont besoin de personnes qui leur disent quils ont traversé, eux aussi, des périodes dincertitude, quils ont eu des difficultés à surmonter, mais quils ont fini par réussir. »



    La bonne nouvelle, cest que le programme éducatif « On grandit » gagne dautres villes : les bénévoles sont attendus prochainement à Timişoara, Iaşi, Cluj et Buzău. ( Trad. : Alex Diaconescu, Dominique)

  • L’Etat d’esprit des Roumains dans l’UE.

    L’Etat d’esprit des Roumains dans l’UE.

    74% d’entre eux se déclarent contents de l’évolution de l’UE, en hausse de 12% par rapport à l’année 2013, selon l’édition d’automne de l’Eurobaromètre de l’opinion publique récemment rendu public par la Commission européenne. La majorité des Roumains croit que la situation économique de l’UE devrait s’améliorer cette année, mais seuls 35% d’entre eux déclarent s’attendre à une amélioration de la situation économique dans leur propre pays.



    Ce qui plus est, les Roumains sont familiarisés avec les institutions européennes et soutiennent les priorités de la Commission Juncker. 72% d’entre eux sont favorables à la politique d’élargissement de l’UE, par rapport à une moyenne européenne de 39%, les Roumains se situant en première position en ce sens. L’UE bénéficie d’une image positive en Roumanie, aux yeux de 59% des Roumains, ce qui nous situe en deuxième position après les Polonais.



    Angela Filote, la chef de la Représentation de la Commission européenne en Roumanie, déclare : « Ce sondage ne fait que re-confirmer l’optimisme européen des Roumains par rapport aux autres citoyens de l’UE. Certes, cela nous réjouit beaucoup. Les Roumains font confiance à l’UE et l’UE bénéficie d’une image positive, les Roumains croient en l’avenir de l’UE. Cela est également une charge qui implique une responsabilité majeure pour nous, parce que nous espérons ne pas décevoir cette confiance. Il faut également analyser si cette confiance est basée sur des attentes plus ou moins réalistes au sujet de ce que l’UE pourrait faire afin d’améliorer la vie des Roumains. »



    Le sondage européen révèle aussi le fait que les Roumains apprécient la liberté de voyager (53%), la démocratie (29%) et la monnaie unique (25%). D’ailleurs la libre circulation des marchandises, des travailleurs et des services à l’intérieur de l’Union constitue la plus importante réussite de l’UE pour pas moins de 39% des Roumains. La manière dont fonctionne la démocratie à travers l’Union plaît à plus de la moitié des Roumains. Au niveau national, le fonctionnement de la démocratie plaît à seulement un quart des Roumains. Ce qui plus est, 77% des citoyens roumains affirment que l’UE produit les conditions nécessaires pour créer de nouveaux emplois en Europe et pour développer le milieu des affaires.



    En outre, la majorité de nos compatriotes n’apprécient pas trop le marché roumain de l’emploi et seuls 34% d’entre affirment que la Roumanie va dans la bonne direction. Et pourtant, par rapport à l’Eurobaromètre du printemps dernier, les sociologues remarquent une forte tendance d’amélioration du climat social. Les Roumains sont plus optimistes, plus contents de leur propre vie. L’optimisme des Roumains peut s’expliquer par le fait que les données pour l’Eurobaromètre ont été recueillies en novembre 2014 entre les deux tours du scrutin présidentiel, qui semblent avoir influencé les options et les évaluations des sujets questionnés.



    De l’avis du sociologue Dumitru Sandu, une autre raison à l’origine de ces évolutions positives serait la libéralisation de l’accès sur le marché de l’emploi de tous les Etats membres pour les citoyens roumains, à compter du 1er janvier 2014. En moins de six mois, le taux de ceux qui affirment que les choses vont dans une mauvaise direction a baissé de 61% à 43%. Ecoutons Dumitru Sandu : « 2014 m’a totalement surpris, puisqu’au printemps dernier, il n’y avait que 32% du total des personnes interviewées qui pensaient que leur niveau de vie serait meilleur dans un an, tandis qu’en novembre dernier, leur nombre s’est élevé à 40%. La vie sociale ne s’améliore pas si vite. Or, huit points de pourcentage de plus au bout de quelques mois, c’est important. D’autres chiffres portent sur la direction dans laquelle se dirige le pays. Si au printemps dernier, il y avait 20% des sujets selon lesquels la Roumanie allait dans le bon sens, leur nombre a augmenté à 34% en automne 2014. Vous imaginez ? 14 points de pourcentages au bout de six mois, cela est immense ! Un changement positif de tous les points de vue ! Mais d’où vient ce changement ? On pourrait penser que ce sont les cadeaux électoraux offerts à la population qui ont changé la donne, vue que l’enquête a été menée entre le premier et le second tour des dernières élections présidentielles de novembre. Or, c’est plutôt l’espoir ressenti par l’électorat qui se reflète dans le résultat de ce rapport ».



    Selon ce dernier Eurobaromètre, la majorité des Roumains, à savoir 80%, pensent que leur pays a besoin de réformes pour faire face à l’avenir, une perspective partagée par la plupart des Européens, soit 87%. Il convient de mentionner que les Roumains soutiennent la lutte anti corruption menée par les autorités locales, un aspect que les sociologues rattachent à la vague d’optimisme et de confiance ressentie par la population devant le nouveau président roumain : « De l’automne 2010 à l’automne 2014, la confiance des Roumains en la Justice a augmenté de 23% à 46% ! Un progrès immense ! Cela veut dire que tout ce que l’on voit à la télé n’est pas un simple show télévisé, c’est de la réalité à impact fort sur la population. Or, la confiance de la population implique aussi son soutien important. »



    Au niveau national, les Roumains se disent préoccupés notamment par l’inflation, le chômage, le système médical et les institutions publiques auxquelles ils ne font guère confiance. Dumitru Sandu : « La population roumaine s’avère extrêmement sensible aux changements institutionnels et surtout aux promesses de changements institutionnels. Les Roumains réagissent quand ils sont privés de quelque chose. En plus, on a constaté un changement important dans les stimuli qui provoquent les réactions au sein de la population. Celle-ci n’est pas forcément effrayée par l’insécurité du lendemain, par la peur de rester sans emploi, sans revenus, sans la possibilité de satisfaire à ses besoins. Elle commence à s’intéresser de plus en plus au niveau de santé, d’éducation. Du coup, il ne suffira pas d’offrir aux ressortissants roumains d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne ou de France des salaires similaires pour les faire regagner le pays. Il faut leur offrir les mêmes écoles, les mêmes structures administratives, les mêmes services. La composante institutionnelle est actuellement fondamentale. »



    Les sociologues précisent que le rapport a été élaboré une semaine après le début du mandat de la nouvelle Commission européenne et a inclus des questions portant sur les priorités à l’agenda du président Jean-Claude Juncker. Par ailleurs, les prévisions économiques de l’automne dernier montraient une croissance économique au niveau des 28 pays membres et un taux du chômage en baisse par rapport à 2013. Le sondage a été fait auprès de 1016 personnes. (Trad Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)

  • Le système roumain d’assurance maladie

    Le système roumain d’assurance maladie

    En Roumanie, les soins de santé fonctionnent généralement en régime public. Bien que de nombreux cabinets médicaux, cliniques et même hôpitaux privés aient été ouverts ces dernières années, ils sont financés, eux aussi, pour la plupart, par le système d’assurance maladie public. Cela revient à dire que les employeurs et les salariés y versent un certain quota de leurs revenus; les fonds ainsi collectés sont gérés par la Caisse nationale d’assurance maladie.



    Ce quota — qui est de 5,2% pour l’employeur et de 5,5% pour le salarié — assure le paiement intégral d’un paquet de services médicaux de base et des urgences. Les Roumains peuvent se procurer parallèlement d’autres services médicaux, en choisissant de cotiser à un système privé d’assurance maladie, sans qu’ils puissent pour autant renoncer au public. Combien de Roumains souscrivent à une assurance privée ? Une étude GFK Roumanie montre que 93% des Roumains ont souscrit uniquement à l’assurance maladie publique.



    Ana Maria Drăgănică, gérant de compte de la compagnie, explique: « La grande majorité de la population bénéficient d’une assurance maladie dans le système public de santé. 2% seulement des personnes interrogées déclarent être abonnées à une clinique privée. Dans ce cas, soit elles paient intégralement l’abonnement, soit l’employeur y contribue. Et ce sont toujours 2% des Roumains à avoir souscrit à une assurance de santé privée. Donc, 4% seulement de la population ont recours au système médical privé. »



    Nous avons demandé à une assurée du système public pourquoi elle ne souscrivait qu’à une telle assurance maladie: «Parce que c’est obligatoire. Si j’avais pu, j’aurais choisi le système privé, mais il aurait fallu que ce l’un ou l’autre, pas les deux, comme à présent : à part la cotisation au système public, on doit payer la cotisation au système privé. Moi, j’aurais choisi le système privé car l’accès aux services médicaux est plus facile. On peut appeler, fixer un rendez-vous pour une consultation. A part ça, je trouve que dans le système privé les cabinets médicaux sont plus modernes, dotés de nouvelles technologies, ce qui n’est pas le cas dans le système public. »



    Les analystes du système de santé de Roumanie expliquent, eux, dans d’autres termes la réticence des patients à souscrire à une assurance maladie privée, qu’ils lient plutôt à des facteurs économiques et à une certaine vision du rôle de l’Etat. Nous passons le micro au médecin Gabriel Diaconu : « Le système de santé de Roumanie détient une sorte de monopole, le marché des assurances maladie étant dominé par l’Etat par le biais des lois. Théoriquement, rien n’entrave le marché des assurances privées, pourtant, la présence des assureurs privés est plutôt réduite, car limitée par l’offre de l’Etat ; celui-ci estime — au niveau du discours public — que la santé est une question qui lui incombe et qu’elle ne doit pas être une source de profit. Autrement dit, l’Etat social investit et redistribue une richesse qu’il accumule par les contributions de la population. »



    Une chose est sûre : la plupart des Roumains ne veulent pas ou ne peuvent pas payer deux assurances médicales — l’une publique, l’autre privée. S’y ajoute leur perception des différences de coûts entre les deux systèmes. Lorsqu’on lui a demandé si une assurance privée lui coûterait davantage qu’une assurance publique, sans avoir fait des calculs, notre interlocutrice de tout à l’heure pense que : « Le système privé semble plus cher que le public. »



    Pour ce qui est des coûts, les choses se compliquent, en raison des paiements informels — l’argent ou les cadeaux que le patient offre au personnel de la santé pour s’assurer de la qualité des soins. Ce à quoi s’ajoute la mentalité du patient roumain. Gabriel Diaconu : « Consulter un médecin est une question de nécessité et non pas une question de santé. Nécessité veut dire des douleurs insupportables que l’on n’arrive pas à atténuer par le traitement recommandé par des amis ou des pharmaciens. Il s’agit là d’une éducation précaire des gens, qui ne prévoient jamais un budget pour leur santé et qui ne pensent jamais à leur santé de manière proactive. Pourtant, si l’on additionnait les paiements informels offerts au chirurgien pour une intervention en cas d’appendicite, par exemple, et tous les autres coûts liés au fait de s’être absenté du travail, la somme obtenue dépasserait celle que l’on aurait payée à un assureur privé. Un autre facteur s’y ajoute : la proximité. Dans les régions, les gens disposaient d’un réseau de proximité qui incluait le médecin traitant, celui de l’hôpital départemental qu’ils connaissaient. Mais la réalité a changé ces derniers temps aussi à cause de la migration des médecins.”



    L’étude de l’agence GFK ne prend pas en compte un autre aspect. Beaucoup de Roumains ont recours aux cabinets médicaux privés où ils paient les consultations directement à la caisse et non pas par le biais d’une assurance ou d’un abonnement. Gabriel Diaconu: « Les personnes qui se rendent à une clinique privée le font comme s’il s’agissait d’un hypermarché de services médicaux. Ils viennent demander des analyses de laboratoires sans demander l’avis d’un médecin. Or, dans le système public, la procédure dit que le médecin traitant envoie le patient consulter un spécialiste. »



    Parmi les personnes interrogées dans le cadre de l’étude mentionnée, on peut déceler une autre catégorie. Ana-Maria Drăgănică, gérant de compte de la compagnie, nous en parle : « Plus de 15% des personnes interrogées âgées de 18 à 34 ans ne bénéficient d’aucun type d’assurance maladie. Leur situation est extrêmement délicate et constitue un signal d’alarme pour les deux systèmes d’assurance — public et privé. »



    Ces personnes font-elles partie de ceux qui vont payer directement la facture aux caisses des cabinets médicaux privés ? Le médecin Gabriel Diaconu n’est pas sûr : « Je ne le pense pas, car ces zones à déficit d’assurances publiques sont très pauvres, ont un taux de chômage élevé et un taux de mortalité prématuré élevé. Pour ces gens-là, ni le système des assurances publiques, ni celui des assurances privées n’ont trouvé une solution. »



    Prévue à plusieurs reprises et de différentes façons, en fonction de la vision sociale des gouvernements au pouvoir à Bucarest ces dernières années, la réforme de l’assurance maladie attend encore sa forme définitive.

  • 05.01.2015 (mise à jour)

    05.01.2015 (mise à jour)

    Microsoft – Le gouvernement de Bucarest demande à la justice roumaine dentériner une décision de lexécutif visant à stopper tout payement destiné à la compagnie américaine Microsoft, fournisseur de licences de logiciels éducationnels, suite à une enquête du Parquet roumain anticorruption. La plainte déposée, fin 2014, par le Cabinet roumain au Tribunal de Bucarest concerne la période 2013-2015. Le gouvernement avait saisi les procureurs anticorruption après avoir constaté des irrégularités dans plusieurs contrats conclus par le ministère de lEducation et Microsoft entre 2009 et 2012. Lenquête qui sen est suivie a révélé des malversations commises par des hauts responsables et des ministres de tous les gouvernements sétant succédés entre 2000 et 2012. Neuf ex-ministres sont accusés de trafic dinfluence, davoir versé ou reçu des pots-de-vin, de blanchiment dargent ou dabus de fonction dans cette affaire dattribution frauduleuse de licences informatiques. Le montant total des contrats signés par lEtat roumain avec les compagnies américaine Microsoft, européenne EADS et roumaine Siveco se chiffre à plus dun milliard deuros. Selon le Parquet anticorruption, sur cette somme, les hauts dignitaires roumains auraient touché ensemble plus de 60 millions deuros.



    Justice — La Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie a reporté au 21 janvier sa décision visant le dossier des privatisations stratégiques dans lequel deux anciens ministres – de l’Economie, Codrut Şereş, et des Communications et Technologies de l’Information, Zsolt Nagy, ont été condamnés. Les deux ont été traduits en justice en mars 2009 sous l’accusation d’avoir soutenu un groupe criminel organisé impliqué dans la privatisation des sociétés Electrica Muntenia-Sud, Romaero et Avioane Craiova. Codrut Şereş et Zsolt Nagy ont été par la suite condamnés en décembre 2013 à six et respectivement cinq ans de prison, mais ils ont interjeté recours.



    Libye – Deux membres déquipage dun pétrolier, un Grec et un Roumain, ont été tués dimanche dans une attaque aérienne des forces armées libyennes contre ce navire présenté comme “suspect”, selon les autorités libyennes et grecques, citées par lAFP. Un porte-parole du commandement des forces libyennes, le colonel Ahmed Mesmari, a expliqué que léquipage du pétrolier navait pas réagi aux ordres lui enjoignant de sarrêter pour être fouillé avant son entrée au port de Derna, fief des islamistes situé dans lest du pays. Selon les garde-côtes grecs, le bombardement a fait aussi deux blessés parmi les 26 membres déquipage du pétrolier Araevo battant pavillon libérien. A Bucarest, le ministère des Affaires étrangères a annoncé quil allait surveiller de près les développements dans ce dossier et a demandé des précisions visant les circonstances dans lesquelles sest produit “cet incident grave”.



    Social — Seul un Roumain sur cent dispose des moyens financiers censés lui permettre de se procurer tout ce qu’il souhaite, selon un sondage d’opinion de l’Institut Roumain pour Evaluation et la Stratégie élaboré fin décembre. Sur l’ensemble des sondés, 40% affirment vivre d’une paie à l’autre, 29% disent se débrouiller avec l’argent qu’ils possèdent, tandis que 16% des répondants n’ont pas les moyens de se payer le strict nécessaire. Moins d’un quart des Roumains ont réussi à épargner dans le courant de l’année dernière, plus de 40% ont des dettes et plus de 50% des sondés se disent contraints à faire des sacrifices financiers en 2015 aussi. Pourtant, l’optimisme monte dans les rangs des Roumains au sujet de l’avenir du pays. 60% des sujets questionnés anticipent une croissance économique et une relance des investissements, bien qu’ils demeurent plutôt réservés au sujet de leur propre niveau de vie.



    Partis — La commission paritaire formée de négociateurs libéraux et démocrates-libéraux se réunit ce lundi afin d’établir les critères d’unification au sein du nouveau PNL, suite à la fusion des deux formations. Des sources proches des partis ont affirmé que certains critères d’unification pour les organisations basées dans le territoire ont été déjà crayonnés, mais qu’ils ne pourront être communiqués qu’après le feu vert de la commission paritaire.



    Noël — Presque 140 milles Roumains, 5% de plus que l’année dernière, ont choisi de passer leurs fêtes de Noël ou du Nouvel An dans les pensions touristiques ou les hôtels de Roumanie, en déboursant au total 22 millions d’euros. Selon les tours-opérateurs roumains, le taux d’occupation dans les établissements d’hébergement touristique a été de 80% à l’occasion des fêtes du Nouvel An et de 60 à 65%, à Noël. Les Roumains ont pris en moyenne des vacances de 4 à 5 jours.



    Tennis – La joueuse de tennis roumaine, Simona Halep, numéro trois mondial, s’est qualifiée lundi dans les huitièmes de finale du tournoi de tennis de Shenzhen (en Chine), doté de prix chiffrés à 500.000 euros. Elle a vaincu l’Allemande Annika Beck et s’apprête à rencontrer la Russe Natalia Vihliantzeva. Par ailleurs, la Roumaine Monica Niculescu, numéro 46 mondial et tête de série n° 7, a perdu devant la Slovène Polona Hercog.



    Météo — En Roumanie, le temps se refroidit à nouveau. Peu à peu, une vague d’air froid s’installera en milieu de semaine, engendrant la baisse des températures jusqu’à des valeurs négatives dans la journée, voir –20 degrés dans certaines régions. Le ciel est couvert et il neige sur le centre et le nord-est du pays. Le vent souffle fort surtout à la montagne. Les maxima du jour vont de –5 à 3 degrés. Deux petits degrés et du soleil, à midi, dans la capitale.

  • La semaine du 08 au 13 septembre 2014

    La semaine du 08 au 13 septembre 2014

    Corina Creţu — commissaire européenne chargée de la Politique régionale



    Le président élu du nouvel Exécutif communautaire, Jean-Claude Juncker, a fait connaître la composition de la Commission européenne pour la période 2014-2019. La députée européenne de Roumanie Corina Creţu s’est vu attribuer le portefeuille de la Politique régionale, qui dispose d’un budget de 350 milliards d’euros.



    Il sera ciblé sur la croissance économique et la création d’emplois, autant de priorités du programme politique de Jean-Claude Juncker : “Avec cette nouvelle Commission, nous avons non seulement une occasion exceptionnelle, mais aussi l’obligation de donner un nouveau coup d’envoi à l’Europe et de commencer à travailler pour redresser la situation géopolitique difficile et aboutir à une relance économique de l’UE. Nous souhaitons édifier une Union capable d’offrir des emplois et de la croissance économique”.



    Selon le premier ministre roumain, Victor Ponta, le fait que la Roumanie se soit vu attribuer la responsabilité de gérer le développement régional, par l’intermédiaire de la députée européenne Corina Cretu, est un succès pour Bucarest.




    Nouvelles sanctions contre la Russie



    Le président Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis se joignaient à l’UE pour imposer des sanctions plus dures à la Russie, suite à l’intervention de cette dernière en Ukraine, sanctions qui visent les secteurs de la défense, des finances et de l’énergie. Et lui de préciser que les nouvelles sanctions allaient accroître l’isolement politique de Moscou et affecteront l’économie russe.



    La nouvelle série de sanctions infligées à la Fédération de Russie par l’UE est entrée en vigueur le 12 septembre. Il s’agit notamment de restreindre laccès aux marchés des capitaux pour les grandes compagnies pétrolières russes, ainsi que pour celles du secteur de la défense.



    Pour sa part, Moscou a annoncé avoir en vue des mesures de rétorsion concernant les pays occidentaux qui adoptent des sanctions à son encontre. Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a récemment déclaré que la Russie donnerait une réponse asymétrique à de nouvelles sanctions, y compris par le biais d’une éventuelle restriction du survol de son espace aérien par les compagnies européennes. D’autres contre -mesures pourraient viser la restriction des importations de voitures et de produits de l’industrie légère.




    Lois à impact social



    Le projet de loi introduisant la réduction de 5% des contributions sociales patronales a été adopté cette semaine par la Chambre des députés de Bucarest. La ministre des finances, Ioana Petrescu, affirme que les ressources existent pour compenser la diminution des recettes budgétaires, tant pour la fin 2014, que pour l’année à venir.



    Le président Traian Băsescu avait fait savoir, en juillet dernier, qu’il soutenait cette mesure. Il a pourtant renvoyé le texte au Parlement pour réexamen, en arguant de ses réserves quant au caractère réaliste d’une telle loi.



    Un autre acte normatif qui a reçu l’aval des parlementaires porte sur l’amnistie fiscale des mères, des retraités et des employés du secteur public qui avaient perçu indûment de l’argent suite à des erreurs de calcul. Selon le ministère de l’emploi, ce projet législatif, qui devrait produire ses effets à partir du 1er janvier 2015, concerne 20.000 mères, 50.000 retraités et 25.000 employés du secteur public. Même si elle y voit des gestes électoraux, l’opopsition a voté les documents en question.




    L’évolution de l’économie roumaine



    Avec une hausse du PIB de 3,5% en 2013 et des perspectives d’évolution positive en 2014, la Roumanie est devenue un des leaders du redressement économique européen, selon une étude Coface consacré au risque de pays. Des contributions majeures viennent de l’agriculture et de plusieurs secteurs industriels, tels la construction automobile, dont la plupart de la production a été destinée à l’exportation. Selon l’étude susmentionnée, la croissance du PIB a dépassé les attentes, notamment au dernier trimestre 2013 quand la hausse a été de 5,1% suite à une augmentation de 13,5% du volume des exportations, notamment de produits agricoles et de voitures.



    D’autre part, la Roumanie a rapporté en 2013 une production agricole de 17 milliards d’euros, l’équivalent de 5% de la production agricole totale de l’UE, selon les analystes Coface. Quant à l’année en cours, les prévisions sont moins optimistes, les spécialistes s’attendant à une récolte inférieure à celle de 2013. Les exportations continueront à s’appuyer sur la demande d’automobiles neuves, estiment les experts qui ajoutent que la demande sur le marché intérieur semble redémarrer suite à une hausses des dépenses de consommation des ménages, encore affaiblie par la crise des crédits.




    Une nouvelle proposition de suspension de ses fonctions du chef de l’Etat, Traian Băsescu



    Le président du Sénat de la Roumanie, Călin Popescu Tăriceanu, a initié une nouvelle procédure de suspension de ses fonctions du chef de l’Etat, Traian Băsescu, la troisième en dix ans de mandat. Par conséquent, Tariceanu a lancé une demande en ce sens aux leaders des groupes parlementaires et il a même avancé une date pour la suspension: le 23 septembre, afin que, le 2 novembre, au même jour que le premier tour de l’élection présidentielle, se tienne aussi le référendum sur la destitution. Selon Călin Popescu Tăriceanu, le chef de l’Etat affiche une attitude qui excède le cadre constitutionnel, puisqu’il a ouvertement soutenu certains partis inscrits dans la campagne électorale. (trad.: Mariana Tudose, Ioana Stancescu)

  • Retrospectiva săptămânii  7.09 – 13.09.2014

    Retrospectiva săptămânii 7.09 – 13.09.2014

    Corina Creţu — comisar european pentru politici regionale



    Preşedintele ales al noului Executiv comunitar, Jean-Claude Juncker, a prezentat componenţa Comisiei pentru perioada 2014-2019. România, prin eurodeputata Corina Creţu, va deţine portofoliul Politici Regionale, cu un buget de 350 de miliarde de euro şi care va fi unul concentrat pe creştere economică şi creare de locuri de muncă – principii anunţate ca prioritare în programul politic al lui Jean-Claude Juncker: Cu această nouă Comisie, avem o ocazie excepţională, dar şi o obligaţie să avem un nou start în Europa şi să începem să muncim ca să redresăm o situaţie geopolitică dificilă şi să ajungem la o revenire economică a Uniunii Europene. Vrem să clădim o Uniune Europeană capabilă să ofere locuri de muncă şi creştere economică.” Faptul că României îi revine responsabilitatea de a gestiona politicile de dezvoltare regională reprezintă, în opinia premierului Victor Ponta, un succes al Bucureştiului.




    Noi sancţiuni împotriva Rusiei



    Preşedintele Barack Obama a declarat că Statele Unite se alătură Uniunii Europene în impunerea unor sancţiuni mai dure asupra Rusiei pentru intervenţia sa în Ucraina, ţintele acestor sancţiuni fiind sectorul apărării, al finanţelor şi al energiei. Obama a afirmat că noile sancţiuni vor creşte izolarea politică a Moscovei şi vor afecta economia Rusiei. Din 12 septembrie, noi sancţiuni UE împotriva Rusiei au intrat în vigoare. Acestea prevăd, în special, restrângerea accesului la pieţele de capital pentru marile companii petroliere şi de apărare ruseşti. În replică, Moscova a anunţat că a pregătit măsuri de retorsiune la adresa ţărilor occidentale care adoptă sancţiuni împotriva sa. Recent, premierul Dmitri Medvedev a precizat că Rusia va răspunde asimetric la noi sancţiuni, inclusiv prin posibila restricţionare a zborurilor companiilor aeriene occidentale prin spaţiul său aerian. Alte contramăsuri ar viza restricţionarea importului de automobile şi produse ale industriei uşoare.



    Legi cu impact social



    Proiectul de lege care prevede reducerea contribuţiei de asigurări sociale cu cinci puncte procentuale la angajator a fost adoptat, în această săptămână, în Camera Deputaţilor de la Bucureşti. Ministrul de finanţe, Ioana Petrescu, afirmă că există resurse care vor compensa scăderea veniturilor la buget, atât pentru finalul acestui an, cât şi pentru anul viitor. În iulie, Traian Băsescu a anunţat că sustine aceasta măsură, dar a trimis textul în Parlament pentru reexaminare, deoarece are rezerve faţă de sustenabilitatea acesteia. Un alt act normativ a primit votul parlamentarilor, cel referitor la amnistia fiscală pentru mame, pensionari şi bugetari, beneficiari ai unor sume de bani încasate nejustificat din cauza unor calcule greşite. Ministerul Muncii estimează că este vorba despre 20.000 de mame, 50.000 de pensionari şi 25.000 de bugetari, iar prevederile se vor aplica de la 1 ianuarie 2015. Sumele urmează să fie restituite în rate egale, pe o perioadă maximă de 5 ani. Deşi le-a catalogat drept gesturi electorale, opoziţia a votat documentele.




    Evoluţia economiei româneşti



    Performanţele economice ale României dovedesc că aceasta a devenit unul dintre liderii redresării europene, evoluţia sa depăşind aşteptările, cu un PIB în creştere cu 3,5% în 2013 şi cu perspective pozitive pentru 2014, conform unui studiu dedicat riscului de ţară realizat de Coface. Contribuţiile semnificative au provenit din sectorul agricol, precum şi din industrie, în special din producţia de automobile, care a furnizat în principal către clienţii din străinătate. Conform studiului, creşterea PIB-ului real al economiei româneşti a depăşit aşteptările, cea mai importantă creştere fiind de 5,1%, înregistrată în ultimul trimestru. Principalul factor care a contribuit la creşterea de anul trecut au fost exporturile (care au înregistrat o creştere puternică de 13,5%), în special cele de produse agricole şi maşini. Pe de altă parte, în 2013, producţia agricolă românească s-a ridicat la 17 miliarde euro, reprezentând aproape 5% din producţia agricolă a UE, explică analiştii Coface. Aşteptările privind producţia agricolă din 2014 sunt mixte, dar scenariul cel mai realist este că recolta va fi mai mică decât în 2013. Exporturile vor fi în continuare determinate de cererea pentru automobilele noi, care are o contribuţie semnificativă la rezultatele industriei româneşti. Cererea internă va înregistra, de asemenea, semne de ameliorare, cu o creştere a cheltuielilor de uz casnic, care, sunt încă limitate de volumul scăzut al creditelor.




    O nouă suspendare a lui Traian Băsescu?



    Şeful Senatului, Călin Popescu Tăriceanu, a început demersurile pentru suspendarea din funcţie a preşedintelui Traian Băsescu. El le-a prezentat liderilor grupurilor parlamentare o cerere în acest sens şi a propus şi un calendar al suspendării şefului statului: pe 23 septembrie Parlamentul ar trebui să dea votul final asupra cererii de suspendare şi pe 2 noiembrie să aibă loc referendumul de demitere, odată cu primul tur al alegerilor prezidenţiale. Potrivit lui Călin Popescu Tăriceanu, atitudinea preşedintelui excede cadrul constituţional, materializându-se în numeroase rânduri în susţinerea făţişă a unor partide în campanie electorală.

  • Legi cu impact social

    Legi cu impact social

    Camera Deputaţilor de la Bucureşti a adoptat, marţi, legea privind amnistia fiscală pentru pensionarii, mamele şi bugetarii care au primit sume nejustificate din cauza unor calcule greşite. De noile prevederi vor beneficia aproximativ 20 de mii de mame, 50 de mii de pensionari şi 25 de mii de bugetari. Prevederile se vor aplica de la 1 ianuarie 2015, iar sumele vor fi restituite în rate egale, pe o perioadă maximă de 5 ani.



    Cu majoritate de voturi, a fost adoptată şi legea privind reducerea Contribuţiei de Asigurări Sociale (CAS) cu 5 puncte procentuale la angajator. Documentul a trecut de votul decizional al Camerei Deputaţilor în forma iniţială trimisă spre promulgare şefului statului. A fost respinsă astfel cererea preşedintelui Traian Băsescu de reexaminare a acestui act normativ.



    In iulie, şeful statului a anunţat că sustine măsura, dar a retrimis legea spre reexaminare în Parlament deoarece are rezerve faţă de sustenabilitatea acestei măsuri. Legea a fost deja adoptată în Senat, în sesiunea extraordinară din 25 august. Preşedintele mai are însă o cale de atac a documentului, pe care îl poate contesta la Curtea Constituţională.



    Ministrul finanţelor, Ioana Petrescu, a dat asigurări, în plenul Camerei Deputaţilor, că există resurse compensatorii pentru aplicarea legii, atât pentru finalul acestui an, cât şi pentru 2015. Ea a explicat că banii care vor rămâne la angajatori prin reducerea CAS vor putea fi folosiţi pentru mai multe investiţii. Ministrul Finanţelor a subliniat că reducerea CAS nu va afecta angajamentele asumate de România în faţă creditorilor externi şi nu va modifica ţintele convenite pe indicatorii macroeconomici. Petrescu a mai afirmat că această lege a avut un parcurs greoi, dar şi multă susţinere, iar scopul acestei măsuri este de a ajuta întreprinzătorii, angajatorii şi angajaţii. Potrivit oficialului Ministerului de Finaţe, este cea mai consistentă reducere de CAS din ultimii 14 ani.



    Deşi le-a catalogat drept gesturi electorale, opoziţia a votat documentele legislative. Deputatul liberal, Cristina Pocora: ”Înţelegem că nici pensionarii, nici mamele, nici acele categorii de bugetari, nu au nici o vină că au ajuns în această situaţie, dar trebuie să fim cu toţii conştienţi că aceste legi le avem în această perioadă, pentru că sunt gesturi electorale”.



    Camera Deputaţilor a adoptat şi propunerea legislativă, iniţiată de opoziţia liberală, care reintroduce pensiile de serviciu pentru întreg personalul aeronautic civil navigant profesionist, pensii eliminate în 2011.

  • Une autre voie pour l’Europe ?

    Une autre voie pour l’Europe ?

    Plusieurs dizaines de milliers de manifestants dune vingtaine de pays européens ont défilé vendredi à lappel des syndicats, à Bruxelles, pour réclamer aux dirigeants de lUE une « autre voie », plus sociale, pour lEurope. « Notre message est simple, mais cest un message que les responsables européens ne veulent pas entendre. Notre message est que leurs politiques en réponse à la crise financière ne suffisent pas et ont en réalité aggravé la crise sociale et économique », a expliqué la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Bernadette Ségol. Les participants ont plaidé pour des investissements forts en vue d’une croissance durable et des emplois de qualité et réclamé y compris « un plan Marshall » pour la relance des économies européennes.



    A présent, plus de 26 millions dEuropéens sont sans emploi. Il y a 10 millions de chômeurs de plus quen 2008, et dans 18 des 28 Etats de lUE, les salaires réels ont chuté, font remarquer les syndicats européens. « La situation des jeunes est pire encore : 7,5 millions de jeunes Européens ne travaillent pas, ne suivent pas détudes ou de formation. Nombreux sont ceux parmi les plus éduqués et les plus entreprenants qui tout simplement quittent leur pays dorigine pour chercher du travail ailleurs », a souligné Bernadette Ségol en évoquant le risque dune « génération perdue ». Les manifestants, qui venaient notamment de France, de Pologne, du Danemark, dEspagne ou de Grèce, ont aussi dénoncé le phénomène des travailleurs détachés venus d’Etats de lUE où les salaires sont plus bas, et réclamé des traitements égaux à ceux des citoyens des pays où ils travaillent, pour que les chances d’embauche soient égales. Un SMIC européen à 1500 euros a été évoqué comme une mesure essentielle pour relancer léconomie en Europe.



    Bien qu’en Roumanie on s’attend à ce que le SMIC augmente considérablement en 2014, son niveau restera inférieur à celui d’autres pays de la région, peut-on lire dans un rapport du FMI. La hausse du SMIC jusqu’à 900 lei contre 800 lei, soit près de 180 euros, en 2013, a été prévue en deux étapes, une au 1er janvier dernier, une autre au 1er juillet prochain. Le SMIC roumain est le deuxième le plus bas de la région, après celui de Bulgarie (158 euros), et de près de 50% inférieur à ceux d’autres états émergents de l’UE, tels la Croatie, la Pologne et la Slovaquie.



    L’analyste économique Aurelian Dochia estime que le niveau de développement de la Roumanie est inférieur de beaucoup à ceux d’autres Etats européens, bien que le revenu moyen par habitant ait atteint les 50% de la moyenne européenne, contre 26% en 2000. L’analyste économique explique la part très importante des dépenses pour les besoins primaires dans la consommation des Roumains. Aurelian Dochia : « Elle ne changera pas trop vite. Il est possible que si les choses se passent bien, la Roumanie atteigne environ 75% de la moyenne européenne les 10 à 15 prochaines années. Et nous pourrions même nous situer dans la moyenne européenne sur le long terme. Ce n’est qu’alors que des modifications de structure de la consommation seront visibles. »



    Selon la plus récente étude réalisée par l’Institut national de la statistique de Bucarest, les salaires des Roumains sont inférieurs à leurs dépenses mensuelles. Les chiffres constituent une moyenne des revenus et des dépenses pour chaque ménage. Entre temps, les performances de la Roumanie, qui connaît une croissance économique de 3,5%, ne se reflètent pas pour le moment dans le niveau de vie de la population.



    Selon les statistiques, près de trois quarts des dépenses de celle-ci sont consacrées à la consommation, alors que plus de 15% sont des impôts, des contributions et des taxes. Dans la structure de la consommation, les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées comptent pour 40%, suivis par les dépenses pour l’eau, l’électricité, le chauffage, le gaz, les carburants, les meubles et autres équipements de la maison, qui comptent pour 21% du total. 0,5% des dépenses des Roumains sont consacrés à l’éducation.



    Les analystes affirment qu’une majoration abrupte du salaire minimum pourrait péricliter les options d’emploi des personnes qui n’ont pas une formation solide, de celles qui ont des contrats de travail à court terme, ainsi que des jeunes. Sur cette toile de fond, le risque de la migration d’une grande partie d’entre eux vers le travail au noir augmenterait sensiblement.



    Le commissaire européen à l’Emploi, Laszlo Andor, a souligné que parmi les effets du travail au noir figurent non seulement les conditions de travail dangereuses et la rémunération basse, mais aussi le fait qu’il touche les systèmes de protection sociale, en privant les gouvernements de revenus qui résultent des taxes et impôts.



    Afin de lutter contre ce phénomène, la Commission européenne a élaboré une plate-forme de collaboration pour prévenir et décourager le travail au noir. Le but de la démarche est d’intensifier la coopération entre les pays membres pour combattre d’une manière efficace le travail sans formes légales. La plate-forme réunit autorités nationales, offices d’inspection du travail, directions de sécurité sociale, de taxes et migrations, ainsi que d’autres acteurs impliqués, afin d’échanger de bonnes pratiques dans le domaine. Les pays européens qui enregistrent le pourcentage de salariés au noir le plus élevé – 11% – sont la Lettonie, les Pays-Bas et l’Estonie. (trad.: Alexandra Pop, Alex Diaconescu)

  • 24.12.2013

    24.12.2013

    Education — Les jeunes Roumains suivront 11 ans d’enseignement obligatoire et non plus 10, comme à présent. C’est ce qu’a décidé le Cabinet de Bucarest, qui a modifié à cet effet la Loi de l’éducation par un arrêté gouvernemental. Dans le même temps, l’admission à l’Université devrait désormais tenir compte seulement des résultats des épreuves du baccalauréat, qui ne seront plus cumulés avec les notes décrochées au lycée. Le Bac reflète justement les connaissances réelles acquises par les élèves durant leurs études secondaires, a indiqué le ministre délégué à la recherche, Mihnea Costoiu, soulignant que les autorités veillent de près à la régularité et à « l’absence de vices » dans l’organisation de cet examen de maturité. En 2013, les taux de réussite aux deux sessions du baccalauréat ont été de 55% et respectivement 20%.



    Social — La Roumanie compte parmi les pays à risque social élevé en 2014, apprend-on d’un rapport de la publication britannique The Economist, qui a analysé la situation économique et la stabilité institutionnelle de plusieurs pays. Selon ce document, la Bulgarie, l’Espagne, le Portugal, la Turquie et l’Ukraine figurent dans le même groupe à risque, aux côtés de la Roumanie. Dans le groupe à risque très élevé, on retrouve l’Egypte, la Grèce, l’Irak, la Libye et la Syrie. Au pôle opposé, celui du risque réduit, on compte les Etats-Unis et l’Allemagne, tandis que l’Autriche, le Danemark, le Japon, le Luxembourg, la Norvège et la Suisse, jouissent d’un risque social très réduit. The Economist précise que le risque social augmente lorsque les problèmes économiques vont ensemble avec l’inégalité des revenus, une couverture sociale faible, des tensions ethniques ou avec la baisse de confiance dans les autorités et les institutions de l’Etat.



    Aide — La Commission européenne a octroyé 15 millions d’euros à la République de Moldova, pour réformer son secteur judiciaire. Il s’agit d’une première tranche d’un paquet financier d’une soixantaine de millions d’euros, mis à la disposition de cet ex-pays soviétique par l’exécutif communautaire. La Roumanie s’est elle aussi engagée à lui fournir une aide non-remboursable se chiffrant à une vingtaine de millions d’euros, censé appuyer le développement du système d’éducation de la Moldova.



    Coopération – Poursuite de la visite en Israël du chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlăţean. L’agenda est désormais dominé par les deux entretiens principaux de cette tournée — ceux avec le président Shimon Peres et le premier ministre Benjamin Netanyahou. Auparavant, Titus Corlăţean s’est entretenu avec son homologue, Avigdor Lieberman, au sujet des modalités censées accélérer et flexibiliser la procédure de délivrance des visas à long terme pour les ressortissants roumains. Les deux officiels ont également discuté de la coopération bilatérale dans différents domaines, dont les investissements, la recherche, l’énergie et l’éducation. En outre, le ministre roumain des Affaires étrangères a évoqué le processus de paix israélo-palestinien avec Tzipi Livni, la ministre de la justice et négociatrice en chef de l’Etat hébreu dans les pourparlers avec les Palestiniens. Selon la presse de Tel Aviv, en Israël vivent quelque 100.000 Juifs originaires de Roumanie, parmi lesquels figurent d’importantes personnalités de la vie économique, culturelle et même politique d’Israël.



    Prix – Une Roumaine établie aux Etats-Unis, Andreea Creanga (35 ans) figure parmi les 100 lauréats des prix accordés annuellement par la Maison blanche aux chercheurs et aux ingénieurs en début de carrière. Andreea Creanga travaille à Atlanta (l’Etat de Géorgie), où elle dirige le Programme national de suivi de la mortalité maternelle. Selon les statistiques, cette dernière se trouve dans une phase de plateau aux Etats-Unis, n’ayant pas reculé depuis une vingtaine d’années. Les prix, qui seront décernés l’année prochaine à Washington et dont Adreea Grecu est un des gagnants, représentent la plus haute récompense de l’Administration américaine pour les jeunes chercheurs étasuniens.



    Noël – Comme chaque année, l’ancien souverain roumain, Michel I, et sa famille célèbrent les fêtes de fin d’année à Săvârşin, sa résidence de l’ouest de la Roumanie. Durant ces quelques jours avant Noël, l’ex-roi et sa fille aînée, Margareta, ont distribué des présents aux familles démunies de la région, selon la tradition de la famille royale. Les enfants venus présenter leurs vœux à Michel I ont été invités à une promenade en calèche sur le domaine du château.