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  • Les feux de Sâmedru

    Les feux de Sâmedru

    C’est un rituel aux symboles profonds qui marque la fin de la saison chaude et la transformation de l’énergie solaire accumulée pendant l’été en un feu contrôlé par l’homme.

    Delia Suiogan de l’Université du Nord de Baia Mare, dans le nord du pays, raconte: «La veille de la Saint Dimitri, soit la nuit du 25 au 26 octobre, on allume les feux de Sâmedru. Cette tradition est assez répandue à l’extérieur de l’arc des Carpates, c’est-à-dire dans les régions de Moldavie et de Valachie. Malheureusement, en Transylvanie, cette coutume n’existe plus. Seuls les bergers la respectent. D’habitude, les feux symbolisent la purification, la régénération, le renouveau. La veille de la Saint Dimitri, une fois la nuit tombée, les gens se réunissaient sur les collines pour allumer des feux. Il fallait faire un grand feu, que l’on pouvait voir de loin et qui devait être entretenu surtout par les jeunes, filles et garçons. On dit que les personnes qui réussissaient à sauter par-dessus le feu allaient avoir une nouvelle année excellente et que ceux qui étaient fiancés pendant l’hiver allaient se marier l’année suivante».

    Les feux de Sâmedru sont aussi une bonne occasion de se rappeler les ancêtres, Delia Suiogan : « Les gens se réunissaient autour du feu pour chanter, pour partager de la nourriture – une sorte d’offrande à la mémoire des morts. Selon la légende, les morts au nom desquels on ne proposait pas d’offrandes pouvaient se transformer en fantômes et hanter les vivants qui les avaient jetés dans l’oubli. C’étaient surtout les femmes qui apportaient autour du feu des fruits de la récolte d’automne : pruneaux, raisins, noix, poires. Les gens se partageaient des fruits, un rituel pour l’âme des décédés».

    Une fois éteints, les bûchers géants qui restaient sur les collines gardaient leur valeur symbolique. Les gens des communautés traditionnelles ramenaient chez eux les braises qui protégeaient leurs foyers pendant le reste de l’année.

    Delia Suiogan : « Les villageois restaient autour du feu jusqu’à l’aube de la Saint Dimitri, jusqu’à ce que le feu s’éteignait tout seul. Ensuite, chaque participant ramenait à la maison au moins un morceau de braise, qu’il enterrait sous le seuil du porche. Son rôle était de protéger la maison et ses habitants de tout mal. La braise était un reste du feu vivant, qui se transmettait d’une saison chaude à une saison froide. Cette pratique symbolisait l’enterrement de la chaleur de l’été, pour laisser la place à un feu plus calme de l’hiver qui approchait. »

    Les feux de Sâmedru restent donc une des traditions les plus intéressantes des Roumains, un rituel de la mort et de la renaissance à l’approche de l’hiver. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Découvrez l’âme de la Transylvanie

    Découvrez l’âme de la Transylvanie

    Le silence des petits villages, les gens simples, l’air pur, les traditions ancestrales, mais aussi la cuisine traditionnelle ont fait le renom de cette région, malgré une promotion assez faible. Une fois arrivés en Transylvanie, vous découvrirez aussi le fait que tout près de ces villages s’érigent des églises imposantes, véritables citadelles fortifiées, construites au 12e siècle. Plus de 200 monuments de ce type ont été identifiés dans cet espace assez restreint. La saison des visites des citadelles fortifiées transylvaines a commencé ce 5 avril. Plus de 400 mille visiteurs y sont attendus, jusqu’au 31 octobre, selon les chiffres rendus publics par l’église évangélique de Roumanie.

    Les touristes bénéficient des résultats d’un projet spécial intitulé « Découvrez l’âme de la Transylvanie », dont le coordinateur est le prêtre Stefan Coşoroabă. Ecoutons-le : « Ce projet est né d’une nécessité. Après 1990, presque tous les Saxons de Transylvanie, membres de l’Eglise évangélique de Roumanie ont choisi d’émigrer. Ils ont été accompagnés par les constructeurs et par ceux qui s’occupaient de l’entretien des églises fortifiées. C’est pourquoi, les plus de 150 églises médiévales fortifiées du sud de la Transylvanie ont été pratiquement abandonnées. Cette série de monuments est unique en Europe. C’est pourquoi l’Eglise Evangélique de Roumanie a dû mettre sur pied un projet pour compenser l’effort des communautés qui ont entretenu pendant 800 ans ces lieux de culte. Malheureusement, les communautés locales actuelles s’impliquent trop peu dans la sauvegarde des actuels monuments historiques, qu’ils soient ou non inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Maintenant c’est au tourisme culturel de faire le travail des communautés qui n’existent plus. C’est l’unique façon permettant de conserver ces monuments. C’est la raison d’être du projet « Découvrez l’âme de la Transylvanie » »

    L’actuelle saison de visite des cités fortifiées se déroule du 5 avril au 31 octobre 2015. Durant cette période, près de 200 événements sont prévus et les visiteurs peuvent franchir le seuil d’une soixantaine d’églises moyenâgeuses. 41 d’entre elles figurent sur Transylvania Card 2015, première carte de vacances de Roumanie et donc nouvel instrument touristique. Davantage de détails, avec le prêtre Stefan Coşoroabă : « Cette carte est une tentative de promouvoir individuellement et collectivement les églises fortifiées, notamment par un produit qui rend libre l’accès aux plus importantes églises fortifiées. Hormis la gratuité, cette carte offre aussi des réductions de prix aux services touristiques proposés par nos partenaires de la région avoisinant les monuments. Il s’agit donc d’un tourisme intégré ; nous ne voulons pas promouvoir uniquement les églises fortifiées, mais l’ensemble de la région, y compris les gens qui y habitent. Nous avons près de 70 offres de discount aux restaurants, pensions et différents événements. Un site Internet a été dédié à cette carte. Les personnes intéressées peuvent trouver des informations sur les églises fortifiées, les services et sur le projet « Découvrez l’âme de la Transylvanie » en allemand, en roumain et anglais. La carte peut être achetée sur place, dans huit localités du sud de la Transylvanie et en ligne. Elle coûte 50 lei, soit11 euros, et tout cet argent sera investi dans la restauration du patrimoine local. »

    Ces dernières années, le nombre de touristes roumains dans la zone a dépassé celui des étrangers. Il y a cinq ans, environ 70% des visiteurs des églises fortifiées venaient de l’étranger. Maintenant que les Roumains commencent à découvrir ou redécouvrir leurs propres valeurs, le rapport est égal, affirme le prêtre docteur Ştefan Coşoroabă : « Coté touristes étrangers, la région germanique de l’Europe avec l’Autriche, la Suisse et l’Allemagne est la plus intéressée par les églises fortifiées. Mais ces dernières années nous avons accueilli des Français, des Espagnols, des Polonais et des Anglais. Des touristes du Japon et de Chine commencent également à découvrir ces parages. Ils n’y a pas d’itinéraires pré-établis, mais uniquement des repères. La majorité des touristes fait une halte obligatoire à Biertan, peut-être la plus importante église fortifiée sur les 150 qui figurent au patrimoine mondial de l’UNESCO. S’y ajoutent Prejmer, près de Brasov, l’Eglise sur la colline et l’église du monastère de Sighisoara. L’Eglise Noire de Brasov est archi-connue, mais la citadelle de Viscri est de plus en plus recherchée ces derniers temps. Il est de notoriété le fait que, tombé sous le charme de la région, le prince Charles de Galles y a acheté plusieurs maisons. Et ce n’est pas l’unique région incontournable pour les visiteurs étrangers et locaux ».

    Si vous êtes de passage à Biertan, vous aurez l’occasion de rencontrer Codruţa Pleiaş. Fière de la région qu’elle habite, elle en connaît très bien l’histoire. A son avis, Biertan se fait remarquer par une richesse culturelle remarquable. Ecoutons-là : « L’église fortifiée, inscrite au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 1993 s’élève dans le centre du village. Elle est très imposante, puisque entourée par trois murailles. Au 16e siècle, Lucas Unglerus de Biertan accepte les fonctions d’évêque évangélique à condition de rester à Biertan. C’est pourquoi le siège de l’évêché y a été déplacé. C’est un endroit mirifique, entouré de collines boisées. Trois siècles durant, Biertan a été le centre spirituel de la confession luthérienne de Transylvanie. »

    Pour sa part, le prêtre Ştefan Coşoroabă recommande une visite à l’église fortifiée de Cisnadioara: « C’est église fortifiée la plus ancienne parmi les quelque 150 lieux de culte à visiter. Bâtie au 11e siècle par des colons wallons en provenance de l’Ouest de l’Europe, elle fut un lieu de pèlerinage pendant une longue période de temps. Depuis Cisnadioara, on peut admirer le massif de Cibinului et de Fagaras. L’église est située sur la colline dite de St Michel. Pour les pèlerins comme pour les touristes, l’ascension est difficile, mais une fois arrivés au sommet, ils sont récompensés d’un panorama époustouflant. »

    Voilà autant de raisons pour vous rendre dans cette région cet été. N’oubliez pas non plus de commander en ligne votre carte Transylvanie 2015.

  • Le parc national Piatra Craiului

    Le parc national Piatra Craiului

    Trajets touristiques, traditions et offres dhébergements, voici ce que nous vous proposons dans cette édition de notre Radio Tour. La partie la plus intéressante est la crête calcaire, qui sétale sur 25 kilomètres, affirme Mircea Verghelet, directeur de ladministration du Parc National Piatra Craiului. Ecoutons-le :SON : « Sur cette crête il existe un itinéraire touristique qui traverse du nord au sud tout le par et plusieurs trajets reliant le couloir Rucar – Bran à la crête ou menant aux Vallées de la Bârsa et de la Dâmbovita.



    Les deux catégories ditinéraires sont très spectaculaires, mais les touristes doivent faire attention puisquils sont assez difficiles, notamment ceux des versants ouest. Il faut être bien équipé, se doter de bottes, dun manteau de pluie et surtout amener avec soi suffisamment deau, car celle-ci manque complètement sur les versants ». Sur les 14.800 hectares du parc naturel Piatra Craiului, pousse un millier despèces floristiques, soit un tiers du total des plantes supérieures de Roumanie.



    Mircea Vergheleţ, directeur du parc national Piatra Craiului nous donne quelques exemples : «Je mentionnerais lœillet de Piatra Craiului (Dianthus callizonus) qui est unique. Il ne pousse que dans cette région et fleurit dans la seconde moitié de juillet et la première moitié daoût. Cest toujours ici que lon peut admirer 41 espèces dorchidées des 58 répertoriées sur lensemble du pays. Parmi les espèces faunistiques du parc, je rappellerais le chamois, qui vit surtout en haute montagne. Comme la chasse y est interdite, ces chamois ne craignent plus lhomme. Si bien que de nombreux touristes les prennent en photos à 5 – 10 mètres de distance. Un véritable régal pour les visiteurs. Sy ajoutent les grands carnivores, tels le loup, lours et le lynx. Enfin, au pied du massif on peut voir des cerfs aussi».



    On ne saurait oublier non plus les 300 espèces de papillons déjà identifiées. Les responsables du parc font des efforts pour compléter cette liste. Une fois terminée, la liste complète des papillons de Piatra Craiului sera publiée sur le site officiel du parc : pcrai.ro. Cest là que vous trouverez également toutes les informations nécessaires sur les trajets en montagne, avant de planifier votre voyage. Détails avec Mircea Vergheleţ : «Notre page Internet comporte une carte qui réunit toutes les données touristiques: les endroits où se trouvent les refuges, les chemins de randonnée pédestre, leur signalisation. Cette carte peut être visualisée sur Google Earth. A préciser que tant le site que la carte sont en anglais. Nous vendons aussi la carte du massif. Elle fournit tous les renseignements utiles, dans les moindres détails, décrit les chemins de randonnée, accompagnés de leurs coordonnées GPS. Les visiteurs ont également la possibilité de se procurer des dépliants en roumain et en anglais. En plus, nous nous tenons à leur disposition pour tout conseil concernant le déplacement en montagne. Depuis lannée dernière, la visite du parc Piatra Craiului est payante. Des distributeurs automatiques de billets dentrée ont été installés dans les localités de Zarnesti et Plaiul Foii. On peut également acheter son billet par SMS sur les réseaux de téléphonie mobile existants en Roumanie, ainsi quaux chalets. »



    Plusieurs panneaux ont été installés sur les sentiers de montagne, dans la Réserve naturelle Piatra Craiului. Vous en saurez donc davantage sur les principaux trajets balisés, tout comme sur les règles à respecter une fois entrés dans la réserve. Le ticket daccès à la réserve naturelle est valable sept jour et coûte 5 lei (un euro environ). Les fonds ainsi collectés sont utilisés pour maintenir en bon état linfrastructure touristique, les trajets et les refuges. En plus, largent obtenu lan dernier a servi à repeindre les balises, à installer des flèches de direction et des panneaux informatifs sur deux des trajets les plus empruntés par les touristes. Toutes les informations sont bilingues roumain/anglais.



    A quel moment de lannée devrait-on nous rendre dans la réserve naturelle du Massif de Piatra Craiului pour profiter au maximum de sa beauté ? Selon le directeur du Parc, cette aire protégée est magnifique en toute saison. Pourtant, en fonction de nos préférences en matière de faune et de flore, plusieurs périodes sont à prendre en considération : « Une visite vaut le coup à nimporte quel moment de lannée. Par exemple, pour les accros à Noël, je recommanderais des vacances dans les régions de Rucar-Bran ou de Dambovicioara. Ces deux zones située au pied du massif Piatra Craiului, se trouvant la première dans le département de Brasov et la deuxième dans celui de Arges, font la joie des amateurs dagrotourisme. En plus, noublions pas que cest toujours dans cette contrée que se trouve e château de Bran. Cest une région qui au printemps et en automne vous propose toute sorte dévénements liés à la transhumance, tandis quen juillet et août, vous pouvez admirer la multitude de fleurs spécifiques à la flore subalpine et alpine. Quant à lautomne, je vous invite à nous rendre visite en septembre et octobre, lorsque la forêt se pare de ses couleurs flamboyantes! »



    Si vous êtes à la recherche dun hébergement dans les parages, sachez que le prix dune chambre dans une pension trois marguerites (équivalent romain des épis) de la ville de Zarnesti, situé juste à lentrée de la réserve naturelle, varie de 20 à 30 euros par jour. La plupart des pensions disposent aussi daires de jeu pour enfants. Enfin, on vous suggérera sans doute de visiter la plus grande réserve dours bruns dEurope, Libearty. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)


  • La Journée du Loup

    La Journée du Loup

    Le 8 juillet, les Roumains vivant en milieu rural, dans des communautés traditionnelles, marquent la Journée du Loup. Connue dans le calendrier traditionnel sous le nom de Precup, cette fête pré-chrétienne a été liée plus tard à la fête des Saints Pierre et Paul (en roumain: Petru et Pavel).

    Détails, avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare: « C’est une fête pré-chrétienne très ancienne, qui, malheureusement, est tombée dans l’oubli de nos jours. Ce qui en reste, ce sont plutôt des croyances, des rites anciens, qui ne sont pas forcément liés à la date du 8 juillet, mais plutôt à la légende de Precup. On dit que Precup ou Pricopie était le frère de Saint Pierre. D’ailleurs Saint Pierre était le patron des loups et pouvait les contrôler. Aux dires de la légende, le 8 juillet, le jour de Precup, était une fête qu’il fallait strictement respecter, notamment par les bergers. Sinon, les loups mangent les moutons ou les vaches des bergers qui ne marquent pas cette fête. En plus, c’était un moment à respecter principalement par les hommes, car c’étaient les hommes qui s’occupaient des bergeries ».

    Dans la tradition roumaine, Saint Pierre était considéré comme le maître des loups. Début juillet, le loup est très actif. C’est pourquoi le jour de Pricopie était si important: selon les légendes, Pricopie pouvait maîtriser les prédateurs et protéger les fermes. Plus encore, tant Saint Pierre que ce personnage de l’imaginaire populaire roumain appelé Pricopie étaient responsables des phénomènes météorologiques extrêmes pendant l’été.

    L’ethnologue Delia Suiogan explique: « Precup est le grand maître des pluies. Si Saint Pierre punit tous ceux qui ne respectent pas sa fête, en lançant la grêle sur leurs terres, Precup est celui qui fait «bouillir» la grêle. Par conséquent, le 8 juillet, à écouter attentivement, on peut entendre le son du feu qui brûle la pierre jetée par Saint Pierre, car Precup veut que la grêle n’endommage pas trop les terres. C’est pourquoi la fête de Precup ou Pricopie était bien respectée et qu’il apparaît comme un saint martyr dans le calendrier chrétien».

    Le Jour du Loup présage non seulement des dégâts dans le fermes mais aussi des catastrophes. Delia Suiogan nous en dit davantage: «On dit aussi que si le coucou n’a pas cessé de chanter avant le 8 juillet, soit le jour de Precup, un grand malheur arrivera : une guerre, une catastrophe. C’est Precup qui empêche l’oiseau de chanter en le muselant avec des épis de blé. D’ailleurs on dit que la moisson commence par la fête de Precup, lorsque tous les épis sont bien mûrs et dorés».

    Bref, dans le calendrier traditionnel roumain, le Jour du Loup reste une des fêtes les plus importantes de l’été. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les «căluşari» et leur danse

    Les «căluşari» et leur danse

    Dérivé du mot latin «caballus» qui signifie cheval, «căluş» est un mot roumain qui désigne la danse traditionnelle de l’homme – cheval. Les danseurs, exclusivement des hommes, sont appelés « căluşari ». Les origines de la danse sont à retrouver dans un rite de fertilité païen, dont le but était d’apporter la chance, la santé et le bonheur dans les villages où il était pratiqué.

    De nos jours, ce rituel est de plus en plus rare. C’est une danse traditionnelle connue perpétuée sous forme de spectacle, mais ses liens avec les rites anciens sont tombés dans l’oubli. Peu de Roumains savent encore que la danse des « căluşari» est spécifique à la fête de la Pentecôte. En tant que personnages, les « căluşari » jouaient un rôle précis, étroitement lié à d’autres personnages mythiques, comme les sirènes.

    Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, explique : «Les participants à la danse des « căluşari » changent complètement de statut au moment où ils acceptent de faire partie du groupe des « căluşari ». Ils jouent un rôle qu’ils doivent assumer complètement. Entrer dans le groupe des « căluşari » signifie renoncer à sa nature humaine pour se transformer en un personnage mythique, ayant une fonction magique bien précise. C’est pourquoi le groupe des « căluşari » prête un serment qu’il doit respecter à tout prix et porte toujours un drapeau. Sans ce drapeau la danse ne peut pas être réalisée, c’est le symbole d’un axis mundi autour duquel les danseurs forment un cercle magique. Par ailleurs, les « căluşari » sont les seuls capables de guérir les jeunes hommes charmés par les sirènes, ces personnages maléfiques, avec des pouvoirs extraordinaires.»

    Le groupe de « căluşari » a toujours un nombre impair de danseurs. Au début il y en avait 5, puis – 7, puis – 9, pour arriver ensuite à 12, soit le nombre des mois de l’année. Deux danseurs dirigent le rituel. L’un est muet, l’autre porte le drapeau et commande le groupe.

    Delia Suiogan nous en dit davantage: «Le drapeau est érigé la veille de la Pentecôte et il comporte 9 plantes magiques, dont les plus puissantes sont l’ail et l’absinthe. Toutes les femmes qui participent à la danse des « căluşari » tentent de voler ces plantes qui pouvaient guérir des maladies quasi incurables, que les gens redoutaient dans l’antiquité. »

    Sauts à la verticale et à l’horizontale, cercles rapides : les mouvements des « căluşari » sont spectaculaires. Mais l’aspect le plus important, c’est l’appartenance à un groupe aux pouvoirs miraculeux. C’est justement pourquoi ce rituel figure depuis 2005 sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Fêter Pâques en Roumanie

    Fêter Pâques en Roumanie

    Chers amis, si vous souhaitez connaître les traditions des Pâques orthodoxes, alors pour quoi ne pas choisir la Roumanie ? C’est un pays qui a su garder vivantes les coutumes et traditions surtout dans les villages, mais aussi dans les villes dont les habitants, même s’ils aiment les fêtes moderne, n’oublient pas de respecter les traditions liées aux principales fêtes religieuses. C’est pourquoi Pâques est une des meilleures périodes pour redécouvrir des rites anciens, pour goûter aux plats traditionnels spécifiques de cette période de l’année, bref pour avoir une alternative à la vie quotidienne.



    Les touristes étrangers s’intéressent de plus en plus à la Roumanie ; par conséquent les agences de tourisme multiplient leurs offres de vacances pascales, affirme Traian Badulescu, conseiller en tourisme : « A part les Roumains d’Italie et d’Espagne qui regagnent le pays à l’occasion de cette fête, il y a aussi des touristes des pays voisins — de Hongrie, de la République de Moldova et d’Ukraine, mais ces derniers sont peu nombreux. Les Occidentaux commencent eux aussi à manifester de l’intérêt pour les traditions roumaines, tout comme les Américains. Ils en ont entendu parler et souhaitent les découvrir eux-mêmes. Personnellement, je vous recommande le tourisme rural pendant les Pâques orthodoxes. L’Association nationale pour le tourisme rural, écologique et culturel, ANTREC, fait la promotion de milliers de gîtes, situés dans les régions roumaines les plus belles et les plus riches en coutumes : la Bucovine et le Maramures (dans le nord et le nord-est), Marginimea Sibiului, Brasov et Bran — Moeciu (au centre), les Monts Apuseni (dans l’ouest), le département de Neamt (dans l’est) ou bien le Delta du Danube, qui est une zone très intéressante en cette période de l’année. »



    En vous logeant dans un de ces gîtes vous aurez l’occasion de goûter aux plats traditionnels à base de produits écologiques préparés par les propriétaires eux-mêmes. Les tarifs dans une pension classée 4 marguerites (l’équivalent roumain des épis) partent de 55 euros (250 lei) la nuitée dans une suite, petit déjeuner compris. Le prix couvre également l’accès aux aires de jeux intérieures et extérieures pour les enfants, à la piscine, au Spa, au jacuzzi et le parking. Si vous préférez un hôtel 4 étoiles, alors les prix s’élèvent jusqu’à 100 euros la nuitée.



    Le guide Ciprian Şlemco nous dit pourquoi ça vaut la peine de vous rendre en Bucovine, dans le nord de la Roumanie: « En Bucovine il y a des régions où porter des costumes traditionnels pendant les jours de Pâques est une tradition strictement respectée. Par exemple, le monastère de Humor est un endroit où les costumes sont très bien mis en évidence. Dans d’autres localités vous pourrez découvrir les métiers traditionnels, sans oublier les coutumes liées à de la peinture des oeufs. Et c’est toujours en Bucovine que vit une communauté ethnique ukrainienne appelée Hutsuli. Ses membres sont spécialisés dans le travail du cuir et dans l’élevage de chevaux. On peut donc découvrir des familles authentiques, avec leurs costumes et leurs métiers traditionnels. On ne saurait oublier non plus la céramique noire de Marginea, fabriquée par un procédé unique au monde, dont le secret a été très bien gardé par les artisans. D’ailleurs, c’est le seul centre de céramique noire en Europe et c’est une marque déposée de la Bucovine ».



    Enfin, le conseiller en tourisme Traian Bădulescu nous propose une destination moins connue pour découvrir les Pâques roumaines : «Le Danube. La région du fleuve est très peu promue, mais c’est une zone sauvage, d’une beauté rare, intéressante, riche en histoire. Et je pense notamment aux ruines des cités daces et romaines qui longent le Danube. Moi, je ferais la promotion du Danube, et particulièrement de la zone riveraine de la Dobroudja. A mon avis ce sera une des principales attractions du pays à l’avenir, surtout qu’un millier de km du fleuve traversent le territoire roumain»



    Quoi que vous recherchiez — tranquillité au cœur de la nature, vacances à la mer ou à la montagne, détente ou aventure, traditions ou histoire, la Roumanie s’avère le bon choix, surtout en période de fête. Bon voyage ! (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la une de la presse roumaine – 05.01.2015

    A la une de la presse roumaine – 05.01.2015

    C’est un lundi comme un lendemain de fête en Roumanie. La presse roumaine en ligne jette un regard rétrospectif sur 2014 et présage différents aspects de 2015.


  • Fêtes de fin d’année

    Fêtes de fin d’année

    Déroulées sur un fondement de stabilité économique et sociale ainsi que sous le signe des évolutions positives, après les élections présidentielles de novembre, les premières fêtes de cet hiver ont été vécues intensément par le Roumains. Dans un Etat estimé parmi les dix premiers au monde quant au sentiment religieux et où plus de 90% des citoyens se déclarent chrétiens, Noël a été un moment de réflexion et de bonheur.



    Les statistiques montrent que sept sur dix Roumains ont offert des cadeaux pour Noël à ceux qu’ils aiment. La plupart a dépensé pour le repas spécial de Noël 65 euros et seulement 14% se sont permis un budget excédant 120 euros et, pourtant, pas plus de 1% des Roumains ont pensé aux causes humanitaires. Il y a eu même des situations où les cadeaux de Noël pour les besogneux venaient de l’étranger.



    Ainsi, plus de 20 milliers d’enfants âgés de 3 à 13 ans qui fréquentent une forme d’enseignement dans les départements du nord du pays ont reçu des cadeaux d’Allemagne : 17 poids-lords chargés d’aliments et de produits d’hygiène ont été déchargés par des volontaires roumains et étrangers dans 164 localités. Il y a eu à Galati la troisième édition du « Noël des cœurs »où 5000 personnes ont reçu un repas chaud dont les produits traditionnels tels les saucisses, le boudain, le lard fumé et les victuailles de cochon à la polenta ne sauraient pas manquer.



    Noël a été en même temps , un peu partout en Roumanie, une bonne occasion pour mettre en valeur le riche folklore local avec ses rondes et coutumes ancestrales. Il y a eu des chanteurs de cantiques de Noël qui ont représenté le pays à l’étranger, tel le cas des 30 jeunes de Drobeta Turnu Severin qui se sont produits cette année au Festival des Cantiques de Noël de Vienne. Les Roumains vivant à l’étranger ont, eux aussi, marqué Noël en style national.



    Nos concitoyens de Madrid se sont réunis selon la tradition dans l’église orthodoxe de la Sainte Vierge Marie, le plus ancien établissement de culte roumain d’Espagne avec la conviction que la célébration en commun des fêtes chrétiennes apaise la frustration du pays-mère lointain. Ce sont les Roumains qui n’ont pas pu se rendre chez eux en fin d’année, une des raisons étant les conditions météo particulièrement sévères en Roumanie qui se confronte ces jours-ci avec des chutes massives de neige, du vent fort et de très basses températures.



    Le mauvais temps a déterminé les autorités à fermer une série de voies routières nationales et à entreprendre des mesures pour faire reprendre la fourniture d’énergie électrique et le déroulement en bonnes conditions du trafic routier, ferroviaire, maritime et fluvial. (trad. Costin Grigore)

  • Noël en Roumanie

    Noël en Roumanie

    Vous aurez droit à des vacances reposantes, entourés de paysages à couper le souffle mais qui vous feront aussi découvrir des traditions anciennes liées à cette période de l’année. Les agences de tourisme abondent déjà en offres de tels séjours. Quel est le budget recommandé pour passer les vacances de fin d’année en Roumanie? Qu’est-ce que vous pourrez faire une fois arrivés sur place? Réponse tout de suite.



    Carmen Pavel est la présidente d’une agence de tourisme qui fêtera l’année prochaine 25 ans d’existence. Elle nous assure que la variété des destinations et des activités vous déterminera sans doute à choisir la Roumanie: «Nous avons des offres pour toutes les catégories d’âge et pour tous les types de touristes : ceux qui souhaitent se détendre, qui aiment les SPA et le bien-être, mais aussi pour les touristes actifs qui souhaitent pratiquer les sports d’hiver. Nous avons même des offres pour les passionnés de shopping».



    Côté hébergement, pendant les fêtes de fin d’année, Carmen Pavel recommande les gîtes ruraux: «Je vous proposerais une de mes régions préférées : Bran, une zone riche en traditions. En optant pour un mini séjour dans un gîte de Bran ou des communes qui l’entourent, vous serez plus proches de la vie authentique du village roumain. Vous entendrez des cantiques de Noël, vous goûterez aux plats traditionnels, vous découvrirez les coutumes et les danses traditionnelles et vous pourrez admirer des costumes populaires. Les célébrations commencent quelques jours avant Noël et finissent à Ste Jean, le 7 janvier. En plus, les Roumains aiment faire la fête, donc vous allez beaucoup vous divertir. A part Bran (au centre de la Roumanie), je vous recommande la Bucovine (dans le nord-est), où les traditions sont différentes. Il en va de même pour le Maramures (dans le nord) et la Transylvanie. Mais j’ai commencé par Bran, car cette région est étroitement liée à l’histoire de Dracula, un mythe très populaire à l’étranger».



    La publication espagnole El Mundo a réalisé ce mois-ci le classement des villes roumaines ayant les plus beaux marchés de Noël. Parmi elles: Sibiu, une superbe ville située au cœur même de la Roumanie, qui organise cette année le marché de Noël le plus grand du pays, ouvert jusque début janvier. Par contre, le sapin de Noël le plus haut et le plus spectaculaire de Roumanie est à retrouver dans le centre historique de la ville de Baia Mare, dans le nord du pays. Ce fameux sapin haut de 33 mètres est entouré de maisonnettes en bois où l’on peut se procurer du vin chaud et des produits du terroir. Pas loin, il y a deux patinoires en plein air.



    Quel budget pour un séjour dans ces alentours? Diana Olaru, manager d’un hôtel 4 étoiles situé à 10 minutes en voiture du centre ville de Baia Mare, nous donne un exemple: « Un séjour de 4 jours et 3 nuitées tout compris qui commence le 23 décembre coûte 880 lei (soit 220 euros environ) par personne. Le paquet comporte repas, hébergement et une visite du centre historique de la ville et des principaux objectifs touristiques de la zone, à savoir: le monastère Barsana, le cimetière joyeux du village de Sapanta, unique dans le monde, ou encore le Mémorial des victimes du communisme de la ville de Sighetu Marmatiei. On ne saurait pas non plus oublier les traditions et les cantiques qui animeront le repas festif de Noël. »



    Tout cela, à découvrir au Maramures, dans l’extrême nord de la Roumanie. Pour sa part, Diana Păşcuţ, responsable de marketing d’un grand tour-opérateur, nous lance une invitation dans la région de Bucovine: « A notre avis, la Bucovine est la zone la plus belle à visiter à l’occasion des fêtes de fin d’année. La nature y est magnifique sous la neige et nous avons de très belles traditions et coutumes. Les paquets touristiques de 4, 5, 6 jours comportent l’hébergement, le repas de fête et la participation aux coutumes de Noël. Les touristes ont également accès à la zone SPA et au bassin d’eau salée de l’Hôtel de Gura Humorului. Les prix vont de 1.300 lei (soit quelque 300 euros) par personnes pour 3 nuitées dans une chambre double, jusqu’à 2.000 lei (soit environ 450 euros) par personne pour un séjour de 6 nuitées. Nous vous attendons en Roumanie — très belle visite à faire au moins une fois dans sa vie. »



    Que vous choisissiez de vous loger à Bran, à proximité du château de Dracula ou dans d’autres régions historiques du pays, riches en traditions et coutumes, comme le Maramureş ou la Bucovine, ou encore dans une des stations de montagne, les tour opérateurs vous promettent un Noël de rêve en Roumanie !


    (Trad. : Valentina Beleavski)

  • A la redécouverte du comté de Sibiu

    A la redécouverte du comté de Sibiu

    Aux alentours de la cité, les Monts Făgăraş et Cindrel composent la scène du spectacle qu’offre cette destination touristique incontournable.



    Gyongyi Takacs, coordinateur de projet à l’Association de tourisme Sibiu, détaille les raisons pour lesquelles Sibiu vaut bien le détour. « L’automne est la saison des trajets touristiques à travers les 5 zones ethno – géographiques du comté de Sibiu. Nous vous invitons à découvrir la Route du fromage, dans le sud de notre contrée, plus précisément dans la célèbre région appelée Mărginimea Sibiului. Le 19 septembre, les troupeaux sont descendus des alpages pour rejoindre les bergeries d’hiver, plus proches des villages. Un autre itinéraire vous emmène dans les vergers qui regorgent de pommes et de noix, autant d’endroits qui offrent de très belles vues sur les collines couleur de rouille accroupies au pied des Monts Cindrel. Vous pouvez aussi visiter le musée Zosim Oancea de Sibiel, le plus célèbre musée d’icônes sur verre ou bien la Collection de Jina, qui recèle des objets de la vie quotidienne pastorale. D’autres offres s’adressent aux passionnés de vélo. Ils peuvent tester les circuits cyclo-touristiques qui partent de Mărginimea Sibiului et mènent au cœur des Monts Cindrel. Pour satisfaire à toutes les demandes, on vous propose une large variété d’itinéraires et un centre de location de vélos dans la localité de Cristian. Ne manquez pas non plus de passer au moins une journée à respirer l’air frais de la station de montagne de Păltiniş et à vous offrir une bonne dose d’adrénaline dans le parc d’aventure Arka Park ».



    En amont de la rivière Olt, vous attendent le Palais entouré de jardins du baron Samuel von Brukenthal, à Avrig et puis l’abbaye cistercienne à Cârţa. L’image des crêtes du Massif de Făgăraş ne vous quittera pas de sitôt. Et si, une fois arrivés à la cascade Bâlea, vous montez dans une télécabine, vous aurez une vue imprenable sur l’autoroute Transfăgărăşan, la plus spectaculaire de Roumanie.



    La contrée de Sibiu est également réputée pour sa cuisine traditionnelle, précise encore Gyongyi Takacs: « Au bout du chemin qui longe la rivière Hârtibaci, les gourmands seront servis, lors des nombreux événements gastronomiques mémorables: prévoyez donc un pique-nique écolo, un festin avec des produits du terroir, sur le belvédère des Monts Fagaras. N’oubliez pas de faire une étape à Moara Veche (Le Vieux Moulin) de Hosman, histoire de goûter aux délicieux plats de la région. Dirigez-vous ensuite vers Agnita. Une fois là, après être montés dans la tour de l’église fortifiée, n’hésitez pas à déguster le « hencleş », sorte de brioche inspirée de la cuisine saxonne ».


    Dans la Vallée des Târnave, également appelée « La Route des fortifications », le charme des églises fortifiées est rehaussé par le coloris du paysage automnal. Les citadelles de Valea Viilor — la Vallée des Vignes – et Biertan, deux sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, vous attendent elles aussi pour vous raconter des histoires, comme celle de la tour de la réconciliation, de la sacristie au portail le plus inédit ou encore du plus beau polyptyque de Transylvanie.



    La ville de Sibiu dont la première attestation documentaire remonte à 1191, conserve une forte empreinte médiévale. Du 13e au 16e siècles, y ont été dressées pas moins de 4 ceintures fortifiées. Le centre-ville, qui regroupe 3 places historiques, à savoir la Place Huet, la Petite et la Grande Place, est devenu le site médiéval le plus important de Roumanie. Sur la Grande Place, s’élèvent des bâtiments majestueux portant les armoiries des principales familles des 15e — 18e siècles. Un bâtiment représentatif de Sibiu est le Palais du baron Samuel von Brukenthal, qui abrite le premier musée d’art ouvert au public roumain en 1817. Construit en style baroque entre 1778 et 1788, le palais a été la résidence officielle du baron Brukenthal. Les éléments originels ont été conservés, tout comme les intérieurs des salons.



    Si vous préférez visiter Sibiu sans guide, alors sachez qu’il y a plusieurs centres d’information touristique dans la ville, certains appartenant à la municipalité, d’autres — privés. Leurs employés sont là pour vous renseigner en anglais, allemand, espagnol et français.



    Ou bien vous pouvez vous rendre à Sibiu à l’occasion des différents événements qui y sont organisés. Gyongyi Takacs nous donne quelques exemples : «Vous pouvez opter pour un séjour plus complexe comportant dégustations de produits traditionnels dans la Tour au Lard de l’église fortifiée de Mosna. Vous pouvez passer la nuit à l’église fortifiée d’Axente Sever. Et il ne faut absolument pas rater les dégustations de vins de la cave de Traube, se trouvant dans le centre historique de la ville, ni les eaux à effets thérapeutiques de la station thermale de Bazna. Voici quelques événements qui auront lieu à Sibiu cet automne : une nouvelle saison du Théâtre National Radu Stanca, la 46e édition du festival de Jazz de Sibiu prévue pour la fin octobre et le Festival Mozaic Jazz, qui se déroulera à la mi-novembre. S’y ajoute le festival des chorales traditionnelles de Saliste, principale ville de la région de Marginimea Sibiului, un événement prévu toujours pour la mi-novembre. Enfin, vous pouvez visiter le Musée de la civilisation traditionnelle ASTRA, un musée du village en plein air. L’occasion aussi de vous rendre au Bistrot à l’ancienne, pour y déguster le moût fraîchement tiré et découvrir les traditions vigneronnes».


    Autant de raisons pour vous convaincre que Sibiu est une des villes les plus touristiques de Roumanie. Bon voyage ! (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski)

  • Les gardiens des traditions

    Les gardiens des traditions

    En 2012, Razvan Voiculescu est parti à la recherche des personnes qui préservent les traditions à travers la Roumanie. Par « traditions » on entend ici moins le sens philosophique de la vie, mais plutôt le bon sens et l’utilité de chaque geste, la symbolique de chaque chose spécifique à la vie des paysans roumains authentiques, des choses qu’ils ont appris de leurs ancêtres, des choses sur le pourquoi et le comment de la vie.



    Ce sont des métiers traditionnels qui tombent dans l’oubli, remplacés par les activités du monde moderne, à l’instar des racines que de plus en plus de gens arrachent de la terre où ils sont nés pour replanter ailleurs, dans des crevasses de béton ou des sables lointains.



    Pour retrouver ceux qui ont résisté de manière presque miraculeuse aux changements ayant secoué la Roumanie ces trois derniers quarts de siècle, Razvan Voiculescu s’est adressé aux personnes qu’il connaissait déjà et à une communauté créée sur Facebook qui a connu un essor formidable et très rapide. Ainsi a-t-il pu découvrir 58 maîtres artisans qui, malgré leur âgé très avancé, pouvaient encore lui parler de leur art. Parmi eux, un enseignant à l’ancienne.



    Razvan Voiculescu : « J’ai trouvé un monsieur de Bucovine (province du nord-est de la Roumanie) que tout le village connaissait, il était le dernier enseignant de l’église. Dans sa jeunesse il avait appris aux enfants venus à l’église un mélange d’enseignements bibliques et de culture générale, dans les limites de ce que la culture générale représentait dans les années 1930 — 40. C’est pourquoi on l’appelait enseignant d’église. Il est le seul que j’aie trouvé et il m’a raconté de très belles histoires, malgré son âge, car il approche les 90 ans».



    Aux côtés du réalisateur Şerban Georgescu et d’une petite équipe qui a filmé ses rencontres, Răzvan Voiculescu a frappé à la porte de ceux qui, malheureusement, n’ont plus à qui transmettre leur art.



    Plusieurs ont particulièrement retenu son attention. Parmi eux : « Cuza Perţa de la contrée de Fagaras (dans le centre du pays) me racontait que dans ses 60 années d’activité en tant que sculpteur traditionnel il avait eu de nombreuses générations de jeunes qui, à première vue, étaient très intéressés, très sérieux et désireux d’apprendre. Mais que la plupart n’ont résisté que 2 ou 3 mois. Une fois qu’ils avaient appris tout ce qu’ils considéraient qu’il fallait apprendre, ils partaient faire autre chose. Aujourd’hui, les jeunes ne le fréquentent que par curiosité ou en tant qu’apprentis tout au plus. C’est une réalité très dure. Ces maîtres artisans ont déjà 70 — 80 ans, c’est la dernière génération. Personne ne continuera leur art ; l’esprit qui les avait animés a disparu. Les jeunes qui par miracle continuent de nos jours le travail de ces gens ne peuvent se servir que des objets que leurs aînés ont laissé derrière ».



    Dans le sud de la région du Banat (ouest), Răzvan Voiculescu a rencontré Iosef, un Tchèque vivant en Roumanie, le seul d’une communauté de 5 villages qui avait encore un atelier de travail. Toute sa vie il avait fabriqué des harnais de chevaux du type Komotu, avec un collier spectaculaire, très grand, décoré de différents objets, de sorte que le cheval puisse tirer le char avec sa poitrine, la partie du corps la plus forte.



    Răzvan Voiculescu raconte: «La dernière commande reçue datait de 1991, donc 21 ans plus tard il détenait toujours cet atelier où il se rendait toutes les semaines, par amour du métier, il mettait un clou par ci, fabriquait un komotu par là… et quand je dis qu’il fabriquait un komotu, il faut savoir que ça lui prenait une année entière, parce que, à cause de son grand âge, il n’a plus de force pour travailler. Dans les années 1940, 60 à 70 travailleurs, ayant chacun une spécialisation différente, fabriquaient un harnais spécial. Or aujourd’hui c’est lui qui fait ça, tout seul. Il réalise donc un tel objet par an et en vend parfois un, pour plusieurs centaines d’euros, car la réalisation et l’esthétique sont impressionnantes… »



    Aristotel Erhan de Bucovine fabrique des buccins. Il est un des cinq personnages qui apparaissent dans les courts-métrages du DVD accompagnant l’album de photos de Răzvan Voiculescu : «C’est un homme qui a beaucoup lu et qui est resté fidèle à l’idée de construire ces instruments musicaux à la manière traditionnelle. Il n’y a rien d’électrique, aucun outil que mon grand-père n’aurait pas utilisé aussi. J’ai beaucoup aimé ça, tout comme son application, pour qu’il puisse produire plusieurs buccins par an. La conversation avec lui m’a fait comprendre combien il était difficile de construire un buccin. Il faut plusieurs semaines pour vérifier si tel ou tel arbre est une bonne matière première. Cela tient de la fibre, de l’âge, de combien sec est le bois. L’écorce qui enveloppe les deux moitiés du buccin doit avoir une certaine résonance, on ne peut pas utiliser n’importe laquelle. Une fois le bois trouvé, il travaille en équipe avec une autre personne, parce qu’il est impossible de fabriquer un tel instrument sans se faire aider. Il avait deux apprentis qui savaient aussi jouer du buccin. Cet Aristotel Erhan me disait que le son du buccin est le plus beau lien qui l’unit à Dieu. »



    L’album intitulé « Traditions », le 11e du photographe Răzvan Voiculescu, comprend aussi la carte des gardiens des traditions. 58 points sont marqués sur cette carte de la Roumanie — ce sont les endroits où l’on peut rendre visite aux gens apparaissant sur les photos.



    Răzvan Voiculescu: «J’ai mis en page un itinéraire imaginaire pour ceux qui souhaitent voyager dans une Roumanie encore profonde. J’ai marqué le nom du village, le nom et l’occupation de la personne en question. Lors du lancement de l’album, j’ai dit à ceux qui était là : Est-ce que nous, les Bucarestois, passons deux week-ends prolongés en Bulgarie ou en Grèce ? On part le jeudi et on rentre le dimanche ? Oui, m’a-t-on répondu. Hé bien, moi, j’invite les bons Roumains que nous sommes à rayer un de ces deux week-ends de la liste, à prendre la carte des gardiens des traditions, à choisir un itinéraire d’environ 3 jours et à rencontrer 4 ou 5 maîtres artisans ; il seront heureux de vous recevoir. Le fait que des gens s’intéressent à eux les rendra heureux. D’ici quelques années, vous ne les trouverez plus. Ça vaut la peine, en tant que bons Roumains, de connaître ces gens. »



    A présent, Răzvan Voiculescu explore d’autres régions de la Roumanie où il espère rencontrer des gardiens des traditions, de la matière pour son prochain album qui s’appellera « Nostalgie des traditions ». (trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)


  • Traditions de Noël

    Traditions de Noël

    Noël est une des fêtes les plus attendues de lannée. Partout en Roumanie la joie des fêtes de la Nativité fait venir au premier plan des traditions de plusieurs siècles qui persistent encore, surtout dans des régions telles Maramures ou Transylvanie (nord et centre).



    Màrginimea Sibiului est une zone pleine dhistoire et a une potentiel touristique exceptionnel offrant aux amateurs de traditions des jours de fête comme jadis. Ileana Morariu, propriétaire du Musée Pastoral de Jina, au département de Sibiu explique : « La plus ancienne et la plus belle des traditions de Noël est la ronde des jeunes. Il sagit du groupe des jeunes hommes qui , dans le temps avaient déjà fini leur stage militaire, qui avaient dépassé lâge de 20 ans et qui navaient jamais été mariés. Ce groupe se forme à partir de la fête de Saint Nicolas et prépare ses cantiques et rondes de Noël par des répétitions, ils préparent les tenues nécessaires pour la mise en scène de la coutume en question. Les jeunes hommes commencent leur cantiques la veille de la Nativité et visitent chaque maison du village. Certes, tout le monde les accueille étant ravis des vœux des jaunes qui annoncent larrivée au monde du saveur Jésus Christ. En même temps se déroule la tournée des « crai », des jeunes, dhabitude des élèves du cycle gymnasial. Les filles commencent leurs tournées avec « létoile » et autres rondes toutes aussi belles. Dans le voisinage, les vieux du village , à leur tour, vont annoncer la naissance du Seigneur. Autre tradition de Noël, les filleuls avaient lobligation de faire cadeau à leur parrain et marraine une brioche ronde en pure farine de blé. Cette brioche spéciale était cuite dans le four familial de chaque maison et une bonne occasion des filleuls de rencontrer leurs beaux parents et discuter les problèmes qui peuvent apparaître dans chaque ménage et famille. Ces valeurs demeurent vives de nos jours aussi et nous voudrions les transmettre aux générations futures. »



    Maramures est une autre zone ethno-folklorique où les traditions de Noël, surtout les cantiques chantés devant chaque maison sont conservées et promues par les gens de lendroit. Qui plus est, les habitants de Maramures observent longtemps les célébrations de la Nativité en tant que symbole des transformations subies le long du temps qui passe. Daniela Suiogan, ethnologue de lUniversité de Nord de Baia Mare sexprime au micro de RRI : « Au Maramures, les Fêtes de Noël comprennent, selon une ancienne tradition, le Nouvel An aussi, car en réalité, Noël commence le 15 novembre et se termine le 7 janvier. Pendant toute cette période, on assiste au déroulement de plusieurs étapes. Cest létape des préparations qui veulent dire le jeûne, rigoureusement observé par les gens de Maramures. Les rituels sont nombreux tels le lavage des couverts avec des cendres, car lé début du jeun , en dépit de la joie quil doit apporter, il faut le conscientiser profondément. Une autre étape suit, « Noël de la satiété » marqué par la nuit de la Veille de Noël jusquau troisième jour de la fête. On dit que, désormais, tous les gens et tous les animaux sont rassasiés. Une troisième étape, celle du « Petit Noël », commence le troisième jour après Noël et prend fin le 7 janvier. »



    Pendant les célébrations de Noël les voix des habitants de Maramures retentissent dans les rues des villages. Hormis les enfants qui chantent leurs cantiques et rondes, qui entrent dans chaque maison et reçoivent des amphitryons des bretzels, des noix et des pommes, les adultes forment des groupes impressionnants avec des gens costumés et masqués en personnages de limaginaire populaire ancien en tant que représentations de lannée qui finit.



    Daniela Suiogan revient au micro : « La tournée des cantiques demeure encore très active au Maramures combinant les chants pré-chrétiens aux rondes orthodoxes. Le début se fait par les groupes denfants qui sont les premiers à entrer dans les maisons la veille de Noël, juste après le service divin à léglise. Les enfants portent à leur cous des sacs avec des graines de blé et de maïs et , lors de la conclusion de leur répertoire de chansons et rondes ils les jettent vers leurs amphitryons produisant ainsi un transfert symbolique de force depuis le végétal et annonçant la récolte du nouvel an agricole. Après les enfants, cest le tour des groupes de jeunes. Cest la plus belle forme de tournée de chansons de Noël car leur répertoire est très étendu. Les gens disent quen réalité, les groupes de jeunes devraient avoir une cantique spécifique pour chaque habitant de la maison. Il sagit de cantiques pour les chasseurs, pour les pêcheurs, pour les bergers, pour les jeunes filles à marier et pour les veuves et les jeunes doivent savoir quelle chanson entonner dans chaque maison ».



    La brioche ronde offerte aux groupes de personnes qui chantent des cantiques par les maîtres des maisons représente le symbole solaire et les bâtons utilisées par les chanteurs étaient considérés comme des « arbres de la vie ». Les coups frappés aux seuils des maisons avaient un rôle re fertilisateur pour lannée suivante ainsi que la levée de la pâte pour les ronds et les brioches. Le repas de Noël est, peut-être, le symbole le plus fort des jours de fête étant le centre autour duquel se réunissent tous les membres de la famille pour partager la joie de la Nativité. (trad. : Costin Grigore)

  • A la Une de la presse roumaine du 24.12.2013

    A la Une de la presse roumaine du 24.12.2013

    A la veille de Noël, les quotidiens parus à Bucarest consacrent des pages entières aux traditions roumaines de cette période de lannée, mais aussi à la rétrospective des événements ayant marqué 2013.


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