Tag: Transylvanie

  • Le département de Mureș, une destination pour tous

    Le département de Mureș, une destination pour tous

    Partons à la découverte du département avec notre guide, Sandra Viţelar, responsable communication au Conseil départemental de Mureş : « Partons pour un voyage virtuel. Vous êtes sur la route européenne E60 qui relie Bucarest à Braşov. Les premiers arrêts après Braşov seront Saschiz et Sighișoara, deux cités transylvaniennes qui gardent intact leur charme d’antan. Depuis le centre du village de Saschiz, vous pouvez admirer les ruines de la forteresse paysanne. La route vers le sommet est un peu plus difficile, mais la vue qui s’ouvre devant vous une fois arrivés là-haut vaut vraiment la peine. Faisons ensuite une halte à Sighișoara, cité médiévale habitée, avec ses ruelles et ses maisons qui semblent sortir d’un conte de fées. C’est aussi le lieu de déroulement de plusieurs événements culturels déjà connus : les festivals Sighișoara médiévale et ProEtnica. Ce dernier est le seul festival de Roumanie qui réunit les représentants de toutes les minorités nationales. 13 km après Sighișoara, vous arrivez à Criş, un village saxon traditionnel. C’est là que se trouve le château Bethlen, représentatif pour le style de la Renaissance transylvaine, construit entre le XIVe et le XVIIIe siècle. De là, nous partons vers Sovata et le lac Ursu, le plus grand lac salé héliotherme d’Europe, avec une superficie de plus de 40.000 mètres carrés. »

    Les passionnés de pêche pourront ensuite faire un arrêt à Câmpu Cetății, près de Sovata, pour déguster des plats à base de poisson. Le poisson même qu’ils viennent d’attraper ! Pas de soucis si vous avez oublié votre matériel de pêche, les restaurants des environs servent une excellente cuisine traditionnelle à base de produits régionaux. C’est aussi à Câmpu Cetății qu’a lieu l’unique festival de montgolfières de Roumanie.

    Poursuivons la route avec Sandra Viţelar : « Nous arrivons à Târgu Mureș, le chef-lieu du département, où nous vous invitons à vous arrêter au centre-ville. Là, les bâtiments historiques parlent du passé multiculturel de la ville des roses. Vous y trouverez deux des bâtiments les plus représentatifs de l’Art nouveau en Roumanie, le Palais de la Culture et le Palais administratif, qui illustrent les débuts du style Sécession transylvain. C’est également à Târgu Mureș que vous trouverez le plateau Corneşti, un endroit au milieu de la nature où se trouve également le Zoo, le deuxième comme grandeur de Roumanie. En été, vous pourrez aussi aller à la plage et vous baigner à l’intérieur du Complexe sportif Mureşul, avec ses trois piscines en plein air, une piscine couverte et un lac artificiel pour les sorties en barque. »

    De Târgu Mureș, vous pouvez partir vers Reghin, la ville des violons et le point de départ pour visiter la réserve naturelle des Monts Călimani. Sandra Viţelar, responsable communication au Conseil départemental de Mureş : «C’est une réserve naturelle où, en plus des paysages remarquables, il y a une centaine de tunnels de lave de dimensions variables. Sur la vallée de Gurghiu, vous pourrez voir le pittoresque château de chasse de Lăpușna. Sur la vallée du Mureş, dans la commune de Brâncovenești, c’est le château Kemény, construit par la famille du même nom, qui se montrera sur votre route. Le département de Mureş est célèbre pour ses châteaux et ses manoirs, dont beaucoup sont actuellement en rénovation.»

    A l’autre bout du département, il y a un château vraiment remarquable à découvrir, celui de l’ambassadeur austro-hongrois en Russie. Sandra Viţelar : « Dans la zone de plaine vers Cluj-Napoca, vous trouverez une réserve de pivoines sauvages et vous pourrez aussi vous arrêter voir un autre château important. C’est à Zau de Câmpie que se trouve le château Ugron, connu aussi sous le nom du château Calendrier. Il a 365 fenêtres, quatre tours pour les quatre saisons, 52 pièces pour le nombre de semaines de l’année, sept terrasses pour les jours de la semaine et douze tours pour les mois de l’année. Vous y apprendrez aussi l’histoire d’amour à l’origine de la construction du château, celle entre le propriétaire et une princesse russe. »

    Le département de Mureş est une région multiculturelle, et les traditions et l’artisanat sont là pour le prouver. Sandra Viţelar, responsable communication au Conseil départemental : « Chaque endroit a sa spécificité. Si vous allez vers Sovata, Miercurea Nirajului, vous trouverez des artisans sicules qui travaillent principalement la céramique et le bois. Sur les deux vallées de la rivière Mureş, il y a de l’artisanat roumain, en commençant par les violons de Reghin. Il y existe deux fabriques réputées dans le monde entier qui travaillent avec des luthiers expérimentés. Les meilleurs moments pour rencontrer les artisans sont les trois événements organisés chaque année dans les vallées des trois grandes rivières du département, Niraj, Gurghiu et Mureş. Chaque festival est dédié exclusivement aux traditions de la région concernée. Chaque communauté a une maison dédiée où les artisans fabriquent des objets de vannerie, des sculptures en bois ou des habits traditionnels. C’est là aussi que les communautés peuvent présenter leurs coutumes et traditions spécifiques. »

    A Târgu Mureş, vous avez la possibilité de visiter le Centre départemental pour la culture traditionnelle. Vous y trouverez une base de données avec tous les artisans du département, y compris ceux auxquels vous pourrez rendre visite pour qu’ils vous révèlent les secrets de leur métier. (Trad. : Elena Diaconu)

  • Une visite à Bistrita Nasaud

    Une visite à Bistrita Nasaud

    Amis auditeurs, nous vous invitons aujourd’hui dans le centre-nord de la Roumanie, au comté de Bistrița Năsăud. Nous commencerons par une halte dans la ville de Bistrița, ancien bourg saxon et important centre historique datant de 1264. Ensuite, nous ferons une incursion dans la zone de montagne du comté, pour découvrir le grand lac de retenue de Colibița, surnommé « la mer des montagnes » et le col de Tihuța, par lequel on passe de Transylvanie en Bucovine. Selon notre guide d’aujourd’hui, Claudia Andron, présidente de l’Association pour la promotion du tourisme « Touriste à Bistrița Năsăud » « tout d’abord, que pour voir cette contrée dans toute sa splendeur, il est préférable de la visiter en automne. C’est le moment de la cueillette des fruits et des vendanges et la nature est particulièrement belle dans cette région. Nous avons des montagnes, nous avons une sorte de mer – un très grand lac de retenue, celui de Colibița. Et pour goûter à tous les délices que la contrée offre aux visiteurs, il est préférable de s’y rendre en automne. »

    Claudia Andron nous conseille de commencer notre séjour par une visite de la ville de Bistrița. Nous y découvrirons la Maison de l’orfèvre, monument d’architecture datant du début de la Renaissance, et la Tour des tonneliers, la seule conservée de l’ancienne cité de Bistrița, remontant aux XVe – XVIe siècles. Nous y admirerons de beaux édifices, dont l’église évangélique, la synagogue, le musée départemental, le Palais de la Culture ou encore la Maison de Johannes Lapicida – la plus ancienne construction de la ville. Claudia Andron affirme « Je vous conseille de grimper en haut de la tour de l’église évangélique, la plus haute tour de Transylvanie. Nos Saxons de Bistrița ont été très malins. Il y a plus d’un siècle, des habitants de la ville de Sibiu sont venus, pendant la nuit, mesurer la hauteur de notre tour, dans l’intention d’en construire une pareille chez eux. Ils l’ont mesurée donc, à l’aide d’une ficelle, mais nos Saxons ont coupé deux mètres de leur ficelle. De retour à Sibiu, ils ont donc construit une tour plus petite que la nôtre. Du haut de la tour on découvre le panorama de la ville, et ce petit bourg saxon très bien conservé. Ensuite, vous pouvez franchir le seuil de nos restaurants traditionnels de la zone piétonne, pour découvrir les saveurs de l’automne. Tout le monde a préparé des légumes en saumure et de la zacusca, spécialité roumaine à base d’aubergines et de poivrons. Si vous êtes là un samedi, ne ratez pas le marché local. Vous y trouverez des produits traditionnels faits maison. Tous les samedis, de 9 h à 14 h, une foire des produits traditionnels est ouverte sur le plateau entourant l’église évangélique. »

    Aux deux festivals traditionnels organisés à Bistrița chaque automne, à savoir le Festival « L’Automne à Bistrița » et « Oktoberfest », s’ajoutent cette année de nombreux autres événements, notamment culturels, qui marquent le Centenaire de la Grande Union de 1918. La musique, la poésie et le théâtre s’y donnent rendez-vous. Dans la zone rurale, de nombreuses foires sont organisées, où l’on trouve des produits artisanaux. Claudia Andron nous invite à présent à une incursion en montagne. Première halte : Colibița. « C’est à Colibița que se trouve « la mer des montagnes ». Le décor est unique. En automne, la forêt change de couleur d’un jour à l’autre et elle est plus belle que jamais. Je vous conseille également une randonnée dans les Monts Rodnei, avec leurs paysages à couper le souffle. Vous pouvez vous diriger aussi vers le col de Tihuța, où les services d’hébergement et de restauration se sont beaucoup développés ces dernières années. Un château du comte Dracula y a été érigé en 1976. Un monastère y a également été construit par la suite, pour protéger ce lieu des esprits maléfiques du château. »

    Le col de Tihuța est situé à 1.200 mètres d’altitude et il assure le passage entre la Transylvanie et la Moldavie. Des gens passionnés par la légende de Dracula visitent les lieux. Pourquoi un château de Dracula dans les parages ? Parce que l’écrivain Bram Stoker a imaginé un voyage de son personnage, Jonathan Harker, dans ces lieux. Une statue de l’écrivain a été érigée devant le château, inaugurée il y a 12 ans, en présence de l’ambassadeur d’Irlande accrédité à l’époque à Bucarest. Claudia Andron, présidente de l’Association « Touriste à Bistrița Năsăud », a rencontré beaucoup de touristes de passage à Bistrița. Leur nombre n’a cessé d’augmenter, ces dernières années. « C’est une destination touristique nouvelle. Nous sommes conscients du potentiel touristique de la zone depuis assez peu de temps et notre association a contribué à mieux la faire connaître. La moyenne d’hébergement est de 3 nuitées. En participant aux foires internationales de tourisme, nous avons pu constater que les vacanciers recherchent plutôt les destinations qui leur permettent de vivre des expériences inédites. Ils souhaitent voir comment nous vivons, ce que nous mangeons etc. de ce point de vue, le comté de Bistrița Năsăud est de plus en plus recherché. Là, si l’on aime la nature, on y trouve une nature magnifique, si l’on aime les choses archaïques et les métiers traditionnels, on peut se rendre dans les villages où se trouvent encore des tourbillons pour laver le linge. On peut y trouver encore des femmes – peu nombreuses, il est vrai – qui travaillent des costumes traditionnels. C’est une expérience rare et inoubliable pour ceux qui souhaitent voir comment les gens vivaient jadis. »

    Voilà pour aujourd’hui. Nouvelle destination sur les ondes, dans la prochaine édition de notre rubrique. (Trad. : Dominique)

  • La citadelle de Cisnădioara

    La citadelle de Cisnădioara

    C’est au début du XIIe siècle qu’une basilique romane fut bâtie au sommet d’une colline, à 12 Km de la ville de Sibiu. L’église saxonne de Cisnădioara, de rites évangéliste et luthérien, est composée de trois vaisseaux et entourée d’un mur d’enceinte, érigé le long du sommet de la colline dont le nom roumain reprend l’appellatif allemand – Michelsberg, c’est-à-dire la Colline de Mihai. Le monument se distingue des autres églises similaires de Transylvanie par son excellent état de conservation.

    Cela, en dépit des époques troubles que l’église a dû traverser au fil des siècles, comme nous le raconte notre guide d’aujourd’hui et conservatrice du monument, Carmen Kelber : « L’église fortifiée ou la citadelle de Cisnădioara est la plus ancienne église romane érigée en Transylvanie. Construite en 1180, elle ne put compter sur ses murs d’enceinte qu’à partir de 1241, juste avant l’invasion mongole. Pendant 300 ans, elle abrita des moines cisterciens, car, en 1223, l’église a été rattachée à l’abbaye cistercienne de Cârţa. A travers les siècles, elle a rempli des fonctions diverses. Eglise au départ, citadelle abritant des unités d’archers par la suite, arsenal, voire même prison pour une brève période. De nos jours, elle est ouverte aux visiteurs. On y célèbre encore la messe trois à quatre fois par an. »

    C’est au XVIIe siècle que l’église fortifiée de Cisnădioara se fait assiéger par les armées ottomanes. Carmen Kelber rappelle l’épisode : « Les Turcs avaient pour habitude de mettre à sac et puis de mettre le feu aux places fortes qu’ils occupaient. Cisnădioara n’a pas dérogé à la règle. Après l’incendie et pour cent ans, l’église demeura sans toiture. Ce n’est qu’en 1787 que la toiture fut reconstruite, tout en gardant son apparence d’origine. Sur les murs, vous pouvez remarquer ces petits rochers, aiguisés à l’origine, mais ayant subi l’érosion du temps, qui servaient à l’époque à la défense de la cité. On les poussait depuis le sommet de la colline, pour écraser les téméraires qui s’aventuraient à l’attaquer. Puisqu’il n’y avait pas d’arbres autour, les rochers pouvaient rouler tranquillement jusqu’en bas de la colline, et faire pas mal de dégâts. Après la fondation du village de Cisnădioara, les jeunes hommes mariés, pour montrer leur force, se devaient de faire monter un de ces menhirs au sommet. Et puis, si, de nos jours, l’on a des marches, dans le temps c’était une autre paire de manches. »

    Donc, si vous allez tenter l’ascension, vous voilà avertis. Néanmoins, la route escarpée vous laissera le loisir de vous arrêter pour souffler, mais aussi d’admirer et d’immortaliser cet endroit magnifique, assure Carmen Kelber : «Comptez 10 minutes pour monter les 145 marches, irrégulières certes, et pour franchir les 160 mètres à parcourir. Ce n’est pas de tout repos, mais l’effort consenti vaut la peine. Une fois arrivé en haut, vous n’allez pas le regretter. La vue est imprenable. Vous voyez la rivière, le village, les collines avoisinantes, la nature magnifique et sauvage qui nous entoure.»

    Les touristes étrangers, aussi sceptiques qu’ils soient au départ, repartent émerveillés, raconte Carmen Kelber, conservatrice de l’église fortifiée de Cisnădioara. Certains y débarquent au hasard de leurs promenades à travers la Transylvanie ou à l’occasion du Festival international de théâtre, organisé chaque année en haut de la colline. Quant à Carmen Kelber, vous allez la retrouver assise sur un banc, jamais loin de l’église qu’elle chérit autant, et toujours prête à vous conter une kyrielle d’histoires, plus savoureuses les unes que les autres. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Litovoi a 68 millions d’années

    Litovoi a 68 millions d’années

    Site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Géoparc des dinosaures du Pays de Hațeg prouve, une fois de plus, son importance paléontologique. Une équipe internationale de chercheurs avec, à leur tête, Zoltán Csiki-Sava, de la Faculté de géologie et géophysique de l’Université bucarestoise, a découvert et décrit une nouvelle espèce de mammifère préhistorique, contemporain des dinosaures nains de Transylvanie. Ce mammifère a été baptisé Litovoi.

    Des détails sur cette découverte avec Csiki – Sava Zoltán : « Litovoi est un animal préhistorique, un mammifère, un de nos ancêtres, de nos parents très éloignés, dont les restes squelettiques ont été découverts, il y a 4 ans, dans la zone de Haţeg, dans ce que nous, les géologues, appelons « le bassin de Haţeg ». Ces restes squelettiques ont été étudiés depuis, et nous avons découvert qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce, d’un nouveau genre et, pour honorer la mémoire d’un des premiers voïvodes connus dans l’histoire de la Roumanie, nous avons baptisé cet animal « Litovoi ».

    La nouvelle découverte a apporté des informations inédites sur la vie qui a existé sur l’ancienne île de Haţeg il y a environ 70 millions d’années.

    Csiki – Sava Zoltán : « Cet animal découvert dans le bassin de Haţeg appartient à la catégorie de mammifères, c’est un de nos parents, mais il fait partie d’un groupe de mammifères qui n’existe plus, qui s’est éteint. Pourtant, au cours du Mésozoïque, qui a été l’ère des dinosaures, ces multituberculés étaient les mammifères les plus présents dans la faune et ils étaient répandus sur tous les continents, depuis l’Amérique du Nord jusqu’en Asie. Litovoi fait donc partie de ce groupe des multituberculés, qui, par sa forme et son mode de vie, ressemblaient aux rongeurs actuels. Ce que nous avons découvert était en fait une sorte d’écureuil ou de souris, mais de très grandes dimensions, remontant au Crétacé. »

    Les animaux apparentés à Litovoi ne se retrouvent nulle part en Europe. Csiki-Sava Zoltán précise : « Il faut dire, tout d’abord, qu’au Crétacé, ce genre de mammifères connus sous le nom de tuberculés, était largement distribué sur les continents nordiques. Pourtant, chose étrange, à l’époque où les dinosaures nains vivaient dans le pays de Haţeg, c’est-à-dire à la fin du Crétacé, ces mammifères ne vivaient apparemment que dans cette zone de Haţeg et dans les zones avoisinantes, dans ce que nous appelons l’île transylvaine. Ils ne sont pas connus en Hongrie, en France, en Espagne. En outre, les multituberculés ayant vécu sur d’autres continents – en Amérique du Nord ou en Asie – ne sont, eux, que des parents éloignés de Litovoi. Celui-ci faisait donc partie d’un groupe de mammifères qui ne se trouvaient que dans cette zone de la région transylvaine. Pourtant, ce n’est pas là l’élément le plus spectaculaire concernant Litovoi, car d’autres multituberculés sont connus dans la zone de Haţeg. Ce qui est particulier, ce qui est spectaculaire, c’est ce que nous avons découvert en réussissant à reconstruire entièrement son crâne. »

    Ce faisant, les chercheurs se sont rendus compte que Litovoi avait un cerveau beaucoup plus petit qu’ils ne s’y étaient attendu, vu ses dimensions, ce qui a ouvert une nouvelle voie de recherche.

    Csiki-Sava Zoltán: « Litovoi ressemble beaucoup à des mammifères comme l’hippopotame ou le chamois ou même les hommes fossiles, qui vivaient, eux aussi, sur des îles, mais à des époques beaucoup plus récentes, soit il y a 5 à 10 millions d’années, alors que Litovoi a vécu il y a quelque 68 millions d’années. Ces mammifères vivant sur l’île étaient forcés à redistribuer leur consommation énergétique, c’est-à-dire à redistribuer les efforts qu’ils faisaient pour leur développement individuel et, au lieu de développer un grand cerveau, ils orientaient leurs ressources énergétiques vers d’autres domaines de la vie, comme, par exemple, la reproduction, beaucoup plus importante pour assurer l’existence de l’espèce sur l’île. Litovoi a fait à peu près la même chose que ces mammifères plus récents, mais il l’a fait d’une manière entièrement différente de ce que l’on connaissait jusqu’alors : tout en diminuant un peu la dimension de son cerveau, il a développé tout particulièrement les centres du cerveau qui contrôlent l’ouïe, l’olfaction, les mouvements oculaires. Cet animal avait pratiquement des sens très aigus dans des domaines importants pour la survie : trouver de la nourriture, éviter les prédateurs. »

    Suite à cette reconstitution, les chercheurs ont abouti à la conclusion qu’ils se trouvaient devant une voie évolutive entièrement nouvelle, par laquelle les multituberculés aboutissaient aux résultats que nous pouvons constater chez les hippopotames ou d’autres animaux actuels. Précisons que l’équipe de chercheurs a compté parmi ses membres des paléontologues de renommée mondiale, dont Mátyás Vremir, de la Société du Musée Transylvain de Cluj-Napoca, Stephen Brusatte de l’Université d’Edinbourg, au Royaume-Uni, Meng Jin et Mark Norell, du Musée américain d’histoire naturelle de New York. (Trad. : Dominique)

  • Vacances en Transylvanie

    Vacances en Transylvanie

    Les sites à visiter son nombreux et vous pouvez également participer aux fêtes et aux foires traditionnelles. Vous pouvez parcourir à vélo des itinéraires cyclables totalisant 250 km, qui relient les villages aux villes historiques. L’infrastructure touristique est très développée et vous trouverez facilement des cartes thématiques, pour mieux organiser votre séjour au centre de la Roumanie. La Transylvanie est une contrée généreuse et si l’on se propose de la visiter, on doit commencer par s’informer sur tout ce qu’elle offre – estime notre invité, le pasteur évangélique Ştefan Cosoroabă : «La Transylvanie est une terre pas comme les autres qui attire des touristes. Il s’agit surtout de touristes qui aiment la vie interculturelle, interethnique et inter-religieuse, dans un décor naturel, que la civilisation n’a pas envahi. La Transylvanie a une riche histoire, qui est celle de Saxons, que je représente, celle des Roumains, des Hongrois, des Sicules. Il y a partout des vestiges et des sites que l’on ne doit pas rater.»

    A ne pas rater surtout les églises fortifiées du sud de la Transylvanie – précise notre invité : «La Transylvanie compte 160 églises fortifiées, qui sont spécifiques de cette vaste contrée. Elles ont été érigées entre le 12e et le 14e siècle, à une époque où la pression ottomane devenait de plus en plus forte et elles sont toutes différentes les unes des autres. C’est pourquoi il ne suffit pas de visiter une seule, il est préférable d’en visiter plusieurs, car on fait à chaque fois de nouvelles découvertes. Malheureusement, les communautés qui ont bâti ces églises fortifiées ont émigré, pour la plupart, en Allemagne. Il reste très peu de Saxons évangéliques en Transylvanie. C’est pourquoi toutes les 160 églises ne peuvent pas être visitées, mais seulement certaines d’entre elles. Nous souhaitons vous inciter à en visiter un cinquantaine, dont le tour complet est couvert par une carte de crédit Transilvania Card vacances. Le possesseur d’une telle carte peut non seulement visiter gratuitement les 50 églises, mais il bénéficie également de réductions de prix aux hôtels, aux restaurants ou aux caves partenaires.»

    Chacune des 50 églises fortifiées offrent d’autres services et dispose d’une autre infrastructure. Le site www.transilvania-card.ro offre des informations en roumain, allemand et anglais. La carte des sites est toujours éditée en deux langues : roumain-français, roumain-allemand et roumain-anglais. Ces cartes offrent des renseignements sur chaque église. Vous pouvez donc opter pour des vacances thématiques et visiter les plus importantes églises fortifiées – Biertan, Viscri ou Prejmer, par exemple – mais elles ne sont pas les seuls sites à visiter en Transylvanie. Ştefan Cosoroabă a d’autres suggestions à vous faire : « Cette année nous nous sommes tournés également vers la Transylvanie du nord, en pensant notamment aux touristes qui arrivent sur l’aéroport de Cluj. Nous avons trouvé des partenaires locaux qui soutiennent notre projet. Ils vous conseillent, par exemple, de visiter l’église romane de Herina, dans le comté de Bistriţa-Năsăud, datant du 12e siècle et qui est très bien conservée. Il y a des choses intéressantes à voir dans le nord du comté. »

    Sur site www.transilvania-card.ro on peut trouver aussi un calendrier des plus importants événements en fonction desquels vous pouvez projeter votre séjour. Nous repassons le micro au pasteur évangélique Ştefan Cosoroabă : « Nous éditons chaque année un calendrier des événements accueillis par différentes églises fortifiées. Environ 250 sont prévus en 2018, dont les plus importants sont les concerts d’orgue, organisés régulièrement dans 15 églises. S’y ajoutent des expositions d’art, des fêtes traditionnelles et plusieurs festivals, dont la semaine de la contrée Haferland, organisée autour de la commune de Rupea, ou le Festival Holzstock de Hosman, destiné aux jeunes. Une visite en Transylvanie est une rencontre avec l’histoire et avec les traditions, sans lesquelles notre monde ne saurait exister. »

    Pour tous ceux qui aiment la nature et le vélo, la Transylvanie est la destination idéale. Les itinéraires mènent aux villes historiques et aux villages traditionnels. Le grand défi consiste à parcourir l’une des routes les plus hautes de Roumanie, appelée Transfăgărăşan, car elle traverse les Carpates, plus exactement le massif de Făgăraş. Nicolae Ivan, coordinateur de programmes sportifs au sein de l’Association départementale de Tourisme de Sibiu, vous propose plusieurs itinéraires : « Je commencerais par la route des Saxons, par exemple, qui est un itinéraire de 45 km. Il y a ensuite l’itinéraire Emil Cioran, l’un des premiers à avoir été balisé, qui mène à Răşinari et qui totalise 43 km. Un autre itinéraire intéressant est La Route du sel, parcourue jadis par les marchands de sel. Dans le Pays de l’Olt, il y a l’itinéraire Brukenthal, qui passe à proximité de la résidence d’été du baron Samuel von Brukenthal, à Avrig. Enfin, un très bel itinéraire longe sur 43 km la vallée de la rivière Hârtibaci. »

    Chers amis, en prévoyant votre séjour, accordez-vous suffisamment de temps, car l’offre touristique de la Transylvanie est vraiment riche. (Aut. : Daniel Onea; Trad.: Dominique)

  • Sighisoara

    Sighisoara

    Notre destination touristique d’aujourd’hui est la citadelle médiévale de Sighisoara, dressée au XIIe siècle. Cette « perle de la Transylvanie », comme on l’appelle aussi, a été attestée par les documents en 1280, mais certaines preuves révèlent qu’elle est habitée, en fait, depuis 4000 ans. La Roumanie compte au total environ 250 cités et églises fortifiées. La cité de Sighisoara ou de Schasburg selon son appellation allemande, située au centre de la Roumanie et incluse depuis 1999 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, est une destination incontournable des touristes étrangers qui visitent la Roumanie.

    Adrian Burlacu, ancien conseiller local, actuellement entrepreneur dans le domaine du tourisme, énumère les points forts de Sighişoara, qui en font une destination de vacances idéale : « Tout d’abord, Sighişoara compte parmi les 12 premières destinations touristiques au monde. Si vous participez à n’importe quel salon international du tourisme, vous allez vous en convaincre. Il y a ensuite plein de choses à y voir, d’excellentes conditions d’hébergement et beaucoup d’itinéraires touristiques. Dans la cité médiévale de Sighisoara, l’unique en Europe à être encore habitée, on trouve aussi la zone dite de Dracula et bien d’autres attractions touristiques. »

    Le principal monument de la cité de Sighisoara est la Tour à l’horloge. Haute de 64 mètres, elle accueille depuis 1899 le Musée d’histoire de la ville. A chacun des 6 niveaux de la Tour il y a une exposition différente: archéologie, pharmacie médiévale, mobilier médiéval, outils des guildes de la ville ou encore une collection impressionnante d’horloges. Le mécanisme de l’horloge de la tour date de 1906. C’est une horloge suisse d’une précision exemplaire. Le même mécanisme met en marche des figurines uniques en Roumanie. Elles représentent les jours de la semaine mais aussi la Justice, l’Equité et la Paix. Le dernier niveau de la Tour est un balcon ouvert réunissant les 4 côtés de la construction. C’est de là que l’on peut admirer un superbe panorama de la ville.

    Adrian Burlacu: « La Tour à l’horloge abrite un musée d’histoire. Il y aussi la Tour des forgerons et celle des tailleurs. Les visiteurs de la citadelle de Sighisoara sont impressionnés par l’Escalier couvert. Les marches en pierre qui mènent au sommet de la citadelle sont couvertes par une construction en bois, de sorte que le tout ressemble à un tunnel. Sighisoara est avant tout une destination culturelle avec un calendrier d’événements spécifiques très intéressant. Par ailleurs, sur la Place de la cité, les touristes peuvent s’attarder sur une des terrasses de style médiéval, ouvertes jusqu’à 22h. Enfin, nous avons aussi des boîtes de nuit. »

    A cela s’ajoutent les nombreux cafés et salons de thé très chic, excellents endroits de détente. A certaines époques de l’année, les ruelles de la citadelle s’animent et rappellent l’atmosphère des temps médiévaux. C’est à l’occasion d’événements tels la Foire des artisans, le festival « Sighişoara médiévale », le festival « L’Académie de musique », le festival interculturel « Proetnica » ou encore celui des fanfares.

    Un agenda culturel bien riche, affirme Dorin Stanciu, le tambour de la ville, qui accueille les touristes chaque jour : «A Sighişoara on organise une soixantaine d’évènements par an, dont bien des festivals connus à l’étranger aussi. Le plus important d’entre eux, véritable label de la Roumanie, est le Festival d’art médiéval. Quant au festival ProEtnica, le plus beau du pays, il est consacré aux 20 minorités ethniques vivant en Roumanie. Le tourisme culturel constitue donc une bonne modalité de promouvoir la citadelle de Sighisoara. La foire de Noël et les Journées de la ville sont deux événements emblématiques en ce sens. Depuis une année, nous avons aussi un petit train médiéval, sur la Place de la Cité. Les touristes qui le prennent bénéficient d’une présentation audio de l’histoire des lieux et des Souabes de Transylvanie.»

    Et c’est toujours à Sighişoara que l’on peut visiter l’Eglise du monastère et l’Eglise de la colline, construites en style gothique et vieilles de plus de 800 ans. Elles appartiennent à la communauté allemande de la ville, mais en raison de la diminution du nombre d’ethniques allemands, elles sont transformées en musées pendant la saison touristique. Ces églises sont ouvertes au grand public chaque jour. Le dimanche, on y célèbre des offices divins.

    Les touristes se font plus nombreux d’une année à l’autre, précise notre interlocuteur Dorin Stanciu, le tambour de la cité: « C’est l’unique endroit de Roumanie où l’on souhaite la bienvenue aux touristes en 60 langues. Je mentionne, à titre d’exemple, le fait que nous recevons annuellement 34.000 touristes d’Israël et 10.000 du Japon. Sighisoara se porte très bien. Elle a conservé son aspect médiéval, ainsi que 930 mètres de sa muraille d’enceinte. Des travaux d’infrastructure sont en cours. Nous souhaitons obtenir de la part du ministère de la Culture les fonds nécessaires pour la réparation de la muraille, des neuf tours de la cité et des 160 maisons refaites après le grand incendie du 30 avril 1676. »

    Près d’un siècle durant, plus précisément de 1601 à 1676, la cité de Sighisoara a traversé la période la plus noire de son histoire, en raison des calamités naturelles, des guerres, des pillages, des épidémies et des incendies qui l’ont ravagée.

  • La citadelle d’Alba Iulia

    La citadelle d’Alba Iulia

    Aujourd’hui
    nous poursuivons la série d’émissions consacrées à notre concours doté de prix
    « Alba Iulia, la ville de l’Union » et nous faisons une incursion
    dans la citadelle d’Alba Iulia. Celle-ci est formée de sept bastions et possède
    tous les éléments de fortification adaptés à la technique militaire de
    l’époque. L’entrée se fait via six portes, dont la plupart sont décorées de
    statues et de bas-reliefs. Gabriel Ristoiu, directeur du Musée national de
    l’Union d’Alba Iulia nous parle de l’histoire riche des lieux qui commencé bien
    avant la période médiévale : « A
    l’époque romaine, dans une certaine période, selon l’organisation
    administrative de la province de Dacia, Apulum, l’antique ville d’Alba Iulia
    était la capitale de toute la province. C’est ici que l’on peut retrouver les
    traces de l’unique légion romaine qui a été déployée le long de la domination
    romaine de la Dacie, la 13e Légion Gemina. Elle a laissé derrière un
    castre, c’est-à-dire un camp, sur lequel la cité médiévale a été érigée. C’est
    également ici que se trouvent deux cités romaines érigées au rang de colonies,
    un cas unique sur ce territoire. A partir du 12e siècle, Apulum est la
    ville la plus riche de la province de Dacie, puisque c’est ici qu’arrivaient toutes
    les richesses de la région avant d’être acheminées à Rome. D’ailleurs, une
    inscription datant de la moitié du 3e siècle alloue à la ville
    d’Apulum l’épithète de Crisopolis, la ville d’or, justement en raison des
    richesses qui s’y trouvaient. Voici donc une très bonne raison pour les
    passionnés d’histoire romaine de venir visiter Alba Iulia ».



    Une
    partie du camp romain a été restauré, affirme Gabriel Ristoiu, directeur du
    Musée national de l’Union d’Alba Iulia : « La
    porte Principalis Dextra peut toujours être admirée. Une partie de Via
    Principalis, soit la rue principale, et une partie de Principia Castrum, soit
    le camp romain, ont été restaurées et sont accessibles à tous les touristes.
    Evidemment, notre musée accueille toujours les artefacts romains les plus
    importants d’Apulum et de toute la
    Dacie. Puis au Moyen Age, durant une brève période de temps, Alba Iulia a
    été la capitale du voïvodat de Transylvanie et puis de la principauté de Transylvanie. A l’intérieur de la cité d’Alba Iulia se
    trouve l’église catholique Saint Michel. C’est le monument d’architecture
    médiévale le plus représentatif de Transylvanie. C’est ici que l’on peut voir l’élément
    de sculpture romaine le plus ancien de Roumanie, qui est aussi la plus ancienne
    construction en style renaissance de notre pays. En fait, cette cathédrale est
    un véritable cours complet d’architecture médiévale de la Transylvanie. On peut
    y identifier tous les styles : depuis le style romain jusqu’au baroque. A
    l’intérieur de la cathédrale, se trouvent les tombeaux des princes
    transylvains. »



    La
    cathédrale orthodoxe a été édifiée après la Grande Union du 1er
    décembre 1918, également à l’intérieur de la cité. Le monument se différencie
    des autres constructions religieuses, par le fait qu’il comporte une série
    d’éléments architecturaux du sud de la Roumanie actuelle, explique Gabriel
    Ristoiu, directeur du Musée national de l’Union d’Alba Iulia. « Après
    la conquête de la Transylvanie par l’Empire autrichien, une grande citadelle en
    style Vauban fut construite d’après les plans de l’architecte Giovanni Morando
    Visconti, qui s’est éteint à Alba Iulia et dont le tombeau se trouve justement
    à l’intérieur de la cathédrale catholique. C’est la plus grande cité en style
    Vauban préservée en Roumanie. Il y en a une autre dans l’ouest de la Roumanie,
    à Timisoara, plus grande même, dont un seul bastion a survécu jusqu’à nos jours.
    Plusieurs éléments rendent cette cité unique parmi les autres similaires d’Europe.
    Il y a toute une série d’ornements baroques aux coins des bastions. Quatre des
    six portes sont ornées de décorations baroques, ce qui est unique. Durant la
    construction, le rôle défensif de la cité a été perdu, puisque le Turcs avaient
    déjà été chassés des rives du Danube. Par conséquent, la cité d’Alba Iulia est
    devenue plutôt un centre administratif. En fait elle n’a été assiégée qu’en
    1849 par les révolutionnaires hongrois. La troisième porte, la plus
    spectaculaire, est un véritable monument d’art baroque transylvain. Elle a
    couté quelque 60 mille florins d’or, alors que l’ensemble de la construction de
    la cité a couté quelque deux millions ».



    Entre
    mai et septembre, hormis le spectacle quotidien de la relève de la garde, les
    touristes peuvent participer à une multitude d’événements. Par exemple dans le
    cadre du festival Apulum, quelque 200 comédiens de Roumanie, de Pologne et de
    Hongrie participent à la reconstitution de combats entre Daces et Romains ou
    bien entre Romains et barbares. S’y ajoutent des spectacles
    contemporains : festivals de théâtre, de folk, de mode. A noter que
    l’accès à toutes les manifestations culturelles tenues dans la citadelle est
    gratuit. (Trad. Alex Dianconescu)

  • Alba Iulia, l’autre capitale de la Roumanie

    Alba Iulia, l’autre capitale de la Roumanie

    Nous allons
    poursuivre la série d’articles consacrés à notre concours spécial et doté de
    prix, « Alba Iulia – la ville de l’Union ». Et nous retournons
    aujourd’hui dans le Sud-Ouest de la Transylvanie, pour mieux connaître cette
    ville épatante qu’est Alba Iulia. « L’autre capitale » et
    « Bienvenue dans la plus grande cité médiévale de Roumanie » sont les
    messages censés promouvoir la ville d’Alba Iulia. Nous sommes allés à la
    rencontre de Carmen Preja, conseillère au Centre national d’information et de
    promotion touristique de la ville d’Alba Iulia, pour savoir à quoi ressemble sa
    ville aujourd’hui, en 2018. « D’abord, le Centenaire de la grande Union
    est pour nous l’occasion de nous faire mieux connaître. Et puis, on s’y est
    préparé. Vous trouverez sur notre site, turism.apulum.ro, le calendrier
    détaillé de tous les événements prévus. Cela facilite la vie aux touristes, qu’ils
    soient roumains ou étrangers. C’est qu’Alba Iulia est une porte d’entrée dans
    notre histoire millénaire. »



    Bon nombre de
    projets se déroulent actuellement au beau milieu de la cité médiévale. Ecoutons
    Carmen Preja : « Un des projets nouvellement lancés s’appelle
    « A la découverte du patrimoine culturel d’Alba Iulia ». Les 64
    objectifs touristiques recensés sont repris dans ce projet, qui vise
    l’installation d’une signalétique de type « Quick Response », réponse
    immédiate. Les touristes profiteront donc de ce que la technologie peut nous
    apporter. Ils pourront les passer au scanner à l’aide de leur smart phone et
    tout découvrir sur le site en question. Et puis, dans la cité médiévale, nous organisons
    plein de festivals : de musique ancienne ou moderne, de théâtre, de films.
    Puis, enfin, des activités dédiées aux seniors et aux plus jeunes. »


    Le point
    d’information touristique est situé juste en face de l’entrée dans la
    cathédrale orthodoxe de la ville. Ecoutons les informations dont vous allez pouvoir
    bénéficier sur place. « D’abord, les touristes sont bluffés par la
    dimension de la superficie occupée par la cité : 110 hectares. Nous
    présentons ensuite les objectifs à visiter, les points d’intérêt, leurs
    histoires, leurs caractéristiques. Nous aidons les touristes à trouver où se
    loger. Nous pouvons leur suggérer des restaurants, leur réserver des billets de
    voyage et les aider à se débrouiller dans tout ce qui tient de leur voyage
    ultérieur. Nous disposons de brochures en roumain, en allemand et en anglais,
    ces deux derniers étant les langues de prédilection des touristes étrangers qui
    nous rendent visitent. Mais une de nos collègues parle aussi le grec, d’autres
    parlent l’italien. Alors, je crois que nous nous débrouillerons devant les touristes
    en provenance de tout pays. »



    La cité
    médiévale est impressionnante. Formée de sept bastions, la forteresse
    correspond en tous points aux exigences militaires de son temps. L’entrée dans
    la cité se fait par l’une de six portes, joliment décorées de statues ou de
    bas-reliefs. Mais pourquoi les touristes choisissent-ils la ville d’Alba
    Iulia ?Iulia Guş, marketing
    manager à l’hôtel Transilvania nous le dévoile. « Tout d’abord, il convient de mentionner les festivals qui s’y
    déroulent pendant la belle saison. Alba Fest, par exemple, propose trois jours
    de concerts et de spectacles. Ensuite, les spectacles de musique et de film
    attirent énormément de jeunes. Et puis, en dehors de la cité médiévale et hors
    la ville d’Alba Iulia, les environs sont charmants. La nature est généreuse.
    Depuis les promenades en barque sur la rivière Mures, et jusqu’à la pratique
    des sports nautiques, le rafting ou le canoë. Ou encore la descente en rappel
    de la chute d’eau. A seulement trois kilomètres de notre hôtel, un parc
    dendrologique vous attend. Un endroit merveilleux pour aller en randonnée ou
    pour faire du vélo. Comptez aussi sur notre parc d’aventures et, bientôt, sur
    notre parc aquatique qui ouvrira le 1er juillet ».



    C’est que les
    touristes affluent de tous les coins du monde. Carmen Preja, conseillère au
    Centre national d’information et de promotion touristique d’Alba Iulia : « Nous avons le plaisir de croiser des touristes en provenances d’endroits
    des plus exotiques, du Pérou, du Chili, de la Nouvelle-Zélande, du Japon. De
    l’Europe, de l’Ouest notamment, aussi. Ils sont ravis, épatés par tout ce
    qu’ils voient et ce qu’ils découvrent. Souvent, cette note de tradition et
    d’authenticité qu’ils ne trouvent pas nécessairement dans leurs pays d’origine.
    Je me rappelle avec plaisir d’un couple de touristes en provenance des
    Etats-Unis, censés passer deux semaines chez nous, en Roumanie. Puis, après deux mois de séjour, ils ont
    débarqué chez nous, à Alba Iulia, au centre ville, et on s’était mis à papoter.
    Deux heures durant. Ils n’arrivaient plus à se décider à quitter la Roumanie.
    Tant ils découvraient tous les jours des choses, qu’ils ne voulaient plus
    rentrer. Alors, nous vous attendons avec
    joie ici, à Alba Iulia. Et pas juste à l’occasion du Centenaire, mais encore
    l’année prochaine, et l’année d’après… Venez découvrir les lieux et les gens du
    terroir, vous n’allez pas le regretter. »


    Pour conclure, nous vous
    rappelons que la date limite pour participer à notre concours est le 30 juin.
    Ne soyez pas timides ! Et puis … Bonne chance !

  • Viscri

    Viscri

    Si un voyage dans le passé vous tente, par exemple voici 300 ans en arrière, si la vie rurale authentique est une véritable attraction pour vous et si l’idée de dormir dans des lits superposés vous incite (tout comme dans les contes de Hans Christian Andersen), une visite à Viscri est faite pour vous. Un village qui n’existait pas auparavant sur la carte touristique de la Roumanie a été introduit en 1999 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Là, sur le Plateau transylvain, près de Sighişoara, se trouve une région qui a été colonisée par les Saxons, cette population d’origine allemande établie là aux XIIIe et XIVe siècles. Situé entre deux routes qui lient la ville de Rupea aux villes de Sighişoara et de Mediaş, le village de Viscri est joignable surtout à l’aide d’un véhicule tout-terrain.

    Caroline Fernolend, la présidente de la Fondation « Mihai Eminescu Trust », placée sous le patronage honoraire du Prince Charles de Galles, nous raconte pourquoi cela vaut la peine d’aller à Viscri : « A Viscri, on essaye de préserver la vie authentique et de permettre aux visiteurs et aux touristes de participer à notre vie. Chez nous, les troupeaux de bétail du village sortent chaque matin au pâturage et reviennent le soir. Je pense que l’agriculture constitue le fondement du tourisme responsable. On a 37 familles qui vivent de l’agriculture, mais aussi du tourisme. Je pense que cette combinaison, de faire de l’agriculture, d’offrir des produits faits maison ou provenant de leur jardin, est très spécifique pour le village de Viscri, c’est quelque chose que l’on ne veut pas perdre. Nous ne faisons pas de rôti de porc, on prépare du ragoût d’agneau, car c’est la saison des agneaux. Viscri n’est pas un village spécial, par rapport à d’autres villages de Roumanie, mais nous sommes conscients de l’importance de la qualité de notre vie. »

    Le village conserve son originalité et son rythme, parce que la saison touristique reste ouverte seulement entre avril et octobre. A Viscri, les maisons sont très anciennes, quelques-unes datent même d’il y a 300 ans. L’architecture des maisons garde encore la forme des habitations saxonnes qui datent de plus de 800 ans, avec une grande maison, une petite maison, une remise, une écurie et une grange. Toujours là, on peut visiter l’église fortifiée, une église luthérienne, où l’on continue de célébrer la messe. Dans son enceinte, un petit musée a été aménagé en 2006, avec des éléments qui reflètent la tradition et la culture saxonnes de Viscri, comprenant des objets laissés par les Saxons qui ont quitté le pays. C’est là que se trouve le costume traditionnel le plus ancien de la région, qui date du XVIIIe ou du XIXe siècle. On peut aussi monter dans la tour de la citadelle, d’où la vision est tout à fait particulière.

    Le village de Viscri abrite une des églises saxonnes fortifiées des plus spectaculaires, une des six églises inscrites au Patrimoine mondial de l’Unesco. Très bien conservée, cette église est une des plus pittoresques. C’est une des seules églises-halles romanes du XIIIe siècle.

    Les touristes qui viennent à Viscri peuvent profiter de promenades en charrette autour du village, peuvent assister aux activités d’une famille d’artisans qui produisent des briques ou d’une famille de producteurs de charbon, peuvent aller à la bergerie ou se promener tout simplement en plein air. Le spectacle du soir le plus aimé, c’est le retour des troupeaux du pré. Un autre point fort de la région, c’est la nourriture traditionnelle: les hôtes préparent ici du pain fait maison, des potages traditionnels, des bouillons de poule, des « sarmale », le plat traditionnel, et des gâteaux de saison à la rhubarbe ou aux framboises.

    Laissez-vous séduire par le village de Viscri et par son rythme très spécial ! (Trad. Nadine Vladescu)

  • QSL mars 2018 – L’Obélisque de Horea, Closca et Crisan

    QSL mars 2018 – L’Obélisque de Horea, Closca et Crisan

    A l’entrée de la forteresse d’Alba Carolina, tout près du 3e portail, on arrive à l’obélisque consacré à Horea, Cloşca et Crişan – les chefs de la révolte paysanne de Transylvanie de 1784. En fait, le monument a été construit pour marquer les 150 ans écoulés depuis l’exécution de Horea et de Closca.

    Un peu d’histoire si vous permettez : en 1784, les paysans de Transylvanie – roumains, hongrois et saxons vivant et travaillant sur les domaines des nobles et de l’Etat – aux côtés des mineurs des Monts Apuseni et du Marmures, de maîtres artisans et même de prêtres – toutes ces catégories sociales donc se révoltent contre les conditions de vie et les abus des nobles. Selon le site spécialisé historia.ro, qui cite à son tour des statistiques du 18e siècle, à cette époque-là, les nobles comptaient pour 6,7% de la population totale de la Transylvanie. En fait, un quart de la population de cette province historique roumaine était formée de paysans asservis. Par conséquent, la révolte a été une conséquence directe des relations extrêmement tendues entre les nobles d’origine hongroise et la population asservie, formée de Roumains pour la plus grande partie.

    Les protestations avaient commencé bien avant la révolte, note le même article, et des représentants des paysans s’étaient rendus à plusieurs reprises à Vienne pour présenter leurs plaintes à l’empereur. Parmi eux, Horea, un Roumain né dans une famille de paysans serfs. Il s’est rendu 4 fois à Vienne, la dernière fois étant reçu par l’empereur Joseph II, fils de l’impératrice Marie-Thérèse. Horea lui a transmis une pétition dans laquelle les paysans dénonçaient les trop nombreuses taxes qui leur avaient été imposées et avouaient que ceux qui s’y opposaient étaient le plus souvent emprisonnés.

    La révolte a éclaté au moment où un groupe de paysans se dirigeant vers Alba Iulia fut arrêté de force par des troupes des nobles. Dirigés par Closca, ancien soldat dans l’armée impériale, les paysans ont attaqué les manoirs de la région. D’autres ont suivi leur exemple. Horea fut celui qui a formé des groupes dirigés par des capitaines et rédigé un programme exprimant leurs doléances. Quelles doléances ? Que les nobles quittent à jamais leurs domaines et qu’ils paient des taxes comme le reste du peuple et que leurs terres soient partagées par ordre impérial entre les simples citoyens.

    Des négociations ont lieu entre les commandants militaires impériaux et les leaders de la révolte, des armistices sont conclus, Vienne envoie d’importants effectifs militaires en Transylvanie et en Hongrie pour gagner du temps, Horea incite les paysans à attaquer à nouveau, avant la défaite finale, le 7 décembre 1784. Horea demande à ses troupes de se retirer. Entre temps, une commission impériale conduit des interrogatoires pour apprendre les origines de la révolte, alors que l’empereur lui-même demande que les leaders de l’insurrection paysanne soient « exécutés de manière spectaculaire » devant la foule à titre d’exemple, lit-on sur historia.ro. Deux semaines durant, Horea et Closca ont été portés, enchaînés, à travers les villages transylvains. Ils ont été roués le 28 février 1785. Un autre chef connu de la révolte paysanne, Crisan, s’était pendu en prison le 13 février. Bien que la cour impériale ait continué les réformes sociales en Transylvanie, permettant aux paysans serfs de changer de domaine ou de se marier sans avoir l’accord des nobles, ces mesures n’ont pas été mises en œuvre pendant longtemps. Les paysans serfs de Transylvanie deviennent libres à peine en 1848.

    C’est pour commémorer ce moment si important de l’histoire de la ville d’Alba Iulia et de la Transylvanie que fut érigé l’Obélisque de Horea, Closca et Crisan, en 1935, soit 150 ans après les événements racontés. Un monument impressionnant par ses dimensions, car haut de 20 m et donc visible à plusieurs de km de distance. Il fut inauguré le 14 octobre 1937, en présence du roi Carol II et de son fils Michel Ier, qui avait à l’époque le titre de « grand voïvode d’Alba Iulia ».

    Sur la façade ouest, au-dessus de la porte en fer forgé, sont sculptées en relief les frontières de la Grande Roumanie, avec au milieu le portraits de Horea, Closca et Crisan. Sur la façade est de l’obélisque, une statue de grandes dimensions représente la déesse Victoire, ailée, tenant dans la main une couronne de lauriers destinée aux trois leaders de la révolte.

    Le monument est réalisé en style Art déco, un courant artistique qui marie éléments géométriques et floraux, avec la ligne gracieuse du corps humain. C’est peut-être le monument public le plus important construit ces 100 dernières années en Roumanie.

  • Ţara Moţilor – Le Pays des Moţi

    Ţara Moţilor – Le Pays des Moţi

    Des vacances exclusivistes ne sont pas nécessairement très coûteuses, mais vous mènent plutôt dans des lieux vraiment uniques. Nous allons maintenant en Transylvanie et nous nous arrêtons au «Pays de légende et de pierre» qui est bel et bien le surnom du Pays des Moţi, situé dans les Monts Apuseni, dans l’ouest de la Roumanie. Pour arriver aux agglomérations qui se trouvent à la plus grande altitude de Roumanie et peut-être des Carpates aussi, vous devriez trouver un guide ou choisir une offre touristique fournie par une agence de voyages. Et il ne faut surtout pas oublier votre appareil photo, car les paysages que vous allez voir sont vraiment superbes.

    Paul Iacobaş a suivi les cours d’un mastère du Management du tourisme responsable à l’Université Greenwich de Londres, et il est aujourd’hui le directeur du Centre pour les aires protégées et pour le développement durable du département de Bihor, mais il se présente surtout comme un grand amoureux des Monts Apuseni.

    Paul Iacobaş : « Pratiquement, au Pays des Moţi on retrouve toute la palette de merveilles décrite par l’écrivain roumain Geo Bogza dans ses livres: des communautés qui ont gardé un niveau élevé d’archaïsme. Des gens qui ont appris à vivre et ont réussi à s’adapter à un milieu hostile dans lequel l’hiver dure parfois sept mois par an et où, de temps à autre, la seule possibilité pour gagner un peu d’argent, c’est l’exploitation des forêts, et ses activités connexes. Il y a là-bas des gens qui ont réussi à créer une vraie civilisation du bois, mais qui se sont occupés aussi de l’exploitation minière, puisque l’existence de l’or et de l’argent est une caractéristique des Monts Apuseni. Ainsi, vous connaîtrez là-bas une population totalement différente des autres populations alpines. On y trouve les seules communautés permanentes de Roumanie et peut être même des Carpates qui vivent à une altitude de plus de 1.300 m. Cet aspect a créé un vrai style de vie qui, malheureusement, est en train de disparaître, mais qui peut être retrouvé facilement à plusieurs endroits qui continuent à exister loin de la rage du tourisme de masse. »

    Mais comment se passe la vie d’un « moţ »? Paul Iacobaş raconte : « La vie d’un moţ est étroitement liée aux cycles de la nature et aux saisons. Il pratique les activités traditionnelles: le fauchage, l’élevage et les activités forestières, durant certaines périodes de l’année. Autrefois, les moţi savaient que pour bâtir une église ou une maison durable, le bois devait être coupé à un certain moment de l’année, quand la lune se trouvait dans une certaine phase et quand l’arbre avait peu de sève, pour que le bois puisse sécher rapidement. Ainsi, on sait qu’il y a des maisons anciennes qui existent depuis 200 ans, faites en bois des Apuseni et travaillées naturellement d’une manière très sage du point de vue de l’exploitation de l’environnement. Toutefois, la vie d’un homme des montagnes est relativement dure, du moins pour nous qui sommes habitués à la vie citadine. »

    Beaucoup de touristes qui sont venus au Pays des Moţi ont souhaité admirer la beauté de la «Colline aux escargots» et en sont restés émerveillés. A toucher les formes pétrifiées, on peut sentir aujourd’hui encore la spirale fine du dos des coquilles. La zone est protégée grâce à sa valeur scientifique qui lui est conférée par les sédiments du Crétacé supérieur. C’est une zone unique du point de vue géologique, qui date de plus de 65-70 millions d’années et représente une alternance de conglomérats. Et on y retrouve les traces de 35 espèces de mollusques, qui vivaient autrefois sur le fond rocailleux de l’ancienne mer à eau chaude, Thétis. »

    La flore s’élève, elle aussi, à la hauteur de la beauté des lieux, ajoute Paul Iacobaş, le directeur du Centre pour les aires protégées et pour le développement durable du département de Bihor : « La beauté de la zone est donnée par les villages éparpillés sur les cimes des montagnes et par les prairies qui comptent parmi les mieux conservées d’Europe. Cela se reflète aussi dans l’excellente biodiversité floristique de la zone. Par exemple, il y a là-bas une plante, Arnica Montana, qui est très utilisée dans les produits de beauté et dont l’état de conservation dans les Monts Apuseni est le meilleur d’Europe. »

    L’invitation à visiter le Pays des Moţi a donc été lancée. Jusqu’à la prochaine fois, quand on vous propose une nouvelle destination, nous vous souhaitons bon voyage et plein soleil! (Trad. Nadine Vladescu)

  • Sibiu, une expérience inoubliable

    Sibiu, une expérience inoubliable

    A Sibiu, ville au centre de la Roumanie, le touriste trouve tout ce dont il a envie: musées épatants, événements culturels de taille internationale, nouvelles pistes cyclables sillonnant d’anciens et pittoresques villages, maîtres artisans réputés et gastronomie raffinée. Nous abordons dans la rubrique d’aujourd’hui l’offre imparable de cette région tout à fait particulière de la Roumanie.

    Alin Chipăilă, le président de l’Association touristique du département de Sibiu, nous présente le programme « Sibiu, région gastronomique européenne », ainsi que ses nombreuses retombées potentielles: économiques, culturelles et, sans faute, touristiques. Le programme va débuter en 2019 et va promouvoir le département et la région sous une forme inédite.

    Alin Chipăilă : « Certains touristes pourront, d’abord, retrouver leurs racines. La ville de Sibiu est située à la croisée des zones habitées par les Saxons, les Hongrois et les Roumains. Ces multiples héritages font de Sibiu une région multiculturelle particulière. En deuxième lieu, ils pourront vivre une expérience culinaire inédite. Des mets choisis, des plats typiques, on en trouve ailleurs aussi, mais là, nous avons encore l’histoire qui les accompagne. Nous pourrons vous raconter l’histoire du produit, les diverses influences et les traditions culinaires qui s’y croisent. Et puis, pour ceux qui sont prêts à aller à l’aventure, nous avons des parcours de randonnées, des pistes cyclables, et c’est ainsi que le touriste pourra laisser la région se dévoiler en douceur. Mais je crois que le joyau de la couronne demeure encore et toujours la ville de Sibiu, avec son vieux centre historique, qui ne manque jamais de touristes, des gens qui viennent le visiter pour son architecture, tellement typée, mais aussi pour ses événements culturels, déroulés souvent à l’initiative d’opérateurs privés, en collaboration avec la mairie. »

    En 2018, le calendrier des événements à venir sera riche et attractif. A cela vont s’ajouter les événements gastronomiques.

    Alin Chipăilă nous dévoile : « On projette d’organiser à travers tout le département des événements qui vont vous titiller les papilles. Certains seront organisés en première, pour d’autres on compte déjà un certain nombre d’éditions. Quoi qu’il en soit, les touristes vont se donner à cœur joie, car on a mis les petits plats dans les grands. Tous ceux qui sont passés une fois chez nous se réjouissent de l’avoir fait et regrettent de ne pas pouvoir prolonger leur séjour. Ils nous disent avoir découvert une destination touristique exceptionnelle, attrayante et fournie en services de qualité. Evidemment, nous comptons beaucoup de touristes d’origines allemande et autrichienne. C’est de par la proximité et les racines communes. Puis, n’oublions pas les touristes hongrois. De toutes manières, la plupart de nos hôtes viennent des pays européens. L’année passée, Sibiu a pu compter 600.000 visiteurs, dont 200.000 étrangers. »

    La région qui entoure Sibiu, la « Mărginimea Sibiului » est bien connue pour l’abondance de son offre en termes d’accueil, pour ses fromages artisanaux, pour ses traditions toujours vivantes et ses métiers typiques. En revanche, il y a peu de gens qui connaissent la richesse de la nature de la région. Car la Marginimea Sibiului, c’est-à-dire ce qui se trouve aux frontières, aux confins de Sibiu, fait partie du Sit Natura 2000, une appellation censée protéger les sites naturels, aux caractéristiques rares. A la belle saison, n’évitez surtout pas de faire un tour par la réserve naturelle Iezerele Cindrelului. Le terme « iezere » désigne les lacs de montagne issus d’anciens glaciers, hissés à près de 2.000 mètres d’altitude. Mais l’été est aussi la saison du rhododendron myrtifolium, plante magnifique qui ennoblit le paysage alpin. Enfin, Sibiu abrite un formidable musée qui met en valeur l’extrême variété et la richesse des métiers traditionnels de la région.

    Alin Chipăilă, le président de l’Association touristique du département de Sibiu : « C’est dans notre département que vous allez trouver le plus vaste complexe muséal en plein air. Il s’agit du Musée national Astra, qui a dans ses missions celle de soutenir et de promouvoir les métiers traditionnels. C’est là que les touristes trouveront des objets traditionnels, confectionnés avec une grande maîtrise par nos maîtres artisans, mais ils pourront aussi participer à la fabrication de ces objets. Cela constitue une expérience unique, à ne pas rater. Il y aurait beaucoup à raconter, mais je vous invite sur notre page Internet, www.sibiu-turism.ro, ou encore sur celle de la mairie de Sibiu, www.sibiu.ro, où vous trouverez le calendrier des événements. Pour conclure, je voudrais plaider pour que vos auditeurs viennent découvrir par eux-mêmes l’une des plus belles destinations de Roumanie. Faites-moi confiance, ils ne le regretteront pas. »

    Et pour que cette expérience touristique ne reste inachevée, ne ratez surtout pas une visite à Ocna Sibiului, petite ville d’eaux à seulement 17 km de la ville de Sibiu. Il existe là trois lacs salés dont les noms rappellent les révolutionnaires du XVIIIe siècle transylvain: Horia, Cloşca et Crişan. Ces trois lacs sont utilisés, depuis 1846, pour leurs propriétés thérapeutiques. Ils comptent parmi les premiers lacs d’Europe, avec ceux de Sovata et d’Ocnele Mari, situés toujours en Roumanie.

    Quant aux propriétés curatives de ces lacs, Mariana Nicoleta Varodi, médecin spécialiste au complexe balnéaire de Ocna Sibiului, affirme : « Cela veut dire que l’eau chauffe au soleil à des températures de 22, 24° C à la surface, mais ces températures peuvent aller jusqu’à 40, 45° C à une profondeur de plus de deux mètres. On trouve dans ces lacs des concentrations importantes de chlorure de sodium, des boues thermales, un climat aux propriétés sédatives, le tout entouré par la forêt et les collines avoisinantes. Ce sont des facteurs naturels exceptionnels pour régénérer l’organisme humain, ses forces psychiques et physiques. Le complexe thermal accueille des patients qui viennent de toute la planète. Nous avons des patients originaires d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie ou d’Egypte. Le traitement a un effet prophylactique ou curatif pour une gamme vaste de maladies, arthroses, spondylites, affections post traumatiques, fractures ou entorses. Mais le traitement est encore extrêmement bénéfique pour d’autres types de maladies, neurologiques, dermatologiques, respiratoires ou encore gynécologiques. Les eaux salées concentrées, chauffées à 32, 34° C dans la piscine intérieure, sont utilisées dans les traitements de kinésithérapie, alors que les boues thermales sont riches en vitamines, en substances émollientes et bio-stimulantes. »

    L’invitation a été lancée. Prenez donc les devants, contactez votre agence, renseignez-vous quant au calendrier et aux offres de saison, et partez sans plus tarder à l’aventure dans la région de Sibiu. On attend impatiemment vos récits de voyage. (Trad Ionut Jugureanu)

  • La contrée des moulins à eau

    La contrée des moulins à eau

    Il figure au patrimoine mondial de l’UNESCO et a été restauré au début des années 2000 par le Musée Astra de Sibiu, avec des fonds européens.

    L’histoire de ces moulins à eau est très riche et s’étend sur des centaines d’années. Comme les moulins fonctionnent toujours, les tableaux avec la programmation pour moudre les grains y est affichée pour chaque famille. Quelques-uns ont les portes fermées, mais dans d’autres les touristes peuvent entrer pour admirer leur système de fonctionnement.

    Ion Voinea, membre du Service de promotion du tourisme au cadre de la Direction du patrimoine du département de Caraş Severin, affirme que chaque moulin a son nom. Donc, vous pouvez vous immortaliser dans une photo à côté de la « Rétive d’entre les rivières », de « Frizoanea » ou du « Moulin du tunnel ». Leurs noms proviennent des sobriquets des familles du village ou ont été inspirés par les légendes de l’endroit.

    Ion Voinea raconte : « La contrée des moulins à eau est un site très intéressant de la Vallée de la rivière Almăj, dans le département de Caraş Severin. La construction de ces moulins a commencé dans la Vallée Rudariei depuis 1241. En 1772, huit étaient déjà enregistrés et en 1874, 51. À cause des inondations à travers le temps, aujourd’hui il n’en reste plus que 22. Ils sont construits en bois, ont des dimensions réduites et ont comme but de moudre les céréales récoltés par les habitants de la commune Eftimie Murgu. Ils fonctionnent toujours et donnent environ 130-140 kg de farine en 24 heures. Les habitants ont exploité au maximum les avantages du terrain, corrigeant les aspects désavantageux en creusant des tunnels dans le rocher et en créant des accumulations d’eau derrière des barrages. L’installation des moulins a été faite sur les deux rives du ruisseau Rudăria. Le nom de « Rudăria » provient de l’occupation des habitants: le travail du bois. En roumain, « rudar » était autrefois le nom des gitans qui travaillaient le bois en faisant des objets comme des cuillères, des auges ou des fuseaux. Les gens d’ici sont des travailleurs du bois depuis des siècles. »

    Malheureusement, dans la Vallée de l’Almăj il y a peu de pensions. Les places sont limitées, alors si vous souhaitez loger à la proximité des moulins, il faudra réserver bien à l’avance. Toutefois, cela vaut la peine, selon Ion Voinea, notre interlocuteur qui travaille au Service de promotion du tourisme à la Direction du patrimoine du département de Caraş Severin.

    Ion Voinea : « La Vallée de l’Almăj est une zone extraordinaire du point de vue touristique. Elle fait le lien avec les Gorges de Nera. Ce sont les gorges les plus longues et les plus sauvages de Roumanie, avec une longueur de 22 km. En venant d’Anina et en suivant les Gorges du Miniş, on peut arriver à la Cascade de Bigăr. Elle a été déclarée une des cascades les plus belles du monde. Concernant la gastronomie, chaque localité propose quelque chose de traditionnel. Dans la zone de l’Almăj , ce sera de la polenta avec du fromage. Pas n’importe quel fromage, mais une variété qui existe seulement dans notre région. De même, les gens de l’endroit préparent des plats extraordinaires cuits dans un chaudron. La Vallée de l’Almăj peut être visitée tout au long de l’année. A présent, les routes sont excellentes. On entre dans la Vallée de l’Almăj en suivant la route européenne E70 vers la localité de Bozovici et en parcourant environ 70 km, ou bien en venant d’Anina-Oraviţa, sur la route nationale DN57B, vers la commune d’Eftimie Murgu. »

    Si vous êtes dans la zone, ne ratez pas un voyage en train, sur le chemin de fer de montagne le plus ancien qui se trouve sur le territoire de la Roumanie, la deuxième voie ferrée d’Europe. Le trajet est appelé « Le Semmering du Banat » à cause de sa ressemblance avec la voie ferrée Semmering d’Autriche. Elle a été inaugurée en 1863 et l’itinéraire a une longueur de 34 km, une différence de niveau de 337 m, 14 tunnels et 10 viaducs.

    Beaucoup de choses à voir, donc, et à faire dans cette belle zone de la Vallée de l’Almaj. (Trad. Nadine Vladescu)

  • Les résidences transylvaines de la famille des nobles Banffy

    Les résidences transylvaines de la famille des nobles Banffy

    De nombreux châteaux, manoirs et villas, répandus dans toute la Transylvanie et bâtis par les membres des diverses branches de la famille Banffy dès les XVe et XVIe siècles, ont survécu jusqu’à nos jours et font partie à présent du patrimoine culturel roumain.

    Les architectes Dan-Ionuţ Julean et Dana Julean ont récemment fait un inventaire et une description de ces propriétés dans leur ouvrage « L’Héritage de la famille Banffy en Transylvanie ». À présent, la résidence Banffy la plus célèbre est peut-être celle de Bonţida, à environ 30 km de la ville de Cluj-Napoca (centre-ouest). Le château de Bonţida était autrefois considéré le « Versailles de la Transylvanie », grâce à ses éléments artistiques décoratifs et de mobilier, mais aussi aux objets d’art collectionnés par la famille Banffy pendant les plus de 500 années d’habitation continue sur ces terres, explique Ionuţ Julean.

    Ionuţ Julean : « La famille Banffy s’est établie là dès le XVe siècle. À l’époque, le château n’existait pas sous sa forme actuelle. L’étape la plus importante dans son développement a été celle de l’époque baroque, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il a également subi des transformations sous l’influence du romantisme au XIXe siècle. Une aile entière du château a été rebâtie et transformée, sous l’influence romantique anglaise du parc paysager et du culte des ruines. Par la suite, la nouvelle aile ressemble à un parc anglais qui a remplacé l’ancien parc baroque qui existait sur place. Malheureusement, presque tout a été perdu pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de la retraite des armées fascistes. »

    Le village de Răscruci de la commune de Bonţida accueille une autre résidence de la famille Banffy. Dans cette localité, qui appartenait à cette famille depuis le XVe siècle, se trouvait au XVIIe siècle un château de style Renaissance qui a été remplacé au XVIe siècle par un château baroque.

    Le bâtiment baroque a survécu jusqu’en 1870, quand il est devenu la propriété du baron Adam Banffy, selon les propos de notre interlocuteur, Ionuţ Julean : « Le château de Răscruci est un des bijoux néoclassiques éclectiques de la Transylvanie et il est presque entièrement l’œuvre du jeune baron Adam Banffy qui, pendant sa vie assez courte, a réussi à créer là-bas un lieu qui exprime aussi une vive émulation artistique du style de l’aristocratie transylvaine de la deuxième moitié du XIXe siècle. En héritant de ce domaine, il a commencé à y mettre en œuvre ses visions artistiques d’une résidence moderne qui ait tous les éléments décoratifs en vogue à l’époque. Il a eu aussi une contribution personnelle dans la construction du bâtiment, car il a imaginé et travaillé personnellement, à la main, tous les éléments décoratifs, en étant aidé seulement par deux artisans qu’il avait formés lui-même, spécialement pour ce travail. Les menuisiers les plus importants qui ont travaillé ici ont été un Hongrois et un Roumain. Ainsi, à travers une série d’agrandissements, un château unique en Transylvanie a pris naissance. Le chantier du château de Răscruci a commencé en 1875 et son architecture combine le style de la néo-Renaissance allemande avec des éléments légèrement fantastiques, dérivés de thèmes héraldiques, surtout le blason de la famille Banffy, qui étale un griffon couronné, du style spécifique aux familles du Moyen-Age, emprunté aussi par l’aristocratie du Royaume de Hongrie. »

    À présent, ce château se trouve dans un état de conservation assez bon, mais il se dégrade avec chaque année qui passe. L’édifice, propriété du Conseil départemental de Cluj, est entouré par un parc impressionnant où l’on peut admirer encore quelques arbres séculaires. La famille Banffy a eu des propriétés non seulement dans le département de Cluj, mais aussi dans celui d’Alba. C’est le cas du petit château (ou de la petite curie) de Ciuguzel, rétrocédé récemment à un des jeunes héritiers de la famille.

    Ionuţ Julean continue son récit : « Ce château a un aspect baroque, occidental, et combine des éléments artistiques de facture autrichienne avec l’influence française. Je pourrais même dire que ce bâtiment est un petit bijou. Il présente toute sorte d’éléments concentrés sur une petite superficie et le résultat est une belle composition, très agréable du point de vue esthétique, doublée par un historique sur mesure. »

    Malheureusement, à présent, beaucoup de ces résidences nobiliaires se trouvent dans un état de détérioration avancé et le volume « L’Héritage de la famille Banffy en Transylvanie » se propose d’attirer l’attention sur ce fait et sur l’importance de mettre en valeur ces bâtiments qui font partie du patrimoine national. (Trad. Nadine Vladescu)

  • “Sibiu, région gastronomique 2019 “

    “Sibiu, région gastronomique 2019 “

    «Soyez les bienvenus en Transylvanie et bon séjour dans le département de Sibiu! ». C’est ainsi que les touristes sont accueillis au Centre d’information touristique de Sibiu, où ils apprennent tout sur les nombreuses possibilités d’y passer des vacances. Musées, évènements culturels de taille internationale, nouvelles pistes cyclables reliant des villages anciens, artisans, gastronomie. Voilà quelques repères pour un séjour inoubliable.

    Justement, la gastronomie est une des directions de développement du tourisme dans le département de Sibiu. Maximilian Drăgan, coordonnateur du programme « Sibiu, région gastronomique 2019 », en fournit des détails : «Nous lançons un défi intéressant en matière de tourisme en Roumanie. Si, en 2007, « Sibiu – capitale culturelle » apportait une dimension culturelle aux programmes touristiques, en 2019, nous nous proposons d’en attacher une autre au tourisme de Sibiu: la gastronomie. A partir de 2019, nous voulons promouvoir, à travers des éléments gastronomiques, des destinations touristiques très intéressantes dans les villes de Sibiu et Mediaş et dans tout le département. Les zones incluses dans ce projet sont liées à l’alimentation saine: des régimes alimentaires spéciaux, l’alimentation des enfants, dans le contexte d’un taux d’obésité infantile qui a doublé ces dernières années. Tout cela, dans des offres touristiques conçues pour un nouveau style de vie en 2019.»

    La Transylvanie est connue pour ses recettes de cuisine, vieilles de plusieurs centaines d’années, que les ménagères utilisent même à présent. Que faire, donc, pour concilier régime nutritionnel et plats traditionnels?

    Maximilian Drăgan : « On peut concilier les deux si on fait attention à la nourriture traditionnelle. Mais, le coté très intéressant du programme c’est qu’il encourage les jeunes chefs à réinventer des recettes et à proposer une expérience gastronomique inédite et très attendue par les touristes qui visiteront le département de Sibiu. En 2019, nous nous proposons de démarrer un programme qui fera venir à Sibiu des touristes intéressés par les expériences gastronomiques, culturelles, en plein air, pour qu’ils y passent des vacances uniques. Dans notre stratégie de promotion, la composante internationale est très importante, tenant compte du profil des touristes qui visitent Sibiu et de leur atteintes quand ils mettent les pieds pour la première fois en Roumanie en général et à Sibiu en particulier. »

    Et, pour que vous ayez une idée de la « réinterprétation » des recettes traditionnelles, en voici un exemple : un chef, très apprécié de Sibiu, a pris le ragoût de mouton, spécifique de la région de Mărginimea Sibiului, et l’a transformé en une « ballotine de mouton au flan de légumes et sauce d’oignon acidulée ». Un plat très apprécié à des concours gastronomiques internationaux.

    Maximilian Drăgan, coordonnateur du programme « Sibiu, région gastronomique 2019 », affirme que les touristes qui viendront à Sibiu connaîtront à l’avance la programmation des évènements : « Il y aura un agenda gastronomique transparent, fait d’un agenda culturel avec un coté gastronomique. Il sera publié au cours de la seconde moitié de l’année, pour que les visiteurs du département de Sibiu puissent faire leur choix à l’avance. Nous vous attendons à Sibiu et je suis convaincu du fait que nos plats sauront vous tenter et transformer vos vacances en une très belle expérience. »

    L’invitation de passer des vacances dans le département de Sibiu a donc été lancée. Jusqu’à la semaine prochaine, quand nous découvrirons ensemble une nouvelle destination touristique, nous vous souhaitons un bon voyage et une belle météo! (Trad. Nadine Vladescu)