Tag: Transylvanie

  • Connaissez-vous Bistriţa?

    Connaissez-vous Bistriţa?

    Chers amis, nous consacrons cette édition de notre chronique touristique au nouveau concours lancé par Radio Roumanie Internationale, « Vacances à Bistriţa-Năsăud». Cap donc sur le nord de la Roumanie ; nous arrivons dans un département à potentiel touristique très élevé, avec des endroits inédits, aux attractions culturelles, historiques, naturelles d’une grande valeur. Ovidiu Teodor Creţu, le maire de la ville de Bistriţa, nous fait une brève présentation historique : « Bistriţa a été fondée par les colons saxons aux XIe-XIIe s. Les preuves linguistiques semblent conduire à l’idée qu’ils soient venus de la région du Luxembourg, mais les choses ne sont pas très claires. Ce qui est certain, c’est qu’en 1241, un document d’un monastère du Luxembourg atteste que la ville de Nosa — nom de Bistriţa à l’époque — a été attaquée par les Tartares, et 6000 personnes sont mortes. C’était un chiffre impressionnant pour l’année 1241. C’est la première attestation documentaire de la ville de Bistriţa. Cette dernière a été créée comme une colonie saxonne, puis elle s’est développée, et avec elle, les métiers. Les habitants ont toujours eu le sens de l’histoire. En 1330, le roi hongrois Louis le Grand luttait dans cette région contre les nobles hongrois. Les Saxons de Bistriţa ont été du côté du roi lequel, après être arrivé à calmer les nobles, a conféré à la ville le titre de ville royale libre, le droit d’organiser une grande foire telle celle de Budapest et le droit d’avoir son propre sceau et de rendre la justice ».



    L’ancien centre-ville rappelle son riche passé. Le monument historique le plus ancien de la ville, c’est l’ancienne église des minorités, élevée entre 1270 et 1280, actuellement une église orthodoxe. Ensuite, l’Eglise évangélique du centre-ville est devenue un symbole. En plus, vous vous trouverez dans une ville avec une riche activité culturelle, nous disait le directeur du Centre culturel départemental de Bistriţa-Năsăud, Gavril Ţărmure: « Le Centre culturel départemental consacre ses activités d’une part à la culture traditionnelle, rurale, et de l’autre, à la culture urbaine. Nous avons donc un service spécialisé de recherche, de promotion et de conservation de la culture traditionnelle. Nous avons une saison de musique de chambre très étoffée, un programme d’expositions à la galerie d’art la plus importante de la ville, des événements littéraires, et nous organisons des festivals de grande ampleur. Pendant la saison musicale permanente, en dehors de ce que propose la Fondation « La Société de concerts », que nous avons créée à Bistriţa voici une vingtaine d’années, le Centre culturel départemental organise une soixantaine de concerts de musique de chambre et une quinzaine de concerts symphoniques par an. »



    Une des destinations préférées des touristes est Colibiţa, « la mer à la montagne », comme l’appellent les habitants de l’endroit. Les gens au bord de ce très grand lac mènent une existence paisible, s’occupant de l’élevage et de l’agriculture. Nous nous sommes entretenus avec Vasile Coruţiu, propriétaire de la pension Fisherman’s Resort: « Notre pension est blottie au pied des Monts Călimani, à 40 km de Bistriţa, à 17 km du Col de Tihuţa, reconnu pour la légende de Dracula. Nous sommes dans une dépression superbe, qui constitue un véritable avantage du point de vue géographique et du climat. L’air y est le plus pur de Roumanie. La teneur en ozone est la plus importante du pays. Nous avons ici la mer et la montagne en égale mesure, d’où notre slogan : « La mer à la montagne ». Nous disposons de 80 places d’hébergement, d’un restaurant à 250 places, d’un cellier, d’un petit centre spa et d’une petite salle de remise en forme. A l’extérieur, nous avons des terrains de sport et aussi des embarcations de loisirs. Nous organisons des sessions de pêche, des trajets en 4×4, des randonnées guidées vers le pic de Călimani, à 18 km d’ici, et qui culmine à 2000 m. Nous aurons bientôt aussi des chevaux, pour faire de l’équitation et des promenades en calèche, et respectivement en traîneau pendant l’hiver ».



    Le président du Conseil départemental de Bistriţa-Năsăud, Emil Radu Moldovan, présente son département comme ayant des paysages magnifiques et des gens très ardus au travail: « C’est un département de taille moyenne, avec 330.000 habitants environ, un chef-lieu, trois villes et 58 communes. Nous avons des endroits mirifiques : le Parc national des Monts Rodnei et le Parc national des Monts Călimani, dans la zone du lac de Colibiţa, l’air attesté comme ayant la teneur en ozone la plus grande d’Europe, le légendaire château de Dracula et la région où Bram Stoker a séjourné avant d’écrire son roman, qui a été porté à l’écran par Francis Ford Coppola. Un peu plus loin, sur la Vallée de la rivière Someş, nous retrouverons la station de Sângeorz-les-Bains, avec ses eaux minérales curatives, qui soignent de façon naturelle beaucoup de maladies gastriques, du foie et de la rate. Sans oublier, en hauteur, le Parc national des Monts Rodnei. »



    Et si vous aimez les légendes et les sensations fortes, ne ratez pas une visite à l’hôtel Castel Dracula (le Château de Dracula). La directrice de l’établissement, Ana Maria Muscar, précise qu’il s’est proposé d’être une matérialisation de l’atmosphère du célèbre roman de Bram Stoker: « C’est une construction très imposante, avec des points très hauts, et d’autres, très bas, avec des créneaux, beaucoup de pierre, beaucoup d’éléments naturels, au design intérieur très attractif : beaucoup de rouge, beaucoup de noir et des dragons. Nous avons deux points d’intérêt dans notre château. L’un, c’est le caveau du comte Dracula, et l’autre, construit plus récemment, c’est le tunnel du comte. C’est un trajet de plusieurs dizaines de mètres, qui arrive au caveau du comte. A commencer par l’atmosphère, dans les demi-ténèbres, la musique très grave et jusqu’à nos programmes, que je ne révèlerai pas maintenant, ils doivent rester une surprise, nous créons une expérience pour les amateurs de sensations fortes. Nous organisons aussi des fêtes thématiques pour Haloween ou encore le Bal des sorcières au château. Ce sont des événements de grande envergure, avec des spectacles de théâtre de genre, des jongleries avec du feu. Lors de ces événements, nous organisons beaucoup de feux purificateurs en plein air, des torches suédoises, le comte invite les touristes à visiter les catacombes de l’hôtel. Le tout culmine par le bal du comte Dracula, jusqu’à l’aube ».



    Voilà, la prochaine fois, nous choisirons une autre destination. Jusqu’alors, bon voyage ! (trad.: ligia Mihăiescu)

  • La Transylvanie, en tête du classement des meilleures destinations touristiques

    La Transylvanie, en tête du classement des meilleures destinations touristiques

    Un des guides touristiques les plus prestigieux, Best Travel in 2016, publié par Lonely Planet, a dressé une liste de 10 régions à travers le monde qui méritent d’être visitées cette année. En tête de la liste, on retrouve la province roumaine de Transylvanie, avec ses atouts: traditions, nature, gastronomie, festivals, itinéraires de randonnées, j’en passe et des meilleurs.

    Peter Suciu, guide – accompagnateur pour la région de Transylvanie et membre de l’Association Mioritics, précise que cette contrée attire surtout par son multiculturalisme : La Transylvanie, région située à l’intérieur de l’arc carpatique, est habitée par au moins six groupes ethniques différents. Roumains, Magyars, Sicules, Saxons, Arméniens et Roms y cohabitent depuis des siècles. L’empreinte de cette mosaïque culturelle est plus évidente en milieu rural. Là, les coutumes et traditions spécifiques de chaque ethnie sont soigneusement préservées. Je mentionnerais, à titre d’exemple, la fête saxonne des masques, connue sous le nom de Lole, célébrée chaque février à Agnita ou bien celle que l’on appelle « La Couronne des Saints Apôtres Pierre et Paul ». En plus, ce monde garde le modèle d’organisation dit du voisinage, qui repose sur le principe d’entraide.

    Peter Suciu brosse le tableau du village transylvain : C’est un mélange d’espace naturel et d’habitat humain gouverné par des règles très claires. On a affaire au type de village groupé. Les maisons, séparées de larges espaces, sont soigneusement alignées, les constructions attenantes étant disposées derrière. L’occupation principale des villageois est l’élevage.

    Les métiers artisanaux sont toujours exercés dans les villages transylvains, même si les artisans ne sont plus tellement nombreux que par le passé, ajoute le guide accompagnateur Peter Suciu : «Dans les Pays des Saxons et des Sicules, on peut toujours rencontrer des forgerons, des tisserands, comme par exemple dans le village de Mălâncra, des fourreurs, comme celui de Malţâna. Le village de Corund s’enorgueillit de ses chapeliers et de leur savoir- faire inédit, car il se servent d’une matière première végétale, à savoir un champignon des bois. »

    Depuis 10 ans qu’il est guide touristique, Peter Suciu a réussi à changer l’image avec laquelle les touristes arrivaient en Roumanie. A chaque fois ils ont été impressionnés par le paysage, par les églises fortifiées si bien conservées, par les objets d’art traditionnels, par les coutumes. Et par la cuisine transylvaine: « La cuisine séduit justement par son côté multiculturel. Tous les groupes ethniques ont appris les uns des autres et ont partagé leur connaissances en matière de gastronomie. Dans la cuisine transylvaine la plupart des plats sont à base de viande. La cuisine roumaine a emprunté des plats saxons, à base de viande de porc et de bœuf, des plats hongrois, très épicés. S’y ajoute le raffinement des sucreries, héritage de l’Empire austro-hongrois. Enfin, pour assaisonner un tel repas, on utilise la « palinca », une eau-de-vie à forte teneur en alcool. De ce mélange est née une cuisine je dirais spectaculaire. »

    Ionuţ Bordea, biologiste et guide spécialisé dans les habitats naturels, la flore et la faune des zones de montagne, explique la signification de ce toponyme : la Transylvanie, qui signifie « la contrée au-delà des forêts »: « Y sont à retrouver des habitats forestiers d’une grande diversité, les forêts des Carpates abritant les plus importantes populations de grands prédateurs d’Europe: différentes espèces de loup, d’ours et le lynx. Dans l’ouest de l’Europe, ces espèces ont disparu. Rappelons aussi les paysages pastoraux. Dans la région de Sighişoara – Târnava Mare, par exemple, ont rencontre les derniers paysages d’Europe situés à moins de 800 mètres d’altitude. Dans le reste de l’Europe ils ont disparu à cause de l’agriculture intensive. Sur les prés on rencontre différentes espèces d’orchidées ou d’autres fleurs rares. D’où l’intérêt de l’UE pour la protection de cette région de Sighişoara – Târnava Mare, intégrée au réseau écologique européen des sites Natura 2.000. »

    La Fondation ADEPT de Roumanie se propose de protéger les écosystèmes pastoraux si importants de Transylvanie. Elle a son siège à Saschiz et elle procédé au balisage d’un réseau d’itinéraires de randonnée reliant les villages saxons entre Viscri et Biertan. Ionuţ Bordea, biologiste et guide, explique : « Il existe également des itinéraires balisés pour cyclistes, le plus connu étant probablement reliant les localités de Meşendorf et de Criţ. On peut également opter pour des itinéraires circulaires d’un jour et faire le tour d’un village. Si vous choisissez un hébergement à Viscri, pensez à réserver plusieurs jours pour visiter les villages situés à proximité. Au siège de la fondation ADEPT de Saschiz fonctionne un centre d’information qui met à la disposition des touristes des matériels en roumain, anglais, allemand et français. A mon avis, le meilleur ambassadeur de cette région est le prince Charles, qui a beaucoup contribué à la promouvoir. Les touristes peuvent également suivre la série de documentaires Wild Carpathia, qui offrent beaucoup d’informations sur cette zones, une des dernières zones sauvages d’Europe. » ( Trad. Mariana Tudose, Dominique)

  • La Foire de Tourisme de la Roumanie

    La Foire de Tourisme de la Roumanie

    Près de 300 tours opérateurs ont été présents du 25 au 28 février à la 35-e édition du Salon du tourisme de Bucarest. Ils ont proposé des destinations roumaines et internationales et présenté de nombreuses offres de vente anticipée (early-booking) et de dernière minute pour toutes les zones touristiques de Roumanie. Lors de cette édition de la foire, le tourisme balnéaire a joui d’une attention particulière.

    Molnar Akos est le directeur d’un ensemble hôtelier à Tuşnad-les-Bains. Cette station est très connue pour la qualité de ses eaux minérales naturelles, idéales pour le traitement des maladies cardio-vasculaires.

    Molnar Akos: « Nous disposons d’un établissement de cure très bien équipé, nous offrons également des services de remise en forme. Nous avons proposé un paquet pour les Pâques orthodoxes : 3 nuitées dans un 4 étoiles. Le paquet coûte 740 lei (soit 165 euros) par personne – les repas festifs traditionnels inclus. Pour la saison estivale nous proposons des paquets SPA, massages et traitements compris. Le paquet comporte une consultation médicale et dure au moins 5 jours, si l’on veut obtenir des améliorations, pourtant nous conseillons des séjours de 10 à 12 jours. Nous avons des clients d’Israël qui restent tout un mois et qui reviennent chaque année, car ils sont satisfaits de la cure et des effets de ces eaux. »

    D’ailleurs il faut savoir que plus d’un tiers des eaux minérales d’Europe se trouvent en Roumanie – rappelle Rodica Pencea, secrétaire général de l’Organisation patronale du tourisme balnéaire de Roumanie. Leurs effets miraculeux sont connus depuis l’Antiquité. De nos jours, ces véritables « sources de santé » sont idéales pour guérir le corps et l’âme.

    Rodica Pencea: « Je vous recommanderais au moins deux de nos programmes : « Une semaine de remise en forme dans les stations balnéaires », comportant hébergement, petit déjeuner et deux procédures par jour. Un tel séjour coûte 330 lei (soit 75 euros). L’autre programme, appelé « La décade balnéaire », propose des séjours de 10 jours dans une station balnéaire, en pension complète, avec deux procédures par jour. Le prix d’un séjour se monte à 650 lei (soit 145 euros). Ces tarifs sont calculés pour un deux étoiles. Pour un 3 étoiles, le prix augmente d’environ 30 lei – soit 7 euros. D’autres programmes proposant des cures ou des séjours de remise en forme coûtent 545 lei (120 euros). »

    Călin Doba est directeur marketing d’un hôtel de Felix-les-Bains, dans l’ouest de la Roumanie. Cette station offre des bains thermaux activés aux plantes, des bains de boue et différents autres traitements dont l’effet est maximal en février-mars et en septembre-octobre.

    Călin Doba: « Nous venons d’ouvrir un Parc Aquatique. Nous avons des paquets de 7 nuitées. Un tel séjour pour deux personnes coûte environ 500 euros en demi-pension et 600 euros en pension complète – traitement inclus. Nous avons des touristes d’Autriche, d’Allemagne, d’Israël et nous venons d’entamer une collaboration avec la Finlande. »

    Aux dires d’Irina Sandu, responsable du Centre d’information touristique de la municipalité de Iasi, les évènements culturels seront assez nombreux en 2016. Les sites touristiques de la ville attendent bien sûr leurs visiteurs.

    Irina Sandu : « Cette année, nous avons lancé plusieurs produits de promotion à l’intention des touristes : un guide bilingue, une revue sur les traditions et les sites touristiques des comtés de Iasi, de Botosani et de Galati et de République de Moldova, un nouveau plan de la ville de Iasi qui présente aussi les principaux sites touristiques. Nous avons collaboré avec des agences de voyage en vue de promouvoir le tourisme éducatif, ainsi que quelques offres de city break. Iasi a beaucoup de choses à offrir. Le Palais de la culture devrait rouvrir ses portes en avril. Parmi les endroits à ne pas rater figurent aussi les musées : le musée de l’Université Alexandru Ioan Cuza, les maisons musées des écrivains roumains Ion Creanga et Mihail Sadoveanu et celle de Mihai Eminescu, le plus grand poète de Roumanie. »

    Nicolae Teşculă, le directeur du musée d’histoire de Sighisoara, nous invite en Transylvanie, au centre du pays : « Sighisoara est l’unique ville de Roumanie intégrée au patrimoine universel de l’UNESCO. Elle compte aussi parmi les villes européennes à avoir préservé à 90% les fortifications médiévales, les vieilles rues et les bâtiments anciens. Cela fait plus de 800 ans que le centre historique est habité sans interruption. Sise au centre de la Roumanie, Sighisoara est facile d’accès. C’est une ville qui illustre très bien la Transylvanie médiévale, la vie que les gens menaient en ces temps-là. Le musée d’histoire, aménagé dans une tour à l’horloge, est l’unique du pays à s’étaler à la verticale, à l’intérieur d’un bâtiment monument du 14e siècle. »

    Gabriel Ditu, l’administrateur d’un complexe touristique du Delta du Danube, à Gura Portitei, nous propose des vacances à la mer. Quelles découvertes peuvent faire les touristes ? Gabriel Ditu : « Ils découvriront une région unique en Europe, une bande de sable d’environ 150 mètres située entre la Mer Noire et le complexe lagunaire Reazim Sinoe. Puis, ils apprécieront la tranquillité du village de Gura Portitei, où les vagues de la mer peuvent être entendues depuis la chambre. Contre 100 euros, vous pouvez séjourner à deux personnes cinq nuitées, en hors saison. Pour une pension complète hors saison, prévoyez encore 90 euros par personne. Si vous envisagez de passer des vacances en pleine saison, au mois d’août, au lieu de 280 euros, vous devriez débourser quelques 400 euros pour le même séjour de cinq nuitées ».

    Les programmes « Pâques en Bucovine » et « Pâques au Maramures » ont également été présentés dans le cadre de la Foire du tourisme de Roumanie. Ces programmes qui se déroulent dans des régions historiques du nord de la Roumanie, où les traditions sont soigneusement préservées, proposent des séjours allant de 65 à 300 euros en fonction du niveau de confort et des services inclus. (Trad. : Alex Diaconescu, Dominique)

  • Michel Minouflet (France) – Cluj, ville en expansion

    Michel Minouflet (France) – Cluj, ville en expansion

    Sis dans le nord-ouest de la Roumanie, au cœur de la Transylvanie, Cluj est sans nul doute l’un des principaux pôles du multiculturalisme en Roumanie. Mme Manuela Campean, chef du Service des Relations communautaires et du tourisme de la Municipalité locale explique : “Cluj est une cité en pleine ascension dont l’essor des dernières années lui a valu le titre de capitale européenne de la Jeunesse en 2015. Cluj figure parmi les 4 villes roumaines en lice pour le titre de capitale européenne de la culture en 2021. C’est une ville qui surprend par un mélange inédit d’histoire, traditions, culture et loisirs. Principal centre universitaire de Transylvanie et deuxième de Roumanie, Cluj palpite de vie. Fin mai, on y organise chaque année les Journées de la ville. Ensuite, l’agenda culturel est complété par le célèbre Festival international du film TIFF, les festivals de musique Electric Castle et Jazz in the Park, le projet culturel Cluj Never Sleeps et bien évidemment le Festival de musique Untold qui a remporté en 2015 le prix du Meilleur festival européen. Bien qu’il ait lieu en été, la moitié des billets pour l’édition 2016 est déjà épuisée.”



    Avant d’entamer un petit tour imaginaire de la ville, rappelons que cette année une visite à Cluj serait d’autant plus intéressante qu’elle vous permettrait de découvrir aussi la beauté de la Transylvanie que le guide Lonely Planet considère sa région touristique de choix pour 2016. D’ailleurs, Cluj sera présenté comme une destination de top à l’occasion de la prochaine Foire de tourisme de Paris. Quoi faire donc une fois à Cluj que l’on rejoint facilement grâce à son aéroport au trafic annuel de plus d’un million de passagers ? Manuela Campean, chef du Service des Relations communautaires et du tourisme de la Municipalité: “Le coup de cœur de la ville est sans aucun doute le Jardin botanique, le plus étendu et le plus ancien de cette partie d’Europe. Puis, pour un panorama superbe sur la ville, on peut grimper en haut de la Colline dite de la Petite cité. On peut enchaîner avec une promenade au bord du lac du parc central, dominé par la silhouette de l’ancien casino qui abrite de nos jours un centre de culture urbaine tout comme la Tour des tailleurs, l’une des tours de l’ancienne cité médiévale. Les places de l’Union, du Musée et Avram Iancu marquent le centre ville qui vous impressionnera certainement par le nombre et la beauté des édifices religieux représentant tous les cultes. Il convient de mentionner que la ville de Cluj est le centre mondial de l’unitarisme. Et puis, un tour de la ville ne serait pas complet sans un coup d’œil jeté vers l’édifice abritant la célèbre Université Babes Bolyai qui assure une formation de haut niveau dans les trois langues historiques de la Transylvanie (roumain, hongrois et allemand), ainsi quen français et en anglais.”



    Il convient de mentionner que Cluj se trouve au cœur d’une région à haut potentiel touristique et donc, on pourrait profiter de notre séjour en ville pour connaître aussi les alentours. Que visiter donc dans la région ? Manuela Campean: “Pas très loin de Cluj se trouve la très belle mine de sel de Turda que je vous conseille vivement, tout comme le château de Banffy, à Bonţida, où se déroule en été le festival de musique Electric Castle. Cluj se trouve entouré par des montagnes, des lacs, des grottes telles celle de Scarisoara abritant le glacier homonyme. Si le temps vous le permet, une visite à la cascade dite du Voile de la Mariée ou encore au bord du lac Fantanele-Beliş vaudrait vraiment la peine.”



    Cette année, Cluj fête les 700 années écoulées depuis le moment où il a été érigé au rang de ville par le roi Charobert de Hongrie, en 1316. Ensuite, en 1405, l’empereur Sigismond de Luxembourg, le roi de Hongrie, confère à Cluj le statut de « ville libre royale ». En pratique, la ville devient une république urbaine qui se gouverne seule et ne rend de comptes qu’au roi. Pour apprendre davantage sur la ville, une idée serait de vous y rendre du 20 au 23 mai prochain quand la Municipalité organisera les Journées de Cluj. Notre interlocutrice vous assure que votre séjour a toutes les chances de se passer dans des conditions excellentes : “La ville a deux bureaux d’information touristique, l’un municipal, l’autre départemental. S’y ajoute une association avec laquelle on collabore et qui offre quotidiennement des tours guidés gratuits, en anglais. La gastronomie locale est très diverse, avec des influences allemande et magyare. Une fois sur place, n’oubliez pas de goûter à la choucroute à la Cluj, un plat de la région qui ressemble aux sarmale. Chaque année, le nombre de nos touristes avoisine les 250.000. Sur leur ensemble, 80% sont étrangers, surtout de France, Allemagne, Espagne, Italie, Grande Bretagne, Israël ou Pologne. Mais nous avons des visiteurs des quatre coins du monde.”



    Chers amis, vous avez maintenant toutes les informations nécessaires pour planifier en toute sécurité vos vacances à Cluj, une ville que vous adorerez. Un grand merci, une fois de plus, à notre interlocutrice Manuela Campean, chef du Service des Relations communautaires et du tourisme de la Municipalité.

  • La Roumanie, une destination touristique appréciée

    La Roumanie, une destination touristique appréciée

    La présidente de l’Autorité nationale pour le tourisme, Anca Pavel-Nedea, estime que l’année qui s’achève a été bonne pour l’industrie touristique roumaine. Elle espère, en même temps, que la stratégie du gouvernement se concrétise, à l’avenir, dans une hausse substantielle du nombre de touristes roumains qui choisissent la Roumanie pour leurs vacances. 2015 est d’ailleurs la dernière année pendant laquelle l’Autorité nationale pour le tourisme a pu bénéficier de fonds européens afin de promouvoir le label touristique du pays. La hausse significative du secteur touristique est due non seulement à la réduction de la TVA de 24 à 9% pour les services d’hébergement et connexes, mais aussi à une meilleure promotion du tourisme roumain en Roumanie et à l’étranger.



    La somme allouée par l’Autorité pour attirer les touristes étrangers dépasse les 13 millions d’euros. 2,6 millions ont été destinés à la conception et à la diffusion de clips publicitaires sur 3 chaînes de télévision américaines, mais aussi pour acheter des pages de publicité dans les principales villes outre-Atlantique. Pour les mêmes fins, 3,1 millions d’euros ont été dépensés en Italie, 2,8 au Royaume Uni et 3,9 millions en Allemagne.



    Récemment, l’édition en ligne du réseau de télévision CNN a publié un classement intitulé « Where To Go in 2016 » (Où aller en 2016), qui recommande 16 destinations, dont la Roumanie. Selon CNN, les meilleures histoires proviennent des voyages réalisés dans des endroits moins visités. Pour ce qui est de la Roumanie, les Monts Carpates, le delta du Danube ou la ville transylvaine de Cluj comptent parmi les recommandations. Sont également mentionnés certains des mythes roumains les plus connus, dont celui de Dracula. Les paysages vastes et variés de Transylvanie avec des châteaux et des églises ne vont pas décevoir les touristes, note CNN.



    En Roumanie, après des fêtes de Noël qualifiées par les pouvoirs publics comme les plus tranquilles des dernières années, les Roumains font des préparatifs pour fêter le Nouvel an. 90% des places d’hébergement sont déjà occupées et en première cette année, la plupart des touristes ont choisi les destinations autochtones pour la nuit de la St Sylvestre. Les zones riches en traditions folkloriques continuent de se classer premières parmi les préférences des vacanciers : Maramureş, Bucovine, Transylvanie. Beaucoup sont encouragés à voyager après que la compagnie nationale de chemin de fer eut annoncé une réduction de prix de 4% et l’introduction de trains supplémentaires de vacances à prix cassés entre 25 et 56%. (trad.: Ligia Mihăiescu)

  • 04.11.2015 (mise à jour)

    04.11.2015 (mise à jour)

    Démission et protestations – Environ 30.000 personnes ont protesté à nouveau, mercredi soir, dans la capitale roumaine Bucarest et des milliers d’autres – dans les grandes villes du pays. Mardi soir, une marche organisée initialement à la mémoire des victimes de l’incendie du club bucarestois Colectiv s’est transformée en une ample protestation de rue. Environ 25 mille personnes ont dénoncé la corruption de l’administration centrale et locale et exigé la démission du premier ministre Victor Ponta, du ministre de l’Intérieur, Gabriel Oprea, et de Cristian Popescu Piedone, maire du 4e arrondissement de la Capitale où s’est produit le drame. Ce dernier a également présenté sa démission. Dans ce contexte, le premier ministre roumain, le social-démocrate Victor Ponta, a annoncé mercredi matin la démission de ses fonctions ainsi que la démission de son cabinet. Le maire du 4e arrondissement de Bucarest a également présenté sa démission. Victor Ponta a déclaré espérer que la démission de son cabinet allait répondre aux attentes de la population. Par la suite, le président Klaus Iohannis a annoncé des consultations avec les partis parlementaires dont une première étape devrait s’achever avant la fin de cette semaine. Rappelons-le, 32 personnes ont perdu la vie et 130 sont hospitalisées suite à un incendie qui s’est produit vendredi dans la soirée dans une boîte de nuit bucarestoise durant un concert rock. Selon des sources médicales, le nombre des décès pourrait croître en raison des lésions atypiques des victimes.

    Sécurité régionale – Il est nécessaire de renforcer les liens transatlantiques, en tant qu’élément clé pour la sécurité régionale, a déclaré mercredi à Bucarest le président roumain Klaus Iohannis lors de la réunion des chefs d’Etat de l’Europe Centrale et de l’Est. Et le chef de l’Etat roumain de remarquer la détermination et la capacité des pays de la zone de contribuer au renforcement de la sécurité régionale et de l’OTAN. A la même occasion une déclaration commune a été adoptée, mettant en évidence les préoccupations et les engagements des pays de la zone. A son tour, le président polonais Andrzej Duda a affirmé que cette réunion préparait le sommet de l’OTAN de l’année prochaine. Aux côtés de Klau Iohannis, M Duda a présidé cette réunion de haut niveau, à laquelle ont participé également les chefs d’Etats de Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie et de Slovaquie, ainsi que le chef de la Chambre des députés de République tchèque et le secrétaire adjoint de l’OTAN, Alexander Vershbow.

    Transylvanie – Le Prince Harry a visité mardi soir l’Institut Culturel Roumain de Londres, à l’occasion du vernissage de l’exposition de peinture « Paysages transylvains » réalisée par l’artiste britannique Clare Inskip et consacrée aux beautés de la nature et aux tradition de cette région de la Roumanie. Le prince Harry est le 2e membre de la famille royale britannique à franchir le seuil de l’Institut Culturel roumain de Londres. En 2014, le Prince Charles a été l’invité d’honneur de l’institution à l’occasion du Festival Transilvania. «Paysages transylvains» réunit une soixantaine de peintures et plusieurs sculptures réalisées par Clare Inskip suite à ses voyages en Transylvanie et témoignent de la fascination de l’artiste pour la Roumanie.

    Météo – Nous aurons du beau temps en Roumanie dans les 24 prochaines heures, avec des températures un peu plus élevées que la normale saisonnière, qui iront jusqu’à 19 degrés dans le sud du pays.

  • Villages de Roumanie

    Villages de Roumanie

    L’occasion aussi d’apprendre bien des choses sur des savoir-faire ancestraux, l’architecture traditionnelle roumaine et la cuisine du terroir. Entourés de paysages à couper le souffle et qui ont donné naissance à bien des légendes, les villages roumains où nous allons faire étape attendent leurs hôtes à bras ouverts. Nous aurons pour guide Nicolae Marghiol, président de l’Association « Les plus beaux villages de Roumanie ». ‘Nous allons découvrir les maisons traditionnelles, les coutumes et traditions, la gastronomie locale à l’ancienne. C’est dans la France des années 1980 qu’a vu le jour la première association de ce type. D’autres pays en ont suivi l’exemple: l’Italie, l’Espagne, la Belgique, la Roumanie. Les critères pris en compte quand il s’agit de choisir les plus beaux villages des différentes zones à travers le pays relèvent des traditions, des coutumes et de la cuisine. Ces villages doivent être mis en valeur et promus. Il faut attirer des touristes, développer aussi le tourisme rural, mais aussi les activités agricoles et non – agricoles. Nous souhaitons garder les jeunes au village, pour empêcher sa disparition.

    Le village se doit de conserver son authenticité, se tenir à l’écart des influences modernistes, souligne Nicolae Marghiol, président de l’Association « Les plus beaux villages de Roumanie ». C’est justement le côté authenticité qui attire les touristes étrangers, y compris les têtes couronnées, dont le prince Charles de Galles. Beauté de la nature, riche biodiversité, traditions et coutumes encore vivantes, voilà ce qu’ils y recherchent et ce que la Roumanie est à même de leur offrir. Comment débuterait une telle visite à travers la campagne roumaine ? : Tout d’abord, je viendrais chercher mon hôte à l’aéroport. Et je l’emmènerais en carriole. Je lui apprendrais même à en mener une, car nous dispensons des cours en ce sens. Au bout de quelques jours, le futur charretier se verra délivrer une attestation, comme quoi il sait désormais prendre soin de son cheval, l’atteler et conduire la carriole. Nous irons à la découverte des villages typiques des différentes régions de la Roumanie : la Valachie, la Transylvanie, la Bucovine et le Maramures. Une fois là, le visiteur se familiarisera avec l’architecture paysanne, avec les coutumes et traditions locales et la cuisine du terroir. Il pourra même mettre la main à la pâte pour cuisiner des plats. Nous emprunterons les sentiers de montagne pour cueillir des fruits des bois. Bref, sachant que les touristes étrangers recherchent la simplicité, nous tâchons d’en assouvir le désir.

    Nous déroulons présentement plusieurs projets qui visent à l’aménagement des musées, précise encore notre interlocuteur, qui ne manque pas de souligner combien importante est la préservation de l’architecture et de la mémoire des lieux. Nous promouvons un tourisme de niche. Les touristes prennent contact avec nous sur le site Internet ou par l’intermédiaire des ambassades. Leurs impressions sont variées. Comme vous le savez peu-être, pour avoir du succès, toute destination touristique doit vendre une histoire, une légende aussi. Chez nous, la légende est vivante. Nous n’avons pas à faire croire aux gens que la nature, ça existe chez nous. Les fruits sont naturels à 100 % et vous convient à les cueillir. En général notre image n’est pas des meilleures à l’étranger, mais lorsque les touristes nous rendent visite et qu’ils découvrent la richesse de nos traditions et coutumes et la beauté de la nature, ils ne cachent pas leur étonnement. D’ici dix ans, nous pourrions devenir la destination la plus importante en Europe en matière de tourisme rural. Les villages de Cârlibaba, Drăguş et de Polovragi, situés dans trois comtés différents du pays, sont reconnus par la Commission européenne comme autant de destinations du tourisme d’excellence. Ces trois localités sont réputées pour leurs traditions et pensions, pour la conservation de leur architecture, des danses et des costumes traditionnels. Les contrée de Buzău ou de Alba Iulia, par exemple, doivent leur renommée à la façon dont elles ont su garder vivant ce précieux héritage du passé.

    Le village de Ciocăneşti compte parmi les premiers dans la plupart des classements. Il a même été déclaré comme village – musée, noua a fait savoir Marilena Niculiţă, directrice du Musée national des œufs peints. : Cette commune est unique en Roumanie, peut-être même en Europe, grâce à ses maisons aux façades décorées de motifs traditionnels, qu’on retrouve aussi sur les costumes traditionnels et sur les œufs peints. Ciocăneşti a remporté le premier prix au concours national intitulé « Les plus beaux villages ». Nous avons de très beaux endroits en hauteur, sur la montagne de Suhard. Les touristes qui nous rendent visite en hiver ont l’embarras du choix: patinoire, piste de ski, feu de camp, randonnées en traîneau à cheval et la liste pourrait continuer. Nous avons 15 pensions touristiques homologuées, avec plus de 300 places. Des gîtes ruraux, il y en a aussi aux alentours de Ciocăneşti, à Cârlibaba, Vatra Dornei et Câmpulung. Bref, tout le monde trouvera où se loger..

    Sis au pied des montagne, au milieu d’un paysage idyllique, en Transylvanie, le village de Sibiel est célèbre pour ses icônes sur verre, rassemblées dans le musée qu’abrite l’ancienne maison paroissiale de l’église de la Sainte Trinité, laquelle est à son tour considérée comme un véritable symbole de l’endroit. Valerica Niţescu, muséographe, nous en parle : L’église a été érigée en 1765 et décorée de fresques dix ans plus tard. A un moment donné, comme la peinture avait noirci sous l’effet de la fumée des bougies et de la poussière et que les villageois souhaitaient avoir une église lumineuse, ils ont fait recouvrir les peintures murales de cinq couches de lait de chaux. En 1965, deux spécialistes allaient enlever la chaux, laquelle avait très bien conservé la peinture originelle. C’est le prêtre Oancea qui a eu l’idée d’introduire le village de Sibiel dans le circuit touristique. En rendant visite à ses paroissiens lors des différentes fêtes, il avait constaté que leurs maisons recelaient de vieux objets, dont tissus, icônes ou meubles. En 1969, il leur a proposé d’en faire don au musée du village qu’il envisageait de créer

    Voilà chers amis, pour ces quelques destinations de séjour au cœur de la nature pas comme les autres.

  • Découvrez l’âme de la Transylvanie

    Découvrez l’âme de la Transylvanie

    Le silence des petits villages, les gens simples, l’air pur, les traditions ancestrales, mais aussi la cuisine traditionnelle ont fait le renom de cette région, malgré une promotion assez faible. Une fois arrivés en Transylvanie, vous découvrirez aussi le fait que tout près de ces villages s’érigent des églises imposantes, véritables citadelles fortifiées, construites au 12e siècle. Plus de 200 monuments de ce type ont été identifiés dans cet espace assez restreint. La saison des visites des citadelles fortifiées transylvaines a commencé ce 5 avril. Plus de 400 mille visiteurs y sont attendus, jusqu’au 31 octobre, selon les chiffres rendus publics par l’église évangélique de Roumanie.

    Les touristes bénéficient des résultats d’un projet spécial intitulé « Découvrez l’âme de la Transylvanie », dont le coordinateur est le prêtre Stefan Coşoroabă. Ecoutons-le : « Ce projet est né d’une nécessité. Après 1990, presque tous les Saxons de Transylvanie, membres de l’Eglise évangélique de Roumanie ont choisi d’émigrer. Ils ont été accompagnés par les constructeurs et par ceux qui s’occupaient de l’entretien des églises fortifiées. C’est pourquoi, les plus de 150 églises médiévales fortifiées du sud de la Transylvanie ont été pratiquement abandonnées. Cette série de monuments est unique en Europe. C’est pourquoi l’Eglise Evangélique de Roumanie a dû mettre sur pied un projet pour compenser l’effort des communautés qui ont entretenu pendant 800 ans ces lieux de culte. Malheureusement, les communautés locales actuelles s’impliquent trop peu dans la sauvegarde des actuels monuments historiques, qu’ils soient ou non inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Maintenant c’est au tourisme culturel de faire le travail des communautés qui n’existent plus. C’est l’unique façon permettant de conserver ces monuments. C’est la raison d’être du projet « Découvrez l’âme de la Transylvanie » »

    L’actuelle saison de visite des cités fortifiées se déroule du 5 avril au 31 octobre 2015. Durant cette période, près de 200 événements sont prévus et les visiteurs peuvent franchir le seuil d’une soixantaine d’églises moyenâgeuses. 41 d’entre elles figurent sur Transylvania Card 2015, première carte de vacances de Roumanie et donc nouvel instrument touristique. Davantage de détails, avec le prêtre Stefan Coşoroabă : « Cette carte est une tentative de promouvoir individuellement et collectivement les églises fortifiées, notamment par un produit qui rend libre l’accès aux plus importantes églises fortifiées. Hormis la gratuité, cette carte offre aussi des réductions de prix aux services touristiques proposés par nos partenaires de la région avoisinant les monuments. Il s’agit donc d’un tourisme intégré ; nous ne voulons pas promouvoir uniquement les églises fortifiées, mais l’ensemble de la région, y compris les gens qui y habitent. Nous avons près de 70 offres de discount aux restaurants, pensions et différents événements. Un site Internet a été dédié à cette carte. Les personnes intéressées peuvent trouver des informations sur les églises fortifiées, les services et sur le projet « Découvrez l’âme de la Transylvanie » en allemand, en roumain et anglais. La carte peut être achetée sur place, dans huit localités du sud de la Transylvanie et en ligne. Elle coûte 50 lei, soit11 euros, et tout cet argent sera investi dans la restauration du patrimoine local. »

    Ces dernières années, le nombre de touristes roumains dans la zone a dépassé celui des étrangers. Il y a cinq ans, environ 70% des visiteurs des églises fortifiées venaient de l’étranger. Maintenant que les Roumains commencent à découvrir ou redécouvrir leurs propres valeurs, le rapport est égal, affirme le prêtre docteur Ştefan Coşoroabă : « Coté touristes étrangers, la région germanique de l’Europe avec l’Autriche, la Suisse et l’Allemagne est la plus intéressée par les églises fortifiées. Mais ces dernières années nous avons accueilli des Français, des Espagnols, des Polonais et des Anglais. Des touristes du Japon et de Chine commencent également à découvrir ces parages. Ils n’y a pas d’itinéraires pré-établis, mais uniquement des repères. La majorité des touristes fait une halte obligatoire à Biertan, peut-être la plus importante église fortifiée sur les 150 qui figurent au patrimoine mondial de l’UNESCO. S’y ajoutent Prejmer, près de Brasov, l’Eglise sur la colline et l’église du monastère de Sighisoara. L’Eglise Noire de Brasov est archi-connue, mais la citadelle de Viscri est de plus en plus recherchée ces derniers temps. Il est de notoriété le fait que, tombé sous le charme de la région, le prince Charles de Galles y a acheté plusieurs maisons. Et ce n’est pas l’unique région incontournable pour les visiteurs étrangers et locaux ».

    Si vous êtes de passage à Biertan, vous aurez l’occasion de rencontrer Codruţa Pleiaş. Fière de la région qu’elle habite, elle en connaît très bien l’histoire. A son avis, Biertan se fait remarquer par une richesse culturelle remarquable. Ecoutons-là : « L’église fortifiée, inscrite au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 1993 s’élève dans le centre du village. Elle est très imposante, puisque entourée par trois murailles. Au 16e siècle, Lucas Unglerus de Biertan accepte les fonctions d’évêque évangélique à condition de rester à Biertan. C’est pourquoi le siège de l’évêché y a été déplacé. C’est un endroit mirifique, entouré de collines boisées. Trois siècles durant, Biertan a été le centre spirituel de la confession luthérienne de Transylvanie. »

    Pour sa part, le prêtre Ştefan Coşoroabă recommande une visite à l’église fortifiée de Cisnadioara: « C’est église fortifiée la plus ancienne parmi les quelque 150 lieux de culte à visiter. Bâtie au 11e siècle par des colons wallons en provenance de l’Ouest de l’Europe, elle fut un lieu de pèlerinage pendant une longue période de temps. Depuis Cisnadioara, on peut admirer le massif de Cibinului et de Fagaras. L’église est située sur la colline dite de St Michel. Pour les pèlerins comme pour les touristes, l’ascension est difficile, mais une fois arrivés au sommet, ils sont récompensés d’un panorama époustouflant. »

    Voilà autant de raisons pour vous rendre dans cette région cet été. N’oubliez pas non plus de commander en ligne votre carte Transylvanie 2015.

  • La révolte paysanne de Horea, Closca et Crisan

    La révolte paysanne de Horea, Closca et Crisan

    Dirigés par les paysans Horea, Cloşca et Crişan, les révoltés ont mis le feu à des résidences nobiliaires et tué les nobles qui se sont opposés à eux. La révolte a pris fin le 30 janvier 1785, par la capture des trois chefs.



    Nous avons discuté avec lacadémicien Ioan Aurel Pop, historien et professeur à lUniversité Babeş-Bolyai de Cluj, de la révolte dil y a 230 ans. Il a indiqué les idées constituant la toile de fond de la révolte : « Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, marqué par dimportants ferments révolutionnaires. Noublions pas que la révolte a éclaté cinq ans avant la grande Révolution française, à une époque où les idées révolutionnaires se répandaient en Europe et dans les futurs Etats Unis dAmérique. Les idées des Lumières, de Jean-Jacques Rousseau à Voltaire, circulaient dun bout à lautre de lEurope, des idées de liberté, dégalité, de fraternité. Or, à ce moment-là, la Transylvanie était située dans un empire dEurope centrale. Et même si les leaders de la révolte, Horea, Cloşca et Crişan et dautres étaient avant toute chose des paysans, certains dentre eux étaient illettrés ou presque, ces idées étaient arrivées jusquà eux. Une atmosphère a été créée, censée conduire à éliminer certaines obédiences de type féodal, allant jusquu refus de payer certaines obligations qui pesaient sur les épaules des paysans. Il y avait un désir général de plus déquité, le désir de responsabiliser les facteurs politiques. Une idée très généreuse était que par lécole et léducation on peut arriver à la liberté. »



    Les historiens considèrent que les Lumières ont été la période où lidée nationale est née. Ioan Aurel Pop partage cette idée à légard de la révolte paysanne de 1784-1785 : « Il y a eu une dimension nationale de la révolte parce que les paysans révoltés étaient, dans leur majorité écrasante, Roumains. Les maîtres des terres, les nobles, étaient, dans leur majorité écrasante, Hongrois. Dans les points culminants de la révolte, être paysan était synonyme dêtre Roumain, et être noble était synonyme dêtre Hongrois. Bien des fois, les slogans interféraient, les paysans ne criaient pas toujours : luttons contre les nobles, mais : luttons contre les Hongrois qui nous oppriment. Quant aux nobles hongrois, ils ne criaient pas : anéantissons les paysans, mais : anéantissons les Valaques. Dailleurs, pendant la révolte, les paysans, qui ont pris dassaut les résidences nobiliaires et ont en capturé les propriétaires, ne les ont pas tués tout simplement. Pour certains, ils ne les ont pas tués du tout, mais les ont fait jurer sur la croix roumaine, les ont obligés à endosser des vêtements roumains, les identifiant en quelque sorte avec leurs idéaux de gens opprimés. »



    Les trois chefs ont été sévèrement punis, pour servir dexemple. Ils ont été condamnés au supplice de la roue, mais Crişan sest pendu en prison, alors que Horea et Cloşca ont été roués le 28 février 1785 dans une exécution publique mémorable. Quel a été le nombre de personnes tuées et quelles ont été les suites de la révolte ? Ioan Aurel Pop : « On estime que les nobles, par leurs unités armées, et par les organes de lordre de lEmpire des Habsbourg, ont tué 450 à 500 paysans. Les paysans nont pas tué plus de 150 nobles. Les paysans ont payé trois fois plus que les nobles ; bien entendu, ils étaient aussi plus nombreux. Il est très difficile dévaluer les dégâts matériels. Pendant des révoltes, des biens sont attaquées et des résidences – détruites. En dehors des dégâts proprement-dits, la révolte a créé un mouvement didées qui a conduit à une certaine émancipation de certains points de vue, et même les autorités de la Principauté de Transylvanie ont pris des mesures de modernisation de ladministration, ont supprimé certaines pratiques féodales. Un autre effet a été que plusieurs centaines de paysans des Monts Apuseni ont été mutés, pour apaiser les ferments de la lutte. »



    Lidée que Horea, le chef des rebelles, aurait été franc-maçon a également été véhiculée. Lhistorien Ioan Aurel Pop est sceptique à légard de cette interprétation : « Vu le peu de sources dinformation et leur manque de précision, je nen suis pas convaincu. Il existe des indices à cet effet, mais il y a plus de contre-arguments. Beaucoup de choses ont été écrites sur Horea, sur sa famille. Dans la presse à scandale, qui avait commencé à exister, à Vienne et dans dautres capitales européennes, où le public était friand dinédit, des infos sont apparues comme quoi lépouse de Horea aurait porté des chapeaux comme à Paris et des chaussures à talons. Il reste une petite église travaillée par lui où il est écrit, paraît-il, « travaillé par Horea Ursu », en lettres cyrilliques, mais nous ne savons pas si lauteur en est bien Horea lui-même. Il était un paysan éclairé, né pour conduire les masses, mais il est très peu probable quil soit entré dans la franc-maçonnerie, qui avait une certaine structure et qui avait ses rigueurs pour accepter quelquun. Je ne connais pas de preuves claires à cet égard et je ne pense pas quune facette de la révolte soit indissolublement liée à la soi-disant appartenance à la franc-maçonnerie. »



    Horea, Cloşca et Crişan ont lutté pour la dignité et légalité en un siècle qui promettait radieusement les idéaux les plus hauts. Ils ont élu la solution radicale qui, même si elle na pas été partagée par la plupart des paysans, a été lexpression dune conviction de son temps.


    ( trad Ligia Mihaescu)

  • Icônes sur verre

    Icônes sur verre

    La peinture d’icônes sur verre est une tradition ancienne, une technique apparue en Transylvanie (région du centre de la Roumanie) suite à son annexion à l’Empire des Habsbourg, à la fin du 17e sicle.

    Pour davantage de détails, nous nous sommes adressés à Oana Musceleanu, du centre de peinture de Nicula, dans le nord de la Roumanie. Elle nous parle des débuts de cet art : « L’icône sur verre est apparue au monastère de Nicula, où il y avait une icône sur bois qui, dit-on, avait commencé à pleurer un jour. Cela y a attiré de nombreux pèlerins. Les paysans du village ont voulu copier l’icône pour la vendre aux pèlerins. Ils ont fait les copies sur verre, pour des raisons économiques, car les icônes sur bois auraient coûté plus cher. Ces paysans ont mis leur talent à l’épreuve dans les centres de peinture de Nicula, où tout a commencé. Par la suite, ils ont migré dans d’autres villes transylvaines, Alba-Iulia, Fagaras, Brasov, pour y vendre leurs icônes. Au début, les icônes étaient peintes par des femmes et vendues par leurs époux. Parmi les peintres les plus connus mentionnons Savu Moga, Matei Ţimforea, Ioan Pop ou encore Ioan Costea, mais en général les peintres sont anonymes. »

    Initialement, les matériaux utilisés pour confectionner des icônes sur verre provenaient de petits centres et des ateliers appartenant aux différentes guildes de maîtres artisans. Les techniques rudimentaires ont été gardées jusqu’à nos jours, les icônes roumaines sur verre étant réalisées à présent tout comme aux siècles passés.

    Oana Musceleanu nous en parle : «Les matériaux utilisés étaient des morceaux de vitre brûlés dans des fours traditionnels. En raison de la température instable, en résultaient de très belles superficies vallonnées qui, à la lumière des bougies, produisaient des effets inédits : on avait l’impression que les saints de ces icônes bougeaient. Les peintres utilisaient des couleurs naturelles, qu’ils produisaient eux-mêmes ou qu’ils achetaient chez des marchands spécialisés. Ils mélangeaient les pigments naturels avec de l’émulsion de jaune d’œuf. Les pinceaux étaient en poils naturels, alors que pour les contours ils utilisaient des poils du bout de la queue du chat. Pour les auréoles et autres décorations on utilisait les feuilles d’or, alors que les cadres étaient confectionnés en bois et peints en noir, brun ou même vert.»

    Selon la technique utilisée, les icônes sur verre sont peintes plutôt « sous » le verre, car toutes les images sont réalisées en miroir, de sorte qu’au moment où l’on tourne le verre transparent, l’image soit correcte. Pour celui qui regarde l’icône, le verre est une sorte d’écran qui protège la partie sur laquelle se trouve la peinture.

    Oana Musceleanu précise: « La technique des icônes sur verre utilisée au 21e siècle est fidèle à celle d’antan. On commence par nettoyer le verre industriel, puisque le type de verre fabriqué dans les centres moyenâgeux n’existe plus. On fait ensuite le contour à l’encre noire en suivant des règles bien précises. Puis on commence à peindre à l’aide des pigments mélangés avec de l’émulsion de jaune d’œuf, pour appliquer enfin les feuilles d’or. Dernière étape : mettre le verre peint dans un cadre sur lequel on a mis de la teinture et de la cire d’abeilles.»

    Une des plus belles collections d’icônes sur verre de Roumanie est à retrouver au musée de Sibiel, en Transylvanie. Situé au cœur même du pays, ce village est connu pour ses icônes réalisées dans le style du monastère de Nicula, celui de la région de Fagaras ou de Marginimea Sibiului. (Trad. Valentina Beleavski)

  • L’église fortifiée de Cisnadie

    L’église fortifiée de Cisnadie

    La saison prête au voyage, c’est pourquoi je voudrais vous emmener dans
    un lieu de prédilection, la Transylvanie, pour y visiter un chef d’œuvre de
    l’art religieux : l’église fortifiée de Cisnădie, au comté de Sibiu. Je l’ai découverte moi-même cette année ce lieu
    de culte est surprenant ; c’est pourquoi voudrais en parler au plus grand
    nombre.

  • 08.02.2015

    08.02.2015

    Négociations — Les négociations entre la délégation du FMI et les responsables de Bucarest reprendrons lundi, quand le premier ministre Victor Ponta et son ministre des Finances, Darius Vâlcov, s’entretiendront avec les représentants de l’institution financière internationale. Parmi les sujets qui seront abordés figurent la restructuration, éventuellement par privatisation, des compagnies du secteur de l’énergie et le calendrier de la libéralisation des tarifs des gaz naturels. En mission d’évaluation jusqu’au 10 février, les représentants du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale ont discuté avec les autorités roumaines les dernières évolutions et les priorités des réformes économiques. L’accord préventif actuellement en vigueur, le troisième conclu avec le FMI depuis le début de la crise économique en 2009, s’achèvera cet automne et se chiffre à près de 2 milliards d’euros ; son but est de protéger l’économie roumaine des éventuels chocs se manifestant sur les marchés financiers.


    Décision — Le plénum de la Chambre des députés du Parlement de Bucarest se prononcera lundi sur les demandes d’approbation de la poursuite pénale et du placement en détention provisoire de la députée Elena Udrea, ancienne ministre du développement régional et du tourisme. Les demandes ont été déposées par les procureurs anti-corruption qui accusent Mme Udrea de trafic d’influence et de prise de pots-de-vin dans deux affaires en déroulement. Elena Udrea a clamé, à plusieurs reprises, son innocence, se disant victimes des malversations du directeur par intérim du SRI, le général Florian Coldea.


    Politique — En Roumanie, le député Eugen Tomac est le nouveau président du parti du Mouvement populaire, de centre-droit, dans l’opposition. Il a était élu à cette fonction, ce dimanche, par le congrès du parti, auquel a aussi participé le mentor du Mouvement populaire et ancien chef de l’Etat, Traian Basescu. La députée et ancienne ministre Elena Udrea a renoncé, fin janvier, à son mandat à la tête du parti à cause de ses démêlées avec la justice.


    Banques — Des milliers de Roumains titulaires de crédits en francs suisses ont de nouveau manifesté, ce dimanche à Bucarest et dans d’autres grandes villes roumaines, leur mécontentement à l’égard de l’appréciation de la monnaie helvétique par rapport au leu. Ils demandent l’adoption d’un acte normatif qui permette la conversion des crédits au taux de change de l’année dernière. Pour la Banque nationale et les banques commerciales, une telle mesure serait non-constitutionnelle et pourrait les pousser à la faillite. Les institutions bancaires plaident pour l’adoption de solutions individuelles. Plus de 75.000 Roumains ont contracté des crédits en francs suisses.


    Coopération — Le destroyer américain USS Cole fera une escale dans le port de Constanţa (sud-est de la Roumanie), du 9 au 12 février. Cette visite s’inscrit dans le Partenariat stratégique roumano-américain, dans un esprit de renforcement de la bonne coopération et du niveau de confiance et de sécurité en Mer Noire, a fait savoir l’État-major des Forces navales roumaines. Des entraînements communs avec les marins militaires roumains et des visites d’objectifs de la Marine roumaine sont au programme de cette visite. Des exercices en mer communs sont également prévus.


    Tennis — Dans la Coupe de la Fédération au tennis féminin, la Roumanie s’est qualifié pour le barrage du Groupe mondial, grâce à la victoire sur l’Espagne, au score général de 3 à 2, dans le premier tour du 2e Groupe mondial. Le résultat a été décidé par le match de double, remporté par les Roumaines.


    Carnaval — A Venise, débute aujourd’hui le célèbre carnaval de la ville, dont la première édition remonte au 13e siècle. Pendant dix jours, la Place Saint Marc accueillera spectacles, concerts et autres manifestations. La Roumanie, qui participe à cet événement depuis 2008, propose à l’édition actuelle exposition de costumes traditionnels et de masques de Transylvanie, ainsi qu’un concert dédié à George Enescu.

  • Cluj Napoca

    Cluj Napoca

    Chers amis, aujourd’hui nous vous emmenons en voyage dans le centre-ouest de la Roumanie, plus exactement à Cluj-Napoca. Une ville connue dès le XVIe s pour sa tolérance religieuse, où se faisait jour une nouvelle religion : l’Eglise unitarienne. Une fois arrivé au centre-ville, le visiteur sera surpris par la multitude d’églises. Dans la même rue, on retrouve des églises réformées, catholiques, unitariennes et catholiques de rite oriental. Et c’est toujours ce même périmètre qui réunit des bâtiments construits à la fin du XVIIIe, typiques pour la période des Habsbourg.



    Notre guide à Cluj est Bogdan Stanciu, éditeur du site cluj.travel.ro pourquoi visiter cette ville ? « Je pense que quiconque arrive dans cette partie du pays doit voir la capitale de la Transylvanie. Et puis, il y a les points forts de la ville, ayant trait à l’architecture médiévale et à l’atmosphère dans la ville, qui a radicalement changé ces 10 dernières années. Une ville assez terne et plutôt grise est devenue multicolore, avec une effervescence particulière ».



    Quelles sont les endroits à voir absolument une fois arrivés à Cluj ? Bogdan Stanciu: « Le centre historique, la cité médiévale, réunissant environ 80% des attractions majeures de la ville. Je mentionnerais l’église catholique St Michel, le groupe statuaire Mathias Corvin, le boulevard Eroilor, qui est une voie semi-piétonne. Ensuite le Bastion des tailleurs, transformé en centre d’expositions, la muraille de la cité, autre zone piétonne, il y aurait aussi le Théâtre national, et je m’arrêterais là pour une promenade d’une heure ou deux ».



    A Cluj, d’autres tentations vous attendent : le Jardin des plantes, le Musée ethnographique d’histoire de la Transylvanie et celui de spéléologie, très bien mis en valeur. Le Jardin botanique de Cluj est réputé comme un des plus beaux et aussi des plus complexes du sud-est de l’Europe. Créé en 1920 par l’universitaire Alexandru Borza, il s’étend sur 14 ha accidentés, créant ainsi le cadre propice pour les paysages les plus divers.



    Cluj a la réputation d’une ville où les événements culturels se succèdent rapidement. Bogdan Stanciu revient au micro : « Si le visiteur passe la nuit dans la ville, il aura l’embarras du choix, parce qu’il n’y a pas de fin de semaine en cours d’année sans un festival, un concert, un récital. Dans la zone industrielle, deux initiatives artistiques à part sont apparues : la Fabrique de pinceaux, un espace d’exposition d’art contemporain, dans une ancienne fabrique de pinceaux, comme son nom l’indique. En plus, il y a deux quartiers estudiantins, qui valent la peine d’être visités pour surprendre l’état d’esprit des étudiants : un va-et-vient continuel, beaucoup de cafés et bistrots, beaucoup de terrasses en été, et un état général de bouillonnement».



    Et vu que la cuisine de l’endroit combine le spécifique roumain aux influences hongroises et germaniques, Cluj doit aussi être dégusté. Bogdan Stanciu nous donne un avant-goût de quelques plats typiques : « Dès lors que vous êtes à Cluj, vous ne pouvez pas partir sans avoir goûté à la choucroute à la Cluj. Il y a, sur le boulevard Eroilor, un endroit classique où ce plat peut être dégusté. Nous, les gens de Transylvanie, nous aimons manger plutôt des choses consistantes que des choses saines, donc je recommande un jarret de porc fumé avec la choucroute à la Cluj. Au petit déjeuner, pourquoi ne pas essayer un vargabeles (pudding de tagliatelles au fromage) d’inspiration magyare, très bon, et pour commencer, je recommande une bonne soupe aigrelette, plus dense, avec de la crème aigre ».



    Cluj est une ville pour tous les goûts. L’histoire et l’inédit font bon ménage et enchantent les visiteurs. Bogdand Stanciu, quelle est votre zone préférée ? « C’est celle de la place du musée, la première place de la ville, du point de vue chronologique, à côté de l’Eglise des franciscains, et dominée par un obélisque à la mémoire d’un empereur autrichien. C’est une zone qui préserve très bien le spécifique médiéval, avec des ruelles étroites, ouvertes uniquement aux piétons et pleines d’établissements en tous genres, pour tous les goûts ».



    Ville de collines, Cluj mérite d’être regardé aussi d’en haut. Bogdan Stanciu nous révèle deux autres attractions : « Tout touriste venu à Cluj doit faire une ascension sur la colline de Cetăţuia, qui domine la ville. Après les quelque 200 marches, vous débouchez sur un très beau panorama de la ville. La montée est agréable, dans un cadre naturel pittoresque. Un deuxième point d’attraction, c’est un coin de la ville qui vient de prendre naissance, c’est un ensemble d’architecture moderne formé du stade Cluj Arena avec la Salle de sport et qui continue par une promenade au bord de la rivière Someş vers un quartier de maisons ».



    Voilà, nous espérons avoir réussi à éveiller votre intérêt. Ajoutez Cluj à la liste des endroits à voir en Roumanie et contactez votre voyagiste. Bon voyage! (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Rencontres européennes de Transylvanie 2014 : ruralité et innovations

    Rencontres européennes de Transylvanie 2014 : ruralité et innovations

    Avec la moitié de sa population vivant et travaillant dans le milieu rural, la Roumanie est un des pays européens où l’agriculture joue un rôle économique et social important. Ce secteur a pourtant la vie dure, pour ainsi dire, pour des raisons aussi bien objectives que subjectives. Les problèmes sont nombreux et pour en trouver des solutions, les échanges d’expérience avec des partenaires étrangers sont s’avèrent fort utiles. C’est ce qui se passe en ce moment de l’autre côté des Carpates méridionales, dans le cadre d’un projet intitulé « Rencontres européennes de Transylvanie ». L’Institut français de Cluj est impliqué dans l’organisation de cet événement et son directeur, Benoît Bavouset, répond aux questions dIleana Taroi


  • Les tours à horloge de Transylvanie

    Les tours à horloge de Transylvanie

    Etablie à Munich, mais issue d’une famille d’ethniques allemands de Roumanie, Mihaela Kloos parle de la culture et de la civilisation de cette communauté sur le site internet « povestisasesti.com » « histoiressaxonnes.com ». Dans ce qui suit, Mihaela Kloos nous parlera des horloges qui donnent l’heure du haut des tours des églises fortifiées et des cités paysannes transylvaines fondées par les colons saxons. Alors que certaines de ces horloges sont célèbres, comme celle de Sighişoara, par exemple, d’autres restent totalement inconnues.



    C’est le cas de l’horloge de Seleuş, dont Mihaela Kloos nous fait la description. « Seleuş est un village du comté de Mureş. A l’instar des vieilles localités de Transylvanie fondées par les colons saxons, il a une église fortifiée. La tour de l’église, élément spécifique des cités paysannes, est pourvue d’une horloge qui fonctionne toujours. A propos de la mécanique de l’horloge, je dois mentionner l’existence d’une poupée en bois qui a une histoire très intéressante. D’ailleurs, beaucoup d’horloges de Transylvanie sont équipées de statuettes ou de figurines, autour desquelles on a tissé des légendes. La poupée de Seleuş vient d’être remplacée par une autre, sortie des mains d’un maître artisan de Mediaş. Elle mesure 92 centimètres de haut. Avec son bras, elle actionne le mécanisme de l’horloge de la tour. Au fait, elle fait sonner une petite cloche pour donner l’heure exacte ».



    Près de Sibiu, à Cisnădie, on retrouve la plus ancienne horloge de tour de Roumanie. Datée de 1425, elle est en parfait état aujourd’hui encore, tout comme celle de Mediaş : « A Mediaş, plus précisément dans l’enceinte de l’Eglise Evangélique, on peut admirer une tour dont l’inclinaison est encore plus grande que celle de la tour de Pise. La tour, qui subit actuellement des travaux de consolidation, se serait penchée soit à cause de la mauvaise exécution des travaux de construction, soit en raison des caractéristiques du sol. Les hypothèses sont multiples. Entre temps, la tour de Mediaş continue de s’incliner. Véritable symbole de la ville, l’horloge a été installée en 1880 au dernier niveau de la tour. Outre l’heure, elle indique la phase de la lune. La statuette de l’horloge est une copie d’une figurine plus ancienne accueillie de nos jours par le Musée de la Municipalité. Le nom de la statuette, Ture Pitz (Pierre de la Tour) évoque le gardien symbolique de l’horloge et de la tour ».



    La plus célèbre des tours à horloge de Transylvanie est sans aucun doute celle de la seule citadelle médiévale encore habitée en Europe. Et nous avons nommé Sighişoara. Mihaela Kloos : « L’horloge avec figurines trône au sommet de la tour, à 64 mètres de haut. Elle a été fabriquée en Suisse et sa première attestation documentaire date de 1648. Ses figurines célèbres que tous les voyageurs de passage à Sighişoara s’empressent de prendre en photo ont été minutieusement taillées en bois de tilleul par le maître artisan Johann Kirschel. Les statuettes symbolisent les dieux qui donnent le nom des jours de la semaine, Mars, Mercure, Jupiter, Saturne, la lune et le Soleil. Sur l’envers de l’écran se trouvent représentées la Justice et l’Equité, en tant que valeurs d’une communauté. Le mécanisme actuel de l’horloge de Sighişoara est de date plus récente. Exécuté toujours en Suisse, il a été monté sur la tour en 1906 et modernisé en 1964. La légende veut qu’un géant ait posé une boule d’or au sommet de la tour de Sighişoara, juste au dessus de l’horloge. Il aurait dit que la boule appartiendrait à celui dont la taille comparable à la sienne lui permettrait de la décrocher et de l’emporter. Seulement voilà, jusqu’à ce jour personne ne se montra capable d’un tel exploit ».



    Pour bien des horloges installées jadis dans les tours des églises saxonnes fortifiées de Transylvanie, le temps s’est arrêté à cause de leurs rouages grippés. Malheureusement, les maîtres horlogers capables de les faire revivre se font toujours plus rares. (trad.Mariana Tudose)