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  • Projets russes à l’égard de la Bessarabie

    Projets russes à l’égard de la Bessarabie

    La question du caractère étatique du territoire moldave compris entre la rivière Prut et le fleuve Dniestr s’est posée à compter de 1812, après l’annexion de la Bessarabie par la Russie. Cette année-là marque le début d’une rivalité qui dure depuis plus de 200 ans. Avec la question du trésor national roumain, elle a modelé les relations entre la Roumanie et la Russie.

    En 1812, la Russie se rapprochait du Danube, alors que l’Europe était bouleversée par les guerres napoléoniennes. Dans la confrontation avec la France et avec l’Empire ottoman, la Russie tâchait d’arriver aux détroits compris entre la Méditerranée et la mer Noire, et sa direction d’offensive visait l’espace roumain. Ainsi, suite à la guerre russo-turque de 1806-1812, qui s’est achevée sur la paix de Bucarest, la Russie occupait la moitié de la Moldavie, appelée depuis lors Bessarabie. Ainsi, le caractère étatique de la République de Moldova de nos jours apparaît dans le contexte de la concurrence entre les empires français, russe et ottoman, et elle devient une périphérie multiple, une rencontre de plusieurs périphéries.

    L’historien Andrei Cuşco de l’Université d’Etat de Chişinău met l’apparition de la Bessarabie sur la carte de l’Europe sur le compte de l’agitation européenne des deux premières décennies du XIXe siècle : « L’annexion de la Bessarabie par l’Empire russe en 1812 est considérée, bien des fois, avec étroitesse et parfois de manière inintéressante. A savoir comme une sorte de marché diplomatique et militaire, ce qu’elle a sans nul doute été aussi. En fait, au moment de 1812, lorsque la Russie s’approchait du Bas Danube, il y avait une concurrence inter-impériale acerbe entre l’Empire napoléonien et l’Empire russe. le problème de la Bessarabie, qui n’était pas directement lié aux guerres de Napoléon, apparaît donc d’emblée dans le contexte d’une concurrence entre les empires et dans un contexte où l’armée russe se retirait en Bessarabie. Les Principautés roumaines n’étant pas annexées, la Bessarabie était le reste qui aurait dû revenir à l’Empire russe. De l’avis des observateurs russes, le mouvement n’était pas de s’étendre, mais de se retirer. »

    En tant qu’entité politique, la Bessarabie apparaît du néant, dans le sens qu’il n’existait aucun précédent censé la légitimer. C’est une construction artificielle, fait que l’on peut remarquer suite aux réactions confuses et au comportement ambigu des bureaucrates russes qui arrivent dans la région et ne savent pas quoi faire de ce territoire.

    Andrei Cuşco affirme que l’administration russe avait conçu trois plans pour ce nouvel espace : « Il y a trois schémas de pensée sur cette région qui se succèdent comme dans un kaléidoscope. Le premier est formulé tout de suite après la conclusion de la paix de Bucarest. La Bessarabie devait constituer une vitrine, une province-modèle pour les peuples balkaniques. Elle était subordonnée au projet grec, tel qu’il se présentait au début du XIXe siècle, le véritable enjeu se trouvant au sud du Danube. Cette première vision sur la Bessarabie la plaçait dans un contexte ottoman et transdanubien. »

    L’invention de la Bessarabie a toutefois traversé un processus plus complexe qui a tenu compte des idées de l’époque au sujet de l’Etat, de l’organisation territoriale, de l’expérimentation des valeurs modernes et du sens assumé par la Russie.

    Andrei Cuşco a indiqué que la deuxième stratégie avait été inspirée par les modèles occidentaux : « Les deux autres visions sont beaucoup plus intéressantes. L’une, c’est la vision qui associe, dans l’esprit des bureaucrates russes, la Bessarabie aux périphéries occidentales de l’empire, à la Pologne, à la Finlande, aux Pays baltes, ces confins qui avaient des élites consolidées, une tradition historique bien claire et qui avaient un statut privilégié à l’époque des expériences administratives russes aux périphéries durant le règne d’Alexandre Ier. L’expérience autonomiste est lancée en 1818 en Bessarabie, pour être abandonnée une décennie plus tard, parce que les bureaucrates russes recherchaient des intermédiaires avec lesquels ils puissent collaborer, donc la noblesse locale. Ils ne trouvent pas vraiment une noblesse similaire à celle de Pologne ou de Finlande. La dualité de l’espace de Bessarabie – comme je l’appelle – se fait jour parce que l’on ne peut pas parler d’une région avec une identité claire. Les premières décennies, la Bessarabie est une région floue, en cours de cristallisation, du moins jusqu’en 1834, lorsque la frontière sur la rivière Prut devient difficilement pénétrable. C’était le Dniestr qui était resté la véritable frontière. »

    Le troisième plan russe concernant l’intégration de la Bessarabie a fini par être mis en place au XIXe siècle par le tsarisme. Et la ré-annexion de la province par l’URSS au XXe siècle l’a exacerbé.

    Andrei Cuşco: « C’est le 3e schéma administratif d’intégration de la Bessarabie à l’Empire russe qui allait prévaloir. Il s’agit d’associer la Bessarabie à la contrée située dans son voisinage est immédiat, à savoir la Nouvelle Russie. Cela se passait immédiatement après 1828, après la liquidation de l’autonomie, lorsque la Bessarabie est conçue de plus en plus comme une contrée de colonisation destinée à être peuplée par des colons étrangers, surtout dans le sud. Du point de vue du centre, une expérience autonomiste telle que celle de 1818 n’est ni imaginable, ni profitable. Mais il existe un danger dans l’analyse de ces schémas, celui de voir la cohérence là où elle n’existe pas. Les impulsions et les modèles suivis par les bureaucrates russes n’étaient pas aussi raisonnables que les historiens les présentent aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que jusqu’en 1830, la Bessarabie ne figurait même pas sur les cartes russes comme une région séparée du reste de l’espace roumain, du point de vue des Russes. La Bessarabie était une partie des territoires habités par les Roumains, à l’instar de la Valachie et de la Moldavie, et les perceptions sont très similaires. Les Russes ont un problème à délimiter la spécificité de cette région, non seulement par rapport à l’Empire russe, mais aussi par rapport à l’ensemble de l’espace roumain. »

    La Bessarabie devenait ainsi un gouvernorat russe, mais qui restait à la périphérie de l’Etat russe. Habitée majoritairement par des Roumains même aujourd’hui, son histoire est liée aux intérêts impériaux. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • La Roumanie et l’opération Barbarossa

    La Roumanie et l’opération Barbarossa

    Ce fut le 22 juin 1941 que l’Allemagne nazie et ses alliés attaquèrent l’Union Soviétique, ouvrant ainsi le front le plus vaste et le plus sanglant de la Seconde Guerre Mondiale. L’opération Barbarossa de son nom de code était censée liquider l’Union soviétique et le régime communiste dont elle était la représentante, conformément à la propagande nazie. Aux côtés de la Finlande, de l’Italie, de la Hongrie, de la Slovaquie et de l’Espagne, la Roumanie a été alliée de l’Allemagne nazie et combattu pour récupérer les régions de Bessarabie et de Bucovine du Nord, annexées par l’URSS une année auparavant.

    L’historien Ottmar Trasca de l’Institut d’histoire « George Bariţ » de Cluj a indiqué que la Roumanie avait été tant un allié actif de l’Allemagne qu’une base d’attaque et une source de matières premières de celle-ci.

    Ottmar Trasca: « Durant l’opération Barbarossa, le nom de code de l’attaque planifiée contre l’Union Soviétique, la Roumanie a joué un rôle très important. Conformément à la directive 21 du 18 décembre 1940, la Roumanie et la Finlande assuraient le flanc méridional et septentrional et participaient à des opérations militaires aux côtés de la Wehrmacht. De ce point de vue, la Roumanie a également été une base d’opérations pour l’armée allemande. Nous savons que dès l’automne 1940, des troupes du Reich furent déployées en Roumanie dans le cadre d’une mission militaire allemande. La Roumanie était également un fournisseur de matières premières et notamment de pétrole, très important pour la machine de guerre allemande. A compter de juin 1941, deux armées roumaines, la 3e et la 4e, participent à des opérations aux côtés de la 11e armée allemande dans le cadre d’un groupe d’armées appelé « Général Antonescu », dont le commandant était justement Ion Antonescu, le chef de l’Etat roumain. Dans un premier temps, son objectif était de libérer la Bessarabie et la Bucovine du nord. »

    Combien préparée a été l’armée roumaine pour cette guerre ? Ottmar Trasca explique : « La Roumanie a été un cas intéressant. Elle n’a pas eu une alliance formelle, aucun document n’a été signé avec l’Allemagne. Ultérieurement, le problème de la signature d’un tel document n’a même plus été mentionné. Pour paraphraser une expression célèbre, « l’armée roumaine était trop petite pour une guerre aussi grande ». Il existe plusieurs évaluations de la mission militaire allemande réalisées de février à juin 1941, à la demande de l’Etat major de l’Armée de terre allemande. Les trois évaluations ont visé tant les ressources humaines que le matériel. Les conclusions ont été identiques : l’armée roumaine n’était pas préparée pour une guerre, la dotation était insuffisante, tout comme la formation des troupes. L’armée roumaine ne pouvait pas mener des opérations de grande ampleur indépendamment, et quelques divisions tout au plus étaient capables de dérouler des opérations défensives. Malheureusement, les opérations menées ultérieurement par l’armée roumaine, durant la guerre, ont pleinement confirmé les évaluations de la mission militaire allemande. Mais par rapport aux autres alliés de l’Allemagne nazie, la Roumanie se présentait plutôt bien. Les meilleurs combattants ont été les Finlandais, il faut l’avouer. Ils étaient les mieux préparés, et nous savons très bien qu’ils avaient résisté durant la guerre « d’hiver » contre l’URSS, celle de 1939 – 1940. L’armée roumaine avait, elle aussi, bien combattu. Elle a même dépassé les attentes de certains commandants allemands. Au cours de l’opération Barbarossa, la Roumanie a déployé quelque 26 divisions. »

    La Roumanie pouvait ne pas participer à cette guerre ? Quelles ont été les conséquences d’une telle décision ? Ottmar Trasca : « Nous, les historiens, nous ne pouvons pas travailler avec l’histoire contrefactuelle, mais nous pouvons toujours imaginer certains aspects. Nous savons très bien que la Roumanie avait perdu la Bessarabie et le nord de la Bucovine suite à l’application du 3e article du Protocole additionnel secret du 23 août 1939. Evidemment, la principale raison de la Roumanie d’entrer en guerre a été de récupérer ces territoires perdus en faveur de l’Union soviétique. L’Allemagne a misé sur la participation de la Roumanie à la guerre dès le moment de l’élaboration de la directive 21 du 18 décembre 1940. Dès le début, les autorités roumaines n’ont pas pris en compte une neutralité de la Roumanie, mais au contraire, une participation active du pays. Dès la première rencontre d’Antonescu avec Hitler, le leader roumain a laissé entendre que la Roumanie n’allait pas rester l’arme au pied en cas de conflit soviéto-allemand, une telle alternative n’était pas viable. »

    La grande catastrophe de l’armée roumaine après l’opération Barbarossa a été la bataille de Stalingrad de 1942 – 1943. L’armée allemande fut encerclée suite à l’écroulement du front dans les secteurs défendus par l’armée roumaine.

    Ottmar Trasca affirme pourtant que la responsabilité de cette situation est partagée : « Si au cours des évaluations de 1941, la mission militaire allemande constatait que l’armée roumaine n’était pas préparée pour la guerre, durant la campagne de 1942, l’armée roumaine à dépassé les attentes de nombre de commandants allemands. En 1942, de nouvelles évaluations de la mission militaire allemande ont été réalisées avec des conclusions plus optimistes. Ayant comme point de départ les expériences de 1941, les évaluations soutenaient que l’armée roumaine pouvait opérer indépendamment dans certains secteurs. A l’automne 1942, vu que les opérations à Stalingrad de la 6e armée allemande impliquaient de plus en plus de forces, la Wehrmacht a jeté dans la bataille des divisions qui assuraient ses flancs. Ces divisions ont été remplacées par les troupes alliées, notamment roumaines. Evidemment, le commandement soviétique, très bien informé au sujet de la différence en termes de matériel et de personnel entre les armées roumaine et allemande, a mis à profit cette situation. Mais il ne faut pas blâmer uniquement l’armée roumaine. Le commandement allemand était lui aussi bien informé au sujet de la faiblesse de l’armée roumaine, puisque les secteurs défendus par cette dernière, notamment par la 3e armée, étaient exposés aux attaques soviétiques. Tant les Allemands que les Roumains disposaient d’informations sur le caractère imminent d’une contre-attaque soviétique. Les commandants allemands sont en partie coupables de la catastrophe de Stalingrad. »

    L’opération Barbarossa a échoué et a eu pour conséquence l’occupation soviétique de l’Europe Centrale et de l’Est. (Trad. Dominique)

  • Ideologia moldovenismului

    Ideologia moldovenismului


    Moldovenismul a apărut ca formulă identitară în discursul imperialist al Rusiei pentru a submina construcţia şi consolidarea statului român încă de la jumătatea secolului al 19-lea. El încuraja separatismele care se opuneau unirii Munteniei cu Moldova şi formării statului român modern. Însă moldovenismul s-a afirmat deplin în timpul regimului sovietic şi moştenirea sa persistă până azi.



    Împreună cu istoricul Andrei Cuşco de la Universitatea de Stat din Chişinău am refăcut pe scurt istoria moldovenismului şi a malformaţiilor sale: “Aş menţiona o figură foarte importantă legată de Biserica basarabeană. Este vorba despre ultimul episcop semnificativ al Bisericii basarabene din perioada ţaristă, din perioada 1908-1914, Serafim Ciceagov. A fost strănepotul acelui amiral Ciceagov care vine în 1812 în Basarabia ca trimis al ţarului. Acest Serafim Ciceagov este, la fel ca Pavel Lebedev, simbolul încercării de a pune Biserica basarabeană sub control din partea centrului. El este primul şi singurul demnitar din perioada imperială care încearcă să impună un proiect cvasi-moldovenist. În perioada imperială nu exista, până la începutul secolului 20, niciun fel de element care ar fi putut fi definit drept moldovenist în percepţia rusă asupra Basarabiei. Românii basarabeni sunt percepuţi de majoritatea absolută a observatorilor ruşi drept români cu un anumit specific regional, evident. Dar nu există nicio tendinţă de a demonstra că românii din Basarabia ar fi cumva diferiţi fundamental de cei din România. Cu atât mai puţin de a crea o naţiune moldovenească aparte.”



    Situaţia se schimbă radical după victoria revoluţiei bolşevice din 1917. Dornică de revanşă şi de recuperare a Basarabiei pierdută în 1917-1918, URSS a înfiinţat un stat-fantomă, Republica Autonomă Sovietică Socialistă Moldovenească, pe malul stâng al Nistrului, cu capitala inţială la Balta şi apoi la Tiraspol, cu scopul de a răspândi ideile existenţei aşa-numitei naţiuni moldoveneşti. Andrei Cuşco: “În perioada interbelică, activiştii sovietici culturali care voiau să formeze naţiunea moldovenească nu erau siguri cum trebuia să arate ea. A fost o perioadă între 1932-1938 când alfabetul latin a fost introdus în Republica Autonomă Sovietică Socialistă Moldovenească şi în care standardul lingvistic era identic cu cel din România. Nu era nicio deosebire între ce se publica la Tiraspol în română şi ceea ce se publica la Chişinău. Perioada anterioară, între 1924 şi 1932, şi mai ales cea de după 1938 au fost caracterizate de încercări deliberate de a crea limba şi cultura moldoveneşti pe baza unor materiale de o calitate dubioasă. Unul a fost un dialect local, vorbit în satele din Transnistria. Ideea naţională sovietică era circumscrisă ideii de revoluţie culturală, aceste popoare trebuia să sară etapele într-un ritm ameţitor, ceea ce nu reuşiseră în mii de ani să recupereze într-un deceniu sau două. Acelaşi lucru se întâmplă şi cu aşa-numita naţiune moldovenească, numai că aici miza era cu mult mai clară şi anume combaterea naţionalismului românesc, a proiectului naţional român.”



    Odată cu reanexarea Basarabiei în 1940 şi mai ales după 1944, se produc alte modificări ale ideologiei moldoveniste. Andrei Cuşco: “Ceea ce se întâmplă după 1940, mai ales după 1944, este mai interesant, după ce autorităţile sovietice revin în Basarabia. Ele au câteva scenarii în minte. Unul este de a perpetua modelul transnistrean, de a crea o limbă şi o cultură din nimic, opuse românismului. Dar nu se întâmpla aşa pentru că intelectualitatea sovietică moldovenească, scriitorii mai ales, şcoliţi în perioada interbelică, chiar comunişti fiind, nu acceptă acest standard, acest nou canon pe care sovieticii încearcă să-l impună. Către mijlocul anilor 1950 se revine la modele culturale româneşti, lingvistic şi literar. În 1957, când are loc ultima reformă lingvistică se revine la standardul românesc, la panteonul literar românesc. Are loc un fel de românizare latentă, o re-românizare a proiectelor sovietice. În anii 1960, dacă cineva citea un text scris cu grafie chirilică în limba română din Basarabia, oficial limba moldovenească, nu se deosebea de orice text publicat în România. Pe de-o parte avem rusificarea, pe de altă parte moldovenismul declarat ca politică de stat este abandonat de facto de la sfârşitul anilor 1950. Mă refer strict la sfera lingvistică şi culturală, deoarece moldovenismul nu este abandonat în sfera identitară mai largă. Şcoala şi mass media inoculează în conştiinţa publică, mai ales în rândul ţăranilor, faptul că ei sunt moldoveni, cumva deosebiţi de români, deşi nu se explică niciodată prea bine prin ce.”



    După prăbuşirea comunismului şi dezintegrarea Uniunii Sovietice din 1991 asistăm la o altă etapă a ideologiei moldoveniste, una şi mai primitivă, crede Andrei Cuşco: “Altceva este moldovenismul de după 1990-1991, de după independenţă, faţă de moldovenismul sovietic pentru că este un hibrid între concepţia sovietică şi un fel de naţionalism românesc în oglindă. Naţionaliştii care se autodenumesc moldovenişti sunt cumva foarte radicali etnicizând naţionalismul moldovenesc. Ei încearcă, folosind modelul românesc, să întoarcă lucrurile invers. Folosind acelaşi model, demonstrează că ar exista o continuitate între Basarabia de azi şi statul moldovenesc medieval, ceea ce este o aberaţie evidentă. Sau că există elemente identitare moldoveneşti care preced identitatea românească, avându-se în vedere că adversarul este naţiunea română. În acest sens, moldoveniştii de azi sunt mai puţin convingători chiar decât modelul sovietic care se baza pe accentuarea diferenţei, dar nu le etniciza până la absurd. Ceea ce chiar şi pentru moldoveniştii sovietici ar fi fost foarte primitiv deoarece ei încercau să construiască ceva mai durabil pornind de la criterii de clasă şi ideologice.”



    Moldovenismul de azi este o ideologie reziduală. În ciuda nonsensurilor sale, forţa sa a rămas semnificativă însă este în scădere constantă.


  • Le trésor roumain, un siècle de captivité en Russie

    Le trésor roumain, un siècle de captivité en Russie

    On dit souvent que les pays n’ont pas d’amis, mais uniquement des intérêts. Pourtant, l’histoire contredit souvent cette affirmation réductrice. On peut également identifier de nombreux exemples d’amitié entre des pays, amitié qui s’est traduite par des alliances militaires, matrimoniales ou d’envoi de secrets et de valeurs. Dans nombre de cas, un Etat a décidé de transférer à un Etat ami son propre trésor national, une collection regroupant les objets les plus valeureux du pays, pour les mettre à l’abri de l’ennemi. Un tel geste d’amitié a été le passage du trésor polonais par la Roumanie, en septembre 1939, lorsque la Pologne avait été attaquée par l’Allemagne nazie et puis par l’Union soviétique.



    Toutefois, les alliances, tout comme les amitiés, peuvent également être trahies. Durant la première guerre mondiale, la Roumanie a rejoint lEntente formée par la France, le Royaume Uni et la Russie. Au nom d’une alliance d’amitié, le trésor de la Roumanie a été transporté à Moscou pour éviter qu’il soit capturé par l’armée allemande qui, en décembre 1916, avait occupé Bucarest et toute la moitié sud de la Roumanie. Du 12 au 14 décembre 1916, dans la gare de Iasi, 1738 caisses contenant l’or de l’Etat roumain, sous forme de lingots et autres monnaies, étaient chargées dans 17 wagons de train. Deux autres caisses contenaient les bijoux personnels de la Reine Marie.



    Ce transport est arrivé à Moscou le 21 décembre 1916. Un deuxième transport a eu lieu à l’été 1917. Les objets de valeur de la Banque nationale roumaine furent chargés dans trois autres fourgons de la rame, qui contenaient aussi les archives de la Banque, mais aussi différents documents, contrats et titres de valeur. Le trésor de la Caisse d’Epargne a également été mis dans 1661 caisses et chargé dans 21 wagons. Ce deuxième transport est arrivé à Moscou le 3 août 1917. D’autres biens et collections privés ont accompagné le trésor de la Roumanie pour être gardés au Kremlin.



    L’historien Ioan Scurtu affirme que le départ du trésor de Roumanie en Russie a constitué une perte difficile à estimer : « La Roumanie a perdu, à l’époque, le trésor entier de sa Banque nationale, qui assurait en fait la circulation financière normale sur le territoire de l’ancien royaume de Roumanie. Toute une série de biens, dont la valeur dépassaient de loin celle du trésor de la Banque de 93 tonnes de lingots d’or, furent envoyés en Russie. Mais il y avait aussi des objets d’art, tableaux, objets de culte, tapis et d’autres objets à valeur historique, mais aussi sentimentale. Je crois qu’il nous est pratiquement impossible d’estimer la valeur du trésor en toute devise nationale, que ce soit le leu, le dollar ou le rouble, puisque certaines pièces sont extrêmement difficiles à évaluer. Comment peut-on évaluer par exemple, des fonts baptismaux du 15e siècle ? Cet objet peut avoir une valeur artistique, qui dépasse à elle seule la valeur du métal. Il s’agit de la finesse des décorations et la valeur du travail des orfèvres. Cette perte a appauvri la Roumanie qui a misé sur le retour de ce trésor, s’agissant de deux pays civilisées, qui respectaient leurs promesses et les normes du droit international. »



    Mais la révolution bolchévique a produit une rupture dans les relations diplomatiques entre la Roumanie et la Russie, en janvier 1918, à l’initiative de Lénine, qui a également envoyé une note diplomatique au gouvernement roumain. Ce document précise explicitement que le trésor roumain était confisqué à l’oligarchie roumaine pour être à un moment donné restitué au « peuple ouvrier ». Mais les dirigeants roumains de l’époque avaient-ils une meilleure option que d’envoyer le trésor national en Russie ? Réponse avec l’historien Ioan Scurtu : « On a véhiculé l’idée d’envoyer le trésor en Suède, où celui-ci aurait pu être placé à l’abri de tout risque, mais il fallait résoudre la question du transport. Comment transporter ce trésor jusqu’en Suède sans qu’il soit intercepté et capturé par les troupes allemandes ? Nous parlons actuellement dans une perspective temporelle, et de ce point de vue, je crois que le transfert en Russie a été une erreur. Mais en se mettant à la place des décideurs de l’époque, il est très difficile de tirer la même conclusion. Une véritable psychose s’est répandue dans la seconde moitié de l’année 1917, conformément à laquelle toute la Moldavie allait être occupée. De nombreux membres du Parlement avaient déjà quitté la ville d’Iasi et cherché refuge à Odessa. On a même véhiculé l’idée que le gouvernement quitte la Moldavie et il a fallu que le roi Ferdinand et le premier ministre Bratianu interviennent personnellement pour que des ministres ne partent pas. Cette psychose a été minutieusement décrite. L’homme politique IG Duca racontait que les trains étaient déjà chargés et que les Roumains ne cessaient de déposer des objets de valeur à être envoyés à Moscou. Ils espéraient tous les récupérer après la guerre. Le gouvernement n’a pas pu résister à cette tendance et n’a pas anticipé les évolutions politiques en Russie ni le fait que ce pays n’allait plus respecter sa parole. »



    A la fin de la guerre, la diplomatie roumaine a démarré, à plusieurs reprises des négociations visant à récupérer son trésor. En 1935, l’URSS a restitué une série de documents d’archive, y compris ceux ayant appartenu à l’Académie roumaine. Un nouveau transfert d’objets de valeur a eu lieu en 1956, lorsque l’Union soviétique a restitué à la Roumanie le trésor de Pietroasa, surnommé « la Poule aux poussins d’or ». Le sujet du trésor de la Roumanie devait être évoqué en juillet 2013, lors de la signature du traité de base entre la Roumanie et la Fédération de Russie, mais ce problème n’est toujours pas réglé. Un siècle plus tard, le trésor de la Roumanie se trouve toujours à Moscou, prisonnier d’une amitié trahie. (trad. : Ileana Taroi)

  • L’achitecture soviétique en Roumanie

    L’achitecture soviétique en Roumanie

    Aujourd’hui le café des francophones remonte dans le temps. Nous allons évoquer les grands monuments construits à l’époque soviétique en Roumanie. Si, en général, l’histoire paraît limpide, les formes évoluant peu du centre de domination soviétique vers ses périphéries, nous verrons que les choses sont beaucoup plus complexes. En effet la réception est toujours surprenante. Un entretien avec Fabien Bellat.



  • La guerre froide : monde fermé ou monde de collaboration ?

    La guerre froide : monde fermé ou monde de collaboration ?

    Le café des francophones aborde dans cette émission une question nouvelle, à savoir : les relations de collaborations entre les pays de l’Afrique et l’URSS à l’époque de la guerre froide. Cette période de l’histoire est souvent représentée par un paysage composé de blocs hermétiques. Les choses sont plus compliquées. Pour en parler nous recevons l’anthroplogue Tatiyana Smirnova qui a travaillé sur ces questions. Elle a notamment suivi des étudiants maliens en Russie sa société natale.



  • L’entreprise mixte roumano – soviétique Sovromconstrucţia

    L’entreprise mixte roumano – soviétique Sovromconstrucţia

    Les entreprises, appelées « Sovrom », étaient créées au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, lorsque la Roumanie fut occupée par l’Armée rouge. La première société de ce type, Sovrompetrol, allait être fondée le 17 juillet 1945. En théorie, ces entreprises devaient contribuer à la reconstruction du pays et fournir des ressources à l’économie soviétique, à titre d’indemnités de guerre. Bucarest avait à payer près de 300 millions de dollars américains en guise de dédommagements, somme convenue dans la Convention d’armistice. En réalité, la Roumanie aurait payé beaucoup plus, par le biais de ces entreprises mixtes. La contribution des Soviétiques à la mise en place des « Sovrom » a été insignifiante. Elle consistait en la présence des conseillers chargés de veiller au bon fonctionnement de ces sociétés. Les Sovrom ont également contribué à mobiliser les gens à la réfection de l’économie.

    L’idéologie jouait un rôle primordial dans le recrutement de la main d’ouvre. Une des entreprises mixtes roumano – soviétiques, très importante dans ce processus, a été Sovromconstrucţia (Sovromconstruction). Fondée le 4 juillet 1948, elle gérait les grands chantiers, qui employaient, en dehors des ouvriers spécialisés, tous les indésirables du régime en place. Un des jeunes qui ne correspondaient plus aux critères était Dinu C. Giurescu, fils de l’historien Constantin C. Giurescu, détenu politique.

    En 1950, Dinu C. Giurescu, frais émoulu de la faculté d’histoire, fut envoyé à Sovromconstrucţia, entreprise mixte effectuant des travaux de construction de chaussées. Il devait établir et veiller au respect des normes de production. Dans une interview accordée en 2002 au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, Dinu C. Giurescu a évoqué la naissance de Sovromconstrucţia : « L’entreprise Sovromconstrucţii 6 était spécialisée dans la construction de routes, selon le modèle de Deutsche Rumanisches Bau, une société mixte germano-roumaine qui avait fonctionné pendant la guerre. Confisquée par les soviets après l’armistice, la Deutsche Rumanisches Bau, ainsi que de petites entreprises privées activant dans le même domaine nationalisées en ’48, allaient fusionner. C’est ainsi que furent jetées les bases de la Sovromconstrucţia 6. Entre février et avril 1949, j’ai suivi des cours, à raison de 6 à 7heures par jour. J’étais un des individus considérés comme étant en marge de la loi. Je dirais que ma situation était plutôt incertaine. Je fus envoyé dans le village d’Andrăşeşti, pour travailler à la construction de la route Urziceni-Slobozia ».

    Empêché d’exercer sa profession, car jugé non conforme au regard des critères politiques de ces temps-là, le jeune historien Dinu C. Giurescu se vit contraint de se réorienter professionnellement et d’opter pour un poste inférieur à sa formation. La vie à la campagne, le travail aux côtés des ouvriers, tout était nouveau pour lui. « Ce que je me souviens, c’est la rue principale et le fait que les ruelles du village étaient perpendiculaires sur celle-ci. J’ai loué une chambre chez un paysan sur une ruelle bordée de peupliers. Il faisait beau, c’était le début du printemps et ses maisons étaient en un état relativement bon. Mais il fallait faire environ 10 minutes à pied entre la maison du paysan et le chantier. Et l’aventure commençait en soirée lorsque tous les chiens aboyaient et j’avais peur qu’ils ne sortent de leurs enclos. Les planificateurs disposaient de deux baraques préfabriquées en bois, où se trouvaient théoriquement nos bureaux. Mais je passais au moins la moitié de la journée sur le chantier, le long de ses 10 kilomètres, pour voir ce que les gens faisaient, pour parler aux chefs d’équipe et pour vérifier le travail en général. Je me rappelle un charpentier, Dumitrescu Constantin, une personne paisible, la quarantaine. Je lui ai dit de m’enseigner ce qu’ils faisaient. Ils montaient des baraques, posaient des coffrages. C’est ce charpentier qui m’a appris le travail dans le bâtiment. Après quelques séances seulement, j’ai commencé à apprendre tous les éléments d’une construction en bois et chaque fois qu’ils bâtissaient quelque chose, je m’y rendais pour voir ce qui se passe »

    Sovromconstructia, tout comme Sovromcărbune (Sovromcharbon), était une entreprise où même les personnes jugées indésirables pouvaient travailler, alors que tel n’était pas le cas dans d’autres sovroms, tels Sovrombanc, Sovromfilm et Sovromasigurări (Sovrom-assurances), où la carrière était décidée selon des critères politiques. Giurescu se rappelle pourtant qu’il fut bien reçu par les gens simples de Sovromconstructia. « Je venais d’une autre catégorie sociale. Les gens m’ont bien reçu en général. Je ne parle pas des fonctionnaires parce que leur monde est une véritable jungle, puisque tous les échoués politiques et sociaux y ont trouvé une place. Il y avait d’anciens officiers, avocats, magistrats, comptables etc. Je me souviens d’un certain Dumitrescu, ex-officier de la Garde royale. J’avais deux craintes. Primo : ne pas provoquer un scandale sur le chantier puisque si certains se considéraient lésés, la Securitate se trouvait à Urziceni, et on savait tous ce qui allait se passer ensuite. Secundo, j’avais peur que les chefs ne découvrent que j’avais fait une opération qui n’était pas prévue dans les plans. Je n’ai pas vu de conseillers soviétiques. J’ai vu une seule fois le directeur de Sovromconstructii 6, Habanov, un Soviétique qui portait un grand chapeau, un costume aux épaules gonflées et des pantalons larges, selon la mode soviétique. Tous les autres étaient des ingénieurs, des gens du métier. »

    Sovromconstructia a été dissoute, tout comme les autres entreprises soviéto-roumaines, entre 1956 et 1959 pour marquer un allègement de l’influence soviétique en Roumanie. Et pourtant, les animosités entre la Roumanie et l’URSS au sujet du patrimoine des sovroms allaient continuer durant les décennies suivantes, jusqu’en 1980. (trad. Mariana Tudose/Alex Diaconescu)

  • Le samizdat en Roumanie

    Le samizdat en Roumanie

    A l’époque communiste, tous les écrits étaient soumis à la censure. Paru comme une forme subversive de communication, le samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l’Est. Le mot russe samizdat se traduirait par autoédition et cela veut dire que ce système supposait la publication des écrits par leurs auteurs sans l’implication d’une maison d’édition. Parmi les principaux auteurs de samizdats figurent l’écrivain et le médecin soviétique Vladimir Bukovsky ou encore le dramaturge tchèque Vaclav Havel. Il est important de préciser que le samizdat était toujours écrit à la machine et distribué à l’aide de moyens plutôt rudimentaires.

    En Roumanie, la production de samizdats fut assez faible vu la sévérité du régime communiste. Pour la réprimer, les machines à écrire faisaient l’objet d’un contrôle strict de la part de la milice qui prétendait à leurs propriétaires de les enregistrer et d’offrir chaque année un échantillon d’écriture. Malgré la rigueur du régime, le samizdat a pourtant servi aux intérêts de ceux qui voulaient défendre les droits de l’homme. Tel fut le cas de l’Union des Magyars de Transylvanie.

    Créée par le professeur de philosophie Borbely Ernö, l’association figurait parmi les organisations subversives comme nous le disait en 2002 son auteur : « J’ai pris la décision de mettre en place une telle organisation subversive suite à des discussions avec plusieurs amis intellectuels roumains et après avoir lu et distribué des samizdats qui me parvenaient de l’étranger. On a donc décidé de créer une société qui nous aide à lutter contre le sentiment d’impuissance et inutilité que l’on ressentait à l’époque. La plupart des samizdats nous parvenaient de Hongrie, d’Autriche et de France. La diaspora roumaine de France était très forte à l’époque. Elle nous envoyait des samizdats qui s’attaquaient au communisme, en démontrant d’une façon objective les lacunes d’un tel système et l’injustice du communisme en Roumanie. Il convient de mentionner qu’un tel mouvement anti-communiste existait en Hongrie aussi, depuis le début des années 1970. Mais bon, les Hongrois étaient plus libres que nous, malgré le pouvoir de surveillance des autorités. Le régime communiste hongrois n’était pas aussi sévère que le nôtre et la circulation des samizdats dont la plupart appartenaient à des professeurs d’université, de philosophie et sociologie, était plus intense qu’en Roumanie ».

    A l’époque communiste, quiconque s’associait sans une approbation officielle était accusé d’intentions subversives et jeté en prison. Conscient de l’injustice de la bataille qu’il avait engagée contre l’Etat, Borbely Ernö a décidé que son organisation s’ouvre à un nombre limité de membres : « On n’a pas voulu accepter trop de personnes comme le font d’habitude les partis ou les associations politiques. Nous, on formait plutôt un petit cercle de personnes réunies autour d’un noyau dur de trois ou quatre membres qui avaient de nombreux contacts. On a entamé des discussions avec des dissidents en vogue à l’époque, tels Kiraly Karoly, afin d’élargir les rangs de notre organisation. Pourtant, dès le début, on s’est proposé de construire tout autour de trois membres fondateurs : moi, Biro Katalin et Buzasz Laszlo. On était parfaitement conscients des risques que l’on courait. La police était agile, elle dressait l’oreille à tout moment et surtout, elle avait plein d’agents au sein de la population ».

    Quel était le but de l’organisation ? Bornely Ernö répond: « Nous voulions diffuser plusieurs éléments, y compris ceux des spécialistes de différents domaines, élaborer nos propres samizdats et faire une sorte de propagande. Certes, on ne pouvait pas faire cette propagande de manière directe, bien que nous ayons voulu transmettre des manifestes et de petites revues dans différentes localités. Nous avons pensé à une méthode en ce sens, mais notre but était de faire tout paraître dans des publications occidentales et surtout d’être diffusés par les radios telles que la Deutsche Welle, Radio Free Europe et La Voix de l’Amérique, à l’aide desquelles les textes arrivaient de nouveau en Roumanie. C’est de cette manière que nous avons tenté de mener une sorte de propagande, d’attirer l’attention vers nous. Si nous n’avions pas été découverts, nous aurions attiré encore davantage d’adhérents. Aux côtés d’amis d’Occident nous aurions pu affirmer publiquement, devant une presse plus nombreuse, que nous nous déclarions association officielle. Et pour cause : il était facile de liquider 2 ou 3 personnes, mais il était plus difficile d’en faire de même avec une cinquantaine ou une centaine».

    Le samizdat était plus qu’un manifeste, c’était un diagnostic donné à un régime malade en phase terminale, tel le communisme. Nous avons demandé à Borbely Ernö quel était le contenu des textes qu’il a écrits: « Parmi les thèmes abordés figuraient avant tout ceux ayant trait à la liberté : la liberté de la presse, la liberté d’expression, la libre circulation. Je voulais diffuser une étude parue en France justement sur les documents de Helsinki signés par Ceausescu lui-même et qui n’avaient pas été publiés, ni mis en œuvre. Je voulais diffuser une brochure avec les droits de l’homme. Puis, il y avait des sujets liés à la vie sociale et aux opportunités des jeunes. Nous parlions de tout en fait. Nous étions une organisation magyare, mais nous étions très conscients qu’en fin de compte les grandes souffrances étaient les mêmes pour tous et que le problème de la minorité magyare ne pouvait pas être résolu sans trouver une solution aux problèmes fondamentaux ».

    En Roumanie, le samizdat a été donc une tentative de mobiliser la population à construire une résistance civile face aux abus du régime communiste. Bien qu’il n’ait pas eu l’ampleur du samizdat de l’Union Soviétique, de Hongrie, de Tchécoslovaquie ou de Pologne, en Roumanie ce phénomène a eu de forts échos au sein de la population qui voulait faire changer les choses. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)

  • Sovietizarea şi epurarea armatei române

    Sovietizarea şi epurarea armatei române

    Sovietizarea a fost un proces prin care instituţii ale statului şi, în cele din urmă, întreaga societate, au fost transformate după modele sovietice. Deşi a fost un proces gradual, ea a avut un ritm rapid de creştere. Până în 1948, statul era gata sovietizat şi începea procesul mai lung, dar mai uşor de gestionat al sovietizării societăţii.



    Sovietizarea a început în România odată cu venirea la putere a guvernului condus de Petru Groza, iar prima instituţie a fost armata. Sub pretextul defascizării, Comisia Aliată de Control, aflată sub control sovietic, a impus eliminarea a zeci de mii de cadre militare considerate ca având simpatii germane. Cuvântul folosit a fost ”epurare” şi el voia să inducă un sentiment de vinovăţie celor concediaţi şi în rândul populaţiei de act de justiţie înfăptuit de guvern.



    Mircea Carp a fost unul dintre cei epuraţi din Armata Regală Română. Luptase pe front în Uniunea Sovietică, fusese rănit şi decorat pentru curajul său. Intervievat în 1997 de Centrul de Istorie Orală din Radiodifuziunea Română, Carp îşi amintea situaţia în care se găsea când a fost dată dispoziţia concedierii cadrelor militare considerate cu simpatii germane.


    ”În 1946, până la 9 august, eu făceam încă parte din cadrele armatei române, eram sublocotenent. Terminasem războiul, şi cel din răsărit, şi cel din apus, fusesem rănit, decorat şi îmi vedeam de treabă în unitatea mea la centrul de instrucţie al cavaleriei, de la Sibiu. Moralul în armată era însă la acea dată foarte scăzut, şi mă refer în special la ofiţeri şi la subofiţeri, pentru că un an mai înainte fusese aprobată deja legea cadrului disponibil. Legea prevedea scoaterea din cadrele active ale armatei ale unui mare număr de ofiţeri şi de subofiţeri, dar nimeni nu ştia exact când va avea loc şi în ce condiţii. Cu toţii eram însă siguri că vor fi condiţii de ordin politic în primul rând, adică toţi ofiţerii şi chiar subofiţerii care nu se arătau a fi în favoarea noului regim din ţară, la ora aceea un regim doar procomunist, cu Petru Groza, vor pleca din armată.



    După modelul stalinist al marilor epurări din anii 1930, cei mai buni ofiţeri români erau obligaţi să plece. Defascizarea a însemnat, din acel moment, începutul comunizării. Mircea Carp. ”Pe 9 august 1946 au apărut listele cu cei peste 9 000 de ofiţeri din cadrele active care au fost trecuţi în cadru disponibil. Îmi aduc aminte, legea a apărut într-un moment în care unităţi ale centrului de instrucţie a cavaleriei de la Sibiu şi ale unui regiment de artilerie din Sibiu ne găseam în munţi pentru a stinge incendii din păduri. Când am revenit de la această operaţiune la Sibiu, dimineaţa a venit ordonanţa şi mi-a dat ziarul, cred că se chema Glasul Armatei, la ora aceea, în care erau trecute toate aceste nume şi printre ele era trecut şi numele meu. Prima epurare de fapt, a unui număr respectiv destul de mare de ofiţeri români, dar mai ales generali şi colonei, avusese loc în august 1945. În urma unui ordin al Comisiei Aliate de Control, de fapt era Comisia Aliată Sovietică de Control, generalul Susaikov a dat dispoziţiuni ministerului Apărării să scoată din armată un număr de aproximativ 200 de generali şi colonei români. Motivul oficial era că acei generali şi colonei erau ofiţeri cu simpatii progermane. Desigur, nu era vorba de generali şi colonei cu simpatii progermane ci pur şi simplu de generali şi colonei care îşi făcuseră cu prisosinţă datoria pe frontul de răsărit. Au fost ţinuţi în armată însă până la sfârşitul războiului, pentru că, de bună seamă, de serviciile lor, de capacitatea lor militară era nevoie şi pe frontul de răsărit.”



    Începea o nouă perioadă în istoria României. Începea de asemenea şi o nouă etapă din viaţa lui Mircea Carp şi a zecilor de mii de ofiţeri şi subofiţeri, forţaţi să trăiască la marginea societăţii. ”Legea a dus la scoaterea din cadrele active a 9000 ofiţeri. Au urmat şi alte epurări şi scurt timp după aceea au fost epuraţi şi aproximativ 5500 de subofiţeri tot pe motive politice. Dacă la epurarea din 1945 era vorba încă de ofiţeri luaţi pentru ceea ce sovieticii considerau o atitudine clară antisovietică, la epurările din 1946 a fost vorba, în primul rând, de epurarea tuturor acelor ofiţeri care nu dăteau nici un fel că ar fi dispuşi să accepte noul regim. Cu alte cuvinte, cine nu-i cu noi, e împotriva noastră. Aceasta ar fi deci partea cea mare a epurărilor. Am fost ţinuţi în ceea ce se cheamă cadru disponibil timp de un an de zile, adică la dispoziţia Guvernului, spre a fi folosiţi în orice capacităţi, în orice împrejurări ar fi fost nevoie de noi, pentru ca un an mai târziu să fim trecuţi în rezervă.


    În acel an de zile am primit solde ca şi cum am fi fost în cadrele active ale armatei şi ne-am bucurat de aceleaşi privilegii de care se bucurau şi ofiţerii rămaşi în cadrele active. Dar de intrat în vreo unitate militară nu am mai avut voie. Îmi aduc aminte că la Sibiu în dimineaţa de 9 august m-am dus la cazarmă să mă prezint şi deja la ora 8 dimineaţa mi s-a mai spus că nu mai am voie să intru în cazarmă. A doua zi a trebuit să mă prezint la comandantul unităţii împreună cu alţi o serie de ofiţeri din unitate trecuţi în cadru disponibil unde ni s-au dat ultimele instrucţiuni că nu mai avem ce căuta în unitate, nu mai avem ce căuta în armată. Desigur, a fost o despărţire foarte grea, pentru că ofiţerii care rămăseseră şi nu fuseseră trecuţi în cadru disponibil s-au simţit chiar jenaţi de faptul că ei nu au fost daţi afară din armată în timp ce camarazi de ai lor, având aceleaşi păreri ca ale lor, au fost daţi afară din armată. Desigur, asta numai pentru o bucată de vreme, pentru că au fost şi ei pe urmă trecuţi în rezervă.”



    Sovietizarea armatei române prin înlăturarea celor mai buni ofiţeri şi subofiţeri era în stilul sovietic de a construi o societate mai bună. Armata rezultată a avut mai ales un scop represiv împotriva celor care au spus nu.

  • Vin americanii!

    Vin americanii!

    La sfârşitul celui de-al doilea război mondial, românii credeau că prezenţa sovieticilor în ţară şi abuzurile de tot felul vor înceta şi că americanii vor sosi în România pentru a repune lucrurile pe făgaşul lor. Era o manifestare a speranţei într-un viitor mai bun şi totodată unul dintre imboldurile celor care au activat în mişcarea de rezistenţă anticomunistă.



    Până în momentul aderării României la coaliţa condusă de Germania, relaţiile româno-americane fuseseră foarte bune. Declararea războiului de către România generalului Antonescu Statelor Unite ale Americii, pe 11 decembrie 1941, a fost un act contrar spiritului care animase relaţiile bilaterale. De asemenea, bombardarea României de către aviaţia americană în 1944 ţinea de logica războiului, o logică strâmbă pentru vremurile normale, de pace şi de bună înţelegere. Cu toate că se aflau în tabere opuse, românii le-au aplicat tratamente rezonabile piloţilor americani capuraţi. Conform mărturiilor, unii ofiţeri români au adunat cadavrele piloţilor americani doborâţi şi le-au înmormântat cu ceremonial religios. Trecerea României de partea Naţiunilor Unite, pe 23 august 1944, a fost un gest de reparare a unei anormalităţi istorice.



    Urmările războiului însă nu au fost cele aşteptate de societatea românească. Prezenţa trupelor sovietice în ţară şi acapararea puterii de către partidul comunist au făcut ca speranţele românilor să se lege cu disperare de o debarcare a trupelor americane la Constanţa sau în Balcani. Expresia vin americanii” era deja un loc comun şi majoritatea românilor credeau, la sfârşitul anilor 1940, că era numai o chestiune de luni până ca trupele americane să-şi facă apariţia.



    Nicolae Dascălu a fost membru al Partidului Naţional Ţărănesc şi activ într-o organizaţie anticomunistă de elevi între 1947 şi 1949. Intervievat în anul 2000 de Centrul de Istorie Orală din Radiodifuziunea Română, Dascălu a mărturisit că venirea americanilor a motivat zeci de tineri în luarea unei atitudini hotărâte în apărarea democraţiei şi libertăţii. ”Toată lumea spera că vin americanii şi noi toţi am aşteptat ajutorul american! Sigur, întâi a fost speranţa pe care ne-o insufla tinereţea şi curajul cu care ne-am avântat în luptă crezând că oricum, valorile democratice vor învinge, se vor impune. Nimeni nu se aştepta la perioada asta atât de lungă şi de cumplită! Lungă, dar şi cumplită în manifestări! Şi atât de strictă în manifestări şi o interdicţie totală a aspiraţiilor umane.”



    În anul 2000, Elena Florea Ioan, sora lui Toma Arnăuţoiu, şeful unuia dintre cele mai bine organizate grupuri armate anticomuniste, a confirmat că fratele ei a plecat în munţi pentru a lupta cu speranţa venirii americanilor. ”Mi-am dat seama atunci că, într-adevăr, fratele meu a plecat, şi nu am putut nici să-l opresc. Atâta am insistat la mama şi i-am spus să nu-l lase să plece! Dar dacă am văzut că mama era de acord ca el să plece, nu am mai avut ce face. Mama era foarte neliniştită, ca mamă să vadă că fratele meu doarme numai prin ascunzişuri şi că nu era liniştit. Şi credea că dacă va pleca în munte, îşi va găsi liniştea, aşa bănuiau. Că aşa aveau promisiuni, că americanii, într-o lună de zile, vin şi ne scapă de ruşi. Şi aşa au plecat ei cu gândul, că va dura puţin această perioadă de chin. Nu şi-au închipuit că vor sta atâta în munte. Organizaţia asta, de la Nucşoara, a fost singura din Europa care a durat 9 ani. Ceilalţi nu au rezistat, au fost arestaţi, au murit, s-au predat. Asta a fost singura organizaţie care a durat nouă ani.”



    Atât de mare a fost dezamăgirea unora din cauză că ajutorul american nu mai sosea încât aceştia nu au ezitat să-şi părăsească fraţii de arme. Aşa a fost cazul colonelului Gheorghe Arsenescu, după cum mărturisea Elena Florea Ioan. ”Colonelul Arsenescu a plecat mai mult ca să-şi apere viaţa şi zilele. Nu vreau să-l critic, dar nu a făcut un gest patriotic că a plecat. A crezut că e ceva de scurtă durată. Că acolo, când a mers în munte, şi el şi alţii când au văzut că nu mai au ce mânca, şi nu mai este friptură şi altele, au început să se certe. Că el nu mai stă. Dar alţii au spus că vor mânca rădăcini de copac cu toţii, vor mânca frunze, că asta mâncau când nu aveau ce mânca, dar că vor rămâne uniţi şi vor sta pe munte cât era nevoie. Lui Arsenescu nu i-a convenit situaţia asta, nu s-a acomodat cu viaţa asta, de chin. Şi atunci i-a dat lui frate-miu Toma conducerea acestei organizaţii, şi el s-a retras pentru că nu mai putea să rabde de foame şi de frig. A văzut că americanii nu mai vin şi şi-a dat seama că e o situaţie nesigură. Şi a plecat.”



    Dar americanii, chiar dacă nu au putut veni direct pentru a elibera România, au încercat organizarea de acţiuni de întreţinere a speranţei. Asemenea acţiuni au fost paraşutarea de români din exil în România, un caz fiind cel din iulie 1953 al grupului comandat de căpitanul Sabin Mare. Dar evoluţia relaţiilor dintre cele două blocuri politico-militare, cel al democraţiei şi cel comunist, către o coabitare a dus la abandonarea oricărui proiect de salvare a ţărilor ocupate de sovietici. Americanii au venit cu adevărat în România şi în Europa Centrală şi de Est după 1989. Dar acest lucru a fost posibil datorită faptului că au câştigat competiţia pe durata a câteva decenii cu URSS.

  • La République de Moldova, 24 ans d’indépendance

    La République de Moldova, 24 ans d’indépendance

    La Moldova, ex-république soviétique, qui s’est séparée de Moscou à l’issue du coup d’Etat manqué d’août 1991, lorsque les conservateurs communistes ont essayé d’évincer Mikhaïl Gorbatchev, marque ce jeudi 24 ans d’indépendance. Le premier Parlement de Chişinău adoptait, le 27 août 1991, une déclaration statuant que la Moldova est un Etat souverain, indépendant et démocratique, libre de décider de son présent et de son avenir, sans aucune ingérence extérieure, en conformité avec les idéaux et les aspirations du peuple, à l’intérieur de l’espace historique et ethnique de son devenir national”.



    Héritiers des anciennes terres roumaines situées entre les rivières Prout et Dniestr, annexées suite au pacte russo-allemand Ribentropp-Molotov, les Moldaves ont tenté de corriger les erreurs du passé, en lançant une politique de rapprochement avec la patrie-mère. Leur hymne national est identique à celui de la Roumanie et puis leur drapeau arbore les mêmes couleurs que celles du drapeau roumain.



    Cette évolution, qui aurait pu mener à l’union des deux Etats, n’a pas convenu aux nostalgiques pro-soviétiques. Au bout d’une guerre appuyée par Moscou et qui a coûté plusieurs centaines de vies, ces derniers avaient réussi, en 1991, à séparer l’Est majoritairement russophone et à proclamer la République Autonome de Transnistrie. Les pourparlers en vue du règlement du conflit, menés par l’UE, les Etats-Unis, la Russie, l’Ukraine et l’OSCE, n’ont jusqu’à présent débouché sur aucun résultat.



    Un bon bout de temps, la République de Moldova a été dirigée par des partis de gauche et d’extrême-gauche. Les communistes ont dominé la scène politique huit ans durant, jusqu’en 2009, lorsqu’ils ont été remplacés par une coalition de centre-droit — l’Alliance pour l’intégration européenne.



    24 ans après la proclamation de son indépendance d’avec l’ex-URSS, la Moldavie est confrontée à de gros problèmes économiques, à un exode massif de sa population et à une crise identitaire. Certains de ses citoyens rêvent toujours à l’union du pays avec la Roumanie, alors que d’autres souhaitent plutôt le rapprochement de la Russie. Chişinău a signé en 2014 un accord d’association avec l’UE et obtenu la libéralisation des visas pour les ressortissants moldaves se rendant dans l’Europe communautaire.



    De nouveaux défis se posent actuellement devant les autorités moldaves. Ils sont liés au nouveau contexte régional, plus précisément au conflit en Ukraine. Aux côtés de la Roumanie, son principal allié, la République de Moldova met en place d’importants projets économiques et culturels. Lors de sa visite à Chişinău, à l’occasion de la Fête de l’indépendance, le premier ministre roumain, Victor Ponta, a souligné l’importance des projets dans les domaines de l’infrastructure énergétique et ferroviaire. Il a également assuré que Bucarest continue de soutenir le parcours européen de la Moldova. (trad.: Mariana Tudose)

  • Les communistes roumains d’avant le communisme

    Les communistes roumains d’avant le communisme

    Avant l’instauration de leur régime en Roumanie, les communistes autochtones, bien que marginaux, ont attiré l’attention de l’opinion publique en raison du caractère radical du modèle qu’ils proposaient. La Russie bolchevique est devenue le principal ennemi de la Roumanie, en raison aussi bien de leurs relations historiques que de la politique agressive promue par le Kominterm. Les communistes roumains d’avant l’instauration du communisme ont été suspectés d’être à la solde de l’URSS et de nourrir des sentiments préjudiciables aux intérêts de la Roumanie.



    L’historien Adrian Cioroianu a coordonné un ouvrage réunissant les biographies de plusieurs leaders communistes davant 1945, année où ceux-ci prennaient le pouvoir. Des personnalités telles Vasile Luca, Gheorghe Gheorghiu-Dej, Petre Constantinescu-Iaşi, Ana Pauker, Nicolae Ceauşescu, Petre Gheorghe ont constitué des repères importants du pouvoir, entre 1945 et 1989. « Dans les pays voisins de l’Union Soviétique, le nombre des communistes était plutôt réduit, ce qui s’explique peut-être aussi par la crainte de ces pays face à l’expansionnisme russe. Aussi faut-il nuancer. Car la situation n’était pas la même en Roumanie, où le parti communiste a été interdit en 1924, et en Tchécoslovaquie, où le prolétariat était plus nombreux, fournissant une base sociale à une politique de gauche ou d’extrême gauche. En nous rapportant à cette période, il est essentiel de distinguer, dans le discours public, entre la vérité fondée sur des documents et les clichées véhiculés. Dans le cas des communistes roumains d’avant le communisme, il s’agit de plusieurs milliers de personnes qui, pour une raison ou une autre, croyaient que cette version de la gauche expérimentée en Union Soviétique avait un avenir. Nous ne devons pas commettre l’erreur de juger les années ’30 par le biais de ce que l’on connaît aujourd’hui. Nous devons accepter l’idée que, tout comme dans le cas de la droite politique (le cas de la Garde de fer et des idées d’extrême droite, adoptées par de nombreux jeunes d’une grande qualité intellectuelle), il y a eu des gens de toutes les conditions — depuis les avocats jusqu’aux ouvriers — qui manifestaient de la sympathie pour la gauche. Ils avaient l’impression que le modèle apporté d’URSS allait ouvrir les portes d’un avenir meilleur. »



    Intellectuels, membres de la classe moyenne, ouvriers, tous ceux qui ont adhéré à l’idéologie communiste ont eu leurs raisons. Par exemple, des intellectuels sont arrivés à applaudir l’Union Soviétique paradoxalement sous l’influence de l’Occident. Adrian Cioroianu : « Il y avait des personnes attentives à ce qui se passait en Occident — notamment en France. Or, à l’époque, le nombre des communistes augmentait en Occident. Rien d’étonnant si des hommes politiques comme Lucreţiu Pătrăşcanu ou Petre Constantinescu-Iaşi ont rejoint le mouvement communiste par l’intermédiaire d’un syndicat français. Pătrăşcanu lisaient des ouvrages d’idéologues russes, mais en français. Face à l’essor du communisme en Occident en général et en France, en particulier, on pouvait tomber dans le piège et s’imaginer que les éléments progressistes occidentaux étaient favorables à ce qui se passait à Moscou. En URSS, la machine de propagande fonctionnait très bien. »



    On sait, aujourd’hui, que nombre d’intellectuels occidentaux marquants de France et de Grande Bretagne, mais aussi d’Allemagne et d’Italie, avant Hitler et respectivement avant Mussolini, se sont laissés prendre au piège. Ce fut aussi le cas, en Roumanie — toute proportion gardée, car il ne faut rien exagérer : il n’y a pas eu de centaines de milliers de personnes, même pas de dizaines de milliers. En fait, on ne sait pas exactement de combien de personnes il s’agissait. Le parti communiste ayant été interdit en 1924, on ne dispose pas d’un registre de ses adhérents. On ne le saura donc jamais. Le pouvoir en place à l’entre-deux-guerres, pour sa part, avait tout intérêt à les présenter comme moins nombreux, pour minimiser leur importance. L’idéalisme de ceux qui ont adhéré au communisme les exempte-t-il de toute responsabilité pour ce qui a suivi ? Adrian Cioroianu : « Ce que nous racontons ici c’est l’histoire de gens très connus. Nous savons, de nos jours, que tous — à l’exception peut-être de Petre Gheorghe, ont joué un rôle après le 23 août 1944, en plein régime communiste. Ils ont profité des procès des années ’30, ils les ont marqués dans leur CV, comme on dirait aujourd’hui, et toute une mythologie s’est tissée autour d’eux. Ce fut le cas de Nicolae Ceauşescu qui est peut-être le plus spectaculaire de tous. Les historiens ont du mal à se prononcer. Il est évident que ces communistes n’ont pas été très nombreux, mais ils semblent quand même avoir été plus nombreux que nous ne l’aurions souhaité. Il ne s’agit pas de 800 ou de 1000 personnes, comme on l’a estimé. Selon nos recherches, ils étaient plusieurs milliers. Et il est encore plus difficile de distinguer, parmi eux, entre socialistes et communistes. Pendant les procès qui leur ont été intentés, beaucoup d’entre eux ont nié avoir eu de rapport avec le mouvement communiste ; dans les années ’40, quand ils ont accédé au pouvoir, ils ont demandé que leur ancienneté dans le mouvement communiste leur soit reconnue. »



    En parlant des communistes roumains d’avant le communisme, on a affirmé qu’ils avaient été une secte messianique, une organisation subversive mystique, malgré leur athéisme. Pourtant, ils ont également su être pragmatiques, quand il le fallait.


    (Trad.: Dominique)


  • La guerre de Transnistrie

    La guerre de Transnistrie

    Les réformes lancées, vers la moitié des années 1980, par le leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev et connues sous le nom de perestroïka et de glasnost, n’ont pas du tout profité à l’URSS. Son démantèlement, survenu en 1991, a confirmé la faillite du système fondé en 1917 par la révolution bolchevique de Lénine. Pourtant, la dissolution de l’URSS allait ouvrir la porte à des conflits armés, car, même si le régime communiste semblait avoir écarté de force la possibilité de résoudre les dissensions par la voie militaire, en fait, ces dernières avaient été gelées.



    L’effondrement du régime soviétique a également amené à repenser la manière dont la Russie, principale héritière de l’URSS, puisse maintenir son influence sur les anciennes républiques unionales. Un des moyens permettant d’atteindre ce but a été l’encouragement des mouvements séparatistes. Les premières sur la liste du Kremlin ont été la Géorgie et la Moldavie, l’Ukraine étant considérée comme un Etat fidèle à Moscou. En Géorgie, les républiques fantômes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie se sont autoproclamées indépendantes dès 1990, tandis qu’en Moldavie ont vu le jour la République nistréenne, ou la Transnistrie, et la Gagaouzie.



    Tous ces territoires sont sujets du droit international de la Géorgie et de la Moldavie, car ils ne sont reconnus par aucun autre Etat. C’est la proclamation de la République moldave nistréenne, le 2 septembre 1990, survenue après la déclaration de souveraineté adoptée par la République de Moldova, le 23 juin de la même année, qui allait ouvrir la voie au séparatisme. Selon le recensement de 1989, les Moldaves représentaient à l’époque 39,9% de la population de la Transnistrie, avant les Ukrainiens (28,3%), les Russes (25,4%) et les Bulgares (1,9%). Bien que la République de Moldova ait reçu le statut de membre de l’ONU, le 2 mars 1992, son président Mircea Snegur allait autoriser l’intervention militaire contre les rebelles qui avaient investi des bureaux de la police, loyaux à Chişinău et situés sur la rive est du Dniestr et à Tiraspol.



    Avec l’aide de la 14e armée russe, les rebelles ont renforcé leur contrôle sur la majeure partie de la zone disputée. Se trouvant dans une situation d’infériorité, l’armée moldave n’a pas réussi, jusqu’à ce jour, à reprendre le contrôle de la Transnistrie, en dépit des médiations menées ces 25 dernières années.


    Mircea Druc a été le premier ministre de la République de Moldova du 25 mai 1990 au 28 mai 1991. Au moment du déclenchement du conflit, il comptait parmi les leaders du Front Populaire Chrétien-Démocrate, en opposition. A son avis, la guerre de Transnistrie était inévitable. « A mon sens, on ne pouvait pas éviter la guerre russo-moldave sur le Dniestr de 1992. La malchance des habitants de la Bessarabie et de ceux de la rive gauche du Dniestr a été une assez banale : la présence de l’arsenal et des dépôts d’armes que l’armée soviétique avait évacués des pays de l’ex-camp socialiste. C’est dans ces endroits qu’a été placé l’armement déployé auparavant en Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie, Bulgarie, bref dans les pays où l’armée rouge avait été stationnée. Selon les calculs les plus simples, la région accueillait de l’armement estimé à plus de 4 milliards de dollars. Ce fut en 1989 et 1990, au beau milieu de la Perestroïka de Gorbatchev, que le conflit entre Tiraspol et Chisinau s’est déclenché puisque les gérants du complexe militaire-industriel de Tiraspol ainsi que d’autres forces anti-Gorbatchev et anti-Perestroïka ne pouvaient pas admettre que l’URSS allait disparaître. Ces forces refusaient d’accepter une vérité simple : tous les empires disparaissent à un certain moment. Jusqu’en août 1991, ces forces ont milité pour sauver l’Union Soviétique, qui était pour eux une garantie du bien-être et du bonheur. Mais la tatie est décédée et la chute s’est produite en août 1991. L’Union Soviétique est disparue de jure le 8 décembre 1991, après la signature par les trois présidents – russe, biélorusse et ukrainien – de l’acte de dissolution.»



    Mircea Druc estime que la guerre a eu aussi une forte motivation économique, tout aussi importante que celle géostratégique : «Quelque chose de banal s’est produit. Plusieurs clans au pouvoir à Chisinau avaient un seul problème : comment partager l’héritage soviétique, son complexe agricole et industriel. Il s’agissait donc de la richesse des kolkhozes et des sovkhozes et de tout le patrimoine constitué pendant 50 ans, avec la sueur du peuple habitant entre les rivières Prut et Dniestr. En Transnistrie, ils se disaient qu’ils n’allaient pas laisser les 4 milliards de dollars dans les mains des Moldaves imbéciles ni des Roumains fascistes. Ils n’aimaient ni Eltsine ni les responsables de Moscou qui avaient dit que tout ce qui se trouvait sur le territoire l’une ex-république soviétique devenait la propriété de la république en question. A Tiraspol, ils se sont demandés « On fait quoi ? ». « Nous n’allons pas permettre, disaient-ils, que cette richesse soit partagée. Et c’est ainsi que Tiraspol a commencé à s’opposer à Chisinau. Si ce trésor, cette source de d’enrichissement n’avait pas existé, la guerre entre Chisinau et Tiraspol n’aurait pas eu lieu, tout comme l’intervention de cette troisième force, dont moi je pressentais l’existence. Pourquoi les troupes soviétiques n’ont pas traité les Roumains de Bessarabie (République de Moldova – n.red.) comme ils ont traité les « aristocrates » baltes ? Parce qu’à mon avis, ils se sont rendu compte que les Roumains étaient beaucoup plus impulsifs et que le conflit était inévitable. Mais lorsque la possibilité est apparue de donner à Mircea Snegur, le premier président moldave, tout ce patrimoine de 4 milliards, ils ont dit Non. A Moscou, les démocrates de Eltsine eux-mêmes ont décidé d’intervenir, y compris par le biais de la 14e armée. Et à la fin on a appris que tout cet arsenal avait été vendu et que l’argent avait été géré par Alexandre Routskoï, vice-président russe, et Viktor Tchernomyrdine, premier ministre de la Fédération de Russie dans les années ‘90. Aujourd’hui, 23 ans plus tard, il n’y a plus rien à partager. »



    Les combats entre l’armée moldave et les rebelles séparatistes de Transnistrie ont fait environ 600 morts des deux côtés. En 1992, suite à une convention relative au règlement pacifique du conflit armé signé par la République de Moldova et la Fédération de Russie, le statu quo sur le terrain a été maintenu, et la guerre s’est transformée en ce que les analystes appellent « un conflit gelé ». (trad. Mariana Tudose , Alex Diaconescu)

  • Comuniştii români înainte de comunism

    Comuniştii români înainte de comunism

    În România, ideile comuniste au avut o audienţă limitată, iar atunci când comunismul s-a instaurat în Rusia, ele au devenit şi mai marginale. Rusia bolşevică a devenit principalul inamic al României şi prin memoria relaţiilor istorice, dar şi prin politica de agresivitate promovată de Comintern. Comuniştii români de dinainte de comunism au fost consideraţi ca fiind plătiţi de URSS şi suspecţi de sentimente străine de interesele României.



    Istoricul Adrian Cioroianu a coordonat un volum de biografii ale unor lideri comunişti români dinainte de 1945, anul în care aceştia au cucerit puterea. Nume ca Vasile Luca, Gheorghe Gheorghiu-Dej, Petre Constantinescu-Iaşi, Ana Pauker, Nicolae Ceauşescu, Petre Gheorghe au reprezentat repere importante ale puterii în România între 1945 şi 1989.


    ”În proximitatea Uniunii Sovietice, numărul comuniştilor era relativ redus, poate şi ca o expresie a temerii pe care o aveau aceste ţări de expansionismul rusesc. E drept că şi aici trebuie făcute anumite nuanţări. Una a fost situaţia în România, unde partidul comunist a fost interzis încă din 1924, alta a fost situaţia în Cehoslovacia, unde proletariatul era mai numeros, exista o bază socială pentru o politică de stânga şi mai la extrema stângă. Cred că elementul esenţial în această perioadă este să separăm în discursul public ceea ce înseamnă adevăr bazat pe documente şi foarte multele clişee care circulă. Cazul românesc al comuniştilor dinainte de comunism trimite totuşi la câteva mii de oameni care, dintr-un motiv sau altul, credeau că această versiune a stângii care se experimenta în Uniunea Sovietică poate avea un viitor. Nu trebuie să cădem în capcana de a judeca anii 30 din perspectiva a ceea ce noi ştim astăzi. Trebuie să acceptăm ideea că aşa cum se întâmpla şi la extrema dreaptă, vezi cazul legionar, unde foarte mulţi tineri de calitate au fost cuceriţi de legionarism, şi în cazul comunismului o serie de oameni, de la avocaţi şi până la muncitori, aveau această simpatie. Aveau impresia că modelul adus de Uniunea Sovietică este unul care poate deschide porţile unui viitor mai bun.”



    Intelectuali, membri ai clasei de mijloc, muncitori, toţi cei care au aderat la ideologia comunismului au avut diferite motivaţii. De exemplu, intelectualii au ajuns să aplaude Uniunea Sovietică, paradoxal, influenţaţi de Occident. Adrian Cioroianu.


    ”Erau oameni care paradoxal erau atenţi la ceea ce se întâmâmpla în Occident. Numărul comuniştilor în Occident era în creştere atunci. Şi, deloc paradoxal, oameni precum Lucreţiu Pătrăşcanu sau Petre Constantinescu-Iaşi s-au afiliat la mişcarea comunistă prin intermediul unui sindicat din Franţa, aşa cum a fost cazul lui Petre Constantinescu-Iaşi. Iar Pătrăşcanu citea lucrări ale unor ruşi, dar în limba franceză. Trebuie să fi fost destul de delicat pentru un om de stânga român, în anii 30, să vadă mişcarea în avânt a comunismului în Occident, mai ales în Franţa la care românii erau foarte atenţi. Sigur că puteai să cazi în această capcană de a-ţi imagina că elementele progresiste din Occident sunt binevoitoare faţă de ce se întâmplă la Moscova. În URSS, maşina de propagandă funcţiona foarte bine. Astăzi ştim că au fost intelectuali mari occidentali, din Franţa şi Marea Britanie, care au căzut în plasă, precum şi din Germania de dinainte de Hitler şi din Italia.


    Aşa a fost şi cazul României, sigur, la o scară mai mică. Nici nu trebuie să exagerăm acum, nu erau sute de mii de oameni, nici zeci de mii. Dar trebuie să acceptăm, dat fiind că partidul comunist a fost scos în afara legii în 1924, că n-o să găsim catastife cu membrii partidului comunist din România deoarece nu aveau cum să le păstreze fiind un partid ilegal. Ca atare, numărul lor nu-l vom afla niciodată. Siguranţa regimului avea tot interesul să-i prezinte ca fiind cât mai puţini, îi urmărea foarte bine, dar le diminua importanţa. În anii regimului comunist au apărut foarte mulţi ilegalişti, poate mult mai mulţi decât fuseseră. De aici şi celebra vorbă: ”puţini am fost, mulţi am rămas”. Era o glumă care se făcea pe seama acestor ilegalişti, mulţi dintre ei inventaţi.”



    Idealismul celor care au aderat la comunism îi face să nu aibă nicio responsabilitate pentru ce a urmat? Adrian Cioroianu. ”Ce scriem noi aici este povestea unor oameni foarte cunoscuţi în istorie. Acestea sunt cazuri mai cunoscute şi noi ştim astăzi că fiecare dintre ei, într-un fel, cu excepţia lui Petre Gheorghe, au jucat un rol şi după după 23 august 1944. Analizându-le activitatea din anii 30 nu putem evita să spunem ce au făcut ei şi după, pentru că ei au profitat de procesele din anii 30. Şi le-au trecut în CV, cum am spune astăzi, şi s-a creat o întreagă mitologoie pe seama lor.


    Aşa cum a fost cazul lui Nicolae Ceauşescu care, probabil, este cel mai spectaculos dintre toate. Mergem pe o linie foarte fină, istoricii merg pe o muchie de cuţit pentru că pe de-o parte este evidenţa faptului că ei n-au fost într-adevăr foarte mulţi, dar pe de altă parte reiese că n-au fost nici atât de puţini pe cât ne-am dori noi. Nu e vorba numai de 800 de oameni cum se spune, nici de 1000 de oameni. Cercetarea pe care o facem arată că erau aproximativ câteva mii. E greu de spus câţi dintre ei erau socialişti în convingere şi câţi comunişti. În timpul proceselor, mulţi dintre ei neagă faptul că ar fi avut legătură cu mişcarea comunistă, pentru ca apoi, în anii 40, când au venit la putere, cu toţii să ceară să li se recunoască vechimea de dinainte de procese.”



    Despre comuniştii români de dinainte de comunism s-a spus că au fost o sectă mesianică, o organizaţie subversivă cu credinţe mistice, în ciuda ateismului lor. Dar ei au ştiut să fie şi pragmatici, la timpul potrivit.

  • Războiul din Transnistria

    Războiul din Transnistria

    Reformele iniţiate de liderul sovietic Mihai Gorbaciov, cunoscute sub numele de perestroika şi glasnost, la jumătatea anilor 1980, nu au fost de niciun folos Uniunii Sovietice. Prăbuşirea ei în 1991 a confirmat falimentul sistemului fondat în 1917 de revoluţia bolşevică a lui Lenin. Dar colapsul URSS a lăsat deschisă opţiunea confruntărilor armate. Cu toate că regimul partidului comunist părea că prin brutalitate lichidase posibilitatea ca disensiunile să fie rezolvate pe cale militară, acestea fuseseră numai îngheţate sau amânate.



    Decesul vechiul sistem sovietic a însemnat însă şi regândirea manierei prin care Rusia, succesoarea principală a URSS, să-şi menţină influenţa în fostele republici unionale. Una dintre metode a fost încurajarea mişcărilor separatiste. Primele pe lista Kremlinului au fost Georgia şi Moldova, Ucraina fiind considerat încă un stat fidel Moscovei. Încă din 1990, în Georgia şi-au proclamat independenţa republicile-fantomă Osetia de Sud şu Abhazia, în timp ce în Moldova au apărut Republica Nistreană sau Transnistria şi Găgăuzia. Toate aceste teritorii sunt subiecte de drept internaţional ale Georgiei şi Moldovei, nefiind recunoscute de niciun alt stat.



    Proclamarea Republicii Moldoveneşti Nistrene pe 2 septembrie 1990 după ce Republica Moldova îşi declarase suveranitatea pe 23 iunie 1990 a deschis drumul către separatism. La recensământul din 1989, în Transnistria locuiau 39,9% moldoveni, 28,3% ucraineni, 25,4% ruşi şi 1,9% bulgari. După ce Moldova a primit statutul de membru al ONU, pe 2 martie 1992, preşedintele moldovean Mircea Snegur autoriza intervenţia militară împotriva forţelor rebele care atacaseră posturi de poliţie loiale Chişinăului de pe malul estic al Nistrului şi la Tiraspol. Rebelii, ajutaţi de trupele sovietice ale armatei a 14-a, şi-au consolidat controlul asupra părţii majoritare a zonei disputate. Armata moldovenească, în inferioritate, nu a putut să recâştige controlul asupra Transnistriei nici până astăzi, în ciuda medierilor din ultimii 25 de ani.



    Mircea Druc a fost premier al Republicii Moldova între 25 mai 1990 şi 28 mai 1991. Atunci când a izbucnit conflictul, el era unul dintre conducătorii partidului de opoziţie Frontul Popular Creştin-Democrat. După părerea lui, războiul din Transnistria nu putea fi evitat. ”Războiul ruso-român de pe Nistru din 1992, din punctul meu de vedere, nu putea fi evitat, oricât ne-am căzni acum să-i acuzăm pe unii sau pe alţii. Ghinionul basarabenilor şi al celor din stânga Nistrului a fost unul foarte banal: prezenţa, dincolo de Nistru, a arsenalelor şi depozitelor de arme care au fost evacuate de armata sovietică din ţările fostului lagăr socialist. Acolo a fost dus armamentul din Polonia, Cehoslovacia, Ungaria, Bulgaria, de peste tot unde fuseseră sovieticii.


    După cele mai simple calcule, era acolo armament în valoare de peste 4 miliarde de dolari. În 1989 şi 1990, în toiul perestroikăi lui Gorbaciov, s-a declanşat conflictul între Tiraspol şi Chişinău deoarece complexul militar-industrial de la Tiraspol nu putea admite, împreună cu alte forţe anti-Gorbaciov şi anti-perestroika, că Uniunea Sovietică va dispărea. Ele refuzau un adevăr simplu: toate imperiile, mai devreme sau mai târziu, dispar. Până în august 1991, acele forţe au militat şi au crezut că vor salva Uniunea Sovietică, că garantul bunăstării şi fericirii lor va supravieţui. Dar mătuşa a decedat, colapsul a avut loc în august 1991. Uniunea Sovietică a dispărut de iure la 5 decembrie 1991 după semnarea de către cei trei preşedinţi ai Rusiei, Bielorusiei şi Ucrainei a actului de destrămare a Uniunii Sovietice.”



    Mircea Druc crede că războiul a avut o puternică motivaţie economică, la fel de importantă precum cea geostrategică. ”Şi a apărut un lucru banal. La Chişinău, câteva clanuri aveau o singură problemă la conducere: cum să împartă moştenirea sovietică, complexul agraro-industrial. Deci bogăţia colhozurilor, a sovhozurilor, şi a tot ce prin osteneala poporului dintre Nistru şi Prut s-a acumulat timp de 50 de ani. Dincolo, în Transnistria, era o formulare foarte trivială: ei îşi spuneau că n-o să lăsăm să încapă în mâinile boilor de moldoveni sau a românilor fascişti aceste 4 miliarde de dolari. Îi înjurau pe Elţîn şi pe cei de la Moscova deoarece ei spuseseră că tot ce este pe teritoriul unei foste republici sovietice socialiste intră în proprietatea acelei republici. Şi s-au întrebat ce să facă. Nu vom permite, spuneau ei, ca această bogăţie să fie împărţită. Şi au ajunsă să opună rezistenţă.


    Dacă nu era acest tezaur, această sursă de îmbogăţire, nu se mai luptau atât de vehement Chişinăul cu Tiraspolul, şi nu intervenea a treia forţă pe care eu personal o simţeam atunci că există. De ce nu ne-au tratat trupele sovietice, şi centrul, pe noi, românii basarabeni, cum i-au tratat pe ”aristocraţii” baltici? Pentru că, aşa cred eu, îşi dădeau seama că românii basarabeni sunt mult mai repeziţi şi vărsarea de sânge va fi inevitabilă. Dar atunci când a apărut posibilitatea să i se dea lui Snegur toată averea de 4 miliarde, au spus nu. Chiar democraţii lui Elţîn de la Moscova au decis să intervină, inclusiv cu armata a 14-a. Ca să aflăm pînă la urmă că tot acest arsenal a fost vândut şi banii dirijaţi de către Ruţkoi şi Cernomârdin. După 23 de ani nu mai este nimic acolo, nimic de împărţit.”



    În urma luptelor au murit aproximativ 600 de combatanţi din ambele tabere. În 1992, în urma unei convenţii cu privire la reglementarea paşnică a conflictului semnat între Republica Moldova şi Rusia, s-a consfinţit status-quo-ul de pe teren care a însemnat de fapt perpetuarea conflictului dintre Chişinău şi Tiraspol.