Tag: climat

  • Les ONGs se mobilisent pour le climat

    Les ONGs se mobilisent pour le climat

    En 2006, à la veille de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, l’ONG REPER 21 voyait le jour avec une mission claire : sensibiliser le public aux enjeux environnementaux et accompagner la transition écologique du pays. Depuis, alors que les défis climatiques n’ont cessé de s’intensifier, cette organisation est devenue un acteur incontournable dans la mobilisation citoyenne pour une Europe plus verte.

     

    Pourtant, cette dynamique se heurte à de nombreux obstacles. À l’échelle mondiale, le climato-scepticisme continue de freiner les avancées, incarné par des figures comme Donald Trump, qui, durant son mandat, a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris et minimisé l’urgence climatique. En Europe, les contradictions s’accumulent : alors que le Pacte vert européen semblait marquer un tournant ambitieux, les coupes budgétaires récentes dans les fonds dédiés à la transition écologique jettent une ombre sur les engagements pris.

     

    Dans ce contexte, le rôle des ONG comme REPER 21 devient plus crucial que jamais. Face aux reculs politiques et aux inerties institutionnelles, ces dernières continuent de sensibiliser les citoyens pour que la lutte contre le changement climatique reste une priorité. Bogdan Gioară, président de de l’association, est notre invité au micro de RRI.

     

     

  • Les jeunes roumains réagissent face aux changements climatiques

    Les jeunes roumains réagissent face aux changements climatiques

    Si les Roumains des différentes générations oscillent entre vieilles habitudes et désir de préserver la planète, ou du moins leur environnement immédiat, les jeunes générations sont unanimes : il faut agir ! C’est ainsi qu’a vu le jour en septembre 2024 la première « Déclaration nationale de la jeunesse sur le changement climatique ». Réalisée avec l’appui de l’UNICEF et  résultat d’une collaboration de 200 jeunes roumains, la Déclaration propose des solutions concrètes pour inscrire la Roumanie dans les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique. Le document encourage aussi l’implication des jeunes dans ce processus et leur collaboration avec les autorités. C’est une démarche tout à fait inédite, car c’est la première fois que les jeunes roumains s’impliquent pour formuler des solutions et des politiques durables visant à limiter les changements climatiques. La « Déclaration nationale de la jeunesse sur le changement climatique » a été suivie par une « Déclaration mondiale de la jeunesse », présentée aux dirigeants internationaux lors de la COP29, à Baku, en novembre 2024.

     

    Anna Riatti, représentante de l’UNICEF en Roumanie, a accepté l’invitation de Radio Roumanie Internationale et a partagé avec nous des détails sur le contexte de cette Déclaration, sur les principaux sujets qu’elle a abordés, son impacte ainsi que le rôle des médias, et en particulier de la radio, dans la sensibilisation et la mobilisation des jeunes dans la lutte contre les changements climatiques. Elle est au micro d’Andra Juganaru.

     

     

    Les jeunes d’aujourd’hui s’inquiètent donc de l’avenir de la planète dont ils ont hérité. S’ils attendent des actions concrètes de la part des autorités, ils savent aussi que le changement dépend en partie d’eux. La Déclaration nationale de la jeunesse sur le changement climatique, signée en novembre 2024, marque ainsi un premier pas dans cette direction. C’est le message qu’a tenu à nous transmettre Alex, lycéen de 17 ans à Bucarest, témoignant de cette prise de conscience collective et de la volonté d’agir qui anime la jeunesse roumaine. Il est au micro de Charlotte Fromenteaud.

     

  • La perception des Roumains sur les changements climatiques

    La perception des Roumains sur les changements climatiques

    « Il n’y a pas de réchauffement climatique, ce n’est qu’une conspiration mondiale »

     

    « Il n’y a pas de réchauffement climatique, ce n’est qu’une conspiration mondiale », ce genre de commentaire suit presque toujours les articles sur le climat postés sur les réseaux de partage.

     

    Même si le déni du réchauffement climatique est une pratique assez répandue sur la Toile roumaine, à en croire les statistiques, les Roumains sont assez conscients que les changements climatiques ont des conséquences sur leur vie quotidienne. Du moins c’est ce que révèle un sondage commandé par la Banque européenne d’investissement et réalisé en août 2024.

     

    L’étude s’inscrit dans un baromètre plus large qui illustre les opinions de plus de 24 000 personnes en UE et aux Etats-Unis au sujet des changements climatiques. Plus de huit Roumains sur dix reconnaissent le besoin de changer et d’adapter leur style de vie aux effets des changements climatiques, conformément au Sondage annuel relatif au climat, commandé par la Banque européenne d’investissement. 97 % des personnes questionnées affirment qu’il est important que leur pays s’adapte aux changements climatiques. Qui plus est, 90 % des Roumains sont d’accord qu’il faut dépenser immédiatement de l’argent pour s’adapter aux changements climatiques et éviter des coûts plus élevés à l’avenir.

     

    De même, 83 % des Roumains ont avoué avoir souffert au moins une conséquence directe des phénomènes météorologiques extrêmes, soit 15 % de plus que la moyenne européenne. Par exemple, 37 % se sont confrontés à des pannes de courant, 29 % ont eu des problèmes de santé – coups de chaleur ou bien problèmes respiratoires et 29 % ont constaté que des forêts ou des aires naturelles ont été détruites à proximité de leur habitation. Cela a donc déterminé 83 % des Roumains à admettre qu’ils devront adapter leur style de vie aux changements climatiques. Pour ce qui est de l’adaptation des communautés aux nouveaux  phénomènes climatiques, les Roumains ont nommé le développement de la végétation résistante à la chaleur, les mesures de faire baisser la température dans les villes et l’amélioration de l’infrastructure, dont notamment des barrières contre les inondations ou des réseaux d’électricité plus résistantes.

     

    Les infox propageant le déni du réchauffement climatique abondent

     

    Et pourtant, les infox propageant le déni du réchauffement climatique abondent sur les réseaux sociaux en langue roumaine. Rien qu’un exemple : presque chaque été, un extrait d’un article de journal des années 1930 annonce des températures de 54 degrés. Pourtant, il s’agissait de températures enregistrées en plein soleil, sur le sol, et non pas aux stations météo, dans des conditions standard où les maximas ont tourné autour des 37 degrés. D’ailleurs, en analysant les données scientifiques et les températures moyennes du mois de juillet on constate une progression évidente de celles-ci d’environ un degré et demi. Et pourtant, même si cette fausse nouvelle particulière a été démentie à maintes reprises, elle revient presque chaque été une fois la vague de chaleur installée la Roumanie.

     

    D’autres problèmes plus urgents

     

    Et même si la vaste majorité des Roumains admet que le réchauffement climatique est un problème, seuls 4 % de nos concitoyens considèrent les changements climatiques comme le problème le plus important de notre temps, par rapport aux couts de la vie et à l’inflation, invoqués, eux, par 62 % des personnes questionnées dans le rapport intitulé « L’Etat du climat – Roumanie 2024 », réalisé par le portail infoclima.ro qui réunit des chercheurs et des journalistes de Roumanie au sujet du climat. Conformément à cette recherche, les changements climatiques représentaient le 5e problème d’environnement le plus important et constituaient un problème pour seulement 7 % de la population. Le problème du défrichement forestier était le plus grave aux yeux des personnes interrogées, suivi par l’élimination des déchets, la pollution de l’air et l’épuisement des ressources naturelles.

     

    Et ce n’est pas tout, près de la moitié des sujets ont affirmé que les changements climatiques étaient causés exclusivement par les Humains, alors qu’un Roumain sur trois est d’avis qu’ils sont en égale mesure le résultat de l’activité humaine et de phénomènes naturels. Côté démographie, les personnes plus âgées, comme la génération des boomers par exemple, sont les moins enclins à croire que les changements climatiques sont le résultat de l’activité humaine.

     

    Finalement, la même étude fait un constat évident : les boomers et les milléniaux ne sont pas disposés à changer de style de vie. C’est donc aux jeunes générations de faire des sacrifices au nom la gestion du réchauffement climatique.

     

  • Radio et climat

    Radio et climat

    Proclamée en 2011 par les États membres de l’UNESCO et adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2012 comme Journée internationale des Nations Unies, le 13 février est devenue la Journée mondiale de la radio (JMR).

     

    2025 marque une année décisive pour le climat. Conformément aux engagements de l’Accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre doivent atteindre leur pic cette année avant de commencer à décroître, afin de limiter le réchauffement climatique global à 1,5 degré. Afin d’accompagner les radios dans leurs couvertures médiatiques de ce sujet, l’édition de la Journée Mondiale de la Radio de cette année a choisi comme thème “Radio et changement climatique”.

     

    Selon l’UNESCO, « à l’heure de l’intelligence artificielle, aux côtés des réseaux sociaux omniprésents, la radio de qualité demeure encore et toujours universelle et populaire, considérée comme le média le plus fiable ». « La radio – à l’antenne, en diffusion directe en ligne ou à la demande, peut ainsi contribuer à l’élaboration de l’agenda public, avec la possibilité d’exercer une influence sur l’ordre du jour des affaires publiques ».

     

    Mais est-ce encore le cas ? Les médias en général et la radio en particulier réussissent-ils à transmettre le message de l’urgence climatique ? Pourraient-ils en faire davantage ? Et les auditeurs ? Sont-ils à l’écoute ? Quelle perception les Roumains ont-ils des changements climatiques et font-ils encore confiance aux médias ? Plus largement, quel est le rôle de la radio dans la lutte contre les changements climatiques ? Cette dernière peut-elle encore aider à faire évoluer les mentalités afin d’encourager davantage les communautés à se mobiliser ?

     

    C’est à toutes ces questions que nous tentons de répondre aux côtés de nos invités et de nos auditeurs, dans cette édition RRI Spécial consacrée à la Journée mondiale de la Radio sur le thème de « La Radio et changement climatique ». Merci d’être avec nous !

     

    Dans la première partie de notre RRI Spécial nous analysons la perception des Roumains au sujet des changements climatiques et la perceptions des jeunes génération du climat et des médias, avec notamment sous la loupe la Déclaration nationale des jeunes concernant les changements climatiques.

     

    Dans la seconde partie de RRI Spécial nous explorons notamment le rôle des médias dans la lutte contre les changements climatiques et nous donnons aussi la parole aux auditeurs de RRI.

     

     

     

     

     

     

  • Rapport sur l’état du climat en Roumanie

    Rapport sur l’état du climat en Roumanie

    Alors que la crise climatique continue de s’aggraver à l’échelle mondiale, les dirigeants, experts et organisations non gouvernementales cherchent des solutions urgentes et durables pour relever le défi climatique. Le Sommet sur le changement climatique 2024, qui s’est tenu à Bucarest en octobre, a été une plateforme importante de débat, de solutions innovantes et de stratégies concrètes pour lutter contre le changement climatique. Un rapport sur l’état du climat en Roumanie y a également été présenté.

     

    Bogdan Antonescu, professeur à la faculté de Physique et chercheur à l’Institut national de recherche et de développement pour la physique du globe, faisait partie de l’équipe qui a produit le rapport. Il partage ses conclusions :

    « Nous avons des chapitres consacrés aux phénomènes ayant un impact. Par exemple, les vagues de chaleur, les sécheresses et les tempêtes en Roumanie, et nous abordons ce qui s’est passé jusqu’à présent, la manière dont les caractéristiques de ces phénomènes ont changé sous l’influence du changement climatique. Ensuite, le rapport propose des projections climatiques, ce qui se passera à l’avenir avec ces phénomènes. Nous avons également un chapitre sur l’impact au niveau urbain, tout ce qui se passe lorsque nous avons des vagues de chaleur qui atteignent une ville comme Bucarest, par exemple, et quels seront les changements dans l’environnement urbain. Nous avons ensuite un chapitre plus large, car toute cette partie du changement climatique peut également être envisagée sous l’angle de ce que l’on appelle les points critiques du changement climatique. Il s’agit de points qui, une fois atteints, sont irréversibles, comme la circulation des courants dans l’Atlantique Nord, la forêt amazonienne ou les glaciers du Groenland. »

     

     Amplification des phénomènes météorgologiques

     

    Selon les auteurs du rapport, la Roumanie connaîtra dans les années à venir davantage de vagues de chaleur, de sécheresses et de tempêtes. Bogdan Antonescu, maître de conférences à la faculté de physique et chercheur à l’Institut national de recherche et de développement pour la physique du globe et l’un des auteurs, s’exprime sur la variabilité naturelle incluse dans les prévisions.

     

    « Nous avons connu des vagues de chaleur ainsi que de graves sécheresses par le passé, mais a cela viens désormais s’ajouter le facteur changement climatique : plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère implique une augmentation de la température moyenne mondiale. Toute cette variabilité naturelle, ces phénomènes qui se produisaient autrefois naturellement, sont maintenant amplifiés par ces changements climatiques. Le changement climatique n’apporte pas de nouveaux phénomènes, il amplifie ce qui existait déjà. Les vagues de chaleur qui s’annoncent sont un bon exemple. Nous avons connu des vagues de chaleur exceptionnelles dans le passé, mais aujourd’hui, elles sont observées plus fréquemment, de sorte que les caractéristiques changent. La fréquence d’apparition des phénomènes, leur durée et leur intensité en particulier changent. Prenons l’exemple de l’amplification des tempêtes, comme la tempête Boris, qui a produit des précipitations en Europe centrale. Boris, a été analysée un peu plus en détail et la quantité de précipitations aurait été inférieure de 20 % sans les aggravations provoquées par les changements climatiques. »

     

     

    Les auteurs du rapport avertissent que si la Roumanie a mis en œuvre des mesures relatives à l’efficacité énergétique et à la promotion des énergies renouvelables, l’absence d’une loi nationale sur le climat et la faiblesse de sa mise en œuvre soulignent la nécessité d’une vision intégrée, le secteur de l’énergie étant « au cœur de cette transition ». (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Les changements climatiques et leur impact sur la Roumanie

    Les changements climatiques et leur impact sur la Roumanie

    L’été 2024 – des records de chaleur alarmants 

     

    Dans le contexte du changement climatique accéléré, l’été 2024 a apporté une nouvelle série de records alarmants aux niveaux mondial et régional, mettant en évidence l’impact significatif du réchauffement climatique sur l’environnement et sur la société. Par ailleurs, la Roumanie a enregistré une hausse constante des températures au cours des sept dernières décennies et le phénomène de l’îlot de chaleur urbain est apparu. Après un effort scientifique collectif d’un groupe de 11 auteurs, un rapport a été publié qui analyse en détail tous les changements climatiques et leurs effets en Roumanie.

     

    Aussi, selon le rapport intitulé « Etat des lieux climatique. Roumanie, 2024 », entre 1950 et 2023, la durée et la fréquence des périodes caniculaires ont augmenté de façon significative, la plupart des régions du pays enregistrant des périodes de canicule qui s’étendent pendant 10 à 15 jours, le sud-ouest et l’est du pays pendant 25 à 30 jours. Les projections indiquent que cette tendance ira croissant d’ici à la fin du siècle, affectant la santé publique et l’économie.

     

    La sécheresse, autre défi majeur

     

    Outre les vagues de chaleur, la sécheresse constitue un autre défi majeur pour la Roumanie. Les zones touchées par des sécheresses modérées, sévères et extrêmes ont augmenté, avec des pics enregistrés durant les années 2018-2020 et 2021-2023. La première a été la plus longue période enregistrée, avec des effets dévastateurs sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. La tendance à l’aridisation se poursuit, influençant profondément les écosystèmes et la production agricole. D’autres phénomènes météorologiques extrêmes, comme les tempêtes violentes, sont également devenus plus fréquents. Aussi, entre 1940 et 2023, les conditions favorables pour voir se produire de tels événements se sont accrues, notamment dans l’est et le nord du pays. Les projections pour 2025-2050 et puis jusqu’à la fin du siècle indiquent une hausse probable de ces phénomènes, qui auront un impact négatif sur l’agriculture et les infrastructures.

     

    Bogdan Antonescu, l’un des auteurs du rapport, chercheur en météorologie et en climatologie, chargé de cours à la faculté de physique de l’université de Bucarest, spécialiste des phénomènes météo extrêmes et des tornades, explique :

    « Malheureusement, le rapport constate la poursuite de cette tendance lourde où l’on voit un impact toujours croissant des activités humaines sur le climat, parce que la température moyenne mondiale continue d’augmenter. Le continent européen se réchauffe davantage que les autres continents et nous ressentirons de plus en plus souvent les effets du changement climatique. Nous aurons davantage de vagues de chaleur, plus longues et plus intenses. La Roumanie constitue à cet égard un cas d’école. Par ailleurs, les populations urbaines seront les premières affectées par la formation de ces îlots de chaleur urbain. La présence du béton et de l’asphalte amplifie la durée et les effets des vagues de chaleur. Des vagues de chaleur qui dureront plus longtemps et qui entraîneront des conséquences encore plus importantes. Pour les prochaines années, les choses continueront à évoluer dans cette direction : davantage de vagues de chaleur, une hausse de la durée et du nombre de périodes de sécheresse, davantage de tempêtes. »

     

    Les conséquences des activités humaines

     

    Mais la Roumanie a déjà connu des périodes de sécheresse sévère et de chaleur excessive dans le passé. Cependant, l’apparition de nouveaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraîne une augmentation de la température moyenne mondiale. Ce phénomène naturel est alors amplifié par la conséquence des activités humaines.

     

    Bogdan Antonescu : « Prenez par exemple la tempête Boris, qui a touché l’Europe centrale entre le 12 et le 15 septembre de cette année. Cette tempête a été analysée en détail, et ce que l’on a pu constater est que la quantité de pluie aurait été inférieure de 20% en l’absence des conséquences du changement climatique. Les glaciers sont également un point critique du système climatique, car une fois fondus, ils ne se rétabliront pas. La fonte des glaciers fait monter le niveau des océans, ce qui entraîne l’inondation de certaines zones côtières. Les écosystèmes aquatiques sont également affectés, au même titre que les communautés humaines établies au long des côtes. Certes, cela prend du temps et l’on ne verra pas la disparition des glaciers en quelques années, mais il s’agit d’une tendance lourde. Les coraux sont également affectés par la hausse des températures océaniques et leur survie est mise en question. Les solutions technologiques censées parer la hausse des températures, telle l’extraction du dioxyde de carbone de l’atmosphère, sont toujours à l’étude, mais encore loin d’être opérationnelles. Ce qu’il nous reste à faire à l’heure actuelle c’est d’agir sur les causes, c’est-à-dire essayer de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Mais le changement climatique est là, et il faut aussi s’y adapter. Adapter les cultures dans l’agriculture par exemple. Et puis, surtout, agir au niveau global pour tenter de diminuer les rejets de gaz à effet de serre. »  

     

    Urgent : une législation nationale et une vision intégrée

     

    Auteurs du rapport « Etat des lieux climatique. Roumanie, 2024 » montre que des mesures nationales en matière d’efficacité énergétique et de promotion des énergies renouvelables ont été mises en œuvre, mais que la lutte contre le réchauffement climatique appelle à la rédaction d’une législation nationale et à la mise en œuvre d’une vision intégrée en la matière. Le secteur de l’énergie demeure au cœur de cette transition. Aussi, alors que les combustibles fossiles se taillent toujours la part du lion dans le mix énergétique de la Roumanie actuelle, il est prévu d’augmenter les capacités renouvelables et nucléaires d’ici 2050. L’électrification de l’économie et le développement des infrastructures de stockage d’énergie demeurent essentiels pour atteindre la neutralité climatique.

     

    En outre, alors que le changement climatique soit reconnu comme un problème réel par les Roumains, seuls 4% le considèrent comme une priorité nationale. Aussi, la prise de conscience de l’impact du changement climatique sur l’agriculture, sur l’eau, sur l’économie et la santé ne se traduit pas encore par une forte demande d’action climatique. (Trad. Ionut Jugureanu)

     

  • 15.10.2024

    15.10.2024

    Climat – Les changements climatiques représentent un défi sans précédent et leurs effets dépassent les frontières nationales – c’est le message transmis par le président roumain Klaus Iohannis à l’ouverture du « Climate Change Summit » / « Le sommet du changement climatique » qui a lieu ces mardi, mercredi et jeudi à Bucarest. Le chef de l’État a précisé que les autorités devaient travailler ensemble tant au niveau national qu’international pour trouver des solutions et avoir une approche plus efficace des changements climatiques. Il a rappelé que, en seulement quelques mois, la Roumanie a été confrontée à des vagues de chaleur, des périodes de sécheresse prolongée et de fortes inondations. Dans ce contexte, Klaus Iohannis a déclaré que la Roumanie devait améliorer sa politique et son soutien financier pour la recherche, la production et l’utilisation des technologies vertes. “Nous devons réunir nos forces et nos connaissances pour construire un avenir plus sûr, plus vert et plus riche en opportunités pour tous!”, a déclaré le chef de l’État.

     

    Energie – Le ministre roumain de l’Énergie, Sebastian Burduja, participe ce mardi à la réunion du Conseil Transports, Télécommunications et Énergie à Luxembourg. Parmi les sujets à l’agenda des discussions figurent : la contribution du secteur énergétique à la compétitivité de l’UE, les prix des ventes en gros de l’électricité, les préparatifs pour l’hiver, l’état de l’union énergétique et REPowerEU. Au début de ce mois, le ministre Sebastian Burduja avait déclaré que l’Exécutif communautaire avait accepté de se pencher sur une demande commune de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Grèce concernant un marché énergétique fonctionnel dans le cadre du Conseil des ministres du 15 octobre, le tout pour avoir « une union énergétique telle que souhaitée par les pères fondateurs ». « Si nous nous engageons et je pense que nous respectons les normes européennes, y compris dans le cadre du processus de décarbonisation et de transition verte, alors nous demandons à avoir les mêmes droits, en fait un accès à l’énergie à un prix compétitif, comparable au prix que d’autres États paient », a expliqué le ministre

     

    OTAN – L’exercice nucléaire annuel de l’OTAN a lieu ces jours-ci sur toile de fond des menaces croissantes du président russe Vladimir Poutine d’utiliser les armes nucléaires dans le contexte de la guerre en Ukraine. Selon des sources de l’OTAN, cet exercice n’est pas une réplique aux menaces de Moscou, étant donné que cela fait déjà plus d’une décennie que ces maneouvres militaires sont organisées. Deux semaines durant, la Belgique et les Pays-Bas accueillent donc cet exercice auquel participent une soixantaine d’aéronefs de 13 pays. Les quelque 2 000 militaires présents sur place simuleront des missions où les avions de l’OTAN transportent des têtes nucléaires.

     

    Moldova – L’UE a annoncé avoir infligé des sanctions à 5 personnes et une association accusées de tenter de déstabiliser la République de Moldova avant l’élection présidentielle et du référendum sur l’appartenance à l’UE prévus les deux, ce dimanche 20 octobre. Cette décision a été adoptée par les chefs des diplomaties de 27 réunis à Luxembourg afin de soutenir la République de Moldova face aux tentatives de la Russie de miner son parcours européen, a déclaré pour Radio Roumanie, la ministre roumaine des AE, Luminita Odobescu. Parmi les personnes visées par les sanctions figurent 4 hauts responsables de Gagausie, une région autonome du sud-ouest de la République de Moldova.

     

    Jeunes – Il ne reste plus qu’un jour pour que les jeunes qui ont atteint ou qui atteignent cette année l’âge de18 ans puissent s’inscrire pour la présente session du programme “DiscoverEU”. Celui-ci leur offre l’occasion d’explorer l’Europe en voyageant en train. La Roumanie se voit attribuer plus de 1 400 permis de voyage, parmi les 35 000 offerts par la Commission européenne. Les candidats sélectionnés pourront voyager entre le 1er mars 2025 et le 31 mai 2026, individuellement ou en groupes de jusqu’à cinq personnes, pour une durée d’au moins un jour et jusqu’à un maximum de 30 jours. De plus, les jeunes bénéficieront d’une carte leur offrant plus de 40 000 réductions sur les transports publics, l’accès aux institutions culturelles, l’hébergement, la nourriture, le sport et autres services disponibles. Tous les détails sont disponibles sur le portail européen de la jeunesse youth.europa.eu

    Migration – Bruxelles proposera une nouvelle législation pour encourager l’expulsion des migrants illégaux, a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans une lettre adressée aux 27 États membres, publiée quelques jours avant le sommet de l’UE ces jeudi et vendredi, consacré principalement aux questions liées à la migration. « Nous devons construire un niveau d’harmonisation et de confiance qui garantisse que les migrants faisant l’objet d’une décision de retour dans un pays ne puissent pas utiliser ailleurs les lacunes du système pour éviter ce retour », a expliqué la présidente de la Commission. La proposition vise également à développer des relations « stratégiques » avec les pays d’origine et de transfert, suivant l’exemple de ce qui a déjà été fait concernant la Libye et la Tunisie. L’UE a signé des accords avec ces deux pays qui devraient, entre autres, limiter le départ des migrants vers l’UE depuis leur territoire ou même les rapatrier dans leur pays d’origine. Plusieurs pays européens ont demandé une révision de la directive de 2008 sur le retour, qui harmonise les règles concernant la déportation à la frontière.

     

    Météo – Ce mardi, en Roumanie, il fait plus froid que la normale saisonnière, notamment dans le nord et le centre du pays, alors que sur le reste du territoire il fait plus chaud que prévu. Le ciel est couvert et l’on attend de la pluie par endroits, alors qu’à plus de 1500 d’altitude les météorologues annoncent de la giboulée et de la neige. Les maxima de ce mardi vont de 10 à 24 degrés. Il fait beau à Bucarest où l’on attend 22 degrés.

  • 17.09.2024

    17.09.2024

    Inondations – Le gouvernement de Bucarest a approuvé un soutien financier direct à la population touchée par les inondations qui ont frappé l’est du pays. Elles ont tué sept personnes et touché près de 6 500 immeubles. Les hydrologues affirment que le danger des inondations est toujours présent et ont émis des alertes code rouge, orange et jaune pour les rivières des départements déjà touchés par les pluies torrentielles et les inondations. Il y a encore des habitants des lieux qui ont passé la nuit dans les abris aménagés par les autorités locales et les forces du ministère de l’Intérieur ont été renforcées avec du personnel des Inspections des situations d’urgences d’autres départements. Ils disposent de véhicules et de camions pompe pour évacuer l’eau et la boue qui inonde toujours les maisons. Entre temps, les autorités ont commencé à distribuer aux sinistrés de l’eau et des vivres provenant tant des réserves de l’Etat que de dons faits suite à des initiatives privées ou de la mobilisation citoyenne et d’entreprises. La croix rouge a également déployé dans la région des camions chargés d’eau et d’aliments.

     

    Climat – La Roumanie se propose d’atteindre la neutralité climatique avant 2045 et devancer ainsi la date butoir établie pour 2050, selon la nouvelle version du plan national intégré dans le domaine de l’énergie et des changements climatiques. Ce qui plus est, les autorités de Bucarest souhaitent qu’à l’horizon 2030, la Roumanie puisse assurer 38% de sa consommation d’énergie de sources renouvelables. Le ministère de l’Energie a annoncé mardi dans un communiqué qu’il avait publié des politiques et des mesures supplémentaires visant la hausse du taux des sources renouvelables du mix énergétique national, la réduction significative des émissions de gaz à effet de serre et la mise en place de solutions novatrices dans tous les secteurs économiques. Le plan révisé inclut aussi des mesures de réduction des émissions dans les secteurs essentiels tels l’énergie, les transports, le logement et l’industrie et souhaite à mettre en place des solutions technologiques avancées, telles l’utilisation de l’hydrogène renouvelable et l’efficacité énergétique.

     

    Cour Constitutionnelle – La Cour Constitutionnelle de Roumanie débat aujourd’hui de la saisine déposée par la Haute Cour de Cassation et de Justice au sujet de ce que la presse appelle La loi des fugitifs. Adoptée en novembre 2023 par la Chambre des Députés, la Loi prévoit que les personnes condamnées définitivement qui ne se rendent pas dans un délai de sept jours à la Police, seraient poursuivies en tant que fugitives et risquent des peines allant de 6 mois à 3 ans de prison ferme. Selon la Haute Cour, cette loi transgresse le droit à un procès équitable et celui à la liberté individuelle. A la peine appliquée aux infractions d’évasion s’ajoute aussi la peine qui n’a pas été purgée au moment de la fuite, lit-on encore dans l’acte normatif. Sorin Oprescu, ex-édile en chef de la Capitale et Alina Bica, ancienne cheffe de la Direction d’investigation des faits de terrorisme et de crime organisé figurent sur la liste de personnes condamnées en Roumanie mais qui sont actuellement en cavale à l’étranger. L’Italie et la Grèce sont les pays préférés des fugitifs roumains.

     

    Commission européenne – La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a présenté aujourd’hui la nouvelle équipe de commissaires européens. La proposition de la Roumanie pour un des 27 postes de commissaires, l’ex ministre des fonds européens et actuelle député européenne, Roxana Mînzatu, a été désignée Commissaire à l’occupation de la main d’œuvre, aux droits sociaux et à l’éducation. Ensuite, les commissaires élus par Ursula von der Leyen seront auditionnés par les eurodéputés et s’ils reçoivent des avis positifs, le plénum du Législatif européen doit voter l’ensemble de l’équipe. Dans ce contexte dominé par de longues procédures, la nouvelle commission pourrait commencer son mandat plus tard que prévu, même au moi de décembre.

     

    Coopération militaire – La Chambre des Députés de Bucarest a adopté le projet législatif portant sur un accord de coopération dans le domaine militaire entre la Roumanie et la République de Moldova. Aux termes du document, les deux Etats s’engagent à se soutenir dans tous les aspects relatifs à la formation et à la participation à des missions et à des opérations multinationales sous l’égide de l’ONU, de l’OSCE, de l’OTAN et de l’UE. Le député Daniel Gheorghe a déclaré que l’administration de Chisinau devrait renoncer à la neutralité qui la tient captive dans l’espace ex-soviétique et l’accord avec la Roumanie est un pas en avant dans la voie vers la standardisation de l’espace nord-atlantique. L’accord de ratification intervient alors que la République de Moldova se prépare à participer avec des militaires à l’opération déroulée par l’UE en Bosnie-Herzégovine, EUFOR, Althea, dans le cadre du contingent roumain.

     

    Musique – La 19e édition du Concours international de musique classique « George Enescu », se déroule à Bucarest jusqu’au 27 septembre sous le haut patronage du président roumain et il réunit 667 musiciens âgés de 13 à 35 ans, soit un nombre record. Initié en 1958, le Concours international « George Enescu », est un des plus importants événements de ce genre au monde puisqu’il offre aux jeunes musiciens une plate-forme sur laquelle ils peuvent se faire connaitre dans le monde. Le long des années, le concours a consolidé la position de la Roumanie sur la scène culturelle mondiale puisqu’il est l’unique concours de Roumanie affilié à la Fédération mondiale des concours internationaux de musique classiques. C’est grâce à cet événement que de nombreux musiciens talentueux ont été découverts et qu’ils sont devenus des artistes de renom. Parmi les producteurs de l’événement figure aussi la Société roumaine de radiodiffusion.

     

    Festival – La 12e édition du Festival de musique du film de Bucarest se poursuit jusqu’au 22 septembre dans un nouveau concept qui propose au public des soirées de concerts en centre-ville. Les styles varient du classique au jazz, en passant par la musique de film et le pop-fusion. A l’affiche figurent des centaines d’artistes et d’orchestres de renom du monde. Organisé par la municipalité de Bucarest par le biais du centre culturel Arcub, le festival se déroule en marge de la fête de la ville de Bucarest qui marque les 565 années de la première attestation de la ville.

     

    Météo – Températures à la hausse sur la majorité des régions de Roumanie et des maximas qui tournent autour des moyennes de la saison. Quelques pluies sont toujours au rendez-vous sur le sud, l’est, le centre, le nord et en montagne. Les maxima vont de 17 à 25 degrés. 22 degrés et du soleil à Bucarest.

     

  • Extrême sécheresse en Roumanie

    Extrême sécheresse en Roumanie

    La sécheresse qui sévit actuellement en Roumanie a poussé les autorités à prendre des mesures auprès des fournisseurs d’eau. Dans près de 450 communes et villages, soit 15 % de l’ensemble des localités que compte le pays, des restrictions ont été mises en place à certaines heures de la journée. Parmi les communes concernées, on retrouve les ville de Dorohoi, Târgu Neamţ, Târgu Ocna, Roman, Paşcani, Hârlă et certains quartiers de la ville de Iasi, en Moldavie roumaine, dans le nord-est, région largement touchée par ce phénomène.

    Des conséquences graves pour l’agriculture roumaine


    En raison de la sécheresse, de nombreux puits se sont asséchés, les éleveurs affirment que la chaleur prolongée a desséché l’herbe et que les animaux mangent moins, et de nombreux agriculteurs ont perdu leurs récoltes, en particulier là où l’irrigation n’est pas possible. Pour tenter d’aider les personnes touchées, le ministre de l’Agriculture, Florin Barbu, a tenu une première réunion lundi avec des représentants des banques commerciales, auxquels il a demandé des solutions pour couvrir les versements et les taux d’intérêt des prêts accordés aux agriculteurs confrontés à la sécheresse. Ces derniers recevraient entre 200 et 250 euros par hectare à titre de compensation pour les cultures détruites. Jusqu’à présent, près de deux millions d’hectares de maïs et de tournesol et 100 000 hectares de blé et de colza ont été affectés. Cette situation est confirmée par le système de surveillance des cultures de l’UE (MARS), qui a revu à la baisse lundi ses estimations concernant la production céréalière de l’Union cette année, les révisions les plus importantes concernant le maïs et le tournesol, qui ont souffert du temps sec dans les pays du sud-est de l’Europe.

    « Dans une grande partie du centre-sud et du sud-est de l’Europe, les mois de juin et de juillet ont été exceptionnellement chauds. Les températures maximales ont en effet dépassé les 35 degrés Celsius pendant plusieurs jours, ce qui a nui aux cultures d’été pendant la période de floraison », peut-on lire dans le dernier rapport mensuel de MARS. 

    La question de l’eau

    Selon l’organisation, le manque de précipitations dans l’est de la Hongrie, l’est de la Roumanie et de la Bulgarie a exacerbé cet impact négatif. Et les nouvelles des spécialistes roumains ne sont pas bonnes non plus pour la période à venir. Actuellement, le niveau de remplissage des 40 réservoirs du pays est légèrement inférieur à 80 %, et les autorités roumaines chargées de l’eau estiment que la tendance à la baisse va se poursuivre et que, d’ici la fin du mois, le coefficient de remplissage atteindra environ 77 %. L’institution note qu’à l’heure actuelle, l’eau brute est fournie aux bénéficiaires à partir de sources superficielles dans un système centralisé, mais elle appelle la population à utiliser l’eau de manière rationnelle et à envisager des alternatives de stockage et de recirculation pour les activités domestiques, dans la mesure du possible. Pour les secteurs industriel et agricole, des experts ont élaboré un guide d’économie d’eau, disponible sur le site de l’organisation. Par ailleurs, le débit du Danube à l’entrée du pays est inférieur à la moyenne pluriannuelle pour le mois de juillet, mais il n’y a pas de problème d’approvisionnement de la centrale nucléaire de Cernavodă.

  • Rapport :  “La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat”

    Rapport : “La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat”

    La guerre en Ukraine et ses conséquences dévastatrices sur le climat

     

    La guerre menée par la Russie en Ukraine a d’ores et déjà brûlé de milliards de litres de carburant, près d’un million d’hectares de champs et de forêts, des centaines d’infrastructures pétrolières et gazières détruites, sans parles d’énormes quantités d’acier et de ciment utilisées pour fortifier des centaines de kilomètres que compte la ligne de front. Les émissions générées au cours de ces deux années de guerre s’élèvent à près de 175 millions de tonnes de dioxyde de carbone, selon l’étude la plus aboutie diligentée à ce jour sur le sujet. Ces quantités vont autant que celles qui résulteraient de l’utilisation annuelle de 90 millions de voitures.

     

    Dans l’ensemble, le conflit constitue un préjudice net pour le climat, dans la mesure où les réductions des émissions dues à une économie ukrainienne affaiblie par la guerre ont été surpassées de loin par les émissions des gaz à effet de serre provoquées par le conflit armé, par le déplacement des millions de personnes, ainsi que par l’augmentation des productions d’armes au niveau mondial, conclut le rapport « Initiative on Greenhouse Gas Accounting of War ».

     

     

    Le chercheur Vlad Zamfira détaille les résultats de l’étude pour le site roumain Infoclima.

     

    “Les incendies provoqués par la guerre, l’attaque des infrastructures énergétiques, les détours chiffrés en milliers de kilomètres auxquels les compagnies aériennes ont été contraintes pour contourner les zones de conflit, tout cela a un impact majeur au niveau climatique. Des milliards de litres de carburant brûlé, la production supplémentaire de montagnes d’acier et de béton produit pour les besoins des fortifications des deux côtés du front, le coût énergétique qu’engendra la future reconstruction de l’Ukraine, les centaines de frappes dirigées contre le système énergétique ukrainien, tout cela dresse un tableau sombre, dont la Russie risque d’être tenue pour responsable. Au-delà de l’impact dévastateur qu’a la guerre sur les infrastructures sociales et économiques, au-delà des pertes recensées en vies humaines, les guerres et le réarmement mondial constituent une source majeure de pollution. En effet, la machine militaire mondiale compte parmi les plus grands pollueurs au monde. Par ailleurs, les images satellite montrent qu’environ 27.000 incendies ont ravagé près d’un million d’hectares de terres. Près des trois quarts d’entre eux se trouvent à proximité des lignes de front, où les infrastructures de gestion des incendies ont été rendues inutilisables et où les conditions d’intervention sont devenues impossibles. Mais des incendies plus intenses ont été observés à travers le pays alors que les forestiers, les équipes de pompiers et leur équipement ont été mobilisés ou transférés vers les villes, ce qui a eu pour effet d’allonger les délais de réponse. Les infrastructures énergétiques sont devenues par ailleurs une cible aux conséquences climatiques graves. Au cours des premières semaines de la guerre, la Russie a mené des frappes spectaculaires contre des gisements de combustibles fossiles en Ukraine, mais le coût climatique de ces frappes est éclipsé par la destruction des gazoducs Nord Stream, qui a provoqué une éruption sous-marine de méthane qui a duré une semaine et qui a eu un impact environnemental dévastateur. Un incendie incontrôlé, étendu sur plusieurs mois, et qui s’est propagé sur une plate-forme pétrolière située en mer Noire aurait brûlé également plus de 150 millions de mètres cubes de gaz naturel.”

     

     Un gaz à effet de serre extrêmement nocif

     

    Un impact inhabituel est venu d’un gaz à effet de serre particulièrement nocif, l’hexafluorure de soufre (SF6), qui s’est échappé en quantités exceptionnelles pendant le conflit. Utilisé dans les réseaux électriques, il atteint en brûlant des températures 23.000 fois plus élevées que le dioxyde de carbone. Environ 40 tonnes d’hexafluorure de soufre, soit l’équivalent d’environ un million de tonnes de CO2, se seraient ainsi échappées dans l’atmosphère à la suite de plus d’un millier de frappes russes qui ont endommagé environ la moitié du réseau à haute tension ukrainien.

     

    Des courses aérienne plus longues

     

    D’autre côté, les sanctions internationales et la nécessité d’éviter un espace aérien qui n’est pas exempt de risques ont fait que le ciel de plus de 18 millions de kilomètres carrés de l’Ukraine et de la Russie a dû être contourné par la plupart de compagnies aériennes, ajoutant ainsi des heures supplémentaires aux vols qui relient l’Europe et l’Asie et consommant davantage de carburant.

     

    Augmentation des dépenses militaires et de la production d’armement

     

    Au-delà de l’Ukraine, l’invasion a déclenché une augmentation des dépenses militaires, notamment en Europe, se traduisant par une hausse de la production d’explosifs, d’acier et d’autres matériaux à usage militaire à haute teneur en carbone. Les dépenses militaires mondiales ont totalisé 2.400 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 6,8 % par rapport à 2022, ce qui représente la plus forte hausse depuis 2009. Outre la production, les livraisons d’armes lourdes sur de longues distances contribuent aux émissions générées par le conflit, ajoute le site Infoclima.

     

    Rapport : ” La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat”

     

    Utilisant la méthodologie reconnue qui établit un certain coût par tonne de carbone émise dans l’atmosphère, le rapport cité estime que la Fédération de Russie devrait acquitter une facture de 32 milliards de dollars pour compenser les dommages environnementaux provoqués au cours des 24 premiers mois de guerre. « La Russie nuit à l’Ukraine, mais aussi à notre climat. Ce conflit est terriblement dommageable au niveau mondial aussi en raison des émissions de carbone qu’il occasionne. Il faudrait faire payer la Fédération de Russie pour cela, une dette qu’elle a envers l’Ukraine et les pays du Sud, les plus touchés par les conséquences de la dégradation climatique mondiale », a déclaré Lennard de Klerk, principal auteur du rapport « Initiative on Greenhouse Gas Accounting of War ». La cessation rapide des hostilités demeure dès lors le souhait partagé par tous les défenseurs de l’environnement. (Trad. Ionut Jugureanu)

     

  • La fresque du climat à Kyralina

    La fresque du climat à Kyralina

    En 2024, la librairie française de Bucarest Kyralina décide de s’engager pour le climat. Tous les derniers samedi du mois, l’établissement tient des ateliers de sensibilisation à l’écologie ouverts à tous, en collaboration avec l’association Climato Sfera. Le dispositif a été officiellement lancé ce samedi 27 janvier par la réalisation d’une Fresque du Climat collaborative. Pour davantage de détails sur cet événement, Alan Le Cunff s’est entretenu avec les différents acteurs de l’événement. Voici son reportage pour RRI.

  • La semaine du 4 au 10 décembre 2023

    La semaine du 4 au 10 décembre 2023


    L’épidémie de rougeole




    Pour la deuxième
    fois ces 7 dernières années, la Roumanie se confronte à l’épidémie de rougeole
    déclarée après que plus de 2000 cas ont été répertoriés depuis le début de l’année.
    Le Ministre de la Santé, Alexandru Rafila, précise qu’une telle décision permettra
    l’accélération de la vaccination même chez les bébés de 9 à 11 mois. L’actuelle
    situation découle du nombre important d’enfants non immunisés, explique le
    responsable roumain. A l’heure où l’on parle, la Roumanie affiche une
    couverture vaccinale contre la rougeole de seulement 78% pour la première dose
    et de 62% pour la dose de rappel. Le ministre Rafila a donc annoncé le
    lancement dans les médias et dans les cabinets des médecins traitant, d’une
    nouvelle campagne d’information sur les bénéfices de la vaccination. En cas d’une
    couverture vaccinale insuffisante, d’autres épidémies risquent de se
    déclencher. La première épidémie de rougeole a mis en lumière un fort mouvement
    antivax en Roumanie, manifesté aussi durant la pandémie de coronavirus. Le taux
    de létalité de la rougeole varie entre 1 et 3 décès sur mille cas de
    contamination.




    Un
    ancien premier ministre est poursuivi en justice


    L’ancien premier
    ministre roumain et actuellement sénateur libéral, Florin Cîtu, est poursuivi
    en justice par les procureurs anticorruption pour complicité d’un abus de
    fonction dans une affaire visant l’achat de vaccins anti-Covid à l’époque de la
    pandémie. Les enquêteurs accusent M. Cîtu d’avoir élaboré deux mémorandums qui
    ont débouché sur l’acquisition supplémentaire de doses de vaccin anti-covid. Tout
    cela dans le contexte où à l’époque, en 2021, les ministres de la Santé avaient
    déjà acheté des dizaines de millions de doses. Le préjudice estimé est d’un
    milliard d’euros. Pour sa part, l’ancien premier ministre rejette les
    accusations et affirme avoir accompli ses attributions, tout en respectant la
    loi. A l’heure où l’on parle, il a perdu son immunité parlementaire. L’affaire
    vise aussi deux autres anciens ministres de la santé. Il s’agit de Vlad
    Voiculescu et de Ioana Mihaila, les deux issus de l’USR.


    Le
    premier ministre en visite à Washington


    Le premier
    ministre roumain, Marcel Ciolacu, a fait une visite de travail à Washington
    lors de laquelle il a discuté avec les secrétaires d’Etat de la Défense et de l’Energie,
    avec des membres du Congrès américain et des représentants de la diaspora et il
    a fait une visite au Mémorial de l’Holocauste. Le partenariat stratégique
    roumano-américain est et continue d’être un des principaux piliers de la
    politique étrangère et de sécurité de Bucarest, a fait savoir le chef du
    gouvernement de Bucarest, présent à Washington. Et lui de se prononcer en
    faveur d’une consolidation de la posture de l’OTAN dans la région de la mer
    Noire et d’une présence renforcée des militaires américains en Roumanie. Marcel
    Ciolacu a également rencontré des représentants de l’entreprise américaine de
    défense, Lockheed Martin. Une occasion pour le responsable roumain de mettre en
    évidence l’importance de la collaboration avec la Roumanie. Par ailleurs, M.
    Ciolacu a fait part du désir de Bucarest de faire de Washington son partenaire
    économique le plus important en dehors de l’UE. Puisque les Etats-Unis ont déjà
    en Roumanie, plus de 2000 soldats et de la logistique militaire de dernière
    génération, elle pourrait devenir un hub pour les compagnies américaines qui
    veulent participer à la reconstruction de l’Ukraine dévastée par l’invasion des
    troupes russes, a encore déclaré le premier ministre roumain. Et lui d’ajouter que
    des avancées importantes avaient été réalisées pour permettre à la Roumanie de
    rejoindre le programme Visa Waiver. Son entrée pourrait se faire dès 2025, à
    condition qu’un dernier critère technique soit respecté, à savoir un nombre
    réduit de demandes rejetées.




    La
    Roumanie, au sommet climatique de Dubaï


    Le chef de l’Etat
    roumain, Klaus Iohannis et son ministre de l’Energie, Sebastian Burduja, ont
    représenté la Roumanie à la Convention cadre des Nations Unies sur les
    changements climatiques, organisée trois jours durant à Dubaï. Dans une de ses
    allocutions, le président roumain a affirmé que la Roumanie est un des pays
    européens au taux le plus faible d’émissions de gaz à effet de serre par
    habitant et qu’elle est déterminée à accélérer les mesures de lutte contre les
    changements climatiques. Bucarest espère que d’ici 2030, le niveau de ses
    émissions de CO2 se réduise de 80% par rapport à 1990, ce qui lui permettra de
    s’inscrire sur la voie de la neutralité carbone.

    La Roumanie se donne pour
    objectif que d’ici 2050, 86% de son total énergétique provienne des énergies
    vertes auxquelles s’ajouteront des sources énergétiques bas carbone, telles l’énergie
    nucléaire. A l’occasion du sommet climatique, la Roumanie a rejoint l’Alliance
    solaire internationale, une décision qui, selon Klaus Iohannis, contribuera au
    renforcement de la sécurité énergétique nationale, tout en faisant la preuve de
    l’engagement ferme de Bucarest d’atteindre la neutralité carbone. D’ici 2030,
    la Roumanie se propose d’obtenir une capacité de production d’énergie solaire
    de plus de 8 gigawatts, ce qui représenterait 24% de la consommation finale
    brute d’électricité obtenue de sources renouvelables. Le pays est en première
    position en Europe du sud-est en termes de potentiel de production d’énergie
    solaire. Nous pourrions exploiter jusqu’à 18, même 20 gigawatt d’énergie
    solaire, affirme le ministre Sebastian Burduja. Lors du sommet climatique de
    Dubaï, une vingtaine de pays ont appelé dans une déclaration commune, à tripler
    les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici à 2050, par rapport à
    2020. La Roumanie s’engage à finaliser les travaux de deux nouveaux réacteurs
    CANDU à la centrale nucléaire de Cernavoda et à mettre en place de petits
    réacteurs modulaires.





  • 04.12.2023 (mise à jour)

    04.12.2023 (mise à jour)

    Séance
    -Une réunion solennelle a eu lieu lundi au Parlement roumain pour marquer la
    Journée nationale de la Roumanie célébrée le 1er Décembre. Y ont
    participé les représentants des deux Chambres parlementaires, des membres du
    Gouvernement, des représentants des cultes religieux et des membres du Corps
    diplomatique. Un buste en bronze du grand homme politique Iuliu Maniu a été
    placé devant la salle pour les réunions plénières de la Chambre des députés. Le
    1er décembre 1918, à la fin de la Première guerre mondiale, toutes
    les provinces à population majoritaire roumaine sont entrées sous l’autorité de
    Bucarest. A l’époque, à Alba Iulia, les représentants des Roumains de
    Transylvanie, dans le centre, du Banat, dans le sud-ouest, du Maramures et de
    Crisana, dans l’ouest ont voté pour l’Union avec le Royaume de Roumanie. Le 28
    novembre, une décision similaire a été adoptée par le Congrès général de la
    Bucovine, dans le nord-est, une autre province qui avait fait partie de
    l’Empire de l’Autriche-Hongrie. Le 27 mars 1918, sur le fond de la dissolution
    de l’Empire des Tzars, le Conseil du pays de Chisinau avait déjà voté l’Union
    de la Bessarabie avec la Roumanie. A l’été 1940, suite à un ultimatum, l’URSS a
    annexé tant la Bessarabie que le nord de la Bucovine, qui font partie de nos
    jours des anciennes républiques soviétiques de Moldavie et d’Ukraine.























    Bruxelles
    – La Commission européenne a approuvé le versement de 33,9 millions d’euros du
    Fonds de solidarité de l’UE pour soutenir la Roumanie à faire face aux
    conséquences des incendies et de la sécheresse qui ont frappé le pays en 2022,
    lit-on dans un communiqué de l’exécutif communautaire. « Le fond de
    solidarité de l’Union européenne est une manière tangible de faire part de la
    solidarité et du soutien et il joue un rôle crucial dans le contexte des
    changements climatiques », a déclaré la commissaire en charge de la
    cohésion et des réformes, Elisa Ferreira. Entre mars et août 2022, la Roumanie
    a été touchée par une sécheresse sévère provoquée par une forte baisse des
    précipitations. Récoltes en dessous des attentes, incendies de végétation et un
    déficit d’eau courante et potable dans plusieurs régions, sont autant d’effets
    négatifs de ce phénomène, dont les préjudices seront partiellement couverts par
    l’UE.










    Séisme
    – Un tremblement de terre de magnitude 4,8 degrés sur l’échelle ouverte de
    Richter s’est produit en Roumanie dans la nuit de dimanche à lundi dans la zone
    sismique de Vrancea, dans l’est, a fait savoir l’Institut national de recherche
    et de développement pour la Physique de la Terre. Le séisme qui a été ressenti
    dans des dizaines de localités et dans la capitale, Bucarest, a eu l’épicentre
    à une profondeur de 132,5 km. Depuis début décembre, trois tremblements de terre
    ont secoué la Roumanie ayant des magnitudes de 2,1, 3,2 et 4,8 sur l’échelle de
    Richter.


    Energie
    – La Roumanie a rejoint l’Alliance Solaire Internationale, qui réunit quelque
    120 Etats. Les représentants de l’administration de Bucarest ont signé
    l’engagement dans le cadre de la COP28, la Convention Cadre des Nations unies
    sur les Changements Climatiques qui se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023
    à Dubaï. La sécurité énergétique de la Roumanie augmentera avec l’adhésion à
    l’Alliance Solaire Internationale, a déclaré à cette occasion le président
    roumain, Klaus Iohannis. Dans le cadre de son discours sur place, le chef de
    l’Etat roumain a réaffirmé l’engagement ferme de son pays d’atteindre la
    neutralité carbone, y compris par l’utilisation des sources renouvelables
    d’énergie. Klaus Iohannis a rencontré l’émissaire américain sur le climat, John Kerry, pour un dialogue sur
    l’élargissement de la composante relative aux changements climatiques, à
    l’environnement et à la transition verte dans le cadre du Partenariat
    stratégique roumano-américain. Ce qui plus est, le président roumain a également
    rencontré des membres du Forum de la jeunesse européenne, la plus importante
    plate-forme de représentation de la jeunesse au niveau européen, qui se
    propose, entre autres de protéger la planète et de coopter les jeunes dans les
    processus de consultation démocratique.














    Bois – Presque 3,5 millions de Roumains se chauffent au bois, une véritable source de pollution, selon les experts. C’est la raison pour laquelle le Ministère de l’Environnement est en train d’élaborer un programme censé financer par des fonds publics, non remboursables, le remplacement des anciens poêles à bois par des poêles plus efficaces du point de vue énergétique. Le secrétaire d’Etat, Ionut Baciu, affirme que le programme aura de multiples bénéfices : la réduction de la consommation du bois de chauffage, la baisse de la pollution et des factures moins élevées.

    Handball
    – La sélection nationale de handball féminine de la Roumanie a vaincu dimanche
    soir la Serbie, lors d’un match de poule au tableau du Championnat du monde.
    Cette victoire s’ajoute à celle contre le Chili et permet la qualification des
    Roumaines dans les groupes principaux du
    Championnat du monde. Mardi soir, les Tricolores disputeront leur dernier match
    de poule, contre le Danemark. La vedette de l’équipe nationale de Roumanie,
    Cristina Neagu, 4 fois désignée meilleure joueuse de handball du monde, n’est
    pas entrée jusqu’ici sur le terrain. La Roumanie est la seule équipe ayant
    participé à toutes les 26 éditions de la Coupe du monde de handball féminin, et
    compte à son palmarès un titre mondial (1962), deux médailles d’argent (1973 et
    2005) et une de bronze (2015). Lors de la précédente édition de cette
    compétition, les Roumaines ont occupé la 13e place au classement mondial.














    Météo – En Roumanie, le temps est morose, avec des pluies sur la moitié sud du territoire. Mardi, nous aurons entre 1 et 9 degrés. Le temps sera morose dans la capitale où les températures à midi ne dépasseront pas les 5 degrés.

  • Episode hiver en Roumanie

    Episode hiver en Roumanie

    La Roumanie a enfin connu un épisode hivernal au cours des derniers jours après un début d’hiver pendant lequel ont été enregistrés des records de température. Le 19 janvier, les températures ont été les plus hautes jamais enregistrées depuis que des mesures sont effectuées, et ce dans de nombreuses stations météo, elles ont atteint par endroit les 22 degrés Celsius. Dans les discussions habituelles sur le temps qu’il fait, les anciens évoquent, parfois avec nostalgie, les hivers d’autrefois où le froid et la neige arrivaient en décembre pour ne disparaître qu’au début du printemps.

    Les plus jeunes qui doivent se contenter du récit des ainés se plaignent parfois quand durant quelques jours le thermomètre tombe sous 0 et la neige recouvre le paysage, comme ce fut le cas en fin de semaine passée. Cet épisode hivernal a affecté la circulation dans la plupart des départements placés sous vigilance orange ou jaune pour le mauvais temps. Rien de grave à déplorer mais de nombreuses difficultés dans certaines régions. Les équipes d’intervention et des bénévoles ont aidé à dégager des voitures coincées dans la neige et à rétablir le courant électrique dans les maisons où il avait été coupé. Ils ont dégagés les arbres et les poteaux électriques tombés en travers des routes.

    A Galati près du delta du Danube, les enfants ont suivi les cours en ligne pendant quelques jours. Les pompiers ont dû évacuer une femme enceinte bloquée dans sa voiture. Les trains ont circulé parfois en retard dans les zones particulièrement touchées, aucun avion n’a été annulé. Selon l’Inspection générale pour les situations d’urgence, environ 5000 pompiers et 3600 véhicules se tenaient prêts à intervenir auprès de la population en cas de besoin. Localement, les militaires ont également aidés au déneigement. Au final, leurs interventions ont été nécessaires dans une grande partie du pays. Et ceci alors que l’hiver n’a duré que trois jours !

  • Les effets du changement climatique en Roumanie

    Les effets du changement climatique en Roumanie

    Les températures sont en hausse constante en Roumanie,
    avertissent les spécialistes à l’unisson, 2022 étant la plus chaude année
    depuis que l’on a commencé à réaliser des statistiques du genre, et elle battit
    ce record pour la troisième année consécutive. La température annuelle moyenne s’est
    élevée à 11,77°, en hausse de 1,55° rapporté à la moyenne de la période 1981/2010,
    selon une analyse issue par l’Administration nationale de météorologie. Par
    ailleurs, les années les plus chaudes des dernières 122 ans, soit entre 1900 et
    2022, ont été 2019, 2020, 2022, 2015 et 2007, alors que la décade 2012/2022 a
    été marquée par une hausse constante des températures, d’une année sur l’autre.
    Pour ne rien arranger à ces statistiques inquiétantes, ce mois de janvier, mois
    habituellement réputé comme le plus froid de l’année, a battu des records
    jamais atteints, avec 22,5° enregistrés dans le sud du pays. Du jamais vu. « Ces
    données montrent ce que nous ressentons au niveau empirique depuis plusieurs
    années, à savoir que les changements climatiques impactent toute la planète,
    que l’on ne peut pas parler d’un problème local ou national », avoue le
    ministre roumain de l’Environnement Barna Tanczos. La climatologue Roxana
    Bojariu nous explique les causes du changement brutal de climat que nous
    constatons aujourd’hui en Roumanie :


    « Le changement climatique n’a pas surgi d’un
    coup. Mais on le voit s’accélérer ces dernières années, et je crains que ce
    processus d’accélération ne fait que se poursuivre, surtout avec cette accumulation
    des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Et c’est un phénomène que l’on
    ressent aussi au niveau de notre pays. Et même si l’on avait déjà connu des
    hivers cléments, avec des températures printanières, les records de
    températures de cette année sont hors propos. En Roumanie, et dans toute l’Europe.
    Mais bon, il y a quand même eu quelques vagues de froid dans l’hémisphère Nord,
    mais même ainsi, la température moyenne dans cette partie du globe montre qu’on
    est dans un processus de réchauffement global accéléré. Rappelez-vous encore l’été
    2022, le plus chaud jamais enregistré en Europe, ce qui a causé une période de
    sécheresse qu’on n’avait plus connu ces derniers 500 ans ».


    La sécheresse avait touché de plein fouet la Roumanie,
    même si le ministre de l’Environnement ne cesse de rassurer en mettant en avant
    les dispositifs mis en place pour la combattre. Et, en effet, grâce au Plan
    national de relance et de résilience, la Roumanie dispose de 1,2 milliards
    euros de crédits pour financer ses programmes de reboisement. Le ministre Barna
    Tanczos n’a de cesse de plaider pour la mise en route de ces programmes, sachant
    combien la forêt s’avère résiliente face au changement climatique et contribue à
    diminuer les effets indésirables. Le ministre rappelle encore l’adoption
    récente de la stratégie nationale pour la forêt, qui règle le domaine et se
    penche tout particulièrement sur la protection des zones vulnérables au
    changement climatique. « Les propriétaires de forêts et de terrains
    agricoles sont en outre encouragés pour que leurs propriétés soient conservées
    et mises en valeur. Ils bénéficieront d’un mécanisme incitatif à hauteur de 456
    euros/an/ha, pendant 20 ans, pour transformer ces terrains en forêts »,
    avait encore affirmé le ministre roumain de l’Environnement Barna Tanczos. Quant
    aux pronostics au sujet du climat, la climatologue Roxana
    Bojariu affirme que:


    « Quoi qu’il advienne, et bien que le scénario
    optimiste de l’Accord de Paris laissait espérer une hausse de la température
    moyenne de seulement 1,5°, les températures vont continuer à augmenter. L’on se
    trouve probablement dans le scénario réaliste, entre l’optimiste et le pessimiste.
    Mais cela fait qu’on aura non seulement une hausse des températures moyennes,
    mais aussi des phénomènes météos extrêmes, que l’on ressent déjà. Ces
    phénomènes météo extrêmes seront présents même dans le scénario optimiste, mais
    ils seront d’autant plus sévères que les concentrations des gaz à effet de
    serre vont à augmenter à un rythme accéléré. Chaque dizaine de degré en plus
    engendre des vagues de chaleur d’une durée et d’une sévérité croissantes. Qui
    plus est, les vagues de chaleur provoquent des incendies de végétation, même si
    ce genre d’incidents n’ont pas en Roumanie la même ampleur que dans les régions
    du sud de l’Europe, en Grèce, dans le Midi de la France, voire au Portugal ».


    Les données recueillies sur la période 2017/2022 mettent
    en exergue l’intensité, la fréquence et l’étendue en hausse des phénomènes
    météo dangereux, qui ont un impact sur la vie et la sécurité des gens, et sur
    les activités économiques. En 2022 ont
    été enregistrées 130 alertes météo, dont 5 code rouge. Par ailleurs, la
    sécheresse pédologique de longue durée enregistrée durant l’année agricole 2021/2022
    s’est étendue d’un mois sur l’autre, et avait touché pratiquement toutes les
    régions agricoles du pays. (Trad. Ionut
    Jugureanu)