Tag: crise

  • La semaine du 6 au 10 septembre

    La semaine du 6 au 10 septembre


    Crise gouvernementale à Bucarest


    Avancée par l’Union Sauvez la Roumanie-PLUS (ancien partenaire au pouvoir) et l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR, l’opposition nationaliste), la motion de censure contre le gouvernement dirigé par le libéral Florin Cîţu, a été lue jeudi, en séance plénière du Parlement de Bucarest. Ciblé sur des sujets tels les investissements, la santé, l’éducation et l’infrastructure, le document affirme que la Roumanie a à sa tête un gouvernement qui manque de soutien parlementaire et un premier ministre intéressé uniquement par la compétition interne à son propre parti politique. Les débats et le vote auront lieu après que la Cour constitutionnelle se soit prononcée sur la saisine formulée par le premier ministre, Florin Cîţu, quant à l’existence d’un conflit juridique de nature constitutionnelle entre l’Exécutif et le Législatif au sujet de la motion de censure. Le président de la Chambre des députés, le libéral Ludovic Orban, en compétition avec Florin Cîtu pour la direction du PNL, considère que la décision de reporter le calendrier des débats et du vote est profondément anticonstitutionnelle. La présidente du Sénat, Anca Dragu (de l’USR-PLUS), affirme que les libéraux usent de touts les subterfuges pour empêcher les débats et le vote sur la motion de censure. Monsieur Cîtu a déclaré qu’en cas de décision favorable de la Cour constitutionnelle, il exigerait la démission des présidents des deux Chambres du Parlement. Rappelons-le, l’USR-PLUS a avancé une motion de censure et réclamé la démission du premier ministre, après que celui-ci a révoqué de ses fonctions le ministre USR de la Justice, Stelian Ion. Ultérieurement, tous les ministres USR PLUS ont démissionné, tandis que les secrétaires et les sous-secrétaires d’Etat, les préfets et les sous-préfets en ont été révoqués.



    Visite en Suisse du chef de l’Etat roumain


    En visite officielle en Suisse pour marquer les 110 années de relations diplomatiques bilatérales, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a déclaré au sujet de la crise politique roumaine, que la situation n’était pas si préoccupante. Lors des pourparlers avec son homologue suisse, Guy Parmelin, Klaus Iohannis a rappelé que la Confédération helvétique était dixième au classement des investisseurs étrangers en Roumanie et qu’il espérait bien que les investisseurs suisses continuent à s’intéresser à notre pays. Le leader de Bucarest a tenu à remercier son homologue suisse pour le soutien de Berne à l’adhésion de Bucarest à l’Organisation de coopération et de développement économiques, OCDE. Pour sa part, le président suisse a rappelé que les deux pays partageaient de nombreux points de vue. D’autres sujets à l’agenda des discussions : l’éducation, la cybersécurité, la recherche et l’innovation.



    Réunion annuelle de la diplomatie roumaine


    Les travaux de la Réunion annuelle de la diplomatie roumaine ont eu lieu trois jours durant à Bucarest, aussi bien en présentiel qu’à distance. Les principaux thèmes de débat ont été les actuels défis sécuritaires, la résilience dans le contexte pandémique et le renforcement de la coopération entre les pays européens. Les participants se sont également penchés sur le rôle de la Roumanie dans la perspective de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, ainsi que sur la réforme consulaire déroulée au niveau du Ministère roumain des Affaires Etrangères depuis le début de l’année. Les invités spéciaux de cette réunion ont été le chef de la diplomatie grecque, Nikos Dedias, et la secrétaire générale de l’OSCE, Helga Schmid. Le ministre roumain des Affaires Etrangères a mis en évidence l’émergence de nouveaux défis de sécurité dans la région et dans le monde, l’occasion pour son homologue d’Athènes de réitérer l’importance de la solidarité face aux menaces transnationales. La secrétaire générale de l’OSCE a quant à elle affirmé que la diplomatie plurilatérale restait l’unique solution viable pour une gestion efficace des actuels problèmes de sécurité. Parmi les invités de Bucarest, notons aussi la présence du chef de la diplomatie moldave, Nicu Popescu. La République de Moldova, tout comme les pays du voisinage oriental de la Roumanie, continue à subir différentes pressions de l’extérieur, a tenu à préciser le ministre roumain, Bogdan Aurescu. Son homologue de Chişinău a expliqué que son pays était depuis quelques années déjà confronté à une hausse de la corruption, parallèlement à un affaiblissement de la force de l’Etat et de ses institutions, d’où une baisse de la résilience, y compris face aux conséquences de la pandémie.



    La Roumanie, en proie à la quatrième vague pandémique


    Le nombre de nouveaux cas de contamination, rapportés par la Roumanie cette semaine, a dépassé la barre des 2000 cas en 24 heures. Le bilan des décès s’est également alourdi, tandis que le nombre de personnes dépistées positives et hospitalisées dans des unités de Réanimation est à la hausse. Les experts affirment que le pays est touché par la quatrième vague pandémique et recommandent à la population de respecter les mesures sanitaires et de se faire vacciner. Pourtant, les Roumains ne s’empressent pas à se faire immuniser contre la Covid-19. A l’heure où l’on parle, seulement 31% d’entre eux sont entièrement vaccinés, soit 5,2 millions de personnes. Selon l’Institut national de santé publique, plus de 80% des cas de coronavirus, identifiés la semaine dernière, étaient des personnes non vaccinées. D’ailleurs, une majorité écrasante, denviron 93%, des décès provoqués par linfection au nouveau coronavirus concerne des gens non vaccinés, tandis que 5% des victimes étaient partiellement vaccinées. Les autorités ont affirmé faire des efforts pour augmenter le nombre de lits dans les unités de réanimation-soins intensifs, parallèlement à la mise en place de plusieurs centres de vaccination mobiles, notamment à la campagne et dans les campus universitaires. Les enfants roumains se préparent pour une nouvelle année scolaire. Prévue le 13 septembre, la rentrée se fera en présentiel et les cours seront dispensés dans les salles de classe tant que le taux d’incidence reste en dessous de 6 cas pour mille habitants. N’empêche, le gouvernement roumain a décidé de prolonger l’état d’alerte de 30 jours, sans mettre en place de nouvelles restrictions sanitaires. Jeudi, le Comité national pour les situations d’urgence a mis à jour la carte des pays en zone rouge, en provenance desquels les voyageurs seront obligés d’observer une période de quarantaine à leur arrivée en Roumanie. Y feront exception les personnes vaccinées. La Bulgarie est passée au rouge, tandis que l’Allemagne est passée du vert au jaune.


    (Trad. : Ileana Ţăroi, Ioana Stăncescu)

  • 07.09.2021

    07.09.2021




    Politique – Le vice-premier ministre
    Dan Barna et les ministres de l’Union sauvez la Roumanie-PLUS ont démissionné ce
    matin du gouvernement de coalition dirigé par le libéral Florin Cîţu. USR-PLUS
    considère que le premier ministre a « dynamité » la coalition
    gouvernementale par la révocation intempestive, la semaine dernière, du
    ministre de la Justice Stelian Ion. Les représentants du parti ont été convoqués
    à des consultations cet après-midi par le président Klaus Iohannis. Vendredi
    dernier, l’Union sauvez la Roumanie-PLUS et le parti ultranationaliste l’Alliance pour l’unité des
    Roumains ont déposé une motion de censure contre le cabinet Cîţu. Les
    bureaux réunis des deux chambres du Parlement se réunissent aujourd’hui dans
    une nouvelle tentative pour fixer le calendrier des débats et du vote de la motion.
    Davantage d’infos à ce sujet après le journal.




    Gouvernement – Malgré la démission des
    ministres USR-PLUS, le premier ministre Florin Cîţu a programmé pour aujourd’hui
    une réunion gouvernementale dans le but d’adopter une loi de finances
    rectificative. Le chef de l’exécutif annonçait hier soir que le collectif budgétaire
    serait approuvé quoi qu’il en soit, en présence ou absence des ministres de l’Union
    sauvez la Roumanie-PLUS. Le texte de loi prévoit une réaffectation de fonds aux
    ministères de la Santé, des Finances et du Développement et des
    investissements. A l’opposé, le ministère du Travail, le Sénat et la Cour des
    comptes se verront diminuer leurs enveloppes budgétaires.








    Diplomatie – La Réunion annuelle de la diplomatie roumaine, qui réunit les
    chefs des missions diplomatiques et des consulats roumains de l’étranger, démarre
    aujourd’hui à Bucarest. Les travaux seront dirigés par Bogdan Aurescu, ministre
    des Affaires étrangères. La résilience est le thème principal de cette édition
    2021, un concept qui gagne en importance dans le contexte de la crise
    sanitaire. D’autres thématiques retiendront l’attention du corps diplomatique
    roumain : le changement climatique, la transition numérique, le rôle croissant
    des nouvelles technologies et la cybersécurité. Bogdan Aurescu rencontrera dans
    la journée son homologue moldave, Nicolae Popescu, un des invités spéciaux de l’événement.
    Les discussions bilatérales chercheront à renforcer le soutien de la Roumanie
    au processus de réformes déroulé par le nouvel exécutif de Chişinău et au
    parcours européen de la République de Moldova.




    OTAN – La base 57 Mihail Kogălniceanu de Constanţa, dans le
    sud-est de la Roumanie, accueille aujourd’hui la cérémonie de certification
    OTAN du détachement de l’Aviation royale canadienne, qui démarre sa mission renforcée
    de police du ciel en Roumanie. Les quelques 140 canadiens, pilotes et personnel
    technique, et leurs six aéronefs Hornet resteront durant trois mois sur la base
    57, aux côtés des militaires roumains dotés d’avions F-16 et MIG-21 Lancer. Les
    militaires canadiens ont déjà effectué quatre missions à Mihail Kogălniceanu et
    une mission à la base de Câmpia Turzii, dans le centre de la Roumanie.




    Tennis – Les joueuses roumaines de tennis Monica Niculescu et Gabriela
    Ruse se sont qualifiées pour les quarts de finale de l’épreuve de double dames
    de l’US Open, après une victoire en trois sets contre Leylah Fernandez de
    Canada et Erin Routliff de Nouvelle Zélande. Les Roumaines rencontreront demain
    le duoAlexa Guarachi de Chili – Desirae Krawczyk des Etats-Unis.
    Quant au tableau de double messieurs, le roumain Horia Tecău et l’allemand
    Kevin Krawietz, tête de série numéro six à l’US Open, joueront aujourd’hui dans
    les quarts de finale. Ils affronteront les Américains Steve Johnson – Sam Querrey.






    Météo – Il fait beau, mais encore un peu frisquet le matin en
    Roumanie. Le ciel est variable, partiellement couvert en montagne, où on attend
    aussi quelques pluies éparses. Le vent est faible à modéré, avec quelques
    intensifications en altitude et sur le littoral de la mer Noire. Les
    températures maximales iront, dans la journée, de 18 à 28°C. 22° et plein
    soleil à midi à Bucarest.

  • 10/08/2021 (mise à jour)

    10/08/2021 (mise à jour)

    Covid-19 — L’immunité collective au Covid-19 est d’environ 50 % en Roumanie, suite à la guérison de la maladie ou à la vaccination, a déclaré mardi le président du Comité national de coordination des activités visant la vaccination, le médecin Valeriu Gheorghiţă. Il a ajouté que, même si la tendance des infections est ascendante, la situation est stable par rapport à celle de différents autres Etats européens. D’autre part, Valeriu Gheorghiţă a précisé que l’objectif des autorités, c’est d’accroître le nombre des personnes vaccinées, notamment des plus vulnérables. Toutefois, à l’heure actuelle, la vaccination anti-Covid ne doit pas être obligatoire, parce que la société roumaine n’est pas prête pour ce type d’approche. Environ 5 millions de Roumains, soit un quart de la population totale, sont pleinement vaccinés. Plus de 300 nouveaux cas de contamination au SARS-CoV-2 ont été rapportés mardi en Roumanie, sur plus de 34 mille tests effectués, soit le bilan quotidien le plus grave depuis la fin mai. Quatre décès se sont ajoutés au bilan meurtrier de la pandémie en Roumanie. Le nombre des malades hospitalisés est également à la hausse : ils sont plus de 660, dont 80 en soins critiques.



    Aides — Un aéronef des Forces aériennes roumaines transporte ce mardi en Egypte 525 000 doses de vaccin anti-Covid-19, produit par la compagnie AstraZeneca, pour gérer la pandémie dans ce pays. La Roumanie a reçu une demande d’assistance internationale de la part du gouvernement égyptien par le biais du Mécanisme européen de protection civile. Elle s’est jointe aux efforts européens et internationaux pour aider l’Egypte. Des aides humanitaires similaires devraient être envoyées en Albanie et au Vietnam. Lundi, les Forces aériennes roumaines ont transporté en Tunisie 180 000 doses de vaccin AstraZeneca, des tests antigéniques et du matériel sanitaire, mais aussi une équipe médicale de 13 personnes de Roumanie qui assistera le personnel sanitaire de Tunisie dans ses efforts de combattre la pandémie de Covid. L’ambassade de Tunisie à Bucarest a remercié l’Etat roumain pour son action.



    ONU — A l’ONU, la Roumanie a réitéré ses propos visant à condamner tout acte d’agression qui transgresse des principes et des normes du droit international et s’est déclarée préoccupée par les effets négatifs de ces actes sur la sécurité régionale et internationale. Ces propos ont été exprimés lundi dans le cadre d’un débat au sein du Conseil de Sécurité des NU en visioconférence sur le renforcement de la sécurité maritime. Selon le ministère des Affaires étrangères de Bucarest, l’attaque contre le navire « Mercer Street » constitue une menace à l’adresse de la paix et une violation flagrante des normes du droit international. L’UE a condamné aussi cette attaque et plaidé pour le respect des principes et des normes du droit international. Les autorités de Bucarest rappellent que le 3 août dernier, les représentants permanents de la Roumanie et du Royaume-Uni auprès de l’ONU et le représentant du Liberia, Etat dont le navire battait le pavillon, ont signé une lettre commune au président du Conseil de Sécurité et au secrétaire général de l’ONU sur le thème de l’attaque contre le pétrolier « Mercer Street » commis par un drone d’origine iranienne.



    Climat — Le président roumain, Klaus Iohannis, a promis de s’impliquer activement dans tous les efforts visant à résoudre la crise climatique, après la sonnette d’alarme tirée par les NU au sujet du rythme accéléré des changements provoqués par l’action humaine. Selon ce rapport, le réchauffement climatique pourrait franchir le seuil des 1,5 degrés Celsius de plus qu’à la fin du 19e siècle vers 2030, soit 10 ans plus tôt que prévu initialement. Les experts de l’ONU évoquent un véritable code rouge pour l’Humanité, désastres sans précédent parmi lesquels la multiplication des vagues de chaleur et des inondations. En guise de réaction au rapport des NU, la Commission européenne affirme qu’il n’est pas trop tard pour arrêter cette tendance, à condition que les Etats du monde agissent immédiatement et ensemble. Pour leur part, les Etats-Unis affirment que l’Humanité ne pourrait plus tarder à mettre en œuvre des mesures courageuses concernant les changements climatiques et le Royaume-Uni souligne que la transition vers les énergies renouvelables devrait se réaliser rapidement, une idée soutenue aussi par la France. Pour sa part, Greenpeace insiste que désormais les gouvernements du monde devraient prendre des mesures et assumer la réduction des émissions de dioxyde de carbone avant 2030.



    Sénat — Le Bureau permanent du Sénat a convoqué ce mardi une réunion extraordinaire du plenum de la Chambre basse pour analyser l’adoption par le gouvernement le 5 août d’un décret d’urgence qui élimine un acte règlementaire visant le débranchement des mauvais payeurs des réseaux de gaz et de chaleur. Jusqu’ici, durant l’état d’alerte, ces réseaux ont assuré la continuité des services même dans le cas des abonnés qui n’avaient pas payé leurs factures. Selon les chiffres des autorités, fin mai, plus de 200 mille clients n’avaient pas payé leurs factures durant les périodes d’état d’urgence et d’alerte. Elles totalisent à présent quelque 50 millions d’euros.



    Sécurité routière — La Police roumaine a lancé ce mardi la campagne de sécurité routière « Carte postale depuis l’hôpital », afin de réduire les accidents produits suite au non-respect des limites de vitesse sur les autoroutes et les routes nationales. Les policiers ont expliqué ce que l’on entend par agressivité au volant et ont précisé que les manœuvres dangereuses seraient désormais définies dans de nouvelles propositions de modification du Code de la route. Le ministère de l’intérieur a proposé entre autres de doubler les sanctions pour les chauffeurs qui roulent à contresens sur l’autoroute, qui se verront suspendre leurs permis de conduire pour 120 jours par rapport à 60 jours comme c’est le cas actuellement. Ce qui plus est, les chauffeurs qui circulent sur la voie d’urgence des autoroutes risqueront 60 jours de suspension du permis de conduire au lieu d’une amende, selon la législation actuelle. En Roumanie, l’excès de vitesse est la principale cause des accidents de la route durant la saison estivale. Selon les statistiques, en été, de nombreux chauffeurs ne respectent pas le code de la route lorsqu’ils voyagent en voiture avec leurs familles.



    Marine — Les Forces navales roumaines organisent samedi, le 14 août, la Journée portes ouvertes dans les ports militaires à la mer Noire ou sur le Danube – Constanţa, Mangalia, Brăila, respectivement Tulcea. Les visiteurs pourront monter à bord de certains bâtiments maritimes et fluviaux, visiter des expositions de technique et d’armement ou interagir avec les marins militaires. Le même samedi, les marins militaires prendront part, à, l’occasion de la Journée de la reconnaissance, à des cérémonies militaires et religieuses à la mémoire de tous ceux qui se sont sacrifiés pour le pays et qui reposent au fond des eaux. Tous ces événements seront une préface pour la Journée de la Marine roumaine, marquée, selon la tradition, le 15 août, jour de la fête chrétienne de la Dormition de la Mère de Dieu.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Sorana Cîrstea s’est qualifiée au deuxième round du tournoi WTA de Montréal après la victoire contre l’Américaine Alison Riske par 6-3, 6-4. Au deuxième round, elle affrontera Victoria Azarenka du Belarus.

  • Le monde tel qu’il change (II)

    Le monde tel qu’il change (II)

    Cette semaine nous continuons de discuter des changements qui touchent le monde avec la nouvelle pandémie. Car si la pandémie a été bien identifiée, elle s’appuie sur une crise existentielle plus large qui touche le monde dans son ensemble de diverses manières et qui expliquent le surgissement de peurs incontrôlée. C’est de cette problématique que nous allons discuter autour du dernier livre de l’anthropologue Michel Agier, Vivre avec des épouvantails. Le monde, les corps, la peur.



  • Le gouvernement de Bucarest – investi

    Le gouvernement de Bucarest – investi

    La
    Roumanie a un nouveau gouvernement, aux pleins pouvoirs, résultant
    des élections du 6 décembre et soutenu par une coalition de
    centre-droit formée par le Parti national libéral, l’Alliance Union
    Sauvez la Roumanie-PLUS et l’Union démocrate magyare de Roumanie.
    Mercredi, la nouvelle majorité constituée à l’issue de
    négociations dures, qui ont impliqué l’harmonisation des programmes
    de gouvernance et le partage des fonctions ministérielles et
    parlementaires, a fait un tour de force et réussi à valider les 18
    ministres et à investir le nouvel exécutif en un seul jour.

    C’est
    l’expert en finances Florin Cîtu qui est premier ministre, celui
    qui, en tant que titulaire du portefeuille des Finances de l’ancien
    cabinet libéral minoritaire, a réussi à éviter le collapsus
    budgétaire auquel s’attendaient de nombreux commentateurs,
    lorsqu’ils prévoyaient les suites de la crise économique générée
    par la pandémie.

    Les critiques accusent Florin Cîtu d’avoir
    excessivement endetté la Roumanie. Pour le nouveau premier ministre,
    les objectifs à court terme du nouveau gouvernement sont tout à
    fait clairs, tout comme le modèle de développement du pays que la
    coalition gouvernementale propose. « Tant
    moi-même que mon équipe nous ferons tout ce qui est en notre
    pouvoir pour atteindre les deux objectifs déjà énoncés et sur
    lesquels tous les partis politiques concordent : dépasser au
    plus vite et dans de bonnes conditions la crise sanitaire et remettre
    l’économie sur les rails. La crise du Covid-19 a souligné le besoin
    d’appliquer un nouveau modèle de gouvernance publique et de
    développement économique et social. Dans ce contexte, la coalition
    de centre-droit propose un programme de gouvernance qui combine les
    mesures de sortie de crise aux politiques de développement à long
    terme pour construire une Roumanie normale à laquelle tout Roumain
    aspire. Le nouveau modèle de développement économique et social a
    au premier plan les investissements en tant que moteur du
    développement économique, censé générer la croissance économique
    la plus importante de l’Union européenne durant l’intervalle
    2021-2024 »
    , a déclaré Florin Cîtu.

    Le principal acteur de
    l’opposition parlementaire sera le PSD, celui qui a d’ailleurs
    remporté le scrutin législatif, mais qui se trouve dans
    l’impossibilité de constituer une majorité vu qu’il est carrément
    politiquement isolé. Les sociaux-démocrates ont fortement critiqué
    le programme de gouvernance. Leur patron, Marcel Ciolacu, a annoncé
    que le PSD ferait une opposition totale – un avertissement qui vise
    directement son homologue libéral, Ludovic Orban.

    « Le PSD ne votera
    jamais un tel gouvernement. Les Roumains ont désormais un seul et
    unique allié au sein du Parlement roumain – le PSD ! Nous
    allons défendre leurs droits, nous allons vous combattre dans les
    commissions spécialisées du Législatif, dans le plénum, partout.
    Monsieur Orban, souvenez-vous de ce que je vous dis aujourd’hui, ici,
    devant le Parlement de la Roumanie : vous avez espéré vous
    sauver, mais c’est à peine maintenant que commence le pire cauchemar
    que vous ayez jamais eu ! »
    , a menacé Marcel Ciolacu.

    Entre
    temps, le chef de l’État, Klaus Iohannis, a averti les nouveaux
    ministres que le public attendait désormais que les réformes
    promises soient réalisées, notamment dans le domaine des grands
    systèmes publics, afin de restructurer l’État et de réduire la
    bureaucratie. Une année après le début de son second quinquennat,
    le président roumain dispose pour la première fois de l’opportunité
    d’avoir un partenariat avec un gouvernement soutenu par une majorité
    stable, constituée autour du PNL, parti dont le chef de l’État
    est d’ailleurs issu.

  • Sauver l’HoReCa

    Sauver l’HoReCa

    Le premier ministre Ludovic Orban et le ministre de l’Economie Virgil Popescu ont rencontré ce mercredi les représentants du secteur « hôtellerie-restauration-cafés ». Le but : discuter du plan d’aide de l’Etat qui vise à compenser les pertes de chiffres d’affaires des entreprises du secteur, un des plus touchés par la crise de Covid-19 en Roumanie.

    D’après le ministre de l’Economie, le budget estimé est de 500 millions d’euros et le montant maximal pour une société ne pourra pas dépasser les 800.000 euros. L’Exécutif devrait finaliser au plus tard la semaine prochaine le projet de loi qui détaillera les mesures qui permettront aux entreprises de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme d’accéder au fonds de soutien. Le mécanisme d’aide sera soumis à l’approbation de la Commission européenne et une application devrait faciliter l’accès au fonds.

    Jusqu’à présent, le gouvernement a accordé diverses facilités financières et fiscales, a couvert l’indemnité d’activité partielle ainsi que plus de 41% du salaire de base pour les salariés. Lors des discussions, mercredi, le premier ministre a évoqué la nécessité de prolonger de six mois la possibilité pour les patrons de recourir au chômage partiel pour les salariés dont l’activité a été impactée par la crise sanitaire. De même, au vu de Ludovic Orban, il serait utile d’appliquer des horaires de travail plus flexibles, pour mieux répondre aux besoins du secteur HoReCa. Les consultations entre le gouvernement roumain et les représentants du domaine devraient se poursuivre dans la période à venir.

    Les restaurants sont actuellement fermés en Roumanie à cause du nombre important de contaminations au nouveau coronavirus à travers le pays. Les terrasses ont le droit de rester ouvertes, mais le mauvais temps ne permet plus vraiment de les utiliser. Les statistiques font état de 10.000 restaurants fermés actuellement en Roumanie en raison de la pandémie. En plus, on estime que les six mois à venir seront dramatiques pour l’industrie hôtelière, avec 70-80% des hôtels du pays qui pourraient fermer.

    Les entrepreneurs de l’HoReCa disent avoir subi jusqu’à 80% de perte de chiffre d’affaires et affirment que près de 100.000 personnes, soit la moitié des salariés du secteur, perdront leur emploi d’ici la fin de l’année. C’est pourquoi ils réclament des mesures concrètes de la part de l’exécutif, des mesures qui assurent la survie du secteur dans la période à venir. Les entrepreneurs estiment qu’il faudra attendre l’année 2023 pour retrouver une activité « normale » dans les cafés et restaurants et encore deux ans de plus pour permettre aux hôtels de se redresser complétement.

    Notons qu’une récente enquête, réalisée à la demande de l’Organisation patronale des hôtels et des restaurants de Roumanie (HORA), montre que près de 8 Roumains sur 10 trouvent qu’il faudrait rouvrir les restaurants. (Trad. Elena Diaconu)

  • Santé et pandémie (2)

    Santé et pandémie (2)

    Les représentants des joueurs les plus importants de ces deux branches en Roumanie en ont discuté amplement au cours de deux jours de débats organisés par le quotidien Ziarul financiar (le Journal financier). Le mot d’ordre semble être adaptation. Ligia a suivi les débats.

  • Comment gérer son corps et son esprit pendant une situation de crise ?

    Comment gérer son corps et son esprit pendant une situation de crise ?

    La société roumaine
    a subi une reconfiguration dramatique sous l’influence de la pandémie de
    coronavirus. Les mesures prises ces derniers mois, tel le confinement ou les gestes
    barrières, ont créé un nouveau paradigme pour notre existence. On a dû apprendre
    à maintenir la distance physique, mais aussi à se rapprocher via la technologie.
    On a appris à travailler depuis chez soi et on a gagné davantage de temps en
    famille, mais on est tout aussi fatigués et stressés. En fait, les Roumains ont
    découvert qu’en travaillant à domicile, on économisait trois heures par jour. Trois
    heures à consacrer à la famille ou tout simplement pour dormir.

    Toutefois, la situation
    n’est pas la même pour tous. En fait, selon une récente étude sociologique,
    seuls 3 Roumains sur 10 estiment avoir eu plus de temps libre pendant la
    pandémie qu’avant, alors que 4 sur 10 ont besoin de dormir davantage. Cette
    étude permet de se faire une idée sur la manière dont une crise comme celle-ci
    influence la qualité du sommeil et implicitement de la vie aussi. On dirait que
    pendant un confinement prolongé, les gens auraient eu le temps de dormir
    davantage, mais tel ne fut pas le cas. En fait, des comportements et des
    sentiments que les Roumains ne connaissaient pas ont fait surface pendant la
    pandémie.




    La psychologue
    Daniela Ionescu explique : « La plus grande crainte de l’homme, c’est l’inconnu.
    Or, les éléments inconnus abondent dans cette pandémie. Il y a peu d’informations,
    qui en plus sont souvent contradictoires et menaçantes. Du coup, le sentiment
    de sécurité est sérieusement affecté et remplacé par la peur, la culpabilité ou
    par des comportements du genre « lutter ou s’enfuir ». Un simple éternuement
    peut susciter un souci non seulement dans la tête de la personne qui
    éternue mais aussi pour tous ceux qui l’entourent : « serait-ce… ? » Or,
    notre cerveau ne supporte pas l’incertitude. Quand il ne dispose pas de
    toutes les informations, il les complète, déformant la réalité objective. En
    résulte un scénario cohérent sur la base duquel la personne agit pour regagner
    le contrôle. C’est pourquoi, souvent, on est confronté à des réactions inadéquates,
    exagérées, parfois aberrantes, dans des situations normales mais interprétées
    comme dangereuses. »






    Maintenant plaçons
    cette tendance dans le contexte du confinement que nous avons vécu au printemps
    dernier. L’isolement et les mesures de distanciation sociale ont des
    conséquences profondes sur l’homme, alors qu’une mauvaise qualité du sommeil est
    le premier signe que quelque chose ne va pas.






    Explications avec
    le sociologue Gelu Duminică : « La privation de sommeil survient dans
    une multitude de contextes, affirment les spécialistes. Dans des contextes de
    tension, de crise, le corps humain réagit. Il est très possible que dans un
    moment de crise, la tension ressentie par le corps se matérialise entre autres
    par le fait de ne plus pouvoir dormir. Le manque de repos du cerveau et du corps
    entraîne un plus de tension. C’est un cercle vicieux en fait : la tension
    cause l’absence de sommeil, l’absence de sommeil cause de la tension. Cette
    pandémie de Covid-19 est une période très tendue. Surtout au début. La tension
    est maintenue aussi par tous les messages transmis par la société, du genre « la
    mort est plus près que nous ne le croyions » ou « il est très probable
    que quelque chose de mal arrive à tes proches ». S’y ajoute l’isolement. C’est
    un élément auquel on n’était pas habitués et qui a complètement bouleversé
    notre vie. Or, la sociologie nous apprend que le comportement de l’homme dépend
    énormément du contexte et de la situation. Nous nous sommes retrouvés dans une
    situation inconnue. Et, logiquement, la tension a été très grande, se
    manifestant par l’absence de sommeil. »







    Le confinement ne
    nous a pas protégés jusqu’au bout, parce que l’animal social q”est l’homme y a
    réagi par la dépression et l’anxiété qui affaiblissent son système immunitaire.






    La psychologue
    Daniela Ionescu précise : « Nous sommes génétiquement programmés à
    vivre au sein d’un collectivité. On construit notre équilibre psychique et on
    évolue par l’interaction, donc la distanciation sociale est hors de propos. Plus
    on est physiquement, socialement et psychiquement connectés, plus notre état de
    santé et d’esprit est meilleur. L’isolement peut mener à la fatigue chronique.
    On peut avoir des attaques de panique, des sentiments de tristesse, d’impuissance,
    commencer à abuser de l’alcool ou de la drogue. S’y ajoutent souvent des idées
    liées au suicide. La distanciation physique nuit elle aussi à l’équilibre
    psychique. L’homme a besoin de s’approcher des autres, de les toucher. Ces
    gestes nous donnent de la confiance et de la sécurité. C’est le premier langage
    que l’on apprend au moment où on est nés. C’est le langage le plus direct et le
    plus complet et aucune forme de communication verbale ou écrite ne peut le remplacer.
    Le toucher transmet de manière rapide et exacte une variété plus grande de
    sentiments que le visage ou les gestes par exemple. La distanciation, quelle qu’elle
    soit, renforce l’agressivité, sur soi-même et sur les autres. Ou au contraire,
    la distanciation peut nous aider à mieux comprendre les relations interhumaines,
    à mieux apprécier la présence de l’autre, à développer notre sens de l’empathie,
    de la compassion, de l’altruisme, de la conscience de soi et du monde. »









    L’étude que nous avions
    mentionnée en début de notre chronique confirme notre besoin d’interagir. Et pour
    cause : aller au restaurant et fréquenter les terrasses et les bars sont les
    activités qui ont manqué le plus aux Roumains pendant le confinement. 53% des
    personnes interrogées l’affirment. 48% ressentent le plus l’absence du cinéma et
    des concerts. A comparera avec 15% seulement de sujets qui affirment que la
    pratique de leurs hobbies leur a le plus manqué.




    La psychologue
    Daniela Ionescu explique ces tendances : « L’homme est un être social. Un
    de ses besoins fondamentaux est celui d’appartenance. Pour satisfaire ce besoin,
    il doit socialiser. L’estime de soi et la confiance en soi se construisent par
    l’expérimentation facilitée par l’interaction. De la même manière, la compassion,
    l’empathie, l’altruisme et la socialisation jouent un rôle essentiel dans notre
    développement cognitif et affectif et nous aident à construire les mécanismes d’adaptation
    au monde et à la vie, à gérer le stress et l’anxiété. L’isolement social peut causer
    non seulement des maladies physiques, mais aussi la perte du sens de la
    réalité. Parfois cela cause même le décès. Par ailleurs, le besoin excessif de
    socialiser peut cacher des déséquilibres psychiques que l’individu maîtrise en se
    concentrant sur les interactions avec les autres. A la base de la socialisation
    en présentiel et à l’aide de la nourriture, comme c’est le cas des restaurants,
    l’on retrouve le souvenir de l’affection, du confort et de la protection reçus
    via le lait maternel. Puis, la nourriture est un langage qui nous aide à
    communiquer nos intentions et nos émotions et à entrer en contact avec les autres.
    Manger ensemble est un échange d’énergies, un acte de rapprochement et d’intimité.
    Tout comme la nourriture nourrit notre corps, les relations nous nourrissent d’un
    point de vue émotionnel. Et lorsque nous recevons les deux types de nourriture,
    la satisfaction est complète. »







    Voilà donc autant
    de choses que l’on a découvertes au cours de cette pandémie. A nous de les
    intégrer et de les comprendre, afin d’avoir une vie meilleure quel soit le
    contexte. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les leçons d’une pandémie

    Les leçons d’une pandémie

    La crise consécutive à la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus a mis en évidence nombre de vulnérabilités structurelles, a changé les comportements, a mis à mal les économies du monde, questionnant l’avenir. Des centaines de milliers de familles endeuillées pleurent d’ores et déjà leurs morts. Des centaines de milliers de destins sont brisés à jamais, alors qu’il y en a au moins autant pour lesquels la vie ne sera plus jamais la même. Pourtant, si dans une première phase les conséquences de la crise se sont comptabilisées en faisant le décompte des victimes, l’ombre d’une crise économique d’une ampleur inconnue depuis la Grande Dépression semble nous guetter.

    Par ailleurs, le rapport de pouvoir entre les Grandes Puissances pourrait directement dépendre de la rapidité dont elles seront capables d’agir pour redémarrer leurs économies respectives. Invité au micro de Radio Roumanie, Ovidiu Nahoi, rédacteur en chef de RFI-Roumanie, pense que tout le monde sortira affaibli de cette épreuve: « Il est difficile de déceler qui tirera le mieux son épingle du jeu. Nous souhaitons, d’évidence, à ce que les économies libérales, les économies créatives, plutôt que les économies des Etats totalitaires, puissent se développer et se remettre d’aplomb. Vous savez, il y a eu cette marotte qui a circulé, notamment au début de la crise, selon laquelle les Etats totalitaires ont abordé la lutte contre la pandémie d’une manière plus efficace. En fait, c’est un leurre, et on le voit de plus en plus d’ailleurs. Il faudrait attendre pour voir la manière dont nous allons reprendre du poil de la bête, comment la pandémie aurait infléchi notre façon de consommer, de comprendre les nouveaux équilibres économiques, les besoins en termes de capitaux et ainsi de suite. Personne ne serait aujourd’hui capable de faire des pronostics à cet égard. Personne ne sait de quoi seront faits nos lendemains. Ce que l’on sait, c’est que l’on se relève toujours après une crise. Nous avions déjà connu une crise financière, suivie par une décade de croissance ininterrompue. Espérons suivre le même modèle cette fois encore. Mais, définir la forme que prendra la relève, personne encore n’est capable de la dessiner, même pas les meilleurs économistes.»

    Mircea Coşa, professeur de sciences économiques, parle, lui, d’un changement profond au niveau de ce que l’on appelle la chaîne des valeurs. Il s’agit d’un concept économique récent, mais basé sur une théorie plus ancienne, qui constate qu’un produit passe par 35, 40 fabricants, originaires de différents pays, jusqu’à ce qu’il devienne un produit fini, prêt à être mis sur le marché. Mircea Coşa :« Dans l’économie actuelle, plus rien n’est fabriqué, dès le départ et jusqu’au produit fini, dans un seul pays. Le problème qui se pose est de comprendre qui gère cette chaîne, qui a le leadership. Car il s’agit d’une chaîne composée de maillons de valeurs différentes. Celui qui réalise l’assemblage final aura une marge moins importante que celui qui fabrique des composantes essentielles, même si ces dernières ne représentent qu’une petite partie du produit final. L’Etat qui domine la chaîne de valeurs domine le monde. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis. Voyez-vous, même dans le dernier téléphone portable chinois, vous allez retrouver une partie du savoir-faire, de la propriété intellectuelle appartenant aux Etats-Unis. Une partie de la recherche, du savoir-faire technologique américain, et dont les Chinois ne peuvent s’en dispenser s’ils veulent fabriquer ce produit. Si les choses continuaient sur la même lancée, on aurait pu se retrouver à ce que le « Made in China » soit remplacé par l’adage « Made by China ». A ce moment, la Chine aurait pris le leadership mondial. Mais aujourd’hui, les choses semblent évoluer différemment. Une évolution caractérisée par des heurts évidents parfois, telle la guerre commerciale déclarée par M. Trump à la Chine, pour stopper en quelque sorte cette évolution. Maintenant, ce virus, je n’en sais rien. Il est peut-être le fait d’un serpent, ou il a atterri depuis un laboratoire, on n’en sait rien. Mais grâce à cette crise, la chaîne de valeurs sera repensée, et il est à parier que ce changement profitera aux pays qui innovent au détriment des pays qui travaillent. »

    L’eurodéputé roumain Cristian Bușoi, pense, quant à lui, que l’Europe devra tirer les leçons de cette crise. Depuis de nombreuses années on clame à cor et à cri l’importance d’un système médical fort. Et, ce que l’on voit aujourd’hui c’est que personne n’a vraiment été préparé à faire face à une telle épreuve. Cristian Bușoi: « Je ne puis que souhaiter un changement. Certes, l’on affronte aujourd’hui la crise du nouveau coronavirus. Mais demain, il peut y avoir d’autres pandémies. Il y a des théoriciens qui prévoient que ce genre de risque devient la menace la plus sérieuse pour les prochaines décennies. Des pandémies qui menacent l’état de santé, la stabilité, l’économie mondiale. Ensuite, n’oublions pas, il reste le SIDA, le cancer, avec leur lot de victimes. Ce sont de vraies menaces, les décideurs politiques à travers le monde doivent comprendre l’importance vitale du système de santé. L’autre défi se trouve au niveau de l’économie. Pouvoir redémarrer les économies de l’Union européenne. Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, on n’a plus jamais été confronté à un tel défi. Certains analystes, certains économistes pensent même qu’à l’époque il était plus facile. La guerre avait tout chamboulé, cela est vrai, mais cela s’était produit sur une longue période de temps. Les économies n’ont pas été bouleversées toutes au même moment. »

    Aujourd’hui, en revanche, en l’espace de quelques semaines, le moteur économique européen s’est arrêté net, ajoute l’eurodéputé Cristian Bușoi. Et même s’il existe un plan économique européen de sortie de crise, qui comprend des injections massives de capitaux, et qui est adoubé par des plans nationaux, nous ignorons combien de temps cette crise va durer, combien elle sera profonde et, enfin, le temps qu’il nous faudra pour nous remettre d’aplomb. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Le secteur culturel post-Covid : en Roumanie et en Europe

    Le secteur culturel post-Covid : en Roumanie et en Europe

    La galerie d’art bucarestoise « Insula 42 » a lancé un programme de réflexion sur l’état de la culture en Europe. Le premier débat en ligne, modéré par Corina Şuteu, ancienne ministre de la Culture, experte en management culturel et en politiques culturelles européennes, a réuni Hélène Roos, directrice générale de l’Institut français de Roumanie, et Joachim Umlauf, directeur de l’Institut Goethe de Bucarest.

    Un sujet de Monica Chiorpec, traduit et présenté par Ileana Ţăroi.



  • Le vote sur la motion de censure

    Le vote sur la motion de censure

    Il faut 233 votes favorables, pour faire tomber le gouvernement libéral de Bucarest, qui doit faire face à une motion de censure en cette dernière journée de la session extraordinaire du parlement. Les sociaux-démocrates, à l’origine de cette démarche, qui avaient perdu le contrôle du gouvernement à la fin de l’année dernière, tout en ayant le plus grand nombre d’élus nationaux, affirment être en mesure de réunir les voix nécessaires pour faire débarquer l’Exécutif. Celui-ci est accusé d’avoir entièrement perdu le contrôle de la pandémie, d’avoir détruit l’économie et anéanti le niveau de vie de la population.

    Le PSD affirme aussi avoir mis en page un programme de gouvernement avec des objectifs réalistes. Le premier vice-président du parti, Sorin Grindeanu, précise : « Les trois grandes priorités du PSD sont: la santé, l’éducation et l’économie. Bref, nous avons construit ce programme de gouvernement pour répondre à quatre questions fondamentales: une gestion professionnelle de la crise sanitaire, l’ouverture des écoles en toute sécurité, une véritable relance de l’économie et la hausse des revenus des Roumains. »

    De leur côté, les représentants du Parti national libéral (PNL) accusent leurs adversaires politiques d’irresponsabilité et d’une utilisation électoraliste de la crise sanitaire. Les libéraux ont contesté le dépôt de la motion auprès de la Cour constitutionnelle, qui attend jusqu’au 1-er septembre la présentation des points de vue sur un éventuel conflit juridique entre le gouvernement et le parlement. Pendant ce temps, des calculs politiques se font et se refont, dans un contexte d’intenses négociations.

    Le premier ministre Ludovic Orban déclarait à ce sujet : « Vous le savez très bien, ces négociations ne sont pas publiques. Vous allez voir le résultat. Moi, je n’appellerais pas ça « une motion de censure », mais une « potion de cyanure » avec laquelle le PSD veut empoisonner à nouveau la Roumanie. »

    Selon les analystes, par cette démarche, les sociaux-démocrates, qui ont rapidement obtenu le soutien du parti PRO România et de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), veulent restaurer l’image de leur parti, avant le scrutin local du 27 septembre et avant aussi les élections législatives prévues à la fin de l’année. Le principal parti d’opposition a perdu la moitié du soutien populaire sur lequel il pouvait compter au lendemain du scrutin parlementaire de 2016.

    La chute du Cabinet Ludovic Orban n’est pourtant pas synonyme d’un retour au pouvoir du PSD, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis ayant d’ailleurs souvent affirmé qu’il n’avait pas l’intention de désigner un social-démocrate au poste de premier ministre, même si le parti réussissait à rassembler une majorité à l’aide d’autres partis plus petits. Néanmoins, un gouvernement libéral chargé uniquement des affaires courantes aurait une marge de manœuvre diminuée, sans possibilité d’émettre des ordonnances d’urgence, un outil que les libéraux, minoritaires au Parlement, ont déjà utilisé à plusieurs reprises.

    Dans les rangs de l’opposition, l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti du Mouvement populaire ont clairement fait savoir leur décision de ne pas soutenir la motion de censure, tandis que l’Union démocrate magyare de Roumanie a poussé jusqu’à la dernière minute la prise d’une décision concernant son vote.(Trad. Ileana Ţăroi)

  • Tourisme et pandémie

    Tourisme et pandémie

    Le tourisme est un secteur touché de plein fouet par la pandémie. Selon les données de l’Organisation mondiale du tourisme, le tourisme international a plongé de 22 % au premier trimestre, et le recul pourrait se chiffrer à 60-80 % par rapport à 2019 à la fin de l’année. C’est, selon cette agence spécialisée des Nations Unies, la plus grave crise à laquelle le tourisme international ait été confronté depuis le début des relevés, en 1950.


    Qu’en est-il en Roumanie ? Pour ceux qui prennent des vacances, afin de s’assurer un voyage ou un séjour réussi, beaucoup font confiance aux voyagistes. Sur ce marché, une compagnie expérimentée fête ses 30 années d’existence. J’ai nommé Paralela 45, appartenant à l’homme d’affaires Alin Burcea. Entretien avec Oltina Dobriban, directrice générale.





  • 01.08.2020 (mise à jour)

    01.08.2020 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie — 1225 nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été rapportés en Roumanie, où le bilan dépasse les 52.000 depuis la confirmation du premier cas, voici cinq mois. 36 personnes sont décédées ces dernières 24 h, portant le nombre de morts à 2379. 401 personnes sont dans un état grave. Vu la hausse du nombre de contaminations, de nouvelles restrictions ont été mises en place. A partir d’aujourd’hui, le port du masque est devenu obligatoire même dans les espaces ouverts, dans plusieurs comtés. Selon la situation épidémiologique, le masque doit être porté tout le temps, entre certaines heures, ou seulement dans les zones de forte affluence. Au bord de la mer Noire, le programme de fonctionnement des terrasses et des boîtes reste inchangé, par contre, le masque sera porté même dans les zones de promenade entre certaines heures. Plusieurs localités sont en quarantaine. A partir de dimanche, pour les 14 prochains jours, le programme des terrasses, des bars et des salles de jeux d’argent a été limité à Bucarest et dans sept départements, en raison du grand nombre d’infections au Covid-19 des derniers jours. D’autre part, plusieurs Etats ont annoncé introduire ou maintenir des restrictions pour les voyageurs roumains.



    Gouvernement — Le gouvernement de Bucarest a adopté plusieurs décrets et arrêtés gouvernementaux relatifs aux fonds européens pour le redressement de l’économie, pour stimuler la numérisation, l’entrepreneuriat en milieu rural, mais aussi portant sur les étapes de majoration des allocations familiales ou sur le programme d’élargissement des réseaux gaziers. Plusieurs dispositions législatives et réglementaires pour mettre en œuvre le programme de relance économique ont été présentées, dont le projet de soutien aux employeurs si la crise engendrée par la pandémie les oblige à réduire le temps de travail des salariés. La ministre du travail, Violeta Alexandru, a déclaré que ce temps pourra être réduit avec des taux allant jusqu’à 50% sans que les revenus des employés soient affectés, car l’Etat devrait payer la différence entre le salaire de base brut, prévu par le contrat de travail, et le salaire de base afférent aux heures effectivement travaillées. Pour que cette aide soit accordée, la réduction doit concerner au moins 10% des salariés et le chiffre d’affaires de la compagnie doit connaître une baisse d’au moins 10% par rapport à la période similaire de l’année dernière.



    Economie — Sur la toile de fond de la pandémie, l’UE a connu sa plus grave crise économique depuis le début des séries temporelles en 1995, indique l’Eurostat, l’Office de statistiques de l’UE. La zone euro a enregistré au deuxième trimestre un plongeon historique de 12,1% de son PIB par rapport aux trois mois précédents, conséquence des mesures de confinement liées au coronavirus, a annoncé vendredi lOffice européen de statistiques Eurostat. L’Espagne — avec un déclin de 18% – est le pays le plus touché. De nombreux Roumains y vivent. Selon le correspondant de Radio Roumanie à Madrid, pour la première fois en 13 ans, près d’une centaine de milliers de Roumains se sont vu accorder des allocations officielles de chômage, après être restés sans emplois. Pour la Roumanie, les chiffres seront disponibles le mois prochain. Les résultats seront négatifs, mais ce sera le seul intervalle à contraction économique en 2020, selon le ministre des Finances Florin Cîţu.



  • 01.08.2020

    01.08.2020

    Coronavirus en Roumanie — 1225 nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été rapportés en Roumanie, où le bilan est de 52.000 depuis la confirmation du premier cas, voici cinq mois. 36 personnes sont décédées ces dernières 24 h, portant le nombre de morts à 2379. 401 personnes sont dans un état grave. Vu la hausse du nombre de contaminations, de nouvelles restrictions ont été mises en place. A partir d’aujourd’hui, le port du masque est devenu obligatoire même dans les espaces ouverts, dans plusieurs comtés. Selon la situation épidémiologique, le masque doit être porté tout le temps, entre certaines heures, ou seulement dans les zones de forte affluence. Au bord de la mer Noire, le programme de fonctionnement des terrasses et des boîtes reste inchangé, par contre, le masque sera porté même dans les zones de promenade entre certaines heures. Plusieurs localités sont en quarantaine. D’autre part, plusieurs Etats ont annoncé introduire ou maintenir des restrictions pour les voyageurs roumains.



    Gouvernement — Le gouvernement de Bucarest a adopté plusieurs décrets et arrêtés relatifs aux fonds européens pour le redressement de l’économie, pour stimuler la numérisation, l’entrepreneuriat en milieu rural, mais aussi portant sur les étapes de majoration des allocations familiales ou sur le programme d’élargissement des réseaux gaziers. Plusieurs dispositions législatives et réglementaires pour mettre en œuvre le programme de relance économique ont été présentées, dont le projet de soutien aux employeurs si la crise engendrée par la pandémie les oblige à réduire le temps de travail des salariés. La ministre du travail, Violeta Alexandru, a déclaré que ce temps pourra être réduit avec des taux allant jusqu’à 50% sans que les revenus des employés soient affectés, car l’Etat devrait payer la différence entre le salaire de base brut, prévu par le contrat de travail, et le salaire de base afférent aux heures effectivement travaillées. Pour que cette aide soit accordée, la réduction doit concerner au moins 10% des salariés et le chiffre d’affaires de la compagnie doit connaître une baisse d’au moins 10% par rapport à la période similaire de l’année dernière.



    Economie — Sur la toile de fond de la pandémie, l’UE a connu sa plus grave crise économique depuis le début des séries temporelles en 1995, indique l’Eurostat, l’Office de statistiques de l’UE. La zone euro a enregistré au deuxième trimestre un plongeon historique de 12,1% de son PIB par rapport aux trois mois précédents, conséquence des mesures de confinement liées au coronavirus, a annoncé Eurostat. L’Espagne — avec un déclin de 18% – est le pays le plus touché. De nombreux Roumains y vivent. Selon le correspondant de Radio Roumanie à Madrid, pour la première fois en 13 ans, près d’une centaine de milliers de Roumains se sont vu accorder des allocations officielles de chômage, après être restés sans emplois. Pour la Roumanie, les chiffres seront disponibles le mois prochain. Les résultats seront négatifs, mais ce sera le seul intervalle à contraction économique en 2020, selon le ministre des Finances Florin Cîţu.



    Météo — En Roumanie, le temps continue d’être chaud, caniculaire dans le sud du pays. Les températures sont toutefois légèrement plus clémentes par rapport à hier, sur l’ensemble du pays. Le ciel est variable ; les prévisions font état de nuages temporaires pour l’après-midi et le soir. Localement, en montagne, et par endroits dans les autres régions, les météorologues indiquent la présence d’averses qui peuvent être torrentielles. Le vent sera faible à modéré, plus intense dans le sud-ouest et l’est, mais aussi pendant les pluies. Les maximales iront de 23 à 33° ; nous avons 29° à Bucarest.

  • Des précisions concernant la saison électorale

    Des précisions concernant la saison électorale

    « Les seules paroles ne suffisent plus! », s’est
    exclamé, sur les réseaux sociaux, Marcel Ciolacu, président de la Chambre
    des députés de Bucarest et chef par intérim du Parti social-démocrate (PSD),
    principale formation politique de l’opposition. Dans l’opinion de M. Ciolacu,
    le gouvernement libéral a perdu le contrôle de la crise générée par la pandémie
    de Covid-19, étant déjà en campagne électorale pour convaincre les Roumains que
    les élections locales, prévues le 27 septembre, pourront avoir lieu sans aucun
    risque. L’Exécutif actuel, affirme aussi Marcel Ciolacu, se démène pour amasser
    des alliances politiques au lieu de s’allier avec les citoyens pour surmonter
    le pic de la pandémie.De son côté, Robert Cazanciuc, président par intérim du
    Sénat et collègue de parti politique du chef des députés, invoque l’absence de
    prévisibilité des politiques du gouvernement, les déclarations contradictoires
    de certains ministres au sujet des mesures pour limiter l’impact économique et
    social de la crise sanitaire, ainsi que l’incertitude qui s’est emparée de la
    vie des gens. M. Cazanciuc a donc envoyé au premier ministre, Ludovic Orban, une
    lettre où il lui demande de présenter au Parlement un rapport sur les mesures
    prises par le gouvernement pour bloquer la propagation du nouveau coronavirus,
    pour assurer la reprise de l’activité d’enseignement au début de la nouvelle
    année scolaire et pour bien organiser le scrutin local. Les représentants de l’Exécutif
    avaient déclaré qu’ils examinaient plusieurs scénarios concernant la nouvelle année scolaire et que l’idée d’un
    report des élections locales était prématurée.

    Mais 2020 est une double année
    électorale, car il y a aussi un scrutin législatif à venir! Ainsi, le Parlement
    a-t-il voté que la date de ce scrutin serait décidée, au moins soixante jours
    avant la tenue du scrutin, non plus par le gouvernement, mais par les élus
    nationaux, via une loi organique. Le vice-président social-démocrate de la
    Chambre des députés, Florin Iordache, explique: «Vu que 2020 est une année médicalement, socialement et
    économiquement complexe, c’est aux majorités parlementaires de fixer la date !
    Je crois que c’est beaucoup mieux que de laisser la décision entre les mains d’une
    seule entité, qui la prenne par arrêté gouvernemental ! »
    Le chef du groupe des sénateurs libéraux, Daniel
    Fenechiu, affirme le contraire: « Le
    gouvernement peut s’adapter parfaitement aux besoins des temps que nous vivons.
    En fait, tout ce qui vous intéresse c’est de montrer votre pouvoir au
    Parlement, où vous avez la majorité. »


    Initié par le PSD, l’Alliance des libéraux et des
    démocrates (ALDE) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), le document
    adopté au Parlement réduit de moitié le nombre minimum de signatures requis
    pour soutenir une candidature, et introduit la collecte et le dépôt de
    candidature en format électronique. Pour entrer en vigueur, la loi devra être
    promulguée par le chef de l’Etat. (Trad : Ileana Ţăroi)