Tag: croissance

  • Evolutions économiques et dans le domaine du crédit

    Evolutions économiques et dans le domaine du crédit

    L’institution financière internationale estime que dans la région Europe-Asie centrale, région qui englobe la Roumanie, le rythme de l’économie a baissé de 4% en 2017 à 3,1% en 2018, suite notamment à la réduction de la croissance turque au deuxième semestre de l’année précédente. A l’exception de la Turquie, la croissance régionale demeure inchangée, se situant à 2,9% en 2018, le ralentissement économique de la Bulgarie et de la Roumanie étant compensé par l’embellie économique enregistré à l’est de la région, grâce à la hausse du prix du pétrole, selon la Banque mondiale. La croissance de l’économie globale devrait elle aussi ralentir à 2,9% en 2019, par rapport à 3% en 2018 et à 3,1% en 2017.



    Les prévisions sur l’accroissement du commerce mondial sont ramenées à 3,6% cette année, rapporté à 3,8% en 2018, respectivement à 5,4% en 2017. Ceci aura des conséquences sur la croissance industrielle mondiale, estime l’institution financière internationale. Selon cette dernière, des nuages s’amoncellent au-dessus de l’économie globale, les perspectives de croissance étant mises à mal sur fond de détérioration des conditions financières, de hausse des tensions commerciales et des turbulences qui se manifestent sur les marchés financiers dans certains pays émergents et en voie de développement. « Début 2018, l’économie était au sommet de sa forme, mais elle a perdu de son panache au fil des mois, et ce mouvement pourrait s’accentuer davantage à l’avenir », avertit la directrice générale, Kristalina Georgieva.



    En même temps, la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine sera ressentie par le monde entier, et pourrait favoriser l’instabilité des marchés financiers, ce qui va affecter les économies en développement. Les calculs montrent que la croissance de la plus importante économie mondiale, celle des Etats-Unis, devrait ralentir cette année à 2,5%, par rapport aux 2,9% enregistrés en 2018, tandis que la croissance chinoise serait ramenée à 6,2%, après avoir enregistré 6,5% en 2018. La zone euro table, elle, sur une croissance de 1,6% cette année, en baisse de 0,3% par rapport à l’année passée.



    Quant à la Roumanie, la Banque mondiale prévoit une croissance 4,1% du PIB, un point de moins par rapport à l’estimation du mois de juin. La croissance roumaine devrait ralentir encore en 2021, à 2,8%. L’économie roumaine est toujours dépendante, la balance commerciale de la Roumanie est déficitaire, et les Roumains dépensent 48% de leur budget pour acquérir des produits alimentaires, selon les données agrégées. Invité à Radio Roumanie, le professeur des universités Mircea Coşea a analysé la situation actuelle du commerce extérieur de la Roumanie :



    « Nous avons développé une industrie produisant principalement des composantes et des sous-ensembles pour l’industrie automobile. La Roumanie est devenue un acteur majeur dans cette industrie qui produit des pièces et des sous-ensembles mécaniques pour l’industrie automobile, une industrie manufacturière. C’est-à-dire que nous ne sommes pas à la pointe de la technologie, le produit est conçu ailleurs, et il est confectionné chez nous, dans nos usines, par nos travailleurs. Ce n’est pas si mal en termes d’emplois. Les exportations roumaines dépendent à hauteur de 50 à 70% de leur volume de quelques marchés développés, dont notamment l’Allemagne, la France et l’Italie, là où nous exportons des pièces détachées, des moteurs, des composantes pour les automobiles. Si le marché automobile tousse en Occident, nous, on attrapera un très gros rhume. Et il se peut que ce moment ne soit pas très éloigné, si on regarde les mouvements sociaux qui ont lieu en France, en Allemagne, mais aussi la guerre commerciale lancée par M. Trump. Et qu’est-ce que nous exportons d’autres ? Et bien, nous comptons encore quelques produits industriels de divers types, dont certains dans le secteur IT, mais plus de 60% de la valeur de ces exportations passe dans les importations. Notre économie est dépendante des autres économies développées, notamment du noyau dur de l’Union européenne. »



    D’un autre côté, les spécialistes anticipent une hausse des intérêts des crédits pour cette année, après une longue période où, dans leur tentative de combattre les effets de la crise financière, les banques centrales ont maintenu leurs taux de référence à un niveau inhabituellement bas. Les effets se ressentiront probablement en Roumanie aussi, estime l’analyste financier Aurelian Dochia :


    « Je crois que les perspectives pour 2019 sont assez bonnes, évidemment, mais évidemment elles sont en lien direct avec l’évolution de l’économie roumaine. Beaucoup d’analystes et d’institutions financières considèrent que le rythme de croissance va diminuer, y compris en Roumanie, où il restera supérieur à celui d’autres pays européens, et notamment ceux de la Zone euro. Cela veut dire que le rythme de croissance dans le secteur bancaire et celui du volume des crédits augmenteront de façon modérée. »



    Aurelian Dochia considère que les mesures adoptées par la Banque nationale de Roumanie pour limiter les crédits à la consommation, mesures entrées en vigueur le 1er janvier, n’affectent qu’un petit nombre de consommateurs et n’auront pas d’effet sur l’évolution du volume des crédits.


    (Trad. Ionut Jugureanu)


  • 09.01.2019

    09.01.2019

    Présidence — Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le Collège des commissaires arrivent jeudi à Bucarest, pour le lancement officiel de la présidence roumaine du Conseil de l’Union européenne. Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, seront également présents à cet événement. Le moment sera marqué par un concert à l’Athénée roumain, donné par l’Orchestre de l’UE, qui jouera la Rhapsodie roumaine n° 1 de George Enescu et l’Hymne à la joie de Beethoven, devenu en 1985 l’Hymne de l’Union européenne. Vendredi, M Juncker rencontrera le président Klaus Iohannis et la première ministre Viorica Dăncilă, ainsi que les leaders des deux Chambres du parlement. Les responsables européens ont également prévu des discussions au gouvernement avec les ministres roumains qui dirigeront pendant six mois, à Bucarest et à Bruxelles, des réunions de travail avec leurs homologues des Etats membres.



    Croissance — L’économie de la Roumanie connaîtra une progression de 3,5% cette année, et de 3,1% en 2020, en baisse d’un point de pourcentage par rapport à la prévision de juin 2018, est-il indiqué dans le rapport publié aujourd’hui par la Banque Mondiale. Elle s’attend à ce que la Roumanie rapporte pour 2018 une hausse du PIB de 4,1%, en baisse d’un point de pourcentage par rapport à la prévision de juin dernier. L’expansion devrait ralentir en 2021, quand l’économie roumaine connaitra une avancée de 2,8%, indique encore le rapport. D’autre part, en Roumanie, la réduction de l’impôt sur les revenus et la majoration des salaires dans le secteur public ont compensé une augmentation des contributions sociales, qui ont connu l’année dernière leur premier excédent depuis 2012. L’établissement financier international estime qu’en Europe et en Asie Centrale, l’économie a ralenti à 3,1% en 2018, de 4% en 2017, reflétant la réduction de l’activité économique en Turquie, au deuxième semestre de l’année dernière. La Turquie mise à part, la croissance régionale reste inchangée, à 2,9% en 2018, car le ralentissement de l’activité économique dans des pays tels la Bulgarie et la Roumanie a été compensé par l’accélération dans l’est de la région, qui a profité en 2018 du prix plus élevé du brut, estime la Banque Mondiale.



    Laura Codruta Kövesi — Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a adressé mercredi une lettre au ministre de la Justice, Tudorel Toader, dans laquelle il affirme que les fondements de fait et textuels considérés lorsqu’il avait rejeté la première fois la proposition qu’Adina Florea, procureur au Parquet près la Cour d’appel de Constanţa (sud-est), soit nommée à la tête du Parquet national anticorruption (la DNA) subsistaient. Fin 2018, le ministre avait demandé que cette proposition soit réexaminée. Le poste de procureur en chef du Parquet anticorruption est à prendre, après que l’ancienne titulaire, Laura Codruţa Kovesi, a été relevée de ses fonctions par un décret issu en juillet dernier par le président Klaus Iohannis, en vertu d’une décision de la Cour constitutionnelle. Antérieurement, la Cour constitutionnelle avait constaté l’existence d’un conflit juridique de nature constitutionnelle entre le ministre de la Justice et le président de la Roumanie, engendré par le refus du chef de l’Etat de donner cours à la demande de révocation. L’ancienne cheffe du Parquet national anticorruption, Laura Codruta Kovesi, a annoncé avoir déposé au mois de décembre dernier une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme, réclamant des violations aux Droits de l’Homme à son égard dans le processus qui a mené à sa révocation. Mme Kövesi estime navoir pas eu la possibilité de se défendre devant la Cour constitutionnelle et ne pas avoir pu former de recours contre la décision des juges constitutionnels. Laura Codruţa Kövesi a précisé ne pas demander de dédommagements ni d’être restaurée à ses anciennes fonctions, mais qu’elle souhaitait mettre un terme à ce qu’elle a appelé la tentative de mettre les procureurs à genoux.



    Attaque — Le Consulat général de Roumanie d’Edinbourg s’est autosaisi suite aux informations publiées par la presse portant sur une attaque, potentiellement motivée par la haine, contre cinq Roumains de la localité de Monkstown d’Irlande du Nord, a informé le ministère des Affaires étrangères. Les représentants de l’office consulaire ont entrepris, en urgence, des démarches auprès des pouvoirs locaux afin d’obtenir des informations complémentaires au sujet de l’identité, la nationalité et l’état de santé des victimes. Le ministère précise que jusqu’à présent, il n’existe aucune demande d’assistance relative à cet événement. Selon la publication The Belfast Daily, la police nord-irlandaise a démarré une enquête après que, dimanche soir, un groupe d’individus masqués et armés de battes de baseball ont pénétré dans le logement de Roumains et les ont agressés physiquement, leur causant des blessures graves. Une des victimes a été transportée d’urgence à l’hôpital.



    Déficit — Le déficit commercial de la Roumanie s’est accru de plus de 18%, selon les données des 11 premiers mois de l’année dernière par rapport à la même période de 2017. Les informations rendues publiques aujourd’hui par l’Institut national de la statistique indiquent que la différence entre les importations et les exportations est arrivée à 13,4 milliards d’euros. Les 11 premiers mois de 2017, le déficit commercial s’est chiffré à 11,3 milliards d’euros.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Irina Begu s’est qualifiée dans les quarts de finale du tournoi WTA de Hobart (Australie), après avoir gagné, mercredi, devant la Russe Ana Blinkova dans trois sets. Sa prochaine adversaire sera Anna Karolina Schmiedlova (Slovaquie). Par ailleurs, Simona Halep, 1e du monde, a essuyé une défaite face à l’Australienne Ashleigh Barty, en deux sets, dans son premier match de 2019, dans les huitièmes de finale de Sydney. Le prochain tournoi pour Simona sera l’Open d’Australie, premier Grand Chelem de l’année, à Melbourne, où elle a joué la finale l’année dernière.




    Météo — En Roumanie, les températures sont en forte hausse par rapport aux journées précédentes et se situent aux alentour des normales de saison, avec des maximales allant de -4 à 6°. Le temps est généralement couvert. Des précipitations faibles sous forme de neige notamment sont signalées surtout dans la moitié ouest du pays, alors que sur le sud-ouest il y a du verglas. Le vent est faible à modéré, plus fort en altitude, où il se manifeste sous forme de tempête de neige. -1° à Bucarest.

  • La croissance économique se maintient

    La croissance économique se maintient

    « Un siècle de sincérité. La récupération de la mémoire perdue de l’économie roumaine : 1918-2018 ». C’est le titre de l’ouvrage coordonné par le vice-gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Liviu Voinea, selon lequel, au dernier siècle, le pays a connu 18 périodes de croissance économique et tout autant de récession. La durée moyenne de la croissance a été de 15 trimestres, et celle de la récession — de 7 trimestres. Pendant la même période, le PIB par habitant s’est accru 26 fois. La croissance économique moyenne annuelle a été de 3,3%, mais le développement a eu un niveau élevé de volatilité, elle s’est faite par bonds inégaux, et les différences entre les catégories sociales ont été assez importantes.



    Liviu Voinea précise : « Par rapport à l’année 1918, quand nous en étions à 10% du PIB par habitant des Etats Unis – qui étaient l’étalon à l’époque, comme maintenant -, nous en sommes à 41% maintenant, et nous enregistrons une croissance économique. Que nous décidions de la voir ou pas, elle est là. Il est correct de la mentionner. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas encore beaucoup à faire. 60% par rapport à la moyenne de l’Union européenne, c’est encore insuffisant pour être des partenaires égaux dans la zone euro, par exemple, mais nous sommes partis de 30%. »



    Dans ce contexte esquissé amplement par les spécialistes de la Banque centrale, la première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, s’est félicitée jeudi de ce que l’économie de la Roumanie continue d’être performante. Et de préciser qu’au 3e trimestre de l’année en cours, la progression a été supérieure de 1,9% à celle du trimestre précédent. Selon la cheffe du cabinet de Bucarest, cela ressort clairement des données publiées récemment par l’Institut national de la statistique et par Eurostat.



    Viorica Dăncilă : « La Roumanie a enregistré la deuxième plus grande croissance économique trimestrielle de l’UE au 3e trimestre de l’année en cours. Les 9 premiers mois de l’année, un PIB supplémentaire de 64 milliards de lei (soit près de 14 milliards d’euros) a été enregistré, par rapport à 62,8 milliards de lei pendant la même période de l’année 2017 et à seulement 36,1 milliards de lei les 9 premiers mois de 2016. »



    Viorica Dăncilă a encore ajouté que plus de la moitié de cette croissance provenait de l’industrie et de l’agriculture, ce qui indique un caractère durable. En plus, la majoration de 10% des exportations les 10 derniers mois prouve que l’économie roumaine améliore sa compétitivité, et qu’elle gagne de nouveaux marchés étrangers. Même ainsi, personne — et les gouvernants encore moins — ne doit s’endormir sur ses lauriers. Les responsables de la Banque nationale de Roumanie sont les premiers en mesure de tirer la sonnette d’alarme ou d’inviter les décideurs politiques à maintenir la direction. C’est ce que le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, a fait maintenant, de nouveau :



    « Nous avons besoin d’une pensée mature, censée nous aider à regarder le passé avec sagesse, et pour l’avenir, d’essayer de voir où nous nous situons, où nous souhaitons arriver, ce que nous avons à faire et ce que nous pouvons prendre avec nous dans nos bagages pour l’avenir — bien entendu, après avoir évalué correctement ce qui a été de valeur dans notre passé. »



    Le Rapport de la BNR de stabilité financière pour 2018 note, au chapitre « points faibles de l’économie roumaine », la faible discipline des paiements ou le déclin démographique. Certains analystes économiques ajoutent à cela l’inflation ou le poids trop important de la consommation dans la croissance économique. (Trad. Ligia)

  • Conclusions de la mission du FMI en Roumanie

    Conclusions de la mission du FMI en Roumanie


    Une délégation du FMI s’est rendue à Bucarest, la semaine dernière, pour discuter avec les autorités roumaines des perspectives macro-économiques et des projets budgétaires pour l’année prochaine. La visite a également été une bonne occasion de préparer la mission de consultation prévue pour le début de 2019. La Roumaine maintient un rythme soutenu de son activité économique et le chômage enregistre des minima historiques, a conclu le FMI.



    Pourtant, selon un communiqué de l’institution financière internationale, malgré des années de croissance économique, le déficit budgétaire a connu une évolution descendante, ce qui n’est pas normal pour les bonnes périodes. Ce qui plus est, en l’absence de mesures supplémentaires, Bucarest risque de ne pas atteindre la cible de déficit pour l’année en cours. Le budget pour 2019 et le cadre fiscal sur le moyen terme doivent viser des déficits moindres, en conformité avec les engagements assumés devant l’UE et maintenir la dette publique sur une trajectoire descendante. En ce sens, les initiatives actuelles censées rendre efficaces les dépenses publiques, à savoir les analyses des dépenses et l’acquisition centralisée, sont les bienvenues. L’essentiel, a encore précisé le FMI, c’est de moderniser l’administration fiscale.



    Les experts du Fonds considèrent également que la majoration salariale et les modifications prévues en matière de pensions de retraite devraient être repensées sous le prisme de la soutenabilité fiscale et de la croissance économique sur le long terme. Par ailleurs, l’augmentation du potentiel de croissance nécessite des réformes structurelles bien ciblées et une bonne gouvernance, affirment encore les experts du FMI. Et eux d’ajouter qu’il faudrait continuer de considérer comme prioritaire la consolidation des institutions en charge des investissements publics, afin de réduire le décalage majeur enregistré par la Roumanie en matière d’infrastructure, y compris en facilitant une meilleure absorption des fonds européens.



    Le FMI table sur une croissance économique de 4% en 2018 et sur une baisse du taux d’inflation jusqu’à 3, 5% vers la fin de l’année. Il prévoit aussi une relative stabilisation du déficit du compte courant sur le moyen terme et un déficit budgétaire de plus de 3% du PIB, aussi bien cette année que l’année prochaine, à cette condition près que Bucarest poursuive ses politiques actuelles. A son tour, la Banque européenne pour la reconstruction et le développent soutient que la Roumanie va enregistrer une croissance de 4,2% en 2018 et de 3,6% en 2019.



    Les prévisions du FMI et de la BERD pour la Roumanie dépassent largement celles de la Commission européenne. Cette dernière estime que la croissance économique va ralentir dans la période à venir, à mesure que la consommation des ménages diminuera et que le déficit de la balance commerciale s’accentuera, pour arriver à 3,6 % cette année et respectivement à 3,8 % l’année prochaine.


  • Prévisions sur l’économie roumaine

    Prévisions sur l’économie roumaine

    La vigueur économique de la Roumanie commence à baisser, selon les prévisions d’automne de la Commission européenne publiées jeudi. La Commission a révisé sensiblement à la baisse ses estimations sur la croissance économique de cette année, de 4,5% à 3,6%. En 2019, elle table sur une progression de 3,8% par rapport à 3,9%, estimation faite au printemps, alors que pour 2020, la Commission indique une avancée de 3,6%. Pourtant, le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, a affirmé que le gouvernement de Bucarest maintenait son point de vue que cette croissance serait au niveau prévu, de 5,5%.



    « Vous savez très bien ce que nous avons anticipé, en tant que gouvernement ; nous continuons à maintenir notre point de vue — que la croissance économique sera au niveau prévu. L’histoire indique que nous avons eu raison au fil du temps, les exécutions budgétaires d’une année à l’autre ont indiqué que ce que le gouvernement a anticipé a été juste. »



    En revanche, l’opposition libérale, par la voix de la sénatrice Alina Gorghiu, met en doute les estimations du gouvernement de Bucarest. Les prévisions de la Commission européenne indiquent un ralentissement massif de l’économie roumaine, par la politique du gouvernement du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates, a dit la sénatrice du Parti national libéral, qui demande au leader social-démocrate Liviu Dragnea et à la première ministre Viorica Dăncilă de présenter les données réelles de l’économie roumaine.



    « Sans la manipulation des données qui seront découvertes par les partenaires européens, le budget 2019 ne peut pas être réalisé de manière à inclure les promesses du PSD, et je demande à monsieur Dragnea et à madame Dăncilă de faire une information claire, publique, sur les données du budget de l’Etat et de l’économie roumaine. »



    Le boom économique de la Roumanie se calme à mesure que le rythme ascendant de la consommation privée ralentit, et la contribution négative des exportations nettes à la croissance continue d’empirer, explique la Commission. Elle précise que, pour la période de prévision, le PIB devrait connaître une croissance modérée. La consommation privée reste le principal moteur de croissance, souligne l’Exécutif communautaire. Selon les chiffres présentés jeudi par la Commission européenne, la demande interne aura une contribution moins importante à la hausse du PIB, de 4,2%, par rapport à 7,3% l’année dernière. En 2019, la contribution de la demande interne sera en légère hausse, à 4,3%, et en 2020 elle baissera à 4,1%. En ce qui concerne l’inflation, la Commission a révisé en légère hausse, à 4,3%, sa prévision pour 2018, par rapport à son estimation faite au printemps dernier — de 4,2%. L’indice des prix à la consommation baissera à 3,5% en 2019 et à 3,3% en 2020, suite à une demande interne plus faible. Quant à elle, la Banque nationale de Roumanie a maintenu à 3,5% sa prévision d’inflation pour la fin de l’année en cours, et a légèrement majoré sa prévision pour l’année prochaine. (Trad. Ligia)


  • 14.08.2018 (mise à jour)

    14.08.2018 (mise à jour)

    Protestations Ce 14 août est le dernier jour où les personnes blessées lors des protestations du 10 août de Bucarest peuvent déposer leurs plaintes pénales. Jusqu’ici, une soixantaine de personnes, dont des gendarmes, ont déposé de telles plaintes. Les procureurs militaires poursuivent les auditions dans l’enquête visant l’intervention des forces de l’ordre pendant la manifestation de vendredi dernier. De nouvelles accusations y ont été ajoutées : abus de fonctions, comportement abusif et négligence au travail. Le chef par intérim de la Gendarmerie roumaine, le colonel Sebastian Cucoş, a déclaré que les gendarmes avaient fait leur devoir. Pour sa part, la Fédération des Associations des Roumains d’Europe (FADERE) demande aux institutions habilitées d’accélérer les procédures visant à dépister les personnes se trouvant à l’origine des violences du 10 août. Dans un communiqué de presse, la Fédération mentionnée demande au président, au premier ministre et aux institutions publiques de mettre au point dans les plus brefs délais une stratégie pour déterminer les Roumains de ne plus quitter leur pays et pour convaincre la diaspora à rentrer au pays. La Fédération demande à l’ensemble de la classe politique roumaine à ne plus se servir de la diaspora dans les conflits intérieurs. Entre temps, lundi, à Bucarest, les protestations antigouvernementales se sont poursuivies pour le 4e jour consécutif.



    Economie — L’économie roumaine a connu une croissance de 4% durant la première moitié de cette année, par rapport à la même période de l’année dernière, a fait savoir ce mardi l’Institut national de la statistique. Dans ses prévisions économiques de printemps, publiées en mai dernier, la Commission européenne avait maintenu ses estimations visant la croissance économique de la Roumanie à 4,5% en 2018, s’attendant aussi à une progression de 3,9% l’année prochaine. D’autre part, les données rendues publiques mardi par l’Office européen de statistique (Eurostat) indiquent que la Roumanie a enregistré au second trimestre de 2018 l’avancée la plus consistante de l’UE, par rapport aux trois mois précédents. Parmi les Etats membres, l’avancée trimestrielle la plus significative entre avril et juin a été enregistrée par la Roumanie (1,4%), la Slovaquie et la Suède (les deux avec 1%) ainsi que par la Pologne, la Lituanie et la Hongrie (toutes avec 0,9%).



    Marine – Les Forces navales roumaines ont rendu hommage ce 14 août aux héros qui ont marqué lhistoire des confrontations navales lors des conflagrations auxquelles la Marine roumaine a participé afin de défendre lindépendance et la souveraineté du pays, lit-on dans un communiqué de presse du ministère roumain de la Défense. Cest sur la falaise de Constanta, devant le Monument aux Marins, que s’est tenue la traditionnelle cérémonie religieuse et militaire consacrée à la mémoire des héros militaires. Mercredi, le 15 août, plusieurs manifestations marqueront la Fête de la Marine – dont le spectacle naval le plus grand de lannée qui se déroulera dans plusieurs villes à travers le pays, dont Constanta, Mangalia (sur le littoral), Braila et Tulcea (sur le Danube) et Bucarest, la capitale. Cette année, la Marine militaire roumaine fête ses 116 ans.



    Afghanistan — Le 3e échelon roumain du Bataillon 812 est bien arrivé en Afghanistan, informe la Brigade 81 Mécanisée de Bistriţa. Les militaires roumains ont commencé à être disloqués sur le théâtre d’opérations d’Afghanistan le 29 juillet dernier. Jusqu’en février 2019, ils auront des missions spécifiques d’assurance de la protection de la force dans la base militaire de Kandahar ainsi que des missions d’instruction, de conseil et d’assistance des Forces nationales afghanes. Les 448 soldats roumains participeront, six mois durant, à la mission de l’OTAN Resolute Support d’Afghanistan. Cette unité, créée voici 23 ans, a eu des missions des plus complexes en Roumanie et sur les théâtres d’opérations d’Angola, d’Irak et d’Afghanistan.



    Armée — Le président américain Donald Trump a promulgué le budget de la Défense des Etats Unis pour 2019. Le document mentionne entre autres que des forces américaines continueront à être déployées par rotation en Europe du sud-est, y compris en Roumanie et en Bulgarie. De même, plus de 21 millions de dollars seront alloués au développement de la base avancée d’opérations de Mihail Kogalniceanu (dans le sud — est de la Roumanie). Selon un communiqué de la Maison Blanche, l’argent sera utilisé pour racheter des terrains et pour dérouler des projets de constructions militaires. Au total, le budget de la défense des Etats — Unis comporte à environ 616 milliards de dollars alloués au Pentagone, 69 milliards de dollars — pour les opérations à l’étranger et 22 milliards pour les programmes nucléaires du Département de l’Energie.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Ana Bogdan (n° 82 WTA) s’est inclinée ce mardi par 6-3, 6-2, devant la Russe Ekaterina Makarova (49e WTA) dans le premier match du tournoi de Cincinnati (Ohio, Etats-Unis). Une seule Roumaine se retrouve encore dans la compétition après qu’Irina Begu et Ana Bogdan ont été éliminées au premier tour. L’Australienne Ajla Tomljanovic, 58e, rencontrera dans l’étape suivante Simona Halep, la n° 1 mondiale et principale favorite de la compétition. A l’épreuve de double, le duo formé de la Roumaine Raluca Olaru et de la Russe Vera Zvonareva aura pour adversaires Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova de République tchèque. Enfin, deux autres Roumains figurent dans la compétition de double de Cincinnati : Irina Begu et Monica Niculescu, qui devront affronter mercredi le duo Ashleigh Barty (Australie) – CoCo Vandeweghe (Etats-Unis).

  • A la une de la presse roumaine le 07.06.2018

    A la une de la presse roumaine le 07.06.2018

    C’est le jour où la Cour constitutionnelle lit sa décision relative à la révocation de la procureure en chef de la DNA et pourrait la publier, avec la motivation. Le FMI analyse la situation économique de la Roumanie et formule des recommandations. La Chambre des députés de Roumanie a approuvé la création du Fonds souverain d’investissements – qui ne fait pas l’unanimité.

  • L’économie mise à mal par les jeux politiques

    L’économie mise à mal par les jeux politiques

    Cette année le gouvernement de Bucarest a pris une série de mesures, dont notamment la majoration des salaires dans le secteur public et la réduction d’une série de taxes, dont l’impôt sur le revenu qui passe ainsi de 16 à 10%. En même temps, on remarque une hausse de l’inflation et une fragilisation de l’équilibre budgétaire. La Commission européenne a déjà tiré la sonnette d’alarme, avertissant le gouvernement de Bucarest quant au déficit public, qui s’approche dangereusement du seuil fatidique de 3% du PIB.

    Le président roumain, Klaus Iohannis, avait à son tour averti sur la baisse significative des rentrées fiscales, en rejetant la responsabilité sur l’équipe gouvernementale dirigée par Mme Viorica Dăncilă. A deux occasions, pendant les deux dernières semaines, le président a sollicité la démission de la première ministre. Les tensions politiques entre le la présidence de l’Etat et le gouvernement ne font que s’aggraver. Mais quel est le risque d’impact économique de ces tensions dans les hautes sphères de la politique de Bucarest ? L’universitaire Mircea Coşea, économiste réputé, ancien membre des cabinets réformistes des années 1990 et un des architectes des réformes implémentées à l’époque, explique : « Le problème c’est qu’on a créé un environnement dommageable pour l’économie. Parce que, selon moi, cette situation politique, que certains appellent « instabilité politique», d’autres « dispute », d’autre « bagarre politique », chacun y va allégrement de sa définition, cette situation donc se mue en une période d’angoisse, d’absence de prédictibilité, d’incertitude. L’on perd confiance dans l’économie roumaine, dans cette économie de marché fonctionnelle, à cause d’un scénario bien connu et prouvé en Roumanie : la période de pré-campagne électorale. Et puis, pendant la campagne, c’est pire, l’économie chute à chaque fois. Et on compte trois rendez-vous électoraux au cours des deux prochaines années. Selon moi donc, la bataille électorale a déjà débuté, mais son niveau est bas, on ne parle pas d’une lutte de projets ou de principes, ce sont des disputes assez primitives. »

    L’économiste Adrian Mitroi détaille les effets des tensions politiques sur le climat économique : « Nous nous sommes habitués à vivre dans une certaine prospérité économique, en faisant fi de ce qui se passait sur la scène politique. Mais si ce différend entre le président et la première ministre continue, on risque de voir les marchés agir à leur manière habituelle, plutôt sans scrupules. Plus précisément, des taux d’intérêt supérieurs et une pression sur le taux de change des devises. C’est leur manière de noter la performance politique. La meilleure manière de contrer cet état de choses reste, comme toujours et jusqu’à un certain point, la loi du marché, qui a ses propres mécanismes d’auto régulation. L’économie de marché, dans le cadre de laquelle nous opérons actuellement et que l’on considère comme le meilleur moteur de la prospérité au bénéfice de tous, détient ces mécanismes d’auto régulation ».

    Toutefois, ce sont les chiffres qui devraient nous avertir, précise encore l’économiste Adrian Mitroi : « Lorsque l’économie se trouve en plein boom, lorsque l’on a une croissance de 7%, il va presque de soi que cela s’accompagne d’une inflation, bien que temporaire, de 5%. Les choses vont probablement se calmer et on va compter un taux d’inflation de 3%. Alors, si vous regardez ces chiffres, ils ont l’air raisonnable, cela dénote un certain équilibre d’une économie un peu surchauffée. Et lorsque tout fonctionne bien, il n’y a que deux types d’actions : la politique monétaire de la banque centrale qui, en augmentant les taux d’intérêt, met un terme à l’exubérance économique prématurée, ou alors, l’autre variante, via la politique fiscale, en stoppant les majorations salariales et en augmentant les impôts. La Roumanie est extrêmement compétitive d’un point de vue fiscal. Elle a une TVA assez basse, des hausses salariales. Il y a beaucoup de choses qui se sont accumulées. Nous avons un taux d’inflation plutôt bas, si on y réfléchit. Il y a un mix de facteurs sur fond de croissance économique. Le consommateur roumain est optimiste, confiant en l’avenir, il économise plus qu’il ne le faisait il y a dix ans. Et je pense que le potentiel d’investissement représente une donnée extrêmement importante. La productivité augmente, et cet apport significatif de productivité trouve son origine dans le secteur des nouvelles technologies. Mais l’agriculture aussi est en plein processus de rattrapage. On voit donc ces deux moteurs économiques exceptionnels qui nous font avancer et dont le progrès repose sur des gains de compétitivité. A mon avis, nous devrions donc oublier nos inquiétudes, car elles me semblent infondées », achevait son intervention l’économiste Adrian Mitroi. (Trad Ionut)

  • 15.05.2018

    15.05.2018

    Consultations — Le président Klaus Iohannis et la la cheffe du cabinet de Bucarest Viorica Dăncilă discutent, aujourd’hui, des thèmes de politique étrangère de la Roumanie. Le chef de l’Etat a adressé hier une lettre officielle à la première ministre, l’invitant à des consultations, y compris au sujet des relations bilatérales entre la Roumanie et Israël, sur un éventuel transfert de l’ambassade de Roumanie de Tel Aviv à Jérusalem, et aussi sur les dernières évolutions au Proche Orient. Les consultations avec la première ministre surviennent après que le président eut demandé des explications au ministre des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, sur les motifs de la délimitation de la Roumanie de la déclaration commune de l’Union européenne relative au déplacement de certaines ambassades à Jérusalem. Rappelons que le gouvernement de Bucarest a déjà adopté un mémorandum pour déclencher les procédures afin de transférer l’ambassade de Roumanie, mais M Iohannis a précisé que cette démarche devait nécessairement avoir son accord.



    Justice — Dernière audience, aujourd’hui, à la Haute Cour de cassation et de justice de Bucarest dans le procès du président de la Chambre des députés, jugé pour instigation à abus de fonctions. Le leader du PSD, Liviu Dragnea, est accusé par les procureurs anticorruption d’avoir ordonné l’embauche fictive de deux adhérentes de son parti en tant que salariées de la Direction d’assistance sociale et de protection de l’enfance. Ces personnes ont été rémunérées de deniers publics, même si en fait, elles auraient travaillé exclusivement pour le PSD. Voici deux ans, M Dragnea a reçu une condamnation définitive à deux années de prison avec sursis pour tentative de fraude électorale.



    Economie — L’économie roumaine a connu une croissance de 4% en série statistique brute au premier trimestre de l’année en cours, et de 4,2% en série saisonnière ajustée, par rapport à la même période de 2017, selon les premières estimations de l’Institut national de la statistique, publiées aujourd’hui. La Commission européenne a maintenu ses estimations sur la croissance de l’économie de la Roumanie en 2018, à 4,5%. Pour 2019, une avancée de 3,9% est prévue, selon les prévisions de printemps publiées le 3 mai dernier par la Commission. La Banque Mondiale a annoncé récemment que l’économie roumaine connaîtrait une progression de 5,1% cette année, mais a averti que cette percée dépassait son potentiel. Le FMI préconise une croissance de 5%.



    Handball — Au premier tour de la finale de la Coupe Challenge de handball, l’équipe masculine AHC Potaissa de Turda (centre-ouest) a disposé, à domicile, des Grecs d’AEK Athènes, 33 à 22. Le match retour est prévu dimanche en Grèce. Selon la presse spécialisée, Potaissa, qui s’est inclinée l’année dernière en finale devant le Sporting Lisbonne, a fait un pas important dans son objectif de remporter le trophée de la compétition. Vendredi, l’équipe féminine de SCM Craiova (sud) s’est adjugé la finale de la Coupe EHF, alors que les champions nationaux de CSM Bucarest ont remporté le bronze dans la Ligue des Champions.



    Météo — L’instabilité s’installe à nouveau en Roumanie avec des pluies et des orages sur la majorité des régions, mettent en garde les météorologues. Les températures vont de 18 à 28 degrés. A partir de ce soir et jusqu’à demain matin, une alerte jaune aux pluies est valable sur la moitié ouest du pays et sur le nord-est. Les quantités d’eau dépasseront les 30 l/m², et même les 50-60 l/m². Plusieurs rivières de l’ouest du pays sont placées en vigilance jaune aux inondations à partir de cet après-midi jusqu’à jeudi matin.

  • Pourquoi l’inflation augmente-t-elle?

    Pourquoi l’inflation augmente-t-elle?

    En mars dernier, l’Institut national de la statistique annonçait que le taux annuel d’inflation avait augmenté en Roumanie de 4,3% en janvier à 4,7% en février, atteignant son plus haut niveau depuis 5 années. Selon l’Institut, cette croissance a été favorisée par l’augmentation des prix des aliments, d’autres marchandises et des services.

    De même, en février dernier, la Banque nationale de Roumanie (BNR) avait révisé à la hausse de 3,2 à 3,5% ses prévisions pour l’inflation de la fin de l’année. Pour décembre 2019, elle table sur une inflation de 3,1%.

    Selon le rapport présenté par le gouverneur de la Banque Centrale, Mugur Isărescu, parmi les principaux éléments qui ont influencé l’inflation comptent la majoration des tarifs de l’électricité, une nouvelle majoration de l’accise sur les combustibles et la hausse de la consommation. D’ailleurs, c’est justement la consommation qui reste le moteur de la croissance économique du pays, ce qui met en danger l’équilibre extérieur de l’économie roumaine, met en garde Mugur Isărescu.

    Pour leur part, les représentants du gouvernement et du Parti Social-Démocrate (PSD, au pouvoir) tiennent pour responsables la BNR et les investisseurs étrangers de cette situation. Par conséquent, le chef de l’Etat a décidé de se poser en médiateur du conflit entre l’Exécutif et la Banque.

    Klaus Iohannis : « Accuser la BNR de l’accroissement de l’inflation ou des taux d’intérêt, c’est une approche fondamentalement erronée, qui n’aidera point à remédier à la situation. Il est totalement faux d’en accuser les investisseurs étrangers ou les sociétés étrangères. Ce sont les politiques discutables menées par les gouvernements sociaux-démocrates dans les domaines des salaires, économique et fiscal qui ont causé des inquiétudes sur le marché et ont entraîné implicitement la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt ».

    Klaus Iohannis a eu donc des consultations mercredi avec la direction de la BNR sur les risques auxquels la Roumanie s’exposait dans ce contexte, soulignant que l’indépendance de la Banque centrale était essentielle dans la prise de décisions de politique monétaire. C’est une condition fondamentale pour un Etat membre de l’UE, a-t-il encore précisé. Selon Klaus Iohannis, la BNR doit suivre avec responsabilité et détermination son objectif fondamental : celui de garantir la stabilité des prix, de sorte que les revenus des Roumains ne soient pas affectés par la baisse du pouvoir d’achat.

    A son tour, le gouverneur de la Banque Centrale, Mugur Isarescu, a présenté les principaux facteurs qui ont déterminé l’augmentation des prix et qui, à son avis, ne dépendent pas de la politique monétaire de son institution. Enfin, aux dires du ministre des Finances, Eugen Teodorovici, la première ministre, Viorica Dancila, et le gouverneur de la BNR, Mugur Isarescu, auront des échanges la semaine prochaine. Ils se pencheront notamment sur le taux d’inflation et sur l’indicateur ROBOR, soit le taux moyen d’intérêt pour les crédits en lei accordés sur le marché interbancaire, un indicateur fixé par la Banque centrale. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Rapport européen sur la Roumanie

    Rapport européen sur la Roumanie

    En Roumanie, le taux de chômage est au plus bas depuis plusieurs années et la croissance de l’économie est au-dessus de la moyenne européenne, avec pour petit bémol le fait qu’elle est le résultat notamment de la consommation et des crédits. Les inégalités sociales persistent et le déficit budgétaire risque de dépasser la cible de 3% du PIB – peut-on lire dans le rapport par pays dressé par l’UE. En plus, même si la Roumanie enregistre le taux de chômage le plus faible depuis une vingtaine d’années, elle continue d’être confrontée à la suppression d’emplois et à la menace de la pauvreté qui pèse sur les catégories sociales les plus vulnérables. A cela s’ajoute l’inefficacité des investissements publics. Angela Cristea, cheffe de la représentation de la Commission européenne à Bucarest, explique: « En Roumanie, le taux d’investissements, qui représente 23% du PIB, est supérieur à la moyenne européenne, laquelle avoisine les 20%, mais l’efficacité de ces investissements est beaucoup moindre qu’ailleurs en Europe. D’habitude, on dépense moins que l’on n’en alloue et l’on construit encore moins ».

    Le ministre roumain des Finances, Eugen Teodorovici, affirme que les chiffres sont encourageants, mais reconnaît qu’il faudrait déplacer les moteurs de la croissance vers les investissements. Eugen Teodorovici: « La consommation constitue le principal facteur de croissance, mais cette situation doit absolument changer le plus rapidement possible. La façon dont on définit la stratégie et les mesures comprises dans le plan de gouvernance montrent clairement que c’est là la direction à prendre. »

    Le ministre des Finances a également précisé que les autorités de Bucarest œuvraient à stimuler les investissements publics, y compris en simplifiant les procédures en matière de marchés publics, et à créer un cadre législatif propice aux investissements privés. Quant au déficit budgétaire, il a affirmé que celui-ci ne dépasserait pas la cible fixée. Eugen Teodorovici a par ailleurs promis qu’il présenterait sous peu une série de « mesures quantifiables et aux délais précis », censées maintenir le déficit public en dessous du seuil de 3% du PIB.

    Pour sa part, Ionuţ Dumitru, président du Conseil fiscal, avertit que ce n’est pas que le niveau des dépenses qui met la pression sur la cible de déficit. « Les recettes fiscales sont très faibles en Roumanie. L’an dernier, elles ne représentaient que 25,6% du PIB, contre une moyenne européenne de 40 %. On a beau parler infrastructure et services s’inscrivant dans les normes européennes de qualité tant qu’il existe un écart énorme entre le montant de nos recettes fiscales et la moyenne européenne. Les recettes fiscales de la Bulgarie voisine, par exemple, représentent 29,5% du PIB. Si nous avions, nous, un tel niveau, on pourrait parler d’excédent budgétaire. »

    Bruxelles a rangé la Roumanie dans la catégorie des pays qui ne sont pas confrontés aux déséquilibres et qui continuent sur une voie favorable. Enfin, les données finales du rapport par pays de la Commission européenne font état d’une croissance record de 7%, en 2017 pour l’économie roumaine, un niveau supérieur à celui de la Chine (6,9%). (Trad. Mariana Tudose)

  • 11.04.2018 (mise à jour)

    11.04.2018 (mise à jour)

    GRECO — Le Groupe dEtats contre la Corruption (GRECO, organisme du Conseil de l’Europe) se déclare profondément préoccupé au sujet de certains aspects des lois sur le statut des magistrats, sur l’organisation du système judiciaire et sur le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, lois récemment adoptés par le parlement roumain. Dans un rapport rendu public ce mercredi, le GRECO exprime sa préoccupation face aux projets d’amendements déposés à la législation pénale, débattus par le Parlement de Bucarest. Les experts de l’organe du Conseil de lEurope qui vise à améliorer la capacité des Etats membres à lutter contre la corruption ont élaboré ce rapport suite à une décision adoptée dans le cadre d’une réunion plénière du Conseil de l’Europe en décembre 2017 consacrée à l’évaluation urgente des réformes du système judiciaire roumain. Celles-ci pourraient impliquer de graves transgressions des normes de lutte contre la corruption, s’inquiètent les responsables de Bruxelles. Perçues comme une tentative de la coalition gouvernementale formée par le PSD et par l’ALDE de subordonner politiquement les magistrats et d’arrêter la lutte contre la corruption, les initiatives de modification de la législation dans le domaine ont été critiquées par l’opposition de droite, par la presse et par la société civile. D’amples protestations ont eu lieu dans les principales villes roumaines. Par contre, la coalition gouvernementale menée par le PSD affirme que ses initiatives étaient conformes aux décisions de la Cour constitutionnelle de Roumanie et de la Cour européenne des droits de l’homme.



    Justice — L’Inspection judiciaire a annoncé mercredi avoir lancé l’action disciplinaire à l’encontre de la cheffe du Parquet national anticorruption (la DNA), Laura Codruta Kovesi, après que cette dernière eut désigné un magistrat qui se trouvait dans une situation d’incompatibilité évidente. Selon l’Inspection judiciaire, la procureure en chef aurait en cela porté atteinte aux principes de légalité, d’impartialité, à la loi fondamentale ainsi qu’au prestige et à la crédibilité de l’acte de justice. L’action judiciaire a été avancée à la Chambre des procureurs du Conseil supérieur de la magistrature, habilitée à diligenter une enquête dans ce cas. Pour rappel, le chef de l’Etat, Klaus Johannis, devra encore se prononcer sur la proposition du ministre de la Justice, Tudorel Toader, de révoquer la cheffe de la DNA. Dans son rapport, le ministre reprochait à la cheffe du Parquet anticorruption de s’être impliquée personnellement, entre autres, dans le traitement des dossiers instruits par ses services, d’avoir fait montre d’excès d’autorité dans l’exercice de son mandat et de ne pas avoir vérifié des situations où des représentants de ses services étaient accusés d’abus. Laura Codruta Kovesi avait rejeté ces accusations, alors que le Conseil supérieur de la magistrature, dont l’avis est consultatif, avait rejeté la demande du ministre. La DNA, sous la direction de sa cheffe actuelle, est régulièrement citée dans des termes très positifs dans les rapports réguliers de la Commission européenne sur l’évolution de la justice en Roumanie.



    Rapport — Le paradoxe qui fait que les inégalités sociales et la pauvreté se creusent en Roumanie, en dépit d’une croissance économique soutenue, supérieure à la moyenne européenne, a été mis en évidence ce mercredi lors d’un point de presse par la cheffe de la Représentation de la Commission européenne en Roumanie, Angela Cristea. Elle a observé également la baisse enregistrée du chômage, le taux de chômage touchant son niveau le plus bas des 20 dernières années. Le déficit budgétaire frôle en revanche le seuil de 3%, alors que le déficit structurel poursuit sa tendance à la baisse. Angela Cristea a ajouté que dans deux tiers seulement des recommandations de l’année dernière faites par la Commission avaient connu des progrès dans leur mise en œuvre. Le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, s’est montré confiant que la Roumanie ne dépasserait pas la cible de déficit budgétaire cette année. Il a ajouté que des mesures sont prises afin d’encourager les investissements, aussi en rendant plus simple et plus efficace la procédure de passation des marchés publics. Le ministre a souligné qu’une analyse approfondie des dépenses publiques serait faite aussi, parce que dans certains secteurs, des dépenses injustifiées continuent de se faire jour.



    Israël– La première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, a reçu ce mercredi Tzipi Hotovely, adjointe au ministre des Affaires étrangères de l’Etat hébreu, en visite officielle en Roumanie. La dynamique spéciale des relations bilatérales, au niveau politique, mais aussi dans le domaine de la coopération sectorielle ont été évoquées à l’occasion. Les deux officiels ont mis en exergue le symbolisme spécial de l’année 2018, car Israël fête les 70 années depuis sa création, il existe entre nos Etats 70 années de relations diplomatiques ininterrompues, et la Roumanie célèbre le Centenaire de la Grande Union. Dans ce contexte, la première ministre Viorica Dăncilă a mis en exergue le fait que l’approfondissement des relations avec l’Etat hébreu constitue une priorité pour son cabinet. Mardi, le chef de la diplomatie de Bucarest, Teodor Melescanu, a rencontré l’officiel israélien. Une attention particulière a été accordée au problème de la lutte contre l’antisémitisme et de la promotion de l’éducation en ce sens.



    Visite — Le ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian fait aujourd’hui et demain une visite en Roumanie, annonce l’ambassade de France à Bucarest. M Le Drian doit rencontrer à Bucarest plusieurs responsables roumains avant de s’exprimer dans le cadre d’une conférence de presse aux côtés de son homologue roumain Teodor Melescanu. La visite à Bucarest du ministre français des Affaires Etrangères s’inscrit dans une tournée dans la région du 11 au 14 avril, tournée qui inclut aussi la Serbie, l’Albanie et la Slovénie.



    Autonomie — Les députés roumains ont rejeté ce mercredi la proposition de l’Union démocratique magyare de Roumanie d’accorder l’autonomie à la Contrée des Sicules, région située au centre de la Roumanie, a population magyare majoritaire. Le document prévoit la création d’une région administrative distincte formée des départements de Covasna, de Harghita et d’une partie du département de Mures, dotée d’autorités publiques et d’institutions propres à tous les niveaux du pouvoir. L’usage du hongrois en tant que langue officielle de la Contrée des Sicules ainsi que l’utilisation des symboles de la nation hongroise y est également proposée. Les députés de l’USR du PMP (les deux d’opposition) et des minorités autres que celle magyare ont voté contre. La proposition sera envoyée au Sénat, assemblée décisionnelle dans ce cas.



    Tourisme — En Roumanie, le tourisme ne fonctionne qu’à 20 — 30% de son potentiel, a déclaré, mercredi, le ministre de tutelle de Bucarest, Bogdan Trif. Il travaille tant sur une loi du tourisme que sur une stratégie intégrée, à laquelle le secteur privé — qui représente plus de 90% de l’ensemble du tourisme roumain – prendra part aussi. Il a ajouté souhaiter une décentralisation dans ce secteur, de manière à ce que la décision de délivrer toutes les autorisations et licences en matière de tourisme appartienne aux conseils départementaux.



    Livre — La Roumanie participe à la 47e édition du Salon international du livre de Londres, avec un programme conçu et réalisé par lInstitut culturel roumain. Le Salon inauguré mardi devrait sachever le 12 avril. Les évènements réunis sous le titre « Ecrire et faire lhistoire : la génération de la Grande Guerre », évoquent notamment la participation des Roumains à la Première Guerre Mondiale et la Grande Union par le biais des échos que ces moments historiques cruciaux ont fait à lépoque. Plus de 600 titres en roumain et en anglais, livres de littérature, sciences et arts publiés par une vingtaine de maisons déditions dont la maison déditions de lInstitut culturel roumain pourront être consultés au pavillon de la Roumanie. Cest la 11e participation consécutive de la Roumanie au Salon du livre de Londres.



    Braconnage — Les gardes-côtes roumains ont poursuivi mercredi un bateau de pêche turc qui braconnait au large des côtes roumaines de la mer Noire. L’incident a eu lieu à 50 milles marins à l’est du port de Constanta. Les gardes-côtes ont poursuivi le navire de pêche jusquà ce que ce dernier quitte l’espace économique exclusif de la Roumanie. Les autorités roumaines ont ensuite informé de l’incident les responsables bulgares et turcs, conformément a ce qui est stipulé dans le Mémorandum du Forum de coopération des pays riverains de la mer Noire.

  • Pourquoi l’inflation a-t-elle explosé?

    Pourquoi l’inflation a-t-elle explosé?

    La Banque centrale de Roumanie n’a aucune influence sur les prix ou sur les politiques fiscales à part un dialogue qu’elle peut entamer afin de dénicher les meilleures solutions censées préserver l’équilibre économique, a fait savoir Mugur Isarescu lors d’une réunion organisée par la Chambre économique du Sénat. Le taux d’inflation a baissé ces trois dernières années grâce aux mesures de politique fiscale, a encore précisé le chef de la BNR : « Il est vrai que nos politiques monétaires se font de la maîtrise de l’inflation leur principal but, mais pour cela, on doit recourir à des instruments indirects. Nous, on n’a pas le droit d’entrer sur le marché comme si l’on entrait dans un magasin et dire au commerçant « pourquoi as-tu fixé ce prix ? » On n’a pas la force de changer les prix administrés tels que le gouvernement les a décidés. Du coup, tout ce que nous, on peut faire, est de mener la discussion, voir le dialogue afin de trouver le meilleur compromis censé équilibrer les choses sur le marché économique ».

    Depuis le début de l’année, la Banque centrale de Roumanie a majoré à deux reprises le taux d’intérêt de sa politique monétaire de 1,75 à 2,25% dans une tentative de faire inscrire l’inflation déjà à la hausse, sur une pente descendante. C’est pour la première fois depuis ces dix dernières années que la BNR a adopté une telle décision. Fin 2017, le taux d’inflation est monté à 3,3% dans le contexte d’une hausse des prix des produits alimentaires et non alimentaires. Pour sa part, la Banque a révisé à la hausse les prévisions d’inflation pour la fin de l’année, en tablant sur une croissance de 3,5%. Quand aux autres pays de la région avec lesquels la Roumanie se compare, ceux-ci n’ont pas eu besoin de majorer leur taux d’intérêt – clé, puisque ni l’inflation, ni les monnaies locales n’ont connu d’évolutions négatives.

    Mugur Isarescu disait: « A l’heure où l’on parle, le taux d’inflation annuel est d’1,8% en République Tchèque par rapport à un taux cible de 2%, d’1,4% en Pologne par rapport à un cible de 2,5% et d’1,9% en Hongrie, par rapport à un taux cible de 3%. En plus, dans ces trois Etats, on souhaite obtenir l’appréciation des monnaies nationales à la différence de la Roumanie où, dans le contexte d’une croissance significative du déficit de compte courant, on met de la pression pour la dévalorisation du leu ».

    Tout en affirmant que les Etats susmentionnés affichent tous des excédents de compte courant, Mugur Isarescu a rappelé que la Roumanie a un déficit de 3,4% du PIB, le troisième le plus important de l’UE et que ce déficit risque de se creuser davantage. Dans ces conditions, la Banque centrale a adopté les mesures les plus appropriées, même si des voix l’accusent d’une intervention trop en force. Il y a même des experts financiers qui réclament une politique monétaire encore plus restrictive, dans le contexte des actuelles évolutions économiques extérieures. D’ailleurs, a ajouté le chef de la BNR, comme le FMI l’a déjà signalé, si la politique fiscale ne soutient pas celle monétaire, on risque de nous voir contraints à mettre en place de nouvelles majorations des taux d’intérêts. (trad. Ioana Stancescu)

  • 07.03.2018 (mise à jour)

    07.03.2018 (mise à jour)

    Rapport — La Roumanie a fait des progrès limités pour mettre en oeuvre les recommandations de la Commission européenne pour la période 2017-2018, selon un rapport de l’Exécutif communautaire publié mercredi. Selon le document, cette année, Bucarest devra faire des efforts notables pour respecter les obligations fiscales et collecter les impôts, de manière à pouvoir atteindre son objectif budgétaire à moyen terme. La Roumanie devra également lutter contre le travail au noir. Une autre recommandation de la Commission et qui n’a pas trouvé d’écho, c’est l’adoption de la législation pour égaliser l’âge de départ à la retraite pour les hommes et les femmes. Selon Bruxelles, il est également nécessaire d’améliorer l’accès à un enseignement général de qualité, notamment pour les enfants des régions rurales ; Dans le domaine de la santé, la Roumanie devra continuer de combattre la pratique des paiements informels et favoriser les soins sans hospitalisation. Bruxelles organisera prochainement des réunions bilatérales avec chaque Etat membre et fera de nouvelles recommandations en mai, en fonction des conclusions.



    Visite — Le président roumain, Klaus Iohannis, recevra ce jeudi, à Bucarest, son homologue serbe Aleksandar Vucic dans le cadre d’une visite officielle que celui-ci effectue en Roumanie. Selon l’Administration présidentielle, les deux chefs d’Etats évoqueront les moyens d’approfondir la coopération bilatérale au niveau politique, économique et sectoriel. Egalement à l’agenda de la réunion – l’appui que la Roumanie peut accorder à la Serbie dans son processus d’adhésion à l’UE, vu notamment que Bucarest assumera la présidence du Conseil durant le premier semestre de 2019. Les deux présidents évoqueront également la question des minorités nationales des deux pays, ainsi que des aspects d’intérêt commun relatifs à la coopération dans les Balkans de l’Ouest et les principales évolutions dans le dossier du Kosovo. La Roumanie est un des cinq Etats de l’UE qui n’a pas reconnu l’indépendance de l’ancienne province serbe du Kosovo, à population albanaise majoritaire, proclamée voici 10 ans.



    Diplomatie — Le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, fait, jeudi et vendredi, une visite officielle en Croatie. A l’agenda, jeudi : inauguration du Consulat honoraire de Roumanie à Split, rencontres avec les pouvoirs locaux et avec le président de la Chambre d’économie de la Croatie, Luka Burilović. Vendredi, M Meleşcanu aura des discussions officielles avec le vice premier ministre et ministre croate des Affaires étrangères, Marija Pejčinović Burić, ainsi qu’avec la présidente Kolinda Grabar-Kitarović, avec le premier ministre Andrej Plenković et avec le président du parlement, Gordan Jandroković. Le programme comporte aussi une visite à l’Eglise orthodoxe roumaine de Zagreb, mise à la disposition de la communauté roumaine par l’Eglise catholique de Croatie, et aussi une rencontre avec les dirigeants de l’Association des Roumains de Croatie.




    Moldova — Le président socialiste philo russe Igor Dodon a accusé mercredi la Roumanie voisine d’alimenter le mouvement unioniste de République de Moldova, un fait qui présenterait des risques à l’adresse du caractère étatique de son pays, selon lui. Il a menacé de saisir l’ONU et le Conseil de l’Europe pour mettre fin à cet état de choses. Selon les correspondants de Radio Roumanie à Chişinău, Dodon s’est également montré préoccupé au sujet des manifestations unionistes prévues à la fin du mois. Ses accusations surviennent après que le nombre des communes et des villes dans lesquelles les conseils locaux ont adopté des déclarations symboliques de réunion avec la Roumanie a dépassé la centaine ce mercredi. Récemment, Dodon a accusé le consul de Roumanie à Bălţi (nord), Mihail Baciu, d’avoir corrompu les élus locaux et aussi de parti pris politique. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest a estimé que ces accusations étaient lancées dans un contexte électoral, vu que des élections législatives ont lieu à la fin de l’année. La République de Moldova a été créée sur une partie des territoires roumains de l’est annexés, en 1940, par l’ancienne Union soviétique, suite à un ultimatum. La Roumanie a été le premier pays du monde à avoir reconnu, le jour même de sa proclamation, le 27 août 1991, l’indépendance de son nouveau voisin.



    Perquisitions — Les procureurs roumains ont opéré des perquisitions, mercredi à l’aube, dans les départements de Timiş et d’Arad (ouest) afin de démanteler un ample réseau de trafiquants de migrants. Selon le communiqué publié sur son site, la DIICOT (Parquet antimafia) a précisé que pour déstructurer le réseau, elle avait constitué un groupe d’enquête avec les organes habilités d’Allemagne. Ce réseau, organisé en 2017, opérait pour assurer le transit de migrants clandestins de Turquie en Allemagne, par la Bulgarie, la Serbie, la Roumanie, la Hongrie et l’Autriche. Les personnes qui entraient illégalement de Serbie en Roumanie logeaient dans des pensions de Timişoara. Les migrants demandaient l’asile en Roumanie, et pendant le traitement de leurs dossiers par les autorités roumaines, ils étaient emmenés clandestinement en Hongrie.




    Justice — Le procureur général de Roumanie, Augustin Lazar, a présenté ce mercredi le rapport d’activité du ministère Public en 2017. L’activité des procureurs s’est distinguée par le volume accru de travail et par la complexité des dossiers, mais aussi par le grand nombre de personnes impliquées, a déclaré le procureur général. Selon les chiffres présentés par Augustin Lazar, les procureurs ont instruit un million 750 mille dossiers, dont 550 mille ont été solutionnés. Près de 60 mille mis en examen ont été déférés à la justice. 35% d’entre eux n’avaient pas respecté le code de la route à cause notamment de l’infrastructure routière précaire et du comportement des chauffeurs de Roumanie. M Lazar a également constaté une progression des cas de violence domestique et d’infractions commises par les mineurs. En effet, près de 4 mille mineurs ont été déférés à la Justice. Présent à cet événement, le président Klaus Iohannis a déclaré que, malgré les controverses circulant dans l’espace public, les procureurs se situaient du même côté de la barricade que ceux qui souhaitent que la loi soit appliquée.



    Justice Venise — A Bucarest, le groupe parlementaire des députés libéraux, d’opposition, demande au président de la Chambre des Députés, Liviu Dragnea, de solliciter l’avis de la Commission de Venise au sujet de la modification des lois de la Justice et de suspendre les débats au sein de la Commission parlementaire spécialisée jusqu’à ce que cet avis soit émis. Les libéraux rappellent que leur demande repose sur la recommandation faite aux autorités de Bucarest dans le plus récent rapport de la Commission européenne relatif au Mécanisme de coopération et de vérification, ainsi que sur les récentes déclarations publiques des responsables de Bruxelles. Les élus libéraux rappellent aussi que les associations professionnelles de magistrats avaient soutenu une demande similaire visant un avis de la Commission de Venise. Le projet de modification des lois de la Justice a été renvoyé au Parlement par la Cour Constitutionnelle, qui a décidé que certaines propositions étaient partiellement inconstitutionnelles. Ces propositions ont suscité des critiques de la part de la société civile, des associations des magistrats et des responsables européens.



    Santé — La Fédération syndicale SANITAS attire l’attention du gouvernement qu’ignorer les demandes des syndicalistes de la santé pourrait mener à des protestations. Leurs représentants demandent au parlement, par une lettre ouverte, de soutenir les amendements déposés à la loi des salaires du personnel rémunéré de fonds publics et de mettre fin à la discrimination de certaines catégories professionnelles des secteurs de la santé et de l’assistance sociale. Ils affirment qu’au 1er mars, certains travailleurs de la santé, tels les pharmaciens, les biologistes, les psychologues ou les aides-soignants ne touchent plus certains des droits dont ils bénéficiaient auparavant. Selon les pouvoirs publics, à compter de la même date, les salaires de tous les médecins et les infirmières ont augmenté, pour atteindre le niveau maximum prévu par la grille pour l’année 2022. Par ailleurs, la Roumanie ne dispose plus d’aucune dose d’immunoglobuline humaine et pour les autorités de Bucarest l’unique solution à cette crise à été de demander l’aide des Etats membres de l’UE et de l’OTAN. La ministre roumaine de la Santé, Sorina Pintea, a activé le Mécanisme européen de protection civile dans une tentative de couvrir le nécessaire de 10 mille doses pour les deux prochains mois. Les immunoglobulines sont des substances obtenues du plasma sanguin humain qui contiennent des anticorps censés protéger l’organisme humain contre des maladies telles la leucémie.



    Motion — La Chambre des députés de Bucarest a rejeté, ce mercredi, la motion simple déposée par la principale formation de l’opposition, le PNL, contre le ministre de l’Education, Valentin Popa. Les libéraux l’accusent de manque de professionnalisme dans la solution des problèmes du système. Le PNL attire l’attention, entre autres, aussi sur les retards dans le paiement des salaires et sur le manque d’argent pour les investissements, qui peut mener à des fermetures et des fusions d’écoles. Le ministre de l’Education a rejeté toutes les accusations.



    Statistique — La Roumanie a enregistré au 4e trimestre de 2017 l’avance la plus significative du PIB de tous les 28 Etats membres de l’UE, de 7% par rapport à la période similaire de 2016, selon une estimation révisée, publiée ce mercredi par l’Office européen de statistique Eurostat. Les données indiquent toutefois que le rythme de croissance de l’économie roumaine avait ralenti au 4e trimestre de 2017, jusqu’à 7%, après une percée à 8,5% les trois mois précédents. En dehors de la Roumanie, les plus fortes hausses de l’UE entre octobre et décembre 2017 ont été enregistrées par la Slovénie (6,2%), l’Estonie (5,3%) et la République tchèque (5,2%). L’institut national de statistique de la Roumanie a également confirmé la croissance économique de 7% enregistrée l’année dernière. L’industrie y a eu la plus grande contribution, suivie par le commerce et l’agriculture. L’avancée économique a reposé principalement sur la consommation des ménages, qui ont connu une hausse de 10%.



    Suppression — Le Collège national du renseignement de Bucarest, établissement d’enseignement subordonné au Service roumain de renseignement, va être supprimé, ont déclaré des sources concordantes du Service, reprises par les médias. Un communiqué de l’Académie nationale du renseignement, sous l’égide de laquelle le Collège fonctionnait, précise que pour le moment, son activité est suspendue. La décision de suspension a été engendrée par les conclusions d’une enquête interne, déclenchée après que, en octobre dernier, le ministre social-démocrate des Finances en exercice maintenant, Eugen Orlando Teodorovici, déclarait être titulaire d’un diplôme de fin d’études à ce Collège sans être passé par là « ni même une seule fois ». Le Bureau de presse de l’Académie du Service roumain de renseignement précise que le diplôme sera retiré à M Teodorovici. De nombreux politiciens de tous bords figurent parmi les diplômés du Collège, dont les anciens premiers ministres Sorin Grindeanu et Mihai Tudose.



    Grippe — En Roumanie, le nombre des personnes décédées à cause de la grippe saisonnière a progressé à 84, a annoncé le Centre national de suivi et de contrôle des maladies transmissibles. Conformément à cette institution, les quatre dernières victimes, âgées de 59 à 93 ans n’avaient pas été vaccinées et souffraient aussi d’autres maladies. La ministre de la Santé, Sorina Pintea, a affirmé que l’on ne pouvait pas parler dépidémie de pour le moment.



    Economie — Les changements dans le milieu économique roumain influent sur la confiance des hommes d’affaires et risquent d’éloigner encore plus les entreprises, alors que la croissance de l’économie roumaine ne connait plus le rythme le plus élevé de l’UE, constate une analyse réalisée par Bloomberg. La baisse de cette confiance intervient alors que la Roumanie a besoin de davantage d’investissements de la part des multinationales pour compenser pour le coup de frein que connaitra la consommation. D’ailleurs, c’est justement la consommation qui a contribué d’une manière décisive à la croissance de 8,8% du PIB de la Roumanie. Vu que les sociaux-démocrates, qui mènent la coalition gouvernementale, ont acheminé toutes les dépenses gouvernementales vers la majoration des salaires dans le secteur public, tout en réduisant les taxes, le secteur privé est de moins en moins prêt à faire des investissements, affirme Bloomberg.



    Water-polo — L’équipe masculine de water-polo de la Roumanie a été répartie dans le Groupe D au Championnat d’Europe de baecelone, aux côtés de la titulaire du titre, la Serbie, de la Russie et de la Slovaquie, selon le tirage au sort qui a eu lieu mercredi dans la ville espagnole. Le tournoi final aura lieu du 14 au 28 juillet. Les sportifs roumains ont remporté la qualification après une double victoire face à la République tchèque dans les matchs de barrage, 20-5 à domicile et 17-6 en déplacement.

  • Les mécanismes de l’économie roumaine

    Les mécanismes de l’économie roumaine

    L’économie roumaine se targue d’une croissance de 7% pour l’année 2017 par rapport à l’année précédente, la plus importante enregistrée lors des neuf dernières années, selon l’Institut national de la statistique.

    Si la Roumanie se positionne ainsi en tête du peloton des Etats de l’UE en termes de croissance économique, les analystes ne manquent pas de marquer leur scepticisme et de souligner les fondements fragiles de ces bons résultats. Parce que, d’une part, la croissance enregistrée repose en grande partie sur une consommation effrénée et que, d’autre part, croissance économique et développement ne vont pas toujours dans la même direction. « C’est bien la consommation des ménages, stimulée par la baisse des taxes et les augmentations salariales enregistrées dans l’intervalle, qui a représenté le moteur principal de cette croissance. En revanche, les investissements publics sont en berne et baissent pour la deuxième année consécutive », avertissait récemment la Commission européenne. Aussi, la Commission table sur une baisse prochaine du taux de croissance de la Roumanie, ramené à 4,5% pour cette année et à 4% pour l’année prochaine. Ces chiffres, similaires par ailleurs aux prévisions réalisées par la Banque Mondiale, sont parus dans les Prévisions économiques intermédiaires, bulletin édité par la Commission.

    Invité par Radio Roumanie, Dan Suciu, porte-parole de la Banque nationale de la Roumanie, explique qu’en effet, si on regardait attentivement, on constaterait que le moteur de cette croissance est dû en grande partie à la seule consommation des ménages.

    Dan Suciu : « En même temps, l’année dernière la production industrielle a battu des records. C’est la bonne nouvelle. Mais, d’un autre côté, il est certain que la hausse des prix enregistrée est à mettre en rapport avec cette hausse de la consommation, car vous le savez sans doute, l’accroissement de la demande fait monter les prix. Il s’agit d’un principe économique, on n’y peut rien. Maintenant, ce n’est pas que je sois opposé à la hausse des salaires, il ne s’agit pas de cela, mais je ne peux pas ignorer ses effets et ne puis m’empêcher de réagir. Parce que, voilà, bon, les salaires ont augmenté, c’est très bien, mais maintenant allons voir comment faire pour accroître de manière proportionnelle la productivité, pour refaire l’équilibre. Réfléchissons comment faire pour multiplier les moteurs de la croissance économique roumaine, parce qu’elle dispose certainement d’un potentiel de croissance qui ne peut pas être fondé sur la seule consommation ou encore sur la seule production industrielle. Et là, je vise en particulier les investissements publics, et encore bien d’autres éléments dont on dispose, mais que l’on a manqué de mettre en valeur pour l’instant. Nous avons misé sur un seul moteur de croissance, ou sur un moteur et demi. C’est largement insuffisant ».

    En outre, l’accroissement effréné de la consommation a induit des effets indésirables sur le déficit commercial qui, lui, a grimpé de 30% en 2017, comme Mugur Isarescu, le gouverneur de la Banque nationale ne manquait pas de le souligner lorsqu’il a présenté le dernier rapport sur l’évolution de l’inflation. Parmi les problèmes de nature structurelle mentionnés dans ce rapport, le gouverneur visait, en dehors de l’accroissement du déficit commercial, l’importance de la reconquête du marché intérieur par les producteurs roumains, plus urgente selon lui que la montée même des exportations, notamment dans le cas de l’industrie alimentaire.

    L’analyste financier Aurelian Dochia explique: « Evidemment, lorsqu’il est question de satisfaire les besoins de consommation des Roumains, on constate que plusieurs secteurs de l’économie ne sont pas capables de couvrir la demande de consommation. Sans doute, le meilleur exemple est celui de l’industrie agro-alimentaire, car elle a du potentiel de production. Le gouverneur de la Banque nationale lui-même a mentionné en ce sens la production de fruits, et notamment de pommes. Malheureusement, bien que nous ayons des superficies importantes de vergers à travers le pays, et que nous aurions la capacité de produire, ces fruits n’arrivent pas sur les étals de magasins, à cause notamment d’une organisation déficitaire des producteurs. »

    Un autre problème structurel souligné par Mugur Isarescu a trait aux tensions qui s’accumulent et aux dysfonctionnements du marché du travail.

    Quelles en sont les conséquences? Réponse avec Aurelian Dochia: « Ces derniers temps les tensions s’accentuent sur le marché du travail en raison du fait que la demande des sociétés ne peut plus être comblée, ni en termes de nombre de salariés, ni en termes de structure. Cela a sans doute des effets négatifs sur les coûts de la main d’œuvre et sur la structure de la production. Car nous ne pouvons pas prétendre de développer l’économie dans des secteurs ayant une valeur ajoutée importante, tels la production industrielle ou les services, si nous ne disposons pas de la main d’œuvre adéquate pour ces secteurs. Si nous ne trouvons pas de solution à ce problème, nous courons le risque de rester à jamais dans une zone de la production de l’économie à valeur ajoutée réduite. Cela se traduira, pour nous tous, par un niveau de développement et un revenu par d’habitant qui n’approche même pas le niveau moyen de l’UE. »

    Notons pour terminer qu’au second semestre de 2017, la Roumanie a connu une des croissances du taux d’inflation les plus rapides d’Europe, à savoir une montée de 0,9 à 3,3% en six mois seulement. (Trad. Ionut Jugureanu)