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  • Le courrier des auditeurs du 03.01.2025

    Le courrier des auditeurs du 03.01.2025

    Madame, Monsieur, bonne et heureuse nouvelle année ! Je suis très contente de vous accueillir au micro du courrier pour cette première édition de l’année. Et, pour commencer en force, je vous propose d’apprendre les ambitions des Roumains pour 2025. Selon une enquête menée par le site de recrutement eJobs Roumanie, la plupart de mes compatriotes voudraient soit changer de lieu de travail, soit trouver du travail après s’être retrouvé au chômage dans le courant de 2024. 22,6% des sondés espèrent que la nouvelle année leur apporte une majoration salariale, 11,5% d’entre eux voudraient bien que leurs employeurs leur permettent de faire du télétravail, 5,6% attendent une promotion et 4,3% envisagent une nouvelle formation professionnelle. 10% des Roumains se disent très pessimistes quant aux perspectives professionnelles de l’année 2025.

    A la différence des deux dernières années, le pourcentage des Roumains souhaitant faire du télétravail est à la baisse. Une explication serait que de plus en plus d’entreprises cherchent à privilégier le retour au bureau. Disons aussi, qu’à dresser une comparaison avec 2023, en 2024 on a pu remarquer davantage de stabilité professionnelle. Le nombre de salariés prêts à changer de travail est à la baisse. Si en 2024, le nombre d’employés qui cherchent une reconversion professionnelle est de 40%, en 2023 il était de 56%, nous explique Raluca Dumitru, à la tête du Département de marketing du site eJobs, la plus grande plateforme de recrutement en ligne de Roumanie. Selon l’enquête récemment menée, presque 50% des sans –emplois roumains cherchent déjà du travail et espèrent se faire embaucher en 2025. Une des raisons pour lesquelles les salariés roumains affichent beaucoup de prudence quand il s’agit d’une potentielle reconversion professionnelle découle du climat d’incertitude qui a caractérisé 2024. Pour 24,7% des sujets questionnés, l’année dernière a été difficile, tandis que seuls 11,9% des Roumains l’ont considérée comme propice à la croissance économique et seulement 6% l’ont trouvée meilleure que la précédente.

    Les Roumains ayant déjà fixé leurs objectifs professionnels pour 2025 affirment que pour cela, il faudrait d’abord, chercher activement de nouveaux plans emplois, suivre des stages de formation et reconversion ou encore, négocier les conditions salariales du job actuel. Un quart des personnes questionnées se disent prêtes à discuter directement avec leur patron pour demander une augmentation ou une promotion, nous explique Raluca Dumitru. Les aspects qui inquiètent le plus en début de cette année sont la stabilité du lieu de travail, 32,2%, le salaire et les bénéfices salariaux, 27,9%, l’équilibre entre la vie privée et celle professionnelle, 21,9%, le développement des compétences, 6,9% et les plans de promotion professionnelle, 5,6%.

    13,9% des Roumains restent quand même assez optimistes quant aux opportunités professionnelles que 2025 pourrait leur offrir, 25% se disent plutôt neutres, 24,8% sont inquiets et 6,9% très inquiets.

    Les Roumains anticipent aussi des changements sur le marché de l’emploi, à commencer par un plus d’exigence de la part des patrons. 45,3% des répondeurs au sondage s’attendent qu’en 2025, les employeurs soient plus prétentieux et qu’ils exigent plus de compétences et d’habilités professionnelles. 36% des Roumains s’attendent à des restructurations au sein de leur entreprise, 19,8% prévoient une place encore plus importante accordée aux technologies et au numérique, 21,2% s’attendent à davantage d’opportunités de télétravail et 14,2% anticipent un nombre accru de déplacements professionnels aussi bien en Roumanie qu’à l’étranger. Le sondage eJobs a été réalisé en décembre 2024, sur un échantillon de 900 sondés.

     

    Après avoir passé en revue les principaux vœux professionnels de mes compatriotes, passons à vos lettres et à vos messages. Et j’aimerais bien, remercier ceux d’entre vous ayant participé à notre jeu concours sur « La Personnalité de l’année » et qui est, je vous le rappelle l’homme d’affaires Elon Musk, pour les progrès technologies que nous lui devons.

    Merci bien  à vous, cher Jean Michel Aubier, de France, pour avoir sacré personnalité de 2024 une femme particulièrement courageuse et qui par tout ce qu’elle a fait devrait représenter un véritable exemple de dignité. Il s’agit, vous l’avez peut-être deviné de Gisèle Pélicot. Pour ceux qui ne le savent pas, M. Aubier nous raconte : âgée aujourd’hui de 72 ans, cette femme a vécu l’horreur entre 2011 et 2020, quand, totalement inconsciente car droguée à son insu par son mari, elle a été livrée à une cinquantaine d’hommes qui l’ont violée et agressée sexuellement, à son domicile. Pendant ce temps, son mari filmait et prenait des photos. Suite à ces actes barbares, elle a contracté plusieurs maladies sexuellement transmissibles et souffert, du fait des doses massives de drogue, de trous de mémoire, d’une perte de poids et de la chute de ses cheveux. Sans savoir ce qui lui arrivait, elle pensait sans cesse à une issue fatale.

    Gisèle Pélicot mérite notre plus profond respect, c’est qu’elle a eu le courage de refuser le huis-clos lors du procès qui a duré plus de 3 mois et qui s’est terminé en décembre 2024 et parce qu’elle a eu une force incroyable pour rester digne devant l’ignominie et faire face à son ex-mari et à ces hommes qui ont abusé d’elle pendant près de 10 ans. Le retentissement a été international. 86 journalistes étrangers étaient présents au début du procès ; ils étaient 350 à la fin. Et Jean Michel Aubier conclut : aujourd’hui, Gisèle Pélicot, peut-être sans l’avoir voulu, est devenue une icone de la cause des femmes et une figure de la lutte contre les violences sur les femmes dans le monde entier. Bravo Madame.

    Pour notre ami, Christian Ghibaudo, les personnalités de cette année sont toutes les victimes des catastrophes liées au changement climatique à travers le monde, en sachant que de l’Espagne à la Roumanie, de la Chine aux États-Unis, l’été 2024 a charrié son lot de catastrophes climatiques. Comme le rappellent les scientifiques, l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne de la planète. Son climat est déjà au moins 1,2 °C plus chaud qu’avant l’ère industrielle, lit-on dans un mail envoyé par M. Ghibaudo. Pour la deuxième année consécutive, les températures de la Méditerranée ont battu des records cet été. Le 15 août, la température médiane quotidienne de la surface de la mer Méditerranée a atteint une valeur inédite de 28,90 °C, battant le record de 28,71 °C mesuré le 24 juillet 2023. Les anomalies de température enregistrées cet été par certaines bouées, de 3, voire 4 °C au-dessus des normales, ont été particulièrement fortes mi-août dans le golfe de Venise, la mer de Ligurie (entre la Corse, Nice et l’Italie) ou entre la Sicile et l’Italie, rapporte l’AFP. « Mer bouillante en Campanie », la région de Naples, titre alors le quotidien La Repubblica, cité par notre auditeur. Effectivement, tout ce qui se passe montre qu’il faudrait changer en urgence notre style de vie et prendre soin de la planète. Merci, cher ami, de nous l’avoir rappelé.

    Monsieur Paul Jamet, de France, nous surprend par son choix, puisque pour lui, la personnalité de l’année est une figure plutôt méconnue, même si elle mérite bien la place que notre ami français lui confère. Nila Ibrahimi n’a que 17 ans, mais elle a remporté le Prix des enfants pour la paix le 19 novembre dernier pour son travail de défense des droits des filles lors d’une cérémonie à Amsterdam. Vivant au Canada, cette jeune actrice du changement pour défendre les droits des filles afghanes a vu ses efforts récompensés et reconnus car elle est une véritable source d’inspiration pour les jeunes. Merci, cher Paul Jamet, de nous avoir attiré l’attention sur le travail de cette jeune femme !

    Enfin, Nouari Naghmouchi, d’Algérie, propose le président américain, Donald Trump comme personnalité de l’année 2024, sans nous en dire davantage. Il convient de préciser que M. Trump a réussi la performance d’un retour en force à la Maison Blanche que personne n’entrevoyait il y a quatre ans.

    Chers amis, c’est ici que prend fin notre courrier d’aujourd’hui. Merci de l’avoir suivi. Je suis Ioana et je vous donne rendez-vous au micro du courrier dans un petit mois. En attendant, portez-vous bien et prenez bien soin de vous.

  • Quoi de neuf sur le marché roumain du travail ?

    Quoi de neuf sur le marché roumain du travail ?

    La Roumanie devient de plus en plus attrayante pour les travailleurs étrangers

     

    La Roumanie devient de plus en plus attrayante pour les travailleurs étrangers, selon une étude de la Civil Society Development Foundation. Les pays d’origine de la plupart des travailleurs étrangers sont le Népal, la Turquie, l’Italie, la Moldavie, le Sri Lanka et l’Inde. Ils travaillent dans la construction, les services HoReCa et le commerce de détail, et 80 % d’entre eux sont des ouvriers non qualifiés, selon l’Inspection générale de l’immigration. L’intégration des travailleurs étrangers n’est pas facile, mais elle est importante pour la croissance économique de la Roumanie, a déclaré Ramona Chiriac, chef de la représentation de l’Union européenne à Bucarest. Elle a déclaré que les travailleurs étrangers en Roumanie étaient confrontés à des barrières linguistiques ainsi qu’à des abus de la part des employeurs. À cette fin, des représentants de plusieurs ministères collaborent à l’élaboration d’un cadre législatif destiné à aider les immigrants, a indiqué la chancellerie du bureau du Premier ministre roumain. L’objectif est de renforcer les institutions de contrôle de l’État, telles que l’inspection du travail, afin de garantir aux immigrants des conditions de travail décentes, une bonne rémunération et une protection contre la traite des êtres humains. En 2023, le nombre de contrats de travail individuels de travailleurs étrangers en Roumanie s’élevait à 200 000.

     

    Le manque de main d’oeuvre, un véritable défi

     

    Les problèmes de main-d’œuvre constituent le principal défi pour la croissance du produit intérieur brut de la Roumanie, a déclaré Valetin Lazea, économiste en chef de la Banque nationale roumaine. Au cours des 25 à 30 dernières années, le capital roumain s’est accumulé, de sorte qu’il n’est plus un facteur affectant le PIB aujourd’hui. La Roumanie doit maintenant trouver des domaines dans lesquels elle peut avoir son mot à dire au niveau européen, a déclaré M. Lazea. Les entreprises roumaines devront négocier des niches où elles disposent d’un avantage concurrentiel dans les chaînes de production continentales, et la Roumanie dispose de nombreuses capacités pour s’insérer dans la production européenne, notamment dans le secteur des technologies de l’information, l’industrie automobile, l’énergie verte ou l’exploitation de minéraux rares.

     

    L’urgence de la numérisation

     

    Le développement de l’industrie des technologies de l’information et la numérisation des services publics et de l’administration publique en Roumanie pourraient rapporter des sommes importantes au budget de l’État, a déclaré Radu Dumitru Antohi, sous-secrétaire d’État au ministère de la recherche. Il a indiqué que la Roumanie comptait plus de spécialistes en technologie certifiés par millier d’habitants que les États-Unis et qu’elle se classait au premier rang en Europe et au sixième rang dans le monde à cet égard. M. Antohi a souligné que le pays dispose d’une main-d’œuvre bien formée et d’une connectivité assurée par l’internet à haut débit. Toutefois, il a souligné qu’il existait encore un fossé entre la main-d’œuvre informatique bien formée et le reste de la population en ce qui concerne l’utilisation des technologies modernes et des services numériques, ainsi qu’entre les employés des entreprises publiques, des entreprises privées et de l’administration publique locale. Des travaux sont actuellement en cours sur le projet du Cloud gouvernemental, qui vise à unifier toutes les bases de données de l’administration publique afin de fournir un accès rapide à l’information.

     

    Les chiffres du chômage

     

    Le taux de chômage en Roumanie s’élevait à 3,06 % à la fin du mois d’août, soit 0,03 point de pourcentage de moins que le mois précédent, selon les données annoncées par l’Agence nationale pour l’emploi. Le nombre total de chômeurs était de 246 382 personnes, soit une baisse de 2 385 personnes par rapport à la fin du mois précédent. Sur l’ensemble des chômeurs inscrits, 51 510 percevaient des allocations. Par zone de résidence, 66 185 chômeurs vivaient dans des zones urbaines et 180 197 dans des zones rurales. Selon les données de l’ANOFM, la plupart des chômeurs étaient âgés de 40 à 49 ans (62 795), suivis des plus de 55 ans (55 554) et des 30 à 39 ans (44 778). Les chômeurs sans formation et ceux ayant un niveau d’instruction primaire représentaient 31,24 % du total, ceux ayant un niveau d’instruction secondaire 33,90 % et ceux ayant un niveau d’instruction universitaire 4,51 %. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Le chômage en Roumanie, sous la loupe

    Le chômage en Roumanie, sous la loupe

     Le chômage, à la hausse

    Dans son rapport publié mercredi, l’Institut National de la Statistique constate que le taux de chômage a légèrement augmenté en août dernier, de 0,1 % par rapport à juillet, arrivant à 5,5 %. Pour la population active âgée de 15 à 75 ans, l’on recensait quelque 452 000 personnes sans emploi en août dernier, soit une hausse par rapport à aout 2023. Pour les adultes, soit la tranche d’âge des 25 – 74 ans, le taux de chômage a été estimé à 4,4 % en août dernier.

     

    Et bien que cet indicateur compte pour 3 quarts du nombre total des chômeurs de Roumanie, le pays n’est pas encore confronté à une situation d’urgence, comme ce fut le cas il y a quelques années, assure l’analyste économique Aurelian Dochia. A son avis, ces chiffres sont quand même une sonnette d’alarme, car ils témoignent du ralentissement de l’activité économique.

     

    Aurelian Dochia : « Bien que tout le monde s’attende que la baisse des taux d’intérêt, démarrée par la Banque Centrale il y a quelque temps, aide à revigorer l’activité économique, il y a aussi de nombreux autres facteurs qui ont un très fort impact sur l’économie, des facteurs extérieurs dont notamment la situation des économies européennes ou les évolutions internationales, les tensions géopolitiques et les guerres. Tout cela cause des inquiétudes à l’égard de l’économie. On voit déjà en Roumanie aussi différentes compagnies étrangères ou nationales qui réduisent ou reportent leurs plans d’investissements, ce qui ne fait que confirmer cette tendance de ralentissement de l’économie et cette inquiétude concernant les perspectives pour la fin de cette année et pour l’année 2025. » 

     

    Les jeunes : diplômes souvent incompatibles avec les demandes du marché de l’emploi

     

    Quant au chômage dans les rangs des jeunes, celui-ci avait atteint les 23,2 % en août dernier, soit environ 2 % de plus qu’au même mois de l’année précédente. Parmi les causes de cet état de choses, Aurelian Dochia a nommé le fait que de nombreux jeunes se permettent d’avoir une période d’inactivité durant laquelle ils évaluent leurs perspectives et tentent de savoir quels métiers sont compatibles avec leurs aptitudes.

     

    Aurelian Dochia: « Malheureusement, ce phénomène est aussi lié à la qualité de la formation professionnelle des jeunes. Il n’y a pas toujours une compatibilité entre leur formation professionnelle et les demandes sur le marché du travail. Par conséquent, de nombreux jeunes diplômés se retrouvent avec une formation pour laquelle ils ne trouvent pas d’emploi. Là encore, il faut remédier à la situation, tant du point de vue du système éducationnel, que du point de vue de l’orientation professionnelle des jeunes, qui doivent être conseillés à opter pour des métiers et des professions demandées sur le marché de l’emploi. » 

     

    Des plus en plus de travailleurs étrangers en Roumanie

     

    A noter aussi que le taux de chômage en Roumanie est aussi fortement influencé par le grand nombre de Roumains qui décident de travailler à l’étranger. Le vide qu’ils créent sur le marché national de l’emploi est désormais comblé par des travailleurs étrangers, venus notamment d’Asie – du Népal, du Sri Lanka, d’Inde ou de Turquie –  mais aussi de la République de Moldova voisine. Si bien que selon une étude de la Fondation pour le Développement de la Société Civile, plus de 200 000 travailleurs étrangers étaient enregistrés en Roumanie en 2023, dont 80 % étaient des travailleurs non-qualifiés dans le BTP, l’hôtellerie-restauration et les ventes en détail. (trad. Valentina Beleavski)

  • Moins d’investissements étrangers en Roumanie

    Moins d’investissements étrangers en Roumanie

    Les investissements étrangers ont chuté d’un tiers

     

    C’est la Banque nationale de la Roumanie qui a fait savoir que les investissements étrangers directs dans l’économie nationale ont chuté en 2023 par rapport à l’année précédente. En 2023, leur flux net a atteint les 6,75 milliards d’euros, soit une baisse de 36% par rapport au niveau de 2022. Selon les experts de la Banque centrale, cette évolution s’aligne en fait sur les tendances internationales et s’explique en grande partie par les incertitudes économiques et les tensions géopolitiques actuelles, dont notamment le conflit au Proche Orient. Tout cela a déterminé les investisseurs étrangers à opter pour une approche plus prudente. De l’avis d’autres spécialistes, cette réticence à investir a été amplifiée par ce que l’on appelle « la fin du moteur franco-allemand de l’Europe ».

     

    Quant à la Roumanie, les principaux domaines qui y ont attiré les investisseurs étrangers ont été les secteurs industriel, financier, celui des assurances et le commerce. Si bien qu’à la fin 2023, le total des fonds extérieurs direct absorbés par l’économie roumaine s’élevait à 118  milliards d’euros.

     

    Une tendance similaire au niveau international

     

    De son côté, l’analyste financier Adrian Codirlaşu, note que cette tendance à la baisse a persisté en 2024, étant donné que le pays a bénéficié d’environ 800 millions d’euros de moins cette année. Les investissements autochtones pourraient combler ce vide, estiment certains experts. Selon le ministre des Investissements et des Fonds européens, Adrian Câciu, la valeur totale des investissements lancés par l’Etat roumain, avec des fonds nationaux ou européens non remboursables ou bien par le Plan national de relance et de résilience, se chiffrent à quelque 155 milliards d’euros, soit la moitié du PIB de la Roumanie.

     

    Des programmes gouvernementaux pour soutenir l’industrie

     

    D’ailleurs, le gouvernement de Bucarest a annoncé récemment avoir lancé aussi plusieurs programmes stratégiques pour le développement de l’économie nationale, dont le plus important est le Programme national de soutien pour la grande industrie, chiffré, lui, à un milliard d’euros. Il comporte aussi un schéma réunissant des aides publiques de 500 millions d’euros et des facilités fiscales pour les compagnies qui font des investissements stratégiques de plus de 150 millions d’euros dans l’industrie de transformation.

     

    Pour en bénéficier, les compagnies doivent créer au moins 250 emplois et se baser dans des régions dont le PIB par tête d’habitant est inférieur à la moyenne nationale afin d’aider à leur développement. L’Exécutif promet aussi d’allouer 250 millions d’euros par an aux compagnies qui investissent dans la production de matières premières industrielles.

     

    Les crédits, nécessaires pour continuer les grands projets

     

    Cependant, tout cela ne peut pas se réaliser sans avoir un partenariat public-privé, avouent les autorités. Elles mettent en garde aussi contre le fait que la Roumanie se verra obligée à continuer à emprunter de l’argent pour mener à bout les plus grands projets qui sont en cours, dont la construction d’autoroutes, d’hôpitaux, de nouveaux stades ou salles de sports, la réhabilitation de nombreuses écoles ou encore la modernisation des ports et des voies ferrées. Le gouvernement assure pourtant que ces crédits seront remboursés de manière naturelle grâce à ce que l’on appelle les « écosystèmes économiques » créés par ces investissements. (trad. Valentina Beleavki)

     

  • La Roumanie est désormais une destination pour les travailleurs étrangers

    La Roumanie est désormais une destination pour les travailleurs étrangers

    Les nombre des travailleurs étranger a dépassé le seuil des 200 000 en 2023

     

    Conformément à une étude réalisée par la Fondation pour le développement de la société civile, depuis plusieurs années, le marché du travail a enregistré une majoration importante du nombre de travailleurs étrangers dépassant le seuil des 200 000 en 2023. Cette tendance illustre une diversification de plus en plus importante de la main d’œuvre, dans une période durant laquelle le pays est confronté à une crise des ressources humaines dans certains secteurs. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la Roumanie est une destination pour les travailleurs étrangers. D’abord, les salaires proposés sont souvent supérieurs à ceux de leurs pays d’origine, notamment pour les travailleurs d’Asie. Ce qui plus est, de nombreuses entreprises roumaines et internationales qui opèrent en Roumanie se confrontent à un déficit de main d’œuvre qualifiée qui les oblige à embaucher des travailleurs étrangers.

     

    Même si les travailleurs étrangers contribuent à la croissance économique, ils sont souvent victimes d’abus de la part des employeurs.

     

    Conformément à l’étude, les pays d’origine de la majorité des travailleurs étrangers sont le Népal, la Turquie, l’Italie, la République de Moldova, le Sri Lanka et l’Inde. Les secteurs où travaillent des étrangers sont le bâtiment, l’hôtellerie et la restauration et le commerce. Selon les chiffres de l’Inspection générale de l’Immigration, 80% d’entre eux font toujours un travail non-qualifié. L’intégration des travailleurs étrangers n’est pas facile, mais elle est importante pour la croissance économique de la Roumanie, a déclaré Ramona Chiriac, cheffe de la représentation de l’Union européenne en Roumanie.

     

    Ramona Chiriac : « L’étude identifie les barrières linguistiques, la législation inadéquate portant sur la sécu, parfois un accès limite des travailleurs à des services publics de qualité, les différents abus de la part des employeurs, autant de problèmes qui exigent de nouvelles politiques publiques adéquates pour transformer ce phénomène en une histoire à succès tant pour la Roumanie que pour ceux qui arrivent en Roumanie » a déclaré Ramona Chiriac.

     

    Un nouveau cadre législatif

     

    Pour sa part, Victoria Stoiciu, conseillère d’Etat du Premier ministre a précisé que les responsables de plusieurs ministères œuvraient ensemble pour élaborer un cadre législatif censé aider les immigrants. Pour cela il faut renforcer les institutions de contrôle de l’Etat, telle l’inspection du Travail, afin d’assurer aux immigrants des conditions de travail dignes, de bons salaires et de la protection contre la traite des personnes. Embaucher des travailleurs étrangers est un avantage des deux côtés puisque cette solution ne fait qu’augmenter l’efficacité et la productivité des entreprises, alors que les travailleurs bénéficient de meilleures conditions de travail et de vie.

     

    Barrières linguistiques et conditions de travail et de vie difficiles.

     

    Les différences culturelles et linguistiques peuvent créer pourtant des barrières de communication et les conditions de travail et de vie d’une grande partie des étrangers ne sont pas des meilleures. Et pourtant, la vaste majorité d’entre eux se déclarent contents des opportunités qu’offre la Roumanie et apprécient notamment la stabilité des emplois et la possibilité d’envoyer de l’argent à la maison afin de soutenir leurs familles.
    (Mihai)

  • Quelle place pour les femmes sur le marché roumain de l’emploi ?

    Quelle place pour les femmes sur le marché roumain de l’emploi ?

    La Roumanie, en queue de peloton

     

    De tous les pays européens, la Roumanie est celui qui présente le plus faible taux d’emploi des femmes. En effet, seul 45,4 % d’entre elles ont un emploi alors que c’est le cas de 62,7 % des hommes. A titre de comparaison, selon les données Eurostat pour 2022, aux Pays-Bas 68,1 % des femmes travaillent, en Estonie 67%, en Suède 65,9 % et au Danemark 65 %. Comment expliquer cet écart entre les différents pays ? Selon l’Institut européen pour l’Égalité des genres, il faut en chercher la cause dans la répartition du travail domestique. Or en Roumanie ce sont bel et bien les femmes qui tiennent la maison. Nous nous sommes entretenus avec Octavian Moldovan, lecteur au département d’Administration et de management public de l’Université de Cluj Napoca et expert en ressources humaines et discriminations fondées sur le genre.

     

    Pourquoi cette situation ?

     

    Octavian Moldovan décrypte pour nous la situation roumaine.

    “Je pense qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer qu’en Roumanie le taux d’emploi des femmes soit beaucoup plus faible que celui des hommes, d’environ 20%. En premier lieu, il faut pointer du doigt le travail domestique. Le fait que les femmes sont beaucoup plus impliquées dans le travail lié à a maison que les hommes. Et ici il est question à la fois des travaux ménagers, la cuisine, la lessive, la vaisselle, le ménage etc mais aussi du soin apporté aux éventuelles personnes âgées et aux enfants. Ce sont en général les femmes qui remplissent ces tâches. Et là, il faut parler du manque d’alternative disponible pour prendre en charge les enfants ou d’éventuelles personnes âgées. En effet, bien souvent les familles n’ont pas d’autre choix que de s’en occuper elles-mêmes. Il s’agit ici d’un transfert de responsabilité de l’Etat vers les familles et dans les faits, vers les femmes. Il y a aussi des problèmes liés au marché de l’emploi, notamment en termes de localisation des lieux de travail. La plupart des opportunités d’emploi se trouvent dans les grandes villes, les villes moyennes et les petites villes, très peu à la campagne. Donc, si quelqu’un veut un emploi bien rémunéré ou même un emploi en général, cette personne doit habiter en ville ou avoir la possibilité de faire la navette quotidiennement entre son domicile et un centre urbain. Or, les femmes ayant la charge de la maison, elles ont d’autant moins de chances de pouvoir effectuer cette navette. Toujours en ce qui concerne le marché du travail, on peut noter l’échec ou tout simplement le manque de politiques publiques de réintégration sur le marché du travail après une maternité, après un congé parental ou toute autre situation familiale qui entraîne une perte d’emploi. Ici, ce sont de nouveau les femmes qui sont le plus touchées. Le manque d’emploi flexibles est un autre facteur qui creuse les inégalités femmes-hommes. Il y a en Roumanie trop peu de possibilités de travailler à mi-temps, ou encore de travailler depuis la maison, ces formes de travail sont rarement acceptées et bien vues alors qu’elles seraient plus favorables aux femmes qu’aux hommes”.

     

    Des discrimination acceptées

     

    Les discriminations s’apprennent pendant l’enfance. Nous les acceptons passivement avant de les reproduire à notre tour comme l’explique Octavian Moldovan.

    “L’accès des femmes à l’emploi est influencé par diverses normes culturelles et sociales qui entraînent des discriminations multiples sur le marché du travail. On peut parler d’une part de discrimination horizontale, à savoir d’une discrimination qui relève du fait que certains domaines, certains types d’activités sont dominés par l’un des genres. Par exemple, l’éducation, la santé, l’assistance sociale et en général la base des organisations sont assurées principalement par des personnes de genre féminin. Alors que la police, l’armée, certains secteurs privés recrutent surtout des individus de genre masculin. Il existe d’autre part, une discrimination verticale, qui désigne le fait que les positions de dirigeants, le niveau décisionnel est fermé ou en tout cas son accès en est limité aux femmes, et ce dans de très nombreux domaines et même dans ceux où les positions subalternes sont majoritairement occupées par des femmes”.

     

    Éduquer les nouvelles générations

     

    Pour Octavian Moldovan, il faut remonter aux normes inculquées aux enfants par la société dans son ensemble pour expliquer cette situation.

     “Tant la discrimination verticale que la discrimination horizontale proviennent des types de jeux et du rôle dans les jeux que l’on attribue socialement aux filles et aux garçons. Les petits garçons jouent aux petites voitures, aux policiers, ils jouent des rôles d’autorité, ils doivent s’imposer. Les filles quant à elles doivent manifester de la délicatesse, de la sensibilité, elles doivent être conciliantes, elles jouent à la poupée, elles s’en occupent comme d’un bébé, jouent à la dinette et d’une manière ou d’une autre, même dans le jeu elles s’investissent dans le soin des autres. De là dérive tout ce qu’on a dit sur les différences d’implications des femmes et des hommes dans le travail domestique et la carrière professionnelle. Nous attendons des hommes qu’ils fassent carrière et des femmes qu’elles s’occupent de la maison et des autres”.

     

    Des lois plutôt inefficaces 

     

    Il existe en Roumanie des lois et des politiques publiques orientées vers la réduction des inégalités de genre. Cependant, pour Octavian Moldovan, elles manquent cruellement d’efficacité.

    ” A première vue, en regardant ce qui est fait en termes de politiques publiques et de mesures législatives, on dirait que tout va très bien en Roumanie. Nous avons des organisations consacrées à ces questions, un ministère de la Famille, de la jeunesse et de l’égalité des chances, mais aussi une Agence nationale pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Il y a les cadres législatifs européen et national attachés à l’égalité des genres et des chances sur le marché de l’emploi, il y a également des références indirectes, tant dans le Code du travail que dans la Constitution ou dans d’autres lois qui visent à l’égalité femme-homme dans le domaine du travail. Mais force est de constater que l’efficacité des lois et des institutions censées les porter reste très discutable. Si on regarde les différences salariales entre femmes et hommes, la situation semble bonne en Roumanie. Il n’y a pas de décalage salarial important. Cependant, il ne faut pas oublier les différences de taux d’emploi d’une part et le plafond de verre qui touche les femmes d’autre part. Pourquoi ces différences ? Pourquoi ces inégalités d’accès au travail demeurent-elles ? On peut penser que dans ce domaine comme dans d’autres, les lois sont mal appliquées. Nous avons les lois nécessaires mais nous n’avons pas encore d’institutions capables de les mettre correctement en œuvre. Par ailleurs, les discriminations de genre dans le domaine du travail se perpétuent car il s’agit bien souvent d’un phénomène informel, d’un phénomène qu’on ne peut pas déceler à première vue. C’est quelque chose qui se déroule derrière les portes closes, en deçà des normes et règles institutionnelles”.

     

     

  • Emplois, chômage et migration – les nouveautés

    Emplois, chômage et migration – les nouveautés

    L’Institut des Politiques pour la Migration ouvre ses portes

     

    À Bucarest, l’Institut des Politiques pour la Migration a été lancé, avec pour mission d’aligner les études et les politiques publiques développées au niveau national sur les évolutions internationales en matière de migration. Selon le chef de la mission de l’Organisation Internationale pour la Migration en Roumanie, Mircea Mocanu, conformément à une récente enquête, environ 70 % des étrangers arrivés en Roumanie au cours des dernières années souhaitent obtenir la citoyenneté roumaine, ce qui est possible pour la plupart d’entre eux au bout de 8 ans. Cela signifie qu’à l’avenir, le nombre de citoyens roumains issus de la migration augmentera, a encore expliqué M Mocanu. Dans ce contexte, l’institut nouvellement créé vise à fournir des solutions intégrées, des mécanismes institutionnels et des politiques publiques liées à la question de la migration. Il s’appuie sur des données de recherche, des expériences réelles et des analyses pour proposer des solutions globales aux problèmes liés à la migration.

     

    Selon l’Inspection générale pour les immigrations, près de 75 000 ressortissants étrangers avaient le droit de séjour pour travailler en Roumanie fin 2023. Par ailleurs, en avril 2024, le PE a adopté le Pacte pour la Migration et l’Asile, qui entrera en vigueur en 2026. Le document prévoit des changements majeurs de la législation du domaine, à commencer par la gestion des flux opérationnels, en passant par l’introduction de nouvelles procédures de travail et d’une nouvelle infrastructure, jusqu’à la création de nouveaux emplois dans le système. D’ailleurs, l’intégration des migrants est une des mesures que la Roumanie doit mettre en place afin de pouvoir adhérer à l’OCDE.

     

    La population active de la Roumanie

     

    Parlons maintenant emplois. En 2023, la population active de Roumanie comptait près de 7,7 millions de personnes, dont environ 12 % travaillaient dans le secteur agricole, selon les données publiées par l’Institut National de Statistique. La plupart des personnes en âge de travailler, c’est-à-dire entre 15 et 64 ans, était à retrouver dans les services (plus de 55 %), tandis que plus de 33 % travaillaient dans l’industrie et le BTP. En termes de statut professionnel, les salariés étaient plus nombreux, atteignant près de 86 % de la population active totale. A noter aussi que l’année dernière, la population active avait diminué de 110 000 personnes par rapport à 2022. De plus, le nombre de chefs d’entreprise était légèrement supérieur à 103 000, dont 74,6 % exerçaient leur activité dans de petites entreprises comptant entre un et dix salariés. Sur l’ensemble des chefs d’entreprise, seuls 6,6 % travaillaient dans le secteur agricole.

     

    10 000 chômeurs à Bucarest

     

    Voyons aussi les chiffres du chômage dans la capitale roumaine. Fin juin, plus de 10 000 chômeurs étaient enregistrés auprès de l’Agence Municipale pour l’occupation de la main d’oeuvre de Bucarest, soit un taux de chômage de 0,8 %. Parmi les personnes sans emploi de la capitale, 1 721 bénéficiaient d’une allocation de chômage. Les chômeurs ayant un diplôme d’études secondaires sont les plus nombreux, soit 35,6 % du total, suivis des personnes ayant un diplôme d’études supérieures (26,8 %) et de celles ayant terminé une école professionnelle ou artistique (18,3 %). Les Bucarestois au chômage ayant un diplôme d’études primaires comptent pour 16 % du total, tandis que ceux ayant suivi des études postsecondaires représentent 2,2 %, et ceux sans diplôme – 0,87 %.

     

    6 000 emplois pour les jeunes qui ont eu leur BAC

     

    Voici une bonne nouvelle pour les jeunes roumains à la recherche d’un emploi.Plus de 6 000 postes sont actuellement disponibles pour les diplômés du baccalauréat, selon les données fournies par une plateforme de recrutement en ligne. Au cours du dernier mois, les employeurs ont publié environ 7 500 offres d’emploi destinées aux candidats qui n’ont pas de qualification ou de diplôme d’études secondaires ou supérieures. Parmi elles, un tiers était proposé dans le secteur des ventes en détail et 20 % – dans l’industrie alimentaire. Le tourisme a été le troisième employeur en termes de nombre d’emplois proposés aux candidats non qualifiés, suivi des secteurs du transport, de la logistique, des services, des centres d’appels, de la production et du BTP. A noter que cet été, le taux de réussite à l’examen du Baccalauréat au niveau national a été de 76 %, avec 30 000 élèves n’ont pas eu leur examen. (trad. Valentina Beleavski)

  • Le marché roumain du travail, sous la loupe

    Le marché roumain du travail, sous la loupe

    Le salaire minimum augmente à 3 700 lei (740 euros)

     

    Au 1er juillet, le salaire minimum a augmenté en Roumanie, passant de 3 300 lei (660 euros) à 3 700 lei (environ 740 euros), et le nombre de bénéficiaires en est estimé à plus de 1,8 million d’employés. Cependant, cette décision ne s’applique pas aux salariés de l’agriculture et de l’industrie alimentaire, car ces catégories relèvent déjà d’autres dispositions légales. A noter que le salaire moyen net en Roumanie était de 5 217 lei (1 048 euros) en avril dernier, en hausse de 32 lei (6,4 euros) par rapport au mois de mars, selon l’Institut national de la statistique.

     

    Aide aux personnes en situations spéciales

     

    Le gouvernement de Bucarest a décidé d’accorder une aide humanitaire aux étrangers ou apatrides confrontés à des situations exceptionnelles, en provenance de la zone de conflit armé en Ukraine. Il s’agit d’une somme qui leur permettra de couvrir les frais d’hébergement et de nourriture sur une période déterminée. Cette aide vise à favoriser l’insertion sociale de ces citoyens, en leur garantissant des droits similaires à ceux des citoyens roumains dans les domaines de la santé, de l’éducation et du travail, comme l’a expliqué l’Exécutif. Aux termes d’un décret gouvernemental, les citoyens étrangers ou apatrides provenant de la zone de conflit armé en Ukraine, qui ont obtenu un permis de protection temporaire avant le 1er juillet 2024, auront droit à une série d’avantages sociaux prévus par la législation roumaine, sur la base du renouvellement de leur permis de séjour temporaire et sous réserve du respect des conditions légales d’éligibilité. Ces avantages incluent l’allocation d’État pour les enfants, le revenu minimum d’inclusion, l’indemnité de chômage, l’indemnité d’invalidité ou l’allocation mensuelle du congé de maternité. Ces allocations sont allouées à condition de respecter certaines conditions, spécifiques à chaque cas.

     

    Par ailleurs, les citoyens qui obtiennent pour la première fois un permis de protection temporaire à partir du 1er juillet 2024 auront droit, une seule fois sur une période de 4 mois consécutifs, à une somme forfaitaire mensuelle dont le montant, les conditions et le mécanisme d’attribution seront définis par décret gouvernemental. À la fin de ces 4 mois consécutifs, les bénéficiaires de cette aide auront accès au système d’assistance et de protection sociale en Roumanie.

     

     Les chiffres du chômage en Roumanie

     

    Fin mai 2024, le taux de chômage en Roumanie était de 3,09 %, soit en légère baisse par rapport au mois d’avril, selon l’Agence nationale de l’occupation de la main d’œuvre. En mai dernier, la Roumanie recensait près de 249 000 chômeurs, dont près de 50 000 touchaient une indemnité de chômage, soit environ 2 200 personnes de moins qu’en avril dernier. Plus de 66 000 personnes sans emploi se trouvaient en milieu urbain et près de 183 000 en milieu rural. La plupart d’entre elles sont âgées de 40 à 49 ans, suivies par des personnes ayant plus de 55 ans. En termes formation, les chômeurs sans études ou ayant une formation primaire seulement comptaient pour près de 32 % des chômeurs roumains, selon la même source. Près de 34 % des chômeurs avaient terminé le collège, alors que les personnes ayant fait des études universitaires représentaient 4,5 % des Roumains sans emploi.

     

    Heures de travail

     

    Enfin, les Roumains qui ont un emploi travaillent beaucoup plus que d’autres Européens. Selon une étude d’Eurostat, en Roumanie, on travaille plus d’heures par semaine que la moyenne européenne. En moyenne, un citoyen de l’espace communautaire consacre un peu plus de 36 heures par semaine au travail. Les Grecs ont le programme le plus chargé, travaillant près de 40 heures, suivis des Roumains avec 39,5 heures et des Polonais avec 39,3 heures. Au pôle opposé, l’on retrouve les Néerlandais qui travaillent 32,2 heures par semaine, les Autrichiens avec 33,6 heures et les Allemands – avec 34 heures par semaine. Selon les données d’Eurostat, en Europe de l’Est, à commencer par les Pays Baltes et jusqu’à la Grèce, l’on travaille plus qu’en Europe Occidentale. Par secteurs d’activité où l’on travaille le plus, ce sont les agriculteurs, les employés de la sylviculture et les pisciculteurs qui arrivent en tête de liste avec 41,5 heures, suivis des employés des mines, carrières et du BTP, avec 39 heures. À l’opposé, les employés de l’éducation passent le moins de temps au travail, soit moins de 32 heures par semaine, ainsi que ceux du domaine des arts et du divertissement, avec 33 heures. (trad. Valentina Beleavski)

  • Quoi de neuf sur le marché du travail ?

    Quoi de neuf sur le marché du travail ?

    Introduction du salaire minimum européen en Roumanie

     

    Le projet de loi concernant l’introduction du salaire minimum européen en Roumanie est en train d’être examiné par le gouvernement de Bucarest. Ce document, élaboré par le ministère du Travail, vise à aligner la législation nationale sur la directive du Parlement européen et du Conseil concernant un SMIC adéquat au sein de l’Union européenne. La date limite pour la transposition de cette directive dans la législation nationale est le 15 novembre 2024. Cela permettra aux employés de Roumanie de toucher des revenus plus proches de la moyenne européenne, s’est félicité le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu.

     

    Selon la directive de l’UE 2041 de 2022, dans un Etat-membre le salaire minimum doit représenter au moins 50 % du revenu moyen. A compter du 1er juillet 2024 les Roumains ont droit à un salaire minimum brut de 3 700 lei (environ 740 euros). En avril dernier, le salaire moyen net en Roumanie était de 5 217 lei (1 048 euros), en hausse de 32 lei (6,4 euros) par rapport au mois de mars, selon l’Institut national de statistique. Les secteurs d’activité ayant les salaires moyens nets les plus élevés étaient les services informatiques, avec près de 12 000 lei (2 405 euros), tandis que les rémunérations les plus basses étaient enregistrées dans la fabrication de vêtements, soit quelque 2 800 lei (près de 560 euros). Par rapport à avril de l’année précédente, le salaire moyen net a augmenté de 14 %.

     

    Un taux de chômage à la baisse

     

    Passons maintenant aux personnes sans emploi. Il faut dire que le taux de chômage en Roumanie a enregistré une baisse significative au cours du premier trimestre de cette année, atteignant 5,3 %, soit une diminution de 0,5 % par rapport au trimestre précédent, a constaté l’Institut National de Statistique. Pendant cette période, le taux d’emploi de la population en âge de travailler a augmenté de 1,2 %, atteignant le 64,2 % de la population. Les hommes et les personnes vivant en milieu urbain ont affiché un taux d’emploi plus élevé. Cependant, le taux d’emploi dans les rangs des jeunes n’était que de 19,9 %. Face à cet état de choses, l’analyste économique Aurelian Dochia estime que le contexte actuel est favorable à la main-d’œuvre , ce qui maintiendra le chômage à un niveau relativement bas. Néanmoins, la Roumanie est confrontée à plusieurs défis, dont notamment un système éducationnel et une orientation professionnelle déficitaires. Selon M Dochia, il est essentiel de renforcer la formation des jeunes sur le lieu de travail pour répondre à ces enjeux.

     

    Pénurie de main d’oeuvre locale

     

    Et pourtant, malgré ce contexte favorable, de nombreuses entreprises roumaines sont confrontées à une pénurie de main-d’œuvre locale, principalement en raison de l’émigration massive des spécialistes roumains vers des pays d’Europe occidentale. Dans ces conditions, les patrons sont contraints de faire appel à des travailleurs asiatiques, notamment dans le BTP, l’hôtellerie-restauration, l’agriculture, l’industrie et le transport de marchandises. Selon le président de l’Association des investisseurs autochtones, Cristian Pârvan, les patrons se voient obligés d’embaucher le plus souvent des travailleurs non qualifiés, en raison de salaires insuffisants et de la structure de l’économie roumaine. Les employeurs cherchent même à savoir si certains des travailleurs étrangers embauchés ne sont pas en réalité des personnes mieux qualifiées, venues occuper des postes de travailleurs non qualifiés, dans l’espoir de mieux exploiter leur potentiel de connaissances. Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique, en Roumanie, environ 35 000 postes étaient vacant au cours des 3 premiers de cette année, soit 1700 de plus que le trimestre antérieur, mais 12 000 de moins que durant la même période de l’année dernière.

     

    Le coût horaire du travail, à la hausse

     

    Et justement à propos de salaires, voici quelques données sur le coût d’une heure de travail en Roumanie. Eh bien, au cours du premier trimestre de 2024, le coût horaire de la main-d’œuvre a augmenté de 16,4 % en Roumanie, par rapport à la période similaire de 2023, selon les données d’Eurostat, l’Office européen de statistique. La Roumanie occupe la première place de ce classement, suivie par la Bulgarie avec 15,8 %, la Croatie avec 15,3 %, la Pologne avec 14,1 % et la Hongrie avec 13,7 %. Le coût horaire de la main-d’œuvre inclut les salaires ainsi que les coûts hors-salaire tels que les cotisations sociales payées par les employeurs. L’augmentation des coûts de la main-d’œuvre en Roumanie est due à une hausse de 15,9 % du coût horaire dans le secteur des affaires, tandis que dans le secteur non commercial, une progression de 18 % a été enregistrée. A analyser la situation par secteur économique, en Roumanie, le coût horaire de la main-d’œuvre a augmenté de 20,5 % dans le BTP, de 15,9 % dans les services et de 14,4 % dans l’industrie. Au niveau de l’Union européenne, les coûts salariaux ont enregistré une croissance annuelle de 5,8 % durant la période analysée, tandis que les coûts non salariaux ont augmenté de 4,8 % par an. (trad. Valentina Beleavski)

     

     

  • Le nombre des sans-emplois, à la baisse en Roumanie

    Le nombre des sans-emplois, à la baisse en Roumanie

    Le
    marché du travail roumain est plein de contradictions et de paradoxes. Après
    l’adhésion du pays à l’Union européenne, entre 4 et 5 millions de roumains ont
    choisi de quitter le pays à la recherche d’un meilleur niveau de vie,
    s’installant le plus souvent dans des pays ouest européens. Bien que depuis
    quelques années les salaires des médecins en Roumanie soit comparables à ceux
    des pays occidentaux, nombreux de professionnels de la santé continuent à
    quitter le pays. Sur les chantiers de France et d’Italie, on trouve des équipes
    entières de maçons roumains et on parle roumain dans nombre de stations de
    lavage auto allemandes. Pendant ce
    temps, il est devenu très difficile de trouver en Roumanie un mécanicien auto,
    un plombier ou un électricien compétent. Les citadins possédant une maison de
    vacances à la campagne se plaignent de ne plus trouver personne à engager pour
    tondre l’herbe ou réparer le portail.


    Le
    déficit de force de travail se ressent tout particulièrement dans l’hôtellerie
    restauration où le problème a été partiellement réglé par l’arrivée de
    travailleurs asiatiques : des femmes de chambre chinoises ; des
    serveurs indiens, des pâtissiers népalais et des livreurs pakistanais sont
    venus au secours d’une industrie en crise. La semaine dernière, le président de
    la Chambre de commerce et d’industrie de Roumanie, Mihai Daraban, a déclaré que
    2000 citoyens vietnamiens travaillaient actuellement en situation régulière
    dans le pays. Il a demandé aux gouvernements roumains et vietnamiens de
    garantir la continuité de cet afflux de travailleurs. Dans ce contexte, des
    experts notent qu’il était inévitable que le nombre de roumains sans emploi continuent
    à décroitre.


    Les
    données publiées par l’Agence nationale pour l’occupation de la force de
    travail montrent que le taux de chômage au niveau national à la fin de l’année
    2023 était de 2.93%, en baisse de 0.12% par rapport à la même période en 2022. En
    Hongrie voisine, à titre de comparaison, le taux est de 4.2%, soit 1% de plus
    qu’en Roumanie. Au total, ce sont donc environ 236 000 roumains qui étaient
    privés d’emploi en décembre dernier. Les statistiques confirment que les
    disparités en fonction du sexe, de l’âge, du lieu de résidence et du niveau de
    diplôme sont toujours très marquées. Ainsi, 68 000 personnes au chômage habitent
    en ville, tandis que 168 000 d’entre elles sont en zone rurale.


    Le
    nombre de femmes au chômage s’élève à 113 000 et le nombre d’hommes à 123 000.
    La majorité des chômeurs ont entre 40 et 49 ans, la deuxième tranche d’âge la
    plus affecté étant les plus de 55 ans. Ces deux tranches d’âge totalisent plus
    de 100 000 personnes. A l’inverse, le 25-29 ans sont les moins impactés avec
    environ 15 000 personnes sans emploi. Concernant le niveau d’étude, les
    personnes n’ayant qu’un niveau primaire d’éducation sont surreprésentées,
    environ 29%. Un autre tiers est constitué de personnes ayant un niveau collège
    tandis que les personnes ayant été à l’université ne représentent que 4.5 % de
    l’ensemble.

  • Des solutions pour le système sanitaire

    Des solutions pour le système sanitaire

    Ce n’est pas la première fois que les dirigeants roumains
    reviennent sur leurs propres décisions, pourtant tout juste adoptées. A la fin
    de l’année dernière, le gouvernement PSD-PNL annonçait que dans un objectif de
    réduction du déficit budgétaire, les recrutements dans le secteur public
    seraient gelés en 2024. Ils constatent à présent que le système sanitaire
    manque cruellement de personnel qualifié et annoncent vouloir débloquer des
    milliers de postes. Bien que depuis quelques années les salaires des médecins
    roumains sont équivalents à ceux de leurs confrères des pays d’Europe de
    l’ouest, ils demeurent nombreux à s’expatrier pendant qu’en Roumaine de plus en
    plus de communes n’ont plus de médecins et que les hôpitaux des grandes villes
    manquent de spécialistes.

    Les médecins manquent presque partout en Roumanie


    Les données statistiques montrent que seuls
    Bucarest et quelques grands centres universitaires comme Cluj, Târgu Mureş, Iaşi et Craiova ont suffisamment de
    médecins. Dans le reste du pays, trois quarts des départements accusent en
    revanche un déficit de médecins. Le parti d’opposition Union Sauvez la Roumanie
    soutient qu’au niveau national il y a un déficit de plus de 20 000 infirmiers
    et aides soignants et d’environ 8 000 médecins. Pour la directrice générale de
    l’Administration des hôpitaux et des services médicaux de Bucarest, Oana
    Sivache, il s’agit plutôt de 15 000 médecins qui manquent dans le pays.


    Elle affirme que les mesures gouvernementales
    de réduction des dépenses ont conduit tant à la perte de personnel soignant
    qu’à une situation grave pour les patients. Elle a déclaré, je cite,
    « Nous demandons au ministre de la Santé de reconnaître l’état d’urgence
    en ce qui concerne le manque de personnel et de mettre en place une
    méthodologie d’occupation des postes dans la santé pour une période déterminée
    d’un an, similaire à celle mise en place pendant la pandémie ».
    Elle déplore que les décisions de réduction budgétaire aient été
    prises sans analyse préalable permettant de prendre en compte la réalité du
    système.

    L’occupation des postes vacants, une urgence


    Alexandru Rafila, le ministre de la Santé,
    sous le feu des critiques du corps médical, a exprimé son souhait qu’au cours
    de cette semaine les mémorandums concernant l’occupation des postes tant dans
    les hôpitaux placés sous l’autorité de son ministère que dans ceux gérés par
    les autorités locales soient approuvés par le ministère des finances.


    Le ministre a précisé au micro de Radio
    Roumanie que plusieurs milliers de postes étaient en jeu, en premier lieu des
    médecins, notamment ceux qui ont obtenu leur examen de spécialité à la fin de
    l’année dernière, mais aussi des infirmiers et des aides-soignants. Le ministre
    des Finances, le libéral Marcel Boloş dont l’avis est nécessaire pour débloquer
    les fonds destinés au recrutement des personnels médicaux, estime que la
    situation devrait être résolue cette semaine. La décision finale revient au premier
    ministre social-démocrate Marcel Ciolacu.




    (trad. Clémence Lheureux)

  • 12.06.2023

    12.06.2023

    Grève – Les syndicats de l’Education nationale ont décidé de suspendre la grève générale de l’enseignement préuniversitaire roumain. Les leaders syndicaux ont annoncé cette décision après des consultations avec leurs collègues à travers le pays. La suspension de la grève est pourtant conditionnée par l’institution par décret d’urgence du principe conformément auquel le salaire de base d’un professeur débutant sera l’équivalent du salaire moyen de Roumanie. Les syndicats demandent aussi de recevoir sur le camp la moitié de la majoration totale prévue par la nouvelle loi de la grille unique des salaires. L’exécutif propose la majoration des salaires à commencer par le mois en cours de 260 euros pour les enseignants et de quelque 80 euros pour le personnel auxiliaire. Ce qui plus est, l’année prochaine, à commencer par le 1er janvier, les salaires devraient augmenter aux termes de la nouvelle loi des salaires dans le secteur public en deux étapes, dont la moitié de la majoration en 2024 et l’autre moitié en 2025. Ce qui plus est, l’Exécutif a proposé aussi une prime de quelque 300 euros aux enseignants et une autre de quelque 100 euros pour le personnel auxiliaire, qui seraient accordées à compter par cette année et jusqu’au 5 octobre 2027, à l’occasion de la Journée internationale de l’Education.

    Politique – Le libéral Nicolae Ciuca pourrait démissionner aujourd’hui de ses fonctions de premier ministre. Le plan pour ce départ a été évoqué au sein de la coalition dans le cadre d’une réunion avec le président roumain, Klaus Iohannis, mais aucune annonce formelle n’a été faite jusqu’ici, puisque toute l’affaire dépendait du dénouement de la grève de l’Education nationale. Jusqu’ici il n’y a pourtant aucun accord entre les partis de la coalition gouvernementale sur la formule du nouvel exécutif. L’Union démocrate magyare de Roumanie s’est vue proposer de renoncer aux portefeuilles de l’environnement et du développement, afin d’obtenir deux autres ministères : l’Energie et les Investissements et les fonds européens, ce que le leader Kelemen Hunor, a refusé. Le PSD et le PNL devraient négocier aussi d’autres ministères importants, tels les Transports, puisque les sociaux-démocrates souhaitent préserver ce portefeuille pour Sorin Grindeanu, même si aux termes de l’accord initial, ce ministère aurait dû être transféré au PNL. Seule la réduction du nombre de ministères de 20 à 18 a fait l’unanimité. Le premier ministre Nicolae Ciuca devrait déposer son mandat à la fin mai, aux termes du protocole de la Coalition, mais la décision a été ajournée à plusieurs reprises ces derniers temps, sur le fond des tensions provoquées par l’ample grève de l’Education nationale qui s’est entendue sur plus de trois semaines.

    Emplois – Les emplois les plus recherchés en Roumanie sont à retrouver dans des domaines susceptibles de résister aux crises, tels les ventes, la comptabilité, l’ingénierie, l’Informatique et la production, selon un sondage effectué par une plateforme de recrutement de la main d’œuvre. Les Roumains sont intéressés par les postes dont le salaire est explicitement affiché dans les annonces d’embauche. Selon l’étude, ces trois dernières années, le BTP et les TIC ont considérablement progressé, proposant une demande solide et soutenable d’emplois bien rémunérés.

    Théâtre – Le gale des prix de l’Union théâtrale de Roumanie – UNITER – 2023 se déroule aujourd’hui à Timisoara, dans l’ouest qui est Capitale européenne de la Culture. Les meilleurs spectacles seront primés, tout comme des personnalités du monde du théâtre roumain. L’édition de cette année propose un nouveau concept, adapté à l’espace culturel de Timisoara, réalisé par Răzvan Mazilu, aux côtés du scénographe Dragoş Buhagiar, président de l’UNITER. Et c’est également à Timisoara que sont attendus les meilleurs artistes du moment, invités importants de Roumanie et de l’étranger. Initié en 1992, le gala des prix de l’UNITER est un événement qui reconnait l’excellence dans le théâtre roumain, sa vitalité et sa modernité.

    TIFF – Poursuite à Cluj dans le centre-ouest de la Roumanie du Festival international du film Transilvania, (TIFF), l’évènement du genre le plus important de Roumanie. A l’édition de cette année, la ville de Cluj recevra l’acteur australien Geoffrey Rush, le cinéaste américain Oliver Stone, le réalisateur mexicain Michel Franco ainsi que l’acteur serbe Darko Perić. Au total, quelque 200 films de 45 pays figurent à l’affiche du festival. Le TIFF annonce aussi un programme complexe appelé Focus Nordique dédié à un cinéma européen riche, diversifié et novateur, celui des Etats du nord : la Suède, le Danemark, la Finlande, la Norvège et l’Islande. Le programme marque aussi une collaboration avec le Festival du film de Göteborg en Suède, mais aussi avec des instituts du film de tous les cinq pays. Le festival TIFF a ouvert ses portes vendredi et doit s’achever le 18 juin.

    Météo – Les départements du sud-ouest et du sud de la Roumanie sont jusqu’à mardi en alerte code orange aux pluies torrentielles. Les météorologues ont également émis pour la même période une alerte code jaune à l’instabilité concernant des régions du sud-ouest, du centre, les Carpates méridionales et les Carpates occidentales. Dans les autres régions l’instabilité sera plutôt isolée. Temps généralement instable avec des maxima allant de 16 à 29 degrés. 29 degrés à Bucarest.

  • Des mesures pour réduire les dépenses publiques

    Des mesures pour réduire les dépenses publiques

    Le déficit budgétaire sur les trois premiers mois de
    l’année a dépassé les prévisions des autorités roumaines. A la fin de la semaine
    dernière, le Gouvernement de Bucarest a adopté une ordonnance d’urgence
    stipulant des mesures censées réduire les dépenses budgétaires.


    Le ministère des Finances, qui a rédigé le document sur
    demande du Premier ministre Nicolae Ciucă, s’est concentré principalement sur
    les dépenses non urgentes. D’ailleurs, le décret d’urgence fixe les limites des
    dépenses mensuelles de chaque ministère et réduit de 10 % les dépenses pour les
    biens et les services, à l’exception de celles dans les domaines de l’éducation
    et de la santé.


    L’acte normatif entraîne aussi le gel des emplois dans la
    fonction publique. Des exceptions seront faites si nécessaire, au terme des mémorandums
    approuvés par le gouvernement, a expliqué le ministre des Finances, Adrian
    Câciu: « On prévoit la suspension des embauches sur
    les emplois vacants ou temporairement vacants. Mais si les représentants dans certains
    domaines ont besoin du personnel, ils peuvent adressés un mémorandum à l’Exécutif,
    pour obtenir une dérogation. Cela peut arriver dans différents domaines, y
    compris dans ceux de l’éducation et de la santé.
    » a expliqué le
    ministre des Finances, Adrian Câciu.


    La décision intervient dans le contexte où le nombre de
    postes occupés dans les institutions et les administrations publiques en
    Roumanie était, en mars 2023, de près de 1,3 millions, dont environ 64% dans l’administration
    publique centrale, selon les données publiées par le ministère des Finances.


    Le plus grand nombre de postes pourvus se trouve au
    ministère de l’Éducation – près de 300 000, au ministère des Affaires intérieures
    – 125 000, au ministère de la Défense nationale – 72 000, au ministère des
    Finances – 25 000 et au ministère de la Santé – 19 000.


    Le ministre Adrian Câciu a également précisé que l’article
    de loi par lequel les titulaires du grade universitaire de doctorat
    bénéficiaient d’un supplément financier a été supprimé, et que les nouvelles
    dispositions concernant cette augmentation se retrouveront dans la future loi des
    salaires.


    En même temps, le nombre de postes afférés au cabinet du
    premier ministre et à la chancellerie baisseront de 50%. Qui plus est, cette
    année, les institutions publiques ne pourront plus acheter de voitures, de
    mobilier et de fournitures de bureau. Par ailleurs, l’ordonnance raccourcit la
    chaîne d’approvisionnement entre l’agriculteur et le consommateur, en réduisant
    le nombre d’intermédiaires. C’est une mesure par laquelle le gouvernement espère
    soutenir l’industrie agroalimentaire nationale. Les cantines scolaires, les
    cantines hospitalières et celles militaires s’approvisionneront en produits roumains,
    selon des règles bien établies.


    Selon les calculs du ministère des Finances, toutes ces
    mesures devraient permettre au pays d’économiser 5,3 milliards de lei (soit un
    peu plus d’un milliard d’euros) avant la fin de cette année. (Trad. Andra Juganaru)

  • Trouver l’équilibre entre deux ou trois emplois

    Trouver l’équilibre entre deux ou trois emplois

    Après le phénomène de « la grande démission », présent en Roumanie comme dans les autres pays pendant la pandémie, une autre situation apparue récemment reproduit un modèle des marchés de travail de l’étranger : de plus en plus de Roumains ont simultanément deux emplois. Ce phénomène a fait l’objet d’une étude de la plateforme de recrutement eJobs.

    Ana Călugăru, responsable de communication chez eJobs, nous offre des détails : « Ces deux dernières années, le contexte économique nous a lancé beaucoup de défis et incertitudes, causées notamment par la pandémie et la guerre, ainsi que par la flambée de l’inflation de cette année. Donc, maintenant beaucoup de personnes regardent avec prudence leur carrière et leur stabilité financière. Le sondage indique que, même si en 2022 on a eu le plus grand nombre de recrutements des 20 dernières années et que les salaires ont augmenté dans presque touts les domaines d’activité, il y a toujours un besoin de compléter ses revenus sur le long terme. C’est la principale raison pour laquelle 70 % de nos répondants ont décidé de trouver un second emploi. Parmi eux, 8,2 % ont fait ce choix pour une courte période, parce qu’ils avaient besoin de gagner assez d’argent, pour acheter quelque chose de plus cher. 6,7 % d’entre eux ont répondu que c’était la manière dont ils avaient travaillé depuis toujours. En ce qui concerne les conditions de travail, 10 % des répondants, principalement des jeunes, ont déclaré que, lorsque leur premier travail n’était pas trop difficile, le temps leurs permettait d’avoir une profession de plus. Finalement, 5 % des participants souhaitent faire un changement de carrière et ont décidé d’avoir deux emplois simultanés par prudence, afin de mieux comprendre quel parcours professionnel était le meilleur pour eux. »

    Le nombre d’hommes et de femmes à l’âge mûr prêts à travailler dans plusieurs endroits à la fois est étonnant. Selon le sondage, la plupart des Roumains ayant deux emplois sont âgés de 36 à 45 ans. C’est valable pour seulement 7,4 % des jeunes âgés de 19 à 25 ans et pour 22 % des Roumains de 46 à 55 ans. Donc, il est évident que ceux qui ont une famille, des enfants et de hautes dépenses mensuelles ressentent le plus ce besoin d’obtenir des revenus supplémentaires.

    Quand même, précisément parce qu’il s’agit de familles, combien de temps est-ce qu’il leur reste encore pour leurs proches s’ils se voient obligés de travailler davantage ? Ana Călugăru nous répond : « Un autre thème du sondage a été la plus grande difficulté ressentie par quelqu’un qui a deux emplois. 60 % des répondeurs ont avoué qu’il s’agissait de garder un équilibre entre la vie privée et celle professionnelle. Plus précisément, à cause du temps qu’ils doivent dédier à leurs emplois, ils deviennent à la fois physiquement et émotionnellement épuisés. Pour 25 % des participants à notre étude, il est très difficile de gérer le temps dédié à leur travail, tandis que les 10 % d’entre eux déclarent que c’est trop difficile de bien travailler pour chacun des deux emplois. Ce n’est pas une surprise, car 40 % des participants au sondage renonceraient à leur deuxième emploi, si l’autre salaire leur suffisait pour couvrir leurs besoins financiers mensuels. »

    Hormis ceux qui travaillent à plein temps ou mi-temps, il y a aussi beaucoup d’autres qui obtiennent plusieurs revenus grâce aux collaborations. C’est en fait une alternative à un ou deux emplois stables. C’est le cas de Silvia, qui travaille comme rédactrice pour un journal culturel et aussi comme conseillère artistique pour un important théâtre de Bucarest. Ecoutons-la : « J’ai eu toujours plusieurs collaborations. Mais je ne sais pas si je peux les appeler de vrais emplois. Cela fait 6 ans que j’ai mon deuxième job, au théâtre. Donc je pourrais dire que cela fait 6 ans que j’ai deux emplois. Antérieurement, j’avais travaillé pour différents festivals de théâtre, j’avais traduit des livres ou j’avais fait la rédaction et les corrigés pour une maison d’éditions. C’est sûr que la presse culturelle offre des revenus très modestes. En l’absence d’un salaire satisfaisant, différents problème connexes apparaissent. Cela peut même affecter la créativité. Car on ne peut pas se réfugier dans sa tour d’ivoire et créer, quand les factures attendent d’être payées. Toutefois, pour moi, personnellement, ce n’était pas seulement l’aspect financier qui m’a déterminé à chercher plusieurs collaborations. J’ai toujours aimé apprendre de notions nouvelles et la presse culturelle m’a aidée à découvrir beaucoup de domaines et à connaitre beaucoup de gens. »

    A la différence de ceux qui ont plusieurs travaux fixes et donc n’ont presque jamais du temps libre, ceux dont le programme de travail est flexible peuvent se permettre de faire des activités variées. Silvia peut passer son temps libre avec des gens qui ont, comme elle, un travail plus flexible. Elle a pu jongler avec ses différents emplois sans difficulté, jusqu’à récemment, au moment où elle a commencé sa collaboration au théâtre. Silvia nous explique la situation : « Au début c’était plus intéressant et beaucoup mieux, parce qu’il me semblait que je pouvais mieux gérer ma vie. A présent c’est difficile, car cette nouvelle activité, au théâtre, se déroule presqu’entièrement dans la deuxième partie du jour et dans la soirée. Quand j’arrive chez moi, j’ai du temps seulement pour regarder un film et ensuite je me couche. Quand même, il y a des occasions quand je peux sortir avec mes amis les soirs, car eux aussi ils ont un rythme de vie similaire. Si mes amis travaillaient dans d’autres domaines, ma vie sociale serait inexistante. »

    L’inflation galopante a affecté à la fois les gens qui ont plusieurs emplois et ceux qui ne comptent que sur les collaborations. Silvia nous explique comment l’inflation a affecté sa vie : « Jusqu’au début de la pandémie, ma condition financière était stable et satisfaisante. La situation s’est détériorée cette dernière année, à cause de l’augmentation des prix, car nos salaires n’ont pas changé. Alors, maintenant, je me sens vraiment à la limite. Je ne me permets pas un troisième travail. C’est frustrant, parce que je fais tout ce qui dépend de moi afin de m’assurer une existence décente, mais je suis arrivée à la limite d’un point de vue financier. (…) Au début, j’ai souhaité un second travail précisément pour me permettre une vie sans difficultés financières. C’est-à-dire, d’avoir de petites économies afin de ne pas me déséquilibrer dans une situation imprévue. Cependant, maintenant j’argent me suffit uniquement d’un mois à l’autre à condition de ne pas avoir de situations imprévues. »

    Il faut dire aussi que la plupart des participants au sondage qui ont plusieurs emplois travaillent dans le privé. A en croire cette enquête, s’engager dans des activités multiples, soit à plein temps, soit avec un emploi du temps flexible, n’est plus une simple question de choix. Pour faire face aux difficultés économiques de nos jours, les sources multiples de revenus sont devenues une nécessité. (Trad. Andra Juganaru)

  • 24.09.2022 (mise à jour)

    24.09.2022 (mise à jour)

    Iohannis – Le président roumain Klaus Iohannis a rencontré vendredi des entrepreneurs roumains du Silicon Valley aux Etats Unis. Il a évoqué le projet de la Roumanie éduquée affirmant que « sans une jeunesse bien éduquée et bien préparée pour le marché de l’emploi, pour l’enseignement, pour la recherche, la Roumanie n’a aucune chance ». « Pour rester au sommet, il faut être de plus en plus performants, or pour cela il fait être de plus en plus préparés, mais le but de l’éducation est l’intégration sur le marché de l’emploi ». La veille, il a rencontré des membres de la communauté roumaine de la Côte ouest, contexte dans lequel il a affirmé que la Roumanie se retrouvait dans une situation compliquée à cause de la guerre en Ukraine voisine, mais que le pays et l’économie allaient bon train. Il a souligné que les Roumains établis aux Etats Unis, dont le nombre est estimé à quelque 450 000, constituaient un pont particulièrement important entre les deux Etats. La communauté roumaine des Etats Unis est la 5e au monde après celles d’Italie, d’Espagne, du Royaume Uni et d’Allemagne. Rappelons-le, le président Iohannis a mené la semaine dernière la délégation de Roumanie qui a participé à l’Assemblée générale de l’ONU.


    Seoul – C’est dans le cadre d’une visite officielle effectuée au Corée du Sud que le ministre roumain de la défense, Vasile Dîncu s’est entretenu vendredi avec le ministre de l’administration du programme d’achats pour la défense, EOM Dong-hwan et avec le président de la Commission pour la défense nationale, LEE Hunseung. Dans le cadre de leurs pourparlers, les responsables des deux pays ont souligné l’intérêt réciproque de développer la coopération dans le domaine de l’industrie de défense. Le ministre roumain de la Défense a invité les entreprises coréennes de l’industrie de défense de participer aux appels d’offres des prochains programmes de dotation de l’armée roumaine. Rappelons que la Pologne vient de signer avec la Corée du sud un contrat d’armement portant sur l’achat de mille chars, 800 obusiers et 50 avions de combat.

    Ukraine – Quatre régions occupées du sud et de l’est de l’Ukraine organisent des soi disant référendums pour l’adhésion à la Russie. Suite à l’annexion de ces régions, la Russie pourrait prétendre que son territoire national est attaqué par les armes occidentales fournies à l’Ukraine. L’ONU a averti que toute annexion de territoires résultant de l’utilisation de la force était une transgression du droit international. Selon des informations sur le terrain, des soldats armés font du porte à porte pour recueillir les réponses des habitants, parfois exprimés verbalement. La Russie affirme que de système était utilisé pour des raisons sécuritaires mais la présence des soldats armées contredit les affirmations de Moscou selon laquelle le processus électoral serait libre et correct. Entre temps, les forces russes auraient bombardé massivement les régions avoisinantes, surtout dans le sud à Nikolaev et à Odessa, selon l’envoyé spécial de la radio publique roumaine en Ukraine.

    Statistiques – La Roumanie comptait l’année dernière 5,1 millions de salariés et le revenu mensuel net était d’un peu plus de 3 400 lei soit près der 700 euros, en hausse de 6,2% par rapport à 2020, selon les chiffres rendus publics par l’Institut national des statistiques. Par rapport à la moyenne nationale les salaires ont progressé surtout dans les secteurs de la communication, des assurances, de l’administration publique et de la production énergétique. En échange, les secteurs avec des salaires en dessous de la moyenne sont l’hôtellerie et la restauration, l’immobilier, l’agriculture, le commerce et la culture. Les habitants des grandes villes sont toujours ceux qui touchent les salaires les plus élevés.

    Avirons – Les sportifs roumains Marius Cozmiuc et Sergiu Bejan ont remporté l’or de l’épreuve de deux de double samedi aux Championnats du monde d’aviron de Racice en République Tchèque. Ils sont été suivis par les sportifs d’Espagne et du Royaume Uni. Les équipages de quatre de double féminin et masculin ont terminé en 4e position. Vendredi, la roumaine Ionela Cozmiuc a remporté l’or dans le cadre de la même compétition.

    Foot – La sélection nationale de foot de Roumanie a terminé à égalité contre la Finlande sur le score de 1 partout vendredi dans la soirée sur le stade olympique d’Helsinki, dans le 3 e groupe de la Ligue B de la Ligue des nations. La sélection de Roumanie est toujours dernière dans son groupe et risque de rétrograder au 3e échelon de la compétition. Dans l’autre match du groupe, la Bosnie a battu le Monténégro sur 1 but à 0 et s’est assuré ainsi l’accès à la Ligue A. Les 26 septembre sont prévus les derniers matchs : Roumanie – Bosnie et Monténégro – Finlande.

    Météo – Les températures sont à la hausse sur la majorité des régions du pays et pourraient frôles les 26 degrés. Des pluies sont possibles sur l’ouest et le nord-ouest. 25 degrés à Bucarest.