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  • Les jeunes européens victimes du harcèlement en ligne

    Les jeunes européens victimes du harcèlement en ligne

    Environ la moitié des jeunes de l’Union européenne sont exposés aux abus en ligne.

     

    Le harcèlement en ligne. On en parle quand une personne ou un groupe de personnes reçoivent des messages tendancieux de la part d’autres personnes. Environ la moitié des jeunes de l’Union européenne sont exposés aux abus en ligne. C’est ce qui ressort d’un rapport Eurostat en 2023, qui montre que 49 % des jeunes européens entre 16 et 29 ans ont déjà été confrontés à des messages en ligne considérés comme hostiles envers certaines personnes ou certains groupes. Ces jeunes sont à une période de leur vie marquée par la formation de leur identité, la consolidation de leur estime de soi et le développement de leurs relations sociales, c’est pourquoi ces expériences négatives en ligne peuvent avoir un impact psychologique intense.

     

    Les jeunes estoniens et les jeunes danois sont les plus exposés à cette menace puisque 69 % d’entre eux ont déjà reçu des messages de cet ordre. Viennent ensuite les Finlandais, 68 %, les Français, 65 % et les Slovaques 65 %. Au total, 12 des 23 pays concernés par l’étude présentent des résultats supérieurs à 50 %. Les pays les moins touchés sont la Croatie avec 24 % des jeunes, la Roumanie avec 27 % et la Bulgarie avec 31 %.

     

    Un déversement de haine destructeur

     

    Dans la plupart des cas, les discours d’incitation à la haine sont liés à des opinions politiques ou sociales, soit 35 % des discours problématiques. Cette catégorie est la plus haute en Estonie, 60 %, en Finlande, 56 %, et au Danemark, 49 %. Les messages ayant un contenu hostile envers la communauté LGBTQ+ représentent 32 % de l’ensemble avec les taux les plus hauts en Estonie, 46 %, Slovaquie, et Portugal, 44 % chacun. Enfin 30 % des jeunes adultes vivant en UE ont reçu des messages relevant de la haine raciale. Les Pays Bas et le Portugal sont les pays les plus affectés par cette dernière catégorie, avec 45% des jeunes touchés dans les deux cas.

     

    Nora Enache est psychologue. Elle a travaillé au fil du temps avec des groupes de jeunes de différents âges sur le thème des abus émotionnels, liés ou non au milieu en ligne. Il en ressort que le harcèlement en ligne engendre une large gamme de problèmes émotionnels. Nora Enache nous explique la manière dont les abus en ligne affectent l’estime de soi et la santé mentale chez les jeunes.

     

    Nora Enache : « L’estime de soi correspond à l’évaluation globale que chacun a de sa propre valeur. Notre estime de nous influence notre attitude envers nous-même. Concernant le milieu en ligne, nos « amis » virtuels constituent comme un miroir social par lequel nous nous faisons une idée sur la manière dont les autres nous voient. Le risque provient du fait que les personnes avec lesquelles nous sommes en contact en ligne ne nous connaissent pas toutes, ne nous veulent pas toutes du bien, ne comprennent pas toutes correctement qui nous sommes. Il y a tant de variables qui interviennent dans les interactions en ligne qu’il est difficile d’estimer précisément ce qui fait que ce milieu n’est pas propice au développement ».

     

    Le suivi psychologique pour répondre à une situation hors contrôle

     

    Nous parlons donc d’un miroir composé de nombreux éclats, chacun d’eux représentant une personne différente, avec une personnalité unique et tous se reflétant en nous. Il s’agit d’un monde imaginaire qui s’incruste obstinément dans les réalités des jeunes gens confus, en quête d’eux-mêmes.

     

    C’est un jeu extrêmement dangereux que nous propose le monde online, une guerre invisible mais qui se traduit de différentes manières, comme nous l’explique Nora Enache.

     « Une victime du milieu en ligne se remarque parce qu’elle s’isole et n’arrive plus à se concentrer sur ce qu’elle doit faire. Le plus souvent, une fois ces signes apparus, c’est la famille et non la victime elle-même qui cherche de l’aide ».

     

    Comme il est de plus en plus dur de limiter le temps passé par les jeunes devant les écrans, peut-être que le mal qui s’y produit ne peut pas être évité, mais il peut être traité. Souvent un seul commentaire négatif suffit pour que tout l’univers intérieur d’un jeune s’effondre.

     

    Nora Enache : « Les traumas provoqués par les expériences négatives en ligne peuvent déclencher par exemple des phobies sociales. Dans le cadre des séances psychologiques, on vise la restructuration cognitive, par des entraînements de relaxation mentale, de contrôle de soi, le développement des capacités sociales ou l’analyse comportementale ».

     

    Et surtout ne pas oublier d’entretenir des relations dans le monde réel! (trad. Clémence Lheureux)

  • 23.10.2024

    23.10.2024

    Monténégro – Le président roumain, Klaus Iohannis, entame aujourd’hui une visite officielle au Monténégro, à l’invitation de son homologue Jakov Milatović. C’est la première visite d’un chef d’Etat depuis le début des relations diplomatiques entre les deux Etats. Au programme des pourparlers : la coopération politique et diplomatique, la défense et le soutien au parcours européen du Monténégro. Egalement à l’agenda : les opportunités de développer les investissements et les échanges commerciaux, la stimulation des contacts dans les domaines de l’énergie, du tourisme, de l’agriculture, des affaire intérieures, de la recherche, la culture et l’éducation.

     

    Washington – Les Etats-Unis se sont inquiétés mardi d’une ingérence russe pour le second tour de la présidentielle en Moldavie, qui s’annonce serré, annonce l’AFP. “A l’approche du second tour de l’élection présidentielle en Moldavie, le 3 novembre, les Etats-Unis craignent que la Russie ne tente a nouveau d’empêcher les Moldaves d’exercer leur droit souverain à choisir leurs propres dirigeants”, a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken dans un communiqué. Les Etats-Unis avaient déjà dénoncé le fait que la Russie ait “fait tout ce qui était en son pouvoir pour perturber les élections et le référendum afin de saper la démocratie moldave, notamment par le biais d’un financement illicite, de l’achat de voix, de la désinformation et d’activités cybernétiques malveillantes”. Les Moldaves ont approuvé de justesse dimanche le principe d’une adhésion a l’Union européenne, mais le résultat extrêmement serré sonne comme un camouflet pour la présidente pro-européenne Maia Sandu. La candidate de 52 ans est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 42,45% des voix, mais se prépare a un second tour difficile contre le représentant du Parti socialiste,  Alexandr Stoianoglo, qui a décroché 25,98% des voix au premier tour.

     

    Salaires – La Chambre des députés a adopté, mardi, en tant que chambre décisionnelle, un projet de loi visant à assurer un nouveau mécanisme pour établir le niveau du salaire minimum, conformément aux dispositions d’une directive européenne en la matière. Selon le projet, le salaire de base minimum brut garanti au niveau national est fixé annuellement par une décision du gouvernement et s’applique à partir du 1er janvier de l’année suivante, avec une mise à jour périodique une fois par an, après consultation avec les confédérations syndicales et patronales représentatives au niveau national.

     

    Budget – Le Parlement européen doit se prononcer aujourd’hui sur le budget de l’année prochaine, dans une version différente de celle proposée par la Commission et de celle négociée au Conseil, ce qui préfigure des négociations supplémentaires. Initialement, la Commission européenne avait envisagé un budget d’environ 200 milliards d’euros, qu’elle a proposé au Conseil et au Parlement. Le Conseil a réduit de 8 milliards d’euros cette proposition, tandis que le Parlement l’a augmenté d’un milliard supplémentaire. L’un des deux négociateurs en chef du Parlement, l’eurodéputé roumain Victor Negrescu, affirme que la version du Parlement, de 201 milliards d’euros, serait la bonne, tant pour ce qui est de la programmation budgétaire pluriannuelle que de la nécessité de financer les politiques communes de l’Union. Le Parlement européen est d’accord avec l’augmentation du budget pour la sécurité des frontières, la défense et les actions extérieures, mais estime que le gros problème réside dans l’économie et dans le secteur social – des domaines pour lesquels davantage d’argent serait nécessaire, selon Victor Negrescu.

     

    Météo – Le temps en Roumanie est généralement beau et les températures sont supérieures aux moyennes de la saison. Le ciel est variable et ce n’est que le matin que les nuages ou brouillard ont signalés, éventuellement associés à de la bruine ou de légères pluies. Les températures maximales vont généralement de 16 à 23 degrés.

     

    Enfant – Les autorités de Bucarest annoncent une série de mesures en vue de l’Année de l’enfant en Roumanie, qui aura lieu en 2025. L’objectif est de soutenir les enfants et de promouvoir leurs droits, en particulier de ceux issus de milieux défavorisés. La loi selon laquelle 2025 sera l’Année de l’enfant en Roumanie a été adoptée par le Parlement au début de ce mois.

     

    Paris – Un garçon roumain âgé d’onze ans, originaire de la ville d’Oradea, dans l’ouest de la Roumanie a été invité à exposer ses toiles au siège de l’UNESCO à Paris, dans le cadre d’une soirée internationale appelée « Arts et traditions du monde ». L’événement a réuni des artistes de pays tels le Japon, la Chine, la France, le Portugal et le Liban. L’artiste roumain est l’unique enfant invité à exposer ses œuvres aux côtés d’artistes consacrés. Il a été invité par l’UNESCO après avoir impressionné le public et les participants au Salon international d’art contemporain « Art – Shopping », déroulé du 18 au 20 octobre au Carrousel du Louvre à Paris. Le jeune peintre y a exposé une cinquantaine de toiles en couleurs acryliques.

     

    Luxembourg – Sept pays européens, dont la Roumanie, demandent l’égalisation complète des paiements directs aux agriculteurs des États membres de l’Union européenne. Ce fut le ministre bulgare de l’Agriculture par intérim, Gheorghi Tahov qui a présenté la demande au Luxembourg dans le cadre du Conseil de l’agriculture et de la pêche. Selon lui, les différences entre les ubventions conduisent actuellement à des inégalités sur le marché. Parallèlement, la Bulgarie a soutenu la demande de la Roumanie visant à augmenter le plafond individuel pour les agriculteurs concernés par les importations de céréales en provenance d’Ukraine et à prolonger la période temporaire d’octroi de cette aide d’État au moins jusqu’à l’été prochain.

     

  • 26.09.2024

    26.09.2024

    Schengen – La Commission européenne a réaffirmé jeudi sa position selon laquelle la Roumanie et la Bulgarie sont pleinement prêtes pour une adhésion complète à l’espace Schengen. « Concernant la position de la Commission sur la levée des contrôles aux frontières intérieures pour la Bulgarie et la Roumanie, celle-ci reste claire, comme l’a affirmé la présidente Ursula von der Leyen dans les orientations politiques pour la future Commission européenne (2024-2029) : la Bulgarie et la Roumanie ont démontré leur capacité en matière de gestion des frontières et de retours. Elles sont prêtes et devraient bénéficier pleinement de l’espace Schengen », a déclaré un porte-parole de la Commission européenne. Il répondait ainsi à une question concernant les conséquences de l’introduction de contrôles aux frontières intérieures par plusieurs États de l’espace Schengen. Par exemple, il y a dix jours, l’Allemagne a introduit, pour une période de six mois, des contrôles à toutes ses frontières terrestres pour lutter contre l’immigration illégale. Pour rappel, fin mars 2024, la Roumanie et la Bulgarie ont adhéré partiellement à la zone de libre circulation de l’UE – uniquement avec leurs frontières aériennes et maritimes – en raison de l’absence d’unanimité au sein du Conseil de l’UE. Une décision concernant la levée des contrôles aux frontières terrestres est encore attendue.

     

    Discours – « Quelque instable que soit le monde d’aujourd’hui, la réponse à ses problèmes sera toujours à retrouver dans une coopération et une solidarité renforcées », a déclaré mercredi, à New York, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, dans son discours tenu devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a également mis en évidence les efforts et la contribution de la Roumanie à trouver des solutions pour les problèmes d’importance globale, tels les crises actuelles de sécurité – dont la guerre en Ukraine ou le conflit au Moyen Orient – et d’autres défis majeures à l’adresse de l’humanité. Il a souligné aussi le fait que « la sécurité n’était pas une question régionale, mais globale » et que la guerre menée par la Fédération de Russie en Ukraine a eu des conséquences sur des nations et des gens du monde entier.

     

    Armée – La Roumanie a signé mercredi un accord de prêt avec les Etats-Unis dont la valeur approche un milliard de dollars. L’argent est destiné à moderniser l’Armée roumaine et permettra notamment de consolider sa capacité de défense, en la dotant de technique de dernière génération et en développant l’industrie nationale de la défense, comme l’a expliqué le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, qui a participé à la cérémonie de la signature de l’accord. A son tour, l’Ambassadrice américaine à Bucarest, Kathleen Kavalec, a précisé que cet accord de crédit témoignait de la force et de la résilience du partenariat bilatéral roumano-américain, et de l’engagement commun d’assurer la paix, la stabilité et la sécurité dans la région.

     

    Retraites – La Fédération des Syndicats des Transporteurs Ferroviaires de Roumanie a manifesté ce jeudi devant le siège du ministère du Travail et de la Solidarité sociale, pour exprimer son mécontentement suite à l’adoption et à la mise en place de la Loi sur le système public des pensions de retraite. A leur avis, la nouvelle loi a eu un impact négatif sur d’autres lois en vigueur, dont « Le Statut du personnel ferroviaire ». Selon les protestataires, la loi a défavorisé les personnes ayant travaillé dans des groupes de travail, les personnes touchées d’un handicap ou souffrant de différents degrés d’invalidité, ainsi que les retraités ayant de bas revenus qui ont vus leurs pensions baisser davantage suite au nouveau calcul. Les syndicalistes du secteur ferroviaire demandent donc aux autorités de prendre en compte tous ces aspects et leurs propositions afin de rétablir la justice sociale et aider à avoir une stabilité législative sur le long terme dans le domaine des pensions de retraite.

     

    Enfants – En Roumanie, le nombre d’enfants dont les parents sont partis travailler à l’étranger a diminué de 17 % l’année dernière, selon les plus récentes statistiques. Ce chiffre est significatif dans le contexte où de plus en plus de parents reviennent au pays ou assument leur rôle d’offrir un soutien financier sans partir à l’étranger. Cependant, en mars dernier, plus de 60 000 enfants de quelque 50 000 familles continuaient de vivre loin de leurs proches. Un fait alarmant est que certains d’entre eux arrivent à être pris en charge par le système de protection spéciale, où ils font face à des défis supplémentaires liés à l’adaptation à de nouveaux environnements et au manque de contact constant avec leurs parents. C’est pourquoi les spécialistes insistent sur le fait que la présence d’une figure parentale stable est essentielle pour le développement émotionnel et social des plus jeunes.

     

    BERD – La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a significativement revu à la baisse ses prévisions concernant l’évolution de l’économie roumaine en 2024. Dans son rapport publié ce jeudi, elle constate que la demande plus faible pour l’externalisation affecte le secteur IT. Selon les dernières prévisions de la BERD, le PIB de la Roumanie devrait enregistrer une croissance de 1,4 % cette année, en baisse par rapport à l’estimation de 3,2 % avancée en mai. En 2025, l’institution table sur une  croissance de 2,6 % pour ma Roumanie, contre les 3,4 % prévus en mai. En Bulgarie et en Roumanie, l’augmentation du salaire minimum a stimulé la demande, mais a entraîné une augmentation du déficit commercial et a multiplié les pressions inflationnistes, selon le même rapport. D’autre part, l’institution rappelle que les dernières estimations du Conseil Fiscal de Bucarest montrent une hausse du déficit budgétaire à 8 % du PIB en 2024. Pour rappel, le Fonds Monétaire International (FMI) a également revu à la baisse ses prévisions de croissance de l’économie roumaine cette année, de 3,8 % en octobre 2023 à 2,8 %, selon le rapport « World Economic Outlook » publié en avril dernier. Enfin, la semaine dernière, la Commission Nationale de Stratégie et de Prévision a revu à la baisse ses estimations de croissance du PIB à 2,8 %, contre 3,4 % précédemment.

     

    Football – L’équipe du club champion de football de la Roumanie, FCSB (Bucarest), affronte ce jeudi à domicile l’équipe RFS de Lettonie, dans la première étape du nouveau forma de la Ligue Europa. Au total, les Roumains ont 8 matchs à jouer dans leur groupe. Parmi leurs principaux adversaires mentionnons les Ecossais de Rangers, les Anglais de Manchester United et les Grecs de PAOK Salonic et Olympiacos Pireu. L’équipe de Bucarest et la seule à représenter la Roumanie dans les compétitions européennes.

     

    Météo – Nous avons du beau temps ce jeudi en Roumanie, avec des températures beaucoup trop élevées pour cette période de l’année. Les maxima de la journée vont de 23 à 32 degrés. Le ciel est un peu couvert sur les montagnes et le nord-ouest. Il fait beau à Bucarest aussi avec 30 degrés aujourd’hui.

  • 24.08.2024 (mise à jour)

    24.08.2024 (mise à jour)

    Congrès – Le premier ministre roumain Marcel Ciolacu a été reconfirmé samedi à la tête du Parti Social-Démocrate (PSD) et désigné candidat officiel des sociaux-démocrates à l’élection présidentielle. Tout cela dans le cadre d’un congrès extraordinaire du parti tenu samedi à Bucarest. Lors de son discours, Marcel Ciolacu a présenté le programme avec lequel il souhaite remporter la présidence, à savoir un plan sur 10 ans comportant trois directions stratégiques : l’industrie, l’agriculture et les services. « C’est grâce à son unité que le PSD a réussi à regagner la confiance des Roumains », a précisé le premier ministre qui se veut « un président pour tous ». A noter que la gauche n’a plus remporté d’élection présidentielle en Roumanie depuis l’an 2000. Par ailleurs, les discours du congrès du PSD ont été parsemés de répliques acides contre le Parti National Libéral, son partenaire à la gouvernance, et d’ironies à l’adresse du chef de l’Etat, Klaus Iohannis.  Précisons aussi que le premier tour du scrutin présidentiel est prévu le 24 novembre prochain, et le second, le 8 décembre.

     

    Pensions de retraite – A Bucarest, le Parti National Libéral (PNL), membre de la coalition gouvernementale, propose que nouvelle la Loi des pensions de retraite soit modifiée, de sorte à remédier à la situation des retraités qui ont reçu moins d’argent suite à la nouvelle formule de calcul appliquée à compter du 1er septembre. Selon le leader des Libéraux, Nicolae Ciuca, les normes de cette nouvelle loi n’auraient pas dû s’appliquer de manière rétroactive. Il a aussi confirmé le fait que les seniors qui ont vu leur pension de retraite diminuer sur papier, toucheraient la même somme qu’auparavant, mais ils ne pourraient plus bénéficier d’une augmentation de leur pension pendant plusieurs années. Selon les données officielles, plus de 700 000 retraités ont vu leurs sommes diminuer suite au nouveau système de calcul. Il s’agit notamment des personnes ayant travaillé dans des conditions spéciales, tels les mineurs, les mécaniciens de locomotives ou encore les employés de l’industrie nucléaire. Etant donné qu’ils ont eu le droit de prendre plut tôt leur retraite, et donc leur cotisation a été plus courte, leur pension a diminué. Même désavantage pour les personnes handicapées, dont certaines pensions ont diminué de 60 %, comme c’est les cas des personnes malvoyante, par exemple. Des centaines des retraités mécontents ont déjà pris d’assaut la Caisse nationale des pensions de retraite, demandant des explications. Ils peuvent contester le nouveau calcul jusqu’au 1er septembre, y compris en justice.

     

    Ukraine – A l’occasion de la Journée de l’Indépendance de l’Ukraine, le président roumain Klaus Iohannis a envoyé une lettre à son homologue Volodymyr Zelensky, le félicitant pour le courage et la résilience de l’armée et des civils ukrainiens dans leur lutte pour défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de leur pays. Il a aussi réaffirmé l’engagement ferme de Bucarest de poursuivre son appui constant, prédictible et pluridimensionnel jusqu’à la victoire finale de Kiev, et plus tard dans son processus de reconstruction et d’intégration européenne. “La signature de l’Accord de coopération dans le domaine de la sécurité entre les deux pays, en juillet dernier, en marge du sommet de l’OTAN de Washington, témoigne du fait que l’appui de la Roumanie n’est pas dicté par les circonstances, mais qu’il est valable sur le long terme, étant prédictible et transparent”, a déclaré le président roumain. Toujours pour marquer de la Journée de l’Indépendance de l’Ukraine, les couleurs du drapeau ukrainien illuminaient samedi soir le bâtiment du Palais de Cotroceni de Bucarest, siège de l’administration présidentielle roumaine.

     

    Musée – A Bucarest, le Musée des enfants a rouvert ses portes et attend ses visiteurs avec de nouveaux tours guidés, dont le plus récent dévoile aux petits les secrets de la physique et de la chimie. Appelé « L’école de magie – le château du sorcier », ce tour leur offre une expérience pluri-sensorielle qui aide les enfants à mieux comprendre, à l’aide des baguettes magiques et des balais enchantés, les phénomènes de la physique et de la chimique présent dans l’environnement, le tout dans un décor similaire à l’univers d’Harry Potter. S’y ajoutent trois autres tours tout aussi intéressants : l’un dédié aux grands explorateurs des océans, un autre ciblé sur le cerveau humain et le 3e qui évoque le monde des contes de fées classiques.

     

    Tennis – La paire formée de la Roumaine Monica Niculescu et de la Chinoise Hanyu Guo s’est qualifiée dans la finale de l’épreuve de double dames du tournoi WTA 500 de Monterrey, au Mexique. Après un match de 2 h et 10 minutes le duo a fini par s’imposer devant Tereza Mikhalikova de Slovaquie et Olivia Nicholls de Grande Bretagne. Le 25 août, en finale, Niculescu et Guo affronteront les principales favorites de la compétition : Giuliana Olmos du Mexique et Alexandra Panova de Russie.

     

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, la canicule persistera en Roumanie, avec de maxima qui iront jusqu’à 38 degrés. Des pluies à verse sont possibles dimanche dans l’après-midi dans le sud et le sud-est. On attend 36 degrés dimanche à Bucarest.

  • 29.07.2024

    29.07.2024

    Hymne – La journée de l’hymne national est « une bonne occasion de réaffirmer l’engagement collectif de notre génération de continuer à développer la Roumanie » a déclaré ce lundi le président roumain Klaus Iohannis. Selon le chef de l’Etat, l’hymne « exprime l’unité de notre nation et nous définit non seulement durant les moments significatifs de notre histoire, mais surtout dans la réalisation des hauts idéaux que nous avons assumés à travers le temps – l’obtention de la liberté et la souveraineté, l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit, l’appartenance de la Roumanie à l’UE et à l’OTAN. »

    Aujourd’hui la Roumanie célèbre la journée de l’hymne national par des cérémonies militaires dans toutes les grandes villes. A Bucarest, une cérémonie spéciale se déroule sur la place du tricolore, avec une messe et un concert des orchestres du ministère de la Défense. La journée de l’hymne national a été proclamée en 1998 et elle est marquée chaque 29 juillet. « Eveille-toi Roumain » a été composé par Anton Pann, sur les vers du poète Andrei Mureşanu.

     

    Liban –  Le Ministère des Affaires Etrangères de Bucarest recommande aux ressortissants roumains d’éviter tout voyage au Liban, étant donné les récents combats à la frontière avec Israël. Les ressortissants roumains qui se trouvent déjà dans ce pays sont encouragés à évaluer la nécessité de leur séjour. Ceux qui se trouvent dans le sud du pays sont exhortés à quitter immédiatement la région. Le Ministère des AE de Bucarest recommande fermement à tous les ressortissants roumains du Liban à enregistrer leur présence à l’ambassade de Roumanie de Beyrouth. L’aviation israélienne a frappé samedi dans la nuit plusieurs sites du groupement Hezbollah dans le nord du Liban, après l’attaque aux missiles qui a tué 12 personnes, y compris des enfants sur un terrain de foot dans un village druze du plateau du Golan, occupé par Israël.

     

    Enfants – Le nombre des enfants roumains dont les deux parents étaient partis travailler à l’étranger s’élevait à la fin mars à quelque 9 000, soit 719 de moins par rapport à la situation rapportée à la fin de l’année dernière, selon les chiffres de l’Autorité nationale de protection des droits de l’enfance et de l’adoption. Sur ces 9 000 enfants, 8 300 étaient gardés par des membres de la famille allant jusqu’au 4e degré et le reste étaient placés à des assistants maternels ou pris en charge par les institutions spécialisées ou par d’autres familles. Selon la même source, dans le cas de plus de 44 600 enfants, un des deux parents était parti travailler à l’étranger, et la majorité de ces enfants étaient soignés par des membres de la famille.

     

    Unesco – L’ensemble monumental « Calea Eroilor » (l’avenue des héros), réalisé par le sculpteur Constantin Brâncuși à Târgu Jiu (sud), et les Frontières de l’Empire romain – Dacie ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’annonce a été faite samedi lors d’une session du Comité de l’UNESCO à New Delhi, en Inde. Les nouvelles inscriptions complètent la présence roumaine sur la liste du patrimoine mondial, qui comprend, entre autres, le delta du Danube, les forteresses daces des monts Orăștiei et les églises de Moldavie et de Maramureș. Réalisé par le sculpteur roumain il y à près de 90 ans, l’ensemble est selon les experts un ouvrage exceptionnel. Les autorités roumaines avaient déposé le dossier de nomination dès le mois de janvier 2018, et une mission technique d’évaluation s’est déroulée l’année dernière en Roumanie.  Les frontières de l’Empire romain en Dacie, dépassent les mille km et incluent des tours de défense, des camps militaires et plusieurs localités ? Ce fut en janvier 2023 que la Roumanie a dépose le dossier concernant les frontières de l’Empire romain.

     

    Jeux Olympiques – La Roumanie s’est qualifiée dans la Finale A de l’épreuve féminine de huit de pointe avec barreur ce lundi aux JO de Paris, après avoir remporté la deuxième série avec 6 minutes 12 secondes et 31/100. Par ailleurs, l’équipage masculin de Roumanie de 8 de pointe avec barreur a terminé en quatrième position dans la première série d’aviron messiers et par conséquent l’équipage roumain participera à une série de requalifications. Lundi également, tant l’équipage féminin de quatre de couples que celui masculin a raté la qualification dans la finale A. En tennis de table, Ovidiu Ionescu s’est incliné face au croate Andrej Gacina sur le score de 4 à 1, ce lundi dans l’épreuve de simple messieurs. Ce lundi aux Jo de Paris, les sportifs roumains évoluent en aviron, vtt, natation, tennis et tennis de table. Le nageur David Popovici s’est qualifié dimanche dans la finale de l’épreuve de 200 m nage libre avec le meilleur temps des demi-finales, 1 min 44 sec 53/100. A 19 ans seulement, Popovici, double champion du monde et quadruple  champion européen, avait réussi à décrocher le meilleur résultat des séries de qualification, 1 min 45 sec 65/100. Dimanche également, la Roumanie s’est qualifiée dans la finale féminine par équipes de gymnastique, 12 ans après sa précédente participation.

     

    Météo – Une alerte code jaune est en vigueur aujourd’hui aussi sur le sud de la Roumanie à cause de la canicule. Sur le reste des régions, les températures baisseront d’une manière significative pour se situer autour des moyennes de la saison. Le ciel est variable, avec quelques nuages, des pluies à verse et des orages sur le relief et notamment sur les Carpates Méridionales. Les maxima iront de 25 à 37 degrés. 30 degrés en ce moment à Bucarest.

     

  • La Maison Renversée d’Avrig

    La Maison Renversée d’Avrig

    Avrig, une zone spectaculaire

     

    Nous vous invitons aujourd’hui dans la localité d’Avrig, dans le département de Sibiu (en Transylvanie, au centre  de la Roumanie). Située au pied des Monts Făgăraș, dans la vallée de la rivière Olt, Avrig se trouve à une altitude d’environ 400 mètres. Dans une zone spectaculaire où le relief remonte et descend de 2 500 à 350 mètres, cette localité insolite ne cesse jamais d’impressionner ses visiteurs.

     

    Bramubura Park avec sa maisonnette construite à l’envers

     

    Nous allons nous arrêter dans un endroit unique, conçu comme un jeu d’enfant : un parc d’attractions mis en place autour d’une maison construite à l’envers. Inauguré le 1er juin 2022 et s’étendant sur 6 hectares, Brambura Park se donne pour mission d’offrir aux visiteurs de tous âges une bonne dose de rires et de divertissement, tout en explorant une maison construite à l’envers, mais en parfaite conformité avec la réalité.

     

    Adrian Onţică, le manager du parc, explique :  « Nous proposons des aires de jeux dédiées aux enfants, avec des toboggans gonflables et un trampoline géant. Nous avons même un mini zoo, ainsi que des espaces de restauration et de nombreuses autres surprises. Le concept du projet de la maison a été un véritable défi, tant pour les constructeurs que pour les équipes qui se sont occupées de tous les détails. Sur les 200 mètres carrés, on va donc tout faire à l’envers. Cela veut dire qu’on va devoir monter pour aller au rez-de-chaussée et descendre pour se rendre à l’étage. La maison compte environ 10 pièces, et tout ce que l’on trouve dans une maison normale y a été installé à l’envers. C’est assez étrange et la maison peut vous provoquer un léger vertige pour deux raisons : d’abord, le plan est légèrement incliné à quelques degrés et, en même temps, le cerveau a du mal à accepter que tout est à l’envers. »

     

    Qu’est-ce qui rend cette maison si impressionnante? 

     

    Adrian Onţică : « Il y a tellement de détails dans cette maison que je découvre encore moi-même des surprises. Dès l’entrée, dans le hall inversé, on trouve un miroir, de nombreuses paires de chaussures et même un porte-manteau. La cuisine est particulièrement riche en éléments : la table, le frigo, le lave-vaisselle, le four, tout est à l’envers, y compris les produits qu’ils contiennent. Par exemple, bien que rangées à l’envers, les épices sont parfaitement accessibles. Elles sont fixées avec différents types d’adhésifs, et les objets plus lourds sont solidement ancrés avec des pièces de résistance. »

     

    2000 touristes par jour lors des pics d’affluence

     

    La Maison Renversée attire des visiteurs de tous âges qui sont surpris et amusés par son concept unique. Bien que sa capacité maximale soit de 25 à 30 personnes à la fois, elle a déjà accueilli quelque 2 000 touristes en une seule journée lors des pics d’affluence. En plus de cette maison étonnante qui semble défier la gravité, les visiteurs peuvent explorer un mini zoo avec des alpagas, un faon, des chèvres et des lapins. Il y a aussi un restaurant près de la maison, offrant aux visiteurs la possibilité de prolonger leur séjour et manger sur place.

     

    Voilà, l’invitation est lancée ! En espérant vous avoir convaincus de visiter cette maison inédite pour défier les lois de la gravité, à bientôt pour une nouvelle destination ! (trad. Rada Stanica)

  • Le théâtre radiophonique destiné aux enfants

    Le théâtre radiophonique destiné aux enfants

    Les débuts

     

    Dès ses débuts, la radio a fait une priorité de l’éducation des masses. Les enfants, public généreux et convoité par excellence, n’ont pas été délaissés, on peut s’en douter. Les dramatisations radiophoniques ont souvent été plébiscitées par leur public, grâce aux efforts conjoints des scénaristes, des acteurs et des réalisateurs talentueux et dédiés, des équipes techniques. Dans la phonothèque de Radio Roumanie l’on retrouve les meilleurs pages de l’histoire du théâtre radiophonique pour enfants.

     

    L’écrivaine Silvia Kerim, journaliste et rédactrice radio ayant débuté sa carrière radio en 1961, avait longtemps travaillé à mettre en scène les meilleures pièces de ce théâtre radiophonique destiné aux enfants.

     

    Silvia Kerim, un nom de référence du domaine

     

    Dans son interview de 1998, conservée par le Centre d’histoire orale de Radio Roumanie, Silvia Kerim raconte ses premiers pas dans les studios de la Radio publique roumaine.

     

    Silvia Kerim : « On m’a assigné une mission que j’allais adorer : le Théâtre au microphone destiné aux enfants. La plupart du répertoire pour enfants était constitué des contes issus de la littérature classique. L’idéologie du régime avait du mal à pénétrer les lieux, et cela nous offrait un certain confort psychologique. Les acteurs, les réalisateurs étaient les grands noms du théâtre roumain de l’époque. »

     

    Comme partout, ce sont les gens qui font tourner la machine :

    « A la tête du Théâtre au microphone destiné aux enfants il y avait Eduard Jurist, un type qui incarnait le bon sens, le respect et la modestie, très prévenant avec tout le monde, avec les moindres gens. Il y avait aussi les très doués écrivains pour enfants Vasile Mănuceanu et Călin Gruia. Puis, j’ai grand plaisir d’évoquer le nom de Mioara Paler qui fut autrefois responsable de la section des programmes pour enfants et à qui je dois la joie d’écrire pour les enfants. Ils ont senti en moi cet amour pour les enfants, ils ont senti mon désir d’écrire des textes destinés aux enfants. J’adorais mon travail. »

     

    Comment écrire une telle pièce de théâtre

     

    Silvia Kerim débute en écrivant des scénarios destinés aux émissions radiophoniques pour enfants ce qui ne manque pas de la plonger dans sa propre enfance :

     

    Silvia Kerim : « On m’a demandé de retravailler et d’adapter certains contes mal traduits de la littérature chinoise ou japonaise. Et en les adaptant, j’ai réalisé que je mettais beaucoup de ma propre imagination, et qu’à partir d’un certain moment j’étais en mesure de coucher sur papier mes propres histoires, de faire mes propres tours de magie. Ma mère nous racontait tous les soirs des histoires, à moi et à mon frère, avant de s’endormir. Souvent elle commençait par « Blanche Neige », j’en redemandais, et je pense l’avoir écouté tous les soirs pendant toute une année. Et si jamais ma mère se trompait sur un détail, nous nous empressions de lui rappeler les tenants et les aboutissants de la chose. Ma mère enchaînait ensuite sur un conte mettant en scène des animaux. Ma mère, tout comme mon père, adorait les animaux, un amour qu’ils sont parvenu à nous transmettre. »  

     

    Une opposition subtile au régime communiste

     

    À l’époque où Silvia Kerim donnait vie aux contes pour enfants sur les ondes, le régime communiste endoctrinait le public avec force et vigueur en utilisant massivement les moyens de la propagande. Mais la journaliste a choisi de s’opposer de manière subtile à l’assaut idéologique.

     

    Silvia Kerim : « Ecoutez, dans mes textes vous n’allez pas trouver des mots tels « pionnier », « parti », « Jeunesses communistes » ou que sais-je encore, le bestiaire du régime. Mes scénarios content les héros d’Andersen, ce sont des histoires tristes, mettant souvent sur le devant de la scène les laissés-pour-compte, les oubliés de la vie, avec des pauvres, des grands-parents mourants, dans lesquels le dessert le plus convoité était un toast à la marmelade. J’ai toujours pensé qu’il y avait davantage d’enfants malheureux et orphelins que d’enfants riches et grincheux. Et que ces histoires doivent leur parvenir, ou plutôt qu’ils doivent pouvoir s’identifier eux aussi aux personnages. Alors que c’était une époque où il fallait écrire uniquement sur des enfants heureux, qui grandissent dans la bonne humeur, qui avaient la santé et qui étaient protégés de tous soucis de la vie réelle. Et cette réalité que je dépeignais dans mes contes avait parfois du mal à passer la censure du régime. »

      

    Le théâtre radiophonique pour enfants a été un vrai miracle qui a bercé l’enfance des millions de futurs adultes. (Trad Ionut Jugureanu)

  • Le flash infos 24.04.2024 (mise à jour)

    Le flash infos 24.04.2024 (mise à jour)

    Séoul – Mercredi, au dernier jour de la visite officielle du chef de l’État roumain, Klaus Iohannis, en Corée du Sud, la délégation de la Roumanie a visité le complexe de production Doosan Enerbility de Busan, leader mondial dans la production d’énergie. L’occasion pour le président romain d’affirmer que Bucarest était très intéressé de travailler avec des partenaires, afin de développer et de mettre en place la technologie des réacteurs modulaires de petites dimensions en Roumanie. Et c’est toujours à Séoul que la Roumanie et la Corée du Sud ont décidé d’élargir leur coopération bilatérale, en signant une déclaration commune sur le renforcement du partenariat stratégique bilatéral, ainsi que plusieurs accords de coopération dans les domaines de la défense, de l’énergie ou encore de la gestion des situations d’urgence.

     

    Défense – Le ministre roumain de la Défense nationale, Angel Tîlvar, a eu mercredi une conversation avec le secrétaire américain de la Défense, Lloyd Austin III, au sujet de la situation de sécurité dans le contexte de la guerre en Ukraine. Les deux responsables ont réitéré l’importance de l’unité transatlantique et se sont penchés sur la prochaine réunion du Groupe de contact pour l’Ukraine qui aura lieu vendredi et sur les objectifs du sommet de Washington prévu en été.

     

    Enfants – Le nombre réel d’enfants roumains dont les parents sont partis travailler à l’étranger est cinq fois supérieur aux chiffres officiels et les autorités locales ont besoin davantage d’informations afin de pouvoir les aider. Ce sont les principales conclusions d’une étude réalisée par l’organisation « Sauvez les enfants Roumanie » dans la région du sud-est du pays, où pas moins de 57 000 mineurs se trouvent dans une telle situation. Les statistiques montrent qu’en 2023, 14% des enfants roumains avaient au moins un parent parti travailler à l’étranger. Les enfants confiés aux grands-parents ou à d’autres membres de la famille sont  ceux les plus à risque de décrochage scolaire, de traumas émotionnels, d’harcèlement et de violences physiques.

     

    Visite – La commissaire européenne chargée des Partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, fait une visite de deux jours à Bucarest pour discuter de la participation de la Roumanie à la stratégie européenne Global Gateway visant à encourager les investissements. La responsable européenne et le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, examineront ensemble le rôle que la Roumanie pourrait jouer dans le renforcement des partenariats internationaux de l’UE et dans la promotion du développement durable mondial dans l’actuel contexte géopolitique particulièrement difficile. Mme Urpilainen rencontrera aussi des représentants du secteur privé de l’économie pour discuter de la manière dont Global Gateway pourrait stimuler les entreprises roumaines à investir dans les marchés en cours de développement.

     

    Aéroport – Au bout de deux ans de travaux de modernisation, l’aéroport international « Le Delta du Danube » de Tulcea, dans le sud-est de la Roumanie, a été inauguré ce mercredi. C’est le deuxième aéroport de ce type de la région de Dobroudja, après celui de « Mihail Kogalniceanu » de Constanta, ville port sur la mer Noire. Créé en 1952 et modernisé en 1973, l’aéroport « Le delta du Danube » a  accueilli l’année dernière seulement 300 passagers, étant le moins utilisé de Roumanie. La cause en est la proximité avec la frontière ukrainienne, étant donné que la direction principale de décollage n’est qu’à 1,5 km de distance de la frontière et que la Russie attaque souvent les ports ukrainiens sur le Danube. Selon l’Association des aéroports de Roumanie, c’est à peine d’ici deux ans que les premières courses aériennes régulières pourront être opérées depuis Tulcea.

     

    Droits de l’Homme – Le département d’Etat américain a publié son rapport annuel sur le respect des droits de l’homme en Roumanie. Le document montre qu’en 2023, « la corruption grave au sommet»  a porté atteinte aux droits de l’Homme et que les autorités ont insuffisamment lutté contre les abus commis par des responsables politiques. Selon le même rapport, l’inefficacité et le manque de responsabilité ont été enregistrés dans les secteurs de la surveillance judiciaire, alors que les pots de vin ont été assez fréquents dans le secteur public. Conformément aux autorités de Washington, la Roumanie se confronte également à des problèmes en matière de violence domestique et de discrimination ethnique.

     

    Foire du livre – Coup d’envoi mercredi, à Cluj, de la 23ème édition de la Foire du livre Gaudeamus, la plus grande de Transylvanie. Patronnée par Radio Roumanie, la foire réunit 60 stands et 85 maisons d’édition qui proposent des milliers de titres aussi bien en roumain que dans les langues des minorités nationales ou dans d’autres langues de circulation mondiale. Une quarantaine de lancements et de présentations de livres figurent à l’agenda de l’événement.

     

    Météo – Dans les  prochaines 24 heures, il fera doux dans le sud-est de la Roumanie, tandis que dans le reste du territoire, les températures seront inférieures à la moyenne saisonnière. Le ciel sera partiellement couvert et des pluies tomberont sur le sud, le centre et l’est de la Roumanie. Des phénomènes orageux s’empareront du sud-est du pays. A la montagne et en altitude, les météorologues annoncent de la giboulée et de la neige. Le vent soufflera légèrement sur le relief et plus fort sur le sud, l’est et le centre. Les températures maximales iront de 9 à 25 degrés.

  • Les enfants, victimes de la guerre

    Les enfants, victimes de la guerre

    Le 20e siècle, tant marqué
    par les régimes totalitaires, les guerres, les génocides, les déplacements
    forcés de populations, par des pandémies et des catastrophes naturelles, a constitué
    une période tragique pour des dizaines sinon des centaines de millions d’individus.
    Une catégorie de victimes sort toutefois du lot : les moins capables de se
    défendre, les plus fragiles, les enfants. L’histoire de la Roumanie ne fait pas
    exception, les enfants roumains payant un lourd tribut durant les années
    sombres.


    Le Centre d’histoire
    orale de la Radiodiffusion roumaine a recueilli au fil des ans les témoignages
    bouleversants de certaines victimes. Dans le Nord de la Transylvanie, cette
    partie détachée de la Roumanie et occupée par la Hongrie après 1940, la solution
    finale est déclenchée au mois de mai 1944, après l’occupation de la Hongrie par
    les Allemands. Dans une interview enregistrée en 1997, Grigore Balea, prêtre
    gréco-catholique, se rappelle la déportation des juifs de Transylvanie vers les
    camps de la mort dans des wagons de marchandise. Alors qu’il n’était qu’un
    jeune enfant, il se souvient de la tentative de sa mère d’apporter un seau d’eau
    pour soulager la soif d’une famille juive avec 9 enfants, qui attendait depuis
    des jours d’embarquer dans ces trains : « L’un des soldats magyars a observé le manège,
    il s’en est approché, et a frappé ma mère d’un coup de poing à l’arrière de la
    tête. Mais je n’oublierai jamais la douleur de ma mère, pas tant la douleur que
    lui a provoquée ce coup, que la douleur d’assister à cette déportation en masse
    des familles entières vers une destination que l’on devinait tragique. Sur les
    quais de la gare de Viseu, les enfants étaient arrachés aux mères, ils étaient
    séparés. Ni moi, ni ma mère n’y avons assisté, mais on l’avait appris par la
    suite. Les enfants, les mères criaient et pleuraient. C’était déchirant. »


    Ileana Covaci, originaire de la commune de Moisei, ce lieu
    du massacre où 29 Roumains et 2 juifs ont trouvé la mort le 14 octobre 1944, se
    souvient de sa déportation en Autriche, pour les besoins d’une prétendue
    enquête pénale. Ileana Covaci : « Les
    gendarmes magyars sont arrivés en pleine nuit. Moi et ma sœur cadette étions
    enfants, et dormions. Ils nous ont réveillés, et ils nous ont mené à la mairie.
    Nos parents aussi. C’est dans ses locaux qu’on dut rester jusqu’au matin,
    enfermées à clé. Nous pleurions, alors que personne ne nous disait rien. Enfin,
    le matin ils nous disent qu’ils vont nous amener en Autriche pour trois mois.
    Il s’agissait apparemment d’une histoire de vol, dont on ignorait tout. »


    Ana Darie, originaire
    de Săliștea de Sus, dans le Maramureș, racontait les souffrances de ses filles,
    provoquées par l’appartenance supposée de son mari, leur père, aux groupes qui
    faisaient barrage aux communistes, dont le régime de dictature commence à
    montrer son vrai visage à partir du 6 mars 1945 : « Mes
    filles ont été exmatriculées. Une seule a pu continuer de suivre les cours de l’école.
    Mais l’une de celles qui avaient été jetées dehors a eu la chance de rencontrer
    une dame à grand cœur, professeur de roumain à Baia Mare. C’est elle qui l’a
    aidée. Puis elle a pu réintégrer l’école, aller au lycée. Le proviseur l’y a
    aidé, alors que les mecs du conseil populaire ne voulaient rien entendre. Mais
    elle a finalement eu son bac. »


    Condamné
    par le régime communiste à 13 années de prison politique, peine qu’il exécutera
    dans le terrible pénitentiaire d’Aïud, Sima Dimcica laissait à la maison trois enfants mineurs.Ecoutons
    le témoignage de Sima Dimcică : « Vous
    savez, lorsque l’on m’avait arrêté, mon benjamin venait d’avoir 6 mois, le
    cadet 3 ans, et l’aîné 5 et demi. Lorsque je suis rentré à la maison, ce dernier
    avait presque 20 ans, le cadet 16, mon benjamin 14. J’avais honte. J’avais
    honte de les avoir abandonnés. Et ils avaient honte de moi. Et le jour où je
    rentre, je les vois et leur demande d’emblée : « Où est maman ? ».
    « A Aïud », répondent-ils. Ces salauds de communistes l’avaient fait
    venir au pénitentiaire, où ils m’avaient volé 13 années de ma vie, ce jour
    précis, alors que le matin même j’avais été libéré. Ils l’avaient faite venir exprès,
    sans raison précise, juste pour la terroriser. Je n’ai pas fermé l’œil de la
    nuit. Je me demandais ce qui lui était arrivée. Mais c’étaient juste des
    tracas, des chicanes. Ils passaient maîtres à ce jeu-là »
    .



    Ion Preda avait
    fait partie du groupe de partisans anticommunistes dirigé par Toma Arnăuțoiu. Embastillé,
    libéré finalement, mais persécuté jusqu’à la fin du régime communiste, il
    faisait dans une interview donnée en 2000 le bilan de sa vie : « Mes
    enfants ont énormément souffert. Pendant de longues années. La plus petite a
    été mise à l’orphelinat. Après ma libération, j’ai pu la ramener à la maison.
    Elle a pu suivre le lycée, s’est mariée ensuite à un aviateur. Mais elle a
    perdu son enfance dans cet orphelinat. Moi aussi j’avais laissé mes années de
    jeunesse entre les murs de la prison. Ce fut une période terrible. Mais d’un
    autre côté, j’ai tenu bon. J’ai lutté pour la liberté de mon pays, j’ai lutté
    pour que ce pays demeure tel que je l’avais connu : libre, démocrate, où l’on
    puisse y vivre honnêtement, pas en esclave »




    L’enfance volée, maltraitée, gaspillée ou tout
    simplement écrasée par les régimes totalitaires et de terreur qui se sont succédé
    dans la Roumanie du 20e siècle constitue encore une page trop
    méconnue de l’histoire récente du pays. (Traducere Ionut Jugureanu)

  • Des sapins de Noël pour des causes humanitaires

    Des sapins de Noël pour des causes humanitaires

    Grâce à la vente de 22 sapins décorés par des artistes et designers roumains célèbres, la somme impressionnante d’un million d’euros a été levée. Cet argent, donné par des entreprises florissantes et des entrepreneurs, va permettre d’assurer le suivi socio-éducatif d’enfants vulnérables, menacés par la pauvreté et l’exclusion sociale. Cette vente aux enchères, la vingtième organisée par l’association s’est déroulée cette année au Musée national d’art de Roumanie.

    George Roman, directeur de programme à Salvati Copiii revient sur cette soirée exceptionnelle. « Le Festival des sapins de Noël est quasiment un évènement mondain, présentant un grand intérêt pour les entreprises et les particuliers ayant des ressources suffisantes pour pouvoir se permettre de soutenir des programmes destinés aux enfants. Des designers connus créent des sapins, environs 20 ou 25 chaque année. Ensuite ces sapins peuvent être admirés pendant une semaine ou plus dans l’espace où aura lieu la vente aux enchères. Nous l’avons déjà organisée dans des hôtels, quelque fois dans le palais du Parlement et depuis quelques années au Musée national d’art de Roumanie. La soir du gala, ces arbres sont achetés aux enchères par des hommes d’affaire ou des représentants d’entreprises avec lesquelles nous avons collaboré ou qui souhaitent aider à la fin de l’année l’association Salvati copiii à mettre en place des programmes éducatifs pour les enfants. »

    George Roman livre quelques noms de VIP pour lesquels célébrité rime avec générosité… « Je voudrais citer tout d’abord, madame Doina Levintza, une artiste extraordinaire qui nous a offert chaque année depuis 2001 des sapins d’exception. C’est probablement elle qui nous permet de lever les sommes les plus importantes. Des sportifs nous ont également soutenu en participant aux enchères, par exemple Horia Tecău, Ilie Năstase, Ion Țiriac, Nadia Comăneci qui a participé à la deuxième ou troisième édition je crois, Gabriela Szabo, Simona Halep; mais aussi des stars de la télévision, Andreea Esca, Andreea Raicu qui organise aussi la vente aux enchères depuis plusieurs années, Smiley, Cătălin et Andra Măruță. Pour les premières éditions nous avons aussi reçu le soutien de l’ambassadeur du Royaume Uni et de l’ambassadeur de Suède qui a participé à l’organisation. »

    Chaque sapin est unique. Cette année les deux sapins les plus convoités ont été vendu 140 000 euros chacun.

    Au total, sur l’ensemble des éditions, plus de 9 millions d’euros ont été collectés. S’agit-il d’une somme importante ou est-elle dérisoire face aux besoins existants ? George Roman rappelle le contexte auquel fait face l’association Salvati Copii. « Je dirais qu’il s’agit d’une somme utile, parce que nous pouvons multiplier les activités dans différentes communautés en fonction de la somme recolletée chaque année. Il existe des programmes qui peuvent demander au niveau national un investissement de 300 ou 400 000 euros, précisément pour pouvoir être développés sur le long terme. Et les résultats sont extraordinaires parce que nous savons très bien qu’il y a des problèmes au niveau de la qualité de l’éducation dans les zones rurales. Ces derniers jours, une analyse internationale PISA a montré qu’il y a une énorme différence entre les résultats obtenus par les enfants touchés par la pauvreté et ceux des milieux avantagés, la différence équivaut à trois années scolaires, ce qui induit que nos programmes vont être dirigés en priorité vers ces zones où les besoins sont importants. »

    Grâce au Festival des sapins de Noël, l’éducation est devenue une chance réelle pour plus de 200 000 enfants. Quels sont les programmes qui ont été soutenus ? George Roman, directeur de Salvati Copii passe en revue quelques-uns d’entre eux. « Ce sont notamment des programmes de soutien scolaire. Nous avons le Programme Deuxième chance destiné aux enfants qui ont quitté l’école depuis quelques années et qui ne peuvent donc pas réintégrer l’école habituelle et doivent bénéficier de cours spéciaux… Nous avons aussi le programme L’école après l’école où nous prévoyons aussi un repas chaud dans plusieurs communautés. Presque 150 000 enfants ont bénéficié de soutien socio-économique, ont réintégré un cursus ou ont bénéficié de prévention contre l’abandon scolaire. Il y a aussi des programmes destinés aux plus jeunes comme les Maternelles d’été organisées pour les communautés les plus pauvres de Roumanie où il n’existe pas de maternelle pour accueillir les enfants et pour lesquelles ces deux ou trois mois de préparation avant d’entrer en CP sont cruciaux. Des études montrent que l’abandon scolaire au primaire vient justement d’un manque de préparation au cours des années précédant l’entrée à l’école, c’est pourquoi les Maternelles d’été sont une priorité pour nous, elles nous ont permis jusqu’ici d’aider 10 000 enfants des villages isolés de Roumanie. »

    Ce sont aussi plus de 100 bibliothèques qui ont reçu des dizaines de milliers de livres, des salles de classe rénovées et équipées, des fournitures scolaires pour des milliers d’enfants mais aussi un soutien actif aux parents qui ont été financé. En effet il est impossible de développer des activités visant l’éducation des enfants sans prendre en compte leur famille.

    En Roumanie, le risque de pauvreté et d’exclusion sociale est toujours bien plus élevé dans les zones rurales que dans les villes. Le récent rapport PISA de l’OCDE souligne qu’en l’absence d’investissements supplémentaires dans les zones marquées par une pauvreté structurelle, les disparités vont aller en s’accroissant. Raison pour laquelle George Roman tire aujourd’hui le signal d’alarme. « Soyons clair, nous sommes le pays qui investit le moins dans l’éducation et nous, nous considérons que par une croissance graduelle des investissements nous pourrions attendre la moyenne européenne. En ce moment, la Roumanie alloue 3 à 3.2 % de son PIB à l’éducation. A l’échelle européenne, la moyenne se situe aux environs de 5%. Nous avons donc malheureusement encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre une situation équitable dans laquelle une école du milieu rural serait exactement pareille qu’une école urbaine. C’est la chose la plus honnête qu’un gouvernement pourrait faire pour les enfants roumains. Aucun enfant ne devrait être condamné à la pauvreté et à une éducation de piètre qualité juste parce qu’il est né au mauvais endroit ! »

    Dans un contexte préélectoral, la coalition au pouvoir à Bucarest a décidé d’augmenter en 2024 le budget dédié à l’éducation, à hauteur de 4.3 % du PIB. Reste à voir comment les écoles rurales du pays pourront en bénéficier.

  • Comment communiquer avec empathie

    Comment communiquer avec empathie

    Nous nous plaignons souvent que les autres ne nous écoutent pas, ne nous entendent ou ne nous comprennent pas. Il arrive aussi parfois que nous ayons l’impression que les autres ne font pas ce que nous leur demandons. Dans ces moments souvent tendus, qui arrive à prendre conscience que les autres ont des besoins différents voire même des manières différentes de communiquer ? C’est ce que tentent d’expliquer nos invités d’aujourd’hui à tous ceux qui franchissent le seuil de leurs ateliers de communication.

    Octavia Udrescu et Decebal Popescu sont formateurs en communication non-violente depuis novembre 2020, lorsqu’ils ont commencé à organiser des ateliers dans l’espoir de créer une communauté au sein de laquelle les gens puissent mettre en place une communication véritable. Nous avons demandé à Decebal Popescu pourquoi il organise ces Ateliers de Communication Non-Violente (Ateliers CNV) : « J’ai eu plusieurs motivations. Parmi elles – ma conviction que nous, les êtres humains, nous avons la chance de vivre une vie plus heureuse et accomplie. Ce n’est la faute de personne, mais nous avons été habitués à des discours comme : « moi, j’ai raison et toi, tu as tort », ou bien « ça, c’est bien, alors que ça, c’est mal ». Eh bien, ce que nous avons voulu mettre en avant avec ces Ateliers de CNV c’est qu’il est possible d’avoir une vision différente des choses. Et avec un peu de bienveillance on peut trouver une solution pour répondre à nos besoins de développement personnels, tout en tenant compte des besoins de l’autre. Et pour moi, c’est vraiment formidable ! »

    De son côté, Octavia Udrescu a détaillé pour nous la réaction des participants lorsqu’ils comprennent que chacun a ses propres stratégies pour répondre à ses besoins : « Les participants revenaient et nous racontaient : « J’ai commencé à écouter ! Avant, je ne pouvais pas écouter les autres, je trouvais ce qu’ils me disaient bête, mais désormais je me tais et j’écoute. Et cela me permet d’apprendre des choses intéressantes. On part souvent de l’idée que l’on est plus intelligent que l’autre, mais si on lui donne la chance de s’exprimer, de nous montrer son monde, on sera surpris. Peut-être découvrira-t-on que leurs idées sont tout aussi intéressantes, que nous avons les mêmes désirs et intentions, même si les modalités pour les accomplir sont différentes. C’est vraiment fascinant ! La nature humaine me fascine et la communication consciente m’aide à mieux me comprendre moi-même. Qu’est-ce que je veux, en fait ? Et puis, je regarde mes enfants et j’essaye de me souvenir de mes propres réactions à l’adolescence. Quelles réactions ? Quel comportement ? Est-ce que je criais sur ma mère ? Est-ce que je claquais les portes ? Bien sûr. Mais alors pourquoi est-ce que je faisais tout cela ? »

    Se demander « pourquoi », cela ouvre beaucoup de portes à la compréhension de soi et de l’autre, nous dit Octavia. Toutes les techniques de communication non-violente, elle les a appliquées d’abord en famille, avec ses filles. Quel résultat ? Octavia répond : « Désormais, j’ai une meilleure relation avec ma famille et moi-même. Par exemple, j’accepte mieux les refus. Ma fille est déjà adulte, elle a 20 ans. Désormais, si j’ai besoin d’aide, je négocie avec elle. Quand je lui dis « j’aurais besoin de ça ou ça » elle, qui connaît aussi les principes de la communication non-violente me dit parfois que je suis « passive-agressive » et que je la tiens coupable de certaines choses. Alors, maintenant je lui réponds : « Désolée, c’est ma faute.. Comment pourrais-je améliorer cela ? » Et elle me répond : « J’aimerais que tu me dises d’avance quand tu as besoin de mon aide et que tu ne me forces plus à faire quelque chose au pied levé ». Et moi, je poursuis : « Alors, aujourd’hui, je vais laver le linge et d’ici une heure j’aurai besoin que tu le mettes à sécher ». Et ça fonctionne ! J’en suis époustouflée ! Avant, lorsque je lui mettais la pression, cela ne fonctionnait pas. Maintenant j’ai cette ouverture d’esprit d’accepter un refus et je sais lui demander son opinion. Et ça marche. Puisqu’en fait, l’homme ressent le besoin de contribuer, mais il a aussi besoin d’avoir la liberté de choisir comment et quand apporter cette contribution. »

    En fait c’est par l’auto-empathie que nous arriverons à accepter plus facilement les choses, explique Octavia, qui nous fait encore part de son expérience personnelle : « Cela signifie que je suis capable de comprendre qu’un refus est un moment difficile pour moi et d’essayer de faire quelque chose pour me sentir mieux. Me sentir mieux physiquement, puisqu’un refus de la part de ma famille me fait si mal au cœur, au point de penser « ils ne m’aiment pas ». Alors je me dis : stop, ce n’est pas une question d’amour, c’est quelque chose d’important pour lui ou pour elle. C’est quelque chose que je peux accepter. Alors, je tourne mon attention vers des choses qui m’apportent un peu de réconfort – je regarde les fleurs, je dessine etc. »

    Après ce témoignage très personnel, nous invitons de nouveau au micro Decebal Popescu, pour nous dresser le portrait des personnes qui participent à ces ateliers de communication : « Nous aimerions avoir un public plus large et plus équilibré en terme de genre. Jusqu’ici, la plupart des personnes qui nous ont rejoint ont été des femmes, préoccupées d’avoir une meilleure relation avec elles-mêmes notamment. J’ai aussi été ravi de voir dans le public de nombreux parents, tant des mamans que des papas, des parents d’adolescents surtout. Une des meilleures expériences est le moment où chaque participant bénéficie de 2-3 minutes pour exprimer pourquoi il participe à cet atelier. A la fin de la rencontre, nous leur posons la question suivante : « c’était comment pour vous d’être écouté sans être interrompu pendant quelques minutes ? » Et leur réaction est toujours la même : « tu veux dire qu’il faut faire la même chose avec nos enfants ? »… »

    Mieux communiquer. A un moment donné chacun d’entre nous ressent ce besoin. Souvent, il faut commencer par mieux écouter. Par conséquent, on n’a pas tort de dire que les ateliers de communication non-violente sont une expérience nécessaire pour nous tous, car nous voulons tous pouvoir mieux communiquer. Pour les adolescents, l’essentiel est de faire ces cours en compagnie des parents, pour mieux apprendre et mieux se comprendre les uns les autres. (Trad. Andra Juganaru, Valentina Beleavski)

  • 01.06.2023 (mise à jour)

    01.06.2023 (mise à jour)

    Grève – Le
    gouvernement roumain a approuvé jeudi, par décret d’urgence, des majorations
    salariales de 1000 lei pour le personnel enseignant et de 400 lei pour celui
    non -enseignant. L’acte normatif couvre les sollicitations publiques des
    syndicalistes de l’Education nationale, a affirmé la ministre de tutelle, Ligia
    Deca. Et elle d’ajouter que ces hausses salariales représentent une mesure à
    effet immédiat, en vigueur à partir du 1 juin, tandis que celles stipulées dans
    la loi des salaires seront mises en place par étapes. Une majoration de 40% à
    partir du 1 janvier 2024, suivie par deux tranches égales en 2025 et 2026. A
    son tour, le ministre du Travail, Marius Budai, a affirmé que les négociations
    avec les syndicats se poursuivent après que les protestataires ont annoncé
    continuer la grève après le pont de la Pentecôte orthodoxe.






    Chisinau -
    Présent à la deuxième édition du sommet de la Communauté politique européenne,
    le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a réitéré jeudi l’importance du
    soutien accordé à l’Ukraine, un pays en proie aux attaques impitoyables de Moscou.
    Et Iohannis de déclarer qu’à force d’accueillir ce sommet, sur son territoire,
    la République de Moldova démontre sa vocation européenne et les efforts qu’elle
    fait pour intégrer l’UE. Iohannis a salué la présence à la réunion du leader de
    Kiev, Volodimir Zelensky et a précisé que le soutien accordé par Bruxelles à
    Chisinau devrait être encore plus visible. La consolidation de ce pays signifie
    également le renforcement de la résilience stratégique de l’Europe, a apprécié
    le leader de Bucarest. La réunion se déroule en présence d’une cinquantaine de chefs
    d’Etat et de gouvernement des pays européens. La Communauté politique
    européenne est une formation intergouvernementale de débat et une plateforme de
    coordination politique entre les pays européens avec pour but la promotion du
    dialogue politique et de la coopération pour le renforcement de la sécurité, de
    la stabilité et la prospérité européennes. L’initiative de mettre en place une
    telle communauté appartient au leader français, Emmanuel Macron. La CPE s’est
    réunie pour la première fois en octobre dernier, à Prague.












    Réseau – Une
    ample opération de l’Interpol, du Frontex et de l’Europol, sous la coordination
    de l’Autriche et de la Roumanie, menée contre les traficants d’être humains a
    permis l’arrestation en mai de plus de 200 suspects et l’identification de plus
    de 1400 victimes des réseaux criminels de 44 pays. 130.000 policiers et
    douaniers ont contrôlé plus d’un million 500.000 personnes, des centaines de
    milliers de véhicules et plus de 8500 courses aériennes. Les perquisitions
    menées en Roumanie ont débouché sur le démantèlement d’un réseau de travail
    forcé. Selon un rapport de la CE, sur les 7000 femmes exploitées annuellement
    dans l’UE, 3000 sont d’origine roumaine.






    Enfants – Plus
    de la moitié des enfants de Roumanie souhaitent quitter le pays pour vivre
    ailleurs, peut-on lire dans un rapport élaboré par l’organisation Sauvez les
    enfants et rendu public le 1 juin, journée de l’Enfance. Le document met en
    lumière l’ampleur de l’abandon scolaire et du phénomène des enfants qui vivent
    sans leurs parents, partis travailler à l’étranger. En plus, la Roumanie est le
    pays européen qui repertorie le plus grand nombre de femmes devenues mères
    avant 18 ans. La pauvreté touche de nombreux enfants roumains dont un nombre
    impressionnant souffrent d’anxiété et de dépression. L’étude montre aussi que
    presqu’un quart de mineurs roumains âgés de moins de 17 ans ont au moins un
    parent parti travailler à l’étranger. Les parents de plus de 72000 enfants
    roumains travaillent dans d’autres pays.

  • Enfants confrontés au risque de séparation

    Enfants confrontés au risque de séparation

    Le
    gouvernement roumain vient d’approuver un projet de loi censé réglementer les
    efforts visant à empêcher la séparation des enfants de leurs familles. Le texte
    vise surtout les communautés vulnérables, qui ont constamment besoin d’appui. C’est
    la précarité économique qui oblige de nombreux parents à quitter le pays pour
    un emploi mieux payé ailleurs et les implications émotionnelles de ce choix
    sont dramatiques pour les enfants restés en Roumanie.


    Dépourvus de
    l’affection physique des parents, certains enfants développent des
    comportements négatifs : décrochage scolaire, conflits en famille, contestation
    de toute autorité. Tant l’école que les autres membres de la famille s’avèrent
    incapables de gérer cette situation compliquée. Une fois rentrés en Roumanie,
    les parents retrouvent des enfants entièrement différents par rapport au moment
    de leur départ.


    Et c’est ici
    qu’intervient, ou du moins se propose d’intervenir, la loi. Selon le porte-parole
    du gouvernement de Bucarest, Dan Carbunaru, le projet de loi permettra
    l’implémentation de mesures de prévention de la séparation par des aides
    d’urgence aux familles. Le projet de loi prévoit la création d’un Observatoire
    national de l’enfant – un module informatique qui sera inclu au Système
    national informatique. Autrement dit, les autorités publiques locales
    disposeront de chiffres corrects quant à la situation de chaque famille avec
    des enfants en risque de séparation. Le projet prévoit aussi des mesures visant
    à réhabiliter les enfants en situation de handicap, des services d’intervention
    psychologique et de psychothérapie pour ces petits.


    Tout cela
    parce que le développement psychologique et émotionnel des jeunes ne constitue
    pas un détail insignifiant. Les traumas soufferts durant l’enfance risquent de
    les accompagner toute la vie, en l’absence d’une intervention décisive et
    proportionnée.


    Les
    psychologues, eux, évoquent aussi une différence entre la peur de séparation et
    l’anxiété de séparation. Elena Maria Dumitrescu est psychothérapeute,
    spécialiste des problèmes cognitifs et comportementaux. Elle nous explique ce
    que sont la peur et anxiété produites par la séparation :


    « A
    mon sens, il est important de marquer la différence entre la peur de séparation
    et l’anxiété de séparation. Dès notre naissance, nous avons besoin de sécurité
    et c’est pourquoi le bébé et ensuite le jeune enfant manifestent cette peur de se
    séparer de la personne à laquelle il s’était attaché. C’est un processus tout à
    fait normal, que nous éprouvons tous dès notre très jeune âge. C’est important
    de voir comment nous parcourons cette étape et cela est lié à la manière dont
    les personnes présentes dans notre vie réussissent à satisfaire tant nos
    besoins émotionnels que ceux matériels
    ».


    Par
    conséquent, la peur de l’abandon est la plus grande crainte du bébé et la
    manière dont le parent exprime son affection est vitale pour son développement
    équilibré sur le long terme.


    Nous comprenons
    donc combien vulnérable est l’enfant qui se retrouve dans de telles
    communautés, lorsque les parents ont le choix entre fournir de l’appui matériel
    aux enfants et ne pas être présents physiquement dans leurs vies et offrir de
    l’amour dans un cadre familial marqué par la pauvreté et les privations en tout
    genre. La conséquence en est une cavalcade émotionnelle difficile à gérer. La
    psychothérapeute Elena Maria Dumitrescu explique comment peut dégénérer le
    comportement de l’enfant qui ne reçoit pas de signes directs d’affection de la
    part des parents :


    « Certains
    événements peuvent être perçus par l’enfant comme des signes d’insécurité qui
    facilitent le passage de la crainte de séparation à l’anxiété de séparation,
    générant ainsi l’impression d’une capacité très réduite de contrôler la
    réalité. Les enfants limitent leurs capacités d’explorer l’environnement, de
    développer de nouvelles habilités, de faire face à certains nouveaux défis ou de
    demander de l’aide. En cas de séparation de sa famille, un enfant sentira non
    seulement la distance physique, mais aussi une distance émotionnelle des
    personnes qu’il aime. La conséquence : un taux d’acceptation très bas de
    l’incertitude et la manifestation d’un état d’anxiété.
    »


    Reste à voir
    quels seront les résultats des programmes que le gouvernement roumain souhaite
    mettre en place dans les communautés vulnérables. Actuellement, rien qu’à
    Tulcea, dans l’est de la Roumanie, quelque 300 enfants en risque de séparation
    ont été aidés par le biais d’un projet européen de la fondation Sera Roumanie.
    Il s’agit d’un nombre d’enfants bien supérieur à celui estimé initialement, qui
    ne fait que démontrer combien nécessaire est la mise en œuvre de tels
    programmes. (Trad. Alex Diaconescu)

  • 17.12.2022

    17.12.2022

    Accord – L’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Roumanie et la Hongrie ont signé ce matin à Bucarest un accord relatif au partenariat stratégique dans le domaine du développement et du transport de l’énergie verte. Le document signé par le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev et par les premiers ministres de la Géorgie, Irakli Garibashvili, de la Roumanie, Nicolae Ciucă, et de la Hongrie, Viktor Orban prévoit la construction d’un câble sous-marin de transport de l’électricité de sources renouvelables entre la Roumanie et l’Azerbaïdjan, via la Géorgie et la mer Noire capable de relier ensuite la Hongrie et le reste de l’Europe. L’accord suit la signature vendredi d’un contrat entre les compagnies nationale roumaine Romgaz et Azéri SOCAR qui assurera à la Roumanie la possibilité d’accéder si besoin est à des quantités supplémentaires de gaz naturel. La Roumanie s’est engagée à investir dans la production et dans l’infrastructure énergétique, a déclaré aujourd’hui le premier ministre roumain Nicolae Ciuca. Pour sa part, le président azéri Ilham Aliyev, a précisé que son pays devrait devenir un fournisseur important d’électricité, surtout d’énergie verte à toute l’Europe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président roumain Klaus Iohannis ont également participé à la signature de cet accord.

    Schengen – L’exécutif communautaire soutient pleinement d’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen de libre circulation européenne, a déclaré aujourd’hui à Bucarest, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle travaillera constamment pour identifier une solution prochainement à ce problème, la Roumanie étant pleinement prête à faire partie de l’espace Schengen. Le président roumain Klaus Iohannis a précisé que la Roumanie comptait sur l’appui de la Commission européenne pour ce qui est de l’adhésion à Schengen. Rappelons-le, la semaine dernière durant le conseil JAI des ministres de la Justice et de l’intérieur de l’UE, l’Autriche s’est opposée à l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’Espace Schengen, invoquant comme argument la pression migratoire. Les Pays-Bas ont également voté contre, mais ont précisé qu’elles s’opposaient uniquement à l’adhésion de la Bulgarie, mais les deux pays s’était inscrites ensemble dans cette course.

    Enfants – L’ONG « Sauvez les enfants Roumanie » en partenariat avec le ministère de la famille et l’autorité nationale pour la protection des droits de l’enfance et de l’adoption de Bucarest ont lancé une campagne d’information à destination des parents qui travaillent à l’étranger et des personnes qui soignent leurs enfants restés en Roumanie. Cette démarche intervient alors que 2 parents sur 5 qui sont partis travailler à l’étranger ne devraient pas rentrer en Roumanie durant les fêtes d’hiver de cette année. Au total au moins un parent de plus de 74 000 enfants sont partis à l’étranger


    Timisoara – Journée de deuil aujourd’hui à Timisoara, dans l’ouest à la mémoire des héros tombés durant la révolution anticommuniste roumaine de décembre 1989. Ce moment a été marquée par des messes et des cérémonies. Vendredi la Roumanie a marqué les 33 ans écoulés depuis les premiers heurts entre les forces de l’ordre du régime communiste et les protestataires de Timisoara, descendus dans la rue pour crier Liberté ! Une e séance commémorative du Conseil local a eu lieu vendredi notamment pour remémorer les événements de décembre ’89 et pour observer une minute de silence à la mémoire des martyres de la Révolution. De nombreux autres événements se sont déroulés ce vendredi en lien avec la révolution : des expositions, des projections de films, des débats, des marches le long de l’itinéraire des révolutionnaires et même un concert intitulé « Du folk pour la Révolution ». Pour rappel, c’était le 16 décembre 1989, à Timisoara qu’une manifestation de solidarité avec le pasteur réformé Lazslo Tökes s’est transformée en une révolte pour se répandre sur l’ensemble du pays dans les jours à venir et culminer par la chute du régime communiste de Nicolae Ceausescu. Au total un millier de personnes sont décédés et quelque 3 mille ont été blessés dans les combats de rue qui ont eu lieu dans l’unique pays d’Europe où le changement de régime s’est réalisé par la violence.

    Météo – Températures à la baisse dans les prochaines 24 heures sur l’ouest et le nord du pays, mais elles devraient rester assez élevées sur le reste du territoire. Le ciel sera couvert et des pluies sont présentes sur la moitié ouest, mais aussi sur d’autres régions. Des pluies verglaçantes sont également possibles. Des chutes ne neige sont possibles sur le relief, notamment en soirée et durant la nuit. Le brouillard sera également présent. Les maxima iront de 5 à 18 degrés. 10 degrés à Bucarest où le soleil alterne avec quelques gouttes de pluie.

  • La culture comme thérapie du harcèlement

    La culture comme thérapie du harcèlement

    Parce
    qu’on décèle d’une manière très difficile les traces du harcèlement dans le
    psychique d’une victime, de traces difficiles à effacer, on doit aborder ce phénomène
    qui existe entre les enfants et les adolescents par des moyens créatifs. Il
    faut aussi que ces moyens atteignent les aspects qu’une méthode directe ne peut
    pas. Des fois, il faut recourir à l’art et à la culture pour que la victime
    comprenne ce qui lui arrive et pour qu’elle apprenne à réagir. C’est exactement
    ce que l’Association « Lumea bună » (Le Bon Monde) a entrepris de
    faire, dans le projet « Anti-harcèlement culturel dans la diaspora et dans
    le milieu rural ». La première édition du projet se déroule entre mars et
    octobre 2022.






    Larisa Popescu, la présidente de
    l’Association, nous offre des détails : « Il s’agit d’un projet d’éducation par la culture, cofinancé par
    l’Administration du Fonds Culturel National, dans lequel nous impliquons des
    enfants de cinq villages de Roumanie et de deux communautés de la diaspora, notamment
    d’Espagne et d’Irlande. Nous organisons pour eux plusieurs réunions et
    activités pour les sensibiliser au phénomène du harcèlement, pour leur faire
    comprendre ses effets et pour réduire ce phénomène. Pratiquement, nous
    organisons plusieurs ateliers, au cours desquels les enfants rencontrent des
    spécialistes du domaine culturel, mais aussi des experts spécialisés dans ce
    type d’agression, des conseillers spécialisés dans ce sujet. Les spécialistes
    en culture abordent le phénomène d’intimidation à partir du livre
    « Mauvais enfants », écrit par la dramaturge Mihaela Michailov. Les
    enfants lisent ce livre (donc ils pratiquent la langue roumaine) et comprennent
    une œuvre dramatique qui traite du phénomène de harcèlement. Ensuite, l’actrice
    Katia Pascariu, qui a joué dans cette pièce et a interprété plusieurs rôles,
    parle des émotions qui peuvent être véhiculées dans un spectacle d’art
    théâtral. Plus tard, les enfants font une parallèle entre les événements qu’ils
    ont vécus en tant que victimes ou en tant qu’observateurs. Ils discutent de la
    façon dont ils ont vécu ces émotions et du phénomène qu’ils ont rencontré dans l’œuvre
    théâtral. Ensuite, ils doivent organiser un événement culturel, dans lequel ils
    parlent de toute l’expérience du projet, ils invitent des enfants et des
    enseignements de la communauté ou de l’école à discuter du thème de la pièce et
    de leurs expériences. Finalement, ils font une exposition avec des collages,
    des photographies, des dessins, y compris des essais sur ce sujet, et discutent
    de l’approche reçue du conseiller en harcèlement, notamment à travers d’une
    vidéo sur ce sujet ».






    Phénomène
    de plus en plus répandu en Roumanie aussi, le harcèlement, ou l’intimidation
    entre enfants et adolescents, peut avoir des effets majeurs, en commençant par
    la dépression et allant même jusqu’au décrochage scolaire.






    De plus, selon l’endroit où il a lieu, ce
    phénomène a diverses manifestations, comme nous le dit aussi Larisa Popescu : « Depuis mars, nous avons déjà eu 12 ateliers, dans lesquels nous avons
    rencontré les enfants qui ont bénéficié du projet. D’après leurs histoires, on
    peut comprendre que le phénomène est très diversifié. D’une part, ce phénomène existe
    parmi les enfants roumains de la diaspora, même au sein de la communauté, mais
    d’une certaine manière, cela vient aussi de l’extérieur, car les enfants se
    sentent exclus. Mais ce n’est pas forcément du harcèlement. Le phénomène d’intimidation
    a lieu entre les membres de la communauté roumaine, plutôt qu’entre Espagnols
    et Roumains ou entre Irlandais et Roumains. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y
    a pas de tels exemples. Autre aspect important : ils comprennent comment
    ils peuvent réagir et le fait qu’il s’agisse d’un jeu de pouvoir. J’ai appris
    de certains enfants à quel point leur expérience les a touchés, en plus du fait
    que ces évènements ont diminué leur motivation à apprendre ou leur envie d’aller
    à l’école. Il y a eu des enfants qui n’en ont parlé à leurs parents qu’au bout
    d’un an environ, alors qu’ils subissaient déjà un léger trauma. Nous nous
    sommes rendu compte aussi à quel point la finalité de nos projets touchait
    certains d’entre eux. De manière générale, tout ce que nous faisons au sein de
    l’Association va dans ce sens : stimuler la motivation dans le processus d’apprentissage
    et réduire le décrochage scolaire qui est très élevé en milieu rural ».




    .


    La
    pièce écrite et mise en scène par Mihaela Michailov et interprétée par Katia
    Pascariu est, en fait, un miroir où les victimes voient clairement leurs
    propres sentiments, ce qui les aide à trouver des solutions.






    Larisa
    Popescu nous explique comment l’art est plus efficace de ce point de vue : « Par cette approche, à l’aide de ces spécialistes
    et de la culture, tout est plus facile à gérer. D’abord, les enfants parlent du
    phénomène comme s’il s’agissait de quelque chose de l’extérieur, parce qu’ils
    lisent l’histoire d’un personnage ou ils voient un personnage mis en scène dans
    une pièce de théâtre. Après, ils passent à une approche personnelle où ils
    discutent du harcèlement et de sujets plus personnels avec le conseiller. Nous
    avons également cherché des solutions à leurs traumas (…) telles qu’une amitié
    saine, un environnement scolaire sain, la confiance les uns envers les autres,
    la communauté et le respect. Les enfants ont besoin de compréhension et de
    communication pour pourvoir résoudre les problèmes qui surviennent, au lieu de les amplifier, sans affecter
    les relations avec les collègues ».








    En
    mai et juin, les ateliers du projet culturel Anti-harcèlement dans la diaspora
    et les zones rurales ont eu lieu en Roumanie, en Espagne et en Irlande. A l’automne,
    le projet sera finalisé à Bucarest, au siège de la Bibliothèque Métropolitaine,
    par une présentation de dessins, d’essais et de films réalisés par des enfants
    sur le thème du harcèlement. (Trad. Andra Juganaru)