Tag: fête

  • Traditions pascales dans les communautés catholiques de Roumanie

    Traditions pascales dans les communautés catholiques de Roumanie

    Elle est célébrée chaque année par les communautés catholiques simultanément ou bien – le plus souvent – une semaine avant les orthodoxes. Pâques est une fête mobile, la date étant établie en fonction des phases de la Lune, conformément à une décision du Concile de Nicée de 325. Explication avec Sabina Ispas, directrice de l’Institut d’ethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu » de Bucarest : « Après de longs débats, les conciles œcuméniques ont décidé de calculer la date de Pâques selon une configuration astronomique. C’est une date mobile, parce qu’elle est calculée en fonction des phases de la Lune. C’est pourquoi les chrétiens ont hérité du système de calcul de l’ancienne Pâque juive, période durant laquelle les événements ont eu lieu du point de vue historique. C’est pourquoi la date du dimanche des Rameaux et des Pâques varie entre certaines limites. Ce qui nous intéresse le plus, c’est la limite maximale, c’est-à-dire le début du mois de mai. »

    La tradition pascale la plus connue parmi les communautés catholiques de Roumanie, c’est l’arrosage. Initialement, les jeunes s’arrosaient avec de l’eau, mais de nos jours, les jeunes hommes et les adolescents des villages transylvains arrosent de parfum les filles auxquelles ils font la cour. Cette tradition de l’arrosage symbolise la purification et l’eau en tant qu’élément vital est elle aussi mise à l’honneur par les villageois qui décorent leurs fontaines d’œufs peints en rouge. Davantage de détails sur ce rituel avec Delia Şuiogan, ethnologue de l’Université du Nord de Baia Mare : « Tous les chrétiens catholiques des communautés rurales respectent ce rituel qui est entré dans l’espace roumain par filière germanique. Les jeunes s’arrosent les uns les autres durant le premier et le deuxième jour de Pâques. Au début, ils utilisaient l’eau, en signe de purification. Cet arrosage provient évidement de la période préchrétienne, ayant à l’origine un rituel imposé par Ostara, déesse de la fertilité et de la renaissance. Durant ces journées de fête, tout le monde s’arrosait réciproquement dans le cadre d’un rituel de purification, mais aussi de fertilité. Aujourd’hui, les chrétiens catholiques s’arrosent avec du parfum, en signe d’évolution de la fertilité vers la renaissance spirituelle, l’odeur du parfum ayant cet effet de la renaissance, d’annulation de tout ce qui est mauvais, pourri et de l’institution d’un état d’ordre ».

    La célébration de la Résurrection du Christ s’est transformée dans la société moderne en une occasion de joie collective, dominée par des influences occidentales, notamment dans l’espace urbain. Les figurines en chocolat, les petits lapins et les œufs colorés font partie de l’offre de chaque supermarché qui se respecte, les produits étant proposés aux clients bien avant les jours de fête. Delia Şuiogan évoque les deux symboles annuels de la fête. « C’est toujours via cette filière germanique qu’est arrivée cette légende de la déesse Ostara. En se promenant à travers les champs elle aurait trouvé un oiseau avec les ailes cassées. Touchée par cette image, la déesse souhaite aider l’oiseau pour qu’il ne meure pas. Une voix divine lui dit que si elle réussit à le transformer en un animal qui n’a pas besoin de voler, l’oiseau survivra. Et la déesse choisit de transformer l’oiseau en lapin. Ce qui est intéressant, c’est que ce lapin pond toujours des œufs. C’est pourquoi une fois par an, l’oiseau transformé en lapin offre en cadeau à la déesse qui lui a redonné le droit à la vie des œufs colorés, qui symbolisent la renaissance sous une autre forme. On dit que dès lors, les œufs sont peints et qu’il faut les chercher dans l’herbe en suivant les traces du lapin. Voilà donc comment est expliquée cette renaissance. »

    Tout comme à Noël, les cierges sont des éléments centraux de la fête de la Résurrection du Seigneur. Mais dans les communautés rurales, les cierges sont utilisés dans toute une série de rituels. Les cierges utilisés à Pâques sont gardés le long de l’année parce qu’ils portent une lumière sacrée, qui peut annuler les ténèbres et le chaos. Le cierge signifie aussi le sacrifice. La cire brûle et fond et en allumant des cierges, nous assumons le péché, le désordre, afin justement de restituer le sacré et l’équilibre.Joyeuses Pâques à ceux qui les célèbrent !

  • L’école des anciens

    L’école des anciens

    Mariana Mereu a grandi dans le village de Geoagiu de Sus, dans le département d’Alba (centre), au sein d’une communauté attachée aux traditions, dans laquelle la couture, le tissage, les danses et les chants traditionnels avaient une place centrale. Aujourd’hui elle continue de promouvoir ces traditions. Pour ce faire, elle a participé à des foires du tourisme, des expositions et conférences thématiques et a fait l’acquisition d’une importante collection ethnographique. Mariana Mereu a aussi organisé « l’Ecole des anciens » (Şcoala bunicilor), où ceux qui le désirent peuvent apprendre l’art de tisser, de coudre ou de cultiver et travailler le chanvre afin de fabriquer des objets artisanaux.


    Mariana Mereu a fait de sa maison une école, « l’Ecole des anciens », un lieu de transmission des traditions :



    « J’ai toujours gardé et pris grand soin de mes costumes traditionnels, je n’ai jamais rien jeté parmi les vieux objets de la maison. Le métier à tisser à toujours fait partie des meubles et ma mère et ma grand-mère l’utilisaient. J’ai pris goût au tissage, à la couture et au filage de la laine. J’adore ça, si je pouvais je ne ferais que ça. J’aimerais que tout le monde puisse apprendre, les enfants, les gens de tout âge et de tout horizon. Même ici, au village, j’ai organisé des veillées et des ateliers. »



    Mariana Mereu constate, à regret, que ce sont surtout les étrangers qui s’intéressent à ces traditions.



    « L’année dernière nous avons accueilli une famille de Français à qui nous avons appris à coudre et à tisser, et qui s’est rendue dans la région du Maramureş (dans le nord de la Roumanie) pour apprendre à faucher l’herbe. Ils ont payé afin d’apprendre tout ça. Voilà où nous en sommes aujourd’hui ! Très peu de jeunes savent encore faucher de nos jours, car tout est automatisé. Ils peuvent le faire s’ils sont payés, car ils ont besoin de gagner leur vie comme tout le monde. »



    Mariana Mereu nous a raconté avec passion comment elle cultive le chanvre, le file et le tisse, et son envie de partager ces traditions ancestrales avec les autres. Pour le reste, elle fabrique des serviettes et costumes traditionnels en fibre de chanvre.



    « Cela fait maintenant sept ans que je cultive le chanvre. J’ai commencé sur le métier à tisser chez une dame qui n’est plus là aujourd’hui, et qui avait du chanvre dans son grenier. Ce n’est pas une mince affaire. Il faut obtenir des autorisations, c’est très difficile. Et quand on croit que tout est réglé, un nouveau problème se présente. La préparation du chanvre aussi est un sacré travail. Il faut le faire sécher, puis faire de petits paquets que l’on met de nouveau à sécher, avant le rouissage. On recouvre le tout de pierres afin de les maintenir sous l’eau, et après une semaine, lorsque la fibre commence à se détacher de la tige, alors c’est qu’il est prêt. On recueille la fibre, on la nettoie et on la met de nouveau à sécher. Lorsqu’elle commence à joliment blanchir, on peut la tiller, la peigner, la filer et la travailler. C’est un processus long et fastidieux, mais cela vaut la peine. On fait quelque chose de ses propres mains, à partir d’une plante, faire une blouse roumaine, c’est magique ! Honnêtement, je ne fais pas ça pour l’argent. Personne ne semble apprécier ce travail à sa juste valeur. Cela m’affecte, et si je ne reçois pas le juste prix, je renonce et je me contente de faire des cadeaux. »



    Mariana Mereu regrette que le travail effectué par les femmes et les jeunes filles désireuses de partager ces traditions ne soit pas reconnu à sa juste valeur.



    « Par exemple, lorsque l’on demande 50 lei (10 euros) pour une paire de bas de laine ou en fibre de chanvre, les clients trouvent ça trop cher. Mais une paire de bas ne se fabrique pas en une journée ! L’été, les bas de laine empêchent la transpiration, car la laine est vide à l’intérieur, comme les macaronis, idem pour le chanvre. Cela tient chaud en hiver, et permet de rafraîchir en été. »



    Puisqu’elle travaille le chanvre, Mariana Mereu a décidé de créer une fête en son honneur. C’est ainsi qu’elle a célébré l’été dernier la 4ème édition de la Journée du chanvre, à laquelle ont aussi pu participer les touristes. Les plus curieux ont pu découvrir l’ensemble du procédé, de la plantation à la récolte de la fibre utilisée dans la fabrication de vêtements, de tissus et de costumes traditionnels, à l’époque où chaque foyer cultivait et travaillait son propre chanvre.


    Notre interlocutrice espère voir ces traditions retrouver du soutien.



    « Je souhaiterais vraiment que les responsables politiques décident de rémunérer les artisans qui effectuent ce travail, ainsi que ceux qui souhaitent l’apprendre. J’ai cru comprendre que c’était le cas dans d’autres pays. C’est une bonne motivation pour ceux qui travaillent, cela les encourage à continuer. Ils n’ont pas à avoir honte d’être paysans, ni d’être roumains. Ils ne doivent pas oublier leur langue, leur tenue vestimentaire, car on dit que la culture d’un peuple doit se porter tel un vêtement de fête ! De quel vêtement de fête parle-t-on ici ? Du costume traditionnel ! J’encourage tout le monde à essayer, au moins une fois, de tenir une quenouille entre les doigts, à voir à quoi ressemble un mouton. Si l’on ne sait pas faire tout ce travail, on n’a aucun moyen d’en apprécier le résultat. »



    Mariana Mereu et les membres de son association sont convaincus du potentiel touristique de la région et du talent de ses artisans. C’est pourquoi ils souhaitent que Geoagiu de Sus soit la plus visible possible sur la carte culturelle et touristique du département.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Invitation à la Fête du mărţişor à Bruxelles ce week-end

    Invitation à la Fête du mărţişor à Bruxelles ce week-end

    Selon la tradition roumaine, le printemps commence le 1er mars. Le mărţişor est un petit pendentif accroché à un fil tressé rouge et blanc, offert aux femmes et aux jeunes filles le 1er mars et qui symbolise l’arrivée du printemps. Du 25 au 27 février, vous êtes invités chez Arthis, la Maison culturelle belgo-roumaine, au 33 rue de Flandre, dans la capitale de la Belgique et de l’Europe, pour participer à la Fête du mărţişor. Carmen Drăghici, responsable chez Arthis, nous donne un avant-goût de cette fête.



  • Nouvel An en Roumanie

    Nouvel An en Roumanie

    Les offres dominantes pour fêter le Jour de lan – et peut-être les plus recherchées – sont dans des établissements isolés, au milieu de la nature, loin du brouhaha des villes. Mais il y a aussi quelques offres de réveillon du Nouvel An dans les rues lors dévénements organisés, par exemple, par les autorités locales de Iaşi, Constanţa ou encore Craiova. Dautre part, à Cluj Napoca, Baia Mare et Suceava, seuls des feux dartifice seront organisés. Les opérateurs privés ont pu sadapter aux conditions actuelles imposées par la pandémie de Covid-19, explique Traian Bădulescu, consultant en tourisme :



    Traian Bădulescu: « Dans toute la Roumanie, on peut passer un beau réveillon de la Saint-Sylvestre, grâce à la richesse des traditions. Je me souviens quil y a six, sept ans, une entreprise internationale a mené une étude sur lheure jusquà laquelle on réveillonne le Jour de lan, selon la nationalité. La Russie sétait classée première, lUkraine deuxième, et la Roumanie occupait la troisième place – à 4 h 30. Les Roumains aiment donc faire la fête, et en plus, nous avons des traditions spéciales. La bonne nouvelle, cest quà lheure actuelle, les tests antigéniques et PCR sont également acceptés pour laccès. »



    La question demeure : où passer le réveillon du Nouvel An ? Réponse : là où les traditions sont préservées, où les gens sont décontractés et font la fête.

    Traian Bădulescu : « A la campagne, par exemple, en dehors du fait que les touristes peuvent profiter dun cadre naturel particulier, ils peuvent faire une promenade en traîneau tiré par des chevaux ou encore assister à de petits festivals de traditions. En choisissant le tourisme rural, les touristes peuvent voir les coutumes dhiver. Il y a beaucoup de régions où le tourisme rural est très développé, telles que Bran-Moieciu, Mărginimea Sibiului (les environs de Sibiu), le Maramureș, la Bucovine, lOlténie, le département de Neamţ et ainsi de suite. Ensuite, il y aurait les stations de montagne. Je mentionnerais Poiana Braşov, Sinaia, Predeal, Păltiniș, Borșa au Maramureș, Slănic Moldova ou encore Vatra Dornei. Par ailleurs, les stations balnéaires sont très recherchées, et en premier lieu Băile Felix, Herculane, Sovata et Balvanyos. Une grande partie des hôtels sont de qualité, les stations sont situées dans de belles zones naturelles de montagne ou de colline avec de lair frais, et les touristes, même sils ne vont pas en cure, ont accès au SPA. En plus, les prix sont très intéressants. Certains disent quen Roumanie cest très cher ; cest une légende, ça. Oui, il existe bien des hôtels à Poiana Braşov où un couple peut débourser même des milliers deuros pour un séjour de quelques jours au moment du Nouvel An, qui comprend un spectacle de qualité. Mais il ny a pas beaucoup dhôtels à ce tarif-là et dailleurs il existe des offres pour tous les prix. Les tarifs commencent à 500-1000 euros par personne pour quelques jours et peuvent aller jusquà 1 000 euros par personne. »



    Pour illustrer ces propos par un exemple, nous avons contacté Dan Buru, responsable culturel à la mairie de Herculane: « La station balnéaire de Herculane propose des offres variées. Cest une station de montagne, où larrivée du Nouvel An est fêtée chaque année, et 2022 ne fait pas exception. Ici, on remarque la diversité de loffre touristique, allant des maisons privées aux hôtels cinq étoiles, des petites maisons dhôtes jusquaux hôtels de 500 chambres. Ils ont tous des programmes des plus divers pour la Saint-Sylvestre. Par exemple, un hôtel quatre étoiles a invité lartiste Anca Ţurcașiu, qui, avec le Iulia Dumitrache Band, assurera une fête extraordinaire. Un autre hôtel a invité dautres artistes, Lora et Ștefan Stan, et prévu de nombreuses surprises. Un autre établissement propose un spectacle folklorique de la région du Banat (sud-ouest). »



    Les prix affichés par les agences de voyages se situent entre 1 400 (280 euros) et 4 800 lei (980 euros). Les trois repas sont compris, alors que le paquet supérieur inclut le repas du Jour de lan, le spectacle et laccès au SPA. Dans les conditions actuelles, peut-on encore trouver attrayante loffre de réveillonner dans la rue ?



    « En respectant, bien sûr, les règles de base, en employant du désinfectant et en portant des masques, oui. Actuellement, la Roumanie est le pays dEurope avec le moins dinfections. Quoi quil en soit, cest un pays avec une offre généreuse pour passer du temps dans la nature, où les règles de prévention de la contamination au Covid-19 dans les établissements dhébergement sont respectées. Enfin, nous devons garder à lesprit que le tourisme est une question de santé physique et mentale. Vous ne pouvez pas toujours rester à lintérieur et les touristes peuvent être responsables et respecter les règles. »



    Quelle que soit la région où vous choisissez de réveillonner, les premiers jours de la Nouvelle Année, vous pouvez prévoir des visites ou différentes activités telles que des promenades en traîneau, la détente au SPA, des activités sur la piste de ski, des visites de certains sites. Traian Bădulescu, consultant en tourisme, a également collaboré pendant trois ans avec la Compagnie municipale de tourisme de Bucarest. Nous lui avons demandé quelle était limpression générale des touristes sur la Roumanie.



    « Nous avions un point dinformation dans le centre-ville et nous avons reçu beaucoup de touristes étrangers. Personne nétait mécontent de ce quil avait vu à Bucarest, dans la Vallée de la Prahova et en Roumanie dans son ensemble. Par exemple, je me souviens dun citoyen australien qui était venu en Europe pour la première fois en Roumanie. Pourquoi ? Malheureusement, pas en raison de la promotion touristique. Il avait découvert la Roumanie sur Internet. Jai demandé à tous les touristes ce qui leur déplaisait et ils navaient vraiment rien à dire, sauf quelques-uns qui souhaitaient voir plus de bâtiments restaurés. Lun des leaders du tourisme qui fait venir des étrangers en Roumanie, Gheorghe Fodoreanu, disait il y a quelques années que la plus grande différence en Europe entre le degré dattente et le degré de satisfaction est à retrouver en Roumanie. Malheureusement, le niveau dattente est encore bas, parce que nous ne savons pas comment promouvoir le pays, mais le degré de satisfaction, lui, a été très élevé. »



    Ainsi, en vous conduisant de manière responsable, en respectant quelques règles de base pour prévenir la propagation du Covid-19, la Roumanie peut être la destination idéale pour fêter le Jour de lan. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Le jour de l’Ignat

    Le jour de l’Ignat

    Rituel préchrétien à l’origine, accepté ensuite par l’église et superposé aux derniers jours du Grand Carême, la fête de l’Ignat coïncide avec la fête chrétienne du Saint martyre Ignatie. Le long de ces jours qui précèdent la naissance de Dieu, les mères de famille préparent toute sorte de recettes à base de viande de porc, les plats étant ensuite bénites avant d’être posées sur la table de fête à Noël. On parle des fameuses sarmale, soit des rouleaux de feuilles de choux farcies, des saucisses, du boudin, de la tête en aspic, bref toute partie du cochon se retrouve dans un plat spécifique à cette période.

    Les premiers morceaux à être préparés sont consommés le jour quant le cochon est tué et portagé en pièces prêtes à être transformées en toute sorte de spécialités. Bref, il s’agit de morceaux de viande, lard et même organes, cuits dans du saindoux et consommées avec de l’ail et de la polenta. A ne pas oublier non plus les légumes en saumure et le vin rouge de campagne. Comme c’est le cas partout dans le milieu rural en Roumanie à l’occasion des fêtes, ces premiers mets étaient offerts aux personnes les plus démunies.

    Explication avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du nord de Baia Mare : « La fête de l’Ignat est connue surtout à l’extérieur de l’arc des Carpates. Il est également attesté en Transylvanie, dans de vieux volumes sur le folklore local, mais il fait désormais partie d’une mémoire collective. Pour les Roumains, la fête de l’Ignat est liée plutôt à la religion chrétienne et ne savent pas qu’elle est une fête très ancienne d’ailleurs. A l’extérieur de l’arc des Carpates elle est soigneusement respectée et s’appelle l’Ignat des Cochons. Normalement c’est le 20 décembre que cet animal est tué et conformément aux croyances il est très important de faire une distinction entre les différentes races : cochons noirs ou blancs. Dans le cas du cochon noir, le sang et le saindoux était utilisé pour toute sorte de cures contre les maladies. Mélangé à la farine d’avoine, le sang du porc noir était utilisé comme soin par toutes les personnes malades de la maison. »

    Comme tous les rituels déroulés autour des grandes fêtes de l’année, ceux déroulés à l’occasion de l’Ignat réunissaient toutes les familles et les communautés d’autrefois. Détails avec Delia Suiogan : « Le cochon devrait être tué le petit matin, dans le cadre d’un rituel auquel participait toute la famille. Le sang du cochon était versé dans un pot neuf en terre cuite était ensuite enterré dans le jardin de la maison. Dans d’autres régions, le sang était bouilli et utilisé dans la préparation du boudin noir, une spécialité présente souvent sur la table familiale à Noël surtout en Transylvanie. A ne pas omettre aussi le rituel de la découpe du lard du cochon. L’aspect du lard en disait loin de l’année qui allait commencer, tant pour ce qui est des membres de la famille que des prédictions météorologiques. L’épaisseur et la couleur du gras recevaient certaines interprétations spéciales »

    Le sang est un symbole de la vie et de la purification, tout comme la lumière et la chaleur, éléments solaires qui accompagneront l’homme tout le long de l’année qui suivait. Dans de nombreuses communautés traditionnelles de Roumanie, les rituels de ce jour se sont perpétués à travers plusieurs générations, malgré les tentatives de la société moderne de mettre fin à ce genre de pratiques. De nos jours, cette activité a été plutôt adaptée aux réalités de la société moderne, étant largement répandue dans l’espace rural de Roumanie.

  • La première Fête annuelle de la Journée de la Méditerranée

    La première Fête annuelle de la Journée de la Méditerranée

    En guise de reconnaissance de la culture méditerranéenne, de la coopération et de la diversité de la région, nous marquons le 28 novembre la première célébration annuelle de la Journée de la Méditerranée. Une cinquantaine dévénements sont organisés à cette occasion. LUnion pour la Méditerranée (UpM) accueille à Barcelone une réunion des ministres des Affaires étrangères de la région et une Conférence sur lintégration régionale, le 29 novembre.



    LUnion pour la Méditerranée a également lancé la campagne « La Méditerranée en un mot », appelant tous les citoyens à réfléchir à leur identité commune méditerranéenne, à leurs origines et à tout ce qui unit les habitants de la région, les invitant à choisir un seul mot pour définir la zone de la Méditerranée. Nombre de personnalités ont relevé le défi, dont lexplorateur Bertrand Piccard, le violoniste Ara Malikian, la lauréate du Prix Nobel Ouided Bouchamaoui ou encore la chanteuse Noa, pour ne nommer que quelques-uns. Ils ont décrit la Méditerranée en un mot.




    « La mer Méditerranée est notre foyer, elle représente nos sources dexistence, notre histoire et notre avenir », a déclaré le secrétaire général de lUnion pour la Méditerranée, Nasser Kamel. « Notre région est confrontée à de grands défis, mais elle a aussi un grand potentiel et la Journée de la Méditerranée est une opportunité fantastique de nous réjouir pour tout ce que nous avons réalisé et tout ce que nous pouvons faire si lon travaille ensemble », a-t-il ajouté.



    En 2020, les 42 Etats membres de lUnion pour la Méditerranée ont déclaré le 28 novembre Journée officielle de la LUnion pour la Méditerranée, marquée annuellement, pour garder vive la mémoire la journée où, en 1995, fut lancé le Partenariat Euro-Méditerranéen.



    Day

  • Les “martini d’automne”

    Les “martini d’automne”

    Dans l’espace
    roumain, la mi-novembre est marquée par une fête presque oubliée mais très importante
    autrefois. « Martinii de toamna », les « martini »
    d’automne étaient célébrés dans les communautés rurales des régions de montagne
    afin de protéger les troupeaux d’animaux et les maisons de toute incursion des
    animaux sauvages. Quelques jours durant, les paysans ne partaient pas à la
    chasse et ne plaçaient pas de pièges afin d’améliorer l’humeur des
    esprits de la forêt.

    A la maison, les mères de famille ne nettoyaient pas la
    maison, ni la cour et ne jetaient pas les ordures. Elles consacraient cette
    journée à une activité particulière et allaient chercher les racines de
    différentes plantes aux propriétés curatives. Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare : « Les femmes cherchaient toutes ces plantes aux propriétés
    thérapeutiques cueillies le long de l’année et prononçaient une invocation pour
    recevoir de la force curative qu’elles vont ensuite transférer aux humains. Il
    y a évidemment tout un rituel dans le cadre duquel les femmes mettaient toutes
    ces actions sous le signe de la puissance de l’ours. Elle recevaient ainsi une
    partie de sa puissance si elles réalisaient ces rituels durant cette fête.
    N’oublions pas que ce fut toujours à l’occasion de cette fête que les jeunes se
    costumaient en ours pour aller visiter les familles paysannes et leur faire des
    voeux. C’est une tradition qui, tout comme celles du printemps, a migré vers
    l’automne. Jadis, dans les villages roumains, certaines personnes portaient des
    peaux d’ours et lors d’une cérémonie publique marchaient sur les personnes
    malades dans une sorte de transfert symbolique de la force et de la santé. »



    Selon les croyances populaires, les personnes qui respectaient ces
    règles allaient être protégées tout le long de l’hiver des influences
    maléfiques. Ceux qui fêtaient les Martini d’automne étaient en même temps
    protégés des mauvais esprits mais aussi des attaques des loups et des ours. Des
    haches étaient suspendues aux toits des maisons en guise de protection contre
    toute attaque naturelle ou surnaturelle. Bref, nous avons à faire à une fête
    qui célèbre la force de la nature mettant l’ours au centre des pratiques. D’ailleurs,
    le nom de « Martini » renvoie à l’ours, que les enfants appellent d’habitude
    Mos Martin (Père Martin). Delia Suiogan revient avec davantage de
    détails : « Dans certaines régions roumaines, cette
    fête s’appelait aussi la fête de Toton Martin. La fête des martini renvoie
    aussi vers une divinité, un demi-Dieu en fait présent dans l’ancien calendrier
    dacique qui portait une peau d’ours et marquait l’union entre l’Homme et cet
    animal. L’ours n’était pas appelé ainsi normalement. On l’appelait
    « toton » ou bien « mon vieux ». Évidemment, il y a un lien
    avec les ancêtres humains. Il s’agit d’un véritable culte des morts. Dans le
    calendrier traditionnel, toutes ces journées qui sont consacrées aux ours précèdent
    en fait les journées de commémoration des morts en hiver, en automne et au
    printemps. Toutes ces fêtes invitent les personnes décédées il y a plus de sept
    ans à rentrer pour aider les vivants. »



    Symbole de la force, de la verticalité, mais aussi de la royauté,
    l’ours est à retrouver dans nombre de légendes et contes roumains, en tant que
    personnage qui aide le héros. Censées gagner sa confiance, ou bien le tenir à
    l’égard des troupeaux de moutons ou de bétails, ces fêtes des
    « martini » se déroulaient tant en hiver qu’au printemps. A l’instar
    des autres journées de fête, soigneusement respectées jusqu’à la fin novembre
    et qui culminent par la Saint Andrée, la fête des martini d’automne ouvrait annonce
    l’arrivée de l’hiver. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Le Radio Club du Perche fête les 100 ans de la radio !

    Le Radio Club du Perche fête les 100 ans de la radio !

    Le Radio Club du Perche vous invite à ses côtés pour fêter les 100 ans de la radio et les 40 ans des radios FM

    Les 18 et 19 septembre 2021 à à Gréez-sur-Roc (72320, France).

  • La fête de la Sainte Marie

    La fête de la Sainte Marie

    En fait, le 15 août les
    Roumains orthodoxes marquent la Dormition de la Mère de Dieu, une fête appelée
    en raccourci « la fête de la Sainte Marie ». C’est aussi la journée de la
    Marine, car la Vierge Marie est la protectrice des marins du monde entier. Du
    coup deux types de célébrations ont lieu chez nous : l’une laïque,
    militaire, au bord de la mer Noire, avec un défilé des navires de la marine
    roumaine, l’autre religieuse, marquée par de nombreux pèlerinages. Comme le nom
    de Maria est très répandu en Roumanie, c’est un moment très important pour les
    familles aussi. Et puis, dans les communautés traditionnelles, de nombreux
    rituels sont associés à cette fête. Dans le monde rural traditionnel, la
    mi-août était le moment où la nature commençait à changer. Brûlées par le soleil
    très fort, les feuilles des arbres commencent à jaunir, les oiseaux migrateurs
    se préparent pour partir ailleurs, les gens commencent à ramasser leurs
    récoltes. On pensait que l’automne approchait et on faisait le passage vers les
    rituels d’automne, explique l’ethnologue Natalia Lazar, au micro de notre
    collègue Monica Chiorpec. La fête de la Sainte Marie du 15 août se superpose à
    d’autres moments importants du calendrier préchrétien. Par exemple, il y a des
    millénaires, une déité féminine était célébrée en cette même période de l’année,
    dont la fonction était de relier la terre et le ciel dans un équilibre parfait
    avant l’équinoxe d’automne. Un des rituels observés dans les communautés
    rurales roumaines est le carême observé à compter du 1er août,
    lorsqu’il est absolument interdit de consommer des produits d’origine animale,
    explique dans la même interview, l’ethnologue Natalia Lazar. Le 15 août, le
    carême finit et le jour est consacré aux pèlerinages.

    Personnellement j’ai eu l’occasion
    d’assister à une telle fête, il y a deux ans, au Maramures, une contrée du nord
    de la Roumanie où les traditions sont encore respectées. Le 15 août, les
    habitants des villages du Maramures mettent leurs costumes traditionnels et se rendent
    à l’église. Au village où j’étais, tout le monde s’est rendu d’abord à l’église
    nouvelle, pour rentrer ensuite à l’église la plus ancienne du village. Tous les
    villageois s’y rendent ensemble, au même moment, cela s’appelle une
    « procession ». Ils parcourent lentement le village et chantent des chants
    religieux. Les enfants vont devant la foule. Ils sont tous habillées en
    costumes traditionnels. C’est vraiment impressionnant à voir, même pour un
    Roumain. Dans les villes, ces processions n’existent plus. Mais au Maramures,
    toute la journée est consacrée à ces rituels. Au village que j’ai visité, les
    gens ont assisté à la messe dans l’église nouvelle, puis, une fois arrivés à
    l’église ancienne ils se sont répandus dans le jardin et à l’intérieur pour une
    demi-heure de prière. Silence total, partout. Certaines personnes touchent le
    murs de l’église pour être encore plus près de la divinité. C’est un moment
    extrêmement solennel. Et puis, une fois la procession terminée la fête commence.
    C’est la fin du carême, le gens peuvent enfin goûter à leurs plats préférés.
    C’est aussi le premier jour où les mariages sont permis après 15 jours de
    carême. Vu que les jeunes des villages travaillent généralement à l’étranger et
    qu’ils rentrent au pays en vacances, ils en profitent pour se marier avant de
    repartir. C’est pourquoi, le soir du 15 août, au Maramures, on voit des jeunes
    mariés partout et tous les restaurants sont archi-pleins. Alors si jamais vous
    êtes de passage en Roumanie à la mi-août, sachez que cela vaut vraiment la peine
    de visiter un village du Maramures le 15 août. Moi, j’ai été émerveillée par
    tout ce que j’ai vu et vous en serez aussi, j’en suis sûre.

  • 15.08.2021

    15.08.2021

    Marine – La
    Journée de la Marine roumaine a été marquée ce dimanche, 15 août, à Constanţa,
    le plus grand port roumain à la mer Noire, dans le cadre d’une cérémonie tenue
    sans public, en raison de la pandémie. Présent à la cérémonie, aux côtés de
    hauts responsables de l’Etat roumain, le président Klaus Iohannis a félicité
    les marins roumains, soulignant que l’esprit de sacrifice, le dévouement et le
    professionnalisme étaient leur plus grandes qualités. Selon lui, l’importance
    stratégique de la mer Noire pour la sécurité euro-atlantique est aujourd’hui
    une certitude. Les défis en matière de sécurité, militaires, non – militaires,
    conventionnels, hybrides et cybernétiques existent toujours, c’est pourquoi un
    engagement soutenu s’impose afin de renforcer la sécurité et la résilience
    nationale, a encore précisé le chef de l’Etat roumain. A la fin de la cérémonie
    de Constanţa, une formation d’hélicoptères de combat Puma Naval, un hélicoptère
    IAR Puma et d’aéronefs MIG-21 et F-16 des Forces aériennes Roumaines, ainsi que
    d’aéronefs britanniques Typhoon et un avion de recherche américain P-8 ont
    survolé le port militaire. Sur mer, un défilé des navires militaires a eu
    lieu, dirigé par la frégate Mărășești, le plus grand bâtiment de guerre jamais
    construit en Roumanie. La fête de la marine roumaine s’achèvera par un
    spectacle d’artifices. La Journée de la Marine roumaine est marquée chaque année
    le 15 août, jour de la fête chrétienne de la Dormition de la Mère de Dieu,
    protectrice des marins du monde entier.




    Fête -
    Et justement, les chrétiens orthodoxes de Roumanie célèbrent ce dimanche la
    Dormition de la Mère de Dieu, ou la fête de la Sainte Marie. Plusieurs
    pèlerinages sont organisés à cette occasion. Par ailleurs, ce 15 août l’on
    marque aussi les 150 ans écoulés depuis la première réunion des Roumains du
    monde et le premier Congrès des étudiants roumains, tenus les 15 et 16 août
    1871 au monastère de Putna (nord-est). A ce moment-là était affirmé l’idéal des
    roumains de s’unir pour former un seul pays. Parmi les pèlerins présents ce
    dimanche à Putna figurent 650 étudiants roumains, venus pour participer à un
    nouveau Congrès.




    Pays à risque – Une
    liste mise à jour des pays à risque épidémiologique est entrée en vigueur ce 15
    août. Désormais sur la liste rouge des pays à haut risque l’on retrouve la
    Turquie, Israël et les Etats-Unis, qui s’ajoutent à des pays tels l’Espagne, la
    Grèce, la Grande Bretagne et le Portugal qui y figuraient déjà. Notons que
    les personnes entrant en Roumanie depuis des pays se trouvant sur la liste rouge
    sont tenues à observer une quarantaine. En revanche, les Pays-Bas et Malte
    reviennent sur la liste jaune. Par ailleurs, à compter du 13 août, pour passer
    la frontière au niveau des Etats-membres de l’UE le certificat vert numérique
    est le seul document reconnu comme attestant la vaccination anticovid, le
    résultat négatif d’un test ou encore le fait d’avoir été malade de Covid-19. Il
    faut présenter un tel certificat en rentrant depuis un pays se trouvant sur la
    liste jaune ou rouge. Les personnes rentrant en Roumanie depuis un pays
    figurant sur la liste verte (à bas risque épidémiologique) ne sont pas tenues
    de présenter le certificat vert numérique ni d’observer la quarantaine.


    Covid en RoumanieDimanche,
    la Roumanie a rapporté 323 nouveaux cas d’infection au virus SARS-CoV-2 dépistés
    en 24 h et 6 décès causés par la Covid. 112 patients sont actuellement en sons
    intensifs. En dépit des avertissements, le rythme de la campagne nationale de vaccination
    reste assez faible. A l’heure où l’on parle quelque 5 millions de Roumains sont
    vaccinés au schéma complet.


    Météo – Canicule et inconfort thermique
    accentué ce dimanche dans l’ouest et le sud-ouest de la Roumanie. Les maxima du
    jour varient entre 34 et 37 degrés. D’ailleurs, il fait très chaud sur
    l’ensemble du territoire. Le ciel est quand même couvert sur les montagnes où
    il pleut par endroits. Les météorologues annoncent que cette vague de chaleur
    se répandra sur l’ensemble du pays d’ici mardi, notamment sur le sud, le centre
    et l’est et s’attendent à des maxima allant jusqu’à 38 degrés à l’ombre en
    début de semaine. 30 degrés à midi à Bucarest.

  • La fête du Gherman

    La fête du Gherman

    Dans le cadre des sociétés traditionnelles d’antan, les gens
    respectaient strictement les rituels de protection des récoltes dès le début de
    la saison chaude. Dans le calendrier traditionnel, le mois de mai est marqué
    par une fête presqu’oubliée dans les communautés rurales d’aujourd’hui. Il
    s’agit d’une série de rituels agraires, dont le but de protéger les cultures contre
    l’invasion des insectes et d’autres créatures nuisibles. Le moment appelé le « Ghermanul
    viermilor »/« Le Gherman des vers » ou plutôt « des
    chenilles » a une importance cruciale pour l’avenir des récoltes et c’est
    pourquoi il est lié au calendrier religieux.




    Explication avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université
    du Nord de Baia Mare : « A l’origine, c’était une fête consacrée à la
    pluie excessive. On considérait le Gherman comme un demi-dieu, une sorte de
    médiateur auprès du Soleil, qui était le dieu le plus important dans la
    mythologie préchrétienne. Le « Gherman des vers » est une extension
    de cette fête dédiée à la pluie parce que nous sommes déjà en été et que les
    vers commencent à attaquer les récoltes. D’ailleurs, on croyait que la pluie
    excessive favorisait l’apparition des vers. La journée du « Gherman »,
    qui avait une date fixe dans certaines régions, est marquée si besoin est,
    lorsque les vergers sont envahis par les chenilles. »








    Le jour du Gherman, les femmes des communautés
    traditionnelles tentaient de protéger les cultures plantées au printemps contre les attaques des insectes nuisibles par des rituels exhortant la divinité à épargner
    leurs champs. Les communautés archaïques, dépendantes des récoltes de la terre,
    ont transmis des coutumes dont les échos ont intégré aussi la culture roumaine.
    Les rituels déroulés à l’occasion du « Gherman des vers » portent des
    symboles ancestraux.






    Détails avec Delia Suiogan : « Le jour du
    Gherman, ni hommes, ni femmes ne travaillaient point. On disait d’ailleurs qui
    celui qui travaillait le jour du Gherman allait être attaqué par les vers. Leurs
    cibles étaient les récoltes de blé, de maïs, mais aussi les moutons qui
    risquaient d’attraper des parasites. Il s’agit donc d’une fête préchrétienne,
    qui a reçu pourtant des connotations chrétiennes, étant reliée au Saint Gherman.
    Elle symbolise aussi la relation directe entre l’Homme et la
    nature ».




    Dans certaines régions ethnographiques du centre de la
    Roumanie cette fête est connue aussi sous le nom de « Harmanul
    viermilor »/ « Le Harman des vers ». Pour les communautés
    archaïques roumaines, le bon déroulement de la vie au cours d’une année
    dépendait en grande mesure de la fertilité de la terre, mais aussi des mesures
    entreprises pour protéger les futures récoltes tout le long de l’été.

  • L’histoire des puits à balancier

    L’histoire des puits à balancier

    Ses habitants étaient des paysans libres, des « răzeşi » comme on
    les appelait à l’époque, qui possédaient aussi les collines avoisinantes. Il
    s’agit de la localité appelée actuellement Păuneşti, située dans le nord-est du
    département de Vrancea, près de la frontière avec le département de Bacău, sur
    la rive gauche de la rivière Carecna. C’est une contrée sise dans l’est de la
    Roumanie actuelle. Ce qui est intéressant, c’est que le centre de la commune
    accueille pas moins de 30 puits à balancier sur une superficie de 2 500 mètres
    carrés. Les habitants les utilisent toujours, vu que la commune est située sur
    plusieurs collines et que la nappe phréatique est à une grande profondeur.

    Gheorghe Popa, le maire de la commune de Păuneşti, raconte l’histoire de ce
    lieu pas comme les autres : « Les
    puits à balancier de la commune de Păuneşti datent d’il y a un siècle, et ont
    été creusés par des paysans aisés. Normalement, deux ou trois familles qui en
    avaient les moyens unissaient leurs forces et faisaient creuser des puits dans
    le centre. C’est d’ailleurs l’origine du nom de la commune de Păuneşti. En
    roumain, « păun » signifie paon. On dit que jadis qu’un boyard avait
    perdu ses paons à proximité des puits à eau. C’était à cet endroit que les
    habitants de la région se rendaient avec leurs animaux pour remplir des fûts à
    eau puisque c’était la source d’eau la plus importante. A l’époque, ils étaient
    beaucoup plus nombreux, mais actuellement seulement une trentaine d’entre eux
    existent encore. Nous avons également élaboré un projet de conservation de ces
    puits à balancier et nous attendons qu’il soit approuvé. »



    On dit que le premier puits avait appartenu à
    l’enseignant Ioniţă Chiriac. On dit aussi que les paysans des parages se
    levaient très tôt, la nuit même, pour aller aux puits avec leurs chariots tirés
    par des bœufs. Ils n’avaient pas de source d’eau à proximité de leurs maisons.
    C’est pourquoi ils devaient en apporter pour donner à boire à leurs animaux,
    mais aussi pour la consommation de la maison. Puis, sur ces collines ils ont
    planté des vignes qui devaient être à leur tour arrosées. Le maire de la
    commune a également dit que chaque puits portait le nom de celui qui l’avait
    construit et c’est pourquoi les gens affirmaient aller prendre de l’eau
    « chez Berbece, », « chez Duman » ou bien « chez
    Ichim ». Selon les gens des parages, les puits constituent leur héritage.
    Le puits de Berbece est le mieux entretenu de tous parce que cette famille
    existe toujours et s’enorgueillit d’entretenir la fontaine à perfection.
    Ecoutons un des membres d’une telle famille : « Nous l’avons nettoyé. Nous l’entretenons régulièrement, nous
    y mettons de la chaux. Les gens ont installé aussi des couvercles, mais c’est
    assez cher. Voici quelques noms de familles qui ont fait bâtir des puits à
    eau : Taburasi, Berbeci, Duma, Murgoci, Ifrim. Ensuite, tout le monde a
    commencé à les utiliser. Ils ont transporté de l’eau dans des tonneaux jusqu’en
    1986 – 88 pour remplir leurs citernes. »



    Et pourtant, Gheorghe Popa, le maire de la commune,
    s’est déclaré mécontent du fait que l’eau des puits continue d’être bue, même
    si elle n’est pas sûre : « La commune est actuellement branchée au service communal
    d’alimentation en eau. Nous avons écrit sur chacun des puits que l’eau n’était
    plus potable, mais les gens l’utilisent toujours pour donner à boire à leurs
    animaux, notamment aux vaches. »



    Hormis le besoin d’obtenir de l’eau, une autre
    explication fournie par les gens de l’endroit, c’est qu’il faudrait construire
    ou au moins réparer un puits ou une source d’eau 40 jours après le décès d’une personne.
    Tout près de ces sources d’eau, des croix et des icônes ont également été érigées,
    pratique qui confirme cette théorie. De nombreux étrangers se déplacent dans la région pour filmer ces pièces
    inédites, alors que le projet visant à restaurer les puits à balancier pour les
    transformer en musée attend toujours d’être approuvé. De toute façon, la
    contrée est extrêmement belle et accueillante, selon Gheorghe Popa, le maire de
    la commune : « Păuneşti
    est une commune importante, très belle, avec des collines sises le long de la
    vallée de Carecna. De nombreux chalets viennent d’être bâtis des deux côtés de
    la vallée, à Mohorâta et à Păuneşti. Le paysage est d’une beauté particulière. »



    Enfin, sachez aussi que jadis, à l’occasion des fêtes
    religieuses de la commune, tous les habitants du village se réunissaient autour
    des puits à balancier pour faire bénir l’eau.

  • 01.05.2021 (mise à jour)

    01.05.2021 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie – Le nombre de nouveaux cas d’infection au SARS Cov 2 est à la baisse en Roumanie, tout comme celui des décès. Les autorités ont rapporté ce samedi plus de 1300 cas de contamination et 85 décès des suites de l’infection. Plus de 8 mille personnes sont actuellement hospitalisées alors que 1.277 malades sont en réanimation. La Capitale, Bucarest, n’est plus en zone rouge, vu que le taux d’incidence des cas de Covid 19 a baissé sous le seuil de 3 cas par mille habitants durant les derniers 14 jours. La Capitale et 16 autres départements du pays sont actuellement en zone jaune, alors que le reste du pays est en zone verte. Côté vaccination, quatre centres drive ont été inaugurés pour immuniser des personnes sans programmation dans leurs propres voitures. Ces centres sont situés à Bucarest, Deva, Cluj et Arad. Depuis le début de la campagne d’immunisation, le 27 décembre, plus de 3,3 millions de Roumains ont été vaccinés, dont près de 2 millions avec les deux doses.

    1er mai – Il est important de ne pas oublier combien difficile a été le long de l’histoire l’obtention de droits qui nous semblent actuellement tout à fait normaux, affirme le président Klaus Iohannis dans un message rendu public à l’occasion de la journée internationale du Travail. Le travail est les sacrifices des femmes et des hommes du monde ont été célébrés ce 1er mai, rappelle le chef de l’Etat Il souligne qu’aujourd’hui nous avons l’immense chance de construire ensemble durant la période d’après la Covid 19 la Roumanie que nous souhaitons. « Nous sommes une nation constituée de personnes ambitieuses et décidées à réussir – voici l’esprit avec lequel nous allons relancer l’économie au bénéfice de nous tous », a affirmé Klaus Iohannis.

    Mini-vacances – Entre temps en Roumanie, les mini-vacances de Pâques et du 1er mai se poursuivent. Les autorités ont mobilisé d’importances forces policières afin d’assurer la sécurité sur les routes. Au total quelque 26 mille policiers, gendarmes, agents de la police aux frontières et pompiers sont prêts à intervenir. Les hommes de la loi sont présents aussi dans les principales destinations touristiques, à la montagne ou sur la côte, mais aussi à proximité des églises. Plus de 30 mille touristes sont attendus dans les stations littorales roumaines, où une centaine d’hôtels sont ouverts, occupés à hauteur de 70% de leur capacité, conformément aux règles imposées. Les fêtes sur la plage sont également interdites alors que le port du masque de protection est obligatoire.

    Kaboul – Les mesures sécuritaires ont été renforcées à Kaboul ce samedi, alors que les autorités afghanes se préparent pour la réaction des insurgés talibans au fait que les soldats américains sont toujours présents dans le pays, même si la date butoir du 1er mai pour le retrait décidée avec l’administration Trump a été dépassée, selon Reuters. Le mois dernier, le président Joe Biden a annoncé que le retrait des troupes américaines se réalisera jusqu’au 11 septembre. Les violences envers les afghans a augmenté ces dernières semaines, avec une centaines de membres du personnel des forces sécuritaires tués. L’armée roumaine a commencé ce samedi, le 1er mai le processus de retrait de ses forces d’Afghanistan après 19 ans de missions déroulées sur le théâtre d’opérations le plus complexe et le plus difficile au monde, selon le ministre de la défense Nicolae Ciuca. Tous les 615 militaires roumains et 80 tonnes de matériel et équipement militaire seront évacués avec des avions de la coalition internationale au cours des prochains mois, a précisé l’administration présidentielle de Bucarest. Et c’est également au ministre de la défense, Nicolae Ciuca de préciser que « Le chemin de la Roumanie vers Bruxelles, où se trouvent les sièges de l’OTAN et de l’UE est passé par Kandahar, Kabul et d’autres bases d’Afghanistan ». Durant la mission antiterroriste en Afghanistan, inaugurée après les attentats du 11 septembre 2001, 27 militaires ont perdu la vie, 200 ont été blessés et 32 mille ont été déployés sur le terrain.

    Météo – Un nuage de poussière saharienne qui traverse le sud-est de l’Europe est arrivé aussi en Roumanie. Ce phénomène sera visible aussi dimanche dans les régions où des pluies sont possibles, notamment sur le sud-ouest et puis sur le reste du pays. La densité de ce nuage de poussière est beaucoup plus faible en Roumanie par rapport aux régions déjà touchées par ce phénomène dont notamment l’Italie, selon les météorologues. Les automobilistes ne seront pas contents puisque cette poussière salira toutes les voitures garées en plein air. Entre temps les températures sont à la hausse en Roumanie, malgré une instabilité généralisée. Une alerte aux pluies est désormais en vigueur jusqu’à dimanche dans la soirée. Des pluies sont attendus d’abord sur le nord-ouest, le centre et puis sur le sud et le sud-est. Dimanche, des précipitations sont possibles un peu partout, avec des pluies et des orages, assez violents sur le relief et surtout en montagne.

  • 25.04.2021

    25.04.2021

    Covid en Roumanie – Le nombre des nouveaux cas de Covid 19 dépistés chaque jour, ainsi que celui des malades hospitalisés est à la baisse en Roumanie. Ces dernières 24 heures, plus de 1500 cas de contamination et 127 décès ont été rapportés par les autorités. 1360 malades de Covid sont actuellement en réanimation. A Timisoara, importante ville de l’ouest de la Roumanie, plusieurs restrictions imposées durant le weekend ont été levées, vu que le taux d’infection au nouveau coronavirus a baissé sous le seuil des trois cas par mille habitants. Le relâchement vise le programme des magasins, le déplacement des personnes, la réouverture partielle des restaurants, des salles de jeux du hasard et des cinémas.

    Entre temps, les autorités locales de la même ville ont annoncé que le marathon de la vaccination anticovid a démarré vendredi, s’avère un réel succès, vu que jusqu’ici plus de 4500 personnes s’étaient fait vacciner. De vendredi à 16 heures et jusqu’à lundi à 8 heures, donc durant la nuit aussi, toute personne peut se faire vacciner en présentant uniquement une pièce d’identité. D’ailleurs, selon le modèle de Timisoara, Bucarest organisera un marathon similaire du 7 au 9 mai, a annoncé le coordinateur de la campagne nationale de vaccination le médecin Valeriu Gheorghita. La ville de Deva, dans l’ouest a inauguré ce samedi le premier centre « drive » de Roumanie, où les Roumains reçoivent les vaccins contre la Covid 19 depuis leurs voitures. Il est aménagé dans le centre commercial le plus important de la ville. Cette opération est également un réel succès, affirment les autorités, puisque plus de 600 personnes ont été immunisées.

    Au niveau national, les dernières 24 heures, près de 90 mille doses de vaccin ont été administrées. Plus de 3 millions de Roumains ont été vaccinés depuis le début de la campagne d’immunisation, dont près de 1,8 millions ont reçu aussi la seconde dose. Par ailleurs, le nombre des nouveaux cas de Covid 19 est à la baisse, tout comme celui des malades hospitalisés. 2200 cas ont été rapportés ces dernières 24 heures et 154 décès. Quelque 1380 malades sont actuellement en réanimation.

    Oscars – Le 93e gala de remise des Oscars aura lieu dimanche, aux Etats-Unis, deux mois plus tard que prévu en raison de la pandémie de coronavirus. Il s’agit d’un événement inédit, conçu comme un film qui se déroulera tant au théâtre Dolby, l’endroit celui-ci se tenait traditionnellement qu’à la Gare Union Station de Los Angeles, où un espace spécial a été imaginé. Cette année, le documentaire « Affaire collective » (Colectiv) du réalisateur roumain Alexander Nanau est en lice dans la catégorie du meilleur film documentaire et celle du meilleur long-métrage international. Cette coproduction roumano-luxembourgeoise présente les efforts communs déposés par les médecins, les responsables gouvernementaux et les journalistes d’investigation qui dévoilent une ample fraude au sein du système sanitaire roumain, suite à l’incendie tragique survenu dans la discothèque bucarestoise Colectiv, en octobre 2015 et qui a fait une soixantaine de morts et près de 200 blessés. Le film a déjà été désigné meilleur documentaire lors des prix de l’Académie Européenne du film et lors des prix du Cercle des critiques de film de Londres.

    Réunion – Le président roumain Klaus Iohannis a convoqué lundi une réunion avec les responsables gouvernementaux qui travaillent au Plan national de redressement et de résilience. Les autorités de Bucarest essaient d’améliorer ce plan pour qu’il soit accepté par Bruxelles, ce qui permettrait à la Roumanie de recevoir les 30 milliards d’euros disponibles. Le ministre des projets européens, Cristian Ghinea a déclaré hier que la Roumanie devrait déposer le Plan national de redressement et de résilience à la Commission européenne après un retard de plusieurs semaines. Il a précisé que le délai recommandé était de 30 avril, mais quelques pourparlers avec les représentants européens étaient encore nécessaires. La Commission européenne a envoyé une série d’observations et d’objections au projet proposé par la Roumanie. Les sociaux-démocrates, d’opposition, demandent que le Plan soit débattu par le Parlement, sinon ils menacent de déclencher une grève parlementaire.

    Voitures – Les programmes de renouvellement du parc automobile, appelées le « Tacot Clasic » et le « Tacot Plus » commencent lundi. Le premier disposera d’un budget de 440 millions de lei (environ 88 millions d’euros), soit 35 millions de lei de plus qu’en 2020, ce qui permettra l’achat de plus de 55.000 véhicules neufs moins polluants. Dans le même temps, le programme le Tacot Plus, destiné à l’achat de voitures électriques, bénéficie d’un budget de 400 millions de lei (près de 80 millions d’euros). Des primes de 10.000 euros seront accordées pour les voitures électriques et d’autres de quelque 4.500 euros pour les voitures hybrides rechargeables, mais pas plus de 50% de la valeur du nouveau véhicule. Grâce au budget alloué cette année, le programme Tacot Plus permettra d’acheter jusqu’à 6.600 voitures 100% électriques et environ 5.000 voitures hybrides plug-in.

    Istanbul – Au tournoi WTA d’Istanbul, la joueuse de tennis roumaine Sorana Cîrstea affronte Elise Mertens de Belgique n°17 mondiale et principale favorite du tournoi. Sorana Cîrstea s’est qualifiée samedi en finale après avoir vaincu l’Ukrainienne Marta Kostiuk.

    Dimanche des Rameaux – Les chrétiens orthodoxes et catholiques de rite grec du monde, y compris de Roumanie célèbrent aujourd’hui le dimanche des Rameaux, une fête religieuse qui rappelle de l’entrée de Jésus Christ dans Jérusalem, avant sa crucifixion. C’est le début de la dernière ligne droite avant Pâques, la semaine sainte ou « des souffrances ».comme elle est connue en Roumanie. La Semaine sainte est composée de cérémonies liturgiques qui n’ont lieu qu’une fois par an et la première d’entre elles se déroule justement durant le dimanche des Rameaux. Cette année, à cause des restrictions imposées de la pandémie de coronavirus, en Roumanie les messes se sont déroulées à l’intérieur des églises uniquement si une distance d’au moins 2 mètres entre les fidèles a pu être maintenue. C’est également ce dimanche que l’on fête les Roumains qui portent le nom de fleurs.

    Météo – Il fait plutôt frais ce samedi, surtout dans la moitié nord de la Roumanie, où le ciel est couvert et des pluies sont signalées. Ciel variable sur le reste du territoire, avec quelques nuages sur le relief, où quelques pluies sont possibles. A plus de 1500 mètres d’altitude, des précipitations mixtes sont également possibles et la vitesse du vent est assez élevée. Les températures maximales iront de 10° à 21°. 17 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • La fête de Dragobete

    La fête de Dragobete

    Après le 11 février, date de la fête religieuse de Saint Vlasie et qui marque aussi la fin de l’hiver, le calendrier traditionnel des Roumains ouvre la série de célébrations du printemps avec une fête redécouverte par les jeunes de Roumanie, sous l’influence de la mondialement connue fête de la Saint Valentin, célébrée le 14 février. La Dragobete, fête de l’amour chez les Roumains mais aussi dans l’ensemble de l’espace balkanique, est marquée le 24 février et place au premier plan des rituels de fertilité. Être mythologique identifié au dieu de l’amour, Cupidon chez les Romains ou Eros chez les Grec antiques, Dragobete était le protecteur des jeunes couples d’humains, mais aussi d’animaux. Et c’était toujours lui qui facilitait la reproduction des espèces au début de la belle saison. Dans les campagnes roumaines, l’on considérait que le 24 février était le jour de fiançailles des volatiles. Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de la ville de Baia Mare, explique.



    « C’est une fête très ancienne et très intéressante. Elle a malheureusement été oubliée, surtout depuis que nous avons essayé d’adopter une autre fête, celle de la Saint Valentin, importée de l’étranger. La fête de Dragobete est fondée sur d’anciens rituels de printemps, car les gens croyaient que cette saison commençait juste après le 15 février. Cette fête est donc liée à la fertilité et au renouveau de la nature et de l’être humain. Et puisque ce renouveau doit être placé sous le signe de l’amour, une fête telle la Dragobete contient aussi tous ces éléments. »



    Le jour de Dragobete, il y avait cette tradition qui voulait que les jeunes se nettoient le visage avec de la neige, pour rester belles et en bonne santé toute l’année. Bien que spéciales de par leur ancienneté et leurs significations, ces traditions ont disparu avec le temps et des spécialistes du folklore tentent aujourd’hui de les faire revivre. La Dragobete porte aussi d’autres noms chez les habitants de la province historique de Maramureş, (au nord du pays), explique Delia Suiogan.



    « Au Maramureş, cette fête est plutôt connue sous le nom de Pointe du Printemps (Cap de Primăvară) ou de Dragomir, qui est un personnage ressemblant fortement à Dragobete, la double nature zoomorphe et anthropomorphe en moins. À l’extérieur des Carpates, Dragobete est un personnage mythique qui a une tête humaine et des pattes de bélier. C’est une représentation très ancienne, d’origine trace. »



    Ce type de représentation existe aussi dans d’autres mythologies du monde, étant associée, dans l’espace occidental, à Pan, dieu de la fertilité. Fête de l’harmonie et de la bonne humeur, Dragobete est tout de même gérée par des règles claires, que tous ceux qui souhaitent avoir une année calme doivent respecter à la lettre. Le jour de Dragobete, les paysans ne tuent pas des animaux, ne font pas de la couture et cherchent à ne pas se brouiller avec qui que ce soit. Pourtant, aujourd’hui, la signification de la fête de Dragobete est inconnue d’un nombre croissant de jeunes, tandis que la version empruntée à l’Occident et présente surtout dans le milieu urbain qu’est le Jour des amoureux ou la Saint Valentin, est souvent réduite à une dimension strictement commerciale.


    (Trad. : Ileana Ţăroi)