Tag: littérature

  • Le court-circuit du livre

    Le court-circuit du livre

    A l’occasion de la
    Journée de la culture roumaine et des 30 années écoulées depuis l’adhésion de
    la Roumanie à l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Institut
    culturel roumain et l’Ambassade de Roumanie en France organisent le lundi, 16 janvier, un Colloque
    franco-roumain consacré à la traduction de
    la littérature roumaine, à la promotion du patrimoine littéraire et du métier
    de traducteur. Iulia Badea Guéritée, chargée de projets à l’Institut
    culturel roumain de Paris est avec nous, par téléphone pour nous en donner plus
    de détails.

  • Collections de littérature roumaine contemporaine à la Foire Gaudeamus

    Collections de littérature roumaine contemporaine à la Foire Gaudeamus

    Après deux années d’existence en ligne, la foire du livre la plus
    appréciée de Roumanie, organisée par la radio publique, retrouve le format qui
    l’a consacré depuis une trentaine d’années. L’édition actuelle a accueilli plus
    de 600 événements éditoriaux, les quelque 200 participants ayant offert au
    public un choix de produits particulièrement divers. Invitées au micro de RRI,
    Eli Bădică, coordinatrice de la collection « N’autor » des Editions
    Nemira, et Diana Iepure, chargée des relations publiques aux Editions Paralela
    45 et coordinatrice de la collection Prima Dragoste/Le Premier amour, ont
    parlé, justement, de ces démarches censées ramener la littérature roumaine
    actuelle sur le devant de la scène.

    La collection Prima dragoste, coordonnée
    par Diana Iepure, s’est lancée avec cinq romans d’auteurs et autrices de
    Roumanie -Diana Geacăr, Andrei Crăciun, Andrei Doșa, Alina Pietrăreanu, Cristina
    Ispas – lancés au Salon du livre Bookfest de l’été dernier. C’est de la
    littérature contemporaine dédiée aux jeunes lecteurs, à retrouver aussi,
    bien-sûr, à la Foire Gaudeamus. Diana Iepure ajoute : « Il
    existe une continuité dans la programmation, ce qui fait que nous allons
    publier un micro-roman de Ștefan Manasia, « Platanii din Samothraki/Les
    platanes de Samothraki ». Ștefan Manasia est un auteur, poète et essayiste
    de la génération 2000. Très talentueux, il est aussi très apprécié par les
    lecteurs. « Les platanes de Samothraki » est son deuxième livre de
    prose et l’on pourrait le comparer à un film d’art pour les lycéens.
    Le héros est un adolescent initié dans ses recherches par
    son oncle. C’est un garçon au grand cœur et toute sa générosité jaillit sans
    entrave du livre de Ștefan Manasia, que les élèves de lycée ne peuvent pas ne
    pas aimer. Comme je l’ai souvent répété, nous avons invité nos auteurs à écrire
    un livre pour les ados, un livre tel qu’ils auraient aimé lire quand ils étaient
    élèves et qu’ils n’avaient pas trouvé. C’est comme ça qu’est née la collection
    « Prima Dragoste » et il est vrai que les écrivains ont imaginé des
    micro-romans extraordinaires. Chose valable aussi pour le livre de Ștefan
    Manasia, lancé à la Foire Gaudeamus, au stand de notre maison d’édition. Je
    voudrais ajouter que les Editions Paralela 45 ont participé à cette édition de
    Gaudeamus avec leur plus grand stand jamais installé sur une foire ou salon du
    livre. En fait, nous avons voulu faire une présentation très détaillée, car
    nous avons mis en lumière toutes les facettes d’une maison d’édition et là, je
    pense à tous les genres littéraires constituant notre spécialité. »

    Il y a quatre ans, la maison
    d’éditions Nemira lançait la collection de littérature roumaine contemporaine « N’autor »,
    qui parle sur différentes tonalités du monde qui est le nôtre. C’est une
    collection plébiscitée par les lecteurs de littérature roumaine actuelle, la
    dernière parution en date – « Solomonarul/L’Ensorceleur » de Florin
    Chirculescu – s’annonçant déjà comme un best-seller. Eli Bădică, la
    coordinatrice de la collection « N’autor », a aussi présenté
    d’autres nouveautés à l’intention du public : « Le
    livre de Florin Chirculescu est effectivement un livre-événement. C’est
    une œuvre remarquable à plus d’un titre ; il y a le style et il y a aussi
    le sujet, puisque la figure tutélaire en est le plus important poète roumain,
    Mihai Eminescu, que l’auteur réussit à humaniser. Personnellement, je n’ai pas
    connaissance d’un autre texte de pareille envergure qui fasse un portrait
    tellement réel d’Eminescu. C’est le résultat, très original et plein d’humour,
    d’une documentation et d’une érudition extraordinaires. Il y a eu ensuite les
    nouvelles éditions du roman « Un cal într-o mare de lebede/Un cheval dans
    une mer de cygnes » de Raluca Nagy et des « Povestiri din Garaj/Récits
    du Garage » de Goran Mrakić. Le hasard a fait que ces deux livres
    paraissaient au même moment, ce qui me fait penser à une tournée de 2018, faite
    en compagnie de ces deux auteurs après le lancement de leurs livres respectives.
    À Gaudeamus, parmi les nouveautés présentées, nous avons proposé le premier
    roman de Goran Mrakić, « Micile plăceri ale morții/Les petits plaisirs de
    la mort », paru au début de cet automne. Dans ce livre, l’auteur continue
    à réaliser la cartographie littéraire de la région de Banat, qu’il avait
    commencé dans le volume antérieur. Le premier roman, un roman-puzzle, de Horea
    Sibișteanu est paru lui-aussi cet automne. Horea Sibișteanu est à sa deuxième
    création publiée dans la collection « N’autor ». Le livre, dont le
    titre est « Întinde mâna, Tiberiu/Tend ta main, Tiberiu », a pour
    personnage principal un jeune homme à la recherche de son identité et de l’acceptation
    de soi-même. Il essaie aussi de refaire son enfance, des années 1990, et de se
    comprendre soi-même dans un présent très proche de nous. Autre nouveauté, le
    premier roman de Liviu Ornea, que le monde connait en tant que mathématicien,
    traducteur, universitaire, chercheur, critique de théâtre. Après le début avec
    « Viitorul Anterior/Futur antérieur » en 2020 il est revenu cette
    année avec « Viața ca o glumă proastă/La vie comme une mauvaise
    blague ».



    Pour la première fois, les organisateurs de Gaudeamus et
    leurs partenaires – Opera Comică pentru Copii/L’Opéra-Comique pour les enfants et
    l’Association Versus – ont aménagé deux espaces dédiés aux activités
    interactives pour les plus jeunes visiteurs. Le Concours national de lecture « Mircea
    Nedelciu », ouvert aux élèves de lycée, a réuni des adolescents de tout le
    pays ; cette année, selon une formule inédite, les concurrents ont été
    invités à écrire des essais envoyés en format vidéo sur le thème « Centenaire
    Marin Preda. Le centième anniversaire de sa naissance ». (Trad. Ileana
    Ţăroi)







  • Le mois de décembre à l’Institut culturel roumain de Paris

    Le mois de décembre à l’Institut culturel roumain de Paris

    La fin de
    l’année approche à grands pas. N’empêche, à Paris, l’Institut culturel roumain
    s’enorgueillit d’un riche agenda pour le mois de décembre. Pour plus de
    détails, nous vous proposons de jeter un coup d’oeil sur le site officiel de l’Institut, à l’adresse www.icr.ro et à écouter la journaliste et la poétesse Cristina
    Hermeziu, chargée de communication auprès de l’ICR Paris.

  • Beata Umubyeyi Mairesse, présente à la 10e édition du Festival International FILIT, de Iasi

    Beata Umubyeyi Mairesse, présente à la 10e édition du Festival International FILIT, de Iasi

    Auteure franco-rwandaise,
    Beata Umubyeyi Mairesse a été invitée à Iaşi, à la dixième édition du Festival
    international de littérature et de traduction littéraire, FILIT où elle est
    venue parler de son premier roman, Tous
    tes enfants dispersés, traduit du français par Andrei Lazăr chez les
    éditions Casa Cărţii de Ştiinţă. Roman de l’exile, de la mémoire et de la
    transmission, ce titre a valu à son auteure le Prix des cinq continents de la
    Francophonie, en 2020. Je vous invite à l’écouter dans un entretien pour Radio Roumanie
    Internationale, réalisé en pleine effervescence festivalière, comme vous allez
    pouvoir entendre.

  • La traductrice littéraire Laure Hinckel

    La traductrice littéraire Laure Hinckel

    Madame, Monsieur, je vous invite à faire la connaissance de Laure Hinckel, que j’ai eu la joie de rencontrer à Iasi, lors de la dixième édition du Festival international de littérature et de traduction littéraire, FILIT. Et j’avoue, je suis tombée sous le charme aussi bien de son discours plein de chaleur à l’adresse des écrivains roumains et de la littérature roumaine, que de son sourire.

  • Le jeune homme

    Le jeune homme

    Auteure de 17 livres, parus chez Gallimard, prix Nobel de la Littérature en 2022, Annie Ernaux brise, encore une fois, les tabous dans son dernier roman « Le jeune homme » où elle raconte la relation amoureuse qu’elle a vécue, il y a plusieurs décennies, avec un homme beaucoup plus jeune. Un micro roman comme un coup de poing dont Radio Roumanie Internationale a fait son coup de coeur.

  • Andrew Davidson Novosivschei

    Andrew Davidson Novosivschei


    Andrew Davidson Novosivschei vient des États-Unis, de la ville de Phoenix,
    Arizona, où il a fait ses études de licence et master en Littérature Anglaise
    et Culture Roumaine à L’université d’État d’Arizona. Il est traducteur certifié
    et il collabore avec l’institut Max Blecher et, bien évidemment, avec FILIT, le
    Festival International de Littérature et de Traduction de Iasi. Il traduit de
    la poésie et il organise des lectures de poésie ; il est en même
    temps professeur d’anglais à Bucarest, au College National Bilingue George Coșbuc.
    Son activité comporte aussi des recherches dans la linguistique au sein de l’Université
    Technique de Constructions de Bucarest, où il a été conférencier invité aux
    cours de communication interculturelle. Il a traduit des œuvres de Mircea
    Cărtărescu, Doina Ruști, Claudiu Komartin, Lavinia Braniște. Il s’est beaucoup rapproché
    de la culture roumaine et de la Roumanie, où il vit déjà depuis plusieurs
    années. Il nous raconte comment son histoire roumaine a commencé:


    « Je vis à Bucarest depuis sept
    ans. A l’époque où j’étais étudiant à l’Université d’État d’Arizona, j’ai
    dû choisir une langue étrangère pour l’étudier pendant deux ans ; à l’époque, j’étudiais
    la littérature et celle qui me plaisait le plus était celle de l’Europe
    Centrale et de l’Est. J’ai choisi donc la langue roumaine, car je savais déjà
    parler l’espagnol et j’ai pensé que cela allait faciliter l’apprentissage.
    Finalement, l’espagnol ne m’a pas trop aidé et j’ai mis beaucoup de temps à bien
    maîtriser le roumain. On a eu, à l’époque, la possibilité de participer à une école
    d’été d’un mois à Cluj, grâce à un partenariat entre mon université et celle de
    Roumanie. J’ai fait ça pour la première fois en 2011. Des étudiants d’Arizona se
    rendaient à Cluj et un professeur roumain
    de Babes Bolyai se rendait chez nous. Moi,
    je me suis lancé en pensant que les cours allaient me donner l’occasion de
    mieux apprendre le roumain, mais petit à petit j’ai commencé à me connecter à
    la Roumanie, à ses auteurs, à son histoire, à toute sorte d’aspects qui m’intéressaient
    et ainsi de suite.
    »




    …et
    cela est devenue une vraie passion. La langue roumaine est donc la deuxième
    langue qu’Andrew parle maintenant, après l’anglais, sa langue maternelle, et
    Bucarest est devenu son chez soi. Comment ce fut possible ?




    « La première fois que j’ai habité
    Bucarest remonte à 2013, à l’époque où j’étais professeur invité à l’Université
    Technique de Construction de Bucarest. J’y ai passé huit mois, au quartier de Tei.
    C’était ma première visite à Bucarest où j’ai rencontré plein de gens et je m’y
    suis fait des amis, donc j’y suis revenu en 2015, à la fin de mon Master à l’Université
    de l’Etat de l’Arizona. »




    Qu’est-ce qu’a déterminé notre invité de choisir Bucarest, étant donné le
    grand écart culturel entre l’atmosphère citadine de Phoenix et celles de la
    capitale roumaine ?




    « Oui, effectivement, il y a
    une grande différence. Phoenix est une ville si grande qu’on ne peut pas se
    rendre au supermarché où à la pharmacie sans voiture. Impossible de se faire
    des contacts à part ceux avec les collègues de travails ou d’école ou encore,
    avec les amis proches. Bien sûr, j’étais plutôt habitué à ce style de vie, mais
    quand j’ai commencé à vivre autrement, je me suis rendu compte que je ne pouvais
    plus revenir en arrière, car vivre comme ça ce n’est pas normal. Finalement, la
    ville est faite pour qui ? Franchement, même si l’on dit que Bucarest est la ville
    des voitures, la situation est loin d’être si compliquée qu’en Arizona. Là-bas,
    même si nous avons de grands trottoirs, personne ne s’en sert. Tout simplement,
    le fait de marcher c’est assez rare. »




    Mais
    comment voit Andrew la ville de Bucarest? Qu’est-ce qu’il aime le plus?




    « Il y a beaucoup de
    changements à Bucarest. Ces10 derniers ans, la ville a beaucoup et rapidement changé.
    Bon, pour ce qui est de la vie de tous les jours, les changements semblent insuffisants
    et pas assez efficaces, mais la ville a changé pour le mieux. Par exemple, l’interdiction
    de fumer dans les lieux publics ou dans les restaurants. Même si je fume, je
    trouve ça très bien, notamment pour les restaurants, car il faut prendre en
    compte les familles et les enfants. Je trouve que c’est un très bon changement. »




    Bucarest est une ville en plein changement et Andrew l’a bien remarqué. Est-ce
    que ces changements se reflètent aussi sur lui-même ?


    « Oui, oui, bien sûr. Il me semble que moi aussi, j’ai beaucoup changé
    et j’ai beaucoup appris. Si je pense à moi, tel que j’étais en 2015, quand je
    me suis installé à Bucarest, j’ai du mal à me reconnaître. Mon environnement a changé et mes amis m’ont donné
    beaucoup de conseils, d’options et d’idées. Par exemple, je viens de faire une
    exposition d’art et poésie que je n’aurais jamais réussi à faire sans mes amis.
    J’ai travaillé avec deux artistes, Ramona
    Iacob et Andrei Gamarț, et avec Zoltan Bela et Lina Țărmure. Si je ne vivais
    pas ici, je n’aurais jamais fait ça. Pour les poètes, nous avons Londohome ; il
    suffit de s’y rendre pour rencontrer quelqu’un qu’on connait. Et à Phoenix je n’ai
    jamais remarqué cela en dehors de l’Université. »




    Nous avons demandé à Andrew ce qu’il changerait dans la ville de Bucarest :




    « Quand je marche dans la
    rue, je pense toujours : comment cette rue serait-elle sans toutes ces voitures
    qui l’encombrent ? C’est assez difficile pour les enfants de se rendre
    seuls à l’école ou au magasin. Je pense que ce changement serait utile pour ceux qui préfèrent marcher, car ce n’est
    pas une si grande ville par rapport à d’autres capitales européennes. On peut s’y
    débrouiller très facilement sans voiture. C’est vraiment dommage, car c’est une
    ville pleine de vie et ce n’est pas si difficile de se déplacer à pied ou à vélo,
    ou même avec les transports en commun. »




    S’il devait quitter Bucarest et choisir quelque chose de représentatif pour
    la Roumanie à emporter, qu’est-ce qu’Andrew choisirait-il?


    « Je prendrais dans mes
    bagages des volumes de poésie contemporaine. Puisque je ne peux pas emporter mon appartement, au moins prendre le plus de
    livres de poésie possible. »



  • La peine des faunes, d’Annie Lulu

    La peine des faunes, d’Annie Lulu

    Deuxième roman d’Annie Lulu, écrivaine roumano-congolaise vivant à Paris, « La peine des fauves » est une histoire écologiste et féministe qui fait voyager ses lecteurs de la Tanzanie des années quatre-vingt à l’Écosse contemporaine. Véritable ode poétique à la fragilité de la condition humaine, le roman est, comme on le dit sur sa quatrième couverture, un urgent plaidoyer pour le vivant.

  • Monica Irimia, libraire et auteure du site Cultures de l’Europe de l’Est et Centrale depuis Bordeaux

    Monica Irimia, libraire et auteure du site Cultures de l’Europe de l’Est et Centrale depuis Bordeaux


    Etablie en France depuis une
    vingtaine d’années, Monica Irimia est une Roumaine passionnée de littérature et
    de culture. Libraire chez Mollat, à Bordeaux, Monica est celle à laquelle on
    doit le site Cultures de l’Europe de l’Est
    et Centrale depuis Bordeaux https://culturesdeeuropedelest.wordpress.com,
    un site où elle se propose de dévoiler au public un maximum d’informations sur
    les actualités culturelles de cette partie du vieux continent. Vous la trouvez aussi sur Addict culture, dans
    la rubrique A l’est du nouveau (excellent
    titre !) https://addict-culture.com/category/a-lest-du-nouveau/.
    Davantage sur les livres, les auteurs et la littérature de l’Europe de l’Est et
    centrale, avec Monica Irimia.



  • Terre Blanche

    Terre Blanche

    Installée à Chambéry, en France, l’auteure française d’origine roumaine, Simona Ferrante, a lancé récemment, en Roumanie, la traduction en roumain de son deuxième roman Terre Blanche, paru chez RaphaëlEditions. Traduit du roumain par l’auteure-même, sous le titre Tărâmul Inocenţei, le roman est paru chez les Editions National, dans la collection Violet, coordonnée par Violeta Borzea. Pour apprendre davantage sur ce roman dont l’action se passe au Canada, écoutez Simona Ferrante en dialogue avec Ioana Stancescu.

  • Le traducteur Sean Cotter

    Le traducteur Sean Cotter


    La traduction en anglais du roman « Craii de
    Curtea-Veche/Les Seigneurs du Vieux-Castel », de Mateiu Caragiale, sortait
    aux États-Unis l’année dernière. Le traducteur en est Sean Cotter, professeur
    de littérature comparée et de traductologie à l’Université du Texas à Dallas,
    spécialiste du modernisme, de la théorie et de l’histoire de la traduction et
    de la littérature est-européenne. « Craii de Curtea-Veche/Les Seigneurs du
    Vieux-Castel », paru en 1929, est considéré comme un des plus importants romans
    de la littérature roumaine. Selon un sondage réalisé par la revue Observator cultural au début des années
    2000, il serait même le meilleur roman jamais écrit en roumain.

    Dans une
    interview à RRI, Sean Cotter a parlé de son travail, étendu sur onze ans, sur
    le texte du roman, dont le titre devient en anglais « Rakes of the Old
    Court », et de son lien avec la littérature roumaine. « Aux
    États-Unis, la littérature roumaine est inconnue. Les éditions Northwestern
    University Press publient une collection d’œuvres de la littérature
    universelle, donc il y a eu un intérêt pour ce livre, d’une nouveauté absolue
    pour les lecteurs américains. Je leur avais dit que c’était un livre très
    important, d’une incroyable beauté, et qu’il serait dommage qu’il reste inconnu
    du public américain. En tant que professeur de littérature comparée, mon
    domaine de prédilection est le modernisme européen. Je me suis penché sur
    l’œuvre de Lucian Blaga, de T.S.Eliot et d’autres auteurs de la même période. Traduire
    le livre de Mateiu Caragiale fut donc une étape absolument logique de mon
    travail et j’avoue que la traduction de ce texte, réputé quasi intraduisible,
    fut un défi et une ambition pour moi. J’ai eu un lien très étroit avec le livre
    de Mateiu Caragiale, qui, lui, fut un être peu banal. Je m’en suis bien
    documenté, en lisant quasiment tout ce qu’avaient écrit sur lui G. Călinescu,
    Șerban Cioculescu jusqu’à Nicolae Manolescu et Cosmin Ciotloș. Șerban
    Cioculescu avait même dressé un dictionnaire des mots employés par Mateiu
    Caragiale, qui m’a beaucoup aidé. Mais ce qui a été essentiel pour accéder à
    l’univers de cet écrivain c’était de l’imaginer en tant que personnage littéraire,
    de comprendre sa façon de penser et d’écrire. J’ai eu besoin de cette image pour
    créer un pont avec le texte de départ. C’est pourquoi je dis que la
    documentation a été un élément essentiel pour traduire « Les Seigneurs du
    Vieux-Castel ». Je dirais que Mateiu Caragiale est, avant tout, un dandy.
    La littérature anglophone connait ce type de personnage/auteur, Oscar Wilde et
    Edgar Allan Poe en étant deux exemples. Ce type de littérature, la littérature
    décadente anglophone, m’a beaucoup aidé à comprendre et à traduire Mateiu
    Caragiale. »


    Sean Cotter est venu à Bucarest pour la première fois en
    1994, à cause d’un tampon erroné apposé sur un document. Il avait 23 ans et il
    était volontaire dans une organisation gouvernementale. « Ça c’est
    passé comme ça, je devais me rendre au Kazakhstan, j’étais volontaire dans une
    organisation gouvernementale, le Peace Corps/le Corps de la Paix. Et j’ai été
    très heureux d’arriver en Roumanie, même si j’ignorais presque tout de ce pays,
    je l’avoue très franchement. Je savais tout simplement que « da » était
    « oui » et que « nu » était « non », mais je me
    trompais des fois. J’ai suivi un cours de roumain, dans une école du côté de
    Piața Amzei, à Bucarest, un cours intensif avec quatre heures d’étude par jour. Je me
    souviens que la dame qui nous enseignait la langue nous avait lancé le défi de
    traduire le très bref Poème de Nichita Stănescu: Spune-mi, dacă te-aș prinde într-o
    zi şi ţi-aş săruta talpa piciorului, nu-i aşa că ai şchiopăta puţin, după
    aceea, de teamă să nu-mi striveşti sărutul? / Dis-moi, si un jour je
    t’attrapais et t’embrassais la plante du pied, n’est-ce pas que tu te mettrais
    à boiter un peu, par peur d’écraser mon baiser ? Puisque j’enseigne la
    traductologie à l’université, moi aussi je propose de temps en temps à mes
    étudiants de traduire ce poème, qui a donc été traduit par plus de 400
    étudiants en une seule année, étant donc le poème roumain le plus traduit en
    anglais. La littérature roumaine m’est très proche. En fait, ma passion pour la
    littérature roumaine fait partie de ma vie. »



    Sean Cotter a traduit en anglais des œuvres de nombreux
    écrivains roumains: Mircea Cărtărescu, Nichita Stănescu, T.O.Bobe, Nichita
    Danilov, Liliana Ursu, Magda Cârneci. Cette année, il publiera aux États-Unis
    la traduction du roman « Solénoïde », de Mircea Cărtărescu,
    récompensé de nombreux prix internationaux. Sean Cotter est également l’auteur
    de l’ouvrage « Literary Translation and the Idea of a Minor Romania »
    (paru aux éditions Rochester University Press, en 2014), qui a reçu le Prix
    biannuel du livre accordé par la Society for Romanian Studies. (Trad. Ileana
    Ţăroi)



  • Christian Ghibaudo (France) – Des campagnes censées encourager la lecture

    Christian Ghibaudo (France) – Des campagnes censées encourager la lecture

    En janvier
    2022, Christian Ghibaudo nous posait la question suivante :
    « que fait le service public de radio et télévision pour
    encourager les Roumains à lire un peu plus ? Par exemple, disait-il,
    en France, à la télévision nous avons la grande librairie et à la radio la
    librairie francophone. Cette dernière émission diffusée le samedi après midi
    sur France Inter est largement plus intéressante, opinait notre auditeur. Hé
    bien, cher Christian Ghibaudo, récemment, une campagne lancée par une des
    maisons d’édition les plus connues de Roumanie, m’a fait penser justement à ce
    sujet. Effectivement, les statistiques sur la place que les livres occupent
    dans la vie des Roumains sont plus qu’inquiétantes : 93,5% des Roumains
    n’achètent aucun bouquin par an ce qui fait que le marché roumain du livre soit
    un des moins importants en Europe.


    Dans ce contexte, la maison
    d’édition Nemira vient de lancer la campagne « Bookvertising » censée
    encourager la lecture et la littérature roumaine contemporaine. Comment ? « Hé
    bien, en plaçant dans les publicités aux différents produits autochtones des
    livres écrits par des auteurs roumains contemporains », explique
    Laura Câlţea Vinţ, bloggeuse, en citant le communiqué de presse officiel. Il est très rare que des
    bouquins soient présents dans des publicités et lorsqu’ils le sont, ils font
    plutôt partie du cadre, donc impossible de déchiffrer le nom de l’auteur ou le
    titre. Et si tous ces livres deviennent réels et que leurs auteurs soient mis
    en avant ? Voilà l’idée qui a servi de tremplin à cette campagne qui a
    enthousiasmé déjà plusieurs marques importantes de produits roumains. « Par
    cette campagne, poursuit Laura Câlţea Vinţ, Nemira souhaite que le public
    considère une sorte de normalité de voir des livres apparaître dans des
    publicités ».


    Pour
    cela, rien de plus simple: les maisons d’édition dressent des listes d’auteurs
    roumains contemporains et de leurs livres et les producteurs entrent sur la
    plateforme Bookvertising, à l’adresse www.bookvertising.ro pour choisir
    le bouquin qu’ils souhaitent intégrer dans la publicité faite à leurs produits.

    Cette idée
    innovatrice cartonne déjà sur les réseaux et a toutes les chances d’encourager les
    Roumains à lire, notamment de la littérature roumaine contemporaine. Et pour
    que cette démarche soit encore plus pertinente, les Maisons d’édition Nemira
    ont lancé dans le cadre de cette même campagne, une pétition enligne censée
    convaincre le Conseil national de l’Audiovisuel à faire passer à la télé le
    message « Pour un développement harmonieux, lisez au moins un livre par
    mois ».

    Les Roumains
    lisent moins de 5 minutes par jour et 41% des élèves roumains ont des
    difficultés de la lecture, titre le journal Libertatea qui a consacré tout un
    article à cette campagne intéressante. Parmi les livres promus jusqu’à présent dans
    le cadre de la campagne Bookvertising, une grande partie figurent dans la
    collection N’auteur coordonnée par Eli Badica, celle à qui on doit, en fait, l’idée de cette campagne mise en place avec ses collègues du Département de Relations publiques de Nemira. La collection N’auteur est consacr&e justement aux auteurs roumains contemporains. Une chance de plus donc offerte à ceux-ci de se faire
    connaître dans un pays où la lecture perd de plus en plus, du terrain. Et
    pourtant, n’oublions pas que le simple fait de lire enrichit notre vocabulaire,
    nourrit l’imaginaire, réduit le stress et améliore la concentration.

    Le lien audio de cette réponse est à écouter ici:

  • La romancière canadienne d’origine roumaine, Felicia Mihali

    La romancière canadienne d’origine roumaine, Felicia Mihali

    Romancière, journaliste, professeure et éditrice d’origine
    roumaine, Felicia
    Mihali vit au Canada
    depuis 2000 quand elle a quitté la Roumanie, malgré une carrière littéraire
    très prometteuse. Spécialisée en littérature postcoloniale à l’Université de
    Montréal, FeliciaMihali a écrit en tout, trois romans en roumains, trois en
    anglais et neuf en français parmi lesquels Dina, paru en 2008 et que son
    auteure a décidé de traduire en roumain. D’ailleurs, c’est pour le lancement de
    sa traduction que FeliciaMihali est venue sur Bucarest et du coup, elle peut
    être présente à mes côtés, dans les studios de RRI.

  • Corina Ciocârlie – Europe Zigzag

    Corina Ciocârlie – Europe Zigzag

    La librairie française Kyralina de Bucarest, unique en son genre en Roumanie, a accueilli une nouvelle édition de l’émission « Le Son des mots », un projet radiophonique de Radio Roumanie Internationale, réalisé en partenariat avec la librairie Kyralina. Aux manettes de cette édition, Laurie Mouret, de l’équipe « Kyralina », et Ileana Ţăroi, de l’équipe francophone de RRI .Notre invitée est une autrice et journaliste roumaine qui vit au Luxembourg. Née à Timişoara, elle s’installe en Belgique et puis au Luxembourg au tout début des années 1990. Essayiste et journaliste culturelle, ses domaines d’intérêt sont variés, allant de l’enseignement du roumain et du français à l’édition de livres, en passant par l’essai et la critique littéraire, et bien-sûr, le journalisme.



  • La Fontaine de Trevi, de Gabriela Adameşteanu

    La Fontaine de Trevi, de Gabriela Adameşteanu

    Considérée comme une des voix les plus importantes de
    la littérature roumaine contemporaine, Gabriela
    Adamesteanu s’est trouvée sur Paris, à la mi-juin, pour lancer la traduction en
    français, par Nicolas Cavaillès, de son roman « La Fontaine de
    Trevi » parue chez Gallimard dans la Collection « Du monde
    entier ». Quatrième roman traduit en français après « Une matinée
    perdue », « Vienne le jour » et « Situation
    provisoire », « La Fontaine de Trevi » présente un demi-siècle
    d’histoire roumaine à travers l’introspection d’une héroïne lucide. Davantage
    sur ce livre avec Laurie Mouret, libraire chez Kyralina, qui en a fait son coup
    de cœur.