Tag: littérature

  • La Journée européenne du livre à Cluj

    La Journée européenne du livre à Cluj

    The European Book Day (La Journée européenne du livre) a eu lieu au Centre de culture urbaine, ouvert dans l’ancien Casino de la ville, détaille Bianca Mereuță, directrice des Éditions Signatura, impliquée dans l’organisation de l’événement : « En organisant cette « European Book Day », nous avons voulu resserrer le lien entre les jeunes lecteurs et les livres de la manière la plus créative possible, à travers des formats intéressants et agréables, qui les aident à se sentir à l’aise et à regarder le livre comme une alternative aux nombreux stimuli quotidiens. Dans le cadre de la « European Book Day », projet démarré en Autriche et cofinancé par le Programme « Erasmus+ », cinq pays organisent des événements durant lesquels des jeunes, de milieux vulnérables, avec moins d’accès au livre et aux actions culturelles, ont l’occasion de rencontrer des auteurs, des éditeurs, mais aussi des jeunes de milieux plus favorisés, pour passer ensemble une journée consacrée à la joie et au plaisir de la lecture partagée. Le projet est mis en œuvre dans quatre pays européens et le cinquième en est le partenaire de communication. L’Autriche est l’initiatrice de la Journée européenne du livre (European Book Day), la Roumanie a continué le 27 avril, puis ce sera la Suède en mai et l’Allemagne mettra le point final en novembre. The European Book Day est un projet consacré aux jeunes. »

    Bianca Mereuță a présenté plus en détail l’agenda de cette première édition de la « European Book Day » : « La Journée européenne du livre (TheEuropean Book Day) s’est proposé de rapprocher du monde du livre aussi bien les jeunes des milieux défavorisés que ceux ayant plus facilement accès à l’éducation. Avant la tenue des événements proprement-dits, nous avons organisés plusieurs ateliers artistiques et d’écriture créative, au cours desquels les jeunes de milieux défavorisés ont produit des créations qui ont été présentées ensuite lors des événements prévus. Nous avons essayé ainsi de montrer que la lecture, le livre et la créativité sont à la portée de tous. Chacun de nous a des ressources de créativité, mais pour vraiment créer quelque chose, nous avons besoin d’acquérir une culture plus profonde et de comprendre l’importance de l’apprentissage et de l’instruction scolaire. Le 27 avril, le Casino-Centre de culture urbaine a ouvert ses portes aux enfants, aux jeunes et aux adultes pour la Journée européenne du livre et pour leur plus grand plaisir et le nôtre. Il faut que les jeunes voient qu’au-delà des réponses immédiates et faciles à leurs besoins, il existe aussi une promesse solide et de longue haleine. C’est la promesse de l’éducation, qui se construit dans la durée, mais qui façonne un être humain fort et confiant en lui-même, grâce à un fondement solide, assis sur le livre. »

    Pour ce qui est de l’avenir du projet de la European Book Day, Bianca Mereuță nous a avoué: « Nous souhaitons faire de la European Book Day une manifestation pluriannuelle. Nous aimerions que la Journée européenne du livre touche le plus grand nombre de jeunes à travers la Roumanie, car nous en avons tous besoin. Nous espérons donc que cette fête du livre se développe et qu’elle ait un impact sur le public de Cluj, pour qu’il se souvienne et comprenne l’importance de la lecture au quotidien. »

    Ajoutons à cela le fait qu’à partir de cette année, la Roumanie a mis en place une Journée nationale de la lecture, marquée le 15 février, qui se veut un remède contre une réalité peu réjouissante, révélée par les statistiques : les Roumains accordent en moyenne moins de cinq minutes par jour à la lecture et lisent environ un livre par an. Dans un pays où moins de 10% de la population achète un livre par an, l’école joue un rôle essentiel pour préserver l’activité apparemment obsolète qu’est la lecture en tant que sortie de secours d’un univers superficiel, dominé par des clicks irréfléchis. La lecture tisse des liens profonds et solides dans nos esprits, a déclaré le ministère de l’éducation de Bucarest, qui avait modifié, le 15 février dernier, les horaires des établissements scolaires afin que des activités de lecture puissent se tenir avec la participation de tous les élèves, durant un quart d’heure. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • La Roumanie au  Festival du livre de Paris (22-24 avril)

    La Roumanie au Festival du livre de Paris (22-24 avril)

    Après deux éditions annulées,
    pandémie oblige, voilà que le célèbre Salon du livre de Paris est de retour ce
    printemps, mais sous la forme d’un festival, à découvrir du 22 au 24 avril
    2022. Organisé avec le soutien de l’ICR
    de Paris, le stand de la Roumanie au Salon du livre s’avère une excellente
    occasion pour la littérature et les auteurs roumains de se voir mettre à
    l’honneur. Pour un petit avant-goût de ce que le public pourra découvrir sur le
    stand roumain, j’ai invité au micro Iulia Chealfa coordinatrice de mission de
    l’ICR de Paris.

  • L’Archéologie de l’amour, de Catalin Pavel

    L’Archéologie de l’amour, de Catalin Pavel

    Traduit en français par Jean-Louis Courriol pour les Editions de l’Aube, l’Archéologie de l’amour de Catalin Pavel raconte « comment l’homme aime» et « comment il aime aimer » depuis la nuit des temps et jusqu’ l’époque moderne. Invité en avril, au Festival du livre de Paris 2022 pour un dialogue autour de cet ouvrage, avec Anca Dan, historienne et archéologue classique, chargée de recherches au CNRS, à l’Ecole Normale Supérieure, dans l’Université Paris Sciences Lettres et Jean-Louis Courriol, traducteur de l’ouvrage, Catalin Pavel a séduit par son écriture Laurie Mouret, libraire chez Kyralina, qui a fait de l’Archéologie de l’amour son coup de cœur de cette semaine.

  • Une matinée perdue, de Gabriela Adamesteanu

    Une matinée perdue, de Gabriela Adamesteanu

    Grande voix de la littérature roumaine contemporaine, Gabriela Adamesteanu
    est née en 1942, à TarguOcna, dans le département de Bacau. Issue d’un
    milieu d’intellectuels passionnés d’histoire et de généalogie, elle allait
    débuter assez tard en littérature, à cause, dit-elle, de son dégoût pour
    l’obligation d’obéir aux règnes du « réalisme-socialiste ». Paru en 1975, son
    premier roman sera publié en français sous le titre « Vienne le
    jour », traduit du roumain par Marily Le Nir, en 2009. Son deuxième roman
    date de 1983 et il deviendra son premier roman traduit en français, sous le
    titre « Une matinée perdue ». Traduit par Alain Paruit, ce titre
    recevra le Prix de l’Union des écrivains de Roumanie en 1985. Et c’est
    justement de cette « Matinée perdue » que Mathieu Fabre, libraire
    chez Kyralina, a choisi de faire son coup de cœur.



  • L’écrivain Radu Tudoran

    L’écrivain Radu Tudoran

    Le 8 mars
    1910, voyait le jour dans la commune de Blejoi, dans le département de Prahova,
    l’écrivain Radu Tudoran, l’auteur de « Toate pânzele sus »
    (« Larguez les amarres ! »), le roman d’aventures le plus aimé
    et le plus lu de la littérature roumaine. Un succès tel, qu’il a poussé dans
    l’ombre toutes les autres créations de Radu Tudoran, malgré leur valeur incontestable.
    En même temps, l’écrivain s’est toujours tenu à l’écart des tentations de
    propagande de la littérature contrôlée par le communisme, menant une existence modeste
    qui contraste avec la notoriété de son roman. Chose surprenante, le livre,
    dépourvu de toute référence idéologique, a été publié à l’époque où le
    socialisme réaliste régnait sans partage sur la culture roumaine.

    Son auteur
    s’est frayé un chemin neutre, à l’écart de toute influence, y compris celle de
    son frère Geo Bogza, un poète remarqué de l’avant-garde et auteur de reportages
    littéraires, qui s’est retrouvé, à un moment donné, parmi les bénéficiaires du
    système communiste. Le critique et historien littéraire Paul Cernat ajoute
    d’autres détails biographiques de Radu Tudoran. Il est né dans la
    famille d’un marin, d’un entrepreneur maritime. Il a été le benjamin de la
    famille. Radu Tudoran, de son vrai nom Nicolae Bogza, a choisi une profession
    en lien avec celle de son père : il a été officier de marine. Du point de
    vue de l’affiliation politique, il ne s’est rapproché ni de la gauche radicale,
    qui avait séduit son frère Geo Bogza, ni de la droite radicale, préférée
    pendant un certain temps par ses autres frères, Alexandru et Ovidiu Bogza, eux
    aussi auteurs de livres. Sa sœur, Elena, a également écrit de la littérature. C’était
    une famille d’auteurs littéraires.



    La
    passion d’écrire et celle de voyager, notamment en mer, n’ont jamais quitté
    Radu Tudoran, dont le début littéraire remonte à 1939, l’année du déclenchement
    de la deuxième guerre mondiale. Paul Cernat raconte : Son premier livre a été
    un recueil de reportages sur l’Allemagne nazie, qui a réussi à s’attirer les
    critiques de toutes les couleurs politiques, étant jugé trop neutre. Dans les
    années de guerre qui ont suivi, il a collaboré en tant qu’officier avec la
    presse officielle et il a même été correspondant de guerre, pendant un certain temps, dans la
    région de Bugeac, dans le sud de la Bessarabie. C’est là qu’il a trouvé le
    sujet de son roman « Un port la răsărit/Un port à l’est », un des
    meilleurs de Radu Tudoran, un livre superbe, qui se lit facilement encore
    aujourd’hui. Il avait déjà publié à l’époque un volume de nouvelles sous le
    titre « Orașul cu fete sărace/La ville des filles pauvres . (…) En
    1943, il sort un autre volume très intéressant, « Anotimpuri/Saisons »,
    qui le consacre en tant qu’auteur néoromantique et d’inspiration sentimentale
    dans le meilleur sens du mot. En 1945, Radu Tudoran publie un roman social,
    « Flăcări/Flammes », inspiré par le monde de l’industrie pétrolière,
    que l’écrivain connaissait bien, puisqu’il est né dans la zone des raffineries
    près de la ville de Ploiești.



    Cependant,
    Radu Tudoran n’a pas pu accepter l’installation du communisme en Roumanie et il
    a essayé de fuir le pays à bord d’une goélette improvisée, au début des années
    1950. Sa tentative a bien-sûr échoué et la plupart des membres de l’équipage ont
    été arrêtés par les autorités, à l’exception de Radu Tudoran, grâce à
    l’intervention de son frère Geo Bogza, politiquement bien placé. Mais
    l’aventure avortée ne sera pas sans suites littéraires, puisque le roman
    « Toate pânzele sus/Larguez les amarres », mettant en scène une
    goélette et son équipage composé d’aventuriers, sort en 1954. L’action se
    déroule à travers le monde, depuis le port danubien cosmopolite de Sulina, de
    la fin du XIXe siècle, aux bouches du Danube, jusqu’en Amérique du Sud. Le
    critique littéraire Paul Cernat explique comment ce livre a réussi à éviter la
    censure draconienne de ces temps-là. J’ai deux explications. La
    première est celle de l’aide offerte par son frère, Geo Bogza. La seconde est
    celle du retrait dans une zone plus épargnée par l’idéologie, même si là aussi
    il y a avait une forte ingérence. Il était pourtant plus facile d’écrire un
    livre d’aventures dont l’action se déroulait au XIXe siècle que de se pencher
    sur des époques plus récentes. Ce refuge, donc, dans l’histoire et dans la
    fiction d’aventures pour les enfants et les jeunes a effectivement sauvé Radu
    Tudoran. Après la période stalinienne, quand il a payé au régime communiste un
    tribut bien plus modeste que d’autres écrivains, en publiant par exemple le roman
    à portée plus sociale « Dunărea revărsată/Le Danube qui déborde », Radu
    Tudoran a beaucoup voyagé. Il a aussi écrit des livres inspirés de ses voyages.
    Il aimait voyager, c’était quelqu’un de très agréable, un séducteur même. Après
    1961, année de la publication de « Dunărea revărsată », il a écrit
    pas mal de littérature jeunesse, mélange de littérature fantastique et de
    voyage, d’une très bonne qualité. Durant les deux dernières décennies de sa
    vie, il a également travaillé sur un projet épique très fourni, malheureusement
    trop peu commenté. Il s’agit du cycle de sept romans « Sfârșit de mileniu/Fin
    de millénaire », parus entre 1978 et 1994 et dont le dernier était posthume ;
    une fresque historique du XXe siècle
    .


    Une
    fresque historique et sociale que Radu Tudoran a eu la chance de voir complétée
    par la chute du régime communiste, car l’écrivain s’est éteint en 1992. Aujourd’hui,
    « Toate pânzele sus/Larguez les amarres » connait une nouvelle
    édition, en attendant que ses autres romans soient eux-aussi republiés, car ils
    méritent d’être découverts par les générations de lecteurs actuelles. (Trad.
    Ileana Ţăroi)



  • “Téo de 16 à 18”

    “Téo de 16 à 18”

    L’écrivaine Raluca Nagy représente la nominalisation de
    la Roumanie pour le Prix de l’Union européenne pour littérature, l’édition
    2022, pour son roman « Teo de 16 à 18 ». Originaire de Cluj, Raluca
    Nagy a fait des études d’économie, de sociologie et d’anthropologie à Bucarest,
    Rabat et Bruxelles.Elle a débuté en littérature en 2018 avec le roman « Un
    cal intr-o mare de lebede », « Un cheval parmi un tas de
    cygnes », nominé au Festival du premier roman de Chambery. Trois ans plus
    tard, Raluca revient sur le devant de la scène littéraire avec un roman hors du
    commun qui choque, intrigue et séduit dans lequel l’auteure se fait un plaisir
    de réinventer le langage et la construction romanesque. Raluca Nagy est avec
    nous en ce moment, par téléphone, pour parler ensemble de ce projet littéraire.

  • La vitrine aux auteurs roumains

    La vitrine aux auteurs roumains

    De passage sur Paris, en février, j’ai eu la joie de me retrouver devant la librairie indépendante L’Ecume des pages, au coeur de Saint Germain des Prés. A ma grande surprise, une de ses vitrines était entièrement occupée par des auteurs roumains. Du coup, j’ai voulu apprendre qui se trouve derrière cette belle initiative. A pousser la porte de la librairie, on m’a conseillée de contacter Caroline Dhennin pour en apprendre davantage. Qui est cette libraire passionnée, quels sont ses rapports avec les auteurs roumains, la réponse toute de suite!

  • Des super-contes de Bucarest

    Des super-contes de Bucarest

    Il s’agit des « Superpovești din București/Des Super-contes de Bucarest », un volume qui rassemble des histoires ou des contes signés par les gagnants du concours homonyme, lancé au début de l’année dernière. Tirée à plusieurs milliers d’exemplaires, l’anthologie a vu le jour grâce à la Compagnie des librairies Bucarest (CLB), la chaîne de boutiques spécialisées la plus ancienne et la plus durable de Roumanie, avec l’appui de la Mairie générale de la capitale et de son Centre culturel ARCUB. Le livre est distribué gratuitement dans toutes les quarante librairies de la chaîne CLB, afin d’encourager la lecture.

    D’ailleurs, la Compagnie des librairies Bucarest et la société Headsome Communication se trouvent à l’origine du projet, expliqué par Oana Boca Stănescu, présidente de Headsome Communication : « Le livre est né lors d’un événement organisé par la Compagnie des librairies Bucarest. Pour moi, les activités de la compagnie sont une source d’inspiration et j’avoue être impressionnée par cette réussite. Présente depuis plus de soixante-dix ans sur le marché, la CLB réussit à rester proche de tous les amoureux du livre de la capitale. En 2020, la Compagnie des librairies Bucarest se préparait à fêter le soixante-dixième anniversaire de sa fondation et, comme nous organisons des projets culturels ensemble depuis un certain temps, nous avions des plans assez ambitieux. Mais la pandémie est venue occuper la scène et il nous a été impossible de tenir tous les événements prévus, sauf quelques-uns, dont une initiative de planter des arbres dans la ville, l’idée étant que la CLB est proche des lecteurs de Bucarest depuis près de trois générations et qu’elle pense avec affection à la prochaine génération. Cet événement a eu lieu dans le Parc Tineretului (de la Jeunesse), c’est là que nous avons planté des arbres, que nous avons écouté des histoires sur Valea Plângerii (la Vallée des lamentations), sur une église engloutie par les eaux, sur le lac Cocioc du Parc Tineretului. Moi et des gens plus jeunes que moi nous sommes rendus compte que nous ne savions pas beaucoup de choses à propos de ces lieux. Nous avons aussi compris que les nouvelles générations ne connaissaient pas vraiment les histoires et les légendes de Bucarest. C’est ainsi que l’idée nous est venue de les ramener à la vie, ce qui aurait été impossible en l’absence de l’appui et de l’enthousiasme de la Compagnie des librairies Bucarest, car les Super-contes de Bucarest sont un projet de la marque CLB. Heureusement, depuis quelques années, nous assistons à un revirement de la littérature pour enfants, de nombreux auteurs roumains contemporains écrivent pour les enfants. Je crois que c’est la chose la plus merveilleuse qui puisse arriver sur un marché du livre plutôt pauvre, car si l’on veut former de nouvelles générations de lecteurs, il faut commencer tôt. »

    Marieta Seba, directrice générale de la Compagnie des librairies Bucarest, reprend les éléments d’information déjà mentionnés, en y ajoutant quelques précisions supplémentaires : « Comme Oana Boca Stănescu vient de le dire, ce projet est né lors de l’événement pour planter des arbres, organisé par nous, la CLB. En 2020, pour les soixante-dix ans de la compagnie, nous avons voulu organiser plusieurs événements et mettre l’accent sur le public, sur la communication. Puisque la pandémie nous a empêchés de le faire, nos collaborateurs ont eu cette idée de planter des arbres dans le Parc Tineretului. Beaucoup d’enfants y ont participé et ça nous a donné l’idée de marqué aussi notre anniversaire par un petit livre. Nous espérons tout simplement que ce projet perdure et qu’il gagne en ampleur, en impliquant le plus grand nombre d’élèves. Tout ce que nous avons réalisé jusqu’à présent a été fait par passion, de tout cœur, suivant notre devise « Par amour du livre ».

    Pour nous, la CLB, le côté financier n’a jamais occupé le premier plan. À chaque fois, nous avons essayé de faire des choses intéressantes et créatives, même quand le budget était insuffisant. »Ioana-Alexandra Anastasiu, élève à l’École générale n° 280, fait partie des gagnants du concours « Des super-contes de Bucarest ».

    Son texte sur la Maison Capșa se retrouve dans les pages de la récente anthologie publiée par la Compagnie des librairies Bucarest (CLB) : « Avec notre professeure de religion, j’ai participé à un cours optionnel intitulé « Flâneurs à travers Bucarest/Călători prin București », durant lequel nous apprenions les légendes et les histoires des bâtiments de la ville. Quand j’ai entendu parler du concours Super-contes de Bucarest, j’ai tout de suite décidé d’y participer, parce que je suis passionnée par la langue roumaine et par l’histoire et parce que le concours m’a paru une bonne occasion de me mettre à l’épreuve. J’ai choisi d’écrire un texte sur la Maison Capșa car c’est un des bâtiments les plus élégants et les plus somptueux de Bucarest. En plus, il a accueilli un tas de personnalités, notamment durant la Belle Epoque. J’ai toujours admiré cet édifice et j’ai été très contente de pouvoir écrire quelque chose sur lui. »

    Vu la réussite du projet et l’intérêt éveillé parmi les enfants et les adolescents, les organisateurs se propose de l’inscrire dans la durée, en lançant la deuxième édition au début de cette année. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Le livre de toutes les intentions, de Marin Mălaicu-Hondrari

    Le livre de toutes les intentions, de Marin Mălaicu-Hondrari

    Traduit du roumain par Laure Hinckel pour les Editions Inculte, Le
    livre de toutes les intentions de Marin Mălaicu-Hondrari raconte
    l’histoire d’un poète roumain qui roule à bord d’une voiture volée et
    cherche un sens à sa vie, ballotté entre deux obsessions, l’une pour les
    grands écrivains suicidés, l’autre pour une femme, la mystérieuse Iris,
    dans l’espoir d’arriver à écrire en une nuit son livre ultime. C’est
    par ces mots que se présente à nous ce bref récit dont Elena Diaconu, à
    la tête de la Librairie Kyralina, a fait son coup de coeur.

  • Des vins franco-roumains qui font rêver (I)

    Des vins franco-roumains qui font rêver (I)

    Il acquiert des terrains avec deux associés français et fonde le Domaine viticole Catleya. Un terroir qui mélange une histoire très intéressante de noblesse roumaine francophone, de lettres françaises de haute volée et de vins entre la France et la Roumanie. Entretien avec l’ingénieur viticole et oenologue Laurent Pfeffer.


  • Grégory Rateau

    Grégory Rateau

    Français vivant en Roumanie, formé à la
    réalisation de films, ex-chroniqueur à RRI, rédac en chef et, depuis peu,
    patron du média en ligne lepetitjournal.com/Bucarest, Grégory Rateau s’est
    aussi fait connaître en tant qu’auteur. Il a signé « Hors-piste en
    Roumanie », un volume de récits de voyage subjectif, et « Noir de
    soleil », un roman dont l’action est placée au Liban. Et puis, il y a
    aussi le poète Grégory Rateau.




  • Les journées LittleLIT

    Les journées LittleLIT

    Plus de 650 enfants ont profité des ateliers, séances de lecture et autres lancements de livre, lors des Journées LittleLIT – Ensemble, la plus importante rencontre automnale dédiée à la littérature d’enfance et de jeunesse organisée par l’association De Basm/De conte merveilleux. Les élèves ont été invités à participer à plus de vingt-cinq événements en ligne, étalés sur une semaine: ateliers de lecture animés par des auteurs roumains de livres pour enfants et jeunesse, dans des établissements scolaires de Bucarest, Timișoara et Cluj ; échanges entre des professionnels de la littérature d’enfance et de jeunesse (auteurs, illustrateurs, traducteurs, éditeurs, communicateurs, libraires) ; événements grand public.

    Le thème de cette année, « Împreună/Ensemble », a été spécialement choisi pour contrebalancer l’atmosphère sociale actuelle, dominée par la peur, la solitude et l’isolement, explique l’écrivaine Victoria Pătrașcu, membre fondatrice de l’association « De conte merveilleux ». « Lorsque nous avons réfléchi à ce projet, il y a un an, nous ne pensions pas nous retrouver dans la même situation, cloîtrés à la maison. Nous aurions aimé être en présence des enfants, écouter leurs questions. Malheureusement, ça n’a pas été le cas, mais ça ne veut pas non plus dire que nous ne pouvons pas être ensemble, malgré les circonstances difficiles, pour que le conte LittleLIT continue de la meilleure façon. LittleLIT est né d’une collaboration entre l’association « De conte merveilleux » et EUNIC (Le réseau des instituts culturels nationaux de l’Union européenne) Roumanie, dans le cadre des Journées de la littérature européenne. Ce fut notre noyau, pour ainsi dire, un projet qui donne la possibilité aux auteurs roumains contemporains de littérature jeunesse de rencontrer leurs lecteurs et aux enfants de faire la connaissance de ceux qui écrivent pour eux. Ce noyau a grandi et, en 2019, nous avons organisé une première édition appelée LittleLIT Oglindiri/Reflets, en partenariat avec cinq instituts culturels étrangers. Cinq écrivains étrangers invités ont animé des ateliers pour les écrivains roumains, car nous avons tenu à ce que nos auteurs aient accès à des exemples de bonnes pratiques pour se faire mieux connaître, pour acquérir du savoir-faire, pour peaufiner leur écriture. Et nous avons aussi organisé des rencontres avec des lecteurs potentiels, dans des établissements scolaires ou dans des milieux moins favorisés, où les enfants n’ont pas d’accès à la culture. »

    « Les Journées LittleLIT – Ensemble » ont été imaginées pour souligner l’importance des livres et de la lecture pour le développement des enfants, auxquels nous donnons la possibilité de rencontrer des livres spécialement écrits pour eux et les auteurs de ces livres. Le projet se veut également un espace de dialogue pour les professionnels de la littérature jeunesse (écrivains, éditeurs, enseignants, promoteurs de la lecture) de Roumanie et d’autres pays européens. L’association De Basm/De conte merveilleux continue à consolider le dialogue avec les établissements scolaires et les enseignants, en proposant des méthodes d’utilisation de la littérature jeunesse en classe. L’écrivaine Victoria Pătrașcu a expliqué les raisons de la création de l’association, en 2018. « Nous nous sentions un peu seuls et perdus dans la grande littérature roumaine et il nous a semblé injuste que la littérature pour enfants soit traitée en paria de la création littéraire. Il n’y a jamais eu de prix de littérature jeunesse roumaine, ou alors, si de tels prix existent, ils ne sont jamais attribués à qui que ce soit. Pourtant, nous avons un nombre croissant d’auteurs de livres pour enfants, des auteurs qui ont de plus en plus de succès. Certains d’entre nous ont participé à des foires internationales du livre, par exemple à celle, extraordinaire, de Bologne, en Italie, et ils ont mieux compris l’importance de ce genre littéraire dans le monde. C’est un genre qui forme ses lecteurs et qui grandit d’une année à l’autre. Les ventes de livres ont baissé, certes, mais la littérature d’enfance et jeunesse se développe, fait gagner de l’argent, ce qui devrait intéresser les maisons d’éditions. Il y en a qui ont bien saisi cette réalité et qui ont imaginé des collections spéciales, comprenant que cette littérature fait gagner des bénéfices matériels, en plus de ceux déjà connus, à savoir former de nouveaux lecteurs, développer l’esprit des enfants, les aider à se développer. En 2018, quand nous avons créé l’association De Basm, les choses étaient pires qu’aujourd’hui, donc nous avons pensé à devenir des professionnels. Nous avions plusieurs exemples, dont certains des pays nordiques, qui nous montraient qu’ensemble nous pouvions faire plus. Et c’est ce qui est arrivé. Nous avons été quatre écrivaine – Adina Rosetti, Laura Grünberg, Iulia Iordan et moi-même, qui ont fait naître cette association De Basm. Trois années plus tard, nous sommes déjà 20 écrivains, nous avons trois caravanes qui ont parcouru des dizaines de communes, et des centaines d’ateliers réalisés avec les enfants. Et nous organisons aussi cet événement, les Journées LittleLIT, en fait un festival de littérature pour enfants. Et nous avons aussi un canal youtube que nous souhaitons développer. »

    Les trois grands lancements de livre dédiés aux invitées spéciales de l’édition 2021 des Journées LittleLIT – les écrivaines suédoise Åsa Lind, suisse Dana Grigorcea et roumaine Lavinia Braniște – ont rassemblé plus de 2000 jeunes lecteurs. Même succès lors des deux événements réservés aux spécialistes – l’incubateur-webinaire sur le thème « Le marché national du livre pour enfants: un monde magique aux problèmes terriens » et la classe de maître donnée par les invitées spéciales. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Un Roumain à Paris

    Un Roumain à Paris

    Déchu de sa nationalité roumaine en 1975, Dumitru Tsepeneag s’installe à
    Paris et commence une sorte de journal dans lequel il parle aussi bien
    de lui, que des autres. Roland Barthes, Alain Robbe-Grillet, Ionesco et
    Cioran figurent parmi les figures sur lesquelles Tsepeneag s’attarde
    dans son récit Un Roumain à Paris dont il sera question aujourd’hui.

  • La neuvième édition du Festival international de littérature et traduction d’Iaşi

    La neuvième édition du Festival international de littérature et traduction d’Iaşi

    La neuvième édition du Festival international de
    littérature et traduction – FILIT, a animé la ville d’Iaşi (nord-est) du 20 au 24
    octobre. Des invités de dix pays ont été les protagonistes d’une ample panoplie
    de manifestations, telles que rencontres avec les lecteurs, débats,
    expositions, concerts. Bénévoles, invités et public ont eu l’occasion de
    bénéficier de visites personnalisées de cinq musées inaugurés il n’y a pas très
    longtemps, à savoir le Musée du pogrome d’Iaşi, le Musée du théâtre juif en
    Roumanie, le Musée de la poésie, le Musée de la littérature roumaine et le
    Musée de l’enfance sous le régime communiste.








    Parmi les invités à l’édition 2021 du FILIT, l’on a pu rencontrer
    José Luís Peixoto, celui que l’écrivain José Saramago décrivait
    comme « l’une des révélations les plus surprenantes de la nouvelle
    littérature portugaise ». Deux projets éditoriaux des Éditions des Musées
    littéraires ont été très appréciés : il s’agit de la collection « Parodies
    originales », faite de cinq volumes réunissant des créations de cinquante
    poètes contemporains, et de la collection dont le premier volume est consacré à
    trois des plus appréciés poètes de Croatie.






    L’écrivain Florin
    Lăzărescu, membre fondateur et coordinateur de programmes FILIT, explique les
    projets mentionnés : « Pratiquement,
    les auteurs classiques, les patrons des musées littéraires d’Iaşi – Vasile
    Alecsandri, Otilia Cazimir, Mihai Codreanu, Mihai Eminescu et George Topîrceanu
    – n’ont été que des prétextes pour la collection « Parodies originales ». Nous avons insisté sur cet aspect et
    suggérer aux poètes de garder le titre et un vers d’un poème, qu’ils
    compléteraient ensuite dans leur style personnel. À la fin, il en a résulté ces
    cinq volumes collectifs de créations d’une grande qualité poétique, que tout le
    monde commence à remarquer. En plus, cinquante personnes font la promotion du
    projet, ce qui lui donne une visibilité extraordinaire. Je suis très content de
    la parution de ces volumes, une entreprise pas facile, vu qu’il s’agissait de
    cinq livres de poésie réalisés en trois mois. Nous avons dû faire face à toute
    sorte de situations, parfois amusantes. On a proposé, par exemple, à un poète
    de participer au projet et le lendemain même il nous a livré cinq poèmes
    impeccables. Ou bien il y a d’autres poètes qui avaient promis de nous remettre
    leurs créations au bout d’une semaine et qui l’avaient fait après deux mois,
    mais bon, ils avaient écrit de très beaux poèmes. Il y en a eu d’autres encore
    qui ont voulu s’impliquer dans le projet, mais ils ont fini par renoncer, faute
    d’inspiration ou parce qu’ils n’ont pas été contents de ce qu’ils ont produit. L’histoire
    derrière ces volumes, qui me semblent d’ailleurs très bons, est très
    intéressante, mais j’aimerais parler aussi d’un autre projet poétique. À un
    moment donné, j’ai eu cette idée de lancer aux Éditions des Musées littéraires,
    tenant du Musée national de la littérature roumaine d’Iaşi, une collection
    consacrée aux écrivains du voisinage, des écrivains bulgares, serbes, croates,
    slovènes, qui ne sont pas vraiment traduits en roumain. Or cette année, nous
    avons l’occasion de publier un recueil de créations de trois excellents poètes croates
    – Goran Čolakhodžić, Miroslav Kirin, Nada Topić – qui inaugure cette
    collection. En fait, c’est une anthologie réalisée par un critique littéraire
    de Croatie, la traduction étant assurée par Adrian Oproiu, un traducteur qui
    vit à Zagreb et qui est un des invités à l’édition 2021 du FILIT. Nous, au
    Musée national de la littérature roumaine d’Iași, nous avons beaucoup parlé de
    la littérature des pays voisins de la Roumanie et je suis heureux d’avoir lancé
    ce projet, que, j’espère, nous pourrons continuer les années à venir. »






    « Les Ateliers FILIT pour les traducteurs »
    représentent une initiative du MNLR Iaşi et du FILIT, pour épauler la création
    contemporaine et la promotion internationale du patrimoine, en contribuant à la
    mise en place d’un système de résidence littéraire en Europe de l’Est. La
    septième édition des « Ateliers FILIT pour les traducteurs », organisée
    par le MNLR Iaşi, en partenariat avec le Mémorial Ipoteşti – Le Centre national
    d’études Mihai Eminescu, a été un espace de formation et de communication
    professionnelle pour les traducteurs du roumain vers une langue étrangère.






    Les bénéficiaires, venant de douze pays, se sont vu
    proposer deux tables rondes et plusieurs conférences données par des écrivains
    et traducteurs roumains (Florin Bican, Bogdan Crețu, Cristina Hermeziu, Doru
    Liciu, Doris Mironescu, Mihaela Ursa, Radu Vancu). Les échanges ont porté sur
    la transposition en langue étrangère de textes littéraires roumains classiques
    et contemporains ainsi que sur la mise en place de stratégies de promotion de
    la littérature roumaine à l’étranger.






    L’écrivain Florin Lăzărescu, membru membre fondateur et
    coordinateur de programmes FILIT, précise : « Dans le contexte de pandémie de cette année, nous nous sommes
    proposé de ne pas assumer de risques en invitant des traducteurs de l’étranger.
    Jusqu’à présent, au FILIT, nous avons accordé une attention spéciale aux
    traducteurs natifs d’autres pays qui traduisent de la littérature roumaine.
    Cette année, nous avons invité notamment des traducteurs en roumain, connus du
    public, puisqu’ils traduisent des auteurs célèbres. Mais, finalement, on est
    parvenu à un événement hybride, car, tout à fait par hasard, de nombreux
    traducteurs du roumain en langue étrangère étaient en résidence en Roumanie. Une
    formule très satisfaisante, d’ailleurs, qui a produit des échanges très
    intéressants. »






    Lors du dernier événement du FILIT, déroulé au Théâtre
    national « Vasile Alecsandri » d’Iaşi, l’écrivaine Simona Goșu s’est
    vu remettre « Le Prix lycéen du livre le plus aimé de l’année 2020 »
    pour son roman « Fragil », offert par l’Inspection scolaire
    départementale Iaşi, suite au vote d’un jury composé de 29 élèves de 11 lycées
    du département.

  • L’écrivain belge, Jean-Marc Turine

    L’écrivain belge, Jean-Marc Turine

    Romancier, cinéaste, essayiste, producteur, Jean-Marc Turine prête sa voix d’écrivain à ceux qui n’ont pas la force de dénoncer les injustices dont ils sont victimes. Davantage sur son oeuvre, sur sa Théo des fleuves, sur sa présence en Roumanie et sur la révolte qui nourrit son écriture, dans un entretien au micro de Ioana Stancescu.