Tag: livre

  • A la Une de la presse roumaine 07.01.2016

    A la Une de la presse roumaine 07.01.2016

    Plusieurs quotidiens s’ouvrent aujourd’hui par le bilan de la première année de mandat du président Klaus Iohannis. Autres sujets très débattus ces jours-ci : les détenus et leurs livres, «la taxe sur la pauvreté». La presse nous dit aussi combien dalcool boivent les Roumains. Enfin, parmi les sujets internationaux, la presse roumaine retient les déclarations d’Angela Merkel qui fait son « premier pas en dans la crise des migrants ».


  • Wilfried N’Sondé – “J’ai envie de poser des questions”

    Wilfried N’Sondé – “J’ai envie de poser des questions”

    Musicien, chanteur et écrivain, Wilfried N’Sondé est né en 1969 au Congo Brazzaville et quatre ans plus tard, il émigre en France, avec sa famille, avant de s’établir à Berlin, en 1989, juste après la chute du Mur. Déjà connu pour sa musique, il se lance aussi dans la littérature et son premier roman paru en 1997, “Le Cœur des enfants-léopards”, reçoit le prix des Cinq continents de la francophonie et le prix Senghor de la création littéraire. S’y ajoutent « Le Silence des esprits » (2010), « Fleur de béton » (2012) et « Berlinoise » (2015). Présent à Bucarest à l’occasion d’une table ronde sur les littératures francophones de l’Afrique accueille au siège du Centre Régional Francophone de Recherches Avancées en Sciences Sociales (CEREFREA) de la capitale roumaine, Wilfried N’Sondé s’est entretenu avec Ioana Stancescu, pour RRI.



  • La foire du livre Gaudeamus

    La foire du livre Gaudeamus

    Surnommée « la foire la plus lue», Gaudeamus s’est déroulée du 18 au 22 novembre et a eu pour invité d’honneur cette année le GADIF – le groupe des ambassades, délégations et institutions francophones de Roumanie, tandis que son président d’honneur a été Victor Ieronim Stoichiţă, chercheur et professeur d’histoire de l’art. A noter aussi que la Radiodiffusion Roumaine est la seule radio au monde à avoir initié et développé un programme aussi ample, censé promouvoir et soutenir la culture écrite. Passons maintenant en revue quelque-uns des moments les plus importants de la foire Gaudeamus. Sous le slogan «Je cherche ce qui dure», les Editions Casa Radio ont structuré cette foire en 3 thèmes fondamentaux : la littérature pour enfants, les grands auteurs de l’entre-deux-guerres et la littérature roumaine contemporaine.

    Daria Ghiu, représentante des Editions Casa Radio nous en dit davantage : «Côté littérature pour enfants, nos éditions développent chaque année la collection Radio Princhindel destinée aux enfants en bas âge. Cette fois-ci nous avons sorti «Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll : c’est un livre audio, c’est-à-dire un livre illustré accompagné de sa version sur un CD audio. A noter que cette année nous marquons les 150 ans écoulés depuis la première parution de ce fameux livre. Il y a même un site consacré à cet anniversaire. En outre, de nombreuses expositions ont été organisées, dont une est en déroulement à Londres et porte sur les premières éditions d’ «Alice au pays des merveilles » et sur la multitude d’illustrations imaginées au fil du temps. Par exemple, Dali a illustré lui aussi cette histoire. Tout le monde le sait, ce n’est pas du tout facile de travailler sur ce texte compliqué, ludique, spectaculaire. Il est difficile d’imaginer de nouvelles choses à ce sujet. Quant à notre maison d’éditions, nous proposons une variante fondée sur la pièce de théâtre radiophonique enregistrée en 1968, très connue de la plupart des générations d’auditeurs de théâtre radiophonique. Les chansons sont célèbres, tous les Roumains les fredonnent. Donc, d’une part il y a ce livre audio, de l’autre, nous avons invité la jeune artiste Ana Botezatu à réaliser les illustrations. J’avoue que j’ai été très surprise du résultat. Les illustrations comportent beaucoup de collages qui renvoient à l’avant-garde, au dadaïsme. Bref, le résultat est tout à fait innovant ».

    Passons maintenant à un autre thème de la foire Gaudeamus : les auteurs roumains contemporains. C’est justement ce que se proposent de mettre en lumière les Editions Humanitas, par le volume «Nos amis imaginaires», qui réunit des noms consacrés de la littérature roumaine : Şerban Foarţă, Elena Vlădăreanu, Emil Brumaru, Marin Mălaicu-Hondrari, Antoaneta Ralian. Que peut-on découvrir en parcourant ce livre écrit à plusieurs mains? Qu’un enfant peut non seulement passer quelques jours dans son propre univers, mais aussi y rester pour toujours. Que certains parents peuvent voir les amis imaginaires de leur enfant. Qu’il est possible d’avoir une querelle avec ton double imaginaire et qu’il est possible, à 91 ans, de ne pas trop savoir si l’on est soi-même ou son double imaginaire. La coordinatrice du volume, Nadine Vlădescu explique Magda : « J’ai été très heureuse que Mme Antoaneta Ralian ait accepté mon invitation. Elle a 91 ans. Je me permets de dévoiler son âge, car elle en parle elle-même dans son livre, se déclarant la nonagénaire de ce volume. C’était aussi sa joie d’écrire sur son ami imaginaire, un jeune appelé Marcel, qu’elle a créé, inventé et qui est pour elle une sorte d’alter ego masculin, inspiré de Marcel Proust. Elle parle de Marcel d’une très belle façon, son discours est très profond, elle fait en quelque sorte de la psychanalyse très personnelle. On retrouve dans ce livre d’autre amis imaginaires, à mon avis tout aussi intéressants que Marcel. C’est un mélange hétérogène, mais qui a l’air bien. Le critique littéraire Tania Radu écrit, sur la 4e de couverture du livre, que le hasard y a joué un rôle extraordinaire, car le contenu du volume est très naturel. Il y a 13 récits, 13 amis imaginaires très différents : un ballon imaginaire, un colimaçon prince, le jeune appelé Marcel, la femme déesse, la femme adulée, un cochon sympa qui joue du basson, un esprit qui peut prendre n’importe quelle forme, une poupée vénérée et très espiègle, un alter égo dans le miroir et, à la tête de cette table animée, autour de laquelle sont assis les amis imaginaires de l’auteur, se trouve Dieu lui-même. Je ne dirai pas de qui il est l’ami, je laisse au lecteur le plaisir de le découvrir. »

    Le groupe éditorial frACTalia a été créé cette année, à l’initiative de plusieurs écrivains et graphistes roumains. Les Maisons d’Edition frACTalia, qui font partie du Groupe éditorial du même nom, a proposé quelques titres à cette édition de la Foire internationale GAUDEAMUS. Iulia Militaru, une des initiatrices du Groupe éditorial frACTalia: « Il y a des maisons d’édition qui ferment leur portes et il y a aussi des maisons d’édition qui réalisent d’immenses profits. Finalement, tout dépend de la façon dont on gère l’affaire. Nous espérons que nous nous débrouillerons et que nous réussirons à maintenir un équilibre entre les coûts de ce que nous allons éditer et les gains, car c’est là l’éternel problème. Nous n’avons pas démarré avec l’idée d’obtenir un profit, de gagner de l’argent en publiant des livres, il s’agit d’une passion. A cette édition de la Foire Gaudeamus nous avons lancé la maison d’édition et présenté deux volumes de poésie, deux débuts et une réédition. » (Trad. Valentina Beleavski, Dominique)

  • 22.11.2015 (mise à jour)

    22.11.2015 (mise à jour)

    Incendie – Une des victimes de lincendie ayant ravagé la discothèque Colectiv, à Bucarest, le 30 octobre dernier, a succombé à ses blessures dimanche, dans un hôpital viennois, ce qui porte à 60 le nombre total des décès provoqués par ce sinistre. 27 personnes avaient perdu au moment de cet incident dramatique, tandis que 150 autres avaient été hospitalisées à Bucarest, avec des blessures et des brûlures. Parmi elles, une quarantaine a été transférée dans des établissements hospitaliers, à létranger, mais 11 nont pas survécu. 40 autres blessés restent hospitalisés à Bucarest, dont 10 sont des urgences absolues ou ils ont le pronostic vital engagé.



    Gaudeamus – Rideau final, dimanche, sur la Foire internationale du livre “Gaudeamus”, organisée par Radio Roumanie à Bucarest. Ouverte le 18 novembre, “la foire la plus lue de la radio la plus écoutée” de Roumanie a accueilli plus de 300 maisons déditions et quelque 700 événements. Linvité dhonneur de cette édition a été le GADIF – le Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones de Roumanie. Le point dorgue de ce dimanche a été lannonce officielle du roman et de lauteur gagnants de la “Liste Goncourt – Choix des étudiants roumains”. Il sagissait de “Ce pays qui te ressemble”, le roman de Tobie Nathan, paru cette année chez Stock, élu meilleur roman par les étudiants des filières francophones de lettres de sept universités roumaines. En 2014, le jury roumain avait distingué le roman “Mersault, contre-enquête” de Kamel Daoud, dont la version roumaine a été lancée à loccasion de ce 22e Foire internationale du livre Gaudeamus.



    Tennis – Lors dune finale double Messieurs insolite au Tournois des champions de tennis de Londres, le couple roumano-néerlandais Horia Tecău/Jean-Julien Rojer sest imposé devant la paire roumano-indienne Florin Mergea/Rohan Bopanna – 6/4, 6/3. Cétait pour la première fois que la Roumanie était représentée par deux sportifs à ce Tournoi des champions, qui réunit les huit meilleurs joueurs de la saison 2015 et les huit meilleurs couples masculins de la compétition de double. Dans les années 1970, le grand joueur roumain Ilie Năstase avait remporté à quatre reprises la compétition de simple de ce Tournois des champions.

  • 22.11.2015

    22.11.2015

    Fonds – La Commission européenne a débloqué le Programme opérationnel régional et procédera aux remboursements des montants investis, dans les plus brefs délais, a annoncé, à Radio Roumanie, le premier ministre roumain Dacian Cioloş. Par ce biais aussi, labsorption des fonds structurels, alloués à la Roumanie pour la période 2007-2013, pourrait atteindre les 70%, jusquà la fin de cette année, a-t-il encore estimé. Le chef du cabinet roumain a également parlé de la réforme de ladministration publique quil entend entreprendre, précisant quil insistera sur la mise en œuvre des principes de transparence et dintégrité, convenus et entérinés par les membres de son gouvernement. Cette liste de principes devra désormais être assumée par tous les employés du système administratif roumain. Celui-ci ne doit plus tolérer et faciliter la corruption et la pratique des pots-de-vin, a martelé Dacian Cioloş.



    Partenariat – Le secrétaire d’Etat roumain chargé des Affaires stratégiques, Daniel Ionita, et l’adjoint à l’assistant chargé des Affaires européennes et euro-asiatiques du secrétaire américain d’Etat, Hoyt Yee, dirigent lundi, à Bucarest, la quatrième réunion de la Force opérationnelle pour la mise oeuvre de la Déclaration commune visant le Partenariat stratégique roumano-américain pour le 21e siècle. Selon le Ministère roumain des Affaires étrangères, les pourparlers porteront sur le stade de la coopération bilatérale, les objectifs et les priorités à court et moyen terme. Cette Déclaration commune a été adoptée en septembre 2011 et elle a été le premier document politique bilatéral qui fait état clairement de lexistence de ce visant le Partenariat stratégique roumano-étasunien et qui désigne les domaines prioritaires de cette coopération.



    Importations – En 2014, le volume total des importations roumaines sest chiffré à plus de 58 milliards deuros, soit une hausse de 5,8% par rapport à lannée précédente, lit-on dans un rapport de lInstitut national de la statistique de Bucarest. 75,4% de ces importations représentent les échanges commerciaux avec les autres pays membres de lUE, dont notamment lAllemagne, lItalie et la Hongrie. Pour ce qui est des marchés extra-communautaires, cest la Chine qui dépasse la Russie pour ce qui est du volume de marchandises écoulées en Roumanie, soit une tendance inversée par rapport à 2013. Selon lInstitut roumain de la statistique, Bucarest a élargi ses relations commerciales à 212 pays, en 2014.



    Gaudeamus – Rideau final, dimanche, sur la Foire internationale du livre “Gaudeamus”, organisée par Radio Roumanie à Bucarest. Une centaine dévénements sont prévus seulement pour cette dernière journée. Parmi eux, les Prix du Salon des inventions et de la création scientifique pour la jeunesse. Le point dorgue de ce dimanche sera pourtant lannonce officielle du roman et de lauteur gagnants de la “Liste Goncourt – Choix des étudiants roumains”. Il sagit de “Ce pays qui te ressemble”, le roman de Tobie Nathan, paru cette année chez Stock, élu meilleur roman par les étudiants des filières francophones de lettres de sept universités roumaines. En 2014, le jury roumain avait distingué le roman “Mersault, contre-enquête” de Kamel Daoud, dont la version roumaine a été lancée à loccasion de ce 22e Salon international du livre Gaudeamus.



    Tennis – Finale double Messieurs demi-roumaine au Tournois des champions de tennis de Londres. La paire roumano-indienne Florin Mergea/Rohan Bopanna joue contre le couple roumano-néerlandais Horia Tecău/Jean-Julien Rojer. Cest pour la première fois que la Roumanie est représentée par deux sportifs à ce Tournoi des champions, qui réunit les huit meilleurs joueurs de la saison 2015 et les huit meilleurs couples masculins de la compétition de double.



    Intempéries – LAdministration des eaux roumaines a institué, ce dimanche, une vigilance orange aux inondations pour les cours deaux des départements de Maramureş et de Satu-Mare, dans le nord du pays, ainsi quune alerte jaune pour toutes les rivières de la région nord-ouest. Pendant ce temps, les températures continuent de baisser en Roumanie, à lexception du sud-est du territoire, où les valeurs sont inhabituellement élevées pour la saison. Les maximales de lair vont de 5 à 15 degrés, plus élevées dans le sud-est où lon arrive même à 23 degrés. 16 degrés à Bucarest à midi.

  • La Roumanie, invité d’honneur de la Foire du livre d’Istanbul

    La Roumanie, invité d’honneur de la Foire du livre d’Istanbul

    En tant que pays invité de la Foire internationale du livre d’Istanbul, qui s’est tenue du 7 au 10 novembre sous le slogan « Nous vous devons quelques mots », la Roumanie y a été représentée par des noms sonores de la littérature contemporaine, dont Gabriela Adameşteanu, Matei Vişniec, Dan Lungu, Octavian Soviany, Carmen Muşat, Daniel Cristea-Enache, Florin Bican, Lucian Dan Teodorovici, Radu Vancu, Vasile Ernu et Alexandru Matei. Ils ont présenté leurs livres et répondu aux questions du public présent au stand roumain.



    La Foire internationale du livre d’Istanbul a également comporté des débats et le lancement de la version turque des romans « Je suis une vieille coco! » de Dan Lungu (paru aux Editions Bence Kitap) et « Une fenêtre sombre » de Florin Irimia (publié chez Aylak Adam). A cela se sont ajoutés des rencontres entre professionnels de la culture des deux pays et des événements dédiés aux enfants, accueillis aussi bien par le stand national que par l’Institut culturel roumain d’Istanbul. Au Théâtre Üsküdar Tekel Stage et au Lycée français Sainte-Pulchérie d’Istanbul, les spectateurs ont assisté à la représentation de deux pièces de Matei Vişniec, en présence de l’auteur: « La machinerie Tchekhov » et « Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux ».



    Un des débats à avoir suscité le plus d’intérêt s’est intitulé « La littérature pour enfants, une chose sérieuse ». Il a eu pour invités Oana Ispir, du Club des Illustrateurs de livres, ainsi que les écrivains Florin Bican et Vasile Ernu. A la question de savoir pourquoi il avait choisi la littérature pour enfants, Vasile Ernu a répondu qu’il avait toujours été passionné de ce genre d’écriture et qu’à son avis c’est l’enfance qui représente le moment décisif de la rencontre avec le livre.



    Vasile Ernu: « J’ai commencé à étudier ce phénomène parce que je voulais comprendre l’importance de la littérature pour enfants. Je dois avouer que les années ’90 m’ont terriblement irrité, car l’ouverture qu’elles nous proposaient s’est avérée être plutôt une fermeture. Dans la Roumanie de ces temps-là, cette littérature, qui se résumait à la traduction, me donnait l’impression d’une grande diversité, alors qu’il ne s’agissait en fait que de la fiction du type Disney. Je n’avais rien contre ces histoires, qui avaient bercé mon enfance aussi, mais elles ne représentent qu’une option parmi d’autres. Bref, en ce moment-là, la pire des choses m’a semblé être la disparition quasi totale des livres pour enfants écrits par des auteurs roumains. Je trouve que c’est très important de raconter nos propres histoires dans le langage enfantin, de communiquer aux petits nos opinions et tourments. »



    La journaliste Carmen Muşat a également demandé aux participants s’il était possible d’établir une hiérarchie entre l’image et le texte et puis ce que l’image apporte au texte et vice-versa. Autrement dit à qui la primauté. L’écrivain et traducteur Florin Bican pense que la prééminence, il faut l’accorder au texte, tout en précisant que les choses ne peuvent en rester là. Afin d’encourager les échanges entre auteurs et illustrateurs de livres, il leur a proposé de collaborer à une « Anthologie d’histoires illustrées pour enfants », parue aux maisons d’édition Pro Editura et Imprimerie. Ce livre-manifeste témoigne de l’existence de ressources fraîches en matière d’écriture et d’illustration de livre pour les petits. Après le vide créé dans les années ’80 par la disparition des livres roumains pour enfants, cette anthologie prouve que l’on peut renouer avec une tradition apparemment perdue.



    L’écrivain Florin Bican explique: « Sur proposition d’Oana Ispir, initiatrice du Club des illustrateurs, j’ai proposé aux écrivains d’essayer de rédiger des textes de ce genre, que les illustrateurs allaient enjoliver au gré de leur talent et de leur imagination. Ce fut une heureuse collaboration, qui a vraiment comblé les attentes des participants. Trois des écrivains présents à l’édition de cette année de la Foire du livre d’Istanbul se retrouvent en tant qu’auteurs d’histoires pour enfants. Il s’agit de Vasile Ernu, de Doina Ruşti et de moi-même. L’idée de ce recueil a été d’attirer l’attention sur le fait que la Roumanie a elle aussi des éditeurs et des illustrateurs de livres pour enfants».



    Voici maintenant la réponse de Vasile Ernu à la question de savoir si cette littérature repose sur une approche particulière du destinataire: « Quand on se met à écrire pour les enfants, les choses se compliquent en quelque sorte. Avec le temps, j’ai appris que si mentir aux adultes est facile, mentir aux petits est impossible. Réussir à écrire un livre que les enfants trouvent captivant, ce n’est pas peu de chose. Les petits, il faut les surprendre et puis, au contraire des grandes personnes, ils n’ont pas l’esprit altéré par le mensonge ou l’hypocrisie. L’enfant perçoit le livre comme un tout. Il ne distingue pas entre texte et image, comme nous autres adultes. Voilà pourquoi le terme « illustrateur » ne me paraît pas approprié quand il s’agit des dessins pour ce type de livres. A mon avis, l’écrivain et le dessinateur sont tous les deux auteurs. »



    Le programme de la Roumanie en sa qualité d’invité d’honneur de la Foire internationale du livre d’Istanbul a été organisé conjointement par le ministère de la Culture de Bucarest et l’Institut culturel roumain « Dimitrie Cantemir » de Turquie. (trad.: Mariana Tudose)

  • 21.11.2015

    21.11.2015

    Incendie- Le bilan de l’incendie déclaré le 30 octobre dans une boîte de nuit de Bucarest s’était encore alourdi samedi, après que les autorités ont confirmé le 59e décès, celui d’un patient grièvement brûlé ayant succombé à ses blessures dans un hôpital de la capitale roumaine. Selon le Ministère de la Santé, 40 personnes blessées lors du sinistre sont toujours hospitalisées à Bucarest, dont dix en état critique et grave. 30 autres blessés ont été transférés dans des hôpitaux de l’étranger. Par ailleurs, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi soir, Place de l’Université, de Bucarest pour participer à un concert à la mémoire des victimes de l’incendie.

    Réunion- Le nouveau gouvernement dirigé par le technocrate, Dacian Ciolos, s’est rassemblé samedi dans le cadre d’une réunion informelle. A l’agenda des pourparlers : la construction du budget 2016, les priorités sectorielles pour les mois à venir, l’amélioration des activités des autorités de management chargées de la gestion des fonds européens et les principes de la réforme dans l’administration. Aux dires du premier ministre, de telles réunions seront organisées périodiquement et porteront sur les priorités du nouveau gouvernement.

    Foire du Livre- La Foire internationale du livre Gaudeamus, organisée par Radio Roumanie à Bucarest se poursuit ce samedi. Sous le slogan « La foire du livre la plus lue de la radio la plus écoutée », elle est ouverte jusqu’à dimanche et accueille plus de 300 maisons d’édition et 700 événements. L’invité d’honneur de cette année est le GADIF – Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones en Roumanie.

    Tennis- La paire roumano- indienne Florin Mergea/Rohan Bopanna rencontre ce samedi la paire croato- brésilienne Ivan Dodig/Marcelo Melo à l’affiche des demi-finales du Tournois des champions de tennis de Londres. Par ailleurs, la paire roumano-nérelandaise Horia Tecău/Jean Julien Roger rencontrera à son tour les principaux favoris, les jumeaux américains Bob et Mike Bryan. C’est pour la première fois que la Roumanie est représentée par deux sportifs à ce Tournoi des champions, qui réunit les huit meilleurs joueurs de la saison 2015 et les huit meilleurs couples masculins de la compétition de double.

    Météo – En Roumanie, les températures ont chuté, surtout dans l’ouest, le centre et le nord où le ciel est couvert et on attend des pluies. Les quantités d’eau qui arroseront ces régions dépasseront les 20 litres par mètre carré, soit même 40 à 50 litres, dans les régions de montagne. Le vent sera fort sur la plupart des régions, allant jusqu’à 55-60 km/h, soit 90-100 km/h, en montagne. Pourtant, dans le sud du territoire, les températures continueront à dépasser les maximales saisonnière, se montant jusqu’à 19 degrés. 14 degrés à midi, dans la capitale

  • Franc-livres à “Gaudeamus”

    Franc-livres à “Gaudeamus”

    Trois cents participants, sept cents événements programmés du 18 au 22 novembre – Bucarest vit à lheure de la grande messe automnale du livre quofficie, pour la 22e édition, Radio Roumanie. Mélange subtile de salon et de marché aux livres, “Gaudeamus” – la Foire internationale de tous les genres littéraires est un énorme dilemme pour les dizaines de milliers de visiteurs qui culpabilisent de ne pas pouvoir tout acheter ni dassister à tous les points du programme proposé. Les francophones de la capitale roumaine seront sans aucun doute mis à rude épreuve ; et pour cause ! La production littéraire en langue française est au premier rang de cette 22e édition de la Foire Gaudeamus, dont linvité dhonneur est le Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones en Roumanie – GADIF. Quelle sélection de genres et de titres propose la Francophonie ? Quelles sont les raison du choix opéré ? Quels événements adjacents viennent appuyer la partie “livres” ?



    Débat avec Eric Poppe, délégué de la région Wallonie-Bruxelles à Bucarest, Cyrielle Diaz, chargée du secteur livre à lInstitut français de Roumanie, Sophie Daxhelet, auteure et illustratrice de livres pour jeunes publics.


  • “Kyralina” en fête

    “Kyralina” en fête

    Un des événements prévus de longue date et qui polarise lattention des Français, des francophones et des francophiles de la capitale roumaine sest déroulé samedi soir. “Kyralina”, la seule librairie française et francophone de Roumanie, a fêté ses trois ans dactivité. Un anniversaire marqué plutôt en grande pompe, en la présence de lambassadeur de France à Bucarest, François Saint-Paul; mais surtout un anniversaire marqué par un cadeau assez substantiel que létablissement sest fait à lui-même – des nouveaux locaux, au cœur de Bucarest, à deux pas de la Résidence de France. Retour sur cet îlot de livres avec Sidonie Mézaize, créatrice et directrice du projet “Kyralina”.


  • La beauté en tant qu’avenir du livre

    La beauté en tant qu’avenir du livre

    Le livre sort ses meilleurs atours pour continuer à survivre dans un monde qui a tendance à délaisser le papier en faveur du numérique. Porté par lAssociation pour la performance et la culture, “Les plus beaux livres de Roumanie” est un projet annuel ciblé sur le design spécialisé qui vise à interroger de manière aussi large que possible les acteurs roumains du secteur, les faire échanger avec des experts venus dautres horizons et surtout à les mettre en contact avec le public. Cest une master-classe, cest aussi une compétition lors de laquelle un jury international choisit une trentaine de livres-objets qui sont, par la suite, réunis dans une exposition qui voyage en Roumanie et à létranger dans les plus importants salons du livre. Cest à Cluj, dans le centre-ouest du pays, que vient de se terminer la quatrième édition “Des plus beaux livres de Roumanie”.


    Expérimenter en imprimerie pour lavenir était une des thématiques de cette rencontre, selon Valéria Vanguelov, directrice éditoriale chez Grasset Jeunesse, invitée dhonneur “Des plus beaux livres de Roumanie”.



  • En montagne, à vélo.

    En montagne, à vélo.

    L’invité d’aujourd’hui sur notre antenne est Alin Bonţa (50 ans), originaire de la contrée de Hunedoara. Il a un formation universitaire en mécanique. Rien de spécial, jusqu’ici. Seulement, il y a 10 ans, il a décidé de faire un peu d’exercice. Il a commencé par le jogging, pour se libérer des kilos qu’il avait accumulés après avoir renoncé aux cigarettes. Et de là, jusqu’à courir 21 kilomètres sans difficulté ne fut qu’un pas. Un ami lui a suggéré de participer à des demi-marathons. C’est ainsi qu’Alin Bonţa en est arrivé à courir à Prague, Vienne et Budapest.

    Ensuite, pour insuffler à ses concitoyens le plaisir de la course, il a couru, en 2010, 42 kilomètres sur la piste du stade de Deva, aux côtés de tous ceux qui ont souhaité le suivre. Cette expérience a été un vrai succès : plus de 400 personnes y ont participé.

    Alin Bonţa s’est ensuite épris du vélo. Accompagné par sa fille et un groupe d’amis aussi enthousiastes que lui, il a parcouru, en 11 jours, le chemin entre la Méditerranée et l’océan Atlantique. Un millier de kilomètres sur deux roues. Il raconte cette aventure dans un livre de 350 pages, publié au printemps 2015 : « Route des Cols des Pyrénées ».

    Pourquoi un livre ? Alin Bonţa :« A l’origine de ce livre se trouve un journal, car depuis 5 ou 6 ans que je fais des excusions à vélo, j’ai pris l’habitude de tenir un journal des plus beaux itinéraires. C’était un journal à circuit fermé, que j’envoyais à mes amis par mail – l’occasion de leur dire par où j’étais passé et de leur montrer des photos. Pourtant, le trajet que nous avons parcouru l’automne dernier dans les Pyrénées a été tellement complexe et intéressant que mes amis ont fini par me convaincre de réunir mes souvenirs dans un livre. Je me plais à dire que ce livre est une sorte de journal de voyage. Bien que dense du point de vue de l’information, il est facile à lire. Il comporte beaucoup d’illustrations et ne parle pas uniquement de cyclisme ou de sports. C’est un livre sur le voyage, sur la photo, sur la nature et un petit peu aussi sur l’éducation civique, car, en voyageant à l’étranger, on rencontre des gens différents et on peut apprendre beaucoup de choses que l’on peut appliquer chez soi. »

    En montagne, d’accord, mais pourquoi à vélo ? Alin Bonţa : « D’où vient ce plaisir ? Du fait que c’est la chose la plus naturelle. Parcourir les montagnes à vélo est la meilleure façon de vraiment savourer ce qui vous entoure, ce que vous ne pouvez faire ni en voiture, ni à moto, avec un casque sur la tête. Avant d’aller dans les Pyrénées, nous avons étudié le trajet à la maison et établi les étapes à parcourir. Nous sommes partis d’un endroit tout près de Barcelone, au bord de la Méditerranée, et après 11 jours je suis arrivé au bord de l’Atlantique. Cette Route des cols des Pyrénées est une route touristique très connue et très bien marquée. Nous ne l’avons pas suivie exclusivement, parce qu’elle a environ 500 – 600 km. Nous avons fait aussi des détours à gauche et à droite pour voir d’autres endroits qui méritaient d’être visités. J’ai vu des parcs naturels et des lieux de pèlerinage pour les fans du cyclisme sur route. »

    Pour Alin Bonţa, la joie a été d’autant plus grande que sa fille l’a accompagné dans cette aventure : « Pour elle, c’était le premier trajet de ce genre. Elle est passionnée de ce sport, elle aussi, et je suis sûr qu’elle fera encore plus d’excursions que moi. Moi, j’ai 50 ans et j’étais le plus âgé du groupe, qui a compté 9 de mes amis. Les autres étaient des trentenaires. Ce sont là des expériences qui, à part leur beauté intrinsèque, vous permettent d’apprendre beaucoup de choses. Le cyclisme, même pratiqué en tant qu’amateur, vous apprend à affronter les difficultés. Et d’habitude nous les surmontons avec beaucoup d’optimisme. » Après l’habitude des vacances à vélo, Alin Bonţa pourrait acquérir celle d’écrire des livres: « Je crois que mes amis ont pris un peu peur et ne nous emmèneront plus avec eux, de crainte que je n’écrive un autre livre. Cette année je ne ferai probablement pas d’excursions, car ma fille et moi, nous nous sommes inscrits à un marathon extrêmement difficile qui a lieu en Autriche. J’envisage pourtant une excursion suivie d’un nouveau livre : « A vélo dans les Carpates ». Pourquoi pas?

    Et puisqu’il réussit toujours à accomplir ce qu’il se propose, nous pouvons attendre, d’ores et déjà, un nouveau livre de voyage signé Alin Bonţa. (Trad. : Dominique)

  • Le style brancovan

    Le style brancovan

    Le style brancovan caractérise l’architecture et les arts de Valachie de l’époque du prince régnant Constantin Brancovan (1688 – 1714). Les historiens de l’art définissent ce style par analogie avec la Renaissance occidentale grâce notamment à ses structures rationnelles. Par ailleurs, par l’exubérance des décorations, il a été appelé aussi « le baroque brancovan ».



    Les bases du style brancovan ont été jetées au cours des deux décennies du règne de Matei Basarab au 17e siècle. Celui – ci avait apporté une certaine stabilité politique à la Valachie, favorisant aussi le développement des arts. Larchitecture des manoirs des boyards roumains a connu un véritable essor dans la période qui suivit le règne de Constantin Brancovan. Ce développement a coïncidé avec la croissance de linfluence des grands boyards vers la fin du même siècle au détriment des successeurs de Matei Basarab.



    Adriana Scripcaru est lauteur du livre « Lart brancovan accessible à tous». Elle estime que la richesse de ce style devrait être expliquée au large public de sorte que tout le monde puisse le comprendre et lapprécier: « En 2014, année où la Roumanie a rendu hommage à Constantin Brancovan, nous avons lancé un projet, un livre par lequel nous avons souhaité rapprocher le plus possible le large public des beautés du patrimoine brancovan. Le livre comporte de nombreuses images et explications, une sorte de dictionnaire pour les différents thèmes de ce style. Par exemple, un chapitre est consacré aux différents métiers: tailleurs de pierre, menuisiers, tisserands, orfèvres. Un autre parle des princes et des bâtiments quils ont fait construire, plus précisément de la manière dont la volonté des princes a influé sur la construction. Ce sont les détails qui donnent de la vie aux monuments historiques et qui, malheureusement, sont moins expliqués. En général, nous sommes habitués à avoir des explications plutôt techniques, sur les dimensions dun monument, lannée de sa construction, le nom de son bâtisseur. Mais les histoires qui se cachent derrière ces créations sont moins connues. »



    La préface du livre « Lart brancovan accessible à tous » dAdriana Scripcaru explique la raison dêtre de cet ouvrage : « Au fil du temps, de nombreux livres ont été écrits sur le patrimoine brancovan. Les histoires commencent par les chroniques anciennes, à lépoque des voïvodes. Ce sont des histoires racontées par ceux qui ont assisté à la création de ces merveilleux ouvrages. La plupart de nos savants historiens se sont penchés sur ce beau chapitre de la civilisation roumaine. De nos jours encore, chaque année, on écrit de nombreuses pages à ce sujet. Pourquoi donc un autre livre? Surtout quil ne nous fait pas découvrir des choses inconnues, ni des secrets perdus dans des manuscrits retrouvés. Et pourtant, cest un livre inédit. Vous allez comprendre pourquoi. »



    Adriana Scripcaru : « Le premier chapitre, nous l’avons intitulé Glossaire de la civilisation brancovane en images”. Les lecteurs sont familiarisés avec la mentalité médiévale roumaine. Ils apprennent qui étaient les boyards et les voïvodes et les relations entre les différentes couches sociales. Nous expliquons aussi le rôle de l’Eglise et fournissons quelques notions de théologie, indispensables à ceux qui souhaitent approfondir ce sujet. Le dernier chapitre, très beau d’ailleurs, signé par Luiza Zamora, historienne de l’art, est consacré à l’art post-brancovan, soit la période artistique roumaine la plus longue. De nombreux monuments historiques datent de cette époque, mais malheureusement beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui réduits à l’état de ruines. On m’a déjà dit que la lecture de ce livre est très agréable et que les illustrations le rendent attractive aussi. Le photographe qui a travaillé à ce projet, George Dumitriu, est très passionné de cet art et chevronné. On sent qu’il a mis du cœur à l’ouvrage. La vision graphique du livre en témoigne. Nous nous sommes éloignés du moule habituel des albums d’art, en faveur d’une approche panoramique. Le support graphique nous a lui aussi aidés à rendre plus accessible au lecteur la thématique abordées. »



    Sur la liste des principaux édifices historiques renvoyant au style brancovan figurent surtout la résidence d’été du prince régnant Constantin Brancovan de la commune de Potlogi, le Palais de Mogosoaia et l’Ancien Palais Métropolitain de Bucarest. Quant aux monuments religieux construits en style brancovan, ceux-ci impressionnent notamment par l’air monumental, les dimensions imposantes et la conception artistique unitaire, comme on peut le remarquer à admirer les monastères de Sinaia, de Horezu ou encore d’Antim, érigé à Bucarest.



    Adriana Scripcaru: « Il suffit de découvrir tous ces petits détails architecturaux qui font la spécificité de ce style pour tomber définitivement sous le charme de la civilisation brancovane. Je vous propose de prendre l’exemple du monastère de Sinaia, dressé par ordre de Michel Cantacuzène au moment de son retour d’un long pèlerinage en Terre Sainte. Le monastère reflète par ses décorations et ses fresques de nombreux moments de ce voyage qui a définitivement marqué la vie de Michel Cantacuzène. »



    Malheureusement, deux des plus beaux joyaux d’architecture en style brancovan, les monastères de Cotroceni et de Vacaresti, ont été terrassés dans les années 1980, par ordre de Nicolae Ceausescu. L’un d’entre eux, à savoir le monastère de Cotroceni, a été heureusement reconstruit sur le même emplacement entre 2003 et 2004. (Trad. Valentina Beleavski, Mariana Tudose, Ioana Stancescu)

  • Route des Cols des Pyrénées – un livre écrit par un cycliste roumain

    Route des Cols des Pyrénées – un livre écrit par un cycliste roumain

    Il bouge beaucoup et la passion du vélo l’a amené dans des endroits insolites. Alin Bonţa, accompagné par sa fille et un groupe d’amis aussi enthousiastes que lui, a parcouru, en 11 jours, le chemin entre la Méditerranée et l’océan Atlantique. Un millier de kilomètres sur deux roues. Il raconte cette aventure dans les pages d’un livre de 350 pages. « La Route des Cols des Pyrénées » présente également des photos prises par l’auteur et s’accompagne d’un DVD contenant le film de cette excursion tout au long de la chaîne montagneuse qui sépare la France de l’Espagne.



    Alin Bonţa nous parle de cette performance sportive devenue performance littéraire : « A l’origine de ce livre se trouve un journal, car depuis 5 ou 6 ans que je fais des excusions à vélo, j’ai pris l’habitude de tenir un journal des plus beaux itinéraires. C’était un journal à circuit fermé, que j’envoyais à mes amis par mail — l’occasion de leur dire par où j’étais passé et de leur montrer des photos. Pourtant, le trajet que nous avons parcouru l’automne dernier dans les Pyrénées a été tellement complexe et intéressant que mes amis ont fini par me convaincre de réunir mes souvenirs dans un livre. Je me plais à dire que ce livre est une sorte de journal de voyage. Bien que dense du point de vue de l’information, il est facile à lire. Il comporte beaucoup d’illustrations et ne parle pas uniquement de cyclisme ou de sports. C’est un livre sur le voyage, sur la photo, sur la nature et un petit peu aussi sur l’éducation civique, car, en voyageant à l’étranger, on rencontre des gens différents et on peut apprendre beaucoup de choses que l’on peut appliquer chez soi. »



    Parcourir les montagnes à vélo est la meilleure façon de vraiment savourer ce qui vous entoure, ce que vous ne pouvez faire ni en voiture, ni à moto, avec un casque sur la tête — estime notre interlocuteur. Et il ajoute : « Nous avons pris l’habitude de faire chaque année une excursion, avec nos amis — pas forcément les mêmes — car nous passons nos vacances à vélo. Nous avons été présents aux grands tours cyclistes — le Tour de France, le Tour d’Italie — en tant que « spectateurs pédaleurs », comme nous nous plaisons à dire. Nous nous y rendions, nous y passions une semaine, chaque matin nous faisions un petit tour en vélo dans la zone et l’après-midi nous attendions voir le peloton cycliste passer. Nous nous sommes rendus 3 fois en Italie et une fois en France — via l’Autriche et Innsbruck. En Roumanie, à part les routes de montagne très pittoresques Transfăgărăşan, Transalpina et, plus récemment, Trans-Rarău, il y a une nouvelle route, très belle, à travers la Moldavie. La Bucovine est tout simplement spectaculaire. Et je mentionnerais également, au Banat, le massif de Semenic. Les Carpates Occidentales sont également très belles, pourtant les routes sont moins bonnes. Nous préférons aller en vélo à la montagne car là-bas, on ne doit pas affronter le trafic. »



    Durant cette expédition, Alin Bonta et ses amis ont utilisé aussi une voiture avec chauffeur qui a transporté leurs bagages et vélos jusqu’au point de départ, à Barcelone. Les cyclistes s’y sont rendus en avion. Quand au parcours alpin proprement–dit, Alin Bonta a raconté que : « Dans les Pyrénées, l’itinéraire a duré 11 jours. Je suis parti d’un endroit tout près de Barcelone, au bord de la Méditerranée, et après 11 jours je suis arrivé au bord de l’Atlantique. L’itinéraire dans les Pyrénées je l’ai fait pour la plupart du temps du côté français du massif pour deux raisons. Primo, il y a plus de routes goudronnées que du côté espagnol et ces routes passent par de nombreux cols connus qui se retrouvent dans les grands tours cyclistes, le Tour d’Espagne et le tour de France, et que nous tous fans du cyclisme, nous souhaitions parcourir depuis longtemps. Secundo, cette Route des Cols des Pyrénées est une route touristique très connue et très bien marquée. Nous ne l’avons pas suivie exclusivement, puisqu’elle a environ 500 — 600 km. Nous avons fait aussi des détours à gauche et à droite pour voir d’autres endroits qui méritaient d’être visités. J’ai vu des parcs naturels très spectaculaires, le cirque de Gavarnie, le port de Boucharo. Parmi les cols les plus connus des passionnés de cyclisme, je mentionnerais celui de Tourmalet, des endroits de pèlerinage j’oserais dire pour les fans du cyclisme routier. »



    Alin se souvient aussi de toute une série de difficultés auxquelles ils se sont confrontés le long de leur voyage. Sa chaîne s’est cassée alors qu’il traversait un col. Ce fut la solidarité des cyclistes qui l’a sauvé puisque plusieurs de ses confrères espagnols de passage par le même endroit se sont arrêtés pour lui donner un coup de main.



    « Moi, ce voyage je l’ai fait pour la première fois avec ma fille qui adore nous accompagner et qui pédale depuis deux ans environ. Je voulais depuis longtemps que nous pédalions ensemble. Je me rappelle que l’unique pluie sérieuse de ces 11 jours, nous l’avons affrontée ensemble et ce fut une expérience particulièrement agréable, même si à la fin nous nous étions complètement mouillés. Ce fut un de ces moments que l’on n’oublie jamais. »



    Côté projets d’avenir, Alin a avoué que : « J’ai cette idée de faire une excursion, peut-être suivie par un autre livre, à travers les Carpates. Parce que dans les Carpates il existe également beaucoup de très belles routes et un tel livre serait non seulement intéressant pour les cyclistes amateurs de Roumanie, mais il serait une excellente publicité pour les étrangers passionnés du cyclisme. Dans les pays de l’Ouest de l’Europe, Italie, France, Espagne, Allemagne, il existe une importante tradition des excursions cyclistes sur la route. Et durant ce voyage à travers les Pyrénées, j’ai rencontré des gens qui affirmaient vouloir venir en Europe de l’Est. Pourtant ils ne connaissent pas les lieux, les itinéraires ni d’autres détails de ce genre. »



    Enfin, nous vous invitons à pédaler en tant que lecteurs, aux côtés d’Alin et de ses amis dans un voyage de mille kilomètres pour les rejoindre lors d’un éventuel itinéraire en Roumanie.


    (Trad.: Alex Diaconescu, Dominique)

  • Bestiaire à lettres et aux bestioles

    Bestiaire à lettres et aux bestioles

    Des dizaines denfants en CP, CE ou CM ont assisté jeudi au lancement dun livre insolite, soit une toute petite partie des plus de 120 mille élèves apprenant le français dans l’enseignement primaire roumain. Certains d’entre eux avait participé à un projet expérimental complètement inédit dans le pays, déroulé sous l’égide de l’Institut français de Roumanie — la création du premier abécédaire local de langue française. Précisions avec Céline Herrmann, créatrice et coordinatrice de « Mon bestiaire à bestioles », ce premier abécédaire roumain en français.


  • Les histoires de Bucarest racontées par Domenico Casselli..

    Les histoires de Bucarest racontées par Domenico Casselli..

    Vers le milieu du 19-e siècle, le processus de modernisation des principautés roumaines s’est visiblement intensifié. Un nombre croissant de bâtisseurs italiens ont commencé à arriver en Valachie et en Moldavie, s’ajoutant aux Italiens venus s’y établir pendant les siècles antérieurs et qui s’étaient fait remarquer en tant qu’intellectuels ou hommes de sciences. Il convient de mentionner, parmi eux, le secrétaire florentin du prince régnant Constantin Brancovan, Antonio Maria del Chiaro, auteur d’importants mémoires sur la Valachie. Au 19e siècle, de nouveaux édifices commençaient à être érigés, dans les styles architecturaux en vogue à l’époque. Or, pour les bâtir, il fallait des architectes et des ingénieurs qui connaissent les nouvelles exigences, ainsi que des maçons familiarisés avec les matériaux utilisés.

    Certains de ces maçons sont venus d’Italie, ils s’y sont adaptés, ont fondé des familles et s’y sont établis. Une partie de leurs descendants ont continué leur métier, d’autres se sont orientés vers d’autres domaines. Ce fut le cas du journaliste et historien Domenico Caselli, un Italien né en 1875 à Bucarest dans une famille de bâtisseurs et tellement épris de sa ville natale, qu’il devint un de ses historiens.

    Emanuel Bădescu, bibliothécaire travaillant au cabinet des estampes de la Bibliothèque de l’Académie roumaine, poursuit l’histoire de Domenico Caselli : « Il a été l’étudiant préféré de l’historien et homme politique Vasile Urechia, qui a voulu l’orienter vers l’archivage. D’où sa facilité à aborder les documents anciens, à les lire, les traduire et les commenter. Ses parents étaient originaires du nord de l’Italie, étant nés près de Venise. Ils sont arrivés à Bucarest vers la moitié du 19e siècle. Son père était bâtisseur. Les bâtisseurs italiens étaient très recherchés en Valachie, où ils avaient commencé à arriver dès le 17e siècle, à l’époque du prince régnant Constantin Brancovan. Domenico Caselli a fait ses études primaires et secondaires à Bucarest. Selon un de ses biographes, il est possible que Caselli ait vu le jour et passé son enfance dans le quartier de l’église Visarion. Une fois le lycée terminé, il s’est orienté vers l’histoire. Grand admirateur de l’éminent homme de lettres Bogdan Petriceicu Haşdeu, Caselli a repris sa méthodologie de travail dans ses articles d’histoire. En quoi consistait cette méthodologie ? Haşdeu commençait par une brève présentation du thème, il exposait le document, ensuite il le commentait et en tirait les conclusions. »

    Intéressé également par l’histoire politique de la ville de Bucarest, Domenico Caselli s’est surtout distingué par son intérêt pour les événements quotidiens, pour les documents anciens illustrant la vie de tous les jours des Bucarestois. Ces documents, Caselli les racontait ou les commentait dans les publications de l’époque. Nous repassons le micro à Emanuel Bădescu : « Il a commencé par publier ses articles dans les revues périodiques de l’époque. Il a été l’adepte d’une histoire scientifique de vulgarisation, pour que le lecteur soit captivé, d’une histoire thématique et des documents. Dans ses articles destinés aux différents journaux – bien nombreux, d’ailleurs – Caselli a essayé de cultiver l’intérêt pour les documents authentiques. Il a également publié 2 ou 3 livres, pourtant ce n’était pas là sa vocation. »

    Un de ces livres, à savoir « Le massacre des Bucarestois au temps de Kehaïa-bey et autres histoires merveilleuses de la ville de Bucarest au début du 19e siècle » vient d’être publié aux Editions « Vremea ». Dans ses pages, le lecteur peut savourer des articles de Domenico Caselli publiés en 1936 – 1937, dans l’hebdomadaire La revue municipale sous la rubrique « A quoi ressemblait le Bucarest de jadis ». Il y parle de l’année 1821 et de la révolution de Tudor Vladimirescu, qui a touché la future capitale roumaine. Pour écrire ces articles, Caselli a utilisé des informations fournies par un témoin de l’époque, le colonel Dimitrie Papazoglu, un des premiers cartographes et géographes roumains. A ces informations, il en ajoute d’autres, provenant de sources différentes. Une des figures dont Caselli donne une description pittoresque est celle de Bimbaşa Sava, commandant des troupes de mercenaires qui défendaient à l’époque la ville de Bucarest. Domenico Caselli s’est éteint en 1937. Ses articles méritent bien d’être publiés et redécouverts. (Trad. : Dominique)