Tag: Roumanie

  • 27.02.2025 (mise à jour)

    27.02.2025 (mise à jour)

    [mise à jour 20:00]

     

    Classement – La Roumanie est classée comme un « régime hybride » par le magazine britannique The Economist dans son Indice mondial des démocraties 2024 et occupe la dernière place dans l’UE à cet égard. Le score du pays a été abaissé de 0,46 point, ce qui lui fait perdre 12 places et le place au 72e rang sur les 167 pays analysés. La Roumanie se situe désormais entre la République de Moldova et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, tandis que ses voisins, la Hongrie et la Bulgarie, la dépassent. La publication britannique explique que la principale raison de cette rétrogradation est la décision de la Cour constitutionnelle d’annuler les résultats du premier tour des élections présidentielles du 24 novembre et du second tour prévu pour le 8 décembre. The Economist prévient qu’il existe un risque que le score de la Roumanie diminue encore cette année, en fonction de la manière dont se dérouleront les élections présidentielles de mai. L’indice de The Economist présente les tendances mondiales en matière de démocratie et, selon le rapport, le niveau de démocratie dans le monde est passé de 5,23 en 2023 à un niveau historiquement bas de 5,17 l’année dernière, sur une échelle de 0 à 10. En fonction de leur score, les pays sont regroupés en quatre catégories : « démocraties complètes », « démocraties imparfaites », « régimes hybrides » et « régimes autoritaires ». La Norvège a été désignée comme le pays le plus démocratique du monde pour la 16e année consécutive, suivie de la Nouvelle-Zélande et de la Suède. Le pays le moins bien classé est l’Afghanistan.

     

    [mise à jour 19:00]

     

    Douanes  – Les tarifs douaniers qui pourraient être introduits par les États-Unis sur le commerce avec l’Union européenne auraient moins d’impact en Roumanie, dont la majorité des échanges commerciaux sont opérés avec les autres pays de l’UE, a déclaré l’économiste en chef de la Banque centrale de Bucarest, Valentin Lazea. Ce dernier a souligné que 72 % du commerce extérieur de la Roumanie se fait avec les pays de l’UE et a donné l’exemple des droits de douane appliqués dans le passé sur l’acier et l’aluminium, qui n’ont pas beaucoup affecté la Roumanie, étant donné que les exportations de ces métaux vers les États-Unis sont négligeables.Valentin Lazea a averti qu’il y aura toutefois un effet inflationniste résultant de l’augmentation globale des droits de douane, qui entraînera une hausse des prix. Le président américain Donald Trump a annoncé hier, lors de sa première réunion de cabinet à la Maison Blanche, qu’il imposerait bientôt des droits de douane de 25 % sur les produits européens importés aux États-Unis.

     

    [mise à jour 16:00]

    Plafonnement – Le gouvernement roumain a adopté aujourd’hui un décret d’urgence qui prévoit de prolonger le plafonnement du prix du courant électrique jusqu’au 30 juin de cette année, étant donné que l’actuel schéma devrait s’achever le 31 mars. L’exécutif a décidé de prolonger aussi le plafonnement des tarifs au gaz naturel, mais pour une période plus longues, soit jusqu’à début avril 2026. Ce prolongement de 12 mois du plafonnement des tarifs au gaz vise à ne pas faire augmenter le prix du gaz lorsque les stocks de gaz seront refaits pour l’hiver prochain. Le ministre de l’énergie, Sebastian Burduja a récemment déclaré que l’Exécutif souhaitait protéger les Roumains et soutenir la compétitivité des compagnies roumaines. Après avoir libéralisé le marché de l’énergie, le 1er janvier 2021, la Roumanie a figuré parmi les Etats européens les plus touchés par les prix record de l’électricité et du gaz. Par le plafonnement des prix, les personnes physiques et les industriels ont été mis à l’abri des prix exorbitants de l’énergie.

     

    DIICOT – La Direction de l’enquête sur le crime organisé et le terrorisme, DIICOT, a confirmé que les frères Tate, Andrew et Tristan, accusés de traite d’êtres humains, viol et blanchiment d’argent, ont reçu de la part du procureur la permission de quitter la Roumanie. Ils sont partis ce matin, à l’aube, à bord d’un avion à destination de Florida. Les frères ayant la double citoyenneté, britannique et américaine, restent sous contrôle judiciaire et doivent comparaître à chaque convocation. La semaine dernière, le magazine Financial Times avait écrit que l’actuelle administration de Washington met de la pression sur les autorités roumaines pour qu’elles lèvent les restrictions imposées aux deux frères. Une information rejetée par Bucarest.

     

    Candidat – En Roumanie, l’ancien candidat prorusse à la présidentielle, le souverainiste Calin Georgescu,  a été placé sous contrôle judiciaire pour 60 jours, avec interdiction de quitter la Roumanie et obligation de pointage au commissariat. Auditionné mercredi au parquet général de Bucarest, Calin Georgescu est inculpé au titre de six infractions, parmi lesquelles incitation à des actions contre l’ordre constitutionnel ou encore fausses déclarations sur le financement de sa campagne.

     

    Conseil – Le chef de l’Etat roumain par intérim, Ilie Bolojan, a eu mercredi des consultations avec les représentants des partis parlementaires afin de décider ensemble de la position que la Roumanie adoptera au Conseil européen de Bruxelles, prévu le 6 mars. Le sommet européen débouchera certainement sur l’adoption d’une série de mesures très importantes pour la sécurité européenne. En Roumanie, la plupart des formations parlementaires ont rejeté le scénario que le pays envoie des troupes de maintien de la paix en Ukraine. La coalition gouvernementale s’est prononcée en faveur d’une majoration des fonds destinés à la défense sous la forme de nouveaux investissements dans l’industrie d’armement. L’USR, en opposition, a mis en avant la nécessité d’un projet clair de participation de la Roumanie à la reconstruction de l’Ukraine. Les élus du parti POT, fraichement entré au Parlement, ont boycotté les débats.

     

    Moldova – Le président par intérim de Roumanie, Ilie Bolojan, est attendu samedi en visite officielle en République de Moldova voisine – a annoncé la présidence de Chișinău. Conformément à la même source, M Bolojan doit s’entretenir avec la présidente pro-occidentale Maia Sandu, au cours de laquelle la relation spéciale, basée sur la communauté de langue, d’histoire et de la culture, entre la République de Moldova et la Roumanie sera reconfirmée.  Maia Sandu et Iliea Bolojan souligneront l’engagement commun pour approfondir la coopération bilatérale, au bénéfice des citoyens des deux Etats.

     

    Motion – La motion de censure déposée par l’opposition souverainiste qui réunit l’AUR, SOS Roumanie et le parti de jeunes (POT), contre le gouvernement de la coalition PSD-PNL-UDMR sera débattue et votée vendredi. Les signataires de la motion affirment que l’actuel gouvernement était illégitime, avait perdu sa crédibilité par l’association d’un des ses membres avec les protagonistes d’un retentissant dossier pénal et l’accusent de ne pas avoir respecté son propre programme dans lequel le pouvoir promettait d’augmenter entre autres les allocations et les pensions de retraite. Egalement du côté de l’Opposition, l’USR, pro-européen a annoncé qu’il ne voterait pas cette motion. Les représentants de la coalition majoritaires affirment que la Roumanie avait besoin de solutions sérieuses et non pas de stratégies d’image.

     

    Handball – Le club champion de handball masculin de Roumanie, CS Dinamo Bucarest, a été battu à domicile à l’issue d’un match dramatique contre l’équipe polonaise Orlen Wisla Plock, sur le score de 27 à 26, dans un match du Groupe A de la Logue des Champions. Le but de la victoire a été marqué quelques secondes avant la fin du match. Dinamo jouera sont dernier match du groupe 6 mars contre les danois de Fredericia Handbold Klub. Dans le classement du groupe, les Roumains sont en 5e position sur 8 équipes. Les deux premières équipes se qualifient directement aux quarts de finale et les équipes de la 3e à la 6e place joueront une phase des play-offs pour accéder aux quarts de finale.

     

    Météo – Le ciel est couvert ce jeudi, le brouillard persiste dans le sud, l’est et le sud-est de la Roumanie. Dans le reste du territoire, il fait doux. Les températures vont de 6 à 16 degrés.

  • 26.02.2025 (mise à jour)

    26.02.2025 (mise à jour)

    Georgescu – L’ancien candidat à la présidence roumaine, Călin Georgescu, connu pour ses positions extrémistes pro-russes, a été conduit au bureau du procureur général pour y être entendu par les magistrats. Selon un communiqué officiel, ce dernier a été placé sous contrôle judiciaires pour 60 jours, étant formellement inculpé de six infractions, dont atteinte à l’ordre constitutionnel, détention d’armes, troubles à l’ordre public, création d’une organisation fasciste, raciste et xénophobe, promotion d’un culte de la personnalité accusé de génocide et apologie de crimes de guerre. Dans le cadre de cette affaire, les procureurs ont mené, mercredi matin, des dizaines de perquisitions dans cinq départements du pays. L’enquête porte notamment sur le financement de sa campagne électorale et la création d’organisations à caractère fasciste. Parmi les personnes visées figure Horațiu Potra, un proche de Georgescu et dirigeant d’un groupe de mercenaires opérant en Afrique. Selon un communiqué du parquet, il a été précisé que plusieurs infractions étaient actuellement en cours d’examen, notamment atteinte à l’ordre constitutionnel, possessions de caches d’armes illégales et de munitions et incitation à la haine.

     

    Législation – Le parlement de Bucarest a adopté mercredi un projet de loi autorisant l’armée à abattre les drones qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien roumain, en fonction des niveaux de menace et des risques qu’ils représentent pour les civiles et les infrastructures du pays. La Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN, qui partage une frontière de 650 km avec l’Ukraine, a été touchée à plusieurs reprises par des fragments de drones russes, l’armée russe ayant attaqué des infrastructures portuaires ukrainiennes. Les deux chambres du Parlement ont adopté le projet de loi, malgré la forte opposition des politiciens ultranationalistes d’extrême droite qui contrôlent plus d’un tiers des mandats législatifs. Le projet de loi définit des conditions spécifiques permettant à la Roumanie de contrôler l’utilisation de son espace aérien pour les aéronefs avec ou sans pilote. En vertu de la loi proposée, les systèmes alliés présents en Roumanie pourraient participer à toute action conformément aux traités de défense collective conclus avec les États membres de l’OTAN et de l’UE.

     

    Bolojan – Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan a tenu mercredi des consultations au Palais de Cotroceni à Bucarest, avec des représentants des partis parlementaires afin de définir la position de la Roumanie pour le Conseil européen extraordinaire du 6 mars, un sommet qui devrait prendre des décisions importantes sur la sécurité européenne. Le président du PSD (au gouvernement avec le PNL et l’UDMR), le Premier ministre Marcel Ciolacu, a annoncé que la première proposition des sociaux-démocrates lors des discussions était que la Roumanie n’envoie pas de troupes en Ukraine. Le PSD était également en faveur d’une allocation supplémentaire pour la défense, mais sous la forme d’investissements dans l’industrie nationale de l’armement. L’AUR (extrême droite) était également contre l’envoi de troupes en Ukraine. L’USR (centre-droit) a déclaré au président intérimaire Ilie Bolojan que la Roumanie devait investir davantage dans la défense. La présidente de l’USR, Elena Lasconi, a déclaré qu’un plan clair était nécessaire pour participer à la reconstruction de l’Ukraine. Le parti au pouvoir, l’UDMR, souhaite également que la Roumanie investisse dans des capacités militaires modernes, tandis que son président, Kelemen Hunor, a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec l’envoi de troupes roumaines en Ukraine. SOS (souverainiste) Roumanie ne veut pas non plus de troupes roumaines en Ukraine et s’oppose à la poursuite de la guerre et à la participation de notre pays au conflit. Cependant, les membres du groupe des minorités nationales au Parlement étaient présents et le PNL (partenaire au gouvernement) a clôturé le cycle de négociations.

     

    Enquête – Une vingtaine de personnes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête sur des activités illicites au port de Constanța, dans le sud-est de la Roumanie. Parmi elles figurent Ion Dumitrache, chef suspendu de l’organisation municipale du Parti social-démocrate (PSD), ainsi que plusieurs hauts responsables de l’Administration des ports maritimes. Les suspects sont visés par des accusations de corruption, notamment pour trafic d’influence et versement de pots-de-vin. Selon les procureurs anticorruption, entre 2024 et 2025, plusieurs hommes d’affaires et dirigeants d’entreprises auraient promis et versé des sommes allant de 2 000 à 100 000 euros à des fonctionnaires publics. En échange, ces derniers auraient facilité leurs activités au sein du port de Constanța, notamment en simplifiant les procédures de cession de biens, en prolongeant des contrats de collecte des déchets, en attribuant des appels d’offres ou encore en accordant un accès exclusif à certains quais. Le montant total des pots-de-vin s’élèverait à environ 6 millions d’euros. Le tribunal de Bucarest a rejeté la demande de détention provisoire pour sept des inculpés, qui ont été placés sous contrôle judiciaire. Les décisions concernant treize autres suspects sont toujours en attente.

     

    Motion – La motion de censure déposée par l’opposition souverainiste contre le gouvernement de la coalition PSD-PNL-UDMR doit être débattue et votée vendredi par le Parlement de Bucarest. Les signataires de la motion affirment que l’exécutif actuel est illégitime, qu’il a perdu sa crédibilité en associant certains de ses membres aux protagonistes d’un retentissant dossier pénal et qu’il ne respecte même pas son propre programme de gouvernement, dans lequel il a promis, entre autres, d’augmenter les indemnités sociales et les pensions de retraite. Egalement dans l’opposition, l’USR, qui se déclare pro-européenne, a annoncé qu’elle ne voterait pas la motion. Les représentants de la coalition majoritaire affirment que la Roumanie a besoin de solutions sérieuses et non pas de stratégies d’image.

     

    Météo – En Roumanie, le temps commence à se réchauffer légèrement, après quelques jours de températures glaciales. Aujourd’hui, le ciel sera variable, et le vent enregistrera une légère intensification dans la moitié sud du territoire. Les maxima varient généralement de 4 à 12 degrés Celsius, plus élevées sur l’ouest et le nord-ouest. A Bucarest, ciel variable et des maxima de 4 degrés sous le soleil.

  • Călin Georgescu inculpé pour extrémisme et création d’une organisation fasciste (mise à jour)

    Călin Georgescu inculpé pour extrémisme et création d’une organisation fasciste (mise à jour)

    L’ancien candidat à la présidence roumaine, Călin Georgescu, connu pour ses positions extrémistes pro-russes, a été conduit au bureau du procureur général pour y être entendu par les magistrats. Selon un communiqué officiel, ce dernier a été placé sous contrôle judiciaires pour 60 jours, formellement inculpé de six infractions, dont atteinte à l’ordre constitutionnel, détention d’armes, troubles à l’ordre public, création d’une organisation fasciste, raciste et xénophobe, promotion d’un culte de la personnalité accusé de génocide et apologie de crimes de guerre. Dans le cadre de cette affaire, les procureurs ont mené, mercredi matin, des dizaines de perquisitions dans cinq départements du pays. L’enquête porte notamment sur le financement de sa campagne électorale et la création d’organisations à caractère fasciste. Parmi les personnes visées figure Horațiu Potra, un proche de Georgescu et dirigeant d’un groupe de mercenaires opérant en Afrique. Selon un communiqué du parquet, il a été précisé que plusieurs infractions étaient actuellement en cours d’examen, notamment atteinte à l’ordre constitutionnel, possessions de caches d’armes illégales et de munitions et incitation à la haine.

  • Qui travaille après la retraite ?

    Qui travaille après la retraite ?

    Une étude récemment publiée par Eurostat montre que seuls 13 % des citoyens de l’Union européenne restent actifs sur le marché du travail après l’âge de la retraite. Pour 36 % d’entre eux, le désir de rester productif et la passion pour leur métier constituent les principales motivations, tandis que plus de 28 % sont motivés par des besoins financiers. Les autres raisons citées par les personnes interrogées sont le désir de rester socialement intégré (11 %) et l’attrait financier du travail (9 %).

    La même enquête montre que les États baltes affichent les proportions les plus élevées de personnes âgées continuant à travailler après la retraite : près de 55 % en Estonie, et environ 44 % en Lettonie et en Lituanie, tandis que la Grèce et l’Espagne (respectivement 4,2 % et 4,9 %) se situent à l’autre extrémité de l’échelle. La Roumanie se trouve au bas de l’échelle, avec seulement 1,7 % de retraités actifs sur le marché de l’emploi.

    Toutefois, une enquête réalisée par BestJobs vient contredire ces statistiques. En 2021, huit employés roumains sur dix ont déclaré qu’ils prévoyaient de continuer à travailler après leur retraite. Pour mieux comprendre cette réalité roumaine, nous nous sommes entretenus avec Sorina Faier, spécialiste des ressources humaines, qui compte plus de 17 ans d’expérience dans ce domaine.

     « Je pense que la vérité se situe quelque part au milieu. Je ne pense pas qu’Eurostat ait tout à fait raison, parce que les sondeurs ne disposent pas de toutes les données, et dans l’autre enquête les gens disent seulement qu’ils ont l’intention de travailler, mais pas qu’ils travaillent. En effet, de nombreux retraités ne disposent pas d’une pension suffisante sous quelque forme que ce soit – nous savons tous à quel point nos retraites sont faibles en Roumanie – et ils travaillent donc. Mais de nombreux employeurs embauchent de façons illégales et il est clair que ces employés n’apparaissent pas dans les comptes et qu’Eurostat ne peut pas les prendre en considération. »

     

    Des motivations diverses et variées

    Interrogée sur les raisons pour lesquelles les retraités roumains choisissent de rester sur le marché du travail, Sorina Faier estime que les besoins financiers prévalent, mais aussi que le désir de ne pas s’isoler est important.

    « En tant qu’être social, les personnes encore dynamiques, en bonne santé physique et mentale sont très désireuses de continuer à travailler pour conserver leur énergie. »

     

    De l’expertise des seniors

    Mais il existe des différences significatives entre les cadres supérieurs et les cadres moyens, ainsi qu’entre les travailleurs qualifiés et les travailleurs non qualifiés. Dans le cas des premiers, la plupart souhaitent rester dans le même domaine. Selon Sorina Faier, l’état d’esprit des employeurs a changé au cours des dix dernières années et ils sont plus enclins à conserver ou à embaucher des personnes ayant dépassé l’âge de la retraite, car ils ont pris conscience des avantages de l’expertise des professionnels seniors occupant des postes d’encadrement supérieur. Sorina Faier :

     

     « Je constate, d’après tous les entretiens que nous avons et toutes les réunions que je fais avec des cadres supérieurs, qu’ils sont beaucoup plus ouverts à l’embauche de personnes plus âgées, l’atout étant leur ancienneté et les connaissances qu’elles peuvent apporter. Mais si nous parlons de travailleurs qualifiés et non qualifiés, il est certain que la plupart d’entre eux se dirigent vers d’autres secteurs, notamment les services de sécurité, où l’on voit partout des agents de sécurité assez âgés et manifestement à la retraite. En général, lorsqu’ils prennent leur retraite, les travailleurs peu ou pas qualifiés se dirigent vers les services, par exemple de nettoyage, de sécurité, parfois vers la restauration et les services de taxi ».

    Certains seniors choisissent, une fois à la retraite, de se lancer dans l’entrepreneuriat, souvent dans le domaine dans lequel ils ont acquis de l’expérience, suffisamment confiants pour créer une entreprise à partir de zéro.

     « Bien sûr, la plupart d’entre eux créent une entreprise juste suffisante pour leur assurer un certain confort et compléter leur retraite et, oui, ils se concentrent sur les domaines qu’ils connaissent et dans lesquels ils ont construit un réseau suffisamment solide pour que cette entreprise réussisse également. »

     

    Des situations contrastées

    Sorina Faier affirme que les mentalités ont changé par rapport à il y a dix ans, lorsque les gens envisageaient rarement de travailler au-delà de l’âge de la retraite. Aujourd’hui, les Roumains prennent conscience qu’il y a de nombreux avantages à rester actif, à la fois en termes de santé et d’équilibre mental, mais aussi sur le plan financier. Une autre option consiste à travailler en free-lance sur des projets d’enseignement, de traduction, de tutorat ou même d’informatique. Ces derniers, même s’ils ne représentent pas un pourcentage énorme, sont généralement des personnes qui ont constamment perfectionné leurs compétences et se sont tenues au courant des dernières technologies.

    Les données de l’Institut national des statistiques montrent que 4,9 millions de Roumains sont à la retraite, dont un million n’a pas encore atteint l’âge légal de la retraite. L’âge de la retraite en Roumanie est l’un des plus bas de l’UE : 59,5 ans, avec l’Autriche, et son âge de départ à la retraite de 59,6 ans. En revanche, l’Islande, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ont l’âge le plus élevé pour le versement de la première pension – entre 64 et 66,2 ans.

    Les experts roumains estiment que, s’agissant d’une moyenne, il existe de très grandes différences entre les personnes qui partent en retraite anticipée et celles qui continuent à travailler jusqu’à un âge avancé. Parmi les professions qui offrent une retraite anticipée en Roumanie figurent la police, la gendarmerie, les services secrets, le service militaire, la magistrature et l’armée de l’air. (Trad : Clémence P. Lheureux)

  • Inflation en Europe : la Roumanie toujours dans le top trois

    Inflation en Europe : la Roumanie toujours dans le top trois

    L’Office statistique européen a récemment publié des données révélant un changement notable dans le classement des taux d’inflation annuels moyens au sein de l’Union européenne. Après avoir occupé pendant dix mois consécutifs la première place de ce classement indésirable, la Roumanie a été dépassée en janvier 2025 par la Hongrie, qui affiche désormais un taux d’inflation de 5,7 %. La Roumanie suit de près avec 5,3 %, tandis que la Croatie se positionne en troisième place avec 5 %.

     

    Tendances générales de l’inflation dans l’UE

     

    Au niveau de l’Union européenne, le taux moyen de variation des prix à la consommation, calculé sur les 12 derniers mois, a légèrement augmenté, passant de 2,7 % en décembre 2024 à 2,8 % en janvier 2025. Dans la zone euro, cette hausse est passée de 2,4 % à 2,5 % sur la même période. Ces chiffres restent au-dessus de l’objectif d’inflation de 2 % fixé par la Banque centrale européenne, considéré comme optimal pour une croissance saine de l’Union.

     

    En Roumanie, une inflation en légère baisse

     

    Selon l’Institut national des statistiques, la Roumanie a enregistré une diminution de son taux d’inflation annuel, passant de 5,14 % en décembre 2024 à 4,95 % en janvier 2025. Cette baisse est principalement attribuée à une augmentation plus modérée des prix des denrées alimentaires (+4,54 %), des biens non alimentaires (+4,60 %) et des services (+6,54 %). Malgré cette tendance à la baisse, la Banque nationale de Roumanie (BNR) a révisé à la hausse ses prévisions d’inflation pour la fin de l’année, les portant de 3,5 % à 3,8 %. Le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, anticipe une trajectoire fluctuante de l’inflation au cours du premier semestre 2025, suivie d’une légère diminution. Cependant, il estime que le taux ne descendra pas en dessous de 3,5 % avant le premier trimestre 2026.

     

    « Le pays entre dans une période de pénurie de la demande, alors voyons ce qu’il en est. L’important est qu’en la combinant avec la politique fiscale et la politique monétaire, cette nouvelle situation ne conduise pas à la récession. Si la croissance économique repose principalement sur l’investissement et en particulier sur l’absorption des fonds européens, nous pensons que cela peut être évité et que nous pouvons avoir une inflation en baisse. Il s’agit d’une croissance économique – pas très importante, mais une croissance tout de même. » a conclu le gouverneur de la BNR

     

    Défis et perspectives économiques pour la Roumanie

     

    Mugur Isărescu a également mis en évidence que la Roumanie est sur le point d’entrer dans une période de demande insuffisante, ce qui pourrait avoir un double impact : une pression à la baisse sur l’inflation, mais aussi un risque potentiel pour la croissance économique. Il a insisté sur l’importance de combiner judicieusement les politiques fiscales et monétaires pour éviter une récession. Selon lui, une croissance économique, même modeste, pourrait être soutenue par des investissements accrus et une meilleure absorption des fonds européens.

     

    Par ailleurs, le gouverneur a souligné que l’évolution future de l’inflation est entourée de risques et d’incertitudes, tant internes qu’externes. Parmi les facteurs internes, l’année électorale pourrait engendrer des tensions politiques et sociales. Sur le plan externe, une éventuelle guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne pourrait avoir des répercussions négatives significatives sur l’économie roumaine.

     

    Dans ce contexte, la décision du gouvernement roumain de faire de l’absorption des fonds européens une priorité absolue est perçue positivement. La relance des investissements est également considérée comme cruciale pour soutenir la croissance économique et maîtriser l’inflation. La Banque centrale de Roumanie prévoit un taux d’inflation annuel de 3,1 % d’ici la fin de l’année 2026.

  • 24.02.2025 (mise à jour)

    24.02.2025 (mise à jour)

    Ukraine – Trois ans après l’invasion russe de l’Ukraine, les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et António Costa, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, ainsi que des dirigeants des pays baltes et nordiques se sont rendus ce lundi à Kiev pour réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, alors que la nouvelle position des États-Unis modifie les données du conflit. Dans un message vidéo adressé aux participants, le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a déclaré que la sécurité de l’Ukraine était essentielle pour la Roumanie et l’ensemble du continent européen et que le soutien à Kiev devait être maintenu. Il a souligné la nécessité pour l’Ukraine et l’Union européenne d’être impliquées dans les négociations de paix et que la Roumanie était prête à se coordonner avec tous les partenaires européens, américains et alliés pour aider à trouver une voie vers une paix juste et durable le plus rapidement possible. Un message similaire a également été transmis par le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu, selon lequel la Roumanie doit soutenir à l’ONU les résolutions américaine et européenne sur la fin de la guerre en Ukraine. Ce lundi également, le président français Emmanuel Macron s’est rendu à Washington pour s’entretenir avec Donald Trump afin de le convaincre de prendre en compte la sécurité des Européens dans ses discussions avec Moscou. À Bucarest, la façade principale du Palais du Parlement ne porte pas les couleurs du drapeau ukrainien, et une minute de silence a été observée à la Chambre des députés en hommage aux citoyens ukrainiens qui ont perdu la vie pendant la guerre.

     

    Conseil européen  – Les partis parlementaires roumains sont invités mercredi à des consultations avec le président par intérim Ilie Bolojan afin de préparer la position de Bucarest pour la réunion extraordinaire du Conseil européen du 6 mars. Les principaux sujets de discussion seront le soutien à l’Ukraine et la préparation de la stratégie de défense commune de l’UE, après que l’administration américaine dirigée par Donald Trump a annoncé vouloir réduire sa présence militaire en Europe. Le Parti social-démocrate, suivi de l’Alliance pour l’unité des Roumains, du Parti national libéral, de l’Union Save Romania, de SOS Roumanie, de l’Union démocratique hongroise de Roumanie, du Parti des jeunes et du Groupe parlementaire des minorités nationales participeront aux consultations, dans l’ordre des pourcentages obtenus lors des élections législatives de l’année dernière. Chaque parti disposera d’une heure de discussion.

     

    Motion – La motion de défiance contre le gouvernement de coalition roumain dirigé par le social-démocrate Marcel Ciolacu sera déposée au Parlement mardi, ont annoncé les représentants des députés de l’opposition SOS Roumanie. Ils ont indiqué que le document était signé par 154 députés de SOS Roumanie, de l’Alliance pour l’unité des Roumains et du Parti de la jeunesse. Il y a une semaine, les signataires de la motion ont annoncé qu’ils reportaient le dépôt du texte de la motion jusqu’à ce que le document soit également signé par l’Union Save Romania. Les représentants de l’USR ont toutefois déclaré qu’ils ne signeraient pas la motion de défiance, car l’opposition ne dispose pas des voix nécessaires pour la faire adopter et que la motion aurait dû être déposée après les élections présidentielles de mai. Pour leur part, les partis qui forment la coalition au pouvoir à Bucarest – PSD, PNL et UDMR – ont annoncé qu’ils rejetteraient toute initiative de ce type contre l’exécutif. Ils affirment qu’il n’y a pas de raison de chasser le gouvernement dans le climat d’instabilité actuel, d’autant plus que l’exécutif a commencé à mettre en œuvre le programme de gouvernement approuvé par le parlement à la fin de l’année dernière.

     

    Elections – Les Roumains ont fait 3151 demandes de vote par correspondance et 1735 demandes de vote dans un bureau ouvert à l’étranger pour l’élection présidentiel du 4 mai, a annoncé lundi l’Autorité électorale permanente de Roumanie. Les demandes ont été enregistrées sur le portail www.votstrainatate.ro. Le 20 mars, à 23h59 est le délai d’inscription sur les listes électorales pour les électeurs par correspondance résidant à l’étranger. Et le 4 mars est le délai pour ceux qui souhaitent se rendre aux urnes ailleurs qu’en Roumanie. Selon le site de l’Autorité électorale permanente, la plupart des demandes de vote par correspondance ont été enregistrées en Allemagne, Grande Bretagne, Suisse, France, Etats-Unis et Espagne. Rappelons-le, le premier tour de l’élection présidentiel aura lieu le 4 mai et le second, le 18 mai. En décembre dernier, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a annulé les élections présidentielles, en dénonçant des ingérences de la part d’un acteur étatique étranger.

     

    Conseil Affaires Etrangères – Le chef de la diplomatie roumaine, Emil Hurezeanu, participe ce lundi aux côtés de ses homologues européens au Conseil Affaires Etrangères de Bruxelles. Dans un communiqué du MAE roumain il est précisé que la réunion porte sur des thèmes tels l’agression russe en Ukraine, la crise au Moyen Orient et au Congo et les évolutions en Géorgie. Les discussions sur la guerre en Ukraine interviennent dans le contexte du troisième anniversaire de l’invasion russe et se concentreront sur les évolutions les plus récentes et sur la poursuite du soutien pluridimensionnel, notamment du soutien militaire. Les pourparlers au sujet de la situation au Moyen Orient seront dominés par les évolutions en Israël et dans la Bande de Gaza, sur l’importance de prolonger la trêve dans la région et sur la crise humanitaire.

     

    Ploiesti – La ville de Ploiesti, dans le sud de la Roumanie est sur le point de déclarer l’état d’alerte après que depuis une semaine, la société responsable de la collecte des déchets ne les a plus ramassés. Dans une lettre adressée aux responsables du gouvernement, le maire Mihai Poliţeanu sollicite l’aide des Ministères de l’Intérieur et de l’Environnement pour adopter les mesures légales contre l’ancienne société responsable du ramassage des ordures dont le contrat a expiré le 15 janvier dernier et qui s’est vu prolonger illégalement le contrat, en empêchant la nouvelle société de commencer son activité. Dans ce contexte, l’Agence pour la Protection du Travail du département de Prahova n’a pas pu délivrer à la nouvelle société l’autorisation environnementale lui permettant de commencer son activité. La ville de Ploiesti recense plus de 180.000 habitants.

     

    Drones – Le Sénat de Bucarest examine cette semaine une proposition de loi censée autoriser l’armée à neutraliser les drones étrangers qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien roumain. Le vote des sénateurs est décisionnel. Par la suite, la loi devra être promulguée par le président roumain par intérim, Ilie Bolojan. L’initiative du ministère roumain de la Défense intervient dans le contexte d’un vide législatif et d’intenses pressions manipulatrices. L’Armée roumaine et des pays alliés et partenaires peuvent utiliser des moyens aériens et terrestres afin de détruire les drones arrivés illégalement en Roumanie. Le pays a constitué aussi le fondement légal pour  des actions militaires faites en dehors de la mise en place d’un état d’alerte ou d’urgence. La Roumanie prévoit aussi la possibilité de placer pour des périodes limitées de temps, le commandement de certaines structures de son Armée sous l’autorité d’un commandant de l’OTAN.

     

    Cinéma – Le cinéaste roumain, Radu Jude, a remporté l’Ours d’Argent du meilleur scénario lors de l’édition 2025 du Festival du film de Berlin. C’est sa production « Kontinental 25 » qui lui a valu ce prix. Le film tourne autour de la crise de conscience d’une femme huissier.

     

    Météo – Il fait froid en Roumanie, les températures sont particulièrement basses durant la nuit et au petit matin, notamment dans le sud, l’est et le centre. Le vent souffle légèrement sur l’ensemble du territoire et des flocons de neige peuvent tomber sur le relief. Les températures maximales vont de -1 à 9 degrés. 0 degrés à midi, à Bucarest.

  • La destruction du patrimoine religieux de Bucarest

    La destruction du patrimoine religieux de Bucarest

    Le régime communiste a détruit de nombreuses églises et monastères

     

    L’histoire du patrimoine religieux de Bucarest durant le 20e siècle, surtout celle de la seconde moitié du siècle, ne fut pas des plus reluisantes. Le régime communiste fut loin d’être un allié de la religion et n’hésita pas à s’en prendre aux églises et aux monastères qui essaimaient le Bucarest d’antan. Il en fut ainsi du monastère Văcărești, le plus grand monastère orthodoxe de l’Europe de Sud-Est.

     

    L’historienne Speranța Diaconescu ancienne fonctionnaire à l’Office culturel national de Bucarest raconte dans une interview de 1997, conservée par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, la manière que le régime communiste de l’époque a utilisé pour mettre à terre nombre de lieux de culte.

     

    Speranța Diaconescu : « Les choses évoluaient de mal en pis. Il y a eu des destructions d’églises dès l’installation du régime communiste en Roumanie. Il y a eu l’église Stejarului, l’église du chêne, sise place du palais royal, qui fut détruite pour laisser la place à l’ensemble Sala Palatului et aux buildings d’habitations avoisinants. Pourtant, dans ces années, et l’on parle des années 50-60, c’était l’exception. Le phénomène a pris pourtant de l’ampleur plus tard, dans les années 80, lorsque Nicolae Ceausescu s’est évertué de rebâtir à sa sauce le nouveau centre de Bucarest, en détruisant pour ce faire des quartiers historiques du vieux Bucarest. Des quartiers qui avaient du cachet et où les églises étaient présentes en nombre. Ce fut pour la capitale roumaine une perte inestimable en termes de patrimoine architectural, culturel et religieux. » 

     

    Des destructions massives dans les années 1980

     

    En effet, pour les Bucarestois les années 80 furent synonymes de destructions massives. Les nouveaux plans de systématisation de la capitale roumaine n’ont pas épargné les lieux de culte. Les églises, victimes de la folie destructrice du dictateur roumain, ont été, pour une minorité, translatées, pour la plupart détruites.

     

    Speranța Diaconescu rappelle le cas de l’église Pantelimon, située sur une ile du lac homonyme, église démolie en 1986 :

    « L’on a fait des fouilles, l’on est parvenue à sauver des choses. Ensuite seulement elle fut démolie. C’était la procédure. C’était une église voïvodale, où se trouvait la dépouille d’Alexandru Ghica. Elle recueillait des éléments décoratifs précieux, certaines pièces uniques que l’on est parvenu à sauvegarder ». 

     

    Un mépris généralisé pour le patrimoine religieux

     

    Mais le mépris pour le patrimoine religieux était généralisé, depuis les décideurs politiques et jusqu’aux simples ouvriers.

     

    Speranța Diaconescu :

    « Après avoir soulevé la pierre tombale, l’on a découvert le sarcofage du voïvode Alexandru Ghica. La dépouille était embaumée, bien conservée, enfermée dans un cercueil de plomb, ensuite seulement dans son cercueil de bois. Vu l’état de conservation, l’on décida alors d’étudier de près la dépouille. Mais vous savez quoi ? Ils ont pris le cercueil de plomb pour l’amener au musée, c’était une pièce qu’il fallait conserver. Ils ont ensuite soulevé la chemise du voïvode et ils se sont étonnés qu’il n’avait pas de médaillon d’or autour du cou. La dépouille n’avait qu’une bague et une chaîne avec une petite croix en or autour du cou. A la fin, la dépouille a été entassée dans un sac en plastique et jetée derrière un buisson. Il est vrai qu’elle commençait à sentir mauvais, mais était-ce cela une raison pour la jeter de la sorte ? C’était pire que du vandalisme. Avec l’aide d’une collègue et du prêtre, je suis finalement parvenue à lui creuser une tombe et à réinhumer sa dépouille dans la dignité. Mais ce fut lamentable, vraiment lamentable ».     

     

    Quoi qu’il en soit, durant la seconde moitié du 20e siècle, pendant les 45 années de régime communiste, le patrimoine religieux de Bucarest souffrit des pertes irréparables. Sa mémoire, tronquée, tant qu’elle a pu être épargnée par les bulldozers, demeure d’autant plus précieuse. (Trad Ionut Jugureanu)

  • Le patinage artistique roumain en lumière grâce à Julia Sauter

    Le patinage artistique roumain en lumière grâce à Julia Sauter

    Rarement évoqué en Roumanie, le patinage artistique a pourtant été sous les projecteurs à l’occasion des Championnats d’Europe 2025, qui viennent de s’achever à Tallinn, en Estonie. Quatre sportives ont représenté le pays : Julia Sauter et Ana Sofia Beşchea dans la catégorie individuelle féminine, ainsi qu’Emilia Ziobrowska et Shiloh Judd en danse sur glace. La meilleure performance est revenue à Julia Sauter, qui a décroché une remarquable 7ᵉ place, établissant ainsi un record historique pour la Roumanie dans cette compétition.

     

    Née en Allemagne, à Weingarten, le 18 juin 1997, Julia Sauter évolue aujourd’hui sous les couleurs du Club Corona de Brașov. D’abord engagée pour l’Allemagne dans les compétitions juniors, elle a choisi de représenter la Roumanie à partir de 2013, convaincue par son entraîneur de l’époque, Marius Negrea.

     

    Sa première participation aux Championnats d’Europe remonte à 2015, à Stockholm, où elle s’est classée 35ᵉ. L’année suivante, elle progressait déjà en atteignant la 27ᵉ place à Bratislava. En 2017, à Ostrava, elle se hissait au 25ᵉ rang. Sa montée en puissance s’est poursuivie, jusqu’à son exploit de 2019 à Minsk, où elle terminait 14ᵉ grâce à un programme libre maîtrisé. Aujourd’hui, Julia Sauter s’affirme comme une prétendante sérieuse sur la scène internationale. À Tallinn, elle s’est classée 8ᵉ après le programme court et 10ᵉ au terme du programme libre, lui permettant ainsi d’atteindre une impressionnante 7ᵉ place au classement final.

     

    Son prochain objectif est d’améliorer encore ses performances lors des Championnats du monde de Boston, aux États-Unis, en mars prochain. Une réussite à cette échéance lui permettrait d’obtenir les critères techniques requis pour une qualification aux Jeux olympiques d’hiver 2026 en Italie. Toutefois, un défi administratif reste à relever : Julia Sauter doit encore obtenir la nationalité roumaine, un processus déjà en cours.

     

    L’ascension de cette patineuse est une source d’inspiration et d’espoir pour les jeunes Roumains aspirant à une carrière dans cette discipline. Espérons que son parcours ouvre la voie à un avenir plus radieux pour le patinage artistique en Roumanie.

  • La semaine du 17 au 23 février 2025

    La semaine du 17 au 23 février 2025

    Premier discours du président par intérim de la Roumanie devant les représentants missions diplomatiques accrédités à Bucarest

    La Roumanie réaffirme ses orientations majeures en matière de politique étrangère, s’inscrivant pleinement dans son engagement au sein de l’UE et de l’OTAN, tout en consolidant son Partenariat Stratégique avec les États-Unis. Ouverte à la coopération avec les nations partageant ses valeurs et principes, Bucarest réitère sa position sur la scène internationale. Ce message a été au cœur de l’intervention du président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, lors de la rencontre annuelle avec les chefs des missions diplomatiques accréditées à Bucarest. À cette occasion, il a également exhorté à mettre fin à l’agression russe contre l’Ukraine, qui entre dans sa troisième année, plaidant pour un cessez-le-feu suivi d’une paix juste et durable, une responsabilité qui incombe, selon lui, non seulement aux belligérants, mais aussi à l’ensemble de la communauté internationale. Ilie Bolojan a par ailleurs appelé les diplomates roumains à redoubler d’efforts pour promouvoir l’économie nationale, insistant sur le fait que la Roumanie demeure un partenaire fiable et attractif sur le plan économique.

     

    A Paris, Bucarest a plaidé pour la coopeération des Etats-membres avec les Etats-Unis pour résoudre le conflit en Ukraine

    Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, s’est rendu ce mercredi à Paris pour participer à une nouvelle réunion sur la sécurité en Europe, organisée par le président français Emmanuel Macron en présence des dirigeants européens. Cette rencontre élargie fait suite à un premier échange plus restreint tenu lundi. À cette occasion, Ilie Bolojan a plaidé en faveur d’une coopération renforcée entre les pays européens et les États-Unis pour résoudre la crise russo-ukrainienne, alors que Washington a entamé un dialogue avec Moscou en vue de mettre fin au conflit. « La sécurité de l’Ukraine est aussi celle de l’Europe et de la Roumanie », a-t-il affirmé, appelant également à une coordination accrue au sein de l’UE pour élaborer un plan d’action en faveur du soutien à l’Ukraine. En marge de la réunion, Ilie Bolojan s’est entretenu avec son homologue français Emmanuel Macron. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement envers le Partenariat Stratégique entre la France et la Roumanie et ont confirmé le renforcement à venir de la présence militaire française sur le sol roumain.

     

    Deux projets de loi sur la sécurité nationale ont été avalisés par la Chambre des Députés

    Cette semaine toujours, la Chambre des députés de Roumanie a adopté sans amendements, en première lecture, un projet de loi autorisant l’abattage des drones pénétrant illégalement dans l’espace aérien national. Ces appareils pourront être neutralisés ou détruits si les forces militaires roumaines ou celles de l’OTAN ne parviennent pas à les contrôler. Les députés ont également validé un projet de loi encadrant l’organisation des missions militaires sur le territoire national en temps de paix. Parmi les mesures envisagées, l’une d’elles prévoit la possibilité de transférer, pour une durée limitée, l’autorité de certaines structures de l’Armée roumaine à un commandant des forces alliées impliquées dans ces opérations. Ces textes ont suscité des critiques de la part des partis souverainistes de l’opposition parlementaire. En revanche, la coalition gouvernementale – composée du Parti social-démocrate (PSD), du Parti national libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) – ainsi que le parti d’opposition pro-européen, l’Union Sauvez la Roumanie (USR), ont voté en leur faveur.

    Des pourparlers à Bruxelles entre le Premier minsitre roumain et la cheffe de la Commission européenne

    La renégociation du Plan national de relance et de résilience (PNRR) et la situation sécuritaire mondiale et régionale ont figuré au cœur des discussions, ce vendredi, à Bruxelles, entre le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Bucarest entend maximiser l’absorption des fonds européens alloués via le mécanisme européen et mise sur une mobilisation accrue pour combler les lacunes en matière d’attraction de ces financements. Toutefois, Marcel Ciolacu estime que plusieurs aspects du PNRR doivent encore être ajustés aux réalités actuelles et que les investissements bénéficiant d’un cofinancement plus faible doivent être reconfigurés.

     

    De nouvelles précisions concernant les élections présidentielles annulées en Roumanie

    De nouvelles précisions ont été apportées cette semaine sur l’annulation des élections présidentielles en Roumanie à la fin de l’année dernière. Le président de la Cour constitutionnelle de Roumanie (CCR), Marian Enache, a exclu toute possibilité de réorganiser le second tour du scrutin initial. Dans une interview accordée à la publication en ligne juridice.ro, il a défendu la décision unanime des juges de la CCR d’invalider le processus électoral, rappelant qu’elle reposait sur des documents déclassifiés lors d’une réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie. Ces documents faisaient état de graves irrégularités liées à l’égalité des chances, au financement de la campagne et aux tentatives d’influence sur les votes. Selon Marian Enache, l’annulation des élections représentait la seule solution constitutionnelle permettant d’assurer un processus électoral équitable pour l’ensemble des citoyens.

     

    La Journée Nationale Constantin Brancusi

    Depuis 2015, le 19 février, la Roumanie marque la Journée Nationale Constantin Brâncuși, en l’honneur du grand sculpteur roumain. Cette année, à l’occasion du 149e anniversaire de la naissance de Brancusi, l’Institut Culturel Roumain (ICR) a organisé plusieurs événements thématiques au pays et à l’étranger. Par exemple, mardi, le documentaire « Brâncuși, métamorphoses de la sculpture » a été projeté à Bucarest, montrant au public des archives vidéo rares de l’atelier du grand sculpteur roumain. À l’étranger également, des expositions, des projections de films et des conférences ont été organisées par l’ICR à Pékin, Istanbul, Madrid, Tel Aviv, Londres, Paris, Vienne, Lisbonne, Stockholm, Paris, Vienne et Lisbonne.

     

    La Roumanie arrive dans les 8e de finale de la Ligue Europa

    Enfin, côté sport, nous avons eu une bonne nouvelle cette semaine. L’équipe du club champion de football de la Roumanie, FCSB de Bucarest, s’est qualifiée dans les 8e de finale de l’Europa League après avoir éliminé l’équipe grecque du PAOK Thessalonique, entraînée par le Roumain Răzvan Lucescu, jeudi soir dans le match retour qui s’est tenue sur l’Arène nationale de Bucarest devant plus de 50 000 spectateurs. Les Grecs se sont inclinés face aux Bucarestois sur le score de 4-1 sur l’ensemble des deux matchs disputés, à savoir 2-1 à l’aller en Grèce et respectivement 2-0 au match retour de Bucarest. Le FCSB jouera le match aller des huitièmes de finale, à domicile, le 6 mars et le match retour le 13 mars.

  • La perception des Roumains sur les changements climatiques

    La perception des Roumains sur les changements climatiques

    « Il n’y a pas de réchauffement climatique, ce n’est qu’une conspiration mondiale »

     

    « Il n’y a pas de réchauffement climatique, ce n’est qu’une conspiration mondiale », ce genre de commentaire suit presque toujours les articles sur le climat postés sur les réseaux de partage.

     

    Même si le déni du réchauffement climatique est une pratique assez répandue sur la Toile roumaine, à en croire les statistiques, les Roumains sont assez conscients que les changements climatiques ont des conséquences sur leur vie quotidienne. Du moins c’est ce que révèle un sondage commandé par la Banque européenne d’investissement et réalisé en août 2024.

     

    L’étude s’inscrit dans un baromètre plus large qui illustre les opinions de plus de 24 000 personnes en UE et aux Etats-Unis au sujet des changements climatiques. Plus de huit Roumains sur dix reconnaissent le besoin de changer et d’adapter leur style de vie aux effets des changements climatiques, conformément au Sondage annuel relatif au climat, commandé par la Banque européenne d’investissement. 97 % des personnes questionnées affirment qu’il est important que leur pays s’adapte aux changements climatiques. Qui plus est, 90 % des Roumains sont d’accord qu’il faut dépenser immédiatement de l’argent pour s’adapter aux changements climatiques et éviter des coûts plus élevés à l’avenir.

     

    De même, 83 % des Roumains ont avoué avoir souffert au moins une conséquence directe des phénomènes météorologiques extrêmes, soit 15 % de plus que la moyenne européenne. Par exemple, 37 % se sont confrontés à des pannes de courant, 29 % ont eu des problèmes de santé – coups de chaleur ou bien problèmes respiratoires et 29 % ont constaté que des forêts ou des aires naturelles ont été détruites à proximité de leur habitation. Cela a donc déterminé 83 % des Roumains à admettre qu’ils devront adapter leur style de vie aux changements climatiques. Pour ce qui est de l’adaptation des communautés aux nouveaux  phénomènes climatiques, les Roumains ont nommé le développement de la végétation résistante à la chaleur, les mesures de faire baisser la température dans les villes et l’amélioration de l’infrastructure, dont notamment des barrières contre les inondations ou des réseaux d’électricité plus résistantes.

     

    Les infox propageant le déni du réchauffement climatique abondent

     

    Et pourtant, les infox propageant le déni du réchauffement climatique abondent sur les réseaux sociaux en langue roumaine. Rien qu’un exemple : presque chaque été, un extrait d’un article de journal des années 1930 annonce des températures de 54 degrés. Pourtant, il s’agissait de températures enregistrées en plein soleil, sur le sol, et non pas aux stations météo, dans des conditions standard où les maximas ont tourné autour des 37 degrés. D’ailleurs, en analysant les données scientifiques et les températures moyennes du mois de juillet on constate une progression évidente de celles-ci d’environ un degré et demi. Et pourtant, même si cette fausse nouvelle particulière a été démentie à maintes reprises, elle revient presque chaque été une fois la vague de chaleur installée la Roumanie.

     

    D’autres problèmes plus urgents

     

    Et même si la vaste majorité des Roumains admet que le réchauffement climatique est un problème, seuls 4 % de nos concitoyens considèrent les changements climatiques comme le problème le plus important de notre temps, par rapport aux couts de la vie et à l’inflation, invoqués, eux, par 62 % des personnes questionnées dans le rapport intitulé « L’Etat du climat – Roumanie 2024 », réalisé par le portail infoclima.ro qui réunit des chercheurs et des journalistes de Roumanie au sujet du climat. Conformément à cette recherche, les changements climatiques représentaient le 5e problème d’environnement le plus important et constituaient un problème pour seulement 7 % de la population. Le problème du défrichement forestier était le plus grave aux yeux des personnes interrogées, suivi par l’élimination des déchets, la pollution de l’air et l’épuisement des ressources naturelles.

     

    Et ce n’est pas tout, près de la moitié des sujets ont affirmé que les changements climatiques étaient causés exclusivement par les Humains, alors qu’un Roumain sur trois est d’avis qu’ils sont en égale mesure le résultat de l’activité humaine et de phénomènes naturels. Côté démographie, les personnes plus âgées, comme la génération des boomers par exemple, sont les moins enclins à croire que les changements climatiques sont le résultat de l’activité humaine.

     

    Finalement, la même étude fait un constat évident : les boomers et les milléniaux ne sont pas disposés à changer de style de vie. C’est donc aux jeunes générations de faire des sacrifices au nom la gestion du réchauffement climatique.

     

  • Dragobete

    Dragobete

    Le patron de l’amour est généralement connu sous le nom d’Eros ou de Cupidon. Mais pour les Roumains il porte un tout autre nom: Dragobete. Dans les légendes populaires, Dragobete est le fils de Dochia, une vieille femme qui symbolise l’hiver. Il est beau, jeune et immortel, protecteur des oiseaux, annonceur du printemps et donc symbole de l’amour. Son rôle est de réinstaurer l’équilibre dans la nature après le départ de l’hiver. Le 24 février est une journée consacrée à ce personnage mythologique, une fête liée à la fertilité et à la renaissance de la nature.

    Pour nous en parler, nous avons invité au micro Delia Suigan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare: «Dragobete est une fête très ancienne et très intéressante. Malheureusement, elle a été jetée à l’oubli, notamment au moment où nous avons voulu nous rapprocher d’une autre fête, celle de la Saint Valentin. La fête de Dragobete est fondée sur des rituels anciens liés au printemps. On croyait que le printemps arrivait juste après le 15 février. Par conséquent, cette fête comporte des rituels liés à la fertilité et à la régénération de la nature et de l’homme. Et comme cette régénération doit se produire sous le signe de l’amour, on comprend pourquoi la fête du Dragobete réunit tous ces éléments qui marquent le transfert du pouvoir à la nouvelle saison qui annoncent la renaissance de la nature. »

    Importée tout de suite après la chute du communisme, la Saint Valentin a longtemps éclipsé la fête de Dragobete. Toutefois, au fil des décennies, l’aspect commercial de la Saint Valentin est devenu de plus en plus accentué et les nouvelles générations ont décidé de raviver la fête autochtone oubliée. L’occasion de redécouvrir de nombreuses légendes. Par exemple, le jour du Dragobete, les jeunes filles avaient l’habitude de se laver le visage avec de l’eau provenant de la neige. On disait que cette neige fondue appartenait aux fées qui transmettaient ainsi leurs pouvoirs miraculeux. Par conséquent, les jeunes filles qui se lavaient le visage avec de la neige fondue allaient conserver leur beauté tout le long de l’année. Il y a plein d’autres légendes liées au Dragobete, que les spécialistes du folklore tentent de ramener dans l’attention publique.

    Notre invitée, Delia Suiogan ajoute: «Dragobete est connu sur l’ensemble du pays, bien que sous d’autres noms. Au Maramures (nord) on l’appelle souvent Dragomir ou Cap de Primavara (Début de Printemps). Ce sont des personnages qui ont les mêmes qualités, sauf sa double nature. Et pour cause. A l’extérieur des Carpates, le Dragobete a deux parties : zoomorphe et anthropomorphe. Il a une tête humaine et des jambes de bélier. Nous avons à faire donc à une représentation très ancienne, d’origine trace, qui se retrouve également dans d’autres mythologies du monde ».

    Dragobete impose des règles strictes à respecter par tous ceux qui souhaitent avoir une année tranquille. Dans les communautés traditionnelles, le 24 février, on ne sacrifiait pas d’animaux, on ne cousait pas et on évitait des disputes. Les filles cueillaient les premières fleurs du printemps – des perce-neiges et de violettes – qu’elles mettaient aux icônes jusqu’au mois de juin, lorsqu’elles les jetaient dans les rivières. Et la liste des traditions se poursuit. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, issu de la décomposition anaérobie de matières organiques – déchets agricoles, ordures ménagères, résidus végétaux ou encore biodéchets d’origine animale – représente une alternative durable tant pour la gestion des déchets que pour la production d’énergie renouvelable. Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre.

    En Roumanie, bien que le biogaz offre une opportunité majeure pour le développement des énergies vertes, son potentiel reste encore largement inexploité. Ștefan Tudorie, directeur marketing de la première centrale roumaine de cogénération fonctionnant au biogaz, souligne cette réalité :

     

    « C’est une technologie encore peu répandue dans notre pays. Nous produisons du biogaz à partir de biomasse issue des déchets de l’industrie alimentaire et du commerce de détail, puis nous le transformons en électricité injectée dans le réseau national. Contrairement aux énergies solaire et éolienne, nous utilisons une ressource considérée comme un déchet, ce qui constitue un atout majeur. De plus, notre production est continue et indépendante des conditions climatiques, ce qui nous différencie des parcs photovoltaïques et éoliens. »

     

    La prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets progresse au sein des entreprises roumaines. Ștefan Tudorie poursuit :

     

    « Aujourd’hui, les secteurs du commerce, de la restauration et de l’agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’approvisionnement en matières premières pour le biogaz. Dans 20 ans, cette énergie sera un pilier majeur de la production d’électricité. Les pays d’Europe occidentale montrent déjà la voie : l’Allemagne compte environ 11 000 unités de production, le Danemark plus de 2 500, couvrant ainsi plus de 40 % de ses besoins énergétiques grâce au biométhane issu du biogaz. La France et l’Italie en comptent plus de 500 chacune. En Roumanie, on en recense à peine une quinzaine. La centrale de Cordun, la plus grande du pays, se distingue par l’utilisation exclusive de déchets biodégradables. »

     

    Le biogaz s’impose comme un élément central de la stratégie européenne en faveur d’une économie circulaire et d’une transition énergétique efficace. Malgré les défis et les résistances freinant la mise en place de solutions durables, les investissements dans cette filière renforcent le positionnement de l’Union européenne en tant que leader mondial des énergies renouvelables et de la gestion responsable des ressources.

  • Une réduction historique des dépenses publiques

    Une réduction historique des dépenses publiques

    Le gouvernement roumain engage la plus grande réduction des dépenses de fonctionnement de son histoire, a annoncé le Premier ministre Marcel Ciolacu à Bucarest. Lors d’une réunion de l’exécutif, il a précisé que plusieurs institutions publiques seraient fusionnées ou supprimées, entraînant une diminution du personnel, y compris des postes de secrétaires d’État. Environ 1 800 postes de fonctionnaires et de contractuels dans 32 institutions subordonnées et coordonnées par l’exécutif seront supprimés. Marcel Ciolacu a justifié cette mesure en expliquant que cette initiative était attendue par l’opinion publique et, en particulier, par le milieu des affaires :

     

    « Nous supprimons et fusionnons des autorités et des institutions, nous réduisons le nombre d’employés et nous supprimons les postes de dignitaires. Au total, nous parlons d’une réduction massive de 13,5 % des postes. » a conclu le Premier ministre roumain.

     

    Des réformes qui s’inscrivent dans un cadre budgétaire strict

     

    Concernant les institutions dont l’organigramme a été approuvé par le Conseil suprême de défense du pays (CSAT), le chef de la Chancellerie du Premier ministre, Radu Oprea, a précisé que des décisions gouvernementales suivraient pour valider leur organisation et leur fonctionnement. Quant aux postes vacants, il a indiqué que ceux concernés par l’interdiction du cumul entre pension et salaire, décidée par la Haute Cour de Cassation et de Justice, seraient supprimés. Cette annonce de restructuration intervient alors que le Premier ministre a demandé aux ministres, lors de la réunion gouvernementale du 10 janvier, de proposer des réorganisations au sein de l’administration et des entreprises d’État. Ces mesures de réduction du personnel, qualifiées de prioritaires par Marcel Ciolacu, s’inscrivent dans le cadre des projections budgétaires pour 2025.

     

    Le Parlement se met au diapason

     

    Des initiatives similaires ont été adoptées par le Parlement. Début février, la Chambre des députés a voté la suppression de 240 postes, tandis que le Sénat a acté la suppression de 178 autres. Toutefois, des experts s’interrogent sur l’impact réel de cette restructuration sur les finances publiques. En janvier, les effectifs des institutions et autorités publiques roumaines s’élevaient à 1,3 million d’employés. Par comparaison, on en comptait 1,25 million en 2020, 1,26 million en 2021, 1,28 million en 2022 et 1,29 million en 2023. Malgré le gel des recrutements durant une grande partie de cette période, des dérogations ministérielles ont permis certaines embauches.

     

    Par ailleurs, à la fin de l’année dernière, le gouvernement de Marcel Ciolacu a adopté une ordonnance gelant les salaires des fonctionnaires et les pensions publiques. Toujours dans une logique d’économies budgétaires, plusieurs avantages fiscaux dans les secteurs de l’informatique, de la construction et de l’agriculture ont été supprimés. De plus, le seuil d’imposition des micro-entreprises a été divisé par deux et l’impôt sur les dividendes a été porté à 10 %.

  • Le phénomène Deepseek

    Le phénomène Deepseek

    Des géants américains de l’IT s’effondrent face à DeepSeek

     

    Les cotations de plusieurs géants américains des nouvelles technologies, dont Nvidia, Microsoft et Meta, se sont effondrées en bourse au mois de janvier dernier après le lancement réalisé par la société chinoise DeepSeek de son modèle d’intelligence artificielle aux performances comparables aux meilleurs agents conversationnels américains, dont le déjà célèbre ChatGPT.

     

    Une prouesse technologique obtenue à un coût dérisoire rapporté aux sommes investies par les géants américains de nouvelles technologies. Le modèle gratuit disponible de DeepSeek dépassait ainsi rapidement la concurrence devenant l’application la plus recherchée de l’App Store Apple aux Etats-Unis. C’est le moment « Sputnik de l’IA » a estimé Marc Andreessen, banquier spécialisé de la Silicon Valley et conseiller du président Donald Trump.

     

     

    Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette révolution, nous avons approché Florin Zeru, spécialiste en communication stratégique à l’Ecole nationale d’Etudes politiques et administratives de Bucarest :

    « L’heure de gloire de DeepSeek est une sorte de boîte de Pandore. Un modèle en source libre, accessible, extrêmement performant et attrayant, mais qui peut comporter des risques bien cachés. Un modèle d’IA aux vertus et aux risques similaires des ceux que comportait la boîte de Pandore dans la mythologie grecque. Une boîte capable, une fois ouverte, de libérer une foule d’effets bénéfiques et malfaisants à la fois. Le modèle open source de DeepSeek, son efficacité remarquable construisent son attraction. Seulement, il nous sera impossible de refermer cette boîte une fois qu’on l’a ouverte. Car ce modèle extrêmement puissant, accessible à tout un chacun, devient un instrument que plus personne ne pourra dorénavant ni arrêter, ni contrôler. Car malheureusement DeepSeek a son talon d’Achille. En effet, en faisant appel à certaines instructions spéciales appelées en langage de spécialité des Jailbreak prompt, soit des briseurs de chaînes, n’importe quel utilisateur peut contourner les limitations et les règles éthiques préprogrammées par le constructeur. Aussi, si dans les mains des chercheurs bien intentionnés DeepSeek serait en mesure d’accélérer leurs recherches pour obtenir de nouvelles molécules et résoudre des problèmes complexes, dans les mains des gens malintentionnés il pourra faciliter la désinformation, créer des codes pour de nouveaux virus informatiques, planifier des attaques dans la vie réelle. Bref, c’est offrir un kalashnikov à tout un chacun, sans se soucier des capacités des usagers à utiliser l’arme à bon escient ».      

     

    Même performance à des coûts inférieurs

     

    Mais là où le bât blesse c’est le coût mille fois moindre qu’a investi la société chinoise par rapport à ses concurrents américains pour obtenir en gros le même produit d’intelligence artificielle. Comment est-elle parvenue ?

     

    Florin Zeru : « DeepSeek est le symbole des ambitions chinoises qui entend s’ériger en leader mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle. C’est le symbole des ambitions de Pékin, décidé à combler rapidement le décalage technologique qui sépare encore la Chine des Etats-Unis. Jusqu’au moment du lancement de ce produit, ces derniers avaient une longueur d’avance dans le domaine grâce à leurs sociétés phares : OpenAI, Google, Microsoft. DeepSeek est venu rabattre les cartes. » 

     

    Les données collectées sont stockées sur des serveurs chinois

     

    L’exploit de DeepSeek est d’autant plus marquant que les Etats-Unis ont fait des mains et des pieds depuis des années pour empêcher l’accès de la Chine aux micropuces de dernières générations. Mais le souci majeur des spécialistes tient à ce petit détail : les données collectées sont stockées sur des serveurs chinois, qui se trouvent entre les mains de deux autres compagnies chinoises, comme le précise DeepSeek.

     

    Pour comprendre la mise de cet élément, nous avons approché Flavia Durach, spécialiste en communication :

    « Il ne s’agit pas seulement de ce que nous savons au sujet d’un utilisateur DeepSeek, mais de son profil général d’utilisateur d’internet. Certes, l’on peut espionner ainsi un individu à son insu. Mais plus encore, dans le cadre de cette compétition qui est de mise entre les Etats, ce sont les grandes tendances, la maîtrise de grands nombres qui est recherchée. Les informations ainsi recueillies peuvent certes servir au producteur et l’aider à améliorer son produit, mais elles peuvent aussi être recueillis à des fins moins avouables, et servir à des tentatives de manipulation, pour orienter l’opinion publique, pour orienter le vote, pour falsifier la volonté populaire, le libre arbitre. Décortiquant le profil, le comportement, les préférences, ce n’est pas sorcier. »     

     

    Mais les profils individuels peuvent à leur tour devenir la cible des tentatives des vols d’identité, des vols de données personnelles, de différents types de fraudes, rappelle Flavia Durach. En tous les cas, mettre la main sur des données personnelles c’est détenir une arme extrêmement puissante.

     

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 20.02.2025 (mise à jour)

    20.02.2025 (mise à jour)

    [mise à jour 19:30]

    Tennis – L’équipe masculine de Roumanie jouera à l’extérieur contre le Salvador en septembre 2025 dans le Groupe mondial II de la Coupe Davis, a annoncé jeudi la Fédération roumaine de tennis sur sa page Facebook. La rencontre aura lieu les 12-13 ou 13-14 septembre. La Roumanie a été battue 3-1 par la Bulgarie le 31 janvier-1er février à Craiova dans le barrage du Groupe mondial I de la compétition. Dans le barrage du Groupe mondial II, le Salvador a battu la République de Moldova 3-2 à domicile à Santa Tecla. La Roumanie n’a pas encore rencontré le Salvador, une équipe dont le joueur le plus connu est Marcelo Arevalo, le leader mondial du double. Il est à noter qu’il n’y a aucun joueur du Salvador dans le classement actuel du simple.

     

    [mise à jour 18:30]

    Ukraine – Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a affirmé jeudi, en parlant des négociations de paix pour l’Ukraine qu’il faudrait éviter les déclarations dures des grands dignitaires mondiaux pour privilégier une paix juste et durable que l’Ukraine ne pourrait obtenir qu’avec le soutien des Etats-Unis. Et lui d’ajouter que la paix entraînera une baisse des tarifs énergétiques et la relance des économies en Europe. Par la suite, il est vital que nous participions à la reconstruction de l’Ukraine, il s’agit d’yun projet de plus de 500 milliards d’euros dont les entreprises roumaines devraient tirer profit. Et Ciolacu d’annoncer qu’à l’occasion d’une visite de travail qu’il effectuera vendredi, à Bruxelles, il aura une entrevue avec la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Leurs pourparlers porteront entre autres sur le PNRR et sur la situation sécuritaire dans l’actuel contexte mondial. Marcel Ciolacu a précisé qu’il sera accompagné à Bruxelles par ses ministres des Investissements et des Projets européens, Marcel Bolos et des Finances, Tanczos Barna.

     

    Bruxelles – Invité à la deuxième réunion informelle de Paris, le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a déclaré que la sécurité de l’Ukraine était directement liée à celle de l’Europe et de la Roumanie. Il a plaidé en faveur de la poursuite de la collaboration entre les pays européens et les Etats-Unis pour assurer une paix juste et durable. „On ne saurait obtenir une paix équitable sans la participation de l’Ukraine et de l’UE aux négociations de paix”, a ajouté le responsable de Bucarest. Avant la rencontre de mercredi, de Paris, à laquelle ont participé aussi les dirigeants de la Norvège, du Canada, de la Lituanie, de l’Estonie, de la Lettonie, de la République tchèque, de la Finlande, de la Grèce, de la Suède et de la Belgique, Ilie Bolojan a eu des discussions avec le président français, Emmanuel Macron. „On s’est assuré, encore une fois, que la France reste à nos côtés, comme elle l’a toujours été. Nous avons reconfirmé le partenariat stratégique avec la France”, a précisé M. Bolojan. Et lui d’ajouter avoir réitéré la stabilité de la présence militaire française en Roumanie qui sera bientôt renforcée. Par ailleurs, Bucarest et Paris poursuivront leur coopération économique, y compris dans le domaine de l’industrie de défense. Les deux pays envisagent le développement en Roumanie, dans les années à venir, de certaines capacités de production.

     

    Bloomberg – Le ministère roumain des Affaires Etrangères a réagi publiquement après que l’agence américaine Bloomberg a écrit que l’administration américaine de Donald Trump ferait des pressions sur la Roumanie pour lui faire accepter la candidature de Calin Georgescu à la présidentielle du mois de mai. Dans un communiqué, la diplomatie roumaine affirme qu’aucune discussion ou intervention en ce sens n’a eu lieu lors des intéractions bilatérales avec les responsables de Washington. Le message officiel de Bucarest survient après que Bloomberg a affirmé mercredi matin que les autorités roumaines se trouveraient sous la forte pression de l’administration Trump afin qu’elles garantissent la campagne électorale du candidat d’extrême droite, Calin Georgescu. Bloomberg cite des sources proches du sujet ayant déclaré sous couvert de l’anonymat que des rencontres privées bilatérales entre les responsables américains et leurs homologues roumains ont eu lieu ces derniers jours, pour débattre des sujets électoraux. Le département américain d’Etat a refusé de commenter les informations véhiculées par Bloomberg. Le candidat indépendant Calin Georgescu, souverainiste, isolationiste et admirateur de Vladimir Poutine a remporté le premier tour des élections présidentielles roumaine du mois de novembre. La Cour Constitutionnelle a décidé d’annuler tout le processus électoral en dénonçant des irrégularités.

     

    Elections – Le président de la Cour constitutionnelle roumaine exclut le scénario d’une reprise du deuxième tour des élections présidentielles en Roumanie. Dans un entretien accordé à la publication en ligne juridice.ro, Marian Enache a défendu la décision adoptée l’an dernier par les juges de la cour qui ont invalidé à l’unanimité le processus électoral. Une telle décision a reposé sur des documents déclassifiés par le Conseil suprême de la défense nationale, qui ont montré des irrégularités graves de procédure électorale. Selon le président de la Cour, l’annulation du scrutin a été l’unique solution constitutionnelle censée garantir un processus électoral correct. En parlant des propos du vice président américain, J.D. Vance, selon lequel les élections roumaines ont été annulées en raison des suspicions fragiles d’une agence de renseignement et sous la pression des voisins continentaux du pays, Marian Enache affirme que le message du dignitaire américain s’adresse à la société européenne dans son ensemble. Nous constatons le besoin de renforcer la démocratie et  l’Etat de droit en Europe afin de mieux protéger les citoyens et les valeurs fondamentales que nous partageons, a ajouté Marian Enache.

     

    Tourisme – Le Salon du tourisme roumain du printemps 2025 a ouvert ses portes jeudi à Bucarest, en présence du ministre de l’Économie, de la Numérisation, de l’Entrepreneuriat et du Tourisme, Bogdan Ivan. Lors de l’inauguration, celui-ci a annoncé que les autorités travaillaient sur de nouvelles facilités pour l’obtention de visas touristiques, afin d’attirer davantage de visiteurs étrangers. Pour sa 51e édition, l’événement se déroule jusqu’à dimanche sur une superficie de 12 000 mètres carrés et rassemble 190 exposants venus de Roumanie et de l’étranger. Selon les organisateurs, cette affluence confirme le rôle central du salon dans l’industrie du tourisme. Cette année, la participation internationale est particulièrement marquée, avec 52 % des entreprises présentes issues de l’étranger. Les agences de voyage et tour-opérateurs proposent des réductions attractives sur une large gamme de séjours, mettant en avant les destinations phares du pays. En parallèle, le salon offre aux visiteurs des expériences immersives, avec des présentations interactives, des conférences animées par des experts du secteur et des visites virtuelles des principales attractions roumaines. Une occasion unique de découvrir les offres exclusives et promotions spéciales pour les vacances 2025.

     

    Football – Le FCSB, champion de Roumanie, affronte le PAOK Thessalonique, champion de Grèce, entraîné par le Roumain Răzvan Lucescu, ce soir à Bucarest, pour une qualification en 16e de finale de l’Europa League. Le FCSB part avec un avantage de 2-1 après le match aller à Thessalonique le 13 février. Le PAOK et le FCSB se sont également affrontés cette saison dans la phase principale de la compétition, le FCSB terminant 11ème et le PAOK 22ème.

     

    Météo – Il continue à faire froid en Roumanie, surtout dans le sud, l’est et le centre du territoire. Le ciel est plutôt couvert et des flocons de neige tombent sur l’est et dans quelques régions du centre, du sud et du sud-est. Il neige aussi en altitude. Les températures vont de -7 à 5 degrés. Une journée particulièrement froide ce jeudi, à Bucarest où nous avons à midi, -4 degrés.