Tag: theatre

  • Paper Music

    Paper Music

    Nous restons dans l’ambiance du festival « Interférences », organisé par le Théâtre magyar d’Etat de Cluj, dans le centre-ouest de la Roumanie. Grâce à une programmation internationale à 90%, 12 jours durant, le public roumain a eu droit à une synthèse exhaustive des tendances théâtrales du moment, en Europe et dans le monde.


    Parmi les spectacles qui ont séduit, mais qui ont aussi suscité le plus de débats au sein de l’assistance, figure « Paper music », musique de papier, présenté par un collectif d’artistes d’Afrique du sud, d’Australie et d’Europe. Ce ciné-concert, comme il est modestement défini par le programme, fait travailler ensemble plusieurs arts, qui laissent de côté leurs égo et orgueils. Le résultat est une expérience sensorielle complète, du dernier cru de la modernité, tout en renvoyant au bon vieux temps de la radio faite en direct, en présence d’un public. « Paper music » est le coup de cœur de RRI au Festival “Interférences” 2014. Un reportage par Andrei Popov, présenté par Valentina Beleavski



  • “Une plate-forme culturelle européenne nécessaire”

    “Une plate-forme culturelle européenne nécessaire”

    Le Festival international de théâtre “Interférences” bat son plein à Cluj, deuxième ville roumaine située dans le centre-ouest du pays. Douze jours durant, le Théâtre magyar dEtat de cette métropole universitaire et culturelle a invité une vingtaine de spectacles ainsi que des dizaines dartistes et de spécialistes issus dune quinzaine de pays pour débattre dune thématique contemporaine des plus complexes – “les récits du corps” humain. Avec une programmation à 90% étrangère, conçu tel une exposition géante par un commissaire – en la personne du metteur en scène Gabor Tompa – “Interférences” est un phénomène inédit en Roumanie. Aura Corbeanu est la vice-présidente de lUnion théâtrale de Roumanie, UNITER, organisme regroupant les professionnels du secteur. Elle parle de la réalité du public roumains ainsi que des mutations que ce festival, se trouvant à la quatrième édition, est en train dopérer dans le paysage théâtral du pays.


  • Le Festival européen de théâtre Eurothalia

    Le Festival européen de théâtre Eurothalia

    Lucian Vǎrşǎndan, directeur du Théâtre allemand : « Il a été conçu comme une tentative de raccorder ce théâtre et le théâtre de Roumanie à certaines des tendances du théâtre européen. Le Festival voulait devenir, dès le début, une plateforme pour le théâtre européen de différents espaces culturels de bonne qualité. En 2009, lorsque ce festival a été lancé, il n’y avait aucune initiative similaire, du moins pas dans cette région, sinon dans le pays tout entier, et cela nous a encouragés à persévérer. D’une part, nous souhaitons faire venir à Timişoara une des propositions théâtrales les plus innovantes de différents pays européens, et de l’autre, et de l’autre, nous essayons faire une connexion entre ce côté du festival et celui qui apporte à Timişoara une des productions représentatives des dernières saisons de Roumanie. Cette composante roumaine du festival est entendue aussi comme une composante de modèle/vitrine. C’est quelque chose que nous avons lancé l’année dernière et que nous avons continué cette année, afin de contribuer à une meilleure visibilité de ce que l’on produit dans les théâtres de Roumanie. Ce qui compte, selon moi, c’est ce que ce spectacle pourrait dire aux spectateurs du coin ».



    Un des spectacles les plus provocateurs de l’édition 2014 du Festival Eurothalia — provocateur point de vue message, mais aussi en tant que mise en scène — a été « Crash Course Chit Chat », spectacle produit par la compagnie de Sanja Mitrovic, d’Amsterdam. Le concept, la mise en scène et la chorégraphie appartiennent à la même Sanja Mitrovic, qui a rassemblé cinq comédiens représentant cinq Etats européens : l’Allemagne, la France, le Royaume Uni, les Pays-Bas et la Belgique. Le spectacle repose, d’une part, sur les histoires des comédiens sur l’enfance, la famille, la vie privée, et d’autre part, sur des faits historiques, des clichés et des préjugés liés aux cinq nations. Sanja Mitrovic utilise les stratégies du documentaire pour étudier la relation entre l’identité personnelle et l’identité européenne.



    La Française Servane Ducorps, une des comédiennes de « Crash Course Chit Chat », parle des questions auxquelles ils ont essayé de répondre par ce spectacle : « Pouvons-nous être européens ? Qu’est-ce que cela veut dire, être européen ? Que partageons-nous ? Que ne partageons-nous pas ? Je pense qu’il s’agit de nous questionner nous-mêmes sur ces aspects. Je pense que dans le spectacle, nous commençons en étant curieux l’un à l’égard de l’autre ; plus on entre en profondeur, plus on détruit l’autre. Peut-être que la dernière scène, une scène religieuse, signifie notre tentative, pour la dernière fois, d’être ensemble. Et cette tentative n’a pas connu le succès non plus. Je pense qu’il était important d’avoir un moment religieux, de parler de ce que c’est que d’être ensemble ».



    Un des spectacles roumains les plus importants invités au Festival européen de théâtre Eurothalia a été « Victor ou les enfants au pouvoir » de Roger Vitrac, mis en scène par Silviu Purcărete au Théâtre magyar d’Etat de Cluj. La production a remporté cette année le prix de l’UNITER du Meilleur spectacle.



    Nominée aux prix de l’UNITER, catégorie Meilleure comédienne dans un rôle secondaire, Csilla Albert parle de l’expérience du travail avec ce texte surréaliste : « Très difficile, le texte. Je crois que ce texte a été écrit plutôt pour être lu que pour être joué, même si c’est un texte dramatique. Quand je l’ai travaillé, j’ai eu la sensation qu’il est comme cet air de Mozart, qui a été écrit pour ne pas être joué. C’était une lutte, une véritable aventure pour dompter ce texte. Je crois que c’est un défi que de ne pas oublier pourquoi on fait du théâtre, d’arriver à un niveau lorsque les personnages ne sont plus joués, montrés, mais ils sont perçus, sont joués dans nos cellules. Pour moi, c’est ce qui est le plus important : de faire ressortir l’enfant en moi non pas en montrant comment moi je crois que c’est un enfant, mais croyant que je n’ai pas 35 ans et que je peux avoir 6 ans l’espace de deux heures et être honnête jusqu’au fond de moi-même. Je pense que c’est aussi le mérite de Silviu Purcǎrete, parce qu’il peut vous faire vous tomber amoureux d’une phrase, d’une scène, d’une bougie qui brûle… Je pense qu’il peut vous fait faire tout faire, parce qu’il a ce pouvoir de vous convaincre que cela en vaut la peine. Cela vaut la peine de faire du théâtre et ce monde mérite ce que le théâtre est ».



    Trois productions du Théâtre allemand d’Etat de Timisoara ont figuré à l’affiche du festival. Parmi elles, la Mouette de Tchékhov, un spectacle mis en scène par l’Ukrainien Youri Kordonsky avec Ioana Iacob dans le rôle d’Irina Nikolaevna Arkadina : « C’est génial de travailler avec Youri Kordonsky ! Il arrive à motiver ces comédiens et à leur insuffler des émotions très fortes. C’est ce qui est fascinant dans le travail avec lui ! Le spectacle regorge d’émotions. Le texte est magnifique. Quant à mon personnage, hé bien, comment est cette Irina ? Il arrive assez souvent que l’on la qualifie de harpie, ce qui pousse les comédiens à jouer ce rôle de cette manière. Moi, j’espère avoir réussi à montrer aussi son côté humain. Je me rappelle que lors des répétitions, je m’efforçais à prouver que mon Irina était bonne, mais qu’elle était une femme dont l’existence ne fut pas des plus faciles, ce qui l’a déterminée à lutter de toutes ses forces pour sa carrière et son art. Et puis, à force de se consacrer totalement à son art, elle finit par perdre raison. Mais elle a une grande âme, comme d’ailleurs tous les personnages de Tchékhov. J’en suis certaine, mon Irina, elle est comme ça ».



    Créé afin d’encourager le rapprochement entre théâtre et public, le Festival européen de Théâtre Eurothalia est arrivé au bout de quatre éditions à répondre à son but, selon Lucian Vărşăndan, directeur de l’institution susmentionnée et organisateur du festival : « Je pense que les festivals doivent s’adresser aux communautés au sein desquelles ils naissent. Un festival comme le nôtre a trouvé son chemin vers le cœur du public qui l’a attendu et l’a regretté durant ses années d’absence. Lors d’une des précédentes éditions, nous avons fait paraître un cahier post-festival comportant, entre autres, des réactions de la part des spectateurs. En plus, la simple vue d’une salle pleine nous parle du succès de ce festival. Je pense que ces dernières années, les habitants de Timisoara et non seulement eux sont devenus de plus en plus intéressés par le festival qu’ils connaissent et attendent ».

  • Le festival de théâtre “Interferences”

    Le festival de théâtre “Interferences”

    Il est jeune, mais déjà mûr, très courtisé et carrément convoité. Alors qu’il n’est qu’à sa quatrième édition, le Festival de théâtre « Interférences » est à ce jour un événement singulier en Roumanie. Et ce pour nombre de raisons que nous allons survoler tout au long de cette émission, mais surtout parce qu’il est le terrain d’une des plus riches rencontres des cultures à laquelle on a la chance d’assister sur notre continent. Des cultures qui ouvrent mieux leurs yeux, qui se découvrent, qui défient le repli sur soi, mais aussi qui s’interrogent sur leur place dans le monde contemporain, leur devenir et les épreuves du temps présent. Cela se passe à Cluj, dans le centre-ouest de la Roumanie. Au micro dAndrei Popov, Oana Grigorescu, journaliste culturelle de Radio Roumanie Cluj, Mihaela Marin, artiste photographe, auteure d’une exposition provocatrice sur le corps du comédien, entre autres, et Vasile Sirli, un des meilleurs compositeurs roumains de musique théâtre, qui vit entre la France et la Roumanie, créateur des bandes son et des ambiances de plusieurs spectacles-repères du théâtre roumain et continental.


  • A la une de la presse roumaine – 14.11.2014

    A la une de la presse roumaine – 14.11.2014


    C’est une revue de presse sans couleur électorale, en ce vendredi, dernier jour de campagne du second tour de scrutin présidentiel en Roumanie, avec, au sommaire, des sujets de société, culturels et sportifs.




  • FNT au final

    FNT au final

    «Une sélection à l’image de ce qui se passe aujourd’hui dans la dynamique du théâtre roumain, depuis les petits spectacles — bijoux aux grands spectacles — bijoux, car la performance n’a pas de frontières et n’est chassée de nulle part, ni des lieux étroits, comme le kammerspiel (théâtre de chambre), ni des grandes scènes ; nous nous plaçons dans le sillage de la performance et voulons que toutes ces choses se voient clairement dans le cadre du Festival National de Théâtre. », faisait savoir Marina Constantinescu, la directrice artistique de la 24e édition du festival, au début de cette manifestation.



    Comédiens, clowns, musiciens, danseurs et acrobates; airs d’accordéon, valses, chansons d’amour anciennes et chœurs traditionnels. Ce serait une bonne description du spectacle — événement du FNT 2014: “Donka — Lettre à Tchékhov”, une production de la compagnie suisse Finzi Pasca et du Festival international de théâtre Tchékhov, avec le texte et la mise en scène du célèbre Daniele Finzi Pasca. Maria Bonzanigo, co-fondatrice de la compagnie, s’associe à lui pour imaginer la chorégraphie et signe aussi la musique.



    Lartiste a été présente à Bucarest et nous a raconté lhistoire de ce poème visuel.” Comme équipe de création, nous avons beaucoup travaillé sur le journal de Tchékhov. Nous avons tout lu, mais nous nous sommes surtout intéressés à son voyage à Sakhalin et à sa vie de médecin et de famille, mais aussi à lécrivain, au pêcheur … Donc à la personne, avec sa façon de penser et ses visions plutôt quà lartiste et à lécrivain. … Le spectacle donne nos images de Tchékhov, sans avoir la prétention de dire quil avait été comme ça ou comme ça. Ce sont nos visions et notre hommage à Tchékhov, un mélange de réalité et de rêve plein de lumière et de rêve porté par des interprètes très généreux et empathiques .”



    Le spectacle avec “Les rhinocéros” dEugène Ionesco a lui aussi créé lévénement à la 24e édition du FNT. Mise en scène par Robert Wilson au Théâtre national de Craiova (sud), cette production a officiellement clôturé le festival, le 2 novembre. “ Cette nouvelle mise en scène est un triomphe. Robert Wilson a compris que ce nest plus une pièce de la Guerre froide. Quen fait, cest un état desprit …”, écrivait le critique de théâtre John Elsom.



    Le jeune metteur en scène roumain Bobi Pricop, assistant de Robert Wilson pour “Les rhinocéros”, raconte son travail :“Je crois quil a été attiré, avant tout, par les comédiens quil a rencontré ici, en Roumanie. Robert Wilson a vécu deux grands moments liés aux textes de Ionesco, quil a même rencontré dans les années 1970. Cest ça. Cest une rencontre, une collision que je serais incapable de théoriser. Pour moi, cest lélément vivant du spectacle : cette collision entre Ionesco et Wilson. Dailleurs, Eugène Ionesco a même dit, à un moment donné, quil souhaitait voir ses pièces mises en scène par Robert Wilson. Enfin cela arrive et je suis très heureux que ça se passe dans notre pays.”



    Pour la première fois le FNT a eu aussi sa propre production. Il sagit de la célèbre comédie musicale West Side Story, mise en scène par le très connu chorégraphe Razvan Mazilu, accompagné par 21 jeunes comédiens. Razvan Mazilu explique pourquoi son spectacle sintitule aussi “Le manifeste dune génération”, une idée qui appartient à la directrice artistique Mariana Constantinescu: “Nous nous sommes proposés initialement de faire un atelier consacré à la comédie musicale dans le cadre du FNT. Mais les choses ont évolué. Ainsi, sommes-nous arrivés à ce résultat qui est tout à fait spécial pour moi, puisque le projet a une signification particulière. Cest un projet qui parle de la générosité, un projet qui donne une chance à une jeune génération extrêmement douée, mais qui a très peu dopportunités dans le système théâtral roumain. West Side Story est un manifeste en soi. Un manifeste sur la liberté, la paix, lhumanité, le bonheur, sur les jeunes. Alors, jai trouvé que ce texte sappliquait très bien à ces jeunes artistes. Cest comme sil avait été écrit spécialement pour eux.”



    Avant de terminer, la journaliste roumaine Irina Wolf, établie à Vienne et invitée au FNT, nous fait part de ses impressions sur cette manifestation culturelle, déjà traditionnelle à Bucarest: “Je trouve que cest une très bonne idée, qui suit les tendances internationales. La plupart des festivals ont leurs propres productions ou des coproductions avec dautres festivals. Les salles de spectacle ont été bondées, et le public a été notamment jeune. Et ce nétaient pas uniquement des étudiants de la faculté de théâtre. Ce désir des jeunes dy participer ma beaucoup réjouie. De même, jai trouvé lorganisation excellente. Je suis heureuse davoir découvert une nouvelle salle de spectacles à Otopeni (au nord de Bucarest). Et je ne saurais oublier non plus les transmissions quotidiennes en direct sur le site du journal adevarul.ro. Les spectacles étaient ainsi visibles sur Internet, à des heures accessibles, de sorte que les Roumains de létranger puissent les voir eux aussi et rester en contact avec le festival.”



    Notons pour terminer que le FNT a été organisé par lUNITER du 24 octobre au 2 novembre et que Radio Roumanie compte parmi les partenaires traditionnels de cette manifestation. (trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)

  • Initiative visant à introduire le théâtre dans les écoles roumaines

    Initiative visant à introduire le théâtre dans les écoles roumaines

    L’Association viennoise « Théâtre pour enfants» – « Les enfants font du théâtre » et l’Université nationale d’art théâtral et cinématographique « I.L. Caragiale » de Bucarest, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale souhaitent introduire l’art théâtral comme discipline d’étude optionnelle dans les établissements scolaires de Roumanie. Selon les initiateurs du projet, l’expérience a déjà prouvé que l’éducation artistique en général et théâtrale en particulier peuvent faciliter l’apprentissage et motiver les élèves.



    L’enseignement par des techniques empruntées au monde du théâtre stimule la capacité créatrice des jeunes et améliore leur mémoire. En outre, le théâtre sert de lien, il renforce l’unité au sein de la communauté et apprend aux enfants que ce n’est qu’en restant unis qu’ils arriveront à changer des choses. Liliana Preoteasa, sous-secrétaire d’Etat au ministère de l’Education nationale, a apprécié ce projet, qui a d’ailleurs bénéficié, dès le début, de l’appui de son ministère. Elle a également espéré qu’il se concrétiserait sous la forme d’une discipline scolaire optionnelle à la disposition de toutes les écoles.



    Liliana Preoteasa : « Je me réjouis de l’existence de ce projet que le ministère de l’Education nationale a soutenu d’emblée et continue de le faire. J’espère qu’il débouchera sur la proposition d’introduire le théâtre en tant qu’objet d’étude optionnel dans toutes les écoles à travers le pays. A mon avis, le vrai travail ne fait que commencer, car l’important, ce n’est pas qu’il existe un programme scolaire, accessible sur Internet, mais que nous ayons des enseignants capables de le mettre en œuvre. Je pense donc que la formation des professeurs est la composante essentielle. Nous envisageons d’en discuter avec les universités et les Maisons des enseignants, lesquelles sont à même de dispenser cet autre type de formation continue. Je suis d’avis que le théâtre non seulement offre une ouverture culturelle, mais qu’il répond aussi au besoin de trouver de nouvelles méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Les élèves sont très réceptifs à cette intégration du théâtre. Ils l’accueillent avec enthousiasme et en tirent profit aussi bien au point de vue affectif qu’intellectuel”.



    «Le Théâtre viennois pour enfants » existe depuis une vingtaine d’années en Autriche et depuis plus de 8 ans en Roumanie. Il s’investit dans la formation des spécialistes qui font du théâtre avec les enfants. La comédienne Sylvia Rotter, qui est également la fondatrice de ce théâtre, a déclaré qu’elle souhaitait offrir aux enfants roumains la chance de changer le monde dans lequel ils vivent. Utiliser des techniques de respiration, faire des exercices de rythme, improviser et travailler en équipe, tout cela aide les jeunes à être plus confiants en eux-mêmes et les pousse à interagir, à affiner la communication verbale et non-verbale, dans une atmosphère d’auto-découverte.



    Sylvia Rotter: « C’est une grande chance pour nous que d’entamer cette initiative éducative. Nous nous proposons d’offrir un complément pratique à l’enseignement théorique. Durant une vingtaine d’années, nous avons développé une méthode capable de rendre plus facile et plus efficace la transmission des savoirs. Nous voulons donc apprendre à mieux enseigner. Notre méthode repose sur le jeu. Puisque les enfants aiment jouer, le ludique constitue le fondement de l’enseignement. La célèbre psychologue Brigitte Sindelar affirmait que “l’union la plus heureuse est celle du jeu et de l’apprentissage”. En brodant sur le même thème, Albert Einstein déclarait “je suis un éternel enfant” ».



    Laura Mateescu, neurologue à la Clinique de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital « Al. Obregia » de Bucarest, soulignait la nécessité de mettre en place une telle méthode dans les conditions où les jeunes passent beaucoup plus de temps devant les écrans qu’auparavant. Or, de l’avis des spécialistes, cela fait courir des risques graves à la santé et peut diminuer la capacité à communiquer.



    Laura Mateescu: « L’univers des enfants de nos jours a beaucoup changé. Ils ne jouent plus dans la boue, ne courent plus dans les ruelles du village des grands-parents, ne passent plus le plus clair de leur temps à traîner dans la rue. Auparavant, les enfants ressentaient des émotions, s’épanouissaient, découvraient le monde à travers des stimuli moteurs, tactiles, visuels, auditifs, olfactifs. Maintenant, ils restent assis devant l’ordinateur, sollicités par une simulation répétitive et stéréotypée. On se demande à quels stimuli leur cerveau est appelé à répondre. Facile à deviner que ces stimuli sont tout à fait différents de ceux que subissaient autrefois les enfants qui jouaient dans les champs, aux côtés d’autres gosses du même âge… Il ne se passe pas un jour sans que je n’entende des parents dire que leur enfant passe un temps fou devant la télé, depuis l’âge le plus tendre, et qu’il possède même une tablette numérique. Inutile de se demander ce qui se passe dans son cerveau!…. »



    Près de 120 professeurs de 10 comtés du pays bénéficieront d’une formation à l’enseignement du théâtre dans les écoles. L’UNATC, un des établissements d’enseignement supérieur impliqués dans ce projet, comporte une section de pédagogie par le théâtre. A elle seule, la promotion 2014 a donné 8 diplômés dans cette spécialisation. La mise en place du projet devrait s’achever d’ici quatre ans. Avant qu’il ne soit étudié comme discipline scolaire facultative, le théâtre figure dores et déjà à l’affiche de certains événements organisés dans plus d’une école de Roumanie. (trad. Mariana Tudose)

  • Teaching theatre in Romanian schools

    Teaching theatre in Romanian schools

    The Vienna Children’s Theatre Association and the National University of Theatre and Film in Bucharest have proposed the introduction of theatre as an optional course in the Romanian school curriculum. The initiators of the project say it has been proven that education through art in general, and theatre in particular, facilitates learning and motivates children. Teaching using techniques borrowed from theatre stimulate children’s creativity and improves memory. In school, theatre can build a community of children who learn how to function as a group and that only together they can bring significant change.



    Liliana Preoteasa, an under-state secretary with the Ministry of Education has praised the project, which she says has enjoyed the support of the Ministry from the very beginning. She hopes theatre will be introduced into the school curriculum and be available as a school curriculum in all schools:



    “I’m very glad that this project exists. The Ministry of Education has supported it from the very beginning and I hope it will turn into an optional subject to be introduced in the school curriculum. At the same time, I believe the hard work is only now beginning, because it’s not enough to have a well written curriculum, posted on the website, we also need teachers capable of carrying out this job. I believe training the teachers is a major component which we will have to address from now on, by talking with universities or with teachers’ associations, which can provide another type of training for those who are already in the system. I believe that theatre, besides providing a cultural openness, also responds to children’s need for a different teaching and learning method. I’m sure they will respond immediately to theatre and with a lot of enthusiasm, and I believe that the use of theatre performance techniques will influence their minds and souls in a major way.”



    For over 20 years in Austria and over 8 years in Romania, the Vienna Children’s Theatre Association has been training experts in children’s theatre. Its founder, actress and producer Sylvia Rotter says she wanted to offer Romanian children the chance to change the world they live in. By using breathing techniques and rhythm exercises, by improvising and working in teams children will become more confident, will interact more and will develop their linguistic and physical means of expression in an environment that encourages self-discovery:



    Doctor Raluca Mateescu, a neurologist with the Psychiatric Clinic for Children and Adolescents at Alexandru Obregia Hospital in Bucharest, says this kind of activity is badly needed in Romania, given that children today spend most of their time in front of TV and computer screens. This type of behaviour, experts say, creates serious health issues and damages the ability to communicate:



    “The world of today’s children has changed. They no longer play in the street or spend their entire day outside. These were children who felt, smelled and touched, so all their senses were stimulated. Today’s children, on the other hand, spend their time in front of a computer. The stimuli their brains get can only be of a repetitive and stereotypical nature, unlike children who play outdoors and interact with other people and other children their age. These are two totally different situations. Every day I see in the hospital children who, judging by what their parents tell me, have spent too much time in front of the TV, some from the age of 12 months, children who have their own tablets. And we wonder what’s happening with their brains?”



    About 120 teachers from 10 Romanian counties will attend courses that will enable them to teach theatre in schools. One of the universities involved in the project is Bucharest’s University of Theatre and Film, which has a section devoted to theatre pedagogy. As many as 8 students have already graduated this year. The project runs for 4 years, between 2014 and 2017. In spite of the fact that it has not been included in the school curriculum, theatre is an optional subject matter in schools and high schools.

  • Le Fest(in) du Boulevard a pris fin

    Le Fest(in) du Boulevard a pris fin

    SON: « Arrivé à sa 2e édition, le Fest(in) du Boulevard, ce festival organisé par le Théâtre Nottara de Bucarest, est issu de cet éternel désir des gens de théâtre d’attirer le public, un public qui réagit » – explique le théâtrologue Crenguţa Manea, réalisatrice travaillant pour le département de théâtre de la Radio roumaine.



    En effet, fin octobre, la comédie a reconquis ses droits au Théâtre du Boulevard, comme on appelle le théâtre Nottara de Bucarest, situé Avenue Bălcescu. Le Fest(in) du Boulevard est un festival international de théâtre consacré aux crises en temps de crise — explique le critique Marinela Ţepuş, directrice de ce Théâtre, qui compte parmi les plus importants de Bucarest.



    Le Festival a démarré devant les locaux du Théâtre Nottara, par «Un sourire, un déclic et… gong ! », un spectacle de rue par lequel le metteur en scène Mihai Lungeanu a souhaité emmener les spectateurs plus près du théâtre et dans les salles de spectacle.



    Une image de la première édition du festival attendait les spectateurs dans le hall du théâtre : l’exposition « Clicks et déclics » réalisée par les photographes Maria Ştefănescu et Sorin Radu. Ecoutons ce dernier.


    Sorin Radu: « Nous avons choisi quelques images qui, à notre avis, représentent le mieux le rôle et l’acteur. Je n’aime pas que le comédien sache qu’il est pris en photo, car à ce moment-là il va se crisper, il pensera à la photo et pas à son rôle. Je le laisse entrer dans son rôle et puis, sans qu’il s’en doute, je le prends en photo. »



    Maria Ştefănescu a eu du mal à sélectionner les photos pour cette exposition : « C’est parce qu’elles sont nombreuses et je ne savais pas lesquelles choisir. Préférer les images d’ensemble, pour donner également une idée de la scénographie, m’arrêter aux portraits, pour ne pas fâcher les acteurs, ne pas fâcher le metteur en scène, ne pas fâcher le scénographe… Je pense que les gens viennent au spectacle pour voir une vedette. Alors, c’est la vedette que j’ai choisie et représentée. J’espère que cela fera venir un public plus nombreux au théâtre. »



    Au programme du premier jour de ce régal théâtral a figuré un spectacle musical « Don Quichotte », sur un scénario d’Ada Milea et Mihai Măniuţiu, mis en scène par ce dernier. La musique était signée Ada Milea. Ce spectacle a joui d’un tel succès qu’à la fin du festival, le jury du public lui a accordé le prix du plus populaire spectacle de la section « Le boulevard de la comédie ». « Don Quichotte » a été présenté par les acteurs de la Compagnie Liviu Rebreanu du Théâtre National de Târgu-Mureş.



    Alina Nelega, directrice artistique de la compagnie : « Don Quichotte c’est plus qu’un roman, c’est un mythe. Il fait partie des chefs-d’œuvre de la littérature universelle et des œuvres dites archétypales. A mon avis, Don Quichotte n’appartient pas à une époque. Je ne pense pas que, de nos jours, les artistes fous soient moins nombreux qu’à l’époque de Cervantes, je ne pense pas que le nombre de personnes idéalistes ait baissé. Le fait que le public est réceptif et s’identifie au personnage prouve que j’ai, du moins partiellement, raison. Ada Milea et Mihai Măniuţiu ne racontent pas l’histoire de Don Quichotte. Ils placent ce spectacle dans un univers, dans un espace où l’individu, l’écrivain et les personnages sont en quête de leur liberté. C’est un spectacle construit sur plusieurs plans, un spectacle herméneutique, que la musique, le mouvement et l’image rendent encore plus agréable. »



    Le Festival international de théâtre « Le Fest(in) du Boulevard » a également comporté une section compétition. Le jury présidé par le critique de théâtre Mircea Morariu a accordé le Prix du meilleur spectacle.



    Crenguţa Manea, membre de ce jury, en tant que critique de théâtre, nous a fourni des détails : « Dans la section compétition Petites crises… électorales”, certains spectacles nous ont interpellés. Parmi eux, je mentionnerais Titanic vals”, du Théâtre Odeon, mis en scène par Alexandru Dabija, ”Sapin de Noël chez les Ivanov”, du Théâtre magyar d’Etat de Cluj et dont la mise en scène appartient à Andras Urban ou encore le spectacle Viande”, réalisé par le Studio Rubin de Prague. Dans ce dernier, on a beaucoup apprécié le jeu de deux jeunes comédiennes, très bien mis en valeur par le metteur en scène. Ceci étant, le jury n’a pas eu la tâche facile. Finalement, nous avons retenu la pièce Le nouveau locataire”, qui s’impose par sa construction rigoureuse et son excellente composition. La mise en scène, qui porte la signature de Helmut Sturmer, la présence du comédien espagnol Francisco Alfosin et des comédiens du Théâtre Nottara de Bucarest, Ada Navrot, Gabriel Răuţă et Ion Grosu, tout cela amène sur la scène aussi bien la joie de la création que celle de la rencontre avec le public. »



    « Le nouveau locataire », d’Eugène Ionesco, a été mis en scène par Tompa Gabor et figure par les premières de l’actuelle saison du Théâtre Nottara. Toujours à la fin du festival, Doina Papp, critique de théâtre et présidente de l’Association culturelle « Master Class », a conféré le prix Silvia Dumitrescu-Timică, récompensant les jeunes talents, à la comédienne Nicoleta Lefter, pour son rôle Sarmisegetuza dans le spectacle Titanic Vals” de Tudor Muşatescu, une production du Théâtre Odeon, mise en scène par Alexandru Dabija. (Trad: Dominique, Mariana Tudose)



  • Nouvelle saison au Théâtre National Radu Stanca de Sibiu

    Nouvelle saison au Théâtre National Radu Stanca de Sibiu

    Depuis quelques années déjà, la tradition veut que la plupart des théâtres de Roumanie organisent début octobre une sorte de mini-saison théâtrale à l’intention à la fois des spectateurs, critiques et journalistes. Ceux-ci sont donc invités à assister aux spectacles et projets les plus importants que les théâtres s’apprêtent à mettre en scène dans le courant de la saison.



    C’est exactement ce qui s’est passé au Théâtre Radu Stanca de Sibiu, organisateur du célèbre Festival International de Théâtre. Quelques jours durant, spectateurs, critiques et journalistes ont eu la chance de voir cinq des 14 premières de la saison théâtrale 2014-2015. La mini-saison de Sibiu s’est ouverte par le vernissage de l’exposition « Visions de la révolte et la tragédie » de Sebastian Marcovici et Dragos Dumitru de l’Association Focus Sibiu. Deux jeunes photographes qui ont immortalisé les meilleurs moments des spectacles à l’affiche de la nouvelle saison théâtrale.



    Détails avec Sebastian Marcovici: “L’exposition regroupe 30 photos au total, six images représentatives pour chacun des cinq spectacles présentés en avant-première. Personnellement, je crois qu’au moment où l’on fait des photos d’un spectacle, il est important de le connaître, de bien comprendre ce qui se passe sur scène pour mieux le percevoir. Voilà pourquoi la photographie de spectacle compte parmi mes préférées. C’est un défi que de réussir à réagir si vite: en moins d’une heure, il faut sentir, voir et photographier. Les spectacles sont très bons, très visuels, pleins de couleurs, dynamiques et source d’excellentes photos ».



    La série de spectacles en avant-première a débuté par le spectacle Marat/Sade mis en scène par le Luxembourgeois Charles Muller d’après la pièce « La Persécution et lAssassinat de Jean-Paul Marat représentés par le groupe théâtral de lhospice de Charenton sous la direction de Monsieur de Sade » écrite par Peter Weiss en 1963. Une année plus tard, en 1964, ce fut le célèbre metteur en scène britannique Peter Brook qui a décidé de la monter à Londres avant de la présenter sur le Broadway, en 1965 et l’adapter au grand écran, en 1966. Autant de productions qui ont valu à Peter Weiss le prix Tony de la meilleure pièce de l’année 1966 et à Peter Brook le prix du meilleur metteur en scène. La pièce parle de la Révolution vue par des fous de l’hospice civil de Charenton. Ceux-ci, sous la direction de Monsieur de Sade et la surveillance de l’annonceur, jouent comme ils le peuvent l’assassinat de Marat qui a un lien direct avec la Révolution qui est en train de se produire dans les rues.



    De l’avis de Charles Muller, la pièce est très actuelle: « La pièce se construit autour du dialogue entre Sade et Marat. Leurs répliques crayonnent deux points de vue antagonistes sur un possible sens de la vie. Or les deux ont une perception erronée de la réalité, telle qu’elle se présente de nos jours. Le message de la pièce est, si vous voulez, que les gens ont beaucoup de mal à organiser leurs vies. Tout à fait vrai. Il suffit de regarder le contexte mondial actuel. Bien que la pièce date des années ‘60 du siècle passé, elle reste ancrée dans l’ctualité. Il suffit de penser aux conflits d’Egypte, Tunisie, Syrie, à la situation en Ukraine — si dramatique -, aux chômeurs qui existent en Occident, aux vagues d’immigrants… Or, personnellement, je crois que l’histoire nous apprend que toutes les grandes révolutions ont échoué. Les Français ont l’habitude de dire la révolution mange ses propres enfants. Il nous est facile de comprendre les ressorts de la Révolution française ou bien ceux de la Révolution d’octobre, en Russie… on comprend très bien les raisons qui ont poussé les peuples à se révolter. Mais ces révolutions ont ouvert la voie aux dictatures. Et personne n’a besoin d’un dictateur ».



    La section allemande du Théâtre National « Radu Stanca » de Sibiu a présenté en première, au public, le spectacle Amadeus de Peter Shaffer, mis en scène par Gavriil Pinte. Celui-ci s’engage sur les traces de Mozart dont la fin reste pleine de mystère dans le contexte de la jalousie ressentie par Antonio Salieri, grand compositeur de la cour de l’empereur autrichien.



    Pourtant, ce ne fut pas la fin prématurée et mystérieuse de Mozart qui attira l’attention du metteur en scène, mais autre chose, comme il l’affirme: « La mort ne m’a pas particulièrement intéressé, mais plutôt le fait que tout comme à l’époque, de nos jours aussi l’artiste tombe parfois victime des contraintes politiques et économiques. Mozart s’est confronté à la misère, à la pauvreté, à l’obtusion des ceux qui auraient dû lui accorder soutien financier et social. On ne saurait parler de la condition de l’artiste sans parler de la composante politique, sociale et bien sûr esthétique de son existence. Mozart a été un enfant prodige qui surclassait ses contemporains. Je me suis penché sur la condition de l’artiste, ma pièce gravite autour du dialogue entre l’artiste doué et l’autre — médiocre -, entre Mozart et Salieri. Il s’agit de mettre en lumière, d’une part, les délices et les supplices de la création chez Mozart, et de l’autre, la misère de la médiocrité, la jalousie terrible de Salieri, le seul capable de comprendre cette musique qu’il haïssait tant ».



    La série des premières au Théâtre Radu Stanca de Sibiu a continué par le spectacle « La leçon » d’Eugène Ionesco, mis en scène par Mihai Maniutiu. Il s’agit d’un texte sur la manipulation, la séduction et les horreurs. Toujours à l’affiche de cette mini-saison théâtrale — « Pourquoi Hécube? » de Matei Visniec, mis en scène par Anca Bradu, une tragédie moderne sur la dernière reine de Troie et « Oidip » de Silviu Purcarete d’après un scénario original inspiré des textes « Œdipe roi » et « Œdipe à Colone » de Sophocle. Ce spectacle a figuré d’ailleurs à l’affiche de l’édition 2014 du Festival International de Théâtre de Sibiu et sera présenté au Festival national de théâtre de cette année, avant de partir l’année prochaine, en avril, en tournée au Japon. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Un “Nouveau locataire” au Théâtre Nottara de Bucarest

    Un “Nouveau locataire” au Théâtre Nottara de Bucarest

    Des objets qui arrivent, qui saccumulent, qui sentassent, qui débordent, qui remplissent des maisons, des rues et toute une ville. Des objets en tout genre qui masquent lessentiel dune vie, lessentiel caché par des formes vides, par un passé, certes, nostalgique et confortable, mais pas moins dérisoire pour linstant présent. Tel est lenjeu du “Nouveau locataire” dEugène Ionesco qui vient de sortir devant le public au Théâtre Nottara de Bucarest. Un spectacle non-conventionnel pour plus dune raison, dont, par exemple, le fait que le protagoniste sexprime en plusieurs langues, sans pour autant parler ni comprendre le roumain…


    Débat avec Gábor Tompa, metteur en scène, un des repères absolus de la profession en Roumanie, et Francisco Alfonsin, comédien et protagoniste du “Nouveau locataire”


  • 12.09.2014

    12.09.2014

    FMI — Les représentants du gouvernement de Bucarest et de la Banque Nationale se réuniront, en première, la semaine prochaine, à Bruxelles, avec les responsables du FMI et de la Commission européenne. Selon un communiqué du représentant du FMI pour la Roumanie et la Bulgarie, Guillermo Tolosa, les discussions porteront sur les évolutions récentes de l’économie roumaine et sur la manière dont les politiques convenues avec la Commission européenne et le FMI sont mises en œuvre par Bucarest. A l’agenda des pourparlers également le second collectif budgétaire de 2014 prévu par les autorités roumaines. Selon le premier ministre Victor Ponta, les ministres qui se rendront la semaine prochaine à Bruxelles n’auront que des discussions techniques avec les responsables internationaux. Les négociations officielles d’évaluation de l’accord de précaution conclu avec les bailleurs de fonds internationaux auront lieu fin novembre à Bucarest.



    Candidat — La direction du Parti Social Démocrate, principale formation de la coalition gouvernementale de Bucarest, se réunit aujourd’hui lors d’un congrès extraordinaire à Alba Iulia (ville du centre de la Roumanie), pour valider la candidature du leader social — démocrate, le premier ministre Victor Ponta, aux élections présidentielles. Pour sa part, l’Alliance Chrétienne Libérale, formée du Parti National Libéral et du Parti Démocrate Libéral, (de centre — droit, en opposition) a déposé une motion de censure contre le cabinet de Victor Ponta, lui reprochant d’encourager la migration politique par le décret d’urgence permettant aux maires de changer de parti sans perdre leur mandat. Dans les sondages d’opinion visant les intentions de vote des Roumains, le premier ministre Victor Ponta et le leader libéral, Kaus Iohannis, sont donnés favoris pour accéder au second tour du scrutin présidentiel, que le leader social-démocrate pourrait remporter. Parmi les autres candidats mentionnons entre autres l’ancien premier ministre libéral Calin Popescu Tariceanu, la présidente du Parti du Mouvement Populaire, pro-présidentiel, Elena Udrea et la députée européenne Monica Macovei qui vient de quitter le PDL.



    Théâtre — Le plus ample échange culturel entre les théâtres nationaux de Chisinau et Bucarest a lieu ce vendredi. La troupe du théâtre national de Bucarest présentera dans la capitale moldave des spectacles représentatifs pour son répertoire, alors que la troupe de moldave donnera à Bucarest des représentations de la dramaturgie contemporaine de la République de Moldova. L’événement est soutenu entre autres par l’Institut Culturel Roumain et la Radiodiffusion roumaine.



    Tennis — En tennis, la Roumanie et la Suède ouvrent ce vendredi à Bucarest la coupe Davis par les matches d’Adrian Ungur contre Christian Lindell et de Marius Copil contre Elias Ymer et dont l’enjeu est de rester dans le Groupe I de la Zone Europe/Afrique. Déroulée selon le système du meilleur joueur sur 5 matches, la compétition se poursuit samedi par les doubles, lorsque les Roumains Horia Tecău et Florin Mergea affronteront les Suédois Isak Arvidsson et Johan Brunstrom. Deux matches simples sont prévus pour dimanche: Adrian Ungur – Elias Ymer et Marius Copil – Christian Lindell. Selon la presse spécialisée, les joueurs roumains sont considérés comme favoris, étant plus expérimentés et mieux placés que leurs adversaires suédois dans le classement individuel ATP. L’équipe gagnante demeurera au premier Groupe, alors que les perdants disputeront le barrage de qualification avec la Lettonie ou l’Autriche.

  • Le Festival national du jeune théâtre « Ideo Ideis »

    Le Festival national du jeune théâtre « Ideo Ideis »

    Les jeunes Andreea Borţun — actuellement scénographe – Alexandru Ion — actuellement comédien, se sont lancés dans une véritable aventure dans une petite ville où il n’y avait ni théâtre ni salle de cinéma. Marcel Iureş — un des comédiens roumains les plus réputés, devenu président d’honneur du Festival — ainsi que Medeea Marinescu, Cătălin Ştefănescu, Andi Vasluianu, Vlad Zamfirescu et Marius Manole — les ont vite rejoints. Ces grands noms de l’art théâtral et cinématographique roumain président ce festival.



    Le réalisateur de télévision Cătălin Ştefănescu a rejoint le Festival « Ideo Ideis » dès sa deuxième édition : « A partir de 2014, nous nous considérons comme des mentors. C’est que, d’un commun accord avec Andreea et Alex, qui sont les fondateurs et les protecteurs de ce festival, nous en avons changé la philosophie. Ce n’est plus un festival doté de prix, par conséquent, nous ne sommes plus un jury et nous tâchons de faire quelque chose de normal, de contemporain : encourager une forme de compétition entre équipes, en n’accordant plus de prix individuels, mais en offrant des opportunités aux troupes qui méritent une récompense. Nous nous appelons « mentors », car, après chaque spectacle de théâtre, nous rencontrons les troupes qui les réalisent et nous en parlons. »



    Le Festival « Ideo Ideis » est un événement unique en Roumanie, souligne Cătălin Ştefănescu, et cela en raison du fait que ce n’est pas un simple festival de théâtre, mais « un festival d’éducation alternative par le théâtre » – comme il se plaît à dire.



    220 participants, 26 formateurs, 120 volontaires, 14 spectacles de théâtre professionnel, 10 troupes de lycéens, 2 soirées de projections, 3 réservées à la Caravane des Films du Festival de Film Transilvania, 3 soirées des narrateurs, 4 spectacles pour enfants et 3 classes de maître. Voilà le bilan de cette 9e édition du Festival national du jeune théâtre « Ideo Ideis » d’Alexandria.



    Andreea Borţun, co-présidente du festival, explique : « Le festival dure 10 jours. Les 4 premiers jours sont réservés aux ateliers de développement personnel : le matin sont prévus les ateliers destinés aux comédiens, auxquels participent tous les invités présents au festival ; l’après-midi, ils peuvent choisir parmi les 5 ateliers destinés à la chorégraphie, à l’éducation visuelle, à la scénographie, à la musique et au rythme, à la dramaturgie. Les jours suivants sont dédiés aux spectacles présentés par les troupes de lycéens. Les soirées sont elles aussi, très riches en événements. Chaque soir est prévu un spectacle de théâtre professionnel dans les deux salles réservées pour le festival. Les bénéficiaires de ces spectacles sont aussi bien les jeunes de tout le pays qui se rendent à Alexandria pour ce festival que les habitants de la ville. Trois soirées sont consacrées aux mentors ; nous les appelons « les soirées des narrateurs ». Pour ces soirées, nous invitons des professionnels de différents domaines — autres que celui artistique — qui viennent à Alexandria et racontent avec passion des choses sur leur métier et ont un dialogue avec les participants. La « Cinémathèque tardive » est consacrée, bien sûr, aux amateurs de film. Nous invitons des réalisateurs roumains qui proposent au public soit leurs plus récents films, soit des films qui les ont inspirés le long de leur carrière. Après la projection, ils entament un dialogue avec l’audience. Et enfin, au dernier jour du Festival il y a les classes de maître, données par des professionnels du théâtre. L’animateur de ces classes est notre ami Cătălin Ştefănescu et elles sont suivies, bien sûr, d’un dialogue avec le public ».



    Dans une ville comptant un peu plus de 40 mille habitants, le Festival « Ideo Ideis » réussit à apporter un souffle nouveau, un nouvel esprit.



    Andreea Borţun : « On marche dans les rues et tout le monde sourit. On voit des dizaines, des centaines d’enfants portant des T-shirts rouges et des badges autour du cou et l’on sait qu’ils sont engagés dans ce festival. On voit les gens de la ville se réjouir à leur rencontre et ils sont nombreux à dire que la ville se ranime le jour où débute le festival… Celui-ci apporte beaucoup d’énergie positive, les gens se serrent dans les bras, pleurent d’émotion, se réjouissent, apprennent… Il y a des échanges de pensées et d’idées qui se font, des projets qui naissent, des rencontres entre professionnels et jeunes qui sont rendues possibles… Je pense que 8 à 10 jours par an c’est suffisant, davantage serait trop, mais lorsque cela arrive, il se produit quelque chose qu’il m’est difficile d’expliquer par des mots. »



    A commencer par cette année, les troupes de lycéens ne sont plus évaluées par un jury et elles ne reçoivent plus des prix individuels. Les organisateurs ont souhaité appliquer un nouveau concept, qui mette davantage l’accent sur le processus et non pas sur la performance, les distinctions et les prix. Les participants ont été récompensés d’opportunités ou « d’expériences », telles la participation à l’édition 2014 du Festival National de Théâtre, la participation, avec un spectacle, aux éditions 2015 du Festival international de théâtre de Sibiu ou du Festival de la Comédie roumaine.



    C’est toujours à Andreea Borţun, co-présidente du Festival « Ideo Ideis », de nous dire ce que les organisateurs se proposent pour les années à venir, à la fin de cette 9e édition du festival : « Les prochaines années, nous souhaitons faire davantage pour la communauté et pour les enfants de cette ville, car leur intérêt a considérablement augmenté. Nous nous proposons également d’emmener à Alexandria plus de lycéens épris du théâtre. Nous espérons pouvoir tout mettre sur pied au très beau camping l’année prochaine, quand le festival fête son 10e anniversaire. Et j’espère surtout que notre équipe reste unie et continue à organiser ce festival avec la même passion. »



    Les organisateurs du Festival national du jeune théâtre «Ideo Ideis » préparent l’anniversaire, en 2015, de 10 années d’existence de cette manifestation. Une existence courageuse et pleine de confiance.



    Cătălin Ştefănescu estime que ces jeunes méritent d’être soutenus davantage : « Je voudrais souligner combien ce qui se passe à Alexandria et la philosophie sur laquelle repose cet événement sont méritoires. C’est quelque chose de si pur, de si normal et malheureusement de si rare, qu’à chaque fois je me sers de superlatifs pour exprimer mon enthousiasme. Or, je me rends compte que ce n’est pas la meilleure manière de vanter une chose, car on risque de susciter la méfiance. Pourtant, tous ceux qui ont eu la curiosité de s’y rendre ont découvert quelque chose de vraiment unique. Ça je peux le dire. Ce qui me lie à cet espace, c’est le fait que tout ressemble à un livre ouvert, que chaque sou est dépensé de manière transparente, que tout le monde s’endort le soir la conscience tranquille de ce point de vue-là, que nous, qui sommes engagés dans cette « aventure » – mentors et formateurs qui travaillent avec les enfants ainsi que tous ceux qui se trouvent au cœur du festival — nous faisons ce travail pro bono et cela est, à mon avis, une chose magnifique et particulièrement importante. » (Trad. : Dominique)

  • Ideo Ideis

    Ideo Ideis

    Le théâtre nous fascine depuis la nuit des temps ; il nous aide à mieux comprendre qui nous sommes, qui nous voulons être. Quand le théâtre est absent, il nous manque au point de nous faire monter sur les planches dans des endroits parfois improbables. C’est ce qui se passe dans plusieurs petites villes roumaines sans salles ni troupes de théâtre, mais où des élèves passionnés se sont transformés en acteurs, par besoin intérieur et par pur plaisir. En tête de liste, la ville d’Alexandria, département de Teleorman, où depuis bientôt 10 ans, des troupes lycéennes se rassemblent chaque été, dans un Festival de théâtre jeune, intitulé « Ideoideis ». Ileana Taroi a accueilli au micro Andreea Bortun, co-présidente de l’équipe qui se trouve aux manettes du Festival, elle même une ancienne membre de la troupe d’élèves d’Alexandria.


  • Une semaine avec Wajdi Mouawad

    Une semaine avec Wajdi Mouawad

    Cette semaine, RRI ouvre des portes généralement verrouillés pour nous, public – ceux de lintimité de la création artistique. Produit de trois cultures (libanaise, française et québécoise), unies par une même langue, Wajdi Mouawad est de ces artistes francophones à avoir le plus changé la manière contemporaine de faire du théâtre. A linvitation de lIF de Roumanie et des ambassades du Canada et du Liban, cet auteur dramatique, metteur en scène et comédien hors du commun a récemment été de passage par Bucarest et Sibiu, pour deux représentations de « Seuls », un de ses spectacles les plus poignants, mais aussi les plus provocateurs en matière de réalisation. A cette occasion, Wajdi Mouawad s’est entretenu avec RRI et le magazine Regard sur lécriture théâtrale en tant quexercice de sincérité et de liberté. Une semaine avec Wajdi Mouawad veut dire sept jours, sept questions, sept réponses, sept pistes dapproche de la vie et de lart de notre époque…



    Le théâtre, qu’il soit écrit, mis en scène ou joué, porte Wajdi Mouawad au quatre coins de la planète. Le créateur est revendiqué, en égale mesure, par les trois cultures où il s’est formé et où il a travaillé – libanaise, canadienne et française. Mais tout espace culturel l’aide à s’enrichir et surtout à se mettre en perspective, dit Wajdi Mouawad, qui a trouvé en Roumanie, par exemple, des rapports inédits entre scène et public, lors d’une représentation de Seuls. Comment le théâtre change-t-il l’artiste qui le choisit?




    Exclusivité RRI et Regard, avec le soutien de l’Institut français de Roumanie, de l’Ambassade Du Canada et de l’Ambassade du Liban à Bucarest