Tag: URSS

  • La Roumanie au sein du Pacte de Varsovie

    La Roumanie au sein du Pacte de Varsovie

    La fin de la
    Seconde Guerre mondiale retrouve une Europe exsangue, coupée en deux par ce qui
    deviendra sous peu le rideau de fer. L’on retrouve ainsi, d’une part, l’Europe
    centrale et de l’Est occupée par l’Armée rouge et qui finira par devenir une
    annexe de l’URSS, de l’autre l’Europe occidentale, démocratique, mais épuisée à
    son tour par la guerre. Une fois érigé, le mur de Berlin deviendra le symbole
    de cette cassure qui allait dorénavant séparer deux mondes opposés, qui se
    regardaient en chien de faïence. Deux mondes qui ne tarderont pas à former deux
    blocs, deux alliances militaires prêtes à s’empoigner à tout moment : l’OTAN
    à l’Ouest, le Pacte de Varsovie à l’Est.


    Occupée
    militairement par l’URSS et transformée en un pays dirigé par un régime communiste
    importé, la Roumanie adhère donc avec l’Albanie, la Bulgarie, la
    Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est, la Pologne, la Hongrie et l’URSS au
    Pacte créé à Varsovie en 1955. Le soulèvement hongrois de 1956 montre à
    profusion le peu d’adhésion que vouaient les nations occupées aux régimes communistes
    imposés par l’Union Soviétique et à l’alliance militaire dirigée par cette
    dernière.


    En 1968, le Pacte de
    Varsovie est confronté à une première défection, celle de l’Albanie. En effet,
    au plus fort de la dispute sino-soviétique, Tirana embrassera la ligne dure du
    communisme version Mao.


    1968 est encore l’année
    de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, à la
    seule exception notable de la Roumanie, dirigée déjà par Nicolae Ceausescu
    depuis 1965, et qui préfère se tenir à l’écart. Les troupes soviétiques,
    bulgares, est-allemandes, polonaises et hongroises écrasent le Printemps de
    Prague, dans leur tentative de mettre un terme aux réformes perçues comme trop
    libérales du président Alexander Dubcek. Le Pacte de Varsovie, dirigé par la
    doctrine Brejnev, soumet tout simplement les intérêts des Etats de l’Europe centrale
    et de l’Est aux intérêts soviétiques. Bucarest et Belgrade, qui manifestent certaines
    velléités d’indépendance à l’égard de Moscou craignent que l’intervention
    soviétique en Tchécoslovaquie ne soit que le début d’une mise à pas globale des
    régimes des pays « frères ». Dans une interview passée en 2002 et
    conservée par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, le
    général de contre-informations Neagu Cosma affirme que la Roumanie s’était
    préparée en 1968 à une telle éventualité, grâce à l’infiltration de l’un de ses
    agents, un colonel polonais, au sein du commandement du Pacte de Varsovie. Neagu
    Cosma :


    « Ce
    Polonais s’était réfugié chez nous, en Roumanie, alors qu’il n’était encore qu’un
    enfant, avec sa famille, en 1939, lors de l’invasion allemande de la Pologne.
    Il suit chez nous les premières années d’école, il apprend la langue, et s’éprend
    de son pays d’adoption. La Roumanie était un peu sa deuxième patrie. Puis, un
    beau jour, autour du 20 juillet 1968, il contacte son collègue roumain, un
    certain colonel Bichel. Et il raconte à ce dernier ce qu’il avait appris, à
    savoir que Brejnev avec Andropov, le chef du KGB, et avec l’état-major de l’Armée
    Rouge préparaient l’invasion de la Tchécoslovaquie, mais aussi de la Roumanie
    et de la Yougoslavie, une invasion censée renverser les trois dirigeants qui dérangeaient
    Moscou : Dubcek, Ceauşescu et Tito. Un groupe de travail de l’état-major
    du Traité de Varsovie planchait déjà sur le sujet. En entendant cela, notre brave
    colonel Bichel était resté bouche bée. Le Polonais détailla le plan soviétique :
    l’opération devait débuter par l’invasion de la Tchécoslovaquie, celle de la
    Roumanie allait suivre deux ou trois semaines après, enfin celle de la
    Yougoslavie dans un délai similaire. Au moment où il détaillait à notre officier
    les plans soviétiques, les troupes du Pacte étaient déjà en train d’affluer
    vers la Tchécoslovaquie
    . »


    Si la Pacte de Varsovie
    semblait se mesurer à armes égales avec l’OTAN, si sur le papier les deux blocs
    militaires semblaient équilibrés en termes d’effectifs et de capacités, la
    supériorité qualitative des capacités occidentales faisait une sacrée
    différence.


    En 1994, le diplomate
    Vasile Șandru remémorait la manière dont les Etats membres du Pacte de Varsovie
    choisirent de mettre un terme à l’alliance militaire qui les avaient liées pendant
    plus de 35 ans, dans le contexte des révolutions de velours qui avaient secoué
    les pays de l’Est. Ecoutons-le :


    « La
    première réunion a été présidée par Jozsef Antal, le premier-ministre hongrois. Il y avait à l’agenda
    de la réunion notamment l’avenir de la sécurité et de la coopération européennes.
    Des questions générales si l’on peut dire. Mais le deuxième point à l’agenda c’était
    carrément la révision de la nature du Pacte de Varsovie. Et dans son
    intervention, Gorbachev commence par faire encore une fois l’évaluation de la
    situation en Europe et, face à cela, des perspectives du Pacte de Varsovie dans
    le nouveau contexte, marqué par la chute des régimes communistes. Il s’arrête
    longuement sur la situation de l’Allemagne. Finalement, rien n’a été décidé à l’issue
    de la réunion, à l’exception de la constitution d’un groupe de travail censé
    plancher sur l’avenir du Pacte de Varsovie, et qui sera basé à Prague. Mais après
    cela, c’en est fini. Il n’y a plus eu de réunion du Comité politique
    consultatif du Pacte. Il y a juste eu une dernière rencontre des ministres des
    Affaires étrangères des Etats membres qui ont signé la dissolution du Pacte. »


    L’acte de décès du
    Pacte de Varsovie fut signé le 1er juillet 1991, à Prague, après l’annonce
    du retrait de la Tchécoslovaquie, de la Pologne et de la Hongrie. La hache de
    la guerre froide était enterrée, et une nouvelle page de l’histoire de l’Europe
    était en train de s’écrire. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Sovietizarea Academiei Române

    Sovietizarea Academiei Române

    La
    finele celui de-al doilea război mondial, sovieticii au instalat în toate
    țările în care a fost prezentă Armata Roșie un regim politic care l-a copiat pe
    cel din URSS. Procesului i s-a spus sovietizare sau comunizare prin care
    dominația politică a partidului comunist era asigurată de un aparat de
    represiune fizică și de economia planificată. Și România a avut neșansa
    istorică de a experimenta acel tip de regim între 1945 și 1989.


    Sovietizarea a lovit instituțiile
    României din plin, una dintre ele fiind Academia Română, înființată în 1866. Timp
    de mai mult de 80 de ani, în Academia Română fuseseră primiți cei mai buni
    oameni de știință români și străini. Însă regimul instalat pe 6 martie 1945
    desființa pe 9 iunie 1948 vechea academie, prin Decretul nr. 76. Era înființată
    o nouă instituție, Academia Republicii Populare Române, mai târziu Academia
    Republicii Socialiste România, în care accesul era condiționat de ideologia
    regimului comunist. Urmările au fost extrem de dure, 100 de membri fiind excluși
    și marginalizați. Din cei 100, 33 de academicieni care deținuseră demnitatea de
    ministru au fost arestați, 20 dintre ei încarcerați în închisoarea de la
    Sighetu Marmației, închisoarea miniștrilor, unde 6 și-au piedut viața.


    Andrea Dobeș este cercetător la Memorialul
    Victimelor Comunismului şi al Rezistenţei din fosta închisoare de la Sighet. Ea
    a prezentat câteva cazuri de academicieni morți acolo, unul a fost cel al
    istoricului Alexandru Lapedatu. Din cauza durerilor provocate de afecțiunile
    gastrice și a lipsei asistenței medicale din închisoare, pe 30 august 1950
    Lapedatu se sinucide prin spânzurare, la vârsta de 73 de ani.

    Alexandru Lapedatu a fost
    arestat în noaptea de 5 spre 6 mai 1950 în timpul percheziției domiciliare. Au
    fost ridicate trei carnețele cu numere de telefon, o carte despre istoria SUA,
    o sumă de bani, un ceas, două perechi de ochelari de vedere, portofelul cu
    actele personale și bretele. Între obiectele ridicate nu exista niciun material
    ce ar fi putut interesa Securitatea poporului. În tabelul întocmit în primăvara
    anului 1950 privind foștii miniștri din anul 1918 până în 1945 care urma a fi
    arestați, în dreptul lui Alexandru Lapedatu se menționa că deși nu depunea o
    activitate fățișă era un dușman înverșunat al regimului comunist.


    O soartă similară a avut Gheorghe Tașcă,
    economist și profesor, ministru al industriei și comerțului în 1932.

    Andrea Dobeș: Gheorghe Tașcă a fost
    arestat la 75 de ani, în noaptea de 5 spre 6 mai 1950. A ajuns la Sighet a doua
    zi și nerezistând condițiilor de detenție a murit pe 12 martie 1951. Istoricul
    Constantin Giurescu, încarcerat la Sighet 5 ani și 2 luni și care și-a redactat
    memoriile, menționează drept cauză posibilă a decesului lui Tașcă o pneumonie,
    pe fondul unei suferințe generale cumplite. Fostul avocat și subsecretar de
    stat Alexandru Popescu-Necșești menționează și el că îl auzea cum se văita
    singur, noaptea, în celulă.



    Unul dintre cei mai importanți
    istorici români ai secolului 20 a fost bizantinistul Gheorghe Brătianu.
    Încarcerat la Sighet, moare în circumstanțe neclare la 55 de ani, în 1953. Nici
    până azi istoricii nu știu dacă a murit din cauza loviturilor primite în cap, a
    tuberculozei sau sinuciderii prin tăierea venelor gâtului.

    În ceea ce-l privește pe Gheorghe Brătianu, el a fost
    atacat violent în presa procomunistă încă din toamna anului 1944. Pe 15 august
    1947, invocându-se existența unor împrejurări care necesitau asigurarea securității
    sale, i s-a fixat domiciliul forțat în locuința sa din București unde a fost
    instalat un post de supraveghere fiindu-i impuse o serie de interdicții. A fos
    arestat în dimineața zilei de 6 mai 1950, iar pe 7 mai a fost încarcerat în
    penitenciarul Sighet.

    Tot Constantin Giurescu relata în volumul său de memorii
    o întâmplare care s-ar fi petrecut înainte de moartea lui Brătianu. Giurescu
    recunoscuse în curtea cea mare glasul lui Gheorghe Brătianu. Nu vedea ce se
    întâmpla afară, dar a auzit o lovitură surdă de pumn. Pe când era dus în
    celulă, Giurescu a mai auzit o lovitură, părea o palmă, însoțită de o serie de
    înjurături. Episcopul Ioan Ploscaru relatează că milițienii, cu o zi înainte de
    a muri, l-au silit pe Brătianu să adune bălegarul de porc din curte cu
    mâinile.


    Singurul academician care a fost
    adus în fața instanței, un simulacru de proces, a fost Iuliu Maniu. Nu și-a
    pierdut credința în Dumnezeu în detenție, viitorul cardinal Alexandru Todea
    fiind cel care l-a spovedit pentru ultima oară.

    Andrea Dobeș: Pe 11 noiembrie 1947 a fost
    condamnat la temniță grea pe viață pentru crima de înaltă trădare. De la Școala
    de Război din București, unde a avut loc procesul, a fost transferat la
    penitenciarul din Galați, iar pe 16 august 1951 ajunge la Sighet. Marele Maniu
    era deja foarte slăbit, aproape paralizat, iar ziaristul Nicolae Carandino a
    fost cel care l-a îngrijit până în ultimele clipe de viață.


    Academicienii care au supraviețuit
    închisorilor au continuat să trăiască o viață de mizerie și declasare socială.
    Supravegheați, erau periodic rearestați și interogați. Însă posteritatea nu i-a
    uitat, în 1990, Academia Română reînființată i-a reprimit în rândurile ei.


  • La BNR et l’or roumain

    La BNR et l’or roumain

    La Banque nationale de Roumanie, la BNR va inaugurer
    toute une série d’évènements à travers lesquels elle entend réaffirmer que la
    Roumanie a un droit de créance historiquement et juridiquement fondé sur
    le trésor roumain évacué à Moscou en 1916. Ce projet est né du constat qu’à
    l’étranger, même parmi les décideurs européens, le problème du trésor roumain perdu
    est très méconnu. La première étape sera donc d’informer les membres du
    Parlement européen et d’amener cette affaire à l’attention de la communauté
    internationale.


    Depuis 1991, la Banque nationale roumaine déploie une
    stratégie visant à faire connaître auprès des opinions nationale et
    internationale la problématique du trésor national roumain envoyé à Moscou
    pendant la première guerre mondiale puis séquestré par l’Union soviétique, a
    précisé le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, dans le cadre d’un séminaire
    récemment organisé au siège de la Banque centrale sur ce thème.


    Selon Mugur Isărescu,
    107 ans après l’évacuation
    du trésor vers Moscou, la BNR souhaite relancer le processus visant à
    internationaliser cette affaire.

    « Le
    trésor de la BNR, les réserves d’or évacuées à Moscou, déposées dans un pays
    allié, avec les documents de rigueur, avec un accord international reconnu et
    validé historiquement, est le seul cas où une réserve en or monétaire confiée
    en bonne et due forme, avec toutes les garanties selon lesquelles le dépôt va
    être retourné à n’importe quel moment, à la demande du propriétaire, n’est pas
    restituée, conformément à toutes les normes et coutumes internationales. » Mugur Isarescu.

    Mugur Isărescu a souligné que la BNR avait agi de manière
    continue afin de récupérer le trésor. Elle a notamment obtenu, dans le cadre
    d’une commission roumano-russe dédiée à ce sujet, la reconnaissance de l’authenticité
    des documents présentés par la Roumanie, de leur valeur de traité international
    attestant du dépôt par la Roumanie à Moscou du trésor de la BNR.


    La Banque centrale possède depuis 1922 un dossier
    comprenant tous les documents originaux liés à l’évacuation du trésor roumain,
    dossier que se sont transmis au fil des ans les gouverneurs successifs de la
    BNR, même pendant la période communiste. Pendant la première guerre mondiale,
    alors que la situation sur le front devenait difficile, la BNR a décidé de mettre
    le trésor en sécurité. Selon les documents officiels, au total, en décembre
    1916 et juillet 1917, elle a déposé à Moscou 91.48 tonnes d’or fin mais aussi
    les bijoux de la Reine Marie.

    L’or de la Roumanie, confisqué par les bolchéviques


    En octobre 1917, la révolution bolchevique a porté Lénine
    au pouvoir et en 1918 le Conseil des Commissaires du peuple a annoncé la
    rupture des relations diplomatiques avec la Roumanie, l’arrestation de
    l’ambassadeur roumain à Petrograd et la confiscation du trésor national roumain
    déposé à Moscou. La réserve de la Banque centrale est actuellement juste un peu
    supérieure à l’or roumain de Moscou, à savoir environ 103.6 tonnes d’une valeur
    estimée à 5.6 milliards d’euros.

  • Sărbători tru meslu mai

    Sărbători tru meslu mai

    Istoria ndreapsi tră ateali ditu soni trei dzăli ditu prota decadă a meslui mai evenimente importante tră lumea tută, tră Europa și tră români. Acăţamu arada alliumtrea di triţeari a kirolui, număsită cronologie, și himu tru anlu 1950, la 9 mai, cându Robert Schuman, ministrul francez de externe, ghivăsi legendara Declarație cari băgă thimeallili a instituțiilor ti unificarea europeană. Tru declarație să zburaşti ti “Europa” ca simbol a unitatilleli continentu, tru ună zodie a iriñillei. Pripunirli a Declarației Schuman ditu 1950 apufuseaşti un proiect concret, un program cu jgllioati limbidi di unificari efectivă a activitatillei economică. Fu thimilliusită Comunitatea Europeană a Cărbunelui şi Oţelului (CECO), prima instituție europeană supranațională, la cari loa parti șasi țări: Franţa, Germania, Italia, Ţările de Jos, Belgia şi Luxembourg. S’băga sum viglleari și ună reglementare unică, a statilor participante, producția di cărbune și cileki, atea cari avea data armati a olimlui ţi tamam s’avea bitisită.



    V4siliili ţi avea faptă prota jgllioata, ditu videala ali Declarație Schuman ditu 9 mai 1950, s’avea ampulisită cabaia tru aestă a doua conflagrație mondială. Polimlu s-avea bitisită cu 5 ani și ună dzuuă ninti ca ministrul francez s’pripună planul construcției europene. Capitularea ali Germanie, cari nsimna bitisita a polimlui, cunuscu momente nilimbidz. Prota ki prota, Germania capitulă la Rheims, tru Franța, noaptea, tru protili sihăţ a dzuuăllei di 7 di mai. Sovietiţlli caftă ună capitulare la Berlin, și dinintea a forțelor al Stalin. S’duc și aesti negocieri cari apufusescu dănăsearea alumtiloru la oara 23 a dzuuăllei di 8 di mai. Ama după oara ali Moscovă eara dzuua di 9 di mai 1945, aesta hiinda Dzuua ali Victorie tră Uniunea Sovietică. Aestă dzuuă easti sărbătorită și tru aestu kiro, tru Piața Roșie, acă, atumţea, tru 1945, alumtili a Doilui Polimu Mondial s’dusiră ninti contra ali Japoniei, cari avea s’capituleadză tamam tu meslu agustu, după bombardamentele atomiţi de la Hiroshima și Nagasaki. Iara adză, Rusia sărbăturiseasti Dzuua ali Victoriei sovietică, la 9 di mai, hiinda ună văsilie tru mplin polimu di fuvirseari, cata cum aţelu nkisitu di Hitler.



    Tră români, 9 și 10 di mai au semnificații ahăndoasi și speciale, pi ningă ateali internaționale și europene ma nsusu arădăpsiti. Nă minduimu prota ş-prota la anlu 1877, cându un nău poimu şidea s’nkisească anamisa di dauă imperii, aţelu arus și aţelu otoman, pisti caplu a românilor ama tru văsilia a lor. Bucureștiul simneadză un tratat cari da izini a rușilor să-și treacă askerili tru sudul a Dunării, tru condiții stricte, tră atea că și atumţea askerili aruse avea adetea s’yina ama s-nu mata s’toarnă. Parlamentarii caftă limbidzări și agiung s’voteadză, tru ateali dauă camere parlamentare, la 9 mai 1877, ună moțiune cari declară independența ali Românie. A daua dzuuă s’umplea 11 ani de la alinarea pi tron a v4sillelui Carol I, prot;lu văsille a românilor. Ase, la 10 mai 1877, văsillelu andrupasti acțiunea parlamentară simnânda declarația adoptată de alepţălli a farăllei. Ase, dzuua a monarhiei ditu România, 10 Mai, aminta fortumaa istorică a proclamarillei independenței. Tru scurtu kiro, askerili aruse, cari duţea un polimu greu, tru sudul Dunării, contra a turţăloru, s-vidzură tru impas și căftară agiutoru a românilor, direct a văsillelui Carol I. Românii llia parti giuneaşti la alumti, llia nica si apala di pridari di la șeflu a askeriloru otomane, Osman Pașa.



    Ase, independența României fu amintată cu curbani eroică, pi câmpul di alumtă. 10 mai eara ditu 1866 dzuua națională a Principatelor Române Unite. Atumţea, tru aţea dzuuă, principele Carol, ţi fu aleptu di mărli puteri europene ale momentului să’lki llia loclu al Alexandru Ioan Cuza, intra București. Tru 1859, Moldova și Muntenia alidzea idyea persoană pe tronul de la Iași și aţelu di București, realizându-se unirea de facto a atiloru dauă state românești. Ama aesta unire eara multu crehtă asi că românii aflară ceareia ti aduţeari pi tron a unui principe xenu. Sum domnia al Carol, România amintă apufusitu cătă modernizare. După epopeea independențăllei, ditu 1877, România agiundzi regat iar domnitorlu Carol easti ncurunat, la 10 mai 1881, ca văsille ali României. Puțăne coincidențe aflamu tu aestă prezentare, multe date comune, ama, dusiră la ascumbusearea a energiilor tră băgarea tru lucru a niscăntoru realizări istorice. Tute, tru ateali ditu soni trei dzăli a protăllei decadă a meslui mai.



    Autoru: Marius Tiţa


    Armânipsearea: Taşcu Lala







  • Sărbători în luna mai

    Sărbători în luna mai

    Istoria a aranjat pentru ultimele trei zile din
    prima decadă a lunii mai evenimente importante pentru lumea întreagă, pentru
    Europa și pentru români. Mergem în ordinea inversă a trecerii timpului, numită
    cronologie, și ne aflăm în anul 1950, la 9 mai, când Robert Schuman, ministrul
    francez de externe, a citit legendara Declarație ce a pus bazele instituțiilor
    unificării europene. În declarație se vorbește despre Europa ca simbol al
    unității continentului, într-o zodie a păcii. Propunerile Declarației Schuman
    din 1950 stabilește un proiect concret, un program cu pași clari de unificare
    efectivă a activității economice. A fost creată Comunitatea Europeană a
    Cărbunelui şi Oţelului (CECO), prima instituție europeană supranațională, la
    care participau șase țări: Franţa, Germania, Italia, Ţările de Jos, Belgia şi
    Luxembourg. Se puneau sub un control și o reglementare unică, a statelor
    participante, producția de cărbune și oțel, cea care oferise arme războiului ce
    tocmai se încheiase.

    Țările ce au făcut primul pas, în lumina Declarației
    Schuman din 9 mai 1950, se războiseră cu încrâncenare în această a doua
    conflagrație mondială. Războiul se încheiase cu 5 ani și o zi înainte ca
    ministrul francez să propună planul construcției europene. Capitularea
    Germaniei, care înseamnă sfârșitul războiului, a cunoscut momente neclare.
    Întâi, Germania a capitulat la Rheims, în Franța, noaptea, în primele ore ale
    zilei de 7 mai. Sovieticii cer o capitulare la Berlin, și în fața forțelor lui
    Stalin. Se duc și aceste negocieri care stabilesc încetarea focului la ora 23 a
    zilei de 8 mai. Dar după ora Moscovei era deja ziua de 9 mai 1945, aceasta
    fiind Ziua Victoriei pentru Uniunea Sovietică. Această zi este sărbătorită și
    în prezent, în Piața Roșie, deși, atunci, în 1945, luptele Celui de al Doilea
    Război Mondial au continuat împotriva
    Japoniei, care avea să capituleze tocmai în luna august, după bombardamentele
    atomice de la Hiroshima și Nagasaki. Iar astăzi, Rusia sărbătorește Ziua
    Victoriei sovietice, la 9 mai, fiind o țară în plin război de agresiune, precum
    cel declanșat de Hitler.

    Pentru români, 9 și 10 mai au semnificații profunde și
    speciale, pe lângă cele internaționale și europene mai sus evocate. Ne gândim
    în primul rând la anul 1877, când un nou război stătea să izbucnească între
    două imperii, cel rus și cel otoman, peste capul românilor dar în țara lor.
    Bucureștiul semnează un tratat care permite rușilor să-și treacă trupele spre
    sudul Dunării, în condiții stricte, pentru că și atunci trupele ruse aveau
    obiceiul să vină dar să nu mai plece. Parlamentarii cer lămuriri și ajung să
    voteze, în cele două camere parlamentare, la 9 mai 1877, o moțiune care declară
    independența României. A doua zi se împlineau 11 ani de la urcarea pe tron a
    regelui Carol I, primul rege al românilor. Astfel, la 10 mai 1877, regele
    susține acțiunea parlamentară semnând declarația adoptată de aleșii nației. Astfel,
    ziua monarhiei din România, 10 Mai, primea încărcătura istorică a proclamării
    independenței. În scurt timp, trupele ruse, care duceau un război greu, în
    sudul Dunării, împotriva turcilor, s-au trezit în impas și au cerut ajutorul
    românilor, direct regelui Carol I. Românii participă eroic la lupte, primesc
    chiar spada predării de la șeful trupelor otomane, Osman Pașa.

    Astfel,
    independența României a fost obținută cu jertfe eroice, pe câmpul de luptă. 10
    mai era din 1866 ziua națională a Principatelor Române Unite. Atunci, în acea
    zi, principele Carol, ce fusese ales de marile puteri europene ale momentului
    să îl înlocuiască pe Alexandru Ioan Cuza, intra în București. În 1859, Moldova
    și Muntenia alegea aceeași persoană pe tronul de la Iași și cel de la
    București, realizându-se unirea de facto a celor două state românești. Dar
    această unire era foarte fragilă astfel că românii au găsit soluția în aducerea
    pe tron a unui principe străin. Sub domnia lui Carol, România a evoluat hotărât
    spre modernizare. După epopeea independenței, din 1877, România devine regat
    iar domnitorul Carol este încoronat, la 10 mai 1881, ca rege al României.
    Puține coincidențe găsim în această prezentare, multe date comune, însă, au
    generat mobilizarea energiilor pentru înfăptuirea unor realizări istorice.
    Toate, în ultimele trei zile ale primei decade a lunii mai.

  • La présence américaine en Roumanie durant la seconde moitié des années 1940

    La présence américaine en Roumanie durant la seconde moitié des années 1940

    Avec l’entrée de la Roumanie dans le giron de l’Allemagne nazie fin 1940, les relations entre la Roumanie et les Etats-Unis ont connu une détérioration constante, surtout après l’entrée de la Roumanie dans la guerre contre l’URSS. Alors que les relations entre les deux pays, les Etats-Unis et la Roumanie, étaient dépourvues de points d’achoppement particuliers, le fait de se retrouver dans des camps opposés durant cette guerre ne pouvait pas ne pas les affecter.

    Pourtant, et en dépit de ces événements, les deux Etats essayent de conserver un minimum de contacts bilatéraux durant toute la guerre. Un tel exemple a constitué le camp des prisonniers américains, notamment aviateurs, établi près de la localité Geamana dans le département Arges, et dont parlait en 2004 Gheorghe M. Ionescu, américanophile et ancien membre du parti National-Paysan, au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine :« Vous savez, il y a eu une bataille aérienne juste dans le ciel au-dessus de la commune. Des avions américains ont été abattus par les Allemands. 8 militaires américains sont malgré tout parvenus à s’échapper en parachute d’un B-26. C’était un bombardier qui comptait un équipage de 8 personnes. Sur ces huit-là, 4 étaient déjà morts lorsqu’ils avaient touché le sol, les quatre autres étaient juste blessés. Le vent les avait porté dans une forêt, près du village de Cireşu. L’alarme avait été donnée, et l’on nous a demandé d’aller les chercher. L’on prétendait que c’étaient des méchants. Je n’y suis pas allé. Les gars de sécurité civile y sont finalement allés, les militaires, les gars de la mairie. Mais les Américains sont sortis d’eux-mêmes des bois, et se sont rendus sans faire d’histoires. On les a embarqués dans deux équipages, et on les a emmenés à l’hôpital de Pitesti. C’est là qu’on les a soignés, guéris, ils en sont sortis complètement rétablis. »

    Avec un fair-play certain, ces ennemis de conjoncture que furent les anglo-américains n’ont pas hésité à reconnaître le bon traitement dont bénéficiaient les prisonniers de guerre en Roumanie. Gheorghe M. Ionescu :« Sur ses ondes, Radio Londres avait remercié nommément le docteur Nelecu, le chirurgien en chef de l’hôpital où avaient été soignés les prisonniers américains « pour les soins qu’il leur avait prodigué ». Après s’être rétablis, ces prisonniers ont rejoint le camp de prisonniers de guerre de Predeal, où là encore ils furent extrêmement bien traités. Ils tenaient des conférences, jouaient au tennis, ils étaient plutôt comme en vacances dans une station de montagne que dans un camp de prisonniers en temps de guerre. Les quatre victimes de la bataille aérienne ont été enterrées dans le cimetière de Lăceni, leurs funérailles ont été organisés dans l’église de Badea Cârstei. Ils étaient munis de leurs médaillons où il était mentionné le nom, le régiment auquel ils avaient appartenu, l’âge, enfin toutes ces données qui auraient facilité l’identification d’une personne. »

    Une semaine après le changement de régime du 23 août 1944, lorsque Bucarest avait rejoint le camp des Alliés, les Américains sont venus et ont récupéré les dépouilles, pour les amener à Oklahoma, d’où ils étaient originaires.

    Gheorghe Barbul, le secrétaire personnel du maréchal Ion Antonescu, le Duce roumain, mentionnait lors d’une interview de 1984 sur les ondes de Radio Free Europe les négociations déroulées en catimini durant la guerre entre les Roumains et les Américains, dans le dos des Allemands : « Le premier contact direct avec les Américains avait été réalisé à Stockholm par Rădulescu, le chef de cabinet de Mihai Antonescu, ministre des Affaires étrangères de l’époque. Son interlocuteur était un envoyé personnel du président Roosevelt en Europe. Ce dernier n’avait pas de qualité officielle. Le président américain n’utilisait pas les canaux diplomatiques officiels pour négocier séparément avec les alliés des Allemands, pour ne pas s’attirer les foudres des alliés. Le résultat de ces contacts avait été synthétisé par Mihai Antonescu de la manière suivante : les Américains s’inquiétaient de savoir où exactement les deux armées, soviétique et anglo-américaine, allaient faire jonction sur le sol européen. Et de fait, ce genre de raisonnement confortait le maréchal Antonescu dans son analyse qui faisait qu’en résistant le plus longtemps aux Soviétiques, la Roumanie servait les intérêts des Anglo-Américains. »

    Après la défaite de l’Allemagne nazie, la Roumanie s’est tournée vers la diplomatie américaine, seule en mesure selon elle de préserver le pays du rouleau compresseur des communistes, propulsés au pouvoir par les armées soviétiques d’occupation. Des espoirs fous se faisaient alors jour, certains nourrissant l’espoir d’un débarquement des anglo-américains dans les Balkans. Il s’agissait évidemment d’une illusion.

    Radu Campeanu, un des leaders du parti libéral, mentionnait dans une interview donnée en 2000 le peu d’influence de la diplomatie américaine dans les affaires intérieures de la Roumanie d’après-guerre : « Nicolae Penescu, secrétaire-général du parti national-paysan, m’avait raconté un épisode qui s’était déroulé fin 1944. Le parti national-paysan, par peur de la répression des communistes qui venaient de prendre le pouvoir, conservait une partie de ses archives sensibles chez un certain monsieur Melbourne, officier de liaison de la mission américaine en Roumanie. Et une fois, au café, ce Melbourne leur avait avoué : les officiels américains disposaient d’une marge de manœuvre réduite pour intervenir en Roumanie. Il fallait s’entendre avec les Soviétiques, il fallait se tourner vers eux et trouver un terrain d’entente. Et Penescu se rend ensuite chez Maniu, le président de son parti, pour rapporter les propos de Melbourne. Et vous savez quelle a été la réaction de Maniu ? Il prit sa main et lui dit : nous, on va poursuivre comme avant. C’est-à-dire sans conclure le pacte avec le diable, avec les communistes ».

    Et même si les aléas de l’histoire ont fait que la Roumanie et les Etats-Unis se soient à nouveau retrouvés dans des camps politiques opposés de 1945 à 1989, leurs relations bilatérales ont redémarré sur de meilleurs auspices une fois que la Roumanie est parvenue à se libérer de la dictature communiste et de l’influence soviétique. (Trad Ionut Jugureanu)

  • Americañilli tru România tru a daua giumitate a añilor 1940

    Americañilli tru România tru a daua giumitate a añilor 1940

    Ligăturli româno-americane cunuscură ună slăbinţă iruşi tru kirolu a doilui polimu mondial. Aflate tru taburi ancuntrati, România și SUA erau adversare di itii conjuncturale, nu tră itia că avea un meru ali discordie ti ampărţari. România avea ndrupătă Germania tra s’afirească di fuvirsearea URSS, kiro tu cari SUA era aliate cu URSS di itia că alumta diadunu contra ali Germanie.



    Cu tute aeastea, România și SUA ţănură ligături minimale cari lă agiută să s’aproaki. Un exemplu fu lagărlu tră prizonierlli americani cădzuț tru România ti cari zbură Gheorghe M. Ionescu, americanofil și membru al Partidului Național Țărănesc, intervievat tru anlu 2004 di Centrul di Istorie Orală ditu Radiodifuziunea Română. Aproapea di comuna Geamăna ditu giudiţlu Argeș (centru-sud) avea un aerodrom militar german di iu avioanele germane intercepta aviația americană atumţea cându aesta ahurhi s’arucă topi ti zona. Fu ună alumtă aeriană pisupra a comunăllei. Cădzură americanii, ieşiră ditu niori optu paraşutişti tră atea că un bombardier B-26 avea optu servanţi. Ditu elli, patru cădzură morţă cu paraşutele şi patru pliguiţ. Alli dusi vimtulu pritu ună pădure, largu cătă Cireşu. Apărarea civilă, primăria, trupele militare s-ascumbusiră, aşuira goarna s’nidzemu s’lli-acăţămu. Mini neşu, să-lli acaţă aţelli cari spunea că parașutiștilli făţea arali, că ti aţea s’avea arcată. Elli s’avea arcată, măraţlli, că lă si frămsi avionlu. Americanilli işiră ditu pădure și s-prodiadiră. Lli-alinară tu dauă caroţi şi lli-dusiră Piteşti, la spital, iu eara ghini mutriţ şi vindicaţ.”



    Cu spirit di fair-play, adversarllii ali Românie haristusiră tră umanitatea cu cari fură mutriţ prizonierlli americani. Gheorghe M. Ionescu. “După vără mesu să spusi la Radio Londra: “Haristusimu a yeaturlui Nelecu”, chirurgul şi şeflu a spitalui, “tră atenţia şi turlia cum fură mutriţ askirladzlli americani şi ălli vindicară”. Cadialihea că după ţi s’vindicară ălli dusiră tru lagăr, la Predial, iu româñilli avură un purtaticu tiñisitu cu askirladzlli americani. Avea conferinţe, giucau tenis, era ună turlie di staţiune di arihati, nu ca un lagăr di prizonieri ași cum făţea ruşii. Pe aţelli patru morţă lli-ngrupămu tu mirmiţălli ditu Lăceni, la bisearica al Badia Cârstei. Avea cathi un medalion, cum u avea numa, ţi regiment era, câţi ani avea, tute datile ţivile. Americanilli avea isapa a loru di tamamu şi nu tricu vahi niţi ună săptămână i 10 dzăli după 23 august 1944 şi viniră, ălli dishumară și ălli dusiră pi cathi unu tru Oklahoma, iu avea domiciliul şi familia.”



    Gheorghe Barbul, secretarul personal a mareșalui Ion Antonescu, tru un dialog cu istoriclu Vlad Georgescu ditu 1984 la Radio Europa liberă, spusi că acă inamice, România și SUA păzărăpsea. Prota ligătură direct cu americanii s-feeaţi Stockholm di cătră Rădulescu, directorul di cabinet al Mihai Antonescu. Interlocutorlu a lui fu un observator personal al Roosevelt tru Europa, observator cari nu avea ună hari ufiţială. Prezidintulu a Statelor Unite ufilisea aestu sistem tra s’nu ufilisească calea diplomatică normală şi neise ta s’nu aibă cutugurseri di partea a aliaţilor a lui că mutreaşti altă turlie andicra di elli. Rezultatlu aliştei ntrividiari fu spus minutişu di Mihai Antonescu aestă turlie: prezidintulu Roosevelt s’ntriba cu gaile cari va shibă linia di joncţiune tru Europa anamisa di armatele americane şi sovietiţi. Aestă comunicari faptă di Rădulescu adusi un efect ahăndosu la Bucureşti. Mareşalu Antonescu s’dukea confirmat tru isapea a lui că rezistănda militar dinintea a aruşilor şi ma lli-ambudyiusea s’intră tru linia Europei, el făţea un serviciu nu maş ali României, ama şi a anglo-americanilor.”



    După azvindzearea ali Germaniei ditu 1945, aputrusită di askerea sovietică, România nu putea dicât s’aibă nădia că diplomația americană va s’poată s-u-ascapă di perspectiva comunizarillei. Atumţea alănceaşti aştiptarea ti dibarcarea a americanilor tru Balcani cari am ava s’hibă ună iluzie. Fruntașlu liberal Radu Câmpeanu mărturisea ama tru anul 2000 că emisarlli americani lă avea spusă a politicienilor români că SUA avea ună influență multu slabă tru România. Nicolae Penescu ăñi pirmitusi aestă scenă faptă tu bitisita al 1944. PNȚ ş-ţănea dosarele cu niscănti rapoarte secrete ică situații secrete la un domn Melbourne. Era un ofițer di la ună misiune americană cari avea relații cu partidile politiţi. Aestu Melbourne avea apartamentul pi ningă Gărdina Icoanei. Și țărăniștilli avură ananghi di ună carti cari era tru dosar la Melbourne. După ţi vidzură dosarlu şidură oi un café ică ună dulţeami, și lă spusi ași Melbourne: lipseaşti s’vă spun că noi nu avem puteare aoa, puterea u ari Moscova. Căftaț s’vă akicăsiţ cu elli și căftaț să zburăţ cu elli. S’toarnă la Maniu și-lli spun ţi lă avea spsuă Melbourne. Și Maniu lli-apăndăseaşti, anda băgă mâna pi mâna a lui, că va nidzemu ninti cu ţi minduim noi.”



    Cu tuti că istoria li feaţi ahoryea ditu 1945 până tru 1989, România și SUA armasiră cu tiñiseari un alantu. Iar după 1989, ligăturli bilaterale viniră pi aradă, ași cum s’aştipta.




    Autoru: Steliu Lambru


    Armânipsearea: Taşcu Lala









  • Americanii în România în a doua jumătate a anilor 1940

    Americanii în România în a doua jumătate a anilor 1940

    Relațiile româno-americane au cunoscut o deteriorare
    galopantă în timpul celui de-al doilea război mondial. Aflate în tabere opuse, România și SUA erau adversare din
    cauze conjuncturale, nu pentru că aveau un măr al discordiei de împărțit. România se alăturase Germaniei pentru a se proteja de
    agresiunea URSS, în timp ce SUA erau aliate cu URSS deoarece luptau împreună
    împotriva Germaniei.


    Cu
    toate acestea, România și SUA au păstrat contacte minimale care le-au ajutat să
    se reapropie. Un exemplu a fost lagărul pentru prizonierii americani căzuți în
    România despre care a vorbit Gheorghe M. Ionescu, americanofil și membru al
    Partidului Național Țărănesc, intervievat în anul 2004 de Centrul de Istorie
    Orală din Radiodifuziunea Română. În apropiere de comuna Geamăna
    din județul Argeș (centru-sud) exista un aerodrom militar german de unde
    avioanele germane au interceptat aviația americană atunci când aceasta a început
    să bombardeze zona. A
    fost luptă aeriană deasupra comunei. Au căzut americanii, au ieşit din nori opt
    paraşutişti pentru că un bombardier B-26 avea opt servanţi. Dintre ei, patru au
    căzut morţi cu paraşutele şi patru răniţi. I-a dus vântul printr-o pădure,
    încolo, înspre Cireşu. Apărarea civilă, primăria, trupele militare s-au
    mobilizat, suna goarna să ne ducem să prindem. Eu nu m-am dus, să-i prindă ăia
    care ziceau că parașutiștii făceau rău, că de-aia se aruncaseră. Ei se aruncaseră,
    săracii, că le sfărâmaseră avionul. Americanii au ieşit din pădure și s-au
    predat. I-au îmbarcat în două căruţe şi i-au dus la Piteşti, la spital, unde au
    fost foarte bine trataţi şi vindecaţi.


    Cu spirit de fair-play, adversarii
    României au mulțumit pentru umanitatea cu care fuseseră tratați prizonierii
    americani. Gheorghe M. Ionescu. După
    vreo lună s-a spus la Radio Londra: Mulţumim doctorului Nelecu, chirurgul şi
    şeful spitalului, pentru atenţia şi îngrijirea pe care a dat-o soldaţilor
    americani şi i-a vindecat. Bineînţeles că după ce s-au vindecat i-au dus în
    lagăr, la Predeal, unde trebuie ştiut că românii s-au purtat foarte bine cu
    soldaţii americani. Aveau conferinţe, jucau tenis, era un fel de staţiune de
    odihnă, nu ca un lagăr de prizonieri așa cum făceau ruşii. Pe cei patru morţi
    i-am îngropat la cimitirul din Lăceni, la biserica lui Badea Cârstei. Avea
    fiecare medalion, cum îl chema, ce regiment era, câţi ani avea, toate datele
    civile. Americanii aveau evidenţa lor exactă şi n-a trecut poate o săptămână
    sau 10 zile după 23 august 1944 şi au venit, i-au deshumat și i-a dus pe
    fiecare în Oklahoma, unde aveau domiciliul şi familia.


    Gheorghe Barbul, secretarul personal al mareșalului Ion
    Antonescu, într-un dialog cu istoricul Vlad Georgescu din 1984 la Radio Europa
    liberă, a spus că deși inamice, România și SUA negociau. Primul contact direct cu americanii s-a făcut la Stockholm
    de către Rădulescu, directorul de cabinet al lui Mihai Antonescu.
    Interlocutorul său a fost un observator personal al lui Roosevelt în Europa,
    observator care nu avea o calitate oficială. Preşedintele Statelor Unite
    recurgea la acest sistem pentru a nu utiliza calea diplomatică normală şi deci
    pentru a nu-şi atrage reproşuri din partea aliaţilor săi că ar trata în mod
    separat de ei. Rezultatul acestei întrevederi a fost rezumat de către Mihai
    Antonescu în felul următor: preşedintele Roosevelt se întreba cu îngrijorare
    care va fi linia de joncţiune în Europa între armatele americane şi sovietice.
    Această comunicare făcută de Rădulescu a produs un efect profund la Bucureşti.
    Mareşalul Antonescu se simţea confirmat în analiza lui că rezistînd militar
    ruşilor şi împiedicîndu-i să pătrundă în linia Europei, el făcea un serviciu nu
    numai României, ci şi anglo-americanilor.


    După înfrângerea Germaniei din 1945, ocupată de armata
    sovietică, România nu putea decât spera că diplomația americană o va putea
    salva de perspectiva comunizării. Atunci apare așteptarea debarcării
    americanilor în Balcani care însă se va dovedi o iluzie. Fruntașul liberal Radu
    Câmpeanu mărturisea însă în anul 2000 că emisarii americani le spuseseră
    politicienilor români că SUA aveau o influență foarte slabă în România. Nicolae Penescu mi-a povestit
    următoarea scenă petrecută la sfârșit de 1944. PNȚ își țineau dosarele cu
    anumite rapoarte secrete sau situații secrete la un domn Melbourne. Era un
    ofițer de la misiune americană care avea relații cu partidele politice. Acest
    Melbourne avea apartamentul pe lângă Grădina Icoanei. Și țărăniștii au avut nevoie
    de o hârtie care era în dosar la Melbourne. După ce au văzut dosarul au stat la
    o cafea sau la dulceață, și le-a spus așa Melbourne: trebuie să vă spun că noi
    nu avem putere aici, puterea îi aparține Moscovei. Căutați să vă înțelegeți cu
    ei și căutați să vorbiți cu ei. Se întorc la Maniu și-i spun ce le spusese
    Melbourne. Și Maniu îi răspunde, punând mâna pe mâna lui, că vom merge înainte
    cu ce credem noi.


    Cu toate că istoria le-a separat din 1945 până în 1989,
    România și SUA au rămas cu afinități reciproce. Iar după 1989, relațiile
    bilaterale au revenit la firescul lor, așa cum era de așteptat.


  • 28.06.2022 (mise à jour)

    28.06.2022 (mise à jour)

    Partenariat
    stratégique
    – Le Parlement bicaméral de Bucarest a adopté mardi une déclaration
    à l’occasion du 25ème
    anniversaire du Partenariat Stratégique roumano- américain. Les deux
    pays partagent les mêmes intérêts et valeurs, le même engagement pour la
    démocratie et une relation stratégique durable, peut-on lire dans le
    document. Dans cette déclaration, les deux parties saluent les progrès
    importants enregistrés dans leurs rapports de coopération dans le domaine de la
    sécurité, pour un meilleur renforcement du flanc oriental de l’Alliance,
    notamment dans la région de la Mer Noire. Les parlementaires roumains ont
    également salué la consolidation du dialogue bilatéral censé permettre à la
    Roumanie de répondre aux critères d’adhésion dans le programme d’exemption de
    visa, Visa Waiver.




    Gaz – Le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca, a déclaré mardi que le niveau de
    stockage du gaz dans les dépôts nationaux était actuellement de 41%, mais qu’il
    sera de 80% d’ici le 1 novembre, selon la volonté de l’UE. La Roumanie pourrait
    obtenir son indépendance énergétique, tout en étant un fournisseur de sécurité
    énergétique dans la région et un corridor de transport pour le gaz et les
    énergies vertes de la Mer Caspienne, a fait savoir le ministre roumain de
    l’Energie, Virgil Popescu. Les deux responsables de Bucarest ont participé à
    une cérémonie organisée à Vadu, dans le département de Constanta, à l’occasion
    du début des travaux d’exploitation gazière en Mer Noire par la société Black
    Sea Oil and Gaz. Et le ministre Popescu d’espérer que l’exploitation dans le
    périmètre Neptun Deep par Romgaz et OMV Petrom soit bientôt finalisée afin que la
    Roumanie devienne indépendante envers les ressources gazières en provenance
    d’autres pays.


    Chisinau – La
    République de Moldova a commémoré mardi 82 ans écoulés depuis le moment de l’occupation
    soviétique de la Bessarabie, le 28 juin 1940. Radio Chisinau rappelle que
    l’annexion à l’époque, de la Bessarabie, de la Bucovine du Nord et du Pays de
    Hertsa par les troupes soviétiques a permis la mise en place d’un régime
    totalitaire communiste. Celui-ci a collectivisé les habitants de force, a
    remplacé l’alphabet latin par celui cyrillique, a déporté et russifié la
    population locale. Des dizaines de milliers de personnes ont été déportées en
    Kazakhstan et en Sibérie dont une grande partie est morte dans les camps de
    l’URSS. Aux dires de l’historien Ion Varta, « suite à l’installation du
    régime soviétique sur la rive gauche de la rivière Prut, quelque 400.000
    personnes ont été victimes de la famine, 626.000 personnes se sont trouvées
    sous le joug du travail forcé et entre 120.000 et 130.000 ont été
    déportées » ? Les territoires annexés en 1940 ont gagné leur
    indépendance envers Moscou en août 1991 et appartiennent de nos jours à la
    République de Moldova et à l’Ukraine.








    OTAN – Le président roumain, Klaus Iohannis, participe, jusqu’à jeudi au sommet de
    l’OTAN à Madrid. La guerre en Ukraine et la crise sécuritaire dans la
    région de la mer Noire sont les principaux sujets à l’agenda du sommet. Selon
    l’administration présidentielle de Bucarest, dans le cadre du Sommet, le chef
    de l’Etat doit présenter la manière dont la situation sécuritaire actuelle se
    reflète dans le nouveau concept sécuritaire de l’Alliance. Les principaux
    repères sont la qualification de la Russie comme principale menace à l’adresse de l’OTAN, ainsi
    que la reconnaissance de l’importance stratégique de la région de la mer Noire
    pour la sécurité euro-atlantique. Klaus Iohannis mettra également en lumière le
    soutien accordé par la Roumanie à l’Ukraine, sur le plan humanitaire et celui
    offert à ses partenaires vulnérables du voisinage oriental, notamment à la
    République de Moldova. Klaus Iohannis soulignera aussi l’appui ferme de la
    Roumanie à la politique Ot
    anienne des portes ouvertes, y compris pour ce qui
    est de l’adhésion de la Finlande et de la Suède.




    Ministre de l’agriculture
    -
    Le plénum de la Chambre des Députés de Bucarest a levé mardi avec 251 voix
    pour, l’immunité parlementaire de l’ex-ministre social-démocrate de
    l’agriculture, Adrian Chesnoiu, accusé par les procureurs anticorruption d’abus
    de fonction. Lundi, la Commission juridique de la Chambre basse a donné son
    avis favorable à la demande formulée en ce sens par la Direction nationale
    anticorruption. L’intérim au ministère de l’Agriculture est assumé par le
    ministre des Transports, Sorin Grindeanu.















    Pivoine
    – La pivoine est en passe de devenir la fleur nationale de la Roumanie, sur une
    initiative soutenue à majorité de voix, par le Sénat. La proposition prévoit
    que les autorités locales organisent régulièrement des expositions et mettent
    en place dans les parcs et les jardins publics des espaces où cette fleur soit
    mise à l’honneur. Un festival de la pivoine sera également organisé chaque
    année. Cette fleur a de multiples significations pour le peuple roumain.
    Associée à l’amour, au dévouement et au sacrifice, la pivoine est aussi symbole
    des vétérans de guerre. La proposition a besoin du vote de la Chambre des
    députés pour qu’elle se concrétise.














    Tennis
    – La joueuse roumaine de tennis, Mihaela Buzarnescu, s’est qualifiée mardi au
    deuxième tour du tournoi de Grand Chelem de Wimbledon, après une victoire contre
    l’Allemande, Nastasja Schunk. Une autre Roumaine, Ana Bogdan, s’est également
    qualifiée au second tour après avoir battu l’Ukrainienne, Daiana Iastremska.
    Mardi encore, Gabriela Ruse, de Roumanie, s’est inclinée devant Cori Gauff, des
    Etats-Unis. Lundi, deux autres sportives roumaines – Irina Begu et Sorana Cîrstea-ont
    obtenu leur qualification au second tour du même tournoi.


    TIFF
    – La 29ème Edition du Festival international de théâtre de Sibiu dans le centre
    de la Roumanie se poursuit. Jusqu’au 3 juillet, le festival dont le thème cette
    année est la Beauté continuera d’accueillir des spectacles de théâtre, de
    danse, de cirque, des films, des comédies musicales et des opéras. Mais aussi
    des spectacles de théâtre de rue, des concerts, des lancements de livres et des
    expositions. Dix jours durant, de grands noms de la scène internationale
    offrent au public la possibilité d’applaudir certains des spectacles les plus
    appréciés au monde, reconnus internationalement et récompensés de distinctions
    prestigieuses.








    Météo- Les météorologues annoncent des températures caniculaires mercredi, en
    Roumanie, notamment dans le nord et le nord-ouest. Neuf départements de l’ouest
    et du nord-ouest seront concernés mercredi par une vigilance orange à la grande
    chaleur, en vigueur jusqu’à vendredi. Trois jours durant, les maximales
    monteront jusqu’à 38 degrés. Mercredi, à Bucarest, on aura 35 degrés à midi.

  • Le Royaume de Sasha Kozac

    Le Royaume de Sasha Kozac

    Sélectionné en 2011 parmi les meilleurs auteurs de fiction européens par Best European Fiction, Iulian Ciocan vit et travaille à Chisinau, capitale de la République de Moldova. Ses romans jouissent d’un très beau succès aussi bien en Roumanie, qu’ailleurs. La preuve ? L’accueil que le public et les critiques de France ont réservé à son roman Le Royaume de Sasha Kozac, traduit du roumain par Florica Courriol pour Belleville Editions, coup de cœur de Mathieu Fabre, libraire chez Kyralina.

  • La traversée de la Roumanie par l’Armée rouge

    La traversée de la Roumanie par l’Armée rouge

    L’histoire récente constitue sans doute une très bonne occasion de nous rappeler l’une des pages les plus noires de l’histoire roumaine du 20e siècle. La Roumanie entrait dans la Deuxième Guerre mondiale au mois de juin 1941, aux côtés de l’Allemagne nazie, dans le but déclaré de récupérer les provinces arrachées par l’Union soviétique une année auparavant. Après trois années de batailles aux fortunes diverses, le 23 août 1944, la Roumanie dénonce son alliance avec l’Allemagne, pour rejoindre le camp allié. Les troupes soviétiques déferlent alors sur le pays, au grand dam des habitants qui craignaient déjà les exactions dont l’Armée rouge s’était rendue célèbre. Et leurs craintes furent rapidement confirmées dans les faits. Depuis les vols et les destructions gratuites jusqu’aux crimes, en passant par des enlèvements et des viols, rien ne leur a été épargné.

    Des témoignages oraux et écrits nous donnent un aperçu assez exact de l’étendue de la tragédie que nombre de civils et de militaires roumains ont dû vivre au milieu des années 40 du siècle dernier. Dans un enregistrement conservé dans les archives de la Radiodiffusion roumaine, le jeune officier de 1944 Dan Lucinescu, devenu plus tard écrivain, se souvenait, en 2000, de sa première rencontre avec un représentant de la célèbre Armée rouge. Ecoutons-le : « À un certain moment, j’avais croisé un militaire soviétique. Sans crier gare, il sort son revolver et me met en joue. J’essaye de lui faire comprendre que je ne comprenais absolument pas ce qu’il me voulait. Avec force gestes, il me reprochait de ne l’avoir pas salué en premier. J’essaye de lui expliquer que j’étais élève officier, alors qu’il n’était que sous-officier, et que la règle militaire voulait que ce soit lui qui salue le premier. Il se fâche, il exige que je recule de trois pas et que je le salue. J’étais outré, mais bon, vous savez, lorsque l’on vous menace avec une arme, on s’exécute en général. Un coup serait vite parti dans ces conditions-là ».

    Mais un tel épisode aurait l’air dérisoire, sinon risible, eu égard les autres exactions auxquelles l’élève officier d’alors sera témoin, peu de jours après, en plein centre de Bucarest. Dan Lucinescu : « Vous savez, je vois une jeune fille, élève de lycée, elle avait son cartable, elle passait tout simplement dans la rue. Et il y avait plein de camions remplis de soldats soviétiques. Et d’un coup, j’en vois un qui l’attrape, la pousse dans le camion et ils s’en vont. La fille criait forcément. Personne n’était intervenu. Les militaires soviétiques étaient en nombre et tous armés jusqu’aux dents. Cela se passait ainsi en plein jour, au milieu de la foule ».

    Le colonel Gheorghe Lăcătușu avait fait la deuxième partie de la guerre aux côtés des Soviétiques, contre les Allemands. En 2002, il témoignait de son expérience au sujet de ses interactions avec les soldats de l’Armée rouge. Ecoutons-le :« Les Soviétiques confisquaient tout, de force. Les trains, les moyens de transport, ils raflaient tout. Qu’ils aient appartenus à l’armée allemande, à des sociétés de transport, aux particuliers, cela n’avait aucune espèce d’importance. Même les chevaux que l’armée roumaine utilisait devaient avoir marqué sur le sabot leur série, sinon ils risquaient de se faire prendre d’autorité par les Soviétiques. Ils prétendaient qu’on les avait récupérés des Allemands, qu’il s’agissait donc d’un butin de guerre qui leur revenait. C’étaient de vrais rapaces. »

    Le colonel de gendarmes Ion Banu déplorait encore en 1995 le vol de sa montre, arrachée par un militaire soviétique à Bucarest, en pleine rue, pas loin du siège actuel de la Radio roumaine. Et c’est toujours au même endroit qu’il vit le cadavre d’un militaire roumain tué par les Soviétiques : « Vous savez, lorsqu’ils sont rentrés victorieux d’Allemagne, ils avaient l’air d’un sapin de Noël. Chacun avait deux, trois montres à chaque poignet. J’en avais vu un qui avait même une montre accrochée autour du cou. C’était fou. Mais alors j’étais dans un bureau de tabac, en train d’écrire une carte postale que je comptais envoyer à mes parents. J’avais une belle montre au poignet, reçue en cadeau. Et lorsque je tends la carte à la vendeuse, un cosaque qui passait dans la rue avait sans doute remarqué la montre. Il descend, il m’approche, et sans autre forme de procès il me fait signe : « davaï, davaï ! ».Je lui dis, « c’est ma montre ». J’étais armé moi aussi. Mais lui, il avait un fusil automatique, et sans tarder il me l’arrache d’un coup. J’avais laissé faire, je n’avais pas trop le choix. Ils ne discutaient pas, vous savez. J’avais assisté à tant d’exactions et de violences. Rue Cobălcescu, ça me fait encore mal de me rappeler, j’avais vu un colonel roumain tué en pleine rue. Sa femme était à côté. C’était une période terrible. Rien ne les arrêtait. Ils pouvaient enlever des femmes dans la rue, ils tuaient le gars, si elle était accompagnée, et ils la prenaient de force. C’était horrible. »

    L’enseignant Vasile Gotea du village de Șieuț, dans le département de Bistrița-Năsăud, ancien officier lui aussi, avait frôler la mort en essayant, plus d’une fois, de leur faire barrage.« Je l’avais échappé belle à trois reprises. C’étaient des troupes désorganisées, des troupes venues du front qui avaient percé les lignes et commençaient à se répandre dans les villages. Les soldats rentraient dans les maisons, chez les gens, pour s’emparer de leurs biens. Et à côté de ma maison, chez un voisin, ils étaient tombés sur un tonneau rempli de vin. Mais c’était du vin jeune, pas encore prêt. Ils m’ont vu et se sont mis à me menacer avec leurs armes pour que je leur procure du vin. Moi, je n’en avais pas. Une autre fois, ils sont rentrés dans la cour de l’école, ont pointé leurs armes vers moi, m’ont mis derrière un mur, les bras levés, ils m’ont pris la montre et ils m’ont fait les poches. Ils ont pris tout ce que j’avais sur moi. Une autre fois, au milieu du village, je vois des Russes, des femmes, des militaires qui venaient d’arrêter un paysan en train d’aller au champ avec sa charrette. Elles l’avaient menacé avec leurs armes et sont montées dans sa charrette. J’avais essayé de protester, parce qu’elles voulaient voler la charrette du gars pour les amener là où elles avaient à faire. Et puis je vois qu’elles me prennent en joue. Je me suis tu, j’ai laissé faire. Finalement, il vaut mieux se départir d’une charrette que de la vie ».

    Une chose est sûre : le transit des troupes soviétique sur le territoire de la Roumanie au milieu des années 40, alors même qu’elles étaient présentées comme alliées, avait laissé un traumatisme durable dans toute la société roumaine. Et des rancœurs tenaces. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Trecerea sovieticilor prin România

    Trecerea sovieticilor prin România

    România
    a intrat în cel de-al doilea război mondial în iunie 1941, alături de Germania,
    pentru a recupera teritoriile anexate de URSS cu un an înainte. După mai mult
    de 3 ani de lupte, pe 23 august 1944, România ieșea din alianța cu Germania și
    se alătura coaliției Națiunilor Unite. Contactul imediat cu armata sovietică a
    fost însă brutal și a lăsat puternice emoții asupra societății românești. Începând
    de la micile șicane și până la omucideri, sovieticii s-au dedat la toate
    infracțiunile: furturi, distrugeri, răpiri, violuri și asasinate. Numeroase
    mărturii orale și documente scrise atestă violențele comise de ei începând cu
    jumătatea anilor 1940. Iar Centrul de Istorie Orală din Radiodifuziunea Română
    deține multe mărturii despre abuzurile săvârșite atunci de ocupantul sovietic.


    În 1944, scriitorul
    Dan Lucinescu era tânăr ofițer și în 2000 își aducea aminte de cum a fost
    batjocorit de un subofițer sovietic în centrul Bucureștiului.

    La un moment dat m-am întâlnit
    cu un rus care mi-a pus pistolul în piept. După ce i-am spus că nu înțelegeam
    ce voia, am dedus după gesturile lui că îmi reproșa că nu îl salutasem. I-am
    spus că eram elev-ofițer și el era subofițer, deci el trebuia să mă salute pe
    mine. Mi-a spus să trec înapoi, sub amenințarea armei, și în pas de defilare
    să-l salut. Mi-am spus că trebuie să-l las pe nebun în pace, m-am dat trei pași
    în spate și l-am salutat. Îi era așa de simplu să descarce pistolul ăla în mine.


    Șicana
    la care a fost supus Lucinescu era însă o nimica toată față de ce a văzut cu
    ochii săi la câteva zile după aceea, tot în centrul Bucureștiului.

    Trecea o fată pe stradă, era
    elevă de liceu, cam adolescentă. În jur, erau camioane de ruși. Și la un moment
    dat am văzut cum o smul și o trag în mijlocul lor, cu servieta ei de școală cu
    tot, și ea a început să țipe ca din gură de șarpe. Au plecat cu ea, eu am rămas
    pe loc, bineînțeles că nimeni n-a intervenit. Erau înarmați până în dinți.


    Colonelul
    Gheorghe Lăcătușu a luptat în armata română alături de sovietici împotriva
    germanilor. În 2002 își aducea aminte de cum se purtau sovieticii cu tot ce le
    cădea în mână.

    Sovieticii
    dispuneau de tot, trenuri, mijloace de transport confiscate de la populaţie,
    confiscate de la armata germană, confiscate de la noi, armata română. Dacă nu
    aveai aşa-zisele aprobări, până şi caii dacă nu erau cu serie pe copită, până
    şi ăștia ne erau luaţi de ruşi. Ni se spunea că erau luaţi de la nemţi. Era
    pradă de război şi noi n-aveam dreptul la ea.


    Colonelul de
    jandarmi Ion Banu povestea în 1995 cum un militar sovietic i-a luat ceasul, pe
    o stradă în aproierea sediului de azi al Radio România. Tot acolo se vedea pe
    trotuar cadavrul unui militar român executat de sovietici.

    Când s-au întors din Germania erau atât de ridicoli! Toţi
    aveau câte două-trei ceasuri la mână. Ba am văzut, fără să exagerez, un rus cu
    un ceas de masă atârnat de gât! Eram la o tutungerie, doream să iau un plic ca
    să scriu părinților. Aveam un ceas foarte frumos pe care îl primisem cadou.
    Când am întins mâna, un rus, că trecea o coloană de cazaci cu nişte cai
    extraordinari de grei şi solizi, vine lângă mine. Mi-a văzut ceasul şi mi-a
    spus să i-l dau, davai, davai! Băi frate, aveam şi eu pistol. Îi
    zic: Este al meu! Dar el se repede şi mi-l smulge. Avea un pistol
    mitralieră, i l-am dat și am rămas fără ceas. Nu
    stăteau la tocmeală, te împuşcau imediat. Am văzut atâtea! Am văzut pe strada
    Cobălcescu, mă doare când îmi amintesc, un colonel român împuşcat şi cu soţia
    lângă el. Zăcea pe trotuar împuşcat de ruşi. Se dădeau la tot felul de acte din
    astea: luau femeia de lângă om, ca sălbaticii. O luau, o batjocoreau şi pe el
    îl împuşcau.


    Învățătorul
    Vasile Gotea din Șieuț, Bistrița-Năsăud, a fost ofițer în armata română. În
    anul 2000 mărturisea cum era pe punctul de a fi împușcat de sovietici de trei
    ori.

    Atunci era să mă
    împuşte de trei ori. Veneau trupe din ăstea dezorganizate, după ce trecuseră
    prima linie, şi umblau prin sate. Au găsit aici, mai sus de casa mea, într-o
    şură, nişte vin. Erau de fapt nişte struguri astupaţi. Şi au cerut vin, să le
    dau eu vin. Le-a răspuns că nu aveam de
    unde să le dau. Şi ei au vrut să mă împuşte. Altă dată m-au dus în dosul şcolii,
    mi-au pus revolverul în piept, mi-au făcut semn să ridic mâinile: m-au
    buzunărit, mi-au luat ceasul și tot ce-au găsit. Altă dată, un cetăţean trecea
    cu carul de la câmp cu boi şi în car s-au urcat 16 rusoaice. În centrul satului
    m-am opus să le ducă unde voiau. Şi atunci, toate rusoaicele au îndreptat
    armele spre mine, gata să mă împuşte. Dacă făceam o mişcare eram mort. Am tăcut
    şi am lăsat să se ducă carul cu ele.


    Întâlnirea
    sovieticilor cu România a fost violentă care a lăsat amintiri dureroase și
    resentimente. Care cel puțin din istorie nu se vor șterge.

  • L’île des Serpents

    L’île des Serpents

    L’île des Serpents avait fait la Une de la presse internationale le 25 février
    dernier, au lendemain du déclanchement de l’invasion russe en Ukraine. Et pour
    cause. En effet, ce vendredi-là, un bâtiment de guerre russe avait approché
    l’île, exigeant la reddition des garde-côtes ukrainiens. Devant le refus
    d’obtempérerde ces
    derniers, les Russes avaient bombardé l’île, avant d’en prendre possession. Cet
    acte de guerre avait mis sur devant de la scène l’existence de l’unique île
    pélagique en mer Noire. Un morceau de terre, distant de 44 kilomètres des côtes
    roumaines du Delta du Danube et dont la superficie n’est que de 17 hectares,
    mais dont l’histoire n’a pas été de tout repos. Un rocher qui sort des vagues
    de la mer Noire, dépourvu de sources d’eau, recouvert d’une végétation plutôt
    pauvre, et dont le nom tire son origine des serpents d’eau qui y pullulaient
    autrefois, l’île des Serpents ne compte aucun résident, à part les quelques
    garde-côtes ukrainiens qui se relayaient régulièrement avant l’invasion russe
    du 25 février.






    Découverte depuis l’Antiquité,
    baptisée, selon les sources, l’île Blanche, Leuke ou encore Achilleis, l’actuelle
    île des Serpents servait de base arrière pour les pêcheurs, ou encore de point
    d’accostage des navires marchands. Au XVIe siècle, l’île devient une possession
    ottomane. En 1829, la Russie l’annexe à la suite du traité d’Andrinople. Un
    phare y sera érigé en 1842. Ce n’est qu’en 1878, après la reconnaissance
    internationale de son indépendance par le traité de Berlin, que l’île devient
    roumaine, tout comme la partie littorale de la mer Noire, le Delta du Danube et
    la Dobroudja. Et elle le restera même après l’annexion de la Bessarabie et de
    la Bucovine de Nord par l’URSS, en 1940. Ce n’est qu’en 1948 que le sort de
    l’île change, après et en dépit du traité de paix de Paris, signé entre la
    Roumanie et l’URSS en 1947. En effet, par le protocole signé le 4 février 1948 entre
    le gouvernement pro communiste de la Roumanie d’alors et l’URSS, et en vertu du
    procès-verbal du 23 mai de la même année, l’île des Serpents passe sous
    l’autorité des Soviétiques. Elément notable dans le conflit juridique qui s’en
    suivra, ces actes ne seront jamais ratifiés par aucun des signataires. Partie
    sur sa lancée, l’URSS procède au second rapt territorial au détriment de la
    Roumanie le 25 novembre 1949, lorsque la ligne de démarcation qui séparait les
    deux Etats est déplacée dans le delta du Danube, le long du golfe de Musura, à
    l’ouest du bras Chilia du Danube, au détriment de la Roumanie, selon une
    procédure similaire.








    Eduard Mezincescu, ancien ministre adjoint des
    Affaires étrangères, avait représenté la partie roumaine à la signature de
    l’accord ayant abouti à la cession de l’île des Serpents à l’Union Soviétique.






    Dans une interview passée en 1994 sur Radio Roumanie,
    Eduard Mezincescu déclarait : « En 1948, Ana Pauker, une cacique du
    régime communiste récemment installé en Roumanie, m’appelle pour me dire que
    lors de la Conférence de paix de Paris nous avons omis de céder aux Soviétique
    la souveraineté sur l’île des Serpents. Pauker était à l’époque ministre
    titulaire des Affaires étrangères. Les Soviétiques avaient soulevé la question
    et il fallait réparer l’omission. Le ministre des Travaux publics, un certain
    Profir, m’avait alors accompagné à Tulcea, puis à Sulina, avant de rejoindre
    l’île, pour rédiger le procès-verbal prévoyant la cession de l’île en faveur de
    la partie soviétique. C’est ce que l’on a fait. Les Soviétiques y étaient déjà
    présents, il y avait leur ambassadeur en Roumanie, l’adjoint du ministre des
    Affaires étrangères de l’URSS, des officiers soviétiques. Ils avaient installé
    une table en plein air, le procès-verbal était déjà rédigé, il fallait juste le
    signer, ce que les Soviétiques n’allaient pas tarder à exiger. J’avais pour ma
    part demandé à lire le document avant de le signer. J’avais aussi exigé de
    faire, avec les deux délégations, le tour de l’île, pour qu’on puisse certifier
    l’exactitude de ce qu’il y était noté. Enfin, cela n’avait fait que retarder la
    signature, sans y changer quoi que ce soit. »








    En 1999, le Centre d’histoire
    orale de la Radiodiffusion roumaine enregistrait une interview avec l’amiral Constatin
    Necula, ancien responsable de la sécurité de la navigation en mer Noire durant
    la Deuxième Guerre mondiale.








    Constatin Necula : « Après le
    changement d’alliances du 23 août 1944, il fallait délimiter la nouvelle
    frontière entre la Roumanie et l’Union Soviétique. Dans ce contexte, j’avais
    été mandaté à faire le déplacement, accompagné de deux officiers soviétiques,
    dans la ville de Sulina, située dans le delta du Danube, pour tracer les
    limites de notre frontière maritime. J’avais quitté Sulina sans aucune
    instruction de la part de nos responsables politiques. Il est vrai aussi que l’on
    manquait de spécialistes. On m’avait informé qu’on allait devoir établir le
    tracé, sans plus. Qu’il fallait parler avec les Soviétiques, et qu’il fallait
    éviter de les contrarier. Et à Sulina j’avais rencontré les deux officiers
    soviétiques qui, eux, avaient déjà décidé tout seuls le tracé de la
    frontière : le long du bras Chilia du delta du Danube, qui coulait vers le
    sud. Les officiers soviétiques avaient pris soin de mettre les balises, de
    sorte que l’île des Serpents tombe du côté soviétique. Ils avaient rédigé tout le
    dossier, muni d’une carte et d’un procès-verbal, que j’avais refusé de signer.
    Je leur ai expliqué que je n’avais pas de mandat pour ce faire. Je ne pouvais
    pas décider de la sorte, au nom de mon Etat, la cession des territoires
    roumains. »









    Après la dissolution de l’URSS
    de 1991, l’île des Serpents se retrouve dans l’escarcelle ukrainienne. Le 3
    février 2009, la Cour internationale de Justice de la Haye, saisie par la
    Roumanie, allait délimiter le plateau continental de la mer Noire et les zones
    économiques exclusives des deux pays riverains, la Roumanie et l’Ukraine. La
    première allait pouvoir exercer sa souveraineté sur une région de 9.700 Km
    carrés, soit 79,34% de la zone disputée, le restant revenant à l’Ukraine. (Trad.
    Ionuţ Jugureanu)

  • La psychiatrie dans l’ère soviétique (I)

    La psychiatrie dans l’ère soviétique (I)

    Cette semaine troisième volet de nos émissions sur « Une histoire de la psychiatrie soviétique » avec son auteur Grégory Dufaud qui est enseignant à sciences-po Lyon. Ce chapitre est plus spécifiquement dédié aux périodes les plus dures de l’URSS avec la stalinisation et la déstalinisation. Comment la pratique psychiatrique peut-elle se donner des directions de recherche scientifique, des idéaux, trouver sa propre autonomie dans de telles conjonctures ?



  • La psychiatrie dans l’ère soviétique (III)

    La psychiatrie dans l’ère soviétique (III)

    Cette semaine troisième volet de nos émissions sur « Une histoire de la psychiatrie soviétique » avec son auteur, Grégory Dufaud, qui est enseignant à Sciences-po Lyon. Ce chapitre est plus spécifiquement dédié aux périodes les plus dures de l’URSS avec la stalinisation et la déstalinisation. Comment la pratique psychiatrique peut-elle se donner des directions de recherche scientifique, des idéaux, trouver sa propre autonomie dans de telles conjonctures ?