Tag: victimes

  • Des aides pour les sinistrés

    Des aides pour les sinistrés

    Les autorités roumaines ont institué l’état d’alerte dans les départements de Galati et de Vaslui, sévèrement impactés par les inondations. De cette manière, affirment les responsables roumains, le gouvernement pourra mobiliser plus facilement des ressources pour faire reconstruire les localités détruites par les eaux. Selon les données officielles, il s’agit de 26 localités dans le département de Galati et de 20 dans celui de Vaslui et d’un nombre total de 6500 logements. La réparation en urgence des maisons détruites et de leurs annexes, mais aussi des routes et des ponts représente une priorité pour la Roumanie, disent les autorités.

     

    100 millions de lei d’aide aux sinistrés

    Réuni lundi en séance spéciale, le gouvernement a décidé de verser à chacune des familles affectées par les inondations une enveloppe de 10.000 lei, soit 2000 euros tout au plus, à laquelle s’ajoutera une autre, de 2000 euros supplémentaires, pour chacune des familles endeuillées. Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, explique :

    « Le montant total de l’aide financière accordée par le gouvernement sera de 100 millions d’euros. Je veux rassurer tous ceux victimes des inondations que nous nous mobiliserons pour  réparer les routes et les ponts, reconstruire les maisons détruites afin d’assurer un retour à la normale le plus rapidement possible. »

     

    Aliments, eau potable, classes modulaires, tentes et points de collecte pour les familles touchées

    214 tonnes d’aliments et plus de 200 milles litres d’eau provenant des réserves de l’Etat ont été distribués aux sinistrés. Une deuxième priorité est le retour en salle de classe des enfants vivant dans les localités touchées par les eaux, a ajouté Marcel Ciolacu :

    « Nous avons approuvé le déblocage en urgence à partir des réserves nationales de l’État, de quatre bâtiments modulaires dans lesquels les enfants pourront temporairement étudier jusqu’à ce que la situation revienne à la normale. Les autorités roumaines et le ministère de l’Education nationale s’activeront pour rendre rapidement opérationnelles ces classes modulaires »

    Des camps comprenant des tentes pour les sinistrés ont été mis en place et des points de collecte pour les sinistrés ont été organisés suite aux appels à la solidarité lancés par plusieurs institutions. La Croix Rouge Roumanie a mis sur pied une campagne humanitaire et a déjà acheminé vers les régions impactées des denrées alimentaires et de l’eau potable.

     

    Un budget européen plus flexible

    Pour compenser les dégâts, l’Europe offrira son aide aux pays touchés par les inondations, via son Fond de solidarité et son mécanisme de protection civile, a précisé le négociateur en chef chargé du budget de l’UE, l’eurodéputé roumain, Siegfried Mureşan. A ses dires, le budget pluriannuel de l’Union devrait être plus flexible pour permettre une intervention rapide en cas de calamités.

     

  • Invalides, orphelins et veuves de guerre dans la Roumanie de l’entre-deux-guerres

    Invalides, orphelins et veuves de guerre dans la Roumanie de l’entre-deux-guerres

    A la fin de la Grande Guerre, le royaume de Roumanie
    venait de doubler aussi bien son territoire que sa population. Mais la victoire
    dans les tranchées a été payée au prix fort. L’un des plus douloureux revers de
    la médaille a sans doute été l’énorme cortège d’orphelins, de veuves et d’invalides
    de guerre, une population s’élevait à près de 12% de ce qu’était la population
    de la Grande Roumanie d’après la Première Guerre mondiale. Certes, l’Etat se
    sentait redevable à ces victimes collatérales d’une guerre sans pitié, mettant
    en place des dispositifs censés améliorer leur sort.


    Maria Bucur,
    professeure à l’université Indiana
    de Bloomington, aux Etats-Unis, spécialiste en histoire, en études de genre, et
    tout particulièrement en histoire de la guerre et en histoire de l’eugénie,
    pense que cette population nombreuse des victimes collatérales de la Grande Guerre
    avait changé les mentalités et le concept de citoyenneté dans la Grande
    Roumanie de l’entre-deux-guerres. Maria Bucur : « L’Etat roumain a
    été transformé de manière radicale, après avoir pris des décisions en faveur
    des vétérans, des veuves et des orphelins de guerre. De nouvelles institutions
    sont apparues, de nouvelles politiques publiques ont été mises en œuvre. Par
    ailleurs, dès 1919, l’on voit apparaître le vote universel. Et ces forces
    conjuguées changent radicalement le discours public au sujet de la citoyenneté
    notamment. L’on voit apparaître de nouvelles revendications, de nouvelles
    attentes de la part de ces citoyens qui veulent que l’Etat prenne ses
    responsabilités. Et le succès ou l’échec de ces politiques publiques a à son
    tour généré de nouvelles dynamiques au sein de lu champ politique, au sein de l’espace
    public. »


    Malheureusement,
    les statistiques manquent, et le nombre exact des personnes touchées par ces
    politiques publiques demeure encore inconnu pour les chercheurs d’aujourd’hui. Maria
    Bucur : « Vous savez, après
    la guerre, la population du royaume avait presque doublé. Les vétérans des
    territoires rattachés à la Roumanie à la suite du traité de Trianon figurent
    dans les statistiques du nouvel Etat roumain. Mais leur nombre exact demeure un
    mystère. Les Etats qui avaient juridiction sur ces territoires avant 1919
    utilisaient des formules de calcul différentes que celles qu’allait utiliser la
    Roumanie de l’entre-deux-guerres. Les statistiques que l’on utilise nous,
    chercheurs, sont les statistiques roumaines du début des années 20. Et puis,
    vers 1935, la commission spécialement mandatée pour vérifier l’exactitude des
    chiffres est arrivée à conclure que les statistiques officielles d’alors étaient
    inexactes. Selon mes estimations, la Roumanie devait comprendre près d’1,5
    millions de vétérans, dont 200.00 invalides, et je me réfère à la définition de
    l’invalidité qui prévalait dans l’époque, auxquels s’ajoutent plus de 700.000 veuves
    et orphelins de guerre confondus. »


    Mais quels
    ont été au fond les effets de ces politiques publiques mises en place par
    l’Etat roumain censées réparer les torts occasionnés par la guerre à ces
    victimes collatérales ? Maria Bucur : « Il faut dire que
    la générosité des autorités roumaines envers ses anciens combattants, ses
    invalides, ses orphelins et ses veuves de guerre a été plutôt exemplaire. Il y
    a eu certes un régime d’allocations qui a été mis en place, mais en sus de cela,
    la législation permettait à toutes ces catégories l’accès gratuit à l’éducation,
    aux soins médicaux, au transport ferroviaire, au bois de chauffage. La réforme
    agraire entamée à la fin de la Première guerre mondiale avait également
    privilégié l’accès à la terre des anciens combattants. Grâce à cette
    législation, ils avaient en outre un accès privilégié à certains monopoles d’Etat,
    prendre en gestion les kiosques dans les gares ou se faire embaucher dans
    certaines administrations publiques, par exemple. Si l’on regarde de près, l’on
    se rend compte que l’ensemble de ces dispositifs dépassait en ampleur ceux mis
    en œuvre par l’Etat français au bénéfice de ces mêmes catégories, alors que la France
    avait constitué un modèle de bonnes pratiques pour la Roumanie lors de la
    conception de ses dispositifs ».



    La « loi
    de la reconnaissance », telle qu’avait été connue cette loi dans l’époque,
    avait surtout pris soin de ne pas faire de discrimination entre les citoyens de
    la Roumanie d’avant-guerre et ceux provenant des provinces rattachées à la
    Roumanie à la suite du traité de Trianon. Maria Bucur : « La reconnaissance
    publique n’a fait déjà aucune distinction entre les soldats qui avaient
    combattu sous le drapeau roumain, et ceux qui avaient combattu sous d’autres
    étendards. Même ceux qui avaient combattu contre la Roumanie jouissaient des
    mêmes droits, pour autant qu’ils avaient acquis la citoyenneté roumaine, prouvant
    ainsi leur attachement à cet Etat. Voyez-vous, en Yougoslavie par exemple, il
    en allait autrement. Les anciens combattants croates ne jouissaient pas des
    mêmes droits que leurs homologies serbes. »



    Maria Bucur pense
    toutefois que l’élan de générosité de l’Etat roumain avait aussi d’autres
    raisons que celles déclarées. Ecoutons-la : « La Roumanie avait
    choisi d’aborder de manière pragmatique cette question. Evidemment, beaucoup de
    roumanophones de Transylvanie avaient combattu sous le drapeau austro-hongrois.
    Mais ils n’avaient évidemment pas le choix. Or, se refuser d’intégrer cette
    population de vétérans aurait entraîné des conséquences catastrophiques, provoquant
    une rupture entre les provinces nouvellement rattachées et l’ancien royaume de
    Roumanie d’avant la guerre. La classe politique l’avait compris et a agi en
    conséquence. Un autre aspect de la question était constitué par le droit des
    minorités nationales. Personnellement, j’interprète l’esprit de cette loi comme
    un sorte de pacte d’intégration, une main tendue par le législateur à tous les
    citoyens roumains, de quelques origines qu’ils soient. Un pacte qui tente de forger
    une citoyenneté solidaire, loyale et engagé. »


    Les
    dispositifs mis en place par l’Etat roumain pour dédommager les victimes
    collatérales de la Grande Guerre sans doute été un modèle à succès. Il n’empêche
    que dans sa mise en œuvre, certaines faiblesses de l’administration ont pu diminuer
    l’exemplarité de la lettre et de l’esprit de cette loi. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La Révolution roumaine, 33 ans après

    La Révolution roumaine, 33 ans après

    Il y 33 ans, les Roumains descendaient dans la rue pour exprimer leur mécontentement envers le régime communiste et pour demander le départ du dictateur Nicolae Ceausescu. Les premières protestations ont eu lieu dans l’ouest de la Roumanie, dans la ville de Timisoara, où un petit rassemblement a eu lieu devant la maison de Laszlo Tokes, paster de l’église réformé magyare, qui allait être évacué. Ce fut le 16 décembre 1989 que les habitants de Timisoara ont crié « à bas Ceausescu », demandant leur droit à la liberté. Les manifs se sont poursuivies pour se transformer dans des combats de rue entre les protestataires et les forces de répression. Le 20 décembre, Timisoara a été proclamée première ville roumaine libérée du communisme. Inquiet, Nicolae Ceausescu a convoqué le 21 décembre un grand rassemblement national dans la Capitale dans l’espoir de pouvoir calmer la population et préserver son pouvoir.

    Le rassemblement s’est transformé en Révolution qui s’est répandue à travers le pays. Suite aux violences qui ont eu lieu durant ces journées de décembre, un millier de personnes ont été tuées et quelque 3 mille ont été blessées. D’ailleurs, la Roumanie a été l’unique Etat de l’Europe de l’est où le changement de régime s’est réalisé par la violence. Des manifestations de commémoration ont eu lieu ces jours-ci à travers le pays à la mémoire des personnes qui ont fait le sacrifice suprême pour la liberté. Des cérémonies et des réunions publiques ont eu lieu dans les endroits clé des événements de 1989. Les témoins de la Révolution et les descendants des victimes ont prié et déposé des fleurs dans les endroits où les pires combats de rue ont eu lieu.

    « Gardons vive la mémoire des héros de la révolution de décembre 1989 et perpétuons les idéaux pour lesquels nous avons lutté ! » a écrit le chef de l’Etat Klaus Iohannis sur Facebook. Celui-ci a déposé mercredi une couronne de fleurs à la croix en bois érigée sur la place de l’Université dans le centre de Bucarest à la mémoire des victimes de la Révolution anticommuniste roumaine de décembre 1989. « C’est aux martyrs de la Révolution roumaine et à tous ceux qui ont souffert durant la période de la dictature communiste que nous devons la liberté dont nous bénéficions aujourd’hui et nous devons leur en remercier en prenant soin de la Roumanie et en consolidant le processus démocratique » a également déclaré dans un message le premier ministre Nicolae Ciucă.

    Une minute de silence a été respectée mercredi dans le Sénat roumain, à la mémoire des victimes de la Révolution. « C’est la 33e année de liberté. En décembre 1989, les Roumains demandaient avec d’immenses sacrifices, leur portion de liberté, de respect des droits et libertés citoyennes, de libre circulation à l’extérieur du pays. Fin 1989, les Roumains espéraient que leurs vies allaient changer radicalement au plus vite », ont rappelé les sociaux-démocrates.

    Présente aux commémorations de Timisoara, consacrées à la Révolution roumaine, la présidente du Sénat, la libérale, Alina Gorghiu, a souligné le fait que la ville avait certainement été un exemple pour tout le pays, il y a 33 ans, et que ce fut toujours il y a 33 ans, durant la Révolution roumaine, que le parcours pro-européen et pro-OTAN de la Roumanie a commencé. Alina Gorghiu a transmis aux révolutionnaires de décembre 1989 de Timisoara de se rappeler qu’ils avaient énormément aidé leur pays par leur effort et leur courage de participer activement aux efforts de la société roumaine, parce que la période est très compliquée et que chaque Roumain sera nécessaire en 2023, une année particulièrement difficile.

  • 03/03/2022

    03/03/2022

    Ursula von der Leyen – Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a discuté, jeudi, à Bucarest, avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de l’intensification du soutien humanitaire pour l’Ukraine voisine. Le chef de l’Etat a précisé que l’on œuvre pour rendre opérationnel le plus vite possible le centre logistique accueilli sur son territoire pour permettre la collecte et le transport de dons internationaux en aide humanitaire à l’Ukraine envahie par els troupes russes. Il a annoncé que la Roumanie avait l’intention d’accéder aux fonds disponibles au niveau européen, afin de gérer au mieux les flux massifs de réfugiés présents sur son territoire. A son tour, la cheffe de la Commission européenne a affirmé que la Roumanie avait fourni un exemple pour le monde entier, par sa mobilisation rapide afin d’aider les réfugiés ukrainiens. Elle a également mentionné les sanctions très dures mises en place par la communauté internationale à l’encontre de la Russie, qui ont eu un impact sur l’économie. Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, Filippo Grandi, est également présent à Bucarest aujourd’hui.



    Bruxelles — Une réunion des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se tient aujourd’hui à Bruxelles, afin d’établir un plan d’action commun pour les réfugiés d’Ukraine. Selon les Nations Unies, 1 million d’Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l’invasion russe, et la plupart d’entre eux sont arrivés dans les États voisins : la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie. Selon les plans, les réfugiés ukrainiens se verront accorder des permis de séjour et un accès à l’emploi, aux soins de santé et à l’éducation. La nouvelle législation, dont la création est en cours pour gérer les flux massifs de personnes, s’appliquera dans tous les pays de l’UE. Une fois adoptée, la protection temporaire des réfugiés durera un an et pourra être prolongée jusqu’à trois ans.



    Ukraine – La guerre de la Russie contre l’Ukraine se poursuit jeudi, au huitième jour après son début, avec des troupes d’occupation bombardant des quartiers résidentiels dans les grandes villes. Une délégation ukrainienne est partie pour une deuxième série de pourparlers avec des responsables russes sur le cessez-le-feu. À Kiev et dans d’autres grandes villes, les bombardements destructeurs se sont poursuivis, sans mouvements de troupes importants, probablement en raison de problèmes logistiques, selon les analystes. Moscou intensifie ses efforts pour occuper la capitale, et le convoi blindé russe de plusieurs dizaines de kilomètres de long continue de se tenir près de Kiev. La ville méridionale de Kherson, conquise par l’armée russe, ouvre la voie à l’offensive terrestre vers Odessa. Sur la mer d’Azov, l’armée russe a capturé un autre port ukrainien clé, Berdiansk, et attaque toujours avec une intensité accrue le dernier grand port ukrainien en mer d’Azov, Marioupol. Bien que la Russie annonce des « frappes d’armes de haute précision », de très nombreux bâtiments civils ont été bombardés. Selon l’ONU, 227 civils ont été tués au cours des cinq premiers jours de l’invasion russe en Ukraine, mais leur nombre augmente de jour en jour. Les autorités ukrainiennes ont annoncé leur propre bilan des victimes civiles causées par l’invasion russe, citant au moins 2 000 civils morts. La Cour pénale internationale a annoncé « l’ouverture immédiate » d’une enquête sur la situation en Ukraine, où des crimes de guerre auraient été commis, après avoir reçu le feu vert de 39 États, dont la Roumanie. L’Ukraine n’a pas signé le Statut de Rome, le traité international qui a créé la Cour pénale internationale, mais a officiellement reconnu la compétence de la Cour pour les crimes commis sur son territoire.



    Gouvernements – Les gouvernements roumain et polonais ont aujourd’hui à Varsovie une réunion conjointe. A l’agenda – des projets bilatéraux et la situation en Ukraine. Le premier ministre roumain Nicolae Ciucă a souligné que la réunion conjointe revêt une importance particulière dans le contexte international actuel, à la fois pour renforcer les relations entre la Roumanie et la Pologne et pour le problème de sécurité en Europe de l’Est, après l’invasion russe en Ukraine. Une série d’accords bilatéraux seront signés à l’occasion. La Roumanie et la Pologne coopèrent à la fois au sein de l’OTAN et de l’UE ainsi que dans des formats régionaux, tels que l’Initiative des Trois mers, qui réunit 12 États entre la mer Adriatique, la mer Baltique et la mer Noire, et Bucarest 9, qui est une initiative des présidents Klaus Iohannis et Andrzej Duda. Aujourd’hui, 101 ans se sont écoulés depuis la conclusion de la Convention défensive roumano-polonaise, la première alliance de sécurité régionale signée par la Roumanie après la Première Guerre mondiale. Cette alliance a été l’axe autour duquel les relations de l’entre-deux-guerres entre les deux États se sont développées.



    Chasseur et hélicoptère – Le pilote d’un avion militaire roumain MiG-21 LanceR et sept soldats envoyés pour le retrouver, dans une opération de recherche et de sauvetage, avec un hélicoptère IAR 330-Puma, ont perdu la vie mercredi soir. Les aéronefs ont été impliqués dans des accidents distincts. Le chasseur du MiG était en patrouille aérienne lorsqu’il a disparu des radars, dans le sud-est de la Roumanie. Le pilote de l’hélicoptère IAR 330-Puma, envoyé pour le retrouver, a signalé du mauvais temps et avait été rappelé à la base avant de s’écraser, a déclaré le ministère de la Défense. La Roumanie, membre de l’OTAN, dispose actuellement de moins de deux escadrilles complètes d’avions de chasse MiG-21 LanceR, ainsi que des 17 F-16 récemment achetés, pour ses propres missions de police aérienne et de combat. D’origine soviétique, le MiG-21 est en service depuis plus de 40 ans et a été modernisé il y a environ 20 ans. Les hélicoptères IAR 330-Puma volent également depuis près de 40 ans, et ont été modernisés ces dernières années.



    Covid – L’épidémie de Covid poursuit sa tendance à la baisse en Roumanie. Jeudi, plus de 5 950 nouveaux cas ont été rapportés, et 114 décès, dont 9 plus anciens. Le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs a également diminué, il y en a environ 850 à l’heure actuelle. En termes de vaccination, le dernier rapport indique que seulement environ 700 personnes ont reçu la première dose en 24 heures. Le ministre roumain de la Santé, Alexandru Rafila, a présenté une série de propositions visant à assouplir les restrictions anti-COVID. Il s’agit notamment de renoncer à l’obligation de porter le masque à l’extérieur, de l’accès sans certificat Covid aux centres commerciaux, hôtels, restaurants ou institutions publiques, de l’augmentation du taux d’occupation des cinémas, des salles de sport et de spectacles et de la possibilité d’organiser des événements privés avec un plus grand nombre de participants.



    Tennis – La joueuse de tennis roumaine Sorana Cîrstea s’est qualifiée mercredi dans les quarts de finale du tournoi WTA 250 à Lyon, après avoir disposé de la Suisse Stefanie Voegele en deux sets. Cîrstea, la deuxième favorite, affrontera la Hongroise Anna Bondar en quarts de finale. Le seul duel entre Cîrstea et Bondar a été remporté par la Roumaine. En double, Monica Niculescu et la Russe Alexandra Panova se sont qualifiées en demi-finales.


  • L’arrêt définitif dans l’affaire « Colectiv » – renvoyé au mois de mars

    L’arrêt définitif dans l’affaire « Colectiv » – renvoyé au mois de mars


    La Cour d’appel de Bucarest a reporté lundi, de deux nouveaux mois, le prononcé de l’arrêt définitif dans le dossier de l’incendie ayant éclaté dans la boîte de nuit Colectiv, provoquant l’une des plus grandes tragédies de Roumanie en temps de paix, soldée par 65 morts et plus de 200 blessés. Le 30 octobre 2015, en soirée, le groupe rock « Goodbye to Gravity » est monté sur la scène du club Colectiv devant des centaines de jeunes, pour un concert de promotion de leur dernier album.



    Peu de temps après le début du concert, les feux dartifice qui accompagnaient la prestation du groupe ont enflammé la mousse acoustique en polyuréthane et le feu sest rapidement propagé dans la salle prévue d’une seule sortie de secours. 153 secondes dincendie ont suffi pour que des spectateurs soient tués sur place et dautres – blessés, soit par le feu et la fumée, soit écrasés par la foule qui sest précipitée vers la sortie. Sur l’ensemble des blessés, certains ont été soignés dans des cliniques de l’étranger, d’autres, restés dans les hôpitaux roumains, sont morts suite aux blessures ou aux infections nosocomiales. Le premier ministre de l’époque, Victor Ponta, a démissionné, tout comme le maire du 4e arrondissement de la capitale.



    La tragédie a provoqué la colère des Roumains qui sont sortis dans les rues pour crier « la corruption tue », un slogan qui allait être scandé au cours de plusieurs autres manifestations à Bucarest et dans les autres villes roumaines. Une enquête pénale a été lancée et des arrestations ont été faites. Au bout d’un long procès qui a beaucoup trainé, le Tribunal de grande instance de Bucarest a rendu sa décision en décembre 2019. Lors de ce jugement en première instance, il a condamné les coupables à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison ferme et au versement de plus de 10 millions d’euros de dédommagements.



    Les avocats des mis en examen ont fait appel pour réclamer des peines allégées et même l’acquittement de leurs clients, accusant les magistrats d’avoir pris des décisions erronées et affirmant que la responsabilité de la mort des 65 victimes revenait plutôt à des entités qu’à des personnes. De leur côté, les procureurs ont réclamé des peines maximales de prison ferme pour l’ancien maire du 4e arrondissement de la capitale roumaine, Cristian Popescu Piedone, pour des fonctionnaires de la mairie, les patrons du club Colectiv, les pompiers, les pyrotechniciens et les représentants de la société pyrotechnique responsable du spectacle qui a provoqué la tragédie.



    Un des pyrotechniciens accusés a affirmé que pour sa part, il ne saura pas comprendre sa faute même s’il passe les 20 prochaines années en prison. Les patrons de la boîte de nuit Colectiv ont déclaré que c’est par amour pour la musique qu’ils ont décidé d’ouvrir un tel club et non pas pour faire du bénéfice. Une mère qui a perdu sa fille unique dans l’incendie a réclamé que les années de prison soient multipliées par le nombre de victimes. Une autre dont le fils est mort dans l’incendie s’est dite touchée aussi par le drame que les familles des mis en examen vivent actuellement. De l’avis de Liviu Popescu, survivant de la tragédie, depuis 2015, année de l’incendie, aucune amélioration ne s’est produite dans la société roumaine :



    « Qu’est-ce qui s’est passé depuis Colectiv ? Les établissements dépourvus d’un certificat de sécurité incendie fonctionnent, maintenant, en vertu d’une responsabilité civile assumée par les patrons. Du coup, une tragédie similaire à celle de Colectiv peut se répéter à tout moment. »



    Les débats dans le dossier Colectiv se sont terminés à la fin de l’année dernière, mais les juges ont décidé de reporter le verdict final au 3 janvier 2022. Sauf que voilà, réunis lundi, les magistrats ont renvoyé, encore une fois, le prononcé, cette fois-ci, au 3 mars prochain. (Trad. Ioana Stancescu)




  • Le procès de l’incendie du club « Colectiv » se poursuit

    Le procès de l’incendie du club « Colectiv » se poursuit


    Plus de six ans après l’incendie dévastateur déclaré dans
    le club Colectiv, soldé par 65 morts et plus de 150 blessés, les peines des mis
    en examen pourraient diminuer après que trois juges de la Cour d’appel de Bucarest
    ont changé partiellement la qualification juridique des infractions. Ainsi, ils
    ont éliminé les « conséquences particulièrement graves » découlant de
    l’abus de pouvoir dont une partie des mis en examen est accusée. Il s’agit, entre
    autres, de l’ancien maire du 4e arrondissement où se trouvait la
    discothèque Colectiv, Cristian Popescu-Piedone. Une fois les conséquences
    particulièrement graves écartées de la qualification juridique, les juges
    pourront réduire les peines de ces personnes. Une telle décision est d’autant
    plus importante qu’elle tombe juste avant les conclusions définitives dans ce
    dossier.

    Rappelons-le, en décembre 2019, le Tribunal de grande instance de Bucarest
    a prononcé les premières condamnations dans l’affaire Colectiv. A ce moment-là,
    le maire Cristian Popescu-Piedone, accusé d’avoir autorisé le fonctionnement du
    club malgré les défaillances constatées, a été condamné à huit ans et demi de
    prison ferme. Les trois patrons de la discothèque, les deux pompiers ayant
    fermé les yeux sur les manquements aux normes de sécurité, les pyrotechniciens qui
    avaient installé les feux d’artifice et les patrons de la société pyrotechnique
    ont été tous condamnés à des peines de prison ferme. En plus, les personnes
    condamnées, la Mairie du 4e arrondissement et l’Inspection pour les
    Situations d’urgence, ont été condamnées à payer solidairement plus de 50
    millions d’euros au titre de dommages moraux et matériels aux victimes de
    l’incendie et à leurs familles. Une décision attaquée à l’époque aussi bien par
    les mis en examen que par les procureurs et qui a fait que le procès arrive à
    la Cour d’appel.


    Dans une lettre ouverte, les survivants de l’incendie et
    les parents des victimes dénoncent à présent la décision de la juridiction de
    changer la qualification juridique des faits. Cela, disent-ils, ne fera que déboucher
    sur « de petites peines, insignifiantes et disproportionnées par rapport à
    la gravité des faits commis et aux conséquences qui en ont découlé, mettant
    dans un coin d’ombre l’ensemble du processus de justice en Roumanie ».


    Le 30 octobre dernier, six ans après la tragédie pour
    laquelle personne n’a encore payé, les survivants, leurs familles et d’autres
    membres de la société civile se sont réunis silencieusement devant la Cour d’appel
    pour laisser sur les marches de l’édifice des photos des victimes et des
    bougies allumées. Certains se sont également allongés sur les marches et se
    sont couverts de draps blancs pour attirer l’attention sur la gravité de la
    situation. Ce qui plus est, les survivants de cette terrible tragédie ayant
    nécessité une prise en charge médicale extrêmement laborieuse et dont les soins
    se poursuivent de nos jours encore, ont tiré la sonnette d’alarme quant au
    risque d’infections nosocomiales auxquelles se confrontent les hôpitaux de
    Roumanie et dont on ne fait pas état. La Roumanie, rappellent-ils, n’a aucun
    centre national destiné à la prise en charge des grands brûlés et à leur
    récupération. Les familles et les proches de tous ceux qui ont perdu la vie
    dans l’incendie du club Colectiv, appuyés par les représentants de la société
    civile, se disent révoltés que six ans après ce drame, les changements opérés
    dans le système médical roumain soient insignifiants et que la justice traîne à
    régler cette affaire. Le 17 novembre, le tribunal se réunira à nouveau pour décider
    des noms des magistrats qui connaîtront de l’affaire.






  • 04/08/2021 (mise à jour)

    04/08/2021 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie — Le président roumain Klaus Iohannis a déclaré mercredi que la pandémie de Covid-19 ne pouvait pas être vaincue par « la discrimination », par des mesures restrictives, mais par la vaccination, parce que l’immunisation inhibe la maladie. Selon le chef de l’Etat, la baisse du nombre de cas d’infection au SARS-Cov-2 a été possible grâce à la vaccination et les Roumains devraient comprendre qu’à défaut, une quatrième vague de la pandémie pourrait apparaitre, tout comme dans d’autres Etats européens. Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale, Sorin Cîmpeanu, a affirmé que la rentrée se ferait en présentiel le 13 septembre, sans aucun scénario influencé par l’évolution de la pandémie. Il a exclu l’obligation de se faire vacciner pour les enseignants, mais les encourage toujours à se faire immuniser. Le ministre Cîmpeanu a précisé qu’en ce mois d’août plusieurs actions d’information relatives à l’importance de la vaccination du personnel de l’Education seraient organisées, pour que le taux d’immunisation de cette catégorie professionnelle puisse augmenter avant le retour en classe. Le nombre de nouveaux cas d’infection au virus SARS-CoV-2 dépistés en 24 heures ne fait qu’augmenter en Roumanie. 271 nouveaux cas ont été rapportés mercredi, sur quelque 30 mille tests effectués. Le nombre de malades hospitalisés est également à la hausse. Ils sont 456 à présent, dont 67 en soins intensifs.



    Plan national le relance et de résilience — Le Portugal, le Luxembourg et la Belgique sont les premiers Etats à avoir reçu des montants en vertu de leurs Plans nationaux de relance et de résilience. Il s’agit d’une avance sur les montants disponibles dans le cadre du fonds de relance économique post-pandémie de l’UE, d’une valeur totale de 800 milliards d’euros. Selon un communiqué de la Commission européenne, celle-ci devrait prochainement effectuer des paiements vers d’autres Etats membres aussi. Tous les Etats, à l’exception des Pays-Bas et de la Bulgarie, ont présenté leurs plans à la Commission européenne. La Roumanie n’a pas encore reçu le feu vert pour bénéficier des fonds européens. Selon un récent commentaire de la publication allemande Die Welt, le plan de la Roumanie a été reçu avec scepticisme et la Commission devrait décider de son avenir avant la fin septembre. Le premier ministre Florin Cîţu déclarait en revanche que le plan avait été négocié avec l’UE à hauteur de 95 %.



    Attaque — Les représentants du Royaume-Uni, de la Roumanie et du Libéria ont informé le Conseil de sécurité de l’ONU qu’il était « très probable » que les forces iraniennes aient utilisé un ou plusieurs drones pour commettre une attaque soldée par des victimes contre un pétrolier, la semaine dernière, au large des côtes d’Oman. « Cet acte doit être condamné par la communauté internationale », ont affirmé les représentants des trois pays dans une lettre adressée au Conseil, obtenue par Reuters. Mercredi, la Roumanie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont réitéré « le caractère délibéré » de l’attaque sur le navire Mercer Street, attribuée, selon les informations disponibles, à la République islamique d’Iran, et ont affirmé que cet incident constituait « une violation claire du droit international ». les missions permanentes des trois pays auprès de l’OTAN ont réalisé une démarche commune au niveau de l’Alliance, dans cette affaire. Deux membres de l’équipage — un Roumain et un Britannique – sont morts dans cet incident du 29 juillet dernier. L’UE et l’OTAN ont fermement condamné l’attaque aux drones perpétrée en mer d’Arabie, sur un pétrolier exploité par une compagnie israélienne, et Washington a promis « une réponse collective » avec ses alliés contre l’Iran. Et c’est toujours ce mercredi qu’Israël a accusé le chef du commandement de drones des Gardiens de la Révolution d’Iran et le commandant des forces aériennes de se trouver derrière l’attaque, écrit la publication Haaretz, citée par Agerpres.



    Déchets — Les policiers roumains aux frontières de la Garde côtière ont dépisté, dans un transport sur le Danube, une barge chargée d’un millier de tonnes de déchets de fer et d’autres matériaux, dont certains dangereux, dans le port de Cernavodă. La barge avait été chargée en Serbie à destination de la Turquie. Le contrôle a permis de constater que d’autres types de déchets se trouvaient parmi les déchets de fer. Il y avait des déchets dont la provenance ne peut pas être établie, certains dangereux : composants de véhicules usagés, contenant huiles, émulsions et autres substances dangereuses. Il a été établi que le transfert de déchets ne remplissait pas les normes légales, et les commissaires de la Garde d’environnement ont interdit son transit sur le territoire de la Roumanie et ont décidé de le retourner dans le pays d’origine. Une affaire pénale a été ouverte pour non-respect des mesures dans l’activité de collecte/traitement/transport de déchets et l’usage de faux documents.



    TIFF — Le festival international du film Transilvania — TIFF — revient avec une nouvelle édition à Sibiu (centre), du 5 au 8 août, avec une trentaine de films à l’affiche. L’événement s’ouvre par la projection du documentaire « La Roumanie sauvage », réalisé par Dan Dinu et Cosmin Dumitrache, désigné le film roumain le plus apprécié au TIFF de cette année, où il a décroché le Prix du public. Initié il y a une décennie, « La Roumanie sauvage » est le projet de photographie et de film documentaire le plus ample dédié à la nature en Roumanie. Dans la sélection officielle du TIFF à Sibiu se retrouvent également les films roumains les plus attendus de l’année.



    Marin — Un marin roumain se trouvant à bord d’un navire dans le port chypriote de Vassilikos a été retenu par les autorités, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de Bucarest. Selon la source citée, l’ambassade roumaine à Nicosie a été notifiée à ce propos par un membre de l’équipage. Par la suite, l’ambassade a reçu des demandes d’assistance consulaire, tant de la part de la famille du citoyen roumain que de la part de la compagnie qui l’emploie. Selon les données préliminaires obtenues par les représentants de la mission diplomatique, le ressortissant roumain a été retenu en vertu d’une notification qui existait à son nom dans les documents des autorités chypriotes. Un représentant de l’ambassade s’est rendu ce mercredi sur le lieu de détention du ressortissant roumain pour le voir et pour rencontrer les autorités chypriotes chargées de l’enquête.



    JO — L’athlète roumain Alexandru Novac s’est qualifié ce mercredi dans la finale de la compétition du lancer du javelot aux Jeux olympiques de Tokyo. Il a réalisé ainsi la meilleure performance personnelle de la saison, soit 83,27 mètres, grâce à laquelle il s’est qualifié pour la finale de l’épreuve depuis la 7e place du classement général. Côté athlétisme, Bianca Ghelber a terminé 6e dans la compétition du lancer du marteau et réussi un nouveau record personnel de 74,18 mètres.



  • Changement à la tête du ministère de la Santé

    Changement à la tête du ministère de la Santé

    Le président roumain, Klaus Iohannis, a signé le décret de destitution du ministre de la Santé, Vlad Voiculescu. Difficile à dire si ce moment constitue la conclusion d’une situation compliquée à l’intérieur du cabinet de Bucarest ou s’il ne fait qu’aggraver la crise d’une formule gouvernementale assez sensible. Même si initialement Vlad Voiculescu semblait continuer à exercer ses fonctions, le premier ministre Florin Cîtu a décidé de demander au président de destituer le titulaire du portefeuille de la Santé.

    La goutte d’eau qui a fait déborder la vase semble avoir été l’élaboration et la publication de nouvelles réglementations relatives à la mise en quarantaine de plusieurs localités, sans aucune consultation préalable ni avec le premier ministre, ni avec le secrétaire d’Etat Raed Arafat, qui gère le Département des situations d’urgence. C’est ce dernier qui assure la coordination générale de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Aux côtés du ministre, la secrétaire d’Etat Andreea Moldovan quitte aussi le ministère. Son nom est lié à toute une série de controverses ces derniers temps. Ce qui plus est, c’est Mme Moldovan qui a signé l’ordre ministériel relatif aux nouveaux critères de quarantaine.

    La destitution de Vlad Voiculescu de ses fonctions de ministre de la Santé a été demandée ces derniers temps tant par l’opinion publique que par les responsables politiques. C’est l’alliance USR-Plus qui a proposé Vlad Voiculescu aux fonctions de ministre de la Santé, en vertu du fait que les deux partis constituent la deuxième force politique de la coalition gouvernementale après le Parti national libéral qui a donné le premier ministre Florin Cîtu. Issu des élections parlementaires de décembre dernier, le gouvernement de Florin Cîtu est soutenu et constitué par le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie – Plus, et l’Union démocrate magyare de Roumanie. Autrement dit, le gouvernement en place ne peut pas fonctionner en l’absence de l’appui de tous les élus de ces trois formations politiques. Au parlement, le cabinet bénéficie aussi du soutien du groupe des minorités nationales de Roumanie.

    Le mandat de ministre de Vlad Voiculescu s’est déroulé dans le contexte dramatique de la pandémie de Covid-19, dont la troisième vague semble atteindre son pic ces jours-même en Roumanie. Et ce n’est pas tout : ces 4 derniers mois, plusieurs accidents tragiques ont bouleversé l’opinion publique. Fin janvier, un incendie a ravagé l’unité qui soignait les cas les plus graves de Covid-19 de l’hôpital placé en première ligne dans la lutte contre la pandémie, l’Institut national de maladies infectieuses « Matei Bals » de Bucarest. Le bilan a été lourd : 5 malades sont morts sur place, alors que d’autres sont décédés dans les hôpitaux vers lesquels ils avaient été évacués.

    Vendredi dernier, le 9 avril, les télévisions d’informations transmettaient en direct des images dramatiques avec l’évacuation des malades de l’hôpital d’orthopédie Foisor de Bucarest qui soigne depuis exclusivement des malades de Covid-19. Cette opération, déroulée dans la nuit et le froid, ont suscité de fortes émotions. Les réactions des politiciens semblaient s’atténuer lundi, lorsque l’appui ferme de l’USR Plus pour son ministre a convaincu les autres membres de la coalition au pouvoir.

    Mardi, un nouvel accident tragique s’est produit dans un hôpital important dans la lutte contre la pandémie « L’hôpital clinique de maladies infectieuses et tropicales Dr Victor Babes ». Afin d’augmenter sa capacité à soigner les cas graves de Covid-19, les autorités avaient déployé une unité mobile de soins intensifs, installée dans un poids lourd. Et c’est justement suite à une défaillance technique de ces équipements que l’alimentation en oxygène du poids lourd a été coupée, provoquant la mort de trois malades graves de Covid-19. Un nouveau drame qui s’est donc ajouté au bilan meurtrier de la pandémie de coronavirus en Roumanie.

  • 29.01.2021

    29.01.2021

    Incendie – Quatre malades de Covid sont décédés aujourd’hui dans un incendie déclenché ce matin au principal hôpital roumain des maladies infectieuses, l’Institut Matei Bals de Bucarest. Plusieurs salons de cet établissement ont été ravagés par les flammes et tout l’immeuble à été endommagé par la fumée. 120 malades ont été évacués vers d’autres hôpitaux. Pour l’instant, on e connait pas la cause de l’incendie, mais les procureurs ont ouvert un dossier pénal pour homicide involontaire. Le premier ministre Florin Cîţu a transmis des condoléances aux familles des victimes et précisé que toutes les mesures avaient été adoptées pour que la situation se stabilise rapidement. Le corps de contrôle du premier ministre a déjà démarré une série de vérifications dans la cadre de cette institution. Aux dires de la présidente du Sénat, Anca Dragu, l’incendie constitue une tragédie qui ne passera pas sans conséquences, soulignant qu’après avoir établi la cause du sinistre, il faut évaluer combien de temps suffit pour changer tout ce qui ne fonctionne dans le système sanitaire de Roumanie. Rappelons-le, un incident similaire a eu lieu novembre dernier dans la section de soins intensifs de l’hôpital des urgences de Piatra Neamt, dans le nord-est, incident qui a fait dix morts. Le président du PSD, Marcel Ciolacu s’est déclaré choqué et révolté du fait que le gouvernement n’avait rien fait pour empêcher que la tragédie de Piatra Neamt ne se répète.

    Coronavirus en Roumanie – La campagne de vaccination se poursuit en Roumanie, où plus de 534 mille personnes ont déjà été vaccinées contre la Covid 19. Le ministre de la Santé, Vlad Voiculescu a déclaré que le pays disposait de moins de doses que la quantité nécessaire. Il a annoncé que les centres de vaccination seront soumis à plusieurs contrôles et que des amendes seront appliquées, vu que de nombreuses personnes ont reçu des sérums, même si elles n’avaient pas le droit d’être immunisés actuellement durant la deuxième étape de la campagne. Jeudi en Roumanie plus de 2.900 nouveaux cas d’infection ont été dépistés en Roumanie. Depuis février dernier et jusqu’à présent, plus de 721 mille personnes ont été infectées au nouveau coronavirus dont 18.000 sont décédés. Un millier de malades sont actuellement en soins intensifs.

    République de Moldava – Une délégation roumaine s’est entretenue jeudi, à Chişinău, avec les
    autorités moldaves concernant les procédures techniques et juridiques
    nécessaires pour la livraison du lot de vaccins anti-Covid offert par Bucarest
    à la République de Moldova. Il s’agit de 200.000 doses, mais aussi de
    médicaments et d’équipements de protection nécessaire pour soigner les malades
    de Covid-19. L’aide avait été annoncée le mois dernier par le président roumain
    Klaus Iohannis, au moment de sa visite officielle en République de Moldova.

    Coronavirus
    dans le monde –
    Les taux de transmission du coronavirus demeurent élevés
    partout sur le continent, mettant de la pression sur les systèmes médicaux, ce
    qui rend prématurée tout relâchement des mesures de restriction a déclaré le
    directeur pour l’Europe de l’OMS, Hans Kluge. A son avis, le maintien des taux
    élevés de transmission et l’apparition de nouvelles variantes du virus, rendent
    urgente la vaccination des catégories prioritaires, mais la candace de
    production et de distribution des vaccins ne répond pas aux attentes. Selon le
    responsable de l’OMS, 35 Etats européens ont démarré des campagnes de vaccination
    et utilisé jusqu’ici 25 millions de doses. Le Royaume – Uni est le premier pays
    européen à avoir démarré un programme national de vaccination contre le
    coronavirus. Par ailleurs, certains pays, dont Seychelles, Islande et Chypres ont
    annoncé l’élimination des tests et de la quarantaine aux voyageurs qui
    présentent un certificat international de vaccination valable. 102 millions de
    personnes ont été infectées jusqu’ici, dont près de 2,2 millions sont décédées,
    jusqu’ici dans le monde.

    Justice
    Le ministère roumain de la Justice devrait annoncer dans le courant de la
    journée les candidats choisis pour la fonction de procureur européen délégué en
    Roumanie. Cette fonction donne à des procureurs le mandat d’agir pour le
    Parquet européen dans leur pays d’origine, avec les même compétences que les
    procureurs nationaux, c’est à dire mener des enquêtes et engager des poursuites
    pénales. Le Parquet européen sera en charge d’enquêter et de poursuivre en
    justice les fraudes pénales et autres infractions portant atteinte aux intérêts
    financiers de l’Union européenne. L’organe peut aussi exercer sa compétence en
    cas d’infractions ayant des répercussions au niveau de l’Union ou si elles sont
    commises par des fonctionnaires ou des membres des institutions communautaires.
    Rappelons que la procureur en chef du Parquet européen est la Roumaine Laura
    Codruța Kövesi.

    Navalnîi – Un tribunal de Russie a rejeté l’appel du leader de l’opposition russe, Alexei Navalnîi qui demandait sa mise en liberté. Le critique le plus virulent du président Vladimir Poutine a utilisé cette parution devant la Justice pour lancer un avertissement au régime de Kremlin qu’il accuse de tentative d’assassinat l’année dernière. La police a effectué déjà une série de perquisitions aux bureaux de certains proches de m Navalnîi, arrêtant plusieurs personnes parmi lesquelles son frère et ses principaux alliés. Alexei Navalnîi a été arrêté le 17 janvier sur l’aéroport de Moscou, juste après son arrivée d’Allemagne où il a été soigné lorsqu’empoisonné en Russie avec l’agent Noviciok. Les autorités russes ont nié être derrière la tentative d’assassinat. Les Etats Unis et l’UE ont demandé la mise en liberté d’Alexei Navalnîi.

    Météo – Ciel couvert en Roumanie, où les températures devraient augmenter, notamment sur le sud-ouest pour dépasser même les moyennes pluriannuelles. Sur le nord-ouest, sur le relief et sur le centre des chutes de neige sont signalés alors que des précipitations mixtes sont attendues sur le reste du pays. La vitesse du vent est plus élevée sur le relief, om les rafales dépassent les 70 km à l’heure. Les maxima de la journée vont généralement de 1 à 9 degrés.

  • Le trafic de jeunes filles mineures et la violence de genre

    Le trafic de jeunes filles mineures et la violence de genre

    Le traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle
    constitue plus de 56% de la traite des êtres humains enregistrée à l’intérieur
    de l’Union européenne en 2015 et 2016, a informé la Commission européenne.
    Conformément à la même source, deux tiers des victimes sont des femmes et des
    jeunes filles, mais le pourcentage monterait à 77% si on enlève les statistiques
    relatives au Royaume Uni, qui, depuis, n’est plus membre de l’Union. La
    Roumanie, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne et la Bulgarie étaient les
    principaux pays d’origine des victimes.

    La situation ne semble pas avoir changé
    depuis, selon l’Agence nationale contre la traite des personnes, puisque la
    Roumanie était en 2018 aussi un des pays source de ce trafic en Europe, environ
    la moitié des victimes étant des mineures, pratiquement des enfants. Certaines d’entre elles
    réussissent, par différents moyens, de se faire prendre en charge par
    l’activiste Iana Matei, qui a ouvert, dans la ville de Piteşti (sud), il y a 20
    ans, un centre de protection et de réinsertion sociale des victimes de la
    traite des êtres humains.

    Plus récemment,
    Iana Matei a créé l’organisation non gouvernementale « Reaching Out
    Romania », qui a aidé plus de 600 victimes de l’exploitation sexuelle à
    reconstruire leur vie. « Nous
    avons commencé notre action en louant un appartement, ensuite le nombre des
    filles a augmenté, pour atteindre le pic en 2000, je crois. Au début, c’étaient
    les filles de « la route des pays ex-yougoslaves », pour lesquelles
    nous avons construit un premier centre d’accueil, et puis un autre avec six
    places, l’année dernière, car on est submergés par la demande. Il y a 18 places
    au total et nous y hébergeons 12 jeunes femmes. Le centre de transit, que nous
    avons commencé à construire l’année dernière, est encore en travaux. Et puis,
    nous avons aussi quelques places dans une ferme de lavande, à Craiova (sud),
    une variante alternative pour celles qui n’ont pas envie de reprendre les
    études. La majorité d’entre elles est originaire de communes rurales et, dans
    cette ferme de lavande, elles apprennent à mettre sur pied leur propre affaire.
    A l’heure qu’il est, les jeunes filles du centre sont âgées de 12 à 14 ans,
    c’est pourquoi moi, je crois qu’il faudrait parler de pédophilie, pas de traite
    des personnes. Ce n’est pas de la violence contre la femme, c’est de la
    violence contre l’enfant. »
    , raconte Iana Matei.


    A la ferme de lavande, ces
    jeunes filles peuvent acquérir des connaissances qui les aident à trouver un
    emploi ou une autre modalité de vivre en dehors de la prostitution. Le conseil
    psychologique, c’est le centre d’accueil mis à leur disposition par l’ONG de
    Iana Matei qui le fournit. Les traumas subis par les victimes de l’esclavage
    sexuel sont spécifiques, difficiles à surmonter et se nourrissent des
    expériences de vie antérieures. Leur estime de soi est très faible, à cause,
    souvent, du manque d’affection dans la famille d’origine. Les trafiquants
    exploitent justement ces problèmes préexistants, comme le prouve la méthode
    dite du « lover boy », une des méthodes de recrutement des victimes les
    plus efficaces. Le trafiquant séduit les jeunes filles, pour exploiter,
    ensuite, leur sentiment amoureux et les obliger à se prostituer pour lui.

    Iana
    Matei connaît bien les traumas subis par les victimes de la traite des êtres
    humains avant et après leur exploitation: « Par cette méthode de recrutement
    du « lover boy », c’est l’identité de l’enfant qui est assiégée et
    attaquée. Le manque d’estime de soi de ces enfants se creuse. Ce sont des
    enfants qui ne savent pas ce que c’est que d’être aimé et c’est ce qui les rend
    vulnérables. Malheureusement, elles deviennent dépendantes du sexe. Si elles
    commencent leur vie sexuelle à 11 ou 12 ans, en ayant 10 à 15 clients par jour,
    il y a une certaine dépendance qui s’installe et dont personne ne parle. Plus
    encore, ce sont ces fillettes que l’on montre du doigt et que l’on juge responsables
    de ce qui leur arrive. Les trois premiers mois sont particulièrement
    difficiles, car tout ce qu’elles veulent, c’est de retourner dans ce milieu-là.
    Les institutions de l’Etat ne nous aident pas vraiment. Pour donner un exemple,
    la loi dit que tout enfant doit aller à l’école. Sauf que les filles libérées
    de l’esclavage sexuel ne peuvent pas retourner à l’école trop vite. »
    C’est
    pourquoi la traite des personnes a besoin d’une approche intégrée. Les
    ministères de l’Education, de la Santé, de l’Intérieur et de la Justice, ainsi
    que les directions de lutte contre la criminalité organisée devraient
    travailler ensemble. Et ils devraient tous collaborer avec les ONGs, qui
    connaissent très bien la situation et les besoins sur le terrain. Or, ce n’est
    pas le cas actuellement, considère Iana Matei.

    Ce qui plus est, dans les communautés
    rurales d’origine de ces jeunes filles, c’est la victime qui est blâmée et
    l’exploitation sexuelle n’est pas vue comme une violence de genre, une violence
    contre les femmes. Cette attitude existe aussi à l’égard des victimes de la
    violence conjugale, une mentalité décrite par Elena Samoilă, coordinatrice des
    programmes au Centre FILIA, une association qui milite pour les droits des
    femmes: « Blâmer la victime, c’est quelque
    chose d’assez courant dans la société. La victime est souvent considérée comme
    responsable aussi de rester dans une relation abusive ou bien, si elle vit un
    épisode de violence, on trouve des justifications pour le comportement de
    l’agresseur. On dit « la femme a bien dû faire quelque chose ». La
    conclusion, c’est que nous vivons dans une société qui blâme les femmes pour
    susciter la violence dont elles sont victimes. Et qui justifie le comportement
    des agresseurs hommes, le plus souvent. »


    Les
    experts tirent la sonnette d’alarme, car, à l’heure qu’il est, le nombre des
    cas de violence conjugale a augmenté dans le monde entier, de nombreuses femmes
    étant forcées par la conjoncture actuelle à rester bloquées avec des
    partenaires agressifs. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • Le Mémorial de Sighet

    Le Mémorial de Sighet

    Dans l’actuel contexte de pandémie mondiale, la plate-forme culturelle et artistique Google Arts et Culture vous propose, entre autres, un tour virtuel d’un musée très spécial de Roumanie. Connu sous le nom de « Mémorial de Sighet », ce musée se trouve au nord extrême de la Roumanie, à Sighetul Marmaţiei et son but est de préserver vivante la mémoire des victimes de la répression communiste. Créé en 1993, ce musée est ce que l’on appelle un musée vivant, qui expose des traces de la souffrance humaine pendant les années communistes.

    Inscrit sur la plateforme culturelle Google, le musée se laisse visiter en cette période à travers des images. La première nous mène vers l’entrée, gardée par un groupe statuaire, symbole du sacrifice. Ayant pour leitmotiv la phrase « la mémoire est une forme de justice », l’exposition telle qu’elle apparaît en ligne présente des photos de toutes les femmes torturées et tuées pour avoir tout simplement déplu au régime communiste. Des filles de prêtre, des bourgeoises, des intellectuelles ou des paysannes, leur seul péché fut d’avoir eu des opinions différentes de celles des autorités.

    L’exposition se poursuit avec l’image de l’ancienne façade de cette prison communiste transformée par la suite en musée. Tout autour, des photos de femmes et d’enfants pauvres, sales, affamés, au regard vide, en attendant leur déportation à l’autre bout du pays, dans la plaine aride de Bărăgan où la famine allait faire des nombreuses victimes.

    Le tour se poursuit avec la salle n°13, où le visiteur aura l’occasion de découvrir en images les représailles que les communistes ont menées contre l’Eglise. Dans la cour de la prison, une statue intitulée « Le cortège des sacrifiés », portant la signature du sculpteur Aurel Vlad, symbolise leur supplice : on les voit les têtes tournées vers le mur, des corps nus, marqués par les tortures et dirigés de l’ombre par un leader décapité.

    Une fois à l’intérieur, un long couloir s’ouvre devant nous, dont les murs sont couverts de photos de détenus. On sera certainement émus de voir dans leur regard la paix et la sérénité des gens qui préfèrent la mort à la perte des valeurs et de leur propre conscience.

    Un monument funéraire se trouve à l’entrée du cimetière dit « des Pauvres ». Un terrain vague couvert d’une mer de croix banales, faites de deux lattes en bois. C’est tout ce qui est resté après la souffrance. Pour une image encore plus complète et vraie, le visiteur est invité à emprunter « l’échelle de la vie », une sorte de plate-forme du haut de laquelle, on peut regarder le cimetière à travers une fente entre deux murs, symbole de la vie et de la mort en captivité. Réservée aux familles oppressées, la salle numéro 69 donne aux visiteurs la possibilité de découvrir en photos toutes ces familles du temps où leurs vies s’écoulaient normalement. C’est toujours par des images que le musée raconte des événements importants de l’histoire communiste en Europe, tels la répression sanglante de la Révolution hongroise de 1956 ou encore une chronologie de la Guerre Froide.

    On vous invite à poursuivre notre tour en ligne, en nous rendant dans la salle 80, consacrée à « la Liberté sur les ondes » et donc aux émissions et aux journalistes de Radio Free Europe.

    Le Printemps de Prague de mai 1968, la Charte 77, cette pétition des dissidents opposés au processus de « Normalisation » de la société tchécoslovaque, la Révolution de velours de 1989 ou encore le Mouvement Solidarnosc en Pologne sont autant d’événements que le Musée vivant de Sighet remémore. Sur l’ensemble des photos exposées, il y en a une qui attire particulièrement l’attention : elle montre l’intérieur de la prison politique de Sighet. Des murs froids et humides, deux étages séparés par une barrière de barbelés, des cellules misérables, ce n’est peut-être là que l’image d’une des nombreuses prisons du monde. Sauf que la seule erreur dont les détenus de Sighet se faisaient coupables c’était d’avoir des convictions contraires à la politique communiste.Une salle entière est consacrée à l’ancien leader du Parti national paysan, Iuliu Maniu. Si vous vous y rendez, ne serait-ce que virtuellement, vous aurez l’occasion de le découvrir à travers des photos le représentant à différentes époques de sa vie. Jeté en prison à 75 ans, il allait y trouver la mort.

    Le Mémorial de Sighet renferme également des collections d’objets faits par les prisonniers en cachet, durant les longues années de détention : des poèmes cousus avec une brandille soustraite d’un balai, de petites croix sculptées en os, une petite poupée créée par une détenue qui a choisi de l’habiller d’un bout de tissu imitant son propre uniforme.

    La visite s’achève avec la photo de Libertatea Preduţ, fille de Iulia Preduţ, née en prison, à Văcăreşti, le 18 septembre 1958. (Trad. Ioana Stancescu)

  • 04.04.2020

    04.04.2020

    Coronavirus en Roumanie – Tous les hôpitaux publics de Roumanie, y compris ceux appartenant aux autorités locales, sont désormais gérés par le ministère de la Santé, a annoncé le ministre de la Santé, Nelu Tataru. Il a ajouté que prochainement les Directions de santé publique et les services d’ambulance embaucheront du personnel supplémentaire. Quelque 4,7 millions d’euros ont été alloués par le gouvernement à l’achat de tests moléculaires en temps réel a également ajouté le ministre. Le 26 février un seul centre te dépistage existait en Roumanie. Actuellement le nombre de ces centres a progressé à 35. Nelu Tataru a également déclaré que trois foyers principaux d’infection au coronavirus existaient actuellement en Roumanie : Suceava (dans le nord-est), Arad (ouest) et Deva (centre-ouest). Selon le responsable gouvernemental, dans le cas des villes d’Arad et de Deva l’imposition d’une quarantaine n’est pas envisagée pour l’instant. En échange, Suceava et huit communes limitrophes sont depuis le début de cette semaine en quarantaine totale. En Roumanie le nombre des décès provoqués par le coronavirus a progressé à 140. Le bilan des personnes malades a augmenté à 3.613 dont 329 personnes ont été déclarés guéries. 119 malades sont actuellement en soins intensifs. Quelque 500 personnes infectées sont en fait des personnels de santé, la plupart provenant de l’hôpital de Suceava. Au niveau national plus de 15 mille personnes sont en quarantaine dans des centres spécialisés et plus de 113 mille sont confinés à domicile. 317 ressortissants roumains se trouvant à l’extérieur du pays ont été infectés, dont 26 ont décédé.

    Coronavirus dans le monde – Le bilan de la pandémie de coronavirus a dépassé les 59 mille décès à travers le monde. L’OMS a annoncé que la pandémie touche déjà plus de 200 pays et territoires. La situation la plus grave est enregistrée aux Etats-Unis, qui recense un quart du nombre total d’infections et en Europe, où le nombre le plus élevé de décès a été enregistré. Les avertissements se multiplient a sujet du Japon qui pourrait devenir le prochain pays fortement touché par l’épidémie si son gouvernement n’adopte des mesures plus restrictives. En Europe, l’Espagne a dépassé l’Italie pour ce qui est du nombre de personnes infectées et a enregistré au total plus de 11 mille décès. Le nombre de nouveaux cas d’infections est à la baisse, mais le nombre des décès touche déjà les 15 mille. Le troisième pays européen le plus touché est la France avec plus de 6500 morts.

    Parlement – Le législatif de Bucarest a adopté vendredi trois projets législatifs visant la suspension du remboursement des crédits bancaires, le chômage partiel et l’octroi d’aides fiscales aux contribuables, personnes physiques et morales. La réunion du Législatif s’est déroulé enligne et les élus nationaux ont voté par téléphone. Le premier projet de loi initié par le PSD, d’opposition prévoit la suspension du remboursement des crédits bancaires y compris des taux d’intérêt sans autres pénalités, à la demande de n’importe quel débiteur. Selon les sociaux-démocrates, le document vient corriger les erreurs du décret d’urgence du gouvernement libéral visant le même sujet. Les libéraux contesteront l’acte normatif à la Cour Constitutionnelle, le jugeant de populiste et affirmant qu’il mettait une pression supplémentaire sur le budget d’Etat. Le PNL attaquera à la cour constitutionnelle aussi la loi qui prévoit la suspension pendant trois mois du paiement des contributions à la sécurité sociale et aux factures de services communaux dans le cas des personnes en chômage partiel. Il a eu pourtant du consensus de la part des partis parlementaires pour ce qui est de l’initiative législative qui propose d’accorder aux employés touchés par le réduction et par l’interruption de l’activité économique une indemnité de 75% de leur salaire de base.

    Rameaux – Demain les catholiques du monde entier célèbrent le dimanche des Rameaux, fête qui marque l’entrée solennelle de Jésus Christ à Jérusalem. C’est le début de la dernière semaine avant Pâques, surnommé la Semaine sainte, au cours de laquelle les chrétiens se préparent à célébrer cette très importante fête chrétienne. Cette année, en Roumanie, en raison des restrictions imposées par la pandémie de coronavirus, les messes se dérouleront dans les églises sans la participation des fidèles, qui auront pourtant la possibilité de les suivre à la télé, à la radio et enligne. « L’église nous exhorte par ce temps de pandémie à redécouvrir la beauté et la richesse de la prière en compagnie des personnes qui nous sont chères dans l’église de notre demeure, aux côtés de nos familles », a déclaré le père Francisc Dobos, porte-parole de l’Archevêché catholique de Bucarest. Il a ajouté que la situation n’était pas idéale, mais qu’elle est la meilleure possible dans les circonstances actuelles. « Par cette union spirituelle facilitée par les moyens de communication – télé, radio et enligne – en fait nous ne nous séparons pas du Christ » a complété Francisc Dobos. Cette année les catholiques célèbrent Pâques le 12 avril alors que les orthodoxes célèbres la même fête le 19 avril.

    Economie – La pandémie de coronavirus a paralysé l’économie mondiale et jeté le monde en une récession qui serra plus grave que la crise financière mondiale des années 2008 – 2009 a déclare Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI. Elle a appelé les économies avancées à redoubler d’efforts pour aider les pays émergeants et en cours de développement à dépasser l’impacte économique et sanitaire de la pandémie. Un message similaire est venu de la part du président de la Banque mondiale, David Malpass. La Commission européenne et la Banque mondiale d’investissements ont approuvé un financement de 700 millions d’euros au secteur agroalimentaire sur toile de fond de pandémie, dans le cadre d’un Plan d’investissements pour l’Europe. Le programme contribuera au maintien et à la création d’emplois dans les zones rurales. La Commission européenne a annoncé la suspension temporaire des taxes douanières et de la TVA pour l’importation d’équipements médicaux et d’équipements de protection provenant de l’extérieur de l’UE, ce qui atténuera la pression sur les dépenses publiques au niveau national.

    Météo – Enfin, la météo est normale pour cette période de l’année, avec des maximas allant de 11 à 17 degrés. Ciel variable, plutôt couvert à Bucarest avec un peu de vent et 12 degrés.

  • 13.03.2020 (mise à jour)

    13.03.2020 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie – Le nombre des cas d’infections confirmées au coronavirus est à la hausse. Selon les autorités, près de 2300 personnes sont en quarantaine et quelque 14 mille sont en isolement à domicile alors que le nombre des personnes infectées a dépassé les 80. Depuis l’apparition du virus en Roumanie, 6 personnes testées positives ont été déclarées guéries. Les écoles et les maternelles restent fermées jusqu’au 22 mars, tandis que les universités ont suspendu les cours jusqu’à la fin du mois. La distribution à l’étranger des médicaments et du matériel sanitaire utilisés pour combattre le coronavirus a été arrêtée pour six mois. Les événements culturels et de divertissement avec plus de 100 personnes et qui se déroulent dans des espaces fermés ont eux aussi été suspendus jusqu’au 31 mars. L’armée enverra du personnel militaire médical pour renforcer les procédures de tri épidémiologique dans les points de passage frontaliers du sud, de l’ouest et du nord-ouest de la Roumanie. Les passagers roumains en provenance d’Italie, de Chine, d’Iran, de Corée du Sud, d’Allemagne, de France et d’Espagne sont placés en quarantaine ou en isolement à domicile. Le trafic aérien a diminué considérablement sur l’aéroport Otopeni de Bucarest, on estime avoir 20% moins de vols et 30% moins de passagers. Le chef de l’Etat rejette de son côté que certaines villes puissent être placées en quarantaine et demande aux citoyens de s’informer uniquement de sources officielles afin d’éviter la propagation des rumeurs et des fake news. Il assure que les autorités en charge de la gestion de cette crise ont pris à temps les mesures nécessaires afin de limiter les effets négatifs, mais attire l’attention sur le fait que les mesures mises en place doivent être respectées à la lettre par tous les Roumains.

    Coronavirus dans le monde – L’Europe est le nouvel épicentre de la pandémie COVID 19 a déclaré vendredi, l’Organisation mondiale de la santé qui a annoncé que le seuil des 5000 décès a déjà été dépassé. Vendredi également, la Commission européenne a déclaré que le nouveau coronavirus était une urgence majeure de santé publique pour les citoyens, les sociétés et les économies des Etats membres et un choc économique majeur pour l’UE. La Commission utilisera tous les instruments dont elle dispose pour atténuer les conséquences de la pandémie. Alors qu’en Chine, le nombre des infections et des décès est à la baisse, en Europe et aux Etats Unis elles sont à la hausse. En Italie, pays le plus touché au monde après la Chine et le pays européen le plus touché par la pandémie de Covid 19 , le nombre des cas a dépassé le seuil des 15 mille avec 2500 nouveaux cas en un seul jour. Le nombre des décès est de plus d’un millier et tout le pays est désormais en quarantaine. La République de Moldova suspendra tous les vols vers des destinations européennes à partir de ce dimanche pour une période de 2 semaines a annoncé le premier ministre Ion Chicu . Les Etats-Unis interdisent à partir d’aujourd’hui l’entrée dans le pays de toute personne ayant voyagé ces 14 derniers jours dans l’espace Schengen. Une mesure qui s’appliquera pour les prochaines 30 jours. L’UE a condamné les mesures, affirmant qu’elles avaient été prises d’une manière unilatérale et sans consultations.

    Politique – Les sénateurs et députés roumains voteront ce samedi l’investissement du gouvernement dirigé par le chef de file libéral Ludovic Orban, ont décidé les bureaux permanents réunis des deux chambres du législatif. Les procédure sont tout à fait spéciales vu les mesures de protection contre l’infection au nouveau coronavirus. Le président roumain, Klaus Iohannis a désigné à nouveau le leader du parti national libéral Ludovic Orban au fauteuil de premier ministre, affirmant que tous les partis et les formations parlementaires lui avaient promis de s’implique pour investir rapidement un nouveau gouvernement. Le chef de l’Etat qui a organisé des consultations avec les partis politiques par téléconférence a précisé avoir reçu une seule proposition de premier ministre désigné, en la personne de Ludovic Orban. La décision de lancer de nouvelles consultations a été prise après que ce lundi, le libéral Florin Cîtu, l’actuel ministre des finances par intérim, eut décidé de renoncer au mandat de premier ministre désigné. La décision de M Cîtu est survenue juste avant le début de la réunion du Parlement consacrée au vote d’investiture du gouvernement. Rappelons le, le gouvernement Ludovic Orban a été destitué par motion de censure le mois dernier. Le président Klaus Iohannis a désigné le même Orban à former un nouvel exécutif, mais celui-ci a dû déposer son mandat suite à une décision de la Cour Constitutionnelle.

    Météo – Temps très doux en Roumanie, notamment sur le sud, mais à partir de samedi dans la soirée et jusqu’à dimanche matin, les températures devront chuter à travers le pays. Sur l’est, le sud-est et le sud, des précipitations sont attendues. Elles débuteront par des pluies et se poursuivront par de la giboulée et par des chutes de neige. La vitesse du vent sera assez élevée pour arriver jusqu’à 70 km à l’heure. Les températures iront de 0 à 10 degrés durant la nuit et ne dépasseront pas les 17 degrés le jour.

  • A la mémoire des victimes méconnues de la Securitate

    A la mémoire des victimes méconnues de la Securitate

    Créée par le décret n° 221, en date du 30 août 1948, sous l’appellation de la Direction générale de la sécurité du peuple, et suivant le modèle importé de l’URSS, la police politique du régime communiste roumain, la Securitate, n’a pas tardé à se faire un renom de triste mémoire. Enrôlant dès ses débuts 3000 nouvelles recrues dans ses rangs, la Securitate a représenté la quintessence de l’oppression instaurée par le régime communiste, devenant très vite l’incarnation du mal absolu. Agissant de concert avec l’Armée rouge d’occupation, avec l’appareil du parti communiste, avec la Milice, soit la police communiste, la Securitate était le fer de lance de l’oppression que le régime lâcha contre tout contrepouvoir hérité du régime bourgeois. Et, en effet, très vite, les élites politiques, militaires, économiques et intellectuelles roumaines étaient devenues ses ennemis jurés.


    L’historien Marius Oprea, fondateur en 2006 de l’Institut pour l’investigation des crimes du communisme, s’était donné pour objectif d’identifier et de rendre justice aux victimes méconnues de l’appareil répressif communiste, la Securitate. Selon ses estimations, la Securitate avait fait exécuter sommairement et sans autre forme de procès près de 8000 personnes. Seules 37 dépouilles ont été formellement identifiées jusqu’à présent. Marius Oprea : « Sur la colline Capsei, dans la belle région des monts Apuseni, dans l’ouest de la Roumanie, l’on a retrouvé la dépouille de Nicolae Selagea, un des derniers survivants du groupe des partisans dirigé par Nicolae Dabija. Leur camp a été cerné le 2 février 1949 par un impressionnant dispositif de troupes, appartenant à la Securitate. Sur les 25 partisans présents au camp au moment de l’attaque, 7 avait réussi à sortir de l’encerclement. Nicolae Selagea a été parmi eux. Il a été parmi les deniers qui se sont fait attraper, et fut exécuté et enterré sur place, près d’un chemin de campagne qui traverse la colline Capsei. Cet endroit, c’est grâce à son fils que l’on a pu l’identifier. Le garçon avait 6 ans à l’époque, et les agents de la Securitate l’avait obligé de demeurer sur place pour garder le corps de son père, qu’ils venaient de tuer, le temps qu’ils aillent au village, envoyer les villageois creuser sa tombe. Et le garçon avait passé toute une nuit près de la dépouille de son père. Il avait localisé l’endroit. Lorsque l’on a fondé l’Institut, 70 ans plus tard, ce monsieur est venu nous trouver et il nous a indiqué l’endroit où il avait gardé cette nuit-là la dépouille de son père. C’est ainsi que l’on a pu donner une vraie sépulture à Nicolae Selagea. 70 après, ce vieil homme pouvait enfin enterrer dignement son père dans le cimetière du village ».



    Chaque récit est l’histoire d’une tragédie, du destin brisé d’un homme, de la destinée terrible d’une famille. Andrei Meșter a été une autre victime de la Securitate. Marius Oprea : « Andrei Meșter faisait partie de l’élite de son village. Il était maître fourreur, établi dans le village de Sălciua, dans le département d’Alba, situé dans la partie ouest de la Roumanie. Il était bien connu dans sa communauté, il avait parrainé au fil des ans plus des 40 enfants des villages situés au long de la vallée d’Arieș. Il était un homme respecté, mais il s’opposait au kolkhoze, et il encourageait les autres à faire de même. Alors, juste la veille du célèbre marché organisé le jour de la Vierge, il a été enlevé de chez lui, tué, puis sa dépouille fut exposée à l’entrée du marché, portant à son cou un écriteau sur lequel la Securitate avait marqué, je cite : « Avis aux amateurs ». L’homme n’avait rien fait, sinon s’opposer à la politique de la mise en kolkhoze des terres, que les communistes prétendaient volontaire. Sa femme a réussi par la suite, en graissant la patte des agents de la Securitate, à récupérer en catimini sa dépouille et à l’enterrer dans le verger de leur maison. Elle y avait installé la croix en bois qu’Andrei Meșter, la victime, s’était fait tailler peu avant qu’il ne se fasse tuer. Lui est le seul des ceux que l’on a retrouvé et qui s’était fait enterrer dans les règles, selon la tradition orthodoxe, évidemment après que sa dépouille se soit fait outrager en étant exposé à l’entrée du marché que les villageois organisaient le jour de la Vierge ».



    L’exhibition publique des dépouilles des victimes, pratique barbare s’il en est, était censée terroriser les survivants et mettre en échec toute opposition potentielle à la politique du régime communiste. Instiller la peur dans le chef de la population était d’ailleurs devenue une politique quasi officielle. Marius Oprea. « Petru Anculia et Gheorghe Urdăreanu étaient, à l’instar de Selagea, des partisans anticommunistes. Il faisait partie du groupe de partisans dirigé par le colonel Uță, et ils se sont fait prendre et tuer en 1949. Quatre partisans ont été tués à ce moment-là, mais nous n’avons réussi à retrouver que seules deux dépouilles. Les deux autres ont dû être enterrés ailleurs, et l’on n’a pas encore réussi à retrouver leur trace. Mais nous gardons espoir. Les deux dépouilles que l’on a trouvées étaient enterrées au bord du cimetière. Les corps avaient une drôle de position. Et puis, l’on s’était rendu compte que les os des bras avaient été transpercés. Tous les quatre, après avoir été exécutés, ont été crucifiés dans le parc situé juste en face de la mairie de Teregova, dans le département de Caraș-Severin, dans le sud-ouest de la Roumanie. Leurs dépouilles crucifiées sont demeurées là pendant 27 jours. Les villageois ont été forcés à sortir les voir. Les dépouilles portaient autour du cou un écriteau où les agents de la Securitate avaient marqué « Bandit ». Les pieds de Petru Anculia était attachés par du fil de fer et des chaînes. Il portait des sabots aux pieds. Ils n’étaient que de pauvres paysans, passés dans la Résistance, pour défendre la nation ».



    Marius Oprea et son équipe réussirent de la sorte à offrir une sépulture digne de ce nom aux quelques victimes de la Securitate qu’ils sont parvenus à identifier jusqu’à maintenant. Maigre réparation s’il en est pour ces résistants patriotes qui demeurèrent dignes jusqu’à la fin devant la barbarie rampante de l’époque. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Des compensations pour les victimes de l’incendie de Colectiv

    Des compensations pour les victimes de l’incendie de Colectiv

    Le Sénat roumain a approuvé lundi, à l’unanimité, une proposition législative au terme de laquelle les victimes de l’incendie meurtrier du club Colectiv se voient payer par l’Etat les frais de greffe tout au long de leur vie. Initiée par un groupe de sénateurs issus des rangs du PNL, USR, UDMR et ALDE, la proposition a été adoptée par les voix de tous les 111 sénateurs présents en salle. Du coup, ce sera au Ministère de la Santé de couvrir tous les frais des traitements que les personnes blessées lors de l’incendie qui a ravagé le club Colectiv, doivent subir aussi bien en Roumanie qu’à l’étranger. Ce sera à la Chambre des députés de donner le vote décisif.

    Rappelons-le, le 30 octobre 2015, un incendie s’est déclaré dans le club rock Colectiv, suite auquel 64 personnes ont perdu la vie et 200 autres ont souffert des blessures. La plupart des victimes, des jeunes ou mêmes des adolescents, étaient venus assister au concert du groupe de hard-rock roumain «Goodbye to Gravity» qui faisait la promotion de son nouvel album en cette veille d’Halloween. Alors que la salle était bondée avec plusieurs centaines de jeunes, un incendie s’est déclaré pendant un show pyrotechnique. Un pilier et une partie du plafond a pris feu, puis une épaisse fumée s’est dégagée dans l’établissement semant la panique dans la foule.

    Deux ans durant, le procès fut bloqué pour des raisons de procédure, après que le juge désigné dans un premier temps à s’en charger a pris sa retraite, en étant remplacer par un autre, en 2018. Celui-ci s’est engagé à accélérer le procès et depuis, chaque semaine, il a entendu des dizaines de témoins et de victimes. Quatre ans après la tragédie, le Tribunal de Bucarest a donné le mois dernier, une première sentence, pas encore définitive. Ainsi, l’ancien maire du 4e arrondissement, Cristian Popescu-Piedone, fut-il condamné à 8 ans et 6 mois de prison ferme pour abus et complicité à l’abus de fonction, les trois patrons de la boîte de nuit devront purger 11 ans et 8 mois de prison ferme, pour homicide involontaire grave, blessures involontaires et non-respect des mesures légales de sécurité et de santé sur le lieu de travail. Les patrons de la compagnie d’artifices ont été eux aussi condamnés à 12 ans et 8 mois de prison ferme, respectivement 3 ans et 6 mois de prison, et deux pyrotechniciens – à 9 ans et 8 mois, et respectivement à 10 années de prison ferme. Deux sapeurs pompiers de l’Inspection pour les situations d’urgence de Bucarest qui ont vérifié la discothèque Colectiv sans prendre les mesures légales pour faire respecter les normes ont été condamnés à des peines de 9 ans et 2 mois ferme.

    Les personnes condamnées dans cette affaire sont solidairement tenues de payer avec la Mairie et l’Inspection pour les situations d’urgence plus de 50 millions d’euros de dédommagements aux survivants et aux familles des victimes. A la fin, disons que toutes les personnes condamnées clament leur innocence. (trad. Ioana Stancescu)