Category: Cette semaine, en Roumanie

  • La semaine du 10 au 16 mars 2025

    La semaine du 10 au 16 mars 2025

    Des élections présidentielles sans Calin Georgescu

     

    Fin de dépôt de candidatures à l’élection présidentielle de mai prochain en Roumanie. Les processus de validation des dossiers se poursuivent après le 15 mars, la date finale des inscriptions. Le moment le plus attendu a été l’avis final sur la candidature de l’extrémiste pro-russe Călin Georgescu. Pour rappel, ce personnage quasi-inconnu jusqu’ici a fait la surprise générale en novembre dernier en remportant la grande majorité des suffrages du premier tour du scrutin présidentiel. Ce premier tour a pourtant été annulé par la Cour Constitutionnelle de Roumanie une fois que des ingérences extérieures ont été dévoilées dans son organisation, une décision sans précédent dans le pays. Etant donné que la CCR a décidé que l’ensemble du processus électoral en vue de l’élection du chef d’Etat de la Roumanie soit repris à zéro, les candidats ont dû déposer de nouveaux leurs dossiers accompagnés de listes de signatures de soutien nécessaires. Călin Georgescu n’a pas hésité à déposer une nouvelle fois sa candidature, que le Bureau Electoral Central (BEC) a rejetée dimanche dernier, invoquant justement la décision de la CCR de décembre dernier. Selon le Bureau, le dossier de Călin Georgescu ne réunit pas les conditions imposées par la loi, puisque, compte tenu du fait qu’il n’avait pas respecté les normes électorales lors du scrutin initial, il avait violé l’obligation même de défendre la démocratie, fondée, elle, sur des suffrages corrects, intègres et impartiaux. Mardi, la CCR a confirmé la décision du BEC et c’est ainsi que cette véritable aventure électorale de Călin Georgescu, démarrée sur TikTok l’automne dernier et qui a tellement nuit au système politique roumain, a pris fin. En apprenant la décision du rejeter de la candidature de M Georgescu, ses partisans ont protesté avec véhémence au centre-ville de Bucarest, si bien que plusieurs gendarmes ont été blessés et ont eu besoin de soins médicaux et que de nombreux dégâts matériels ont été causés.

     

    De nouveaux et anciens candidats

     

    Plongés dans le dérisoire une fois que leur soi-disant leader idéologique a quitté la course pour le fauteuil présidentiel, les chefs des deux partis populistes et ultranationalistes du Parlement roumain, à savoir George Simion de l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR) et respectivement Anamaria Gavrilă du Parti des Jeunes (POT), conseillés par Calin Georgescu, ont déposé eux aussi leurs candidatures. Toujours du côté du courant souverainiste, la cheffe du parti SOS Roumanie, Diana Şoşoacă, a renouvelé sa candidature, alors qu’elle avait vu rejeté son dossier par la CCR l’automne dernier. Également en lice, Victor Ponta, ex-premier ministre social-démocrate, qui se porte candidat indépendant cette fois-ci, ce qui lui a valu l’exclusion du Parti Social-Démocrate. Pour rappel, le même Victor Ponta avait aussi tenté ses chances en 2014, lorsqu’il avait perdu face à Klaus Iohannis. On ne saurait oublier non plus le candidat de la coalition gouvernementale formée du Parti Social-Démocrate (PSD), du Parti National Libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) : l’ancien chef des Libéraux, Crin Antonescu, représentant du camp pro-européen. S’y ajoute l’actuel maire de la capitale, Nicuşor Dan, en lice pour la première fois à la plus haute fonction de l’Etat, ainsi que la cheffe de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), Elena Lasconi, arrivée en 2e position au scrutin présidentiel de novembre dernier et qui aurait dû disputer le second tour contre Calin Georgescu, si l’élection initiale n’avait pas été annulée.

     

    Un mercenaire poursuivi en justice

     

    Cette semaine encore, les juges ont rejeté les contestations déposées par le mercenaire Horaţiu Potra, un proche de Călin Georgescu, par son fils, Dorian Potra, et par un autre membre de leur famille Alexandru Potra, et a maintenu en vigueur les mandats d’arrêt émis à leur encontre il y a deux semaines. Les trois hommes ont quitté le territoire de la Roumanie et sont donc concernés par des poursuites générales. En revanche, les juges ont également décidé de la libération des 11 mercenaires du groupe de Horaţiu Potra, les plaçant en détention provisoire ou détention à domicile, alors que 4 autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire dans la même affaire. Pour rappel, suite aux perquisitions menées dans l’enquête concernant le financement de la campagne électorale de Călin Georgescu, les procureurs ont découvert dans les logements utilisés par Horaţiu Potra et ses proches un véritable arsenal militaire, des sommes impressionnantes d’argent et même des lingots d’or. Selon les procureurs, Horaţiu Potra et ses mercenaires avaient l’intention de s’infiltrer dans les protestations organisées tout de suite après l’annulation des élections présidentielles de l’année dernière, pour y semer le chaos.

     

    Des bonus accordés et d’autres supprimés

     

    L’Exécutif de Bucarest a décidé cette semaine d’accorder une aide financière de 800 lei (160 euros environ) aux retraités dont la pension ne dépasse pas les 2 574 lei (515 euros). Plus de 2 millions et demi de personnes sont concernées. Elles recevront cet argent en deux tranches : l’une en avril, l’autre en décembre prochain. Par contre, pour ce qui est des privilégiés du système public, le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet, a fait savoir que le gouvernement avait supprimé le bonus éhontés dont bénéficiaient les salariés de la régie forestière nationale Romsilva lorsqu’ils partaient à la retraite. « On veut s’assurer que de telles situations n’auront plus lieu chez Romsilva, où le défi remplace le bon sens. Je pense notamment aux bonus de 100 000 euros reçus par plusieurs employés lors de leur retraite, et qui ont tout de suite après repris leurs fonctions », a déclaré le ministre. Selon celui-ci, rien que ces 2 dernières années, plus de 1 200 salariés de la régie forestière ont touché des bonus d’environ 200 millions de lei (l’équivalent de 40 millions d’euros).

     

    Fin de parcours européen pour les footballeurs roumains

     

    Du sport pour terminer. L’équipe du club Champion de Roumanie de football, FCSB Bucarest, a été éliminée dans les 8e de finale de la Ligue Europa par les Français de l’Olympique Lyonnais, qui ont dominé le match et se sont imposés par 4 buts à 0, et, lors du match-aller de Bucarest, les Roumains s’étaient inclinés 3 buts à 1. Somme toute, FCSB a eu 4 victoires et 2 matchs nuls dans son groupe, s’inclinant seulement devant deux grandes équipes, à savoir : Manchester United et Glasgow Rangers. Puis, dans les 8e de finale, les Bucarestois ont par deux fois vaincu les Grecs de PAOK Thessalonique, entraînés par le Roumain Razvan Lucescu. (trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 03 au 09 mars 2025

    La semaine du 03 au 09 mars 2025

    Le président par intérim de la Roumanie, présent au Conseil européen de Bruxelles

    Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a plaidé jeudi à Bruxelles pour le renforcement du rôle de l’Europe dans le maintien de la paix sur le vieux continent. Présent au Conseil extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement européens, le responsable de Bucarest a également soutenu la poursuite du soutien à l’Ukraine et la majoration des dépenses militaires. Réunis à Bruxelles, les alliés européens ont promis de soutenir l’Ukraine et de majorer les budgets alloués à la défense, dans le contexte de la nouvelle politique étrangère menée par le président américain Donald Trump. L’UE a mis au point un plan d’armement agréé par les leaders des Etats membres dont la priorité sera le renforcement du flanc est, entre la mer Baltique et la mer Noire. Les Etats communautaires disposeront de 150 milliards d’euros pour soutenir leurs dépenses militaires. Ilie Bolojan évoque ce plan :

    « Il est sûr et crtain qu’une bonne partie de ce financement européen sera dirigé vers le flanc oriental, tandis que la production et les consortiums destinés à produire des équipements militaires  seront repartis au sein de l’Union européenne. Je crois que ce sera une opportunité pour l’industrie nationale de défense, puisqu’une partie des équipements  seront assemblés dans des usines de Roumanie. Or cela suppose la création de nouveaux emplois » a déclaré Ilie Bolojan.

    Pour ce qui est de l’Ukraine, la Roumanie n’y déploiera pas de troupes, mais elle pourrait devenir un centre régional militaire, chargé de l’organisation et du soutien accordé aux troupes envoyées par les autres Etats. Ilie Bolojan:

    « La présence de la Roumanie sera nécessaire, en sachant par exemple, que les alliés utiliseront ses bases militaires, tout comme d’autres éléments d’infrastructure militaire, tels les ports ou les aéroports. » a déclaré le président roumain par intérim.

    A l’issue du sommet de Bruxelles, Ilie Bolojan a précisé que la Roumanie ne pourrait pas doubler ses dépenses militaires d’une année à l’autre. Il a rappelé que l’année dernière le budget d’Etat avait prévu une enveloppe de plus de 2,2% du PIB à la Défense, alors que la moyenne européenne s’était élevée à 1,9%.

     

    La Roumanie et le flanc est de l’OTAN

    Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, s’est entretenu lundi par téléphone avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, auquel il a fait savoir que l’Alliance de l’Atlantique Nord restait le principal garant de la sécurité en Roumanie. Le leader de Bucarest a également insisté sur l’importance de la relation transatlantique et de la présence américaine en Europe, essentielles, à son avis, à la sécurité du continent. La Roumanie contribue toujours à la stabilité et à la sécurité du Flanc est de l’OTAN, aux côtés de ses partenaires et soutient la consolidation de la sécurité dans la région de la mer Noire, a souligné Ilie Bolojan. Il a précisé que Bucarest allouait déjà 2,5% de son PIB à la défense et a affirmé que le pays était prêt à augmenter les investissements dans le domaine. Au sujet de la situation en Ukraine, le président Bolojan a souligné le besoin d’une paix juste et durable ainsi que l’importance du maintien du soutien à ce pays. Le secrétaire général de l’OTAN a remercié la Roumanie pour sa contribution au sommet, ainsi que pour le fait d’être un Etat membre qui agit d’une manière responsable en tant que facteur important de sécurité et de stabilité dans la région de la mer Noire et sur le flanc est.

     

    La Roumanie rejette les déclarations d’un service de renseignements russe.

    Les autorités de Bucarest ont catégoriquement rejeté les propos du service russe de renseignement extérieur, selon lequel l’Union européenne aurait soumis la Roumanie à un véritable chantage pour bloquer la candidature de Călin Georgescu aux élections présidentielles du mai prochain.  Sans apporter la moindre preuve, le service russe accuse la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’avoir demandé aux autorités de Bucarest d’interdire à Georgescu la participation aux prochaines élections, sous la menace que Bruxelles limite l’accès de la Roumanie aux fonds européens. Le ministère roumain des Affaires étrangères qualifie les accusations du service russe de renseignements de « ridicules et infondées». Et d’ajouter qu’elles font partie d’une campagne hybride visant à saper la démocratie et à diminuer la confiance des Roumains dans les autorités. Pour sa part, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, qualifie d’intolérables les commentaires d’un service secret russe au sujet des décisions prises par les autorités roumaines. Entre temps, M Georgescu est toujours sous contrôle judiciaire pour une période de 60 jours, après que les juges ont rejeté sa demande de voir cette décision suspendue. Calin Georgescu est poursuivi pour plusieurs délits. Les procureurs l’accusent d’avoir mis au point un plan de déstabilisation de la Roumanie, à l’aide de mercenaires sous la commande de Horatiu Potra, suite à la décision de la Cour Constitutionnelle d’annuler l’intégralité du processus électoral en raison d’ingérences extérieures lors du premier tour des présidentielles.

     

    Dossier de trahison en Roumanie

    La Cour d’appel de Bucarest a décidé de placer en détention provisoire deux membres d’un groupement paramilitaire, accusés de trahison et de liens avec des agents russes. Quatre autres membres de ce groupe sont placés sous contrôle judiciaire pour une période de 60 jours. Parmi les suspects figurant dans le dossier figure aussi Radu Theodoru, un général-major à la retraite, âgé de 101 ans. Conformément au parquet roumain chargé de la lutte contre le crime organisé, le groupe visait à faire sortir la Roumanie de l’OTAN, à renverser l’ordre constitutionnel, dissoudre les partis politiques,  adopter une nouvelle Constitution, mais aussi changer le drapeau, l’hymne et même le nom du pays. Selon les hommes de la loi, les membres du groupe ont demandé le soutien de plusieurs dignitaires de l’ambassade de Russie à Bucarest et ils ont également rencontré des agents d’une puissance étrangère, tant en Roumanie qu’en Russie. Entre temps, les autorités roumaines ont décidé de déclarer persona non grata l’attaché militaire de la Russie à Bucarest, ainsi que son adjoint, qu’elles ont accusés d’une série d’actions violant la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, signée en 1961.

    Selon le service roumain de Renseignement, les deux diplomates russes auraient mené des actions pour collecter des informations d’intérêt stratégique et pour soutenir les démarches anticonstitutionnelles des six Roumains accusés de trahison. Qui plus est, le nom de l’adjoint à l’attaché militaire russe a figuré dans le dossier pénal qui vise l’ancien candidat aux élections présidentielles roumaines, l’extrémiste pro-russe Călin Georgescu.

  • La semaine du 24 février au 02 mars 2025

    La semaine du 24 février au 02 mars 2025

    Călin Georgescu, dans le collimateur de la justice

     

    Ancien candidat indépendant d’extrême-droite à l’élection présidentielle roumaine de l’année dernière, le controversé Călin Georgescu a été placé mercredi sous contrôle judiciaire par le Parquet Général, pour 6 délits, dont : instigation à actions contre l’ordre constitutionnel, création d’organisations à caractère fasciste, faux dans les déclarations visant le financement de sa campagne électorale. Les procureurs ont mené des perquisitions au domicile de M Georgescu et de ses proches, personnes soupçonnées de l’avoir aidé de manière illégale en vue de l’élection présidentielle de 2024. Pour rappel, au premier tour du scrutin présidentiel initial, Călin Georgescu était arrivé de manière tout à fait surprenante en première position du classement. La Cour Constitutionnelle de Roumanie a pourtant décidé d’annuler le scrutin, invoquant des ingérences d’un acteur Etatique étranger dans le processus électoral de Roumanie et exigé que l’ensemble du processus en vue de l’élection d’un nouveau chef d’Etat soit repris à zéro.

     

    A en croire les sondages d’opinion les plus récents, Călin Georgescu est toujours le favori de la population pour l’élection prévue au mois de mai. Il souhaite se porter de nouveau candidat et accuse les autorités de vouloir l’empêcher de le faire, par les démarches lancées par les procureurs cette semaine. Ses partisans l’appuient, alors que les analystes politiques mettent en garde contre le fait que les tensions au sein de la société roumaine pourraient s’amplifier : l’électorat souverainiste sera encore plus mobilisé, alors que les pro-occidentaux profiteront du contexte pour dévoiler des ingérences russes.

     

    Sur cette toile de fond, cette semaine encore, à l’agenda du Parlement de Bucarest figurait vendredi la demande de révocation de ses fonctions du président de l’Autorité Electorale Permanente, Toni Greblă. Celui-ci se voit reprocher la mauvaise gestion de l’institution dont il est en charge et aussi le fait que, par ses déclarations publiques, son comportement a été incompatible avec ses fonctions.

     

    Entre temps, les préparatifs pour les élections présidentielles du 4 et 18 mai prochains se poursuivent. Selon un document publié au Journal Officiel, dans la diaspora, les bureaux de vote seront dotés de surveillance vidéo durant les 3 jours du vote pour chaque scrutin et les enregistrements seront sauvegardés une année durant, une fois annoncé le résultat final.

      

    La Roumanie continuera à aider l’Ukraine mais n’y enverra pas de troupes

     

    Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a eu cette semaine des consultations avec des représentants des partis parlementaires afin de définir la position de la Roumanie en vue du Conseil européen extraordinaire du 6 mars. Des décisions importantes sur la sécurité européenne sont attendues lors de ce sommet, dans le contexte des discussions internationales sur la fin de la guerre en Ukraine, conflit qui a débuté il y a trois ans, le 24 février 2022. A Bucarest, tant les partis au pouvoir, que ceux de l’opposition ont rejeté l’idée d’envoyer des troupes roumaines du maintien de la paix au pays voisin.

     

    En revanche, ils ont tous plaidé en faveur d’un financement supplémentaire pour la défense nationale. Ils ont également évoqué la nécessité d’un plan clair pour la participation de la Roumanie à la reconstruction de l’Ukraine. Dans un discours vidéo prononcé lors d’un sommet organisé en début de semaine à Kiev, le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a déclaré que la sécurité de l’Ukraine était essentielle pour la Roumanie et pour l’ensemble du continent européen et que le soutien à Kiev devait être maintenu.

     

    Des mesures pour renforcer la sécurité nationale

     

    Le Sénat de Bucarest a adopté en tant que chambre décisionnelle, un projet de loi permettant d’abattre les drones qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien roumain et un autre réglementant l’organisation par temps de paix de missions militaires en Roumanie. Parmi les mesures envisagées, une permet de transférer temporairement l’autorité de certaines structures de l’Armée roumaine à un commandant des forces militaires alliées participant à ces missions. Cette semaine également, les États-Unis ont annoncé un nouvel investissement sur la base militaire de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, qui accueille des éléments du bouclier antimissile américain.

     

    Le plafonnement des tarifs de l’électricité et du gaz a été prolongé

     

    Ce fut une semaine difficile pour le gouvernement de la coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie, qui, en plus d’une motion de censure déposée par l’opposition souverainiste, a dû prendre plusieurs décisions importantes. Il a décidé entre autres de prolonger la période de plafonnement des tarifs de l’électricité jusqu’au 30 juin de cette année et ceux du gaz jusqu’à avril 2026, dans le contexte où l’actuel schéma de compensation s’achève le 31 mars.

     

    De son côté, le ministre de l’Energie, Sebastian Burduja a déclaré que l’Exécutif souhaitait ainsi protéger les Roumains et appuyer la compétitivité des entreprises roumaines. Rappelons-le, après la libéralisation du marché de l’énergie, au 1er janvier 2021, les Roumains ont été frappés de plein fouet par les prix record de l’électricité et du gaz. En plafonnant les tarifs, le gouvernement a facilité la tâche des consommateurs domestiques et industriels, qui autrement auraient dû payer des prix exorbitants.

     

     Les frères Tate ont quitté la Roumanie

     

    Les frères Andrew et Tristan Tate, qui se présentent eux-mêmes comme des influenceurs et des misogynes, ont quitté Bucarest ce jeudi matin à bord d’un jet privé à destination des États-Unis. Ils avaient été arrêtés en Roumanie, il y a trois ans, accusés de viol, séquestration de personnes et de blanchiment d’argent, toutes des accusations qu’ils ont niées. Les frères Tate, qui ont la double nationalité britannique et américaine, s’étaient vu interdire de quitter la Roumanie durant l’enquête à leur encontre. Après leur départ, jeudi, les autorités roumaines ont déclaré que ceux-ci avaient été autorisés à quitter la Roumanie, mais que s’ils ne se présentaient pas au contrôle judiciaire, ils seraient placés en état d’arrestation internationale.

     

    A noter aussi que la semaine dernière, la presse roumaine mentionnait des pressions de la part l’administration Trump sur la Roumanie, pour lever les restrictions imposées aux deux frères, mais Bucarest a nié toute pression extérieure. Andrew et Tristan Tate sont également poursuivis au Royaume-Uni, où la police les accuse de traite d’êtres humains et de viol, des faits commis entre 2012 et 2015.02

     

    Ours d’Argent pour Radu Jude

     

    Enfin, le cinéaste roumain Radu Jude a remporté l’Ours d’argent du meilleur scénario au Festival international du film de Berlin. Ce prix récompense son film « Kontinental ’25 », une production tournée avec un téléphone portable en 10 jours seulement. Radu Jude a remercié son équipe et a ajouté que ce prix témoignait qu’il y a beaucoup de talent en Roumanie. (trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 17 au 23 février 2025

    La semaine du 17 au 23 février 2025

    Premier discours du président par intérim de la Roumanie devant les représentants missions diplomatiques accrédités à Bucarest

    La Roumanie réaffirme ses orientations majeures en matière de politique étrangère, s’inscrivant pleinement dans son engagement au sein de l’UE et de l’OTAN, tout en consolidant son Partenariat Stratégique avec les États-Unis. Ouverte à la coopération avec les nations partageant ses valeurs et principes, Bucarest réitère sa position sur la scène internationale. Ce message a été au cœur de l’intervention du président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, lors de la rencontre annuelle avec les chefs des missions diplomatiques accréditées à Bucarest. À cette occasion, il a également exhorté à mettre fin à l’agression russe contre l’Ukraine, qui entre dans sa troisième année, plaidant pour un cessez-le-feu suivi d’une paix juste et durable, une responsabilité qui incombe, selon lui, non seulement aux belligérants, mais aussi à l’ensemble de la communauté internationale. Ilie Bolojan a par ailleurs appelé les diplomates roumains à redoubler d’efforts pour promouvoir l’économie nationale, insistant sur le fait que la Roumanie demeure un partenaire fiable et attractif sur le plan économique.

     

    A Paris, Bucarest a plaidé pour la coopeération des Etats-membres avec les Etats-Unis pour résoudre le conflit en Ukraine

    Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, s’est rendu ce mercredi à Paris pour participer à une nouvelle réunion sur la sécurité en Europe, organisée par le président français Emmanuel Macron en présence des dirigeants européens. Cette rencontre élargie fait suite à un premier échange plus restreint tenu lundi. À cette occasion, Ilie Bolojan a plaidé en faveur d’une coopération renforcée entre les pays européens et les États-Unis pour résoudre la crise russo-ukrainienne, alors que Washington a entamé un dialogue avec Moscou en vue de mettre fin au conflit. « La sécurité de l’Ukraine est aussi celle de l’Europe et de la Roumanie », a-t-il affirmé, appelant également à une coordination accrue au sein de l’UE pour élaborer un plan d’action en faveur du soutien à l’Ukraine. En marge de la réunion, Ilie Bolojan s’est entretenu avec son homologue français Emmanuel Macron. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement envers le Partenariat Stratégique entre la France et la Roumanie et ont confirmé le renforcement à venir de la présence militaire française sur le sol roumain.

     

    Deux projets de loi sur la sécurité nationale ont été avalisés par la Chambre des Députés

    Cette semaine toujours, la Chambre des députés de Roumanie a adopté sans amendements, en première lecture, un projet de loi autorisant l’abattage des drones pénétrant illégalement dans l’espace aérien national. Ces appareils pourront être neutralisés ou détruits si les forces militaires roumaines ou celles de l’OTAN ne parviennent pas à les contrôler. Les députés ont également validé un projet de loi encadrant l’organisation des missions militaires sur le territoire national en temps de paix. Parmi les mesures envisagées, l’une d’elles prévoit la possibilité de transférer, pour une durée limitée, l’autorité de certaines structures de l’Armée roumaine à un commandant des forces alliées impliquées dans ces opérations. Ces textes ont suscité des critiques de la part des partis souverainistes de l’opposition parlementaire. En revanche, la coalition gouvernementale – composée du Parti social-démocrate (PSD), du Parti national libéral (PNL) et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR) – ainsi que le parti d’opposition pro-européen, l’Union Sauvez la Roumanie (USR), ont voté en leur faveur.

    Des pourparlers à Bruxelles entre le Premier minsitre roumain et la cheffe de la Commission européenne

    La renégociation du Plan national de relance et de résilience (PNRR) et la situation sécuritaire mondiale et régionale ont figuré au cœur des discussions, ce vendredi, à Bruxelles, entre le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Bucarest entend maximiser l’absorption des fonds européens alloués via le mécanisme européen et mise sur une mobilisation accrue pour combler les lacunes en matière d’attraction de ces financements. Toutefois, Marcel Ciolacu estime que plusieurs aspects du PNRR doivent encore être ajustés aux réalités actuelles et que les investissements bénéficiant d’un cofinancement plus faible doivent être reconfigurés.

     

    De nouvelles précisions concernant les élections présidentielles annulées en Roumanie

    De nouvelles précisions ont été apportées cette semaine sur l’annulation des élections présidentielles en Roumanie à la fin de l’année dernière. Le président de la Cour constitutionnelle de Roumanie (CCR), Marian Enache, a exclu toute possibilité de réorganiser le second tour du scrutin initial. Dans une interview accordée à la publication en ligne juridice.ro, il a défendu la décision unanime des juges de la CCR d’invalider le processus électoral, rappelant qu’elle reposait sur des documents déclassifiés lors d’une réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie. Ces documents faisaient état de graves irrégularités liées à l’égalité des chances, au financement de la campagne et aux tentatives d’influence sur les votes. Selon Marian Enache, l’annulation des élections représentait la seule solution constitutionnelle permettant d’assurer un processus électoral équitable pour l’ensemble des citoyens.

     

    La Journée Nationale Constantin Brancusi

    Depuis 2015, le 19 février, la Roumanie marque la Journée Nationale Constantin Brâncuși, en l’honneur du grand sculpteur roumain. Cette année, à l’occasion du 149e anniversaire de la naissance de Brancusi, l’Institut Culturel Roumain (ICR) a organisé plusieurs événements thématiques au pays et à l’étranger. Par exemple, mardi, le documentaire « Brâncuși, métamorphoses de la sculpture » a été projeté à Bucarest, montrant au public des archives vidéo rares de l’atelier du grand sculpteur roumain. À l’étranger également, des expositions, des projections de films et des conférences ont été organisées par l’ICR à Pékin, Istanbul, Madrid, Tel Aviv, Londres, Paris, Vienne, Lisbonne, Stockholm, Paris, Vienne et Lisbonne.

     

    La Roumanie arrive dans les 8e de finale de la Ligue Europa

    Enfin, côté sport, nous avons eu une bonne nouvelle cette semaine. L’équipe du club champion de football de la Roumanie, FCSB de Bucarest, s’est qualifiée dans les 8e de finale de l’Europa League après avoir éliminé l’équipe grecque du PAOK Thessalonique, entraînée par le Roumain Răzvan Lucescu, jeudi soir dans le match retour qui s’est tenue sur l’Arène nationale de Bucarest devant plus de 50 000 spectateurs. Les Grecs se sont inclinés face aux Bucarestois sur le score de 4-1 sur l’ensemble des deux matchs disputés, à savoir 2-1 à l’aller en Grèce et respectivement 2-0 au match retour de Bucarest. Le FCSB jouera le match aller des huitièmes de finale, à domicile, le 6 mars et le match retour le 13 mars.

  • La semaine du 10 au 16 février 2025

    La semaine du 10 au 16 février 2025

    100 jours avec Ilie Bolojan, après 10 ans avec Klaus Iohannis

     

    Mercredi, Klaus Iohannis a achevé son second et dernier mandat de président de la Roumanie, auquel il avait droit en vertu de la Constitution. C’est Ilie Bolojan, antérieurement président du Sénat et du Parti National Libéral (PNL) qui s’est suspendu de ces fonctions – du moins officiellement pour devenir politiquement neutre – qui est devenu président par intérim de la Roumanie. La Cour constitutionnelle avait constaté la vacance du poste de président de la Roumanie à la suite de la démission, lundi, de M. Iohannis et décidé que le président du Sénat assure l’intérim.

     

    Ilie Gavrilă Bolojan est né en 1969 dans le département de Bihor (ouest, à la frontière hongroise). Il a étudié la mécanique et les mathématiques. Il a rejoint le PNL en 1993. Il est connu comme l’un des meilleurs spécialistes de l’administration publique locale du pays. Entre 2008 et 2020, il a été maire d’Oradea, élu trois fois. À partir de 2020, il a été président du Conseil départemental de Bihor, poste qu’il a occupé jusqu’à 2024, lorsqu’il est devenu sénateur.

     

    En tant que président par intérim de la Roumanie, poste qu’il occupera pendant une centaine de jours, Ilie Bolojan aura des pouvoirs limités : il ne pourra pas s’adresser au Parlement pour lui transmettre des messages sur les principales questions politiques du pays, il ne pourra pas déclencher la procédure de dissolution du Législatif et il ne pourra pas non plus convoquer un référendum national.

     

    Pour rappel, le second mandat de Klaus Iohannis avait officiellement expiré le 21 décembre dernier, pourtant il est resté en fonction suite à la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie d’annuler l’élection présidentielle dont le premier tour avait déjà eu lieu. Les deux tours du nouveau scrutin présidentiel sont prévus le 4 et respectivement le 18 mai prochain.

     

    Le budget d’Etat 2025 est promulgué

     

    Quelques heures avant d’annoncer sa démission, le Président sortant Klaus Iohannis a signé les décrets de promulgation de la Loi sur le budget de l’État 2025 et de la Loi sur le budget de la sécurité sociale. Ces actes normatifs avaient été approuvés une semaine auparavant par le Parlement réuni en séance plénière. Le budget 2025 table sur une croissance économique de 2,5 % et un déficit budgétaire de 7 % du PIB. Le ministre des Finances, Tanczos Barna, a déclaré lors de la session plénière conjointe du Parlement que le budget de l’État était « sobre » et reposait sur une croissance prudente des recettes, « sans exagération ». Il a aussi souligné que la Loi sur le budget de la sécurité sociale portait sur  « principalement le paiement des pensions de retraite».

     

    Une motion de censure est attendue

     

    Les trois partis de l’opposition dite souverainiste, l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), SOS Roumanie et le Parti des Jeunes (POT), ont annoncé leur intention de déposer la semaine prochaine une motion de censure contre le gouvernement de la coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie (PSD-PNL-UDMR). Il est également probable que les députés du seul parti pro-européen de l’opposition, l’Union Sauvez  la Roumanie (USR), votent en faveur de cette motion. De son côté, le premier ministre social-démocrate, Marcel Ciolacu, se dit « sûr » que « le gouvernement ne tombera pas ». Toutefois, les commentateurs politiques n’en sont pas tout aussi pas convaincus, et pointent du doigt le manque d’unité au sein de la coalition.

     

    Des drones russes sur le territoire roumain

     

    La diplomatie de Bucarest condamne fermement l’attaque irresponsable des forces russes le 13 février, lorsque deux drones transportant du matériel explosif ont violé l’espace aérien roumain et se sont écrasés sur le territoire roumain près de la frontière avec l’Ukraine, qui est envahie par les troupes de Moscou. Sur instruction du ministre roumain des Affaires Etrangères, Emil Hurezeanu, le chargé d’affaires par intérim de la Fédération de Russie à Bucarest a été convoqué d’urgence au siège du ministère pour lui faire communiquer la ferme condamnation de la violation répétée de l’espace aérien roumain. « Ces attaques illégales et irresponsables doivent cesser et la Roumanie se réserve le droit de prendre les mesures de riposte nécessaires » – a déclaré la diplomatie de Bucarest.

     

    La nécessité d’une paix juste, globale et durable en Ukraine est le message du ministre Hurezeanu pour la 61e édition de la célèbre Conférence internationale sur la sécurité à Munich, en Allemagne. Le chef de la diplomatie de Bucarest plaide également pour un soutien solide et continu afin d’accroître la résilience de la République de Moldova voisine de la Roumanie et de l’Ukraine.

     

    Conflit entre clans mafieux à Urziceni

     

    « La participation de plusieurs structures étatiques est nécessaire pour lutter contre le crime organisé et démanteler les clans du monde interlope », estime le ministre roumain de l’Intérieur, Cătălin Predoiu. Selon lui, bien que des centaines de groupes criminels organisés aient été démantelés ces dernières années, ils se regroupent, c’est pourquoi une solution à ce problème se laisse attendre. Le ministre s’exprimait dans le contexte où, le week-end dernier, à Urziceni (sud, non loin de Bucarest), deux personnes ont été tuées et cinq ont été blessées lors d’un conflit à coups de feu impliquant des dizaines de personnes. Plusieurs personnes ayant participé au conflit été arrêtés. A noter que les heurts de rue entre gangs sont inhabituels en Roumanie, qui est généralement considérée comme un pays sûr.

     

    La Roumanie s’est qualifiée à la Coupe du monde 2027 de rugby

     

    La Roumanie s’est qualifiée à la Coupe du monde 2027 de rugby en Australie, suite à ses victoires contre l’Allemagne, 48-10, et la Belgique, 31-14, lors du Championnat d’Europe de rugby 2025. Jusqu’ici, les Roumains ont raté une seule Coupe du monde de rugby, celle de 2019, lorsqu’ils ont été disqualifiés pour avoir utilisé un joueur tongien naturalisé mais inéligible.

     

    En football, l’équipe du club champion de football de Roumanie, FCSB, de Bucarest, a battu les Grecs du PAOK Thessalonique sur le score de 2-1 lors du match aller de leur barrage de la Ligue Europa, jeudi soir. Le match décisif contre les Grecs, entraînés par le Roumain Răzvan Lucescu, est prévu la semaine prochaine, à Bucarest. Enfin jeudi encore, mais en handball, l’équipe du club champion de Roumanie de handball masculin, Dinamo Bucarest, s’est incliné sur le score de 26 buts à 33, à domicile, face aux Hongrois One Veszprem HC dans le groupe A de la Ligue des champions.

     

     

  • La semaine du 03 au 09 février 2025

    La semaine du 03 au 09 février 2025

    Le budget 2025 est approuvé

     

    Le Parlement de Bucarest a validé cette semaine le Budget d’Etat et celui de la sécurité sociale pour 2025, deux actes normatifs qui avaient antérieurement reçu l’aval des commissions spécialisées du Législatif. La construction budgétaire de cette année table sur une croissance économique de 2,5 % et sur un déficit de 7 % du PIB. Etant donné que l’année dernière, le déficit public de la Roumanie approchait les 9 % du PIB, l’Exécutif de Bucarest a dû à s’engager devant Bruxelles à le réduire, par étapes, en diminuant notamment les dépenses publiques. Les investissements ne seront pourtant pas touchés par les coupes budgétaires, ont promis les autorités roumaines. Aux dires du ministre des Finances, Tánczos Barna, le budget de cette année est à même de soutenir le développement du pays par des investissements-record et d’assurer les ressources financières nécessaires pour couvrir les salaires et les pensions de retraite, sans oublier de protéger les personnes vulnérables. Dans l’opposition, l’Unions Sauvez la Roumanie (USR, centre-droit) a dénoncé les recettes surestimées, les mesures qui ne feront qu’endetter la population et la suppression de plusieurs facilités fiscales.

     

    Une escroquerie immobilière de haut niveau

     

    Toujours au Parlement de Bucarest, les deux côtés de l’opposition politique, à savoir tant les pro-européens, que les nationalistes, ont demandé cette semaine la démission du premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu. Ils pointent du doigt les liens toujours ambigus de celui-ci avec un scandale immobilier retentissant ayant pour protagonistes l’ancienne députée sociale-démocrate, Laura Vicol, qui s’est trouvée 4 ans durant à la tête de la commission juridique du Parlement, et son époux Vladimir Ciorbă. Les deux époux sont accusés d’avoir mis au point un système qui leur a permis de vendre des appartements fictifs à des personnes physiques et morales qui n’ont jamais reçu leurs logements ni leurs places de parking, malgré l’argent payé. Selon les investigateurs, certains appartements avaient été vendus à plusieurs clients. Le préjudice ainsi causé dépasse les 195 millions d’euros. D’ailleurs, les deux époux et 3 autres personnes du groupe de sociétés « Nordis » ont été arrêtés cette semaine, après d’amples perquisitions menées en Roumanie et à l’étranger. Somme toute, l’enquête vise une quarantaine de personnes physiques et 32 sociétés. Des centaines d’appartements et maisons, espaces commerciaux, terrains et automobiles, des parts sociales et des actions ont été mis sous séquestre et des dizaines de comptes bancaires appartenant aux personnes et aux sociétés investiguées ont été bloqués. A son tour, le Fisc lancera un contrôle interne, étant donné que, selon les procureurs, 4 inspecteurs de l’institution pourraient être poursuivis en justice pour avoir favorisé les infractions qui ont été commises dans cette affaire. Plus concrètement, les agents du Fisc n’auraient pas pris les mesures nécessaires contre le groupe Nordis, alors qu’ils avaient constaté des irrégularités il y a trois ans déjà. Quant au premier ministre, Marcel Ciolacu, qui a voyagé à bord d’avions loués auprès de Nordis, celui-ci affirme avoir payé en toute légalité pour ses déplacements. Il n’est accusé d’aucune infraction dans cette affaire, mais le fait de s’être retrouvé en compagnie des personnes accusées, cela a porté atteinte tant à son image qu’à celle d’autres leaders sociaux-démocrates.

     

    Une nouvelle tentative de suspendre le chef de l’Etat

     

    Le premier ministre roumain n’est pas la seule personne dont l’opposition demande la démission. Un des trois partis souverainistes au sein du Parlement de Bucarest, a déposé cette semaine sa 3e demande de suspension du chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Si le précédentes ont été rejetées par les Bureaux permanents du Législatif, cette 3e demande a été signée aussi par l’Union Sauvez la Roumanie, qui a promis aussi de lui donner son vote favorable si la proposition arrive en débat au plénum du Parlement. De l’avis de l’opposition, la présence de Klaus Iohannis à la tête du pays n’est plus légitime, étant donné que son mandat a expiré. Le président a, quant à lui, exclu la démission, à plusieurs reprises même, expliquant que la Loi fondamentale du pays lui demandait de rester en fonction jusqu’à ce que le nouveau président prête serrement. Pour explication, bien que son second et dernier mandat ait expiré le 21 décembre dernier, Klaus Iohannis reste président en exercice, dans le contexte où la Cour Constitutionnelle a annulé l’élection présidentielle de l’année dernière et stipulé que le processus en vue de l’élection d’un nouveau chef d’Etat soit repris à zéro. Par conséquent, le nouveau scrutin présidentiel a été fixé pour les 4 et 18 mai prochains. C’est l’ancien leader libéral Crin Antonescu qui se portera candidat au nom de la coalition gouvernementale formée du Parti Social-Démocrate (PSD), du Parti National Libéral (PNL) et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie (UDMR).

     

    L’enquête du vol des artefacts daces se poursuit

     

    Le corps de contrôle du premier ministre a constaté des irrégularités et des lacunes législatives en ce qui concerne la protection du patrimoine culturel ainsi que des enfreintes du cadre juridique qui régit l’exportation temporaire de biens culturels mobiles classés au Trésor du Patrimoine Culturel National de la Roumanie. C’est le résultat des vérifications menées dans le cadre de l’enquête portant sur le vol de plusieurs artefacts du trésor dace de la Roumanie exposés au Musée de Drenthe aux Pays-Bas. Le corps de contrôle du premier ministre a aussi constaté que les mesures et les conditions de sécurité et de gardiennage anti-effraction proposées par les partenaires étrangers n’avaient pas fait l’objet d’analyses spécialisées. Pour rappel, quatre des artefacts daces les plus importants du patrimoine national de la Roumanie ont été volés récemment d’une exposition organisée au musée de Drenthe de la ville néerlandaise d’Assen. Il s’agit du casque en or découvert à Coţofeneşti, un objet inestimable datant du 5e-4e siècle avant J-C et de trois bracelets en or daces découverts sur le site de l’ancienne capitale dace de Sarmizegetusa Regia, datant de la seconde moitié du premier siècle avant J-C. Ces objets d’une valeur historique inestimable avaient été transportés aux Pays-Bas pour être inclus dans l’exposition « La Dacie – Royaume de l’or et de l’argent », ouverte au musée de Drenthe le 07 juillet 2024 et qui devait s’achever le 25 janvier 2025. Le vol a eu lieu la veille de la fermeture de l’exposition.

     

    Simona Halep se retire du tennis professionnel

     

    « Mon corps ne peut plus résister suffisamment pour me permettre à arriver là où j’étais avant. C’est très difficile d’y parvenir et je sais très bien ce que cela présuppose ». C’est par ces mots que la plus grande joueuse de tennis roumaine, Simona Halep, a annoncé sa décision de se retirer du tennis professionnel, à l’issue d’un match du tournoi Transylvania Open, à Cluj-Napoca. Cette décision survient une année après son retour dans les compétitions officielles, après une période d’interdiction en raison d’une enquête pour dopage. On le sait déjà, Simona Halep avait été la numéro 1 mondiale du tennis féminin pendant 64 semaines. Elle compte à son palmarès deux trophées d’un tournoi du Grand Chelem – celui de Roland Garros en 2018 et celui de Wimbledon en 2019. S’y ajoutent trois autres finales d’un tournoi du Grand Chelem – deux à Roland Garros et une à l’Open d’Australie. Depuis 2013, année de sa première apparition sur les grands courts, elle a remporté un total de 24 titres. Elle a gagné plus de 40 millions de dollars grâce au tennis, ce qui la place au troisième rang derrière les sœurs Williams. (trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 27 janvier au 02 février 2025

    La semaine du 27 janvier au 02 février 2025

    Le calendrier des élections présidentielles de Roumanie

     

    A Bucarest, le gouvernement de la coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie a adopté cette semaine la décision fixant le calendrier des élections présidentielles. Selon l’acte normatif, le premier tour du scrutin présidentiel aura lieu le 4 mai prochain et le second tour – le 18 mai. Les candidatures doivent être déposées au Bureau Electoral Central le 15 mars au plus trad. La campagne électorale débutera, elle, le 4 avril prochain et s’achèvera le 3 mai à 7h du matin. Sur le territoire de la Roumanie, le vote pour le premier tour du scrutin présidentiel est prévu le dimanche 4 mai de 7h à 21h. En revanche, à l’étranger, le vote sera étalé sur trois jours – du 2 au 4 mai. Dans la diaspora, les bureaux fermeront dimanche à 21h heure de la Roumanie. Pourtant, si le dernier jour à l’intérieur du bureau de vote il y a encore des personnes qui souhaitent exercer leur droit, le programme peut être prolongé jusqu’à 23 heures heure de la Roumanie. Même cas de figure pour le second tour du scrutin présidentiel qui aura lieu en Roumanie le dimanche 18 mai, alors qu’à l’étranger il sera organisé pendant trois jours, du 16 au 18 mai. Pour rappel, le 6 décembre dernier, après avoir initialement validé le premier tour du scrutin présidentiel et que le second tour avait déjà démarré dans plusieurs bureaux de vote de l’étranger, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a décidé d’annuler l’élection présidentielle, invoquant des ingérences d’un acteur étatique. La Cour a également décidé que le processus électoral soit repris à zéro.

     

    La Commission de Venise donne son avis sur les élections de Roumanie

     

    Lundi, la prestigieuse Commission de Venise a rendu public son rapport concernant l’annulation par la Cour Constitutionnelle des élections présidentielles de Roumanie en décembre dernier. Après avoir examiné la situation, la Commission de Venise conclut que « les décisions bien motivées et transparentes sont cruciales. Elles doivent indiquer précisément les violations et les preuves, et ne doivent pas être fondées uniquement sur des renseignements classifiés (…), car cela ne garantirait pas la transparence et la vérifiabilité nécessaires ». Par conséquent, il faut indiquer avec précision les normes enfreintes et apporter des preuves en ce sens. Plus encore, « le pouvoir des cours constitutionnelles d’invalider des élections d’office devrait être limité à des circonstances exceptionnelles et clairement réglementé, afin de préserver la confiance des électeurs dans la légitimité des élections » précisent encore les experts indépendants en droit constitutionnel de la Commission de Venise. A leur avis, « il est difficile de prouver les violations du droit commises dans le cadre de campagnes menées en ligne et via les médias sociaux ». Tout cela, pour conclure qu’il est hors de leurs compétences que de formuler un avis sur la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie d’annuler les élections présidentielles.

     

    A Bucarest, la réaction des partis politiques de l’opposition n’a pas tardé. Aux yeux de l’Union Sauvez la Roumanie (USR, de centre-droit), l’Alliance pour l’Union des Roumains (ultra-nationaliste, AUR) et le Parti des Jeunes (POT, ultranationaliste), pratiquement, l’organe consultatif du Conseil de l’Europe ne fait que confirmer que la décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie (CCR) a été illégale et abusive.

     

    Les avis sont toutefois partagés. Par exemple, l’ancien ministre de la Justice, Tudorel Toader, affirme que les experts de la Commission de Venise ne peuvent donner que des opinions et ne formulent pas de décisions, leurs suggestions ne étant pas obligatoires

     

    Le projet du budget d’Etat 2025

     

    Dernière ligne droite pour le projet du budget d’État 2025 de la Roumanie, que le gouvernement s’apprête à envoyer pour débat au Parlement, avant le vote final du Législatif prévu la semaine prochaine. L’Exécutif promet de construire un budget équilibré, fondé sur des estimations réalistes en ce qui concerne les recettes et sur une meilleure collecte des taxes et des impôts par le Fisc, mais aussi avec des allocations consistantes pour les investissements. Le budget 2025 table sur une croissance économique de 2,5 % cette année et sur un taux moyen de inflation de 4,4 %, alors que le déficit a été fixé à 7 % du PIB. Plusieurs institutions verront leurs fonds diminuer. Il s’agit de l’Administration présidentielle, du Sénat et de la Chambre des Députés. En revache, plusieurs ministères recevront davantage d’argent cette année, à savoir l’Environnement,  la Santé, l’Education nationale ou encore les Transports. Pourtant, c’est le ministère de l’Energie qui recevra de loin les sommes les plus importantes cette année, suite à une hausse de 153 % de son budget.

     

    Arrestations des suspects dans l’affaire du trésor dace dérobé aux Pays-Bas

     

    Trois personnes soupçonnées d’avoir volé le trésor dace roumain au musée Drenthe d’Assen ont été arrêtées par la police néerlandaise dans la ville de Heerhugowaard, dans la province de Hollande du Nord. L’information a été confirmée par le ministère roumain de l’Intérieur, avec la précision qu’il s’agissait de trois ressortissants néerlandais. Pourtant il n’est pas encore connu où se trouvent les objets volés. Pour rappel, il s’agit du casque en or de Coțofenești et de trois bracelets de la capitale dace de Sarmizegetusa Regia – des objets de grande valeur, mais aussi des éléments essentiels de l’histoire et de l’identité du peuple roumain, un patrimoine culturel inestimable non seulement pour la Roumanie mais aussi pour le monde entier, selon la ministre de la Culture de Bucarest, Natalia Intotero. La ministre a limogé cette semaine le directeur du Musée National d’Histoire de la Roumanie, Ernest Oberländer-Târnoveanu, lui reprochant la manière dont il a communiqué publiquement et institutionnellement dans l’affaire du vol des trésors. Entre temps, plusieurs enquêtes sont en cours en Roumanie au sujet de la manière dont cette exposition aux Pays-Bas a été organisée, pour savoir notamment si la loi a été pleinement respectée.

     

    FCSB s’incline devant Manchester United

     

    L’équipe du club champions de foot de la Roumanie, FCSB de Bucarest, s’est inclinée cette semaine devant les Britanniques de Manchester United, sur le score de 2-0 à zéro dans un match de la 8e et dernière étape des qualifications pour la Ligue Europa, disputé sur l’Arène nationale de Bucarest. FCSB doit maintenant jouer dans le play-offs pour les 8e de finale. Somme toute FCSB se classe 11e dans son groupe, dont les 8 premières équipes sont directement qualifiées dans les 8e de finale de la Ligue Europa. (trad. Valentina Beleavski)

     

  • La semaine du 20 au 26 janvier 2025

    La semaine du 20 au 26 janvier 2025

    Urgence : réduire le déficit budgétaire

     

    Les ministres européens des Finances ont approuvé mardi le plan de la Roumanie de réduire le déficit budgétaire, aux côtés des plans avancés par 7 autres Etats-membres pour lesquels la Commission a ouvert une procédure spéciale de déficit excessif. Le plan fiscal de la Roumanie vise à stabiliser la dette publique et à réduire progressivement le déficit en dessous des 3 % du PIB durant la période 2025-2031. Selon le ministre des Finances, Tánczos Barna, étaler la réduction du déficit sur 7 ans au lieu de 4, cela permettra à l’économie roumaine à maintenir un niveau adéquat des investissements publics. C’est aussi une manière d’éviter les déséquilibres et de garantir une croissance économique durable. En marge du Conseil de Bruxelles, le ministre roumain des Finances s’est entretenu avec le commissaire européen à l’Economie, le Letton Valdis Dombrolskis, pour lui expliquer en détail le plan proposé par Bucarest. Dans les 7 années à venir, la Roumanie recevra de l’assistance financière et technique pour rétablir son équilibre macroéconomique. La CE demande à Bucarest de tenir sous contrôle les dépenses publiques et de faire croitre l’économie par le biais des investissements.

     

    La restructuration des instructions et compagnies de l’Etat

     

    Des restructurations importantes de personnels au sein des institutions publiques roumaines s’annoncent. Par exemple, les quelques 800 postes de fonctionnaire de l’administration du Sénat seront réduits à 600 environ, alors que le parc automobile et les quotas de carburants seront également diminués, a fait savoir le président du Sénat, Ilie Bolojan. Il assure pourtant que ce sera un processus correct et transparent censé rendre plus efficace l’activité de l’institution à des coûts plus bas. Les employés du Sénat n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement, entre autres par une manifestation de protestation spontanée. A leur tour, les fédérations syndicales ont dénoncé ce qu’elles ont appelé la « méthode abusive et opaque » par laquelle les mesures de restructuration sont adoptées et rendues publiques, estimant que cette réorganisation de l’institution « manque de transparence et n’est pas correcte ». Même cas de figure pour la Chambre des Députés, où plus de 200 postes sur environ 1 100 devraient être supprimés aux dires de son président, Ciprian Şerban. Aux réductions des personnels s’ajouteront de mesures visant l’efficacité énergétique, par exemple réduire l’éclairage du bâtiment du Palais du Parlement.  Le plan de réorganisation sera achevé la semaine prochaine. Ces annonces concernant la réorganisation des institutions publiques centrales et des compagnies d’Etat, ont été faites alors que l’Exécutif de Bucarest se voit obligé de réduire le déficit budgétaire et les dépenses publiques.

    Dans l’opposition, l’Union Sauvez la Roumanie demande aux leaders de la coalition gouvernementale de présenter publiquement la liste des instituts et des agences concernées, ainsi que les critères selon lesquels les postes seront supprimés ou fusionnés, tout comme les critères de sélection des employés.

     

    Le PSD a validé la candidature de Crin Antonescu à l’élection présidentielle

     

    A Bucarest, la direction du PSD a validé mardi l’ancien leader libéral Crin Antonescu en tant que candidat commun de la coalition gouvernementale à l’élection présidentielle de mai prochain. Cette décision a été prise après avoir examiné les études sociologiques menées ces deux dernières semaines sur les intentions de vote des Roumains pour ce nouveau scrutin présidentiel. Mardi encore, les sociaux-démocrates ont fixé la date du Congrès extraordinaire de leur parti : c’est le 2 février prochain que la candidature de Crin Antonescu sera pleinement validée. C’est maintenant au PNL et à l’Union démocrate-magyare de Roumanie de s’exprimer sur  la candidature de celui-ci. Pour rappel, l’élection présidentielle a été fixée le 04 et le 18 mai prochains. En début de semaine, à Bucarest, l’Autorité électorale permanente avait annoncé que les partis pouvaient commencer à ramasser des signatures pour les candidats qui les représenteront au futur scrutin présidentiel. Les signatures peuvent être ramassée uniquement en format physique et un électeur a le droit de soutenir plusieurs candidats.

     

    Une enquête sur l’avis des Roumains sur l’appartenance à l’OTAN et à l’UE

     

    Une enquête publiée par le centre de recherches INSCOP cette semaine constate que 90 % des Roumains questionnés rejette l’idée de quitter l’OTAN, soit un nombre record d’attachement aux valeurs de l’Alliance. Les données recueillies à la fin de l’année dernière témoignent du fait que, ces 3 dernières années, le taux d’adhésion des Romains aux valeurs occidentales a augmenté de 10 %, notamment du point de vue des alliances politiques et militaires. Selon la même enquête, l’appartenance à l’UE est vue comme un avantage pour la vie économique et sociale, familiale et personnelle par trois quarts des sujets, alors qu’il y a trois ans, c’était valable pour 55 % des Roumains. Et pas en dernier lieu, 88 % des participants au sondage ont affirmé que la Roumanie devait rester au sein de l’UE, 78 % estimant que l’avenir économique du pays dépendait de son appartenance au bloc communautaire. A comparer avec les chiffres d’il y a 3 ans, lorsqu’un quart de la population questionnée aurait préféré que la Roumanie quitte l’UE. Néanmoins, aux yeux de plus de la moitié des Roumains, les autorités devraient se concentrer en priorité sur les intérêts nationaux, même si cela pourrait signifier le non-respect des normes européennes.

     

    L’affiche du Festival international de musique classique George Enescu

     

    L’affiche du Festival international de musique classique George Enescu a été rendu public cette semaine et les abonnements ont été mis en vente. Cette année la 27e édition du Festival marquera les 70 ans écoulés depuis la disparition du plus grand compositeur roumain. Déjà environ 4000 artistes roumains et étrangers ont confirmé leur participation, soit 80 orchestres et groupes musicaux de 28 pays qui ramèneront sur le devant de la scène tant l’héritage artistique de George Enescu que son impact sur la musique classique universelle. Un programme inédit est prévu pour cette édition anniversaire, censé attirer toutes les catégories de public, à commencer par les amateurs de musique et jusqu’aux jeunes, avec une centaine de concerts et de spectacles réunies dans 7 grandes catégories. Le Festival international de musique classique George Enescu aura lieu du 24 août au 21 septembre prochains sous le haut patronage du président de la Roumanie. (trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 13 au 19 janvier 2025

    La semaine du 13 au 19 janvier 2025

    Les prochaines élections présidentielles

     

    Le premier tour des élections présidentielles aura lieu le 4 mai et le second le 18 mai. C’est ce qu’a décidé le gouvernement de coalition composé du Parti Social-Démocrate, le Parti National-Libéral et l’Union Démocrate Magyare de Roumanie – aux côtés des représentants des minorités nationales. En Romanie, le vote se déroulera en un seul jour, tandis qu’à l’étranger, les ressortissants roumains disposeront de trois jours pour se rendre aux urnes. Les bureaux de vote fermeront à 21h00, heure de Roumanie, quel que soit le pays, afin d’éviter un décalage horaire susceptible d’influencer le scrutin. Les autorités ont également imposé des règles plus strictes pour la campagne électorale, notamment sur Internet. La violation de ces règles est passible d’une amende pouvant monter jusqu’à 50 000 lei (soit environ 10 000 euros). Les grandes plateformes en ligne risquent d’écoper des amendes allant jusqu’à 5 % de leur chiffre d’affaires si elles ne respectent pas les règles électorales. La décision du gouvernement concernant les dates des deux tours de scrutin présidentiel est parue dans le Journal officiel. Les représentants de plusieurs organisations non gouvernementales dénoncent l’adoption d’un tel acte normatif en l’absence d’un débat public et d’une analyse des facteurs ayant conduit à l’invalidation des élections précédentes. Pour rappel, après avoir validé le premier tour des élections présidentielles du 24 novembre dernier, la Cour constitutionnelle de Roumanie a annulé, le 6 décembre, les élections présidentielles dans leur ensemble, alors que le vote pour le second tour avait déjà commencé dans la diaspora. La Cour Constitutionnelle a pris cette décision suite à la déclassification par le Conseil suprême de défense nationale de documents des services de renseignement roumains, révélant des ingérences étrangères, non confirmées jusqu’à l’heure où l’on parle par une enquête judiciaire. Par ailleurs, des dizaines de milliers de personnes ont protesté dimanche dernier, partout en Roumanie, surtout à Bucarest, et réclamé la reprise du second tour des présidentielles, annulé de manière, disent-elles, injustifiable. Les manifestants ont également demandé la démission de Klaus Iohannis, toujours président, bien que son deuxième mandat ait pris fin officiellement le 21 décembre dernier. 161 députés de l’Opposition ont signé un document pour initier une procédure de suspension du président. L’Alliance pour l’Union des Roumains a appelé le Parlement à se réunir en session extraordinaire du 20 au 24 janvier, afin d’entamer la procédure de suspension. Pour que la procédure aboutisse, le vote de 234 parlementaires est nécessaire.

     

    Décisions de la Banque Nationale de Roumanie

     

    La Banque centrale roumaine maintient son attitude prudente et décide de garder le taux directeur à 6,5% par an, dans le contexte des incertitudes internes et internationales. La dernière modification du taux directeur date d’août dernier, dans le contexte des efforts menés pour faire baisser l’inflation. Selon la Banque centrale de Roumanie, au dernier trimestre de l’année dernière, le rythme de croissance du taux d’inflation a dépassé les estimations initiales. Pourquoi ? Tout d’abord, en raison d’une hausse du prix des carburants, conséquence de l’appréciation du dollar américain sur les marchés internationaux et ensuite, en raison d’une majoration des prix des produits alimentaires, due à la sécheresse sévère de l’été dernier. Les experts de la Banque centrale roumaine se disent réservés quant à une potentielle baisse du taux directeur dans le courant de cette année. Selon eux, si après les élections présidentielles,  le contexte économique intérieur n’est pas meilleur, le taux de change risque de se voir mettre une pression significative. A l’heure actuelle, le Gouvernement se concentre sur le projet du budget 2025 qui tablera sur un taux du déficit budgétaire de 7 %, convenu avec la Commission européenne, ainsi que sur un pourcentage de 7 % du PIB alloué aux investissements.

     

    Le dossier de la “Descente des mineurs sur Bucarest en 1990”

     

    L’ancien premier ministre roumain Petre Roman a comparu ce mercredi au Parquet général pour être auditionné dans l’affaire de la «Descente des mineurs sur Bucarest en juin 1990 », dans laquelle il est accusé d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Petre Roman nie toute implication dans cette affaire. Le même dossier concerne également l’ancien président Ion Iliescu et l’ancien directeur des renseignements intérieurs roumains, Virgil Măgureanu. Les procureurs doivent relancer l’enquête dans cette affaire, après que le tribunal a annulé les preuves recueillies. Selon eux,  les 11 et 12 juin 1990, les autorités de l’État ont décidé de lancer une attaque violente contre les manifestants réunis place de l’Université de Bucarest, qui militaient pour la démocratie et demandaient la destitution des anciens dignitaires communistes de leurs fonctions publiques. L’attaque aurait impliqué des forces du ministère de l’Intérieur, du ministère de la Défense, du Service roumain de renseignements et des milliers de mineurs venus des mines de la Vallée du Jiu. Le bilan des violences de juin 1990 a été lourd : 4 morts, des centaines de blessés et des arrestations illégales. Les sièges de plusieurs institutions de presse indépendantes, des institutions d’éducation, des partis politiques, tout comme les maisons de plusieurs leaders politiques d’opposition ont été endommagés.

     

    La Journée de la Culture Nationale

     

    Depuis 2011, la Roumanie marque chaque année, le 15 janvier, jour de naissance du poète national Mihai Eminescu, la Journée de sa culture nationale. L’édition de cette année a célébré aussi les 175 ans depuis la naissance du grand poète roumain, par de nombreux événements organisés à Bucarest et sur l’ensemble du pays – conférences, débats, concerts et expositions. Par ailleurs, la Fédération nationale des syndicats de la culture et de la presse « CulturMedia » a manifesté le même jour, avec des banderoles blanches, afin de dénoncer le sous-financement de la culture et les iniquités salariales entre les différentes catégories de salariés des musées, des bibliothèques et des centres culturels. (trad. Andra Juganaru, Ioana Stancescu)

  • Rétrospective des évènements culturels de 2024

    Rétrospective des évènements culturels de 2024

    Le Salon du livre Bookfest

     

    Déroulée du 29 mai au 2 juin dernier, la XVIIème édition du Salon du Livre Bookfest a  accueilli cette année la Moldavie en tant qu’invité d’honneur. Cinq jours durant, le public a eu à choisir parmi un million de livres exposés, dont plus de 3000 nouveaux titres d’auteur. Au total, 200 exposants, auteurs, éditeurs et invités, ont présenté leurs collections et les nouvelles parutions. Des lancements et des débats ont eu lieu sur toutes les scènes spécialement aménagées. Pour la première fois dans son histoire, le Salon Bookfest a inauguré l’espace BooksToScreen où les auteurs ont été invités à parler de leurs livres à des cinéastes et producteurs de télévision. Le projet est censé encourager les télévisions nationales à porter à l’écran des romans écrits par des auteurs roumains contemporains. L’entrée a été libre et la plupart des livres avaient des prix réduits.

     

     

    Le festival international du film Transilvania – TIFF

     

     Dirigeons-nous à Cluj où du 14 au 24 juin a eu lieu la 23e édition du Festival international du Film Transilvania (TIFF) qui a rendu cette année un hommage au cinéma japonais.

    La section intitulée « Les Journées du film roumain » a réuni quelques-unes des productions cinématographiques autochtones les plus importantes du moment. Parmi elles, 12 long-métrages et 10 courts-métrages ont été en lice pour les 3 trophées du meilleur long-métrage, du meilleur début et du meilleur court-métrage ainsi que le Trophée Transilvania. En même temps, 10 films étaient en compétition pour remporter le prix de la section des documentaires intitulée « What’s Up Doc ». Le Trophée Transilvania a été remporté cette année par « Girls Will Be Girls », sous la direction de Shuchi Talati.

     

    Le festival international de théâtre de Sibiu – FITS

     

    Le mois de juin a fait le bonheur des amateurs de la scène qui ont pris d’assaut la ville de Sibiu pour la 31e édition du Festival international de théâtre (FITS), déroulée du 21 au 30 juin dernier. 10 jours de festival et 830 événements, spectacles de théâtre, de musique, de danse ou de cirque, expositions et lectures, le tout en présence de 5 000 artistes venus de 82 pays. Des acteurs, directeurs de théâtre et écrivains de renommée internationale, comme John Malkovich, Tim Robbins, Pippo delBono et Neil LaBute, y ont été également sur place. De nombreuses productions internationales ont pu être visionnées en ligne aussi, sur la plateforme « Digital Stage » du théâtre national Radu Stanca de Sibiu, principal organisateur de cette édition du FITS 2024. “Si l’on considère le nombre de participants, le nombre de partenaires, la diversité des projets au sein du FITS, je pense qu’il s’agit de l’événement culturel le plus complexe en Roumanie et le plus pertinent et emblématique au niveau internationa” a déclaré la ministre roumaine de la culture de l’époque, Raluca Turcan, qui a assisté à plusieurs événements dans le cadre du festival.

     

    La musique électronique à l’honneur avec Electric Castle et Untold

     

    Du 17 au 21 juillet dernier, le château de Bánffy, à Bonţida, près de Cluj (nord-ouest de la Roumanie), a accueilli une nouvelle édition du Festival « Electric Castle ». Le chanteur et rappeur jamaïcain Sean Paul, le groupe de rock britannique Bring Me the Horizon, le groupe de rock américain Queens of the Stone Age et le groupe de trip hop britannique Massive Attack ont figuré à l’affiche.

    Et puis, ce fut toujours à Cluj, que le festival « UNTOLD » a ouvert cette année aussi ses portes, du 8 au 11 août. L’occasion pour le public de profiter de l’ambiance hyper électrisante créée par des DJ de classe mondiale tels Dimitri Vegas & Like Mike, Martin Garrix, Alok ou Lost Frequencies. La culture underground a bénéficié d’une scène à elle toute seule sur laquelle ont mixé le britannique Carl Cox, le bosniaque-allemand Solomun et l’australien FISHER. La légende de la musique pop-rock, Lenny Kravitz, récompensé de quatre prix Grammy consécutifs dans la catégorie « La Meilleure performance vocale rock masculine », est monté aussi sur scène.

     

    Le festival de littérature FILIT de Iasi

     

    De nouveau, sur les livres. Cette fois-ci, pour passer en revue l’édition 2024 du Festival international de littérature et traduction littéraire, FILIT. Organisé par le Musée national de la littérature roumaine de Iasi et financé par le Conseil départemental Iaşi, FILIT est considéré comme un des plus grands festivals littéraires d’Europe. Des dizaines d’événements se sont enchaînés, durant les cinq jours du festival : rencontres avec des personnalités de la scène littéraire mondiale, nuits blanches de la poésie et de la musique, ateliers et tables rondes réunissant des professionnels de la littérature et de la traduction, concerts, lectures publiques etc. S’il y a deux ans, le festival a accueilli l’écrivain algérien Boualem Sansal ou encore la romancière d’origine rwandaise, Beata Mairesse et l’année dernière, Eric Emmanuel Schmitt ou encore Maylis de Kerangal, cette année, les francophones ont eu le plaisir de retrouver parmi les personnalités francophones présentes à Iasi, le philosophe et essayiste, Pascal Bruckner ou le président de l’Académie Goncourt, Philippe Claudel. Je vous rappelle que cette année, les membres de la prestigieuse académie française se sont donné rendez-vous à Bucarest, pour faire l’annonce de la troisième sélection du prix Goncourt, dans le cadre d’une conférence de presse organisée au Musée de la littérature de Bucarest.

     

     

    Le Concours de musique classique George Enescu

     

    A l’occasion du 143e anniversaire de la naissance du grand compositeur roumain George Enescu, un spectacle immersif unique a été présenté en première à Bucarest en marge du Festival international de musique classique homonyme. Cette année aussi, le Concours international George Enescu a eu lieu à Bucarest, véritable tremplin pour les jeunes musiciens débutants.

    Intitulé « George Enescu : « Poème roumain : Expérience immersive » – le spectacle que nous venons de mentionner a invité le public à faire un voyage audiovisuel inédit, pour explorer la vie et l’œuvre du compositeur à commencer par sa première création pour orchestre, écrite à l’âge de 16 ans.

    La prochaine édition du Festival international de musique classique George Enescu aura lieu du 24 août au 21 septembre 2025, sous le haut patronage du Président de la Roumanie, en tant que projet culturel financé par le gouvernement de la Roumanie par le biais du ministère de la Culture.

     

     

    Les films de Cannes à Bucarest

     

    Le festival Les Films de Cannes à Bucarest a été de retour pour sa 15e édition, du 25 octobre au 3 novembre dernier. Il a proposé au public roumain des films en première, notamment des films du cinéma d’auteur du monde entier, tels Anora, récompensé par la Palme d’Or 2024,  „Megalopolis” du célèbre réalisateur Francis Ford Coppola ou encore, “All we imagine as light”, un film de Payal Kapadia, ayant reçu le Grand Prix du Festival de Cannes. Les projections ont eu lieu aussi bien à Bucarest, dans plusieurs salles de cinéma, qu’à Timișoara, Cluj, Iași et Arad. En plus d’une cinquantaine de projections des films d’auteur les plus attendus, le festival a organisé des rencontres et des débats avec des cinéastes et des écrivains, ainsi que des événements professionnels pour les acteurs, réalisateurs, scénaristes ou producteurs de films. Les invités d’honneur de l’édition de cette année ont été le producteur et réalisateur Marin Karmitz, l’historien de film, Kristin Thompson et Roberto Minervini, récompensé à Cannes, en 2024, par le prix de la meilleure réalisation de la section Un certain regard pour « Les damnés », son premier film de fiction.

     

     

    Festival du film documentaire ASTRA

     

    Déroulée fin octobre, l’édition de cette année du festival du film documentaire, « Astra » de Sibiu, a proposé au public 18 films documentaires sur la Roumanie ou réalisés par des cinéastes roumains, et une centaine signés par des cinéastes du monde entier. Parmi les documentaires à l’affiche du festival, une bonne partie a été disponible en ligne aussi. « Alice On & Off », d’Isabela Tent, a remporté le prix du meilleur documentaire dans la section consacrée à la Roumanie. Réalisé sur une période de dix ans, le film raconte l’histoire d’une adolescente artiste devenue mère, vivant dans un environnement rempli de dangers et de brutalité, où sa survie est constamment mise en question.

    Dans la section Europe centrale et orientale, le meilleur documentaire a été attribué au film polonais « La Forêt ». Une famille choisit de vivre au cœur de la nature, à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, mais leur tranquillité est troublée par le drame des réfugiés abandonnés dans cette forêt. « Révolte nocturne », un film sur la vie en République démocratique du Congo, a remporté le prix dans la section Voix émergentes du film documentaire. Enfin, le prix du meilleur documentaire réalisé par un étudiant a été décerné au film « En rêvant de Poutine », d’une cinéaste allemande d’origine russe.

     

    Le Salon du livre Gaudeamus

     

    Une nouvelle édition du Salon du livre Gaudeamus, patronnée par Radio Roumanie s’est déroulée du 4 au 8 décembre. Encore une fois, les amoureux du livre ont eu la chance de participer à des lancements et des débats littéraires, de connaître des écrivains en chair et en os et de choisir parmi les dizaines de milliers de titres proposés. Il convient de préciser qu’en Roumanie, lors des salons du livre, les réductions de prix sont significatives. Le président d’honneur de année a été  Mircea Cărtărescu, un des écrivains roumains contemporains les plus connus et les plus appréciés, lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux, en lice pour le Nobel et pour le prix Fémina. Son dernier roman, Theodoros, est traduit en français par Laure Hinckel. Les plus de 200 participants de cette édition 2024 de Gaudeamus ont proposé des centaines d’événements liés aux livres et à la lecture et des dizaines de milliers de titres, dont de nombreuses premières.

  • La semaine du 06 au 12 janvier 2025

    La semaine du 06 au 12 janvier 2025

    Le calendrier du nouveau scrutin présidentiel est fixé

     

    Les partis politiques qui forment l’actuelle coalition gouvernementale de Roumanie, aux côtés des représentants des minorités nationales, ont convenu mercredi du calendrier des nouvelles élections présidentielles : le premier tour aura lieu le 4 mai prochain et le second – le 18 mai prochain. Une décision qui doit encore se concrétiser de manière légale, la semaine prochaine, par des actes normatifs adoptés par l’Exécutif. Pour rappel, cette décision survient dans le contexte où, à la fin de l’année dernière, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a décidé d’annuler le processus de l’élection présidentielle, en raison des interférences hybrides extérieures et du financement non déclaré de la campagne électorale d’un des deux candidats arrivés au second tour de scrutin. Plus concrètement, il s’agit du candidat indépendant Calin Georgescu, ultra nationaliste et admirateur déclaré de Vladimir Poutine, qui a fait surprise générale en réunissant la majorité des voix au premier tour de l’élection présidentielle, du 24 novembre dernier.

     

    Cette semaine encore, lors de sa première réunion de cette année, la coalition gouvernementale a aussi décidé que l’ancien chef de file des libéraux Crin Antonescu serait validé en février prochain en tant que candidat commun de la coalition à l’élection présidentielle. D’ici là, un sondage d’opinion sera organisé afin de connaître l’état d’esprit de la population et les problèmes auxquels celle-ci est confrontée. Annoncé le 23 décembre dernier, en tant que représentant unique de la coalition pour le fauteuil présidentiel, il y a quelques jours, Crin Antonescu déclarait avoir quitté cet accord, invoquant l’absence d’une date concrète de l’élection présidentielle, mais aussi le manque de soutien de toutes les forces politiques qu’il l’avaient proposé.

     

    Et c’est toujours ce mercredi que la Cour d’Appel de Bucarest a publié la motivation de la décision par laquelle elle avait rejeté le 31 décembre, l’action lancée en justice par le candidat Calin Georgescu et la Coalition pour la Défense de l’État de Droit contre le Bureau Electoral Central au sujet de l’annulation de l’élection présidentielle. « Les décisions de la Cour Constitutionnelle de Roumanie sont définitives et obligatoires. Par conséquent elle ne peuvent pas être examinées en justice », écrit dans sa motivation la Cour d’Appel de Bucarest, qui précise aussi que par l’annulation du scrutin présidentiel, les droits civils et fondamentaux des citoyens, tels qu’ils figurent dans la Constitution n’ont pas été transgressés.

     

    Stéphane Séjourné, visite à Bucarest

     

    Cette semaine, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a reçu à Bucarest Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne à la Prospérité et à la Stratégie industrielle, Commissaire européen à l’Industrie, aux PME et au Marché unique. Les deux responsables ont parlé de l’état de l’économie européenne et de l’importance de poursuivre les investissements nécessaires au redressement et au développement commun. Le chef de l’Exécutif de Bucarest estime que, malgré les défis économiques européens et mondiaux actuels, l’économie roumaine se développera et qu’elle compte sur le soutien de la Commission Européenne pour faire accroître l’absorption des fonds européens et pour protéger le niveau de vie des Roumains. Le commissaire européen s’est également entretenu avec le président du Sénat de Bucarest, Ilie Bolojan. Puis, aux côtés du ministre romain de l’Economie, Bogdan Ivan, il a visité l’usine roumaine « Prime Batteries Technology » qui produit des accumulateurs lithium-ion de dernière génération et des systèmes personnalisés de stockage de l’énergie. Les deux ont également visité les instituts de recherche aérospatiale et des turbo-moteurs, l’occasion aussi de discuter de l’utilisation des drones à des fins civiles et militaires, ainsi que de l’impact de la concurrence globale dans ce domaine. Lors de sa visite, le commissaire Stéphane Séjourné a déclaré que Bucarest était la première capitale qu’il visitait dans le cadre d’un tournoi plus large, son objectif étant de soutenir le développement industriel de la Roumanie et de souligner l’importance stratégique de ce secteur.

     

    La Roumanie, incluse au programme Visa Waiver

     

    Enfin, un évènement marquant l’entrée officielle de la Roumanie au programme Visa Weaver d’exemption de visa pour les États-Unis était organisé vendredi au siège du Département de Sécurité Intérieure à Washington, en présence du Secrétaire pour la sécurité intérieure, des États-Unis, Alejandro Mayorkas, et de l’ambassadeur de Roumanie, aux États-Unis Andrei Muraru.

     

    Antérieurement, à Bucarest, le nouveau ministre des affaires étrangères, Emil Hurezeanu, a déclaré que les Roumains pourraient voyager sans visa aux États-Unis à compter de mars prochain, une fois que les autorités américaines mettent à jour la plate-forme électronique d’autorisation des voyages ESTA. Cela permettra aux ressortissants roumains de ne plus passer par des interviews au consulat des États-Unis. Ils recevront une autorisation de voyage valable pendant deux ans, avec un nombre illimité d’entrées et de sorties des États-Unis. Cette autorisation pourra être utilisée pour des visites allant jusqu’à 90 jours. Son coût est de 21 $ américains, à la différence des visas dont le prix est de 185 $. Les Roumains peuvent demander toujours des visas américains, dont l’avantage et la validité de 10 ans et une durée de séjour de six mois maximum.

     

    Le chef de la diplomatie de Bucarest a aussi souligné les avantages économiques de l’inclusion de la Roumanie au programme Visa Waiver. À part la croissance du nombre de touristes, il y aura davantage des séjours d’affaires et des investisseurs qui voyageront plus facilement, ce qui entraînera la croissance des échanges commerciaux, a expliqué Emil Hurezeanu. Suite à cette décision du gouvernement fédéral des États-Unis, la Roumanie devient le 43e participant au programme américain d’exemption de visa. (trad. Valentina Beleavski)

  • Cette année en Roumanie

    Cette année en Roumanie

    Un marathon électoral abandonné avant la ligne d’arrivée

    Dès son tout début, 2024 s’annonçait une année politique particulièrement compliquée, en raison notamment des quatre scrutins électoraux prévus jusqu’à la fin de l’année. Pourtant, personne n’a anticipé la direction que le marathon électoral allait prendre en décembre. Déroulées en juin dernier, en même temps que les élections locales, les élections européennes ont été remportées par les candidats proposés sur une liste commune par les deux partis de la coalition au pouvoir, le PSD et le PNL. Les sociaux-démocrates ont gagné aussi le plus grand nombre de mairies et de conseils départementaux, suivis par leurs partenaires au pouvoir, les libéraux. Mais le discours pré-électoral trop enflammé a conduit à un refroidissement des relations entre les chefs de file des deux partis, le social-démocrate, Marcel Ciolacu et le libéral, Nicolae Ciuca, les deux inscrits dans la course au fauteuil présidentiel. Mais le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, du 24 novembre, a provoqué un séisme sur la scène politique roumaine, après la victoire d’un candidat indépendant venu de nulle part, Calin Georgescu. La deuxième position a été occupée par la cheffe de l’USR, Elena Lasconi, tandis que Marcel Ciolacu s’est situé troisième et Nicolae Ciuca, quatrième. La surprise a été vite remplacée par la panique au moment où les Roumains ont compris que le gagnant au premier tour était un extrémiste pro-russe et antioccidental, grand admirateur du fascisme et antisémite. C’est à ce moment là que les Services secrets ont commencé à fouiller pour découvrir que le score de Calin Georgescu était dû à l’ingérence d’un acteur étatique qui s’est trouvé derrière une campagne de promotion sur le réseau TikTok financée de sources illégales. La Roumanie, a affirmé le Service roumain de Renseignements, a été la cible d’une action hybride agressive russe. Par conséquent, la Cour Constitutionnelle a annulé le scrutin, une décision sans précédent. A Washington, la commission des affaires étrangères du Sénat a élaboré une déclaration pour condamner l’implication de la Russie dans le processus électoral de Roumanie. „L’attaque de Poutine sur les élections roumaines est un autre exemple de la guerre hybride que le leader russe mène contre nos alliés et nos partenaires européens”, ont affirmé les sénateurs américains. A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé déclencher des procédures officielles contre le réseau TikTok, pour voir si la plateforme a respecté son obligation légale d’évaluer et atténuer les potentiels risques sur l’intégrité du processus électoral. 35 ans après la chute du communisme, la jeune démocratie roumaine se découvre des vulnérabilités majeures qui appellent à la mise en place de réformes institutionnelles et constitutionnelles profondes.

     

    Un Parlement fragmenté et un gouvernement de coalition

    Encouragés par le succès de Calin Georgescu, trois partis auto-intitulés souverainistes, en réalités ultranationalistes, populistes, anti-européens et extrémistes, sont entrés au Parlement de Bucarest, suite aux élections du 1 décembre. Ensemble, ils occupent un tiers des mandats. Le premier parti et le plus important est AUR. Alertés par la perspective qu’un anti-occidental s’installe à la tête du pays, les partis parlementaires pro-européens, le PSD, le PNL, l’USR et l’UDMR, ont fait un pacte contre l’extrémisme. Une fois annulé le premier tour de l’élection présidentielle, ils ont décidé de mettre en place une coalition. Suite à des négociations et à l’élimination de l’USR de l’actuelle formule gouvernementale, le PSD, le PNL et l’UDMR ont décidé d’un cabinet dirigé par le même Marcel Ciolacu et d’un candidat commun à la future présidentielle, en la personne de l’ancien chef de file libéral, Crin Antonescu. Quant à l’actuel chef de l’Etat, Klaus Iohannis, celui-ci se voit mettre en question la légitimité d’un mandat prolongé. Même si l’organisation d’un nouveau scrutin présidentiel est une priorité, plus important encore est le redressement budgétaire et fiscal du pays. Juste avant la fin de l’année, la société de notation Fitch Ratings a confirmé à BBB minus le score de la Roumanie à long terme en devise, mais a abaissé la perspective de stable à négative ce qui reflète les incertitudes politiques et leur impact sur les perspectives fiscales, la majoration de la dette publique et du déficit budgétaire.

     

     

    Des critiques contre les mesures de réduction des dépenses publiques

    Réuni en séance, le 30 décembre, pour la dernière fois en 2024, le gouvernement a adopté un décret d’urgence pour assurer la stabilité économique, gérer les ressources budgétaires d’une manière responsable et contrôler les dépenses publiques en 2025. Le document prévoit le gel des embauches dans la fonction publique, du repos compensateur pour des heures de travail supplémentaires non rémunérées et le gel des salaires et des pensions de retraite. Autant de mesures censées permettre la réduction des dépenses publiques de 1% du PIB, sans bloquer les investissements ou dégrader le niveau de vie des Roumains. Le gouvernement a approuvé la majoration de 8 à 10% du taux d’imposition sur les dividendes et a réduit de 500.000 à 250.000 euros le seuil à partir duquel les PMM seront frappées d’impôt. Certaines facilités pour les étudiants et les salariés seront également supprimées. Plusieurs fédérations syndicales, organisations patronales ou associations estudiantines ont sévèrement critiqué les mesures gouvernementales.

     

    De bonnes nouvelles en matière de liberté de circulation

    A partir du 1 janvier, la Roumanie a levé les contrôles aux frontières terrestres aussi, après les avoir levé en mars dernier, aux frontières aériennes et maritimes. L’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à la zone de libre circulation en tant que membres à part entière a été possible après que l’Autriche et les Pays Bas ont retiré leur opposition. Pourtant, 6 mois durant, des contrôles aléatoires seront toujours effectués, suite à une analyse de risque. Les autorités de Bucarest affirment que par son adhésion à Schengen en tant que membre à part entière, la Roumanie allégera la circulation des personnes, baissera les coûts pour les compagnies, accroitrera la compétitivité des produits et des services sur le marché européen et encouragera les opportunités d’affaires. La bonne nouvelle de la levée des contrôles aux frontières terrestres a été suivie, d’une autre, venue cette fois-ci de Washington: le département américain d’Etat a annoncé autoriser l’entrée de la Roumanie dans le programme d’exemption de visa, Visa Waiver.

     

    Une année sportive pleine de succès

    2024 s’est avérée une année particulièrement bonne pour les sportifs roumains. Présente aux JO de Paris, la délégation roumaine a réuni dans son palmarès neuf médailles olympiques, trois d’or, quatre d’argent et deux de bronze. David Popovici a remporté l’or de la course de 200 mètres nage libre et le bronze de celle de 100 nage libre. Côté football,  la sélection roumaine s’est qualifiée dans les huitièmes de finale de l’Euro 2024, déroulé en Allemagne. Les tricolores roumains ont fait belle figure dans la Ligue des Nations. Lors du tirage au sort pour le Championnat mondial de l’Amérique du Nord, la Roumanie aura comme adversaires l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, Chypre et la république de Saint Malo. Du coup, le pays espère avoir la chance de se qualifier au championnat du monde pour la première fois depuis 26 ans.

  • L’année sportive 2024 en Roumanie

    L’année sportive 2024 en Roumanie

    Janvier – tennis et plongeon

     

    Dans l’ordre chronologique, commençons par l’Open d’Australie qui s’est tenu à Melbourne en janvier, où la Roumanie n’a pas eu, malheureusement de représentant aux épreuves de simple. Dans la compétition de double messieurs, le duo formé de Victor Cornea de Roumanie et de Nsriram Balaji d’Inde est arrivé jusqu’au 2e tour. C’est jusqu’à cette même étape qu’est arrivé notre compatriote Ana Bogdan, aux côtés de la Slovaque Rebeka Masarova, dans la compétition de double-dames.

     

    La bonne nouvelle de janvier 2024 nous a été donnée par Constantin Popovici qui est devenu le champion mondial du plongeon, au circuit mondial Red Bull Cliff Diving.

     

    Février – luttes et haltérophilie

     

    En février dernier, les sportifs roumains ont décroché plusieurs médailles au championnat d’Europe de lutte, à Bucarest et en haltérophilie, à Sofia. C’est Andreea Ana qui a remporté l’or de la catégorie des 55 kg de la compétition de lutte. L’argent de la catégorie des 73 kg est parvenu entre autres à la Roumaine Alexandra Anghel, alors que le bronze a été décroché par Denis Florin Mihai(55 kg) et Răzvan Arnăut (60 kg), les deux ayant évolué dans la compétition de luttes gréco-romaines.

     

    Côté haltérophilie, la Roumanie a fait une belle figure aussi, grâce à Mihaela Cambei (aux 49 kg) qui est montée sur la première place du podium, à Loredana Toma qui a remporté l’or des 71 kg, à la médaille d’argent de Valentin Ionadi (61 kg) et au bronze obtenu par Ioana Mădălina Miron (45 kg) et Andreea Cotruţa (59 kg).

     

    Mars – semi-marathon, lancers et rugby

     

    En mars, c’est l’athlète roumaine d’origine kényane Joan Chelimo Melly qui a remporté le semi-marathon de Paris, établissant un nouveau record pour la Roumanie. Nos sportifs se sont aussi faits remarquer à la Coupe d’Europe des Lancers, à Leiria, au Portugal, d’où ils sont rentrés avec une médaille d’or au lancer du disque et deux médailles d’argent au lancer du marteau et une médaille de bronze au lancer du javelot pour les moins de 23 ans.

     

    Pas de médaille en rugby, mais une 4e place à l’édition 2024 de la compétition Europe Championship.

     

    Avril – hockey, tennis, avirons et boxe

     

    Le hockey sur glace est aussi un sport dont les Roumains sont fiers. En avril 2024, l’équipe Corona Brasov a remporté la compétition régionale Erste Ligue, par 4  victoires contre les Hongrois de Ferencváros. Le même mois, Bucarest a accueilli le tournoi de tennis ATP 250 Ţiriac Open, dont le trophée a été remporté par Márton Fucsovics de Hongrie. C’est toujours en avril que les avirons font la joie des Roumains, grâce aux 8 médailles obtenues au Championnat d’Europe de Szeged en Hongrie. La boxe féminine n’y a rien à envier, car deux Roumaines décrochent l’argent et respectivement le bronze au Championnat d’Europe de boxe de Belgrade.

     

    Mai – gymnastique et handball féminin

     

    Le mois de mai s’est avéré favorable à la gymnastique roumaine, qui a remporté deux médailles d’argent au Championnat d’Europe de Rimini, en Italie, les deux par de Sabrina Maneca Voinea, à la poutre et au sol. Au concours par équipes, la Roumanie s’est classée 4e.

     

    Moins de succès pour le handball féminin cependant, puisque l’équipe du club champion de Roumanie, CSM Bucarest, a raté sa qualification au tournoi final de la Ligue des champions, s’étant inclinée dans les quarts de finale devant le Françaises de Metz.

     

    Juin – L’Euro de foot 2024

     

    Si l’année avait déjà bien commencé pour nombre de sportifs roumains, c’est à compter du mois de juin que les grands succès s’enchaînent. On l’attendait depuis trop longtemps et le moment est enfin arrivé : la sélection nationale de football de la Roumanie a atteint son objectif d’arriver dans l’étape éliminatoire de l’EURO 2024. Plus encore, les tricolores roumains ont été premiers dans leur Groupe E, dont faisaient partie la Belgique, la Slovaquie et l’Ukraine. Ils ont fait un très beau jeu dans tous les matchs, étant suivis sur place par des milliers de supporters roumains et à la télé par le reste de leurs compatriotes. Ils ont battu l’Ukraine par 3 buts à 0, ont dû s’incliner devant la Belgique, une équipe nettement supérieure, et ont fait match nul, 1 partout, avec la Slovaquie, soit une de bonnes surprises de la compétition. Ils se sont arrêtés dans les 8e de finale, après avoir perdu à Munich, devant les Pays-Bas, sur le score de 0 buts à 3. Néanmoins, cette superbe performance a valu à l’équipe nationale de foot de la Roumanie le surnom de « génération du cœur », étant comparée à celle que l’on appelle « la génération d’or du foot roumain ».

     

    Juillet – Les JO de Paris et football continental

     

    Comme on vient de le dire, 2024 a ramené la Roumanie sur le devant du sport mondial. Après une belle figure à l’EURO de foot d’Allemagne, la Roumanie s’est fait aussi remarquer au JO d’été de Paris, en se classant 23e, soit une performance visiblement meilleure que celle de Tokyo, lorsqu’elle avait occupé la 46e place.  Concrètement, les sports où la Roumanie a brillé à Paris ont été : la natation,  les avirons et la boxe. Le déjà célèbre nageur roumain David Popovici a remporté l’or de la compétition de 200 m nage libre et le bronze de l’épreuve de 100 m nage libre. Quant aux avirons, ici l’on recense plusieurs médailles : une d’or de l’épreuve masculine de double et 4 médailles d’argent. Côté boxe féminine, c’est Mihaela Cambei qui a décroché l’argent des 49 kg. On ne saurait oublier non plus la gymnastique et une situation plutôt controversée entre l’équipe roumaine et celle des Etats-Unis. On ne va pas entrer dans les détails, mais le Tribunal d’Arbitral du Sport de Lausanne a fini par décider en faveur de la gymnaste roumaine Ana Maria Barbosu, qui a fini par récupérer sa médaille de bronze qui lui avait été prise par Jordan Chiles. Notre gymnaste Sabrina Voinea termine les JO en 4e position.

     

    Des hauts et des bas pour le foot roumain

     

    Une fois le JO terminés, c’est le football qui a accaparé les amateurs de sport, notamment par les compétitions entre les clubs européens. La Romanie a eu un représentant – FSCB de Bucarest – dans La ligue des Champions et deux équipes dans la Conference League, à savoir CFR Cluj et l’Université Craiova, alors que l’équipe de Corvinul Hunedoara a joué dans les qualifications pour l’Europa Ligue.

     

    Dans la Ligue de Champions La Roumanie a été représentée par l’équipe du club FSCB de Bucarest qui a évolué jusqu’au 3e tour, où elle s’est inclinée devant les Tchèques de Sparta Prague.

     

    Dans le match de barrage pour la qualification dans la Ligue Europa, la même FCSB avaincu les Autrichiens de LASK Linz, se classant ensuite en 10e position du classement de la Ligue Europa, après 6 matchs avec 3 victoires, 2 matchs nuls et une défaite. Il lui reste 2 confrontations en 2025 – avec l’équipe Qarabag d’Azerbaidjan et avec les Britanniques de Manchester United.

     

    Toujours dans la Ligue Europa les Roumains de Corvinul Hunedoara se sont inclinés au 2 tour des préliminaires devant les Croates de Rijeka. Ils ont pourtant avancé jusqu’au 3e tour de la Conference League, où ils ont été vaincus par les Kazakhs d’Astana. Dans cette même compétition l’équipe roumaine Universitatea Craiova a eu le parcours le plus court, ayant perdu au 2e tour face aux Slovènes de Maribor. Ce sont les gars de CFR Cluj qui ont eu le parcours le plus long, arrivant jusqu’aux play-offs où ils se sont inclinés devant l’équipe Pafos de Chypre.

     

    L’automne 2024 – Nouveau succès pour le football

     

    Dans la seconde moitié de 2024, la sélection nationale de foot de la Roumanie a évolué dans la Ligue des Nations. Sous l’œil attentif de leur nouvel entraîneur, Mircea Lucescu, revenu à la tête de la sélection nationale après une pause de presque 40 ans, les gars de la « génération du cœur » ont triomphé dans tous les 6 matchs disputés dans le 2e groupe de la Ligue C, dont ont fait partie également Chypre, la Lituanie et le Kosovo. La Roumanie s’est donc retrouvée parmi les meilleures équipes des groupes de la Ligue des Nations, s’adjugeant une place au barrage pour la Coupe du monde de 2026. Et justement, la chance a souri aux tricolores aussi lors du tirage aux sorts pour la Coupe du monde, les plaçant dans le Groupe H, aux côtés de l’Autriche, de la Bosnie et d’Herzégovine, de Chypre et du Saint Marin.

     

    Les sportifs qui nous ont quittés cette année

     

    Et on ne saurait terminer cet aperçu des principaux moments du sport roumain en 2024, sans dire un mot des sportifs qui viennent de nous quitter. Il s’agit de 3 sportifs qui ont fait la fierté de la Roumanie aux JO des années 60 et 70, ainsi que de Dan Grecu, le premier Roumain champion du monde de gymnastique masculine, mais aussi et surtout de Helmut Duckadam, un des plus grands gardiens de but de la Roumanie, qui nous a quittés le 2 décembre dernier. Surnommé « le héros de Séville », il a défendu 4 tirs au but lors de la finale de la Coupe des clubs champions européens, le 7 mai 1986, dans le match contre FC Barcelone.

     

    Autant de moments importants pour le sport roumain en 2024. (trad. Valentina Beleavski)

  • Rétrospective des principaux événements survenus à travers le monde en 2024

    Rétrospective des principaux événements survenus à travers le monde en 2024

    Ascension de l’extrême droite en Europe

     

    Les élections législatives de cette année ont confirmé la montée des partis nationalistes ou d’extrême-droite aussi bien en France, qu’en Allemagne, en Belgique, en Autriche, et ailleurs. En Autriche, à la fin du mois d’octobre, le parlement a élu pour la première fois un homme politique d’extrême droite à sa tête, après la victoire historique de son Parti de la Liberté aux élections de septembre dernier. En France, un front républicain formé avant les élections législatives anticipées de l’été a réussi à empêcher le parti nationaliste du Rassemblement national de prendre le pouvoir, mais l’absence de majorité et le refus du président français de nommer un Premier ministre de gauche, a plongé le pays dans une crise politique quasi permanente. En septembre, le parti anti-migrants Alternative pour l’Allemagne (AFD) a quant à lui remporté pour la première fois une élection régionale et a réalisé des scores historiques dans deux autres landers. Dans ce contexte, les députés européens ont approuvé la création d’une nouvelle Commission européenne le 27 novembre. L’exécutif de l’UE a commencé à travailler le 1er décembre et sa présidente Ursula von der Leyen, qui en est à son deuxième mandat, a promis de grands projets au cours de ses 100 premiers jours.

     

    Retour de Donald Trump à la Maison Blanche

     

    Le républicain Donald Trump a remporté haut la main l’élection présidentielle américaine le 5 novembre et débutera prochainement son second mandat à la Maison Blanche grâce à un spectaculaire come-back politique. En 2016, il avait surpris tout le monde en remportant les élections face à la candidate démocrate Hillary Clinton, alors favorite des sondages. Cette année, il a battu Kamala Harris, candidate d’urgence du Parti démocrate en juillet, après le choix du président Joe Biden de se retirer de la course. Bien que les sondages aient prédit une lutte très serrée entre Donald Trump et Kamala Harris, le républicain a remporté les sept États les plus disputés. Agé de 78 ans, le républicain dont la campagne électorale a été marquée par deux tentatives d’assassinat, quatre inculpations et une condamnation pénale, prendra ses fonctions le 20 janvier 2025.

     

    Elections et répression en Russie, guerre en Ukraine

     

    En Russie, Vladimir Poutine a entamé son cinquième mandat de président en juin, après avoir remporté une élection qualifiée de simulacre par l’Occident. Au début du mois de février, son célèbre opposant, Alexei Navalnyi, âgé de 47 ans, est mort subitement dans des circonstances peu claires dans une prison du cercle arctique, où il purgeait une peine, accusé d’extrémisme par le régime. Entre-temps, l’Ukraine, envahie par la Russie en février 2022, a lancé une attaque surprise à l’été 2024 dans la région frontalière russe de Koursk. En novembre, Kiev a utilisé pour la première fois des missiles à longue portée américains et britanniques sur le territoire russe, après que Washington et Londres ont donné leur accord. Moscou a riposté en frappant l’Ukraine avec un missile balistique de moyenne portée de dernière génération sans charge nucléaire et a promis d’intensifier ses attaques si l’Ukraine continuait à cibler la Russie avec des missiles occidentaux. Vladimir Poutine a même évoqué la possibilité de recourir aux armes nucléaires.

     

    La guerre fait aussi rage au Moyen-Orient

     

    Israël a poursuivi son offensive militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza, suite à l’attaque sans précédent du groupe islamiste palestinien contre le territoire israélien en octobre 2023. Cette année, plusieurs hauts responsables du Hamas ont été tués, notamment le chef du mouvement, Ismail Haniyeh, à Téhéran en juillet. Les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu ont échoué et le territoire palestinien – où plus de 44 000 personnes, pour la plupart des civils, ont trouvé la mort – a continué de souffrir d’une grave crise humanitaire. Parallèlement, après environ un an d’affrontements transfrontaliers avec le Hezbollah libanais – allié du Hamas soutenu par l’Iran – l’armée israélienne a lancé en septembre des bombardements contre le mouvement islamiste dans le sud, l’est et le nord du Liban, ainsi que dans la capitale Beyrouth. Israël a également lancé une offensive terrestre contre les bastions du Hezbollah dans le sud du Liban. En réponse à l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth en septembre, et plus tôt, du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, l’Iran a également lancé des centaines de roquettes contre Israël, qui a répondu par des frappes contre les bases militaires iraniennes, faisant craindre une escalade du conflit dans la région. Et pour compléter le tableau, vers la fin de l’année, en Syrie, une offensive des rebelles menés par des islamistes radicaux a conduit à la fuite du président Bachar el-Assad et a mis fin à cinq décennies de règne du parti Baas.

     

    Phénomènes météorologiques extrêmes

     

    Les vagues de chaleur et les sécheresses, d’une part, et les pluies diluviennes catastrophiques, d’autre part, n’ont pas manqué dans le monde cette année non plus. Un atlas mondial publié par les Nations unies montre que les sécheresses record sont sur le point de devenir monnaie courante. Les inondations ont dévasté de nombreuses régions du monde. En Europe, le sud-est de l’Espagne a connu des inondations historiques à l’automne. Selon les autorités, 230 personnes ont perdu la vie, dont 222 dans la seule région de Valence. Les victimes désespérées des inondations ont critiqué la façon chaotique dont les autorités ont géré la situation, depuis l’alerte trop tardive jusqu’à l’acheminement de l’aide.

     

    Les Jeux-Olympiques de Paris 2024

     

    2024, c’est aussi l’année des 33e Jeux olympiques d’été, le plus grand événement multisportif organisé tous les quatre ans. La compétition s’est déroulée à Paris, après une cérémonie d’ouverture sur la Seine aussi fastueuse que controversée. Après avoir accueilli les Jeux olympiques de 1900 et de 1924, la capitale française est devenue la deuxième ville après Londres à organiser trois fois les Jeux d’été. Toujours à Paris, le 7 décembre, des dirigeants du monde entier et des citoyens ordinaires ont assisté à la cérémonie de réouverture de la célèbre cathédrale Notre-Dame, restaurée après l’incendie qui avait détruit le monument gothique cinq ans plus tôt.

     

     Ils nous ont quittés en 2024

     

    Nous ne pouvons terminer cette rétrospective sans mentionner qu’en 2024, nous avons fait nos adieux aux acteurs de renommée mondiale Alain Delon, Anouk Aimée, Donald Sutherland et Maggie Smith, à l’écrivain Ismail Kadare, à la chanteuse Françoise Hardy et au musicien, compositeur et producteur Quincy Jones. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • La magie de Noël, un baume pour le cœur roumain

    La magie de Noël, un baume pour le cœur roumain

    Sibiu : « Christmas Unboxed », une tradition toujours plus féerique

    Le marché de Noël de Sibiu, considéré comme l’un des joyaux des fêtes roumaines, a ouvert ses portes le 15 novembre, dévoilant un univers enchanteur qui ravivait les souvenirs d’enfance. Depuis son lancement en 2007, en tant que premier marché de Noël de Roumanie, Sibiu est devenue la « Capitale de Noël » par excellence. Cette 17ᵉ édition s’étend sur trois places emblématiques du centre historique : la Grand Place, la Petite Place et la Place Huet, toutes magnifiquement décorées et illuminées.

    Plus de 120 chalets en bois proposent une myriade de trésors : des décorations artisanales, des objets faits main, et bien sûr des spécialités culinaires locales, comme les brioches cozonac, les saucisses fumées et le vin chaud épicé. Les visiteurs ont également pu découvrir des nouveautés, notamment la Maison du Père Noël avec son Ascenseur Magique, où les enfants plongent directement dans l’univers des contes de fées. Non loin de là, un chalet tyrolien, directement importé d’Autriche, ajoute une touche internationale à cette fête locale.

    La Petite Place, transformée en « Pays du Père Noël », regorge d’attractions pour petits et grands : un carrousel, un petit train, des projections multicolores sur les façades historiques et des animations immersives. Pour faciliter l’accès à cette féerie, un service spécial de bus, le « Sibiu Christmas Shuttle », a été mis en place pour les visiteurs venant de Bucarest. Les festivités, qui ont accueilli des milliers de personnes, se poursuivent jusqu’au 5 janvier, laissant des souvenirs impérissables.

     

    Craiova : un conte de fées lumineux

    Craiova a aussi inauguré son marché de Noël le 15 novembre dernier, plongeant immédiatement la ville dans une ambiance féerique. Sur la Place Mihai Viteazul (Michel le Brave), des milliers de visiteurs de émerveillés sont déjà venus admirer les innombrables lumières scintillantes. Ce marché, récompensé à plusieurs reprises comme étant l’un des meilleurs d’Europe, a franchi un nouveau cap cette année avec des attractions inédites et des thématiques originales.

    Le thème principal, « La Belle et la Bête », a transformé la place centrale en un décor de conte de fées. Chaque espace a son propre univers, avec des zones inspirées de « Star Wars » ou du « Village du Père Noël ». Parmi les nouvelles attractions, les visiteurs ont pu tester la luge volante la plus haute d’Europe de l’Est ou encore l’ascenseur du Père Noël, qui offre une expérience unique aux enfants. Les classiques sont également au rendez-vous : une grande roue spectaculaire, des carrousels, une montagne russe, une patinoire et des films en réalité virtuelle ont captivé toutes les générations.

    Les stands de nourriture et de boissons viennent ravir les gourmets, avec des spécialités locales telles que les saucisses « caltaboș », le pain d’épices, ou encore les fameux kurtos kalacs (brioche hongroise sucrée en forme de tube). Les visiteurs, qu’ils soient locaux ou venus de loin, peuvent savourer cet événement magique, et ce jusqu’au 5 janvier.

     

    Bucarest : des marchés pour tous les quartiers

     

    Place de la Constitution : le cœur battant des fêtes

    À Bucarest, le marché de Noël principal, situé Place de la Constitution devant le majestueux Palais du Parlement, a ouvert ses portes le 29 novembre. Avec ses 130 chalets, il représente un véritable carrefour de traditions et d’artisanat roumain. Les visiteurs ont pu y explorer des stands regorgeant de décorations, de cadeaux et de mets typiques, tout en profitant des nombreuses attractions comme la grande roue panoramique et la maison du Père Noël.

    Cette édition s’est distinguée par des initiatives inclusives, notamment la journée « Silent Day », dédiée aux enfants en situation de handicap, avec des ajustements pour leur permettre de profiter pleinement de la magie des fêtes. Des concerts variés ont également rythmé le marché, culminant avec une performance exceptionnelle de l’Orchestre métropolitain le 24 décembre pour célébrer Noël.

     

    West Side Christmas Market : la magie à Drumul Taberei

    Dans le quartier ouest de Drumul Taberei, le « West Side Christmas Market » offre une expérience immersive à ses visiteurs. Illuminé par des milliers de lumières et dominé par un sapin majestueux, ce marché combine tradition et modernité avec des activités telles que la patinoire, des spectacles de contes pour enfants et des concerts en plein air. Les visiteurs apprécient particulièrement les jeux en réalité virtuelle qui retracent la route des rennes du Père Noël.

     

    Laminor Winter Wonderland : un voyage thématique unique

    Le marché de Noël organisé dans les anciennes halles Laminor, dans le 3ᵉ arrondissement, a émerveillé les visiteurs par ses thématiques variées : Pôle Nord, Forêt Magique ou encore Noël Tropical. Ce lieu, mélangeant histoire et festivités modernes, propose des activités inédites, comme des montgolfières ou des manèges spécifiques.

    Timișoara : une ambiance musicale et festive

    À Timișoara, le marché de Noël a débuté le 30 novembre, marquant sa 17ᵉ édition avec un programme riche en festivités. La place de la Victoire s’est transformée en une véritable scène enchantée, accueillant chaque soir des concerts en tout genre. Des artistes locaux et internationaux ont offert des performances mémorables, contribuant à l’atmosphère festive.

    Outre les animations musicales, les attractions comme la grande roue, les carrousels et le train touristique ont attiré de nombreuses familles. Les stands gastronomiques, proposant des plats traditionnels et des sucreries artisanales, sont un véritable délice pour les visiteurs. Le marché a également organisé des moments spéciaux, comme l’arrivée du Père Noël ainsi qu’un spectacle sur glace, qui a enchanté les plus jeunes.

     

    Oradea : l’élégance festive au rendez-vous

    Oradea (nord-ouest) a brillé de mille feux dès le 29 novembre, accueillant son marché de Noël dans deux lieux emblématiques : les places de l’Union et Ferdinand. Ce marché, connu pour son élégance et son atmosphère conviviale, a attiré un grand nombre de visiteurs. Les chalets proposent des produits artisanaux, des décorations festives et des spécialités culinaires rappelant les traditions roumaines.

    Les lumières féeriques qui illuminaient chaque recoin de la ville ont contribué à l’ambiance magique, faisant d’Oradea une destination incontournable pour les amateurs de fêtes de fin d’année.

     

    Iasi met à l’honneur authenticité et convivialité

    Enfin, plongez dans la magie des fêtes en découvrant les marchés de Noël enchanteurs de la ville de Iași, où traditions locales et esprit festif s’entremêlent pour le bonheur des petits et des grands. Ces événements lumineux et chaleureux offrent aux habitants comme aux visiteurs l’opportunité d’explorer un éventail de décorations féériques, de cadeaux artisanaux, de boissons réconfortantes et de mets traditionnels. Les charmants chalets en bois, ornés de guirlandes scintillantes et de lumières éclatantes, animent cinq espaces distincts de la ville. Sur le boulevard Ștefan cel Mare (Etienne le Grand), un parc d’attractions promet des moments inoubliables grâce notamment à sa majestueuse grande roue.

    Du Palais de la Culture jusqu’à la Maison du Livre (Casa Cărții), les visiteurs se laisseront séduire par les stands débordant de trésors : articles en cuir et en fourrure, vin chaud parfumé, produits fermiers authentiques, objets religieux et délices culinaires locaux. Devant l’Hôtel de Ville, l’ambiance est tout aussi festive, avec des étals proposant artisanat, décorations, pâtisseries gourmandes, thés et produits issus de l’apiculture. Enfin, pour compléter cette aventure féerique, la foire « Traditions de la rue Lăpușneanu » promet aux visiteurs une immersion totale dans l’authenticité et la convivialité des fêtes de fin d’année.

     

    Un Noël sous le signe de la tradition et du renouveau

    En 2024, les marchés de Noël en Roumanie ont prouvé, une fois encore, leur capacité à rassembler les cœurs et à sublimer les traditions. Ces événements ne se contentent pas de célébrer Noël : ils incarnent une identité culturelle riche et une convivialité unique. Dans un contexte politique chargé, ils ont permis aux Roumains et aux touristes de partager des moments de joie.

    Qu’il s’agisse des chants traditionnels, des mets savoureux ou d’attractions innovantes, ces marchés parviennent à conjuguer tradition et modernité, créant des souvenirs inoubliables. Alors que les lumières s’éteignent et que l’année s’achève, ces instants magiques rappellent que Noël, au-delà des cadeaux, est avant tout un moment d’union et de partage.