Category: Nos émissions

  • Les crevettes asiatiques du Delta du Danube

    Les crevettes asiatiques du Delta du Danube

    Une nouvelle espèce de crevette a été identifiée dans les eaux douces de Roumanie, suscitant à la fois l’étonnement et l’inquiétude des spécialistes. Il s’agit de la crevette orientale d’eau douce (Macrobrachium nipponense), une espèce originaire d’Asie qui s’est progressivement implantée en Europe de l’Est. Désormais présente dans le Danube roumain, cette crevette est considérée comme un mets raffiné en Asie. Cependant, les biologistes avertissent qu’elle pourrait perturber les écosystèmes locaux. Aurel Năstase, biologiste à l’Institut national de recherche et de développement du delta du Danube, retrace son parcours jusqu’en Roumanie.

     

    « En Roumanie, cette espèce a été signalée pour la première fois en novembre 2020, après une première observation par des chercheurs ukrainiens sur le bras de Chilia. Depuis 2021, les scientifiques roumains ont également confirmé sa présence dans le delta du Danube. Son origine semble remonter au Dniestr, après une introduction initiale en Asie du Sud-Est. Dans les années 1960, elle a été introduite en Russie pour l’aquaculture, avant d’être transférée dans le delta de la Volga. Dans les années 2000, elle a atteint l’Ukraine, à la frontière avec la Moldavie, puis s’est répandue jusqu’à la mer Noire. Bien qu’elle soit une espèce d’eau douce, elle tolère aussi les eaux légèrement saumâtres, ce qui lui a permis de survivre et de coloniser le bras de Chilia. À l’origine, ces crevettes ont été importées en Russie pour nourrir les crabes chinois, mais leur valeur commerciale a rapidement été reconnue, menant à leur élevage en pisciculture. Aujourd’hui, elles sont largement cultivées dans le monde entier, notamment en Asie, mais aussi en Amérique. En Europe, elles se sont installées en Russie, en Biélorussie, en Ukraine, en Moldavie et, désormais, en Roumanie, où elles se sont propagées accidentellement jusqu’à Galati et au-delà. »

     

    Une menace pour l’équilibre écologique

     

    Bien plus qu’une simple curiosité exotique, la crevette orientale d’eau douce est une espèce invasive qui prolifère rapidement et risque d’altérer les écosystèmes qu’elle colonise.

     

    « Aujourd’hui, cette crevette est devenue l’une des espèces les plus présentes dans le delta du Danube. Elle semble être vectrice de maladies, affectant notamment notre écrevisse indigène. Carnivore opportuniste, elle se nourrit de larves d’insectes, de crustacés et de divers éléments présents dans son habitat aquatique, y compris des algues filamenteuses et de la végétation macrophyte. Nos recherches ont montré que de nombreux prédateurs locaux – poisson-chat, brochet, doré jaune – s’en nourrissent, bien qu’elle soit rapide et difficile à attraper. Nous avons également trouvé des restes de ces crevettes dans l’estomac de brochets capturant du poisson-chat. Les oiseaux ichtyophages et certains mammifères en font aussi leur repas. Cependant, son potentiel invasif reste préoccupant : une femelle peut produire six à huit générations de jeunes, faisant d’elle une véritable machine à pondre. Sa résistance aux températures froides et sa capacité à survivre en eau saumâtre renforcent encore son expansion. Il est donc probable que cette espèce continue de proliférer dans le delta du Danube. »

     

    Une invasion à déguster ?

     

    Si la présence de cette crevette constitue une menace pour la biodiversité locale, elle pourrait aussi représenter une opportunité culinaire. Plus faciles à nettoyer que les écrevisses, ces crevettes pourraient faire l’objet d’une pêche durable pour limiter leur expansion.

     

    La solution à cette invasion pourrait donc être savoureuse : les cuisiner avec de l’ail et en apprécier le goût tout en contribuant à la préservation des écosystèmes locaux.

  • Cluj-Napoca

    Cluj-Napoca

    Une ville à notoriété internationale

     

    Cluj-Napoca, une des villes les plus grandes de la Roumanie, a gagné de la notoriété au niveau international grâce aux festivals de musique Untold et Electric Castle, deux événements qui attirent des touristes du monde entier. Mais la ville a aussi une histoire riche et du patrimoine qui la rendent attrayante tout au long de l’année. Il faut aussi mentionner le fait que, pendant les 18ème et 19ème siècles, Cluj a été, en alternance avec Sibiu, la capitale administrative de la principauté de Transylvanie. En plus, Cluj est un important centre économique et universitaire de la Roumanie.

     

    Nous avons choisi pour guide aujourd’hui Bogdan Stanciu, qui est un habitant de cette ville, ancien journaliste et auteur de nombreux reportages de voyage. Nous avons appris pourquoi cette ville importante de la Transylvanie reste attirante même pendant les jours froids d’hiver.

     

    Plein d’expositions intéressantes

     

    Bogdan Stanciu : « Dans cette période, une visite à Cluj peut nous intéresser du point de vue des espaces intérieurs. Je parle surtout des musées : précisément durant cette période il y a plusieurs expositions très intéressantes. Donc, pour ceux qui adorent l’art et la culture, c’est le moment propice pour venir à Cluj. Je commencerais par l’exposition L’Univers de Dalí, qui est arrivée à Cluj après avoir été présentée à Bucarest et qui nous propose une collection de 170 objets d’art signés par le célèbre artiste. Il s’agit de lithographies, art graphique, gravures, sculptures et miniatures en or et diamant. Cette exposition est abritée par la Maison Hintz. La Maison Hintz est un édifice historique de Cluj à l’intérieur duquel une pharmacie a fonctionné pendant des centaines d’années. Ces dernières années, la maison a été restaurée, si bien qu’aujourd’hui on y trouve un très intéressant musée de la pharmacie au rez-de-chaussée. Ensuite, il faut mentionner Le musée du nouvel art immersif (Museum of Immersive New Art, MINA), qui a été ouvert à Cluj l’année passée. Celui-ci est le plus grand musée d’art immersif d’Europe, s’étendant sur une superficie de 4.000 m², et il offre une expérience très intéressante parce que dans cet espace on peut se plonger, pour ainsi dire, dans les œuvres des grands artistes plasticiens ».

     

    A visiter absolument : le Musée National d’Histoire de la Transylvanie

     

    Bogdan Stanciu nous présente aussi le Musée National d’Histoire de la Transylvanie, où se trouvent quelques expositions incontournables :

    « Au Musée d’Histoire de la Transylvanie, il y a une exposition de trésors inestimables, en or, des trésors datant de la période des invasions. Les organisateurs affirment que c’est l’exposition la plus précieuse de l’entière existence de cette institution, parce qu’elle comprend des pièces du trésor de Șimleul Silvaniei, qui ont été rapportées des musées de Vienne et de Budapest. Ce trésor a appartenu à une élite de la population gépide, mais, ayant été découverte pendant la période de l’occupation austro-hongroise de la Transylvanie, les pièces se trouvent à présent dans des musées de Vienne et de Budapest – les capitales de l’ancienne Autriche-Hongrie. Le trésor a été rapporté temporairement à Cluj et on y a ajouté des pièces du trésor de Pietroasele, connu sous le nom de « La Poule d’or et les poussins », et des pièces en or des tombeaux d’Apahida. Cette exposition sera ouverte tout au long de l’année, mais les pièces du trésor qui sont arrivées de Budapest quitteront Cluj au mois de mars parce qu’elles seront exposées ailleurs. Toujours au Musée National d’Histoire de la Transylvanie, je voudrais mentionner le lapidaire qui médiéval et prémoderne, lui aussi inauguré en 2024. C’est une collection sans précédent en Roumanie, surtout du point de vue de la présentation. On y trouve des éléments qui proviennent de différents monuments en style romain, gothique et Renaissance du territoire de la Transylvanie, de même qu’une série de sculptures baroques. Par exemple, on y a apporté plusieurs sculptures du Palais Banffy de Bonțida. »

     

    Bâti à la fin du 17ème siècle et surnommé « le Versailles de la Transylvanie », le Palais ou Château de Banffy est en cours de restauration, mais il fonctionne quand même comme espace pour le festival de musique Electric Castle.

     

    Autres espaces culturels

     

    Et la liste des espaces culturels de Cluj n’est pas terminée.

    Bogdan Stanciu : « Je vais achever cette énumération des expositions temporaires des musées de Cluj avec un événement qui a lieu au Musée Ethnographique de la Transylvanie, proposant aux visiteurs une série d’objets de la collection de l’ethnographe Téglás István, qui a beaucoup étudié la sorcellerie et les sortilèges dans les communautés romes de la Transylvanie au 19ème siècle et a ramené des objets auxquels on a attribué des qualités magiques. Je voudrais mentionner encore deux musées plus petits, privés, qui méritent bien d’être visités : le Musée Steampunk et le Muzeon, c’est-à-dire le musée de l’histoire des Juifs de Cluj. »

     

    A part les musées, les édifices religieux de Cluj sont tout aussi impressionnants. Parmi eux un des plus importants de Roumanie est la Cathédrale Catholique de Saint Michel, qui se trouve sur la place centrale de Cluj et dont la construction a commencé en 1316. Puis, la tour de l’horloge, érigée au 19ème siècle, qui mesure 80 m de haut, est la seconde plus haute tour de l’horloge de Roumanie. L’accès des visiteurs à l’intérieur de la tour est permis quelques jours par an seulement. Cet objectif touristique et beaucoup d’autres endroits intéressants de Cluj peuvent être découverts et explorés lors des circuits à pied. (trad. Catalina Balan)

  • Poiana Brașov, joyau des sports d’hiver en Roumanie

    Poiana Brașov, joyau des sports d’hiver en Roumanie

    Nichée à seulement 12 kilomètres de Brașov, l’une des villes majeures du centre de la Roumanie, Poiana Brașov s’impose comme la station de montagne la plus prisée du pays. En été, elle séduit les amateurs de randonnées et de paysages alpins, mais c’est en hiver qu’elle dévoile tout son éclat, attirant des foules passionnées de ski et de sports de glisse. Le domaine skiable de Poiana Brașov s’étend sur les pentes du mont Postăvarul, dont le sommet culmine à 1 803 mètres d’altitude. La station elle-même est perchée à 1 030 mètres, offrant ainsi un dénivelé de plus de 700 mètres. Les pistes les plus longues atteignent près de 5 kilomètres et permettent aux skieurs de tous niveaux d’évoluer dans un cadre spectaculaire. L’histoire du ski y est profondément ancrée : la première descente y fut enregistrée en 1895, suivie en 1906 de la première compétition de ski organisée dans la région.

     

    Un domaine skiable varié et bien aménagé

     

    Aujourd’hui, Poiana Brașov dispose d’une infrastructure hôtelière moderne et de 24 kilomètres de pistes, garantissant aux visiteurs des conditions idéales pour des vacances d’hiver réussies. Adrian Biriboiu, chef du service du domaine skiable, détaille l’offre proposée aux amateurs de glisse :

     

    « À Poiana Brașov, nous avons sept pistes principales, totalisant 24 km de descentes. Nous couvrons toute la gamme de difficultés, des pistes noires exigeantes aux pistes bleues adaptées aux débutants. Trois pistes sont spécialement conçues pour l’apprentissage du ski, dont deux situées à la base du domaine skiable. Elles mesurent entre 800 et 1 000 mètres, offrant un terrain idéal pour toutes les tranches d’âge. Grâce à l’accompagnement d’un moniteur spécialisé, deux à trois séances suffisent généralement pour se familiariser avec le ski et s’attaquer ensuite aux pistes du massif. »

     

    Pour les novices, la station propose également la piste Drumul Roșu, un long tracé bleu de 5 kilomètres, qui serpente depuis la station d’atterrissage de la télécabine jusqu’à la base du domaine. Les skieurs aguerris, eux, peuvent se mesurer aux deux pistes noires emblématiques de la station : Subteleferic et Lupului.

     

    « Ces deux pistes, qui partent du sommet, offrent des profils différents : Lupului est plus accessible, tandis que Ruia, plus raide, est homologuée pour les compétitions de ski nationales et internationales », ajoute Adrian Biriboiu.

     

    Une station moderne et bien équipée

     

    La station a bénéficié d’importants investissements ces quinze dernières années, avec notamment l’agrandissement du domaine skiable et l’installation de canons à neige garantissant un enneigement optimal tout au long de la saison. Côté remontées mécaniques, la gestion des forfaits a été modernisée pour faciliter l’accès aux pistes :

     

    « Sur le domaine skiable, nous utilisons des forfaits à points ou à périodes, disponibles aux guichets situés au pied des pistes, à la télécabine et au téléphérique. Mais les skieurs ont aussi la possibilité de recharger leur carte en ligne, directement depuis chez eux, s’ils disposent déjà d’une carte magnétique, même datant de l’année précédente. »

     

    Grâce à ces infrastructures performantes et aux conditions météorologiques favorables, la saison de ski à Poiana Brașov s’étend généralement jusqu’à la fin du mois de mars, et peut parfois se prolonger jusqu’à fin avril. Avec son cadre majestueux, ses équipements modernes et son riche héritage skiable, Poiana Brașov demeure une destination phare des sports d’hiver en Roumanie. Que l’on soit débutant ou skieur chevronné, cette station allie plaisir de la glisse et confort, garantissant des séjours mémorables au cœur des Carpates.

  • Le Forum des initiatives de la Jeunesse

    Le Forum des initiatives de la Jeunesse

    L’Ambassade de France en Roumanie et l’Institut français de Roumanie organisent du 10 février au 10 mars 2025 la 6e édition du Forum des Initiatives de la Jeunesse, dont le thème est cette année le « Pouvoir d’agir».

    Des ateliers, des conférences, des tables-rondes ou des projections de films encourageront la jeunesse d’entrer en dialogue avec des représentants de la société civile roumaine et française, sur des sujets essentiels comme les enjeux climatiques et environnementaux, la défense des droits humains ou encore la santé mentale.

    Notre collègue du Service roumain de RRI, Hildegard Ignatescu, francophone, a eu le le plaisir de s’entretenir avec Julie Pasquet, une jeune de 27 ans, activiste et co-fondatrice du collectif Le bruit qui court.

  • Jean-Baptiste Andrea, en visite à Bucarest

    Jean-Baptiste Andrea, en visite à Bucarest

    Récompensé du prix Goncourt en 2023 pour son quatrième roman, “Veiller sur elle”, paru tous comme les précédents chez L’Iconoclaste, Jean-Baptiste Andrea a été présent à Bucarest pour lancer la traduction en roumain de son livre. Traduit par Mihaela Stan pour les Editions Trei, le roman a réuni en librairie un public nombreux et enthousiaste. Ioana Stancescu de RRI vous invite à suivre la discussion qui s’est déroulée le mercredi, 26 février, à la librairie française Kyralina.

  • Les “mucenici”

    Les “mucenici”

    Dans les foyers paysans, les mères de famille préparaient des petites brioches qui avaient la forme du chiffre 8, appelées « mucenici ». En Valachie, les brioches étaient plus petites et devaient être bouillies dans de l’eau, alors qu’en Moldavie elles étaient cuites au four. Le chiffre 8 a aussi une signification spéciale : selon les croyances populaires, les soldats romains chrétiens s’étaient embrassés pour résister au froid. Ce fut le gouverneur romain qui en raison de leur foi chrétienne les avait punis de rester pendant des heures et des heures dans l’eau d’un lac.

     

    Conformément aux traditions, les femmes préparaient 40 brioches appelés « mucenici » ou « petits saints » alors que les hommes devaient absolument boire 40 verres de vin rouge. Pour préparer des mucenici moldaves il faut suivre la recette de pâte à brioche.

     

    Pour un kilo de farine il vous faut 200 grammes de sucre, un verre de lait, 100 grammes de beurre, 6 œufs, de la levure, un peu d’extrait de rhum, du zeste de citrons, des noix et du miel. Mélangez la levure au lait chaud, avant de le verser sur la farine dans un grand bol. Séparez les jaunes d’œuf et mélangez-les avec le beurre fondu à l’aide d’un fouet. Mélangez le tout et pétrissez pendant une bonne demi-heure avant de laisser reposer au couvert dans un endroit bien chaud, à l’abri des courants d’air. Après deux heures environ, coupez la pâte en portions et modelez des bâtonnets d’un centimètre, un centimètre et demi d’épaisseur avec lesquels il faut former des chiffres huit. Posez les « mucenici » sur du papier sulfurisé et puis mettez-les au four préchauffé. Une fois ces brioches bien dorées, les retirer du four et les recouvrir de miel, les parsemer de noix écrasées et de cannelle. Ces brioches étaient ensuite offertes aux enfants du village ou du quartier et peuvent être mangés chaudes ou froides.

     

    Pour les « mucenici » valaques, bouillis, il vous faut un quart de kilo de farine, du sucre et du miel, du zeste de citron, de l’extrait de rhum, 250 grammes de noix écrasées et un peu de sel. Mettez la farine dans un grand bol, ajoutez de l’eau et un peu de sel afin d’obtenir une pâte qui ne colle plus. Coupez de petits bâtonnets de pâte qu’il faut ensuite rouler à la main et former des chiffres huit plus ou moins grands, idéalement d’une dimension de 3 centimètres. Ensuite il faut les laisser sécher sur une feuille de papier pendant plusieurs heures. Enfin, dans une casserole, faites bouillir de l’eau avec 250 grammes de sucre, plusieurs cuillerées de miel et un peu de sucre vanillé. Une fois l’eau portée à l’ébullition, y mettre les mucenici et laisser cuire à feu doux pour qu’ils ne se déchirent pas. Mélangez aussi de temps en temps pour que les « mucenici » ne collent pas les uns aux autres. A la fin de la cuisson, ajoutez le zeste d’un citron et l’extrait de rhum, les noix écrasées et de la cannelle. On mange des « mucenici » chauds avec leur jus de cuisson en dessert ou bien au petit déjeuner.

  • Timișoara

    Timișoara

    Après avoir été Capitale européenne de la culture en 2023, Timișoara continue d’attirer les visiteurs. Avec une infrastructure touristique bien développée, la ville propose cette année aussi de nombreux événements destinés aux touristes de Roumanie et de l’étranger, destinations promues d’ailleurs lors des grands salons du tourisme à l’étranger.

     

    Une ville multiculturelle

     

    Timișoara, la plus grande ville de l’ouest de la Roumanie, se trouve à proximité des frontières serbe et hongroise. Elle compte près de 340 000 habitants, et sa zone métropolitaine dépasse les 465 000 résidents. Mentionnée pour la première fois dans des documents en 1211, la ville s’est dotée de remparts au XVe siècle avant de passer sous le contrôle de l’Empire ottoman en 1552. Elle est restée sous domination ottomane jusqu’en 1716, date à laquelle cette ville et la région du Banat ont été intégrées dans l’Empire autrichien pour les deux siècles suivants. Sous administration autrichienne, la forteresse a été reconstruite, la rivière Bega, qui traverse la ville, a été assainie et canalisée, et de nombreux bâtiments ont été édifiés, figurant aujourd’hui sur la liste des monuments historiques.

     

    Timișoara a également été l’une des premières villes du monde à introduire un réseau de tramways à chevaux, dès 1869. Plus récemment, c’est là qu’a éclaté, en décembre 1989, la Révolution qui a conduit à la chute du régime communiste en Roumanie.

     

    Un printemps riche en événements

     

    Simion Giurcă, conseiller stratégique du président de l’Organisation de Management de la Destination Timișoara, évoque les festivités prévues pour le début du printemps dans l’ancienne Capitale européenne de la culture :

    « Nous allons bientôt inaugurer le Marché de Pâques, qui prend cette année une importance particulière, car les Pâques orthodoxe et catholique sont célébrées à la même période. Ceux qui bénéficient de congés dans leurs pays respectifs peuvent venir passer Pâques chez nous et découvrir de plus près les traditions orthodoxes. Nous leur recommandons vivement de visiter notre marché de Pâques. Nous les invitons également à assister à l’une des nombreuses manifestations culturelles organisées à cette occasion. Cette année encore, nous accueillerons une biennale de grande envergure avec des attractions majeures. Avec l’arrivée du printemps, de nombreux événements en plein air seront proposés, allant des festivals gastronomiques et de street food à des expériences gastronomiques plus raffinées, accompagnées d’un riche programme culturel. »

     

    Parmi les lieux emblématiques qui accueilleront ces événements, le Parc des Roses occupe une place spéciale. Créé à la fin du XIXe siècle, son aménagement paysager actuel date de 1929. Grâce à ses parcs multicolores qui fleurissent au printemps, Timișoara s’est vu attribuer le surnom de « ville des roses ».

     

    Simion Giurcă souligne également l’importance du cadre urbain :

    « Avec l’arrivée du printemps, Timișoara se pare de verdure et fleurs. Il ne faut pas oublier que c’est la ville des fleurs et des roses, un titre dont nous sommes fiers et que nos visiteurs peuvent constater dès le mois de mars. A part cette richesse naturelle, nous disposons d’une multitude de terrasses, cafés et restaurants où l’on peut profiter d’un moment agréable. Avec le retour du soleil, les visiteurs peuvent s’installer en terrasse et admirer les magnifiques bâtiments. Et la bonne nouvelle, Timișoara se refait : de véritables joyaux architecturaux émergent peu à peu derrière les anciennes façades grises et négligées, révélant leurs couleurs éclatantes et leurs éléments décoratifs, rendant ainsi la ville toujours plus resplendissante. »

     

    Timișoara invite également à la découverte de son patrimoine fluvial. Simion Giurcă:

    « Nous encourageons nos visiteurs à profiter d’une promenade sur le canal Bega à bord de nos célèbres navettes fluviales, typiques de la ville. Et surtout, nous les incitons à faire un détour par le Mémorial de la Révolution roumaine, un lieu essentiel, car c’est ici qu’a commencé en 1989 la transformation moderne et européenne de la Roumanie. »

     

    Une ville entre patrimoine et dynamisme culturel

     

    Surnommée la « petite Vienne » en raison du style architectural de ses bâtiments historiques, Timișoara est également connue sous le nom de « ville sur la Bega », la rivière et le canal navigable qui la traversent. La ville se distingue aussi par ses trois théâtres d’Etat, où les spectacles sont joués en roumain, en allemand et en hongrois.

  • « Seule la Victoire l’ennoblit ».

    « Seule la Victoire l’ennoblit ».

    Fondé au 17e siècle et ayant une histoire de plus de trois siècles et demi, le régiment a été refondé en 2016 et il a continué les traditions de combat anciennes. Ses fantassins et escadrons de « cavalerie blindée », c’est-à-dire en langage moderne, l’infanterie mécanisée et les compagnies de chars Leclerc sont arrivés en Roumanie. Ils ont été présents à l’exercice Eagle Warrior 25 qui s’est tenu au mois de février sur le polygone de Topraisar du 341e bataillon d’infanterie « Constanta » au centre de la Dobroudja, au bord de la mer Noire.

     

    Le commandant des troupes françaises déployées à Topraisar a été le capitaine Pierre-Louis: « D’abord nous essayons de nous intégrer. Par exemple, lorsque nous nous entrainons pour le combat dans les tranchées, nous essayons d’inclure un groupe de militaires roumains dans le cadre de notre peloton. Les militaires roumains sont très motivés, efficaces, vos sous-officiers font état de professionnalisme et de pragmatisme. C’est une situation bénéfique pour les deux côtés parce que les travaux de génie que nous réalisons ici pourront être utilisés aux entrainements par les militaires roumains et pour nous, il était temps de nous reconnecter à la réalité et à l’intensité de la guerre », avoue le capitaine français.

     

    La légendaire Kalach, toujours d’actualité

     

    Pour les tirs réels sur le polygone, les deux parties ont utilisé l’armement de l’autre et entre autres le bon vieux fusil d’assaut AKM, la célèbre « Kalach » et l’arme d’assaut française standard actuellement, le très moderne fusil d’assaut HK 416. Il est probablement surprenant, mais le capitaine Pierre-Louis nous dit que ce n’est pas l’arme qui fait le combattant : « Oui, l’AKM est vieux, mais nous pouvons dire également que parfois, vieux signifie valeureux. Par conséquent, il est vieux, mais très fiable, il est facile à utiliser, à entretenir et peut être utilisé en toute condition. C’est bien pour mes hommes de voir, de savoir utiliser et tirer avec ces armes, expérimenter de nouvelles choses. En fin de compte, il s’agit toujours d’une arme d’assaut. Vous savez que l’arme ne fait pas le tirailleur, en fait, à mon avis le plus important est celui qui tire. Je crois et je suis assez sûr que si je donne mon arme à un de vos soldats expérimentés, il l’utilisera très facilement et aura les mêmes résultats qu’avec l’arme dont il est doté », précise encore le capitaine Pierre-Louis.

     

    Notre interlocuteur a aussi une histoire très intéressante : il n’est pas né en France, mais en Allemagne, au début des années ‘90 dans la ville de Kleve, où son père, lui aussi officier actif dans l’armée française, était déployé en mission. Il a une carrière de 15 ans dans l’armée et, bien qu’il ne le reconnaisse pas, il est un véritable connaisseur du champagne, puisque lorsqu’il était jeune il travaillait aux vendanges dans les vignobles de la région. Le capitaine Pierre-Louis avoue apprécier beaucoup la Roumanie : « Je peux vous dire que les Roumains sont très accueillants, ils nous ont reçu les bras ouverts. Je me réjouis et je suis reconnaissant d’être ici, c’est une expérience tout à fait nouvelle pour moi … vous savez, la météo n’est pas tellement différente. Mais le paysage et la nature du sol sont différentes, tout comme les animaux, puisque c’est ici que j’ai vu un ours dans la forêt et ce fut assez impressionnant. »

     

    Prêts à répondre aux menaces actuelles

     

    Le capitaine Pierre-Louis n’a pas de doute sur la nature de la mission et sur le but de la présence de l’Alliance en Roumanie. Il est très fier de l’affirmer clairement : « D’abord, nous sommes ici en tant que partie des ententes bilatérales avec la Roumanie dans le cadre de l’OTAN, afin de renforcer les liens entre alliés, afin de nous entrainer ensemble et de dissuader, d’être prêts à répondre aux menaces actuelles à l’adresse de la Roumanie et peut-être de toute l’Europe. Deuxièmement, il est très important pour nous de connaitre nos alliés, de nous entrainer ensemble et de nous préparer pour l’avenir. Le motto de notre régiment est « Victoria Pinget », en français cela signifie « Seule la victoire l’ennoblit »”. Essayons de le faire chaque jour ! » a conclu le capitaine Pierre-Louis. Et c’est sur ses paroles que s’achève notre émission d’aujourd’hui.

     

     

     

  • Alain Fischer, figure de proue de la science contemporaine

    Alain Fischer, figure de proue de la science contemporaine

    Nous parlons sciences, recherche et vaccination à l’occasion de la visite en Roumanie, du professeur Alain Fischer, figure de proue de la science contemporaine, invité par l’Académie roumaine des scientifiques.

     

    Universitaire, médecin et chercheur de renommée mondiale, le professeur Alain Fischer est l’une des personnalités les plus influentes dans le domaine de l’immunologie et de la médecine génétique. Au cours d’une carrière impressionnante, il a révolutionné le traitement des maladies immunodéficientes grâce à ses travaux pionniers en thérapie génique et est considéré comme l’un des architectes de la nouvelle ère de la médecine personnalisée. Les travaux du professeur Alain Fischer ont ouvert de nouveaux horizons dans le traitement des maladies auto-immunes et inflammatoires, influençant la recherche mondiale en immunologie.

     

    Alain Fischer a été aussi l’un des principaux architectes de la stratégie de vaccination de la France durant la pandémie, apportant une expertise scientifique essentielle en matière de santé publique.

     

    La Roumanie bénéficie ainsi de la présence d’une personnalité de premier plan dont l’expertise contribuera au renforcement des relations académiques et scientifiques entre la Roumanie et la France.

     

    Au micro de Dan Sterian de Radio Roumanie Régionale, Alain Fischer parle des points forts de sa carrière, de sa visite en Roumanie, de la coopération scientifique et médicale roumano-française, et surtout de l’importance de la vaccination en tant que principal instrument dans la lutte contre les maladies graves.

     

     

  • Le coup de coeur du libraire- Oublier Bucarest, de Victor Ieronim Stoichita

    Le coup de coeur du libraire- Oublier Bucarest, de Victor Ieronim Stoichita

    Né en Roumanie et vivant en Suisse, le professeur d’histoire de l’art, Victor Ieronim Stoichita, est auteur, entre autres, du livre de mémoires “Oublier Bucarest” qui lui a valu en 2015, le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature française offert par l’Académie française. On ne saurait donc nous étonner que Mathieu Fabre, libraire à Kyralina, a choisi d’en faire son coup de cœur de cette semaine.

  • Les foires du Martisor à Bucarest, Paris et Bruxelles

    Les foires du Martisor à Bucarest, Paris et Bruxelles

    Les symboles du Martisor

     

    Dans le calendrier traditionnel roumain, le mois de mars débute par la journée du Martisor. Le martisor est un symbole du renouvellement, de la vie, du printemps. Son principal élément est le fil tressé rouge et blanc, allégories de la lumière et de l’obscurité, de la chaleur de l’été et du froid de l’hiver, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort. Initialement un simple fil tressé noir et blanc, le martisor évolue, le rouge remplace le noir et on y attache des pièces de monnaie ou de petits objets symboliques. De nos jours, le martisor peut être tout objet de petites dimensions auquel l’on attache un fil bicolore rouge et blanc. Bref – un porte-bonheur.

     

    Comment offre-t-on un martisor ? En Roumanie, on l’offre aux femmes et aux filles. Les hommes doivent en offrir un à toutes les femmes de leur vie (que ce soit en famille, au travail ou des amis), et les femmes aussi s’offrent de telles amulettes les unes aux autres. Par conséquent, la dernière semaine de février il de coutume de se doter de dizaines de martisoare pour pourvoir en offrir le 1er mars.

     

    Où les trouver ? Les stands des créateurs de martisoare envahissent les villes fin février, on en trouve partout : dans la rue, dans les grands magasins, dans les musées, dans les petites boutiques de bijoux même.

     

    A Bucarest, deux endroits sont le rendez-vous incontournable des créateurs de martisoare : le Musée du Village Dimitirie Gusti et le Musée du Paysan Roumains. Situés tous les deux dans le nord de la capitale, ces deux musées organisent chaque année des foires du martisor. Alors, pour acheter le plus beau martisor, c’est là qu’il faut se rendre.

     

    Le Musée du Paysan Roumain

     

    Commençons par le Musée du Paysan Roumain. Sa foire du Martisor se tient chaque année fin février et réunit dans la cour extérieure du musée des créateurs venus des 4 coins de la Roumanie. Les produits présentés sont des plus originaux et se diversifient d’une année à l’autre.

     

    Cette année, la foire est ouverte jusqu’au dimanche 2 mars, de 9 heures du matin jusqu’à 18h. Plus de 170 créateurs sont à retrouver sur place, proposant des martisoare en tout genre : en céramique, en bois, en textile, en papier, en métal, en fleurs naturelles etc. Chaque objet est fait à la main et le plus souvent il y a même une histoire personnelle du créateur derrière chaque martisor. Les thématiques sont des plus variées aussi : à commencer par les fleurs et les oiseaux du printemps, en passant par les personnages des contes traditionnels roumains, sans oublier les animaux qui occupent une place importante dans le choix des amulettes. Pour les plus audacieux, des martisoare avec des messages amusants ou ironiques sont également disponibles et même des bijoux en argent. Chaque objet a un fil tressé rouge et blanc attaché, soit le principal symbole du martisor. Mais on peut aussi acheter des bracelets tressés pour compléter le cadeau. En plus des amulettes, vous trouverez au Musée du Paysan roumain des producteurs locaux de produits sucrés : sucettes, bonbons, pain d’épice, ainsi que des producteurs venus vendre des produits du terroir : confitures, biscuits,  brioches, chocolat, jus concentré, eau-de-vie, le tout fait maison, bien évidemment.

     

    Le Musée du Village Dimitrie Gusti

     

    Direction maintenant le Musée du Village Dimitrie Gusti, toujours dans le nord de Bucarest. Sous le titre « Le printemps au village », sa foire du martisor est ouverte jsuqu’au 9 mars. Ici, en plus des créateurs et de leurs produits, des ateliers créatifs sont organisés pour les enfants, en weekend. Les petits apprennent à bricoler leurs propre martisoare, à faire du collage textile ou à faire un peu d’éducation musicale. Mais aussi et surtout ils en sauront tout sur l’histoire, les origines et les symboles du martisor. Et si vous vous rendez au Musée du village le weekend du 8 et 9 mars, lorsque les Roumains célèbrent la Journée internationale de la femme, vous pourrez envoyer gratuitement des cartes postales à vos proches ou bien faire de courtes vidéos pour exprimer vos vœux et vos sentiments aux femmes les plus importantes de votre entourage.

     

    Voici donc deux foires du Martisor à ne pas rater à Bucarest.

     

    Mais le martisor est également célébré à l’étranger !

     

    Paris

     

    A Paris, l’Institut Culturel Roumain vous propose un programme spécial pour marquer cette fête. Les 1er et 2 mars, des ethnologues de l’Institut national du patrimoine de Bucarest et des artisans venus du village de Mandra, en Transylvanie, expliqueront, à la résidence de la Roumanie en France, l’évolution des traditions du Martisor au fil du temps, proposant aussi des ateliers créatifs pour les enfants. D’autres ateliers de création parsemés de légendes sont proposés par deux artistes roumaines à la marie du 17e arrondissement de Paris.

     

    Ronchin

     

    A Ronchin près de Lille, l’Association Printemps Roumain organise elle aussi la Fête du Martisor. Cette année ce sera le samedi 8 mars à partir de 16h, salle André Renier (parking de la Mairie de Ronchin).

     

    Au programme: ateliers de création de martisoare pour les grands et les petits, verre de l’amitié et stand de produits culinaires traditionnels. Vous pourrez fabriquer votre propre martisor pour le porter fièrement tout le mois de mars. Venez nombreux avec le sourire, l’entrée est libre ! c’est l’invitation de l’Association Printemps Roumain.

     

    Bruxelles

     

    Enfin direction Bruxelles, où l’ICR vous propose l’exposition « Le Martisor – patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO » qui vous dira tout sur les coutumes liées à ce symbole roumain. L’exposition est organisée dans le cadre d’un événement plus ample intitulé « Le Martisor – symbole du printemps chez les Roumains » et se tient du 1er au 8 mars à la Maison de la Laïcité.

     

    Voilà, nous nous arrêtons là pour la liste des villes francophones qui accueillent de tels événements, mais sachez que l’ICR propose des manifestations liées au Martisor dans la plupart des villes du monde où il est présent : Londres, Lisbonne, Prague, Vienne et même Tokyo. Disons pour terminer, qu’ayant derrière une histoire ancestrale, des symboles multiples et des pratiques très rigoureuses, le martisor a été inclus en 2017 au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO.

     

  • Les ONGs se mobilisent pour le climat

    Les ONGs se mobilisent pour le climat

    En 2006, à la veille de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, l’ONG REPER 21 voyait le jour avec une mission claire : sensibiliser le public aux enjeux environnementaux et accompagner la transition écologique du pays. Depuis, alors que les défis climatiques n’ont cessé de s’intensifier, cette organisation est devenue un acteur incontournable dans la mobilisation citoyenne pour une Europe plus verte.

     

    Pourtant, cette dynamique se heurte à de nombreux obstacles. À l’échelle mondiale, le climato-scepticisme continue de freiner les avancées, incarné par des figures comme Donald Trump, qui, durant son mandat, a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris et minimisé l’urgence climatique. En Europe, les contradictions s’accumulent : alors que le Pacte vert européen semblait marquer un tournant ambitieux, les coupes budgétaires récentes dans les fonds dédiés à la transition écologique jettent une ombre sur les engagements pris.

     

    Dans ce contexte, le rôle des ONG comme REPER 21 devient plus crucial que jamais. Face aux reculs politiques et aux inerties institutionnelles, ces dernières continuent de sensibiliser les citoyens pour que la lutte contre le changement climatique reste une priorité. Bogdan Gioară, président de de l’association, est notre invité au micro de RRI.

     

     

  • Les meilleures destinations de Roumanie pour 2025

    Les meilleures destinations de Roumanie pour 2025

    Avez-vous déjà prévu des vacances pour 2025 ? Si vous avez encore l’embarras du choix, alors voici les meilleures destinations à découvrir en Roumanie cette année, telles qu’elles vous sont proposées par la Fédération internationale des Ecrivains et Journalistes du Tourisme (FIJET) Roumanie. Ses représentants ont visité les endroits mentionnés, ils se sont bien renseignés et puis ont soumis au vote le TOP 10 des meilleures destinations roumaines pour cette année.

     

    Au total, quatre catégories ont été visées : les grandes villes, le tourisme rural, écologique et culturel, les villes thermales et les stations de montagne. Voici le résultat du vote. Les principales grandes villes recommandées par la Fédération sont : Iași (est), Brașov (centre), Timisoara (ouest) et Târgu Jiu (sud-ouest). Côté tourisme rural, écologique et culturel il ne faut surtout pas rater les Chaudières du Danube, l’Olténie au pied des montagnes, la petite ville d’Arieșeni en Transylvanie et Sfântu Gheorghe, dans le delta du Danube. Pour les villes d’eau, l’avis de spécialistes est unanime : c’est à Herculane les Bains qu’il faut aller cette année. Enfin, pour les stations de montagne, Rânca s’avère le rendez-vous incontournable des amateurs de sports d’hiver.

     

    Pourquoi avoir un classement des meilleures destinations de Roumanie, alors que l’ensemble du pays est tellement intéressant ?

     

    Réponse avec Traian Bădulescu, vice-président et porte-parole de FIJET Roumanie :

    « Tous les membres de la Fédération ont fait leur choix parmi une multitude de destinations remarquables de notre pays, pas seulement 10, avec pour but de les faire connaître non seulement en Roumanie, mais aussi au niveau international. C’est un classement, mais chaque destination mérite toute notre attention. Chacune a été visitée par les membres de notre Fédération. A préciser aussi que c’est le classement de cette année, et que cela ne veut point dire que d’autres endroits ne valent pas le détour. Chaque année, la FIJET se propose de mettre en avant 10 destinations de Roumanie. En tête de liste, cette année, l’on retrouve les Chaudières de Danube, suivies par Iaşi, Braşov, Rânca, Târgu Jiu, l’Olténie au pied des montagnes, Arieşeni, Herculane les Bains, Timişoara et Sfântu Gheorghe, au delta du Danube, dans le département de Tulcea. Nous allons proposer d’autres destinations dans nos articles, puisque toutes méritent bien de bénéficier de la promotion et du respect des membres de la FIJET ».

     

    Les Chaudières du Danube, en tête de liste

     

    Pour inscrire une destination touristique au classement annuel, les journalistes spécialistes du tourisme doivent motiver leur choix. Voici comment ils ont motivé leur décision de placer en tête du classement 2025 la région connue sous le nom des Chaudières du Danube. A leur avis, c’est une des zones naturelles les plus spectaculaires de Roumanie, avec des paysages à couper le souffle et un riche héritage culturel. Situées dans le Parc naturel des Portes de Fer, ces formations géologiques uniques sont le résultat du croisement entre les Carpates et le Danube, qui s’est frayé un défilé étroit bordé de rochers abrupts et animé par des eaux tumultueuses. De nombreuses attractions touristiques sont à retrouver sur place, dont le visage du roi dace Décébale sculpté en montagne dans le golfe de Mraconia. S’y ajoutent les grottes de Ponicova et de Veterani, qui feront la joie des explorateurs passionnés de spéléologie et d’histoire. En même temps, les randonnées en montagne, sur Ciucaru Mare, vous feront découvrir des panoramas superbes qui donnent sur le défilé du fleuve, alors que les visites au monastère de Sainte Anne (Sfânta Ana) et au Musée ethnographique « Doina et Teodor Grigore » de la ville d’Eșelnița vous permettront de faire une incursion dans la culture et les traditions locale.

     

    C’est justement pour mettre en valeur toutes ces richesses naturelles et culturelles qu’a été créée l’Association « Découvrez Chaudières du Danube » qui se propose de faire connaître cette zone en tant que destination touristique durable et accessible à tous.

     

    Voilà, en bref, pour la première proposition touristique de la Fédération internationale des Ecrivains et Journalistes du Tourisme (FIJET) Roumanie. Nous allons les parcourir toutes dans nos émissions, alors, restez à l’écoute de RRI ! Avant de terminer précisons aussi qu’en 2024, le leader du classement était la station de Rimetea, au sein de la communauté magyare de Roumanie, avec ses paysages époustouflants sur une montagne unique. En 2023, la charmante localité transylvaine de Fundata était en tête de liste, suivie par la Bucovine et du delta du Danube. (trad. Valentina Beleavski)

     

     

     

  • Stop au smog!

    Stop au smog!

    Le smog, un grave problème des zones urbaine

     

    Le smog est une forme de pollution qui affecte gravement la santé publique et l’environnement et constitue un problème important en Roumanie, en particulier dans les zones urbaines. Les principales causes du smog en Roumanie sont les émissions de gaz et de particules fines provenant des véhicules, des industries, des centrales thermiques à combustible fossile et du chauffage des habitations au bois ou au charbon.

     

    Bucarest, Cluj-Napoca et Iasi sont les villes de Roumanie les plus touchées, avec des concentrations de polluants bien supérieures aux limites recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En hiver, ce phénomène s’intensifie en raison des basses températures et des inversions de température, qui empêchent la dispersion des polluants dans l’atmosphère. Cela rend l’air stagnant et la pollution persiste plus longtemps. Un rapport publié à la fin de l’année dernière montre qu’à Bucarest, le smog et l’augmentation significative des valeurs de particules PM 2,5 sont essentiellement imputables au chauffage à combustibles solides.

     

    Une page de sensibilisation à ce problème

     

    Ecopolis, une organisation non gouvernementale, a créé une page de sensibilisation à ce problème, dont nous parle Oana Neneciu, sa directrice exécutive:

     « Avec la page Stop Smog, nous voulons sensibiliser les autorités et les citoyens à ce phénomène qui n’est plus rare à Bucarest. Il se produit chaque hiver. À partir d’une température inférieure à 10°, nous constatons l’apparition de ces phénomènes. Il s’agit essentiellement de pollution, de particules qui se combinent à des conditions météorologiques qui ne favorisent pas la dispersion des polluants. Nous avons alors cette chape, ce cocktail de pollution, qui reste au-dessus de la ville pendant un, deux, trois jours, voire plus longtemps en fonction des conditions météorologiques. Nous avons observé ce phénomène dans tout Bucarest. Nous essayons d’identifier plus spécifiquement la pollution provenant des sources de chauffage, qui sont de plusieurs types : le chauffage général, puis les installations de chauffage individuel, et enfin les installations fonctionnant avec des combustibles solides, qui constituent en fait un problème majeur à Bucarest. »

     

     

    Les zones les plus problématiques identifiées, en termes de valeurs de particules PM 2,5, sont Giulești, Bucureștii Noi, Colentina-Fundeni et Rahova-Ferentari. De nombreuses maisons y utilisent des installations à combustibles solides tels que le bois, les granulés ou les déchets, qui devraient être remplacées de toute urgence.

     

    Trop peu de chiffres officiels 

     

    Mais il n’existe aucun rapport officiel analysant ce phénomène, explique Oana Neneciu, directrice exécutive de l’ONG Ecopolis.

     « Les autorités nationales ne disposent pas de ces données, mais il existe des rapports de médecins. À l’Institut de pneumophthiologie Marius Nasta, la Dr Beatrice Mahler a réussi, avec son équipe, à identifier les fluctuations des admissions à l’hôpital en fonction de l’augmentation et de la diminution des particules dans l’air. Elle a pu constater qu’à partir de dix microgrammes/m³, si la valeur des particules augmente, le nombre d’hospitalisations peut atteindre 600 par jour, par exemple. C’est énorme et cela signifie que beaucoup d’argent est dépensé dans ce secteur de la santé.

     

     

    En ce qui concerne le nombre d’installations de chauffe au bois ou d’autres combustibles solides dans la région de Bucarest et d’Ilfov, il n’existe qu’une seule estimation, celle de l’Association pour l’énergie intelligente, qui indique que 80 000 foyers sont actuellement chauffés au bois de chauffage. De même, la capitale roumaine peine à repenser son urbanisme afin de permettre à ses habitants de délaisser leurs grosses voitures au profit de moyens de transport moins polluants comme le vélo ou les transports en commun. Il reste encore un long chemin à parcourir afin de sensibiliser la population à ces questions afin de leur permettre de faire le lien entre santé et environnement ! (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Les jeunes roumains réagissent face aux changements climatiques

    Les jeunes roumains réagissent face aux changements climatiques

    Si les Roumains des différentes générations oscillent entre vieilles habitudes et désir de préserver la planète, ou du moins leur environnement immédiat, les jeunes générations sont unanimes : il faut agir ! C’est ainsi qu’a vu le jour en septembre 2024 la première « Déclaration nationale de la jeunesse sur le changement climatique ». Réalisée avec l’appui de l’UNICEF et  résultat d’une collaboration de 200 jeunes roumains, la Déclaration propose des solutions concrètes pour inscrire la Roumanie dans les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique. Le document encourage aussi l’implication des jeunes dans ce processus et leur collaboration avec les autorités. C’est une démarche tout à fait inédite, car c’est la première fois que les jeunes roumains s’impliquent pour formuler des solutions et des politiques durables visant à limiter les changements climatiques. La « Déclaration nationale de la jeunesse sur le changement climatique » a été suivie par une « Déclaration mondiale de la jeunesse », présentée aux dirigeants internationaux lors de la COP29, à Baku, en novembre 2024.

     

    Anna Riatti, représentante de l’UNICEF en Roumanie, a accepté l’invitation de Radio Roumanie Internationale et a partagé avec nous des détails sur le contexte de cette Déclaration, sur les principaux sujets qu’elle a abordés, son impacte ainsi que le rôle des médias, et en particulier de la radio, dans la sensibilisation et la mobilisation des jeunes dans la lutte contre les changements climatiques. Elle est au micro d’Andra Juganaru.

     

     

    Les jeunes d’aujourd’hui s’inquiètent donc de l’avenir de la planète dont ils ont hérité. S’ils attendent des actions concrètes de la part des autorités, ils savent aussi que le changement dépend en partie d’eux. La Déclaration nationale de la jeunesse sur le changement climatique, signée en novembre 2024, marque ainsi un premier pas dans cette direction. C’est le message qu’a tenu à nous transmettre Alex, lycéen de 17 ans à Bucarest, témoignant de cette prise de conscience collective et de la volonté d’agir qui anime la jeunesse roumaine. Il est au micro de Charlotte Fromenteaud.