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  • Le patinage artistique roumain en lumière grâce à Julia Sauter

    Le patinage artistique roumain en lumière grâce à Julia Sauter

    Rarement évoqué en Roumanie, le patinage artistique a pourtant été sous les projecteurs à l’occasion des Championnats d’Europe 2025, qui viennent de s’achever à Tallinn, en Estonie. Quatre sportives ont représenté le pays : Julia Sauter et Ana Sofia Beşchea dans la catégorie individuelle féminine, ainsi qu’Emilia Ziobrowska et Shiloh Judd en danse sur glace. La meilleure performance est revenue à Julia Sauter, qui a décroché une remarquable 7ᵉ place, établissant ainsi un record historique pour la Roumanie dans cette compétition.

     

    Née en Allemagne, à Weingarten, le 18 juin 1997, Julia Sauter évolue aujourd’hui sous les couleurs du Club Corona de Brașov. D’abord engagée pour l’Allemagne dans les compétitions juniors, elle a choisi de représenter la Roumanie à partir de 2013, convaincue par son entraîneur de l’époque, Marius Negrea.

     

    Sa première participation aux Championnats d’Europe remonte à 2015, à Stockholm, où elle s’est classée 35ᵉ. L’année suivante, elle progressait déjà en atteignant la 27ᵉ place à Bratislava. En 2017, à Ostrava, elle se hissait au 25ᵉ rang. Sa montée en puissance s’est poursuivie, jusqu’à son exploit de 2019 à Minsk, où elle terminait 14ᵉ grâce à un programme libre maîtrisé. Aujourd’hui, Julia Sauter s’affirme comme une prétendante sérieuse sur la scène internationale. À Tallinn, elle s’est classée 8ᵉ après le programme court et 10ᵉ au terme du programme libre, lui permettant ainsi d’atteindre une impressionnante 7ᵉ place au classement final.

     

    Son prochain objectif est d’améliorer encore ses performances lors des Championnats du monde de Boston, aux États-Unis, en mars prochain. Une réussite à cette échéance lui permettrait d’obtenir les critères techniques requis pour une qualification aux Jeux olympiques d’hiver 2026 en Italie. Toutefois, un défi administratif reste à relever : Julia Sauter doit encore obtenir la nationalité roumaine, un processus déjà en cours.

     

    L’ascension de cette patineuse est une source d’inspiration et d’espoir pour les jeunes Roumains aspirant à une carrière dans cette discipline. Espérons que son parcours ouvre la voie à un avenir plus radieux pour le patinage artistique en Roumanie.

  • Des alliés français en Roumanie

    Des alliés français en Roumanie

    Guillaume Renault a été quatre mois durant le chef des opérations du Groupe de combat de l’OTAN en Roumanie

     

    Né à Orléans, Guillaume Renault a été quatre mois durant le chef des opérations du Groupe de combat de l’OTAN en Roumanie. Pour lui, les six mois passés en Roumanie en tant que chef d’Etat major, soit chef des opérations du Groupe de combat de l’OTAN « Sébastopol » de Roumanie ou la mission Aigle comme il est également connu, ont été extraordinaires. Ce fut une expérience que le militaire français et surtout les jeunes militaires français, dont il est le commandant, ne peuvent pas vivre en France.

     

    4 mois passés à Cincu

     

    Guillaume Renault a été déployé quatre mois durant à Cincu, dans le département de Brasov, dans le centre de la Roumanie. Pourtant ce n’est pas uniquement à Cincu que les militaires français ont été déployés, parce que le Groupe de combat génère des détachements qui participent à la quasi-totalité des exercices nationaux et multinationaux alliées qui se déroulent en Roumanie. Cela a permis au lieutenant-colonel Guillaume Renault de voyager à travers le pays.

     

    « Pour nous, c’est une opportunité d’échanger des tactiques, de nous familiariser avec l’armement roumain, de voir comment sont instruites les deux côtés, tant les Français que les Roumains. J’ai parlé à mes soldats et ils m’ont dit être très heureux de découvrir beaucoup de choses ici, parce qu’ils n’étaient pas habitués à de telles expériences en France. C’est une très bonne opportunité et j’espère pouvoir renforcer cette collaboration et mener beaucoup d’autres entraînements pareils » a précisé notre interlocuteur.

     

    « Le premier, toujours le premier »

     

    Le lieutenant-colonel Guillaume Renault fait partie du 1er régiment de tirailleurs, basé dans la ville d’Epinal, département des Vosges, de la région de Lorraine. A présent, le régiment mécanisé d’infanterie est un des plus connus en France. Il fut refondé en 1994, mais il est l’héritier des traditions de combat des régiments de tirailleurs nord-africains (algériens, marocains, tunisiens) fondés en 1841. Il est subordonné à la 7e brigade blindée française de Besançon, dont est issue la majorité des effectifs français du Groupe de combat de l’OTAN en Roumanie.

     

    « Premier, toujours le premier » – c’est le slogan du régiment et cela dit tout. Ces quatre derniers mois, parce que c’est la durée d’une rotation française en Roumanie, l’unité a travaillé intensément pour préparer le Groupe de Combat à faire face aux exercices alliés majeurs prévus pour l’automne, durant lesquels les effectifs devraient augmenter temporairement jusqu’au niveau d’une brigade.

     

    Le lieutenant-colonel Renault nous a aussi déclaré que : « A présent, le bataillon est constitué de différentes unités de France, de Belgique, du Luxembourg et récemment d’Espagne. Et dans le cadre du dernier exercice de la série Dacian, qui a été dirigé par notre brigade, nous avons mis en pratique les mêmes idées et buts que cette année, lors de l’exercice Dacian Spring 25. Pourtant, ce dernier sera un exercice beaucoup plus grand, avec de nombreuses troupes qui arriveront en Roumanie depuis la France. »

     

    Témoignage sur la Roumanie

     

    Le paysage en Roumanie est assez différent pour le lieutenant-colonel Guillaume Renault, même s’il existe des similitudes entre la région d’Epinal, à une altitude de quelque 500 mètres, les collines et les montagnes des Vosges et la région de Cincu.

     

    En quittant notre pays, il affirme regretter le fait que sa position ne lui a pas permis d’avoir suffisamment de temps pour découvrir davantage d’endroits et de personnes en Roumanie. Néanmoins, il aime la cuisine roumaine et il se dit aussi intéressé à découvrir de nouveaux gouts, de nouvelles personnes et les traditions locales.

     

    « Je dirai que c’est une rare occasion de travailler avec des militaires d’autres pays alliés, Roumains, mais aussi Polonais, Portugais, Belges, Espagnols, également parce la plupart des militaires sont jeunes et ils s’habituent à travailler en commun avec les soldats d’autres Etats de l’OTAN et cela est une opportunité et une très bonne expérience pour eux et pour tous les bataillons », a conclu le lieutenant-colonel Renault à la fin de son expérience de quatre mois en Roumanie.

     

    (trad. Alex Diaconescu)

  • La perception des Roumains sur les changements climatiques

    La perception des Roumains sur les changements climatiques

    « Il n’y a pas de réchauffement climatique, ce n’est qu’une conspiration mondiale »

     

    « Il n’y a pas de réchauffement climatique, ce n’est qu’une conspiration mondiale », ce genre de commentaire suit presque toujours les articles sur le climat postés sur les réseaux de partage.

     

    Même si le déni du réchauffement climatique est une pratique assez répandue sur la Toile roumaine, à en croire les statistiques, les Roumains sont assez conscients que les changements climatiques ont des conséquences sur leur vie quotidienne. Du moins c’est ce que révèle un sondage commandé par la Banque européenne d’investissement et réalisé en août 2024.

     

    L’étude s’inscrit dans un baromètre plus large qui illustre les opinions de plus de 24 000 personnes en UE et aux Etats-Unis au sujet des changements climatiques. Plus de huit Roumains sur dix reconnaissent le besoin de changer et d’adapter leur style de vie aux effets des changements climatiques, conformément au Sondage annuel relatif au climat, commandé par la Banque européenne d’investissement. 97 % des personnes questionnées affirment qu’il est important que leur pays s’adapte aux changements climatiques. Qui plus est, 90 % des Roumains sont d’accord qu’il faut dépenser immédiatement de l’argent pour s’adapter aux changements climatiques et éviter des coûts plus élevés à l’avenir.

     

    De même, 83 % des Roumains ont avoué avoir souffert au moins une conséquence directe des phénomènes météorologiques extrêmes, soit 15 % de plus que la moyenne européenne. Par exemple, 37 % se sont confrontés à des pannes de courant, 29 % ont eu des problèmes de santé – coups de chaleur ou bien problèmes respiratoires et 29 % ont constaté que des forêts ou des aires naturelles ont été détruites à proximité de leur habitation. Cela a donc déterminé 83 % des Roumains à admettre qu’ils devront adapter leur style de vie aux changements climatiques. Pour ce qui est de l’adaptation des communautés aux nouveaux  phénomènes climatiques, les Roumains ont nommé le développement de la végétation résistante à la chaleur, les mesures de faire baisser la température dans les villes et l’amélioration de l’infrastructure, dont notamment des barrières contre les inondations ou des réseaux d’électricité plus résistantes.

     

    Les infox propageant le déni du réchauffement climatique abondent

     

    Et pourtant, les infox propageant le déni du réchauffement climatique abondent sur les réseaux sociaux en langue roumaine. Rien qu’un exemple : presque chaque été, un extrait d’un article de journal des années 1930 annonce des températures de 54 degrés. Pourtant, il s’agissait de températures enregistrées en plein soleil, sur le sol, et non pas aux stations météo, dans des conditions standard où les maximas ont tourné autour des 37 degrés. D’ailleurs, en analysant les données scientifiques et les températures moyennes du mois de juillet on constate une progression évidente de celles-ci d’environ un degré et demi. Et pourtant, même si cette fausse nouvelle particulière a été démentie à maintes reprises, elle revient presque chaque été une fois la vague de chaleur installée la Roumanie.

     

    D’autres problèmes plus urgents

     

    Et même si la vaste majorité des Roumains admet que le réchauffement climatique est un problème, seuls 4 % de nos concitoyens considèrent les changements climatiques comme le problème le plus important de notre temps, par rapport aux couts de la vie et à l’inflation, invoqués, eux, par 62 % des personnes questionnées dans le rapport intitulé « L’Etat du climat – Roumanie 2024 », réalisé par le portail infoclima.ro qui réunit des chercheurs et des journalistes de Roumanie au sujet du climat. Conformément à cette recherche, les changements climatiques représentaient le 5e problème d’environnement le plus important et constituaient un problème pour seulement 7 % de la population. Le problème du défrichement forestier était le plus grave aux yeux des personnes interrogées, suivi par l’élimination des déchets, la pollution de l’air et l’épuisement des ressources naturelles.

     

    Et ce n’est pas tout, près de la moitié des sujets ont affirmé que les changements climatiques étaient causés exclusivement par les Humains, alors qu’un Roumain sur trois est d’avis qu’ils sont en égale mesure le résultat de l’activité humaine et de phénomènes naturels. Côté démographie, les personnes plus âgées, comme la génération des boomers par exemple, sont les moins enclins à croire que les changements climatiques sont le résultat de l’activité humaine.

     

    Finalement, la même étude fait un constat évident : les boomers et les milléniaux ne sont pas disposés à changer de style de vie. C’est donc aux jeunes générations de faire des sacrifices au nom la gestion du réchauffement climatique.

     

  • Dragobete

    Dragobete

    Le patron de l’amour est généralement connu sous le nom d’Eros ou de Cupidon. Mais pour les Roumains il porte un tout autre nom: Dragobete. Dans les légendes populaires, Dragobete est le fils de Dochia, une vieille femme qui symbolise l’hiver. Il est beau, jeune et immortel, protecteur des oiseaux, annonceur du printemps et donc symbole de l’amour. Son rôle est de réinstaurer l’équilibre dans la nature après le départ de l’hiver. Le 24 février est une journée consacrée à ce personnage mythologique, une fête liée à la fertilité et à la renaissance de la nature.

    Pour nous en parler, nous avons invité au micro Delia Suigan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare: «Dragobete est une fête très ancienne et très intéressante. Malheureusement, elle a été jetée à l’oubli, notamment au moment où nous avons voulu nous rapprocher d’une autre fête, celle de la Saint Valentin. La fête de Dragobete est fondée sur des rituels anciens liés au printemps. On croyait que le printemps arrivait juste après le 15 février. Par conséquent, cette fête comporte des rituels liés à la fertilité et à la régénération de la nature et de l’homme. Et comme cette régénération doit se produire sous le signe de l’amour, on comprend pourquoi la fête du Dragobete réunit tous ces éléments qui marquent le transfert du pouvoir à la nouvelle saison qui annoncent la renaissance de la nature. »

    Importée tout de suite après la chute du communisme, la Saint Valentin a longtemps éclipsé la fête de Dragobete. Toutefois, au fil des décennies, l’aspect commercial de la Saint Valentin est devenu de plus en plus accentué et les nouvelles générations ont décidé de raviver la fête autochtone oubliée. L’occasion de redécouvrir de nombreuses légendes. Par exemple, le jour du Dragobete, les jeunes filles avaient l’habitude de se laver le visage avec de l’eau provenant de la neige. On disait que cette neige fondue appartenait aux fées qui transmettaient ainsi leurs pouvoirs miraculeux. Par conséquent, les jeunes filles qui se lavaient le visage avec de la neige fondue allaient conserver leur beauté tout le long de l’année. Il y a plein d’autres légendes liées au Dragobete, que les spécialistes du folklore tentent de ramener dans l’attention publique.

    Notre invitée, Delia Suiogan ajoute: «Dragobete est connu sur l’ensemble du pays, bien que sous d’autres noms. Au Maramures (nord) on l’appelle souvent Dragomir ou Cap de Primavara (Début de Printemps). Ce sont des personnages qui ont les mêmes qualités, sauf sa double nature. Et pour cause. A l’extérieur des Carpates, le Dragobete a deux parties : zoomorphe et anthropomorphe. Il a une tête humaine et des jambes de bélier. Nous avons à faire donc à une représentation très ancienne, d’origine trace, qui se retrouve également dans d’autres mythologies du monde ».

    Dragobete impose des règles strictes à respecter par tous ceux qui souhaitent avoir une année tranquille. Dans les communautés traditionnelles, le 24 février, on ne sacrifiait pas d’animaux, on ne cousait pas et on évitait des disputes. Les filles cueillaient les premières fleurs du printemps – des perce-neiges et de violettes – qu’elles mettaient aux icônes jusqu’au mois de juin, lorsqu’elles les jetaient dans les rivières. Et la liste des traditions se poursuit. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, issu de la décomposition anaérobie de matières organiques – déchets agricoles, ordures ménagères, résidus végétaux ou encore biodéchets d’origine animale – représente une alternative durable tant pour la gestion des déchets que pour la production d’énergie renouvelable. Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre.

    En Roumanie, bien que le biogaz offre une opportunité majeure pour le développement des énergies vertes, son potentiel reste encore largement inexploité. Ștefan Tudorie, directeur marketing de la première centrale roumaine de cogénération fonctionnant au biogaz, souligne cette réalité :

     

    « C’est une technologie encore peu répandue dans notre pays. Nous produisons du biogaz à partir de biomasse issue des déchets de l’industrie alimentaire et du commerce de détail, puis nous le transformons en électricité injectée dans le réseau national. Contrairement aux énergies solaire et éolienne, nous utilisons une ressource considérée comme un déchet, ce qui constitue un atout majeur. De plus, notre production est continue et indépendante des conditions climatiques, ce qui nous différencie des parcs photovoltaïques et éoliens. »

     

    La prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets progresse au sein des entreprises roumaines. Ștefan Tudorie poursuit :

     

    « Aujourd’hui, les secteurs du commerce, de la restauration et de l’agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’approvisionnement en matières premières pour le biogaz. Dans 20 ans, cette énergie sera un pilier majeur de la production d’électricité. Les pays d’Europe occidentale montrent déjà la voie : l’Allemagne compte environ 11 000 unités de production, le Danemark plus de 2 500, couvrant ainsi plus de 40 % de ses besoins énergétiques grâce au biométhane issu du biogaz. La France et l’Italie en comptent plus de 500 chacune. En Roumanie, on en recense à peine une quinzaine. La centrale de Cordun, la plus grande du pays, se distingue par l’utilisation exclusive de déchets biodégradables. »

     

    Le biogaz s’impose comme un élément central de la stratégie européenne en faveur d’une économie circulaire et d’une transition énergétique efficace. Malgré les défis et les résistances freinant la mise en place de solutions durables, les investissements dans cette filière renforcent le positionnement de l’Union européenne en tant que leader mondial des énergies renouvelables et de la gestion responsable des ressources.

  • La plus secrète mémoire des hommes

    La plus secrète mémoire des hommes

    Né au Sénégal, le romancier d’expression française, Mohamed Mbougar Sarr est récompensé du Prix Ahmadou Kourouma au Salon du livre de Genève et du Grand Prix du Roman métis (Éditions Présence africaine, 2015) pour son premier roman “Terre ceinte” puis est élevé au rang de Chevalier de l’Ordre national du Mérite par le Président de la République du Sénégal. Son second roman “Silence du chœur” (Éditions Présence africaine – 2017) est lui récompensé du Prix littérature monde au Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo. En 2021, son roman « La plus secrète mémoire des hommes » lui apporte le prix Goncourt. Paru également en roumain, dans la collection Anansi des Editions Trei, le livre est le coup de cœur de cette semaine d’Elena Diaconu, à la tête de la librairie Kyralina.

  • Acheter des aliments moins chers via une application

    Acheter des aliments moins chers via une application

    La Roumanie est en première position de l’Union Européenne, avec une quantité estimée à 2 million et demi de tonnes de nourriture jetées annuellement. Chaque roumain jette en moyenne 129 kilogrammes d’aliments par an, soit l’équivalent d’un repas par jour. Conformément aux mêmes statistiques, six aliments sur dix arrivent à la poubelle depuis la cuisine, trois proviennent de l’industrie de l’Horeca et un aliment jeté sur dix est issu du commerce. Et qui pourrait mieux contribuer à réduire le gaspillage alimentaire tout en le mettant à profit mieux qu’une application mobile lancée par une start-up ? En Roumanie, elle s’appelle Bonapp et elle est disponible depuis 2021. Ses fondateurs sont trois entrepreneurs français Gregoire Vigroux, Diego Roy de Lachaise et Luka Zivkovic. Et en ce mois de février, Bonapp fusionne avec son principal compétiteur, le start-up hongrois Munch afin d’élargir l’aire des efforts en vue de la réduction du gaspillage alimentaire en Europe centrale et de l’Est.

  • La Roumanie figure parmi les marchés de l’immobilier les plus accessibles d’Europe centrale et de l’est.

    La Roumanie figure parmi les marchés de l’immobilier les plus accessibles d’Europe centrale et de l’est.

    Les prix des logements ont augmenté dans un rythme plus bas que les salaires, selon une étude spécialisée. Les consultants affirment que la majoration du salaire moyen plus rapide que la majoration des prix a amélioré l’accès à un logement en Roumanie, par rapport à d’autres pays de la région tels la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie, où les prix des maisons et appartements et les loyers ont enregistré une progression significative. En effet, à Bucarest, les prix sur le marché de l’immobilier  ont progressé de quelque 50% ces 5 dernières années, alors qu’à Cluj, soit la ville la plus chère de Roumanie, située dans le centre-ouest, la majoration s’est chiffrée à 80%. En effet, la majorité des grandes villes d’Europe centrale et de l’est ont rapporté des majorations allant de 80 à 100% durant le même laps de temps. Selon un rapport de la Banque centrale roumaine, la Roumanie n’est pas du tout un pays cher pour ce qui est du rapport entre le prix de l’immobilier et les revenus des habitants, même si les différences entre les villes sont assez notables. Conformément au rapport entre les revenus annuels et le prix du logement, en Roumanie il faut mettre de côté six ans et demi de salaire moyen pour acheter un appart à 2 pièces et 55 mètres carrés, alors qu’à Budapest il faut compter 15 ans de salaires.

     

    Différences significatives entre differents segments du marché

     

    Même si généralement les logements sont assez accessibles en Roumanie, il y a aussi des différences significatives entre les différents segments du marché. Les nouveaux immeubles, situés dans des quartiers chics du centre des principales villes sont le plus souvent inaccessibles à ceux ayant des salaires moyens. Si on ajoute aussi le cout d’un crédit et les mensualités qui en résultent, l’accès aux logements situés dans les villes est de plus en plus bas. En ce cas la différence entre le cout d’un loyer et la mensualité d’un crédit hypothécaire est de plus en plus visible et un loyer pourrait s’avérer plus avantageux. Rien qu’un exemple, conformément aux sites d’annonces immobilières, le loyer moyen varie de 350 euros environ pour un studio, à 550 euros pour un deux pièces, jusqu’à 750 euros pour un appartement trois pièces. Si nous considérons un deux pièces, le loyer moyen est l’équivalent de 45% d’un salaire moyen, soit un taux considérablement plus bas que dans d’autres capitales de la région telles Varsovie et Bratislava, où le loyer touche les 70%.

     

    Il y a toujous des cas lorsqu’il est préférable de louer

     

    C’est pourquoi, parfois louer s’avère une option plus accessible que l’achat surtout dans le contexte d’une mensualité à un crédit hypothécaire plus élevée qu’un loyer pour un logement similaire. La situation immobilière des Roumains demeure particulière puisque la vaste majorité d’entre eux sont propriétaires du logement qu’ils habitent. En effet, selon le recensement de 2022, la Roumanie est le pays ayant le taux de propriétaires le plus élevé de l’UE, avec 94,8% de la population qui est propriétaire du logement qu’elle habite. C’est une des conséquences de la chute du communisme, lorsque les Roumains ont eu la possibilité d’acheter les appartements qu’ils habitaient à des prix très bas, sur la toile de fond de l’hyperinflation des années ‘90. Actuellement, la Roumanie est aussi un des pays ayant le plus bas nombre de crédits hypothécaires de l’UE, soit moins de 2% des logements dont on est propriétaires font l’objet d’une hypothèque, par rapport à 15% en Hongrie, 14% en Pologne et 26% en République Tchèque.

     

    Une majoration de 20 % du prix de l’immobilier de 2010 à 2024

     

    Dans ce contexte près de 57.600 immeubles ont été vendus en Roumanie en décembre 2024, soit 800 de moins par rapport au mois précédent. Le plus grand nombre de ventes a été rapporté à Bucarest (13.250), Ilfov (sud, 3.900) et Timiş (ouest, 3.300). Les prix des logements a augmenté de 2,6% dans la zone euro et de 3,8% dans l’UE, durant le troisième trimestre de 2024 par rapport à la période similaire de 2023 après une majoration de 1,4% dans la zone euro et de 3% dans l’UE durant le 2e trimestre de 2024, selon les chiffres d’Eurostat. Quatre Etats de l’UE ont rapporté des baisses annuelles du prix des immeubles durant le 3e trimestre de l’année 2024 et 22 ont rapporté des hausses annuelles. En Roumanie, la progression annuelle a été de 3,9% durant le 3e trimestre de l’année 2024, après une hausse de 6,8% d’avril à juin 2024. Si les prix des habitations en Union européenne ont augmenté de 3,8%, les loyers ont progressé de 3,2% durant le 3e trimestre de 2024, par rapport à la période similaire de 2023, selon Eurostat. Entre l’année 2010 et le 3e trimestre de l’année 2024, les prix du logement en Union européenne ont augmenté de 54% et les loyers de 26%. La majoration du prix des logements a été supérieure à la progression des loyers dans une vingtaine d’Etats de l’UE. En Roumanie, la majoration du prix des logements a été de plus de 20%, alors que dans le cas des loyers de 2010 à 2024 la majoration a été de plus de 40%.

  • Suceava

    Suceava

    Dans une ville chargée d’histoire, il est difficile de choisir les sites à visiter, car la Bucovine, la région dans laquelle se trouve Suceava, possède de nombreux attraits touristiques. Elle a en effet fait partie de la Moldavie jusqu’en 1775, date à laquelle elle a été annexée par l’Autriche. En 1918, la Bucovine a été rattachée à la Roumanie, mais en juin 1940, sa partie nord a été annexée par l’Union soviétique. À partir de 1947, la partie nord (avec la ville de Tchernivtsi) est revenue à la RSS d’Ukraine, puis à l’Ukraine après l’éclatement de l’Union soviétique. Le président de l’Association touristique de Bucovine, Ciprian Slemco, estime que les touristes qui se rendent en Bucovine n’ont pas le temps de s’ennuyer, car la découverte de cette région doit se faire petit à petit, tout comme la ville de Suceava :

     

     

    « Très peu de touristes roumains prennent la peine de découvrir la ville de Suceava, qui est pourtant fabuleuse à bien des égards. Je mentionnerai une chose : on n’accorde pas beaucoup d’importance à l’architecture de la ville, car il ne faut pas oublier que Suceava a malheureusement été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais ce qui reste donne à la ville de Suceava tout son charme. Je pense à l’ancien quartier arménien, à l’ancien quartier juif dans la zone de Burdujeni-Sat, à la partie allemande, combinée, si vous voulez, avec la partie juive dans la zone d’Ițcani, à la gare ferroviaire du nord de Suceava, un très beau monument historique avec une architecture extraordinaire, gothique. Mais le symbole de Suceava reste pour moi la gare ferroviaire de Suceava Burdujeni. J’ai commencé à la promouvoir il y a dix ans et elle a connu un grand succès auprès des touristes étrangers, car c’est la seule gare fonctionnelle dotée d’une salle de bal extraordinaire. Le « Bal des propriétaires » y a lieu chaque année au début du mois de janvier. Il s’agit d’un projet de la mairie de Suceava ».

     

     

    Les monuments historiques et religieux de Suceava méritent d’être visités, comme le souligne le président de l’Association touristique de Bucovine, Ciprian Slemco

     

    « N’oublions pas le coeur historique, la partie médiévale de la ville, je veux parler du siège de la forteresse de Suceava et du musée du village de Bucovine. Evidemment, ce dernier n’est pas aussi grand que celui de Sibiu ou de Bucarest. Mais les touristes y trouveront des maisons typiques de la région, et pourront découvrir Iaslovățu, Arbore, Rădăuuțiul et j’en passe ! N’oublions pas les monastères classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont un se trouve aussi dans le centre-ville. Il s’agit du monastère de Sfântul Ioan cel Nou (Saint-Jean-le-Nouveau) à Suceava, qui s’appelait jadis Sfântul Gheorghe (Saint-Georges). Sans oublier l’église de Mirăuți, qui possède également une fresque très intéressante, et qu’il ne faut absolument pas rater. »

     

    L’église Mirăuți est le plus ancien monument religieux de Suceava. Elle fut le lieu de couronnement des souverains moldaves et la première résidence de la métropole moldave, construite sous le règne de Petru I Mușat. En tant que souverain de Moldavie, Ștefan cel Mare (Étienne le Grand) a été oint à l’église de Mirăuților. D’ailleurs, chaque année, au mois d’août, le festival d’art médiéval « Étienne le Grand » est organisé dans la citadelle de la ville.

     

     

  • Le programme CELA #3

    Le programme CELA #3

    Connecting Emerging Literary Artists, CELA en abrégé, est un projet soutenus par plusieurs partenaires européens. La Roumanie y est representée par le Musée national de la littérature roumaine de Iasi, en association avec ARTLIT, l’Association roumaine des traducteurs littéraires et AER, l’Association des éditeurs de Roumanie. Une première grande rencontre de tous les participants à cette troisième édition CELA a eu lieu à Turin, du 30 janvier au 2 février. Trois jours intenses d’ateliers, de débats, de rencontres sur lesquels RRI fait le point.

  • La francophonie au festival FILIT

    La francophonie au festival FILIT

    Monica Salvan est docteur de l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales), ancienne professeur certifiée de Lettres modernes, en France et chargée des Relations internationales au Musée National de la Littérature Roumaine de Iași en Roumanie. Et puisque cette institution est l’organisateur du Festival international de Littérature et de traduction littéraire FILIT, j’ai proposée à Monica Salvan de passer en revue au micro de RRI les présences francophones des dernières éditions du festival.

  • Le Danube touristique

    Le Danube touristique

    Vous ne le saviez peut-être pas, mais le Danube est le fleuve le plus populaire d’Europe, et même du monde, pour ses fameuses croisières. Il représente 36 % du marché international des croisières fluviales, suivi par le Nil avec 31 %. Aujourd’hui, nous vous invitons donc à explorer le Danube touristique, avec une attention particulière sur l’impressionnante partie roumaine du fleuve.

     

    Traian Bădulescu, consultant en tourisme, nous a rappelé que 18 villes roumaines sont situées dans la plaine du Danube. Le Danube est également traversé par cinq routes et deux lignes ferroviaires. Il nous en a dit davantage :

     

     « Etant donné que la plus grande partie du fleuve se trouve sur le territoire de la Roumanie ( environ 1 000 km ), le pays pourrait en tirer bien plus de profit qu’il ne le fait actuellement. Et une autre réalité c’est le fait que le Danube représente probablement le plus grand potentiel touristique de la Roumanie. Mais malheureusement, nous ne le mettons pas correctement  en valeur. Des journalistes étrangers ont même insiste sur le fait qu’une des plus belles régions riveraines d’Europe, peut-être même la plus belle, est celle des Cazanes (les Cazanes du Danube, la zone où le fleuve entre dans notre pays) et d’Orșova – Eșelnița. Sans oublier, bien sur, le Delta du Danube, qui est la seule véritable delta d’Europe à avoir préservé sa nature intacte. »

     

    À l’exception du Delta, qui est déjà inclus dans les circuits et programmes touristiques, tout au long du fleuve on retrouve d’autres destinations au fort potentiel touristique. L’une des surprises se trouve sur une île au milieu du Danube, près de Capidava, non loin de la ville de Cernavodă, où l’on découvre des villages de pêcheurs, une nature sauvage et intacte, ainsi que de nouvelles maisons d’hôtes. Près de l’île se trouvent les ruines de l’ancienne forteresse de Capidava. Toujours à proximité, dans la commune de Topalu, se trouve un musée villageois unique, « Dinu et Sevasta Vintilă », qui abrite environ 300 œuvres – tableaux et sculptures – de grands artistes roumains tels que Tonitza, Paciurea ou Grigorescu. On y trouve également un domaine viticole où l’on peut faire des dégustations, réserver une chambre d’hôtel et profiter d’une terrasse dont la magnifique vue donne directement sur le Danube.

     

    Au-delà du Delta du Danube et des “Cazanes”, l’un des paysages riverains les plus spectaculaires d’Europe et du monde, il existe également de petits points d’intérêt touristiques tels qu’Orșova, le Port Culturel de Cetate du poète Mircea Dinescu, ainsi que les villes de Brăila, Galați et, bien sûr, Tulcea.

     

    Au cours de la discussion avec notre interlocuteur, nous nous sommes rendus compte du fait que même la ville de Bucarest peut être considéré comme danubienne, car toute localité située à moins de 70 kilomètres du fleuve bénéficie de ce statut. En plus, les touristes des navires de croisière qui parcourent le Danube et qui débarquent dans les ports de Giurgiu ou de Călărași disposent toujours de quelques heures pour visiter Bucarest.

     

    Voilà, l’invitation a été lancée ! En espérant vous voir bientôt embarquer pour une magnifique croisière sur le Danube, à bientôt pour une nouvelle destination !

     

    (Trad. Rada Stanica)

  • Balade dans le centre-ville de Bucarest

    Balade dans le centre-ville de Bucarest

    Une ville entre l’Orient et l’Occident

     

    Nous vous proposons cette fois-ci une balade dans les rues de la capitale roumaine, Bucarest. Les touristes sont de plus en plus nombreux à vouloir découvrir cette ville entre l’Orient et l’Occident surnommée jadis « Le Petit Paris ». Si bien qu’en 2024, les statistiques font état de 2 millions de nuitées d’hébergement enregistrées à Bucarest, grâce notamment au tourisme d’affaires et pour les différents évènements. A en croire l’Institut national de la statistique, le niveau mensuel des nuitées réservées dans la capitale roumaine ne varie pas trop, d’où on peut tirer la conclusion que Bucarest est tout aussi recherché quelle que soit la saison.

     

    Le centre-ville est un endroit incontournable pour tout touriste. La zone piétonne du vieux Bucarest attire par son histoire, mais aussi par ses nombreux restaurants.

     

    Notre invité d’aujourd’hui travaille depuis de longues années dans l’industrie hospitalière et il est le mieux placé pour nous parler de ce que le centre historique de Bucarest a à offrir.

     

    A pas, dans le centre historique 

     

    Dan Anghelescu : « Premièrement, le centre historique vous permet de passer un bon moment dans un endroit avec une riche histoire. Il offre aussi de très bons hôtels, des 5 étoiles ou des hôtels du type boutique et de très bons restaurants dont les plats sont délicieux et les prix sont considérablement plus accessibles à l’étranger. Deuxièmement, la vie de nuit ! C’est une ville vivante ! Et pas en dernier lieu, les bâtiments historiques datant du 19e siècle qui sont tellement beaux ! Leur architecture n’a rien à envier à l’architecture européenne. Regardez rien que les balcons du centre historique, vous serez surpris des motifs en fer forgé réalisés au 19e siècle ! » 

     

    Le centre historique avec tous ses bâtiments chargés d’histoire est situé entre les grandes artères de la ville : l’Avenue de la Victoire (Calea Victoriei), la Place de l’Université (Piaţa Universităţii) et la Place de l’Union (Piaţa Unirii). Tout près, le Musée national d’histoire de la Roumanie est une construction imposante qui domine l’Avenue de la Victoire, alors que juste à l’entrée dans la zone piétonne ont tombe sur la petite église Stavropoleos, la seule qui reste du monastère du même nom, érigé en 1724.

     

    A ne pas rater : la Cour Princière et l’Auberge de Manuc

     

    A l’autre bout du centre historique, près de la Place de l’Union, on peut voir encore les ruines de la Cour Princière du 16e siècle. Et c’est toujours ici que l’on peut admirer l’église la plus ancienne de Bucarest, bâtie en 1558 par le prince valaque Mircea Ciobanul (Mircea Le Berger). Au fil du temps, l’Eglise de l’ancienne Cour Princière (Curtea Veche) a été endommagée par les incendies ou par les guerres, mais elle fut reconstruite à chaque fois. Aujourd’hui cette église est un exemple d’architecture religieuse féodale extrêmement valeureux, car sauvegardée dans sa forme initiale.

     

    Juste à côté, il y a un autre « témoin » des siècles passés : l’Auberge de Manuc, bâtie au début du 19e siècle, et pouvant accueillir les visiteurs de nos jours encore.

     

    D’autres attractions touristiques de Bucarest

     

    Une fois découvert le centre historique de Bucarest, d’autres endroits valent absolument le détour. Dan Anghelescu nous en présente quelques-uns:

     « Le premier c’est le Palais du Parlement. Puis, ces dernières années, on a vu croître l’intérêt des touristes pour le Palais Primaverii, soit l’ancienne résidence du dictateur Nicolae Ceaușescu. Plusieurs musées de Bucarest sont à ne pas rater. Par exemple, le Musée de la municipalité de Bucarest. Et puis, de nombreux touristes viennent aussi pour les festivals, les concerts et les matchs de football. Ceux qui parlent roumain s’intéressent aussi aux spectacles de théâtre. Et cette année ils seront nombreux à venir à Bucarest pour le Festival international de musique classique George Enescu, qui commence le 24 août !  » 

     

    Autour de la zone piétonne, d’autres bâtiments emblématiques témoignent de la riche histoire de la capitale roumaine : le Musée de la ville de Bucarest accueilli par le petit et mais superbe Palais Sutu datant du 19e siècle, le bâtiment impressionnant de l’Université de Bucarest, celui du Théâtre National ou encore un hôtel emblématique pour la capitale qui était à ses débuts la construction la plus haute de la ville.

     

    Ce ne sont là que quelques raisons pour venir découvrir la capitale roumaine, Bucarest ! (trad. Valentina Beleavski)

  • L’exercice « Steadfast Dart 25» de l’OTAN

    L’exercice « Steadfast Dart 25» de l’OTAN

    « Steadfast Dart 25» se veut l’exercice militaire le plus important organisé par l’OTAN cette année. Prévu du 10 au 21 février en Grèce, Bulgarie et Roumanie, il réunit 10 000 militaires, toutes catégories de forces confondues, de 9 Etats alliés : terrestres, navales et pour opérations spéciales. Par conséquent, des convois militaires de différentes nations sillonnent déjà le pays pour gagner les terrains d’entrainement.

    Par ce déploiement massif de forces complexes, l’exercice met en avant les capacités de l’OTAN dans plusieurs domaines et son engagement immuable envers la défense collective. L’Espagne mène le Commandement commun d’opérations spéciales de la Force de réaction alliée, contribuant à cet exercice avec 3 000 militaires, des moyens techniques et des avions de transport. Il est impossible d’effectuer des opérations spéciales avec des forces conventionnelles, elles se déroulent selon des procédures spéciales en toute situation afin d’atteindre les objectifs stratégiques, opérationnels ou tactiques et pour accomplir des objectifs militaires. Conformément au Ministère espagnol de la Défense, afin de déployer du personnel et de l’équipement militaire pour cet exercice, il a fallu employer plusieurs voies de transport et combiner transport aérien, maritime, ferroviaire et routier. Mais la plus grande partie des forces espagnoles est arrivée en Roumanie à bord d’un bâtiment de guerre qui est parti du port d’Almeria en Espagne. Le contingent a débarqué dans le port d’Alexandroupolis en Grèce. Ensuite les équipements et véhicules ont été transférés sur la terre ferme à bord de trois trains vers les terminaux ferroviaires de Dumbrăveni et Voila, en Roumanie, d’où le déploiement s’est poursuivi par voie routière vers la destination finale de Cincu, dans le centre de la Roumanie. Pour ce qui est du déploiement par voie aérienne, l’armée espagnole a organisé cinq missions de transport de 261 véhicules tactiques et 58 conteneurs. Ce fut un déploiement complexe à grande échelle, notamment pour ce qui est des unités terrestres et d’opérations spéciales, grâce au grand nombre de personnels, d’équipements et de véhicules impliqués.

    Sachez aussi que quelques jours avant ce déploiement de forces, les militaires espagnols déployés dans le cadre du Groupe de combat de l’OTAN à Cincu, ont achevé l’exercice « Eagle Thunder » qui a visé la mise en place des capacités de tir du détachement espagnol, avec des activités déployées de jour comme de nuit. Les initiatives telles que « Eagle Thunder » témoignent de la disponibilité et de la détermination du détachement à contribuer à la sécurité et à la stabilité des alliés de la région, réaffirmant l’engagement des alliés à la politique de dissuasion et de défense du Flanc Est de l’OTAN.

    Egalement dans l’actualité militaire roumaine, le dernier avion F16 Fighting Falcon, ancien avion Norvégien, racheté par la Roumanie, est arrivé sur la base aérienne 71 « Général Emanoil Ionescu » à Câmpia Turzii, dans le centre de la Roumanie, pour compléter l’escadrille 48 chasse qui compte désormais 16 appareils. Par l’achat des avions F-16 Fighting Falcon et du paquet de services adjacents, la Roumanie renforce la sécurité non seulement de son espace aérien national mais aussi de celui de l’OTAN, par temps de paix et en situation de crise, tout cela par le biais du service de combat permanent et de police des ciels sous commandement de l’OTAN. Rappelons qu’après l’achat de 17 avions F16 ayant appartenu auparavant au Portugal, la Roumanie s’est procurée 32 avions norvégiens. Ces avions, qui disposent d’une ressource d’heures de vol généreuse, bénéficieront de modernisations supplémentaires et assureront la défense aérienne du pays pendant au moins les 10 prochaines années. Et ce n’est pas tout, puisque la Roumanie a aussi commandé des avions de combat de dernière génération F 35.

    Enfin, le ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvăr, a reçu l’ambassadeur d’Italie en Roumanie, Alfredo Durante Mangoni. Un thème central de la réunion a été l’importance de continuer les exercices communs, afin de renforcer l’interopérabilité entre les alliés. Le responsable roumain a aussi salué la contribution de l’Italie avec des équipements et des troupes aux exercices de l’OTAN « Steadfast Dart 25» et «Sea Shield 25». Enfin, le ministre Tîlvar a remercié l’Italie pour sa participation aux missions de police des ciels renforcée en Roumanie, y compris cette année, sans oublier de mentionner sa contribution aux structures alliées sur le territoire de la Roumanie.

     

  • Hommage aux compositeurs qui ont péri dans la Shoah

    Hommage aux compositeurs qui ont péri dans la Shoah

    Le 27 janvier 2025 le monde entier a marqué les 80 ans écoulés depuis la libération du camp nazi de concentration d’Auschwitz. L’occasion de ramener les horreurs de l’Holocauste dans l’attention publique et d’insister sur l’importance que cette histoire ne se répète jamais. Les hommes politiques et les derniers survivants de la Shoah n’ont pas été les seuls à en parler en cette fin janvier.

     

    Parmi les artistes, par exemple, le pianiste franco-roumain Dimitri Malignan se donne pour mission de faire vivre les créations des compositeurs qui ont péri dans l’Holocauste.

     

    Six millions de juifs ont été tués par les nazis et leurs collaborateurs entre 1941 et 1945, dans toute l’Europe. Les musiciens ont été aussi touchés, comme n’importe qui d’autre. On peut compter au moins 36 compositeurs qui ont été assassinés dans la Shoah ; des centaines d’autres ont été persécutés, emprisonnés ou contraints à l’exil. Certains d’entre eux étaient des compositeurs très connus avant la guerre, d’autres étaient de jeunes talents prometteurs.

     

    C’est pourquoi le projet « Missing Voices » de Dimitri Malignan a pour objectif de restituer et partager avec le grand public les vies et œuvres des compositeurs assassinés dans les camps de concentration nazis. Ces personnes ont subi une double peine, selon Dimitri Malignan : « elles ont été assassinées dans les conditions les plus atroces, et leur musique a été la plupart du temps complètement oubliée par la suite.»

     

    Le 27 janvier, l’Ambassade de Roumanie en France a donc accueilli un événement censé rendre hommage à ces artistes disparus et méconnus mais dont l’œuvre n’est pas moins importante. Au programme récitation de textes et poèmes de Benjamin Fondane (1898-1944) en introduction par Maïa Brami et interprétation d’œuvres de Pál Hermann, Daniel Belifante, Henriette Bosmans, Leo Smit par le pianiste franco-roumain Dimitri Malignan et la violoniste Sarah Bayens.

     

    Au micro de Daniela Coman, correspondante de Radio Roumanie à Paris, Dimitri Malignan parle de l’importance de son projet et de ses racines roumaines.