Category: L’invité du jour

  • Laura Stan, coordinatrice de la Ligue des étudiants roumains de Corée du Sud

    Laura Stan, coordinatrice de la Ligue des étudiants roumains de Corée du Sud

    Laura Stan a 29 ans et elle est originaire de Costești, une petite ville du département d’Argeș, dans le sud de la Roumanie. Depuis décembre dernier, elle dirige la filiale Corée du Sud de la Ligue des étudiants roumains à l’étranger. Laura est arrivée en Corée du Sud en 2017, avec une bourse d’études du Gouvernement coréen. En Roumanie, elle est doublement diplômée : Langues étrangères français-coréen à l’Université de Bucarest et Relations internationales et études européennes à l’Université Nicolae Titulescu. A présent, elle fait un master en études coréennes à l’Université Hankuk de Seoul. Mais laissons Laura Stan nous raconter ce qui l’a poussé à aller en Corée du Sud :« C’est une histoire qui a commencé il y a dix ans. Un soir, je suis tombée sur une série historique coréenne et je suis tombée amoureuse de la langue, en premier lieu, de l’histoire, de la culture et de l’esthétique du pays. J’ai alors commencé à faire des recherches sur internet. Je voulais aller à la fac, étudier le français et le coréen, mais à ce moment-là l’Université de Bucarest ne proposait cette spécialité qu’un an sur deux. Alors j’ai dû faire quelque chose, je me suis mise à étudier seule, j’ai commencé à rencontrer d’autres gens intéressés par la Corée et sa culture. Quand j’ai appris l’existence de cette bourse du Gouvernement coréen, j’ai tout de suite postulé et j’ai été ravie d’avoir été acceptée du premier coup. »

    Laura raconte qu’en Corée du Sud elle a rencontré un peuple avec un sens civique très développé et des situations impossibles à vivre dans la Roumanie contemporaine. Mais le contact avec la civilisation coréenne ne l’a pas non plus déstabilisée, car elle connaissait déjà la langue et les coutumes. Laura Stan :« Je dois avouer que le choc culturel n’a pas été énorme justement parce qu’en Roumanie je fréquentais la communauté coréenne. Mais j’ai vécu différentes situations qui m’ont étonnées. J’ai été choquée par le fait qu’il n’y ait pas de poubelles dans les rues, mais que c’est propre partout. Pour moi, c’est une forme de responsabilité civique. J’ai aussi eu la chance de rencontrer beaucoup de gens accueillants. Mais les expériences peuvent être, je le crois, très différentes. La chose la plus importante pour avoir une expérience positive est de connaître un peu la langue. Le niveau de langue que j’avais en arrivant m’a permis d’éviter les situations désagréables apparues à cause des malentendus. »

    En décembre 2020, Laura Stan est devenue membre et coordinatrice de la Ligue des étudiants roumains de Corée du Sud. Inactive depuis 2016, l’organisation a été ressuscitée et elle compte déjà sept membres. A en croire Laura, c’est le bon moment pour promouvoir la culture et les traditions roumaines, car les sud-coréens font preuve d’ouverture ces dernières années :« J’ai été très attirée par l’idée de réunir la communauté d’étudiants d’ici et d’organiser des projets qui, après coup, les aident à mieux s’intégrer. Promouvoir la culture roumaine ici, on le fait car les coréens connaissent très peu la Roumanie, mais dans le même temps je sens que nous avons la possibilité et peut-être le devoir de rendre notre pays plus connu. Nous sommes une toute petite communauté, très éparpillée dans le pays en plus, alors maintenant nous essayons de réunir tous les étudiants roumains. Dans une certaine mesure, nous avons déjà réussi à le faire. Les jeunes sont très contents de trouver un endroit où ils peuvent rencontrer d’autres étudiants, où ils peuvent s’exprimer, et où, éventuellement, on peut construire ensemble des projets qui nous aident aussi à l’avenir. »

    Cette année sera pour lors, même si la pandémie de Covid-19 est toujours bien présente, une année de reconstruction pour la Ligue des étudiants roumains de Corée du Sud. Laura Stan a des objectifs ambitieux, mais réalisables. Elle veut, parmi d’autres, rétablir les liens avec l’Ambassade de Roumanie à Seoul et créer un Guide de l’étudiant roumain en Corée du Sud. Ecoutons-là :« En 2021, nous voulons consolider l’équipe, travailler notre image en ligne et mettre en place des partenariats avec diverses institutions de Corée. Bien évidemment, nous voulons être en contact avec l’Ambassade roumaine, ensuite mon université à une département de langue roumaine et nous voulons aussi nous associer à eux. Après, nous pourrions collaborer avec plusieurs organisations ou institutions qui s’adressent aux étrangers ou aux étudiants étrangers. Pour ce qui est de notre premier projet, ça sera la création d’un Guide de l’étudiant roumain en Corée du Sud. Il n’existe rien de tel pour le moment, alors nous souhaitons rassembler dans une brochure, à l’intention des futurs étudiants, différentes informations utiles, sur le système d’enseignement, sur le système de santé ou sur les visas, jusqu’aux applications mobiles qu’ils pourraient utiliser pour rendre leur vie plus intéressante et plus facile. »

    « Corona nous a appris une choses précieuse, qu’il faut toujours être flexible et prêt à tout » – c’était la réponse de Laura à notre question de savoir si elle voulait revenir vivre en Roumanie. Et oui, elle aimerait rentrer pour enseigner la culture et la civilisation cornéennes aux jeunes. Laura Stan :« Sincèrement, je ne suis pas opposée à l’idée de rentrer en Roumanie, mais pour le moment je préfère me concentrer sur l’avenir proche, c’est à dire finir mes études ici. Je voudrais vraiment pouvoir travailler dans le milieu universitaire en Roumanie pour pouvoir partager ma passion pour la Corée du Sud. Mon espoir est que, dans un avenir proche ou lointain, je pourrai le faire. » (Trad. Elena Diaconu)

  • Dan Babu, évaluateur de voitures d’occasion

    Dan Babu, évaluateur de voitures d’occasion

    Comment fait-on lorsqu’on souhaite s’acheter une voiture d’occasion en Roumanie ? Eh bien, on cherche un ami qui s’y connaît, un mécano peut-être. On la fait vérifier chez un garagiste ou bien en ligne sur des sites qui peuvent prouver si l’auto a été impliquée dans un accident ou si elle affiche un kilométrage réel. Parfois cela suffit pleinement pour savoir s’il faut ou pas acheter une voiture. Mais souvent ce n’est pas le cas, puisqu’en Roumanie on en trouve du tout : voitures aux compteurs trafiqués, autos impliquées dans des accidents sérieux et qui ont été mal réparées, qui ne possèdent plus leurs éléments de sécurité tels les airbags ou bien des véhicules qui ont de gros problèmes techniques. Mieux vaut donc appeler un spécialiste comme Dan Babu. Il a fondé la société « Masina potrivita » soit « La voiture appropriée » qui répond à un besoin réel en Roumanie : aider les gens à bien choisir leur prochain véhicule.



  • La comédienne Marcela Motoc

    La comédienne Marcela Motoc

    Dans un monde en proie à la
    pandémie, la culture se porte plutôt mal. Au bout de presqu’un an pendant
    lequel leurs portes ont été fermés, voilà que les théâtres de Roumanie se sont
    vu permettre une rouverture au public, à 30% de leurs capacités d’accueil. Une
    mesure par laquelle l’Etat roumain tente de jeter une bouée de sauvetage au
    secteur artistique durement frappé par l’actuel contexte. Comment les comédiens
    roumains ont-ils vécu ces mois de confinement ? Comment survivre dans un
    pays trop pauvre pour soutenir financièrement la culture ? Comment les
    théâtres ont -ils essayé de se réinventer pour résister, voilà autant de
    questions auxquelles la comédienne Marcela Motoc nous répondra dans les minutes
    suivantes.

  • Radu Lupescu, un médecin d’origine roumaine décoré de l’Ordre national du Mérite

    Radu Lupescu, un médecin d’origine roumaine décoré de l’Ordre national du Mérite

    Parti en France en 1991 où il a
    repris ses études de médecine commencées en Roumanie, le médecin
    anesthésiste-réanimateur Radu Lupescu, d’origine roumaine, travaille à la Clinique
    RHÉNA de Strasbourg. A la tête de
    l’Association des médecins de la dite clinique, Radu Lupescu a été promu fin
    décembre par le président français, Emmanuel Macron, Chevalier de l’Ordre
    national du Mérite pour ses efforts déployés pendant la lutte contre le coronavirus.
    Situé en première ligne sur le front pandémique, le médecin Radu Lupescu a fait
    partie des premiers médecins ayant anticipé le risque accru de surpeuplement
    auquel les hôpitaux allaient se confronter pendant la pandémie mondiale. Qui
    est ce médecin téméraire, comment a-t-il décidé de partir en France et comment
    la pandémie se voit-elle en direct, depuis le champ de bataille, nous allons
    l’apprendre dans les minutes suivantes quand Radu Lupescu sera par téléphone,
    avec nous.

  • Egle Chişiu

    Egle Chişiu

    Egle Chişiu est née et a grandi à Vilnius, en Lituanie. Elle est chanteuse
    lyrique, soprano plus précisément, elle a été soliste de l’Opéra national de
    Bucarest, et fait partie, actuellement, du chœur de cette même institution.
    Elle a commencé par étudier le chant à l’Académie de musique et de théâtre de
    Vilnius. Par la suite, elle a continué ses études en Italie, à l’Académie
    internationale de musique de Milan et au Conservatoire Antonio Scontrino à
    Trapani. Sa carrière l’a également menée en Allemagne, où elle a vécu pendant
    deux ans, enseignant la musique dans une école primaire.

    Egle Chişiu est également
    traductrice-interprète en pas moins de quatre langues : lituanien,
    roumain, russe et anglais. A un moment donné, Egle a même administré un site
    internet dédié aux Roumains vivant au Royaume-Uni (www.angliamea.ro), où elle
    écrivait des infos en roumain et traduisait des articles de l’anglais et du
    lituanien vers le roumain. Pour commencer, Egle Chişiu nous raconte comment son
    histoire avec la Roumanie a commencé : « J’ai rencontré mon futur
    mari, qui est Roumain, pendant des études en Sicile, à Trapani, où j’avais une
    bourse. A l’époque, je ne connaissais pas grand chose sur la Roumanie. Lui
    aussi est chanteur d’opéra, nous nous sommes rencontrés et nous nous sommes
    mariés très vite, la même année, c’était en 2004. Cela nous a obligé à prendre
    une décision, car nous devions vivre ensemble quelque part. La Lituanie n’était
    pas une option, nous avons pensé à l’Italie, mais ça nous semblait bien trop
    compliqué, alors nous avons choisi la Roumanie, où mon mari avait alors été
    embauché somme soliste. Il était évident que si lui avait un emploi stable ici,
    j’allais y trouver ma place moi aussi. Je parlais déjà cinq langues, apprendre
    une de plus n’a pas été un problème. Ça a même été facile, car j’ai utilisé le
    russe et l’italien comme base pour apprendre le roumain. Je suis venue vivre en
    Roumanie en 2006, après une année d’études à Milan et une autre année en
    Lituanie pour finir mon master. Cela fait 15 ans que je parle le roumain et que
    je connais la culture roumaine. »





    Egle Chişiu a gagné plusieurs compétitions internationales de chant dans sa
    carrière et elle est montée sur les scènes de théâtres lyriques d’Allemagne, de
    Pologne, d’Italie, de Lituanie, d’Ukraine et de Roumanie. Nous avons souhaité
    en savoir plus sur ses débuts dans notre pays et comment elle s’y est adaptée. Egle
    Chişiu : « Je me sens chez moi en
    Roumanie, j’ai fondé une famille ici, j’y suis bien, libre, intégrée. Comme
    j’ai appris la langue dès le début, je ne me suis jamais sentie comme une
    étrangère. En plus, j’ai été bien accueillie par des amis et par la famille de
    mon époux, Vasile Chişiu. Je suis bien dans ce pays, même si j’ai trouvé certaines
    choses un peu étranges ou qui dépassaient ma compréhension, car la Roumanie est
    très différente de la Lituanie. Mais ce passé communiste, socialiste très similaire
    fait qu’il y a beaucoup de liens entre nos deux pays. Nous nous comprenons les
    uns les autres d’une manière toute différente par rapport à quelqu’un d’Europe
    de l’Ouest, probablement. J’aime beaucoup de choses ici, j’y ai découvert une
    belle nature, des villes, j’ai pas mal voyagé. Nous allons un peu partout en camping-car
    avec toute la famille, à la mer et dans des endroits plutôt sauvages, avec
    moins de monde. J’apprécie aussi les gens d’ici, ils ont un tempérament plus du
    sud qu’en Lituanie. Ils sont plus ouverts, plus accueillants, on devient
    proches beaucoup plus vite. Même le fait de s’embrasser, de se faire la bise, ce
    genre de chose est plutôt rare en Lituanie. »




    Egle Chişiu a deux enfants, qui sont nés et ont grandi ici et à qui
    elle parle en lituanien. Les enfants aiment les deux pays et ont hâte de
    pouvoir retourner voir le pays de leurs grands-parents maternels. La Lituanie
    manque aussi à Egle : « Elle me manque beaucoup,
    d’autant plus que cet été je n’ai pas pu aller en Lituanie à cause du Covid et
    des restrictions de voyage. Ça fait un an et demi que je n’y suis pas allée et
    tout me manque. L’endroit où j’ai grandi, mes parents, mon frère, toute ma famille
    qui est là-bas. Les lacs de Lituanie aussi, où on peut se baigner tout l’été.
    C’est un peu comme en Finlande, il y a partout des lacs, en 10 minutes à peine on
    peut aller se baigner. Les forêts aussi me manquent, et cueillir des
    champignons. Mes enfants sont chez eux en Lituanie aussi. Ça reste mon pays
    natal, je suis Lituanienne et je me sens bien là-bas aussi. »




    Egle était étudiante quand elle a déménagé en Roumanie, un nouveau pays
    avec une culture à part, qu’elle n’a pas tardé à adopter. Avec son époux
    roumain elle a commencé ici une nouvelle vie, elle y a fondé une famille, elle
    y a mené sa carrière. Egle Chişiu : « C’est ici que je me suis
    formée en tant qu’adulte. J’avais 25 ans quand je suis venue en Roumanie pour
    la première fois. J’ai beaucoup changé depuis, influencée par les gens, les
    endroits, les voyages, la vie de famille et les valeurs de la société roumaine,
    un peu différentes de ce que je connaissais. Le rapprochement entre les membres
    de la famille et ce concept de témoins de mariage qui n’existe pas chez moi.
    Ces personnes ont un rôle de guide pour les jeunes mariés, je trouvais cela
    assez étrange, mais à présent ça me semble beau et intéressant de faire les
    choses ainsi. Le pourcentage des divorces est beaucoup plus faible ici qu’en
    Lituanie, il y a plus d’harmonie ici. Ou du moins c’est comme ça que je
    vois les choses. Et bien évidemment, j’aime le climat d’ici, c’est génial qu’il
    fasse déjà chaud en mars et que ça dure jusqu’en novembre. En Lituanie il pleut
    tout l’été et si on a deux semaines ensoleillées, on est contents !
    J’étais enrhumée tout le temps quand je vivais là-bas et j’avais souvent des dépressions
    à cause du temps très maussade. C’est très différent ici, ma vie tout entière
    s’est éclaircie. »



    Bien évidemment, tout n’est pas parfait en Roumanie et il y a aussi des
    choses qu’Egle aimerait voir changer : « La numérisation est un
    problème, ça avance beaucoup plus lentement qu’en Lituanie, surtout par rapport
    aux institutions de l’Etat. C’est ce qui me semble le plus terrible en
    Roumanie, cette bureaucratie presque primitive. Autre chose à améliorer, c’est
    le respect que les Roumains portent à leur nature incroyable. J’ai vu des
    torrents de montagne remplis de déchets, des forêts majestueuses et des
    clairières pleines de détritus. Ça me chagrine. Espérons qu’avec l’évolution
    des lois et à l’aide d’une bonne éducation à la maison et à l’école, les choses
    vont commencer à changer. Je voudrais finir par vous souhaiter une année 2021
    meilleure et bonne santé à tout le monde. »


    C’était Egle Chişiu de Lituanie. Nous vous souhaitons également, chers
    auditeurs, une excellente année 2021 ! (Trad. Elena Diaconu)

  • Alina Micuţiu – l’assistance sociale pour vocation

    Alina Micuţiu – l’assistance sociale pour vocation

    Alina Micuţiu est assistante sociale. Elle parle ici de son travail avec les enfants qui viennent au centre de jour de l’association Valentina, une ONG engagée dans l’accompagnement scolaire des élèves du quartier défavorisé de Ferentari, au sud de Bucarest.

    Vous pouvez apprendre plus de détails sur comment se débrouille
    l’équipe de l’association Valentina en cette année difficile, en écoutant ici notre reportage.



  • Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en Roumanie

    Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en Roumanie

    Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en médecine générale à l’Université de Médecine, Pharmacie, Science et Technologie « George Emil Palade » de Târgu Mureș:
    « Je suis Baingana Joshua, originaire d’Ouganda. Le mot baingana signifie égalité dans ma langue. J’étudie la médecine générale à l’Université de médecine, pharmacie, science et technologie George Emil Palade de Târgu Mureș. Je suis étudiant en deuxième année. Je suis venu en Roumanie en 2019. »

    Grâce à un accord de coopération dans le domaine de l’éducation entre la Roumanie et l’Ouganda, Baingana Joshua a obtenu une bourse à l’Université de médecine, pharmacie, science et technologie George Emil Palade de Târgu Mureș. Depuis près d’un an, il étudie, à l’université, une fois par semaine, le roumain, qu’il espère parler de mieux en mieux. Avant son arrivée, il ne savait pas grand-chose de la Roumanie : « Je savais seulement que c’est un pays européen. Quand je suis arrivé en Roumanie, j’ai atterri à Bucarest, puis j’ai voyagé en train jusqu’à Târgu Mureş. Une fois sur place, je ne pouvais pas beaucoup me déplacer, à cause des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19. J’ai flâné dans le centre-ville, sur les rives de la rivière Mureş. Je suis bien, ici. Les gens sont gentils, accueillants. Bien sûr, ils sont différents de ceux d’Ouganda, et le climat est lui aussi tout autre, mais j’essaye de m’adapter. »

    Originaire de l’ouest de l’Ouganda, plus précisément du district de Ntungamo, situé à la frontière avec le Rwanda, Joshua Baingana explique pourquoi il a été attiré par la médecine.« Les membres de ma famille ont souffert de certaines maladies, au fil du temps. Mon frère, par exemple, souffre d’asthme et d’épilepsie. Alors, en le voyant en proie à cette maladie, je me suis dit que j’aimerais pouvoir l’aider. Mon père est décédé des suites d’un cancer. Comme j’ai rencontré d’autres personnes autour de moi atteintes de différentes maladies, j’ai décidé de soulager la peine du plus grand nombre possible de mes semblables. C’est ainsi qu’est née ma passion pour la médecine. »

    Lorsqu’il ne suit pas les cours universitaires en ligne, Baingana Joshua s’adonne à ses loisirs.« J’écoute de la musique et je danse, de temps en temps. Je lis des livres sur les expériences de vie des autres. Cela me permet de découvrir que l’on n’est pas le seul au monde à devoir faire face aux difficultés. Deux livres me sont particulièrement chers : Gifted Hands (Des mains en or) et The Big Picture : Getting Perspective on What’s Really Important in Life (Vue d’ensemble : avoir une perspective sur ce qui est vraiment important dans la vie). Les deux sont écrits par le même auteur, Ben Carson, un neurochirurgien bien connu aux Etats-Unis. Je me retrouve dans l’histoire de sa vie. Il a accompli ses rêves, malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer sur son chemin. Il m’inspire, me donne confiance en l’idée que tout est possible quand on a de l’espoir et que l’on croit en ses rêves. »

    Le jeune Ougandais Joshua Baingana ne sait pas encore dans quel pays il choisira de pratiquer la médecine :« Maintenant j’étudie la médecine générale, mais je vais aussi choisir une spécialisation. J’aimerais beaucoup faire de la neurochirurgie, mais j’attends de voir quelles seront les opportunités. Tout ce que je sais avec certitude, c’est que je rêve de devenir médecin spécialiste et d’aider les gens partout où le bon vent m’emportera. »

  • Gianina Fiordean, à la tête du concept gastronomique “Ca acasa- Inspiratii etnice”

    Gianina Fiordean, à la tête du concept gastronomique “Ca acasa- Inspiratii etnice”

    Considérée comme l’une des années les plus dures que l’humanité a traversée dernièrement, 2020 a obligé les gens de s’isoler chez eux, en rendant difficiles, voire même impossibles, les voyages et les retrouvailles entre les membres des familles obligées de vivre à distance. Comment lutter contre le mal du pays, sinon en essayant de nous rapprocher des traditions par tous les moyens ? Du coup, vous allez me donner certainement raison quand j’affirme que la gastronomie représente un des meilleurs remèdes pour combattre les coups de blues que la distance produit souvent. Ceci étant, une Roumaine vivant à Paris a décidé de répondre aux besoins aussi bien culinaires que sentimentaux de ses compatriotes de l’Ile de France et a lancé un concept de gastronomie roumaine dans un pays mondialement reconnu pour ses repas et ses rituels culinaires. Madame, Monsieur, j’invite au micro de RRI, GianinaFiordean, à la tête du concept de cuisine roumaine Ca acasa, « Comme chez nous ».

  • Julien Daillère

    Julien Daillère

    Auteur, comédien et metteur en scène, Julien Daillère fait des études à l’Ecole supérieure des Sciences économiques et commerciales de Paris, décroche un diplôme MBA et part en Allemagne avec une bourse Erasmus. Il revient, par la suite, sur Paris et commence à s’intéresser de plus en plus au théâtre. Il fréquente des ateliers de formation théâtrale du Théâtre national de Chaillot et en 2006, il jette les bases de sa propre compagnie théâtrale, La TraverScène, avec un répertoire comportant aussi ses propres textes. Depuis, il participe à de nombreux festivals et manifestations théâtrales, tout comme à des ateliers de formation à l’intention des comédiens et managers culturels menés en France, en République tchèque, en Roumanie ou en République de Moldova.Son histoire roumaine allait débuter en 2015 quand Julien Daillère arrive à Targu Mures pour faire, jusqu’en 2018, des études doctorales à l’Université d’arts de la ville, en cotutelle avec l’Université de Cergy- Pontoise.

    Un choix qui l’a poussé à vivre, trois années durant, entre la Roumanie et la France avant de s’établir à Clermont- Ferrand où il vit de nos jours aussi. Dans les minutes suivantes, il nous racontera comme son expérience roumaine s’est produite :« J’ai opté pour la Roumanie après avoir entendu, lors d’une conférence à Paris, un discours très inspirateur sur le théâtre de Sorin Crisan, président de l’Université d’arts de Targu Mures. C’est lui, en fait, qui m’a proposé de faire un doctorat à son université. Me voilà donc arrivé à Targu Mures, en février 2015, en simple visiteur, pour voir comment je m’y sentais. A l’époque, il me semblait plutôt logique de partir en Allemagne, surtout que je parle la langue et que j’y ai fait des études Erasmus. Sauf que, voilà, ça m’a tellement plu à Targu Mures que je me suis dit « allez, c’est parti ! ». A la fin de mes études doctorales, j’ai mis en scène le spectacle intitulé « C’est bon. E ok. Rendben. This is just a story » et je profite de l’occasion pour remercier encore une fois Miki Braniste à la tête de Fabrica de Pensule, cet espace de Cluj consacré aux arts visuels, pour m’avoir accueilli. Mon spectacle a figuré à l’affiche de la Saison France-Roumanie, en 2019. Cela m’a permis de voyager un peu à travers votre pays. A présent, j’habite à Clermont-Ferrand, juste derrière une épicerie roumaine appelée « Le mal du pays » et où je me rends de temps en temps pour acheter de la zacuscă, du cozonac ou encore du fromage de Roumanie. »

    Dans l’actuel contexte artistique imposé par la pandémie, Julien est l’auteur d’une nouvelle approche théâtrale, en compatibilité avec le Covid, à savoir le théâtre au bout du fil. Il est en train de développer un tel projet en télérésidence avec l’Institut français de Cluj.« J’ai démarré cette recherche en mars 2020 quand, confiné chez moi, je me suis rendu compte que je devais m’occuper d’une manière ou d’une autre. Je suis parti sur une proposition lancée par l’Institut français de Cluj et j’ai mis en place une télérésidence, en discutant par téléphone avec plusieurs personnes. Par la suite, j’ai commencé à écrire des poèmes avant de décider de transformer l’interaction au bout du fil en quelque chose d’artistique. C’est ainsi que j’ai commencé à faire de la téléperformance. Concrètement, j’entre en contact depuis chez moi, par téléphone, avec quelqu’un d’autre à qui je donne certaines indications de faire ou de dire tel ou tel geste ou mot. Cet interlocuteur est loin de moi, mais, il se trouve devant un public que je ne vois pas. Du coup, il devient un téléperformer. Ce type d’approche artistique sera bientôt lancée en roumain aussi, par web radio, grâce à un partenariat avec Tranzit House de Cluj-Napoca.Du coup, tout roumanophone du monde entier pourra participer à ce genre d’acte artistique par téléphone et devenir pour quelques minutes mon téléperformer, devant un public se trouvant chez lui. Le spectacle aura lieu le 5 décembre et s’intitulera , « Donne-moi ton corps, je te dirai de la poésie ». Pour plus de détails, n’hésitez pas à visiter la page Facebook de Transit House, vous allez y trouver toutes les informations nécessaires en langue roumaine ».

    Fort attaché à la Roumanie, Julien est resté en contact avec les gens connus sur place. D’ailleurs, il affirme avoir trouvé chez les Roumains un côté que les autres populations européennes ont malheureusement perdu.« Je me suis rendu compte qu’en Roumanie, il y a encore des personnes qui vivent en communion avec la terre et les traditions. Pour moi, cela représente un atout, car je pense qu’à un moment donné, à l’avenir, on sera obligé de revenir pas forcément à un mode de vie à l’ancienne, mais on sera forcé de nous reconnecter avec ce type de sensibilité, avec la terre, la nature et les gens. Personnellement, je trouve que la Roumanie est en avance par rapport au reste de l’Europe occidentale, même si les Roumains ont souvent l’impression d’être inférieurs et ils s’engagent dans une course vers le capitalisme néo- libéral et ses avantages. Malheureusement, le mirage du capitalisme basculé à l’extrême montre dernièrement des aspects très négatifs. Je trouve triste, par exemple, de voir cette Roumanie que j’ai tant aimée en 2015 quand je suis arrivé à Targu Mures changer si vite. A l’heure où l’on parle, des galeries commerciales sont en train d’être construites à Targu Mures, et personne ne peut rien faire. A chaque fois que je parle avec mes amis de Roumanie, je ressens une sorte de liaison spontanée et cela me touche beaucoup ».

  • Ian Tilling, expat en Roumanie

    Ian Tilling, expat en Roumanie

    Après la révolution de 1989, les médias internationaux regorgeaient d’images d’enfants roumains institutionnalisés dans des orphelinats épouvantables. Peu de temps après, des dizaines de convois humanitaires arrivaient en Roumanie. Des étrangers aussi y venaient nombreux, profondément touchés par ce qu’ils avaient vu dans la presse et déterminés à donner un coup de main à ces enfants en détresse. Parmi eux, notre invité daujourdhui, le Britannique Ian Tilling, qui, à cette époque-là, était agent de police. Il a travaillé pendant deux ans avec les enfants en situation de handicap, dans le centre de Plătărești, puis a décidé de retourner en Roumanie, cette fois pour toujours. Au bout de 23 ans au sein de la police de Kent, Ian a pris sa retraite et a radicalement changé de vie. Il s’est installé en Roumanie et a fondé, en 1992, le centre Casa Ioana, un lieu qui se veut un nouveau départ pour les victimes de la violence domestique et pour les familles sans abri. A la tête d’une équipe enthousiaste, Ian a attiré de nombreux expatriés dans cette aventure. En plus, il organise régulièrement des actions humanitaires pour les sans-abris de Bucarest.


    Lorsqu’il est arrivé en Roumanie pour la première fois, c’était en août 1990. Il venait de conduire à travers l’Europe un camion chargé d’aides humanitaires. Une infirmière l’accompagnait. Ian Tilling se souvient que, pour pouvoir franchir la frontière roumaine, il avait improvisé sur place un tampon en se servant d’une pièce de monnaie de 10 pennies avec l’effigie de la reine d’Angleterre. Il se rappelle aussi l’image de la Roumanie du lendemain de la révolution et explique pourquoi il a décidé de s’y installer définitivement : « Le voyage vers Bucarest a été affreux et merveilleux à la fois. Affreux parce que les routes, comme les conditions, étaient très difficiles. En revanche, les paysages et la nature étaient magnifiques, ce qui a rendu le voyage très intéressant. Quand nous sommes arrivés à Bucarest, tard dans la nuit, la ville nous a semblé terne. On ne s’y attendait pas du tout. Nous sommes finalement arrivés à l’hôtel Athénée Palace, trop luxueux à notre goût et un peu cher, mais nous n’avions pas d’autre endroit pour dormir. Je me souviens que le lendemain matin nous avons été accueillis par un enfant. Il a offert une fleur à l’infirmière qui m’accompagnait. Un beau geste de la part de ce gosse qui allait devenir notre petit guide local. Au départ, j’ai travaillé à l’orphelinat Mère Teresa, à Bucarest. Ensuite, j’ai rencontré quelques infirmières britanniques et je me suis rendu au centre de Plătărești. J’y ai travaillé pendant un mois avec les enfants atteints de handicaps physiques et mentaux sévères. Le seul endroit où je pouvais acheter de la nourriture, c’était le marché. Il y avait aussi une épicerie sur le boulevard Magheru, mais les choses essentielles, je les trouvais au marché. Il n’y avait pas de panneaux publicitaires et tout était morne, monotone. On voyait des files d’attente devant les magasins et l’éclairage public n’existait que sur les grands boulevards. Je me suis rendu aussi à Brasov. Je suis resté une nuit dans cette ville si différente de Bucarest et si belle, située dans les montagnes. Nous sommes ensuite retournés au Royaume-Uni sans aucune mésaventure. Nous avons fait halte à Vienne, où nous avons passé la nuit. Je me souviens avoir été enchanté, le lendemain matin, de regarder par la vitrine d’un magasin où l’on vendait des articles sanitaires et cosmétiques pour la salle de bains. Ce qui m’a fasciné, ce sont les couleurs et les formes de ces objets que j’ai été surpris de voir après tant de gris. Ce dont je me souviens encore, c’est que, de retour au Royaume-Uni, en faisant mes courses dans un supermarché ordinaire, j’ai réalisé avec stupéfaction que là, la nourriture pour les chiens était plus variée que celle offerte à un être humain à Bucarest. Le contraste était énorme. J’avoue avoir été content de quitter la Roumanie, après y avoir passé quatre semaines d’émotions extrêmes. Je ne pensais pas y revenir un jour. Mais, comme je l’ai dit, nous nous sommes arrêtés à Vienne et, tout le chemin du retour, nous avons pensé à la Roumanie et nous avons tous les deux changé d’avis. C’était comme si un aimant invisible nous tirait en arrière, ce qui s’est finalement produit. »


    Ian Tilling est un entrepreneur social apprécié. Pendant les 30 ans écoulés depuis son installation en Roumanie, il a coordonné plusieurs équipes qui ont mis en œuvre des programmes européens et un programme de la Banque Mondiale destiné à l’inclusion sociale des sans-abris et des familles monoparentales. L’association qu’il a fondée et qu’il dirige, Casa Ioana, abrite 20 familles et neuf femmes qui reçoivent des soins, des conseils psychologiques et professionnels censés les aider à mener une vie indépendante. Au bout d’une année, soit la période daccueil proposée par Casa Ioana, plus de 80% de ceux qui y ont vécu trouvent un logement et un travail. Au fil des trois décennies vécues en terre roumaine, Ian a remarqué de nombreux changements pour le mieux en matière d’infrastructure, mais il déplore toujours labsence d’autoroutes. Quant aux besoins des catégories défavorisées de notre pays, Ian estime que l’Etat roumain ne les prend pas en compte au niveau requis. Il se réjouit pourtant d’avoir réussi à fermer les orphelinats. De l’avis de Ian Tilling, la pauvreté, le manque d’éducation et la mentalité selon laquelle la violence domestique est quelque chose de presque normal qu’il faut résoudre exclusivement au sein de la famille comptent parmi les problèmes majeurs auxquels la Roumanie est confrontée.


    « Beaucoup de choses ont changé et continuent de changer en mieux. Je suis content de le constater. La Roumanie est membre de l’OTAN et fait partie de l’Union européenne. Lors des nombreux voyages que j’ai faits, les gens m’ont fait part de leurs bonnes impressions sur la Roumanie. Bien des Roumains sont allés travailler à l’étranger et la grande majorité d’entre eux ont apporté une contribution bénéfique aux pays dans lesquels ils vivent. La Roumanie devrait – et je pense qu’elle le fait déjà – promouvoir la beauté naturelle de ces lieux fabuleux qui ont conquis le cœur du prince Charles et de certaines autres personnalités intéressées par la nature et les riches traditions de ce pays. Un autre aspect important serait l’industrie hôtelière, un domaine dans lequel la Roumanie doit progresser, dans le sens qu’il faut comprendre la nécessité de développer une culture de l’accueil et de la convivialité. Et ce n’est pas quà lEtat roumain, mais à nous tous de nous investir dans les efforts visant à promouvoir une meilleure image et nos succès à l’étranger. »


    Ian pense souvent à ses proches qui vivent au Royaume-Uni, mais la Roumanie est maintenant son chez soi. C’est ici qu’il est reparti à zéro, après avoir pris sa retraite à l’âge de 42 ans. Ian Tilling parle de son histoire en Roumanie comme d’une situation heureuse, dans laquelle les deux parties ont quelque chose à gagner : « Certes, la Roumanie est ma maison depuis plusieurs années. Elle est, si vous voulez, la terre de ma renaissance, puisque j’ai complètement changé de vie en arrivant ici. Il n’y a rien de spécial de mon pays natal qui me manque, peut-être parce que je sais clairement que ma maison est ici, maintenant. J’y ai pris racine et je suis reconnaissant pour cette chance. Ces trois décennies ont été extraordinaires pour moi. Le carrousel des émotions tourne toujours. J’ai énormément appris sur moi-même et je n’aurais pas pu le faire si j’étais resté au Royaume-Uni à vivre comme tous les retraités. » (Trad.Mariana Tudose)



  • Hélène Roos, à la tête de l’Institut français de Bucarest

    Hélène Roos, à la tête de l’Institut français de Bucarest

    Partout dans le
    monde, les musées, les salles de spectacles et les autres lieux culturels sont
    fermés en vue de stopper la pandémie. Besoin vital de la population, surtout à
    présent, la culture se porte mal. Dans ce contexte, il est indispensable de
    rester solidaires et prêts à nous réinventer. « Plus que jamais nous
    devons être ensemble pour échanger et trouver les solutions permettant à terme
    aux arts et aux artistes de traverser cette crise sans précédent, qui les
    affecte fortement., a marqué l’Institut français de Bucarest sur sa page
    facebook. Pour plus de détails, on a invité au micro la directrice de l’IFR, Mme Hélène Roos.





  • Raul Passos (Brésil)

    Raul Passos (Brésil)

    Il a étudié la composition et la direction d’orchestre à la Faculté de musique et des beaux-arts de l’Etat de Paraná au Brésil et les lettres à l’Université fédérale du même Etat. Il a fait un master en interprétation musicale à l’Université nationale de musique de Bucarest, ville où il s’est installé en 2017. Raul Passos a une vaste expérience en tant que traducteur. Il a également publié des articles dans un magazine de musique brésilien. Tout au long de sa carrière, il a enseigné le piano, la théorie musicale et a été chef de chœur. Raul a aussi fait office d’interprète du portugais au roumain pour la Police fédérale du Brésil.

    Il s’est petit à petit rapproché de la Roumanie, vu la distance géographique qui sépare les deux pays. Voici ce qu’il avoue : « En effet, nous sommes un peu loin, géographiquement parlant, mais d’un point de vue culturel et linguistique, nous sommes très proches. Dès mon enfance, j’ai éprouvé une sorte d’attirance pour l’Europe de l’Est, en général. Mon père parlait souvent de l’histoire du Vieux continent, de la Roumanie, de la Hongrie, enfin, des pays satellites de l’Union soviétique. Ces endroits éloignés me semblaient entourés d’une aura magique. Ces histoires-là, il me les racontait pour éveiller ma curiosité. Il a bien réussi son coup, car je me suis mis à chercher des informations sur l’Europe de l’Est, sur la Roumanie tout particulièrement, le pays qui a le plus suscité mon intérêt. Plus tard, alors que j’étais à la Faculté de composition et de direction d’orchestre, j’ai travaillé sous la houlette du compositeur brésilien Harry Crowl. Lors de ses nombreux voyages à travers le monde, il avait rencontré quelques Roumains aussi. Parmi eux, le compositeur Sorin Lerescu, avec qui il avait un lien à part. En l’entendant parler de lui, je lui ai dit que j’aimerais aller une fois en Roumanie, car j’étais bien curieux de connaître ce pays. Et comme il a pris mes propos au sérieux, il a fait les premières démarches pour qu’une fois mon diplôme universitaire en poche, je puisse parachever mes études en Roumanie. C’est ainsi qu’allait commencer l’histoire de mes liens avec la Roumanie et la langue roumaine. Après avoir fait un master ici, je suis rentré au Brésil, sans pour autant perdre le contact avec la Roumanie. J’ai appris le roumain du mieux que je pouvais. Je l’étudie toujours et je m’efforce de le parler aussi bien que je peux. En même temps, j’ai commencé à tisser des liens entre la Roumanie et le Brésil, parce que j’ai constaté que les deux pays ne se connaissaient pas vraiment. Chaque fois que j’ai eu l’occasion de donner un récital au Brésil, j’ai essayé d’y inclure l’œuvre d’un compositeur roumain, comme par exemple Enescu, Constantinescu, Marțian Negrea, de sorte à familiariser le public brésilien avec la culture roumaine. Et puisque je travaillais aussi comme traducteur du roumain vers le portugais, je me suis penché sur des poèmes de Tudor Arghezi et d’Octavian Goga. Mes traductions ont paru dans plusieurs magazines littéraires du Brésil. En 2016, le président de l’organisation pour laquelle je travaille actuellement m’a proposé de venir m’installer en Roumanie. Je devais m’occuper de la gestion de la juridiction de langue roumaine de cette organisation. J’ai accepté l’invitation et suis venu avec ma femme. C’était la première fois qu’elle s’y rendait. Elle parle elle aussi le roumain. Depuis avril 2017, nous vivons ici, à Bucarest. »

    Raul Passos tente donc de construire un pont culturel entre son pays d’origine, le Brésil, et la Roumanie, son pays d’adoption. A quoi ressemble sa vie maintenant et pourquoi cela vaut-il la peine de venir en Roumanie ? Voici ses réponses : « Je crois que tout pays mérite d’être connu de plus près. J’avais un professeur ici, à Bucarest, Mme Verona Maier, qui disait que la curiosité est une forme d’amour. C’est justement ce que je ressens envers la Roumanie. J’ai toujours eu cette curiosité, ce désir d’en savoir davantage. C’est ce qui explique, je crois, mon lien émotionnel avec la Roumanie. Elle a bien des choses en commun avec mon pays natal, le Brésil. Et je ne parle pas que de l’origine latine des deux langues. Les Roumains disent, par exemple, qu’ils font contre mauvaise fortune bon cœur. Cela vaut pour le peuple brésilien aussi. En vivant ici, j’ai découvert plusieurs similitudes entre nos deux pays et nos deux peuples. »

    Le fait de parler le roumain et d’avoir ici des amis a aidé Raul Passos et sa famille à s’intégrer tout de suite dans l’ambiance de la capitale roumaine. Cependant, la vie n’y a pas toujours été facile et Raul avoue que la Roumanie l’a changé. Qu’est-ce qui lui manque le plus du Brésil ? : « Les amis que j’ai laissés là-bas, les liens émotionnels, mais je suis conscient qu’il y a toujours un prix à payer. Pourtant, je ne regrette pas d’être parti et d’avoir emménagé ici. J’ai une vie spéciale et agréable en Roumanie. A part mes amis, ce sont quelques plats qui me manquent et puis certains fruits, que j’ai du mal à trouver ici. Votre pays m’a toujours poussé à devenir meilleur. C’est vrai que j’ai dû relever certains défis, mais ils m’ont aidé à évoluer. Je trouve que les défis qui se sont posés devant moi, ici, ont été enrichissants pour mon développement personnel. Et pour cela, je suis très reconnaissant à la Roumanie », a conclu le musicien brésilien Raul Passos au micro de RRI.

  • George Botnar d’Ukraine, étudiant en Roumanie

    George Botnar d’Ukraine, étudiant en Roumanie

    Notre invité d’aujourd’hui
    est né dans la ville d’Ismaïl, dans le sud de l’Ukraine, sur le Danube. George
    Botnar a 18 ans et il est étudiant en 2e année de licence à la Faculté
    d’Ingénierie de l’Université de médecine, pharmacie, sciences et technologie
    « Emil Palade » de Targu Mureş (en Transylvanie). Il s’y trouve grâce
    à une bourse pour les Roumains de l’étranger qu’il a découverte via le Centre
    d’information de la Roumanie à Ismaïl. Il est né en Ukraine dans une famille d’ethniques
    roumains, donc le roumain est sa langue maternelle.




    George Botnar nous en dit
    davantage : « Mon père est originaire de République de Moldova et ma mère
    – d’un village roumain d’Ukraine. Quant à moi, j’ai étudié en ukrainien à
    l’école et donc je ne pouvais pratiquer la langue roumaine qu’en famille. J’ai
    donc perdu une partie de mes connaissances linguistiques, mais lorsque j’ai
    décidé de suivre une faculté en Roumanie, j’ai recommencé à parler et à mieux
    apprendre le roumain. »






    En
    tant qu’étudiant en Ingénierie à Târgu Mureş, George Botnar a participé à de nombreuses activités de
    bénévolat dans le cadre de plusieurs ONG et associations : « Le bénévolat,
    c’est très intéressant. Bien qu’il ne soit pas rémunéré, on apprend beaucoup.
    Par exemple, aux côtés de « University to Business » j’ai vécu une
    belle expérience dans le domaine de l’économie, un domaine qui m’intéresse. De
    même, j’ai beaucoup appris sur l’ingénierie grâce à ESTIEM (European Students
    of Industrial Engineering and Management), alors que via le programme ErasmusStudent Network j’ai pu améliorer mon anglais et mes
    habilités de communication. »






    A ses 18 ans, George
    Botnar est toujours à la recherche de nouvelles informations qui puissent lui
    servir à l’avenir, il lit beaucoup et consacre du temps à sa passion pour le
    design tridimensionnel. Il a même réalisé plusieurs ouvrages qu’il a postés sur
    un site spécialisé. Il nous en dit davantage : « ArtStation est une
    plate-forme qui réunit des ouvrages artistiques créés en 2D et en 3D par des
    artistes du monde entier. En tant que designer en 3D, j’y ai posté moi aussi
    quelques créations. Puis, j’aime lire, surtout des livres d’économie, et
    j’aime regarder des cours de marketing. Par exemple, maintenant je suis en
    train de lire « The Machinery of Freedom » (Vers une société sans État) de
    David D. Friedman, un livre sur le libertarianisme et sur l’idéologie de la
    liberté en général. J’aime bien ce livre car pour moi, la liberté est quelque
    chose de très important. »






    George Botnar se sent très
    bien en Roumanie, il a déjà voyagé à travers le pays et il aimerait aller
    bientôt à Timişoara pour visiter cette belle ville de l’ouest du pays :
    « Je me suis adapté très vite et très bien grâce aux amis que je me suis
    faits au foyer d’étudiants, dans les associations où je suis bénévole et à la
    faculté. Tout le monde m’a aidé à m’adapter. Târgu Mureş est une ville
    multiculturelle, il y a plein d’étudiants étrangers à la faculté, ce qui a été
    un avantage pour moi. La Roumanie est un très beau pays. C’est ici en Roumanie
    que j’ai vu pour la première fois des montagnes, bien qu’il existe des
    montagnes chez nous aussi, en Ukraine. J’aime beaucoup la nature de Roumanie.
    J’ai beaucoup aimé Bucarest aussi et j’aimerais bien y vivre un jour car je
    suis tombé amoureux de cette ville. J’aime bien la culture de ce pays, puisque,
    par exemple à Sibiu et à Sighişoara il y a un mélange de culture roumaine et
    allemande, alors qu’à Târgu Mureş – de culture magyare et roumaine. Tout cela
    se voit chez les gens aussi, dans l’architecture et dans les mentalités en
    général. Donc, j’aime bien la Roumanie. »






    Passionné d’informatique
    depuis ses années de collège, en Ukraine, et attiré par la liberté d’action
    qu’offre l’entrepreneuriat, George Botnar nous a aussi parlé de la manière dont
    il imagine son avenir professionnel : « Je pense à l’ingénierie, aux
    technologies en général et à l’entrepreneuriat, voilà ce qui m’intéresse pour
    l’avenir. J’y pense avec beaucoup d’enthousiasme. J’espère réussir mettre sur
    pied une start-up d’informatique, dans l’automatisation peut-être, et comme je
    suis aussi designer autodidacte je vais y inclure l’art en 3D. Il est possible
    que je crée cette start-up en Roumanie, parce que c’est un bon endroit pour le
    faire, il y a plein d’opportunités et de possibilités. »






    En attendant, George
    Botnar poursuit ses études universitaires à Târgu Mureş, en ligne pour
    l’instant, comme la plupart des étudiants. Voici pour terminer son message aux
    amis qu’il n’a pas vu depuis longtemps à cause de la pandémie : «Je
    dirais à tous mes amis de Roumanie et d’Ukraine et du monde entier, car j’ai
    beaucoup d’amis en France et en Italie aussi : s’il vous plaît, ne soyez
    pas tristes, car tout va bien se passer. On se reverra bientôt !»
    (Trad.
    Valentina Beleavski)

  • Olivier Noël, lecteur à l’Université de Iasi, un passionné de la BD

    Olivier Noël, lecteur à l’Université de Iasi, un passionné de la BD

    Emergée au XIXème siècle et considérée à tort comme un
    genre artistique mineur, la BD gagne de plus en plus de terrain et fait de plus en plus d’adeptes. La
    preuve ? Elle s’est vu déjà attribuer une journée mondiale – le 1 octobre
    et une année – 2020 – pour sa mise à l’honneur. On ne saurait donc nous
    déclarer surpris que les passionnés de la BD se furent activés au service de
    ce neuvième art. Parmi eux, Olivier Noël, lecteur belge à l’Université de Iasi
    et proche de l’Institut français de la même ville. A la tête d’une équipe qui
    fait de son mieux pour faire connaître la bande dessinée dans les rangs des
    jeunes roumains, Olivier a développé dernièrement plusieurs projets dont BD en face censé faire la promotion de
    ce genre à travers des selfies que les passionnés se faisaient avec leurs
    titres préférés, BDessinne invitant les jeunes à donner leur propre interprétation d’une BD connue ou
    encore un projet lors duquel on demandait aux gens de continuer un script d’une
    BD après leur avoir expliqué les pas à suivre pour en créer une. Pour tous ceux
    qui souhaitent apprendre davantage sur la BD, sur ses débuts, ses controverses
    et ses auteurs, RRI vous invite à faire la connaissance d’Olivier Noël. Né en Belgique,
    Olivier a étudié les langues germaniques avant de faire un Master en polonais
    et en russe. Après une période passée en Pologne, il fait un Master en Français
    Langue Etrangère à Chypre. Par la suite, il vient en Roumanie, plus précisément
    à Iasi et occupe le poste de lecteur à l’Université roumaine de cette ville du
    Nord-Est roumain.

  • Alexandra Badea – écrivain et metteur en scène

    Alexandra Badea – écrivain et metteur en scène

    Présente dernièrement en Roumanie pour un spectacle lecture d’après son texte Red
    Line, produit pour France Culture, Alexandra Badea est un metteur en scène,
    scénographe et auteur née en Roumanie et vivant depuis 2003 à Paris. Ses
    premiers textes Mode d’emplois, Contrôle d’identiré et Burnout sont publiés en
    2009 à L’Arche Editeur. Suivront Pulvérisés et le tryptique Je te regarde,
    Europe connexion, Extrêmophile, ainsi que son premier roman Zone d’amour
    prioritaire. Elle est également auteur de plusieurs fictions radiophoniques sur
    France Culture. En tant que metteur en scène, elle crée une quinzaine de
    spectacles en France et en Roumanie. Alexandra Badea est également lauréate du
    Grand Prix de littérature dramatique 2013 pour sa pièce Pulvérisés. Elle a été
    distinguée avec l’Ordre de Chevalier des Arts et des Lettres. Elle développe une
    trilogie sur les récits manquants de l’Histoire de la France dont le premier
    volet a été créé en 2018 au Théâtre National de la Colline et le deuxième a été
    créé l’année dernière au Festival d’Avignon. Présente sur Bucarest pour
    participer à la 7ème édition de la Plateforme Internationale de
    Théâtre Bucarest qui a eu lieu du 1 au 4 octobre, Alexandra Badea est sur les
    ondes de RRI.