Category: Nos émissions

  • Johann Kobborg, directeur du ballet de l’Opéra national roumain

    Johann Kobborg, directeur du ballet de l’Opéra national roumain

    Johann Kobborg est un des plus éminents danseurs classiques de sa génération. Partenaire en ville et sur scène de la danseuse étoile d’origine roumaine Alina Cojocaru, il a enchanté, pendant de longues années, des milliers de spectateurs présents dans la salle de l’Opéra Covent Garden à Londres. A la fin de la dernière saison, il les a pourtant attristés par sa décision de quitter Covent Garden, pour aller plus loin — comme il l’affirmait dans une interview à Radio Roumanie Culture. Heureusement pour nous, « plus loin » a signifié Bucarest, où, le 7 décembre, Johann Kobborg ouvrait la saison avec « La Sylphide » sur la scène de l’Opéra Roumain. Un spectacle dont il signe aussi la chorégraphie.



    Comment l’idée de réaliser un spectacle à Bucarest est-elle née? Johann Kobborg nous le dit lui-même: « J’y suis venu à plusieurs reprises avec ma partenaire, Alina Cojocaru, et donc cette connexion a toujours existé. Il y a quelque temps, j’ai fait une visite à Bucarest et je me suis entretenu avec le directeur de l’Opéra national. Et ce fut là, le point de départ de ce projet. Heureusement, j’étais libre à ce moment-là, et nous avons pu le mettre sur pied sans difficulté. »



    Pourquoi « La Sylphide » ? Qu’est-ce que ce ballet représente pour Kobborg? « La Sylphide » a été un de mes premiers spectacles et il continue d’être un de mes ballets préférés. C’est le genre qui vous permet de vous épanouir — en tant qu’être humain et en tant qu’artiste ; un ballet où les murs tombent et toute votre vie se passe là, sur la scène. C’est une expérience extrêmement intéressante pour un danseur, car la façon dont je l’interprétais lorsque j’avais 20 ans est tout à fait différente de celle d’aujourd’hui. Pourtant, toutes les versions sont valables, on ne peut pas dire : ça c’est bon, ça c’est mauvais. Du point de vue historique, ce fut le premier ballet où une danseuse ait jamais dansé sur pointes. Il est donc très important. Il est peut-être le plus important ballet danois, le plus fameux que nous ayons — même si la musique a été composée par un norvégien, même si le premier chorégraphe n’était pas tout à fait danois, il était mi-suédois, mi-français, même si l’action se déroule en Ecosse, il demeure la plus magnifique création de tous les temps. Ce ballet m’a fait faire le tour du monde et ma carrière internationale, je la dois entre autres au ballet « La Sylphide ».



    Johan Kobborg a été danseur étoile du Ballet Royal Danois et du Ballet Royal de Londres et il est invité par les plus importantes compagnies de danse classique du monde. Ces dernières années, Johan Kobborg s’est fait aussi remarquer comme chorégraphe, ses créations étant présentées entre autres par le Ballet royal de Londres, par le Ballet du Bolchoï à Moscou et par le Ballet Royal de Nouvelle Zélande. En 2009, « La Sylphide » qu’il a réalisée au Bolchoï, a été nommé au Prix « La Masque d’Or » de Moscou récompensant le meilleur spectacle de l’année.



    La danse a porté ses pas partout dans le monde. Aussi, le syntagme « chez soi » a-t-il acquis pour lui une autre signification. Où Johann Kobborg se sent-il chez soi ? « Je ne sais effectivement pas à quel pays penser : le Danemark, le Royaume Uni ? Toute ma vie, j’ai voyagé, il y a eu des périodes où j’ai habité dans une valise, pour ainsi dire. Je ne suis pas obsédé par la danse, je ne peux pas dire que je suis incapable de penser à autre chose, mais je peux dire que lorsque je me trouve dans un studio, ma maison est là. Mon « chez moi », e sont les gens que j’aime et la plupart des gens que j’aime se trouvent dans les studios de danse. Je ne suis donc jamais très loin de chez moi. »



    Pendant la saison qui vient de débuter dans la capitale roumaine — justement avec le spectacle « La Sylphide » dont il signe la chorégraphie — Johann Kobborg est chez lui à l’Opéra national de Bucarest, d’autant plus qu’à partir du 1er janvier prochain, il occupera le poste de directeur du Ballet national roumain. (trad. : Dominique)

  • Projet de surveillance de l’hirondelle de rivage

    Projet de surveillance de l’hirondelle de rivage

    L’hirondelle de rivage (Riparia riparia) est un des oiseaux qui vivent dans le Delta du Danube. Depuis quelques années, il fait l’objet du suivi des spécialistes de plusieurs pays européens, dont des représentants de l’Administration de la Réserve de la Biosphère du Delta du Danube, partenaires au sein du projet transnational Danubeparks. Un projet qui envisage de développer et de mettre en place des stratégies transnationales qui permettent la conservation du Patrimoine naturel du vieux fleuve.



    Une des conclusions des ornithologues est celle que l’hirondelle de rivage se fait de plus en plus rare dans la zone deltaïque de Roumanie, à cause des niveaux relativement bas des berges du fleuve. Malheureusement, excepté les zones protégées, les secteurs non endigués du fleuve, dont les berges rehaussées sont propices à la vie et au développement des colonies de reproduction de l’hirondelle de rivage, commencent à disparaître dans certains pays. Hormis l’hirondelle de rivage, les spécialistes ont observé le petit gravelot, oiseau qui niche le long du Danube.



    Explications avec Dan Bandacu, manager de projet à l’Administration de la Réserve de la biosphère du Delta du Danube : « On a choisi ces deux espèces parce qu’on les retrouve tout au long du fleuve, depuis la source jusqu’aux embouchures et qu’elles peuvent servir d’indicateur de l’état de santé de leurs habitats. Il est de notoriété que le Danube a longtemps subi l’impact anthropique. Le cours du fleuve a été et continue d’être bordé de digues. En outre, plusieurs travaux hydro techniques y sont en cours, ce qui veut dire que les activités de l’homme sont intenses. Voilà pourquoi les hirondelles de rivage ont trouvé dans les aires naturelles protégées un espace propice à la nidification. Ces deux espèces ont fait l’objet de la première phase du projet pilote, en 2011, projet qui a été repris cette année. On a recensé les nids d’hirondelle de rivage pour se faire une idée de la dynamique de cette population. Nous autres, spécialistes de l’Administration de la Réserve de la Biosphère du Delta du Danube, nous avons surveillé de près la berge roumaine du fleuve à commencer par la localité de Silistra, ensuite le bras Borcea et puis les rives du Danube à hauteur de la localité de Ialomiţa. On a également fait des observations sur le bras Măcin, aux alentours de la Grande Ile de Braila, puis sur les berges du Danube au long de la frontière avec la République de Moldova et l’Ukraine et sur le bras Sfântul Gheorghe jusqu’aux embouchures. Chaque zone protégée prise en compte par ce projet a visé un segment du fleuve, ce a permis de couvrir tout le circuit danubien. »



    Les spécialistes affirment que ces mesures visent en fait la restauration des habitats de cette espèce dans le Delta du Danube. L’hirondelle de rivage est la plue petites des hirondelles. En automne elle prend son envol vers l’Afrique. Il y a deux ans, deux autres espèces en voie d’extinction, à savoir le pygargue à queue blanche et le vison d’Europe ont fait l’objet de projets de surveillance à l’échelle internationale.

  • Plats à base de poisson fumé

    Plats à base de poisson fumé

    Le fumage du poisson est une méthode de conservation plus appréciée que la mise en saumure ou la congélation. Hormis l’aspect pratique, le poisson fumé se fait remarquer par son arôme, sa couleur et son goût à part. Les habitants du Delta du Danube utilisent cette technique afin de conserver les poissons, avant la saison hivernale lorsqu’ils ne peuvent pas faire la pêche sur les canaux. Toute espèce de poisson peut être fumée à condition que sa longueur dépasse les 15 centimètres et que son poids soit supérieur à 100 grammes. Les habitants du Delta utilisent plusieurs techniques de fumage qui se différencient par la quantité de sel employée. Les poissons sont éviscérés et lavés à l’eau froide, mais le plus souvent leurs écailles ne sont pas enlevées. Les poissons sont mis dans du sel et gardés pour au moins 24 heures, après quoi ils sont à nouveau lavés dans de l’eau froide et séchés. Leur fumage dure environ 1 jours et se fait avec un mélange de sciure de plusieurs espèces d’arbres de la région tel le hêtre et le saule.



    On peut manger du poisson fumé tel quel, mais cet ingrédient peut aussi s’associer aux différents légumes. On peut faire tout simplement une salade au poisson fumé avec des pommes de terre en dés cuites dans de l’eau, des oignons coupés à la julienne et quelques fines tranches de pomme. Ajoutez-y soit le jus d’un citron, soit quelques cornichons aigres-doux, du sel et du poivre. Mélangez le tout dans un bol et la salade est prête à être servie, en tant que hors — d’œuvre, accompagnée sans aucun doute par un petit verre d’alcool, vodka ou tzuïka roumaine.



    Un autre plat à base de poisson fumé à retrouver dans le delta est un véritable héritage balkanique, puisqu’il se retrouve en égale mesure dans la cuisine grecque et turque. Il s’agit d’un plat inédit appelé en roumain Scordolea et skordo en grec, ce qui se traduit par ail. Pour le préparer il vous faut un kilo de pommes de terre et plusieurs filets de poisson fumé, entre 750 grammes et un kilo. Il vous faut aussi une cuillerée d’huile ou une tasse de lait, du beurre, des noix, quelques gousses d’ail, du poivre et quelques feuilles de céleri. Commencez par préparer une purée de pommes de terre.



    Sachez que les habitants du delta mettent les filets de poisson à bouillir un peu aux côtés des pommes de terre. Vu que d’habitude le poisson fumé est également salé, faites attention à la quantité de sel que vous mettez dans la purée. Pour celle-ci vous pouvez mettre soit du lait et du beurre soit de l’huile et une partie de l’eau dans laquelle vous avez fait bouillir les pommes de terre et le poisson. Ajoutez dans la purée les noix écrasées, les gousses d’ail, du poivre et les feuilles de céleri hachées et mélangez jusqu’à ce que la purée soit bien crémeuse. Mettez les filets de poisson sur un plateau et ajoutez-y une couche uniforme de purée. Mais vous pouvez également couper les filets de poisson en petits morceaux et les mettre directement dans la purée.



    Quelle que soit la variante choisie, n’oubliez pas de mettre au froid une bouteille de vin blanc demi- sec. Bon appétit !


  • Constantin Şerban Cantacuzène

    Constantin Şerban Cantacuzène

    Le patron du Caravansérail de Manuc, situé au centre de Bucarest, est Constantin Şerban Cantacuzène, ingénieur pétrolier, la soixantaine. Il fait partie de la lignée des Cantacuzène, descendant direct du prince Şerban Cantacuzène, qui a régné en Valachie de 1678 à 1688. Si la succession au trône avait été maintenue, il aurait été Constantin Şerban Cantacuzène IX. Nous lui avons demandé quelle est la réaction des gens lorsqu’ils entendent son nom. « C’est difficile à dire ce que les gens pensent. A première vue, ils se disent enchantés. Certains se mettent à vous louer, à vous appeler « prince ». J’aimerais qu’ils s’adressent par « Monsieur » et qu’ils soient sincères avec moi, qu’ils me disent les quatre vérités. C’est incroyable de constater que 23 ans après les événements de 1989, il existe toujours des gens qui médisent de nous et nous accusent d’être venus de France pour récupérer nos fortunes. Ces gens-là ont bien tort. Moi je n’ai pas quitté la Roumanie. Même si je l’avais fait, je serais revenu dans le pays récupérer mes propres avoirs hérités de mes ancêtres. La loi vous autorise à rentrer en possession des biens confisqués de manière abusive vers la fin des années 1940. »



    Grande famille de l’ancienne aristocratie roumaine, les Cantacuzène ont laissé des traces matérielles impressionnantes en Roumanie. Nous avons voulu savoir si Constantin Şerban Cantacuzène se sentait spécial vu sa descendance noble. Voici ce qu’il nous a répondu: « Non, pas du tout. Pourquoi le serais-je ? Les 50 ans de régime communiste nous ont tous réduits au dénominateur commun. A mon sens, aucune réparation n’a été faite. Certains hommes politiques et historiens ont quand même nié, à la télé, les affirmations comme quoi les boyards auraient exploité le peuple, sucé le sang des pauvres, comme on dit. La plupart des gens ne le pense déjà plus, mais la mémoire collective garde encore cette idée selon laquelle les boyards ont été méchants. Je ne cache pas ma fierté d’appartenir à une famille noble de vieille souche. Une famille qui a laissé derrière elle églises, hôpitaux et bien d’autres traces. Ces hôpitaux, mes prédécesseurs les ont fait construire de leur propre argent. Peu de monde le sait encore. A l’époque, la consultation et les services basiques étaient gratuits. »



    Constantin Şerban Cantacuzène est le patron du Caravansérail de Manuc, bâtisse emblématique de l’architecture de Bucarest. Nous lui avons demandé comment vont les affaires. « Travailler avec les gens n’est pas simple, où que vous soyez. C’est plus dur encore de travailler à l’intérieur d’un immeuble déclaré monument historique, car n’importe quel ouvrage doit être autorisé. Ce bâtiment n’a pas le statut de musée. Au contraire, il abrite un centre commercial. Nous recevons beaucoup de monde. Certains y amènent leurs enfants qui abîment des choses. C’est d’autant plus dur que l’on n’a aucun appui. Dans le cas des projets européens, par exemple, vous apportez la moitié de l’argent. Normalement, vous devriez bénéficier de l’autre moitié, mais tel n’est pas le cas pour nous. Je n’ai pas à me plaindre, je ne suis pas pauvre, mais mon argent c’est moi qui l’ai fait. Mon affaire, je l’ai montée grâce à un crédit que j’ai contracté auprès des banques. Puisque c’est la crise, je ne me permets pas de faire autant d’investissements que je souhaiterais pour protéger cet immeuble monument historique. »



    Malgré toutes ces difficultés, Constantin Şerban Cantacuzène entend garder son optimisme, conscient qu’il reste bien du travail à faire, mais qu’il est sur la bonne voie… (aut. : Mariana Tudose)

  • Le ragoût aux poireaux

    Le ragoût aux poireaux

    Pour 4 personnes, il vous faudrait 5 ou 6 poireaux, un citron, un verre de vin blanc, deux feuilles de laurier, quelques grains de poivre, un peu de sel, une cuillerée à café de sucre, 5 à 6 cuillères de coulis de tomate et un peu d’huile de tournesol.


    Coupez les poireaux en morceaux de quelque 3 à 4 centimètres que vous faites revenir dans un peu d’huile de tournesol réchauffé en préalable dans une casserole non adhérente. Remuez et au bout d’une dizaines de seconde, y ajoutez un verre d’eau, le verre de vin, les feuilles de laurier et les grains de poivre. Coupez deux tranches de citron, retirez le zeste, en essayant d’enlever le moins de chair possible sans laisser de membrane blanche. Ajoutez les deux tranches de citron, salez, couvrez et laissez mijoter à feu doux jusqu’à ce que les poireaux s’attendrissent. Ajoutez le coulis de tomate et une cuillerée à café de sucre et enfournez pour un petit quart d’heure à feu doux. Et voilà ! Un plat qui rime parfaitement aux journées froides d’hiver et qui s’accompagne à merveille d’une belle escalope en friture, ou encore d’une grillade et même de saucisses. Si vous aimez les olives, vous pouvez ajouter dans la casserole une dizaines d’olives noires, pas trop salés et les laissez mijoter au four. Elles donnent un goût très bon aux poireaux.



    Et puisque moi j’adore les poireaux et puisque l’hiver on en trouve partout, je vous prie de noter aussi une recette de tarte aux poireaux. Pour cela il vous faut 1 poireau, 2 œufs, 50g de farine, 1/4 litre de lait, 50g de lardons, beurre pour le moule et du fromage râpé. Et maintenant, les pas à suivre : lavez le poireaux et coupez en petits morceaux.



    Faites les revenir dans un peu de beurre à la poêle jusquà ce quils soient transparents ou légèrement dorés. Dans un saladier, mélangez la farine avec les oeufs et le lait. Beurrez le moule. Parsemez le fond de lardons, ajoutez les poireaux puis versez la préparation farine+lait+oeufs. Parsemez ensuite de gruyère râpé puis enfournez pendant environ 30 minutes à 180°C. Bon appétit !

  • Nouvelles réglementations de l’Agence d’Administration Fiscale roumaine

    Nouvelles réglementations de l’Agence d’Administration Fiscale roumaine

    Ce premier décembre est la date d’entrée en vigueur d’un ordre de l’Agence Nationale d’Administration Fiscale (ANAF) visant les nouvelles restrictions à l’égard des quantités de tabac, d’alcool et d’aliments qui peuvent être introduites en Roumanie venus de l’extérieur de l’Union Européenne. Cette décision vise un niveau accru de sécurité et de confort pour les citoyens dont les bagages ne contiennent pas des biens qui fassent l’objet d’exemptions ou de restrictions selon l’Agence. Ainsi, la Direction Générale des Douanes est habilitée d’adapter la capacité administrative au spécifique de chaque bureau douanier, par types de voyageurs et de biens.



    Par conséquent, une personne peut introduire en Roumanie des cigarettes, de l’alcool ou des aliments venus de l’extérieur de l’UE une seule fois par semaine entre certaines limites quantitatives : tout au plus deux paquets de cigarettes, un litre d’alcool, un litre d’huile, un kilo de sucre et 15 kilos des farine. Aux frontières avec la Serbie, l’Ukraine et la République de Moldova vont être, donc, appliquées des instructions spéciales des contrôle douanier à l’égard de plusieurs biens introduits par les voyageurs sur le territoire de la Roumanie sur une liste comprenant 22 produits dont du tabac, des boissons alcooliques, des carburants, des fleurs et des plantes ornementales, de l’huile de tournesol, du sucre raffiné, de la farine, des fruits et des légumes frais. Ces voyageurs doivent déclarer par écrit les biens contenus dans leurs bagages personnels à l’entrée en Roumanie en remplissant une déclaration.



    Les mesures restrictives ont été élaborées par la Direction Générale des Douanes et ont été avalisées par le président de l’ANAF à la suite des consultations au mois de septembre à l’égard des marchandises introduites en Roumanie par les voyageurs. Leurs vente sur le marché noir mène à l’évasion fiscale et, indirectement, affecte les produits indigènes. Par exemple, le Bureau des Douanes des Portes de Fer 1, à la frontière avec la Serbie, les autorités roumaines ont fait le monitoring de quelques 1300 personnes qui, avant l’entrée en vigueur de l’ordre restrictif, ont transité la douane même trois fois dans la journée, transportant des quantités importantes des biens mentionnés.



    A l’entrée en Roumanie venant d’un Etat non-communautaire, les voyageurs sont tenus à déclarer les instruments de payement en liquide qui équivalent ou excèdent 10 milliers d’euros par personne. Quant à l’entrée et la sortie de Roumanie venant d’un Etat communautaire, rappelons que le contrôle douanier n’est pas effectué et on ne remplit pas des formalités de douane. Pourtant, on perçoit des accises à l’entrée pour les cigarettes – plus de 800 pièces, des cigarettes pesant 3 grammes au maximum — plus de 400 pièces, des cigares — plus de 200 pièces et tabac en vrac — plus d’un kilo ainsi que pour les spiritueux — plus de 10 litres, pour les produits alcooliques intermédiaires — plus de 20 litres, pour les boissons fermentées — plus de 90 litres et pour la bière — plus de 10 litres. Lors de la sortie de Roumanie vers un Etat communautaire il faut déclarer par écrit les biens culturels mobiles. (trad. : Costin Grigore)

  • La loutre est de retour dans les eaux roumaines

    La loutre est de retour dans les eaux roumaines

    La loutre est un mammifère aquatique qui, il y a quelques décennies encore, peuplait les eaux de la mer Noire, ainsi que les rivières du pays, riches en nourriture pour elle: poissons, crustacés, amphibiens).



    Les endroits poissonneux ont attiré la loutre même dans les zones de montagne, à plus de 1500 mètres d’altitude, à proximité des petites rivières qui abondent en truites. Souvent, en quête de nourriture, elle franchissait les crêtes des montagnes, passant d’un bassin hydrographique dans un autre. Seulement, les grandes entreprises chimiques et l’industrialisation de l’agriculture de l’époque communiste ont entraîné le déclin de cette espèce. Les rivières sont devenues de moins en moins propices à la vie et à la faune invertébrée — piscicole comprise. Les habitats de la loutre ont considérablement diminué.



    Răzvan Popescu Mirceni, directeur de l’association écologique marine « Oceanic Club » — Club océanique de Constanta, port roumain sur la mer Noire, explique: « On a assisté à une diminution des effectifs non seulement en Roumanie, mais partout en Europe. C’est pourquoi des mesures de conservation de l’espèce et de repeuplement ont été prises. Ces mesures, auxquelles s’est ajoutée, en Europe de l’Est, la fermeture, dans les années ’90, des grandes entreprises industrielles de l’époque communiste, ont permis aux populations de loutres de refaire partiellement leurs effectifs. La loutre a élargi son habitat aux nouvelles zones d’eau douce, telles le canal reliant le Danube à la mer Noire. Elle a peuplé la région s’étendant vers la zone littorale. Les eaux du canal Danube – mer Noire ont un niveau de salinité légèrement plus bas, qui permet à la loutre de « goûter » aux plaisirs de la mer, en bénéficiant d’une quantité de nourriture suffisante et d’une grande diversité. Cette espèce s’est donc adaptée. »



    Récemment, les biologistes ont découvert sur une plage de Constanţa une loutre mesurant près d’un mètre, pourtant elle n’était pas vivante, hélas. En même temps que la loutre, des espèces de poissons disparues sont de retour dans les eaux roumaines. Les spécialistes sont persuadés qu’elles sont revenues dans la mer Noire en raison de la baisse de la pollution enregistrée ces derniers temps.



    Răzvan Popescu Mirceni : « Il y a 3 ans, j’ai vu un tel poisson nager dans la zone du Casino de Constanta. D’autres personnes nous ont signalé, par la suite, la présence de plusieurs exemplaires. Cet automne, nous avons pu identifier un exemplaire amené par les vagues, mort très probablement de causes naturelles. Nous le saurons avec précision une fois effectuées les analyses et les études nécessaires. C’est réjouissant d’avoir la preuve de l’existence de ces espèces dans la zone côtière de la mer Noire. »



    La loutre figure parmi les espèces d’importance communautaire — et donc protégée. Suite à l’amélioration de la qualité des eaux de surface et à l’augmentation des ressources de nourriture, ainsi qu’aux mesures de conservation et repeuplement appliquées, la loutre commence à revenir dans les lacs, dans les vallées des grandes rivières et surtout dans le delta du Danube. (trad.: Dominique)

  • La carpe

    La carpe

    Aujourd’hui, le plat du jour tourne autour d’un poisson très apprécié en Roumanie: la carpe. C’est une capture à laquelle rêvent tous les amoureux de pêche, une activité qui fait beaucoup d’adeptes en automne quand il ne fait plus aussi chaud, ce qui ne fait qu’augmenter les chances de faire des captures impressionnantes. La carpe peut être associée à une autre vedette de la saison, à savoir le choux pour former un plat d’exception. Pour cela il vous faut une carpe d’environ deux kilos, quelque 2 kilos de chou, des tomates, de l’huile de tournesol, du sel et du poivre. Coupez le choux en julienne et sautez-le en un peu d’huile avant de le mettre au four dans une cocotte. Nettoyez la carpe et coupez-la en rondelles ou bien filetez-la avant de la poser sur le chou. Ajoutez les tomates coupées en rondelles, du sel et poivre, selon votre goût. Mettez la cocote au four pendant 45 minutes à feu moyen.



    La carpe farcie est également très appréciée en Roumanie. Le poisson doit être nettoyé et salé non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur. Pour ce qui est de la farce, on peut utiliser un mélange de champignons et de riz. Pour la préparer, il vous faut un demi kilo de champignons, un demi kilo de tomates, une tasse de riz, deux oignons, quelques gousses d’ail, du persil, du sel et du poivre. Coupez les champignons en rondelles, sautez-les, ajoutez le riz et une tasse d’eau avant d’assaisonner avec du persil et préparez ainsi une sorte de risotto que l’on met dans le ventre du poisson. Mettez la carpe dans une cocotte, y ajoutez un verre de vin blanc, un peu d’huile d’olives, de l’ail et quelques herbes. Mettez-le au four pendant trois quarts d’heure ou jusqu’à ce que le poisson devient doré. Au lieu du risotto, vous pouvez également imaginer une farce plus simple. Coupez en julienne et sautez dans un peu d’huile deux oignons et deux poivrons. Ajoutez du persil et quelques gousses d’ail avant d’introduire ce mélange à l’intérieur du poisson et de mettre le poisson au four.



    Le plat appelé « plachie » est une autre association entre la carpe et un mélange de légumes. Il vous faut presque les mêmes ingrédients : deux ou trois oignons, quatre tomates, deux poivrons, une carotte et quelques gousses d’ail. Coupez les légumes en julienne, sautez-les et ajoutez y une tasse de coulis de tomates pour préparer une sorte de ragoût. Quant au poisson, faites attention à le couper seulement sur sa partie dorsale, avant de le mettre sur un lit de ragoût. Ajoutez aussi quelques cuillères de ragoût sur le poisson, ainsi qu’un verre de vin, salez et poivrez avant de mettre le tout au four à 180 degrés. Après la cuisson, n’oubliez pas d’y mettre du persil fraîchement haché et quelques petites rondelles de piment, pas trop fort toutefois. Dans la cuisine roumaine, la carpe s’accompagne presque toujours de la même garniture, la polenta. Côté vin, la carpe roumaine sort un peu des conventions et c’est pourquoi je vous déconseille le blanc, en faveur d’un rosé sec ou d’un rouge demi sec. Bon appétit et à la vôtre !

  • Le Baron Franz von Nopcea

    Le Baron Franz von Nopcea

    Un aventurier c’est quelqu’un qui a la bougeotte, qui aime faire reculer les frontières de l’inconnu, une personne en permanente quête de nouveau, celui dont les exploits sont perçus par ses contemporains comme inimaginables ou inacceptables.



    Le non-conformiste baron Franz Nopcsa von Felső-Szilvás est considéré comme le père de deux disciplines, à savoir la paléobiologie et l’albanologie. Il est né en 1877 dans la contrée de Hunedoara, au sud-est de l’empire Autriche-Hongrie, actuellement territoire de l’ouest de la Roumanie. Dans la plupart des sources documentaires, il est mentionné comme noble d’origine hongroise. D’après certaines voix, il aurait été Roumain magyarisé. Cette dernière théorie repose sur l’étude de son nom. En effet, Nopcea signifie «noapte», «nuit» en roumain, dans la prononciation locale du terme. Un de ses grands-pères, fameux dans la contrée de Haţeg, aurait eu la réputation d’un personnage excentrique. Les gens du parage l’appelaient ”Visage noir”. A la tombée de la nuit, encapuchonné tels les brigands de grand chemin, il pillait les voyageurs. Les légendes parlent de lui comme d’une sorte de haïdouk, qui volait les riches pour donner le butin entier aux pauvres.



    Nopcea débute assez tôt sa carrière d’érudit. A 18 ans, il part pour Vienne, où il fait des études de paléontologie et de géologie. Il y amène quelques os étranges, découverts en 1895 par sa sœur dans les Monts Retezat. Dans les années qui suivent, ces os s’avéreront être les fossiles d’une espèce de dinosaures nains qui auraient peuplé le Pays de Hateg, plusieurs millions d’années auparavant. Nopcea décroche le titre de docteur ès sciences et publie plus de 150 ouvrages de paléontologie et de géologie.



    La curiosité et l’ouverture à la nouveauté l’ont poussé vers la photographie et l’art militaire aussi. La politique étrangère menée par l’empire austro-hongrois, qui visait à élargir sa sphère d’influence à l’espace contrôlé par les Ottomans, allait l’amener dans les Balkans, du côté de l’Albanie, pays qui allait proclamer son indépendance en 1912. Nombre d’aventuriers cherchaient à tenter le coup de leur vie dans les Balkans. Certains rêvaient de devenir princes régnants ou même rois. Nopcea en était un. Il s’est mêlé dans les conflits locaux et en est sorti blessé. Il jouissait d’une grande popularité au sein des milieux nationalistes albanais qui luttaient pour l’indépendance, étant considéré comme le candidat favori au trône de l’Albanie.



    Dans une photo datée de cette époque-là, on le voit habillé d’un costume traditionnel albanais et armé. Pendant son séjour en Albanie, il a appris la langue et les coutumes des habitants et s’est initié à la culture albanaise. Nopcea compte parmi les rares occidentaux à avoir voyagé en Albanie dans ces années troubles du début du 20e siècle. Il est aussi le premier albanologue de l’espace austro-hongrois. Nopcea est l’auteur d’une cinquantaine d’études portant sur la langue, l’histoire, l’ethnographie, le folklore et la législation des Albanais.



    C’est en novembre 1906, à Bucarest, que Nopcea fait la connaissance de Baiazid Doda, un Albanais qui résidait dans la capitale roumaine. Les deux hommes ont entamé une relation professionnelle et personnelle. Aux dires du savant, en tant que secrétaire et amant, Doda était la seule personne qui avait éprouvé pour lui des sentiments authentiques et qui lui inspirait une confiance absolue. Une fois la première Guerre mondiale finie, les propriétés de Nopcea ont été confisquées par l’Etat roumain. Le baron, accompagné par Doda, s’est vu obliger à s’établir à Vienne, mais il ne cessa jamais de se battre pour récupérer ses biens. Lors d’une bagarre, il reçoit en pleine tête une pierre jetée par des paysans. Le 25 avril 1933, Nopcea tue son amant qui dormait dans une chambre d’hôtel à Vienne avant de se donner la mort en se tirant une balle dans la bouche. Un geste que ce baron aventurier a expliqué dans sa lettre d’adieu par le désespoir causé par la pauvreté et la misère.



    Certains fossiles mis au jour dans la zone de Hateg ont été nommés d’après le baron Nopcea. Par exemple, une vertèbre d’un dinosaure s’appelle Nopcsaspondylus. A noter aussi les dinausaures appelés elopteryx nopcsai, tethysaurus nopcsai, hyposaurus nopcsai, mesophis nopcsai. Ou encore un sauropaude long de 6 mètres nommé Magyarosauru. Une des contributions du baron à l’évolutionnisme, que les biologistes n’ont reconnue qu’en 1960, relève des oiseaux ayant évolué dans une aire dominée par les dinausores. Une autre hypothèse scientifique de Nopcea que les biologistes contemporains partagent est celle selon laquelle les reptiles du Mézozoïque avait le sang chaud. (Trad. Mariana Tudose, Alexandra Pop)


  • Le réalisateur Toma Enache – « Je ne suis pas célèbre, mais je suis Aroumain »

    Le réalisateur Toma Enache – « Je ne suis pas célèbre, mais je suis Aroumain »

    Quand il ne présente pas de programmes de radio sur Radio Roumanie Internationale, Toma Enache met en scène des pièces ou convainc des noms importants de la scène roumaine à prêter leur voix aux personnages qu’il enregistre pour le Théâtre national radiophonique. Dernièrement, il réalise aussi des films. Son premier film, « Je ne suis pas célèbre, mais je suis Aroumain », a eu la première en octobre, à l’un des cinémas les plus élégants de Bucarest. Le film est construit autour d’un personnage très similaire avec le protagoniste de notre interview: un réalisateur de films qui célèbre le succès d’un documentaire sur les 12 vérités fondamentales sur les Aroumains. Dans la tournée de promotion, il passe par toute sorte d’aventures qui se terminent par le célèbre « L’amour vainc tout ». L’histoire du réalisateur Toni Caramuşat parti à la recherche de la belle Armânamea, quintessence de l’aroumanisme, émeut et amuse à la fois.



    Toma Enache se déclarait heureux que le film ait été bien reçu par le public. «Je ne suis pas célèbre, mais je suis Aroumain est bien reçu par le public, comme je le souhaitais, avec enthousiasme, avec joie, les réactions des spectateurs de tout le pays, partout où le film a été lancé sont si belles et si diverses… Je ne peux que me réjouir de ce que notre histoire ait réussi à être émouvante là où nous le souhaitions, au fond du cœur de ceux qui viennent voir notre film. Les gens ont compris l’histoire, ils ont compris qu’elle était spéciale, conçue à leur intention, que nous avons racontée du mieux que nous avons pu, et les voilà qui viennent voir le film, leur réaction est celle que nous avions souhaitée ».



    Toma Enache a eu besoin de dix ans pour voir son film au cinéma, dix années pour concrétiser l’histoire. Dès lors que le titre du film a pris contour, tout s’est passé comme sur des roulettes. « Voici dix ans, nous pensions : et si nous faisions un film ? Comment faire ? ce n’est pas possible, c’est très difficile… Les choses sont allées bon train, l’histoire a mûri peu à peu, nous avons continué à réfléchir, il y avait beaucoup d’idées, et elles ont fini par prendre contour. Dès lors que nous avons trouvé le titre du film, l’histoire et le scénario ont été très faciles à écrire. Cela nous a été très difficile de collecter les fonds, nous n’avons pas eu tout l’argent à la fois, nous avons commencé par une petite sommes, 40.000 euros, puis, l’argent est arrivé en cours de route. Beaucoup d’amis se sont mobilisés, ils nous ont aidés à faire ce film. Lorsque nous nous sommes décidés et que nous avons annoncé que le tournage allait être fait en 4 semaines, en Roumanie, puis en Macédoine et en Grèce et ensuite trois jours en Amérique, les choses se sont passées exactement ainsi ».



    Beaucoup de ceux qui ont soutenu Toma Enache à réaliser son film indépendant se sont déclarés enchantés du résultat, dit le réalisateur: «Je me réjouis de ne pas avoir trompé leurs attentes ; tous les sponsors souhaitent que l’on tourne encore un film après avoir vu ce que nous avons fait avec leur investissement dans le premier. La production est sélectionnée pour un festival intern,ational en Italie et en décembre nous irons à ce festival ».



    Comment Toma Enache se sent-il après 10 années de marathon ? « J’ai eu cette chance d’être le premier à avoir fait le premier film de l’histoire parlé en aroumain. Et que le film ait engendré des réactions positives… que les gens m’écrivent et vont le voir une deuxième fois, qu’ils y invitent leurs amis, que les salles sont pleines à Constanţa une semaine après sa sortie… Tout cela ne fait que prouver que mon travail et tout ce que j’ai conçu était sur la même longueur d’onde que les attentes du public et je dirais — pas seulement des Aroumains. Beaucoup disent : « Depuis quand on attendait une histoire d’amour, une histoire positive, pour partir de la salle avec une énergie positive. » Je pense que ce film fait les gens se sentir bien, qu’ils soient Roumains, Aroumains, Tatars, peu importe… Moi, j’estime que les choses vont bon trin, 5000 spectateurs après les 3 premiers jours, c’est un bon résultat quel que soit le film, et non seulement pour un film roumain ».



    Toma Enache ne s’arrêtera pas là. Maintenant qu’il a brisé la glace avec le cinéma, il prévoit un deuxième film, et il est persuadé que celui-ci sera encore meilleur…(trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Le musée des collections d’art

    Le musée des collections d’art


    Bucarest recèle de nombreux trésors cachés au regard du grand public. Pourtant, certains d’entre eux, leurs propriétaires choisissent de les dévoiler et même de les rendre accessibles à tous. C’est la raison d’être du Musée des collections d’art de Bucarest. Situé au centre ville, avenue Victoria, le musée avoisine l’Académie roumaine, dont l’édifice somptueux a été inauguré en 1898, et le Ministère de l’Economie, dont le siège, en style moderne, remonte à l’entre-deux-guerres. Le Musée des collections est accueilli, lui, par une des plus anciennes résidences conservées par la capitale roumaine, ayant appartenu à des boyards.



    Diana Dragomir, qui se trouve à la tête de cette importante institution culturelle, fait une brève incursion dans l’histoire de ce bâtiment. « Le Musée des collections est abrité par le Palais Romanit — un édifice dont la construction a commencé en 1822 et a duré 3 ou 4 ans. C’était un palais déjà somptueux, bien qu’à l’époque, il fût constitué uniquement du corps central de la construction que nous pouvons voir aujourd’hui. Il appartenait à Grigore Romanit, un riche boyard grec qui a vécu au début du 19e siècle. Pourtant, Romanit perdit, peu à peu, sa fortune et commença a louer le palais pour les bals organisés dans la ville. Ce fut la principale destination de l’édifice jusqu’en 1850. Après cette date, le palais change assez souvent de propriétaires, qui n’avaient pas les moyens de l’entretenir. En 1884, il devient la propriété du ministère des Finances, qui en fait son siège. C’est de cette période que datent les deux ailes latérales qui donnent au plais son aspect d’aujourd’hui. »



    Devant le corps central — le plus ancien — entre les deux ailes latérales, se trouve une fontaine et un square, oasis de verdure dans une zone très fréquentée de Bucarest.



    Au fil du temps, le palais a changé plusieurs fois de destination. Juste après la deuxième guerre mondiale, il accueille un Institut de recherche. C’est en 1978 qu’il devient le siège du Musée des collections d’art, faisant partie du Musée national d’art. Au début, il comptait 13 collections au total, offertes en donation à l’Etat par ceux qui l’avaient créées. C’étaient des collections célèbres, à l’époque, comportant des pièces de mobilier et des objets en cristal, faïence, céramique et ivoire. Le musée recèle également des tapis et des tapisseries et, bien sûr, des peintures, des sculptures et des œuvres d’art graphique. Dana Dragomir explique. « Il y avait, par exemple, la collection de Iosif Dona, le premier médecin balnéologue roumain, qui a vécu vers la fin du 19e siècle. Il faut mentionner également la collection de Garabet Avakian, éminent professeur de violon au conservatoire bucarestois — une collection qu’il a mise sur pied avec le concours de ses cousins, Béatrice et Hrandt Avakian. Ce qui fait le charme de ces collections, c’est le fait qu’elles constituent un tout reflétant le goût du collectionneur. La collection Zambaccian, par exemple, comptant parmi celles qui étaient là à l’ouverture du musée, est célèbre pour ses toiles de peintres roumains, mais aussi de quelques impressionnistes français. Il convient de mentionner aussi la collection de Iosif Iser, un peintre roumain très connu de l’entre-deux-guerres, qui a laissé derrière lui une collection constituée des peintures de son atelier, mais aussi d’objets dont il se servait, qui sont en même temps des objets d’art: cristaux de Bohème, objets en porcelaine, en faïence, tapis. C’est très agréable de pénétrer ainsi dans l’univers de l’artiste, dans son intimité. C’est d’ailleurs ce que nous essayons de faire : recréer, à l’intérieur du musée, l’ambiance dans laquelle chaque collectionneur a vécu. »



    Certaines collections recèlent des objets d’une grande valeur. Dana Dragomir : « En effet, dans la collection du docteur Mircea Petrescu figure une table Henri II très appréciée par les historiens de l’art. Parmi les toiles roumaines se retrouvent des chefs-d’œuvre signés par Nicolae Tonitza ou Nicolae Grigorescu — notamment un de ses pastoureaux. En matière de peinture et d’art graphique, la plupart des collectionneurs ont préféré l’art roumain. C’est pourquoi notre musée retrace, en quelque sorte, l’histoire de l’art roumain moderne, depuis Theodor Aman et jusqu’après l’entre-deux-guerres. »



    Pour le Musée des collections d’art, l’année 1986 marqua le début d’une longue période de restauration. Une de ses ailes fut complètement fermée et rénovée à peine en 2003. En 2009, elle fut fermée de nouveau, avec l’ensemble du musée. Rouvert cet été, le Musée bénéficie à présent d’un bâtiment modernisé, offrant plus de possibilités de présenter et de stocker son patrimoine. Un patrimoine enrichi, au fil des années, car si, à son ouverture, en 1978, le musée comportait 13 collections, de nos jours il en compte 44. (Trad. : Dominique)

  • LA FOIRE internationale GAUDEAMUS – LIVRE du savoir

    LA FOIRE internationale GAUDEAMUS – LIVRE du savoir

    Elle est placée sous le signe de deux chiffres « ronds » : 85 ans depuis la première transmission de Radio Roumanie (le 1er novembre 1928) et 20 ans — autant d’éditions de la Foire internationale GAUDEAMUS cette année. Cette dernière est l’événement culturel de type exposition le plus important du pays. Organisée par Radio Roumanie, la Foire est depuis plusieurs années un repère, tant pour les spécialistes de la branche que pour le public. Vladimir Epstein, directeur exécutif de la Foire : « Vingt années sont déjà passées, nous avons une tradition. Je voudrais dire que la relation directe avec le public a été une des constantes de la Foire Gaudeamus. Le public a toujours été près de nous et son vote a compté dès le début. Selon nos statistiques, dans ces vingt années d’existence, nous avons eu près de deux millions de visiteurs aussi bien à Bucarest que dans d’autres villes du pays qui ont accueilli les éditions locales de la foire. Même si l’industrie roumaine du livre traverse actuellement un moment difficile, cela ne nous décourage pas. Nous poursuivons le projet LECTURA, démarré en 1994, et continuons à mener notre travail dans une atmosphère d’émulation culturelle. On n’ignore pas le fait que pour pouvoir participer à la Foire, nombre d’éditeurs se voient contraints de s’endetter auprès des banques, mais il paraît que cela vaut bien le coup, puisque plus d’une maison d’édition participante à l’événement a réussi à éviter la faillite».



    Les pays nordiques — Suède, Norvège, Danemark, Finlande et Islande — sont les invités d’honneur de l’édition 2013. « Pour les pays nordiques, c’est un honneur et un privilège de présenter leur littérature au public roumain », a déclaré l’ambassadeur de Suède en Roumanie, Anders Bengtcén, président honoraire de la Foire internationale GAUDEAMUS 2013. Neuf écrivains nordiques contemporains sont présents en Roumanie à l’occasion de la foire, et la participation de leur pays se fait sous le slogan : «Cool Nordic Bucarest ». Au stand commun des pays invités on retrouve une grande bibliothèque rassemblant les livres des auteurs nordiques publiés en roumain. Un espace réservé aux événements est prévu, où ont lieu les lancements de livres, ainsi qu’une série de conférences et de séminaires.



    La Foire, exposition de livre mais aussi café littéraire, enchaîne un marathon de plus de 600 événements culturels, organisés par les plus de 400 maisons d’édition roumaines et étrangères, établissements d’enseignement, centres et instituts culturels, médias, agents de diffusion de livre, compagnies multimédia, agences littéraires, ONGs à profil culturel et éducationnel, associations professionnelles, librairies et bibliothèques. (trad. : Ligia Mihaiescu)


  • Plats à base de chou et de viande hachée

    Plats à base de chou et de viande hachée

    En Roumanie, au mois de novembre, le chou est à l’honneur; ce légume abonde sur les marchés roumains. Son prix est en ce moment très bas et les Roumains en achètent en grande quantité pour le mettre en saumure et le transformer en choucroute. Alex Diaconescu est votre guide dans un itinéraire culinaire parmi différentes régions où le chou et la choucroute s’associent à la viande hachée.



    Le plat phare de cette association, ce sont les « sarmale », des feuilles de choux avec une farce de viande hachée, d’oignons et de riz. Ces rouleaux, on peut les déguster partout en Roumanie ; ce qui varie, c’est leur dimension : ils sont plus généreux en Transylvanie et en Olténie, plus petits en Moldavie, où leur préparation s’avère une véritable épreuve d’habileté culinaire.



    C’est pourquoi aujourd’hui nous vous proposons une autre recette avec les mêmes ingrédients, choucroute et viande hachée: «le chou à la Cluj». Pour cela il vous faut environ un kilo de viande de porc, deux kilos de chou ou de choucroute, deux oignons, quelques lardons fumés, de l’huile, une petite conserve de coulis de tomates, de la crème aigre et un peu de poivre. Au cas où vous choisissez du chou frais, coupez-le en julienne, ajoutez du sel et mélangez jusqu’à ce qu’il devient un peu mou. Dans le cas de la choucroute faites attention à ne pas ajouter de sel puisqu’elle est assez salée. Il faut seulement la tremper dans de l’eau, avant de la couper. Coupez les oignons en brunoise et sautez-les dans un peu d’huile ou, pour un peu plus d’authenticité, dans du saindoux. Puis on ajoute la viande hachée que l’on fait également revenir avant de l’assaisonner avec du poivre. Dans une grande casserole mettez des couches alternatives de chou et de viande, finissant par une couche de chou. Dans le chou, vous pouvez aussi ajouter des lardons fumés. Versez de l’eau avec du coulis ou du jus de tomates et laissez la casserole au four à température moyenne pendant une heure, une heure et demi ou jusqu’à ce que le chou devient un peu doré en surface. Faites attention et ajoutez de l’eau si c’est le cas. Le chou à la Cluj est servi avec un peu de crème aigre.



    Un dérivé de ce plat est la moussaka de chou, spécifique à la région de Banat, dans le sud-ouest de la Roumanie. Aux mêmes ingrédients de la recette précédente, il faut ajouter 3 œufs, 4 ou 5 tomates, ainsi que des herbes : persil, aneth et thym. Mélangez la viande hachée avec une tasse de riz et ajoutez les herbes. Suivez la même recette que dans le cas du chou à la Cluj, mais n’oubliez pas de mettre une couche de tomates en rondelles au dessus de chaque couche de viande, avant de mettre au feu pendant une bonne heure et au four pendant 15 minutes. La moussaka de chou, on la retrouve également en Valachie, mais dans cette région, la couche de tomates en rondelles est enrichie de quelques poivrons coupés en julienne. En Roumanie on associe à ce plat un verre de vin rouge, pinot noir par exemple. Bon appétit, et à la vôtre !

  • Le chirurgien Adrian Lobontiu

    Le chirurgien Adrian Lobontiu

    Il était appelé « The flying surgeon » – « Le chirurgien volant ». Arrivé en France au début des années ’90 après des études à la Faculté de médecine de Târgu Mures, Adrian Lobontiu allait rapidement devenir le premier médecin d’Europe spécialisé en chirurgie assistée par ordinateur: « Il y a une vingtaine d’année, lorsque je suis arrivé à Paris, la tendance en médecine était d’évoluer depuis la chirurgie basée sur une large incision et un dégagement du site permettant de voir les organes à des procédures moins invasives. Las patients sont soumis à moins de douleur, le risque d’une hémorragie est limité, moins de fièvre… bref, le patient peut aller chez lui plus rapidement et réintégrer sa vie sociale et professionnelle. C’est ce que j’ai appris pendant mes premières années à Paris. Mais pour les chirurgiens c’était très difficile. Il fallait introduire une mini-caméra, et utiliser des instruments chirurgicaux longs de 30 — 40 centimètres… Essayez d’écrire avec un crayon long d’une quarantaine de centimètres que vous tenez depuis son extrémité ! Je vous assure : c’est très difficile ! Et c’est ainsi qu’une nouvelle idée est apparue : la chirurgie robotique et assistée par ordinateur. Pour avancer davantage dans cette direction de la chirurgie mini-invasive, la technique manuelle ne suffit plus. C’est pourquoi, un ordinateur a été placé entre les mains du chirurgien et le bout des instruments chirurgicaux qui agissent effectivement à l’intérieur du corps du patient. Cet ordinateur donne au spécialiste la flexibilité et les autres éléments perdus lors du passage de la chirurgie ouverte à celle laparoscopique et mini-invasive. Le pilote c’est toujours le chirurgien, parce que c’est lui qui commande le robot. Mais qu’est-ce que ce dernier fait en réalité ? Il analyse le mouvement des doigts, tous ces gestes chirurgicaux. Le robot sait exactement où se trouvent les instruments et non seulement il corrige les gestes du médecin, il améliore aussi ses performances. »



    Pionnier européen de cette méthode médicale à l’air de science-fiction, Adrian Lobontiu est rapidement devenu fameux sur le vieux continent et dans le monde entier. L’avion est rapidement devenu sa deuxième maison : « Grâce à mon expérience avec les robots, j’ai commencé à recevoir des invitations de la part d’hôpitaux d’Angleterre, d’Italie, de Suède… Ma vie a un peu changé puisque le chirurgien lambda qui devait se rendre chaque jour au même hôpital, travailler sur la même table d’opération et opérer ses propres patients, a dû prendre deux ou trois avions par semaine pour se rendre non seulement en Europe mais aussi au Proche Orient. J’ai commencé à opérer en Israël, au Liban, en Arabie Saoudite, en Jordanie… »



    Le chirurgien Adrian Lobontiu a également collaboré avec des médecins roumains: «Très souvent, je quittais Paris pour prendre un vol vers Bucarest afin de parler à mes anciens professeurs et collègues d’université, qui ont une très bonne formation scientifique. Je les ai rencontrés non seulement à Bucarest mais aussi aux congrès auxquels je participais en Europe et aux Etats-Unis. Il existe en Roumanie de nombreuses équipes de médecins très bien préparés, responsables d’écoles, de cliniques et d’universités qui sont d’excellents professionnels. Ils continuent de se battre afin de propulser la médecine roumaine à des niveaux supérieurs. Ce fut un grand plaisir pour moi de venir opérer en compagnie de ces équipes et de parler de certains cas de chirurgie mini-invasive et robotique. »



    Après deux décennies passées en France, Adrian Lobontiu a choisi de s’installer aux Etats-Unis. Depuis environ deux ans, il habite et travaille sur la côte ouest, au beau milieu de la Silicon Valley, là où sont nés de très importants projets de recherche. Il est le directeur médical d’une entreprise spécialisée dans la découverte de nouvelles techniques de traitement des maladies gastro-entérologiques. C’est en compagnie d’une équipe de chercheurs qu’Adrian Lobontiu travaille à une étude novatrice sur la maladie du reflux gastro — oesophagien, financée par l’Etat américain à hauteur d’environ trois millions de dollars : « Bref, grâce à la collaboration avec des chirurgiens des centres académiques réputés non seulement de Californie, mais aussi de Washington, New York, Seattle et Chicago…donc de l’Amérique entière, nous mettons au point une nouvelle méthode médicale mini-invasive censée traiter la maladie du reflux gastro – oesophagien. Qu’est ce que nous faisons effectivement ? Eh bien, nous utilisons des instruments de dernière heure par voie orale. Nous n’opérons plus par l’abdomen, mais par la bouche…nous introduisons une camera, le bistouri, les ciseaux. Ce sont des instruments spéciaux, flexibles, longs, adaptés, qui nous permettent d’opérer depuis l’intérieur du corps du patient. »



    Aux dires de Adrian Lobontiu, l’étude sur laquelle il travaillait a été très bien reçue par la communauté chirurgicale américaine. Pourtant, deux ou trois ans de recherches supplémentaires sont nécessaires pour que cette étude devienne une méthode médicale utilisée à large échelle partout dans le monde.



    Pionnier de la médecine robotisée et véritable globe-trotteur de la chirurgie, Adrian Lobontiu reconnaît avoir eu du courage en choisissant de quitter son pays natal. Il a également eu la chance de rencontrer des personnes qui lui ont guidé les pas dans la carrière qu’il s’est lui-même bâtie assidûment. Le chirurgien Adrian Lobontiu est le prototype universel du professionnel d’exception…(trad. : Alex Diaconescu)


  • Le bulz

    Le bulz

    Inventé par les bergers, ce plat a été rapidement adopté par les restaurants à cuisine traditionnelle roumaine. Il s’agit principalement d’une boule de polenta fourrée de fromage à laquelle on ajoute des morceaux de saucisse, des lardons fumés ou des œufs. Sa forme varie également puisque par « bulz » on peut comprendre une boule, une roulade ou bien des couches de polenta et de fromage. Pour ce qui est de ce dernier ingrédient, sachez qu’ils s’agit du fromage appelé « burduf », un fromage salé roumain à pâte pressée, non cuite, fabriqué à partir de lait cru de brebis, parfois de chèvre. Ce fromage est traditionnellement préservé dans lestomac dun mouton ou dans un récipient en écorce de pin.



    Afin de prouver l’importance de ce plat dans la gastronomie roumaine, les habitants de la localité de Turia, comté de Covasna, dans le centre de la Roumanie, ont préparé à plusieurs reprises des bulz qui sont entrés dans le Livre des records. Optant pour la variante de la roulade, ils ont préparé un bulz long de 150 mètres sur des tables installées le long de la route nationale qui traverse leur commune. Côté ingrédients, ils ont utilisé 150 kilos de fromage et près d’une demi-tonne de semoule de maïs. La polenta a été cuite dans pas moins de 15 marmites de 50 litres fournies par les bergers de la contrée.



    Et pourtant, vous pouvez vous-mêmes préparer un excellent bulz à la maison sans devoir utiliser de telles quantités industrielles d’ingrédients. Il vous faut un demi-kilo de semoule de maïs et quelque 300 grammes de fromage.



    D’abord vous devez préparer la polenta. Faites bouillir dans une casserole moyenne à fond épais un litre et demi d’eau salée dans laquelle vous versez la semoule de maïs tout en mélangeant énergiquement, d’abord avec un fouet puis avec une cuillère en bois. Baissez le feu et laissez cuire pendant une vingtaine de minutes tout en fouettant de temps en temps. Prélevez de la polenta et formez une couche d’environ deux centimètres dans une cocotte céramique, en fonte ou un plat en verre qui va au four.



    Ajoutez ensuite des couches alternatives de fromage et de polenta. Le fromage, vous pouvez le mélanger avec des feuilles de persil ou bien d’aneth, finement hachées. Entre ces couches, vous pouvez ajouter des morceaux de saucisse ou des lardons fumés. Avant d’introduire la cocotte au four, vous pouvez également ajouter quelques œufs au-dessous de la dernière couche de polenta. Laissez le bulz au four pendant une demi-heure à une température moyenne d’environ 180 degrés. En Roumanie le bulz est en fait une entrée et c’est pourquoi il peut être arrosé avec de la tsuica, une eau-de-vie notamment de prunes.



    En Bucovine, dans le nord de la Roumanie, le bulz classique est enrichi de saucissons fumés et de lardons et au printemps le fromage est mélangé avec des herbes et de la ciboulette hachées. Mais cette variation locale du bulz est accompagnée en Bucovine aussi par un ou plusieurs verres d’alcool : tsuica, vodka ou liqueur de myrtilles, cette dernière étant également une spécialité de la contrée. Bon appétit ! (trad. : Alex Diaconescu)