Category: Nos émissions

  • Papanasi

    Papanasi

    Les papanasi sont une sorte de beignets que l’on peut servir saupoudrés de sucre ou avec de la confiture.



    Voici tout d’abord les ingrédients (pour 6 personnes) :


    – 2 cuillerées à soupe de semoule de blé


    – 1 pincée de sel


    – 400 g de fromage blanc


    – 2 cuillerées à soupe de farine


    – 2 oeufs


    – 1 cuillerée à soupe de sucre en poudre ou de la confiture à votre choix


    – de l’huile pour friture



    Et voici maintenant les pas à suivre pour la préparation : séparer les blancs des deux oeufs des jaunes, et mélanger le fromage blanc à la farine, puis à la semoule, puis à une pincée de sel. Battre légèrement les blancs des oeufs et les mélanger au fromage. Bien chauffer lhuile dans une friteuse ou un fait-tout. Avec une cuillère à soupe prélever une mesure de fromage et former un beignet en faisant un trou au milieu, les déposer dans la friture et dorer. Retirer et déposer sur du papier absorbant. On peut les servir avec du sucre en poudre mélangé à de la cannelle en poudre ou avec votre confiture préférée. Bon appétit! (trad.: Mariana Tudose)

  • Purée de haricots blancs

    Purée de haricots blancs

    Chers amis, dans les minutes suivantes, nous vous proposons la recette d’un plat que les Roumains adorent : la purée de haricots blancs. La recette est bien simple et ce plat va très bien avec une paire de saucisses à côté, ou sinon, sur une tranche de pain.



    Alors, pour les ingrédients, ils vous faut quelque 300 grammes de haricots blancs secs, deux oignons, deux ou trois carottes, deux gousses d’ail, du sel, du poivre, de la poudre de piment doux, de l’huile de tournesol. Le temps de préparation est d’environ deux heures, plus ou moins ; tout dépend du temps de cuisson des haricots. Et maintenant, au boulot. Prenez quelque 300 grammes de haricots blancs, secs, et faites-les tremper dans une casserole pendant la nuit. Le lendemain, vous allez les égoutter et les remettre dans de l’eau froide pour ensuite les cuire jusqu’à l’ébullition. Au moment où l’eau commence à bouillir, vous allez égoutter les haricots, les recouvrir d’eau froide, remettre la casserole sur le feu et porter à l’ébullition une fois de plus. Répétez cette opération une troisième fois. Les cuire ensuite pendant 1 bonne heure ou même plus, avec 2 oignons, deux ou trois carottes et des grains de poivres. Vous pouvez y ajouter également un peu d’huile pour que les haricots deviennent plus tendres. Salez en fin de cuisson. Au moment où les haricots sont bien cuits – attention ! ils ne doivent pas être réduits en purée (vous pouvez vérifier en prenant soigneusement un grain et l’écraser entre les doigts, il doit être tendre) – retirez la casserole du feu, ôtez les carottes et loignon et égouttez bien les haricots. Laissez refroidir 5 à 10 minutes avant de réduire les haricots en purée avec un moulin à légumes ou un tamis.



    Ensuite, prenez un oignon, épluchez-le, coupez-le en fines lamelles. Dans une poêle, réchauffez 4-5 cuillères d’huile de tournesol (celui d’olives a une odeur trop forte pour ce plat) et ajoutez- y les lamelles d’oignon que vous allez faire dorer à feu moyen en prenant soin de remuer de temps en temps. Y ajouter une pincée de poudre de piment doux et remuer jusqu’à ce que l’oignon et l’huile prennent une belle couleur rougeâtre. Retirer du feu et égoutter les lamelles d’oignon. Prenez la casserole remplie de purée de haricots blancs et y ajoutez petit à petit l’huile resté dans la poêle, tout en remuant à l’aide d’une cuillère en bois. Si la purée est trop dense, vous pouvez ajouter encore un peu d’huile de tournesol directement de la bouteille. A la fin, ajoutez également deux ou trois gousses d’ail écrasées, goûtez et salez encore, si c’est le cas. Enfin dernier petit pas avant de servir : décorez la purée de haricots des lamelles d’oignon que vous avez dorées auparavant. La purée de haricots, on peut la servir soit tiède, soit froide, accompagnée de saucisses ou de pickles (pikoels) que les Roumaines préparent elles mêmes en automne. Bon appétit à toutes et à tous ! (trad.: Mariana Tudose)

  • L’ordinateur “Felix”

    L’ordinateur “Felix”

    L’industrie roumaine des PC date du début des années 1960, lorsqu’elle comptait parmi les volets de la stratégie que le gouvernement entendait mettre en place pour booster la production interne. Le premier ordinateur utilisé en Roumanie en 1957 était de fabrication française. Une vingtaine d’années durant, soit de 1969 à 1989, l’industrie roumaine de l’informatique, un domaine interdisciplinaire à l’époque, a employé près de 70.000 spécialistes.



    En 1969 était créé l’Institut des techniques de calcul de Bucarest. Politiques et spécialistes devaient choisir entre les industries française et anglo-américaine pour l’achat d’une licence. Finalement, les décideurs politiques ont opté pour la solution française et ce pour plus d’une raison: le rapprochement traditionnel entre les deux pays, l’essor des projets bilatéraux dans les années 1966 – 1970, le fait que les principaux pays producteurs d’ordinateurs étaient prêts à vendre leurs produits, sans pour autant offrir l’accès à la licence de fabrication. Non seulement la licence fut française, mais l’Entreprise d’ordinateurs elle-même fut conçue d’après le modèle de celle de Grenoble.



    Baptisée Felix, toute une génération de PC de fabrication roumaine allait se développer à partir de l’ordinateur français IRIS. Ce sont l’Institut des techniques de calcul et la chaire d’informatique de l’Institut polytechnique de Bucarest qui ont apporté leur pierre à la naissance du PC prénommé Felix. Un nom à résonance historique, comme l’affirme Vasile Baltac, ancien directeur scientifique de l’Institut de techniques de calcul de Bucarest. En effet, après que l’empereur Trajan eut conquis la Dacie, en 106 après J.-Ch., la nouvelle province romaine fut nommée Dacia Felix, «la Dacie heureuse». Comme le président du pays, Nicolae Ceauşescu, se passionnait pour l’histoire, plusieurs projets économiques des années 1970-1980 furent affublés de noms sonores censés promouvoir l’image de la Roumanie. Parmi eux, la marque automobile connue depuis lors sous le nom de Dacia. Le deuxième terme, Felix, devint le nom du premier PC de conception entièrement roumaine. On lui ajouta aussi l’indicateur C 256: C comme «calculator», le mot roumain désignant l’ordinateur en français et un numéro rendant compte de l’étendue de la mémoire de l’ordinateur.



    La taille de ce premier ordinateur roumain était telle qu’il occupait toute une pièce. Au début des années 1970, le C 256 était capable d’effectuer plusieurs centaines de milliers d’opérations par seconde, ce qui représentait une performance par comparaison avec les machines antérieures qui n’en faisaient que quelque dizaines ou centaines dans ce même laps de temps. Le fabricant roumain a même vendu 4 ordinateurs de type Felix C 256 en Chine et un autre en Hongrie. Ce qui plus est, le C 256 a joué une partie d’échecs avec Florin Gheorghiu, le match étant diffusé aussi à la télé. Le joueur d’échecs avait réussi à capturer un pion, après quoi la machine a dû s‘incliner devant la stratégie humaine. C’est que le tout premier logiciel n’avait pas encore de réponse adéquate à la vision, à la stratégie et à la complexité d’un jeu en déroulement; il ne pouvait donc pas concurrencer l’expertise d’un joueur d’échecs.



    Le deuxième modèle de PC de fabrication roumaine, C 32, avait des dimensions plus réduites. La grande ambition du constructeur de faire doubler la mémoire de l’ordinateur allait se matérialiser sous la forme du modèle C 512. Malheureusement, la coopération plutôt difficile entre concepteurs et fabricants et la fiabilité contestée de la plate-forme française qui avait servi pour point de départ à la réalisation du premier PC Felix allaient beaucoup ralentir le développement du projet.



    Une autre génération d’ordinateurs Felix allait voir le jour dans la 8e décennie du siècle dernier. C’était le tout début du concept de PC et les Roumains s’efforçaient de tenir le pas avec la nouvelle technologie. Felix PC devait être compatible avec les produits PC du producteur IBM, numéro 1 mondial de la promotion de cet ordinateur. En 1983, l’Institut Polytechnique de Bucarest endossa la tâche de mettre à niveau l’ordinateur Felix avec les nouvelles tendances en matière d’informatique, afin de pouvoir l’utiliser pendant les cours de formation des futurs ingénieurs électroniciens et automaticiens. Seulement, voilà, Felix PC n’a pas dépassé la phase des essais de laboratoire.



    Une des explications du ralentissement du processus de développement et de production de la nouvelle génération d’ordinateurs Felix PC relève de la politique. Les années 1980 ont été marquées par la diminution draconienne des dépenses publiques et des importations, par la crise économique et l’absence de vision. Le régime politique de l’époque traversait une période d’ankylose idéologique et fonctionnelle qui allait en s’accentuant. Tout cela contrastait fortement avec la tendance à la globalisation et l’esprit d’ouverture qui gagnait du terrain surtout dans les secteurs de l’informatique et des techniques de calcul. Depuis 1990, on parle des ordinateurs Felix comme de signes d’une époque révolue de l’informatique roumaine. (trad. : Mariana Tudose)

  • Les étangs de la rivière Jijia

    Les étangs de la rivière Jijia


    A quelques kilomètres seulement au nord-est de la ville de Iaşi, en Moldavie, s’étend une vaste superficie d’eau parsemée d’îles de roseaux et de jonc. Il s’agit d’une réserve naturelle abritant d’importantes populations d’oiseaux appartenant à des espèces protégées. Il y a 45 ans, personne n’aurait pensé que cette région allait devenir un paradis des oiseaux et des pêcheurs. C’est en ’70 qu’on a eu l’idée d’y aménager une ferme piscicole et la zone est devenue, peu à peu, un petit delta de la Moldavie.



    Attirés par le poisson des marais, les oiseaux ont massivement peuplé la zone humide de la rivière Jijia et ils ont proliféré, de sorte qu’actuellement la moitié des espèces recensées en Roumanie s’y retrouve.



    Nous écoutons Gheorghe Huianu, qui assure la gestion de la ferme piscicole: « A proximité du village de Larga Jijia se trouve un site Natura 2000 appelé « Les étangs des rivières Jijia et Milet ». La ferme piscicole s’étend sur 1250 hectares, dont 820 recouvertes d’eau. C’est la zone la plus belle, située à 24 km de la ville de Iaşi. Parmi les espèces de poisson que nous élevons, il y tout d’abord celles autochtones : la carpe, le carassin, le silure, le brochet, la perche. Nous avons également des espèces asiatiques — notamment la carpe chinoise. Les oiseaux spécifiques des zones humides sont nombreux ; les cygnes sont, parmi tous, les plus beaux et les plus gracieux. Je crois qu’il y en a actuellement 300 — et si l’on compte aussi les petits, on peut arriver à 600. Ce site compte 257 espèces, dont 150 environ nichent dans la zone. Ce site est pratiquement le laboratoire de recherche de l’Université « A.I.Cuza » de Iași. Les étudiants et les doctorants en ornithologie s’y rendent pour observer, pour étudier les oiseaux. A part les cygnes, il y a des canards et des oies sauvages, mais aussi des espèces nuisibles, comme les cormorans. Cette année nous avons enregistré des pertes d’alevin d’environ 80% dues aux cormorans. »



    Cette aire protégée abrite une des plus grandes colonies de hérons de Roumanie, ainsi qu’une espèce nicheuse extrêmement rare, la Gorgebleue à miroir. Les étangs de la rivière Jijia abritent également une colonie de barges à queue noire, oiseaux de la famille des bécassins. Cette espèce n’est à rencontrer en Roumanie que dans la plaine de l’ouest du pays. « A part les pélicans, toutes les espèces d’oiseaux vivant en milieu aquatique y sont présentes.


    On y voit tous les jours des exemplaires de presque toutes ces espèces. Nous avons la deuxième grande colonie de spatules, après celle qui existe dans le delta du Danube. Les spatules sont de beaux oiseaux blancs. Des fois, si l’on regarde au ras de l’eau, de loin elles ressemblent à des tâches blanches disséminées sur de grandes surfaces mesurant 3 ou 4 hectares, car elles forment des colonies. Elles ont un charme à part… »



    Ce site est vraiment un lieu de détente : l’atmosphère y est tranquille et l’air pur, c’est pourquoi ceux qui gèrent le lac cherchent des moyens de mettre à profit son potentiel touristique. (Trad. : Dominique)

  • FNT 2013 – Expo Helmut Sturmer

    FNT 2013 – Expo Helmut Sturmer

    Le coup d’envoi de la 23e édition du Festival national de théâtre a été donné le 25 octobre, à la Casa Löwendal de Bucarest, un hôtel particulier qui abrite la Fondation homonyme et dont l’architecture est caractéristique du style néo-roumain. Ce furent le vernissage de l’exposition HELMUT STÜRMER — ESPACES IMAGINAIRES et le lancement de l’album de photographie STÜRMER/SCENOGRAphies, 2e volume.



    L’exposition, ouverte jusqu’au 30 novembre, rassemble 200 créations du scénographe et peintre Helmut Stürmer — maquettes, photos, esquisses, toiles, dessins, montages vidéo. Les visiteurs seront surpris de rencontrer aussi un espace inédit — une reproduction du bureau où Helmut Stürmer travaille à Munich. Ce sont en fait des photos de son atelier munichois, des photocopies des esquisses étalées sur les murs ou « du chaos qui règne dans mon atelier », comme l’artiste se plaît à dire.



    Mettre en place une expo dans un endroit comme la Villa Löwendal est un véritable défi, avoue le scénographe Helmut Stürmer. « J’ai voulu créer un espace aux dimensions très humaines. Déjà, l’architecture de l’immeuble est très puissante ; ce n’est pas une galerie blanche qui se prête à une expo conceptuelle. J’ai donc essayé d’apprivoiser l’espace comme si c’était ma maison, où je recueille des choses que je regarde tout seul pour voir ce que j’ai fait ces dernières années. J’y suis venu il y a deux mois, j’ai regardé l’espace, j’ai pris des photos, j’ai imaginé un certain plan, mais quand on commence à monter l’exposition, les choses peuvent suivre un cours différent. J’ai investi l’espace que j’ai complètement changé, sans pour autant le détruire ; j’en ai gardé l’esprit. »



    L’exposition présente des fragments de scénographies créées pour environ 80 spectacles, dont une vingtaine ces 5 dernières années, estime l’artiste lui-même. « La partie principale de l’exposition se réfère à la période 2007 — 2013, et puis il existe aussi une partie rétrospective qui commence avec les années 1980, après mon départ de Roumanie ; malheureusement, toute ma documentation et tout le matériel d’avant 1977 ont disparu. Moi, je me suis enfui de Roumanie en emportant juste une valise. En 1977, j’ai dû tout reprendre à zéro en Allemagne. »



    Les nouvelles créations présentes dans l’exposition de la Villa Löwendal commencent avec le fameux « Faust », mis en scène par Silviu Purcărete en 2007, au Théâtre national Radu Stanca de Sibiu et finissent avec l’opéra mis en scène par le même Silviu Purcărete, cette année, en mai, au Théâtre Colon, à Buenos Aires. Le scénographe Helmut Stürmer. «Ce sont deux œuvres de Rachmaninov, « Francesca da Rimini » et « Aleko », montés dans un espace unique et unitaire qui se transforme entièrement après l’entracte. Comme la pause ne dure qu’une demi-heure et que les deux opéras sont totalement différents, il a fallu trouver une solution qui relie les deux récits — ce fut l’Enfer de Dante pour le premier et un camp de gitans pour le second. J’ai imaginé une construction complètement opaque au début, éclairée seulement d’en haut, comme si c’était une cave très profonde ; ensuite, j’ai donné de la liberté à cette construction qui est devenue une sorte de prison complètement transparente, avec des réseaux en fil métallique. C’était comme si les gitans avaient installé leur camp dans un endroit abandonné il y a 2000 ans. Et le résultat a été extraordinaire, car « Aleko » est un des plus beaux poèmes de Pouchkine — qui parle du concept de morale du monde actuel, trop enclin à condamner les individus trop vite. Cet opéra est une plaidoirie pour la générosité et l’oubli. Et il est très beau ! »



    La création du scénographe Helmut Stürmer est également très belle et très appréciée dans le monde du théâtre et du cinéma. La preuve — le nombreux public présent au vernissage de l’exposition « Helmut Stürmer — Espaces imaginaires », dont des personnages importants tels les metteurs en scène Lucian Pintilie et Radu Afrim, ou encore l’actrice et poétesse Ioana Crăciunescu. (trad.: Ileana Taroi)

  • Le nouveau Code forestier roumain

    Le nouveau Code forestier roumain

    Le nouveau Code forestier vient dêtre approuvé par le cabinet de Bucarest et il attend actuellement lavis favorable du Parlement roumain. Cette nouvelle législation se propose de réimposer lordre dans les forêts roumaines puisque ces dernières années, en Roumanie, les coupes ont dépassé de loin les reboisements. Selon une étude réalisée par Greenpeace, en Roumanie, environ trois hectares de forêt sont coupés par heure.



    A la fin du 19e siècle, les bois couvraient 80% du territoire du pays, tandis quà lheure actuelle la superficie boisée de la Roumanie compte pour 27% du territoire national, soit 6,4 millions dhectares. Une grande partie des arbres coupés sont transformés en planches et exportés. Le bas prix et la bonne qualité sont les deux éléments ayant attiré des investisseurs étrangers à acheter des forêts et à fonder des fabriques de meubles, dont les produits sont également exportés. Lucia Varga, la ministre des Eaux et Forêts explique : « Malheureusement, ces derniers temps, hormis la vaste quantité de plus de 80 millions de mètres cubes coupés entré 1990 et 2011, soit environ 360 mille hectares, selon le rapport de la Cour des Comptes, les coupes ont été faites dans des endroits où il ne fallait pas abattre des arbres et en plus de manière incorrecte. On a exploité notamment les endroits accessibles qui ont produit ensuite des glissements de terrain sur les versants. Nous devons changer nos rapports avec la forêt avant quil ne soit trop tard et que la nature ne se venge », met en garde Lucia Varga.



    Ces 20 dernières années, la Roumanie a perdu plus de 5 milliards deuros en raison notamment des coupes illégales. Malgré les nombreuses campagnes de reboisement, les superficies perdues demeurent irrécupérées. Ecoutons à nouveau Lucia Varga, la ministre roumaine chargée des eaux et des forêts : « La nature, y compris la forêt, se régénère. Jai vu une très belle forêt régénérée. Le problème cest que le taux des coupes est double par rapport aux taux des régénérations naturelles et des reboisements. Donc les coupes ne doivent absolument pas dépasser la capacité de la forêt de se régénérer, ni les reboisements. Ce qui plus est, nous devons aussi accroître la superficie boisée parce quactuellement nous nous situons en dessous de la moyenne européenne. Nous devons également augmenter les superficies boisées parce quà lavenir celui qui possède des forêts disposera dune importante réserve stratégique. Les actions de reboisement que nous effectuons sont en fin de compte des investissements dans lavenir, pour les générations à suivre », a également précisé la responsable roumaine.



    Lacte normatif prévoit le durcissement des sanctions et il introduit des contrôles plus sévères. Toute coupe illégale de forêt sera sanctionnée en tant quinfraction. Le transport du bois pendant la nuit sera interdit sur les routes forestières et afin de décourager lexportation de bois, les producteurs de mobilier seront favorisés lors des achats de bois, promet Lucia Varga : « Lors des débats avec les propriétaires de forêts et avec les organisations des professionnels de lindustrie, nous avons conclu quafin de pouvoir protéger une forêt en Roumanie, elle doit être gérée par Romsilva… Une autre mesure interdit la vente du bois sur place, cest-à-dire directement dans la forêt. Il sera commercialisé uniquement dans des dépôts. Une autre disposition du Code forestier encourage les propriétaires de forêts à ne pas faire des coupes en échange de primes denviron 200 dollars par hectare par an », a également précisé la ministre roumaine des Eaux et Forêts.



    Le projet législatif vise également à élargir le patrimoine forestier. La superficie du fonds forestier, appartenant à lEtat, ne doit absolument pas baisser en dessous de 3 millions dhectares. Cest pourquoi la Régie des forêts Romsilva est obligée dacquérir et de boiser des terrains. Avant 2030, un million dhectares de terrains qui ont actuellement dautres destinations devraient être transformés en forêts. (trad.: Alex Diaconescu)

  • Architectes roumains dans les prisons communistes

    Architectes roumains dans les prisons communistes

    Au cours des deux premières suivant son instauration, le régime communiste s’est appliqué à faire taire les élites soit en les jetant en prison soit en les discréditant. Parmi les cas d’intellectuels – écrivains et artistes – ayant connu ce sort, certains sont notoires. Il s’agit de professionnels de génie, qui ont embelli les villes de Roumanie par des bâtiments célèbres de nos jours encore et donné, pendant l’entre-deux-guerres un souffle nouveau à l’architecture roumaine.



    Dans sa thèse de doctorat, l’architecte Vlad Mitric Ciupe a récemment examiné ces cas-là à l’aide des documents et identifié 100 architectes victimes du communisme. Le jeune chercheur a étudié à fond la situation de 75 d’entre eux. C’étaient des architectes renommés tels George Matei Cantacuzino, Stefan Bals, Constantin Iotzu, Constantin Joja et I.D Enescu mais aussi des architectes moins connus ou encore des étudiants en architecture.



    Vlad Mitric Ciupe : Une précision s’impose dès le début. Sur tous les cas que j’ai examinés, la plupart c’étaient des architectes diplômés — 70%. Mais il y avait aussi des étudiants-architectes arrêtés et condamnés qui ont achevé leurs études beaucoup d’années après leur sortie de prison. S’y ajoutent les élèves — détenus politiques pour différentes raisons et qui ont choisi l’architecture au moment où ils ont reçu la permission de faire des études universitaires. Bien que le régime communiste n’ait pas fait de différence entre les détenus frappés d’une sentence d’internement administratif et ceux condamnés en justice, ces derniers sont majoritaires, même si la taille de la première catégorie n’est elle non plus négligeable. Les condamnés en justice étaient considérés comme des ennemis qu’il fallait éliminer. Mais il y avait aussi des architectes qui, après avoir purgé la peine de prison décidée en justice, ont dû aussi subir l’internement administratif, cette privation de liberté allant de 12 à 60 mois. A noter aussi les cas d’architectes arrêtés, enquêtés et puis libérés. Les enquêtes, très dures, s’étalaient parfois sur deux ans, ce qui équivalait en réalité à une sorte d’arrêt. »



    Mais de quoi ces professionnels étaient – ils tenus pour coupables ? «A regarder les encadrements juridiques des condamnés on constate que la plupart étaient jugés pour appartenance à des organisations subversives. C’est sous ce chapeau que les communistes entassaient toute sorte d’accusations, depuis la publication de tracts de solidarité avec les événements qui se passaient dans la Hongrie voisine en 1956 jusqu’à l’appartenance à différentes organisations paramilitaires qui souhaitaient le changement de régime. Il y a pas mal de cas de favorisation de l’infracteur ou d’omission de dénonciation. Dans nombre de cas, les condamnés pour omission de dénonciation, avaient fait partie, en réalité, de différentes organisations de résistance, les membres de la police politique n’ayant pas réussi durant les enquêtes à apprendre la vérité. Une autre catégorie visait les tentatives de passage frauduleux de la frontière ».



    De même, il y a eu des architectes condamnés pour leur qualité de membre des anciens partis politiques et pour s’être affiliés au régime du général Antonescu. S’y ajoute ceux, tels Emanoil Mihailescu, à qui on a imputé les préoccupations spirituelles et l’appartenance au groupe orthodoxe, « Rugul aprins » « Le brasier allumé ». Détenu politique, du temps de ses études d’architecture, entre 1958 et 1963, Emanoil Mihailescu en garde de vifs souvenirs : « Les prisons n’étaient pas des espaces de loisirs ou de repos. Il n’ay qu’un fou qui pourrait le croire. Je vous invite à visiter les prisons de Jilava, voir les lits superposés à trois niveaux, la nourriture misérable… la terreur était permanente ; le fait de porter des lunettes m’a rendu suspect dès le début, étant considéré comme une sorte d’ennemi de la classe prolétaire. « Eh toi, là bas! » c’est ainsi qu’ils nous adressaient la parole, avec grossièreté et méchanceté. J’étais consterné de voir la brutalité qu’ils mettaient à frapper des gens inconnus ou avec qui il n’avaient jamais eu de maille à partir ».



    Malgré les conditions sauvages et inhumaines des prisons communistes, Emanoil Mihailescu avoue que la détention a également été une période de vécus spirituels intenses et d’amitiés intellectuelles, un sentiment partagé aussi par les autres survivants de la terreur de cette époque-là. (trad.: Alexandra Pop, Mariana Tudose)


  • Astra Film Festival 2013

    Astra Film Festival 2013


    Le long-métrage « Matthews Law”, du réalisateur néerlandais Marc Schmidt a remporté le grand prix du festival du film documentaire Astra 2013, de Sibiu (centre de la Roumanie). «Emotion, sensibilité, grand impact sur le public et respect envers le personnage en détresse. C’est un film qui montre jusqu’où peut aller la bureaucratie impitoyable de l’Etat protecteur. L’image, la narration, la composition transforment ce film en un exemple parfait pour les étudiants en cinématographie, vu son intelligence émotionnelle instinctive qui a amené l’auteur à gagner la confiance de son protagoniste » – c’est ainsi que le jury du festival a expliqué sa décision.



    Plus de 1300 documentaires du monde entier ont été en lice à l’édition 2013 de Astra Film Festival, un événement phare dans le paysage du cinéma européen de non-fiction. Une centaine de productions ont été sélectionnées et projetées à Sibiu, du 14 au 20 octobre, la ville se transformant en une véritable capitale du film documentaire. «C’est une année spéciale pour Astra Film. Lorsque l’on regarde en arrière , on constate que deux décennies se sont écoulées depuis la première édition. Il ne s’agit pas uniquement de souvenirs, mais d’une véritable histoire, c’est toute une vie – pour nos spectateurs plus jeunes- et un âge respectable pour un festival. Par conséquent, hormis la liste des films qui entrent cette année au programme des projections officielles il y aura aussi des moments qui marqueront le 20e anniversaire d’un festival international à Sibiu » déclarait Dumitru Budrala, directeur fondateur du Festival.



    Voici ce qu’affirmait pendant l’événement Razvan Sàdean, chargé des relations publiques de Astra Film Festival:« Ce sont 20 années remplies d’histoires, de films, de gens, d’événements. Cette année nous avons un programme spécial. Par exemple, la projection en première en Roumanie du film « Google et le cerveau mondial » réalisé par Ben Lewis, qui a fait salle comble. A noter que presque tous les réalisateurs invités répondent présent à Astra Film Festival. J’ai déjà rencontré Lech Kowalski, Andrei Dăscălescu, Claudiu Mitcu.»



    Des centaines de professionnels se sont réunis à Sibiu pour participer aux rétrospectives des films réalisés en Roumanie ces deux dernières décennies. Conférences, tables rondes, sessions de masterclass, projections « Rétro 20 » concerts et expositions — autant de point de forts à l’affiche de l’édition 2013 de ce festival du film documentaire.



    Razvan Sadean :« La conférence « La Roumanie sous la loupe » a rassemblé tous les documentaristes de Roumanie. L’occasion de débattre, dans le cadre des tables rondes et conférences, de l’image que les centaines de documentaires des réalisateurs roumains et non seulement ont donnée de la Roumanie, ces 20 dernières années. Nous avons aussi organisé une rencontre des directeurs de festivals internationaux, réunissant les professionnels de l’industrie des 4 coins du monde. Je ne saurais oublier la section Rétro 20 qui a regroupé, pour la plupart, des films primés et qui est représentative de Astra Film festival ».



    Le film « Au nom du maire » du réalisateur Ancàu Hirte s’est vu récompenser du prix Astra du meilleur film documentaire roumain. Il s’agit d’une analyse sans ostentation de la relation entre les gens ordinaires et les autorités. Le prix Astra du meilleur documentaire de la section internationale a été accordé aux film « Dancing Alone » de Biene Pilavci, d’Allemagne qui s’attarde sur l’enfance tourmentée d’une jeune femme et sur la manière dont elle affronte les démons du passé dans sa famille… (trad. : Alexandra Pop)

  • Le monument et la cité de Tropaeum Traiani

    Le monument et la cité de Tropaeum Traiani

    C’est dans le sud de la Roumanie, plus précisément dans la zone de plateaux du département de Constanta, que se trouve la localité d’Adamclisi. Laquelle doit sa renommée à l’ensemble appelé Tropaeum Traiani qui regroupe un monument érigé à proximité par l’Empereur Trajan ainsi que les ruines de la cité antique – les deux étant étroitement liés à la transformation de la Dacie en province romaine après l’an 106 après Jésus-Christ.



    La cité a été élevée sur les lieux d’un ancien habitat humain des Gètes, comme nous l’explique l’archéologue Gabriel Talmatchi : « Erigée sur les lieux de cet ancien habitat, la ville allait connaître un véritable essor à l’époque de l’Empereur Trajan, plus précisément après la première guerre daco-romaine. Une fois finies les guerres qui se sont étalées sur près de 600 ans, la ville connaîtra la prospérité en se transformant en un centre urbain dynamique de la zone centrale de Dobroudja. Le long des années, elle gagnera le statut de grande ville, soit une unité administrative importante dans les provinces romaines. On connaît pas mal de choses sur son développement jusqu’à la fin du VIe siècle, lorsque les attaques des Avars dans les années 586–587 ont détruit la ville qui s’engagea dans un processus de ruralisation accentuée. »



    L’édification de cette ville a aussi contribué à la pacification de la zone, ce qui s’est traduit par la début de l’organisation de la Dacie en province, explique l’archéologue Gabriel Talmatchi : « Ainsi, la zone dans le sud du Danube devenait-elle une région sûre, prospère et très bien défendue du point de vue militaire. Ce qui plus est, on coupait les liaisons entre les Daces libres du nord de la Roumanie d’aujourd’hui et les Gètes, voire les Thraces dans la zone du sud du Danube. On y a également fait venir des colons, mais la plupart des Romains ayant habité à Tropaeum Traiani au premier siècle de son existence étaient des vétérans. Cela s’explique par le grand nombre d’unités militaires qui étaient cantonnées en Moésie inférieure, les soldats étant démobilisés, une fois le stage dans l’armée romaine achevé. Ils se voyaient aussi accorder un diplôme militaire et des parcelles de terre. De même, hormis les vétérans, on y a également emmené des colons issus d’Asie mineure. »



    Le village d’Adamclisi doit notamment sa renommée au monument Tropaeum Traiani, situé à 2 kilomètres de la cité antique. Son image, connue grâce à son socle en forme de cylindre et à son toit conique au sommet duquel se trouve un trophée bifacial, est devenue symbole de la localité. Gabriel Talmatchi : « Il a été érigé entre les années 106-109 par les soldats et les maîtres des unités militaires. C’est pourquoi sa qualité artistique caractérisant certains monuments de Rome fait défaut. En revanche, le fait d’avoir été érigé par des maîtres des unités militaires l’a rendu plus spectaculaire, par ses dimensions, par la force symbolique qu’il exerçait sur les habitants de la région et non seulement. L’Empereur Trajan a dédié ce monument à Mars Ultor, Mars Vengeur. Il faisait partie d’un ensemble qui regroupait également un tumulus, soit une éminence recouvrant une sépulture – dédié à un commandant romain mort au combat ainsi que les vestiges en ruine d’un autel funéraire dédié aux milliers des soldats romains morts dans ces contrées durant la guerre de 102. Le monument dépasse de 10 mètres la Colonne Trajane de Rome, ce qui témoigne de l’importance que l’Empereur avait accordée à ce monument ayant trait à l’autorité romaine aussi bien au nord qu’au sud du Danube. »



    La hauteur du monument, le trophée compris, est presque égale au diamètre de la base, à savoir 40 mètres. Dans la version originale, le socle était entouré de 54 dalles, dont 48 seulement peuvent être admirées de nos jours encore. Elles s’appellent métopes et représentent en bas-relief des scènes de guerre. Au-dessus des dalles on retrouve une frise à 26 créneaux, dont 23 perdurent encore. La dernière restauration de Tropaeum Traiani date de 1977. En 2012, les autorités de Constanta ont remporté un projet européen qui a permis une restauration totale de ce monument, dont la structure de résistance avait été gravement endommagée.



    Les éléments originaux se retrouvent à l’intérieur du Musée d’Adamclisi est attendent les visiteurs, qui ne font d’ailleurs pas défaut. (trad. : Alexandra Pop)

  • Le 25e Grand Prix International de la Radio

    Le 25e Grand Prix International de la Radio

    La Maison de Radio France a accueilli, le mercredi 16 octobre, la cérémonie de remise des prix du 25e Grand Prix International de la Radio, organisé par l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale. Les destinataires des prix avaient été décidés par le jury de l’URTI — formé d’une quinzaine de personnalités de douze pays — qui s’était réuni à Bucarest, du 30 septembre au 5 octobre, à l’invitation de Radio Roumanie. A l’occasion de la cérémonie, le Président-directeur général de la radio publique roumaine, Ovidiu Miculescu, a remis la médaille de bronze à son homologue algérien, Chabane Lounakel, pour le programme « L’Afrique des frontières », proposé par la Radio algérienne.



    Dans la finale de cette compétition ayant les frontières pour thématique, Radio Roumanie est arrivée septième avec le projet « Sighet, une île à la frontière », conçu et réalisé par la Section française de Radio Roumanie Internationale (Ileana Ţăroi, Andrei Popov, Mihnea Chelariu — du Théâtre National Radiophonique). Les autres programmes qualifiés dans la finale du Grand Prix International de la Radio étaient : « Le bruit de la mer » (RTBF, Belgique), 3D – Three Dimensions (Radio Republica Srpska, Bosnie- Herzégovine), « Borderless Life » (IRIB, Iran), « Neighbours but Heaven Still Out of Reach » (Polskie Radio, Pologne), « A New Beginning — The Air Bridge » (RTP, Portugal). Les finalistes et les lauréats ont été choisis parmi 135 programmes venus d’une quarantaine de pays, soit un nombre record de participations.



    Voici le palmarès du 25e Grand Prix international de la radio — URTI 2013:


    • Le Grand Prix URTI: « So Far, So Near » par Tabe Enonchong, CRTV, Cameroun.


    • Médaille d’argent: « Run out! » par Jacopo De Bertoldi, RAI, Italie.


    • Médaille de bronze: « LAfrique des frontières » par Chahrazed Kaci, Radio Algérie.


    • Le Prix Jacques Matthey–Doret: « Réserve dOr — Avec Lucie pour Lucie » par Anita Bak, MTVA, Hongrie.



    Créée en 1949, l’Union Radiophonique et Télévisuelle Internationale (URTI), réunit 66 radios et télévisions de 51 pays. Radio Roumanie assume la présidence de la Commission radio de cette prestigieuse organisation audio-visuelle.

  • Fest(in) sur le Boulevard, chez “Nottara”

    Fest(in) sur le Boulevard, chez “Nottara”

    Ces jours-ci, la comédie théâtrale récupère tous ses droits sur le boulevard Magheru, le plus connu des avenues de Bucarest, mais aussi l’une de la trentaine d’artères urbaines les plus chères au monde. Le Théâtre « Nottara », sis justement au 20, Boulevard Magheru, est l’organisateur du Festival international de théâtre « Fest(in) sur le Boulevard », dont la première édition a commencé le 12 octobre et sera clôturée une semaine plus tard, le 19 octobre.



    Deux sections se disputent l’attention du public : la première, celle de la compétition, porte un titre rimant avec les temps qui courent, « Quelle crise terrible, mon cher! », tandis que la seconde est tout simplement celle du « Boulevard de la comédie ». Marinela Ţepuş, critique de théâtre et directrice de la compagnie Nottara : « Pourquoi avoir pensé à deux sections? Parce que nous avons imaginé un festival de niche, qui nous permette, d’ici quelques années, d’attirer un financement européen. Nous avons donné ce nom au festival, « Le Boulevard de la comédie », parce que nous avons constaté que le public roumain est friand de comédies. Et également, parce que, depuis 1990, la comédie est très présente dans les deux salles du Théâtre Nottara. En fait, ce Boulevard de la comédie, qui est à fréquenter constamment dans notre salle principale, sera inauguré à l’occasion de ce festival. La compagnie Nottara se donne pour tâche de remettre à l’honneur la comédie boulevardière, qui n’est pas un genre mineur, comme on aurait pu le croire. »



    Les spectacles en compétition, venus de France, Autriche, Serbie, Bulgarie et Roumanie, parlent de la crise dans tous ses états: économique, sociale, politique, sexuelle ou identitaire. Le gagnant sera choisi par un jury dont le président est le comédien Emil Boroghină, directeur du très réputé Festival international « Shakespeare », de la ville de Craiova (sud de la Roumanie).



    Le Fest(in) sur le Boulevard a été officiellement inauguré par un événement inédit, appelé « Tartine au théâtre” », proposé par le metteur en scène Mihai Lungeanu : « Cette proposition s’appuie sur l’idée de faire descendre le théâtre dans la rue, non pas comme manifestation mais comme une sorte de captatio benevolentiae. La plupart des gens passent devant le bâtiment, les directions de déplacement étant clairement parallèles. Moi, j’ai essayé de les pousser à se croiser. Pour que le chemin du passant s’arrête, pendant une minute ou deux, entre deux rideaux de scène ; dans cet espace, il a l’occasion d’apercevoir des extraits de spectacles festivaliers et reçoit une tranche de pain et une brochure-programme, dans l’idée de redéfinir le public. Celui-ci n’est pas une masse amorphe mais un rassemblement de spectateurs. Je crois que ce festival a besoin de cette ouverture non-conformiste, afin d’attirer l’attention du passant. »



    Le metteur en scène Mihai Lungeanu coordonne aussi la section spectacles – lecture du festival, où sont lus des textes dramatiques contemporains roumains consacrés, bien évidemment, à la crise. Le Théâtre « Nottara » accueille également, en marge du Festival international de théâtre Fest(in) sur le Boulevard, le colloque « Quelle crise terrible, mon cher! », une réunion des directeurs de festivals de Bucarest et des régions, des lancements de livre de théâtre et l’exposition « Acteurs, acteurs, acteurs! », où les photographes Maria Ştefănescu et Sorin Radu proposent des portraits de comédiens de la compagnie Nottara. (trad. : Ileana Taroi)

  • La voie ferrée Anina-Oravita

    La voie ferrée Anina-Oravita

    Conçue pour desservir les mines de charbon du sud-est de la Province du Banat, cette voie ferrée avait été projetée dès la fin des années 1840.



    Toutefois, les travaux allaient être retardés en raison aussi bien du trajet difficile que des circonstances sociales et historiques. Carmen Albert, scientifique au Musée du Banat montagneux, de Resita, s’attarde sur le projet de construction de cette voie ferrée: «Le projet est né pour satisfaire aux besoins européens de développement économique. C’est que le charbon, d’une excellente qualité, extrait à Anina, était nécessaire à la navigation sur le Danube. Comme il fallait l’acheminer vers Bazias, porte d’entrée du Danube dans la province du Banat, on ne pouvait le transporter jusque là que par voie ferrée. C’est dans ce contexte qu’est apparu le projet de la voie ferrée Anina-Bazias et de la route Anina — Oravita. Dans une première étape on a recherché le trajet le plus approprié. Les ingénieurs spécialisés envoyaient les rapports à Vienne, vu qu’à cette époque- là, la Province du Banat faisait partie de l’Empire des Habsbourgs. Le projet a été achevé en 1847 par les ingénieurs Anton Rappos et Karl Maniel. Au début, ils ont imaginé une voie ferrée à traction mixte respectivement à vapeur entre Anina et Bazias et animale sur le tronçon Oravita- Anina. Le long des années, le projet a subi plusieurs modifications, en fonction des difficultés rencontrées. Tout d’abord, ce fut le terrain qui a posé problème. On devait exécuter des travaux d’aménagement souterrains dans le bassin carbonifère, dans les galeries de liaison. A l’époque, il était difficile de creuser des galeries, vu que la dynamite n’avait pas encore été découverte. Par conséquent, on a creusé au ciseau et au marteau. L’épidémie de typhus a elle aussi beaucoup ralenti le rythme des travaux. Les tensions politiques, la révolution de 1848 qui avait déjà saisi l’Europe tout entière, ont elles aussi entravé les travaux ».



    Après une pause de deux ans et demi, le projet a été repris, les travaux effectifs s’étalant entre 1860 et 1863, date de l’inauguration. La voie ferrée Anina –Oravita fut surnommée le Semmering du Banat, vu qu’elle ressemblait à une autre voie ferrée en région de montagne, celle reliant Vienne et Trieste, à travers les Gorges Semmering des Alpes. Carmen Albert revient au micro avec des détails sur les travaux de construction: « Y ont travaillé des ouvriers italiens spécialisés dans la maçonnerie ainsi que des tailleurs de pierre. Une fois finis les travaux, certains sont rentrés en Italie, d’autres sont restés au Banat, leurs descendants y menant leur vie de nos jours encore. Il y avait aussi des ouvriers roumains des localités avoisinantes. Entre temps, le projet avait été modifié, et on a renoncé à la traction animale en faveur de celle à vapeur. Le trajet proprement-dit n’était pas trop long. En effet, le tronçon Oravita – Anina ne dépasse pas les 15 kilomètres. En revanche, en raison du parcours sinueux au cœur des montagnes, la longueur des rails a dû presque doubler. Un autre défi à relever a été celui des différences de niveau, des tunnels et des viaducs. D’où le besoin d’imaginer des locomotives pour ce type de voie ferrée. Projetées et exécutées à Vienne, ces locomotives devaient remorquer des charges allant jusqu’à 110 tonnes. »



    A l’époque, il n’y avait pas beaucoup de voies ferrées en régions de montagne. La plupart se trouvaient toujours dans l’Empire des Habsbourgs. S’y ajoutaient celles d’Allemagne, des Pays-Bas et de Belgique construites entre 1830 et 1850. 6 ans après la mise en service des chemins de fer Anina — Oravita, les trains ont commencé à transporter aussi bien des marchandises que des personnes. Il s’agissait notamment de mineurs qui faisaient la navette jusqu’à Anina, où ils travaillaient. L’existence d’une autre catégorie de voyageurs a conféré une dimension culturelle aussi à cette voie ferrée, explique Carmen Albert: « Cette voie ferrée a aussi joué un rôle social. Non seulement elle a permis de transporter des gens et des marchandises, mais elle a relié des centres industriels, réuni des personnes d’ethnies et de religions différentes, le Banat étant connu comme une véritable mosaïque de ce point de vue. Roumains, Allemands, Hongrois, Serbes se sont sentis plus proches les uns des autres ».



    « Le Semmering du Banat » a desservi l’industrie minière de la région jusqu’à la fermeture des mines d’Anina, il y a quelques années. Depuis lors, cette voie ferrée n’a plus qu’une vocation touristique. (trad.: Alexandra Pop)

  • ELIS, le réseau des Roumains à succès

    ELIS, le réseau des Roumains à succès

    Delia Zanoschi travaille en tant que consultante chez McKinsey&Co une société basée à Bruxelles. Une formation en finances dans la poche, obtenue à l’Ecole de commerce HEC de Paris, Delia a jeté les bases d’un réseau pas comme les autres.



    Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-nous de vous faire la connaissance de ses amis. Cristina Detesan travaille pour une société d’audit de Londres. Elle est diplômée de l’Ecole des affaires internationales et management de Paris et Manchester. Consultante financière dans une banque suisse d’investissements de Londres, Iulia Zanoschi s’enorgueillit d’un master en finances obtenu à l’Ecole de commerce HEC de Paris. Enfin, Gabriel Boc travaille en tant que conseiller au sein de l’Organisation pour la Coopération Economique et le Développement de Paris. Ensemble, ces quatre Roumains ont imaginé le réseau ELIS s’adressant aux Roumains quel que soit le domaine d’activité.



    D’où vient-elle l’idée de mettre en place un tel projet? Delia Zanoschi: « Chacun de nous quatre avait déjà l’expérience de la mise en place d’une organisation et donc on savait tous très bien comme cela devrait fonctionner. Par conséquent, on a décidé d’en créer une ensemble. J’ai trouvé fort intéressante l’idée d’imaginer un réseau s’adressant uniquement aux Roumains qui excellent dans leurs domaines d’activités que ce soit en consulting, finances, architecture, sciences ou musique. Car un tel réseau leur permettra d’apprendre les uns des autres, tout en découvrant les dernières tendances en différents domaines. Elis est un réseau fermé auquel on ne peut pas postuler en ligne pour en devenir membre. Pour cela, il vous faudrait une recommandation de la part d’un membre déjà existant qui envoie votre CV au reste de l’équipe laquelle vous contactera et vous invitera à deux courts débats. Ce n’est que par la suite que vous vous verrez conférer le statut de membre du réseau et un mot de passe qui vous permettra l’accès et la possibilité de communiquer en ligne ».



    Elis se propose de devenir un fort réseau de coaching vu que ses quatre fondateurs doivent une bonne partie de leur succès à des mentors qui ont favorisé leur développement. Delia Zanoschi: « Personnellement, j’ai eu trois mentors au cours de ma carrière qui m’ont offert leur appui au moment où j’avais à prendre des décisions du type: quand devrais-je faire un MBA, devrais-je partir en Afrique et ainsi de suite. Il m’a énormément aidé le fait d’avoir à mes côtés quelqu’un à qui je parle et qui m’offre des conseils objectifs. Or, le but de notre réseau est justement celui d’encourager l’échange d’idées et le coaching. Le mentorat peut intervenir aussi bien dans l’espace virtuel que dans la vie de tous les jours. Une fois commencée une telle relation interpersonnelle, le mentoré reçoit du feedback de la part des autres membres aussi. C’est une partie du projet qu’on espère bien développer ».



    Est-ce qu’un tel réseau est apprécié par la communauté des Roumains ? Delia Zanoschi: « Tout le monde en a beaucoup parlé, j’ai été surprise de constater l’ampleur du retour que nous avons eu. La communauté s’agrandit plus vite qu’on ne l’espérait. On souhaite y faire venir plusieurs membres seniors, des directeurs de compagnies ou des personnes qui ont déjà atteint le sommet de leur carrière. Nous organiserons un premier événement à la mi-novembre, à Londres ce qui offrira en première aux membres existants la possibilité de se rencontrer. Quant aux projets à long terme, on se propose de développer le coaching ».



    Les fondateurs du réseau ELIS espère que leur projet servira de source d’inspiration et encouragera les personnes à succès à faire des changements au niveau de la société. Sur l’ensemble des membres actuels de l’organisation, on retrouve plusieurs Roumains âgés de 23 à 45 ans, diplômés des Universités prestigieuses de Harvard, Wharton ou Oxford et qui ont excellé dans leurs carrières. A quelques semaines depuis son lancement, Elis dénombre plus de 30 membres d’une dizaines de pays. Si vous voulez en devenir membre, rejoignez l’équipe sur le site www.elisro.org. (trad.: Ioana Stancescu)

  • Bucharest Fringe – Le marathon du théâtre indépendant

    Bucharest Fringe – Le marathon du théâtre indépendant

    La troisième édition du marathon du théâtre indépendant “Bucharest Fringe” s’est déroulée du 27 septembre au 6 octobre 2013, dans différents espaces indépendants de la capitale roumaine: Le théâtre «A propos», «Unthéâtre», le théâtre «LUNDI» de Green Hours, Carol 53, la théâtre «Mignon», le «Théâtre d’art» de Bucarest et Godot Café Théâtre.



    Ce festival vise à promouvoir le mouvement théâtral indépendant — à savoir les organisations et les espaces de spectacle de Bucarest– et se propose d’offrir au public et aux critiques une sélection de spectacles relevant de toutes les zones performatives: théâtre, théâtre-danse, performance.



    Le prix de la mise en scène est revenu au spectacle “Fin. Work in Progress” de Robert Bălan. “A mes 34 ans, j’ai déjà pris l’habitude d’utiliser l’expression “au temps de ma jeunesse”. Je commence même à prodiguer des conseils sans qu’on me le demande, à avaler toujours plus de cachets ou à prendre de vieux remèdes, à me mettre au lit de bonne heure. Bref, je commence à penser que le temps est venu de devenir «responsable», affirme Robert Bălan, metteur en scène, scénariste et comédien. Il précise d’ailleurs que son spectacle est conseillé aux plus de 30 ans. Ce n’est pas la première fois que “Fin. Work in Progress” rencontre le succès. Voici les propos de Robert Bălan : « Ce fut étonnamment bien. Lorsque j’ai monté le spectacle, je croyais qu’il ne passerait qu’une seule fois, le 8 mars, soit le jour de mon anniversaire. J’ai donc saisi l’occasion pour inviter des amis, histoire d’apprendre si mes dons artistiques n’avaient pas tari. Depuis lors, le spectacle ne cesse de jouir d’un très bon accueil. Comme les autres m’ont conseillé de continuer à le jouer, je l’ai fait inscrire au festival Fringe de Sibiu, puis à celui de Iaşi. Le spectacle a également été présenté à Bucarest, au «Lorgean Theatre», dans le théâtre d’appartement de Jean Lorin Sterian. Il passe maintenant au Théâtre «Apropo», dans le cadre de ce festival et très probablement il figurera aussi à l’affiche de l’ Explore Dance Festival. »



    Robert Bălan nous a également parlé du prix qu’il vient de décrocher lors de la troisième édition de «Bucharest Fringe» : « Je ne m’attendais pas à ce que le spectacle rafle le prix de la mise en scène, même si j’ai aussi une spécialisation en ce sens. C’est en fait de l’art performance dont je suis à la fois le scénariste, le metteur en scène et le comédien. Je l’ai joué en m‘aidant des objets de la maison. Voilà pourquoi j’affirme que ce prix de la mise en scène a été une grande surprise pour moi. »




    Le long-métrage «La position de l’enfant», du réalisateur Călin Peter Netzer, a remporté le prix du meilleur film lors du festival international du film francophone de Namur , qui s’est tenu du 27 septembre au 4 octobre. «La position de l’enfant» a également reçu le prix de la meilleure comédienne pour la performance de Luminita Gheorghiu. Ours d’or au Festival de Berlin de cette année, cette production cinématographique est la proposition de la Roumanie pour les Oscars 2014, dans la section «meilleur film étranger». «La position de l’enfant» avec à l’affiche Luminiţa Gheorghiu, Bogdan Dumitrache, Florin Zamfirescu, Ilinca Goia et Nataşa Raab, est le troisième film de Călin Peter Netzer après «Maria» (2003) et «La Médaille d’honneur» (2010), qui ont aussi glané de nombreux prix.

  • La cigogne noire

    La cigogne noire

    Oiseau qui niche en Roumanie et qui migre en saison froide, la cigogne noire est une espèce strictement protégée par la législation européenne par la Directive Oiseaux de l’UE, mais aussi au niveau national. Son bec et ses pattes sont rouges, tandis que son plumage est majoritairement noir. Considérée comme une espèce rare, beaucoup plus rare que la cigogne blanche, elle est assez prétentieuse pour le choix de son habitat. Elle niche dans la zone sub-carpatique, dans de grandes forêts de hêtre ou mixtes, et parfois même dans les zones plus basses, avec des étendues d’eau à proximité.



    Etant donnée la migration d’automne de cette année, un grand nombre de cigognes noires ont fait halte sur l’aire protégée de Dumbrăviţa, dans le comté de Braşov (centre). C’est en fait un complexe piscicole, qui permet à beaucoup d’espèces migratrices et de passage, qui transitent les Carpates, de se nourrir, de nicher, en un mot de vivre à cet endroit. Dan Ionescu, représentant de la filiale de Braşov de la Société ornithologique roumaine, explique: « A Dumbrăviţa, qui est une aire protégée d’importance européenne et internationale, site Ramsar, la cigogne noire fait étape chaque année, à l’époque des migrations, et notamment en automne. Et ce parce qu’à compter du mois d’août, le poisson est récolté dans les étangs piscicoles. C’est une ferme d’élevage de carpes, et à ce moment de l’année, dans les petites eaux, l’accès à la nourriture, soit aux petits poissons, est beaucoup plus facile, et cela coïncide pratiquement avec la migration, avec leur passage dans la zone de Braşov. De ce fait, les cigognes noires restent là un certain temps, elles se nourrissent, puis elles continuent leur voyage vers le sud et passent l’hiver en Afrique équatoriale. C’est un point de concertation très important, même au niveau national. Nous en avons compté au moins 80 exemplaires, cet automne, dont deux avec des anneaux de couleur apposés en Pologne, voici plusieurs années, donc nous connaissons même l’origine des oiseaux qui viennent dans la région de Braşov. C’est aussi une espèce importante pour ceux qui viennent observer les oiseaux, notamment pour les Anglais, les Néerlandais, pour les étrangers d’Europe Occidentale, étant donné que là-bas, cette espèce a disparu ou elle est beaucoup plus rare. Des groupes de visiteurs se rendent à Dumbravita notamment en automne, histoire d’observer les cigognes. Le nombre élevé de cigognes noires dans cette région s’explique par un management piscicole respectueux de la nature, qui correspond à la période de migration des oiseaux. La cigogne y arrive au printemps en provenance des zones où elle a passé l’hiver, certaines demeurant dans la zone de Brasov. 200 paires de cigognes environ nichent chez nous, le reste se dirigeant quelque part vers le nord, en Pologne, Russie, ou encore aux Pays Baltes. »



    Hormis les cigognes noires, d’autres espèces d’oiseaux ont également fait halte à Dumbravita vers la fin de l’été : environ 200 grandes aigrettes, quelques centaines de canards sauvages en provenance du nord, et quelques milliers d’oies sauvages qui vont quitter ces lieux seulement au moment où les eaux commenceront à geler. Cet automne, on a enregistré la plus forte concentration d’oiseaux en migration de Transylvanie, affirment les ornithologues. (trad. : Ligia Mihaiescu ; Alexandra Pop)