Category: Planète verte

  • Les crevettes asiatiques du Delta du Danube

    Les crevettes asiatiques du Delta du Danube

    Une nouvelle espèce de crevette a été identifiée dans les eaux douces de Roumanie, suscitant à la fois l’étonnement et l’inquiétude des spécialistes. Il s’agit de la crevette orientale d’eau douce (Macrobrachium nipponense), une espèce originaire d’Asie qui s’est progressivement implantée en Europe de l’Est. Désormais présente dans le Danube roumain, cette crevette est considérée comme un mets raffiné en Asie. Cependant, les biologistes avertissent qu’elle pourrait perturber les écosystèmes locaux. Aurel Năstase, biologiste à l’Institut national de recherche et de développement du delta du Danube, retrace son parcours jusqu’en Roumanie.

     

    « En Roumanie, cette espèce a été signalée pour la première fois en novembre 2020, après une première observation par des chercheurs ukrainiens sur le bras de Chilia. Depuis 2021, les scientifiques roumains ont également confirmé sa présence dans le delta du Danube. Son origine semble remonter au Dniestr, après une introduction initiale en Asie du Sud-Est. Dans les années 1960, elle a été introduite en Russie pour l’aquaculture, avant d’être transférée dans le delta de la Volga. Dans les années 2000, elle a atteint l’Ukraine, à la frontière avec la Moldavie, puis s’est répandue jusqu’à la mer Noire. Bien qu’elle soit une espèce d’eau douce, elle tolère aussi les eaux légèrement saumâtres, ce qui lui a permis de survivre et de coloniser le bras de Chilia. À l’origine, ces crevettes ont été importées en Russie pour nourrir les crabes chinois, mais leur valeur commerciale a rapidement été reconnue, menant à leur élevage en pisciculture. Aujourd’hui, elles sont largement cultivées dans le monde entier, notamment en Asie, mais aussi en Amérique. En Europe, elles se sont installées en Russie, en Biélorussie, en Ukraine, en Moldavie et, désormais, en Roumanie, où elles se sont propagées accidentellement jusqu’à Galati et au-delà. »

     

    Une menace pour l’équilibre écologique

     

    Bien plus qu’une simple curiosité exotique, la crevette orientale d’eau douce est une espèce invasive qui prolifère rapidement et risque d’altérer les écosystèmes qu’elle colonise.

     

    « Aujourd’hui, cette crevette est devenue l’une des espèces les plus présentes dans le delta du Danube. Elle semble être vectrice de maladies, affectant notamment notre écrevisse indigène. Carnivore opportuniste, elle se nourrit de larves d’insectes, de crustacés et de divers éléments présents dans son habitat aquatique, y compris des algues filamenteuses et de la végétation macrophyte. Nos recherches ont montré que de nombreux prédateurs locaux – poisson-chat, brochet, doré jaune – s’en nourrissent, bien qu’elle soit rapide et difficile à attraper. Nous avons également trouvé des restes de ces crevettes dans l’estomac de brochets capturant du poisson-chat. Les oiseaux ichtyophages et certains mammifères en font aussi leur repas. Cependant, son potentiel invasif reste préoccupant : une femelle peut produire six à huit générations de jeunes, faisant d’elle une véritable machine à pondre. Sa résistance aux températures froides et sa capacité à survivre en eau saumâtre renforcent encore son expansion. Il est donc probable que cette espèce continue de proliférer dans le delta du Danube. »

     

    Une invasion à déguster ?

     

    Si la présence de cette crevette constitue une menace pour la biodiversité locale, elle pourrait aussi représenter une opportunité culinaire. Plus faciles à nettoyer que les écrevisses, ces crevettes pourraient faire l’objet d’une pêche durable pour limiter leur expansion.

     

    La solution à cette invasion pourrait donc être savoureuse : les cuisiner avec de l’ail et en apprécier le goût tout en contribuant à la préservation des écosystèmes locaux.

  • Stop au smog!

    Stop au smog!

    Le smog, un grave problème des zones urbaine

     

    Le smog est une forme de pollution qui affecte gravement la santé publique et l’environnement et constitue un problème important en Roumanie, en particulier dans les zones urbaines. Les principales causes du smog en Roumanie sont les émissions de gaz et de particules fines provenant des véhicules, des industries, des centrales thermiques à combustible fossile et du chauffage des habitations au bois ou au charbon.

     

    Bucarest, Cluj-Napoca et Iasi sont les villes de Roumanie les plus touchées, avec des concentrations de polluants bien supérieures aux limites recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En hiver, ce phénomène s’intensifie en raison des basses températures et des inversions de température, qui empêchent la dispersion des polluants dans l’atmosphère. Cela rend l’air stagnant et la pollution persiste plus longtemps. Un rapport publié à la fin de l’année dernière montre qu’à Bucarest, le smog et l’augmentation significative des valeurs de particules PM 2,5 sont essentiellement imputables au chauffage à combustibles solides.

     

    Une page de sensibilisation à ce problème

     

    Ecopolis, une organisation non gouvernementale, a créé une page de sensibilisation à ce problème, dont nous parle Oana Neneciu, sa directrice exécutive:

     « Avec la page Stop Smog, nous voulons sensibiliser les autorités et les citoyens à ce phénomène qui n’est plus rare à Bucarest. Il se produit chaque hiver. À partir d’une température inférieure à 10°, nous constatons l’apparition de ces phénomènes. Il s’agit essentiellement de pollution, de particules qui se combinent à des conditions météorologiques qui ne favorisent pas la dispersion des polluants. Nous avons alors cette chape, ce cocktail de pollution, qui reste au-dessus de la ville pendant un, deux, trois jours, voire plus longtemps en fonction des conditions météorologiques. Nous avons observé ce phénomène dans tout Bucarest. Nous essayons d’identifier plus spécifiquement la pollution provenant des sources de chauffage, qui sont de plusieurs types : le chauffage général, puis les installations de chauffage individuel, et enfin les installations fonctionnant avec des combustibles solides, qui constituent en fait un problème majeur à Bucarest. »

     

     

    Les zones les plus problématiques identifiées, en termes de valeurs de particules PM 2,5, sont Giulești, Bucureștii Noi, Colentina-Fundeni et Rahova-Ferentari. De nombreuses maisons y utilisent des installations à combustibles solides tels que le bois, les granulés ou les déchets, qui devraient être remplacées de toute urgence.

     

    Trop peu de chiffres officiels 

     

    Mais il n’existe aucun rapport officiel analysant ce phénomène, explique Oana Neneciu, directrice exécutive de l’ONG Ecopolis.

     « Les autorités nationales ne disposent pas de ces données, mais il existe des rapports de médecins. À l’Institut de pneumophthiologie Marius Nasta, la Dr Beatrice Mahler a réussi, avec son équipe, à identifier les fluctuations des admissions à l’hôpital en fonction de l’augmentation et de la diminution des particules dans l’air. Elle a pu constater qu’à partir de dix microgrammes/m³, si la valeur des particules augmente, le nombre d’hospitalisations peut atteindre 600 par jour, par exemple. C’est énorme et cela signifie que beaucoup d’argent est dépensé dans ce secteur de la santé.

     

     

    En ce qui concerne le nombre d’installations de chauffe au bois ou d’autres combustibles solides dans la région de Bucarest et d’Ilfov, il n’existe qu’une seule estimation, celle de l’Association pour l’énergie intelligente, qui indique que 80 000 foyers sont actuellement chauffés au bois de chauffage. De même, la capitale roumaine peine à repenser son urbanisme afin de permettre à ses habitants de délaisser leurs grosses voitures au profit de moyens de transport moins polluants comme le vélo ou les transports en commun. Il reste encore un long chemin à parcourir afin de sensibiliser la population à ces questions afin de leur permettre de faire le lien entre santé et environnement ! (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, issu de la décomposition anaérobie de matières organiques – déchets agricoles, ordures ménagères, résidus végétaux ou encore biodéchets d’origine animale – représente une alternative durable tant pour la gestion des déchets que pour la production d’énergie renouvelable. Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre.

    En Roumanie, bien que le biogaz offre une opportunité majeure pour le développement des énergies vertes, son potentiel reste encore largement inexploité. Ștefan Tudorie, directeur marketing de la première centrale roumaine de cogénération fonctionnant au biogaz, souligne cette réalité :

     

    « C’est une technologie encore peu répandue dans notre pays. Nous produisons du biogaz à partir de biomasse issue des déchets de l’industrie alimentaire et du commerce de détail, puis nous le transformons en électricité injectée dans le réseau national. Contrairement aux énergies solaire et éolienne, nous utilisons une ressource considérée comme un déchet, ce qui constitue un atout majeur. De plus, notre production est continue et indépendante des conditions climatiques, ce qui nous différencie des parcs photovoltaïques et éoliens. »

     

    La prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets progresse au sein des entreprises roumaines. Ștefan Tudorie poursuit :

     

    « Aujourd’hui, les secteurs du commerce, de la restauration et de l’agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’approvisionnement en matières premières pour le biogaz. Dans 20 ans, cette énergie sera un pilier majeur de la production d’électricité. Les pays d’Europe occidentale montrent déjà la voie : l’Allemagne compte environ 11 000 unités de production, le Danemark plus de 2 500, couvrant ainsi plus de 40 % de ses besoins énergétiques grâce au biométhane issu du biogaz. La France et l’Italie en comptent plus de 500 chacune. En Roumanie, on en recense à peine une quinzaine. La centrale de Cordun, la plus grande du pays, se distingue par l’utilisation exclusive de déchets biodégradables. »

     

    Le biogaz s’impose comme un élément central de la stratégie européenne en faveur d’une économie circulaire et d’une transition énergétique efficace. Malgré les défis et les résistances freinant la mise en place de solutions durables, les investissements dans cette filière renforcent le positionnement de l’Union européenne en tant que leader mondial des énergies renouvelables et de la gestion responsable des ressources.

  • Les zones naturelles urbaines protégées

    Les zones naturelles urbaines protégées

    De multiples enjeux

     

    Les aires naturelles urbaines protégées sont importantes, car elle permettent en effet aux populations urbaines n’ayant pas les moyens de voyager dans des destinations exotiques ou lointaines, de venir profiter de la nature en plein cœur de la ville. En outre, dans le contexte de la crise climatique provoquée par l’homme qui touche de plein fouet la Roumanie, ces espaces peuvent jouer un rôle plus qu’essentiel dans la stabilisation du climat dans les zones urbaines.

     

    La prairie de Petricani à l’attention des autorités

     

    La prairie de Petricani est la dernière aire à avoir attiré l’attention des autorités, comme nous l’a expliqué Dan Bărbulescu, membre fondateur et directeur exécutif de l’association du parc naturel de Văcărești :

     « Depuis près de deux ans maintenant, l’association du parc naturel de Văcărești de Bucarest s’est donnée pour mission de connaître, de répertorier et de protéger d’autres aires naturelles et de biodiversité dans la ville. La premier d’entre elles, et la plus proche, est la prairie de Petricani. Il s’agit d’un petit espace, d’environ six hectares, mais très intéressant. C’est un mélange d’habitats et de paysages, un « écoton », comme nous aimons l’appeler, c’est-à-dire à la fois une zone lacustre, une prairie et une terrasse boisée. La présence de ces paysages a conduit au développement au fil du temps d’une aire très riche en termes de biodiversité. On y trouve entre 100 et 120 espèces d’oiseaux, ainsi que de nombreux insectes. Ces espèces ont pu profiter de cette prairie se trouvant au bord du lac. On y trouve notamment des papillons, mais aussi des mammifères, le tout étant très bien intégré dans la structure de la ville. Ces aires naturelles se trouvent près des quartiers de Lacul Tei, Doamna Ghica, Șoseaua Fabrica de Glucoza, des zones qui sont tout à fait accessibles aux habitants. Sur la base de ces considérations, le Conseil local de la mairie du 2e arrondissement de Bucarest a demandé et débuté la création d’une aire naturelle protégée d’intérêt local pour la prairie de Petricani.»

     

    Un changement de paradigme

     

    C’est une excellente nouvelle pour les amoureux de la nature dans la ville, car les autorités publiques ont montré qu’elles commençaient à comprendre la valeur de la nature, mais aussi les fonctions que les paysages naturels dotés d’une biodiversité ont pour la ville et ses habitants.

     

    Dan Bărbulescu, membre fondateur et directeur exécutif de l’association du parc naturel de Văcărești nous en dit plus :

    « Nous avons changé de paradigme, partant désormais du principe que la protection et la sauvegarde de la nature en ville sont synonymes de développement durable. La prairie de Petricani sera la prochaine aire naturelle protégée instaurée par la ville. Nous sommes entrés dans Petricani il y a deux ans, nous avons assaini les lieux, nous avons mis sur pied un sentier pour les visiteurs, installé des panneaux d’information et des éléments interactifs pour les gens qui viennent et souhaitent passer 45 minutes dans la nature. Le sentier en lui-même n’est pas très long, mais en 45 minutes, vous pouvez découvrir des choses étonnantes et vous avez un premier accès à des paysages fantastiques. Grâce à ce nouveau statut, la prairie de Petricani disposera d’un plan de gestion et de mesures de conservation et de protection, notamment en matière de gardiennage, de défense contre les incendies, etc. Il s’agit de la première des quatre autres aires naturelles protégées que nous envisageons de créer à Bucarest. »

     

    Quatre autres zones de Bucarest pourraient devenir des aires protégées

     

    La vallée de Saulei, la forêt de Băneasa, le buisson de Dobroești et Lunca Dâmboviței sont les quatre autres zones de Bucarest que les organisations environnementales s’efforcent de transformer en aires naturelles protégées. En espérant que leurs efforts portent bientôt leur fruits pour permettre aux habitants de profiter de la nature en pleine ville, mais aussi pour continuer de lutter contre le changement climatique qui fait de plus en plus de dégâts chaque année. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Une nouvelle directive européenne sur le recyclage des vêtements et textiles usagés

    Une nouvelle directive européenne sur le recyclage des vêtements et textiles usagés

    Au 1e janvier 2025 une nouvelle écotaxe est entrée en vigueur en Roumanie. Cette dernière concerne le recyclage des textiles, obligeant la population à collecter séparément les vêtements et textiles usagés. Cette mesure fait suite à une nouvelle directive européenne imposée aux états membres en vue de réduire la pollution générée par l’industrie textile, l’un des plus gros pollueurs à l’échelle mondiale aux côtés de l’industrie du plastique.

     

    Le textile, l’une des industries les plus polluantes au monde

     

    L’industrie du textile est reconnue comme étant en effet l’une des plus polluante au monde. De surcroit, les déchets qu’elle produit, comme les vêtements usés, sont très problématiques pour notre environnement. La Roumanie a donc pris des mesures afin de réduire l’impact de telles pollutions, en s’alignant sur cette nouvelle directive européenne. Sa nouvelle loie sur le recyclage des déchets textiles est entrée en vigueur et désormais applicable sur l’ensemble du territoire national, aussi bien en zone urbaine que rurale, comme nous l’explique Mircea Fechet, ministre de l’Environnement :

     

    « Cette mesure, qui s’effectuera à domicile ou dans des points de collecte mis à disposition, reste un acte volontaire et demeure la prérogative du maire de chaque commune. L’obligation réside dans la modification des contrats de délégation pour le service d’assainissement, de sorte qu’à partir de cette année, nous aurons également une collecte séparée des textiles. Nous avons fait le constat, au moment d’analyser la composition des déchets, qu’une quantité significative était composée de textile, de vieux vêtements et tissus usagés. Ces derniers doivent être traités et recyclés. Or, la Roumanie comme les autres états membres de l’UE ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour effectuer une telle démarche. Pour la simple et bonne raison que le recyclage des textiles est très compliqué. Chaque vêtement se compose de matériaux différents, c’est un vrai casse-tête quand il faut les séparer pour les recycler. Un manteau peut être composé de nombreux matériaux différents, ce qui pose des problèmes aux recycleurs, contrairement au papier, au carton, à l’aluminium ou au plastique, pour lesquels les choses sont plus simples. »

     

    Lutter contre l’importation illégale de déchets textiles

     

    Le recyclage est une option parmi d’autres. Mais les déchets textiles peuvent aussi être revalorisés, comme nous l’explique Mircea Fechet, ministre de l’Environnement :

     

     « On peut donner une seconde vie aux vêtements, avec les magasins de seconde main, que vous connaissez et qui sont très nombreux chez nous en Roumanie. Malheureusement, certains groupes introduisent illégalement dans notre pays des déchets textiles sous cette dénomination. Avec l’adhésion récente de notre pays à l’espace Schengen, l’Etat roumain va devoir redoubler de vigilance afin que cela ne se produise plus. Il existe des règles spécifiques pour le lavage et le traitement de ces vêtements. L’obligation de chaque unité administrative territoriale est de fournir des points de collecte. Il appartient à chaque maire de décider s’il y aura un point de collecte tous les 10 ou 20 pâtés de maisons. Il est peu probable que nous poursuivions les collecte de porte à porte, car cela génère des coûts et, dans le cas des matériaux recyclables, l’idéal serait que ces derniers soient couverts par la vente des matériaux recyclables. »

     

    En Roumanie, environ 160 000 tonnes de déchets textiles sont jetées chaque année, dont environ 6 à 10 % seraient recyclables dans les conditions légales et commerciales existantes. La majorité des déchets textiles finissent dans des décharges et sont utilisés pour la récupération d’énergie. La loi oblige les autorités à assurer la collecte séparée des textiles à partir du 1er janvier 2025. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Lutter contre le gaspillage alimentaire

    Lutter contre le gaspillage alimentaire

     

    Actuellement, on estime qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée. La Banque alimentaire est une ONG, un service social qui lutte contre le gaspillage alimentaire, la pauvreté et l’exclusion sociale en soutenant des organisations caritatives qui s’occupent de personnes issues de milieux vulnérables. L’ONG récupère les produits excédentaires auprès des producteurs et des commerçants et les distribue gratuitement à d’autres organisations qui fournissent des services d’aide sociale aux personnes dans le besoin. « Nous achetons et cuisinons toujours en excès », déclare Gabriel Sescu, président de l’ONG Banque alimentaire. Il poursuit :

     

    Prendre conscience de notre mode de consommation

     

             « Je suggère souvent aux gens de placer une petite corbeille à côté de la poubelle dans la cuisine. Chaque fois que vous jetez de la nourriture, placez aussi une pièce de monnaie dedans. Ce n’est qu’au bout d’un mois, au moment de récupérer l’argent dans la corbeille, que vous prendrez alors conscience du montant correspondant à tout ce que vous avez jeté. Autrement, on ne se rend pas vraiment compte. On constate malheureusement que bien trop souvent, on met à la poubelle un aliment dont la fabrication a nécessité de nombreuses ressources sur son parcours, à commencer par la ferme – cultiver du blé ou du maïs en passant par le foin et les animaux d’élevage et jusqu’à nos assiettes. C’est encore plus flagrant pendant les périodes de fêtes. Les commerçant vont stocker d’importantes quantités de produits variés afin que les clients trouvent tout ce qu’ils cherchent et n’aillent pas s’approvisionner ailleurs. Mais nous devons être plus conscients et plus modérés. Ce qui a changé par rapport à il y a 30 ans, c’est qu’on trouve désormais tout ce qu’on veut au supermarché, à l’hypermarché, et nous avons les moyens d’acheter.  Et on préfère aller faire trois fois les courses pour acheter du pain frais, des légumes frais, des fruits frais, plutôt que d’y aller une fois et de remplir son caddie sans compter. Puis, on rentre chez soi, on remplit le frigo et l’on s’aperçoit qu’on commence à jeter de la nourriture au bout d’une semaine. Il arrive que les gens ne se rendent pas compte et qu’ils stockent mal dans le réfrigérateur des produits qui ne devraient pas s’y trouver, des produits qui devraient se trouver dans un garde-manger aéré par exemple. Le processus de détérioration s’accélère alors et, bien entendu, les produits finissent par être jetés. »

     

    Il existe aujourd’hui des normes en Roumanie afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, comme nous l’explique Gabriel Sescu, président de l’ONG Banque alimentaire :

     

    Moins jeter et partager pour ne pas gaspiller

     

    « Si un produit périme bientôt par exemple, alors on essaie de le vendre plus rapidement en le mettant en promotion avec une réduction de 30 % de son prix ou en en vendant deux pour le prix d’un. Ce serait une première étape. C’est votre produit, vous en êtes le propriétaire, vous essayez de le vendre. Mais si vous constatez que la date de péremption approche, alors faites-en don à une ONG qui œuvre à venir en aide aux plus vulnérables et qui pourra faire en sorte que le produit soit consommé dans les 24, 48 ou 72 heures suivantes. Ceux qui se trouvent au bout de cette chaîne étant dans le besoin, il est évident qu’ils consommeront le produit en question rapidement. Une tomate trop mure peut être utilisée sans problème dans une soupe ou une sauce par exemple. N’importe quel fruit ou légume peut être lavé et épluché pour être transformé en compote ou en confiture avant de pourrir et d’être jeté. Les ONG comme la nôtre sont un bénéficiaire idéal pour ce type de produits, car elles peuvent récupérer des aliments frais, des fruits, des légumes, du pain, de la farine, qui le jour même ou le lendemain seront redistribués immédiatement à ceux qui en ont besoin ».

     

    Alors que la population mondiale continue de croître, notre défi ne devrait pas être de produire plus de nourriture, mais de nourrir plus de gens tout en gaspillant moins que ce que nous produisons déjà. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Comment l’UE aide la Roumanie dans sa transition écologique ?

    Comment l’UE aide la Roumanie dans sa transition écologique ?

    Alors que la question de la durabilité a gagné en importance au niveau européen au cours de ces dernières années, la Roumanie a été contrainte d’améliorer ses performances en la matière. Présente lors d’une conférence sur la durabilité et l’environnement, Mirela Dobre, présidente de la Direction générale de la programmation et de la coordination des systèmes au ministère de l’investissement et des projets européens, a souligné que les financements européens pour la Roumanie dans ce domaine étaient généreux :

     

    « Nous disposons d’environ 80 milliards d’euros de fonds que nous devons utiliser d’ici la fin de l’année 2029. Cela n’est pas chose aisée, nous sommes conscients que ces fonds de politique de cohésion sont disponibles jusqu’à fin 2029, mais nous avons des délais plus serrés à respecter dans le cadre du Plan national de relance et de résilience (PNRR). Nous disposons d’environ 21 milliards d’euros pour notre proposition de programme sur la période 2021-2027, conformément aux règlements européens, qui exigent que nous nous concentrions sur des objectifs climatiques. 9 milliards d’euros sont consacrés à la politique de cohésion et environs 12 milliards au Plan national de relance et de résilience. »

     

    La politique de cohésion

    En ce qui concerne la politique de cohésion, parmi les programmes contribuant à la seule transition verte figure le programme de développement durable, doté de 1,6 milliard d’euros.

     

    «  Ce dernier comprend des investissements dans des infrastructures durables, dans les énergies, dans l’efficacité énergétique et la hausse de l’utilisation des énergies renouvelables et des réseaux intelligents d’énergie. Il comprend aussi la qualité de l’air, les infrastructures hydrauliques et la protection de la biodiversité. Si l’on creuse encore un peu, on arrive aux programmes régionaux, pour lesquels nous disposons de 2,8 milliards d’euros, et qui concerne l’efficacité énergétique des bâtiments publics et résidentiels, les transports urbains écologiques et la réhabilitation des zones urbaines dégradées. Si l’on se penche un peu sur le Programme de transition juste, doté de 2,1 milliards d’euros, celui-ci encourage l’installation de panneaux solaires dans les foyers et l’utilisation des nouvelles technologies dans la production. De même, le programme pour les transports dispose lui aussi de 2,1 milliards d’euros à destination des infrastructures routières, plurimodales, des voies navigables et des ports. Et il ne s’agit là que d’un bref aperçu des affectations les plus importantes. »

     

    Quels défis pour la Roumanie ?

     

    L’un des défis pour la mise en œuvre des politiques visant la transition vers un mode de vie durable et respectueux de l’environnement, réside dans le petit nombre de spécialistes, voire leur absence. Cependant, des mesures ont été prises dans ce sens, explique Mirela Dobre, présidente de la Direction générale de la programmation et de la coordination des systèmes au ministère de l’investissement et des projets européens :

     

    « Le programme 2021-2027 pour l’éducation et l’emploi prévoit des mesures pour répondre à ces besoins, dans le sens d’une meilleure corrélation entre les besoins du marché du travail et le niveau d’éducation, pour couvrir le besoin en main d’œuvre qualifiée dans certains secteurs. Les universités envisagent également des programmes de master pour les emplois dans le domaine du développement durable, de l’économie circulaire et de l’égalité des chances. D’une manière ou d’une autre, certains suivront des cours de remise à niveau et nous espérons voir bientôt cette main-d’œuvre sur le marché ».

     

    Ce programme d’éducation et d’emploi, quant à lui, touche tous les niveaux d’éducation. Il commence dès la maternelle et va jusqu’au public adulte pour ceux qui cherchent à améliorer leurs compétences tout au long de leur parcours afin de relever les défis du marché du travail.

  • Rapport sur l’état du climat en Roumanie

    Rapport sur l’état du climat en Roumanie

    Alors que la crise climatique continue de s’aggraver à l’échelle mondiale, les dirigeants, experts et organisations non gouvernementales cherchent des solutions urgentes et durables pour relever le défi climatique. Le Sommet sur le changement climatique 2024, qui s’est tenu à Bucarest en octobre, a été une plateforme importante de débat, de solutions innovantes et de stratégies concrètes pour lutter contre le changement climatique. Un rapport sur l’état du climat en Roumanie y a également été présenté.

     

    Bogdan Antonescu, professeur à la faculté de Physique et chercheur à l’Institut national de recherche et de développement pour la physique du globe, faisait partie de l’équipe qui a produit le rapport. Il partage ses conclusions :

    « Nous avons des chapitres consacrés aux phénomènes ayant un impact. Par exemple, les vagues de chaleur, les sécheresses et les tempêtes en Roumanie, et nous abordons ce qui s’est passé jusqu’à présent, la manière dont les caractéristiques de ces phénomènes ont changé sous l’influence du changement climatique. Ensuite, le rapport propose des projections climatiques, ce qui se passera à l’avenir avec ces phénomènes. Nous avons également un chapitre sur l’impact au niveau urbain, tout ce qui se passe lorsque nous avons des vagues de chaleur qui atteignent une ville comme Bucarest, par exemple, et quels seront les changements dans l’environnement urbain. Nous avons ensuite un chapitre plus large, car toute cette partie du changement climatique peut également être envisagée sous l’angle de ce que l’on appelle les points critiques du changement climatique. Il s’agit de points qui, une fois atteints, sont irréversibles, comme la circulation des courants dans l’Atlantique Nord, la forêt amazonienne ou les glaciers du Groenland. »

     

     Amplification des phénomènes météorgologiques

     

    Selon les auteurs du rapport, la Roumanie connaîtra dans les années à venir davantage de vagues de chaleur, de sécheresses et de tempêtes. Bogdan Antonescu, maître de conférences à la faculté de physique et chercheur à l’Institut national de recherche et de développement pour la physique du globe et l’un des auteurs, s’exprime sur la variabilité naturelle incluse dans les prévisions.

     

    « Nous avons connu des vagues de chaleur ainsi que de graves sécheresses par le passé, mais a cela viens désormais s’ajouter le facteur changement climatique : plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère implique une augmentation de la température moyenne mondiale. Toute cette variabilité naturelle, ces phénomènes qui se produisaient autrefois naturellement, sont maintenant amplifiés par ces changements climatiques. Le changement climatique n’apporte pas de nouveaux phénomènes, il amplifie ce qui existait déjà. Les vagues de chaleur qui s’annoncent sont un bon exemple. Nous avons connu des vagues de chaleur exceptionnelles dans le passé, mais aujourd’hui, elles sont observées plus fréquemment, de sorte que les caractéristiques changent. La fréquence d’apparition des phénomènes, leur durée et leur intensité en particulier changent. Prenons l’exemple de l’amplification des tempêtes, comme la tempête Boris, qui a produit des précipitations en Europe centrale. Boris, a été analysée un peu plus en détail et la quantité de précipitations aurait été inférieure de 20 % sans les aggravations provoquées par les changements climatiques. »

     

     

    Les auteurs du rapport avertissent que si la Roumanie a mis en œuvre des mesures relatives à l’efficacité énergétique et à la promotion des énergies renouvelables, l’absence d’une loi nationale sur le climat et la faiblesse de sa mise en œuvre soulignent la nécessité d’une vision intégrée, le secteur de l’énergie étant « au cœur de cette transition ». (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Des solutions pour la cohabitation pacifique entre l’homme et l’ours

    Des solutions pour la cohabitation pacifique entre l’homme et l’ours

    « TusnadEcoBearConf » arrive à sa 3e édition

     

    La troisième édition de la Conférence internationale « TusnadEcoBearConf » s’est récemment déroulée à Băile Tușnad, dans le centre de la Roumanie. Cette dernière a réuni des dizaines de spécialistes venus des quatre coins de l’Europe, ainsi que des représentants des autorités et institutions impliqués dans la gestion et la prévention des conflits avec les ours.

     

    Cristian-Remus Papp est coordinateur du Département des espèces sauvages au sein de l’ONG World Wild Fund Roumanie. Il nous a expliqué que les chercheurs, scientifiques et praticiens avaient participé à plus de 40 présentations sur la coexistence avec les espèces de grands carnivores:

    « Beaucoup se sont concentrés sur des solutions pratiques. D’autres ont exploré la possibilité de créer des communautés « bear smart », comme c’est déjà le cas à Băile Tușnad. Nous avons eu l’opportunité de présenter notre projet, qui a débuté il y a maintenant deux ans, et qui semble déjà avoir attiré l’attention d’experts étrangers. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux, mais la réciproque est aussi vraie. Il est certain que nos situations diffèrent, nous n’avons pas la même population d’ours et nous évoluons dans des contextes différents. Cet échange d’expériences est donc plus que bienvenu. C’est justement pour cette raison que la conférence de Tușnad est tout à fait pertinente et devient même emblématique, du moins pour toute la région des Carpates. Il s’agit d’une conférence qui, à terme, pourrait devenir la plus importante d’Europe dans le domaine de la cohabitation entre l’homme et les espèces de grands carnivores. »

     

    Le rôle de la technologie

     

    Parmi les sujets intéressants, on retrouve le rôle de la technologie dans le démenti des fausses informations et la documentation des dommages, mais aussi le pouvoir de l’intelligence artificielle pour générer des solutions afin de prévenir les conflits entre l’homme et l’ours.

     

    Cristian-Remus Papp poursuit :

    « Concrètement, la technologie a suffisamment progressé pour nous aider à minimiser les conflits. Il existe, par exemple, un radar de conflit potentiel, qui prend en compte les bases historiques de la présence des ours ainsi que les conflits passés. Il peut intégrer des informations en temps réel, émises par exemple par des colliers posés sur les ours ou des caméras à détecteur de mouvement placées dans les forêts et capables de transmettre des images des ours. Il existe également un logiciel qui permet d’identifier l’espèce qui se trouve face à la caméra. Sur la base de toutes ces informations, l’IA peut générer une prédiction, de la même manière que nous obtenons les prévisions météorologiques pour la journée en cours ou pour les jours à venir. Ce système peut également nous indiquer, sur la base de toutes ces données, quand et où des conflits indésirables avec des ours peuvent se produire. Ces informations sont particulièrement importantes, notamment pour les équipes d’intervention. À Băile Tușnad, cette dernière reçoit des signaux en temps réel sur la présence des ours, qui sont surveillés par des colliers. L’équipe est donc en mesure d’agir avant que l’ours ne pénètre dans la ville, évitant ainsi tout incident potentiel. »

     

    Moins de conflits homme-ours à Tusnad

     

    En 2023 et 2024, grâce à la mise en œuvre de nouvelles technologies aucun conflit entrainant des dégâts matériels ou autres n’a eu lieu à Băile Tusnad. De même, le nombre d’appels passé au 112 a diminué par rapport à 2021, passant de plus de 220 appels à 14 en 2024. N’oublions pas toutefois que la forêt reste l’habitat naturel des ours et autres animaux qui étaient là bien avant nous, et qu’il est important de préserver ces espaces et d’en prendre grand soin. Car c’est bien car leur habitat est menacé que les animaux finissent par se rendre dans nos villes et villages pour trouver de quoi se nourrir. La technologie est une solution, mais n’oublions pas de nous attaquer aussi à la racine du problème : respecter davantage la nature. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Écoles primaires et maternelles respectueuses de la nature

    Écoles primaires et maternelles respectueuses de la nature

    L’initiative « Écoles primaires et maternelles respectueuses de la nature » est lancée par la Société Ornithologique Roumaine et vise à rapprocher les générations futures de l’environnement. Plus concrètement, le projet a pour objectif de promouvoir l’éducation écologique dans les écoles primaires et les maternelles à travers des activités interactives.

     

    Stimuler la curiosité et l’amour des enfants pour la nature

     

    Selon Andreea Oprea, responsable de communication, le rôle de ces activités est de stimuler la curiosité et l’amour des enfants pour la nature et la biodiversité :

      « On veut rapprocher les générations futures de la nature et les sensibiliser davantage, car on observe une déconnexion, aussi bien chez les adultes que chez les enfants. On se rend compte que nous ne sommes plus proches de la nature, qu’on ne comprend plus ce qu’elle représente, ni ce que la biodiversité signifie. Pour ainsi dire, on ne peut pas aimer et donc vouloir protéger ce que l’on ne connait pas. Il faut donc d’abord comprendre et connaître pour pouvoir protéger. C’est justement pour inciter les enfants à découvrir la cyclicité de la nature à chaque saison, que notre programme s’étale sur toute l’année scolaire. En général, les inscriptions ouvrent en septembre, et toutes les institutions d’enseignement, qu’il s’agisse de maternelles, d’écoles ou même des Centres publics de loisirs pour enfants, peuvent s’inscrire à ce programme. »

     

    Des formations préalables pour les enseignants

     

    Après l’inscription, la participation est gratuite, et c’est la Société Ornithologique qui fournit tous les matériaux nécessaires. Avant de démmarer les activités, des formations sont également organisées expliquer le règlement aux enseignants.

     

    Andreea Oprea, précise que ce règlement a été simplifié au fil des ans, et que le programme « Écoles primaires et maternelles respectueses de la nature » n’a pas cessé de se développer depuis son apparition :

     « D’une année à l’autre, les enseignants et les enfants qui nous rejoignent sont de plus en plus nombreux. Il faut préciser que depuis deux ou trois ans, nous sommes présents dans chaque département et que, par  conséquent, au moins une école primaire ou maternelle de chaque département participe au programme. Ce qui est très important. Nous sommes une ONG — bien que nous portions le nom de “Société” — et sans les enseignants, nous n’aurions pas pu atteindre un si grand nombre d’enfants. L’éducation à la nature est essentielle, et nous pensons qu’elle doit commencer dès le plus jeune âge. Nous proposons des activités simples et saisonnières. Par exemple, en hiver, une activité obligatoire du programme c’est de nourrir les oiseaux. Nous apprenons aux enfants dès leur plus jeune âge que les oiseaux doivent être nourris avec des ressources naturelles. Nous leur posons une question très simple : les oiseaux trouveraient-ils du pain ou des produits de boulangerie dans la nature, si nous n’étions pas là ? Non. Alors, si l’on observe ce qu’ils mangent sans notre aide, on constate qu’ils ne consomment pas de pain. Les enfants apprennent à nourrir les oiseaux avec des graines crues de tournesol. Ils apprennent également à observer la nature, car en hiver, on peut aussi voir quelles espèces d’oiseaux viennent à la mangeoire. »

     

    Un accent est mis sur l’éducation pratique

     

    Grâce à ce programme, les élèves, les enseignants et les parents sont activement impliqués dans le processus de protection de la nature. Chaque école inscrite au programme a l’opportunité de développer ses propres activités à partir de la liste proposée, de participer aux concours de créativité centrés sur la nature, et de remporter des prix qui encouragent l’acquisition de nouvelles connaissances sur l’environnement. L’accent est mis sur l’éducation pratique, et les enfants participent à des activités en pleine nature, apprenant ainsi à la respecter et à la protéger. Tout cela, dans l’espoir que bientôt la plupart  des écoles et maternelles de Roumanie seront respectueuses de la nature. (Trad. Rada Stanica)

  • Prévenir les inondations, une urgence

    Prévenir les inondations, une urgence

    Une lettre ouverte aux autorités

     

    Dans une lettre ouverte récemment envoyée aux dirigeants politiques, le World Wide Fund Roumanie demande aux responsables actuels et futurs du domaine des eaux de s’engager dans la création de plans viables pour prévenir les effets des inondations. Le World Wide Fund Roumanie a insisté sur le fait que de tels plans à moyen et long terme ne pouvaient plus être élaborés sans la participation de spécialistes et sans tenir compte des solutions qui se sont révélées efficaces dans le monde entier.

     

    Un programme pour renforcer la résilience climatique

     

    La lettre évoque un exemple pertinent : le programme pour renforcer la résilience climatique dans la plaine inondable du Danube, développé par trois autorités nationales et initialement inclus dans le Plan national de relance et de résilience. Ce programme prévoyait des mesures pour environ 4 000 hectares dans les zones de Bistreț-Potelu, Suhaia, Cetate, Salcia, Gruia, Ciuperceni-Desa, mais a été exclu du financement en 2023. Ce type d’initiatives aurait dû et doit encore être étendu et soutenu. Les recherches scientifiques montrent que la protection et la restauration des écosystèmes d’eau douce, comme les plaines inondables des rivières, les lacs et les marais, ne réduisent pas seulement les effets du changement climatique, mais offrent également des bénéfices économiques et sociaux durables.

    Les estimations des spécialistes du WWF indiquent qu’en restaurant écologiquement 100 000 hectares de plaine inondable du Danube, on pourrait obtenir une capacité de stockage naturelle de 1,6 milliard de mètres cubes d’eau.

     

    Des mesures à prendre

     

    Orieta Hulea, directrice générale de World Wide Fund Roumanie, nous a expliqué qu’une telle capacité de stockage représenterait un atout considérable en période de crue:

    «  Un ensemble de mesures avait été inclus dans le plan national de relance et de résilience et une allocation de 160 millions d’euros avait été prévue pour reconnecter 4 000 hectares. Malheureusement, cette mesure a été exclue du financement l’année dernière. La raison est difficile à comprendre ; apparemment, il s’agirait d’un malentendu entre institutions, ainsi que d’une nécessité d’allouer bien plus de ressources financières au domaine de l’efficacité énergétique. Malheureusement, cela concernait des zones le long du Danube : Bistreț, Rast, Potelu, Salcia, Cetate, Gruia, Ciuperceni, Desa. Et souvenez-vous, lors des inondations historiques de 2006, c’est précisément là que les digues ont cédé et que les inondations ont été catastrophiques ».

     

    526 zones à risque déjà identifiées

     

    Il existe déjà 526 zones identifiées comme à risque potentiellement élevé d’inondations, poursuit Orieta Hulea, directrice générale de World Wide Fund Roumanie :

    « Les avoir simplement sur une carte ne suffit pas. Des mesures de prévention spécifiques à chaque région et à chaque communauté devraient être mises en place. En plus, de nombreux travaux n’ont pas été réalisés dans certaines communautés : les cours des rivières n’ont peut-être pas été nettoyés, et dans d’autres localités, les fossés de drainage potentiels ont été bétonnés, limitant la capacité d’absorption. Les problèmes s’avèrent complexes, mais si au niveau départemental on adoptait une approche intégrée avec des mesures tenant compte à la fois de la géographie locale et de la manière dont les inondations précédentes ont affecté la région, on pourrait trouver des solutions de prévention. »

     

    WWF : la Roumanie se trouve à un tournant

     

    Dans le contexte des changements climatiques, qui se manifestent par des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, des sécheresses prolongées et des inondations aux conséquences graves, le World Wide Fund Roumanie tire la sonnette d’alarme, soulignant que la Roumanie se trouve à un tournant. C’est le moment d’adopter des politiques modernes, adaptées aux conditions actuelles, pour protéger le pays de la population, et l’économie et la nature face aux défis climatiques.

     

    La lettre ouverte adressée aux politiciens se termine par un appel à un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes, dialogue qui vise à construire un avenir résilient pour la Roumanie, fondé sur des solutions durables et inclusives. (Trad. Rada Stanica)

  • Le Bucarest idéal, plus vert et plus soutenable

    Le Bucarest idéal, plus vert et plus soutenable

    Selon une étude récente, sept Bucarestois sur dix estiment que la priorité majeure pour l’avenir de la capitale de la Roumanie est de créer un environnement urbain plus vert et plus durable. Les Bucarestois souhaitent également moins de constructions chaotiques d’un point de vue architectural et un environnement urbain plus vert, plus propre, avec une attention particulière portée sur la réduction de la pollution.

    Pour les habitants de Bucarest, les aspects les plus importants concernant leur ville sont : l’environnement et la durabilité, suivis par l’infrastructure, l’urbanisme et la mobilité. Autant de constant révélés par l’étude intitulée « Un Bucarest idéal. De la durabilité à l’innovation ».

    La même enquête montre que les questions liées à l’environnement et à la durabilité sont prioritaires surtout pour les femmes, qui se disent plus préoccupées pour la qualité de vie en ville, mettant en lumière leur désir de vivre dans une ville plus propre et plus respectueuse de l’environnement.

    Améliorer la mobilité et les infrastructures de transport – voici une autre priorité majeure, indiquée par 60 % des répondants à l’étude, en particulier des personnes de moins de 42 ans et à revenus élevés. Ces dernières souhaitent une ville qui orientée vers la mobilité active, vers un transport multimodal efficace et, dans certains cas, oùm des routes suspendues sont construuites pour fluidifier le trafic.

    En plus du besoin de verdure et d’infrastructures, les Bucarestois souhaitent avoir également un développement urbain plus équilibré. Ils plaident pour une ville avec moins de constructions chaotiques et où l’attention soit portée principalement sur la restauration et la conservation des bâtiments historiques, indispensables pour le maintien du patrimoine culturel de la ville. A leur avios, ces réstaurations ne protègent pas seulement l’héritage culturel, mais elles peuvent aussi revitaliser certaines zones urbaines en les transformant en attractions touristiques ou en espaces culturels et de loisirs.

    Des services publics de qualité, y compris ceux liés à la santé et à l’éducation, sont également une priorité pour les habitants de la capitale roumaine. Bien que les aspects culturels et les loisirs soient plus importants pour les personnes de plus de 59 ans, les jeunes de Bucarest souhaitent également vivre dans une ville culturellement dynamique, à même de leur offrir de nombreuses opportunités éducatives.

    A comparer avec les autres générations, les jeunes de la Génération Z manifestent un plus grand intéret pour le développement économique et le coût de la vie. Ces deux aspects sont particulièrement importants pour les jeunes, qui souhaitent que la capitaole leur offre des opportunités professionnelles et un niveau de vie abordable. En revanche, les membres de la Génération X, âgés de 43 à 58 ans, montrent un faible intérêt pour des aspects tels que l’économie, l’emploi et le développement durable.

    Enfin, la préoccupation de transformer Bucarest en une « ville intelligente » est plus visible parmi les personnes à hauts revenus, qui reconnaissent le potentiel de la technologie pour améliorer la qualité de vie urbaine.

    L’étude « Un Bucarest idéal. De la durabilité à l’innovation » a été réalisée auprès de 712 personnes qui vivent dans la capitales roumaie, Bucarest, âgées de 18 à 65 ans. (trad. Rada Stanica)

     

  • Appel à la protection des loups

    Appel à la protection des loups

    Les loups sont revenus de manière remarquable dans les paysages de la Roumanie et de l’Union européenne, grâce à la protection stricte qui leur a été accordée par la Directive Habitats du 1992. Ces prédateurs jouent un rôle clé dans le maintien de la biodiversité et de la santé des écosystèmes. Par exemple, ils contrôlent les populations de cerfs et de sangliers, ce qui favorise d’autres espèces animales et végétales. Ils jouent également un rôle de nettoyeurs au sein de leurs écosystèmes et aident à freiner la propagation de la peste porcine. Ils peuvent ainsi améliorer l’état des habitats et contribuer à la restauration des processus naturels, et par conséquent des écosystèmes.

     

    Cependant, en dépit des nombreux bénéfices que les loups apportent, leur retour s’accompagne également de certains défis, notamment pour les agriculteurs et les propriétaires de terrains. L’absence de ces carnivores dans les paysages européens pendant 150 ans a marqué une période où la question de la coexistence et des mesures nécessaires pour vivre en sécurité en leur présence n’avait pas besoin d’être envisagée. À présent, la question légitime qui se pose est de savoir à quel point ces mesures sont bien comprises et promues par les parties prenantes. Selon un communiqué de World Wild Fund Roumanie, les loups ont longtemps été victimes de calomnies, sans pour autant avoir une véritable compréhension de leur rôle crucial dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes. Dès que les populations de loups sont revenues en Europe, ils ont de nouveau été perçus comme une menace, tout en oubliant qu’eux aussi sont des habitants natifs du continent.

     

    Cristian-Remus Papp est le coordinateur du Département des espèces sauvages chez WWF-Roumanie. Il nous a expliqué que la majorité des États-membres de l’UE ont convenu d’adopter la proposition de la Commission européenne visant à réduire le statut de protection du loup en vertu de la Convention de Berne :

     

    Cristian-Remus Papp : « La Convention de Berne est la convention la plus ancienne qui traite de la protection et de la conservation de la biodiversité. Adoptée en 1979, elle a eu plusieurs tentatives – par exemple en 2002, puis en 2005 – de réduire le niveau de protection de différentes espèces. Même en 2022 une telle réduction avait été envisagée pour le loup, mais les arguments étaient toujours contre. L’année dérnière, la Commission européenne a commandé une étude à l’échelle européenne pour évaluer la coexistence avec les loups, identifier les principales causes des conflits, leur ampleur, et les montants versés en compensation. La conclusion a été que le loup ne constitue pas une menace, contrairement aux discours politiques. Certes, il existe des conflits, notamment là où les mesures de prévention des incidents ne sont pas mises en place, mais les chiffres penchent plutôt en faveur du loup. Par conséquent, nous ne devrions pas prendre une décision aussi radicale. »

     

    World Wild Fund Roumanie explique que ce changement ouvre la porte au sacrifice des loups comme fausse solution au problème de la prédation des animaux domestiques, ce qui va complètement à l’encontre de l’engagement de l’Europe à protéger et restaurer la biodiversité. La décision a été adoptée après que l’Allemagne a changé de manière inattendue sa position, passant de l’abstention à un soutien pour la proposition, à la dernière minute.

     

    Selon le World Wildlife Fund Roumanie, les États membres de l’Union européenne ont décidé d’ignorer les appels de plus de 300 organisations de la société civile et de centaines de milliers de citoyens, qui les encourageaient à suivre les recommandations scientifiques et à renforcer leurs actions pour favoriser la coexistence entre humains et grands carnivores grâce à des mesures préventives. (trad. Rada Stanica)

  • Un milliard d’emballages collectés grâce au Système de Garantie-Retour

    Un milliard d’emballages collectés grâce au Système de Garantie-Retour

     Né de l’initiative de protéger l’environnement et de réduire la pollution, le Système de Garantie-Retour, le SGR, est le plus grand projet d’économie circulaire jamais mis en place en Roumanie. Il concerne les producteurs aussi bien que les consommateurs, et encourage la collecte et le recyclage des emballages, tout en appliquant des frais de garantie à chaque emballage acheté.

     

    Le projet vise également à encourager l’implication de tous les citoyens afin d’atteindre les objectifs de collecte et de recyclage fixés au niveau européen, dans le cadre du nouveau paquet pour l’économie circulaire de l’Union européenne. L’objectif du SGR est de garantir un taux plus élevé de collecte et de recyclage des emballages, qui ne seront ainsi plus jetés à la poubelle ou dans la nature. De plus, selon RetuRO, l’administrateur du Système de Garantie-Retour, la mise en œuvre de ce système permettra de récupérer 77 % des bouteilles en plastique d’ici 2025 et 90 % d’ici 2029, des pourcentages imposés à la Roumanie par l’Union européenne.

     

    En moins de huit mois depuis son lancement, le système a franchi une barrière psychologique, atteignant un milliard d’emballages collectés, a annoncé Mircea Fechet, ministre de l’Environnement :

    « Heureusement, quatre Roumains sur cinq choisissent d’avoir recours au système de garantie-retour, et je suis convaincu qu’ils ne le font pas uniquement pour récupérer la consigne d’un montant de 50 centimes. Beaucoup le font pour des raisons environnementales. Ils sont persuadés que les quantités de matériaux recyclables qu’ils apportent dans les magasins arrivent là où elles doivent aller, c’est-à-dire dans les usines de recyclage, tout ça grâce à leurs efforts. Nous sommes presque submergés par ces quantités de plastique, car l’État roumain n’en a jamais eues autant. Mais c’est synonyme d’investissements, de création d’emplois et d’équilibre commercial, un équilibre difficile à trouver pour la Roumanie, mais qui sera amélioré grâce au nouveau système de garantie-retour. Cela signifie, en fin de compte, qu’on va réussir à créer plus d’emplois et à attirer davantage d’investissements, ce qui est très important pour moi, même en tant que ministre de l’Environnement. Si l’on regarde les chiffres, nous n’avons pas beaucoup plus de matériaux recyclables que l’année dernière à la même époque, mais comme par hasard, cette fois le verre est réellement là. Dans le passé, nous nous induisions mutuellement en erreur, même si lorsqu’il s’agissait des documents et de la bureaucratie, nous étions censés être les plus compétents. Aujourd’hui, pour la première fois, nous avons réellement ces quantités et nous les recyclons. Pour chaque PET en dessous de l’objectif de 65 % cette année, avec un objectif de 90 % pour la troisième année, la société RetuRo paie le double de la garantie. C’est ça l’amende, elle concerne chaque bouteille PET, pas le kilogramme ni la tonne. Pour chaque infraction, j’ai ordonné à la Garde de l’Environnement de sanctionner les commerçants, qu’il s’agisse de chaînes de stations-service, de supermarchés ou de petits magasins. Sans ces mesures strictes, qui visent simplement à garantir que les citoyens sont traités avec respect et conformément à la loi, nous ne réussirons pas. »

     

    Selon les données de RetuRo, l’administrateur du Système de Garantie-Retour, jusqu’à la fin du mois de juin de cette année, 434,4 millions de bouteilles en PET étaient arrivées dans les stations de recyclage, dans le but d’être transformées, ce qui représente 85 % des emballages en plastique récupérés auprès de la population. Pour le verre, le pourcentage est de 53,7 %, soit 82,6 millions de bouteilles. (Trad. Rada Stanica)

  • Le jour du dépassement. Les ressources de la planète, en danger.

    Le jour du dépassement. Les ressources de la planète, en danger.

    Une date qui ne cesse d’avancer

     

    Les ressources de la planète ne cessent de diminuer, c’est une réalité. Pour éveiller les consciences au sujet de ce phénomène qui nous concerne tous, le Jour du dépassement de la Terre est marqué chaque année.

    C’est date évolue tous les ans en fonction de la consommation. Et cette année elle a été marquée le 1er août. C’est dire que cette fois-ci l’équivalent des besoins annuels totaux de l’humanité en ressources naturelles a été consommé en seulement sept mois.

     

    A comparer avec 2023, cette date a avancé d’un seul jour, mais à comparer avec 1970, elle a avancé de 5 mois. Ce décalage d’un jour entre 2023 et 2024 s’explique par une légère baisse des émissions de carbone, qui a toutefois été contrebalancée par un taux plus réduit d’absorption du carbone par les océans. Concrètement, bien que l’humanité ait produit monis d’émissions de carbone, les océans ont eu la même capacité d’absorption, d’où le résultat négatif.

     

    On est encore loin de nos objectifs environnementaux de 2030

     

    Et même si la tendance mondiale du dépassement a atteint un niveau de plateau cette dernière décennie, l’humanité ne cesse de perdre du terrain dans cette course aux ressources. En fait, nos actions nous éloignent des objectifs fixés pour l’année 2030, à savoir : protéger 30 % des océans, des terrains et des eaux douces de la planète et réduire d’environ 45 % les émissions de carbone au niveau mondial, par rapport à 2010. Et pourtant, cette mesure de la décarbonation pourrait influencer à elle seule de 22 jours la date du Jour du dépassement, dans les 6 années à venir.

     

    Des éco-gestes pour tous

     

    Bogdan Constantinescu, expert du recyclage, a dressé une liste des 15 actions que chacun d’entre nous peut faire pour contribuer à mieux protéger les ressources de notre planète :

     

    « La prévention est une des actions les plus importantes. Au moment où l’on fait ses courses, vaut mieux avoir une liste de tout ce que l’on veut acheter et nous demander très sérieusement si on a vraiment besoin de tout cela dans la période à venir. Deuxièmement, toujours en faisant nos courses, il faut opter pour des produits en vrac et éviter les produits emballés si possible. S’il faut quand même acheter un produit emballé, alors il faudrait chercher les emballages propices à l’environnement, que l’on peut réutiliser ou recycler par la suite. Pour ce qui est des déchets biodégradables, au moment où l’on arrive à générer ce type déchets, il faut faire attention au gaspillage alimentaire. Mieux vaut préparer une quantité de nourriture suffisante pour nous et nos proches et réutiliser le reste pour en faire d’autres plats. Sinon, ce qui reste devrait être utilisé à proximité. C’est-à-dire que si nous avons un jardin ou si l’on habite dans un immeuble en ville, on peut transformer les restes de café, d’orange ou de pomme en compost par exemple. Autre chose très importante : il faut trier nos déchets. Ou bien il faut faire attention à la manière dont l’électricité est consommée quand les appareils électroniques ne sont pas en fonction, en se procurant un interrupteur par exemple. Toujours côté énergie, il faut utiliser les ampoules LED. Attention aussi à la climatisation ou autres sources de chauffage ou refroidissement ! Fermez bien les portes pour ne pas gaspiller l’énergie consommée. Voilà donc, autant de normes pour avoir un comportement respectueux de l’environnement. En général, c’est bien de chercher de nouveaux défis, chercher tout le temps de nouvelles manières de réduire la consommation. Et cela aura aussi un impact bénéfique sur votre portefeuilles, par seulement sur l’environnement, je vous assure ! » 

     

    La journée du dépassement est un moment de tirer la sonnette d’alarme quant aux besoins de notre planète. C’est aussi un moment de faire appel à toutes et à tous de chercher des solutions pro-actives afin d’empêcher la catastrophe environnementale, puisque les ressources de la planète finiront un beau jour… mais c’est encore à nous de décider quand et comment. (trad. Valentina Beleavski)