Category: Planète verte

  • L’évolution de la végétation au cours des dix derniers millénaires, sur un parcours thématique

    L’évolution de la végétation au cours des dix derniers millénaires, sur un parcours thématique

    Nous vous emmenons aujourd’hui à la découverte du Parc National Semenic – Cheile Carașului, situé dans le sud-ouest de la Roumanie. Fondé en 1955, il couvre une superficie de plus de 36 000 hectares et abrite des éléments naturels de grande valeur du point de vue floristique, hydrologique, géologique et spéléologique. On y trouve dix sentiers touristiques, et en plus des trois sentiers thématiques déjà existants, un nouveau sentier thématique-éducatif a récemment été inauguré. Selon Nicolae Ifca, directeur de l’administration du parc, ce sentier longe les tourbières actives, uniques dans le département, sur environ deux kilomètres.

     

    Découverte de la faune et la flore spécifiques aux zones humides

     

    Le long du parcours, 11 panneaux d’information ont été installés, permettant aux randonneurs d’en apprendre davantage sur la faune et la flore spécifiques aux zones humides, ainsi que sur la formation des tourbières, dont la superficie est en diminution sur le territoire européen.

     

    « Nous avons donc réussi à mettre en place un quatrième sentier thématique, intitulé “Tourbières et marais tourbeux des Monts Semenic”. C’est un sentier relativement facile, d’environ deux kilomètres, avec un dénivelé de 13 mètres. Situé dans les Monts Semenic, il débute en face du Centre Salvamont, et tout au long de ces deux kilomètres, des panneaux informatifs ont été installés, offrant des détails sur les tourbières des Monts Semenic, les facteurs abiotiques, la flore, la faune des invertébrées et vertébrées, ainsi que sur la tourbe, le sol, la roche et le paléoenvironnement des tourbières. De plus, nous offrons également des informations sur les trois habitats prioritaires : les tourbières actives, les tourbières dégradées capables de régénération, et les marais tourbeux de transition et tourbières oscillantes. Le sentier thématique éducatif offre une nouvelle perspective sur l’évolution de la végétation au cours des dix mille dernières années, ainsi que sur l’environnement de formation des tourbières, très différent de ce que nous observons aujourd’hui en raison de l’impact négatif des activités humaines au cours du siècle dernier. »

     

    Une réserve naturelle à la portée de tous

     

    Les habitats des tourbières actives, des tourbières dégradées et des marais sont des zones dépressionnaires humides, alimentées par des sources et des précipitations, pauvres en nutriments minéraux. La couche de mousses y est dominante. Par exemple, les tourbières des Monts Semenic représentent 30 zones distinctes, situées dans des prairies ou des zones boisées, à des altitudes comprises entre 1 100 et 1 400 mètres. Les touristes, élèves et étudiants ont désormais la possibilité de parcourir les sentiers thématiques éducatifs qui présentent la faune et la flore du Parc National Semenic – Cheile Carașului. Les établissements d’enseignement peuvent également organiser des cours de biologie dans cette zone protégée, en réalisant des travaux pratiques avec les élèves des localités voisines du parc national. De plus, les élèves peuvent observer les plantes, les animaux et les écosystèmes de la région et apprendre à les protéger.

    Les sentiers thématiques sont accessibles aux visiteurs de tous âges et ne nécessitent aucun équipement spécial, avec une durée de parcours comprise entre 30 minutes et deux heures.

    Le parc national comprend huit réserves naturelles, qui sont des zones de conservation strictement protégées, où toute forme d’exploitation ou d’utilisation des ressources naturelles est interdite, ainsi que toute forme d’utilisation des terres incompatible avec les objectifs de protection ou de conservation de la région.

     

    (Trad. Rada Stanica)

  • Le recensement des cigognes blanches

    Le recensement des cigognes blanches

    La Société Ornithologique Roumaine a repris le comptage des cigognes blanches en Roumanie, encourageant les amateurs d’oiseaux à se joindre à l’action prévue du 15 juin au 15 juillet. Il s’agit en fait d’une démarche internationale ancienne, explique Alida Barbu, biologiste et directrice du développement à la Société Ornithologique Roumaine:

     

    Alida Barbu : « Le recensement international des cigognes blanches se réalise tous les dix ans depuis 1934. En Roumanie, nous le menons avec nos partenaires depuis 1994. Cette activité vise à enregistrer tous les nids de cigognes blanches en Roumanie, presque comme un recensement humain, si vous voulez, afin de tout compter et d’observer, sur de longues périodes. Il s’agit d’avoir une image claire l’évolution de la population de cigognes blanches à l’échelle européenne, pas seulement chez nous ».

     

    Une application pour surveiller les cigognes blanches

     

    Depuis 2017, la surveillance des cigognes blanches se fait à l’aide d’une application mobile appelée “Uite barza” (Voilà la cigogne !). Celle-ci peut être téléchargée gratuitement sur Android ou iOS. Alida Barbu précise : « Cette application nous permet de connaître l’emplacement exact de chaque nid, de le prendre en photo et de rajouter des informations concernant le type de support, de préciser si le nid soit placé sur un poteau électrique, sur une cheminée ou bien sur le toit d’une maison, voire même sur un arbre. De plus, nous enregistrons le nombre de poussins et nous savons si le nid court le risque de s’effondrer ou s’il a besoin d’un support pour la nidification. En général, la surveillance des espèces d’oiseaux est importante, car les données collectées de manière systématique sur de longues périodes de temps nous offrent une vue d’ensemble de la population, nous indiquant si l’espèce en question a une population stable, en déclin ou à la hausse. Ces informations sont utiles pour pouvoir intervenir là où cela est nécessaire. De plus, elles nous renseignent sur la santé de la nature, ce qui est également bénéfique pour nous, les humains ».

     

    Tous les volontaires bénéficient de formation et de conseil tout au long du recensement

     

    Tous les passionnés de cigognes sont invités chaque année à participer à ce recensement en choisissant les localités où ils réaliseront le comptage via un formulaire disponible sur le site de la Société Ornithologique Roumaine. Une fois la localité sélectionnée, celle-ci devra être entièrement et systématiquement couverte. Tous les volontaires bénéficient de formation et de conseil tout au long du recensement, et les plus assidus sont récompensés. Le recensement national se déroule dans toutes les localités de Roumanie.

     

    Les cigognes blanches nichent sur tout le territoire roumain

     

    A noter que les cigognes blanches nichent sur tout le territoire roumain, depuis le niveau de la mer jusqu’à une altitude maximale de 1 100 mètres, comme nous l’a expliqué Alida Barbu, biologiste et directrice du développement à la Société Ornithologique Roumaine : « La cigogne blanche est sans doute l’une des espèces d’oiseaux les plus emblématiques et célèbres, en partie parce qu’elle niche à proximité de nous depuis si longtemps. Elle préfère utiliser des structures humaines pour ses nids, comme les poteaux électriques ou nos bâtiments. Aujourd’hui, très peu de cigognes choisissent encore les arbres pour nidifier, ce qui les rend particulièrement appréciées par la plupart des gens, qui les attendent avec joie aux endroits où elles nichent chaque printemps.»

     

    Contrairement aux années précédentes, où l’enregistrement des nids de cigognes était réalisé par des bénévoles au cours de leurs trajets occasionnels à travers le pays, cette année, il est nécessaire de parcourir systématiquement toutes les localités afin de collecter des données complètes sur le nombre de nids occupés et les cigogneaux se trouvant dans chaque nid. (Trad. Rada Stanica)

  • La reforestation, une solution contre la désertification du sud de la Roumanie

    La reforestation, une solution contre la désertification du sud de la Roumanie

    De la désertification de la région d’Olténie et des récoltes plus faibles, aux tornades dans le Bărăgan et à la détérioration du delta du Danube, la Roumanie n’est pas épargnée par les effets du changement climatique. Partout sur la planète, le climat subit un changement accéléré et inquiétant, et la Roumanie n’y fait pas exception. Bien que d’une année à l’autre, les différences ne soient pas très marquantes, les changements climatiques deviennent évidents lorsque l’on regarde en arrière. Par exemple, dans les années 1970, les vagues de chaleur étaient beaucoup plus rares et les étés n’étaient pas aussi chauds, tandis que les hivers étaient très froids et enneigés, à l’inverse des hivers secs actuels.

     

    Le problème de l’environnement a toujours été, sans aucun doute, une question de sécurité nationale, déclare Mircea Fechet, ministre de l’Environnement : « Lorsque nous parlons d’environnement, nous parlons de changement climatique, et c’est une question de sécurité nationale, sachant par exemple que nous perdons 1 000 hectares de terres arables chaque année dans le sud de la Roumanie. Je ne vois pas comment cela pourrait ne pas l’être, lorsque nous constatons qu’il est nécessaire de gérer correctement la ressource en eau douce de la Roumanie, et je ne fais pas seulement référence aux ressources de surface, mais surtout à l’eau souterraine. Il n’est presque pas nécessaire de travailler au ministère pour remarquer qu’à chaque fois que je me rends dans une communauté à travers le pays, que ce soit dans mon département de Bacău ou dans d’autres départements, la première question qui m’est posée concerne presque toujours le même sujet : les gens n’ont plus d’eau. Si les puits s’asséchaient autrefois tous les 10 ou 20 ans, maintenant, chaque été, ils sont à sec. Vivre sans eau n’est pas seulement terrible, c’est impossible. Des communautés entières sont confrontées à ce phénomène de manque d’eau et s’adaptent comme elles le peuvent. Je pense que nous sommes obligés d’en parler et de dire que, si nous ne faisons rien, dans 50 ans, le sud de la Roumanie sera complètement désertifié. Si nous ne faisons rien, dans 20 ans, nous aurons un climat similaire à celui de la Grèce, ce qui, au premier abord, peut sembler agréable pour certains. Cependant, cela s’accompagne de nombreux inconvénients, car un climat aride signifie des pertes massives pour l’agriculture, des vagues de chaleur et des habitants qui vont beaucoup souffrir. »

     

    Les modifications substantielles du climat en Roumanie peuvent aussi menacer la santé humaine par un effet souvent négligé, bien qu’il puisse être très dangereux : la favorisation de l’apparition et du développement des maladies tropicales. Le paludisme est une maladie aiguë et fébrile, causée par un parasite transmis par les piqûres de moustiques du genre Anopheles, couramment rencontré en Afrique. En plus de l’augmentation des cas importés, les facteurs climatiques pourraient donc entraîner la réapparition du paludisme en Roumanie. Pas moins de cinq espèces de moustiques Anopheles sont répandues sur le territoire roumain, et l’augmentation des températures favorisera leur développement, leur permettant de se reproduire même dans les zones montagneuses.

     

    Cependant, le premier pas dans la lutte contre le changement climatique est la reforestation, déclare Mircea Fechet, ministre de l’Environnement : « En Roumanie, nous ne devrions certainement pas en arriver là, et c’est pourquoi nous utilisons tous les outils à notre disposition pour l’instant, le plus accessible étant le reboisement du sud de la Roumanie. Je suis toujours ravi lorsque mes collègues m’informent qu’ils ont trouvé 60 ou 100 hectares supplémentaires à reboiser. Nous avons désormais un protocole avec l’Agence des domaines de l’État, par lequel nous essayons d’identifier 20 000 hectares de terres dégradées, des terres sur le point d’être désertifiées, afin de les reboiser et de les sauver à la dernière minute. »

     

    Dans le sud de la Roumanie et dans les départements touchés par le phénomène de désertification, jusqu’à mille hectares de terres arables sont perdus chaque année. En Olténie, l’un des départements les plus affectés, plus de 60 % de la population vit actuellement de l’agriculture.

    22(Trad. Rada Stanica)

  • La Roumanie adopte les constructions écologiques

    La Roumanie adopte les constructions écologiques

    C’est dans ce contexte que le marché immobilier a commencé à se réorienter vers le développement de nouvelles résidences et villas à faible consommation d’énergie, dont certaines énergétiquement indépendantes. En même temps, le marché des installations écologiques pour la construction est en pleine essor, avec une croissance de plus de 100 % pour les installations photovoltaïques et de plus de 50 % pour les pompes à chaleur. Ces équipements assurent une consommation d’énergie nulle ou presque nulle, et la demande augmente même de la part des Roumains vivant dans des maisons déjà construites, selon les données d’une des principales entreprises de développement immobilier et d’installations pour le bâtiment.

     

    Sorin Lăpădatu, le fondateur de cette entreprise, nous explique les avantages d’une maison écologique et le les techniques employées pour la réaliser :

    « Pour avoir des factures presque nulles, nous déployons des efforts considérables pour construire des habitations extrêmement efficaces sur le plan énergétique. Ainsi, on les teste et on localise des centaines de fuites, puis on revient pour les réparer. Nous offrons des équipements qui sont beaucoup plus coûteux, comme des pompes à chaleur avec des forages à grande profondeur, ce qui implique un coût supplémentaire. Le client qui comprend le travail qui existe derrière, comprendra aussi le fait qu’il aura des factures sept fois moins élevées que s’il achetait une habitation dans des projets immobiliers où l’attention portée à l’efficacité énergétique n’était pas aussi grande. Je pense donc qu’il prendra la décision d’acheter ce type d’habitation beaucoup plus rapidement. »

     

    Les Roumains préfèrent utiliser des technologies efficaces et intelligentes pour réduire presque entièrement leur consommation d’énergie. Ces technologies incluent des installations complètes comme les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur qui utilisent l’énergie thermique de l’air, de l’eau ou du sol pour le chauffage et le refroidissement des espaces, et les systèmes d’isolation thermique avancés, qui réduisent le besoin de chauffer ou de refroidir. Sorin Lăpădatu, fondateur d’une entreprise de développement immobilier et d’installations pour la construction, explique qu’en équipant les habitations de ces systèmes complets, les Roumains réduisent leur dépendance au réseau national d’électricité et de gaz :

    « Les clients ont commencé à souhaiter l’indépendance énergétique après avoir vu ce qui s’est passé ces dernières années pendant la pandémie et après la guerre en Ukraine. Les Européens ont souffert et ils ont eu des factures de gaz naturel extrêmement élevées, car ils ont été dépendants. Chez nous, le prix de l’énergie est plafonné, mais à l’avenir, il pourrait ne plus l’être. Nous sommes donc dépendants d’un point de vue politique, et les clients comprennent cela de plus en plus et prennent ainsi leurs décisions. Ils sont prêts à payer cette différence qui peut varier de 20 à 40 % dans le cas de l’achat d’une habitation écoénergétique. Tout dépend du niveau d’efficacité énergétique de la maison. Nous mènerons les maisons à une efficacité énergétique proche de celle des maisons passives. »

     

    Un autre aspect positif de cette augmentation de la demande est la baisse des prix des équipements. À mesure que le taux d’adoption augmente, les processus de fabrication deviennent plus efficaces, ce qui entraîne une réduction des coûts. Cela rend les technologies d’indépendance énergétique plus accessibles pour un plus grand nombre de consommateurs et de développeurs.

     

    (Trad. Rada Stănică)

  • La Roumanie adopte les constructions écologiques

    La Roumanie adopte les constructions écologiques

    C’est dans ce contexte que le marché immobilier a commencé à se réorienter vers le développement de nouvelles résidences et villas à faible consommation d’énergie, dont certaines énergétiquement indépendantes. En même temps, le marché des installations écologiques pour la construction est en pleine essor, avec une croissance de plus de 100 % pour les installations photovoltaïques et de plus de 50 % pour les pompes à chaleur. Ces équipements assurent une consommation d’énergie nulle ou presque nulle, et la demande augmente même de la part des Roumains vivant dans des maisons déjà construites, selon les données d’une des principales entreprises de développement immobilier et d’installations pour le bâtiment.

     

    Les avantages d’une maison écologique

     

    Sorin Lăpădatu, le fondateur de cette entreprise, nous explique les avantages d’une maison écologique et le les techniques employées pour la réaliser : « Pour avoir des factures presque nulles, nous déployons des efforts considérables pour construire des habitations extrêmement efficaces sur le plan énergétique. Ainsi, on les teste et on localise des centaines de fuites, puis on revient pour les réparer. Nous offrons des équipements qui sont beaucoup plus coûteux, comme des pompes à chaleur avec des forages à grande profondeur, ce qui implique un coût supplémentaire. Le client qui comprend le travail qui existe derrière, comprendra aussi le fait qu’il aura des factures sept fois moins élevées que s’il achetait une habitation dans des projets immobiliers où l’attention portée à l’efficacité énergétique n’était pas aussi grande. Je pense donc qu’il prendra la décision d’acheter ce type d’habitation beaucoup plus rapidement. »

     

    Les Roumains préfèrent utiliser des technologies efficaces et intelligentes pour réduire presque entièrement leur consommation d’énergie.

     

    Ces technologies incluent des installations complètes comme les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur qui utilisent l’énergie thermique de l’air, de l’eau ou du sol pour le chauffage et le refroidissement des espaces, et les systèmes d’isolation thermique avancés, qui réduisent le besoin de chauffer ou de refroidir.

     

    Sorin Lăpădatu, fondateur d’une entreprise de développement immobilier et d’installations pour la construction, explique qu’en équipant les habitations de ces systèmes complets, les Roumains réduisent leur dépendance au réseau national d’électricité et de gaz : « Les clients ont commencé à souhaiter l’indépendance énergétique après avoir vu ce qui s’est passé ces dernières années pendant la pandémie et après la guerre en Ukraine. Les Européens ont souffert et ils ont eu des factures de gaz naturel extrêmement élevées, car ils ont été dépendants. Chez nous, le prix de l’énergie est plafonné, mais à l’avenir, il pourrait ne plus l’être. Nous sommes donc dépendants d’un point de vue politique, et les clients comprennent cela de plus en plus et prennent ainsi leurs décisions. Ils sont prêts à payer cette différence qui peut varier de 20 à 40 % dans le cas de l’achat d’une habitation écoénergétique. Tout dépend du niveau d’efficacité énergétique de la maison. Nous mènerons les maisons à une efficacité énergétique proche de celle des maisons passives. »

     

    Un autre aspect positif de cette augmentation de la demande est la baisse des prix des équipements.

     

    À mesure que le taux d’adoption augmente, les processus de fabrication deviennent plus efficaces, ce qui entraîne une réduction des coûts. Cela rend les technologies d’indépendance énergétique plus accessibles pour un plus grand nombre de consommateurs et de développeurs. (trad. Rada Stanica)

  • Appel à consommer des produits locaux

    Appel à consommer des produits locaux

    La Roumanie importe la plupart des fruits et des légumes

     

    Selon l’Institut national de la statistique, la Roumanie a importé des aliments d’autres pays pour près de trois milliards d’euros, rien que durant les trois premiers mois de cette année. La production locale a été donc dépassée, selon les spécialistes, et l’industrie n’est pas suffisamment développée pour transformer les matières premières en produits finis. Parmi ces aliments, on note des oignons des Pays-Bas et des pommes de terre d’Autriche, de la farine de Hongrie et de la viande de porc d’Allemagne. Ce ne sont que quelques exemples de produits alimentaires importés d’autres pays. Plutôt rares, les produits roumains sont néanmoins plus appréciés par de nombreux consommateurs.

     

    Les producteurs locaux s’associent pour vendre leurs produits en ligne

     

    Il existe cependant une nouvelle formule de commercialisation censée permettre aux consommateurs d’avoir accès aux légumes et fruits autochtones. Dernièrement, les agriculteurs s’associent et vendent leurs produits dans de véritables épiceries en ligne. Occasionnellement ou sur la base d’un abonnement mensuel avec livraison une fois par semaine, des paniers remplis de légumes et de fruits, sont livrés directement chez les clients.

     

    Dumitru Mușat, l’un des agriculteurs, vit dans la commune de Colibași, une commune avec une longue tradition dans la culture de légumes:

    « Ma commune fait partie du bassin maraîcher de Vidra. À Vidra, il y avait un célèbre institut de recherche d’où on a obtenu des graines d’héritage. Nous cultivons principalement des légumes sous serre, en commençant dès la saison froide, avec de la salade, des radis, des oignons verts, de l’ail, des choux-raves. Ensuite, pendant la saison plus chaude s’y ajoutent des tomates, des concombres, des poivrons, des aubergines, et à l’automne, du chou rouge, du chou blanc, du chou-fleur, des choux-raves et du brocoli. Nous essayons de produire nos légumes à partir des semences héritées de nos parents et grands-parents. Cependant, nous avons remarqué qu’au marché, les acheteurs ont la tendance d’acheter plutôt les „bibelots”, c’est à dire les produits qui brillent, qui sont beaux, mais qui n’ont aucun goût. »

     

    Les produits locaux sont beaucoup plus sains, malgré leur aspect imparfait

     

    La qualité des variétés de légumes est essentielle pour obtenir des légumes sains. Les modifications génétiques ont des répercussions sur les glucides, les protéines, les vitamines ou même les minéraux des légumes. De plus, pour une qualité supérieure, de nombreuses conditions sont nécessaires, depuis la semence jusqu’à l’entretien et la récolte. Ce n’est donc pas du tout l’aspect extérieur qui prime.

     

    Dumitru Mușat : « Si vous allez au marché et que vous voyez un légume ou un fruit avec une tache ou un petit défaut, s’il vous plait, achetez-les, car cela prouve qu’ils sont plus ou moins bio et qu’ils n’ont pas été traités avec des insecticides. Sur les produits traités avec des insecticides, vous ne verrez jamais de piqûre d’insecte ou de tache. J’ai vu dans la presse que les produits roumains sont dénigrés. Ne tenez plus compte de cela, car cette fameuse salade dont la presse avait dit qu’elle contenait du DDT, un insecticide qui n’est plus utilisé depuis 30 ans en Roumanie, n’était pas de provenance autochtone, mais elle venait de Turquie, et le persil venait de Taïwan. Par conséquent, n’écoutez plus ce que dit la presse sur les produits roumains, car nos fermiers veulent vraiment faire une agriculture saine et la presse dénigre leurs produits. Personne ne nous aide, ni l’État, ni les consommateurs. »

     

    Se rencontrer plus souvent pour mieux se connaître entre producteurs et consommateurs

     

    Lorsqu’un producteur cultive des légumes bio, il doit protéger l’environnement, la qualité du sol, de l’air et des nappes phréatiques, respectant ainsi les normes européennes et nationales de l’agriculture biologique. Tous ces détails ont été communiqués lors d’un l’événement récent organisé par les agriculteurs.

     

    Dumitru Mușat : « C’est pourquoi nous essayons de se rencontrer de temps en temps, comme ce fut le cas à présent, pour vous rapprocher de nous et vous encourager à venir dans nos fermes et voir nos cultures. Il serait bien dommage que cette tradition disparaisse et que nous finissions par manger uniquement des produits importés de Turquie et d’autres pays qui n’ont aucune restriction sur les pesticides. En tant que membres de l’Union Européenne, nous ne pouvons pas utiliser beaucoup de produits comme eux ils le font. Ils mettent ensuite leurs produits sur notre marché et c’est comme ça que nous mangeons des produits qui ne sont pas du tout sains. »

     

     Les légumes bio ne sont pas seulement plus sains que ceux traités, mais ils conservent aussi la saveur des légumes traditionnels. En fin de compte, ce n’est pas l’aspect commercial qui doit être important lorsque nous achetons des produits, mais la qualité nutritionnelle, une qualité donnée par une teneur riche en vitamines et minéraux et sans substances nocives pour l’organisme.

    (Trad. Rada Stanica)

  • Une nouvelle aire naturelle protégée à Bucarest

    Une nouvelle aire naturelle protégée à Bucarest

    Au cours des 30 dernières années, Bucarest a subi des transformations dramatiques. Des centaines d’hectares d’espaces verts et de zones humides ont été engloutis par des constructions et des dizaines de milliers d’arbres abattus. La santé des personnes ainsi que celle de la nature sont en réel danger. Ainsi, l’Association du Parc Naturel Văcărești a entrepris toutes les démarches nécessaires pour que la Prairie de Petricani, une zone d’environ six hectares aux environ de la Route Petricani, soit déclarée Aire Naturelle Protégée d’Intérêt Local. Cette initiative fait partie du projet « La nature entre les blocs/immeubles », financé par la Plateforme Environnementale pour Bucarest.

     

    Vlad Cioflec, biologiste à l’Association du Parc Naturel Văcărești, affirme que dans la région de la Prairie de Petricani, la nature a réussi à coexister avec les humains. En effet, la biodiversité y est très élevée sur une surface extrêmement restreinte. Ecoutons-le :

     

     « Après deux ans d’études, nous avons recensé 13 espèces de mammifères, plus de 100 espèces d’insectes dont 61 espèces de papillons, 89 espèces d’oiseaux, sept reptiles et trois espèces d’amphibiens. Pour une surface aussi petite, j’aurais été fasciné d’en découvrir ne serait-ce que la moitié. La présence de centaines d’espèces permet clairement d’instaurer un régime de protection, d’autant plus qu’environ 40 d’entre elles sont protégées par la loi. Du point de vue de la biodiversité, il est intéressant de constater le potentiel énorme de cette zone pour devenir un réservoir de biodiversité pour la ville. En raison de l’urbanisation qui entoure la Pajiștea Petricani, la faune y sera encore plus concentrée. »

     

    La perte des espaces verts entraîne le déclin des pollinistaeurs

    Vlad Cioflec nous a expliqué aussi le fait que la zone est très importante car nous sommes quand même confrontés à un déclin inquiétant des pollinisateurs à l’échelle planétaire, ce qui a des répercussions sur le système socio-économique humain. Il poursuit :

     

    « Les prairies représentent l’avenir de la conservation. Nous nous sommes beaucoup concentrés sur les forêts et les zones rocheuses, mais les principaux insectes pollinisateurs ont besoin d’habitats ouverts. Par ailleurs, pour notre confort psychologique, nous avons aussi besoin de voir des étendues dégagées sans câbles, constructions ou tours de radiocommunication, et d’avoir une prairie bien gérée. C’est ce que nous souhaitons mettre en place et préserver ici, afin d’augmenter la population d’insectes pollinisateurs pour qu’elle puisse desservir d’autres espaces verts de la ville. Je considère que c’est une opportunité extraordinaire. Actuellement, nous avons 61 espèces de papillons sur un total de 101 insectes. Je peux presque garantir que, dans 2-3 ans, nous parlerons de 200-300 espèces qui coloniseront la zone. »

     

    Un nouveau statut pour plus de protection

    Le nouveau statut d’Aire Naturelle Protégée d’Intérêt Local permettra d’assurer la surveillance, la propreté de la zone, la construction de l’infrastructure de visite et le maintien des habitats des espèces en danger, la prévention des incendies ainsi que la gestion des espèces envahissantes. Dan Bărbulescu, membre fondateur de l’Association du Parc Naturel Văcărești nous en a dit davantage :

     

     « Des endroits comme celui-ci représentent l’intersection entre le souffle de la nature et l’intérêt des citoyens. Pour protéger la nature, nous devons la connaître, et pour la connaître, nous devons être en contact avec elle. Cette initiative dépasse le pouvoir des autorités locales et le cadre administratif. Le plan de développement est avant tout une initiative citoyenne qui vise à demander à l’autorité publique de mettre ensemble un lieu qui protège la nature avec un régime de protection et des mesures de gestion, tout en étant accessible aux gens. »

     

    L’Association du Parc Naturel Văcărești lutte pour prévenir la perte irréversible des dernières zones naturelles urbaines de Bucarest : le Delta de la rivière Dâmbovița, un véritable refuge pour les oiseaux d’eau ; la forêt de Băneasa, le poumon vert de la ville et les « lacs à chapelets » de Colentina, la rivière oubliée de la capitale, dont font aussi partie des zones sauvages telles que la Prairie Petricani. Ensemble, ces zones couvrent environ 1 000 hectares. Protéger ces zones équivaut à cinq mètres carrés d’espace vert supplémentaires pour chaque résident de Bucarest. (Trad. Rada Stanica)

  • La relation entre la perte de biodiversité et le risque d’émergence de maladies

    La relation entre la perte de biodiversité et le risque d’émergence de maladies

    La relation entre les changements environnementaux générés par l’anthropocène et le risque d’émergence des maladies devient de plus en plus évidente, selon une analyse complète de près de 1 000 études scientifiques publiée dans la revue Nature. L’analyse met en évidence la manière dont des facteurs comme la perte de biodiversité, les changements climatiques, les modifications de l’habitat, la pollution chimique et l’introduction d’espèces non indigènes aggravent la propagation et la gravité des maladies infectieuses.

     

     

    Augmentation de la prévalence des maladies

     

    L’une des conclusions clés est l’impact significatif de la perte de biodiversité sur la transmission des maladies. La perte d’espèces rares peut entraîner une augmentation de la prévalence des maladies, car les pathogènes et les parasites tendent à prospérer chez les espèces les plus communes. Ce phénomène, connu sous le nom d’« effet de dilution », suggère que les espèces restantes deviennent des vecteurs plus efficaces de transmission des maladies. À l’inverse, il a été constaté que la perte et le changement d’habitat réduisent la probabilité d’épidémies dans les environnements urbains dotés de systèmes de salubrité robustes.

     

     

    Les conséquences de la déforestation

     

    Cependant, la déforestation et d’autres formes de destruction de l’habitat peuvent intensifier la transmission des maladies, comme cela a été observé avec le paludisme et le virus Ebola. L’étude souligne l’importance de prendre en compte le contexte écologique plus large dans l’évaluation du risque de maladie. Les phénomènes induits par les changements climatiques, tels que la fonte du pergélisol qui libère des agents pathogènes et les changements d’habitat qui forcent les animaux à se rapprocher des populations humaines, accentuent encore les défis auxquels sont confrontés les responsables de la santé publique. Cette recherche sert de signal d’alarme pour des mesures proactives qui visent à aborder l’intersection entre les changements environnementaux et la santé publique.

     

    Un autre impact de la perte de biodiversité est le déclin des pollinisateurs, observé tant en Europe qu’à l’échelle mondiale, affirme Carmen Pădurean, chef de projet au World Wildlife Fund Roumanie.

     

     « Les études en Europe montrent que plus de 37 % de la population d’abeilles et 31 % de la population de papillons sont en déclin. En ce qui concerne la Roumanie, nous avons observé que le sujet des pollinisateurs, bien qu’il soit à l’ordre du jour européen et mondial, n’est pas un sujet d’intérêt pour les décideurs. Nous n’avons pas de rapports très précis sur ce que signifie le déclin des pollinisateurs en Roumanie. Nous voyons et ressentons l’effet du pare-brise propre lorsque nous voyageons et que nous n’utilisons plus autant les essuie-glaces et le produit nettoyant pour nettoyer le pare-brise. Les espèces d’insectes, en général, connaissent un déclin en termes de conservation. En Roumanie, l’état de 58 % de ces espèces est soit inconnu, soit défavorable, mauvais ou inadéquat. Mais pourquoi ces insectes disparaissent-ils et ces espèces sont-elles en déclin ? Je pense que nous savons tous que l’utilisation des terres a beaucoup changé, que les pesticides sont employés de manière très intensive, que l’environnement est pollué, qu’il y a de nombreuses espèces envahissantes, ainsi que des maladies chez les abeilles, sans oublier l’impact des changements climatiques. »

     

    Ainsi, les études récentes montrent que lorsque le monde lutte contre les conséquences des changements climatiques et de la perte de biodiversité, les systèmes de santé doivent aussi s’adapter pour réduire les risques liés à l’émergence de maladies infectieuses.

    (Trad. Rada Stănică)

  • La Nuit des Rossignols

    La Nuit des Rossignols

    La Nuit des Rossignols est un « événement qui suscite de fortes et durables  émotions», affirment les organisateurs de la Société ornithologique roumaine. Qu’il s’agisse d’une première rencontre avec les oiseaux ou d’un retour vivement attendu, cette véritable fête suscite l’émerveillement, l’enthousiasme et la joie sur les visages des gens. L’originalité de cet événement réside dans le mélange de visites ornithologiques guidées et de concerts de musique classique, interprétés par des artistes au cœur de la nature. Il s’agit généralement d’espaces verts urbains qui ressemblent quelque peu aux zones naturelles, créant une oasis de verdure et de tranquillité pour les gens et un refuge bien mérité pour les oiseaux vivant dans les villes.

     

    Les origines de la Nuti des rossignols

    Alida Barbu, directrice de Communication et de Collecte de Fonds de la Société ornithologique roumaine (SOR), nous invite à plonger au cœur de cette fête inédite des oiseaux et de la musique, en nous faisant tout d’abord explorer son histoire. Selon elle, la radio reste une source d’inspiration pour tout ce qui est beau autour de nous. Alida Barbu :

    « La Nuit des Rossignols est inspiré d’un événement survenu il y a exactement 100 ans : la première émission de radio, transmise en direct, en nature, réalisée par la BBC, qui a mis en vedette une violoniste accompagnée du chant d’un rossignol. Cette transmission a été notre source d’inspiration en 2010, pour la première édition de la Nuit des Rossignols. Cet événement combine un concert de musique classique en plein air avec des visites guidées en nature, afin de parler aux participants des oiseaux de la zone. Des ateliers éducatifs pour les enfants sont également proposés. Depuis 2014, nous organisons cet événement chaque année, et cette année, nous avons rajouté une nouvelle ville, Buzău, à la liste des lieux qui accueillent la Nuit des Rossignols. L’événement a eu lieu à Buzău le 1er juin, et à Cluj-Napoca et Bucarest le 9 juin. » 

     

    Un première pour la ville de Buzau

    En Roumanie, le début de l’été est donc consacré aux oiseaux en général et aux rossignols en particulier. Et vu que le premier juin est aussi la Fête de l’Enfance en Roumanie, alors les organisateurs en ont profité pleinement pour inviter les petits à célébrer la nature tout en jouant. Alida Barbu raconte comment la première Nuit des Rossignols s’est déroulée à Buzau :

     

    « C’était super, surtout que c’était le 1er Juin et que le Parc « Crâng » a été envahi par les enfants. Les membres de la Société Ornithologique Roumaine de Buzău ont organisé une multitude d’ateliers éducatifs. Ils ont mis des autocollants d’oiseaux sur les arbres, les enfants ont dessiné sur l’asphalte, réalisé des peintures et des oiseaux en perles, ils ont fait des puzzles et des jeux de mémoire sur les oiseaux. Le concert a été donné toujours par des enfants, accompagnés par l’orchestre du Lycée des Beaux-Arts de Buzău. La Société Ornithologique Roumaine organise cet événement pour rapprocher les gens de la nature, notamment de la nature en milieu urbain, par le biais de la musique, du jeu et des promenades dans les parcs et les jardins botaniques. »

     

    Avant de terminer, voici deux mots sur les rossignols. Ce sont des oiseaux migrateurs qui passent l’hiver en Afrique sub-saharienne et même dans la zone méditerranéenne et arrivent en Roumanie, chaque année, au mois d’avril ou début mai. Le rossignol est aussi un oiseau présent dans les légendes roumaines, étant reconnu pour son chant unique. On le décrit d’ailleurs comme un chanteur parfait, solitaire et mélancolique. Ses chants se font entendre durant la journée, mais aussi et surtout la nuit. C’est pourquoi, en invitant les musiciens à jouer aux côtés de ce chanteur parfait qu’est le rossignol, la Société ornithologique roumaine tente de rétablir, à sa manière, l’harmonie entre l’homme et la nature. (trad. Valentina Beleavski)

  • Des esturgeons relachés dans le Danube

    Des esturgeons relachés dans le Danube

    L’Organisation mondiale pour la conservation de la nature, le World Wide Fund, va relâcher 1,6 million d’esturgeons dans le Danube, répondant à un appel de la Commission européenne. Ainsi, les États membres de l’Union européenne devraient intensifier leurs efforts pour lutter contre le braconnage, dans le but de préserver la petite population d’esturgeons restante sur le continent.

     

    Bien que les esturgeons existent depuis l’époque des dinosaures, ils figurent actuellement parmi les espèces les plus menacées de la Terre. Autrefois, six espèces d’esturgeons vivaient dans le Danube, mais aujourd’hui, seules quatre sont encore présentes. Selon le WWF, l’esturgeon du Danube est sur la liste des espèces vulnérables, tandis que l’esturgeon étoilé, l’esturgeon à ventre nu et l’esturgeon de Sibérie sont en danger critique d’extinction. Le WWF a précisé que la protection et le rétablissement des populations de ces espèces figurent parmi ses principaux objectifs.

    Lutter contre le braconnage et préserver l’habitat des poissons

    Beate Striebel, à la tête de l’initiative sur les esturgeons au sein du World Wide Fund, a déclaré que les États avaient échoué à adopter des mesures efficaces pour faire face aux menaces pesant sur la population d’esturgeons restante. Les menaces les plus sérieuses restent le braconnage et le trafic illicite, mais il existe également des problèmes liés au développement de l’énergie hydroélectrique et aux modifications du cours des rivières, qui affectent les habitats des poissons. Le World Wide Fund prévoit de créer une banque de gènes pour multiplier les esturgeons d’origine locale, qu’il relâchera dans le Danube dans les années à venir. L’organisation estime que le repeuplement est une méthode clé pour favoriser la croissance à long terme des populations d’esturgeons, mais cet effet sera malheureusement négligeable si le braconnage et le trafic ne sont pas maîtrisés pendant cette période. Cristina Munteanu, coordinatrice nationale pour la conservation des esturgeons au World Wide Fund, affirme qu’une surveillance complète et intégrée, ainsi que l’application de la loi, pourraient être des éléments clés pour résoudre le problème. Écoutons – la :

     

    « Il est urgent de mettre en place un plan national qui reprenne une partie des objectifs et des mesures prévus dans le plan d’action paneuropéen adopté par la Convention de Berne et également accepté par la Directive sur les habitats au niveau européen. En Géorgie, des zones de protection spéciales ont été déclarées pour les habitats des esturgeons. De même, une situation similaire existe en Bulgarie, où une zone protégée pour les habitats de certains esturgeons près de Vetren a récemment été mise en place. En Amérique du Nord, il existe une vraie collaboration entre les organisations de protection de l’environnement, les autorités et la population locale, qui travaillent de concert  à la mise en place des mesure pour sauver l’espèce, et il semble que cela commence porter ses fruits, car on voit déjà les résultats. Le braconnage est peut-être l’une des pistes expliquant  la diminution de la population de cette espèce, voire la principale, mais il existe d’autres problèmes. Parmi eux figure la possibilité d’accès aux habitats de reproduction. Par conséquent, il est nécessaire de préserver ces habitats, de conserver les zones de migration et d’améliorer le contrôle de la pêche. On voit ainsi que les causes sont assez complexes. »

     

    L’esturgeon est un poisson migrateur apparu il y a 200 millions d’années. Aujourd’hui, les dernières populations d’esturgeons sauvages en Europe se trouvent dans le Danube, le long de la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie. Le braconnage est la plus grande menace directe pour leur survie. D’autres dangers incluent la fragmentation et la perte d’habitats, qui entrainent des changements indésirables dans les migrations pour la reproduction et la pollution. Les experts du World Wide Fund vont visiter les communautés de pêcheurs le long du Danube et dans la partie nord de la côte de la mer Noire pour leur apprendre comment relâcher les prises accidentelles d’esturgeons. Ils travailleront en collaboration avec les autorités compétentes pour minimiser les niveaux de braconnage, qui restent assez inquietants. (Trad : Rada Stanica)

  • Les oiseaux, à l’honneur en Roumanie

    Les oiseaux, à l’honneur en Roumanie

    Le 1er avril, la Journée des Oiseaux en Roumanie

     

    Chaque année, la Société Ornithologique Roumaine célèbre la Journée des Oiseaux le 1er avril, à la fois en ligne et à travers des activités organisées partout en la Roumanie. En fait, cet événement est célébré le 1er avril depuis l’entre-deux-guerres, notamment par les enseignants. A l’époque, l’accent était mis sur l’arrivée des oiseaux migrateurs et leur nidification, l’une des principales actions menées étant la mise en place de nichoirs artificiels.

     

    Montrer l’importance des oiseaux

     

    Aujourd’hui, les employés, les membres et les bénévoles de la Société Ornithologique Roumaine souhaitent montrer au grand public que les oiseaux et la nature sont très accessibles et proches de nous et qu’il est très important de les protéger. Qui plus est, les oiseaux sont des excellents indicateurs de la santé de l’environnement et de la biodiversité, leur présence ou leur absence fournissant des informations importantes aux spécialistes. De nombreuses espèces peuvent être facilement observées et identifiées, beaucoup étant présentes même dans les zones urbaines. Contrairement à d’autres êtres vivants, les oiseaux sont généralement bien aimés des gens, ce qui rend plus facile de transmettre des messages sur la nécessité de les protéger.

     

    Près de 400 espèces d’oiseaux sauvages en Roumanie

     

    En Roumanie, l’on recense près de 400 espèces d’oiseaux sauvages. Parmi eux, certains sont résidents et demeurent toute l’année sur le territoire de notre pays, tandis que d’autres sont migratoires, partant à l’automne et revenant au printemps. Il existe également des oiseaux qui ne nous rendent visite qu’en hiver, devenant ainsi des visiteurs saisonniers. Et puis certaines espèces arrivent de manière accidentelle en Roumanie, ce qui suscite l’enthousiasme des ornithologues et des passionnés d’observation, attirés par ces raretés.

     

    L’observation des oiseaux, de plus en plus populaire

     

    Dans ce contexte, l’observation des oiseaux est une activité de plus en plus populaire en Roumanie. À l’occasion de la Journée des Oiseaux, les membres et les bénévoles de la Société Ornithologique Roumaine se sont rendus dans de grandes villes comme Bucarest, Cluj, Iași et Sibiu, ainsi que dans des zones plus sauvages, pour des tours d’observation des oiseaux. Les événements ont été annoncés à l’avance en ligne, et les participants ont reçu des informations intéressantes et ont pu découvrir des anecdotes sur chaque espèce ailée.

     

    L’oiseau qui vit dans l’air

     

    Par exemple, Teodora Domșa de la Société Ornithologique Roumaine, nous en dit davantage sur un oiseau très bien adapté à la vie, qui se trouve à nos côtés dans les villes : la corneille noire, également connue sous le nom de “l’oiseau qui vit dans l’air”: « De nombreuses localités telles que Bucarest, Iași, Sinaia ou Timișoara ont la chance d’accueillir cet oiseau. Il niche sous les toits, dans les fissures des bâtiments ou entre les constructions, car il se sert efficacement des structures qui ne sont pas parfaitement rénovées. C’est un oiseau fascinant qui passe toute sa vie, même ses moments de repos, en vol. Il se nourrit d’insectes et d’araignées qu’il capture en volant rapidement avec le bec ouvert. Il s’élève à des hauteurs très élevées où il n’y a pas de prédateurs et il plane, avec la capacité spectaculaire d’’endormir seulement la moitié de son cerveau. Il arrête de voler uniquement pour nicher. »

     

    La Société Ornithologique Roumaine attend les photos et les récits issus des rencontres des Roumains avec les oiseaux, tous les jours de l’année. De plus, en visitant le site internet des ornithologues roumains – sor.ro – vous on trouvera des ressources précieuses pour l’étude des oiseaux, ainsi que de nombreuses informations intéressantes et anecdotes sur leur vie. (trad. Rada Stanica)

     

  • La Roumanie ouvre les premiers centres de collecte de déchets à contribution volontaire

    La Roumanie ouvre les premiers centres de collecte de déchets à contribution volontaire

    Un budget de plus de 500 millions d’euros est prévu pour que la Roumanie puisse construire 600 centres de collecte volontaire, appelés CAV. Parmi ceux-ci, au moins 250 devront être opérationnels d’ici septembre 2024. Ces centres seront des lieux de collecte pour les déchets ménagers qui ne peuvent pas être ramassés par le système “de porte à porte”, c’est-à-dire directement chez les citoyens, ainsi que pour les flux spéciaux de déchets. Ils desserviront jusqu’à 50 000 habitants et seront situés à la périphérie ou en dehors des zones administratives, afin de récupérer les déchets non collectés par les entreprises de gestion des déchets. Ces centres prendront en charge les déchets recyclables et biodégradables qui ne peuvent pas être jetés dans les poubelles individuelles, ainsi que les déchets spéciaux tels que les déchets volumineux, les équipements électriques et électroniques, les batteries usagées, les déchets dangereux et les débris provenant de la construction et de la démolition.

     

    Le timbre vert

     

    L’Association Ecotic gère en Roumanie les déchets électroménagers et électroniques au nom d’environ 700 producteurs et importateurs affiliés. En 2007, elle a introduit pour la première fois sur le marché roumain le “Timbru Verde” (le Timbre Vert), un symbole devenu au fil du temps une garantie pour les consommateurs en matière de gestion des déchets. Valentin Negoiță, président d’Ecotic, a récemment exprimé sa satisfaction quant à l’ouverture des autorités et des organisations environnementales. Associées à une bonne sensibilisation du public, ils vont assurer le succès du projet avec la mise en place des centres de collecte volontaire des déchets.

     

    « Nous étions tous d’accord pour dire qu’une sensibilisation correcte et constante de la population encouragerait le dépôt croissant de déchets dans ces points de collecte. Une population qui a accès à une infrastructure de collecte pratique et qui est bien informée, a toutes les raisons de contribuer à notre objectif commun, à savoir la collecte sélective de toutes les catégories de déchets et la valorisation par le recyclage, dans le cadre de la transition vers une économie circulaire dans les années à venir. Nous sommes ravis que notre organisation, qui mène des centaines de campagnes d’information et de collecte à l’échelle nationale chaque année, puisse compter sur le soutien des autorités locales pour poursuivre ces initiatives et pour collaborer à une sensibilisation efficace de la population. »

     

    Actuellement, un guide de recommandations pour le fonctionnement des Centres de collecte à contribution volontaire a été mis en place. Il couvre tous les aspects liés à l’exploitation d’un centre de collecte : le personnel, l’accès, la signalisation, la communication avec les citoyens, les zones nécessaires dans le centre, ainsi que d’autres éléments d’intérêt. (Trad. Rada Stanica)

  • Objectif : avoir uniquement des emballages recyclables à l’horizon 2025

    Objectif : avoir uniquement des emballages recyclables à l’horizon 2025

    Un système efficace pour le recyclage des emballages des boissons

     

    Le système de garantie-retour (SGR) est un instrument efficace pour renforcer le tri sélectif et notamment pour aider à recycler les emballages des boissons. C’est un mécanisme par lequel les différentes parties de la chaîne production – consommation – recyclage mettent en place un système permettant à retourner les emballages en plastique en échange d’une petite somme argent, appelée « garantie ». Concrètement, en s’achetant une boisson en bouteille en plastique le consommateur paye, à part le prix du produit, une autre petite somme qui lui sera retournée au moment où il dépose l’emballage pour le faire recycler. Histoire d’empêcher que les bouteilles en plastique arrivent dans les décharges publiques ou dans la nature.

     

    « Viens faire la ronde du recyclage ! » C’est sous ce slogan, que cette opération se déroule en Roumanie.

     

    Un nouveau centre de recyclage, ultra moderne, à Brasov

     

    Récemment, un 3e centre de recyclage du « système garantie-retour » a ouvert ses portes à Brasov, au centre de la Roumanie. Il s’étale sur 3 300 m² et il est doté d’équipements de dernière génération pour le traitement des emballages, dont des machines à compter les PET et les canettes d’aluminium, des machines pour compter les emballages en verre, des dépôts pour stocker le verre et autres.

     

    Présent à l’inauguration, le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet, a précisé que les 3 centres ouverts jusqu’ici pouvaient collecter 1,7 milliards d’emballages par an, soit 3 fois de plus que le total des emballages introduits sur le marché dans le système SGR.

     

    Mircea Fechet : « D’ici la fin de l’année, seuls les emballages du type SGR devraient rester sur le marché. En nature – je ne sais pas si ce sera cette année, mais jusqu’à la fin de l’année prochaine, je m’attends à ce qu’il n’y ait plus de champs remplis de PET. Nous avons inauguré le 3e centre de tri sélectif. C’est quelque chose d’extraordinaire, puisqu’il s’agit d’emplois verts nouvellement crées, d’investissements de plusieurs millions d’euros, et, ce qui est le plus important, il s’agit d’un parcours que nous avons assumé qui est dans la bonne voie. Le système garantie-retour a aidé à collecter 30 000 emballages en décembre dernier, 2 millions – en janvier et environ 20 millions – en février. Voilà donc, on a eu une croissance exponentielle : près de 80 millions de PET, canettes d’aluminium et bouteilles en verre. Nous avons réussi à franchir le seuil de 3 millions d’emballages collectés par jour. Essayez d’imaginer cela en nature : 3 millions de déchets en plastique dans la forêt ou au bord d’un lac… Aujourd’hui, ils sont 3 millions de déchets en plastique qui ont été ramenés là où il faut : à l’usine de recyclage. Et puis, ces centres de tri sélectif font aussi d’autres types d’investissements. Je suis extrêmement optimiste et j’attends l’ouverture des futurs centres. »

     

    On compte sur la bienveillance de la population 

     

    Mais, au fait, qu’est-ce qui se passe avec les emballages qui ne sont pas collectés ?

     

    Le ministre de l’Environnement, Mircea Fechet ajoute : « Je ne vais pas insister sur la somme de la garantie. A mon avis elle suffit. Je sais que certains Roumains préfèrent y renoncer et jeter les bouteilles à la poubelle. Mais je suis persuadé qu’en fin de compte cet emballage-là finira par être récupéré par une autre personne qui l’emmènera au recyclage, avant que le déchet arrive dans une décharge ou en nature. C’est ce qui se passe dans tous les pays où le système de garantie-retour a été mis en place ».

     

    En Roumanie, ce système a été lancé le 30 novembre 2023. A compter de ce moment-là le prix d’une boisson en bouteille de 100 ml à 3 litres a augmenté de 50 bani, qui seront retournés au moment où la bouteille est déposée dans un dispositif de recyclage, installé dans les différents magasins. Pas besoin d’avoir le ticket, il suffit de placer l’emballage dans le dispositif pour recevoir la somme qui lui correspond. Objectif : avoir uniquement des emballages recyclables à l’horizon 2025.

    (trad. Valentina Beleavski)

  • Appel pour l’élimination des déchets jetés dans la nature

    Appel pour l’élimination des déchets jetés dans la nature

    Une zone certes protégée, mais pas à l’abri de la pollution pour autant

     

    En 2023, l’Association MaiMultVerde (Plus de Vert) a coordonné le projet « Pour un Danube aux Rives Propres ». Son but ? Identifier des solutions concrètes afin de réduire la pollution par les déchets ménagers des rives du Danube et mettre en œuvre un programme pilote de valorisation du patrimoine naturel du Danube dans le département de Giurgiu. 80 % du parcours de l’Eco-route du Danube, la première route écotouristique du Danube dans le département de Giurgiu, se trouve dans une zone protégée. Malgré cela, de véritables décharges – principalement constituées de déchets ménagers, de matériaux de construction ou industriels – se sont formées sur les rives. Avec l’aide de bénévoles, plus de 10 tonnes de déchets ont été collectées en seulement 14 jours, mais le problème est loin d’être résolu.

     

    Loredana Pană, experte en plaidoirie de l’association MaiMultVerde, a invoqué la nécessité d’une implication plus forte de la part des institutions responsables au niveau national.

    « Cet appel n’est qu’une des initiatives que nous avons prises concernant le nettoyage des rives et des eaux en Roumanie. Nous, ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales, grandes et petites, de tout le pays, y compris des groupes d’initiative civique, avons observé ce phénomène et tentons d’y remédier. C’est juste une étape dans notre tentative de pousser les autorités centrales à intervenir dans ce domaine. Il existe déjà plusieurs projets concernant les déchets, mais ces derniers ne concernent pas directement l’eau, car ce problème est encore plus complexe. Pourquoi ? Parce que les déchets sont éparpillés lors des crues. Généralement sur les rives, ils se retrouvent ensuite dans l’eau et peuvent passer d’une commune à une autre. Pourtant, plusieurs institutions publiques ont des compétences en la matière, c’est notamment le cas de « Apele Române » (les eaux roumaines) ou d’autres administrations pour les zones naturelles protégées. Si l’eau traverse une zone naturelle qui comporte également une forêt, l’association Romsilva peut aussi intervenir. »

     

    A qui incombe la responsabilité d’agir ?

     

    Voici donc quelques exemples parmi les institutions compétentes. Pourtant, Loredana Pană nous explique que la question des déchets semble être soulevée par personne. En outre, dans la loi sur les eaux, qui est la principale loi régissant l’analyse des eaux, les déchets et la pollution grossière ne sont pas considérés comme un facteur de pollution.

     

    « Actuellement, l’institution “Apele Române” n’a pas de compétences en matière de salubrité. L’année dernière, nous avons achevé une étude sur le Danube, la première de cette ampleur en Roumanie, pour déterminer les quantités de plastique qui s’accumulent. Bien que nous ayons pris des mesures pendant cinq saisons et que 2023 fut une année de sècheresse – ce qui veut dire que le débit était plus faible, y compris celui du plastique – 100 tonnes de plastique sont déversées chaque année dans la mer Noire, via le Danube. Le problème est donc très important. Dans la lettre adressée au Ministère de l’Environnement, nous avons exposé les arguments que nous avons pu constater. Le problème réside dans le fait que les déchets provenant des terres sont illégalement stockés en périphérie des villages et finissent par se déverser dans l’eau. Une habitude persiste : les déchets sont jetés dans les cours d’eau et emportés par le courant. Notre objectif est que le ministère de l’Environnement inscrive ce problème à l’ordre du jour et qu’il soit reconnu comme étant d’intérêt national. »

     

    La solution proposée consiste à établir un programme national de gestion des rives, éventuellement sous la coordination de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement, et à le mettre en œuvre avec le soutien des autorités locales. Ce programme serait financé par le Fonds pour l’environnement dans le but de nettoyer les berges et les eaux, mais également de mettre en place une infrastructure de collecte des déchets jetés dans la nature. (Trad. Rada Stanica)

  • La bernache à cou roux – oiseau de l’année en Roumanie

    La bernache à cou roux – oiseau de l’année en Roumanie

     

    Trois finalistes :  bernache à cou roux, le pélican frisé et le faucon danubien. 

     

    Pour sa sixième édition, la campagne “Oiseau de l’année” a présenté trois finalistes : la bernache à cou roux, le pélican frisé et le faucon danubien. Après le dépouillement des votes, c’est finalement la bernache à cou roux qui a remporté le titre. La tête de l’oiseau vainqueur de cette campagne ornito-électorale va donc figurer sur la carte des membres de la Société Ornithologique Roumaine (SOR), pour l’année 2024. La sélection des trois oiseaux n’est pas le fruit du hasard, car ce sont des espèces en danger répertoriées dans la Liste Rouge des espèces d’oiseaux de Roumanie. Depuis plus de 20 ans, la SOR s’engage activement dans la conservation de ces espèces et dans la sensibilisation du public pour un changement de mentalités.

     

    Ce concours est déjà une tradition

     

    Andreea Oprea, responsable de la communication de la Société Ornithologique Roumaine, explique le but de ce concours original, devenu déjà une tradition :

    « L’initiative du projet “Oiseau de l’année” découle de notre volonté d’engager davantage le public dans nos activités de sensibilisation et d’éducation. Nous souhaitons encourager leur participation et avons pensé qu’un tel concours serait captivant, car il susciterait leur intérêt tout en les poussant à parcourir les informations fournies. Chaque année, nous organisons ce concours où trois espèces sont sélectionnées pour être soumises au vote du public. Ensuite, l’oiseau ayant reçu le plus de votes remporte le titre d’oiseau de l’année. Pendant la période du concours, nous fournissons des informations détaillées sur chaque espèce, y compris sur son habitat, son régime alimentaire et sa reproduction, permettant ainsi aux participants de faire un choix éclairé. En fin de compte, ce sont des passionnés de nature et d’ornithologie qui choisissent l’oiseau de l’année à venir. »

     

    La bernache à cou roux, une espèce confrontée à un risque élevé de disparition.

     

    Andreea Oprea nous a éclairés sur la vulnérabilité de la bernache à cou roux, une espèce confrontée à un risque élevé de disparition. La diminution continue de sa population, la destruction de son habitat et l’exploitation excessive de ses voies de migration constituent de vraies menaces pour elle.

     

    Andreea Oprea: « Cet oiseau niche en Sibérie, pas en Roumanie. En Roumanie, une population significative – environ 70% du total – hiverne depuis la péninsule de Taïmyr, ainsi que des péninsules adjacentes de Gydan et de Yamal. C’est la plus petite espèce d’oie en Europe et d’après nous, la plus spectaculaire. Son plumage noir est mélangé avec des nuances de roux et de châtain, souligné de bandes blanches. Elle est vraiment magnifique et il est très important d’en prendre soin. Nichant en Russie, la bernache parcourt de vastes distances lors de sa migration. On connait les dangers auxquels elles sont exposées et leurs besoins en ressources. Dès février, après l’hivernage en Roumanie, elles entament leur voyage de retour vers leurs sites de nidification. Il est crucial que ces oiseaux ne soient pas dérangés et qu’ils puissent se nourrir suffisamment pour avoir des ressources afin de retourner en Sibérie en bonne santé. Il est essentiel de maintenir surveillance régulière de cette espèce, notamment à l’approche de l’hiver, afin de détecter les tendances et de mettre en place des mesures ciblées pour sa protection. Cette vigilance nous permet de comprendre ses habitudes alimentaires, ses lieux de repos, ainsi que les menaces auxquelles elle est confrontée. Pour évaluer l’évolution de sa population, il est indispensable de la surveiller chaque année, et seul un suivi sur plusieurs années pourra révéler si une population en apparence stable l’est réellement, ou si elle subit des changements. Des études approfondies sont donc nécessaires pour cette analyse. »

     

    La bernache à cou roux choisit souvent de construire ses nids à proximité de ceux du faucon pèlerin ou de la chouette lapone, espèce qui lui procurent une forme de protection. Lorsque les œufs ou les petits de ces oiseaux sont en danger à cause des renards polaires, les chouettes et les faucons interviennent pour repousser le prédateur, offrant ainsi une protection indirecte aux nids de la bernache à cou roux. (Trad : Rada Stanica)