Category: RRI Culture

  • “Les Monstres”, un flilm de Marius Olteanu…

    “Les Monstres”, un flilm de Marius Olteanu…

    Le premier long- métrage, Les Monstres, du réalisateur roumain, Marius Oltean, a remporté le trophée du premier film lors de la 50ème édition du Festival international de film de Goa, en Inde, un événement cinématographique dont la longévité le rend unique en Asie. « Ce prix représente beaucoup pour moi, car il survient à plusieurs séances de projection pendant le festival, quand les billets ont été épuisés et du coup, cela confère un plus d’importance à ce film qui invite à la tolérance et à l’acceptation de l’autre, au-delà des apparences. Et puis, j’espère que ce prix facilite la projection des Monstres dans les cinématographes indiens », a fait savoir le réalisateur, Marius Olteanu. Dès son lancement, au Festival de film de Berlin, le film a fait bonne figure, ce qui lui a valu le prix du public remis par la publication Tagesspiegel.

    Au mars dernier, la production a gagné le trophée du Festival international de film de Sofia, en Bulgarie, avant de se voir remettre le prix les Journées du Film roumain lors de la dernière édition du TIFF, en Roumanie.

    Le film raconte un jour, peut-être même le dernier jour, de la vie d’un couple avant la déchirure. Elle cherche des confirmations, lui se cherche lui-même. Cela fait des années qu’ils partagent le même lit, mais cela fait quelques années, qu’ils semblent avancer dans des directions différentes. Après une nuit passée ailleurs, chacun dans les bras de quelqu’un d’autre, Dana, interprétée par Judith State et Arthur, joué par Cristian Popa, se retrouvent devant la plus importante décision de leur vie. Leur histoire, assez commune, rappelle que le manque de communication et l’impossibilité de se remettre en question détruisent souvent les mariages. Pourtant, ce n’est pas de l’amour que les monstres se nourrissent.

    Le réalisateur Marius Olteanu : « Les Monstres ce n’est pas un film qui donne des verdicts, mais qui soulève des questions. Du coup, il s’adresse à tous ceux prêts à répondre. C’est aussi un film qui se demande en quelle mesure on est capable d’avancer vers l’autre, de tolérer son comportement, de faire des compromis, de comprendre son partenaire. Qu’est ce qui se passe avec l’amour au bout de plusieurs années de vie en couple, comment arrive-t-on à le préserver et, si on n’arrive pas, par quoi le remplacer ? Quelle est la réaction des autres quand un couple se sépare ? Tant qu’ils restent ensemble, mes personnages jouissent de l’appréciation et de l’amour de leur famille, de leur entourage ou encore de la société. En revanche, dès qu’ils se quittent, ils perdent leur place aux yeux des autres qui s’empressent à les coller toute sorte d’étiquettes. Or là, c’est une autre question que mon film soulève : dans quelle mesure, ces étiquettes risquent de se transformer en sentences définitives. Car, à force de coller des étiquettes sur le dos des autres, on les tient à l’écart et on perd complètement la chance de les connaître et de tirer profit de cette interaction humaine ».

    Le palmarès déjà riche du film de Marius Olteanu, s’est complété en août dernier par le prix Golden Mimosa du meilleur scénario décroché lors de la 33ème édition du Festival de Film de Herceg Novi. En octobre dernier, le long-métrage a remporté une mention spéciale de la part du jury du Festival mexicain Black Canvas Contemporary Film Festival, tandis qu’en novembre, il a obtenu le prix du meilleur film au Festival Slobodna Zona de Belgrade, en Serbie.

    Le film Les Monstres est une production Parada Film et Wearebasca, réalisé avec l’appui du Centre national de la cinématographie et la Société roumaine de Télévision. Marius Olteanu est réalisateur, scénariste et producteur, diplômé de l’Université d’art théâtrale et cinématographique de Roumanie et de l’Ecole de film et de télévision du Royaume Uni. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Heureux qui comme mon aspirateur a fait ce beau voyage, sorti chez Bayard

    Heureux qui comme mon aspirateur a fait ce beau voyage, sorti chez Bayard

    Née à Tulcea, en Roumanie, en 1977, Florentina
    Postaru a 13 ans au moment de la révolution anticommuniste de 1989 et 37 au
    moment où elle décide de quitter la Roumanie natale pour s’établir dans le
    Morbihan, en France, où elle travaille comme formatrice pour un logiciel de la
    grande distribution. Et puis voilà qu’un jour, à la suggestion de son entourage
    séduit par ses souvenirs roumains, elle prend l’initiative de raconter son
    parcours dans un livre. C’est comme cela qu’est né Heureux qui comme mon aspirateur
    a fait un beau voyage, paru en novembre dernier, chez Bayard et admirablement
    illustré par Serge Bloch. Avec un titre qui attire sur le coup l’attention et
    qui paraphrase le titre d’un poème de Joaquim du Bellay Heureux celui qui,
    comme Ulysse…, le livre séduit le public depuis sa parution en novembre
    dernier.

  • Expo Edward Serotta à Bucarest

    Expo Edward Serotta à Bucarest

    Ces instantanés de la liberté, réalisés en Roumanie et dans d’autres pays ex-communistes (Bulgarie, République démocratique d’Allemagne, Pologne, Tchécoslovaquie, et Hongrie) par le photoreporter américain Edward Serotta ont été réunies dans le cadre d’une exposition-témoignage troublante : « 1989 : l’année au cours de laquelle l’Europe est redevenue elle-même », qui a ouvert ses portes ce 16 décembre au Musée de la ville de Bucarest, accueilli par le palais Sutu. Cet événement est organisé par l’Ambassade de l’Autriche à Bucarest, le Forum culturel autrichien de Bucarest, le musée de la ville de Bucarest et Centropa, avec l’appui de Raiffeisen Bank Roumanie. L’exposition sera ouverte jusqu’au 19 janvier 2020, conformément aux horaires d’ouverture du Palais Sutu. Les visiteurs auront la possibilité d’écouter différents témoignages et analyses sur les évènements qui ont eu lieu à travers l’Europe Centrale et de l’Est en 1989. Présentés dans un format spécialement conçu pour cet évènement, les enregistrements audio ont été réalisés par RFI Roumanie dans le cadre de la campagne « Ce que nous avons fait ces 30 dernières années ».

    Edward Serotta est un photographe américain qui a visité l’Europe Centrale et de l’est pour la première fois en 1985. Cette année-la, il a passé un mois entier en Roumanie afin d’immortaliser le quotidien de la communauté juive du pays. En 1988, Edward Serotta quittait définitivement les Etats-Unis pour s’installer à Budapest. Il a fait ce choix afin de pouvoir voyager et étudier plus facilement chaque communauté juive de la région. Il n’avait jamais photographie une révolution, une démonstration de protestation, où des tirs réels avec des armes à feu. Et pourtant, lui et sa camera se sont retrouvées au beau milieu de ces événements dramatiques, comme l’illustre cette exposition.

    *Né en 1949, dans l’Etat américain de Georgie, Edward Serotta a été photoreporter et journaliste pour plusieurs publications américaines Time Magazine, The Guardian, The Washington Post, Reuters, The Observer, The Washington Post, The Los Angeles Times, The Chicago Tribute, Ha’aretz, Tablet Magazine, Die Zeit et Süddeutsche Zeitung. Ses photographies figurent dans les collections permanentes de plusieurs grands musées d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Israël. A partir de 1988, Edward Serotta habite en Europe, à Budapest, puis à Berlin et enfin depuis 1997 à Vienne. De 1991 à 1996 il a publié trois livres sur les Juifs d’Europe Centrale et de l’Est. Entre 1997 et 1999, il a réalisé des films pour ABC News Nightline. En 2000, en collaboration avec deux historiens magyars, Eszter Andor et Dora Sardi il a fondé Centropa, un institut d’histoire des communautés juives, basé dans la capitale autrichienne.

  • Dialogue musical franco-roumain

    Dialogue musical franco-roumain

    Au bout
    d’une année de Saison croisée Roumanie – France et au lendemain de la Fête
    nationale roumaine, l’amitié qui s’est tissée entre les deux pays à travers
    l’histoire a été célébrée par un événement exceptionnel : un récital de piano inattendu, un dialogue
    pianistique entre l’ambassadrice de France à Bucarest, Michèle Ramis, et un des
    musiciens roumains les plus réputés, le pianiste Dan Grigore. Au
    programme de cet épilogue musical de la Saison franco-roumaine, accueilli par
    la salle Elvire Popesco de l’Institut français de Bucarest, des pièces de
    George Enescu et de trois compositeurs français, Claude Debussy, Gabriel Fauré
    et Maurice Ravel.


  • Stand francophone à la Foire du livre Gaudeamus

    Stand francophone à la Foire du livre Gaudeamus

    La 26-e édition de la
    Foire du livre Gaudeamus, organisée par Radio Roumanie bat son plein à
    Bucarest. Découverte du stand belgo-français, en compagnie de David Royaux,
    délégué général de Wallonie-Bruxelles en Roumanie et de Germain Dürr, directeur
    de la librairie française Kyralina de la capitale roumaine.


  • Présence libanaise à la Foire du livre Gaudeamus de Bucarest

    Présence libanaise à la Foire du livre Gaudeamus de Bucarest

    Arrivée à sa 26-e
    édition, la Foire du livre Gaudeamus, organisée par Radio Roumanie – la radio
    publique roumaine – est ouverte à Bucarest du 20 au 24 novembre. L’ambassadrice
    du Liban en Roumanie, Rana Mokkadem, nous fait découvrir le stand libanais.


  • Nouveau film sur la reine Marie de Roumanie

    Nouveau film sur la reine Marie de Roumanie

    C’est une production roumaine avec une participation internationale, centrée sur la contribution de la souveraine à la Conférence de paix de Paris de 1919 lorsque l’Union de 1918, et par conséquent l’existence de la Grande Roumanie, ont été reconnues. Le film, signé par le réalisateur britannique Alexis Sweet Cahill, d’après un scénario écrit par Brigitte Drodtloff et Maria Denise Theodoru, a pour actrice dans le rôle principal Roxana Lupu, secondée par Adrian Titieni (dans le rôle de Ionel Brătianu), Daniel Plier (le roi Ferdinand), Anghel Damian (le futur roi Carol II), Philippe Caroit (le comte de Saint-Aulaire), Richard Elfyn (qui joue Lloyd George) et Patrick Drury (dans le rôle de Woodrow Wilson).

    Pour rendre véridique l’atmosphère d’époque, pour les tournages dans des lieux historiques tels que le Palais de Cotroceni, le Château de Peleş, le Quai d’Orsay, mais surtout pour le sujet et la manière dont il a été présenté, le film « Marie, reine de Roumanie » a reçu le Prix du public à la section « Les avant-premières de l’automne » au Festival « Les Films de Cannes à Bucarest ». Sur son implication dans cette production, la collaboration avec le producteur Gabi Antal et sur sa participation à des projets roumains en général, le réalisateur Alexis Sweet Cahill a déclaré :« Gabi m’a lancé la proposition au mois de mai. Il est venu à Rome, où j’habite à présent, et nous avons parlé du projet. Je connaissais une grande partie de l’équipe roumaine pour avoir filmé ici plus de 200 publicités. J’étais connu comme le baron de la bière de Bucarest parce que j’ai réalisé des clips publicitaires pour des clients concurrents. Par conséquent, je connaissais les membres de l’équipe, et ce sont les meilleurs des meilleurs. Surtout ceux qui se sont chargés des effets visuels auxquels j’ai beaucoup fait appel dans notre film. Nous avons recréé une partie de l’ancien Bucarest, la Gare du Nord de Paris et l’extérieur de l’Hôtel Ritz. Les tournages réalisés par le directeur de la photographie Gabriel Kosuth ont été fantastiques. Lorsqu’on est entouré par les meilleurs techniciens et par la meilleure équipe, impossible de ne pas réussir. J’ai eu beaucoup de chance. »

    Ce qu’il a obtenu, c’est un film dans lequel la reine Marie – dont on a célébré très récemment les 144 ans depuis la naissance – devient un modèle de patriotisme et de détermination. Alexis Sweet Cahill:« Si un super-héros ne porte pas de cape, c’est comme s’il n’était pas perçu comme tel. N’est-ce pas ? Et de nos jours, nous n’avons pas vraiment d’exemples réels de héros. Je pense que la reine pourrait être un tel exemple. Et maintenant, en Roumanie, je pense que ce serait le bon moment pour présenter de tels exemples. Surtout que tout ce que nous présentons a vraiment eu lieu. Nous n’avons rien fait pour embellir la réalité. La modalité dont nous avons dépeint la reine est tout à fait authentique. En fait, j’ai filmé une demi-heure de plus par rapport à ce qui paraît à l’écran. Toutefois, j’ai coupé beaucoup d’images justement pour mettre les points sur les i et pour ne pas nous laisser distraire par des détails d’ordre émotionnel. J’ai souhaité que tout soit réaliste au possible. »

    Un film réaliste, qui respecte la vérité historique, était nécessaire dans le cas de la reine Marie dont l’implication diplomatique dans la reconnaissance de la Grande Union de 1918 n’était pas bien connue par le public de Roumanie, estime l’actrice Roxana Lupu :« Je le dis en toute humilité, je n’en savais pas trop sur la reine Marie. A l’école, même si c’était après la chute du communisme, je n’ai pas vraiment appris beaucoup de choses sur la famille royale, même si j’ai toujours aimé l’histoire. Enormément de choses ont été écrites sur elle, parce que c’était une personne particulièrement fascinante, et je trouve que le film la présente sous beaucoup d’aspects : femme, épouse, souveraine, amante, mère, amie etc. C’était une personne plurivalente. Le comble, c’est que tous ces atouts étaient bien représentés chez elle. »

    Par ce rôle, Roxana Lupu n’en est pas à son premier personnage royal. Elle a également joué la reine Elizabeth II dans les documentaires de la BBC « Inside Buckingham Palace » et « Inside Windsor Castle », ainsi que sa sœur, la princesse Margaret, dans un autre documentaire, « Private Lives of Monarchs ». Les deux sont des membres de la famille élargie de la reine Victoria d’Angleterre dont provenait également la souveraine de Roumanie. Quant à l’impact sur le public roumain du film « Marie, reine de Roumanie », Roxana Lupu n’a aucun doute : « J’ai vu comment ce film a été reçu en Roumanie, lors de sa projection au festival « Les Films de Cannes » et lors des autres qui ont eu lieu dans le pays. Les gens sont très enthousiasmés et reçoivent le film comme une bouffée d’air frais. Les spectateurs nous ont dit : Nous avions besoin d’apprendre ces choses-là et Nous nous réjouissons de voir ce film, nous sommes émus ou encore A quand la suite?. Nous aurons peut-être fait un travail de pionniers en la matière et c’est un bon début pour d’autres films historiques sur la monarchie. »

  • Les Films de Cannes à Bucarest

    Les Films de Cannes à Bucarest

    Dix films qui ont reçu la Palme d’Or à Cannes ont pu être vus par les cinéphiles de la capitale roumaine à l’occasion de la 10e édition du Festival Les Films de Cannes à Bucarest. Chaque projection a été ouverte par une courte interview vidéo avec quelques-uns des réalisateurs contemporains les plus importants. Tous ont répondu à la même question : « Comment le cinéma a-t-il changé ces 30 dernières années et quelle sera son évolution future ? ».

    Crăița Nanu, chargée de communication aux Films de Cannes à Bucarest, donne plus de détails sur l’événement : «A part les films primés à Cannes, nous avons aussi proposé des films roumains en avant-première. Les projections ont eu lieu au cinéma du Musée du paysan roumain et à la fin de chaque visionnage, nous avons organisé une discussion avec les réalisateurs, les acteurs, les équipes techniques. Nous avons essayé de faire venir un maximum de personnes impliquées dans la réalisation de ces films. La salle Union de Cinémathèque roumaine a, elle, accueilli les Palmes d’Or, avec une projection par soirée pendant tout le Festival. Aussi, cette année, l’Espagne a été mise à l’honneur avec un réalisateur espagnol, Albert Serra, invité à Bucarest. Nous avons projeté trois de ses films dans le Festival et il a été présent après chaque projection pour répondre aux questions du public. Généralement, nous proposons beaucoup de films qui ne seront pas distribués en Roumanie, c’est donc une occasion unique de les voir sur grand écran.»

    L’ouverture du Festival a eu lieu au Cinéma PRO de la capitale, en présence de l’acteur roumain Vlad Ivanov, auquel Les Films de Cannes à Bucarest ont dédié une section spéciale pour son 50e anniversaire. Le film d’ouverture, «Les plus belles années d’une vie», a été présenté par son réalisateur, le Français Claude Lelouch, qui est aussi resté discuter avec le public après la projection. Le même Lelouch a présenté à la salle Elvire Popesco de l’Institut français de Bucarest le film qui lui a apporté une Palme d’or, ainsi qu’un Oscar, «Un homme et une femme».

    Crăița Nanu : « Le programme de cette année a compris toute une série d’événements connexes. Nous avons invité la célèbre école de cinéma La Fémis de France. Nous avons montré des courts métrages réalisés par ses diplômés et présenté au public le fonctionnement de l’école. Il y a aussi eu une discussion sur comment lire un scénario de film. Quelle formation pour les lecteurs professionnels de scénarios, car le sort d’un scénario dépend souvent d’eux, à savoir s’il sera ou non choisi pour être transformé en film. Le tant attendu Managing Talents est arrivé à sa quatrième édition cette année. C’est un atelier consacré aux acteurs, avec différentes informations qui peuvent les aider dans leur carrière. Ils y rencontrent des agents roumains ou étrangers et apprennent comment réussir une « self-tape », c’est à dire un enregistrement vidéo pour participer à une audition. Le célèbre directeur de casting Manuel Puro a aussi donné une masterclass. »

    Cette 10e édition des Films de Cannes à Bucarest voyage aussi dans le pays. A part Bucarest, elle ira dans 9 autres villes de Roumanie. L’acteur Vlad Ivanov et le réalisateur Adi Voicu, les représentants de la Roumanie à Cannes cette année, accompagneront le Festival dans plusieurs villes. L’occasion pour tous les cinéphiles roumains de voir le meilleur du cinéma mondial et national. (Trad. Elena Diaconu)

  • Invitation – lancement de livre

    Invitation – lancement de livre


    Venez à la rencontre du rédacteur en chef du média LePetitJournal.com de Bucarest, Grégory Rateau, pour le lancement de son livre Hoinar prin România. Jurnalul unui călător francez à la librairie Humanitas de Cismigiu le 15 novembre à 19h.



    Ce jeune écrivain, ancien chroniqueur de notre rédaction à Radio Roumanie Internationale puis rédacteur passionné par la Roumanie et par lauteur Panait Istrati, voit aujourdhui son livre « Hors-piste en Roumanie » traduit en roumain par la prestigieuse maison dédition roumaine Polirom. Un travail de longue haleine qui fut enfin récompensé pour ce Français qui ne cesse de mettre en lumière les initiatives positives entre nos deux cultures.



    Hoinar prin România. Jurnalul unui călător francez, cest son titre, est un récit littéraire qui place les premières perceptions sur la Roumanie au centre dun livre à présent médiatisé partout dans la presse roumaine. Fort de ce succès, lauteur sapprête à faire une tournée dans dautres villes pour rencontrer tous ses lecteurs. A noter que ce livre était autrefois sélectionné au prix Pierre Loti 2017 du meilleur récit de voyage et quil a participé à la Saison France-Roumanie qui a eu lieu cette même année.



    «Dans “Hors-piste en Roumanie”, Grégory Rateau regarde plutôt du côté de Nicolas Bouvier et de son “usage du monde”, adhérant pleinement au crédo de son mentor pour qui “la contemplation silencieuse des atlas […] lui donne envie de tout planter là […] sensible aux musiques qui y résonnent, aux regards qu’on y croise, aux idées qui vous y attendent”. Poussé à partir vers un lointain moins gris par une solitude voisinant la déprime, et prisonnier d’un bureau parisien du quartier Château rouge arrosé par “une pluie drue et un rebond glacé”, Grégory Rateau essuie ses larmes intérieures et décide de poser ses amarres en Roumanie, dans le pays de sa fiancée Sarah, présence rassurante dans cette aventure. Le jeune écrivain-voyageur, qui fait avec ce premier livre une entrée très réussie dans la littérature, compte entreprendre bien plus qu’un simple passage et ne se contente pas seulement de traverser “une passerelle entre deux rives”. »



    Dan Burcea, Lettres Capitales



    Le 15 novembre, il débattra à 19h avec le journaliste et présentateur à TVR Marius Constantinescu et une interprétation simultanée de Claudia Davidson-Novosivschei permettra de suivre le débat en roumain.



    Venez nombreux!


  • L’Ambulance des monuments

    L’Ambulance des monuments

    Le nombre d’immeubles de patrimoine sur le territoire de la Roumanie et le manque de fonds nécessaires à leur restauration a fait apparaître le besoin d’une intervention minimale d’urgence, pour éviter l’écroulement ou la dégradation complète de ces édifices. C’est ainsi qu’a vu le jour « L’Ambulance des monuments », un projet pilote qui veille, pour le moment, sur certains bâtiments de quelques départements du pays. Récemment, Maria Tămășan, la présidente de l’association culturelle « Vernacular » /« Vernaculaire », a également lancé ce projet dans l’ouest du pays, à Arad. Elle nous parle de l’ambition de « L’Ambulance des monuments ». Maria Tămășan :



    « Le projet a été initié il y a trois ans par un groupe de passionnés de patrimoine et, au début, c’est l’association Monumentum qui l’a porté. Il s’est par la suite élargi à d’autres régions de Roumanie à travers des associations locales avec un champ d’action similaire. L’objectif central du projet est la sauvegarde du patrimoine immobilier et la protection de bâtiments se trouvant dans un état avancé de délabrement ou qui risquent même de s’effondrer. Tout est fait à l’aide de bénévoles. Là où l’on trouve du soutien pour se procurer les matériaux nécessaires, les bénévoles vont tout faire pour rendre le bâtiment sûr, des démarches administratives et jusqu’aux travaux. Concrètement, nous éliminons les causes qui sont à l’origine des dégradations principales et qui mettent en danger la solidité de l’édifice. Nous essayons de sauver les monuments de la disparition dans l’espoir qu’il y aura des fonds pour entreprendre une vraie restauration à l’avenir. »



    Jusqu’à présent, « L’Ambulance des monuments » est intervenue à six reprises pour sauver des bâtiments de patrimoine du sud de la Transylvanie : le Portail de style brancovan de Sâmbăta de Sus, l’église fortifiée de Velț, le Monument aux héros de Seleuș, l’église orthodoxe de Gherdeal, la ruine de la tour de défense d’Apața et la gare de Șaeș. Les travaux ont été financés par les dons de plusieurs associations, dont la Fondation du Prince de Galles. Maria Tămășan :


    « Nos bénévoles viennent de tous horizons. Dans notre équipe, il y a des ingénieurs en bâtiment, des architectes et des étudiants. Mais aussi des personnes passionnées par l’art, par l’artisanat ou les métiers manuels. Elles veulent apprendre sur le tas comment on fait pour sauvegarder un bâtiment. Tout le monde est dès lors le bienvenu ! »



    Le premier projet de « L’Ambulance des monuments » dans le département d’Arad s’est déroulé début septembre, à l’église en bois Saint Georges du village de Luncșoară. Maria Tămășan détaille l’intervention :


    « Il s’agit de réparer le toit couvert de bardeaux. L’eau est le plus grand ennemi des églises en bois. Les infiltrations et l’humidité dégradent le bois, d’abord le toit et par la suite la structure même, ce qui met en danger l’ensemble de la construction. La première action à mener est d’arrêter les infiltrations en réparant les bardeaux du toit. »



    « L’Ambulance des monuments » vise aussi à sensibiliser le grand public et les autorités locales à la fragilité des bâtiments de patrimoine, qui ont besoin d’être restaurés et mis en valeur pour survivre. (Trad. Elena Diaconu)

  • La biennale Art Encounters de Timişoara

    La biennale Art Encounters de Timişoara

    Elle vise à rapprocher l’art du public, à engager des dialogues et à encourager la réflexion. L’édition de cette année met surtout l’accent sur la cohérence et la continuité, affirme Anca Rujoiu, une des commissaires de l’événement :


    « Nous avons conçu la biennale comme un programme d’un an. Elle a commencé au mois de janvier avec des présentations mensuelles aux Beaux-arts, mais aussi à la Faculté d’architecture et dans d’autres espaces. Nous avons demandé aux artistes et aux autres participants à la biennale de rencontrer les étudiants, les professeurs pour présenter leurs travail, leur pratique artistique, leurs idées. Par la suite, nous avons mis en place des ateliers animés par les artistes, mais aussi des lectures collectives. C’est un moment où l’on se retrouve pour lire un texte de différentes manières et chaque séance est parrainée par un invité de différents horizons : des écrivains ou historiens de l’art jusqu’aux artistes. Nous avons aussi voulu faire vivre des œuvres dans l’espace public. Je pense à la superbe mosaïque de Dan Acostioaiei que nous avons inaugurée au mois d’août. Enfin, il y a l’exposition principale de l’édition 2019 qui reste ouverte jusqu’à fin octobre. »



    Une autre particularité de cette édition d’Art Encounters, c’est la création de nouvelles œuvres par des artistes roumains et étrangers en lien avec la ville de Timişoara. Anca Rujoiu, commissaire de l’événement, revient au micro :


    « Il y a plus de 20 œuvres produites comme une réponse des artistes à l’histoire et à la culture de Timişoara. Ces pièces sont parfois montrées aux côtés d’autres ou bien elles ont une existence individuelle dans différents espaces de la ville. Il y a eu, par exemple, des œuvres qui ont fait référence à la période ottomane de Timişoara, peu visible dans l’espace urbain. Mais aussi les œuvres plutôt militantes du groupe « Zefir » / « Zéphire », constitué cette année à la biennale, et qui s’attaquent au problème de la pollution, de la qualité de l’air à Timişoara. »



    La biennale est en fait une continuation naturelle de la mission de la fondation Art Encounters d’impliquer le grand public dans des débats sur la société contemporaine et de créer une plateforme dynamique d’échanges culturels entre la scène artistique roumaine et celle internationale. Anca Rujoiu :


    « Nous mettons aussi l’accent sur les différentes façons de rencontrer l’art et ces événements connexes — les rencontres directes avec les artistes, les visites d’atelier ou l’exposition elle-même – sont toutes des manières de tisser des liens entre la communauté, les habitants de Timişoara, et les artistes. Pour la dernière semaine de la Biennale nous avons invité des maisons d’édition indépendantes de Roumanie, comme Idea de Cluj, Institutul Prezentului et Punch de Bucarest, mais aussi Balamuc de Timişoara. Ovidiu Hrin, graphiste-illustrateur de Timişoara, fera une sélection de livres d’artistes. Nous avons aussi invité des maisons d’édition de Serbie : kuda.org, une organisation de Novi Sad, mais aussi des chercheurs qui vont dresser la cartographie de la scène éditoriale indépendante de Belgrade. Toutes ces rencontres auront lieu en collaboration avec le Festival de littérature de Timişoara. Nous invitons alors les personnes qui veulent visiter l’exposition de la Biennale, mais participer aussi à ces rencontres littéraires. Cette période sera très riche. »



    L’invitation est lancée, rendez-vous à Timişoara ! (Trad. Elena Diaconu)

  • Tramway de la poésie

    Tramway de la poésie

    Organisé par l’ONG « Arta nu muşcă » (« L’art ne mord pas »), en partenariat avec la Mairie de la capitale ainsi que la société des transports de la ville de Bucarest – STB SA, le projet « Tramvaiul poeziei » (« Tramway de la poésie ») propose de rapprocher la lecture du public. Selon le Baromètre de la consommation culturelle de 2018, cet évènement a lieu dans un contexte où 69% des Roumains et 46% des Bucarestois déclarent ne jamais avoir lu de livre, contre 9% qui affirment lire presque tous les jours. Le projet « Tramway de la poésie » a débuté le 10 septembre et s’est achevé le 1er octobre. Les Bucarestois qui ont voyagé à bord du Tramway de la poésie ont pu lire ou écouter de la poésie ainsi que du Jazz, et ont pu admirer la centaine de recueils de poésie qui ornaient l’intérieur du tramway.

    Loredana Munteanu, fondatrice et coordinatrice de l’ONG « L’art ne mord pas nous raconte comment est né le projet : « Tout a commencé cette année avec la Journée internationale de la poésie, qui a eu lieu le 21 mars, au cours de laquelle nous avons organisé un évènement en collaboration avec la STB (la Société de transports de Bucarest), qui s’est tenu dans des tramways, et la réaction du public a été plutôt bonne. Nous avons donc poursuivi sur cette lancée en choisissant de rapprocher la poésie du grand public avec un projet intitulé « Poezia nu muşcă » (la poésie ne mord pas). Nous avons invité des poètes et amoureux de la poésie qui ont fait des lectures à destination des passants des rues de Bucarest. S’en est suivi un second projet, au mois de juin, et c’est suite à ces deux évènements qu’est née l’idée d’un projet consacré à la poésie, plus concret et d’une durée plus longue, et c’est justement le Tramway de la poésie. Ce projet s’adresse à tous les voyageurs afin qu’ils puissent avoir une approche différente de la poésie, dans un contexte inédit, au sein d’une bibliothèque interactive, où ils peuvent chaque jour venir écouter les auteurs réciter leurs poèmes ».

    Au cours du premier trajet à bord du tramway jaune orné de citations de grands noms de la poésie roumaine Mihai Eminescu, George Bacovia, Lucian Blaga, Geo Bogza, Nichita Stănescu, Magda Isanos, Tudor Arghezi, Cristian Popescu, les voyageurs ont pu assister à un recital de poésie et de musique donné par l’actrice Silva Helena Schmidt accompagnée par l’artiste américain Warren Walker.

    Un récital qui a été très bien accueilli par le public comme l’explique Loredana Munteanu : « Beaucoup de jeunes ont avoué avoir pris conscience qu’ils devaient lire davantage et passer moins de temps sur leur téléphone et sur leur tablette. J’ai aussi discuté avec des personnes âgées qui ont cru s’être trompées de tramway. Pour elles, il était impossible qu’un tel évènement ait lieu à Bucarest. J’ai aussi rencontré des gens seulement de passage en Roumanie, venus rendre visite à leurs parents ou à des proches, et à qui le projet a beaucoup plu, surtout parce qu’ils n’avaient jamais vu ça ailleurs. J’étais ravie de voir leur réaction, et en me renseignant je me suis rendue compte que c’était vrai, le concept de tramway de la poésie est inédit ou du moins, le seul projet similaire organisé à Hong Kong en 2013 a été d’une durée beaucoup plus courte. En tout cas, un évènement comme le nôtre, exclusivement consacré à la poésie et d’une durée aussi longue n’existe nulle part ailleurs ».

    Dans le cadre de ce projet, un concours de poésie pour les jeunes poètes âgés de 18 à 25 ans a été organisé. Le jury a sélectionné dix gagnants qui participeront à un cours d’écriture créative. À la fin, les participants devront rédiger un poème sur le thème « Sauvons la poésie de notre ville ! ». Le poème gagnant sera inscrit sur le mur d’un des immeubles du centre de Bucarest. De même, les poèmes sélectionnés et en lien avec le projet Tramway de la poésie seront compilés dans un recueil qui sera publié par la maison d’édition Editura Paralela 45, à l’occasion de la Foire internationale du livre Gaudeamus, évènement annuel organisé par Radio Roumanie. (Trad Charlotte Fromenteaud)

  • Lionel Duroy en Roumanie

    Lionel Duroy en Roumanie

    L’auteur français Lionel Duroy présentait déjà l’année dernière, au public venu à l’Institut français de
    Bucarest, son roman Eugenia, inspiré par un époque tragique
    de l’histoire moderne de la Roumanie et par le très célèbre Jurnal de Mihail
    Sebastian. Aujourd’hui, il revient pour la parution de la traduction en roumain de son livre. Un nouveau rendez-vous avec Lionel Duroy à la librairie française Kyralina est annoncé sur RRI par Marie Pannetier, chargée de mission, Bureau du livre
    et de l’écrit, dans le cadre du Pôle culture et médias de l’Institut français de Roumanie.



  • « Ici vous auriez pu voir Monstres »…

    « Ici vous auriez pu voir Monstres »…

    Le film « Monstres », présenté cette année dans la section Forum du Festival de Berlin et récompensé du Prix des lecteurs du quotidien Tagesspiegel, sort en salle en Roumanie à la fin du mois de septembre. Mais avant la rencontre avec le son public roumain, Transilvania Film, le distributeur, et Marius Olteanu, le réalisateur, veulent tirer la sonnette d’alarme sur le nombre de plus en plus réduit de salles obscures où l’on peut voir des films roumains. Ils se sont alors mis à marquer les espaces de Bucarest qui accueillaient tous les jours, jusqu’à il y a peu, des centaines de cinéphiles. « Ici vous auriez pu voir Monstres à partir du 27 septembre ». Des affiches énormes, qui s’adressent directement aux passants, couvrent les façades de deux cinémas bucarestois fermés récemment, Corso et Studio. C’est ainsi que le distributeur du seul film roumain présent cette année à la Berlinale entend sensibiliser le public et relancer le débat sur la situation dramatique des salles de cinéma en Roumanie, victimes d’abandon, de dégradation et poussées à la disparition.

    Le réalisateur du film « Monstres », Marius Olteanu : « Le but de cette campagne était d’attirer l’attention sur le fait qu’on s’habitue au pire. Dans ce cas précis, le pire c’est l’absence de cinémas d’art et d’essai à Bucarest. Il semblerait qu’au début des années ’90, il y avait environ 70 cinémas dans la ville. Or, aujourd’hui, il n’en reste plus que cinq, y compris les deux salles de la Cinémathèque. Et malheureusement, je crois que cela affecte directement l’identité culturelle de la capitale. Il existe sûrement beaucoup de gens qui ne savent même pas que des cinémas fonctionnaient auparavant dans tous ces bâtiments. De même, beaucoup de monde ne se rend pas compte de l’impact culturel de cette absence de salles d’art et d’essai. J’espère que cette campagne nous apportera des réponses de la part des autorités sur le statut de ces lieux, pour décider de la marche à suivre pour chacun. »

    Paradoxalement, malgré le nombre croissant de productions roumaines récompensées chaque année dans les grands festivals internationaux, le nombre de salles de cinéma continue à décroître en Roumanie. Dix villes couvrent à elles seules 70% du public roumain, alors que la plupart des communes ne comptent même pas un seul écran. Les chiffres le prouvent : nous sommes le pays européen avec le moins d’écrans de cinéma rapportés au nombre d’habitants. En 1990, le public roumain avait à disposition environ 450 salles d’art et essai. Seulement 90 cinémas fonctionnent encore aujourd’hui et la grande majorité est constituée des multiplexes des centres commerciaux.

    Après le Prix des lecteurs du Tagesspiegel reçu à Berlin, « Monstres », long métrage de début de Marius Olteanu, a obtenu le Grand prix au Festival international du film de Sofia, en Bulgarie, et le trophée Golden Mimosa du meilleur scénario au Filmski Festival Herceg Novi au Monténégro. En Roumanie, il a été présenté en première au Festival international du film Transilvania de Cluj-Napoca, d’où il est reparti avec le prix des Journées du film roumain pour le meilleur Début.

    Marius Olteanu : « La situation en Roumanie est très frustrante, surtout si je la compare avec les projections de Berlin, où plus de 3.000 personnes ont vu mon film. J’ai eu huit projections en tout, dans différentes salles, toutes dotées d’un équipement très performant. C’est alors une situation très frustrante, préparer la première à Bucarest d’un film récompensé d’un prix du public à Berlin, et savoir que les salles ne sont pas au point. Et on ne peut pas tenir le public pour responsable, dire que les gens ne viennent pas voir le film au cinéma. En fait, il n’y a pas de salle pour voir ce type de film. Pour moi, le cinéma commercial et les multiplexes ont leur place, ils sont très utiles pour ceux qui veulent se détendre après une journée stressante. Mais ce n’est pas la seule façon de faire ça. Je crois qu’il existe des films qui mélangent ces deux aspects, ils ont un côté divertissant, mais ils font aussi en sorte que les gens sortent de la salle de cinéma en étant plus intelligents. »

    « Monstres » présente une journée, peut-être la dernière, de la vie d’un couple. Dana (Judith State) et Arthur (Cristian Popa) se trouvent devant la plus importante des décisions. Elle cherche de la validation. Il cherche de la compagnie. Ils partagent le même lit depuis des années, mais ça fait un moment qu’ils ne semblent plus aller dans la même direction. Quelles sont les chances de survie d’une relation marquée par des compromis et des pressions sociales ? Les problèmes de communication, ne pas assumer ses faits et ses gestes, tout ça peut miner un couple. Mais l’amour ne crée jamais des monstres. Le film, produit par Parada Film Roumanie et Wearebasca, est distribué en Roumanie par Transilvania Film. (Trad. Elena Diaconu)

  • Conférences et école d‘été à Telciu

    Conférences et école d‘été à Telciu

    Situé à 120 km de la ville de Cluj-Napoca, au pied des monts Rodnei, le village de Telciu accueille depuis 2012 une initiative éducationnelle et culturelle pas comme les autres. Tout a commencé par des conférences universitaires. Vu leur très grand succès, 4 ans plus tard, en 2016, voyait le jour l’Ecole d’été de Telciu, suivie par la création du Centre pour l’Etude de la modernité et du monde rural.


    En 2019, cette Ecole d’été en est arrivée à sa 4e édition, qui s’est déroulée du 11 au 18 août. Anastasia Oprea, coordinatrice de projets et des relations publiques de l’Ecole d’été de Telciu nous parle des débuts de cette initiative et de son évolution : « Son évolution a été progressive. Il y a eu tout d’abord des conférences internationales avec les étudiants et les professeurs. Puis, nous avons constaté qu’il fallait prolonger la durée que nos invités passaient à Telciu pour pouvoir leur offrir le temps de discuter à fond les thématiques proposées et d’interagir. Parmi nos invités il y a non seulement des étudiants et des professeurs, mais aussi des journalistes et des activistes. Ils viennent de Roumanie et de l’étranger, ce qui donne l’occasion d’avoir un échange d’idées critiques très intéressant. C’est Valer Simion Cosma, un historien de Cluj né à Telciu, qui a eu l’idée de créer le Centre pour l’Etude de la modernité et du monde rural. Notre événement a donc un caractère universitaire, culturel et artistique. Nous souhaitons montrer surtout que les villes ne sont pas les seuls centres de la modernité. Ce n’est pas uniquement en ville qu’il est possible de faire un échange d’idées. »



    Cette année, le thème de l’école d’été de Telciu s’intitulait « Race, souverainetés et pensée du sud-est ». Parmi les invités étrangers qui y ont tenu des conférences ont figuré Julie Klinger, assistante d’université à Frederick S. Pardee School of Global Studies aux Etats-Unis et Don Kalb, professeur au sein du département d’anthropologie sociale de l’Université de Bergen en Norvège et à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas. S’y sont ajoutés des professeurs roumains de renom qui enseignent en Allemagne et en Grande Bretagne. L’objectif des conférences et de l’ensemble des activités de l’Ecole d’été de Telciu, était de rapprocher la culture du monde rural. Anastasia Oprea ajoute : « Nous organisons aussi des ateliers destinés aux enfants. Par exemple, il y a eu un cours d’anglais enseigné par des méthodes alternatives, puis un atelier de percussion, un autre de jonglerie ou encore un atelier d’animation en stop-motion. Toutes ces activités sont gratuites pour les habitants du département et du village. Nous essayons donc d’apporter les activités pratiquées en ville dans le monde rural ».



    Il faut dire aussi que les événements organisés à Telciu ne se limitent pas à cette Ecole d’été, aux conférences et aux ateliers mentionnés. Anastasia Oprea nous présente d’autres activités culturelles qui ont lieu dans ce village : « Un 3e projet de résidence artistique et de création, intitulé « Recueillis à Telciu » invite les habitants du village à assister à la création de produits artistiques. Nous invitons des couples d’artistes ou de chercheurs à passer un mois chez nous pour réaliser ensuite des textes pour des spectacles de théâtre ou des documentaires. Lors d’une résidence consacrée à l’art visuel, un artiste et une pédagogue ont travaillé avec les enfants d’une commune voisine pour réaliser un album de bande dessinée en utilisant la technique du collage. Nous voulons faciliter le dialogue entre les gens qui viennent de la ville, du milieu académique ou artistique, et la communauté du village, parce qu’il existe trop d’inégalités entre les centres urbains et le monde rural. »



    La place de la culture n’est pas uniquement en ville. Les habitants du milieu rural ont eux aussi le droit d’en bénéficier. C’est le message que le village de Telciu souhaite transmettre au monde entier. (Trad. Valentina Beleavski)