Category: RRI Culture

  • La philosophie pour tous et surtout pour les adolescents

    La philosophie pour tous et surtout pour les adolescents

    Eh bien, la réponse est « oui », contrairement au mythe selon lequel les philosophes sont des personnes qui n’ont pas vraiment de rapport réel avec le monde concret. C’est ce qu’affirme, arguments à l’appui, Laurentiu Staicu, professeur à la Faculté de philosophie de l’Université de Bucarest, dans son récent volume « Socrate en jeans ou la philosophie pour les adolescents », publié chez la maison d’édition Trei. Pourquoi a-t-il choisi de s’adresser à cette tranche d’âge ? C’est l’auteur du livre qui nous le dit. Ecoutons Laurentiu Staicu : « L’adolescence est probablement l’âge le plus propice pour une première rencontre avec la philosophie et pour faire de la philosophie. Pourquoi je dis cela ? Parce que l’adolescence est l’âge durant lequel nous sommes suffisamment mûrs pour suivre une idée ou une pensée philosophique. Ce qui plus est, nous sommes encore assez malléables, élastiques et nous pouvons laisser nos lectures philosophiques modeler notre esprit. Une fois adultes, ces choses n’arrivent plus. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bien de lire de la philosophie après l’adolescence, mais à l’âge adulte nous ne sommes plus aussi disposés à changer la manière de regarder le monde. Par ailleurs, il est vraiment étrange de voir que l’on écrit peu d’œuvres philosophiques pour les adolescents. On écrit beaucoup d’ouvrages introductifs à la philosophie pour les adultes et les enfants, mais moins pour les adolescents. C’est pourquoi j’ai pensé combler cet espace vide et j’ai écrit une introduction à la philosophie dédiée notamment aux jeunes. »

    Et vu que le dialogue était le moyen d’investigation philosophique préféré par Socrate, les chapitres du livre sont en fait des dialogues entre deux lycéens avec le grand-père philosophe de l’un des deux au sujet de concepts fondamentaux tels la liberté, la justice, l’amour et la vérité. Laurențiu Staicu : « Le dialogue est une forme de communication beaucoup plus amicale, beaucoup plus ouverte. Je ne pourrais jamais imaginer – et là je m’exprime en tant que professeur expérimenté à la Faculté de philosophie – un adolescent lisant avec passion un ouvrage philosophique dans lequel l’auteur fait un véritable monologue sur un certain thème. Cette forme de communication est moins accessible. C’est pourquoi j’ai opté pour le dialogue, parce qu’il rend possible une implication personnelle, il nous permet de participer au débat. En plus, le dialogue permet à l’auteur de présenter plusieurs points de vue, même s’il s’agit d’une tâche plus difficile à réaliser. Il faut présenter plusieurs points de vue sur le même sujet, ce qui est évidemment plus compliqué. »

    En Roumanie, la philosophie est enseignée uniquement aux élèves en terminale, soit à des jeunes de 17 – 18 ans. Cela est carrément insuffisant, affirment certains experts éducationnels. La philosophie devrait-elle être enseignée à commencer par les premières années de lycée ou bien même à partir du collège ? Ecoutons l’opinion de Laurentiu Staicu : « Oui, à condition de savoir comment s’y prendre. Comme nous l’avons déjà affirmé, l’adolescence est l’âge le plus approprié pour une rencontre sérieuse avec la philosophie. Cela ne veut pas dire que cette rencontre ne peut pas avoir lieu plus tôt, mais l’enfant n’est pas suffisamment mûr, il n’est pas prêt à suivre l’idée philosophique jusqu’au bout. La pensée philosophique est très abstraite et elle doit être simplifiée pour être comprise par des enfants plus jeunes. Il faut beaucoup schématiser, mais cela ne veut pas dire que c’est irréalisable. Il est d’ailleurs très utile de nous rendre compte de cela. Il faut seulement avoir la volonté de le faire et dépasser ce préjugé selon lequel la philosophie est uniquement réservée aux personnes qui veulent vivre la tête dans les nuages et ne disposent pas de capacités utiles dans la vie. Et cela est complètement faux. » Et c’est justement ce que le livre « Socrate en jeans ou la philosophie pour les adolescents » souhaite démontrer.

  • Ada d’Albon, de passage sur Bucarest

    Ada d’Albon, de passage sur Bucarest

    On s’est donné rendez-vous un vendredi, à 14h30,
    dans le hall d’un joli hôtel du centre de Bucarest où elle est venue de Paris,
    malgré la pandémie, lancer son deuxième volume suggestive ment intitulé« Sans
    titre ». Théâtre, écriture et amour, c’est par ces mots qu’on pourrait
    décrire le destin d’Ada d’Albot, actrice roumaine de théâtre forcée de quitter
    la Roumanie pour se voir exilée en France, dans les années 1980, avec son mari,
    le metteur en scène Laurentiu Azimioara et leur fils. Née à Prague, elle a
    passé son enfance sur Bucarest dans la maison du grand écrivain roumain, Mihail
    Sadoveanu. Avec les Bourbons pour ancêtres, Ada d’Albon a partagé sa vie entre
    ses passions. Car, comme vous allez voir, pour cette femme rien n’est plus
    important dans la vie que l’amour.

    R

  • La librairie mobile

    La librairie mobile

    L’état d’urgence décrété à la mi-mars et, par voie de conséquence, la fermeture temporaire de la plupart des commerces ont pratiquement entraîné la disparition d’autres « boutiques » de livres. Le meilleur moment pour en lancer une, mobile, nommée « Des livres sur des roues », s’est dit Ionuț Trupină, directeur des Librairies Humanitas et initiateur du projet. « Nous avons pensé à ce projet pour la première fois il y a quelques années, mais il s’est concrétisé à peine ce printemps. Nous avons acheté une caravane, que nous aménagée, en y installant des étagères pour les bouquins et l’éclairage électrique. Le projet a démarré en septembre et le premier arrêt a été la commune de Scrioaștea, dans le département de Teleorman, où nous avons fait un don de livres. Le lundi, 14 septembre, nous avons entamé l’itinéraire établi, qui inclut une trentaine de communes, où nous nous arrêtons quelques heures pour vendre des volumes aux désireux d’en acheter et aussi pour faire un don d’une centaine de livres à la bibliothèque publique ou à celle du lycée qui existe dans chaque zone »

    Imaginé comme un projet étalé sur six semaines, « Des livres sur des roues » s’arrête dans de petites villes et des communes rurales, ainsi que dans des villes moyennes ou même grandes, sises dans les régions les plus en manque de lecture. L’itinéraire de la caravane traverse la Roumanie du nord au sud et de l’est à l’ouest, raconte Ionuț Trupină. « Nous essayons d’aller dans les communes et les villes où les librairies n’existent pas ou bien la vente de livres est reléguée dans un coin obscur d’un supermarché destiné à vendre des marchandises bien différentes. Il y en a où les livres occupent un petit 20% de la surface allouée, le reste étant occupé par des produits de papèterie. Puisque nous avons besoin d’une autorisation délivrée par l’administration locale de chaque endroit, nous avons demandé la permission de nous arrêter dans le périmètre central. Ou bien près d’un établissement scolaire, pour que les enfants y voient ce que c’est qu’une librairie et puissent feuilleter des bouquins. Nous avons été très bien accueillis, mais nous avons aussi rencontré des gens qui entraient pour la première fois de leur vie dans une librairie. Et nous allons y retourner, car les gens nous ont demandé d’y revenir régulièrement. »

    Les auteurs du projet « Des livres sur des roues » réfléchissent donc à le prolonger ou à le reprendre l’année prochaine, affirme Ionuț Trupină : « La météo aidant, c’est-à-dire pas trop de pluie ni de neige précoce, nous essaierons de continuer le projet au-delà des six semaines prévues, surtout si l’hiver prochain n’est pas trop rude. Si c’est comme ça, on pourrait continuer les déplacements de la caravane pendant les mois d’hiver. Si non, ce sera pour le printemps prochain. Parce que les demandes sont nombreuses, soit par téléphone, soit par les réseaux sociaux. Nous essaierons de mettre en page des itinéraires en fonction des demandes des gens. »

    Après une semaine passée dans le département de Vâlcea, la caravane aux livres sillonne la région de Hunedoara. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • Le projet « La culture dans la grange »

    Le projet « La culture dans la grange »

    « C’est
    un investissement dans l’avenir du village », dit l’équipe
    qui mène ce projet. Huit ans après s’être lancé dans cette
    aventure, le metteur en scène Victor Olahut, la comédienne
    Florentina Nastase et le dramaturge Flavius Lucacel ont réalisé une
    centaine de spectacles en milieu rural. Un véritable noyau composé
    de comédiens, plasticiens, bibliothécaires et autres partenaires et
    sponsors s’est constitué autour de cette idée. Ce genre de théâtre
    inédit s’est étendu en 2016 à 5 départements du pays. Des cours
    pleines de villageois, qui avaient pris place sur des bancs et sur
    des ballots de paille, avec des enfants regardant la pièce assis sur
    des couvertures juste devant la scène, c’est dans ce décor que se
    déroulent les pièces de théâtre dans le cadre du projet « La
    culture dans la grange ».

    Comment
    se sont adaptés les initiateurs de ce projet au nouveau contexte de
    pandémie ? C’est Victor Olahut, initiateur et manager du projet, qui
    explique : « Cet
    été, il a fallu respecter un nombre fixe de places et des mesures
    de distanciation physique. Par conséquent, nous n’avons pas pu
    inviter tout le village au théâtre, comme ce fut le cas les années
    précédentes. Nous avons été heureux de rencontrer à nouveau
    notre public et le public a bénéficié d’un théâtre de qualité.
    Vu les conditions dans lesquelles tous les événements culturels ont
    été organisés en 2020, nous sommes très satisfaits de ces
    résultats. Certes, nous avons végété de mars à avril, mais
    lorsque nous avons commencé, nous l’avons fait en force. Nous avons
    aussi enregistré une première dans notre activité : nous avons
    réalisé un film impliquant un groupe interethnique d’enfants de la
    commune de Somes – Odorhei, du comté de Salaj. Les enfants ont
    participé deux mois durant à des ateliers de théâtre. Ils sont
    merveilleux et le titre du film est très suggestif : Pandelia.
    Parallèlement, nous avons porté le spectacle « Experimentul »
    (« L’expérience ») dans une douzaine de villages. Les
    astres ont été avec nous. Avec une centaine de représentations en
    milieu rural, il est clair que les gens apprécient ce que nous
    faisons. Autrement, nous aurons probablement renoncé. Vous savez,
    pour les hôtes, c’est un effort important de recevoir tant de gens
    dans leur cour et de transformer leur grange en scène. Et pourtant,
    à la fin du spectacle, nous arrivons à préparer le spectacle de
    l’année prochaine. Ce qui nous pousse le plus à continuer, ce qui
    nous motive, c’est l’enthousiasme des gens. »


    Il
    faut avoir une réelle motivation pour constituer une équipe
    composée de personnes difficiles à remplacer, avoue notre
    interlocuteur. Et parmi ces personnes, Victor Olahut nomme Iulian
    Glita et Marin Grigore, deux comédiens qui passent une bonne partie
    de l’été à introduire le théâtre parmi les villageois. Comment
    est-ce de passer son été au service du théâtre ? En fait, ce
    n’est pas si romantique que cela semble à première vue, mais c’est
    plutôt quelque chose de pratique. Avant de s’exprimer sur scène,
    chaque membre de l’équipe doit passer un véritable test
    pluridisciplinaire. Il est tant chauffeur, spécialiste en lumières,
    costumier, responsable de la sonorisation, des communiqués de presse
    et même charpentier en charge de l’assemblage des bancs sur lesquels
    doit s’asseoir le public.

    Et
    cette année, l’équipe du projet « La culture dans la grange »
    a-t-elle eu une expérience importante ? Une véritable leçon, selon
    Victor Olahut : « Nous
    avons appris qu’il fallait être beaucoup plus flexibles
    qu’auparavant. Nous, par exemple, nous avons trouvé une forme
    d’éducation par la culture. Lorsqu’on travaille beaucoup pour
    développer un projet, à partir d’un certain moment, les choses
    commencent à fonctionner indépendamment. Et il y a ce risque
    d’arriver à une sorte d’autosuffisance et à cesser toute quête du
    renouveau. Et lorsqu’une pandémie arrive et que l’on est dans
    l’impossibilité de dérouler son activité, que fait-on ? Il est
    difficile de dire quelque chose de nouveau lorsqu’on devient
    confortable avec la situation dans laquelle on se retrouve.
    Désormais, il faut être créatifs et essayer d’introduire
    constamment
    quelque chose de nouveau dans la relation avec le public, et non
    seulement lorsque la situation nous oblige à le faire. »


    Et
    voilà qu’un nouveau projet a vu le jour, dont le spectacle inaugural
    aura lieu prochainement. Il s’agit d’un projet financé en partie par
    l’Administration du fonds culturel national en partenariat avec le
    Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu. Les
    répétitions ont lieu actuellement avec les comédiens Marin Grigore
    et Vlad Robas. Une musique assez futuriste, un spectacle live et un
    thème généralement humain, voici les principaux repères d’une
    production qui attend son public à partir du 5 octobre au Théâtre
    national de Sibiu, avant une tournée à travers la Roumanie.





  • « Notre maison brûle ! »

    « Notre maison brûle ! »

    L’actuel contexte pandémique a remis sur le tapis les problèmes auxquels l’humanité se confronte dernièrement. Parmi ceux-ci : la protection de l’environnement. Ils sont nombreux ceux qui tirent la sonnette d’alarme quant à l’état de la planète qui malheureusement se dégrade et perd de sa vigueur au fur et à mesure que l’homme l’exploite. Voilà pourquoi la Plateforme internationale de Théâtre de Bucarest a décidé de placer son édition de cette année sous le slogan « Notre maison brûle », issu d’une phrase restée célèbre que l’ex président français Jacques Chirac avait prononcée en ouverture de son discours au IVe Sommet de la Terre en 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » a-t-il affirmé à l’époque. Pour plus de détails sur cette initiative culturelle, on a invité au micro Clara Traistaru, spécialiste en management culturel.

  • « Cu tenda », un projet sur les Aroumains des Balkans.

    « Cu tenda », un projet sur les Aroumains des Balkans.

    Notre invitée d’aujourd’hui est un jeune membre de la communauté aroumaine de Roumanie, passionnée d’ethnologie et de recherche sur le terrain. Son nom est Georgiana Vlahbei. A la fin de ses études universitaires, une rencontre inattendue a marqué un tournant dans sa vie. C’est lors de cette rencontre qu’est née l’idée d’un des projets culturels les plus importants consacré à sa communauté, intitulé en aroumain « Cu Tenda », ce qui signifie voyager et dormir sous la tente. Le titre complet du projet est « Histoires, sons, images en mouvement. La mémoire vive des Balkans et de l’Europe du sud-est ».

    Georgiana Vlahbei nous explique plus en détail comment est née cette initiative : « Les rencontres qui ont mené à ce projet ont été très belles et très intéressantes. En 2012, j’étais bénévole au Musée du Paysan roumain. Aux côtés de Lila Passima, coordinatrice de la section d’Education muséale, j’ai participé à l’organisation d’une exposition itinérante à Madrid. C’est là que nous avons fait connaissance. Ce fut la rencontre qui a donné naissance à ce projet, au moment où nous avons découvert les liens très forts qui nous unissaient. Cela nous a permis de mettre sur pied un projet européen consacré à l’héritage aroumain que nous avons en commun. »

    Entre 2015 et 2019, le projet « Cu tenda », qui est financé par le programme Europe créative de l’UE, s’est cristallisé par la coopération culturelle entre le Musée du Paysan roumain de Bucarest, en tant que leader du projet, l’Université de Plovdiv, en Bulgarie, le Centre pour le dialogue interculturel de Kumanovo, en Macédoine, et l’Association l’Observatoire des recherches sociales et anthropologiques de Tricase, en Italie. Georgiana Vlahbei nous parle de cette collaboration : « Aux côtés de nos trois partenaires d’Europe du sud-est, nous avons imaginé un itinéraire culturel de la mémoire vivante. Il ne s’agit pas uniquement de la mémoire des Aroumains, mais aussi d’autres groupes ethniques, sans territoire constitutionnel, sans un pays. En fait, l’ensemble du projet tourne autour de cette tentative de faire vivre le patrimoine immatériel : les histoires, les témoignages sur la vie, les occupations, les liens avec la nature. Nous avons souhaité les documenter par nos expéditions et nos recherches dans les villes où ces groupes vivent aujourd’hui dans les Balkans. »

    Des jeunes de tous les pays participants au projet « Cu tenda » ont imaginé des produits culturels censés reconfirmer leur identité, pour qu’un nombre aussi grand que possible de groupes ethniques puissent en bénéficier dans l’espace balkanique. Le Musée national du Paysan roumain y a contribué par l’organisation d’expositions et d’événements culturels.

    Georgiana Vlahbei nous donne quelques exemples : « Aux côtés des jeunes de Kumanovo, nos partenaires de Macédoine ont créé une pièce de théâtre très intéressante, qui parle justement de la manière dont cette identité se manifeste chez les jeunes d’aujourd’hui et des défis qu’ils ont à relever. Ce sont des jeunes de différentes ethnies, puisque la ville de Kumanovo est multiculturelle. Je mentionnerais aussi deux expositions très importantes, dont une que le Musée du Paysan roumain a créée et a fait voyager dans tous les pays partenaires et qui raconte les histoires des Aroumains de plusieurs points de vue : historique, culturel, ethnographique ou encore archéologique. »

    Mais, peut-être, le résultat le plus important du projet européen « Cu tenda », ce sont les archives réunies pendant les recherches menées sur le terrain. Elles témoignent notamment de la manière dont l’identité culturelle est ressentie par les jeunes aroumains qui ont pris part à cette démarche.

    Georgiana Vlahbei tire les conclusions de cette initiative : « Ce fut un succès, nous l’espérons bien, car nous avons vu les effets des échanges qui ont eu lieu entre les générations, entre les personnes âgées et les jeunes. Nous avons voulu stimuler ce contact, la transmission d’histoires, de vieilles pratiques, de mémoires. C’est un des succès les plus importants de notre projet. Puis, notre réussite se remarque aussi au niveau de l’originalité et de tout ce que le projet a réussi à amener dans l’espace européen plus ample, pas seulement dans les Balkans ou en Roumanie. C’est notamment le besoin de faire entendre ces voix, les micro-histoires des communautés qui n’apparaissent que rarement dans les discours publics. »

    Vivre au croisement de deux mondes est un privilège pour Georgiana Vlahbei. En mariant la tradition et la technologie, les jeunes peuvent refaire les liens qui ont été brisés entre les générations, estime notre invitée : « Je me retrouve, probablement, dans une position privilégiée, dans le sens où, en tant que membre de la génération du millénaire, de cette génération « 3.0 », je représente au moins deux mondes. Et je pense que ce n’est pas seulement mon cas et celui de mes amis aroumains, aux côtés desquels j’ai construit ce projet. Je pense que c’est valable en général, pour l’ensemble de la jeune génération d’Aroumains, du moins ceux de Roumanie, sinon des Balkans aussi. C’est toute cette effervescence, ce retour vers les contes de nos grands-parents. Le plus important, c’est le fait que nous disposons de toutes les ressources : tout ce que le monde contemporain nous offre et la possibilité de visiter les endroits d’où proviennent nos ancêtres. A tout cela s’ajoutent la technologie et la possibilité de communiquer entre nous, de former de vrais réseaux. »

    Récemment, le Bureau Europe créative a salué la contribution du projet « Cu tenda », et l’a inclus parmi les études de cas présentés sur son site europa-creativa.eu. Pour plus de détails, visitez aussi sur la page Facebook du projet « Cu tenda ». (Trad. Valentina Beleavski)

  • L’exposition « Delectatio Morosa », accueillie par la Galerie 1001 Arts

    L’exposition « Delectatio Morosa », accueillie par la Galerie 1001 Arts

    Notre imagination quotidienne et nos peurs sont au cœur de la troisième exposition de peinture, qui fait partie du projet curatorial 3A2G4N – 3 jeunes artistes sur lAvenue de la Victoire. Lexposition a été ouverte du 6 au 20 août, à la galerie 1001 Arts, située 91-93 Avenue de la Victoire. Le jeune artiste qui y a exposé ses toiles sappelle Theodor Grigoraș. Selon lui, cette exposition, intitulée ” Delectatio Morosa” parle du plaisir de se délecter de sa propre imagination.


    Lhistoire du projet a des racines profondes. Des racines qui ont grandi et se sont développées au cours des 10 dernières années. En déambulant sur l Avenue de la Victoire, la plus ancienne artère de Bucarest, on constate que, dans un passage commercial assez animé, il y a un espace dédié à lart. Et pas nimporte quel type dart. Cristian Cojanu, initiateur et coordinateur de ce projet curatorial nous a parlé des débuts de celui-ci: «Ce projet est la continuation dun travail de près de 10 ans, par le biais duquel nous avons découvert et lancé de jeunes artistes. Pour une description plus précise je dirais quil sadresse aux jeunes artistes frais émoulus de lUniversité dart qui font lexpérience des deux premières années de rencontre avec la réalité. Pendant leurs études supérieures, ils ont à leur disposition un atelier et du matériel de travail. Tôt après, ils découvrent que le prix des matériels et le montant du loyer pour latelier ne sont pas du tout négligeables. Et ils se rendent compte que pour exposer leurs ouvrages ils doivent se démener. Ceux qui ne le font pas – plus de la moitié dentre eux, je crois – finissent par délaisser le pinceau.”


    Cristi Cojanu nous a également expliqué dans quelles circonstances a été déniché cet endroit. Vers la fin 2017, les espaces situés au rez-de-chaussée des immeubles de cette zone très fréquentée de la capitale étaient déserts et dans un piètre état. Il y avait partout des affiches vitrine « A vendre » ou « A louer ». Alors, lAssociation 1001 Arts a recherché les propriétaires et commencé petit à petit à organiser des événements culturels. À la suggestion de Cristi Cojanu, ils ont jeté les bases dun projet baptisé «Projet de réhabilitation culturelle de lAvenue de la Victoire». Sitôt dit sitôt fait: ils ont organisé 20 événements en 2 mois, qui ont réuni entre 5 000 et 10 000 visiteurs. Entre temps, les choses ont progressé. Bien sûr, la pandémie les a obligés à réviser leurs plans. Cristian Cojanu explique: «Nous avions prévu un calendrier dexpositions extraordinaire, qui aurait dû commencer en février, mars. Nous aurions réussi à obtenir du financement et à organiser des expositions à létranger. Tous ces projets sont tombés à leau, évidemment. En revanche, nous sommes parvenus à mener à bien ces trois expositions estivales: lexposition dAndrei Grigore, lexposition dOtto Constantin – Quelle nostalgie, quel tourment – et celle de Theodor Grigoraș – Delactatio Morosa. 90% de ces ouvrages ont été réalisés pendant les mois de confinement et donc tous sont liés à la période que nous traversons. “


    Notre interlocuteur nous a également parlé des événements envisagés dans un proche avenir par lAssociation 1001 Arts et par la Fondation pour la Culture et les Arts, qui la rejointe dans le projet déroulé cet été. Il y aura, à lautomne, la suite de lexposition de groupe sur le thème “Bestiaire”. Commencée en 2016 et accueillie par le même espace du centre ville, elle nous fait part des craintes des artistes. Le concept proprement-dit remonte loin dans lhistoire de lhumanité. Ce qui est particulièrement intéressant cest la comparaison que lon peut établir entre les ouvrages exposés lors des différentes éditions de lévénement et qui portent la signature de générations dartistes éloignées dans le temps. La conclusion générale cest que les peurs des artistes dun certain âge sont liées plutôt à la religion, à la pauvreté ou aux régimes totalitaires, alors que les jeunes appréhendent surtout les choses qui ont trait à lenvironnement, à lintelligence artificielle. Ils craignent aussi que les humains ne perdent de vue lessence, le sens même de lexistence. Reste à savoir quelles craintes lexposition de cet automne va révéler aux visiteurs, car “2020 est une année très fertile de ce point de vue”, a conclu Cristian Cojanu, notre interlocuteur.


  • Une bibliothèque de quartier créée par les lecteurs

    Une bibliothèque de quartier créée par les lecteurs

    La crise sanitaire que nous traversons oblige certains d’entre nous au confinement. Et comme les livres peuvent devenir des compagnons encore plus agréables qu’en temps normaux, les librairies et les bibliothèques devraient s’approcher des gens. C’est justement le but du projet le plus récent de l’Association Chacun de nous compte. Il s’agit d’une bibliothèque mobile, censée offrir des livres, mais aussi une ouverture sur la communauté, par le biais des lectures partagées, tout en respectant la distanciation sociale.

    La consommation culturelle et donc implicitement l’éducation par la culture sont d’ailleurs les objectifs spécifiques de cette association, précise sa représentante, Ioana Cărtărescu-Petrică: Nous collectons des livres et des fournitures scolaires destinés aux enfants du milieu rural, notamment à ceux d’entre eux qui vont à l’école. Nous collaborons avec les écoles et avec les professeurs. Suite à leurs messages, nous rendons visites aux enfants et leur demandons d’écrire sur un bout de papier ce qu’ils souhaiteraient lire. Ensuite, nous faisons la collecte auprès des membres de notre association ou de nos sympathisants. Nous recueillons les titres respectifs ou bien les livres s’inscrivant dans la thématique ou le genre souhaités pour les offrir aux enfants. Juste avant la rentrée des clases, nous nous chargeons aussi de la collecte de fournitures scolaires. En ce moment même, nous nous apprêtons à démarrer une campagne pour procurer des cartables équipés de tout ce qu’il faut. Nous avons également en vue une bibliothèque mobile pour les seniors. Nous nous rendrons dans les résidences pour personnes âgées et leur amènerons des livres. Ces livres, on va les changer périodiquement, de sorte que les bénéficiaires puissent avoir accès à un nombre de titres aussi grand que possible. Ainsi, une surprise agréable les attendra, une fois par mois

    En attendant que le projet de la bibliothèque pour les seniors se concrétise, une bibliothèque mobile de quartier a vu le jour. Elle se trouve juste devant le siège de l’Association Chacun de nous compte, dans une ruelle tranquille, aux maisons modestes. Cette bibliothèque s’adresse à toutes les catégories sociales et à tous les âges, explique notre interlocutrice, Ioana Cărtărescu-Petrică: Elle est conçue d’après le modèle des bibliothèques de ce type que l’on a vu apparaître en Occident ces derniers temps. L’idée c’est d’installer dans la rue des boîtes à livres, accessibles à tout le monde. N’importe qui peut emprunter un livre ou l’échanger contre un autre, qui lui appartient. L’offre est très variée et s’adresse tant aux adultes qu’aux enfants. Il y a aussi des CD et des albums d’art pour les amoureux de la culture. Autant dire que ce projet ne concerne pas les personnes défavorisées, mais les passionnés de lecture, en général. Nous avons constaté qu’en cette période stressante de pandémie les gens prennent plaisir à découvrir des moyens de sortir de la routine. Bon nombre d’entre eux n’ont peut-être pas le temps d’entrer dans une librairie. Pourtant, ils seront sans doute contents de trouver des livres sur leur chemin.

    L’Association Chacun est important assure que cette bibliothèque de rue ne disparaîtra pas d’ici longtemps. L’été dernier, lorsqu’elle a été ouverte, elle recelait un volume de livres moins important qu’aujourd’hui. En plus, la boîte qui les abrite maintenant peut être fermée. Ioana Cărtărescu-Petrică nous a expliqué comment les choses fonctionnent exactement: Chacun peut feuilleter les bouquins. Nous avons aussi du gel hydro alcoolique, donc tout se passe dans le respect des règles d’hygiène. Une fois le choix fait, on peut emporter trois livres maximum. Les lecteurs peuvent retourner les livres empruntés ou bien les garder et les remplacer par des livres de leur bibliothèque personnelle. L’idée c’est de faire circuler les livres et de les faire parvenir au plus grand nombre possible de gens. Le retour des livres n’est donc pas obligatoire, mais il nous arrive d’en recevoir plus que nous n’en avons prêté. Cela parce que les lecteurs veulent partager avec les autres les livres qu’ils ont aimés.

  • Le Festival international de film Transilvania, une édition 2020 particulière

    Le Festival international de film Transilvania, une édition 2020 particulière

    Le Festival international de film
    Transilvania – connu en Roumanie par son acronyme anglais, TIFF – se déroule en
    ce moment même à Cluj-Napoca, dans le centre-ouest du pays. Il a démarré le
    vendredi 31 juillet avec une projection en plein air sur la Place Unirii et se
    poursuivra jusqu’au dimanche 9 août. Les billets pour le film d’ouverture, « La
    Belle Époque », une comédie française avec Daniel Auteuil, Guillaume Canet
    et Fanny Ardant, ont été vendus en un jour et beaucoup de projections se
    déroulent à guichet fermé. En tout, plus de 130 films seront visionnés cette
    année durant les dix jours de festival, à Cluj et dans les environs de la
    ville. En plus, réalisateurs, acteurs, producteurs et distributeurs de film
    roumains comptent parmi les invités d’une édition TIFF qui présente un nombre
    record de productions locales – près de 40 en tout. Mais cette 19e édition
    d’un festival reconnu comme le plus important rendez-vous cinématographique de
    Roumanie est pour le moins particulière. La plupart des festivals du pays ont
    été annulés, reportés ou transférés en ligne à cause de la crise du Covid-19.
    TIFF aussi a changé de dates : il devait initialement commencer fin mai et
    a été repoussé de deux mois. Et l’événement en lui-même a dû, bien évidemment,
    s’adapter aux règles sanitaires en vigueur. Cela se traduit par des projections
    exclusivement à l’extérieur, dans une dizaine d’endroits, car les événements en
    lieux clos restent interdits en Roumanie.

    Comment se construit un festival
    d’une telle ampleur en cette année 2020 qui restera pour nous tous en mémoire
    comme l’année du coronavirus ? Éléments de réponse avec le directeur artistique
    de TIFF, Mihai Chirilov : « Nous
    avons relevé ce défi, d’organiser une édition dans des conditions plutôt
    adverses, avec un budget réduit par rapport aux années précédentes. Car,
    justement, une partie de nos sponsors se sont retirés. Il y a une crise
    financière qui a affecté tout le monde, donc, inévitablement, qui affecte le
    Festival aussi. Mais nous voulions vraiment que TIFF ait lieu. Nous avons
    démarré le travail pour cette édition l’année dernière et puis nous avions en
    tête ces cinéastes qui ont fait de très bons films qui n’ont pu être vus nulle
    part. Nous avons pratiquement rejeté l’idée de faire un festival en ligne, car
    pour nous un festival de film en streaming, ce n’est pas vraiment un festival.
    C’est différent, cette vibration qu’apporte l’événement se perd. C’est pourquoi
    nous avons préféré attendre jusqu’au moment où les choses pouvaient devenir
    possibles. Par conséquent, on continue avec cette édition un peu restreinte,
    pour ce qui est du nombre de films et de spectateurs. On a environ 25% de films
    en moins par rapport aux années précédentes, et ce à cause des contraintes
    techniques. Nous avons essayé de trouver un maximum d’endroits pour accueillir
    les projections en plein air et aussi de profiter du fait que le festival n’a
    pas lieu en juin, avec un temps plus capricieux, mais en août, ce qui nous
    permet d’enchaîner les projections jusque tard dans la nuit. »




    Réservée aux réalisateurs débutants ou à leur
    deuxième long métrage, la compétition officielle TIFF 2020 comprend douze
    histoires étonnanteset autant d’approches originales, dont une se verra
    décerner le Trophée Transilvania. Huit sont des films de début de réalisateurs
    soit en début de carrière, soit connus pour des documentaires ou des séries,
    mais les douze films de la compétition officielle sont projetés en première
    nationale à Cluj. Le directeur artistique Mihai Chirilov passe en revue le
    programme deTIFF2020 : «
    Nous avons gardé les sections traditionnelles du Festival, la Compétition, pour
    les réalisateurs à leur premier ou deuxième long-métrage, la section Super
    Nova, qui regroupe les meilleurs films que l’on a pu voir dans les festivals, à
    compter de l’automne dernier jusqu’à la Berlinale, car le Festival de film de
    Berlin est le dernier de cette année à s’être déroulé dans son format
    traditionnel. Ensuite, nous avons les projections Pleine lune, une sélection de
    films fantastiques et d’horreur ; la section No Limit, qui comprend une
    sélection de documentaires extraordinaires, des hommages apportés à de grands
    cinéastes. Je rappelle aussi la rétrospective Federico Fellini, les ciné-concerts,
    les projections anniversaires, les Jours du film roumain. Cette année devait
    être l’année de l’Italie à TIFF et nous avons essayé de faire venir de très
    bons films, des films primés, aux côtés de cette rétrospective Fellini pour les
    cent ans de la naissance d’un des plus importants réalisateurs de l’histoire du
    cinéma. Alors on pourra voir à Cluj, sur la Place Unirii et sur le plus grand
    écran de cinéma de Roumanie, le film La dolce vita. Et je crois que ce type de
    contrepoint à la situation que nous sommes en train de vivre représente un
    salut, en quelque sorte. »






    Une autre personnalité du cinéma, cette
    fois-ci de Roumanie, est mise à l’honneur dans cette édition du Festival
    international de film Transilvania : l’actrice Maria Ploae. Avec une
    carrière impressionnante, qui s’étend sur plus de quatre décennies, elle se
    verra décerner le Prix d’excellence TIFF lors de la cérémonie de clôture du
    Festival, le 8 août, qui se déroulera pour la première fois en plein air.
    (Trad. Elena Diaconu)





  • La Blouse roumaine au Palais royal

    La Blouse roumaine au Palais royal


    Le Palais royal de Bucarest, situé au cœur de la ville et qui accueille le Musée national dart de Roumanie, rouvrait ses portes à la mi-mai, mais pas tous les espaces pouvaient être visités à ce moment-là. Paula Varga, responsable de communication au Musée, nous a fourni des détails sur la réouverture des espaces muséaux après le confinement : « A présent, tous les espaces gérés par le Musée national dart de Roumanie sont ouverts et ils peuvent, donc, être visités, en respectant évidemment les normes de sécurité sanitaire en vigueur. Quand je dis espaces muséaux, je me réfère, en dehors de la Galerie nationale et de la Galerie dart européen, qui se trouvent dans le Palais royal, aux Musées Zambaccian et Theodor Pallady et au Musée des Collections dart. En plus, à compter du 24 juin, quand on a célébré la Journée internationale de la Blouse roumaine, nous avons également rouvert les espaces historiques. Ainsi peut-on visiter la Salle du trône, la Salle à manger royale et lEscalier des voïvodes. La réouverture a été marquée par une séance photo spéciale. Quatre comédiennes du Théâtre Nottara, Mihaela Subțirică, Ioana Calotă, Daniela Minoiu et Crenguța Hariton, ont mis des costumes traditionnels roumains pour illustrer le lien entre ces espaces historiques et la Blouse roumaine. Cet événement fait partie dune collaboration en cours avec le Théâtre Nottara où des comédiens interprètent des scènes inspirées douvrages exposés ici, dans le musée. Sur le site Internet du théâtre, vous trouverez neuf telles réinterprétations renvoyant aux ouvrages de Grigorescu, Tonitza, Ciucurencu, Rubens ou Rodin. Cette campagne, qui continuera jusquà la fin août, nous réserve beaucoup dautres surprises. »



    Le costume traditionnel roumain nous fait penser aux contrées riches en traditions et coutumes, au grand compositeur George Enescu et à la « Rhapsodie roumaine », à Ciprian Porumbescu ou à Gheorghe Zamfir et à sa flûte de Pan magique, aux tableaux romantiques de Nicolae Grigorescu ou dIon Andreescu. Le costume traditionnel, notamment la blouse roumaine, a aussi une étroite liaison avec la Maison royale de Roumanie, précise notre interlocutrice, Paula Varga: « Tant la reine Elisabeth que la reine Marie ont aimé le costume traditionnel roumain quelles ont souvent adopté dans leur tenues, y compris lors de rencontres de haut niveau. Les photos avec la reine Marie habillée en costume traditionnel sont célèbres. Dailleurs, dans la pièce située près de la Salle du trône, on peut admirer nombre de portraits royaux, dont deux représentent les reines vêtues de costumes traditionnels roumains. En plus, des personnages portant ces costumes sont à retrouver dans les décorations du palais. La bonne nouvelle, pour tous ceux qui souhaitent visiter la Salle à manger royale, la Salle du trône ou lEscalier des voïvodes, cest que les horaires de visite ont été élargis. Jusquici, on ouvrait seulement pour « le mardi des Espaces historiques ». Désormais, ces espaces-là sont ouverts au public du mercredi au dimanche, pendant les horaires douvertures du musée. » (Trad. Mariana Tudose)




  • Visages d’enfant

    Visages d’enfant


    L’Athénée roumain domine le centre-ville de Bucarest. C’est
    un des plus beaux bâtiments de la capitale roumaine, sis dans un quartier dont
    l’architecture rappelle le charme du Petit Paris. Sur le côté gauche de l’Athénée,
    une petite ruelle recèle une galerie d’art dont le style moderne fait contraste
    avec le reste de la zone : une grande vitrine à l’intérieur d’un mur en métal,
    accompagné d’une sculpture moderne qui attire les regards des passants curieux.
    C’est la galerie d’art Rotenberg-Uzunov, un coin de modernité dans un quartier chargé
    d’histoire.






    Une fois à intérieur, les contrastes frappent à nouveau.
    Derrière le mur en métal, on retrouve d’autres murs remplis de portraits d’enfants
    signés au début du 20e siècle par le peintre Bob Gheorghe Bulgaru. On plonge
    tout de suite dans un univers délicat et pur, celui de l’enfance.






    Le collectionneur Eduard Uzunov nous en dit davantage : « On
    y retrouve des portraits d’enfants peints avec un talent spécial par Bob Gheorghe
    Bulgaru, un artiste qui a vécu entre 1907 et 1938. Il avait l’habitude de
    peindre devant le restaurant Capsa – un établissement fameux – des visages d’enfants
    et des paysages. Cette exposition réunit 25 œuvres, y compris un autoportrait
    et un paysage très spécial de Bucarest. Bob Bulgaru aimait peindre des visages
    d’enfants. En tant que collectionneur d’art, cela m’a inspiré et m’a déterminé
    à acheter ses tracvaux, surtout lorsque mes filles étaient petites et que les visages
    d’enfants m’impressionnaient beaucoup. Nous avons lancé cette exposition au
    mois de juin, pour célébrer la Journée de l’enfance, surtout après la période
    de confinement. Elle est dédiée à mes filles Marie-Rose et Ivonne Uzunov. »






    Pour la critique d’art, Bob Bulgaru était le peintre de
    la pureté des portraits d’enfants. Cette exposition est donc une immersion dans
    le monde de l’enfance avec les différentes étapes de son innocence et de sa beauté.
    Le talent de dessinateur de l’artiste est mis en valeur, tout comme son talent
    de peintre, qui impressionne surtout par les couleurs choisies pour illustrer
    chaque personnage et par les jeux d’ombre et de lumière.






    Bob Bulgaru s’est éteint à 31 ans seulement des suites d’une
    leucémie. Son nom a été en quelque sorte oublié, pour refaire surface de temps
    en temps dans des expositions comme celle de cet été à Bucarest. C’est dire que
    périodiquement, chaque génération tente de récupérer l’enfance perdue et c’est
    à ce moment-là qu’elle redécouvre les superbes portraits d’enfants réalisés par
    Bob Bulgaru. (Trad. Valentina Beleavski)



  • Une plateforme en ligne pour les journalistes en herbe

    Une plateforme en ligne pour les journalistes en herbe

    Chez les jeunes, l’attraction pour le journalisme se manifeste très tôt, pratiquement au même moment que leur préoccupation pour le reste du monde et pour eux-mêmes. C’est là une évidence que les représentants de l’Association informelle des Voix pour l’insertion ont su mettre à profit pour concevoir un projet censé encourager les adolescents à écrire des articles de presse sur eux-mêmes et sur des histoires de leurs localités d’origine. Iulia Dromereschi, membre de l’Association, cheffe du projet MediaHub, sur le début du projet : « On a lancé officiellement MediaHub en octobre-novembre 2019, au bout de plusieurs années de préparatifs menés à l’époque où notre association était basée à Cluj. A présent, on a déménagé à Bucarest. Cette plate-forme s’adresse aux jeunes de 15 à 25 ans, notamment aux lycéens. Par ce projet, on s’est proposé d’encourager les adolescents à s’intéresser davantage à leurs communautés pour raconter, par la suite, différentes histoires. On encourage donc les jeunes à faire du journalisme communautaire. »

    A l’heure actuelle, une visite sur le site mhub.aiviong.ro vous offrira l’occasion d’en savoir davantage sur le parcours d’un jeune entrepreneur de 21 ans, de Botosani, qui s’est lancé dans la culture des tomates bio ou encore sur celui d’une jeune ingénieure du même département devenue célèbre après avoir commencé à fabriquer des masques de protection en coton. Et c’est toujours sur cette plateforme que l’association organise des ateliers animés par des journalistes connus et des spécialistes de la déontologie journalistique en Roumanie. Iulia Dromereschi. « A l’automne dernier, avec le soutien du Collège professionnel Gh. Asachi, nous avons commencé à travailler avec la première communauté de jeunes de Botosani, recensant 26 lycéens allant de la Seconde jusqu’à la Terminale. Sur l’ensemble, certains ont abandonné le projet avant la fin, soit pour préparer leurs examens, soit pour des raisons personnelles. Mais bon, à l’heure où l’on parle, on est toujours en contact avec 14 ou 15 élèves. Les jeunes issus de ce premier groupe ont bénéficié aussi des cours en ligne, avant que nous ne nous rendions sur place pour les connaître personnellement, passer deux jours ensemble et organiser la rédaction. C’est à peine après que le travail a démarré. Les autres mini- rédactions mises en place depuis le mois de mars ont fonctionné uniquement en ligne. Les premières rencontres, on les a organisées sur différentes plateformes éducationnelles qui ont fini par accueillir aussi nos ateliers. Seules trois mini-rédactions fonctionnent toujours en ce moment : à Curtea de Arges, à Bucarest et à Suceava. Nous avons des discussions avec nos représentants de Focsani et de Bacau, car depuis que nous sommes devenus connus sur la Toile, les jeunes s’adressent à nous, même si on ne prend pas forcément en compte l’idée de mettre en place de petites rédactions dans leurs départements aussi. »

    Et puisqu’il s’agit d’une plateforme en ligne et que le contexte pandémique actuel nous oblige à mener nos activités à distance, les participants au projet mettent à profit toutes les ressources et les opportunités techniques du numérique. Iulia Dromereschi:« Nous, on a décidé d’avancer pas à pas et de commencer par des textes écrits puisqu’à notre grande surprise, on a découvert que pas mal d’adolescents avec lesquels on travaille sont plutôt réservés quand il s’agit de produire du contenu audio ou vidéo. Voilà pourquoi, dans un premier temps, on les a invités à s’exprimer par écrit. Mais, comme le mois de juin a été déclaré le Mois du Podcast, on a réalisé avec eux des enregistrements que nous avons transformés par la suite en épisodes de podcast. Et puis, après une petite pause en juillet et août, on produira, à partir de cet automne, du contenu vidéo aussi. En attendant, on a lancé une chaîne sur YouTube pour partager différentes opinions sur le Bac en Roumanie. »

    Et comme le Media Hub de l’Association informelle des Voix pour l’insertion a de plus en plus d’adeptes et que les jeunes sont attirés par le journalisme depuis un âge très tendre, Iulia Dromereschi se propose de mettre en place des ateliers à l’intention, également, des collégiens intéressés par ce domaine. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • Timişoara, Capitale européenne de la culture, mais quand ?

    Timişoara, Capitale européenne de la culture, mais quand ?

    La ville de Timişoara
    (ouest) aurait dû être Capitale européenne de la cultureen 2021. Mais comme les événements pourraient être reportés à
    cause de la pandémie de coronavirus, à en croire les acteurs impliqués au
    niveau européen, Timişoara se prépare à éventuellement tenir le titre en
    question en 2022 ou 2023. Il est vrai qu’il y a eu une courte interruption dans
    les envois de communiqués de presse de l’Association Timişoara 2021, qui laissait
    croire à une interruption de l’activité. C’était à la mi-mars, quand l’état
    d’urgence sanitaire avait été institué en Roumanie. Désormais, avec le déconfinement, les préparatifs ont repris leur rythme habituel. Toutefois, on ne sait toujours pas si les événements auront lieu l’année prochaine ou plus tard.

    Entre temps, les organisateurs roumains ont reçu
    une bonne nouvelle. Simona Neumann, présidente exécutive de l’Association en
    charge du projet Timişoara Capitale européenne de la Culture 2021, nous dit
    laquelle : « Il s’agit de ma reconfirmation en tant que membre du comité
    directeur de la plate-forme Culture Action Europe, dont le but principal est de
    promouvoir la culture dans l’UE. Il ne s’agit pas d’un succès personnel, mais
    d’une réussite de notre Association. Je suis fière de pouvoir représenter notre
    vision au sein de cette structure, notre concept étant fondé sur la promotion
    de la culture dans tous les milieux, sur l’ouverture et la transparence et sur
    la participation de citoyens de toutes les catégories sociales au développement
    de la culture. Voilà mes objectifs pour un deuxième mandat à la tête de cette
    plate-forme européenne. »


    « Il n’y a pas de vraie guérison sans culture » – de nombreuses
    personnes partagent cet avis publié sur le site de la plate-forme Culture
    Action Europe. Quels seraient les pas vers cette guérison ? En cherchant
    une réponse à cette question, on entre dans un tourbillon d’opinions,
    d’attitudes et de solutions, constate Simona Newmann. C’est alors que sa
    mission devient difficile, surtout quand on doit affronter les défis de cette
    période trouble. En ces temps difficiles, plusieurs chapitres de notre
    existence sont bouleversés : la culture, le tourisme, la liberté de se déplacer.
    Il faut s’adapter en permanence, affirme notre invitée. S’y ajoutent les
    incertitudes liées aux normes à respecter à l’avenir par les organisateurs d’événements
    culturels dans des espaces clos ou en plein air. Les discussions sont donc en
    cours avec les municipalités des villes – capitales européennes de la culture
    en 2021, 2022 et 2023, ainsi qu’avec les ministères de la culture de leurs pays
    respectifs. La conclusion a été unanime : il faut être flexible et il faut
    reprogrammer. Timişoara est d’accord de reporter à une date ultérieure les
    événements prévus pour 2021. A présent, c’est à la Commission européenne de
    redéfinir le calendrier des Capitales européennes de la culture. Plusieurs pas
    sont à faire, dont le vote du Parlement européen et du Conseil de l’UE.


    Pour l’instant, l’Association Timişoara Capitale européenne de la culture
    2021 poursuit ses projets qui précédent l’année culturelle. Parmi eux, la
    Journée internationale de la Lumière, qui comportera un manifeste vidéo en 26
    langues. Simona Neumann : « Il s’agit du Manifeste de la Lumière qui est en parfait
    accord avec slogan du programme Timişoara Capitale européenne de la culture
    2021 : « C’est toi qui éclaires la ville ! » Ce manifeste
    appartient en fait à l’écrivaine américaineKitty O’Meara qui signe une très connue poésie méditative
    à ce sujet intitulée « And the people stayed home ». Elle a voulu devenir
    l’ambassadrice de notre manifeste et nous l’avons accueillie très chaleureusement
    au sein de notre projet. »


    La ville de Timişoara sera-t-elle capitale européenne de la culture en
    2021 ? A en croire les informations disponibles en ce moment, la réponse
    est non. Mais les efforts de l’équipe en charge du projet n’auront pas été en
    vain, car les événements prévus seront reportés à 2022 ou 2023. Tant mieux,
    l’équipe de Simona Neumann aura le temps d’adapter son offre culturelle à la
    situation nouvellement créée et d’être prête au moment où tous les projecteurs
    seront fixés sur la ville de Timişoara. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Il y a 3 décennies, en avril 1990, démarrait ce qui allait se nommer le Phénomène de la Place de l’Université : 53 jours consécutifs de protestation anticommuniste, au centre de la capitale roumaine, tout près du siège de l’Université. 30 ans plus tard, ces manifs sont remémorées dans les photographies faites sur place par Silvia Colfescu, directrice de la maison d’édition Vremea. Ces photos, elle les a réunies dans un album paru récemment et intitulé « Et in Golania ego ». Le premier président de la Roumanie post-communiste, Ion Iliescu, avait qualifié les protestataires de l’époque de « golani », « hooligans » en français. Un appellatif tout de suite assumé avec fierté par les protestataires qui manifestaient entre autres contre Ion Iliescu.

    De l’avis de Silvia Colfescu, le Phénomène de la Place de l’Université n’était que la suite tout à fait naturelle de la journée du 21 décembre 1989, lorsque le slogan « A bas le communisme ! » résonnait dans les rues de la capitale, mais aussi du Point 8 de la Proclamation de Timisoara qui exigeait qu’aucun ancien membre de l’appareil communiste ou de la Securitate, la police politique du régime, n’ait le droit d’occuper des fonctions publiques pendant une dizaine d’années ou pendant 3 législatures consécutives, avec un accent mis justement sur la fonction de chef d’Etat. Ce qui n’était pas le cas d’Ion Iliescu.

    Silvia Colfescu passe en revue quelques souvenirs de cette période tendue de manifs au début de l’année 1990, à Bucarest : « Je suis allée la nuit Place de l’Université et j’y suis allée presque chaque nuit pour apporter du cacao au lait à ceux qui tremblaient de froid dans leurs tentes. Je rentrais chez moi et que préparais des bouteilles entières de cacao au lait. Je leur ai apporté aussi des sandwichs, j’ai été une présence constante sur les lieux. J’y suis allée pendant la journée aussi, tous les jours, en fait. Tout cela pour aider les gens malheureux. Car les manifestants passaient la nuit au même endroit. Ce fut un phénomène complexe qui a réuni des gens de toutes les couches sociales. J’ai vu des professeurs des universités, mais aussi des ouvriers. J’y ai vu toute la société roumaine. »

    Initialement, Silvia Colfescu avait pris des photos des manifs pour elle – même, sans avoir un objectif journalistique ou documentaire. Elle raconte : « J’avoue que je les ai prises instinctivement, tout simplement parce que j’étais là. Je voulais avoir un souvenir. C’est tout. Par conséquent, ces 30 dernières années je ne les ai pas publiées. Je ne l’aurais jamais fait, si ne n’étais pas tombée sur les enveloppes contenant les photos de l’époque en fouillant dans des photos anciennes. En les voyant, le mon collègue de la maison d’édition, M Teo Pricop, m’a suggéré de les publier, vu que ce sont des témoignages de l’époque. Alors, j’ai constaté que l’on approchait les 30 ans écoulés depuis ce phénomène et que serait bien de rappeler aux gens ce qui s’est passé. J’ai donc scanné les photos, j’ai écrit les commentaires et je les ai fait imprimer. Et c’est ainsi que cet album est né : c’est le fruit de mon initiative de photographier les manifestations d’il y a 30 ans et l’idée de M Pricop de les publier. »

    Le Phénomène de la Place de l’Université a fini par être réprimé violemment les 13, 14 et 15 juin 1990 par la descente des gueules noires de la Vallée de Jiu à Bucarest. Des confrontations connues sous le nom de « minériades ».

    Ces jours-là, Silvia Colfescu était toujours aux côtés des manifestants, munie de sa caméra : « Le 14 juin j’ai pris des photos au siège du Parti National Paysan. Je les ai prises depuis ma voiture, lorsque j’étais de passage par là. J’ai ralenti et j’ai photographié de bas en haut par la fenêtre. C’était la seule manière de prendre des photos ces jours-là. La plupart de mes photos montrent des gens qui occupaient la Palce de l’Université. Il y a aussi des photos de détails et des portraits. J’ai photographié des « golani », des hooligans (comme on les appelait à l’époque). J’ai pris en photo un père avec deux mini-hooligans, un autre parent avec un mini-hooligan, une jeune maman avec un bébé – hooligan et même deux chiens-hooligans. Nous portions tous cette étiquette. Au moment où M Iliescu nous a qualifiés de cette manière, nous avons beaucoup aimé cette appellation et nous avons transformé cette insulte en un titre de gloire. »

    Réprimé par la violence, le phénomène de la Place de l’Université 1990 est à ce jour parsemé d’aspects qui restent dans l’ombre, avec des procès qui trainent et des agresseurs qui n’ont pas encore été punis. Néanmoins, l’enthousiasme des participants à cette manif-marathon et leur désir de changer en bien la Roumanie sont visibles dans les photos publiées dans l’album « Et in Golania ego » de Sivlia Colfescu. (Trad. Valentina Beleavski)

  • FITS 2020 #online

    FITS 2020 #online

    FITS 2020 #online, le premier grand festival des arts du spectacle d’Europe centrale et de l’est qui se déroule cette année exclusivement enligne a commencé vendredi le 12 juin pour s’achever le 21 juin, conformément à la programmation initiale. Les spectateurs de tous les coins du monde ont trouvé tous une place dans la salle de spectacles la plus grande jamais mise à la disposition des passionnés de cet art par les organisateurs du Festival international de théâtre de Sibiu : le milieu virtuel. Théâtre, danse, musique, cirque contemporain, conférences, débats, spectacles de lecture ont été les repères d’un programme qui s’est étalé du 12 au 21 juin sur le site www.sibfest.ro, sur la page Facebook de l’événement et sur son canal Youtube.

    La pandémie nous a enseigné combien flexible et relatif est le temps. Une chose que les physiciens nous expliquent depuis pas mal de temps avec les outils de la physique quantique. Ce concept se retrouve pourtant constamment dans le travail des artistes créateurs du monde, puisque tout artiste est en quelque sorte à la recherche de l’immortalité. Pour cela ils emploient des outils spécifiques : les paroles, les sons, les images, les couleurs. Le 27 mars dernier, à l’occasion de la journée mondiale du théâtre, les organisateurs du Festival international de théâtre de Sibiu auraient dû commencer la vente des billets aux spectacles figurant au programme de l’événement.

    Une conférence de presse était prévue à Bucarest le 28 mai, suite à une autre à Sibiu, conformément à une tradition datant depuis plusieurs années. Mais cette année, le parcours habituel du festival a connu un changement radical, comme nous l’explique le comédien Constantin Chiriac, manager du Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu et directeur du festival : « Nous essayons dans toute cette anormalité qui a envahi nos vies de présenter une dose de normalité et de remplir nos promesses. A notre avis, il est important que le festival de Sibiu se poursuive, dans une toute autre forme pourtant. « Le pouvoir de croire », le thème de l’événement en 2020 semble nous avoir donné l’énergie de tout organiser dans un délai des plus brefs. D’abord nous avons cherché de grandes personnalités du monde, dont une grande partie retrouvent leurs noms inscrits sur l’Allée des célébrités de Sibiu, les grands producteurs, les grands amis du festival, les coorganisateurs et les sponsors. Et voilà qu’actuellement, nous avons la certitude que 10 jours durant, nous avons 138 événements enligne d’une trentaine de pays au monde, des cinq continents. 16 saisons – 7200 minutes de spectacles durant la journée et autant durant la nuit, à l’intention du public des autres continents. » explique Constantin Chiriac.

    Qui est à retrouver derrière tous ces efforts ? Comme d’habitude, l’événement s’est déroulé sous le haut patronage du président de la Roumanie. Il est organisé par le théâtre national « Radu Stanca », en partenariat avec la municipalité de Sibiu et par le conseil local, avec l’appui des ministères de la Culture et de l’éducation et de la recherche. Il est également important de mentionner que les deux coproducteurs de FITS sont la société roumaine de radiodiffusion et la télévision publique roumaine en partenariat avec l’Institut culturel roumain. S’y ajoutent les partenaires stratégiques, des ambassades d’Etats qui participent chaque année au festival, ainsi que des instituts culturels et des consulats. Rien ne serait possible sans la participation d’un nombre impressionnant de sponsors. Repassons le micro à Constantin Chiriac : « J’ai à la main un dossier consistent, qui est tout à fait réel. Vous pouvez ainsi découvrir tous les détails de ce programme que nous avons développé et mis au point jusqu’aux moindres détails. Tout cela a été rendu possible grâce à l’équipe que nous avons développé ici dans le cadre du festival, à nos côtés et suite à la coopération avec l’école de théâtre et de management culturel de l’Université Lucian Blaga, et plus précisément de la faculté de lettres et d’arts. C’est une grande joie de penser au moment lorsque nous serions capables de passer de l’espace enligne à la réalité et à la normalité dont nous rêvons. » a déclaré Constantin Chirac, manager du Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu et directeur du festival.