Tag: Danube

  • 06.08.2015

    06.08.2015

    Canicule – La canicule continue à sévir en Roumanie, notamment dans l’ouest, le sud et le sud-est du pays où le niveau d’inconfort thermique est très accentué. Les météorologues ont émis une vigilance jaune à la canicule jusqu’à demain pour tout le territoire roumain qui se confrontera à des maximales de 37 degrés. Le niveau et le débit du Danube connaissent des baisses alarmantes en raison de la sécheresse. La navigation se déroule péniblement. Des dizaines de navires sont stationnés temporairement à cause du bas niveau des eaux. A Bucarest, à midi, il faisait 32 degrés.



    Exercice – Une nouvelle étape de l’exercice militaire multinational Black Sea Rotational Force débute ce jeudi sur la base militaire de Mihail Kogalniceanu, dans le département de Constanta, dans le sud-est de la Roumanie. Organisé annuellement dans la région de la mer Noire, des Balkans et du Caucase, l’exercice, qui durera six mois, se déroule sous le Commandement des Forces de la Marine américaine déployées en Europe et en Afrique. Son but est d’accroître le niveau d’interopérabilité à travers des exercices en commun des forces de l’Alliance en vue de leur participation à des opérations de maintien de la paix. Entre février et août 2015, neuf exercices multinationaux et 45 actions bilatérales ont eu lieu dans 16 pays couverts par le Commandement européen des Etats Unis.



    Moldova – Le premier ministre pro-occidental de la République de Moldova, Valeriu Strelet, a donné feu vert au processus de liquidation des trois banques impliquées dans le soi-disant « vol du siècle » suite auquel un milliard de dollars a disparu à la fin de l’année dernière, secouant fortement tout le système financier moldave. Mercredi, le Conseil suprême de sécurité de la République de Moldova s’est réuni pour débattre de la situation économique, financière, sociale et politique du pays et examiner la situation des trois institutions financières. Le premier ministre a fixé également le 9 octobre comme date butoir pour le processus de liquidation. La liquidation des trois banques est soutenue aussi par la Banque centrale moldave selon laquelle ces trois institutions ne sont plus viables du point de vue financier et leur fermeture représente la principale condition posée par le FMI pour négocier un nouveau crédit.



    Foot — Le club champion de Roumanie au foot, Steaua Bucarest, a raté les barrages pour accéder aux qualifications de la Ligue des Champions. Après une égalité, 1 partout, à domicile, Steaua Bucarest a perdu hier soir le match retour devant les Serbes de Partizan Belgrade. Steaua jouera pourtant le match comptant pour les barrages de qualification aux groupes de la Ligue Europa. D’ailleurs, deux autres équipes roumaines sont présentes dans cette compétition continentale. Astra Giurgiu reçoit aujourd’hui, à domicile, la visite de West Ham United, après une égalité à Londres (2 partout). En France, les vice-champions de ASA Tg Mures affrontent Saint Etienne mais leurs chances de victoire sont diminuées après avoir perdu le match aller à domicile sur le score de 3 buts à zéro.



    Tennis – Les joueuses roumaines de tennis Irina Camelia Begu et Monica Niculescu ont obtenu la qualification dans les quarts de finale du tournoi WTA de Washington, doté de prix de près de 227 mille dollars. Begu a disposé de la Slovène Polona Hercog, tandis que Monica Niculescu s’est imposée devant l’Américaine Lauren Davis. Elle s’apprête à rencontrer dans les quarts de finale l’Australienne Samantha Stosur, deuxième favorite du tournoi, tandis qu’Irina Begu jouera contre la gagnante du match entre la Russe Ekaterina Makarova, principale favorite, et la Belge Alison Van Uytvanck.

  • Les effets de la sécheresse en Roumanie

    Les effets de la sécheresse en Roumanie

    La sécheresse prolongée des dernières semaines a provoqué la baisse sévère du niveau du Danube. A l’entrée en Roumanie, le débit est à moitié par rapport à la moyenne pour cette période de l’année. A Galati, dans le sud-est, un groupe d’îlots de sable sont apparus juste au milieu du fleuve.



    Et pourtant, le chenal navigable n’est bloqué sur aucun secteur du fleuve, selon l’Autorité navale roumaine. La circulation se déroule difficilement uniquement à certains endroits. A Zimnicea et Bechet, dans le sud, des dizaines de navires attendent de passer l’un après l’autre sur le chenal. Des situations similaires se retrouvent à Giurgiu (sud) et à Drobeta Turnu Severin (sud-ouest). Les autorités roumaines conseillent aux navigateurs d’utiliser les sonars pour mesurer la profondeur du fleuve afin d’éviter de s’échouer sur le sable.



    Les producteurs agricoles sont également concernés par la sécheresse. Les températures particulièrement élevées et l’absence des pluies ont maintenu à un niveau très bas le taux d’humidité dans le sol sur la majorité des terrains, ce qui a affecté les cultures. Les récoltes de blé, maïs, colza et tournesol s’annoncent inférieures de beaucoup à celles de l’année dernière, notamment dans le nord-est du pays.



    Afin de compenser les pertes provoquées par la météo, les cultivateurs demandent l’aide du ministère de l’Agriculture pour instituer un schéma d’aides d’Etat. Les bénéficiaires en seraient les propriétaires de terrains agricoles, mais aussi les concessionnaires, les associations des producteurs et les coopératives agricoles. Le schéma d’aides d’Etat devrait être mis en œuvre au plus vite, affirment les représentants des professionnels du domaine, pour que les fermiers puissent recommencer le cycle de production.



    Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, Daniel Constantin, a précisé que pour les sommes supérieures à 15 mille euros, la Roumanie devrait demander l’accord de la Commission européenne et attendre pour une confirmation venue de Bruxelles avant de distribuer les éventuels dédommagements, qui seraient de toute façon limités aux sommes disponibles au budget de l’Etat. Même dans le cas des sommes inférieures à 15 mille euros, payées exclusivement du budget de l’Etat, il faut notifier la Commission européenne. Les spécialistes déplorent la lenteur de ces procédures, qui se déroulent alors que la Roumanie continue de connaître des pertes significatives au chapitre cultures céréalières.



    Et les perspectives ne sont pas encourageantes, puisque les météorologues s’attendent des températures élevées les jours suivants sur la plupart du territoire. Les averses, plutôt isolées et assez courtes, ne contribueront pas trop à améliorer le taux d’humidité dans le sol. La canicule sévit actuellement sur la quasi-totalité de la Roumanie. (trad.: Alex Diaconescu)

  • 05.08.2015 (mise à jour)

    05.08.2015 (mise à jour)

    FMI – Le FMI recommande aux autorités de Bucarest de ralentir le rythme de la mise en oeuvre des mesures d’allègement stipulées par le nouveau Code fiscal et de réviser le plan de dépenses du gouvernement afin de réduire progressivement la dette publique, alléger la fiscalité et financer de nouveaux projets. Aux dires du premier ministre, Victor Ponta, le cabinet a adopté depuis le début de l’année une série de mesures à impact budgétaire important et les recettes ont augmenté. Le nouveau Code fiscal a été renvoyé au Parlement pour réexamen par le chef de la République, Klaus Iohannis.



    Danube — Le niveau et le débit du Danube ont connu des baisses alarmantes en raison de la sécheresse, et des niveaux minimaux record sont attendus. A l’entrée en Roumanie, le débit est à 50% par rapport à la normale, et les spécialistes avertissent que la tendance à la baisse des eaux du fleuve se maintient. Sur le Danube fluvial, c’est le secteur roumano-bulgare qui pose les plus gros problèmes, secteur qui devait être entretenu et dragué par la Bulgarie, selon Bucarest. Plus de 80 navires sont stationnés temporairement dans deux ports roumains à cause du niveau bas des eaux. Sur le Danube maritime, la profondeur de navigation établie par la Commission européenne du Danube — 7,30 m – est maintenue pour le moment. Le niveau du Danube a connu,en 2003, un minimum historique de 60 cm. Selon les météorologues, les températures élevées et l’absence de précipitations caractériseront également le mois d’août.



    Météo – La météo reste caniculaire en Roumanie dans les prochaines 24h, notamment dans l’ouest, le sud et les sud-est du pays. Des pluies pourraient faire leur apparition d’abord en montagne et ensuite, en fin de journée, dans le nord, le centre et le sud-est du pays. Jeudi après-midi, le thermomètre affichera des températures entre 30 et 37°.



    Moldova – Le Conseil suprême de sécurité de la République de Moldova sest réuni ce mercredi sur convocation du chef de l’Etat, Nicolae Timofti; à lagenda, lanalyse de la situation économique, financière, sociale et politique du pays. Mardi, Alex Kremer, directeur national de la Banque Mondiale en République de Moldova, s’est entretenu avec le premier ministre pro-occidental Valeriu Strelet au sujet de l’assistance financière que la Banque Mondiale accordera à Chisinau entre 2015 et 2017. M. Kremer a réitéré la disponibilité de l’institution à soutenir le nouveau cabinet moldave afin d’assurer la stabilité du secteur financier et bancaire, relancer le développement économique et accroître la protection sociale des citoyens. La coopération entre la République de Moldova et la Banque Mondiale se déroule aux termes de la Stratégie de partenariat 2014-2017 qui comporte des projets d’un montant total de 450 millions de dollars.



    Caritatif — La capitale roumaine, Bucarest, accueillera, du 25 au 27 septembre prochain, le tournoi de football interparlementaire annuel, qui rassemblera les sélections de Roumanie, Italie, Croatie, Hongrie, République de Moldova, Slovaquie, Pologne et Turquie. Une soirée caritative sera organisée, en marge de la compétition sportive ; elle permettra de collecter des fonds dédiés à la campagne « Stop à la violence contre les enfants ! », initiée par l’UNICEF et l’ONG « Sauvez les enfants ». De grands sportifs roumains — tels l’ancien footballeur Gheorghe Hagi et la joueuse de tennis Simona Halep, feront don d’objets personnels qui seront vendus aux enchères, auxquels s’ajoutera maillot avec le logo du championnat de foot interparlementaire et signé par la star de la pop Robbie Williams, qui a récemment donné un concert à Bucarest.

  • Drought takes toll on Romanian agriculture

    Drought takes toll on Romanian agriculture

    Scarce rainfall accompanied by extremely hot weather have caused a
    severe crisis in Romania’s agriculture, causing damage to over a quarter of the
    total crops, farmers’ representatives have announced. Drought has caused most
    damage to the corn production, followed by the sunflower and soybean crops. The
    most affected area is Moldavia, in the east of Romania, although the heat wave
    has also wreaked havoc on Dobrogea in the southeast, Banat in the southwest and
    Crisana in the northwest.




    Laurentiu Baciu, the chair of the Agricultural Producers in Romania, says
    production will be 25 to 30% lower than in 2014, causing losses of two billion
    euros. He says that under the circumstances, farmers cannot prepare for next
    year and has criticised banks’ lack of interest in supporting the agricultural
    sector and the lack of dialogue with government officials, many of whom are on
    holiday.




    The authorities have so far pledged support for the smaller-sized crops,
    whereas for bigger crops the Ministry of Agriculture must come up with more
    comprehensive aid schemes for which they need the approval of the European
    Union. Baciu has also criticised the delay in the implementation of support
    schemes and the fact that farmers cannot insure their crops against drought or
    frost, while aid reaches them with delays.




    According to the latest forecasts, the weather remains hot in most of
    the regions and rainfalls will be insignificant. So water supplies will be
    scarce in almost all the Romanian territory. The subject of heated debates in
    recent years, the destruction of Romania’s irrigation network built in the
    communist era has again been brought into attention. Costs to restore the
    irrigation infrastructure across the country are estimated at almost one
    billion euros.




    Speaking on behalf of the government, agriculture minister Daniel
    Constantin says this type of infrastructure could be funded with European
    funds, by having it included in the so-called Juncker plan, a public investment
    project named after the head of the European Commission that will pump more
    than 300 billion euros into Member States’ economies. Constantin says he is
    also considering a political parliamentary agreement to pass new legislation on
    the rehabilitation of the country’s irrigation system in the next five years.





    The river Danube, once the main source of water
    for the irrigation network, has also been affected by the prolonged drought,
    the water level being close to its lowest ever. At Bazias, where the Danube
    enters Romania, the water level is almost half the average rate, while in
    Galati, Romania’s main port on the Danube, a group of sand islands have popped
    up right in the middle of the river. Experts say the Danube’s water level will
    continue to drop in the following days.

  • L’agriculture roumaine face à la sécheresse prolongée

    L’agriculture roumaine face à la sécheresse prolongée

    Les précipitations insuffisantes et l’été caniculaire sont à l’origine d’une grave crise de l’agriculture roumaine. En raison de la sécheresse, plus d’un quart des cultures agricoles ont périclité, avertissent les représentants des fermiers, les plus touchées étant le maïs, le tournesol et le soja. La sécheresse sévit notamment en Moldavie, (dans l’est), mais elle n’épargne pas non plus une bonne partie de la Dobroudja (sud-est), du Banat (sud-ouest) ou de la Crişana (nord-ouest).



    Le président de la Ligue des associations de producteurs agricoles de Roumanie, Laurenţiu Baciu, s’attend à des productions agricoles de 25 à 30% inférieures à celles de l’année dernière et estime que le manque à gagner se montera à près de 2 milliards d’euros. Précisant que, dans ces conditions, les fermiers se retrouveront dans l’impossibilité de préparer la nouvelle année agricole, il déplore aussi le manque de disponibilité des banquiers pour octroyer des crédits au secteur agricole et l’absence des responsables du domaine, pour cause de vacances. Pour l’instant, les autorités promettent des aides aux petites exploitations. Quant aux grandes, ce serait au ministère de l’Agriculture de concevoir des schémas de financement plus amples qui nécessitent l’aval de l’UE.



    Laurenţiu Baciu dénonce en outre la lenteur des procédures d’appui, l’impossibilité des agriculteurs de s’assurer contre les risques climatiques, tels la sécheresse ou le gel, ou encore le fait que les aides financières dont ils bénéficient en cas de calamités agricoles leur parviennent avec un grand retard.



    La fin de ce calvaire ce n’est pas pour bientôt, paraît-il. Pour les jours à venir, les prévisionnistes annoncent un temps caniculaire sur la plupart du territoire et quelques faibles ondées localement. Ceci étant, le déficit en eau du sol se maintiendra dans l’est, le sud-est, le sud et l’ouest du pays. Sur cette toile de fond, le débat public sur le pillage du système d’irrigation hérité du régime communiste refait surface.



    La réhabilitation de l’infrastructure d’irrigation à l’échelle nationale, supposerait un effort financier de près d’un milliard d’euros. Selon le ministre de l’Agriculture, Daniel Constantin, ces travaux pourraient être financés par des fonds européens, dans le cadre du “plan Juncker”. Ce projet d’investissements publics, baptisé d’après le nom du chef de l’Exécutif communautaire, devrait injecter plus de 300 milliards d’euros dans les économies des pays membres de l’Union. L’officiel roumain envisage aussi un accord politique au sein du Parlement de Bucarest au sujet d’une loi réglementant la réhabilitation du système d’irrigation dans les cinq prochaines années.



    Malheureusement, les eaux du Danube, soit la principale source pour les irrigations, frôlent leur plus bas niveau historique. Au point d’entrée dans le pays, à Baziaş, le débit du Danube représente la moitié de la moyenne pluriannuelle de la période, tandis qu’à la hauteur de Galaţi, plus grande ville-port danubienne de Roumanie, plusieurs îlots de sable sont apparus au milieu du lit du fleuve. De l’avis des spécialistes, le niveau des eaux du Danube continuera de baisser dans les jours à venir. (trad. Mariana Tudose)

  • Les effets de la sécheresse en Roumanie

    Les effets de la sécheresse en Roumanie

    La canicule s’est emparé de l’ensemble du territoire roumain en ce début d’été. Elle est arrivée tout d’abord dans l’ouest du territoire, puis dans le nord-ouest pour couvrir ensuite tout le pays et dominer notamment le sud et l’est. Hormis l’inconfort thermique accentué, provoqué par des températures qui ont franchi les 40 degrés à l’ombre, et l’indicateur température-humidité élevé, qui a dépassé le seuil des 80 unités, les vagues successives de chaleur extrême et l’absence des précipitations produisent déjà des effets à moyen et long terme.

    Les départements du sud et de l’est du pays se confrontent à une sécheresse sévère. Rien que dans le comté de Iasi, dans le nord-est, plus de 33 mille hectares de cultures agricoles, notamment de blé, maïs et tournesol, sont menacés par un manque accru d’eau dans le sol. Et vu que souvent les phénomènes extrêmes s’enchaînent, la grêle qui est tombée la semaine dernière a endommagé les cultures sur environ 5 mille hectares. Par ailleurs, dans le département d’Olt (sud), les nappes phréatiques ont reculé, des centaines de puits ont séché et l’alimentation en eau de plusieurs localités se fait par le biais des citernes des pompiers.

    De l’avis des spécialistes, si la pluie n’arrive pas dans les prochains jours, les cultures agricoles seront compromises dans le sud, avec des pertes financières inévitables. Selon eux également, l’aridité prolongée devrait empiéter sur les prochaines cultures aussi, puisque le taux d’humidité dans le sol devrait rester assez bas sur le long terme.

    Le Danube subit également les effets de la sécheresse. Son niveau est extrêmement réduit, notamment à Galati, dans le sud-est, où le fleuve a baissé en dessous du niveau d’alerte. Vu que des températures élevées sont prévues pour les jours et les semaines à suivre, l’administration du bas Danube de Galati a démarré les démarches pour conclure des contrats de dragage du fleuve. Entre temps, les navigateurs ont été notifiés à ne pas quitter le chenal navigable. Aux points de passage du Danube par bac de Tulcea et de Galati, les voitures ont dû attendre plusieurs heures avant de s’embarquer, puisqu’en raison du niveau du fleuve les bacs n’ont pas été chargés à leur capacité maximale.

    Au port de Corabia, dans le sud, la circulation fluviale est également périclitée, puisque le niveau particulièrement réduit du Danube a mené à la formation d’îlots de sable qui ont limité le chenal navigable. Les produits agricoles de la région, stockés dans des silos tout près du port sont désormais transportés uniquement par voie routière et ferroviaire, font savoir les autorités locales. Celles-ci demandent au ministère des Transports de draguer le chenal navigable afin de rendre opérationnel le port commercial de la ville. Cette démarche est également nécessaire pour les projets d’avenir des autorités de Corabia. Celles-ci envisagent d’aménager, l’année prochaine, un port de plaisance, un projet déroulé avec des fonds européens.

  • Croisière sur le Danube  avec Google Street View

    Croisière sur le Danube avec Google Street View

    Réalisées à lété 2014, les photos du fleuve traversant la Slovaquie, la Croatie, la Serbie, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie ont été publiées sur Street View. Les internautes peuvent ainsi explorer deux tiers du vieux fleuve.



    Dan Bulucea, manager de Google Roumanie, nous a parlé du lancement de ce projet: « Cétait, pour nous, un moment important. Cest la première fois que les images Street View couvrent six pays. Il sagit dune croisière virtuelle sur le Danube. Elle commence à la frontière de lAutriche avec la Slovaquie et sachève dans la ville port roumaine de Cernavodă, après avoir traversé la Croatie, la Hongrie, la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie. Commodément assis devant lordinateur, tout internaute peut voir la capitale de la Serbie, les Grands Chaudrons ou le pont de Cernavodă. Cest vrai que lémotion de la découverte lors dune visite réelle ne saurait être comparée avec celle engendrée par un voyage virtuel. Ce dernier a toutefois le mérite de faciliter une observation plus détaillée des choses. Il propose une nouvelle perspective et donne lavant – goût dune croisière réelle sur le Danube. »



    Steet View permet dobserver différents endroits de plusieurs centaines de pays à travers le monde, précise Dan Bulucea, manager de Google Roumanie. Il explique comment on réalise ces prises de vue: « Les enregistrements sont faits à laide de caméras spéciales. En fait, il y en a eu 15 sur une plate-forme. Elles réalisent un panorama à 360 degrés et donnent limpression de pouvoir tout observer autour de nous, où que lon soit. Street view tracker, la plate-forme avec laquelle on a travaillé dans ce périple danubien, peut facilement rentrer dans un sac à dos. Elle nous emmène donc dans des endroits impossibles à atteindre en voiture, par exemple. Nous essayons de mettre à jour toutes les images. Pour des raisons diverses, telle la météo défavorable, certains enregistrements ne peuvent pas être mis en ligne, vu leur mauvaise qualité. Street View complète notre expérience virtuelle. Aujourdhui, les gens ne se contentent plus dune carte. On veut non seulement se localiser exactement, mais aussi savoir où se trouvent nos amis ou encore comment trouver lendroit idéal pour prendre un café ensemble. »



    Lorsque lon utilise le Street view pour une croisière sur le Danube, on ne sintéresse sans doute pas à la vitesse de déplacement ou au bateau que lon peut choisir à cette fin, mais à la beauté des paysages que lon peut admirer. Une sélection est opérée parmi les lieux et les moments les plus spectaculaires saisis par les caméras de Google, comme la statue de Decebal, à découvrir dans les Petits Chaudrons, ou un lever du soleil sous le pont de Cernavoda.



    Dan Bulucea: « Je suis originaire du sud-ouest de la Roumanie, une contrée magnifique. La première chose que jai faite en my rendant a été de revoir Orşova et les Chaudrons, ces endroits qui éveillent en moi des émotions à part. Ce parcours danubien est jalonné par trois capitales importantes: Bratislava, Budapest et Belgrade, qui valent vraiment la peine dêtre regardées depuis un bateau qui sillonne le fleuve. Jy ajouterais les Portes de fer et les ponts qui enjambent le Danube (Giurgiu-Ruse, Cernavodă). Et la contemplation du soleil levant à bord dun bateau de croisière est un autre moment inoubliable. »



    Comme en 2015 la célèbre cartographie Google Maps a fêté ses dix années dexistence, Dan Bulucea a évoqué les rapports étroits de Google avec les utilisateurs de Roumanie.



    « Auparavant, les gens sorientaient daprès une carte imprimée, laquelle tombait vite en désuétude. Maintenant que lon dispose de cartes numériques, on prétend quelles soient complètes, correctes, interactives, et personnalisées. On veut tout savoir: à quel endroit il y a des parcs, où se trouve tel ou tel café, de quels services on peut bénéficier. Tout cela est déjà fait. Dix ans après sa création, Google Maps est utilisé chaque mois par plus dun milliard de personnes de plus de 200 pays du monde. Ce qui est impressionnant et particulier pour la Roumanie, cest lactualisation des données par une communauté très active dusagers qui possèdent les instruments de travail adéquats. Cette activité de mise à jour est dautant plus nécessaire que nous vivons dans un monde qui change en permanence. »



    Profitez donc de cette croisière virtuelle sur le Danube. Vous pourrez, en cas de voyage réel, tester la précision des photos mises en ligne via le service de navigation virtuelle Street View. (trad: Mariana Tudose)


  • Protéger les esturgeons

    Protéger les esturgeons

    Les eaux du Danube, les canaux du delta danubien et la mer Noire abritent quatre espèces d’esturgeons: la morue, l’esturgeon étoilé, l’ossetra et le sterlet. La Bulgarie et la Roumanie disposent des seules populations viables d’esturgeons sauvages d’Europe. Ces espèces rares, en voie d’extinction, sont protégées par la loi. Après l’Iran et la Russie, la Roumanie, comptait, à l’époque communiste, parmi les principaux exportateurs de caviar vers le marché occidental. Jusqu’au XIXe siècle, des esturgeons géants migraient vers l’amont du Danube, jusqu’à Vienne et même plus loin. Ils étaient une importante source de nourriture pour bien des communautés de pêcheurs. Les esturgeons étaient par le passé les poissons les plus précieux du bassin inférieur du vieux fleuve. Malheureusement, au bout de longues années de pêche excessive, leurs effectifs ont sensiblement diminué.

    A présent, 4 espèces d’esturgeons du Danube sont sérieusement menacées de disparition, deux autres, à savoir l’esturgeon européen et l’esturgeon bâtard s’étant déjà éteintes. Les effectifs de ces 4 espèces ne cessent de s’amenuiser. Il y a plusieurs raisons à cela, dont notamment la destruction de leur habitat, l’interruption des trajets de migration et le braconnage. En 2006, les autorités roumaines ont démarré une programme gouvernemental de repeuplement du Danube avec plus de 430 mille alevins. La pêche de l’esturgeon a également été interdite pour une dizaine d’années.

    Cela fait plusieurs années déjà que l’Université du Bas Danube de la ville de Galaţi déroule un projet européen visant à la refonte des effectifs d’esturgeons dans le fleuve et dans la mer Noire.

    Radu Suciu, chercheur à l’Institut national Le Delta du Danube, de la ville de Tulcea, détaille ce projet : En 2013, nous avons relâché dans le Danube 90 mille esturgeons. Malheureusement, à cette époque-là, nous ne disposions pas d’ alevins d’esturgeons sauvages pour les libérer dans les eaux du fleuve et de la mer Noire. Voilà pourquoi, on a eu recours à des poissons d’élevage. Comme ils étaient âgés de trois ans, on avait des doutes quant à la réussite de leur acclimatation. Pourtant, les tests effectués l’année dernière ont prouvé qu’ils s’étaient bien adaptés aux conditions de vie de la mer Noire. Ils se nourrissent, ont grandi et on a même pu faire une évaluation comparative des alevins d’esturgeons sauvages qui y vivent , et de ceux provenant des fermes d’aquaculture. La conclusion que nous en avons tirée c’est que les alevins d’élevage s’étaient bien adaptés. Nous avons récemment entamé la deuxième étape du repeuplement expérimental. Quelque 45 mille alevins d’ossetra, nés l’année dernière, ont été libérés dans le Danube. Mes collègues de l’Institut National « Lee Delta du Danube », de Tulcea, procèdent à présent au marquage du deuxième lot d’ossetra, avant le relâchement de ces poissons dans un autre endroit du fleuve, déjà établi.

    Ce projet a bénéficié de la collaboration de spécialistes des pays riveraine de la mer Noire – Ukraine, Géorgie, Turquie, Bulgarie et Serbie. En septembre prochain, lorsque le projet aura été finalisé, seront élaborés un rapport comportant les résultats et une proposition de réglementation de la sauvegarde des esturgeons. Cette dernière sera soumise aux spécialistes travaillant dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES, à la Direction générale de la Pêche de la Commission européenne et au sein de la Société mondiale de conservation des esturgeons. Une fois validé, le texte se retrouvera parmi les réglementations européennes. (Trad.: Mariana Tudose)

  • Le Danube et la coopération régionale

    Le Danube et la coopération régionale

    Grâce à la stabilité interne et à l’esprit de suite avec lequel ils ont mis en place de dures réformes, Bucarest et Sofia ont été admis dans l’OTAN en 2004 et dans l’UE en 2007. La Serbie, aujourd’hui candidate à l’adhésion européenne, n’est toujours pas totalement remise des blessures profondes que lui ont provoquées, dans les ’90, les guerres déclenchées dans l’ex-Yougoslavie par Slobodan Milosevic, l’homme fort de Belgrade en ces temps-là. Vendredi dernier, à Craiova (ville située dans le sud de la Roumanie, près des frontières avec la Bulgarie et la Serbie), le premier ministre roumain Victor Ponta proposait à ses homologues bulgare, Boïko Borissov, et serbe, Aleksandar Vucic, de mener une action concertée, suivant le modèle de coopération des pays d’Europe centrale membres du Groupe de Visegrad.



    Victor Ponta : La Bulgarie, la Serbie et la Roumanie, pays riverains du Danube, se doivent d’agir de manière plus coordonnée, plus unitaire pour ce qui est des initiatives européennes. Nous devons prendre en considération l’exemple à succès de nos voisins, la Pologne, la République Thèque, la Slovaquie et la Hongrie, lesquels, par le biais du Groupe de Visegrad, ont réussi à valoriser avec efficacité leurs intérêts régionaux “.


    C’est en ces termes que le chef de l’Exécutif de Bucarest a argumenté la création de ce qu’il a nommé “Le Groupe de Craiova”. Il a souligné le fait que la Bulgarie et la Roumanie peuvent mieux défendre leurs intérêts à Bruxelles tant qu’ils agissent ensemble. Les deux pays, qui ont intégré dans le même temps les structures européennes et euroatlantiques, ont à présent la possibilité de rejoindre ensemble l’espace Schengen aussi, s’ils collaborent à cet effet, a ajouté le chef du cabinet de Bucarest.



    Son homologue bulgare partage son opinion. Boïko Borissov a affirmé qu’en dehors des projets communs visant les secteurs de l’énergie et de l’infrastructure, la coopération devrait s’élargir à d’autres domaines, y compris la lutte contre la contrebande et le trafic d’êtres humains.



    Pendant leur rencontre avec leurs homologue serbe, Aleksandar Vucic, Victor Ponta et Boïko Borissov ont souligné les intérêts stratégiques et économiques communs des trois pays, depuis les évolutions dans les Balkans occidentaux jusqu’à la stratégie pour la région du Danube. Ils ont réitéré, “l’appui total et inconditionnel à l’effort et à la démarche que la Serbie mène afin de devenir membre de l’UE”, fin de citation.



    De l’avis des analystes, à la réunion trilatérale de Craiova, la Bulgarie et la Roumanie ont également tenté d’ancrer plus solidement la Serbie dans l’orbite occidentale. Belgrade envoie souvent des signaux contradictoires. Il joue la carte discutable de l’équidistance entre Bruxelles et Moscou et aspire à l’intégration européenne, tout en maintenant des rapports privilégiés avec la Russie. Bucarest estime qu’il est d’autant plus important que les Serbes intègrent les valeurs occidentales que de fortes communautés roumaines vivent dans les régions frontalières de Voïvodine et de Timoc.



    La Roumanie compte parmi les cinq pays membres de l’UE qui n’ont pas reconnu l’indépendance du Kosovo, ancienne province serbe à population albanaise majoritaire. Toutefois, Bucarest a toujours demandé à Belgrade de respecter les normes européennes en matière de traitement accordé aux minorités ethniques. (trad. Mariana Tudose)

  • Projet de développement des communautés rurales du Delta du Danube

    Projet de développement des communautés rurales du Delta du Danube

    Unique zone deltaïque à être classée Réserve de la biosphère sous l’égide de l’UNESCO, le delta du Danube est le troisième au monde pour ce qui est de la richesse de sa biodiversité, après la Grande barrière de corail et l’archipel des Galápagos.



    Malgré l’énorme potentiel touristique de la contrée, ses habitants sont très pauvres. Ils manquent de tout élément de confort, comme l’eau potable ou les réseaux d’assainissement, n’ont pas d’emplois ni ne bénéficient de soins de santé. Economiquement défavorisée, cette zone a donc besoin de projets de développement durable et de l’appui des autorités.



    La mise en valeur des métiers artisanaux et des traditions locales, les excursions sur les lacs et les canaux, la cuisine du terroir à base de poissons, ce ne sont que quelques-unes des activités censées augmenter les chances de développer cette région. Malheureusement, l’offre en matière de services de qualité n’est pas très riche. Cela s’explique notamment par l’absence d’une infrastructure adéquate et du personnel qualifié du secteur touristique.



    Puisque de plus en plus de touristes du pays et de l’étranger s’intéressent aux vacances passées au cœur de la nature, l’Association « Ivan Patzachin — Mila 23 » propose une nouvelle modalité de faire du tourisme dans le delta du Danube. Un tourisme responsable qui établisse un équilibre entre d’une part la valorisation du patrimoine (biodiversité, traditions, communauté de pêcheurs), de l’autre le volet économique se traduisant par un tourisme de qualité, qui rapporte de l’argent.



    Il s’agit du projet « Lotca Habitat: Pescaturism în Delta Dunării », « La Barque à rames – habitat — Tourisme de pêche dans le delta du Danube », un concept nouveau en Roumanie, mais très répandu déjà en Europe. Détails avec Teodor Frolu, vice-président de l’Association « Ivan Patzachin — Mila 23 »: « Il s’agit d’offrir au visiteur l’expérience d’une demi-journée ou d’une journée passée aux côtés d’un pêcheur. Ils vont ensemble à la pêche, en utilisant les barques à trames traditionnelles, appelées lotci. Comme il existe plus d’un endroit propice à la pêche, cette activité est également un loisir, car elle s’accompagne de belles promenades aussi. Ensuite, une fois le poisson capturé, touriste et pêcheur vont ensemble chez ce dernier et se mettent à le cuisiner selon les recettes traditionnelles. Le poisson devient ainsi un produit à valeur ajoutée, économiquement parlant. Bref, on a affaire à un séjour différent, inoubliable pour tout visiteur venu de Roumanie ou d’ailleurs ».



    Les représentants de l’Association « Ivan Patzaichin Mila 23 » ont passé en revue les bénéfices de ce projet. Teodor Frolu :« La pression sur les populations de poissons baissera parce que la quantité du poisson pêché diminuera. Tout poisson pêché dans le delta sera intégré au circuit économique, c’est-à-dire vendu aux touristes à un prix plus élevé puisqu’il sera cuisiné. Donc en pêchant moins, le pêcheur gagne plus. La deuxième chose très importante est liée au fait qu’il est question d’un service spécifique de tourisme écologique : la mise en valeur d’une composante importante des traditions locales, du patrimoine local. Peu de monde sait que la gastronomie fait partie du patrimoine immatériel d’une région, qu’elle compte parmi les valeurs de la région. Puis, ce projet produit une source alternative de revenus à la pêche pour les pêcheurs du delta. Et même si la quantité de poisson qui part du delta a baissé, la communauté de pêcheurs accrédités compte toujours près de 1800 personnes. Si au moins une partie d’entre eux diversifient leur activité, c’est un gain pour la région et pour la communauté. »



    Cinq familles de pêcheurs font déjà partie de ce projet. A partir de ce printemps, ils sont prêts à offrir aux touristes la possibilité d’expérimenter la vie d’un pêcheur de la Réserve. La barque à rames a été conçue pour transporter 10 personnes et le moteur de 5 chevaux peut lui conférer une autonomie d’environ six heures, à une vitesse de 8 km/h. Durant les voyages en canot traditionnel, les touristes ont l’occasion d’observer et de photographier les oiseaux, une passion de plus en plus répandue dans le delta du Danube, puisque cette région est un véritable paradis des oiseaux et des poissons.



    Le delta du Danube reçoit la visite de plus de 325 espèces d’oiseaux, dont 70 non-européennes. C’est ici qu’arrive chaque printemps le pélican, véritable symbole du delta du Danube, qui forme la colonie la plus nombreuse d’Europe. Le delta est vraiment spectaculaire au printemps, affirment les ornithologues. C’est pendant cette saison que la migration a lieu, et que le delta est envahi par des oiseaux venus d’Afrique et du bassin méditerranéen. Et c’est toujours au printemps que l’on peut écouter les chants des oiseaux puisque la saison de reproduction s’achève au mois de juin. En avril-mai, on a affaire à une véritable explosion de vert. Les roseaux poussent et les nénuphars s’emparent des lacs. Par ce projet les représentants de l’association souhaitent créer un modèle qui serait ensuite répliqué à travers le delta. A la fin du projet, ils vont réaliser un film de présentation de la manière dont cette activité de pêche et de tourisme fonctionne. Une caravane se rendra dans une dizaine de localités du delta pour rencontrer et parler aux représentants des communautés de pêcheurs, afin de répéter l’expérience des pêcheurs de Mila 23 dans d’autres communautés similaires. Teodor Frolu : « Nous leur assurons de l’assistance et nous allons emmener des experts censés les aider à mettre sur pied leur propre offre touristique. Nous mettons à leur disposition trois barques que nous avons imaginé en tant qu’embarcations touristiques. Nous voulons que le canot appelé lotca devienne une sorte de gondole vénitienne du delta du Danube. En Italie, tout touriste de passage par Venise s’est pris en photo près d’une gondole. C’est ce que nous souhaitons voir aussi dans le delta du Danube. La lotca devrait devenir peu à peu un point d’attraction traditionnel, ainsi qu’un service touristique. »



    Le projet « Lotca Habitat: Pescaturism în Delta Dunării » est financé par l’Agence allemande de coopération internationale par le biais de la plate-forme de coopération dans le domaine du tourisme de la région du Danube. Le projet démarré en octobre 2014 devrait s’achever en juillet 2015. Il dispose d’un budget de près de 30 mille euros, dont 25% provient de la part de l’association Ivan Patzaichin-Mila23.

  • Jean – Fraçois Meile (France) – La pêche en Roumanie

    Jean – Fraçois Meile (France) – La pêche en Roumanie

    Quels sont les atouts de la Roumanie point de vue pêche par rapport à d’autres Etats européens ?


    Mugurel Ionescu: “En Roumanie, l’attraction du delta du Danube est dominante. Au delta, on retrouve une diversité extrême d’espèces particulièrement bien représentées, et la plupart des étrangers sont attirés par cette région. Ces 10-15 dernières années, un certain type de bassins piscicoles appelés « carpodromes » sont apparus, que les gérants ont peuplé de poissons de grande taille, c’est une branche de la pêche sportive, et il y a même des championnats mondiaux de pêche à la carpe. Dans cette branche, nous sommes bien représentés aussi ; et nous l’étions aussi pour la pêche dans des cours d’eau de montagne, mais depuis que des micro-centrales hydrauliques ont été construites et depuis la canalisation des cours d’eau dans des tubes, cette activité a décliné de beaucoup”.



    Qu’en est-il des championnats de pêche sportive organisés par l’AGVPS ?


    Mugurel Ionescu: “L’Association générale des chasseurs et des pêcheurs sportifs de Roumanie est membre de la Confédération internationale de pêche sportive depuis 53 ans, et elle a pris part, organisé des championnats nationaux et internationaux de pêche sportive. Une soi-disant Fédération de pêche sportive est apparue ces dernières années, par des documents que nous estimons faux, et elle essaie d’occuper notre place dans la hiérarchie mondiale. Nous essayons donc de résoudre ce problème et récupérer et voir reconnaître notre tradition”.



    Peut-être que je ne suis pas la seule qui ne connaît pas la différence entre la pêche sportive et la pêche récréative. Mugurel Ionescu explique que la pêche sportive se fait dans le cadre d’une compétition organisée, avec des stands, des arbitres, avec l’évaluation de la quantité de poisson, un classement, des coupes et des médailles. Pour la pêche récréative, le pêcheur ou la pêcheuse va avec sa famille au bord de l’eau et ils pratiquent la pêchent en tant que loisirs. Bien sûr, dans les compétitions sportives, le poisson est libéré, et s’il est maltraité, cela entraîne des pénalités pour celui qui l’a capturé.



    Notre auditeur français demande quels sont les poissons pêchés préférés des Roumains.


    Mugurel Ionescu: “Il y a plusieurs catégories de poissons et chacune se prête à un certain style de pêche. Il y a la pêche sportive à la carpe, pratiquée tant par les sportifs que par ceux qui pratiquent la pêche comme loisirs, nous avons beaucoup de bassins piscicoles peuplés par ce poisson et d’où il peut être extrait ou jeté à l’eau. La pêche sportive aux poissons prédateurs est également très bien représentée ; cela, c’est une autre catégorie de pêcheurs, adeptes d’une pêche dynamique, en mouvement donc, notamment au delta du Danube, mais aussi dans des bassins piscicoles aménagés. La 3e catégorie, c’est la pêche au coup, la plus pratiquée en tant que loisirs, parce qu’elle ne présuppose pas de connaissances ni un équipement technique particulier”.



    Notre auditeur français souhaite savoir si les Roumains pêchent au coup, au lancer, au vif, de la berge ou en barque, et pêchent-ils également la carpe de nuit ?


    Mugurel Ionescu: “Oui, les Roumains pêchent par toutes ces méthodes, et beaucoup en barque, sur le Danube, au silure, dans des coins que les locaux connaissent. Au delta et sur le Danube, la pêche est pratiquée de la barque à raison de 80%. Oui, la pêche à la carpe de nuit est également pratiquée ; il n’y a pas d’interdictions à ce propos pour la nuit, dans les eaux naturelles et dans les bassins piscicoles administrés. Dans ces derniers, la pêche a lieu selon les règles du concessionnaire, de l’administrateur ou du propriétaire”.



    Notre auditeur est également intéressé de savoir s’il y a des étangs privés avec cabanon où les gens passent leurs fins de semaine et même leurs vacances ?



    Mugurel Ionescu: “Une multitude. Ces 10-15 dernières années, cette affaire a pris de l’ampleur. Il y a des bassins piscicoles aménagés ou sous concession avec tour l’équipement nécessaire, avec cabanons et toute sorte d’équipements pour les loisirs. Le pêcheur peut louer le cabanon, laisser sa famille à la piscine — bref, il y a beaucoup de possibilités. Dans ces conditions une journée de pêche coûte en fonction du bassin, du type de pêche — si l’on pêche et on libère le poisson ou si l’on retient une quantité limitée de poisson — mais on peut compter sur un tarif de 25 euros par jour. Les tarifs d’hébergement dépendent d’un endroit à l’autre, selon le confort, comme partout. Il n’existe pas de cartes de pêche, mais on peut consulter les sites de tous ces endroits”.



    Les étrangers viennent-ils pêcher en Roumanie ?


    Mugurel Ionescu: “Oui, la carpe notamment. Nous avons le bassin de Săruleşti, dans le sud du pays, qui est célèbre, et aussi le dernier, qui a été aménagé pour le championnat mondial de pêche à la carpe de 2012, à Corbu, près de Constanta, dans le sud-est du pays. 22 nations participantes, et tous sont restés fidèles à ce bassin”.

  • Le Delta du Danube – application pour dispositifs mobiles

    Le Delta du Danube – application pour dispositifs mobiles

    Parmi toutes les destinations touristiques figurant sur la carte de la Roumanie, le delta du Danube est une des plus séduisantes — et des plus dangereuses pour quiconque voudrait s’y aventurer sans guide. Une application pour dispositifs mobiles offre dorénavant aux touristes un véritable manuel numérique du delta, qui livre à présent tous ses secrets en format électronique.



    Le manuel numérique du touriste arrivé dans le delta du Danube est une application informatique pour les dispositifs mobiles avec des informations utiles sur cette Réserve de la biosphère et permettant de se repérer sur le terrain en utilisant un tel dispositif.



    A quoi doit-on s’attendre en ouvrant l’application? Cristian Dinu, co-fondateur de la campagne Read Forward et un des créateurs du projet, explique:« En ouvrant l’application, les visiteurs découvrent un ample menu, comportant des images et des titres pour les zones importantes de l’application. Il s’agit de plusieurs sections que nous avons disposées dans l’ordre le plus pertinent pour les utilisateurs : itinéraire des bateaux, itinéraires de randonnées pédestres, trajets pour les randonnées en bateau ou à pied, la carte du Delta, ainsi que des sections contenant des informations touristiques sur le Delta. L’idée appartient aux membres l’Administration de la Réserve de la biosphère le delta du Danube. Ils ont vu des applications similaires dans d’autres pays et ont décidé que le delta du Danube devait en avoir une lui aussi. Nous sommes fiers d’avoir la plus belle application, du moins pour ce qui est de la partie consacrée au Danube ».



    Parmi les renseignements disponibles dans le Manuel Numérique du Touriste vous trouverez donc : la carte du delta, les trajets touristiques autorisés, dont, 15 trajets en bateau et 9 — terrestres, des informations sur les zones strictement protégées, ainsi que d’amples données sur la culture et l’histoire de la zone, des conseils de voyage, règles de visitation et photos.



    Il y a également une section «Urgences», contenant des informations utiles pour les touristes qui s’égarent des trajets traditionnels ou qui ont besoin d’aide. Cristian Dinu : « Le delta est un territoire très intéressant et très divers, où l’on peut se perdre facilement. Il faut s’y rendre en compagnie d’un guide. Il y a plein d’attractions, de nombreuses excursions possibles. Mais comme c’est une zone protégée, il y a beaucoup d’endroits interdits aux visiteurs afin de préserver la biodiversité. Nous avons donc mis en évidence tous ces trajets. Pratiquement, c’est comme si on avait sur soi un guide de plusieurs centaines de pages, mais que l’on portait dans sa poche, sur son portable ou sur sa tablette. Ce qui est beaucoup plus confortable. En plus, il est possible d’accéder à toutes les informations de l’application sans transfert de données, donc sans avoir besoin d’une connexion téléphonique, ni de réseau wi-fi. Une fois l’application téléchargée, l’information est stockée sur le portable, étant accessible à tout moment. C’est un aspect très important pour les touristes étrangers : vu que les tarifs de roaming sont assez élevés, les informations sont d’autant plus importantes pour eux. C’est pourquoi l’ensemble de la carte du delta du Danube est accessible partout hors ligne. En plus, tout y est localisé».



    Les touristes ont donc le choix entre un guide local et cette application. Cette dernière est-elle le meilleur choix ? Cristian Dinu répond : «Cette application est un guide local, mais elle a nombre d’avantages supplémentaires. Parmi eux : la localisation — c’est l’aspect le plus important à mon avis. Lorsque l’on regarde la carte du delta ou d’un certain trajet, notre présence est signalée par un point bleu, à précision de quelques mètres. Par exemple, si on est canot sur un canal, on peut voir si on se trouve sur le côté droit ou gauche. Cela permet d’organiser beaucoup mieux ses trajets. S’y ajoute la fonction d’aide d’urgence. Là, il ne s’agit pas forcément de soins médicaux d’urgence. Par exemple, au cas où on s’est égaré, on peut voir ses coordonnées à précision d’un demi-mètre, les envoyer à son hôte, à l’hôtel ou aux autorités locales et quelqu’un viendra vous chercher».



    L’application que nous vous avons présentée est disponible sur les systèmes d’exploitation IOS et Android. Les deux variantes sont faciles à télécharger des magasins officiels d’Apple et Google. Il faut tout simplement y rechercher les mots «Danube Delta». L’application est disponible en roumain et en anglais. Une fois téléchargée, aucune autre opération n’est plus nécessaire, on peut changer la langue d’utilisation à l’intérieur de l’application.



    Cristian Dinu raconte comment tout a démarré : «Avant de créer l’application, nous sommes partis à la découverte du delta sans aucun préparatif préalable. Nous avons voulu voir quelle était la situation sur le terrain, apprendre des choses à notre propre compte, des choses qui autrement n’auraient pas pu figurer dans l’application. Par exemple : le besoin d’un système de localisation pour les situations d’urgence. Nous avons constaté qu’il y a des zones ou des situations où l’on est complètement perdu sans l’aide d’un habitant de l’endroit. Cette première expérience nous a beaucoup aidés en ce sens. Puis, une fois l’application terminée, nous l’avons testée à Tulcea. Et ça marchait. Nous sommes revenus sur les mêmes lieux par la suite, pour constater à notre grande joie que les gens se servaient de notre application. Seul problème : elle ne les aidait pas à attraper du poisson».



    Voilà donc, tout ce que vous souhaitez savoir sur le delta du Danube pour le visiter est à retrouver en roumain et en anglais dans l’application « Danube Delta ». Le téléchargement est gratuit. Alors, rendez-vous au delta du Danube ! Bon voyage ! (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)


  • Centre européen de recherches au Delta du Danube

    Centre européen de recherches au Delta du Danube

    Localité rurale du sud-est de la Roumanie, Murighiol se trouve dans une zone unique en Europe, la réserve de la biosphère du Delta du Danube qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO qui est estimée comme un musée de la biodiversité comprenant 30 types d’écosystèmes. Banque naturelle de gènes pour le patrimoine mondial, le Delta du Danube est, en égale mesure, une des rares deltas peuplées du monde ainsi que l’une des plus étendues zones humides de la planète.



    Dans ce cadre de rare beauté à l’écart des modernisations galopantes, les gens de l’endroit vivent, surtout, de l’agriculture, de la pêche, du tourisme et du tourisme agraire. Or, la décision de placer à l’avenir à Murighiol un centre de commande d’un projet de recherche pan-européen est des plus inspirées. Les scientifiques roumains et européens étudieront le Danube, le Delta du Danube et la Mer Noire et vont chercher des solutions pour résoudre les problèmes tels les inondations, les glissements de terrain et la pollution par des déchets en plastique.



    Adrian Stànicà est le coordinateur du projet : “Nous essayons de prendre des mesures sur place au Delta du Danube, qui devient ainsi un laboratoire vivant. Qu’est-ce qui arrive en Europe, par exemple, en cas de crue ? 50 à 100 personnes meurent ! Pensez, c’est un problème global. Ici nous ne parlons que du noyau qui se trouvera au Delta du Danube mais les nœuds de ce projet se situent dans différents laboratoires d’Europe, dans des institutions de recherche et des universités de 15 pays européens. Ce centre sera le point de rencontre de milliers de doctorands, d’étudiants, de chercheurs et aura la vocation de former les spécialistes du domaine. »



    L’implication des experts internationaux est d’autant plus nécessaire que la Roumanie n’a pas de chercheurs spécialisés pour les milliers d’espèces de flore et de faune du Delta du Danube.



    Le gouvernement de Bucarest a déjà alloué les premiers fonds pour la construction du projet déclaré comme représentatif au sein de l’Union Européenne et comparé, du point de vue de son ampleur, à celui de Màgurele, près de la capitale où, à partir de 2017 on aura le plus puissant laser du monde. Sa capacité sera si grande qu’il pourrait mener à la téléportation.



    Une fois achevé, ce super-laser de Màgurele sera utilisé pour la recherche mais, également, à des fins pratiques dont , par exemple, l’identification à distance des matériaux nucléaires, pour inspection non-invasive des conteneurs marchands ainsi que pour la gestion des déchets radioactifs. Les savants envisagent, aussi, trouver de nouvelles méthodes de traitement dans le domaine médical car le laser de Màgurele permettrait de produire de nouveaux types de radio-isotopes ou de nouvelles techniques d’investigations par imagistique médicale. (Trad. Costin Grigore)

  • Le Danube et l’identité européenne

    Le Danube et l’identité européenne

    Présent dans les plus anciens écrits de l’Antiquité grecque et romaine, le Danube est un des rares repères géographiques reliant un si grand nombre de nations européennes. Allemands, Autrichiens, Slovaques, Hongrois, Croates, Serbes, Roumains, Bulgares et Ukrainiens se partagent le grand fleuve bleu. Dans les pays qu’il traverse, celui-ci porte des noms similaires, provenant tous du latin Danubius: Donau, en allemand, Duna en hongrois, Dunav en croate, serbe et bulgare, Dunaj en slovaque et ukrainien, Dunăre en roumain. Dans l’Antiquité grecque, le Danube inférieur était appelé Istros. Les Turcs l’ont baptisé Tuna et l’ont surnommé eau des ghazi”, en raison du fait que de nombreux guerriers ottomans (ghazi, en arabe) s’étaient noyés dans ses eaux après les défaites subies par l’armée de l’Empire.



    L’histoire des Roumains est étroitement liée au vieux Danube; les historiens de l’Antiquité en témoignent, dont Hérodote, Strabon, Diodore de Sicile, Dion Cassius, Jordanès. Afin de soumettre les Daces, qui étaient un peuple vaillant, l’empereur Trajan fit construire à Drobeta un pont sur le Danube pour que son armée puisse passer en Dacie, lors de la guerre de 105 -106 dont il sorti victorieux. Au Moyen-Age, le Danube a constitué une frontière naturelle difficile à franchir pour les peuples migrateurs venant d’Asie et qui s’avançaient vers le sud, vers Byzance. Dans leur expansion vers l’Europe, les Ottomans allaient passer, eux aussi, le Danube. Repoussés à Belgrade, sur le Danube, par les armées croisées de Iancu de Hunedoara en 1456, les Turcs allaient triompher en 1526, à Mohacs, sur la rive droite du Danube. Ils seront pourtant vaincus, en 1687, toujours à Mohacs, par l’armée autrichienne de l’empereur Léopold 1er, ce qui a marqué le début du déclin du contrôle que les Ottomans exerçaient sur le Danube inférieur.



    Près d’un tiers du fleuve longe le territoire roumain. L’économie des principautés roumaines de Valachie et de Moldavie — notamment le commerce et le transport — a été étroitement liée au Danube. Au Moyen-Age, l’empire byzantin disposait d’une flotte militaire fluviale et les Génois et les Vénitiens pratiquaient le commerce. Le delta du Danube et les embouchures du fleuve étaient des objectifs stratégiques, aussi, les Byzantins et les Génois construisirent-ils la cité de Enisala au bord du lac Razelm, non loin du Bras Sf. Gheorghe (Saint Georges) — un des trois bras du fleuve. Le Danube a été la principale route commerciale maritime des Roumains. Des navires chargés de blé, de poisson, de sel, de produits manufacturés et, plus tard, de produits pétroliers, quittaient les ports fluviaux roumains pour se diriger vers Budapest et Vienne.



    Le Danube a reçu le statut d’eau internationale vers la moitié du 19e siècle. Dès la moitié du 18e siècle, la Russie avait manifesté son intérêt géopolitique pour le Danube et les Balkans. L’intérêt des puissances occidentales — notamment de l’Angleterre – pour les céréales des Principautés Roumaines ont rendu très attractif le fleuve. Suite à la sécheresse qui a frappé l’Angleterre en 1847, la loi protectionniste — la fameuse « corn law » – fut abrogée, ouvrant la voie à l’importation de céréales. Les céréales des Principautés roumaines pouvaient arriver plus vite en l’Angleterre si elles étaient transportées par voie fluviale — à savoir par le Danube et le Rhin, seulement, le Danube se trouvait sous le contrôle des Russes et des Ottomans. Une commission européenne du Danube allait être créée suite à la guerre de Crimée, menée, entre 1853 et 1855, par la coalition formée par la France, l’Angleterre contre l’Empire Ottoman.



    Cette commission siégeant à Galati, port roumain sur le Danube, fut le premier organisme paneuropéen qui décida que le Danube devienne une voie fluviale libre et une eau internationale. Suite aux décisions de la Commission, le Danube allait être dragué périodiquement, sa profondeur minimale devait être augmentée — de 3,66 mètres à 5,48 mètres. Le port roumain de Sulina devient bientôt une ville très cosmopolite. Le Danube commençait son aventure européenne. Sur la rive roumaine du Danube se trouvent des éléments significatifs pour l’histoire de la culture et de la civilisation européenne. Certains d’entre eux se sont perdus, hélas — et c’est le cas de l’île Ada Kaleh. D’autres sont toujours là : un pied du pont de Drobeta, construit sous le règne de l’empereur romain Trajan, la centrale hydraulique des Portes de Fer, les ponts de Calafat-Vidin et Giurgiu-Ruse, les ruines des cités de Turnu, Giurgiu et Braila, sous l’administration turque, le pont et la centrale nucléaire de Cernavoda, le Canal reliant le Danube à la Mer Noire ont leur histoire plus ou moins connue. (Trad. : Dominique)

  • Forteresses sur le Danube

    Forteresses sur le Danube

    Le Danube, voie fluviale commerciale et lieu de confluences culturelles, a donné la possibilité d’élever des localités florissantes. Dans la zone roumaine du fleuve, par exemple, des forteresses ont fait leur apparition depuis les temps les plus reculés, tant au delta du Danube et dans la zone littorale que sur le cours du fleuve vers son embouchure dans la mer. Leur rôle a été militaire, de défense, mais beaucoup d’entre elles étaient aussi de véritables villes. Au delta du Danube, Enisala et Halmyris sont célèbres, mais avant d’arriver au delta, le visiteur rencontre les ruines d’autres citadelles antiques.



    L’archéologue Raluca Iosipescu les énumère pour nous en partant de l’embouchure du Danube vers l’amont : «Une autre citadelle importante, c’est celle d’Isaccea, Noviodunum, un habitat avec une histoire de longue date, très importante du temps de la colonisation romaine. Elle a eu aussi le statut de municipe. Elle préexistait, en fait, avant l’arrivée des Romains. D’ailleurs, son nom n’est pas d’origine latine. Son existence va continuer aussi à l’époque byzantine lorsqu’elle devient un important centre religieux. Plus tard, grâce aussi à sa très bonne position pour traverser le Danube, Noviodunum continue son existence qui s’achève par l’emplacement, dans sa zone, d’une citadelle turque en terre. »



    En continuant dans le même sens, nous arrivons à la citadelle de Brăila où les fouilles archéologiques ont mis au jour des fortifications ottomanes. Et c’est toujours dans la zone, mais cette fois-ci sur la route reliant les villes de Tulcea et de Galaţi, que l’on arrive au village de Garvăn, où s’élevait jadis la cité de Dinogetia.



    Raluca Iosipescu : « C’est, à son tour, une cité impressionnante par ses dimensions, avec des murailles très épaisses, avec des tours très grandes, et des constructions importantes découvertes à l’intérieur. Les archéologues y font des fouilles depuis beaucoup de temps. En remontant le Danube, nous arrivons à une autre citadelle très importante, à Hârşova, sur une route importante, et habitée elle aussi depuis le néolithique. Elle est habitée jusqu’au XIXe lorsqu’elle est détruite suite aux guerres russo-ottomanes. Hârşova occupe une superficie immense, mais malheureusement, seule l’enceinte de la période romano-byzantine a été conservée, ainsi que des fragments de tours. Dans les images d’époque, on peut voir une muraille impressionnante, appelée la muraille génoise, qui fermait l’entrée dans le port et avait de superbes arcades gothiques. Malheureusement, ce mur n’a pas résisté entièrement, seuls quelques fragments persistent. Toutes ces cités sont habitées depuis les temps les plus reculés, ce qui prouve leur très bon emplacement, au carrefour de plusieurs routes commerciales, dans les lieux de passage entre la Dobroudja et la Munténie, et prouvent la viabilité des lieux en question. »



    Continuons notre cheminement vers l’amont. Après avoir dépassé Hârşova, non loin de la localité bulgare de Silistra, se trouve la cité de Păcuiul lui Soare, que nous décrit maintenant l’archéologue Sergiu Iosipescu : « Păcuiul lui Soare est remarquable parce que c’est l’unique cité byzantine de Roumanie, création du Xe s de l’empereur Ioan Tzimiskes, où stationnait aussi une partie de la flotte byzantine. Malheureusement, de toute la cité il ne reste qu’environ un septième aujourd’hui. Ce qui est important à Păcuiul lui Soare, c’est une chose que l’on peut voir aujourd’hui encore et qui est unique : un port aménagé avec des terrasses en pierre, flanqué par des tours, un débarcadère avec la porte d’entrée vers la ville qui était au milieu de la citadelle. C’est quelque chose d’extraordinaire si l’on pense que cela provient des Xe-XIe s byzantin. De tels vestiges n’ont plus été retrouvés. Malheureusement, encore moins a été préservé de la partie byzantine d’une autre cité, celle de Giurgiu. Celle-ci, comme la suivante, celle de Turnu Măgurele, est strictement liée à l’histoire de la Valachie au Moyen Age, comme l’autre cité, très en amont, celle de Turnu Severin. Plus loin, nous dépassons la zone roumaine du fleuve. Malheureusement, tant Giurgiu que Turnu Măgurele ou Turnu Severin ont eu des problèmes à compter du moment où les cités ottomanes sur le territoire des Principautés roumaines occupées et administrées par les autorités militaires turques ont été supprimées et lorsque la pierre dont elles étaient construites a été utilisée pour l’urbanisation des villes. »



    De nos jours, beaucoup de cités danubiennes sont dans un stade de restauration primaire et sont, de ce fait, trop peu mises en valeur. Pourtant, leur histoire vaut d’être connue, et leurs ruines — visitées. (Trad. Ligia Mihaiescu)