Tag: enfants

  • Le Musée de l’Abandon

    Le Musée de l’Abandon


    Récemment lancé dans l’espace public, le Musée de l’Abandon se veut un
    projet participatif et un espace censé contribuer à l’exploration du trauma de
    l’abandon. 21 courts-métrages consacrés au phénomène de l’abandon et à la
    manière dont ce trauma nous a marqué en tant que société ont été produits dans
    le cadre de ce projet. Nous nous sommes entretenus sur cette idée avec Simina
    Badica, commissaire d’exposition et historienne :




    « Le Musée de l’Abandon est une initiative récente qui date de cette
    année. C’est un projet financé par l’Association du Fonds culturel national et
    il s’agit d’un musée numérique qui récupère une partie difficile et
    traumatisante de notre histoire et de nos vies. D’habitude, les gens évitent
    les sujets douloureux, sauf que ça ne sert à rien de les éviter, car ils
    restent là, ils ne se dissipent pas et ils continuent à nous hanter. Bien qu’il
    s’agisse d’un musée virtuel, on l’a ouvert dans un endroit bien réel : l’Etablissement
    pour mineurs en situation de handicap irrécupérable de Sighetu Marmatiei dont
    le bâtiment a été scanné sur support numérique. C’est sous ce titre que cette
    institution fonctionnait en 1989. Elle a été fermée en 2003 et elle est restée
    comme une sorte de capsule temporelle. Du coup, à force de l’avoir scanné, les internautes
    du monde entier pourront la découvrir de la même manière que nous, on l’a fait
    l’été dernier, avec tous ses drames et ses histoires. On a donc ouvert un musée
    virtuel dans un endroit réel que les visiteurs peuvent découvrir virtuellement
    et où des expositions seront organisées comme dans n’importe quel musée du
    monde. Une visite du musée ne se réduit pas à une balade à l’intérieur d’un
    bâtiment abandonné, c’est une occasion d’apprendre l’histoire de l’abandon et
    des enfants institutionnalisés. Par ce musée, on essayera de répondre à la
    question : comment un tel drame a-t-il pu avoir lieu dans les années 90 quand
    les images des orphelinats roumains ont fait le tour du monde ?
    »




    C’est un musée qui raconte l’histoire des enfants abandonnés de la Roumanie
    communiste et post-communiste, une histoire que nombre de Roumains ont préféré
    ignorer, affirme notre interlocutrice qui passe en revue les incontournables
    d’une visite de ce musée virtuel :




    « Le musée comprend beaucoup de choses. Des objets de la vie de tous
    les jours des personnes institutionnalisées là. Ses portes ont définitivement
    fermé en 2003, mais beaucoup d’objets – meubles, lits, jouets, bureaux,
    dessins, décorations, panneaux avec les noms des enfants ou avec le nom de
    différentes sections – sont toujours là et contribuent à refaire virtuellement
    cette ambiance pesante. Dans chaque salle, on a fait en sorte qu’il existe au
    moins un objet à même de raconter une histoire, de témoigner du sort de tous
    ces enfants délaissés pas forcément par leurs parents, que par l’Etat, par la société
    tout entière qui normalement aurait dû les protéger. Dans chacune des pièces,
    une histoire se tissera à partir d’un seul objet. Cela pourrait être un vêtement,
    car de nombreux articles d’habillement sont restés sur place, un jouet, une
    cuillère tordue qui servait pour nourrir les enfants ou une assiette en
    inox »
    .


    Nous
    avons demandé à Simina Badica de nous raconter l’une des histoires que ce musée
    raconte et elle a eu du mal à en choisir parmi tous les témoignages
    présents :




    « L’une
    des raisons pour lesquelles on a choisi de présenter toutes ces histoires dans
    le cadre d’un musée, c’est parce que ce sont des histoires difficiles à
    entendre. Parmi les documents trouvés ici, il y avait un procès-verbal dans
    lequel un atelier de lingerie expliquait comment il avait utilisé les 30 mètres
    de tissu qu’il s’était vu attribuer. Et on apprend qu’il les a employés pour en
    faire des camisoles de force de trois tailles : petite, moyenne et
    universelle. On a donc pensé que puisque de telles camisoles avaient été
    fabriquées, elles devraient être quelque part dans le bâtiment, car ce n’était
    pas le genre d’article que l’on aurait eu envie de garder pour soi. Et
    effectivement, on a fini par trouver les camisoles de force de taille moyenne
    . »




    Nous
    avons voulu apprendre si Simina Badica était au courant de ce que tous ces
    enfants sont devenus.




    « Oui,
    on a retrouvé la trace d’une grande partie d’entre eux et le musée présentera
    aussi des histoires à fin heureuse de certains survivants, comme on a
    l’habitude d’appeler tous ceux ayant survécu à ce système de soi-disant protection
    de l’enfance. Ceux qui ont été adoptés ou qui ont été placés dans des familles
    d’accueil à un âge tendre, ils ont fini par surmonter leurs traumas. Lors d’une
    visite du musée vous pourriez, par exemple, apprendre l’histoire de Robi, placé
    à l’âge de 5-6 ans chez une assistante maternelle qui a fini par l’adopter, ce
    qui lui a permis de se transformer en un brave jeune homme, âgé actuellement
    d’une vingtaine d’années, au discours équilibré, qui a un emploi et qui est
    très peu traumatisé par tout ce qu’il a subi, vu l’âge qu’il avait à l’époque.
    En revanche, à le regarder, on ne saurait ne pas se demander comment ce fut
    possible qu’un tel enfant soit enfermé dans un établissement pour mineurs en
    situation de handicap irrécupérable
    ».




    Le Musée de l’Abandon se veut une invitation à connaître, ne serait-ce que
    virtuellement, une page douloureuse de l’histoire communiste qui ne devra
    jamais se répéter. (trad. Ioana Stancescu)







  • Se rendre à l’école en Pedibus…

    Se rendre à l’école en Pedibus…

    Un projet inédit appelé « Pedibus » a été lancé à la fin de l’année
    scolaire dernière, à Sfântu Gheorghe, dans le comté de Covasna, dans le centre
    de la Roumanie, et redémarré à la rentrée de septembre dernier. Objectif :
    accompagner les écoliers du primaire dans leur route vers l’école par deux
    adultes dans le cadre de groupes organisés. Les principaux ingrédients sont le
    sport, la bonne humeur et la santé.






    Mme Székely Kincső conseillère locale à la mairie de la ville de Sfântu
    Gheorghe et coordinatrices du programme nous explique d’où est venue l’idée de
    ce projet : « Ce programme est une initiative de la mairie de la
    ville de Sfântu Gheorghe, qui vise à encourager les élèves à se rendre à
    l’école à pied, puisque marcher – c’est la manière la plus sûre et la plus
    saine de commencer sa journée. Sachez aussi que ce programme est une initiative
    d’un activiste environnementaliste du Canada et qu’elle fonctionne très bien en
    Europe aussi. La première étape de ce programme a démarré à Sfantu Gheorghe le
    17 mai et elle s’est achevé le 27 juin dernier. »






    L’idée a connu un tel succès, qu’elle a été reprise à la rentrée scolaire,
    en septembre dernier. Du 20 au 24 septembre, une trentaine de médecins et
    aides-soignants de presque toutes les sections de l’hôpital de la ville, à
    savoir des sections de néonatologie, pédiatrie, bloc opératoire, chirurgie,
    réanimation – soins intensifs et radiologie – tous sont devenus les « chauffeurs »
    du « Pédibus ». Et la communauté locale est très fière de tous
    ceux qui réussissent à trouver le temps de s’impliquer dans de telles actions
    de bénévolat.




    Székely Kincső : « Le premier jour, nous avons réuni une
    soixantaine d’enfants, ce qui nous a beaucoup réjoui ; puis nous avons
    même atteint un nombre record de 80 écoliers accompagnés à l’école. Et leur nombre
    ne cesse de croître. Lorsque nous avons lancé ce programme, des profs de sport
    de la ville étaient en charge. Des collègues de la presse aussi. Les parents sont ainsi rassurés que leurs
    enfants se rendent à l’école en toute sécurité. A la rentrée, des docteurs et
    infirmiers sont venus nous rejoindre, des acteurs aussi – une semaine durant,
    ainsi que des conseillers locaux et des politiciens. On essaie de les faire
    venir par catégories, mais en fin de compte, tout bénévole peut nous rejoindre,
    puisque c’est un programme dont tout le monde tire profit ! »






    L’initiative a été très bien reçue par les parents aussi, constate Székely
    Kincső : « Les enfants en sont ravis. Nous avons eu beaucoup de retours
    de la part des profs, qui affirment que les enfants sont heureux quand ils
    arrivent à l’école, qu’ils ne sont pas stressés. L’activité physique régulière les
    aide à développer leur capacité d’apprendre et leurs habilités sociales, mais
    aussi à accroitre leur contrôle émotionnel et leur confiance de soi. Ces
    dernières années de plus en plus d’enfants sont emmenés à l’école en voiture
    par leurs parents. Cela affecte non seulement leur indépendance, mais rend le
    trafic très chargé et contribue à la pollution autour des établissements scolaires.
    C’est une autre raison importante pour laquelle nous avons lancé ce programme :
    réduire le trafic routier. Ainsi, le programme Pedibus est-il une alternative
    pour le transport des enfants vers l’école et pour faire d’avantage d’activité
    physique. »








    Le Pédibus ne pollue pas et il ranime la ville. Autre avantage, il
    fonctionne très bien, comme nous l’explique notre invitée : « Il y a
    5 points de rendez-vous, marqués par le logo du Pedibus, où les parents amènent
    leurs enfants. Tous les matins, quelle que soit la météo, nous, on est là. Et
    pour cause. Lorsque nous étions petits, on se rendait à l’école à pied par tout
    type de météo. Et s’il pleut, alors la rue se remplit de parapluies multicolores.
    Cette année, nous avons essayé de motiver les élèves, on fait un album d’autocollants
    et chaque enfant en a reçu un. Ils peuvent les collectionner pour recevoir à la
    fin de jolis prix – un mug, des rollers. Donc ça vaut la peine de se rendre à l’école
    en Pédibus ! »






    Voilà donc un programme intéressant surtout pour les petites villes où les
    écoles sont accessibles à pied. En attendant que d’autres villes suivent cet
    exemple, les enfants de Sfantu Gheorghe continueront à se rendre à l’école à
    pied et dans la bonne humeur. S’amuser et faire du sport en route vers l’école :
    oui, c’est possible. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • 14.09.2021 (mise à jour)

    14.09.2021 (mise à jour)

    Coronavirus
    en Roumanie
    – En Roumanie, près de 4 000 cas d’infection au nouveau coronavirus
    ont été rapportés mardi, suite à 47 000 tests effectués. Les autorités ont
    également rapporté 96 décès des suites de la Covid-19 en 24 heures, alors que
    675 patients étaient en soins critiques. De même 162 enfants étaient lundi
    infectés au coronavirus, dont 10 – dans
    un état grave. Selon le chef de la campagne nationale de vaccination, Valeriu
    Gheorghita, le taux de vaccination dans les rangs des adolescents de plus de 12
    ans est de 15%, mais c’est nettement « insuffisant ». « Le nombre des enfants
    hospitalisés augmentera, y compris en soins intensifs », a-t-il mis en garde.
    Par ailleurs, le directeur médical de l’Institut « Matei Bals » de Bucarest,
    Adrian Marinescu, a déclaré lundi pour Radio Roumanie que dans cette 4e vague
    de la pandémie à laquelle le pays est confronté actuellement le nombre des cas
    de contamination est moins important, ce qui compte c’est leur gravité. La Roumanie dispose de 860 lits en
    réanimation destinés aux malades de Covid, et les autorités visent à accroitre
    ce chiffre. 5,2 millions de Roumains sont complètement immunisés, soit un tiers
    seulement de la population éligible.






















    Energie – Le
    président roumain Klaus Iohannis a reçu mardi la visite d’une délégation du
    groupe énergétique italien ENEL, ayant à sa tête son directeur, Francesco
    Starace. L’occasion pour le chef de l’Etat roumain d’insister sur la nécessité
    d’un effort commun de la part aussi bien des compagnies énergétiques que de
    l’Etat roumain d’identifier les meilleures solutions de protection des
    consommateurs vulnérables et des entreprises roumaines touchées par la
    majoration des tarifs. Klaus Iohannis a également mis en évidence la nécessité
    d’une hausse constante des investissements et du développement de nouvelles unités
    de production censées contribuer au renforcement de la sécurité énergétique en
    Roumanie et dans la région. Mardi encore, le premier ministre Florin Cîtu a rencontré
    les représentants de l’Enel pour examiner ensemble les investissements dans le
    domaine des énergies renouvelables. Tout cela dans le contexte où la Roumanie
    traverse une période de hausses considérables des tarifs de l’énergie et du gaz
    sur les marchés de gros du domaine, avec des perspectives de majorations
    substantielles aussi pour les consommateurs cet hiver. Le groupe ENEL gère deux
    fournisseurs majeurs d’électricité et de gaz en Roumanie, trois distributeurs
    d’électricité, un constructeur et opérateur de centrales de production
    d’énergie renouvelable ainsi que la compagnie de services de mobilité
    électrique et des services énergétiques avancés Enel X Roumanie.


    Arrestation – L’ancien député social- démocrate Victor
    Hrebenciuc a été condamné définitivement mardi à 3 ans de prison ferme dans
    l’affaire Giga TV, un dossier dans lequel sont également condamnés l’ancien
    maire de Piatra Neamt, Gheorghe Stefan et l’ancienne cheffe de la Commission
    nationale de l’audio-visuel, Laura Georgescu . Hrebenciuc se fait responsable
    d’être intervenu auprès de la Commission nationale de l’audio-visuel afin
    qu’elle revienne sur sa décision de suspendre la licence de fonctionnement de
    la chaîne Giga TV contrôlée à l’époque par Gheorghe Stefan. Victor Hrebenciuc a
    été un des leaders sociaux- démocrates les plous influents de l’histoire du
    PSD.


    Enfants – La
    Roumanie compte parmi les premiers pays du monde à avoir mis en place des
    solutions pour protéger les enfants dans l’actuel contexte pandémique. Il
    s’agit d’un programme par lequel l’Etat mettra à la disposition des enfants, de
    leurs parents et des experts, l’accès gratuit à des heures de thérapie, aux
    ressources et à la formation psychologique. Un projet d’ordonnance d’urgence
    visant ce programme sera adopté la semaine prochaine, a fait savoir le premier
    ministre roumain. Le programme comporte aussi des mesures visant le
    renforcement des capacités d’intervention en cas de violence envers les
    mineurs.























    Météo – En
    Roumanie, les températures grimperont considérablement presque partout. Des
    phénomènes orageux de faible intensité feront leur apparition dans la moitié
    nord du pays et à la montagne. Le ciel demeure variable et le vent soufflera
    légèrement sur l’ensemble du relief. Mercredi, les températures maximales iront
    de 22 à 31 degrés. 29 degrés mercredi, à Bucarest.





















  • Rentrée scolaire en Roumanie

    Rentrée scolaire en Roumanie

    L’année scolaire 2021-2022 a commencé en Roumanie ce
    lundi 13 septembre, en présentiel pour la majorité des élèves, mais dans le
    strict respect des normes de protection sanitaire, sur toile de fond d’une
    hausse importante des cas d’infection au coronavirus dépistées d’un jour à
    l’autre. En fait, cette année le nombre des contaminations quotidiennes est
    double par rapport aux chiffres de la rentrée 2020.


    La plupart des quelque 3 millions d’élèves roumains retournent
    donc en classe à compter de ce lundi. Il y a quand même quelques milliers
    d’enfants qui commencent les cours en ligne, vu que dans leurs villes le taux
    d’infection au coronavirus dépasse les 6 cas par mille habitants dépistés en 14
    jours ou bien parce que l’infrastructure de leurs établissements scolaires ne
    permet pas le retour en classe.

    Le ministre de l’Education, Sorin Cîmpeanu,
    explique : « Dans les 12 localités où vendredi dernier le
    taux d’infection a franchi le seuil des 6 cas par mille habitants il y a 2 400
    élèves. S’y ajoutent ceux dont les écoles ont des problèmes d’infrastructure
    soit 2 000 enfants à travers le pays et 2 723 à Bucarest. Somme toute, 7 000 élèves sur
    un total de 3 millions se verront obligés de démarrer les cours en ligne ».


    Selon les autorités, tant que dans une localité le taux
    d’infection est en dessous des 6 cas par mille habitants, les écoles
    fonctionneront en présentiel, le port du masque étant obligatoire pour élèves
    et enseignants en égale mesure. Au cas où le seuil mentionné est franchi, les
    cours seront dispensés en ligne, mais les crèches et les maternelles resteront
    ouvertes.


    Pour sa part, le premier ministre Florin Cîtu a demandé
    aux représentants des Directions de santé publique de s’assurer qu’il existe
    suffisamment de masques disponibles dans les écoles. Il a aussi attiré
    l’attention qu’il existe d’autres questions urgentes à résoudre : « Dans 253 écoles les normes de protection
    sanitaire ne sont pas assurées. Il faut y remédier au plus vite. Puis, il y a
    53 écoles qui ne disposent pas des produits nécessaires pour le nettoyage,
    l’hygiène et la désinfection. S’y ajoutent 139 écoles ayant des problèmes liés
    au chauffage. L’hiver viendra et les enfants ne peuvent pas étudier dans de
    telles conditions. Il faut y remédier aussi vite que possible. »


    Quelques jours plutôt, le ministre de l’Education Sorin
    Cîmpeanu exprimait son espoir que des progrès importants dans la vaccination
    des élèves seraient faits après la rentrée, surtout que les autorités sont
    prêtes à envoyer des équipes mobiles dans les écoles pour faciliter
    l’immunisation. Il faut dire aussi que 61% des plus de 300 000 salariés du système
    de l’éducation nationale sont vaccinés à l’heure actuelle. C’est valable aussi
    pour 15% des élèves âgés de plus de 12 ans.


    Notons pour terminer que l’année scolaire 2021-2022 comporte
    34 semaines réparties sur deux semestres. Les cours s’achèveront le 11 juin
    2022. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le bus d’apprentissage

    Le bus d’apprentissage

    Cette semaine, on vous racontera une histoire émouvante. L’action se passe dans la commune d’Augustin, dans le département de Braşov, au sud de la dépression nommée Baraolt. Un endroit où vit une communauté forte de 1900 habitants, dont la moitié est d’ethnie Rom et très pauvre. C’est à l’intention de tous les enfants démunis d’Augustin que deux instituteurs ont eu l’idée de mettre en place le projet Edubuzz, qui a aussi bénéficié du soutien de la joueuse de tennis roumaine, Simona Halep. Natalia Ginghină et Adrian Secal ont décidé d’aménager, dans un ancien bus voué à la casse, un endroit destiné à l’apprentissage. Davantage sur l’Edubuzz avec Adrian Secal :« Cet espace permet aux enfants de suivre des cours de rattrapage une fois les heures de classe terminées. On a voulu aménager un endroit en dehors de l’école, mais à proximité de celle-ci, afin que les gamins puissent y rester, une fois la journée d’école finie. On a de nombreux enfants jamais inscrits à l’école ou en situation de décrochage scolaire. C’est une communauté frappée par un taux d’abandon scolaire et d’absentéisme élevé et le nombre d’enfants qui ne se rendent pas en cours est très grand. Voilà pourquoi on a décidé de leur offrir la possibilité de rattraper, car il y en a pas mal à ne s’être jamais rendu en classe.»

    A son tour, Natalia Ginghină rajoute : « L’idée d’un tel bus a été alimentée par notre besoin de passer davantage de temps avec les enfants, même en dehors des heures de classe, afin de pouvoir leur proposer plus d’activités à faire ensemble. Mais, une fois qu’on a aménagé le bus et qu’on a donc trouvé cette idée, cet endroit n’est plus destiné à nos élèves seulement ; il est là pour accueillir aussi d’autres enfants, comme par exemple ceux qui ne fréquentent pas l’école pour une raison ou une autre. C’est une sorte d’endroit qui accueille les enfants après la journée d’école, sauf qu’il a fini par servir aussi de salle de classe. »

    Touchés par le nombre impressionnant de décrocheurs scolaires parmi les enfants de la commune d’Augustin, Natalia et Adrian ont mis en place un projet éducationnel qui privilégie la force de s’adapter. Natalia Ginghină explique : « On a créé un système à même de répondre aux besoins de la communauté locale. Du coup, au lieu de faire des programmations, on applique le principe du premier venu premier servi. Cela nous a permis d’accueillir en ce moment presque 200 enfants du village. Pour travailler avec eux, on a renoncé au système d’apprentissage classique, qui impose à l’enfant de se rendre régulièrement en classe et on s’adapte au calendrier des villageois. Par exemple, si les enfants doivent aider leurs parents à travailler dans la forêt ou à la ferme, alors ils ne viendront pas nous voir. Ils le feront quand ils le pourront. Dans le cas de ces enfants, on n’a pas de journée d’école ordinaire, mais on leur propose des activités qui leur permettent d’apprendre à lire, à écrire, à participer à différents jeux pédagogiques ou même à des activités en plein air, telles le jardinage, des soirées de musique autour d’un feu de camp, comme on a fait récemment, ou encore des randonnées dans les alentours. »

    On a interrogé Adrian sur le programme d’ouverture du bus.« En principe, on essaye d’ouvrir ses portes le plus tôt possible, vers 9h30 et souvent, il nous arrive de partir vers 20h30 et même 21h00. On a des enfants qui y passent pratiquement toute la journée, surtout qu’ils trouvent plein de choses à faire. Puisque le village manque d’un endroit où ces enfants puissent jouer, ils préfèrent restent avec nous. Cela leur permet de feuilleter des bouquins, ou encore de se reposer dans des hamacs, de s’activer pour nous donner un coup de main dans la cour, autour du bus, ou encore de jouer à des jeux de plateau ou de faire d’autres activités. Voilà pourquoi ils préfèrent trainer avec nous. »

    Natalia explique :« D’habitude, c’est Adrian qui les attend dans le bus le matin, puisque son emploi du temps est plutôt flexible. Moi, je m’y rends à la fin de mes heures de cours, c’est-à-dire à partir de 11h00, midi ou même deux heures de l’après-midi. Et puis, toujours dans la deuxième partie de la journée, on a une autre collègue qui vient, une institutrice qui enseigne dans un autre village. En ce moment, on cherche à coopter d’autres villageois aussi, afin de devenir suffisamment nombreux pour pouvoir entreprendre des excursions à bord de notre bus. La région est très chouette. Mais pour les enfants qui ne peuvent pas nous accompagner dans nos sorties, il faut qu’un endroit qui puisse les accueillir reste sur place. »

    Quant aux projets d’avenir, ceux-ci ne manquent pas, avoue Adrian :« On dispose d’un espace qu’on souhaiterait aménager pour qu’on puisse offrir le plus de facilités et d’opportunités aux enfants. Du coup, le moindre soutien nous sera bien utile. On espère aménager des douches et des toilettes, y compris une laverie. Après, on envisage d’installer une petite scène et des chaises dans une grange et puis, aménager des places à l’ombre dans la cour, afin que les gamins s’y installent pour travailler leurs leçons. On ne veut pas nous contenter de mettre à profit seulement le bus, mais tout l’espace autour, qu’on a à notre disposition. »

    Et puis, un deuxième bus sera bientôt transformé en espace d’apprentissage, ajoute Natalia.« Derrière la cour, on a installé un deuxième bus qu’on n’a pas encore commencé à transformer, mais on compte le faire, pour y travailler avec les enfants du village. Tout ça pour dire que le besoin et la volonté existent. On aurait besoin davantage de personnes prêtes à nous soutenir d’une manière ou d’une autre, selon leurs possibilités. Par exemple, des personnes prêtes à mettre à profit leurs compétences, ou qui veulent échanger avec les gamins en présentiel ou même à distance, des personnes qui contribuent financièrement à notre projet ou qui s’y intéressent et veulent savoir où on est. En fait, si on était plusieurs, on pourrait faire plus de choses. », conclut Natalia son histoire, tout en lançant un appel à la solidarité. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Les femmes et les effets de la pandémie

    Les femmes et les effets de la pandémie

    On sait déjà que la pandémie et les restrictions imposées pour l’endiguer ont surtout affecté les groupes vulnérables, notamment les familles pauvres des zones rurales. Les femmes, qui subissaient déjà l’iniquité salariale et la double journée de travail, ont elles aussi souffert en cette période. Selon une récente étude réalisée par l’entreprise de sondages FRAMES, les femmes ont ressentie une charge de travail plus importante qu’auparavant. Sept femmes sur dix ont affirmé que la pandémie avait changé leur mode de vie et 64% d’entre elles considèrent avoir été affectées par les mesures de confinement. Adrian Negrescu, le représentant de FRAMES, nous a révélé d’autres conclusions de cette étude :« Pour 58% des femmes, le télétravail a été une corvée, car on n’était pas vraiment préparés pour travailler à la maison. Les gens n’avaient pas d’ordinateur ou de webcam, ou de connexion Internet haut débit. En plus, travailler dans un petit appartement, avec les enfants et les autres membres de la famille à proximité, rend la concentration très difficile et limite la productivité. C’est intéressant de constater que le télétravail a été une mesure positive pour seulement 26% des femmes. »

    Dans les campagnes et dans d’autres zones défavorisés, le confinement n’a pas été synonyme de télétravail, mais d’accentuation des fragilités économiques et psychologiques. Centrul FILIA, une ONG dédiée à la protection des droits des femmes, a surveillé de près leur condition durant la pandémie, explique la directrice générale de l’association, Andreea Rusu :« Les femmes du milieu rural avec lesquelles nous travaillons ont été contraintes de quitter leur travail à l’étranger ou d’arrêter leur travail journalier. Elles ont dû rester chez elles avec les enfants qui n’allaient plus à l’école. De même, leurs conjoints n’ont pas pu continuer à travailler et n’ont plus eu de revenu. C’est bien connu que beaucoup de gens du milieu rural travaillent au noir ou sur des contrats à durée déterminée. Donc c’est devenu bien plus compliqué d’acheter des produits d’hygiène et des aliments. Durant l’état d’urgence de mars-avril 2020, à l’échelle nationale, deux tiers des personnes à avoir réclamé l’allocation chômage étaient des femmes. Cela montre bien qu’une crise sanitaire de ce type est aussi une crise économique et sociale, et les femmes sont les premières à en être affectées. Si les enfants ne vont plus à l’école ou si des membres de la famille tombent malades, ce sont les femmes qui s’en occupent. Et elles n’ont pas le temps de faire les deux, travailler et prendre soin de la famille. À présent, la situation des femmes est donc encore plus précaire, elles sont encore plus dépendantes de leurs partenaires d’un point de vue économique. »

    Par ailleurs, c’est la relation de couple qui a été mise à l’épreuve durant cette dernière année. Adrian Negrescu revient sur les conclusions de l’étude réalisée par FRAMES :« 64% des femmes ont affirmé que le fait de rester à la maison les a fait mieux connaître leur partenaire. Nous savons bien qu’avant la pandémie de Covid-19, le travail était le principal souci tant des hommes que des femmes. Souvent, ils se rencontraient le soir et les weekends. Leur interaction était quelque part limitée, alors que là, travaillant et vivant l’un à côté de l’autre 24 heures sur 24, sept jours sur sept, ils ont commencé à remarquer des choses qu’ils ne voyaient pas avant. Cela a influencé la perception qu’ils avaient de leur partenaire, ce qui a uni certains et, malheureusement, séparé d’autres. C’est pourquoi il y a eu tellement de divorces en 2020 et cette tendance continue en 2021. Les Roumains divorcent plus qu’avant la pandémie, à cause des différends et des différences de perception entre les femmes et les hommes. »

    La pandémie de Covid-19 a également affecté la relation mère-enfant. En mars 2020, la maison est devenue, d’un coup, école, bureau et foyer. Malgré les difficultés, le rapprochement des enfants a été bénéfique pour certaines femmes, observe Adrian Negrescu :« Les femmes qui sont déjà mères se sont davantage rapprochées du monde des enfants. Avec l’école en ligne, les parents et les enfants ont passé plus de temps ensemble. Certaines mères ont littéralement découvert leurs enfants, elles ont vu des choses qu’elles ignoraient auparavant, faute de temps. Autre fait démontré par l’enquête : 54% des femmes sans enfants disent vouloir tomber enceintes mêmes dans le contexte difficile de la pandémie. On peut conclure que les femmes ont davantage découvert un désir d’enfant durant cette période. »

    Par ailleurs, une recherche entreprise par Centrul FILIA montre que les femmes auraient eu besoin d’un coup de main supplémentaire. Andreea Rusu, la directrice de l’ONG précise :« On aurait dû offrir une alternative aux femmes qui avaient des difficultés à travailler depuis chez elles, à côté de leurs enfants. Les autorités ont mis en place différentes aides, comme le chômage partiel, par exemple, mais cela a été insuffisant. Lors de l’enquête, beaucoup de femmes nous ont avoué qu’elles avaient dû travailler la nuit ou bien qu’elles avaient préféré se mettre en arrêt maladie car elles n’arrivaient pas à assurer les tâches ménagères. Depuis le début de la pandémie, les femmes subissent un stress accru et travaillent davantage. L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle a été très difficile à trouver pour beaucoup d’entre elles. »

    La santé a été une autre raison d’inquiétude pour les gens, mais l’accès aux soins médicaux a été difficile à cause de la priorité donnée aux cas de Covid-19. Le bon côté des choses, c’est que la pandémie a montré l’importance de la prévention, un aspect négligé par la plupart des Roumains et des Roumaines, précise Adrian Negrescu : « Les femmes font de plus en plus attention à leur santé et c’est une bonne chose. Avant la pandémie, 61% d’entre elles disaient aller voir un médecin lorsque le besoin de faisait ressentir, 21% allaient une fois par an et 11% faisaient des examens médicaux trimestriels. En 2021, la santé est devenue une priorité pour 83% de nos répondantes. Il s’agit là d’examens périodiques. Avec la pandémie, les femmes ont voulu aller chez le médecin pour vérifier qu’elles n’avaient pas des soucis de santé, autres que ceux déjà connus. »

    Bien évidemment, à toutes les difficultés déjà citées, s’ajoute la multiplication des cas de violence domestique, observée dans toute l’Union européenne, notamment durant les périodes de confinement. (Trad. Elena Diaconu)

  • Célébrer l’enfance et la langue roumaine

    Célébrer l’enfance et la langue roumaine

    Le 20 novembre 1959 était adoptée la
    Déclaration des Nations Unies pour les droits de l’enfance. L’ONU voulait que
    tous les enfants de la planète aient une journée qui leur soit dédiée. Mais la
    résolution de l’ONU n’était pas obligatoire, c’était une recommandation. Par
    conséquent, tous les pays du monde ne célèbrent pas la Journée de l’enfant au
    même moment. Certains la marquent le 20 novembre. D’autres pays, notamment en
    Europe de l’Est, ont suivi le modèle de l’Union Soviétique qui célébrait les
    enfants le premier jour de l’été, le 1er juin. La Roumanie est un de
    ces pays. En fait, en suivant le modèle soviétique, la Roumanie a fêté les
    enfants bien avant la résolution de l’ONU. C’est le 1er juin 1950
    que les Roumains ont marqué pour la première fois la fête des enfants. Et c’est
    resté ainsi jusqu’à nos jours. Le 1er juin est devenu officiellement
    jour férié en Roumanie en 2016, pour permettre aux parents de passer davantage
    de temps avec leurs enfants. Plein d’événements sont organisés à cette
    occasion. Toutes les institutions culturelles publiques et privées prévoient
    des activités avec les petits si bien que l’on a souvent l’embarras du choix.


    Le 1er juin est donc une
    date très importante en Roumanie. Si importante, que les Roumains
    l’emportent cette fête avec eux où qu’ils se rendent dans le monde. Les communautés
    roumaines de l’étranger marquent elles aussi la Journée de l’enfant par toute
    sorte d’activités. Par exemple, la communauté de Roumains et de Moldaves qui vit
    dans une ville appelée Le Pecq et située tout près de Paris, a créé une
    association appelée « Dor Academy » pour faire vivre la langue
    roumaine et pour perpétuer les traditions roumaines en France. Par ses projets,
    Dor Academy marque tous les moments importants de la vie des Roumains et la
    Journée de l’enfant n’y fait pas exception. Pour nous en parler, j’ai invité au
    micro de RRI Célestine Lluansi. Elle a 10 ans et elle fait partie d’une
    famille mixte roumano-française. Célestine nous parle de ses racines roumaines,
    de sa vie d’élève en France et des actions auxquelles elle a participé grâce à
    l’association Dor Academy.

  • 13.06.2021

    13.06.2021

    Coronavirus – Le nombre de
    contaminations au nouveau coronavirus reste bas en Roumanie. Dimanche, on a
    rapporté 69 nouvelles contaminations. 229 malades sont en ce moment en soins intensifs. A
    Bucarest, le taux d’infection cumulé sur 14 jours est actuellement de 0,14 cas
    par mille habitants, alors que pour le
    reste du pays il est de 0,25 cas, tous les départements du pays se trouvant
    donc dans le scénario dit « vert » de la pandémie. Par ailleurs, le rythme
    de la campagne de vaccination a quelque peu ralenti – quelque 39 000 doses de
    vaccin anti-Covid-19 ayant été administrées de vendredi à samedi. Depuis le
    début de la campagne, en décembre dernier, plus d 4 millions et demi de
    Roumains ont été immunisés, dont 4,1 millions par les deux doses du sérum. A
    noter aussi que le certificat numérique européen deviendra opérationnel en
    Roumanie au 1er juillet. Il comportera un code de sécurité et pourra être
    utilisé en format électronique et papier afin d’éviter les files d’attente aux
    frontières. Il attestera le fait qu’une personne s’est fait vacciner contre le
    coronavirus, qu’elle a un test négatif ou qu’elle a déjà été infectée par le
    virus et a guéri.






    Opinions – La pandémie a accentué les états d’anxiété et de frustration chez les
    enfants qui se sont vu obligés de passer davantage de temps à la maison et de
    suivre des cours en ligne. Plus de 2 tiers des parents ont remarqué de tels
    états chez leurs enfants cette dernière année, constate une récente étude. Parmi
    les principaux défis à relever par les enfants figurent l’absence de la
    socialisation (45%), les difficultés de comprendre les leçons enseignées en
    ligne (23%), la difficulté de comprendre la situation et les émotions qu’elle a
    engendrées (18,6%) ou encore l’absence de communication au sein de la famille
    (5,8%). Pour ce qui est des états émotionnels des enfants durant la pandémie,
    les parents ont nommé l’anxiété et la frustration. Les données montrent
    également que les petits ont passé entre 2 et 5 heures par jour devant les
    écrans, à par les cours d’école. Enfin, pour les parents qui ont travaillé à
    domicile pendant l’école en distanciel, les principaux défis étaient liés à la
    capacité de se concentrer sur les tâches de leur emploi (33,5%), à l’irascibilité
    des enfants causée par le manque de socialisation et par l’ennui (31,2%) et au
    besoin d’assurer le support nécessaire pour l’apprentissage et les devoirs
    (24,4%).






    G7 – La réunion des leaders des G7 s’achève ce dimanche, après trois jours
    de débat dans le sud-ouest de l’Angleterre, notamment sur les changements
    climatiques, la lutte contre les pandémies et la coopération face aux menaces
    de la Chine et de la Russie. Toutefois les tensions engendrées par le Brexit en
    Irlande du Nord sont celles qui dominent la Une de la presse, constate la
    correspondante de Radio Roumanie à Londres. De son côté, l’UE menace par des
    actions en justice et par un blocus économique si le gouvernement de Londres,
    qui a négocié et signé l’accord du Brexit il y a quelques mois, continue de
    refuser de mettre en œuvre de document en Irlande du Nord, où des contrôles
    douaniers doivent entrer en vigueur pour certains produits vendus sur le reste
    du territoire du Royaume Uni. Pour sa part, le premier ministre britannique,
    Boris Johnson, accuse l’UE de ne pas comprendre la situation en Irlande du
    Nord. Et c’est toujours au sommet des G7 que le président américain, Joe Biden,
    a plaidé pour une nouvelle alliance occidentale à même de contrecarrer
    l’influence de la Chine, notamment dans les pays en voie de développement, où
    Pékin fait des investissements massifs dans l’infrastructure.






    Nuit des musées – La 17e édition de la Nuit des musées a lieu cette dans la nuit de
    samedi à dimanche en Roumanie, un peu avant la date retenue par d’autres pays
    européens, à savoir le 3 juillet. De nombreux événements ont été accueillis par
    près de 200 lieux culturels de 70 villes et villages un peu partout en
    Roumanie. A Bucarest, plus de 40 espaces
    étaient ouverts au public. A l’affiche : expositions, visites guidées,
    concerts et spectacles, découverte des bâtiments des Instituts culturels
    étrangers ou des ateliers d’artistes. Lancée en 2005 par le ministère français
    de la Culture et placée aujourd’hui sous le patronage de l’Unesco, du Conseil de
    l’Europe et du Conseil international des musées, la Nuit européenne des musées
    a lieu tous les ans. En 2020, à un moment où la pandémie de Covid-19 avait
    fortement impacté les institutions culturelles au niveau mondial, plus de 60
    musées et opérateurs culturels roumains s’étaient organisés pour célébrer la
    Nuit de musées le 14 novembre, notamment à travers des événements en ligne.


    Football – Bucarest accueille ce dimanche en première le match entre l’Autriche
    et la Macédoine du Nord dans le cadre de l’Euro de foot 2020. Trois autres matchs
    auront lieu sur l’Arène nationale de Bucarest, Ukraine – Macédoine du Nord le
    17 juin et Ukraine – Autriche le 21 juin, tous comptant pour le groupe C, ainsi
    qu’une rencontre des huitièmes de finale prévue le 28 juin. Par ailleurs, deux
    équipes d’arbitres roumains font partie, pour la première fois, de la sélection
    de l’UEFA pour diriger les matchs de la compétition.




    Météo – Le temps est toujours instable en Roumanie. Le ciel est variable en
    ce moment, mais l’on attend des pluies à verse et des phénomènes orageux à
    commencer par l’après-midi. Les pluies seront courtes, mais fortes, avec des
    précipitations qui pourraient dépasser les 25 l/m². Le vent sera plus fort lui
    aussi à certains moments. Dans les deux
    jours à venir la météo restera tout aussi capricieuse, mettent en garde
    les météorologues. Ce dimanche les maxima de la journée iront de 17 à 25
    degrés. 20 degrés, sous un ciel couvert à midi à Bucarest.

  • Des ateliers et des activités pour enfants organisés par le Théâtre Gong de Sibiu

    Des ateliers et des activités pour enfants organisés par le Théâtre Gong de Sibiu

    Depuis le début de la pandémie en Roumanie, en mars 2020, le Théâtre pour enfants et adolescents Gong de Sibiu a eu l’initiative de lancer en ligne une série d’activité et d’ateliers à l’intention du public jeune. Une idée censée préserver le théâtre vivant durant une période néfaste pour la culture, marquée par la fermeture des salles de spectacles. Avec plus de détails, Adrian Tibu, directeur du Théâtre Gong de Sibiu :
    « En ce moment, on poursuit la série des ateliers de création animés par des professionnels des arts du spectacle et de la culture. Peintres, sculpteurs, créateurs de costumes se proposent d’aider les enfants à développer leur imagination à travers des histoires inspirées de notre répertoire et offrent aux participants la possibilité de jeter un coup d’œil dans les coulisses d’un spectacle. Les enfants seront encouragés à imaginer des histoires autour de personnages faits maison, tels des poupées confectionnées de vieilles chaussettes ou de bouteilles recyclées, pour vous en donner quelques exemples. Ou encore, ils peindront des pots de fleurs faits maison, tandis que les enfants âgés de 6 à 10 ans se verront inviter à développer leurs compétences d’art dramatique dans le cadre des ateliers qui se proposent de réinterpréter des contes de fée classiques pour les rapprocher des réalités de nos jours. On espère pouvoir créer un univers plein de joie, à même de redonner le sourire aux enfants, surtout en ce moment quand les choses s’avèrent plutôt difficiles. Et puis, on espère aussi leur offrir un passe-temps agréable, en famille, car nos ateliers peuvent souvent constituer des points de départ pour des discussions parents- enfants, sur des sujets sensibles. Du coup, par notre démarche, on voudrait convaincre les enfants de ne pas rester 24 h les yeux rivés sur les écrans, car ce n’est pas bon pour la santé. On compte continuer nos ateliers même après la réouverture des salles de théâtre, surtout que le retour de la part de nos spectateurs fut très bon et le fait d’avoir maintenu le contact avec notre public s’est avéré essentiel pour nous. Car après tout, le théâtre reste une institution vivante et il est important de maintenir les liens entre enfants, parents, éducateurs et comédiens. »

    Les activités et les ateliers virtuels proposés par le Théâtre Gong s’adressent aux enfants de tous les âges, explique Adrian Tibu :
    « On a, par exemple, des ateliers à circuit fermé pour les enfants de la maternelle et du primaire. Il s’agit des interventions en temps réel, sur Zoom, avec les enfants chez eux ou réunis dans une salle de classe. Nos comédiens ont tout un portefeuille de récitals de poésies ou de textes de la littérature roumaine, qu’ils peuvent présenter pour aider les professeurs à offrir une approche différente des œuvres littéraires que les enfants étudient pour le Brevet et le Bac. Un autre type d’atelier à l’intention des adolescents est ciblé sur la prise de parole en public. Pour l’instant, on a eu des modules pour les élèves de Terminale afin de les aider à mieux préparer leur Bac, quand les émotions risquent de bloquer pas mal d’entre eux à prouver de leurs capacités. Du coup, ce type d’atelier à fort impacte éducationnel propose un mélange de techniques dramatiques censées servir à tous ceux qui préparent leurs examens. »

    Afin de trouver une alternative aux spectacles sur scène, le Théâtre Gong de Sibiu a créé fin mars 2020 le podcast « La carte aux histoires chuchotées », qui propose aux enfants des histoires de tous les coins du monde interprétées par les comédiens du théâtre. Tous les enregistrements sont mis en ligne gratuitement sur teatrulgong.ro et la liste des fichiers audio est mise à jour quotidiennement. Cette série s’est ouverte avec « La reine des fées » de Petre Ispirescu, interprétée par Lucia Barbu. Adrian Tibu, à la tête du Théâtre Gong, raconte :

    « On a voulu faire découvrir aux enfants un portefeuille universel de contes de fées dont plusieurs sont vouées à l’oubli, puisqu’elles ne se font plus rééditer ou que personne ne les cherchent plus dans les bibliothèques. C’est comme ça qu’au moment où les théâtres étaient fermés, on a eu cette idée, de créer une série podcast de 150 fichiers audio représentant chacun un conte réinterprété. On s’est dit que ce sera une manière de préserver la relation avec notre public à travers une interaction virtuelle. Quand on a lancé le podcast, on a pensé aux enfants et à l’importance d’un bon sommeil dans leur vie. C’est la raison pour laquelle, nos histoires sont chuchotées pour que les enfants puissent les écouter avant de s’endormir. Toutes ces histoires ainsi que nos ateliers sont disponibles gratuitement, sur notre site teatrulgong.ro. On dispose en ce moment d’une bibliothèque en ligne très riche qui peut servir à tous les enfants, quel que soit leur âge, car on espère pouvoir former un public actif, capable de porter un regard critique sur le monde. Grâce à toutes ces histoires originaires de pays plus ou moins lointains et proposant différents modèles culturels, on peut mieux comprendre la diversité et les réalités qui nous entourent»

    Le Théâtre pour enfants et ados Gong de Sibiu a repris ses activités sur scène le 9 mai. Le premier spectacle joué en présence du public a été « Gagaga et d’autres comme lui », un spectacle de marionnettes, éducationnel et interactif, de Raluca Răduca qui s’est inspirée de plusieurs contes de fée de la littérature universelle. (Trad. Ioana Stancescu)

  • L’art et la lutte contre le harcèlement à l’école

    L’art et la lutte contre le harcèlement à l’école

    L’art a toujours été efficace pour aider les gens à prendre conscience de leurs problèmes et difficultés, mais aussi à les résoudre. Même à plus grande échelle, au niveau des communautés ou de l’ensemble de la société, l’art prouve son utilité pour faire prendre conscience des problèmes des autres, en augmentant ainsi le niveau d’empathie. Un projet déroulé par l’association DocuArt dans une communauté rurale du département de Gorj, dans le sud-ouest de la Roumanie, en fait la preuve.

    Plus d’informations avec Daniela Apostol, manager culturelle et directrice de DocuArt : « Nous avons réfléchi quelle serait la meilleure manière de résoudre un problème que nous avons identifié comme social à travers des instruments culturels et éducationnels. C’est ce que nous faisons depuis longtemps, nous avons alors tout simplement décidé de continuer à faire ce qu’on sait faire de mieux. C’est ainsi que le « Projet Congruent, compétences nécessaires aux groupes hétérogènes de jeunes » est né. Pour nous, c’est un projet nécessaire afin de réduire les disparités entre les jeunes Roms et non-Roms et d’augmenter l’inclusion des groupes vulnérables. C’est un projet que nous menons en partenariat avec l’école Antonie Mogoș d’une commune du département de Gorj (sud-ouest). Quelle joie de trouver de l’ouverture du côté de la direction de cette école ! On essaie de créer un contexte plus favorable à l’épanouissement de 200 élèves en créant une relation très importante entre les élèves, leurs parents et l’école. »

    Le projet Congruent a démarré en février avec les élèves et les parents d’élèves de CM2 et de 6e (quatrième et cinquième années d’école selon le système roumain). La première activité a été un programme d’éducation des parents pour les familiariser avec les besoins émotionnels, psychiques et éducationnels des enfants, mais aussi pour les aider à améliorer leur relation à l’école et à la communauté. Ce n’est pas le côté théorique qui a primé lors des rencontres, surtout que les parents se sont montrés généralement très ouverts, comme l’a remarqué la psychologue Alexandra Cojocaru : « J’ai été très impressionné par l’esprit de cohésion des parents des élèves de CM2. Ils sont très unis, réagissent de concert aux problèmes de leurs enfants et appliquent des stratégies communes pour les résoudre. L’institutrice joue un rôle très important et les parents sont venus nous rencontrer suite à sa recommandation. Ils étaient très désireux de travailler avec nous, très ouverts à discuter de leurs problèmes au niveau individuel et familial. Les problèmes sont d’ailleurs très divers : dans cette école il y a des enfants de familles défavorisées ou dont les parents sont divorcés, par exemple. »

    Les activités face à face ont aidé à créer du lien avec cette petite communauté rurale, estime Daniela Apostol, la directrice de DocuArt : « Nous avons privilégié les rencontres face à face, en dépit de la pandémie, et avons évité de faire des choses en ligne. Pour ce genre d’activité, la rencontre directe est très importante. Nous allons dans le village de Ceauru deux-trois fois par mois pendant deux-trois jours à chaque fois et nous rencontrons chaque classe d’élèves et de parents. Dans l’équipe, on a un psychologue, un réalisateur et un conseiller, qui interviennent en fonction des activités. Une séance de travail dure entre 45 et 70 minutes, selon le sujet. Nous essayons de cumuler des informations liées à la psychologie et à l’art de la meilleure manière qui soit et de présenter l’ensemble d’une manière simple et facile à comprendre. »

    Au-delà du côté parentalité, le projet Congruent comprend aussi un volet qui vise à luter contre le harcèlement entre les enfants, phénomène que la communauté du village de Ceauru connaît déjà. Daniela Apostol : « Les enfants connaissaient bien l’existence du phénomène. Nous leurs avons demandé s’ils avaient entendu parler de ça à la télé ou bien s’ils avaient assisté à des interactions de ce type. Mon sentiment est que la communauté d’élèves est très soudée dans cette école et cela est dû principalement aux parents. Je dirais que le phénomène est moins présent ici qu’en milieu urbain. Le plus grand problème auquel les enfants sont confrontés là, c’est le manque de crédibilité devant les adultes quand ils parlent de harcèlement et cela les fait souffrir. Ce que nous avons expliqué aux parents, c’est qu’avec l’intimidation, tant l’agresseur que l’enfant agressé sont des victimes. L’agresseur se comporte de cette manière car il a été, à son tour, harcelé par le passé. »

    Après les premières rencontres, une évaluation psychologique sera menée pour identifier les cas qui ont besoin de thérapie individuelle. Quant à la prise de conscience et à la lutte contre le harcèlement, les initiateurs du projet Congruent ont fait le choix de travailler avec la cinéma-thérapie. Cela présuppose de regarder des films ou des séquences de film qui peuvent aider les enfants, mais aussi les parents, à mieux comprendre ce qui se passe avec les harcelés et les agresseurs. La psychologue Alexandra Cojocaru : « Le lien entre art et psychologie me semble très important. La cinéma-thérapie offre les instruments nécessaires à l’exploitation et à l’identification de notions plutôt difficiles à saisir et à discuter dans une thérapie classique, surtout dans une thérapie de courte durée. Dans le cadre du projet, nous offrons des séances de thérapie aux enfants, mais elles ne sont pas si nombreuses. En les complétant avec des séances de cinéma-thérapie, nous espérons arriver à des résultats qui seraient, peut-être, plus longs à atteindre à travers une thérapie classique. »

    Le théâtre sera également utilisé dans le cadre du projet. Plus précisément, les enfants joueront des rôles qui les aideront à prendre conscience de leurs problèmes et de ceux des autres. Le programme Congruent continuera jusqu’en octobre 2022. En plus de répéter l’expérience dans d’autres villages, les initiateurs souhaitent constituer des groupes d’action locale censé reprendre les activités conçues par DocuArt et les continuer à l’issue du projet. (Trad. Elena Diaconu)

  • La correspondance comme art et liant entre les générations

    La correspondance comme art et liant entre les générations

    Le Musée national d’art contemporain de
    Bucarest (MNAC) continue d’être près des gens. Cette fois-ci, un nouveau projet
    a attiré notre attention. Baptisé « L’art par correspondance », il vise à
    tisser des liens authentiques entre les seniors, les enfants et l’art contemporain,
    d’abord à travers une série d’activités pilotes. Démarrées en janvier 2021,
    elles font partie d’une démarche de longue haleine. En clair, il s’agit de
    faciliter les échanges entre enfants et seniors par le biais de la
    correspondance, de créer des liens émotionnels entre eux, mais aussi avec l’art
    contemporain, à une époque où la solitude pèse lourd, surtout sur les
    communautés isolées.




    Mălina Ionescu, responsable du volet
    éducation au sein du Musée national d’art contemporain de Bucarest, explique : « Ce
    modèle de collaboration est largement utilisé à l’étranger, depuis un certain
    temps. Notre programme « Community Art » s’adresse aux milieux scolaires en
    général, mais nous essayons également d’atteindre les communautés scolaires qui
    n’ont pas la possibilité de venir ici, à savoir les communautés défavorisées ou
    celles qui n’habitent pas Bucarest. Comme nous connaissons les enfants de
    Teach for Romania et les seniors de Seneca Anticafe,
    nous avons pensé que le musée pourrait très bien jouer le rôle de liant entre
    eux. Ce liant est donc la correspondance, car, malheureusement, pour le moment,
    la visite du musée et le contact direct entre les deux groupes de bénéficiaires
    sont impossibles dans le contexte de la crise sanitaire actuelle. »


    Notons que Seneca Anticafe est une
    librairie en ligne dont une partie des recettes sert à envoyer des colis
    alimentaires aux personnes âgées ; Teach for Romania,c’est le
    nom du programme qui aide les jeunes dont le talent et les aptitudes leur
    permettront de devenir des enseignants inspirants, promoteurs d’une pédagogie
    innovante.






    Le projet se propose de créer des équipes
    formées de seniors et de juniors qui, six mois durant, échangent leurs
    réflexions par le biais des lettres. Les enfants ont appris des notions d’art
    contemporain à partir desquelles ils ont écrit des lettres à thème, lors d’un
    atelier virtuel, organisé sur Zoom.






    Mălina Ionescu, notre interlocutrice, détaille
    : « Jusqu’à présent, nous n’avons eu qu’un seul atelier, pendant lequel
    les enfants ont présenté aux seniors l’ensemble du projet. Nous leur avons
    proposé la correspondance comme moyen de créer des liens entre des personnes
    appartenant à des tranches d’âge qui pourraient leur être très familières :
    petits-enfants, pour les seniors et grands-parents, pour les enfants. Ils ont
    donc endossé ces rôles et ont, bien sûr, interagi en tant qu’amis éloignés. Le
    projet a commencé avec les enfants. Lors du premier atelier, nous leur avons
    expliqué ce que signifie une correspondance, en général. N’oublions pas que la
    notion de courrier n’est plus si familière de nos jours, vu que la
    communication est presque entièrement numérique. Nous avons également parlé de
    la façon dont une lettre peut devenir une forme d’art. Et là, on se réfère tant
    à la lettre en soi qu’à l’expédition de la missive. Le projet n’en est qu’à ses
    débuts. »






    La phase pilote du projet rassemble 30 seniors
    seuls de Giurgiu, inscrits dans le programme « Nos grands-parents »,
    et 30 enfants de 12 à 13 ans, de deux écoles des villages de Herăști et
    Izvoarele, du département de Giurgiu, incluses dans le programme « Teach
    for Romania ».






    L’enthousiasme initial mis à part, on
    ignore comment cette correspondance va se dérouler, avoue Mălina Ionescu, qui ajoute
    : « La première proposition était de considérer que la lettre est en
    elle-même une forme d’art, au-delà, bien sûr, de son tout premier rôle, à
    savoir celui de vecteur de communication. Communiquer par des lettres, c’est
    quelque chose de nouveau pour les enfants. Notre approche légèrement différente
    de ce qu’est la correspondance postale, à savoir la lettre, l’enveloppe et
    l’envoi postal a représenté le premier pas vers la notion de mail-art. La
    lettre peut devenir une forme d’expression artistique, lorsqu’on se rapporte au
    signe graphique comme à une image, autrement dit si l’on s’intéresse non
    seulement au contenu, mais aussi à la forme qui l’accompagne. Pour les enfants,
    le papier à lettre et l’enveloppe sont devenus des feuilles à couvrir de
    dessins, de peintures. Nous leur avons présenté plusieurs exemples de jeu avec
    l’enveloppe et l’écriture. On leur a également fourni des crayons de couleur et
    de l’encre de différents types pour qu’ils puissent aller au-delà d’une simple
    lettre où tout ce qui compte, c’est le message transmis par les mots. »






    Mălina Ionescu nous a parlé de la
    prochaine étape du projet : « Nous espérons que les seniors seront très
    réceptifs, qu’ils se laisseront prendre au jeu. Nous souhaitons qu’ils prennent
    plaisir à échanger avec les juniors, qu’ils portent un regard différent sur la
    correspondance postale et qu’ils comprennent que la lettre peut servir de forme
    d’expression personnelle. Pour la prochaine étape, notre objectif c’est
    d’organiser, lorsque ce sera possible, des rencontres entre seniors et juniors,
    par le biais des visites du musée et des ateliers, qui permettront aux gens de
    se rapprocher les uns des autres, mais aussi du musée. »




    Dans les mois qui viennent, les enfants
    pourront participer à un atelier Zoom pour fabriquer différents objets et
    écrire des lettres, qui parviendront aux seniors au même moment où ils
    recevront le colis alimentaire envoyé régulièrement par Seneca. L’échange de
    lettres sera possible grâce aux bénévoles de Seneca et de Teach for Romania. (Trad. Mariana Tudose)

  • Le coronavirus n’épargne pas les enfants

    Le coronavirus n’épargne pas les enfants

    Depuis le début de la pandémie de coronavirus,
    il y a une année, plus de 120 millions de personnes ont été infectées partout dans
    le monde. Au début, il semblait que les enfants n’étaient pas concernés. Désormais,
    on constate que le virus commence à toucher aussi cette tranche d’âge. Il s’agit
    notamment des jeunes ayant une faible immunité, atteints de différentes
    affections. Ceux-ci risquent de développer des symptômes sévères de la maladie,
    voire des complications. Dans ces conditions, les médecins roumains sont de plus
    en plus préoccupés, vu que de plus en plus d’enfants malades de Covid-19 sont hospitalisés.








    Déjà, l’Hôpital clinique pour enfants « Victor
    Gomoiu » de Bucarest a atteint sa capacité maximale, affirme Diana
    Ionescu, son directeur médical : « Nous avons 7 lits approuvés, 7
    lits occupés par des enfants malades de Covid, auxquels s’ajoutent les salles
    adjacentes de chaque section, pleines d’enfants suspects de Covid qui attendent
    le résultat du test de dépistage. Certains sont confirmés positifs sans ces
    salons et alors il faut leur trouver une place ou alors les transférer. Les cas
    simples ou les cas ayant dépassé les 48h de traitement et stables peuvent rentrer
    chez eux. Notre section de Covid n’accueille que les cas moyens ou graves. Les
    cas simples sont soignés à domicile. La plupart des cas que nous avons en ce
    moment sont simples, mais il y a une vague de plus en plus forte de cas moyens.
    »








    Selon Diana Ionescu, il est extrêmement important
    d’aviser le médecin de famille dès lors que l’enfant présente des symptômes d’infection,
    tels les troubles respiratoires ou digestifs. Il faut tester au plus vite les enfants
    présentant de tels symptômes. Fièvre, toux, diarrhée, vomissements, douleur
    abdominale, mal de tête, mal à la gorge – voici les symptômes recensés chez les
    enfants infectés par le coronavirus. S’y ajoutent la fatigue, des douleurs musculaires,
    voire la pneumonie et des carences respiratoires aiguës pour les cas sévères.








    Tout cela pour dire que le coronavirus peut
    avoir des conséquences importantes sur la vie des enfants. Cette maladie
    affecte leur vie de famille, leurs amitiés, leur routine quotidienne, sinon la
    communauté tout entière. Le bien-être, le développement et la protection de ces
    enfants sont mis en danger. En même temps, la quarantaine, le confinement à
    domicile, la fermeture des écoles ou les limites de déplacement – tout cela brise
    aussi la routine quotidienne et la vie sociale d’un enfant et cause davantage
    de stress pour les parents qui se voient contraints de trouver des solutions
    pour garder les petits en sécurité. Les études l’ont déjà prouvé : l’anxiété,
    le stress, les incertitudes – tout cela est fortement ressenti par les enfants
    de tous âges, les rendant plus vulnérables à la violence et à aux troubles
    psychologiques. Bien qu’ils disposent de leurs propres mécanismes pour gérer ces
    émotions, les enfants ont besoin de se sentir aimés et soutenus maintenant plus
    que jamais, car ce sont leurs parents qui leur donnent le sentiment de
    protection et de sécurité. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Préserver la langue roumaine au sein de la diaspora

    Préserver la langue roumaine au sein de la diaspora

    Parlons diaspora. Plus précisément, parlons d’un projet qui s’adresse
    aux enfants des familles roumaines établies à l’étranger.






    Dès sa naissance,
    il y a deux ans, le projet « L’école de grammaire » s’est proposé d’offrir
    aux participants « la chance de maîtriser leur propre langue pour ne pas
    être maîtrisé par le langage des autres ». Autrement dit, par les cours de
    langue et de littérature roumaine organisés par cette école privée, les élèves
    ont la possibilité d’apprendre et de s’exprimer correctement du point de vue
    grammatical, ils apprennent à s’exprimer d’une manière éloquente et compréhensible.






    Ce qui
    commence par un exercice linguistique devient peu à peu un exercice de
    connaissance de soi, constate la fondatrice de « L’école de grammaire »,
    la philologue Corina Popa : « L’école de grammaire est un projet qui
    se propose de transformer les règles de grammaire non pas en un langage académique,
    mais en un langage accessible à tous. En fait, notre équipe fait de son mieux
    pour transformer les règles de grammaire en jeux. Par exemple, nous résumons des
    dictionnaires et nous réinventons des histoires avec un enjeu grammatical ou des
    vers qui tournent autour de la grammaire. C’est une démarche inédite,
    attrayante et amusante pour les enfants et pour le large public, nous l’espérons
    bien. C’est une démarche qui vient compléter la dimension académique et nous en
    avons besoin quelle que soit notre langue. »








    Un
    autre projet de « L’école de grammaire » s’appelle « Des mots
    roumains » ; il est réalisé avec l’appui du Département des Roumains de l’étranger
    du ministère roumain des Affaires étrangères. Corina Popa nous en dit davantage :
    « La plate-forme « Des mots roumains » créée en collaboration avec l’école
    Actharsis de la comédienne Daniela Nane offre une collection de contenus vidéo
    et audio, utile pour les élèves, les enseignants et pour tous ceux qui aiment
    la langue et la littérature roumaines mais aussi les traditions roumaines. Cette
    plate-forme en ligne est accessible gratuitement à l’adresse cuvinteromanesti.ro.
    On y retrouve 25 histoires de différents mots qui encouragent l’apprentissage,
    tels « courage », « reconnaissance », « optimisme », « amour
    » etc. S’y ajoutent de brèves explications de grammaire. Au total, il s’agit de
    25 leçons qui nous portent à travers l’histoire de la littérature roumaine, 25
    traditions expliquées aux enfants et illustrées par des exercices et 25 histoires
    audio lues par la comédienne Daniela Nane. Bien que ce soit un contenu réalisé
    dans un langage accessible aux enfants roumains de la diaspora, nous avons souhaité
    qu’il aborde aussi des questions généralement valables, d’intérêt général,
    portant sur les manières de s’exprimer correctement. Moi, je recommande ce contenu
    à tous ceux qui souhaitent bien s’exprimer en roumain. »








    Les
    vidéos ont 10 minutes environ. On part de l’étymologie d’un mot, on passe par
    les sens qu’il a acquis au fil du temps, on suit sa présence dans différentes
    expressions de la langue roumaine. Puis, on recherche ce mot dans la
    littérature : dans des vers célèbres ou dans des passages de prose connus
    de tous.








    Tous
    ces projets ont été très bien accueillis par le public. Si bien que les demandes
    de participation se multiplient et les partenariats s’enchaînent. Corina Popa
    nous en parle : « Le semestre dernier, L’école de grammaire a eu deux
    partenariats avec l’Ecole roumaine Nicolae Iorga de Liverpool et avec celle de
    Birmingham. S’y ajoute une autre collaboration autour du projet intitulé « Des
    histoires racontées en roumain », qui est une plateforme d’apprentissage de la
    langue roumaine pour les enfants roumains de Grande Bretagne. On a constaté le grand
    intérêt des enfants et des parents de garder vive la langue roumaine qu’ils
    appellent « la langue de leurs grands-parents ». Ils ont hâte de rentrer
    au pays et de parler roumain avec leur grand-mère et leur grand-père. »









    Langue
    maternelle, langue des grands-parents – quelle que soit son appellation, la
    langue roumaine est toujours importante pour les Roumains de la diaspora. De
    très nombreuses familles font de leur mieux pour transmettre le roumain aux
    nouvelles générations et de garder cette langue vivante ; en fin de compte,
    c’est leur héritage le plus cher. (trad. Valentina Beleavski)

  • Début de la vaccination du personnel enseignant en Roumanie

    Début de la vaccination du personnel enseignant en Roumanie

    La campagne de vaccination contre la Covid-19 a été lancée, mercredi, à Bucarest et dans d’autres départements de Roumanie, au profit du personnel de l’éducation nationale. L’initiative intervient après que les autorités ont constaté que la majorité des enseignants avait échoué dans leurs tentatives de se faire enregistrer en ligne sur la plate-forme électronique de programmation. Selon le Comité national de coordination des activités de vaccination contre le SARS-CoV-2, au premier jour de la campagne de vaccination qui leur est consacrée, presque 4000 professionnels de l’Education nationale ont été immunisés avec les vaccins produits par les laboratoires Astra Zénéca et PfizerBioNTech. Pour cette catégorie de personnel, les autorités ont imaginé une manière différente de prendre rendez-vous pour se faire vacciner, à savoir sur des listes dressées par que chaque structure scolaire et envoyées par la suite aux Inspections scolaires départementales et de là, aux Directions de santé publique de chaque département du pays. Du coup, on prévoit que d’ici le 10 mars, plus de 60.000 enseignants et professeurs se feront immuniser, ce nombre allant s’ajouter aux 42.000 déjà immunisés à travers la plateforme officielle et aux 128.000 qui ont réussi à s’y faire inscrire et attendent leur vaccin.

    Entre temps, le nombre d’élèves et de professeurs diagnostiqués au nouveau coronavirus est à la hausse. Selon des données fournies par le Ministère de l’Education, deux semaines après la reprise des cours en présentiel, plus de 730 classes ont été obligées à repasser en ligne après que des cas de contamination y ont été rapportés. Depuis la rentrée des vacances d’hiver, le 8 février, plus de 800 enfants et presque 640 cadres didactiques ont été diagnostiqués au coronavirus. La situation est d’autant plus inquiétante qu’elle s’ajoute à une recrudescence, ces deux dernières semaines, des cas d’infection au niveau national, signalée par l’Institut national de Santé publique.

    A Bucarest et dans la majorité des départements, les données cumulées font état d’un taux d’incidence de plus de cent cas pour une centaine de millier d’habitants, la plupart rapportés en milieu urbain. Le même institut constate une tendance à la hausse des cas de Covid-19 sur les six derniers jours. En résulte une moyenne quotidienne de 2640 cas, la même qu’au 20 janvier. L’on constate aussi une augmentation des taux d’incidence hebdomadaires chez les moins de 19 ans et dans la catégorie des 20 à 39 ans.

    Aux dires des représentants de l’Institut national de Santé publique, trois scénarios épidémiologiques sont actuellement envisageables. Le premier implique une croissance quotidienne de 1% du nombre d’infections, ce qui donnera une moyenne de 3300 cas par jour, d’ici le 20 mars. Le deuxième scénario table sur une augmentation de 2%, ce qui se traduirait par 4600 cas par jour, d’ici le 20 mars. Plus pessimiste, le troisième scénario prend en considération une hausse des cas de 4%, ce qui entraînera une moyenne de 8900 nouveaux cas de contamination quotidiens. Les chiffres actuels poussent les experts à prendre en compte plutôt le deuxième scénario. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Les dangers du monde virtuel pour les plus petits

    Les dangers du monde virtuel pour les plus petits

    Le confinement imposé par la pandémie de Covid-19, la fermeture des établissements scolaires et le passage à l’enseignement à distance ont obligé les enfants à passer plus de temps que d’habitude sur Internet. Cela n’a pas été sans conséquences, dont certaines extrêmement désagréables, relève une récente étude menée par l’organisation non gouvernementale « Salvați Copiii », « Sauvez les enfants », active en Roumanie. Par comparaison avec la situation d’avant l’état d’urgence, 59% des enfants roumains déclarent avoir passé trop de temps à naviguer sur la Toile ou à utiliser des dispositifs numériques. 22% d’entre eux déclarent avoir rencontré sur Internet beaucoup plus de situations qui les ont perturbés ou leur ont fait croire qu’ils n’auraient pas dû découvrir tel ou tel contenu. Les craintes des parents sont elles aussi plus grandes. 55% d’entre eux se disent plus préoccupés qu’avant par le fait que les enfants pourraient entrer en contact sur Internet avec des adultes qui tentent de les exploiter ou de les abuser sexuellement, tandis que 48% craignent davantage que leurs enfants ne soient victimes de messages inappropriés.

    Certaines de ces conclusions ont été tirées des plaintes reçues par l’ONG « Salvați Copiii » (« Sauvez les enfants »), via un outil en ligne dédié au signalement de contenus préjudiciables sur Internet. Disponible sur le site oradenet.ro, le formulaire esc_ABUZ a conduit à des conclusions alarmantes, a précisé Andreea Hurezeanu, coordinatrice du programme de sécurité des mineurs en ligne, mis en place par l’ONG « Sauvez les enfants ».

    « 72% des plus de 1 500 plaintes reçues en 2020 faisaient référence à des documents représentant des abus sexuels sur enfants, de la nudité infantile ou des enfants posant dans des postures sexualisantes. Tout comme les années précédentes, environ 85% des victimes étaient de sexe féminin. En ce qui concerne l’âge de ces mineurs, 8% des cas concernaient les moins de 5 ans et 76% des enfants âgés de 6 à 10 ans. Les catégories des 11 à 14 ans comptaient pour 14% des cas signalés, tandis que dans 2% des situations, il s’agissait d’adolescents de 15 à 18 ans. »

    La surveillance n’a pas ciblé les réseaux sociaux tout particulièment, mais l’ensemble des sites consultés par les enfants et signalés comme étant trop facilement accessibles aux mineurs surfant sur le Net. Ceci étant, comment les parents peuvent-ils protéger leurs enfants? Voici quelques recommandations de l’ONG « Sauvez les enfants ». Andreea Hurezeanu : « Dans la plupart des cas, les parents ignorent l’existence des programmes de contrôle parental qui aident les enfants à accéder à des contenus adaptés à leur âge. C’est ce qui explique le fait que les petits ont accès à toute sorte d’images et de vidéos inappropriés. Il est donc très important que les utilisateurs adultes signalent ce type de contenus. Le temps excessif qu’ils passent dans le milieu virtuel, dans le contexte de la pandémie, c’est déjà un premier risque que courent les enfants. Ensuite, plus ils passent de temps sur la Toile, plus ils risquent de s’exposer à des situations telles que la cyber intimidation (harcèlement ou agression sur Internet), le sextage, la dépendance à Internet, l’accès à de fausses nouvelles etc. La cyber intimidation, par exemple, est extrêmement courante à travers le harcèlement en ligne et les agressions verbales. La Roumanie occupe une des premières places du classement de l’UE pour ce qui est de la cyber intimidation chez les enfants. »

    Hormis les programmes de contrôle parental et les plaintes post-factum, la communication entre parents et enfants et le renforcement de la confiance des petits envers les adultes sont autant de moyens susceptibles de réduire les risques élevés qu’implique la navigation sur la Toile. Andreea Hurezeanu : « Nous avons conseillé, aux parents, tout d’abord, de garder la communication ouverte avec les enfants. C’est là le principal atout des parents dans la gestion de la relation qu’entretiennent les mineurs avec ce qui se passe sur Internet. S’il existe une relation ouverte et une communication permanente entre les parents et l’enfant, ce dernier aura le courage de parler à sa mère, à son père ou à d’autres personnes auxquelles il fait confiance des événements désagréables dont il a été témoin sur Internet. En dehors d’installer un programme de contrôle parental, il est donc nécessaire de maintenir une relation ouverte parent-enfant, de recueillir des informations sur les risques sur Internet et de discuter de ces dangers avec les mineurs. C’est toujours grâce à une relation amicale avec les enfants que les parents peuvent les aider à surmonter les moments difficiles et désagréables causés par certains problèmes qui surviennent dans l’environnement virtuel. »C’est justement pour réduire le nombre de ces problèmes que l’ONG « Sauvez les enfants » a lancé la campagne d’information « Histoires impossibles à ignorer ».

    La campagne comprend une série de six clips audio et vidéo qui présentent des conversations entre abuseurs et victimes, inspirées de cas réels. Ce matériel sera diffusé en ligne, sur différents réseaux sociaux, sous forme de courts messages, qui ne peuvent être ni désactivés ni ignorés, tout comme les histoires d’enfants victimes d’abus sur Internet ne peuvent être ignorées. (Trad. Mariana Tudose)