Tag: enseignement

  • Trois scénarios pour l’année scolaire

    Trois scénarios pour l’année scolaire

    Les cours seront organisés selon trois scénarios qui seront mis en œuvre par zones, en fonction du nombre dinfections par le nouveau coronavirus par millier dhabitants. Après des consultations avec le gouvernement libéral, le président Klaus Iohannis a annoncé mercredi que la décision sur une éventuelle fermeture totale ou partielle des établissements denseignement serait prise par les autorités locales. La plupart des enfants devront être présents physiquement dans les salles de classe.

    Klaus Iohannis : « Le scénario vert signifie un très petit nombre de patients ou pas du tout dans la localité en question. À lautre extrême, le scénario rouge, avec plus de trois personnes par jour en moyenne les derniers jours, est un scénario qui ne permet pas dorganiser lécole en présentiel, mais lenseignement est dispensé en ligne, et le scénario jaune est entre ces situations. Cela signifie essentiellement que les jardins denfants et lenseignement primaire vont à lécole, les classes de VIIIe (4e) et de XIIe (terminale) qui se préparent pour les examens vont à lécole, et le reste des classes, selon la décision de lécole, certaines sont en présentiel et dautres pas, pour faire place à une distanciation suffisante, pour ceux qui iront à lécole tous les jours. »



    La ministre de lÉducation, Monica Anisie, a également déclaré que le port du masque sera obligatoire dans les salles de classe, et que si la situation épidémiologique lexige, les cours se poursuivront en ligne. Les sociaux-démocrates de lopposition se sont félicités de lannonce de louverture de la nouvelle année scolaire en septembre, mais soulignent que, jusquà présent, les enfants et les enseignants ne sont pas entrés en possession des tablettes et des ordinateurs promis par le gouvernement pour léducation en ligne.

    Le porte-parole du PSD, Lucian Romascanu, affirme que les autorités ont mal géré de la crise médicale et leur demande de tenir leurs promesses : « Le fait quil ny ait pas doutils pour lenseignement à distance est un gros problème et nous espérons quil ny ait pas de recrudescence de lépidémie, afin que les outils en ligne soient nécessaires. Jespère que le ministère fasse ce quil faut faire, dautant plus quil reste suffisamment de fonds pour labandon du programme « la brioche et le lait », et plus il tarde, plus il met en danger laccès des enfants à léducation, malheureusement ».



    Le Conseil national des élèves, leur structure de représentation, sest également félicité de la décision sur la manière dont les cours auront lieu. Il en va de même pour lorganisation non gouvernementale Sauvez les enfants Roumanie, qui souligne que près de la moitié des étudiants roumains, soit 47%, avaient un accès limité à léducation pendant les mesures disolement imposées par la pandémie, nayant pas disposé de tablette ni dordinateur. La ministre de lÉducation déclare que le gouvernement a alloué les fonds nécessaires à lachat de 250.000 tablettes pour les enfants de milieux défavorisés et quil sapprête à acheter 74.000 ordinateurs portables pour plus de 1.100 lycées. (Trad. Ligia)


  • 05.08.2020 (mise à jour)

    05.08.2020 (mise à jour)

    Coronavirus – 56.550 cas de contamination par le nouveau coronavirus ont jusqu’ici été recensés en Roumanie. Plus de 28.500 personnes ont été déclarées guéries. Le Groupe de communication stratégique a rapporté aujourd’hui 41 nouveaux décès attribués à l’infection et 1.309 cas d’infection enregistrés ces 24 dernières heures. Le bilan des morts au bout de près de cinq mois de crise sanitaire s’élève à 2.521. 464 malades sont en soins intensifs. Les autorités exhortent la population à respecter les mesures de prévention. Le ministre de la Santé, Nelu Tătaru, affirme que l’on pourrait assister à une baisse du nombre de cas d’infection à condition de respecter les gestes barrières, dont le port du masque. Par ailleurs, Chypre, la Finlande et la Lituanie imposent aux Roumains des restrictions ou des conditions supplémentaires d’entrée sur leur territoire, en raison de la flambée des cas d’infection en Roumanie. La Suisse a annoncé de nouvelles conditions d’entrée pour les Roumains, valables à partir du 8 août. Elles s’appliquent aussi dans le cas du Liechtenstein. Tous les voyageurs en provenance de la Roumanie seront placés en quarantaine pendant 10 jours. L’Italie, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Norvège, l’Estonie ou la Lettonie obligent les touristes roumains à une période d’isolement de 14 jours.

    Enseignement – Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis a rencontré aujourd’hui le premier ministre Ludovic Orban et plusieurs membres du gouvernement pour discuter des scénarios possibles de la future rentrée scolaire et universitaire. Selon le chef de l’Etat en Roumanie, la nouvelle année préuniversitaire commencera le 14 septembre et ma majorité des élèves iront physiquement à l’école. Trois scénarios sur le déroulement des cours seront utilisés en fonction du nombre de malades de Covid 19 dans chaque localité et la décision sera prise par les autorités locales, a expliqué le président roumain, Klaus Iohannis. Selon le scénario vert, tous les élèves iront à l’école, dans le scénario jaune, une partie des activités se tiennent à l’école et une partie enligne alors que selon le scénario rouge, aucun élève n’ira à l’école et la totalité des cours se dérouleront en ligne. Le président a précisé que l’école enligne jouait le rôle d’assurer le processus éducationnel là où la présence physique aux cours est impossible. Le gouvernement élaborera une solution législative relative aux parents obligés à garder leurs enfants à la maison dans le cas où les cours se dérouleront exclusivement enligne, a déclaré Klaus Iohannis. Selon lui, l’exécutif et le ministère de l’éducation nationale travaillent intensément afin de résoudre le problème de l’accès à Internet, à des tablettes et à des Smartphones pour les enfants les plus démunis. L’ONG « Salvaţi Copiii » « Sauvez les enfants » a récemment rappelé que pendant le confinement près de la moitié des élèves roumains avaient eu un accès limité à l’éducation en ligne, car privés d’ordinateurs, de tablette ou de connexion à internet. L’ONG « Salvaţi Copiii » « Sauvez les enfants » a lancé la campagne « Je veux aller à l’école ». Elle exige des autorités centrales et locales des mesures concrètes censées éviter que cette situation ne se reproduise pendant la nouvelle année scolaire.

    Concours – La ville de Cluj-Napoca, dans le centre-ouest de la Roumanie, aux côtés de Milan, Valence, de Vienne et de 8 autres villes européennes s’est qualifiée dans la finale de la compétition de « Capitale européenne de l’innovation 2020 », selon un communiqué de la Représentation de la Commission européenne à Bucarest. La ville gagnante se verra accorder un million d’euros pour appuyer ses activités novatrices et pour consolider sa capacité d’établir des connexions entre les citoyens, le secteur public, le milieu académique et les entreprises, avec le but de produire des bénéfices sociétales à ses communautés. Chacune des cinq villes à se classer sur les places suivantes recevront 100 mille euro. Le Concours « Capitale européenne de l’innovation » est organisé et financé dans le cadre du programme Horizon 2020, le programme de l’UE pour la recherche et l’innovation. Le prix reconnait les mérites des villes européennes qui développent des écosystèmes d’innovations dynamiques censées relever les défis de la vie publique et d’améliorer la vie des citoyens. La Commission européenne annoncera les gagnants et le classement général dans le cadre des Journées européennes de la recherche et de l’innovation qui se déroulent du 22 au 24 septembre 2020.

    Banque centrale – La Banque centrale de Roumanie a décidé mercredi de réduire le taux directeur à 1,5% de 1,75% par an, à compter du 6 août. L’institution a également décidé de réduire le taux directeur aux dépôts à 1% de 1,25% par an. La Banque centrale a également décidé de préserver les niveaux actuels des taux des réserves minimales obligatoires pour les passifs en lei et en devises des institutions de crédit.

    Explosion – L’ambassade de Roumanie à Beyrouth n’a pas été informée de l’existence de ressortissants roumains parmi les victimes des deux explosions qui ont eu lieu mardi dans la capitale libanaise. Le ministère roumain des Affaires étrangères précise que les locaux de l’ambassade de Roumanie ont subi des dégâts mineurs et que le personnel de la mission diplomatique est hors de danger. Le président Klaus Iohannis a transmis, sur Twitter, un message de solidarité avec le peuple libanais, après la terrible déflagration qui a fait plus de 100 de morts et des milliers de blessée et causé d’énormes dégâts matériels. Des messages de condoléances et des offres d’aide affluent de tous les coins du monde. Selon de hauts responsables du service de sécurité libanais, un entreposage sans mesure de sécurité de près de 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium serait à l’origine de cette déflagration. La zone portuaire est complètement détruite et le chaos règne dans la ville de Beyrouth. Le premier ministre Hassan Diab a affirmé que les responsables de cette catastrophe devront payer le prix.

    Météo – Temps beau en Roumanie avec des températures élevées, et de la canicule dans le sud et le sud-est. Une légère brise est ressentie sur le sud du pays et en montagne. Les maximas de la journée iront de 29 à 35 degrés.

  • L’éducation à l’épreuve du futur

    L’éducation à l’épreuve du futur

    9 sur 10 parents du milieu urbain considèrent que l’école ne fournit pas les bons outils pour que les élevés arrivent à se construire plus tard une vraie carrière professionnelle. Un sondage d’opinion, recensant l’avis de quelques 1000 internautes, a mis en exergue le mécontentement des parents quant à la manière dont l’école prépare les enfants pour aborder les métiers de l’avenir. Selon eux, l’on devrait éliminer certaines matières, soi-disant inutiles, et en introduire des nouvelles, mieux adaptées à former les adultes de demain.

    Le développement personnel et la créativité constituent ces deux qualités que 70% des parents pensent être indispensables aux professions de l’avenir. Quant aux matières que les parents voudraient bien voir introduire dans le programme scolaire, citons pêle-mêle : les bonnes manières, l’art oratoire, le leadership, les langues vivantes exotiques, les débats publics ou l’écriture créative. Près de la moitié des parents interrogés pensent que les robots et les technologies de pointe seront les domaines les plus recherchés dans les années à venir, et envisagent pour leurs enfants une carrière dans le domaine des technologies de l’information.

    Plus d’un quart des parents considèrent l’intelligence artificielle comme un domaine de prédilection pour les futures carrières de leur progéniture, tandis que moins de 25% pensent à la médecine, aux métiers du bâtiment et aux métiers du divertissement. Le dernier rapport global de la compétitivité, mouture 2019, publié par le Forum économique mondial, pointe le manque de main d’œuvre et l’absence d’une pensée critique comme les principales causes du retard enregistré par la Roumanie en matière de compétitivité, cette année. Invitée sur les ondes de Radio Roumanie, la professeure des universités, Andreea Paul, explique sa vision des défis posés par l’avenir : « Pour commencer, abordons ces éléments d’une manière réaliste, pragmatique, sans lamentations. Passons directement aux faits. On n’est ni les meilleurs, ni les pires. On se trouve au beau milieu du classement mondial. Pourtant, voici 50 pays qui font mieux que nous. Là où le bât blesse c’est la pensée critique. Cela se résume à apprendre simplement aux enfants à poser cette question bête : « pourquoi ? ». Comment convaincre nos enfants à mettre en question le système, les matières scolaires, la manière dont les gens agissent, leur perception de la réalité et, surtout, comment les faire réfléchir à leurs avantages compétitifs, en quoi sont-ils meilleurs par rapport aux générations passées ou par rapport à leurs pairs ? »

    A l’époque du numérique, l’éducation devrait pouvoir aborder de nouvelles compétences pour faire face aux défis d’un monde en changement perpétuel. Et, pour éviter d’être reléguée en bas du classement de la compétitivité, la Roumanie doit changer, en outre, ses méthodes d’enseignement traditionnelles, en commençant par promouvoir les compétences et les talents des élèves, leur capacité d’adaptation. Mais la Roumanie a commencé à faire les premiers pas dans ce domaine, des laboratoires intelligents, tel SMART LAB 4.0, étant mis en route depuis peu. Ce genre d’outil comprend des tableaux interactifs, des imprimantes et des scanners 3D, ainsi que des robots éducationnels, mais pour l’utiliser à bon escient, encore faut-il former les professeurs, constate Andreea Paul, qui s’est investie dans le développement du projet.: « Les enfants apprennent extrêmement vite, ils se lient carrément d’amitié avec ces technologies intelligentes. Vous savez, pour eux, dessiner à l’aide d’un logiciel 3D est tout aussi facile que lorsque nous faisons un dessin avec un crayon sur une feuille de papier. Mais, les profs, c’est une autre paire de manches. La moitié d’entre eux restent sceptiques, alors que les autres commencent à comprendre les avantages de l’alphabétisation digitale et technologique, cette même technologie qui jettera les bases de la société de demain. Être alphabétisé d’un point de vue numérique et technologique est, aujourd’hui, déjà tout aussi indispensable que savoir lire des livres, comprendre ce que l’on écrit et faire des opérations mathématiques simples, en gros être alphabétisé. »

    Aux récents tests PISA, dont l’évaluation fait la part belle aux compétences nécessaires dans la vie personnelle, dans la vie sociale, et pour réussir à intégrer le marché du travail, les élèves roumains ont obtenu les pires résultats des 9 dernières années. Certes, les tests ne vérifient pas spécialement la maîtrise des connaissances, mais plutôt la manière dont les élèves réussiront à appliquer leurs connaissances dans la vie réelle. Et le rapport montre que les besoins éducatifs des adolescents de 15 ans ont évolué, et que donc les enseignants doivent pouvoir aborder et accompagner correctement ces changements. En somme, on a besoin d’une éducation digitale intelligente. Mais qu’est-ce que cela veut signifier, Andreea Paul ?: « Cela veut dire comprendre les interactions des machines intelligentes : ordinateurs, tableaux interactifs, imprimantes 3D, lunettes de réalité augmentée, scanners 3D, mais surtout la façon dont on devrait les utiliser pour faciliter l’enseignement. Beaucoup de choses qu’on nous apprend à l’école devraient pouvoir être visualisées, pour faciliter leur compréhension. Ensuite, il y a la réalité virtuelle. Avec une paire de lunettes appropriées, on peut se projeter au milieu d’un environnement virtuel, tel un globule rouge circulant dans nos veines, tel un touriste spatial au milieu du Cosmos, voler au-dessus du désert du Sahara, de la Grande muraille de Chine ou de l’Amazonie. Grâce à cette technologie, on peut se projeter où on veut. Combien plus facilement pourrait l’enfant comprendre des matières telles que la géographie, la chimie et la physique ? Prenez l’atome, qui ne se laisse pas appréhender aisément. » Je plaide pour que l’on puisse rajouter de la pratique à la théorie, a encore poursuivi Andreea Paul. Les enfants doivent pouvoir créer, s’interroger, poser des questions, pour dire à un certain moment au prof : « Monsieur/ Madame, je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites ».

  • 09.07.2020 (mise à jour)

    09.07.2020 (mise à jour)


    Coronavirus
    – La Roumanie reste en première position en Union européenne pour ce qui est du
    nombre de cas quotidiens de contamination au nouveau coronavirus, à savoir 614
    en 24 heures, selon le décompte rendu public jeudi. Au niveau national, c’est le
    nombre le plus important de contaminations quotidiennes depuis le début de la
    pandémie de COVID-19. Le nombre total de personnes testées positives a ainsi
    dépassé les 30.800, dont près de 21.000 ont guéri. Le nombre de patients en
    soins intensifs, 240 personnes actuellement, approche le niveau maximal
    enregistré durant l’état d’urgence sanitaire.

    Depuis quelques jours, tant les autorités que les spécialistes
    multiplient leurs appels à la population, car ils estiment que l’augmentation
    du nombre de cas de contamination est une conséquence directe du non-respect
    des règles de prévention. Le président Klaus Iohannis a appelé jeudi à la
    collaboration entre toutes les institutions de l’Etat, soulignant qu’il
    n’était pas le moment de s’adonner à des querelles politiques et à une lutte
    des orgueils. Le chef de l’Etat a également annoncé avoir envoyé au Parlement
    une information concernant ses actions et ses initiatives durant l’état
    d’urgence, instaurée en Roumanie à la mi-mars pour une période de deux mois. A la
    mi-mai, alors que le nombre de cas de contamination commençait à baisser, l’état
    d’alerte a remplacé l’état d’urgence, mais cela fait quelques semaines
    maintenant que les chiffres sont repartis à la hausse. Dans ce contexte, le
    gouvernement devra décider de prolonger ou non l’état d’alerte d’ici une
    semaine, car il arrive à expiration le 17 juillet.


    Pour
    ce qui est de la diaspora, plus de 5.100 Roumains sont contaminés avec le
    nouveau coronavirus. Le ministère des Affaires étrangères a annoncé jeudi que
    huit ressortissants roumains, des travailleurs saisonniers dans une ferme en
    Aquitaine en France, ont été testés positifs au nouveau coronavirus. Ils
    étaient arrivés sur leur lieu de travail début juin.




    Grèce
    – Tous les voyageurs qui entrent en Grèce par le point de passage frontalier
    avec la Bulgarie de Kulata-Promachonas, l’unique point de passage de la
    frontière terrestre ouvert aux touristes étrangers, seront soumis à des tests
    de dépistage du coronavirus. Peu de temps après l’ouverture de la saison
    touristique, les autorités d’Athènes ont décidé de fermer aux touristes tous
    les points de passage de la frontière terrestre sauf un, celui de
    Kulata-Promachonas, emprunté principalement par des ressortissants de Roumanie,
    Bulgarie, Serbie et Hongrie. Face à la flambée du nombre des infections en
    Serbie, les autorités hellènes ont décidé de limiter l’accès sur leur
    territoire de tous les ressortissants de ce pays jusqu’au 15 juillet. S’efforçant
    de sauver sa saison touristique, alors que le secteur représente 25% du PIB, la
    Grèce a mis en place un système de dépistage des voyageurs reposant sur un
    questionnaire et un QR code, dans le but de limiter au maximum le nombre de cas
    importés. La vaste majorité de nouveaux cas d’infection au coronavirus en Grèce
    ont été dépistés lors de tests aléatoires effectuées au point de passage frontalier
    de Promachonas.




    Transports
    – Selon les autorités roumaines, une partie des normes du Paquet mobilité 1,
    adopté mercredi par le Parlement européen, sont discriminatoires pour les entreprises
    de transport de Roumanie. Ironie, car cette réforme européenne majeure sur les
    conditions de travail des chauffeurs routiers visait à s’attaquer justement à
    la discrimination et à la concurrence déloyale sur le marché du transport en
    Europe. Les ministères roumains des Affaires étrangères et des Transports précisent
    que, durant les négociations sur ce paquet de lois, ils ont signalé à de
    nombreuses reprises l’impact négatif de certaines règles sur le marché
    intérieur, sur le transport routier dans l’Union, tout comme sur les objectifs
    de lutte contre le changement climatique. Les nouvelles règles obligent
    notamment les entreprises de transport international de marchandises de s’organiser
    pour permettre aux chauffeurs de rentrer chez eux à intervalles réguliers, soit
    toutes les trois ou quatre semaines. Les camions, même vides, devront aussi
    retourner au centre opérationnel de l’entreprise toutes les huit semaines. La
    Roumanie, comme d’autres pays des frontières de l’Union, ont signalé que ces
    règles étaient discriminatoires pour les compagnies de ces Etats par rapport aux
    compagnies d’Europe centrale et de l’Ouest. La commissaire européenne aux
    Transport Adina Vălean
    a déclaré que les autorités roumaines avaient le droit de saisir la Cour
    européenne de justice concernant les règles qui portaient atteinte, selon
    elles, au Pacte vert et à la concurrence sur le marché unique. Proposée par la
    Commission européenne en mai 2017, cette réforme a donné lieu à une vraie
    bataille entre, d’un côté, les pays de l’Ouest, notamment la France et l’Allemagne,
    et de l’autre côté ceux d’Europe de l’Est, surtout la Roumanie, la Bulgarie, la
    Hongrie et la Pologne.




    Enseignement
    – Sept universités de Roumanie ont été sélectionnées par la Commission
    européenne dans le cadre de l’initiative « universités européennes »,
    informe le ministère roumain de l’Education et de la recherche. Dans cette
    liste : l’Université Technique et l’Université de médecine et de pharmacie
    de Cluj-Napoca, l’Université Polytechnique et l’Université d’Ouest de Timişoara,
    l’Université de Petroşani, l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de
    Iaşi et l’Université Polytechnique de Bucarest. Trois autres établissements
    avaient déjà été sélectionnés : l’Ecole nationale d’études politiques et
    administratives de Bucarest, l’Université de Bucarest, ainsi que l’Université
    technique toujours de la capitale. Pour ce qui est de la note d’intention de ce
    projet, les universités européennes sont des alliances transnationales qui
    deviendront les universités de demain en promouvant les valeurs et l’identité
    européennes et en révolutionnant la qualité et la compétitivité de
    l’enseignement supérieur européen.




    Météo
    – Dans les 24 prochaines heures, il fera chaud en Roumanie, voire caniculaire
    dans le sud du pays. Les températures maximales iront de 29 à 34 degrés. La
    sensation de chaleur sera accentuée par l’humidité dans l’ouest et le sud-ouest
    et des pluies sont possibles en montagne.

  • L’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat (II)

    L’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat (II)

    Cette semaine nous prolongeons notre discussion sur les liens entre les nouveaux programmes de l’enseignement supérieure et l’idéologie capitaliste avec notre invitée Olivia Chambard. Cette imposition implique tous un ensemble de changements que nous mettrons en lumière.



  • L’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat (I)

    L’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat (I)

    Cette semaine nous allons nous pencher sur un livre très intéressant, Business model. L’université, nouveau laboratoire de l’idéologie entrepreneuriale, avec son autrice, la sociologue Olivia Chambard.

    Nous verrons comment une multitude d’acteurs tentent de changer l’enseignement supérieur pour en faire un laboratoire où sont formés les esprits à une certaine vision du monde.



  • L’engagement des jeunes pour la collectivité

    L’engagement des jeunes pour la collectivité

    L’Association de l’Initiative pour la Jeunesse « Young Initiative » a mené du 1er février 2019 au 31 janvier 2020 le projet « Ensemble au bénéfice des valeurs européennes » (« United We Stand for European Values »). Financé à travers le Corps européen de solidarité, le projet s’est donné pour principal but de développer le sens critique chez les jeunes des milieux défavorisés de la région de Bucarest – Ilfov, parallèlement à un plus d’engagement de leur part afin de devenir plus actifs et plus préoccupés par les situations les concernant. Pour plus de détails, nous donnons la parole à Eliza Vaş, vice-présidente de l’Association « Young Initiative » :

    « C’est pour la première fois que les bénévoles de l’Association Young Initiative mettent en place un projet de ce type financé à travers le Corps européen de solidarité. Notre objectif numéro 1 est de développer le sens critique chez les jeunes, en les poussant à s’investir davantage dans la société. Cette initiative s’adresse principalement aux jeunes de 14 à 25 ans – lycéens, étudiants ou tout simplement des personnes à la recherche d’une éducation non-formelle. Déroulé une année durant, le projet a recensé plus de 250 participants, 15 ateliers interactifs et plusieurs débats et simulations de processus décisionnels européens. On a également mis en place une plateforme d’engagement pour la collectivité qui s’appelle United (Ensemble). »

    Guidés tout au long du projet par les bénévoles de l’Association Une Initiative pour la Jeunesse, les participants ont tous pris acte du rôle que leurs actions potentielles pouvaient avoir sur la communauté. Eliza Vas :
    « Mon rôle fut celui de coach, et donc ce fut à moi de coordonner les actions de mon équipe de bénévoles. Je les ai aidés à développer et à mener les activités du projet. Ce fut comme sur un terrain de football quand l’entraîneur regarde la façon dont ses joueurs mettent en place la stratégie décidée d’avance et puis, pendant la pause, il fait des commentaires afin d’améliorer leur jeu. Lors d’une approche non formelle dans le processus d’apprentissage, l’accent tombe notamment sur la réflexion, ce qui permet aux personnes concernées de devenir conscientes de leurs acquis, de leurs compétences et surtout de leur impact social. »

    Le projet « Ensemble au bénéfice des valeurs européennes » a visé notamment la solidarité et la vision que les jeunes roumains devraient avoir en tant que citoyens de l’Europe. Plusieurs ateliers et débats ont porté sur les valeurs communautaires. Elena Şelaru, chargée des Relations Internationales au sein de l’Association « Young Initiative » : « Nous, en tant qu’organisateurs, on a mis en place une série d’ateliers et de débats sur des thèmes européens censés fournir le cadre propice pour des discussions portant sur les droits des Roumains, en tant que citoyens européens, sur les valeurs européennes ou encore sur la mobilité à travers l’Europe. Personnellement, j’ai organisé un atelier sur l’économie circulaire et le réchauffement climatique à l’intention des élèves en dernière année au Collège technique énergétique de Bucarest. J’ai également participé à la simulation d’un processus décisionnel au sein du Parlement européen et j’ai veillé à ce que tous les participants puissent faire part de leurs idées. »

    A l’heure où l’on parle, il est très important que les jeunes roumains prennent l’initiative dans leurs domaines d’intérêt. La moindre action devrait pouvoir déboucher sur des activités plus amples, censées améliorer la vie de la communauté. Formée de plusieurs jeunes actifs et énergiques, l’Association Une Initiative pour la Jeunesse encourage toute démarche potentielle, soutient Elena Şelaru. « Le simple fait de prendre l’initiative illustre une capacité de réflexion et de solution de certains problèmes auxquels les autres n’ont même pas pensé. Actuellement, le nombre de jeunes engagés pour la collectivité est très grand. C’est là un plus de valeur sociale que mes collègues ont apporté par des exemples, en sachant que de nombreux projets mis en place par la suite ont eu leurs idées pour point de départ. »

    Pour Elena Şelaru, le travail au projet « Ensemble au bénéfice des valeurs européennes » a eu un fort impact aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau humain. Quels seraient les bénéfices de la participation d’un jeune à une telle initiative, a part, bien sûr, une meilleure image de soi-même ? Elena Selaru :« Une fois le financement approuvé, on a bénéficié d’une brève formation censée nous aider à mieux organiser nos activités. Pour moi, participer à ce projet a été une grande réussite personnelle qui m’a servi à acquérir des compétences organisationnelles et à assumer des responsabilités à long terme. »

    L’équipe en charge du projet « Ensemble au bénéfice des valeurs européennes » a compris huit membres (Elena Şelaru, Andrei Dobrea, Cristina Cautiş, Maria Balea, Simona Baciu, Andreea Boieriu, Dragoş Dănilă, Marius Ghiţă), dix bénévoles (Ana Maria Andronache, Maria Baciu, Irina Dobreanu, Vlăduţ Ene, Claudiu Brotea) et un coach expérimenté dans le domaine des projets européens, à savoir Eliza Vaş.(trad.Ioana Stancescu)

  • Nicolae Iorga, l’enseignant exemplaire

    Nicolae Iorga, l’enseignant exemplaire

    Parmi les cent personnalités roumaines retenues en 2006, à l’occasion d’un concours organisé par la Télévision publique roumaine, Nicolae Iorga a occupé la 17e place. Et cette place dans le cœur de la postérité il la doit sans doute, au-delà de ses nombreuses qualités, à celle d’exemplaire enseignant.

    Né en 1871 dans la ville de Botoșani, dans le nord-est de la Roumanie, fils d’avocat, Nicolae Iorga étudiera l’histoire dans les universités roumaines, italiennes, françaises et allemandes. Polyglotte, travailleur infatigable, l’on voit Iorga traiter avec aisance et une remarquable maîtrise des sujets d’études historiques des plus variés, depuis l’histoire des Roumains et l’histoire universelle et jusqu’aux thématiques communes à la philosophie de l’histoire. Fruits de ses recherches, il publie tout au long de sa vie près de 20 mille articles et une œuvre historique prolixe, concentrée en 1.200 volumes et brochures de spécialité. Conservateur, sensible aux courants politiques autoritaristes, il va fonder, en 1910, avec l’avocat et le professeur des universités A.C. Cuza, le parti National Démocrate. Iorga militera pourtant pour l’entrée de la Roumanie du côté de l’Entente dans la Grande Guerre. Par la suite, il deviendra l’un des proches du roi Carol 2, qui le nommera à la tête du Conseil des ministres en 1931. Mais par-dessus tout, Nicolae Iorga est un pontife de l’enseignement, et il se sent investi d’une véritable mission à l’égard du développement du système de l’Education nationale.

    L’historienne Eliza Campus, une de ses émules, avait accordé en 1999 une interview au Centre d’Histoire orale de la Radiodiffusion roumaine. Elle brosse un portrait ému de son professeur, véritable modèle dans la vie et la profession.

    Eliza Campus : « Je suivais les cours d’histoire universelle à la faculté d’Histoire de l’Université de Bucarest. C’est Nicolae Iorga qui donnait ces cours. Dès le début, j’ai eu de très bonnes relations avec lui. Je portais le deuil après la mort de mon père. Il l’avait remarqué, et s’est approché de moi et m’a demandé si j’avais besoin de quoi que ce soit. Il devait sans doute penser que j’avais des soucis d’ordre financier, mais je travaillais déjà comme institutrice. Son attention m’avait touché. Depuis, nos rapports ont été extrêmement proches. Il m’a guidé dans les études, et j’ai pu aussi avoir accès à sa bibliothèque et y travailler pour les examens. Ces rapports, de Maître à élève, se sont prolongés jusqu’à la fin de mes études universitaires ».

    Nationaliste à l’ancienne, Nicolae Iorga n’a pas tardé d’entrer en conflit avec les nationalistes radicaux et extrémistes de la Garde de Fer dans les années 30. Les légionnaires, comme se plaisaient à se faire appeler les partisans du mouvement fasciste roumain, le tenaient pour responsable moral de la mort de leur leader, Corneliu Zelea Codreanu, tué en 1938. Le journaliste Pan Vizirescu, grand admirateur de la personnalité du professeur, expliquait dans une interview enregistrée en 1996 le contexte qui donna naissance au conflit entre le grand historien et le mouvement fasciste roumain, et qui s’achèvera tragiquement, par la mise à mort de Nicolae Iorga, en 1940.

    Pan Vizirescu : « Le professeur Iorga, c’était juste après la mort de Codreanu, le leader de la Garde de Fer, avait tenu une conférence aux Fondations royales où il avait employé ces mots : « Je voulais leur donner conseil, en père, non pas leur couper la tête ». Or les partisans de Codreanu l’ont depuis tenu pour responsable de la mort violente de leur leader, alors qu’il n’y était pour rien ».

    L’historien littéraire Gabriel Țepelea avait rencontré pour la première fois Nicolae Iorga à l’occasion des célébrations de l’Union de la Transylvanie, de la Bessarabie et de la Bucovine avec la Roumanie, le 1 décembre 1933, alors qu’il n’avait que 17 ans. Bien des années plus tard, en 1999, Țepelea se confiait au micro de la Radio roumaine en ces termes sur la personnalité du savant : « Je le vois comme s’il était là, devant moi, avec sa barbe de patriarche, dans son habit bleu de cérémonie, en uniforme de conseiller royal. Il était devenu membre du parti marionnette du roi Carol 2, le Front de la renaissance nationale. Et je me suis alors rendu compte combien c’était trompeur tout cela, combien était facile de piéger une personnalité tellement énorme comme Nicolae Iorga avec des honneurs qui ne valaient pas cher. Et que des gens tout à fait probes et remarquables s’avéraient complètement incapables de mettre le holà aux ambitions démesurées du roi Carol 2. Et qu’ils avaient été dupés, acquiesçant à la dictature royale, à la suppression des partis politiques, à la suppression de la démocratie, allant progressivement jusqu’à devenir les complices de l’instauration des régimes autoritaires, en faisant fi de nos alliances traditionnelles ».

    Nicolae Iorga a d’ailleurs été présent sur les ondes de Radio Roumanie. L’ingénieur du son Paul Știubei se rappelait dans son interview de 1994 la prestation de 1940 du professeur Iorga au micro de la radio publique roumaine : « Il avait une feuille de papier devant lui, mais il parlait librement. Je l’avais écouté alors, j’avais aussi suivi ses conférences radiophoniques, où il ne s’en tenait pas du tout au texte qu’il avait préparé. Je me souviens qu’une fois le directeur général de la radio est descendu dans ma cabine et m’a demandé de le laisser au pupitre. Il se tenait prêt à lui couper le micro, car il avait une peur bleu que Nicolae Iorga ne commence à charger les Allemands. C’était en 1940, l’on était passé du côté des Allemands, la Wehrmacht était là, et les conférences étaient diffusées en direct. »

    Le 27 novembre 1940, des tueurs de la Garde de Fer allaient kidnapper Nicolae Iorga, de sa maison de Sinaia. Il avait 70 ans. Ils l’amenèrent dans un bois près de Bucarest et l’achevèrent par balles, sans autre forme de procès. Le destin d’un grand savant se voyait tragiquement arrêté par la folie meurtrière de quelques fanatiques. Son œuvre scientifique et le souvenir qu’il a laissé parmi ses contemporains n’ont pas pour autant pu être brisés par ces balles. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’enseignement roumain, à nouveau sous la loupe

    L’enseignement roumain, à nouveau sous la loupe

    Chaque année, la Roumanie s’enorgueillit des résultats obtenus pas ses élèves aux concours nationaux et internationaux de maths, physique, chimie, astronomie, informatique et même de langues étrangères. Toutefois, il faut dire que ces jeunes ne comptent que pour une très petite partie du nombre total d’élèves roumains, étant plutôt l’exception à la règle. Le reste des enfants de 15-16 ans, à en croire aux tests PISA 2018, sont en fait très faibles en maths, lecture et sciences par rapport à la génération d’il y a 9 ans. 44% des ados roumains ne comprennent pas ce qu’ils lisent et ont du mal à faire des opérations arithmétiques élémentaires. Donc l’analphabétisme fonctionnel a déjà atteint un niveau alarmant. C’est le constat d’une étude réalisée périodiquement par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). PISA, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, vise à tester, au niveau mondial, les compétences des élèves de 15-16 ans en lecture, sciences et mathématiques. Dans le classement mondial, l’étude place la Roumanie sur la 47e place sur les 79 pays analysés.

    Ces résultats désastreux confirment les opinions critiques exprimées dans l’espace public roumain depuis des années : le système d’éducation nationale est dans un état comateux, alors que les nombreux titulaires successifs de ce portefeuille ministériel n’ont fait que prendre des mesures palliatives qui se sont avérées tout aussi catastrophiques.

    Pour sa part, l’actuelle ministre libérale, Monica Anisie, a eu une réaction qui a choqué. A son avis, les tests PISA ne montrent pas les performances individuelles des élèves, ceux à avoir participé ne s’y étant pas impliqués, car il n’y avait pas d’enjeu précis. « Il ne faut pas s’inquiéter », a conclu la ministre.

    « Si, il faut s’inquiéter », la contredit le journaliste Cristian Pantazi dans son article paru ce mercredi sur le site G4media.ro. Pour lui, la Roumanie est grièvement touchée par le fléau de l’émigration, par une crise de la main d’œuvre et désormais aussi par l’analphabétisme fonctionnel. Or, selon le même Cristian Pantazi, les autorités feraient bien de s’inquiéter et de procéder à un changement majeur d’un système vétuste, à contre-courant avec l’actuelle révolution numérique et peuplé d’enseignants avec une formation précaire et d’élèves, pour la plupart désintéressés par l’école.

    « Il est clair qu’il est nécessaire d’augmenter la qualité de l’éducation en Roumanie, mais par des mesures de substance », renchérit le chef du gouvernement, Ludovic Orban.

    Le chef de l’Etat lui-même, Klaus Iohannis, ancien professeur de physique, mettait en avant l’urgence de réformer le système éducationnel et promettait même une stratégie intitulée « La Roumanie éduquée ». C’était en 2014, lorsqu’il avait remporté son premier mandat. C’est à peine fin 2018 que la stratégie était lancée au débat public et démontée par les critiques. Aux dires de ceux-ci, elle est tellement vague qu’elle ne produira pas de solution concrète. Autrement dit, plus grave encore que le résultat des ados roumains aux tests PISA, c’est l’absence de mesures claires et cohérentes pour remédier à la situation. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 03.12.2019 (mise jour)

    03.12.2019 (mise jour)

    OTAN Les leaders des pays de l’OTAN se retrouvent à Londres ces mardi et mercredi pour le sommet qui marque le 70e anniversaire de l’Alliance de l’Atlantique nord. A l’occasion, le président roumain Klaus Iohannis doit souligner l’importance de l’unité et de la solidarité entre les alliés et exposer la vision de la Roumanie quant aux évolutions du climat de sécurité au niveau régional et global. Selon Bucarest, dans le contexte actuel, une relation transatlantique forte est vitale, tout comme la cohésion de l’OTAN. Selon l’envoyé de Radio Roumanie à Londres, l’on s’attend à l’adoption d’une brève déclaration publique au cours des réunions, pour mettre en évidence les principaux progrès et préoccupations à haut niveau. Il est possible qu’un processus de réflexion sur le futur de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord soit lancé à la réunion de mercredi des chefs d’Etat, notamment dans le contexte des récentes déclarations du président français Emmanuel Macron selon lequel l’OTAN se trouve en état de mort cérébrale, mais aussi vu le désengagement progressif des Etats-Unis, sans oublier les interventions militaires de la Turquie, faites sans consultation des alliés. La direction de l’OTAN et la chancelière allemande Angela Merkel ont pris position pour défendre l’Alliance, qui est, selon eux, plus nécessaire que jamais.


    Justice – La Commission juridique de la Chambre des Députés de Bucarest a adopté mardi, à l’unanimité de voix, les propositions du Parti National Libéral (à la gouvernance) et de l’Union Sauvez la Roumanie concernant l’abrogation de la Loi sur le recours compensatoire. Les députés du PSD (dans l’opposition) ont voté eux aussi en faveur de l’abrogation, bien que cette loi ait été une initiative de leur parti. Le rapport se retrouvera devant la Chambre des Députés, mercredi, qui devra l’adopter et l’envoyer au président pour promulgation. Présent aux débats, le ministre de la Justice, Catalin Predoiu, a souligné qu’il se rendrait à la Cour européenne des droits de l’homme pour expliquer le phénomène de la hausse des violences graves en Roumaine depuis l’entrée en vigueur de cette Loi en automne 2017. Et pour cause. Cette loi a permis la mise en liberté de manière anticipée de milliers de détenus, qui ont par la suite commis d’autres infractions violentes.


    Enseignement En Roumanie
    il est nécessaire de faire une réforme profonde de l’éducation et prendre des
    mesures de substance et non pas superficielles, a déclaré mardi le premier
    ministre roumain Ludovic Orban. Il s’exprimait en réaction aux résultats
    faibles obtenus par la Roumanie aux tests PISA. A son tour, le leader du parti PLUS et ancien commissaire européen,
    Dacian Ciolos, demande une réforme urgente du système éducationnel, estimant
    que le programme scolaire est dépassé, les manuels sont révolus et les méthodes
    d’enseigner – vieillies. Tout cela, dans le contexte où un peu plus de la
    moitié des élèves roumains seulement sont capables d’utiliser les connaissances
    acquises à l’école dans la vie de tous les jours. C’est le rapport publié par
    l’Organisation de coopération et de développement économique qui l’affirme,
    suite aux résultats des tests PISA 2018. PISA, le Programme international pour
    le suivi des acquis des élèves, vise à tester au niveau mondial les compétences
    des élèves de 15-16 ans en lecture, sciences et mathématiques. Cette évaluation
    se déroule tous les trois ans et, en 2018, la Roumanie a obtenu des résultats
    plus faibles à toutes les disciplines par rapport aux évaluations de 2015 et de
    2012, et se trouve en dessous de la moyenne mondiale.


    JAI – Le Conseil Justice et affaires intérieures (JAI) de l’Union européenne se poursuivait mardi à Bruxelles. L’occasion pour l’UE de mettre en lumière ses efforts pour moderniser les échanges transfrontaliers à l’aide de la numérisation et de l’a technologie de l’information. De même, afin d’améliorer la coopération judiciaire en matière de droit civil et commercial, le Conseil a proposé mardi deux projets de réglementations portant sur l’obtention de preuves et notification et la communication des documents. Selon le correspondant de Radio Roumanie à Bruxelles, ces textes sont à même de rendre plus efficaces et plus rapides les procédures judiciaires transfrontalières, en mettant à profit la numérisation et les technologies modernes. En même temps, conformément aux nouvelles normes en la matière, les documents peuvent être notifiés ou communiqués par moyen électronique et directement au destinataire se trouvant dans un autre Etat-membre de l’Union, si celui-ci a donné son accord en ce sens de manière expresse. Enfin, il a été question de recourir aux vidéo-conférences ou à d’autres technologies de communication à distance afin d’obtenir des preuves qui nécessitent l’audition d’un témoin, ou d’une partie ou d’un expert se trouvant dans un autre Etat – membre.


    Handball – Au Championnat du monde de handball féminin qui se déroule en ce moment au Japon, la Roumanie a vaincu mardi le Kazakhstan, score 22 – 20, dans un match du Groupe C. Dans les parties précédentes, les Roumaines ont perdu 16-31 contre l’Espagne et ont gagné 29-24 contre le Sénégal. La capitaine de la sélection nationale de la Roumanie, Cristina Neagu, s’est vu décerner, lundi, le trophée de la meilleure joueuse de l’année 2018 par la Fédération internationale de handball. Cristina Neagu devient la première joueuse à être élue pour la quatrième fois, après les éditions de 2010, 2015 et 2016. La sportive de la sélection nationale de la Roumanie et de l’équipe CSM Bucarest a aussi réussi à gagner, l’année dernière, le titre de la meilleure buteuse de la Ligue des champions, pour la seconde fois dans sa carrière, avec 110 buts inscrits.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures il fera toujours assez froid en Roumanie, notamment dans le nord. Les températures maximales iront de -4 à 6 degrés.

  • La journée internationale du prof de français

    La journée internationale du prof de français

    La Journée Internationale des professeurs de Français est un événement à l’initiative du Président de la République française et porté par la Fédération Internationale des professeurs de Français. La journée choisie est le 28 novembre. L’objectif est de valoriser le métier de professeur de français. Le programme de la journée a été validé par la Fédération Internationale des Professeurs de Français, partenaire de cette journée. Ce jeudi 28 novembre nous rendons hommage, donc, à tous les professeurs de langue française, avec nos invités :Mohamed
    Ketata, directeur régional de l’Agence Universitaire de la Francophonie de l’Europe
    Centrale et Orientale, Mélanie Gardie, professeur de français à l’Institut français de
    Bucarest et Raisa Vlad, professeur de français à l’Ecole centrale de Bucarest.

  • Societate: Des initiatives contre le bullying en Roumanie

    Societate: Des initiatives contre le bullying en Roumanie

    Le thème est débattu aussi bien par les médias que sur les réseaux sociaux, afin de sensibiliser la société à ce sujet et de trouver des méthodes censées le combattre. Ainsi, la campagne « Cartoon Network le Club de l’Amitié » de la chaîne de télé pour enfants susmentionnée et l’ONG « Le numéro vert de l’enfance » mènent un combat depuis cinq ans déjà sous le slogan « Sois bon, pas méchant! ». La gymnaste Catalina Ponor, pluri championne olympique, mondiale et européenne, est devenue l’effigie de cette initiative qu’elle considère extrêmement utile :« C’est un message très beau, plein d’amitié, qui se propose de nous apprendre à être meilleurs, à ne pas nous conduire méchamment les uns envers les autres, à offrir soutien à nos semblables comme le font les vrais amis. L’ONG est là pour apporter soutien aux victimes du bullying. Personnellement, je n’ai jamais connu ce phénomène. Pourtant, j’ai vu des scènes de harcèlement dans les salles de sport, dans la cour de l’école ou même dans la rue et j’avoue que je n’ai pas su quoi faire. Je ne suis pas fière de l’avouer, car il vaut mieux avoir le courage d’intervenir ou encore d’en parler aux autres. Il faudrait apprendre comment faire pour aider la personne victime de l’agression. »

    Cela fait plusieurs années que l’association « Le numéro vert de l’enfance » met à la disposition des enfants un numéro pour que les petits puissent demander de l’aide en cas de bullying. Dernièrement, on constate une recrudescence des appels, déplorent les experts, selon lesquels le nombre réel des victimes du harcèlement dépasse largement les statistiques. Même les parents peuvent appeler le numéro en question et sur leur ensemble, presque 8% dénoncent le bullying dans les maternelles, 40,29% dans les écoles primaires, 48% dans les collèges et seulement 3% dans les lycées. Catalina Surcel, à la tête de l’Association « Le numéro vert de l’enfance »: « Sur l’ensemble des parents nous ayant contacté, la plupart avaient des enfants à l’école primaire ou au collège. Quant aux victimes du harcèlement, 70% de ces enfants sont des garçons, âgés de moins de 10 ans. Pourquoi un parent voudrait-il nous contacter? Eh bien, tout simplement pour chercher une solution légale. 65% des parents qui nous appellent le font pour cette bonne raison. Pourtant, en l’absence d’un cadre législatif performant, les parents nous demandent souvent conseil pour savoir comment aborder la situation par eux-mêmes. On parle d’un pourcentage de presque 23% dans cette situation. Par ailleurs, 15% des parents affirment avoir réclamé le soutien des institutions agréées. 55,24% d’entre eux ont saisi la direction de l’école ou encore des responsables de l’Inspection scolaire, sans être satisfaits des réponses reçues. Le manque d’un cadre législatif à l’échelle nationale fait que les autorités n’arrivent pas à adopter les mesures qui s’imposent. »

    Quelles mesures attendent les parents? A en croire les statistiques, 44% d’entre eux voudraient que l’agresseur soit sanctionné, 27% qu’il soit viré et 29% que leur enfant soit transféré. Il faudrait donc que la Roumanie adopte le plus vite possible une loi censée réglementer les sanctions en cas de harcèlement. Le projet législatif de modification de la loi de l’Education nationale a déjà reçu le feu vert du Parlement et attend maintenant la validation par le chef de l’Etat. Le document prend en considération les recommandations formulées par « Le numéro vert de l’enfance », à savoir: « La nécessité que les établissements scolaires développent leurs propres procédures d’identification du bullying, la présence, dans les écoles, des conseillers scolaires agréés pour résoudre les cas de harcèlement, faire connaître aux enfants le phénomène du bullying qui devrait trouver sa place dans les manuels d’éducation civique. La surveillance audiovisuelle dans les écoles et maternelles et l’instruction du personnel éducatif pour faire face à ce défi. En même temps, il faudrait que les parents s’impliquent aussi pour une meilleure collaboration école-famille », a affirmé Catalina Surcel du « Numéro vert de l’enfance ».

    Le point de vue des enfants compte aussi. Pour eux, c’est très important de se faire entendre et comprendre. Ils ne souhaitent pas que d’autres personnes interviennent dans leur vie pour solutionner leurs problèmes, affirme Catalina Surcel: « Ce que les enfants ne veulent surtout pas, c’est que les parents se laissent emporter par leur instinct primaire, à savoir se rendre à l’école pour les défendre. Les gamins souhaitent résoudre tout seuls leurs problèmes. A la limite, ils espèrent bénéficier du soutien de leurs parents pour décider ensemble des pas à suivre. »

    C’est là un argument supplémentaire pour que la Roumanie se dote le plus vite possible d’une loi spéciale contre le harcèlement dans les écoles, à même de mettre un terme aux prises de position individuelles.

  • Éducation versus enseignement

    Éducation versus enseignement

    A regarder de près l’actuel système d’enseignement public, force est de constater que les professeurs sont souvent épuisés, les parents, stressés, et les élèves, eux, s’éloignent de plus en plus de l’école. La simple transmission de l’information ne satisfait pas les demandes de la jeune génération et l’éducation de type formel semble creuser l’écart entre les écoles et leurs élèves.


    La librairie Humanitas Cișmigiu de Bucarest a récemment accueilli un débat sur les options disponibles aujourd’hui en Roumanie en matière d’éducation. Lila Vasilescu, la directrice de la Fondation « Verita », sur les différences de plus en plus marquées entres les éducations formelle et non-formelle : « J’ai essayé de comprendre d’où vient cet écart entre les deux systèmes et pourquoi, si l’on essaie d’appliquer le modèle formel, celui qui nous a formé nous, des problèmes apparaissent. La résistance est importante du côté des enfants, mais aussi des enseignants. Je reconnais que lorsque nous avons commencé à travailler dans les écoles, notre attention portait sur les enfants. Les activités à faire avec eux, quelle matière et quels concepts leurs enseigner. Mais, très rapidement, nous nous sommes rendu compte que, pour atteindre les enfants, il fallait tout d’abord s’occuper des adultes qui les entouraient. »



    Aujourd’hui, non seulement, les élèves se confrontent à une surcharge de travail à cause de la densité des programmes scolaires, mais ils sont aussi, et surtout, bloqués dans un système qui ne leur permet pas de connaître leurs propres capacités intellectuelles. C’est ce que ressentent, de concert, les enseignants et les parents. Lila Vasilescu détaille : « Il faut commencer par eux, enseignants et parents, en les invitant à simplifier les choses, à retourner à la simplicité. Il faut avoir comme point de départ les besoins essentiels, la science, le bon sens. Je me suis moi aussi sentie submergée par la quantité de connaissances qui viennent vers nous de toute part, par ce désir d’accumuler de l’information. C’est évidemment utile, mais à un certain moment il faut se rendre compte que tout tourne autour des mêmes choses. Il faut s’arrêter et commencer par se questionner soi-même, voir quelle est son intention. Pourquoi veux-tu être là, avec ces enfants ou ces enseignants ? Sans quoi, il est très facile de se perdre dans cet océan d’information. »



    Comment choisir la meilleure méthode d’éducation pour le futur élève ? Andreea Puiu, professeur et promotrice de la « Pédagogie du bonheur », tente de répondre à cette question : « J’aimerais que, lorsqu’on a à choisir dans la vie, nous mettions le bonheur au premier plan. Ainsi, quand on choisit la future école pour notre famille, car c’est ensemble que nous traversons les années d’école, l’enfant n’est pas tout seul. En tant que parents, il est important de nous approcher de l’enfant, de voir quelle est son énergie, quels sont ses besoins, ses intérêts. C’est de cette manière que nous choisissons pour lui un chemin sur lequel nous pouvons l’accompagner. Car il est très difficile de rester à côté d’un enfant déçu, en colère ou qui ressent une émotion que nous ne partageons pas. En tant qu’enseignants, il est important de nous asseoir à côté de nos élèves pour observer leur respiration, les mouvements de leurs mains, la manière dont ils nous perçoivent. En allant dans beaucoup d’établissements scolaires, je me suis rendu compte que toute classe est porteuse d’un modèle de bonheur. »



    Mais sommes-nous encore préoccupés par l’impact futur de l’éducation sur la société ? Sabina Strugariu, psychothérapeute, croit que l’intégration sociale des futures adultes est la base sur laquelle se construit une vie heureuse :« La compétitivité est un des principaux moyens pour contraindre les enfants à faire des choses, c’est la comparaisonaux autres. Il est très difficile de construire un monde meilleur et plus humain en regardant sans cesse chez le voisin. Il ne s’agit pas de choses matérielles, ni même spirituelles. Pour avoir une vie heureuse, il faut s’intégrer, il faut que l’enfant sache qui il est et il faut qu’il puisse prêter attention au monde autour de lui. Mais, à l’éduquer à gagner de l’argent ou à atteindre un statut, cet enfant n’a plus le temps de regarder autour, de regarder qui il ou elle est en réalité, quels sont ses talents ou ses vocations. Tout ça est essentiel et, malheureusement, je constate que l’enseignement tend vers l’uniformisation. Tout le monde apprend les mêmes choses, au même rythme. »



    Mais combien le système éducatif actuel s’occupe-t-il de la connaissance de soi de l’enfant ? Andreea Neagu, psychologue :« Lors de toute interaction avec l’enfant — petit ou grand — je me concentre sur ses qualités. Pendant les séances de conseil parental, en classe, lorsque j’enseigne, ou dans mon cabinet, j’essaie d’aider les enfants à voir des choses positives sur eux-mêmes. Mais pour y arriver, ils doivent traverser tout un processus de connaissance de soi. De mon point de vue, au niveau international, l’on souhaite que les élèves entament ce processus dans l’éducation formelle aussi. C’est pour cela que les systèmes éducatifs internationaux introduisent des programmes d’apprentissages social et émotionnel qui englobent aussi ce côté connaissance de soi. C’est ce qui facilitera, ultérieurement, la connaissance des autres. »



    Ces dernières années, l’enseignement public roumain a intégré, dans les programmes, des cours de développement personnel adressés aux jeunes enfants. C’est ainsi que les élèves de l’école primaire commencent à approcher la connaissance de soi et des autres, en identifiant des émotions, un processus-clé de l’intelligence émotionnelle. (Trad. Elena Diaconu)

  • Points de vue sur la loi de l’Education

    Points de vue sur la loi de l’Education

    Ceux qui avaient rêvé d’une cohabitation tranquille entre le président de droite et le gouvernement de gauche de Bucarest ont vu leurs espoirs s’en aller à vau-l’eau en 2018 aussi. Vu que 2019 est une année doublement électorale — avec les élections européennes, mais surtout la présidentielle — personne ne peut se faire au moins l’illusion que les hostilités cesseront, au contraire. Le premier épisode de confrontation entre les deux Palais a eu lieu les premiers jours de la nouvelle année. La conseillère d’Etat Ligia Deca a expliqué jeudi, au nom de M Iohannis, pourquoi le président avait décidé de renvoyer au parlement pour réexamen les modifications législatives stipulant la réduction du nombre d’heures de cours dispensées dans l’enseignement primaire et secondaire. En vertu de ces modifications, le nombre d’heures allouées aux disciplines dans les plans-cadre devrait être, en moyenne, de 20 par semaine dans l’enseignement primaire, de 25 au collège et de 30 heures hebdomadaires de cours au lycée. Selon la conseillère, l’acte réglementaire, adopté en l’absence d’une analyse d’impact, risque de produire des effets négatifs sur la communauté scolaire. Elle a fait état de la réduction du nombre d’heures « d’un coup de stylo », d’un processus « fait à la va-vite » et aussi de l’absence d’une stratégie et d’une vision sur le moyen et le long terme dans ce domaine essentiel pour l’avenir de la Roumanie. Ligia Deca :



    « Une réduction si importante du nombre d’heures de cours se traduira, le plus probablement, par une vague de licenciements dans le système d’enseignement. Plus exactement, le projet de loi modifie l’article 66 de la Loi de l’éducation nationale, sans évaluer son impact sur le personnel. Cette loi ne comporte pas non plus de dispositions finales censées éclaircir à quel moment la mise en application des modifications apportées à l’article 66 de la Loi de l’Education nationale est prévue. »



    Répondant aux critiques, la ministre de l’Education, Ecaterina Andronescu, a déclaré que le président était dans son droit de demander le réexamen de la loi. Elle a également précisé qu’il existe un ordre du ministre de la Santé qui recommande le nombre d’heures de cours, et que lorsque la loi de l’enseignement a été élaborée, il avait été tenu compte de la limite maximale, et pas de la limite minimale. Notons que, depuis des années déjà, l’Education fait l’objet de tentatives plus ou moins réussies de réforme de ceux qui ont assuré à tour de rôle la direction de ce secteur. En 2014, lorsqu’il est devenu président de la Roumanie, M Klaus Iohannis, lui-même professeur, avait promis une stratégie : « la Roumanie éduquée ». Le débat public à ce propos a été lancé à la fin de l’année dernière, soit après quatre années de mandat, pas avant de passer par les fourches caudines des critiques. Elle est si vague qu’elle ne donnera aucune solution concrète, ont avancé les critiques. Selon eux, la stratégie sera utilisée, en 2019, en tant que thème électoral, et de ce fait, elle sera extrêmement politisée. La Roumanie traverse un contexte plutôt plein de bruits que de solutions — ont conclu les critiques, qui dépeignent en fait l’environnement politique et social à chaque fois qu’il y a eu tentative de changer l’Enseignement pour le meilleur — des essais souvent infructueux.


    ( Trad.: Ligia)

  • Les profs à l’épreuve du sentiment démocratique

    Les profs à l’épreuve du sentiment démocratique

    « La proportion des profs roumains qui manifestent un attachement précaire aux valeurs démocratiques est inquiétante. Leur niveau de tolérance sociale est très bas, parfois moindre que celui rencontré dans les autres couches de la population générale ». Voici deux des conclusions d’une récente étude sociologique ciblant le degré d’adhésion des enseignants roumains aux valeurs démocratiques. Mis à part leur caractère préoccupant, ces conclusions ont donné lieu à un véritable débat, aux accents, parfois, eux aussi, inquiétants. En effet, beaucoup se sont empressés de culpabiliser un système d’éducation, souvent décrié, à tort et à travers, dernièrement. Néanmoins, les scientifiques qui sont à la base de cette étude – un groupe de sociologues et de psychologues réputés, et qui ont travaillé sous l’égide de la Fondation Friedrich Ebert Roumanie – ont reconnu que « l’éducation scolaire constitue un élément de poids dans la création d’une véritable culture politique propice à la démocratie ».

    C’est parce que les valeurs véhiculées par les profs pèsent de tout leur poids, surtout dans cette période trouble, où des pans entiers de l’Europe se laissent tenter par les visions autoritaires qui mettent à mal la démocratie. Ce sur quoi se sont penchés les auteurs de l’étude et ce qu’ils en ont appris, c’est l’un d’eux, Gabriel Bădescu, chef de la Chaire de Sciences Po de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj, qui nous le détaille : « Nous avons voulu comprendre dans quelle mesure l’on considère que le fonctionnement de la société devrait être régi par le jeu des règles démocratiques. Dans l’ensemble, environ 90% des répondants semblent apprécier la démocratie. Cela a l’air plutôt rassurant. Le hic apparaît au moment où l’on pose des questions plus délicates. A ce moment, près des 40% des répondants apprécierait l’apparition, au sein même de la démocratie d’un leader fort, qui ne se casserait plus la tête pour organiser des élections libres ou élire un parlement ».

    Puis, même s’il ne s’agit que d’une petite minorité, il n’en va pas moins que près de 14% des profs apprécieraient que la Roumanie quitte l’UE. Notons encore que l’on enregistre le même taux de réponses positives pour l’instauration d’un régime militaire, 11% des profs favorables à l’instauration d’un régime régi par la loi religieuse, des systèmes qui présupposent donc l’absence du multipartisme et des mécanismes électoraux. Pourtant, même si les valeurs promues par les profs semblent laisser à désirer, le sociologue Claudiu Tufiș est d’avis que ces données devraient être mises en perspective : « Les données présentes dans notre rapport révèlent l’opinion des profs de l’enseignement pré universitaire. Il n’y a pas de mise en perspective par rapport aux valeurs véhiculées par la population générale, dans son ensemble, ou encore par rapport aux titulaires d’un diplôme d’études supérieures. J’ai regardé les données d’une recherche internationale similaire réalisée plus tôt, début 2018, et je me suis forgé une opinion. Et bien, les profs, aussi intolérants et peu attachés qu’ils peuvent sembler aux valeurs démocratiques à la suite de notre étude, demeurent plus tolérants et plus démocrates que la moyenne de ceux qui ont BAC + 3 ou + 5. Là où le bât blesse, c’est que ce ne sont pas les profs qu’il s’agit de montrer du doigt, mais nous tous, en tant que société. Les 30 années écoulées depuis la chute du communisme n’ont pas suffi pour nous faire intégrer les valeurs associées à la culture démocratique. »

    Rajoutons à cela le poids du contexte européen actuel. Claudiu Tufiș : « De ce point de vue, le problème est que l’on constate une imbrication entre, d’une part, la baisse du soutien public en faveur des régimes démocratiques et, d’autre part, l’on observe un taux de pénétration encore faible des valeurs démocratiques dans la population roumaine. Parce que dans les pays dotés d’un long exercice démocratique, de plus de 50 ans, même si l’on constate une baisse du degré de confiance dans la démocratie, le système continue à très bien fonctionner ».

    Quant au niveau de la tolérance sociale, les Roumains ne s’écartent pas trop de la moyenne européenne. Les groupes les plus fréquemment rejetés par les profs participants à l’enquête d’opinion sont constitués par les consommateurs de drogues (mal aimés de 58,7% des sujets questionnés), les alcooliques (53,6%), les Roms (42,5%), les homosexuels (38,3%), les locuteurs d’une langue étrangère (33,7%) et, enfin, les couples qui vivent en concubinage (33,1%). Les élèves ethniques roms semblent faire davantage l’objet des attitudes discriminatoires de la part des professeurs interrogés dans le cadre de l’étude « Education pour la démocratie dans les écoles de Roumanie ».

    Gabriel Bădescu nous le confirme : « Nous avons introduit une question portant sur l’opinion des profs concernant l’éducation des enfants roms. S’il valait mieux créer des classes mixtes ou ethniquement ségrégées. Et là, les réponses ont soulevé un tollé, parce que, il est vrai qu’un prof sur huit appuierait la ségrégation raciale ou ethnique au sein de l’école. Et là, on a un vrai souci. Parce que dans les sciences de l’éducation, un consensus là-dessus existe depuis longtemps : que l’école doit être un espace inclusif, un lieu de mixité de tous les enfants, qu’il s’agisse des enfants d’origines ethniques différentes, de genres différents, des enfants handicapés et ainsi de suite. »

    L’élément le plus inquiétant qui ressort de l’étude est peut-être l’attitude des jeunes profs, ceux de moins de 35 ans. 54,5% d’entre eux aimeraient que la Roumanie ait un dirigeant fort, et 17,9% considèrent que ce serait une très bonne chose si la Roumanie se séparait de l’UE. Le sociologue Claudiu Tufiș conclut : « L’on parle de gens qui avaient tout au plus 5, 6 ans lors de la chute du communisme, et qui ne se rappellent donc rien de ce régime. Ils ont grandi pendant les dures années de la transition post communiste. Ils ont vécu de mauvaises expériences d’un point de vue économique, ils ont vécu les inégalités, mais n’ont pas été touchés par l’absence des libertés politiques, par la disparition des droits fondamentaux. Ceci peut expliquer cela. Ces expériences personnelles, qui se rajoutent aux dysfonctionnements de la démocratie roumaine d’aujourd’hui peuvent miner leur confiance dans le système ». (Trad. Ionut Jugureanu)