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  • Visite du département de Bistrița-Năsăud

    Visite du département de Bistrița-Năsăud

    Aujourd’hui nous voyageons dans le centre-nord de la Roumanie et plus précisément au département de Bistrița-Năsăud, pour découvrir les monuments les plus importants du chef-lieu, la ville de Bistriţa, mais aussi les autres sites du comté. Donc si vous êtes à la recherche d’un séjour de détente ou bien de vacances actives, c’est dans cette partie de la Roumanie que vous trouverez des offres pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Ovidiu Bozbici, conseiller au Service de tourisme de la mairie de Bistriţa, nous propose de commencer notre tour par un monument-symbole de la ville : « Nous commençons par l’Eglise évangélique de Bistriţa, le principal monument de la ville, qui a une tour haute de 75 mètres. Depuis 2013, elle est équipée d’un ascenseur, donc entièrement visitable par les touristes. Ceux-ci peuvent monter jusqu’à une hauteur de 45 mètres, d’où ils peuvent admirer un superbe panorama de la ville. L’église fut bâtie au début du 14e siècle et sa construction s’est étalée sur une cinquantaine d’années. Au fil du temps, l’édifice a connu toute une série de rénovations. A présent il fait l’objet d’un chantier de rénovation à l’aide de fonds européens d’une valeur de quatre millions d’euros et nous espérons que les travaux se terminent avant la fin de l’année. »

    La citadelle de Bistriţa est une des cités fortifiées transylvaines les plus connues, telles Sighişoara, Braşov et Sibiu. Ovidiu Bobzici, conseiller au Service de tourisme de la mairie de Bistriţa, précise : « L’ancienne citadelle de Bistriţa disposait initialement de 18 tours et bastions à rôle défensif. Ces constructions étaient situées le long des remparts. Pour sa part, la muraille était renforcée par une douve. A présent, sur l’ancienne fortification, une seule tour a survécu, celle des tonneliers, haute de quelque 18 mètres. Actuellement, elle accueille des expositions d’artistes locaux. Puis il y a le complexe Sugălete, qui accueillait jadis les artisans de la ville de Bistriţa qui travaillaient le métal. C’est un complexe unique en Roumanie, une série de 13 immeubles. La construction avait démarré en 1480 et a continué jusqu’en 1520. Bistriţa était connue et reconnue notamment grâce aux orfèvres qui travaillaient des métaux semi-précieux et précieux. Les minerais étaient extraits des mines de Rodna, à une soixantaine de kilomètres de la ville. Les documents anciens font état du fait que les princes régnants moldaves s’y approvisionnaient avec toute sorte de bijoux, d’outils agricoles et d’armes. Et si je viens de mentionner Rodna, je dois préciser que Bistriţa a été mentionné pour la première fois dans un document de l’an 1241. Et voilà que cette année, en 2021, nous célébrons les 800 ans depuis la première mention documentaire, qui coïncide en fait avec la grande invasion tartare. Ils sont venus et vaincu la vieille citadelle de Rodna, après quoi ils sont arrivés à Bistriţa, en 1241, où ils ont tué 6 mille habitants. Cela fait état du fait que Bistriţa était une ville très peuplée. »

    Sur le territoire du département de Bistriţa-Năsăud se trouvent toute une série de musées qui valent la peine d’être visités afin de découvrir le riche passé de cette région ainsi que ses métiers et ses traditions. Ovidiu Bozbici : « Le Musée départemental possède une section d’ethnographie et une autre d’histoire naturelle. Il y a la Maison de l’orfèvre, qui est un des principaux monuments de la ville, rénovée à son tour et qui abrite actuellement le Centre allemand. Il s’agit d’une maison construite entre 1560 et 1563 par le même artisan qui a participé à la construction de l’église évangélique. La maison Andread Beuchel est un autre immeuble assez ancien, situé dans le centre-ville. Elle a appartenu à un des premiers juges de la ville de Bistriţa, qui est entré en conflit avec les puissances de l’époque et c’est pourquoi il fut décapité. Bistriţa est également connue pour son multiculturalisme. Il y a une église évangélique, des églises orthodoxes, une église catholique, une autre uniate et enfin une église réformée. Bistriţa compte quelque 80 mille habitants, selon le recensement le plus récent. »

    Les passionnés de tradition et de folklore peuvent visiter aussi la contrée de Năsăud, la commune de Salva, explique Ovidiu Bozbici, conseiller au Service de tourisme de la mairie de la ville de Bistria. « La ville possède un musée ethnographique exceptionnel et c’est également là qu’il existe un musée des vêtements traditionnels. L’artisane basée ici et connue à travers la Roumanie a non seulement conservé d’anciens vêtements roumains, mais elle produit aussi des chapeaux à la plume de paon, qui est archi-connue en Roumanie. Les touristes peuvent se rendre ensuite à Sângeorz-Băi. Ses eaux minérales sont connues pour le traitement des maladies gastriques. Pour une cure d’air très pur, il y a la nouvelle station touristique de Colibiţa, où les touristes peuvent pratiquer des sports aquatiques, l’escalade et le rafting. Une station nouvelle est à retrouver à Băile Figa, de Beclean, à quelque 38 kilomètres de Bistriţa. Hormis les eaux salées, aux qualités curatives, la station propose aussi des bains de boue et des piscines flambant neuves. C’est pourquoi Figa a été déclarée station touristique d’intérêt local. »

    Evidemment, le tourisme est une des priorités de la ville de Bistriţa-Năsăud. Les projets du domaine ont été démarrés par le biais de fonds européens à l’aide desquels 12 des anciens passages piétons de la ville ont été réhabilités. La ville est renommée de ce point de vue et c’est d’ailleurs pourquoi elle a obtenu le renom de Ville des passages. Mais les projets ne s’arrêtent pas là, affirme Ovidiu Bozbici : « Nous déroulons un projet d’envergure qui s’appelle la Cité de Bistriţa qui se propose de rénover la muraille de l’ancienne citadelle et quelques-uns des principaux bastions. Puis il y a aussi un projet mené par l’Eglise évangélique. Il se propose de rénover entièrement cet immeuble, qui sera inséré au circuit touristique. Un autre projet, qui fait débat actuellement, s’appelle Intelligence Cities Challenge. Nous essayons ainsi de revitaliser le centre historique pour qu’il ressemble au centre-ville d’une bourgade médiévale. »

    Donc si vous souhaitez un séjour consacré aux loisirs ou bien des vacances actives, Bistriţa-Năsăud vous attend nombreux. Pour d’autres informations sur les tarifs des d’hébergement et les itinéraires personnalisés, mais aussi pour obtenir des cartes et des brochures, n’hésitez pas à vous arrêter au Centre national d’information touristique, ouvert durant la semaine au cœur de la ville de Bistriţa. A bientôt et bon voyage !

  • Une journée à Arad

    Une journée à Arad

    Notre guide, Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national d’information et de promotion touristique, nous apprend que la ville du même nom, le chef-lieu du département d’Arad, a une histoire très intéressante.



    « Nous l’avons surnommée la Ville des palais parce que nous avons beaucoup de beaux palais. En même temps, notre ville dispose d’un patrimoine important de style Sécession – une quarantaine de bâtiments protégés. Je voudrais en mentionner quelques-uns, que nous présentons dans le cadre de nos visites : le Palais Neuman, le Palais administratif, le Palais culturel, le Palais Földes, qui est aussi le premier bâtiment de style Sécession de la ville d’Arad, le Palais Bohus et le Palais Szantay. Parmi ceux-ci, le Palais Földes est un bâtiment emblématique à Arad. Il a été conçu par l’architecte Emil Tabacovici, qui a également eu un apport important dans la construction de Novi Sad dans la seconde partie de sa vie. C’est un palais dédié à la famille des pharmaciens Földes. On peut remarquer sur la façade les éléments de style Sécession ainsi que de nombreux archétypes utilisés à l’époque. Par exemple, Hippocrate et la déesse Hygée, qui étaient les symboles de la santé. À l’intérieur, il y a une pharmacie qui fonctionne encore aujourd’hui. Le mobilier est fabriqué à Arad, il a été conservé et il est connu des amateurs de meubles classiques, plus précisément des meubles Lengyel. »



    Et parce que notre guide a mentionné le Palais administratif, sachez qu’il a été construit entre 1872-1874 en style Renaissance, et abrite présentement l’Hôtel de ville. Il a une tour de 54 m. Il y a beaucoup d’endroits à visiter et de bâtiments à voir, mais de tous, Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national d’organisation et de promotion touristique, invite les touristes à visiter le Palais culturel, que ce soit lors de visites organisées ou individuelles.



    « Il se trouve juste derrière l’Hôtel de ville d’Arad et c’est un bâtiment éclectique, mais avec de nombreux éléments Sécession. Actuellement, c’est le siège de la Philharmonie d’Arad, la première philharmonie organisée en Roumanie. Les spécialistes sont d’avis que l’acoustique est très similaire ou même meilleure que celle de Vienne. Le Musée d’histoire partage le même bâtiment. Dans la région d’Arad, il y a des découvertes depuis l’époque dacique jusqu’à la Grande Union des Principautés roumaines de 1918. Arad a joué un rôle très important dans l’Union des Principautés roumaines. Tous les politiciens de l’époque se sont réunis à Arad afin de rédiger la déclaration qui allait être prononcée à Alba Iulia. »



    Dans la ville d’Arad, il y a aussi une citadelle avec une très belle histoire. La cité est de type Vauban et elle a été construite à l’époque de Marie-Thérèse d’Autriche. Actuellement, c’est une unité militaire et elle compte parmi les derniers bastions de ce type où il y a une unité militaire depuis sa conception et jusqu’à nos jours. Son activité n’a donc pas été interrompue depuis près de 200 ans. La citadelle est incluse dans les visites touristiques, précise Casiana Alexandra Răduţ, conseillère touristique au Centre national de formation et de promotion touristique.



    « Pour une visite d’une journée, je vous propose un tour de la ville, des palais et des églises. Vous découvrirez qu’Arad est une ville multiculturelle, et cette multiculturalité est également visible par les lieux de culte qui existent et qui témoignent de la présence de ces nationalités qui ont vécu paisiblement dans cette ville au fil du temps. Je mentionnerais la cathédrale Saint Antoine de Padoue, l’Eglise luthérienne, l’ancienne Cathédrale orthodoxe, la Synagogue néologue et l’Église serbe. Dans ce même tour, les vacanciers peuvent visiter, à deux kilomètres de la ville, la Forêt de Ceala, qui fait partie du Parc national Lunca Mureşului et qui est une oasis de tranquillité. »



    La Cathédrale Saint Antoine de Padoue est catholique, sise en plein centre-ville. Construite entre 1902 et 1904, elle est en style éclectique – avec des éléments baroques, classiques et Renaissance. Sur la même avenue principale, un autre édifice intéressant attire le regard ; c’est l’Eglise rouge, appartenant au culte évangélique luthérien, bâtie en 1905. Son nom lui vient de son matériau de construction — la brique rouge. Si on continue, on arrivera à la nouvelle et imposante Cathédrale orthodoxe, consacrée à la Sainte Trinité, finalisée en 2018, avec une très belle peinture à lintérieur.



    Dans le comté d’Arad, il y a 43 églises en bois, certaines vieilles de plus de 250 ans. 24 sont bien conservées et ont récemment été incluses dans le circuit national. La visite de ces églises pourra se faire dans le cadre du programme « Tourisme d’une journée », proposé par le Conseil départemental d’Arad.



    Pour terminer votre journée à Arad, ne manquez pas de faire une belle promenade au bord de la rivière Mureş, pleine de verdure – une activité que les gens de l’endroit apprécient. Histoire de respirer et de vivre quelques instants au rythme de la ville. Vous verrez que les gens sont très détendus ; comptez-vous parmi eux.


    (Trad. : Ligia)

  • Expositions d’art à Bucarest

    Expositions d’art à Bucarest

    Les musées roumains sont ouverts et attendent leurs
    visiteurs, dans le plus strict respect des gestes barrières. Voici donc
    quelques propositions.






    Le Musée national d’art de la Roumanie (MNAR) accueille d’ici
    la fin juin une exposition intitulée « Les histoires de la Croix. Sculpture
    miniature à tradition byzantine ». De quoi s’agit-il concrètement, réponse
    avec Gabriela Tofan, chargée de communication au MNAR : « C’est une
    exposition proposée par la Galerie d’Art Roumain Ancien qui présente une
    soixantaine d’ouvrages, des croix sculptées pour la plupart, des croix
    recouvertes d’argent doré qui ont été utilisées durant le rituel des églises. C’est
    très intéressant, c’est une occasion de découvrir aussi d’autres objets de la Galerie
    d’Art Roumain Ancien, dont certains sont inédits. Nous avons été très heureux d’accueillir
    les visiteurs une fois que les musées ont pu rouvrir leurs portes et le fait
    que nous nous soyons mobilisés en ce sens depuis l’état d’urgence de l’année
    dernière y a compté pour beaucoup. Par les différents ateliers et activités en
    ligne que nous avons organisés, nous avons réussi à susciter l’intérêt d’un large
    public qui désormais vient nous visiter. Nous sommes ravis de voir de nombreux jeunes,
    qui jusqu’ici n’avaient pas franchi le seuil de notre musée.»








    Pandémie oblige, les expositions du MNAR commencent à
    être postées en ligne sur le site du musée. Parmi elles, « La Galerie virtuelle
    d’art oriental. La collection d’art islamique ». Il s’agit en fait de tout un
    projet, réunissant des ateliers éducatifs consacrés à la gravure japonaise, à
    la céramique orientale et aux techniques de tissage spécifiques des tapis turcs
    ou encore une courte série de films présentant le patrimoine d’art islamique du
    musée. La sélection a été faite par l’historien de l’art Mircea Dunca, spécialiste
    de l’art islamique. Cette première galerie en ligne est à découvrir sur le
    site du Musée national d’art de la Roumanie : mnar.arts.ro








    Franchissons maintenant le seuil d’un autre musée
    important de la capitale roumaine : le Musée national d’histoire naturelle
    « Grigore Antipa » (tout court : le Musée Antipa). Celui-ci présente
    l’exposition « Imagine ! Créations textiles inspirées de la nature »,
    réalisée en collaboration avec l’Université nationale d’art de Bucarest. Il s’agit
    d’installations artistiques textiles et ensembles décoratifs pour l’intérieur,
    imprimés ou tissés selon les techniques traditionnelles ou non
    conventionnelles, des créations destinées aux espaces privés ou publics. Les
    ouvrages appartiennent aux étudiants du Département d’art textile et design textile
    de la Faculté d’arts décoratifs et design de l’Université nationale d’art de Bucarest.








    Les jeunes créateurs ont travaillé sous l’œil attentif de
    Daniela Frumuseanu, commissaire de l’exposition. Elle nous parle des origines de
    cette initiative : « L’idée d’organiser des expositions créées par
    des étudiants n’est pas nouvelle. Cela fait plusieurs années en fait que j’organise
    des expositions avec mes étudiants. Sans doute, je n’aurais pas pensé d’exposer
    leurs créations si je n’étais pas persuadée qu’elles méritaient bien d’être
    vues par le public. L’idée de cette exposition est née au moment où je discutais
    avec mes étudiants des sujets pour leurs thèses de master, lorsque la plupart d’entre
    eux ont choisi la nature comme source d’inspiration. A mon avis, tout comme l’homme
    a un destin, les créations artistiques en ont un aussi. Ce fut une belle conjoncture
    qui a mené à l’apparition de cette collection d’ouvrages, des idées qui sont en
    parfaite résonnance avec l’espace du Musée national d’histoire naturelle Grigore
    Antipa ».








    Voici donc deux propositions intéressantes lancées par
    deux musées importants de Bucarest. Entrez donc sur mnar.ro et sur antipa.ro
    pour découvrir toutes les merveilles ce que ces musées recèlent: mnar.arts.ro et antipa.ro . (Trad. Valentina
    Beleavski)

  • Tourisme au département de Buzău

    Tourisme au département de Buzău

    Les locaux appellent fièrement cet endroit « une petite Roumanie », en raison de la diversité de son relief, mais aussi des formes de tourisme qui peuvent y être pratiquées. Nicoleta Gâlmeanu, conseillère en tourisme au Conseil départemental de Buzău, opine qu’il faudrait environ un mois au touriste pour vivre et voir tout ce que le comté de Buzau offre. Elle propose de commencer notre voyage à partir du chef-lieu du département, dont l’attestation documentaire remonte à plus de cinq siècles.



    « Nous partirions d’ici, du Musée départemental, qui accueille des collections tout à fait inédites, pour rejoindre ensuite d’autres endroits du comté. Bien entendu, tout dépend de l’intérêt du touriste. Si c’est une personne plus active, qui souhaite visiter les zones de montagne ou les zones vallonnées, le département de Buzău est très attrayant de ce point de vue. Nous avons des destinations uniques au niveau européen et même mondial – les Volcans de boue, par exemple. L’unicité de ce paysage est donnée, tout d’abord, par la présence de terres sans vie, comme on les appelle. Vous verrez des cônes volcaniques qui apportent à la surface de la lave froide et de la lave noire. C’est là que la terre « bout à froid ». La partie centrale des Subcarpates de Courbure est un territoire assez vaste. Il y a plus de 40 hectares de terres sur lesquels on retrouve des cratères de forme circulaire, avec de la boue liquide ; c’est un paysage très spécial, lunaire. Il a été découvert et mis en valeur vers 1860, à la suite d’études pétrolières. Cette zone a été déclarée zone naturelle d’intérêt géologique, floristique et faunistique au niveau national depuis 1924. »



    Poursuivant notre voyage, nous arrivons dans la Contrée de Buzău. Nicoleta Gâlmeanu, conseillère en tourisme au Conseil départemental de Buzău, explique :



    « C’est une aire géographique dont nous assurons une promotion intense ces derniers temps, parce qu’elle garde certaines des attractions touristiques, des objectifs historiques et des traditions que je qualifierais d’inaltérés. Je vous emmènerais à Bozioru, voir les trovants, un phénomène naturel particulier. L’image et le microrelief sont spectaculaires. En fait, ce sont des roches aux formes bizarres, moins connues. Les gens les appellent souvent « des pierres qui poussent » parce qu’en raison de l’érosion et des phénomènes météorologiques, elles se transforment et prennent d’autres formes et d’autres dimensions au fil des ans. D’un point de vue scientifique, ce sont des dépôts de sable et des stratifications de grès cimentés, façonnés par des agents naturels : vent, pluie etc. De là, de l’autre côté de la colline, vous pouvez atteindre le Feu vivant. C’est une autre attraction touristique et réserve géologique, dans le village de Lopătari, à environ 70 km de Buzău. Des colonnes de feu jaillissent des profondeurs de la terre, et brûlent continûment. En fait, la terre recèle des gisements de gaz ; dans leur parcours vers la surface, des cristaux de quartz font le gaz prendre feu. »



    Non loin de là, vous pouvez rejoindre la commune de Mânzăleşti. Là, vous pouvez voir le Grunj de Mânzăleşti ou la « pierre blanche ». C’est un véritable phénomène naturel, les cendres pétrifiées des volcans en activité il y a plus de dix millions d’années. Et de cette « pierre blanche », vous pouvez monter sur le Plateau de Meledic. Nicoleta Gâlmeanu, conseillère en tourisme au Conseil départemental de Buzău, poursuit :



    « Un paysage spectaculaire vous attend sur le Plateau de Meledic. En plus d’être déclarée réserve naturelle, c’est aussi une réserve spéléologique et zoologique. Sur ses 60 hectares de terres on retrouve les plus grands gisements de sel de Roumanie. Sous l’effet de la pluie, la dissolution du sel créée une forme de relief spectaculaire. Vous y trouverez aussi des grottes creusées dans le sel par les eaux souterraines, dont l’une des grottes de sel les plus longues au monde, avec ses 3 190 mètres, la Grotte Şase Iezi. La réserve du Plateau Meledic comporte aussi deux lacs : le lac Mare et le lac Castel. L’eau de ces lacs est très froide en toute saison. Un festival folklorique bien connu a lieu chaque année sur ce plateau et il y a également un camp de sculpture en bois avec 25 œuvres exposées. »



    La Contrée de Buzău attire ses touristes aussi grâce à sa gastronomie, à son offre de vins et au grand nombre d’artisans. Nicoleta Gâlmeanu précise :



    « Nous avons beaucoup de caves à vin qui peuvent être visitées et où les vins peuvent être dégustés. Côté gastronomie, Buzău excelle par trois produits traditionnels non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international : les saucisses de Pleşcoi, les covrigi (bretzels) de Buzău et le babic de Buzău (sorte de saucisson sec très piquant). Ces derniers sont complétés par nos vins. Quant aux artisans, il y en a dans tout le département. Nous avons deux trésors humains vivants : Amelia Papazisu pour les tissus en poil de chèvre et Mircea Micu, pour la fabrication d’instruments de musique, des cors des Alpes en particulier. En même temps, nous avons beaucoup d’artisans qui créent des tissus en toile, nous avons des potiers, des tailleurs de pierre, des tailleurs en bois et beaucoup de peintres sur bois et sur verre. »



    Le département de Buzău est également recherché par les amateurs de tourisme d’aventure, car on y pratique l’escalade, les découvertes en tout-terrain, le rafting, le parapente ou le canyoning. D’ailleurs, un championnat du monde de rafting est organisé chaque année dans la région. Raison de plus pour laquelle le Conseil départemental de Buzău a plusieurs projets dans le domaine du tourisme. Nicoleta Gâlmeanu, conseillère en tourisme au Conseil départemental de Buzau, précise :


    « Notre projet le plus important à l’heure actuelle, c’est le Géoparc Ţinutul Buzăului (la Contrée de Buzău). Fin 2020, l’Association Ţinutul Buzăului, dont le Conseil départemental est membre, a présenté sa demande d’obtention du statut de Géoparc mondial UNESCO. C’est un territoire qui rassemble environ 18 communes et comprend de nombreux éléments d’intérêt géologique, écologique, archéologique, historique et culturel. En obtenant ce titre, nous serions en mesure de promouvoir et de valoriser beaucoup mieux les éléments naturels spéciaux de la région, mais aussi son patrimoine culturel et historique. »



    Et non dernièrement, nous vous recommandons une visite au Musée de l’ambre de Colţi, rouvert l’année dernière. Là, vous pouvez voir les plus beaux exemplaires de pierres ambrées, car il en existe environ 300, allant des nuances de jaune translucide au noir opaque. Bonne visite !


    (Trad.: Ligia)

  • Le musée de la civilisation urbaine de Brasov

    Le musée de la civilisation urbaine de Brasov

    Eh bien, si en hiver les pistes de ski de Poiana Brasov sont bondées de monde, tout comme la rue piétonne du centre-ville à la belle saison, vous pouvez passer quelques heures à découvrir la Musée de la Civilisation urbaine de Brasov. Celui-ci fait partie du musée d’ethnographie de la ville, et dispose de deux locaux dans la ville et de deux autres ailleurs dans le même département : le musée d’ethnographique de Sacele et le musée d’ethnographie Gheorghe Cernea de Rupea.

    Le musée de la civilisation urbaine de Brasov est aménagé dans un important monument d’architecture civile, représentatif du style des espaces commerciaux publics et privés des villes transylvaines des 16e et 19e siècles, affirme Bogdana Belmus, la responsable des relations publiques de cette institution culturelle : « Nous vous invitons à découvrir un immeuble avec des fenêtres et des portes aux encadrements en pierre et aux voutes qui spécifiques de l’époque de la Renaissance. Ce bâtiment a été entièrement reconstruit en 1566, date découverte sur un encadrement en pierre lors de récentes recherches et restaurations. On peut parler d’un sous-sol unique, joliment aménagé qui dispose d’un mur d’origine, en pierre brute, avec une voute en brique. Cet espace a été utilisé en tant que cellier pour préserver les marchandises qui transitaient la région. D’ailleurs, nous avons essayé de recréer un tel espace, avec des marchandises, et d’expliquer aux visiteurs comment était l’atmosphère de l’époque. La ville de Brasov était un centre important, véritable porte d’accès entre l’est et l’ouest, entre l’Orient et l’Occident. »

    Le musée possède à l’étage un atelier de photographie qui constitue une véritable fresque de la société locale de la fin du 19e siècle. Ecoutons Bogdana Balmus : « Ici les touristes peuvent rencontrer deux photographes d’exception de la ville de Brasov : Leopold Adler et Carl Muschalek. « La pièce de résistance » de cet atelier photographique est un appareil photo du 19e siècle ayant appartenu à Carl Muschalek. Ce superbe appareil photo en bois utilisait des plaques en verre et les visiteurs qui franchissent notre seuil, ne ratent aucune occasion de se faire photographier auprès de cet appareil. Les deux grands photographes ont travaillé pendant des dizaines d’années dans l’atelier du centre de Brasov et immortalisé toute la diversité de la bourgade. On peut identifier des Saxons, des Roumains, des Magyars et des Juifs dans différentes hypostases de leurs vies. Une autre zone intéressante est celle qui inclut la chambre d’enfants, le salon du patricien, mais aussi la reconstitution de la Rue de la République comme elle est connue de nos jours. Il possède un élément important de l’époque : les tissus et les vêtements. Et là, je parle surtout des créations vestimentaires de l’époque. Nous avons reconstitué un magasin, des ateliers de broderie, une section de broderies anciennes, illustrant entre autres les instruments utilisés pour produire des tissus. »

    Le musée de la civilisation urbaine de Brasov est un espace qui demeure dynamique, malgré les temps difficiles auxquels nous sommes confrontés. Bogdana Balmus, responsable du Bureau des relations publiques explique : « A cause de la pandémie et de la situation sanitaire à laquelle nous nous confrontons, nous accordons une attention particulière aux mesures d’hygiène, assurant la distance physique lorsque les visiteurs traversent notre seuil. En février dernier, à l’occasion de la fête roumaine de l’amour, le Dragobete, nous avons organisé à l’intérieur de l’atelier de photographie, un évènement très important. Les gens des lieux sont venus chez nous, vêtus d’habits traditionnels spécifiques de la région pour participer à une séance de photographie dans ce studio aménagé comme au 19e siècle. D’ailleurs, ce ne fut pas l’unique événement organisé durant cette période. Nous avons offert aux artistes de Brasov un espace d’expositions nouveau, non conventionnel, adapté au contexte et aux restrictions imposées, essayant d’offrir une nouvelle voie de dialogue entre le monde de l’art et le public de Brasov. Ce qui plus est, nous avons organisé l’exposition « Le luxe nécessaire, bijoux et accessoires pour la jeune mariée. », une exposition à part, ouverte jusqu’au début d’avril ».

    Voilà donc, le nombre des destinations dans le département de Brasov ne cesse de se multiplier offrant des alternatives aux loisirs et destinations archiconnus. A bientôt ! (Trad. Alex Diaconescu)

  • Weekends au Musée national d’art contemporain

    Weekends au Musée national d’art contemporain

    Le Musée national d’art contemporain (le MNAC pour les habitués), a beaucoup fait parler de lui depuis son ouverture, il y a 20 ans. Occupant à présent une partie de l’aile ouest de l’imposant Palais du Parlement de Bucarest, un symbole en soi, c’est d’abord la taille du Musée qui impressionne, voire qui intimide. Le MNAC ne présente plus d’exposition permanente, et renouvelle ses expositions deux fois par an, l’occasion de montrer de nouvelles œuvres de sa collection et d’exposer des artistes roumains et internationaux. L’année dernière, année Covid comme on l’a appelée à juste titre, le Musée a choisi deux directions de développement. Tout d’abord, le MNAC a lancé un appel aux artistes pour l’acquisition d’œuvres, le premier en 12 ans, pour un montant de 2 millions de lei (quelque 400 000 euros). Mais 2020 a aussi été l’occasion de mettre en place plusieurs programmes afin d’attirer le jeune public vers le musée. Des ateliers pour expliquer aux enfants les expositions en cours et le processus de création dans l’art contemporain, « L’art par courrier », qui met en lien jeunes et personnes âgées afin de renouer le dialogue intergénérationnel ou encore « Weekends au MNAC – Soirées de lecture pour les petits ». C’est de ce dernier que nous allons parler aujourd’hui en détail, de la volonté de présenter des titres de la bibliothèque du Musée aux plus jeunes, afin d’éveiller leur intérêt pour la lecture, l’art et, pas en dernier lieu, pour le dialogue.

    Astrid Bogdan, bibliothécaire au Musée national d’art contemporain, nous raconte les débuts du projet : « A la fin de l’année dernière, mes collègues et moi avons lancé « Les soirées de lecture au MNAC ». Pratiquement, nous avons rendez-vous, petits et grands, chaque vendredi à 19 h pour lire des histoires de la bibliothèque du Musée. Petit à petit, nous essayons d’introduire dans ces sessions, conçues autour de la lecture, des interventions visuelles d’illustrateurs de livres ou des interventions musicales. Nous souhaitons enrichir le texte avec des images et des sons. Il n’y a pas de limite d’âge pour participer aux ateliers, que nous voulons les plus ouverts qui soit. Nous souhaitons, dans le même temps, continuer la tradition des histoires racontées devant la cheminée, alors la participation est gratuite. Et, avantage d’un événement virtuel, nous accueillons des participants de Roumanie et de l’étranger aussi. »

    En parlant ici et ailleurs, estime notre interlocutrice, ce type d’atelier soutient auteurs roumains aussi bien que les étrangers. Astrid Bogdan : « Nous dédions certaines soirées de lecture aux livres qui abordent le thème de l’autisme ou des troubles du développement ou qui parlent d’enfants ayant des capacités spéciales. Nous essayons d’organiser plusieurs rencontres sur la même thématique. Celles autour de l’introversion, par exemple, ont eu un grand succès. En ce moment, nous tâchons d’associer les auteurs à notre démarche pour que chaque vendredi soir un auteur nous fasse découvrir son livre. »

    Côté participation, le nombre d’enfants qui se connectent pour les soirées de lecture du MNAC peut varier pas mal. Il y a parfois 30 participants, parfois plus, mais il y a aussi eu des ateliers avec 70 inscrits. La participation étant limitée à 25 enfants, s’il y a plus d’inscriptions, une autre soirée lecture est organisée un autre soir. En plus du nombre croissant d’inscrits, ce sont surtout les messages de remerciement et d’encouragement reçus après chaque rencontre qui motivent les bibliothécaires du MNAC à continuer le projet et à toujours rechercher de nouveaux titres inédits.

    Astrid Bogdan raconte que ce programme a fait découvrir aux gens la bibliothèque du Musée et les a fait venir sur place pour mieux l’explorer : « J’ai dû leur lire dans la bibliothèque aussi et ça m’a donné envie d’organiser ces soirées de lecture sur la terrasse du musée, quand cela sera possible. Mais nous continuerons à rester en ligne aussi, car beaucoup de participants nous rejoignent depuis leur domicile, de différents endroits de Roumanie ou de l’étranger. Nous pensons que tout jeune peut atteindre, à travers la lecture et l’art, la liberté de choix, et peut se créer de bonnes habitudes, parce que nous plaidons pour des histoires avec un message qui résiste au temps. »

    Une invitation à saisir, le soir et en ligne si vous êtes à distance (et si vous parlez le roumain) ou en vrai, au Musée d’art contemporain de Bucarest. La bibliothèque est ouverte au public du lundi au vendredi entre 13h30 et 17h30 et aussi le premier dimanche du mois, aux mêmes horaires. (Trad. Elena Diaconu)

  • Un centre commercial et son… musée

    Un centre commercial et son… musée



    Pop Up Museum, cest le projet culturel dun centre commercial de Bucarest, Sun Plaza, qui se propose de présenter aux habitants de la capitale les musées de leur ville. Lancé en 2020, Pop Up Museum a mis en place trois expositions lannée dernière, en collaboration avec le Musée des chemins de fer roumains, avec le Musée du parfum et avec lInstitut astronomique de lAcadémie roumaine.



    La première exposition de cette année est une expo photo dédiée aux achats dautrefois, aux grands marchands de la capitale roumaine et à la manière de promouvoir leurs produits bien avant lindustrie de la publicité. Le Musée de la ville de Bucarest est le partenaire de cette exposition ; son directeur, Adrian Majuru, explique : « Cest le centre commercial qui en a eu lidée. Nous avons répondu à linvitation dy installer une exposition, nous avons proposé le thème et le concept et nous y voilà. Cest une histoire dédiée aux emplettes au cours de lhistoire, à Bucarest et dans les alentours de la capitale, qui sétale sur environ 300 ans. Lintérêt du musée, à travers cette récupération dimages darchives et dactivité, cétait dobserver ce que lon avait gardé dans les habitudes liées aux courses, mais aussi ce que lon a perdu et, surtout, ce que lon va perdre : tout dabord linteraction avec le vendeur. Dans le passé, on allait dans un magasin de tissus, on choisissait la couleur, la texture, on discutait avec le vendeur qui nous donnait des conseils en fonction des vêtements que lon souhaitait se faire faire du tissu en question. Ce type de dialogue avait aussi lieu dans une mercerie, même dans une épicerie ou chez un maraîcher. Le changement, surtout après 1990, cest la possibilité de choisir seul ses produits et déliminer ainsi linteraction avec le vendeur. Cela a pris de plus en plus dampleur, notamment après les années 2000, avec les centres commerciaux. Leur ancêtre, cest le magasin universel, qui existe depuis le 19e siècle en Europe de lOuest, et que lon a connu aussi en Roumanie, à compter de 1948, avec une franchise des magasins Lafayette – cest lancien magasin Victoria, situé avenue de la Victoire. Dans ce type de magasin on rencontre éventuellement les caissiers, avec lesquels on échange éventuellement un regard au moment de régler – par carte ou en espèces. »



    Le shopping en ligne, cest le présent et sûrement lavenir du commerce. Mais regarder en arrière garde toujours son intérêt, cela peut nous aider à mieux comprendre notre époque. Adrian Majuru, directeur du Musée de la ville de Bucarest, sur la proposition faite aux visiteurs du centre commercial Sun Plaza : « Une flânerie dans le temps, du 18e siècle jusquà la fin des années 80, avec des intérieurs de magasins, des clients et des vendeurs, et beaucoup de types de magasins différents : des librairies et des boutiques de maraîchers jusquaux magasins de meubles ou de tapis. Ce sont des choses que lon ne retrouve plus aujourdhui dans laménagement dun centre commercial, car le magasin universel englobe tout cela. Le type de commerce vraiment spécifique pour lépoque actuelle, cest le magasin de bricolage intérieur et extérieur. Beaucoup dentre nous avons aménagé nos appartements en faisant usage dune variété de gestes quotidiens que lon naurait même pas imaginés il y a 50 ans. Nous allons donc vers un type de service commercial et de vie quotidienne qui modèlent nos comportements et nos mentalités. Le maître-mot pour le futur, mais qui est déjà présent, cest le confort. »



    Le Musée de la ville de Bucarest a une vraie volonté dinvestir des espaces alternatifs. Adrian Majuru nous en parle en détaillant un peu plus le dispositif utilisé pour lexposition du Pop Up Museum : « Image et texte, car on ne peut pas les séparer. Nous avons surtout choisi des images du secteur 4, où est implanté ce centre commercial. Cela fait quelques années que nous sortons de nos espaces muséaux, car le public non-muséal est ailleurs, dans les centres commerciaux par exemple. Ce nest dailleurs pas notre première présence dans un centre commercial. Nous allons aussi investir bientôt une zone sécurisée à laéroport dOtopeni. Nous allons exposer des pièces de patrimoine dans le Terminal départs. Nous continuerons aussi notre collaboration avec lexposition Art Safari, avec de grands projets artistiques dans des espaces informels. Et ce qui nous intéresse vraiment, cest dentrer dans les écoles, où nous souhaitons organiser des expositions autour de léducation. »



    Pop Up Museum proposera encore trois expositions de trois musées, en accès libre jusquen juillet 2021. Après lexposition dédiée aux achats et aux emplettes, une autre ouvrira au mois de mai, sur un siècle de télécommunications en Roumanie. On pourra y voir les téléphones et les radios de nos grands-parents, mais aussi des équipements de communication utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale, partie de la collection du Musée des télécommunications. La troisième exposition de lannée nous fera découvrir le monde de laviation roumaine avec la participation du Musée de laviation. Maquettes des avions réalisés par les pionniers de laviation en Roumanie, objets et documents ayant appartenu à lingénieur Aurel Vlaicu, concepteur du premier avion de construction métallique du monde, uniformes et simulateurs de vol, technique de radiolocalisation et de lartillerie antiaérienne, une partie de la collection du Musée sera à découvrir bientôt dans le Pop Up Museum de Sun Plaza, à Bucarest. (Trad. Elena Diaconu)






  • Le Musée de la viticulture et de la pomiculture de Goleşti

    Le Musée de la viticulture et de la pomiculture de Goleşti

    C’est un endroit où l’histoire et la tradition se marient à bon escient, à visiter en toute saison. Fondé le 7 juin 1939 par le roi Carol II, le musée prend d’abord le nom de Dinicu Golescu, grand boyard et homme de lettres valaque, surtout connu pour ses écrits de voyage, et qui vécut de la fin du 18e siècle et pendant la première moitié du 19e. Au fil des ans, les collections du musée s’étoffent, des expositions permanentes se constituent, dont celle qui retrace l’histoire de la famille Golescu, originaire du pays et, en parallèle, l’histoire de la culture et de la civilisation de l’endroit, du département d’Argeş. Le muséographe Dan Arsene, en maître des lieux, nous apprend que le musée a été érigé sur les fondations d’un ensemble médiéval, datant du 17e siècle. Dan Arsene :



    « A l’origine, il s’agissait de ce que l’on appelle en roumain un conac, soit un manoir, une sorte de petit château médiéval, le genre de bâtisse qui était très prisée par les aristocrates et nobles roumains, les boyards. Tout près de l’ensemble muséal, l’on retrouve une exposition ethnographique en plein air qui regroupe une trentaine d’habitations traditionnelles d’origine, apportées de tout le pays. Ces maisons ont toutes un point commun : elles proviennent des régions collinaires, où la culture de la vigne et les vergers constituent l’essentiel de l’activité économique. Chaque habitation comprend sa maison, mais aussi des dépendances telles des granges et des étables, dotées de leurs outils et de leur mobilier caractéristique, rappelant leurs propriétaires. L’ensemble médiéval est intimement lié à l’histoire de la famille Golescu, une famille qui a marqué de son empreinte la période médiévale de la Valachie et, par la suite, l’histoire moderne de la Roumanie. Et ce notamment lors des grands moments que furent l’Union des Principautés roumaines et l’apparition du nouvel Etat roumain moderne. »



    La véranda du manoir est recouverte d’une plante grimpante et ligneuse, une classique des jardins, à la floraison spectaculaire, la glycine, plantée il y a 150 ans de la main de Zinca Golescu, l’épouse du boyard Dinicu Golescu. L’accès au manoir se fait à travers cette véranda ouverte, caractéristique à ce genre de bâtisse. Sur le mur d’entrée vous remarquerez les armoiries et l’arbre généalogique de la famille Golescu. Un escalier en colimaçon d’une belle prestance, mais sans réelle utilité autre qu’esthétique, s’élance au milieu de la salle d’apparat pour mener à l’étage du manoir. Dan Arsene précise :



    « Mise à part l’exposition permanente dédiée à l’histoire de la famille Golescu, une autre exposition permanente, abritée entre les murs du manoir, est celle vouée à la Maison royale de Roumanie. En effet, c’est là que, dans la nuit du 19 mai 1866, le prince Carol, le futur roi Carol Ier, signe son premier acte en sa nouvelle qualité de souverain des Principautés roumaines. Nos hôtes pourront admirer le trône d’origine, sur lequel sont montés tour à tour les souverains de la Roumanie, entre les années 1885 et 1947, ainsi que l’un des bureaux de travail qu’avait utilisé le roi Carol Ier. Ce sont sans doute des meubles, mais des meubles qui ont fait partie de la vie de ceux qui ont écrit l’histoire moderne de la Roumanie ».



    A l’entrée du musée, la boutique de souvenirs offre bien plus que les cartes postales et les gadgets habituels. En effet, les artisans locaux y mettent en vente leurs produits, manufacturés avec soin. Dan Arsene :



    « Les artisans de l’endroit proposent des objets d’artisanat spécifiques de la région, confectionnés avec beaucoup de soin. Qui plus est et pour ne rien vous cacher, vous trouverez ici le fameux magiun de prune, soit la confiture sans sucre de Topoloveni, un régal. Nous essayons ainsi de promouvoir les produits locaux et la production traditionnelle. »



    Et même si les événements à grand renfort de public ont dû être annulés en cette période de pandémie, les portes du musée demeurent ouvertes, entre 9h00 et 16h00, du mardi au dimanche. A vos valises donc !


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le Musée de la collectivisation

    Le Musée de la collectivisation

    En 1951, dans les prisons du pays et les camps de travaux forcés du canal Danube – Mer Noire se trouvaient 80.000 paysans qui s’étaient opposés à la collectivisation. 800.000 agriculteurs au total ont été emprisonnés pour ne pas avoir voulu renoncer au statut de propriétaires de leurs terres. Au bout de 13 ans de collectivisation forcée, durant lesquels la propagande communiste s’est accompagnée d’actes de chantage et de terreur, le parti communiste annonçait la réalisation « avec succès » de la collectivisation de l’agriculture roumaine. Une session extraordinaire de la Grande Assemblée Nationale fut consacrée à cet événement. Elle s’est tenue du 27 au 30 avril 1962, en présence de 11.000 paysans invités. Les leaders communistes de l’époque ont affirmé à cette occasion que « le socialisme avait triomphé définitivement dans les villes et les villages de la République Populaire Roumaine ».

    En souvenir de cette époque, à Tămășeni, dans le comté de Neamț, viennent d’être ouvertes les premières salles d’un Musée de la collectivisation. Il accueille des objets utilisés d’habitude dans les maisons et les fermes paysannes des années 1950, que les visiteurs peuvent toucher, pour expérimenter les réalités de cette époque. L’initiateur du projet, Iulian Bulai, explique: Nous inaugurons les 3 premières salles du Musée de la collectivisation, le premier de ce genre du pays. Nous nous sommes toujours posé des questions, essayant de comprendre le pourquoi de ce chaos qui règne dans l’agriculture roumaine, le pourquoi de ce manque d’attention pour l’espace public, beaucoup plus grand en Roumanie que dans d’autres pays, le pourquoi de ce décalage entre les milieux rural et urbain en Roumanie, beaucoup plus grand qu’en Occident. Je me suis moi aussi interrogé à ce sujet et l’une des réponses est la collectivisation. La collectivisation, en tant que phénomène socio-politique, a eu un impact irréversible sur l’espace rural roumain : l’absence de la propriété privée, sa confiscation, ont mené à ce que nous voyons de nos jours dans les campagnes: un sous-développement extrême par rapport au milieu urbain et un espace qui ne trouve pas son équivalent dans le milieu rural occidental. Eh bien, j’ai tâché de réponde à ces questions, en cherchant des repères dans l’histoire de ma famille, touchée, elle aussi, de plein fouet, par la collectivisation. Et je me suis rendu compte que pour mieux comprendre le milieu rural de Roumanie et la collectivisation en tant que phénomène, nous devons mieux connaître ce peuple, nous poser des questions, trouver des réponses, imaginer les drames que des millions de Roumains ont vécus dans les années ’50, pendant la collectivisation et, ensuite, mettre sur pied un musée qui reflète les réalités socio-anthropologiques du milieu rural actuel.

    Iulian Bulai a destiné à cette fin la maison de ses grands-parents, qu’il a transformée en musée. Qu’est-ce qu’on peut y voir, en ce moment ? Il s’agit de deux maisons et d’une annexe. C’est une petite ferme typiquement moldave ayant appartenu, un siècle durant, à notre famille. Cette petite ferme est tombée elle aussi victime de la collectivisation. Il s’agit donc de la famille de mes arrière-grands-parents et de mes grands-parents qui ont vécu la collectivisation et qui se sont vu confisquer, dans les années ’50, leurs terres, leurs outillages, leurs moulins, le pont au-dessus de la rivière Siret. Et cette maison a été le témoin d’une histoire qui est celle de millions de Roumains, celle de la collectivisation, de cette entrée abusive du régime communiste dans l’espace privé : une partie de cette maison a été confisquée et un magasin de la collectivisation y a été ouvert dans les années ’50. C’est à peine en 1992, après la chute du communisme, que la famille a pu la récupérer. Elle est un symbole de l’histoire de nombreux Roumains.

    Le musée de la collectivisation est-il un musée des objets ? Iulian Bulai: Ce musée est consacré dans une moindre mesure aux objets. Des objets, il y en aura, bien sûr : ceux que mon grand-père a amassé et qui nous montrent où nous sommes restés, nous, en tant que société agraire, à savoir presque au même point que dans les années ’50, soit il y a 70 ans. Le musée est censé raconter une histoire et exposer une vision scientifique du phénomène. Bien sûr, chaque objet a aussi sa propre histoire. Les outillages agricoles qui étaient là au moment où la maison est entrée en ma possession trouveront leur place dans les 17 ou 18 espaces d’exposition du musée.

    Iulian Bulai s’est lancé dans cette démarche avec l’espoir d’un changement auquel il croit : C’est uniquement en réussissant à affronter notre passé avec sincérité, à en avoir une image claire que nous pourrons mieux nous comprendre en tant que peuple, en tant que nation, en tant que pays contemporain et que nous pourrons dépasser certains événements tristes de notre histoire. Des événements qui, n’ayant pas été explorés jusqu’ici de manière positive, n’ont pas pu nous aider à nous guérir des blessures de la période communiste. Et, alors qu’actuellement nombre d’espaces culturels ferment leurs portes, nous ouvrons, nous, un musée. Je pense que c’est là un bon point de départ pour une attitude générale que nous pouvons partager durant ces temps difficiles.

    Un musée qui va grandir non seulement par l’augmentation des espaces à visiter, mais aussi par les événements qu’il va accueillir au moment où les gens pourront se rencontrer de nouveau.

  • Le Musée des jouets

    Le Musée des jouets

    Pour cette
    période des fêtes de fin d’année, le Musée national d’histoire de Roumanie, en
    partenariat avec l’Association « Le Musée des Jouets », a préparé
    quelque chose d’inédit pour les enfants et pour tous les adultes qui aimeraient
    remémorer leur enfance : une exposition temporaire de jeux, jouets, photos
    de l’enfance d’autrefois et d’objets qui ramenaient le sourire sur le visage
    des petits du passé. D’autant plus que, dans les années 1960, il y avait, en
    Roumanie, 8 fabriques de jouets en bois ou en métal, des livres pour enfants et
    d’autres jouets. Les fabriques de Bucarest (sud), d’Oradea et d’Arad (ouest) en
    étaient les plus connues. En parcourant cette exposition, les visiteurs font un
    véritable voyage dans le temps, à la découverte de milliers d’objets provenant
    de ces fabriques, mais pas seulement.






    Notre guide à
    travers cette exposition fascinante et nostalgique est l’ingénieur Cristian
    Dumitru, président de l’Association « Le Musée des Jouets ». Pour
    commencer, il nous parle des origines de ce projet et de son évolution dans le
    temps : « L’exposition est en plein déroulement, elle ne cesse de s’agrandir.
    Cette fois-ci, elle est accueillie par le Musée national d’histoire, pouvant
    être visitée, d’ici la fin de l’année, pendant les heures d’ouverture du musée.
    Au départ, il s’agissait de jouets que j’avais commencé à collectionner dans
    les années 80. A cette époque-là, tous les garçons collectionnaient quelque
    chose : timbres, maquettes de voitures, de trains, ou d’avions. Mes frères
    et moi, on collectionnait n’importe quoi. Du coup, on avait plein de jouets.
    Nous avons décidé par la suite de garder cette collection, voire de l’enrichir avec
    des jouets de nos amis ou trouvés dans des librairies. Petit à petit, à la fin
    des années 80, nous avions déjà réuni une collection assez vaste pour l’époque.
    Puis, une fois que le marché est devenu libre, nous avons réussi à l’agrandir
    davantage. Ce sont des objets qui ont fait la joie de plusieurs générations. De
    nos jours, il est très facile de trouver un jouet ancien, surtout à l’aide
    d’Internet. Mais tous nos objets ont été trouvés aux différentes foires, dans des
    greniers ou chez des gens qui voulaient y renoncer. Des fois, on ramassait des
    jouets dans la rue. Donc cette exposition est à 100% une image de l’enfance
    roumaine des dernières décennies. Nous avons organisé les premières expositions
    de ce type il y a 12 ans et nous avons été un peu déçus par la réaction des
    enfants qui ne s’y retrouvaient pas. En revanche, la réaction des parents, des
    adultes ou des grands-parents a été très forte, car ils ont pu revoir les
    jouets de leur enfance. La chose la plus intéressante c’est de voir
    l’interaction enfant – grand-parent, ou enfant – parent. L’adulte décrit et
    montre les jouets de son enfance au petit, qui, à son tour, comprend que ces
    objets ne sont pas apparus il y a 10 ans et qu’une poupée fabriquée il y a 100
    ou 150 ans peut avoir la même forme qu’aujourd’hui. Ou bien que les petites
    grenouilles qui sautent à l’aide d’un ressort, existaient aussi il y a un
    siècle. »






    Cela a été
    prouvé : un jeu d’enfants peut devenir une expérience de vie et un pont
    entre les générations. D’ailleurs, certains jouets exposés cet hiver à Bucarest,
    au Musée national d’histoire, sont très, très anciens. Certains remontent à la
    fin du 19e siècle et sont uniques de par leur ancienneté, comme nous
    le dit Cristian Dumitru : « Cette collection réunit des jouets fabriqués
    en Roumanie ou qui étaient vendus dans les magasins roumains ces 100 dernières
    années. Les plus anciens datent de 1880-1890. Nous les avons trouvés sur les
    sites de leurs fabricants. Ce sont des jouets mécaniques ou bien un petit
    moteur à vapeur qui servait à propulser d’autres jouets vers l’année 1880. Nous
    avons ici peut-être les premiers jouets électriques jamais réalisés en
    Roumanie, datant de 1910-1920 ou encore les premières voitures à télécommande
    produites dans les années 1960-70. L’exposition couvre donc une multitude
    d’époques. Elle montre comment les
    jouets ont évolué au fil du temps, d’un simple petit cheval rempli de pailles,
    qui ne bougeait pas et qui obligeait l’enfant à imaginer une histoire,
    jusqu’aux jouets actuels qui ont de nombreux éléments électroniques. Si bien
    que, maintenant, on a l’impression que les rôles ont changé, que c’est le jouet
    qui joue avec l’enfant, lui offrant beaucoup plus d’options que sa propre
    imagination. Est-ce bien, est-ce mauvais ? On le saura en regardant les générations
    futures et leurs jouets. »






    En fait, toute
    cette histoire n’est pas un simple jeu d’enfants. C’est une passion qui a
    grandi pour devenir une collection, pour devenir ensuite une exposition, pour
    se transformer en fin de compte en une association dont la principale mission est
    de créer un musée et de proposer différentes activités pour garder vive la
    mémoire de ces objets qui marquent tellement fortement le début de notre vie.






    Cristian Dumitru
    nous parle des activités de son Association : « On a organisé plus de
    100 expositions ces 12 dernières années dans les grands musées à travers le
    pays. Cela nous a permis d’étudier la réaction du public. Nous avons eu de très
    bons retours tant de la part des enfants, que des adultes. Nous avons enrichi
    nos collections avec des jouets trouvés aux 4 coins du pays. Nous avons aussi
    commencé à réaliser un catalogue des jouets roumains. Malheureusement, nous
    avons dû ralentir un peu, à cause de la pandémie. Si en 2019 on avait organisé
    une vingtaine d’expositions, cette année nous avons fait environ la moitié de
    ce chiffre. Actuellement, à Bucarest, plus de 3000 jouets, jeux et objets de
    notre enfance sont exposés, mais notre collection est beaucoup plus vaste.
    Plein d’autres jouets attendent patiemment dans des boîtes leur tour d’être
    exposés. A un moment donné, 6 ou 7 expositions circulaient simultanément à
    travers le pays. »







    Il faut dire que
    la collection de Cristian Dumitru et de son Association ne se limite pas aux
    jouets. Ce sont de véritables archives de l’enfance roumaine, formée de
    plusieurs collections. Parmi elles, des fournitures scolaires d’antan, y
    compris des bancs scolaires, qui forment une exposition consacrée à l’école
    d’autrefois. Une autre exposition est consacrée aux boîtes de bonbons
    fabriquées en Roumanie, soit plus de 500 tels objets réalisés entre 1900 et
    1980. Une autre collection réunit des illustrations pour enfants et des bandes
    dessinées. Et puis, on ne saurait oublier une riche collection de photographies
    témoignant de l’enfance en terre roumaine : des images des années 1900,
    1920, jusqu’aux années 1980. On y découvre les vêtements et les jouets d’antan.
    Ces photos accompagnent d’habitude les expositions pour mieux illustrer les
    différentes époques. On y découvre aussi les techniques de la photographie du
    début du 20e siècle, et on comprend pourquoi une photo était un
    objet de luxe à l’époque. Tout le monde n’avait pas accès à un photographe et
    tous les enfants n’avaient pas l’occasion d’être pris en photos, conclut notre
    invité.






    Voilà donc, une
    belle occasion de remémorer notre enfance, de la partager avec nos enfants et
    de réfléchir un peu sur l’évolution de notre vie ces 100 dernières années.
    (traduction et adaptation : Valentina Beleavski)

  • Le musée de l’Horloge

    Le musée de l’Horloge

    Aujourd’hui, nous irons à Ploiești, ville du sud de la Roumanie, pour y découvrir un musée pas comme les autres, à savoir le Musée de l’Horloge. Créé en 1963, par les soins du professeur Nicolae I. Simache, il a fonctionné, dans un premier temps, en tant que section du musée d’histoire. C’est une salle du Palais de la Culture qui l’a abrité jusqu’en janvier 1972, lorsqu’il emménagea dans ses propres locaux, suffisamment spacieux pour accueillir un patrimoine enrichi au fil des nombreuses acquisitions successives. Le musée possède aujourd’hui une collection de près de 1 000 pièces.

    Tatiana Ristea, muséographe et responsable d’une des sections du musée, nous invite à faire un petit tour de l’endroit : « Il y a plusieurs bonnes raisons de visiter notre musée et je commencerais par son caractère unique. En effet, il est unique en Roumanie et même en Europe du Sud-Est. En plus de cet aspect, en visitant notre musée, vous allez découvrir qu’il est situé dans un bâtiment classé monument historique. Cet édifice majestueux, érigé vers la fin du 19e siècle, a été récemment restauré. Une autre raison de visiter notre musée, c’est que vous aurez l’occasion d’admirer la collection d’horloges illustrant plusieurs siècles de savoir-faire, à commencer par le 16e. On a donc affaire à un patrimoine extrêmement varié et riche, techniquement et artistiquement parlant. Nos pièces sont comparables à celles des musées étrangers, dont ceux de Suisse, par exemple, où il existe des pièces similaires. Notre collection s’avère d’autant plus importante que la Roumanie n’est pas un pays des montres, comme c’est le cas de la Suisse. »

    Le musée attend ses visiteurs de tous âges qu’il invite à admirer, ne serait-ce que pour une petite heure, la beauté des objets exposés. Les visites se déroulent dans le respect des mesures requises par la crise sanitaire que nous traversons. Le Musée de l’horloge de Ploiesti a toujours été apprécié par des personnalités roumaines et de étrangères, précise Tatiana Ristea, qui continue de nous fournir des détails concernant les expositions: « Le temps a toujours été important pour l’humanité. Ainsi, dans notre musée, vous verrez les premiers instruments à mesurer le temps, de l’horloge à feu utilisant des bougies ou des lampes à huile jusqu’aux cadrans solaires, en passant par l’horloge à eau ou le sablier. Les premières horloges étaient celles des clochers. Nous avons également dans notre patrimoine des mécanismes d’horloge de clocher. Dans la collection de base, celle du rez-de-chaussée du bâtiment, nous avons structuré l’exposition en fonction de la typologie et de la chronologie. Cela signifie que vous y retrouverez une riche gamme d’objets : pendules de table, de cheminée, horloges murales, pendules sur pied ou montres de poche spectaculaires, dont beaucoup très précieuses d’un point de vue technique et artistique. Je soulignerais aussi l’ancienneté de certaines pièces. Nous avons deux horloges astronomiques, construites respectivement en 1544 et 1562. Celle qui date de 1562 est l’œuvre de Jeremias Metzker. D’après nos recherches, il n’y en a que trois dans le monde, la nôtre étant la plus ancienne de toutes. Certaines autres sont très importantes du point de vue technique. Tel est le cas par exemple des horloges gyroscopes, des horloges avec balancier compensateur ou de l’horloge mystérieuse. Il y a aussi les montres qui impressionnent par leur côté artistique et par les matières rares dont elles sont fabriquées, comme l’onyx et les écailles de tortue. Beaucoup de boîtiers de montres de poche sont faits d’écailles de tortue. »

    Le Musée de l’horloge Nicolae Simache compte dans son patrimoine une montre de table console, qui mesure 50 centimètres de haut. Une section de montres musicales complète la collection du musée. On peut entendre la Marseillaise, des valses de Strauss ou l’hymne national « Réveille-toi, Roumain ! ». (Trad. Mariana Tudose)

  • Rosenthal – un artiste de la révolution

    Rosenthal – un artiste de la révolution

    Le Musée national dart de Roumanie (MNAR), qui siège dans lancien Palais royal de Bucarest, consacre lexposition temporaire « Rosenthal – Un artiste de la révolution » au peintre du 19e siècle Constantin Daniel Rosenthal, dont le vernissage a eu lieu récemment. Cristina Verona Tobi, directrice par intérim du Musée, avec des détails sur ce moment spécial :



    « Cette année, le Musée national des beaux-arts de la Roumanie célèbre le 70e anniversaire de louverture de sa première galerie, et bien sûr, nous ne pouvions pas manquer de marquer cet événement. Il sagit du 200e anniversaire de la naissance de lartiste Constantin Daniel Rosenthal – celui qui nous a légué la célèbre œuvre « La Roumanie révolutionnaire ». Au fil des ans, le Musée national dart a non seulement organisé les expositions dart les plus importantes du pays, il a toujours établi une relation importante entre lart, dune part, et lévolution de la vie sociale, politique et culturelle, de lautre. Nous avons une pensée rétrospective pour les moments les plus importants de notre histoire en tant que peuple, pour la révolution de 1848 – fondée sur dimportantes valeurs libérales et sur des idées novatrices – et qui a apporté lidée de modernisation. Il sagit donc dune exposition extrêmement importante, car nous portons à lattention du public des éléments de nouveauté, des œuvres qui nont jamais été exposées auparavant. Cest une invitation pour nous tous, pour le grand public, pour le public informé, et surtout pour le jeune public. Cest une invitation à embrasser le passé ensemble pour regarder et déchiffrer lavenir. »



    La commissaire de lexposition, Monica Enache, responsable de la section dart roumain moderne du MNAR, a parlé, elle, des nouveautés que cette exposition apporte dans le monde de lart :



    « Notons quil sagit de la deuxième exposition monographique réalisée en Roumanie, après celle de 1970 – qui ne comprenait cependant que 11 œuvres et nétait accompagnée daucun catalogue. A noter que le catalogue qui accompagne cette exposition rassemble toutes les œuvres de lartiste que nous avons réussi à identifier à ce jour, dans le pays et surtout à létranger, dans les collections publiques, mais aussi dans les collections privées. Voilà déjà une première. Certaines, comme vous le verrez si vous consultez le catalogue, sont complètement inconnues et évidemment inédites. Nous avons inclus dans ce volume une deuxième première : toutes les lettres encore conservées aujourdhui en Roumanie, certaines dentre elles à la Bibliothèque nationale et une autre partie à la Bibliothèque de lAcadémie roumaine, lettres que Rosenthal avait adressées à ses amis – à lhomme politique et publiciste C. A. Rosetti et au Dr. Adolf Gruno. Lexposition présente, à première vue, les caractéristiques dune exposition monographique. Au-delà de cette composante scientifique, de recomposition de lœuvre de Rosenthal, qui na pas été suffisamment étudiée jusquà présent, il en existe une seconde – celle de son activisme révolutionnaire, assumé pleinement et sans hésitation. Je vous invite à réfléchir un peu à cette dimension de la personnalité du peintre et à savoir à quel point nous sommes aujourdhui prêts à assumer des causes communes et à militer pour leur réalisation. Ensuite, portons un regard en arrière, sur les personnalités et les moments décisifs de notre histoire récente ou lointaine, en essayant de les libérer sous les couches successives de contenu de propagande qui leur ont été attribués. Pouvons-nous encore déchiffrer et retrouver leur vrai sens ? »



    Pour Monica Enache, commissaire de lexposition consacrée au peintre Constantin Daniel Rosenthal, cet événement ouvre à nouveau les portes du Musée national dart de Roumanie.



    « Moi je dirais que je vois ça effectivement comme une réouverture du Musée… Cette fois-ci, jai beaucoup travaillé chez moi, ce qui ma aidée à me munir dune documentation bien plus en profondeur, plus substantielle et plus appliquée. Bref, à chaque mal, Dieu donne son remède. Pour moi, cette exposition doit parler au public, car je suis sûre que tout citoyen de ce pays a dû voir, au moins une fois dans sa vie, le tableau « La Roumanie révolutionnaire ». Il mest impossible de croire le contraire et cest le pari que je fais quand je dis que cette expo intéressera du moins le public bucarestois, puisquon na plus de touristes. Personnellement, jaimerais montrer aussi les parties moins connues de la vie et de lœuvre de Rosenthal, car, en fin de compte, son activité politique passe devant son activité artistique, et je pèse mes mots. Mais nous devons dire la vérité et je recommanderais la lecture des lettres incluses dans le catalogue de lexposition : elles sont éloquentes, sans elles on ne comprendrait rien. »



    Dans une lettre du 26 juillet 1848, adressée à C.A. Rosetti, un des dirigeants de la révolution de cette année-là en Valachie et militant pour lunion des Principautés roumaines, le peintre Constantin Daniel Rosenthal, Juif dorigine, écrivait: « Il y a tant de gens raisonnables dans notre pays et tant demportements à endiguer. Hélas ! Pourquoi ne suis-je le plus fort, ne serait-ce que lespace dun instant ? Vous nallez pas croire combien je souffre pour votre cause. Je naurais jamais cru être à ce point valaque. »


    (Trad. : Ligia Mihăiescu, Ileana Ţăroi)


  • Le musée de l’ambre – et non seulement

    Le musée de l’ambre – et non seulement

    L’ambre de Colţi, que le géologue Oscar Helm a appelé « rumanit », est vieux de 40 à 60 millions d’années (alors que le fameux ambre de la Baltique est plus jeune de quelque 40.000 ans). L’ambre noir est devenu un symbole de la Roumanie après avoir été présenté en 1867 à la Grande Exposition Universelle de Paris – en même temps que le célèbre trésor « La poule aux poussins d’or » de Pietroasele. La Roumanie y remportait la médaille d’or. Ce type d’ambre est à retrouver également sur l’île de Sakhaline, dans l’Extrême-Orient russe. Les visiteurs du musée de Colţi peuvent admirer de magnifiques morceaux d’ambre, environ 300 au total, dont les nuances vont depuis le jaune translucide au noir opaque.

    Le musée détient le deuxième plus grand morceau d’ambre au monde, qui pèse près de 2 kilos. (Le plus grand, pesant 3,45 kilos, est exposé au Musée départemental de Buzău.) Au Musée de l’ambre de Colţi on peut également admirer des bijoux – bagues, boucles d’oreille, pendentifs, colliers – ainsi que des outils utilisés pour extraire et travailler l’ambre (tours en bois, marteaux, lampes de mineur, pioches). S’y ajoutent les collections de cristaux de roche et de paléo-faune appartenant au patrimoine du Musée départemental de Buzău, ainsi que le fémur d’un mammouth ayant vécu sur le territoire du département de Buzău il y a 2 millions et demi d’années. Daniel Costache, manager du Musée départemental de Buzău, explique. Le Musée de l’ambre de Colţi est le seul de Roumanie à accueillir une collection de « rumanit ». Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas uniquement un musée de l’ambre et réserve aux visiteurs de nombreuses surprises. Entre autres, une salle consacrée à la Grotte « Fundul Peşterii », un monument d’art préhistorique unique en Roumanie. Cette grotte garde les traces d’une présence humaine dès l’Ȃge du bronze moyen. Une autre salle abrite la collection de paléo-faune du Musée départemental de Buzău. Il s’agit de mandibules et de fémurs de mammouths. Au premier étage, il y a 3 salles dont la première accueille une partie de la collection de cristaux de roche du Musée départemental de Buzău. Dans la salle située au milieu est exposée la collection d’ambre. La troisième salle est un très bel espace réservé aux outils utilisés pour extraire, transporter et travailler l’ambre.

    Durant cette période de pandémie, le musée a pris des mesures de protection pour les visiteurs : distanciation physique, produits et tapis désinfectants, surchaussures jetables. Daniel Costache, manager du Musée départemental de Buzău précise que les objets exposés sont le résultat des recherches entreprises par le musée ou proviennent de donations. Je dois dire que les visiteurs qui viennent à Colţi, au sommet de la montagne, y trouvent un musée moderne, bien ancré dans les réalités du 21e siècle et qui met en valeur son patrimoine d’une manière unique. Pour la première fois depuis sa création, le musée dispose d’une boutique de souvenirs. Ça vaut la peine de quitter la route nationale 10, qui relie Buzău à Braşov, pour faire un détour de 6 km et visiter le Musée de Colţi.Un musée pas comme les autres – estime Daniel Costache. Le Musée de l’ambre de Colţi est unique – et cela pour plusieurs raisons. C’est le seul musée de l’ambre de Roumanie et nous avons mis en place des techniques très moderne de présentation des objets. Il s’agit avant tout d’une vitrine interactive tactile. Le visiteur peut déplacer les objets exposés, les voir sous des angles différents, les agrandir à l’aide d’une caméra ultra HD 4 K. Derrière, sur un écran, sont projetées des informations qui viennent compléter les étiquettes classiques. Dans une des salles, nous avons reconstitué l’intérieur d’une grotte. Là aussi, nous utilisons des techniques modernes de présentation. Retrouver tout cela dans un musée situé pratiquement au sommet de la montagne est une bien agréable surprise.

    Une des pièces importantes de la collection du Musée de l’Ambre de Colţi est un ensemble de bijoux ayant appartenu à Elena Ceauşescu. Offerts à l’épouse du dictateur Nicolae Ceauşescu, ils ont été récupérés et réintégrés à la collection. Les a-t-elle portés ou non ? Les muséographes ne sauraient le dire. (Trad. : Dominique)

  • Zărnești

    Zărnești

    Plus précisément, Zărnești est sis au pied de l’un des massifs les plus spectaculaires de Roumanie, Piatra Craiului. Vous y trouverez un parc-musée, une église d’art médiéval construite il y a plus de cinq siècles, un parc d’aventures et une réserve d’ours, unique en Roumanie et qui s’étale sur 70 hectares. La zone est propice aux randonnées pédestres ou à vélo, aux excusions en montagne et à l’alpinisme, ainsi qu’à l’observation de la faune.


    Notre invité, Ștefan Balogy, le coordinateur du Centre d’information et de promotion du tourisme, nous a fourni plus de détails :



    « La destination touristique de Zărnești, Piatra Craiului a reçu, cet été aussi, la visite de nombreux passionnés de montagne, en quête d’expériences uniques ou de détente. Le point fort de cet endroit est sans doute le Massif de Piatra Craiului, qui attire les visiteurs comme un aimant. Le Parc national est également le plus visité de Roumanie. En plus des randonnées classiques, dans les gorges calcaires de Zărnești, dans la vallée de Crăpătura ou bien des randonnées au chalet Curmătura, où vous serez accueilli avec la traditionnelle tarte au fromage frais et aux pommes, vous pouvez emprunter les trajets sur la crête de Piatra Craiului. L’automne est la saison idéale pour de tels itinéraires, mais ces derniers s’adressent aux randonneurs expérimentés. Et c’est toujours en automne que l’on organise des tours photo dans la forêt du Parc national de Piatra Craiului, mais aussi dans les villages de la région, à Măgura et Peştera. Je recommanderais aussi des visites d’observation des animaux. Une attraction spéciale de la zone est la réserve d’ours bruns Libearty, la plus étendue d’Europe et qui accueille le plus grand nombre d’animaux. Elle est visitable en cette période de l’année. »



    La réserve d’ours de Zărnești abrite 108 animaux ayant vécu auparavant en captivité, dans des endroits totalement inadéquats. Vu les contraintes de la crise sanitaire, les visitent ont lieu en groupe de 30 personnes maximum. Les propriétaires de pensions touristiques ont eux aussi pris les mesures qui s’imposent, précise Stefan Balogy, notre interlocuteur :



    « Qu’y a-t-il de plus relaxant que d’être logé en pleine nature, avec une vue magnifique sur le Massif de Piatra Craiului? Nous avons un avantage. Nos structures dhébergement touristique sont généralement de petite taille, avec beaucoup d’espace tout autour, ce qui garantit aux touristes non seulement l’intimité, mais aussi la sécurité sanitaire dans le contexte de la pandémie. Les mesures prises par les hôtes sont conformes aux réglementations imposées par les autorités. J’ai à vous signaler une nouveauté. A partir de cette saison, les touristes peuvent également louer des vélos électriques. Et ce n’est pas tout. Le train qui relie Brașov et Zărnești dispose d’espaces spéciaux pour le transport des vélos, grâce au partenariat conclu avec la société de transport ferroviaire. »



    Pour plus de détails sur les objectifs touristiques de la contrée ou bien pour se procurer les cartes de randonnée, vous pouvez visiter le Centre national de promotion et d’information touristiques de Zărnești ou son site Internet.





  • La tour de feu

    La tour de feu

    Une tour circulaire, légèrement plus large à sa base, formée de trois couches, comme un gâteau : un haut parterre, orné de briques grises, est surmonté de 16 colonnes qui se rejoignent en arcs sur les trois premiers étages. Ensuite deux étages un peu en retrait, qui font place à un balcon-terrasse entourant la construction sur ces deux derniers niveaux. Enfin, cerise sur le château, une construction étroite et légère aux allures de nid-de-pie des navires d’autrefois.

    Au départ, sa fonction était celle-là même : un poste d’observation pour détecter les incendies, d’où le nom de Foișorul de foc ou bien la Tour de feu. Cette construction, la plus haute de Bucarest à la fin du 19e et au début du 20e, remplaçait une autre, la Tour de Colțea, démolie en 1888, car jugée trop fragile. L’actuelle tour a été conçue au départ avec une double fonction, tour de guet, mais aussi château d’eau. La construction a été finalisée en juillet 1891, mais il a fallu attendre près d’un an pour commencer à l’utiliser.

    L’Usine d’eau de Liège, qui devait fournir le réservoir d’eau, le livre avec un retard de quelques mois. Après son installation, nouvelle déconvenue et de taille : les pompes de Grozăvești, les plus puissantes de la capitale, n’arrivent pas à faire monter l’eau jusqu’en haut du réservoir. On renonce alors à utiliser le bâtiment comme château d’eau. Il servira, de 1892 à 1936, de caserne pour la brigade de pompiers n°5. Jusqu’en 1910, la Tour de feu joue aussi son rôle de tour de vigie. Ses 42m de haut et sa position centrale en font le lieu idéal pour surveiller la ville et observer rapidement le départ d’un incendie.

    Même si l’apparition du téléphone rend cette fonction obsolète, l’immeuble continue à accueillir la brigade de pompiers jusqu’à ce qu’ils déménagent dans une caserne plus moderne, construite à proximité de la Gare d’Obor. La tour reste largement inusitée de ’36 jusqu’en ’61, quand on décide de la transformer en… musée des pompiers. Des travaux d’aménagement démarrent alors, pour démonter le réservoir qui occupe tout le haut de l’immeuble et aménager, à la place, trois étages : le 4e niveau, sous la forme d’un balcon circulaire intérieur, et les niveaux 5 et 6, que l’on munit de balcons extérieurs. L’escalier central en colimaçon est tourné à 180 degrés et prolongé jusqu’en haut et un ascenseur est également installé. Le poste de vigie est transformé en lanterneau en verre qui permet aux visiteurs d’admirer le panorama de la ville.

    Inauguré en 1963, le Musée des pompiers est toujours là aujourd’hui, mais 57 ans d’activité ininterrompue l’ont rendu quelque peu obsolète. Déjà l’accès s’avère un peu difficile. Situé plus ou moins au milieu d’un rond-point, une fine barrière en métal l’entoure et des écriteaux comme on en voit partout à Bucarest tentent de garder les passants à distance : Atenție, cade tencuiala / Attention, chutes de plâtre. Une fois à l’intérieur, on met du temps à comprendre l’agencement des lieux. Comme la visite se fait du haut en bas, on monte les six niveaux, pour ensuite faire le tour de chaque étage – littéralement, puisqu’on est dans une tour – avant de descendre à l’étage d’en-dessous. De grandes vitrines cachent plutôt qu’elles ne montrent engins et uniformes de pompiers militaires, civils ou bénévoles. Casques, drapeaux, médailles, pompes manuelles ou motorisées, tuyaux, extincteurs, accessoires divers, maquettes, documents d’archive… Une fine poussière semble recouvrir tous les objets.

    En arrivant dans chaque salle, l’éclairage jusqu’alors éteint est allumé par le personnel. Le simple fait que ce musée existe a quelque chose d’irréel et de précieux. Tout l’oppose aux grands musées, aujourd’hui presque cliniques, qui ressemblent à s’y méprendre à des cubes blancs. Non, la Tour de feu de Bucarest n’a rien d’un contenant sans âme. Ce lieu nous donne l’impression d’être dans un phare au milieu de la ville, qui cache le trésor d’un collectionneur fou. Et si les balcons extérieurs sont aujourd’hui interdits d’accès, espérons que cela changera à la fin des travaux de conservation et de restauration qui devraient démarrer bientôt. Espérons aussi que la Tour de feu gardera son âme et restera un de ces petits musées que l’on se réjouit de découvrir au cours d’une promenade sans but. (Elena Diaconu)