Tag: musée

  • 11.08.2020

    11.08.2020

    Coronavirus en Roumanie – L’état d’alerte imposé pour combattre la pandémie de coronavirus sera le plus probablement prolongé, mais la décision dépend de l’évolution de l’épidémie a déclaré, le premier ministre roumain, Ludovic Orban. Il est attendu demain au Parlement pour présenter le rapport de son cabinet sur la gestion de la pandémie, conformément à une demande faite par la direction du Législatif de Bucarest. Demain également, le plénum du parlement devra débattre d’un rapport de la Cour de Comptes sur les achats faits par l’exécutif durant la crise sanitaire. Par ailleurs, l’Espagne ne figure plus sur la liste jaune des pays à haut risque épidémiologique et les voyageurs en provenance de ce pays ne seront plus obligés d’observer la quatorzaine une fois arrivés en Roumanie. C’est une décision adoptée dans le cadre de la réunion du Comité national des situations d’urgence. Soulignons aussi que nombre de voyageurs roumains qui habitent en Espagne rentrent en Roumanie au mois d’août pour y passer les vacances. Par ailleurs, la Roumanie a recensé ces dernières 24 heures 1.215 cas d’infection au nouveau coronavirus, portant le nombre total des infections depuis le début de la crise sanitaire à 63.762. Plus de 30 mille malades ont guéri. 2764 personnes sont décédées. A présent les sections de soins intensifs accueillent un nombre record de malades, soit 485.

    Palais – Le domaine royal de Săvârşin, comté d’Arad, dans l’ouest de la Roumanie ouvrira ses portes au grand public au début de l’automne 2021. Le public aura l’occasion de visiter un musée de l’automobile, une partie d’un village traditionnel et le parc du château, lit-on sur le site internet de la Famille royale de Roumanie. Le palais de Săvârşin est entouré d’un parc s’étalant sur 6,5 hectares et comporte un lac et un ponton. Créé dans sa forme actuelle en 1830, le parc est un des plus vieux de Roumanie. Le musée royal de l’automobile accueille plusieurs voitures ayant fait partie de la collection personnelle du roi Michel Ier, le dernier des quatre souverains de Roumanie. Cette collection a été constituée lorsque l’ancien souverain était en exile en Suisse. Conformément à une tradition instituée par l’ex souverain, la famille royale roumaine passe les fêtes d’hiver et les vacances d’été au Palais de Savarsin, l’unique résidence privée que celui-ci possède en Roumanie.

    Liban – Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé lundi soir la démission de son gouvernement, après le départ de plusieurs membres de son équipe sous la pression de la rue qui accuse la classe politique d’être responsable de l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth, selon l’AFP. A la tête du gouvernement depuis janvier, M. Diab a fait cette annonce dans un discours a la nation six jours après l’explosion qui a dévasté le port de la capitale libanaise et une partie de la ville. Pendant son discours, des heurts se déroulaient dans le centre ville aux abords du Parlement, pour la troisième soirée consécutive. Des manifestants lançaient des pierres et des pétards sur les forces de sécurité qui répliquaient avec du gaz lacrymogène. Les manifestants réclament le renouvellement de la classe politique tout entière, accusée depuis des mois de corruption et d’incompétence. La déflagration du 4 aout –qui a fait au moins 160 morts et plus de 6.000 blessés– s’est ajoutée aux souffrances d’une population déjà excédée par une crise économique inédite, aggravée par l’épidémie de Covid-19. C’est un incendie dans l’entrepôt ou étaient stockées 2.750 tonnes de nitrate depuis six ans, sans mesures de précaution de l’aveu même de M. Diab, qui a provoqué l’explosion.

    Tennis
    Aujourd’hui la joueuse roumaine de tennis, Simona Halep, numéro 2 mondiale
    doit jouer ses premiers matchs officiels après la pause provoquée par la
    pandémie de Covid 19. Elle participe tant dans la compétition de simple que
    dans celle de double du tournoi WTA de Prague. Dans la compétition de simple,
    Simona Halep affronte aujourd’hui dans le premier tour la slovène Polona Hercog
    et dans la compétition de double la Roumanie évoluera aux côtés de Barbora Strycova de la République Tchèque.
    Les matchs du premier jour de la compétition ont été perturbés par la pluie.
    Par ailleurs, le match qui opposait Irina Begu à Daiana Iastremska, 4e
    favorite de la compétition a été annulé, l’ukrainienne annonçant ainsi son
    retrait du tournoi. Irina Begu a vaincu aujourd’hui Anastasija Sevastova de
    Lettonie dans son premier match de la compétition.

    Météo – Il fait chaud sur la majorité des régions de Roumanie, avec des épisodes de canicule notamment sur le sud. Les maxima de la journée vont de 25 à 35 degrés. L’administration nationale de météorologie a également émis une alerte Code jaune à l’instabilité valable dans 14 départements du centre, est, sud et sud-ouest. Des pluies à verse et des orages sont prévus, avec quelques chutes de grêle.

  • Les discothèques dans les années 70-80

    Les discothèques dans les années 70-80

    Plus de 200 personnes ont participé au vernissage d’une exposition permanente consacrée aux Discothèques dans les années 1970- 1980, accueillie par le Musée municipal d’Oradea. L’événement propose un voyage dans le temps, à l’époque des magnétos, des K7 et des tourne- disques, quand les jeunes s’amusaient et dansaient sous le regard attentif d’une Commission de visualisation et d’audition, à même de décider de la musique à être diffusée.

    Cristina Puscas, muséographe, raconte que l’idée d’une telle exposition est venue suite à des dons que le public a faits au musée, parallèlement à une activité soutenue de recherche: Ce fut en septembre 2016 qu’on a lancé la campagne Ne jette pas le passé, offre-le au musée, suite à laquelle, des dizaines d’habitants de la ville se sont mis à faire la collecte de différents objets renvoyant aux années communistes. Parmi ses objets, on a trouvé de nombreux disques vinyles, des magnétoscopes, des tourne-disques, bref, tout un patrimoine à même de témoigner des discothèques de ces années- là. C’est comme ça que l’idée de cette exposition nous est venue. Personne n’a menée jusqu’à présent une recherche portant sur les boîtes de nuit de l’époque communiste. Dans un premier temps, je n’ai trouvé aucun règlement sur la façon dont les discothèques étaient-elles organisées sous Ceausescu. Du coup, j’ai fouillé dans les archives et c’est là que je suis tombée sur un fond important du Comité de culture et d’éducation socialiste du département de Bihor. J’ai donc appris quelques normes de fonctionnement et d’organisation, j’ai lu sur la Commission de visualisation et d’audition, sur la censure et les restrictions. Une fois ce travail de documentation accompli, on est passé à la deuxième étape, à savoir parler avec les DJ de l’époque sur la façon dont les choses se passaient dans les années 70-80. C’est comme ça que ce projet a pris naissance. Ce n’est pas simplement une exposition riche en objets et photos, mais aussi un espace censé refaire l’ambiance des boîtes de nuit de cette époque -là.

    Dans un premier temps, les discothèques fonctionnaient dans des Maisons de culture, centres culturels, club éducatifs, bars, restaurants ou hôtels. Elles étaient obligées de respecter des normes de fonctionnent comme par exemple, se voir délivrer chaque année, une autorisation de la part du Comité départemental de culture et d’éducation socialiste. Pour se munir de ce document, il fallait que la Commission de visualisation et d’audition se prononce, par écrit, sur le programme musical proposé au public. Il convient de préciser que dans les années 1980, 80% de la musique qu’on écoutait dans les discothèques de Roumanie était roumaine.

    Maintenant, qu’on a parlé des prémisses de cette exposition, voyons un peu à quoi le visiteur peut s’attendre, une fois sur place. Cristina Puscas : Le public se retrouve dans une véritable discothèque éclairée par la lumière d’un stroboscope et des tubes néon. Une fois sur place, il peut admirer la collection des vinyles en vogue dans ces années -là, des magnétoscopes Tesla et Tascam, des tourne-disques ou encore des photos issues de la collection privée d’un des DJ de l’époque qui nous en a fait le don. Ces photos sont d’autant plus précieuses qu’on manque de documentation sur les boîtes de nuit pendant le régime communiste. Le public aura également droit à une collection de chansons, lettres d’amour ou encore images découpées dans les magazines de l’époque. Ce sont des matériels originaux qui forment un riche patrimoine dans ce domaine.

    Si vous voulez visiter l’exposition, écoutez Cristina Puscas pour savoir comment faire pour vous y rendre: L’exposition est accueillie par le Musée municipal Oradea, au cœur de la cité. C’est un édifice à deux étages et justement, au deuxième, dans une des salles les plus belles et les plus grandes, on a ouvert cette discothèque. Franchement, l’exposition a cartonné dès le départ, puisque le jour de l’inauguration, la salle s’est avérée trop étroite pour accueillir les 200 visiteurs venus danser sur la musique des années 70-80. Parmi eux, beaucoup de nostalgiques, mais aussi des jeunes curieux de découvrir les chansons de l’époque. Finalement, tout le monde s’est amusé.

    Et puisqu’à l’époque communiste, les discothèques affichaient un programme de deux à quatre heures tout au plus, le jour de l’inauguration, l’exposition d’Oradea a fermé, elle aussi, à 20h00.

  • Le Mémorial de Sighet

    Le Mémorial de Sighet

    Dans l’actuel contexte de pandémie mondiale, la plate-forme culturelle et artistique Google Arts et Culture vous propose, entre autres, un tour virtuel d’un musée très spécial de Roumanie. Connu sous le nom de « Mémorial de Sighet », ce musée se trouve au nord extrême de la Roumanie, à Sighetul Marmaţiei et son but est de préserver vivante la mémoire des victimes de la répression communiste. Créé en 1993, ce musée est ce que l’on appelle un musée vivant, qui expose des traces de la souffrance humaine pendant les années communistes.

    Inscrit sur la plateforme culturelle Google, le musée se laisse visiter en cette période à travers des images. La première nous mène vers l’entrée, gardée par un groupe statuaire, symbole du sacrifice. Ayant pour leitmotiv la phrase « la mémoire est une forme de justice », l’exposition telle qu’elle apparaît en ligne présente des photos de toutes les femmes torturées et tuées pour avoir tout simplement déplu au régime communiste. Des filles de prêtre, des bourgeoises, des intellectuelles ou des paysannes, leur seul péché fut d’avoir eu des opinions différentes de celles des autorités.

    L’exposition se poursuit avec l’image de l’ancienne façade de cette prison communiste transformée par la suite en musée. Tout autour, des photos de femmes et d’enfants pauvres, sales, affamés, au regard vide, en attendant leur déportation à l’autre bout du pays, dans la plaine aride de Bărăgan où la famine allait faire des nombreuses victimes.

    Le tour se poursuit avec la salle n°13, où le visiteur aura l’occasion de découvrir en images les représailles que les communistes ont menées contre l’Eglise. Dans la cour de la prison, une statue intitulée « Le cortège des sacrifiés », portant la signature du sculpteur Aurel Vlad, symbolise leur supplice : on les voit les têtes tournées vers le mur, des corps nus, marqués par les tortures et dirigés de l’ombre par un leader décapité.

    Une fois à l’intérieur, un long couloir s’ouvre devant nous, dont les murs sont couverts de photos de détenus. On sera certainement émus de voir dans leur regard la paix et la sérénité des gens qui préfèrent la mort à la perte des valeurs et de leur propre conscience.

    Un monument funéraire se trouve à l’entrée du cimetière dit « des Pauvres ». Un terrain vague couvert d’une mer de croix banales, faites de deux lattes en bois. C’est tout ce qui est resté après la souffrance. Pour une image encore plus complète et vraie, le visiteur est invité à emprunter « l’échelle de la vie », une sorte de plate-forme du haut de laquelle, on peut regarder le cimetière à travers une fente entre deux murs, symbole de la vie et de la mort en captivité. Réservée aux familles oppressées, la salle numéro 69 donne aux visiteurs la possibilité de découvrir en photos toutes ces familles du temps où leurs vies s’écoulaient normalement. C’est toujours par des images que le musée raconte des événements importants de l’histoire communiste en Europe, tels la répression sanglante de la Révolution hongroise de 1956 ou encore une chronologie de la Guerre Froide.

    On vous invite à poursuivre notre tour en ligne, en nous rendant dans la salle 80, consacrée à « la Liberté sur les ondes » et donc aux émissions et aux journalistes de Radio Free Europe.

    Le Printemps de Prague de mai 1968, la Charte 77, cette pétition des dissidents opposés au processus de « Normalisation » de la société tchécoslovaque, la Révolution de velours de 1989 ou encore le Mouvement Solidarnosc en Pologne sont autant d’événements que le Musée vivant de Sighet remémore. Sur l’ensemble des photos exposées, il y en a une qui attire particulièrement l’attention : elle montre l’intérieur de la prison politique de Sighet. Des murs froids et humides, deux étages séparés par une barrière de barbelés, des cellules misérables, ce n’est peut-être là que l’image d’une des nombreuses prisons du monde. Sauf que la seule erreur dont les détenus de Sighet se faisaient coupables c’était d’avoir des convictions contraires à la politique communiste.Une salle entière est consacrée à l’ancien leader du Parti national paysan, Iuliu Maniu. Si vous vous y rendez, ne serait-ce que virtuellement, vous aurez l’occasion de le découvrir à travers des photos le représentant à différentes époques de sa vie. Jeté en prison à 75 ans, il allait y trouver la mort.

    Le Mémorial de Sighet renferme également des collections d’objets faits par les prisonniers en cachet, durant les longues années de détention : des poèmes cousus avec une brandille soustraite d’un balai, de petites croix sculptées en os, une petite poupée créée par une détenue qui a choisi de l’habiller d’un bout de tissu imitant son propre uniforme.

    La visite s’achève avec la photo de Libertatea Preduţ, fille de Iulia Preduţ, née en prison, à Văcăreşti, le 18 septembre 1958. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Visite virtuelle du musée national d’histoire de la Roumanie

    Visite virtuelle du musée national d’histoire de la Roumanie

    Le musée national d’histoire de la Roumanie a invité le public à transformer le confinement en l’opportunité de visiter ses nombreuses expositions virtuelles en format 2D et 3D, ses collections numériques à thème comportant des biens culturels ainsi que des archives numériques de patrimoine. Tout cela est disponible à titre gratuit sur le site Internet du musée. Le 8 mai, il y a 48 ans, le musée national d’histoire de la Roumanie ouvrait ses portes au grand public. Vu le contexte actuel, le musée restera fermé même après le 15 mai, dans les conditions de relâchement. N’empêche. La présence des visiteurs dans l’espace virtuel est impressionnante, précise Ernest Oberländer-Târnoveanu, le directeur de l’institution : « Les collections recèlent plusieurs centaines de milliers de pièces, dont beaucoup s’avèrent essentielles pour comprendre l’histoire de la Roumanie. Certaines sont uniques en Europe et font partie du patrimoine de l’humanité. Nos collections couvrent, d’un point de vue chronologique, environ 600.000 ans d’existence des humains. Il s’agit de l’intervalle de temps allant du Paléolithique inférieur, quand apparaissent les premiers signes d’activité humaine, jusqu’à nos jours. Nous avons donc y compris des documents liés à la vie économique, politique et sociale de la Roumanie contemporaine. »

    Il y a 10 ans, le musée national d’histoire de la Roumanie a démarré un programme intense et systématique de numérisation, explique Ernest Oberländer-Târnoveanu, le directeur de cette institution culturelle. « Il s’agit de tours virtuels des expositions permanentes et temporaires, mais aussi de projets de numérisation du patrimoine. A présent, notre musée s’enorgueillit du programme le plus complet et diversifié de présentation de ses collections dans l’espace virtuel. 32 tours virtuels de certaines expositions sont accessibles actuellement sur le site du musée. Elles couvrent l’histoire moderne, contemporaine, médiévale, antique, le patrimoine de certains musées de l’étranger présenté par le biais des expositions temporaires. On peut également remarquer le résultat de certaines expositions internationales, réalisées en partenariat avec des musées d’Europe. Je mentionnerais, à titre d’exemple, l’exposition Images dans les Balkans »

    .Le touriste virtuel a le choix parmi tant d’expositions qu’il peut visiter à toute heure et qui l’emmènent dans n’importe quel coin du pays ou du monde : « Ces expositions illustrent des périodes importantes : Antiquité, Moyen-Age ou bien les époques moderne et contemporaine. Une des expositions présentées au public et intitulée La Roumanie 1989 se réfère à la chute du régime communiste. Nous avons aussi des expositions virtuelles vraiment superbes, qui présentent l’or et l’argent de la Roumanie. Une exposition itinérante, réalisée en 2013, a permis au public de Roumanie et de Hongrie de découvrir des pièces d’une valeur exceptionnelle du patrimoine roumain, dont certaines sont uniques en Europe et au monde. Il y a aussi des expositions consacrées à des voïvodes roumains, tels que Mircea le Vieux ou Etienne le Grand. Enfin, d’autres expositions font découvrir à nos visiteurs virtuels des évènements marquants de l’histoire de la Roumanie, comme la participation à la Seconde Guerre mondiale ou le parachèvement de l’unité nationale en 1918. »

    Ces expositions sont complétées par un musée virtuel de l’Union, poursuit notre interlocuteur, Ernest Oberländer-Târnoveanu, directeur général du musée national d’histoire de la Roumanie : « En 2018, mes collègues, en partenariat avec plusieurs musées du pays et d’Europe, ont commencé à travailler à la réalisation d’un musée virtuel de l’Union. A part cela, nous avons en vue des projets virtuels très amples et fort intéressants. Je mentionnerais, par exemple, Imago Romaniae. Il s’agit d’un site sur lequel on trouve à présent plus de 12.800 images historiques de l’espace roumain : photos, cartes postales, lithographies illustrant de manière chronologique la période contemporaine jusqu’en 1947. C’est fascinant de pouvoir voyager dans le temps, de découvrir la Roumanie de ces derniers siècles, de voir non seulement des endroits, dont certains sont restés inchangés, mais aussi des visages. Car un pays n’est pas qu’un espace géographique, il est représenté par ses habitants aussi. »Un autre projet virtuel d’envergure du musée national d’histoire de la Roumanie s’appelle « 2019, chefs-d’œuvre du patrimoine culturel national ».

    Nous écoutons Ernest Oberländer-Târnoveanu : « A l’heure actuelle, 71 expositions virtuelles sont construites autour de certains objets très importants de notre collection. Il y a même des éléments qui relèvent de l’histoire secrète. Comme une étiquette de musée contient peu d’informations, nous avons ressenti le besoin de concevoir des expositions autour de tel ou tel objet, sans oublier d’évoquer les gens qui ont consacré leur vie à cet objet précis, depuis sa création jusqu’au moment où il est entré dans le patrimoine muséal. Nous n’avons jamais imaginé que notre musée serait fermé en temps de paix, mais nous nous sommes préparés pour l’espace virtuel. Un espace où nos contemporains, roumains et étrangers, sont toujours plus présents et où sont transférées de plus en plus d’activités, y compris celles liées à la culture. »

    Alors que la visite d’un musée est conditionnée par le temps, ces tours virtuels, on peut les faire n’importe quand et n’importe où. Le site Internet du musée national d’histoire de la Roumanie vous invite à passer un bon bout de temps à découvrir ses riches expositions. (Trad. Mariana Tudose)

  • Découvrir les collections du Musée national d’art depuis…. chez soi

    Découvrir les collections du Musée national d’art depuis…. chez soi

    Ce dernier mois, le Musée national d’art de la Roumanie a mené une riche activité en ligne. Tours guidés virtuels, cours et ateliers pour enfants, catalogues disponibles gratuitement en ligne … tout cela a fait venir plus de 350.000 visiteurs sur la page du Musée. Gabriela Tofan, la chargée de communication du Musée national d’art, nous détaille leur stratégie pendant la période de confinement :« Nous regardons aussi les chiffres de temps en temps et nous en sommes étonnés. Indépendamment de nos efforts et de notre travail, nous soupçonnons que c’est le contexte qui en est responsable aussi : alors qu’ils étaient obligeaient de rester chez eux, les gens se sont tournés vers le virtuel. Il est vrai qu’en fermant ses portes, l’activité du Musée s’est radicalement transformée. Avec nos spécialistes, nous avons fait des efforts pour afficher un maximum d’informations en ligne. Pour que notre public, nos visiteurs, les spécialistes même, ne ressentent pas l’absence du Musée national d’art dans leur vie. Quelle joie de voir que les gens se mettent à laisser des commentaires sur nos pages, cela n’arrivait pas avant. Nous avons notamment utilisé les moyens qu’on avait à disposition, nous avons appris à mieux utiliser notre site internet et les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram. Et, bien sûr, nous avons aussi inventé des choses, comme, par exemple, un atelier créatif. Nous avons cherché des plateformes qui pouvaient accueillir nos publications pour les mettre à la disposition du public. En parlant de nouveautés, nous travaillons pour arriver à proposer les versions ebook ou pdf des catalogues du Musée. C’est encore à l’état de test, tout comme le programme éducatif, nous attendons de voir comme ça va évoluer. Quant aux visités guidés virtuelles, nous en proposons une par semaine et c’est incroyable l’ampleur que ça a pris, nous ne nous y attendions pas. »

    Chaque mercredi, le Musée national d’art met en avant sur sa page Facebook une sélection d’œuvres suivant une thématique. Les deux sélections les plus appréciées jusqu’à présent étaient centrées sur les animaux de compagnie dans les œuvres d’art et sur la Vénus de Milo, 200 ans après sa découverte. Gabriela Tofan, chargée de communication du Musée :« Nous proposons en ce moment deux types de tours virtuels. Ceux, plus complexes, qui vous permettent d’explorer les salles de nos expositions permanentes, au Musée national, mais aussi dans les trois musées satellites : le Musée des Collections d’art, le Musée Zambaccian et le Musée Theodor Pallady. Mais nous proposons aussi de tours virtuels courts, une sélection d’images en fait, que nous postons chaque semaine sur notre page Facebook. Vous trouverez les visites virtuelles permanentes sur notre site internet sous l’onglet « Descoperă ». La description de chaque gallérie est accompagnée d’une visite virtuelle qui permet aux visiteurs de parcourir les salles et de s’arrêter devant les œuvres. Elles étaient déjà présentes sur le site bien avant la pandémie, mais nous sommes contents de voir combien elles sont populaires en ce moment. Quant aux sélections d’images hebdomadaires, ce que nous appelons tour virtuel, la première thématique explorée a été le lien homme-animal. Nous avons trouvé tout un tas d’œuvres qui illustrent ce lien. Ensuite, contraints à toujours regarder par la fenêtre, nous avons justement composé une sélection d’œuvres qui parlent de ça : voir le monde à travers une fenêtre. Nous en avons surtout trouvé des toiles de Theodor Paladdy, mais pas seulement. Nous essayons aussi d’entraîner notre public. Comme nos collections sont très riches, nous avons pu s’attarder sur les activités domestiques, la lecture, la présence des livres dans nos vies. Ce que nous voulons, en fait, c’est de montrer aux gens que l’art surprend, depuis des siècles, des thématiques qui continuent à nous concerner aujourd’hui. Les collections du Musée sont très vastes et nous ne pouvons pas exposer les œuvres à la fréquence souhaitée. Alors c’est aussi une manière de montrer nos collections au public. C’est le côté positif des choses et nous sommes ravis d’en voir la réaction, mais la situation actuelle nous a aussi obligés à reporter l’ouverture de plusieurs expositions planifiées depuis l’année dernière. »

    Un des évènements prévus ces jours-ci était le lancement du catalogue « Corneliu Baba et ses élèves », sous la coordination de Maria Albani. Avant de pouvoir le reprogrammer, le Musée national d’art propose une sélection d’images en ligne. (Trad. Elena Diaconu)

  • Tours virtuels pour la découverte de l’art roumain et européen

    Tours virtuels pour la découverte de l’art roumain et européen


    Nous continuons
    la série des tours virtuels dans l’univers de l’art roumain et européen par le Musée
    des collections d’art. Le musée se trouve à Bucarest, sur Calea Victoriei, un
    des principaux boulevards de la capitale, dans un palais impressionnant, bâti à
    la fin du 19e siècle.








    Notre guide
    est Georgiana Iacob, chargée de la section Education, communication et projets
    culturels au Musée national d’art de la Roumanie : « Ce tour virtuel
    vous aidera à vous faire une image d’ensemble sur les collections roumaines,
    notamment celles de l’entre-deux-guerres. Il s’agit d’art roumain et étranger. Je
    mentionnerais les collections impressionnantes de peinture roumaine, telles la
    collection Dona, qui est une des plus importantes et qui réunit un nombre impressionnant
    de tableaux signés par le fameux peintre Nicolae Grigorescu. L’orientalisme a
    été une tendance très forte et intéressante à cette époque-là. De nombreux
    collectionneurs ont été attirés par tout ce que l’Orient signifiait, soit par
    la zone d’influence islamique soit par le Japon, ce pays lointain. Nous exposons
    entre autres les créations des frères Avakian, Hrandt et Béatrice, ainsi qu’une
    superbe chambre arabe faisant partie de la collection du diplomate Marcu Beza. Ce
    palais abrite aussi d’importante collection monographique, dont celle de Corneliu
    Baba, datant de la dernière période de création de ce peintre. C’est l’épouse
    de l’artiste qui l’a fait don au musée en 2009 et cette collection met en lumière
    une période importante de transformations qui ont eu lieu dans la période finale
    de création de l’artiste. »








    La
    collection des ouvrages signés par le grand peintre roumain Corneliu Baba
    comporte des peintures de la série des Rois fous ou des Peurs ou encore des
    portraits de son épouse et des autoportraits.








    Georgiana
    Iacob nous présente maintenant d’autres collections de ce musée : « Toujours
    parmi les collections monographiques je mentionnerais celles consacrées à Iosif
    Iser ou encore à deux représentantes du mouvement féministe de l’art roumain de
    l’entre-deux-guerres : Micaela Eleutheriade et Lucia Demetriade-Bălăcescu.
    Si vous optez pour un tour virtuel de notre musée, alors on vous conseille de
    feuilleter aussi le catalogue, qui figure sur notre site de manière exceptionnelle
    pendant cette période. Ce catalogue contient des informations supplémentaires
    sur chaque collection et sur chaque collectionneur et il est très bien illustré
    par les ouvrages qui sont à découvrir dans le cadre du tour virtuel. »








    Après
    avoir découvert le Musée des collections d’art de Bucarest, ce serait une bonne
    idée de jeter un coup d’œil aussi sur le site de deux autres petits musées de
    la capitale roumaine : le musée Zambaccian et le musée Theodor Pallady. Chacun
    est conçu autour une seule collection.






    Commençons
    par le musée Zambaccian qui nous est présenté par la même Georgiana Iacob, chargée
    de la section Education, communication et projets culturels au Musée national d’art
    de la Roumanie : « Cette collection réunie notamment pendant l’entre-deux-guerres
    par le grand collectionneur Krikor Zambaccian, dresse un des meilleurs
    panoramas de l’art romain de cette période. On y retrouve des noms importants
    de l’art roumain, tels Nicolae
    Grigorescu, Ștefan Luchian, Tonitza, Pallady sau Petrașcu, mais aussi des
    artistes français. Bien que la collection d’art français soit assez petite,
    elle comporte des noms très connus, Paul Cézanne, Camille Pissarro, Pierre
    Bonnard, Albert Marquet. Tout cela est à découvrir en faisant un tour de la
    maison de ce collectionneur, une maison spécialement construite pour accueillir
    sa collection et qui pouvait être visitée même pendant la vie de Zambaccian, étant
    censée devenir un musée dès le début devenir. »








    Le bâtiment
    qui accueille le musée Zambaccian a été construit à la fin des années 1940 et agrandi
    au fur et à mesure qu’il était nécessaire d’élargir l’espace de l’exposition.
    Il comporte un rez-de-chaussée généreux avec une salle immense réunissant des
    meubles en style espagnol et italien ainsi qu’une cheminée impressionnante. Les
    portes ne sont pas traditionnelles, elles entrent directement dans les murs
    pour ne pas occuper d’espace.




    Notre invitée,
    Georgiana Iacob nous guide à travers les salles du musée Zambaccian : « La
    dernière salle du rez-de-chaussée qui est consacrée au peintre Stefan Luchian a
    une illumination diffuse qui met en évidence les ouvrages. Toujours au rez-de-chaussée
    il y a une de belles salles de ce bâtiment, le bureau-bibliothèque du
    collectionneur, où sont exposées les peintures de Theordor Pallady. A l’étage
    il y a plusieurs pièces de petites dimensions, soit les anciennes chambres à
    coucher de la famille. Elles ont été transformées en salles d’exposition. Les
    couloirs, où la lumière est diffuse, sont réservés aux dessins. Et c’est toujours
    à l’étage que l’on trouve deux petites salles présentant la collection d’art
    français. »









    Notre
    dernier tour virtuel d’aujourd’hui est celui du musée Theodor Pallady. Un musée
    très spécial, car il raconte 3 histoires à la fois. La première est celle de la
    maison habitée la plus ancienne de Bucarest, la maison Melik. Son tour virtuel vous
    fera découvrir son extérieur et son intérieur : l’escalier, l’étage, le
    grand hall par lequel on accède aux pièces latérales et au véranda qui est très
    beau et vitré, spécifique de l’architecture de son époque.






    Georgiana
    Iacob nous parle des autres histoires liées à ce musée : « La 2e
    histoire est celle de l’artiste Theodor Pallady. Elle parle de sa période « française
    » pour ainsi dire, qui est très intéressante. On peut voir quelques peintures
    en huile et une collection impressionnante d’environ 800 dessins qu’il a
    réalisés pendant qu’il a vécu à Paris. Ces dessins proposent une balade à
    travers le Paris de l’entre-deux-guerres, un Paris très aimé de l’artiste. Ce
    sont des ouvrages à part, puisqu’ils sont restés dans l’atelier du peintre au moment
    où il est rentré en Roumanie. Malheureusement, il n’est plus revenu dans la
    capitale française. La 3e histoire est celle de Gheorghe Raut, l’ami
    parisien de Pallady, qui vivait dans le même immeuble, place Dauphine. Il était
    banquier et un passionné d’art, un collectionneur. A la fin des années ’60 et
    au début des années ’70, il décide de faire don d’une partie de sa collection à
    l’Etat roumain. Pratiquement, le musée Pallady présente cette collection hétérogène
    aux cotés de ses propres ouvrages signés par l’artiste roumain. La collection
    de Gheorghe Raut témoigne des intérêts du collectionneur qui visait notamment l’art
    européen et les objets d’art oriental. »







    Voilà
    donc, trois belles suggestions de rester en contact avec l’art et de mieux
    connaître l’art roumain sans devoir quitter votre appartement. (Trad. Valentina Beleavski)



  • Le musée de l’art traditionnel de Constanta

    Le musée de l’art traditionnel de Constanta

    Chaque mois, cet établissement présente sur son profil Facebook et sur son site Internet l’image d’un tissu accompagnée d’une fiche analytique. Et pour vous convaincre de franchir le seuil de cette institution muséale au moment de votre retour sur la côte roumaine de la mer Noire, RRI vous propose aujourd’hui un tour guidé virtuel. Ioana Tompe, muséographe au Musée d’art traditionnel de Constanta, affirme que les visiteurs ont l’occasion de découvrir une institution qui présente les traditions et l’histoire non seulement de la région de Dobroudja, mais de tout l’espace roumain : « Nous avons conféré un caractère national à l’exposition permanente. Nous présentons toutes les zones ethnographiques du pays : Transylvanie, Moldavie, Valachie, Olténie, Dobroudja ainsi que les principaux métiers traditionnels qui définissent notre civilisation. L’immeuble qui accueille le musée est la première mairie de la ville de Constanta, le Palais communal, érigé en 1826, d’après les plans de l’architecte Ioan Socolescu. Cet architecte a conçu de nombreux immeubles qui font actuellement partie du patrimoine architectural roumain, des bâtiments de style néo-roumain. C’est un mélange d’architecture ancienne, avec des colonnes et chapiteaux et le style brancovan. La mairie a fonctionné dans cet édifice pour un court laps de temps, puis il fut transformé en Palais des postes. Le musée fut ouvert avec une première exposition présentant l’art de la Dobroudja en 1971. Nous avons réussi à composer une collection visant la Dobroudja, les Roumains de la contrée qui ont peuplé les rives du Danube, les villages d’Ostrov à Hârsova, en respectant le caractère multiculturel de la région. »

    Après la création des collections sur la Dobroudja, l’attention s’est portée vers les autres zones ethnographiques du pays, affirme Ioana Tompe. Ecoutons-la : « Par conséquent, nous avons une collection de pièces vestimentaires de toutes les régions du pays, qui illustrent la typologie des vêtements roumains traditionnels. Nous avons des objets de décoration intérieure, des tissus de toutes les régions ethnographiques, alors que l’exposition permanente présente la spécificité de chaque région roumaine. Il y a des tissus en coton, des serviettes, des nattes de table, du linge. S’y ajoutent des bijoux portés par les Roumains, ou plutôt par les Roumaines. Au rez-de-chaussée, l’espace est réservé à l’exposition d’icônes paysannes peintes sur verre. C’est une collection d’icônes de très grande valeur, provenant des plus importants centres d’artisans qui fonctionnaient jadis en Transylvanie. Nous présentons ce métier dans une évolution chronologique et stylistique. Une autre salle est réservée aux objets de culte, aux icônes peintes sur bois, aux icones réalisées par des peintres de Dobroudja et influencées par la minorité lipovène et par les icones grecques. »

    La peinture sur verre, très appréciée, est spécifique à la Transylvanie. Cette principauté roumaine a fait partie de l’Empire des Habsbourg, puis de l’Empire d’Autriche-Hongrie, explique Ioana Tompe, muséographe au Musée d’art traditionnel de Constanta, qui nous aide à comprendre l’origine de ce métier. « Les Roumains n’appartenaient pas à la religion d’Etat et leur langue n’était pas la langue officielle de l’empire. Leurs églises étaient démolies et c’est pourquoi ils ont été obligés de peindre leurs propres icônes dans leurs foyers. C’est ainsi qu’est apparu en Transylvanie ce phénomène de la peinture des icônes paysannes sur verre. Le métier a commencé à être pratiqué dans les villages de Nicula et de Gherla, près de Cluj, en même temps que le développement de la manufacture du verre. Afin d’obtenir le verre, il faut que l’atelier se situe à proximité d’une zone boisée, parce que le bois est nécessaire à la fonte du sable de silice pour obtenir manuellement des plaques de verre. Si on les regarde dans la lumière, on observe que les icônes ont toute sorte d’imperfections – bulles d’air, dénivellations – ce qui témoigne du fait qu’il s’agit de plaques de verre obtenues manuellement. Le phénomène des icônes sur verre est constaté uniquement en Transylvanie. Ces centres se sont répandus à travers la Transylvanie à partir des villages autour de Cluj, l’épicentre de l’icône paysanne sur verre. »

    Plusieurs sections du musée reconstituent le foyer paysan avec des objets et des outils d’origine. Une riche section du musée est consacrée aux récipients – certains en terre cuite, d’autres en métal. Ioana Tompe, muséographe du Musée d’art traditionnel de Constanta : « La poterie a connu en Dobroudja un développement moindre que dans les autres régions du pays. Même si paradoxalement, nous avons une longue tradition de la poterie avec les Grecs et les Romains, elle a pu se développer dans la mesure où ces villes littorales ont été gouvernées par des administrations sûres : romaine et grecque. Au Moyen-Age, à l’époque moderne, lorsque le territoire de la Dobroudja a été ravagé par des guerres, lorsque la province a été incluse dans l’Empire Ottoman, la poterie n’a plus été pratiquée, puisque ces produits sont périssables. Un peuple qui peut présenter une évolution temporelle de la poterie est un peuple qui fait preuve de stabilité et de continuité. Les récipients métalliques que nous présentons dans l’exposition sont les mêmes à travers l’espace balkanique, qui a partagé le même sort économique et politique que la Dobroudja. Ils sont en métal pour une raison évidente : ils sont ainsi incassables. Le matériau utilisé est le laiton. Nous avons recueilli dans le cadre de cette demeure idéale les différents récipients des Roumains, des Aroumains, des Turcs et des Tatars. Et c’est ainsi que l’on peut observer les différences en termes de décoration entre les différents groupes ethniques. »

    Le Musée d’art traditionnel de Constanta a accueilli des touristes de tous les coins du monde. Ils ont eu l’occasion de suivre des présentations détaillées dans les principales langues de circulation internationale dans le cadre de tours guidés d’environ 30 minutes. A présent, votre visite peut durer tant que vous le désirez, puisque le musée a ouvert ses portes virtuellement. Sur sa page Internet, mais aussi sur les réseaux sociaux, vous aurez l’occasion de découvrir plusieurs pièces de ses collections, accompagnées d’une description. N’y manquent pas non plus les traditions que l’équipe du musée décrit en détail, les illustrant avec des objets traditionnels.

  • Le musée national Cotroceni

    Le musée national Cotroceni

    Aujourd’hui nous faisons une incursion dans l’histoire. Nous découvrons le Palais de Cotroceni, qui est non seulement le siège de la Présidence de la République, mais aussi l’unique résidence roumaine qui a été utilisée de manière ininterrompue depuis la fin du 17e siècle jusqu’à nos jours. Le Musée national de Cotroceni a été fondé en 1991. Il est aménagé à l’intérieur d’un immeuble monument historique représentatif pour l’architecture roumaine de la fin du 19e siècle, le Palais royal de Cotroceni qui a intégré remarquablement une partie de l’architecture moyenâgeuse du monastère bâti sur l’ordre du prince régnant valaque Serban Cantacuzène, vers la fin du 17e siècle. Une visite au musée nous mène à travers les salons et les appartements chargés non seulement d’artefacts de valeur, mais aussi d’histoire, puisqu’ils ont accueilli de nombreuses personnalités historiques roumaines.

    Par ces temps de confinement, Oana Zlateanu, cheffe du Bureau guidage et protocole du Musée national de Cotroceni, nous invite à faire un tour virtuel. Ecoutons-la : « On pourrait dire que le tour virtuel des musées est une nécessité durant cette période exceptionnelle, dans le sens où il nous offre un refuge dans l’art et dans l’histoire. En fait, le tour nous aide à nous faire une idée de ce que l’on souhaite visiter, nous provoque à vouloir visiter plus, à en apprendre davantage. Certains espaces du musée peuvent être visités dans un tour virtuel sur le site www.muzeulcotroceni.ro. On peut admirer les espaces médiévaux du 17e siècle, des espaces qui accueillent une collection d’icônes et d’objets de culte religieux de valeur ayant appartenu à l’ancien monastère de Cotroceni. L’escalier de marbre attire tous les regards, dès l’entrée dans le Palais. Le Salon des fleurs, avec le piano peint et le chandelier en cristal comptent parmi les favoris des visiteurs. S’enchaînent la bibliothèque, la pièce favorite du roi Ferdinand, qui préserve aujourd’hui encore l’aspect d’antan. »

    Vous pouvez visiter virtuellement la cour intérieure du palais, le Salon allemand et beaucoup d’autres espaces que nous décrit Oana Zlateanu, coordinatrice du Bureau guidage et protocole du Musée national de Cotroceni :« Le Grand salon de réception nous fait penser au salon historique où s’est tenu le Conseil de la Couronne, suite auquel s’est décidée l’entrée de la Roumanie dans la Première Guerre mondiale. N’oublions pas non plus les pièces privées à l’étage du palais. C’est là que se trouve le Salon oriental, décoré de pièces représentatives de l’art d’Extrême Orient, en bois d’ébène, un espace très chic destiné au thé, mais aussi la chambre à coucher de la reine Marie, des espaces décorés conformément à ses désirs. Ce ne sont que quelques repères. Pour finir, je dois avouer que rien ne peut se comparer à l’expérience d’une vraie visite, qui peut transposer le visiteur aux différentes époques traversées par ce merveilleux endroit qu’est actuellement le Musée de Cotroceni. Mille tours virtuels n’arrivent pas à rivaliser avec une visite réelle. »

    Un autre point fort du musée, inclus dans le tour virtuel, c’est le Salon de chasse. Il est de facture italienne, œuvre de l’architecte de la Cour royale Karel Limann. Ses murs sont des vestiges des maisons princières du monastère de Cotroceni. Dans le salon, on peut découvrir les chaises du type Dantesque et Savonarole, les tables, les bancs dotés de coffres, décorés de symboles spécifiques telles les griffes de lion, les cariatides (statues représentant une femme vêtue à l’antique ou bien à demi-nue qui soutient la corniche d’un toit, d’un antre qui remplit dans un édifice le rôle d’une colonne, d’un pilier) ainsi que les chimères. A ne pas rater non plus les monstres à trois têtes – une de lion, une de chèvre et une autre de serpent ou bien de monstre ainsi que les putti – des sculptures illustrant des enfants de sexe masculin d’habitude nus et parfois ailés.

    Le long de ses 27 années d’existence le Musée national de Cotroceni s’est imposé dans le milieu culturel et social roumain par les nombreux projets qu’il accueille. Et jusqu’à ce que de tels projets culturels figurent à nouveau à l’affiche et que des tours guidés puissent y être organisés, profitez de la grande offre de tours virtuels.

  • Le Musée d’Histoire nationale et d’Archéologie de Constanta

    Le Musée d’Histoire nationale et d’Archéologie de Constanta

    Cette semaine, nous vous invitons à une escapade radiophonique à Constanţa, ville port à la Mer Noire, là où se trouve un des musées les plus riches de Roumanie. Il s’agit du Musée d’Histoire nationale et d’Archéologie dont les collections réunissent plus de 430.000 objets, allant du Paléolithique jusqu’à l’époque moderne. Même si les portes du musée sont actuellement fermées aux visiteurs, en raison de la pandémie de coronavirus, une visite reste toujours possible en ligne. Dès le départ, précisons qu’à la différence d’autres musées départementaux qui se donnent pour tâche de mettre en lumière le patrimoine local, ce musée couvre une thématique nationale. Le visiteur y peut découvrir des objets en terre cuite d’origine grecque, romaine, byzantine ou encore médiévale, des armes ou des outils en pierre, bronze ou fer, des éléments d’architecture datant de l’Antiquité, tels des colonnes, des chapitaux ou des bas-reliefs. Une fois à l’intérieur, vous allez découvrir les riches collections de sculptures, de vases, de statues ou encore de bijoux. Et puis, n’oublions pas d’admirer la prestigieuse collection de monnaies d’argent, de bronze et d’or dont plusieurs sont uniques au monde.

    Cristian Ceagra nous accompagne tout au long de cette visite virtuelle du Musée d’Histoire et d’Archéologie de Constanţa: « La Dobroudja est une terre merveilleuse, plutôt mal connue et dont l’histoire est très riche. Quel que soit l’itinéraire choisi, le touriste finira par tomber sur des vestiges ou des ruines aux histoires extraordinaires. La Dobroudja est le lieu où la terre, la mer et le Danube se donnent rendez-vous, l’endroit où se trouve ce delta fabuleux autour duquel un tas de légendes gravitent. Ces histoires cachent toujours un brin de vérité. Des vestiges antiques en sont la preuve et je pense, par exemple, au fameux Serpent Glykon. Autant de détails qui, mis ensemble, représentent une excellente carte de visite pour cette région où le touriste se sentira facilement à l’aise, tellement elle est multiculturelle et pluriethnique! »

    Le Serpent Glykon est une divinité romaine, une statue unique au monde, datant du deuxième siècle avant J.C et qui se trouve au rez-de-chaussée du musée, à côté d’autres objets exceptionnels. Pendant notre visite virtuelle, vous aurez l’occasion d’admirer le groupe statuaire de Fortuna, la déesse de la chance, et de Pontos, personnification mâle de la mer, les deux protecteurs du port de Tomis, ancien nom de Constanţa. Parmi les artéfacts les plus prestigieux dont le musée s’enorgueillit, notons l’Edicule, au centre duquel se trouve une représentation de la déesse Némésis ou encore la collection de bijoux en or. A l’étage, les enfants seront contents de tomber sur les défenses d’un mammouth.

    Cristian Ceagra explique: « A l’étage, vous aurez l’occasion de voir le crâne d’un ours des caverne datant d’une époque où la faune commençait à changer. C’est la période où les hommes ne sont plus que des chasseurs- cueilleurs et deviennent, petit à petit, sédentaires. Une diversité de cultures néolithiques apparaissent et du coup, le rôle de la culture en général et de la céramique, en particulier, se renforce. Une fois devenu sédentaire, l’homme commence à se construire un foyer et à gérer sa vie. On a une reproduction pour comprendre comment les gens ans vivaient, il y a 6000 ou 7000. C’est l’époque où ils renoncent petit à petit aux peaux et aux fourrures d’animaux pour se couvrir de tissus. »

    La visite virtuelle du Musée d’Histoire et d’Archéologie de Constanta se poursuit, avec un coup d’œil jeté aux expositions non permanentes. Cristian Ceagra raconte: « On a mis en place de nombreuses expositions à même d’attirer toutes les catégories de public, quel que soit le niveau de connaissances ou le pays d’origine. On espère surprendre nos visiteurs, même ceux qui ont cherché sur Internet à se documenter sur l’histoire de la Dobroudja. On a beau lire à l’avance pour connaître telle ou telle région, il faut se rendre sur place et constater que tout ce qu’on a trouvé sur Internet ne représente qu’un faible pourcentage de tout ce qu’on peut découvrir en faisant le voyage. La plupart de nos expositions sont temporaires. Même si le musée doit sa renommée aux vestiges antiques, les expositions attirent, elles aussi, leur propre public. On a eu, par exemple, une exposition de presse avec des journaux d’il y a cent ans, bilingues, appartenant aux différentes communautés ethniques locales. »

    Si vous voulez visiter un jour le musée de Constanţa, soyez prêts à lui consacrer deux ou trois heures. En revanche, sur Internet, la visite peut durer autant que vous voulez, en fonction de vos intérêts. Cristian Ceagra précise que: « Les touristes se disent impressionnés par la possibilité de faire un tour en ligne, car ils ne s’y attendaient pas. C’est ce qu’ils n’arrêtent pas de nous dire. Le musée renferme des tas d’histoires et de légendes, que les gens ne connaissent pas et qu’ils sont enthousiasmés d’apprendre. On nous a déjà posé la question pourquoi une telle visite virtuelle n’est pas plus médiatisée. Une ville cosmopolite comme Constanţa, habitée, déjà à l’Antiquité, par des gens venus de tous les coins de l’empire romain, transmet son héritage culturel aux générations futures. Ici, les habitants, quelle que fût leur religion – musulmane, juive, chrétienne – ont cohabité en paix. Ce fut la principale raison qui a permis à cette ville de se développer tout au long de son histoire de 2500 ans. »

    Ouvert en 1878, le Musée d’Histoire nationale et d’Archéologie de Constanţa renferme un grand nombre de trésors: des objets appartenant aux cultures néolithiques de Hamangia et de Gumelniţa, des outils agricoles de l’époque médiévale, des sarcophages datant du premier ou deuxième siècle après J.C., des amphores de l’Antiquité romaine et des statues de divinités grecques. Autant d’objets que vous pourriez découvrir durant le tour virtuel que le musée propose sous le titre « Incursion virtuelle dans l’histoire antique de la ville de Tomis ». La page internet du musée vous offre également accès à une galerie de photos et une autre vidéo, ainsi qu’à une carte interactive. Autant de détails censés vous faire la visite aussi agréable que possible. (trad. Ioana Stancescu)

  • Le musée de l’Oeuf, de Vama, en Bucovine

    Le musée de l’Oeuf, de Vama, en Bucovine

    Nous vous invitons aujourdhui à faire le tour virtuel dun musée pas comme les autres. Cest le plus grand musée en son genre de Roumanie, unique de par la valeur des objets exposés et la manière dont il est structuré. Et nous avons nommé le Musée de lOeuf de Vama, localité de Bucovine, province historique située dans le nord-est du pays. Les œufs peints que lon peut y admirer font partie de la collection de Letiția Orșivschi, enseignante de son état et artiste connue et reconnue au plan national et international. Participante à maintes expositions organisées à létranger, elle est aussi multiple lauréate des concours internationaux et collaboratrice de nombre de musées et dinstitutions culturelles de Roumanie et dailleurs. Sur les 7000 œufs exposés, plus de 3000 sont peints. Ils proviennent de 82 pays du monde, qui ont une riche tradition dans la décoration des œufs, précise Letiția Orșivschi: Sy ajoutent, bien sûr, les œufs peints de Bucovine. Le musée vous invite à découvrir l’évolution des techniques de décoration à travers les âges. En Bucovine, par exemple, les œufs étaient décorés de motifs simples, en touches grossières représentant notamment des symboles de la terre à retrouver aussi sur les tapis ou les costumes traditionnels. Les couleurs utilisées étaient toutes végétales, à base de plantes telles l’oignon ou la betterave ou encore à base de charbon. Vous y découvrirez aussi des œufs vieux de 50 à 100 ans, qui ont appartenu à ma famille. Ils avaient été peints sans être vidés de leur contenu. Et puisque ces œufs navaient pas été enduits de vernis, cela a permis au blanc de sévaporer par les pores de la coquille et au jaune de se coaguler. Les anciens croyaient en leur pouvoir de protéger les gens des mauvais esprits, des tonnerres et des foudres. Jadis, on plaçait un œuf bénit le jour de Pâques dans lencadrement des fenêtres pour garder la famille à labri du danger.”



    Au musée de lŒuf de Vama vous apprendrez que la première technique de coloriage des œufs était connue sous le nom de technique du batik. Utilisée notamment dans lEurope de lest, elle supposait trois bains de teinture successifs. Plus tard, une technique particulière allait apparaître en Bucovine, précise Mme Letiția Orșivschi, commissaire du Musée de Vama: En Bucovine, on emploie une technique unique au monde, qui consiste à décorer lœuf avec de la cire colorée en relief. Alors que le milieu de la coquille est décoré dune seule manière, les pointes en sont ornées de motifs géométriques. Il y a tout un langage des couleurs et des motifs. Par exemple décorer un œuf dun seul et unique élément cest transmettre un message pour toute la vie, mais pour une seule personne. Par contre, le doublet renvoie au couple, tandis que la présence de trois éléments signifie la famille avec enfants.”



    Auparavant, on nutilisait que les couleurs de terre, celles que lon retrouve sur le costume traditionnel. Elles représentent, dans la culture locale, labondance, la prospérité, le fruit du travail de lhomme. La technique sétant diversifiée petit à petit, un véritable langage des couleurs sest fait jour, explique Letiția Orșivschi: Les petites communautés près des monastères ont commencé à utiliser la couleur dominante des fresques murales de ces lieux de culte. Pendant loccupation austro-hongroise, les artisans introduisent les nouvelles couleurs dans le tissage des costumes traditionnels. En outre, pour la première fois, sur la ceinture apparaissent les trois couleurs du drapeau national. Pour les habitants de Bucovine, le rouge a toujours symbolisé la divinité, le jaune – la prospérité et labondance, le bleu – la paix de lâme. Au fil du temps, les femmes y ont ajouté le vert, symbole de la vie, de la santé et surtout de lespoir. Et pas nimporte quel vert, mais le célèbre vert des fresques du monastère de Sucevița. Enfin, plus tard, apparaissent en Bucovine aussi les œufs multicolores.



    A présent, le Musée de lŒuf, comme tous les autres musées dailleurs, est fermé au public. Cest lune des mesures mises en place en ce temps de pandémie de coronavirus. Nempêche. Les œufs peints de Vama, véritables œuvres dart, on peut les admirer sur la page Facebook du musée, mise à jour par Letiția Orșivschi ou encore sur la page Internet. Là, dans la galerie dimages, on peut voir une partie des œufs exposés. (Trad. Mariana Tudose)

  • Anton Pann

    Anton Pann

    Il a également été un personnage légendaire dont l’influence se fait toujours sentir dans les localités où il a vécu : à Braşov, à l’Ecole et à l’église du quartier de Şchei, à Râmnicu Vâlcea et même à Bucarest, où sa maison transformée en musée est ouverte au grand public depuis novembre 2018. A en croire les documents, Anton Pann est né en 1796, à Sliven, en Bulgarie, et il a consacré une grande partie de sa vie aux voyages dans différents pays et régions avant de s’établir à Bucarest, dans la banlieue de Lucaci. C’est là qu’il s’est acheté la maison récemment transformée par les soins du Musée national de la littérature en musée. Dans les minutes suivantes, Madalina Schiopu nous propose une visite guidée de l’édifice :



    « Quand Anton Pann y a emménagé, la maison était déjà construite et à en croire son propriétaire, elle comportait quatre pièces. Deux d’entre elles étaient côté rue, vis-à-vis de deux ou trois autres maisons, englouties par de grands jardins. Les champs s’étalaient derrière toutes ces bâtisses érigées dans la banlieue de Lucaci. »



    Le nom d’Anton Pann se rattache aussi à la création des paroles de l’actuel hymne national, « Réveille-toi, Roumain ! » qui fut inspiré au poète Andrei Muresanu par un poème religieux du rhapsode. Notre guide, Madalina Schiopu, se penche sur l’activité religieuse d’Anton Pann :



    « Il fut une des personnalités importantes de l’Eglise orthodoxe puisqu’il a gagné sa vie en tant que professeur de musique sacrée. Il enseignait la théorie religieuse des psaumes dans les églises bucarestoises et celles des alentours. Ensuite, on ne saurait ignorer le rôle qu’Anton Pann a joué dans la littérature roumaine. Il est l’auteur de « L’Histoire de la parole » et des « Ruses de Nastratin Hogea ». Ces deux volumes, tout comme ses recueils de poèmes, ont été imaginés dans cette maison même où, semble-t-il, Pann avait aménagé une petite pièce pour écrire et une terrasse pour sortir le soir et jouer de la guitare. »



    Décédé en 1854, Anton Pann a légué sa maison de Bucarest à l’Eglise de Lucaci qui, malheureusement, l’a négligée jusqu’à ce que la demeure tombât en ruine. Heureusement, le Musée de la Littérature roumaine a décidé de s’investir pour en faire un musée. Les efforts ont été soutenus, affirme Madalina Schiopu.



    « L’actuelle maison ne ressemble plus à celle du passé dont l’état de dégradation était tel que seuls les piliers sont restés debout. On a donc tout fait reconstruire sur les lieux de l’ancienne demeure. Il suffit de franchir le seuil du musée et de regarder les objets qui s’y trouvent pour se rendre compte de la personnalité et de l’œuvre d’Anton Pann. Il y a, par exemple, un zootrope et praxinoscope, deux jouets optiques ayant précédé la cinématographie moderne et que les enfants pouvaient utiliser pour regarder des dessins en mouvement avec les personnages créés par Anton Pann. Les instruments de musique sont une autre attraction. Il s’agit d’une collection de 23 instruments datant de l’époque des princes phanariotes, du début du XIXème siècle. Chaque instrument est prévu d’un casque qui permet d’entendre le son qu’il faisait. Parmi tous ces instruments, la plupart orientaux, les visiteurs peuvent découvrir aussi quelques instruments roumains tels la cobza, une sorte de luth, ou encore le cymbalum.



    Avec sa multitude de dispositifs interactifs, le Musée Anton Pann se veut un endroit ludique qui attire les jeunes visiteurs, notamment par un tour guidé conçu à leur intention. Madalina Schiopu :



    « Il s’agit d’un tour des objets. Chaque mois, on choisit un objet parmi ceux qui sont exposés et à partir de cet objet-là, on esquisse le contexte historique et on s’attarde sur les personnalités qui s’en sont servi. Par exemple, une machine à imprimer. Un tel objet nous permettrait de parler de l’histoire de l’imprimerie dans le monde. A part les tours guidés, on met en place différents ateliers à l’intention des enfants de 6 à 14 ans. On essaie de s’adapter à l’âge de nos jeunes visiteurs et de les attirer vers nous par des histoires et des anecdotes. Pour les tout-petits, on a fait des ateliers basés sur les Ruses de Nastratin Hogea et sur la morale qui s’y dégage et on les a encouragés à dessiner. Après, on a mis en place des ateliers de muséographie pour expliquer aux enfants ce qu’un musée veut dire et l’activité dans un tel établissement. C’est important qu’ils comprennent que derrière les expositions permanentes et visibles, il y a tout un univers caché. Pour les fêtes, on a mis en place des ateliers de cantiques basés sur ceux écrits par Anton Pann. Et puis, en mars, on a fait des ateliers de création de martisoare. Et la liste continue ».


    (Trad. Ioana Stancescu)

  • 19.02.2020 (mise à jour)

    19.02.2020 (mise à jour)

    Politique interne — Les auditions au Parlement de Bucarest des ministres proposés pour le deuxième cabinet libéral dirigé par Ludovic Orban ont pris fin mercredi, après trois jours de débats dans les commissions de spécialité réunies. Seuls quatre ministres — à l’Agriculture, à la Défense, lEconomie et aux Affaires étrangères — sur les 16 qui ont été auditionnés ont reçu un avis favorable. Les avis des commissions ont un caractère consultatif, le vote du nouveau cabinet au parlement étant prévu le 24 février. Le PSD a annoncé qu’il boycotterait la réunion d’investiture, ce qui pourrait conduire à l’ajournement du vote et à un retard dans les procédures de déclenchement des élections anticipées, souhaitées par les libéraux. Le plan du PNL est de faire rejeter deux gouvernements, de manière à ouvrir la voie à la dissolution du parlement et au déclenchement des élections anticipées. Selon Ludovic Orban, elles pourraient avoir lieu entre le 15 et le 30 juin, comme les élections municipales. La Cour constitutionnelle de la Roumanie débattra, le 24 février, de la saisine déposée par les présidents des deux Chambres du parlement, qui ont réclamé le fait que le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a désigné le premier ministre destitué pour former le nouveau cabinet. Mercredi, le Sénat, en tant que première Chambre législative saisie, a rejeté l’ordonnance d’urgence du gouvernement sur l’organisation des élections législatives anticipées.



    Iohannis — Le président roumain Klaus Iohannis participera à compter de ce jeudi à la réunion extraordinaire du Conseil européen de Bruxelles. Le principal sujet de la réunion vise le cadre financier pluriannuel de l’UE pour la période 2021 — 2027. Selon un communiqué de l’Administration présidentielle de Bucarest, Klaus Iohannis y plaidera encore pour un financement approprié de la politique de cohésion et de la Politique agricole commune, soulignant que la Roumanie doit bénéficier d’allocations substantielles pour ces deux politiques, comme instruments censés réduire les décalages en termes de développement entre les Etats membres. Le chef de l’Etat roumain soulignera l’importance d’assurer des conditions de mise en place flexibles et simplifiées, censées permettre aux bénéficiaires un accès plus facile aux fonds européens. Les déclarations de mercredi de plusieurs dignitaires européens laissent entendre que les négociations sur le futur budget pluriannuel de l’Union européenne, le premier après le Brexit, seront dures et compliquées.



    Consultations — Le ministre désigné des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, aura jeudi, à Berlin, des consultations politiques avec son homologue allemand, Heiko Maas, et avec le chef de l’Administration présidentielle fédérale, Stephan Steinlein. La visite a lieu, de manière symbolique, le jour des 140 années de relations diplomatiques. Conformément au ministère des Affaires étrangères de Bucarest, elle vise à confirmer le caractère privilégié, de nature stratégique, des relations bilatérales. La coopération roumano-allemande se caractérise par un dialogue politique et diplomatique intense, par une dynamique économique en développement continuel et par les contacts interhumains spéciaux, mis en valeur par la minorité allemande de Roumanie et la communauté roumaine d’Allemagne.



    Coronavirus — Un deuxième ressortissant roumain, se trouvant à bord du navire de croisière « Diamond Princess », en quarantaine au Japon, a été diagnostiqué positif au nouveau coronavirus. Il a été hospitalisé à Tokyo, selon le ministère des Affaires étrangères de Bucarest. Selon la même source, l’état de santé du Roumain, qui est membre de l’équipage, est bon. Une évolution positive et un état de santé stable caractérise également le premier Roumain infecté au coronavirus, lui aussi membre de l’équipage du paquebot. Pour ce qui est du navire Westerdam, selon les informations fournies par les autorités cambodgiennes, huit sur les neuf citoyens roumains qui s’y trouvaient à bord en tant que touristes ont quitté le Cambodge, alors que le neuvième est resté dans la capitale de ce pays. Les coûts des déplacements ont été supportés par le propriétaire du navire de croisière. Un nouveau bilan de l’épidémie causée par le nouveau coronavirus indique 2000 morts en Chine, après l’annonce, ce mercredi, par les autorités de la province de Hubei, épicentre de l’épidémie, de plus de 130 décès. Le nombre de cas de contamination en Chine continentale est arrivé à au moins 74.000. Dans d’autres parties du monde, environ 900 cas de contamination ont été recensés, et cinq décès en France, au Japon, aux Philippines, à Taïwan et à Hong Kong.



    Culture — Le 19 février, on fête la Journée Brancusi, jour de naissance, voici 144 ans, du célèbre sculpteur roumain. Plusieurs événements, en Roumanie et à l’étranger, lui rendent hommage. A Târgu Jiu, ville du sud-ouest du pays qui accueille quelques œuvres de l’artiste, dont La Table du silence, La Porte du baiser et La Colonne sans fin, le Musée national Constantin Brâncuşi a été inauguré. A Bucarest, le Musée national d’art organiseun spectacle de projections holographiques de l’artiste et de ses œuvres. Figure centrale du mouvement artistique moderne, Constantin Brâncuşi est né en Roumanie, mais il a vécu et travaillé à Paris. Il est considéré un des sculpteurs les plus importants du XXe siècle. Le Musée national d’art moderne de Paris possède un nombre important d’œuvres du sculpteur, léguées par testament à la Roumanie, avec tout ce qui se trouvait dans son atelier, mais acceptées par la France après le refus du gouvernement communiste de la Roumanie des années ’50 de les accepter après sa mort. La Journée Brâncuşi a été instituée en 2015.



    Grippe — Le bilan des décès causés par la grippe saisonnière s’élève à 40. Selon les chiffres les plus récents, 7600 nouveaux cas de grippe clinique ont été recensé en Roumanie, un chiffre supérieur aux attentes des spécialistes. Ils estiment que le nombre d’infections respiratoires aiguës et de grippe devrait augmenter à l’avenir. A travers le pays, des dizaines d’écoles et de maternelles ont été partiellement ou totalement fermées à cause de la grippe. Les autorités continuent de prendre des mesures de prévention et de nombreux hôpitaux ont limité sévèrement l’accès des visiteurs. Le ministre par intérim de la Santé, Victor Costache, a déclaré que les autorités avaient commencé à acheter de nouvelles doses de vaccin et que les procédures d’achat de vaccins pour la saison 2020-2021 démarreront au mois de mars.



    Tennis — La Roumaine Simona Halep, deuxième au classement mondial et principale favorite du tournoi de tennis de Dubaï, a disposé ce mercredi de la Tunisienne Ons Jabeur, numéro 45 au classement WTA, et s’est qualifiée dans les quarts de finale de la compétition. La Roumaine rencontrera la Bélarusse Arina Sabalenka, 13e du monde. Simona Halep a déjà gagné le tournoi de Dubaï, en 2015.



    Foot – Le club champion de Roumanie au foot, le CFR Cluj, reçoit jeudi la visite du FC Séville dans les seizièmes de finale de la Ligue Europa. Le match retour est prévu pour la semaine prochaine. Avec lex star du foot roumain Dan Petrescu comme coach, le CFR a terminé en deuxième position de son groupe, avec 12 points sur 18 possibles. Lazio Rome, Celtic Glasgow et Stade Rennais ont fait partie de ce groupe. Les Andalouses sont entrainés par lex manager du Real Madrid Julien Lopetegui et sest qualifié après avoir remporté un groupe qui incluait aussi lApoel de Chypre, Qarabaq dAzerbaïdjan et Dudelange du Luxembourg. Le FC Séville a remporté 15 points sur 18 possibles et perdu un seul match contre lApoel.

  • Expo Edward Serotta à Bucarest

    Expo Edward Serotta à Bucarest

    Ces instantanés de la liberté, réalisés en Roumanie et dans d’autres pays ex-communistes (Bulgarie, République démocratique d’Allemagne, Pologne, Tchécoslovaquie, et Hongrie) par le photoreporter américain Edward Serotta ont été réunies dans le cadre d’une exposition-témoignage troublante : « 1989 : l’année au cours de laquelle l’Europe est redevenue elle-même », qui a ouvert ses portes ce 16 décembre au Musée de la ville de Bucarest, accueilli par le palais Sutu. Cet événement est organisé par l’Ambassade de l’Autriche à Bucarest, le Forum culturel autrichien de Bucarest, le musée de la ville de Bucarest et Centropa, avec l’appui de Raiffeisen Bank Roumanie. L’exposition sera ouverte jusqu’au 19 janvier 2020, conformément aux horaires d’ouverture du Palais Sutu. Les visiteurs auront la possibilité d’écouter différents témoignages et analyses sur les évènements qui ont eu lieu à travers l’Europe Centrale et de l’Est en 1989. Présentés dans un format spécialement conçu pour cet évènement, les enregistrements audio ont été réalisés par RFI Roumanie dans le cadre de la campagne « Ce que nous avons fait ces 30 dernières années ».

    Edward Serotta est un photographe américain qui a visité l’Europe Centrale et de l’est pour la première fois en 1985. Cette année-la, il a passé un mois entier en Roumanie afin d’immortaliser le quotidien de la communauté juive du pays. En 1988, Edward Serotta quittait définitivement les Etats-Unis pour s’installer à Budapest. Il a fait ce choix afin de pouvoir voyager et étudier plus facilement chaque communauté juive de la région. Il n’avait jamais photographie une révolution, une démonstration de protestation, où des tirs réels avec des armes à feu. Et pourtant, lui et sa camera se sont retrouvées au beau milieu de ces événements dramatiques, comme l’illustre cette exposition.

    *Né en 1949, dans l’Etat américain de Georgie, Edward Serotta a été photoreporter et journaliste pour plusieurs publications américaines Time Magazine, The Guardian, The Washington Post, Reuters, The Observer, The Washington Post, The Los Angeles Times, The Chicago Tribute, Ha’aretz, Tablet Magazine, Die Zeit et Süddeutsche Zeitung. Ses photographies figurent dans les collections permanentes de plusieurs grands musées d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Israël. A partir de 1988, Edward Serotta habite en Europe, à Budapest, puis à Berlin et enfin depuis 1997 à Vienne. De 1991 à 1996 il a publié trois livres sur les Juifs d’Europe Centrale et de l’Est. Entre 1997 et 1999, il a réalisé des films pour ABC News Nightline. En 2000, en collaboration avec deux historiens magyars, Eszter Andor et Dora Sardi il a fondé Centropa, un institut d’histoire des communautés juives, basé dans la capitale autrichienne.

  • A la découverte d’Arad

    A la découverte d’Arad

    Nous allons tout d’abord découvrir le chef – lieu éponyme, qui s’enorgueillit d’un riche patrimoine culturel et historique. Véritable musée en plein air, la ville d’Arad interpelle par la variété des styles architectoniques de ses édifices, remontant aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Pourtant, les alentours de la ville valent eux aussi le détour.

    Un de nos guides, Levente Bognar, est adjoint au maire de la ville d’Arad. Il passe en revue les atouts de cette destination touristique. « Porte d’entrée de la Roumanie, ouverte à l’Occident, Arad est une ville multiethnique et multiconfessionnelle. Les différentes ethnies qui cohabitent en bonne harmonie lui confèrent un volet multiculturel aussi, présent depuis des siècles. Nous avons un riche patrimoine architectural, de beaux édifices majestueux, miroir de l’histoire de la ville vielle de plus de 200 ans. Arad est également une ville dynamique, de par sa tradition industrielle. Il suffit de rappeler que c’est là que fut fabriquée la première auto de la région, baptisée Márta. Je recommande aussi aux visiteurs de se rendre au centre-ville, histoire d’admirer le bâtiment qui abrite l’Hôtel de Ville, ensuite le Palais de la culture, récemment restauré et où la Philharmonie d’Arad donne des concerts. Nous avons aussi des espaces culturels de niveau européen et une offre étoffée de loisirs. Nous espérons introduire bientôt dans le circuit touristique la Cité d’Arad. Dressée entre les années 1760-1780, elle est demeurée intacte. »

    Si vous êtes de passage à Arad, nous vous conseillons de visiter le Palais Administratif, un des bâtiments les plus imposants de la ville et sans doute la plus belle mairie de Roumanie, affirme Ralu Cotrău, porte parole de la municipalité: « Toujours au centre-ville, on peut admirer le Théâtre « Ioan Slavici » et le Palais de la culture, récemment restauré, dont l’intérieur somptueux est d’une beauté à couper le souffle. La Tour d’eau est un autre site intéressant; du haut de ses 35 mètres, on peut découvrir un magnifique panorama de la ville. Un large espace d’expositions s’y étale sur cinq niveaux. A ne pas rater, non plus, les bâtiments anciens et les palais de la ville, notamment ceux qui se trouvent le long du boulevard de la Révolution: le palais Neuman, le Palais de la Justice et le Palais de la Banque centrale, autant d’exemples raffinés d’architecture éclectique ou néoclassique. S’y ajoute la cité d’Arad, une forteresse transylvaine de style Vauban et la Maison au cadenas ou Maison aux boulets ainsi appelée en raison des 17 boulets de canons encastrés dans ses murs. »

    Arad compte de nombreuses églises, pour la plupart baroques: l’église du monastère Saint Siméon le Stylite, l’Eglise serbe St. Pierre et Paul, ou la cathédrale Saint Antoine de Padoue, bâtie en 1904, dans le style Renaissance. Ecoutons à nouveau Ralu Cotrău, porte parole de la municipalité d’Arad : Nous vous conseillons également de visiter également le Parc de la Réconciliation, le Musée d’art et d’ethnographie « Eugen Popa», le bâtiment de la première école pédagogique roumaine de Transylvanie, appelée « Preparandia » et le Musée de la confiserie. A cela s’ajoutent la vieille cathédrale et la Gare, elle aussi remise à neuf. Enfin, je ne saurais oublier de mentionner le fait qu’à longueur d’année, la ville d’Arad accueille une centaine d’événements culturels et artistiques.

    Parmi ces événements figurent la Fête de la ville, célébrée au mois d’août et qui s’étale sur dix jours ou encore la Foire de Noël. Les alentours de la ville sont tout aussi attrayants. Parmi les sites à visiter il convient de mentionner le Musée de lavigne et du vin de Ghioroc, qui recèle plus de 50.000 bouteilles de vins de différents âges et cépages : Riesling, Mustoasă, Fetească, vin Rouge de Bourgogne, Cabernet, Merlot. Les vedettes de la collection sont quelques bouteilles de Riesling italien de 1926. A Ghioroc se trouve aussi un Musée du tram électrique – pas du tout par hasard, car c’est ici qu’a été créée la première ligne de tram électrique d’Europe Orientale et la 8e au monde. On peut prendre aujourd’hui encore l’ancien tram du vignoble, appelé la « Flèche Verte ».

    Levente Bognar: Dans le vignoble d’Arad on produit surtout le vin connu sous le nom de Cadarca de Miniș, mais aussi d’autres variétés que l’on peut déguster sur place. Tout près, il y a l’église Maria Radna, récemment rénovée et qui est un véritable lieu de pèlerinage et puis des cités médiévales. Au nord de la contrée, on peut visiter le monastère de Hodoș-Bodrog et celui de Gai.

    Le Centre d’information et de promotion touristique de la ville d’Arad met à la disposition des touristes des cartes et des matériels en roumain, anglais, hongrois et allemand. Cette rubrique a été réalisée avec l’appui du Département pour les relations interethniques au sein du gouvernement roumain. (Trad. Mariana Tudose)

  • Le Musée Nikolaus Lenau du département de Timiş

    Le Musée Nikolaus Lenau du département de Timiş

    Il arrive souvent qu’un lieu acquière une notoriété
    après qu’une personnalité qui y a habité se fait connaître. Et tout aussi
    souvent, un musée ou une maison musée y sont créés, portant le nom de cette
    personnalité. Ce fut le cas de Nikolaus Lenau et du Musée des poupées de
    Lenauheim, dont nous vous racontons aujourd’hui l’histoire. Située dans le département
    de Timiş, à proximité de la frontière serbe, dans l’ouest de la Roumanie, la
    commune de Lenauheim porte le nom du poète romantique autrichien Nikolaus
    Lenau, né dans les parages en 1802. Et puisque le père du poète avait été
    caissier, le bâtiment de l’Office des impôts de l’époque, transformé plus tard en
    siège de la mairie, abrite depuis 1930 le Musée souabe « Nikolaus Lenau ».
    Elfriede Klein, conservatrice du musée, explique et on cite :


    « Le
    bâtiment, dont la construction est due à l’impératrice Marie-Thérèse, a été
    érigé en 1774, pour accueillir l’Office des impôts. L’église catholique fut
    construite en même temps. Ce bâtiment garde la mémoire du poète Nikolaus Lenau.
    Plusieurs pièces accueillent une exposition ethnographique de poupées vêtues du
    costume traditionnel souabe de la région du Banat. Chaque village a son costume
    spécifique, nous avons donc quelque 56 couples de poupées. Un seul village est
    représenté par des poupées portant des habits de femmes mariées, auxquelles il
    était permis de participer à la prière du village, tenue une fois par an et qui
    s’appelle Kirvai en allemand.
    »


    Quand le poète avait 4 mois à peine, sa famille
    s’établit en Hongrie. Après avoir passé sa jeunesse à Pest et Tokaj, il part à
    Vienne, où, entre 1822 et 1832, il étudie la philosophie, l’agronomie et la
    médecine. Bénéficiant d’un bon héritage de famille, Nikolaus Lenau allait
    passer sa vie à écrire. Entre 1832 et 1844, il mène une vie paisible, partagée
    entre Vienne et Schwaben. Ses œuvres ont été publiées en 1855, après sa mort. Pour
    son village natal, il est quelqu’un de très important. Elfriede Klein:


    « Tout le
    monde est fier, parce que le village porte le nom de Nikolaus Lenau, mais il
    faut dire qu’avant, cette localité s’appelait Csatád. Les Roumains disaient
    « Ceaţa », les Allemand « Szadat ». Depuis 1926, le village
    s’appelle Lenauheim, ce qui veut dire le foyer de Lenau. Un grand poète autrichien,
    né au Banat roumain, qui est parti pour un certain temps en Amérique, mais
    là-bas il n’a pas écrit de poèmes. Il a passé la plupart de sa vie en Autriche
    et il a aussi vécu un certain temps en Allemagne. »


    La maison-musée se dresse dans la rue principale.
    L’architecture du bâtiment est typiquement souabe, avec une cour intérieure. Elfriede
    Klein nous parle du musée qu’il abrite à présent:


    « Celui, qui
    souhaite le visiter, a plein de choses à voir. Chaque village a réalisé le
    costume traditionnel qui lui est spécifique. Ce sont des couturières qui les
    ont travaillés et il faut dire que c’est un travail minutieux, car les costumes
    sont très complexes et difficiles à réaliser. Dans chaque village une
    couturière s’en est occupée. Les poupées, qu’elles ont habillées, sont achetées
    à la fabrique de poupées « Arădeanca » de la ville d’Arad. Cinq salles
    du musée accueillent les poupées. S’y ajoutent trois salles que nous avons
    aménagées avec des pièces de mobilier datant de 1821 : un lit et une armoire
    peints à la main, une cuisine, une salle de séjour, une chambre à coucher et le
    joyau de toute maison : la resserre, appelée « şpaiţă » – du mot
    allemand Speisekammer. »


    L’exposition Lenau occupe sept salles à l’étage de l’aile
    gauche du bâtiment. Y sont présentés des photos, des manuscrits et des lettres
    de Nikolaus Lenau, illustrant des aspects de la vie et de la création du poète
    et reflétant la manière dont son œuvre était perçue à l’époque. Dans cette
    exposition on trouve aussi des outils et des installations agricoles. La table
    déjà mise, la cuisine semble attendre les convives. Un fer à repasser du début
    du 19e siècle semble prêt à défriper une nappe. Le carrelage en
    pierre rougeâtre garde la fraîcheur de la resserre et les barattes en bois
    semblent vous inviter à imaginer le goût de la crème et des laitages de ces
    temps-là.

    Le musée garde également des livres et des manuscrits ayant appartenu
    au poète Nikolaus Lenau, ainsi que des photocopies, des estampes, des toiles
    illustrant la vie du poète et de sa famille, des premières éditions de certains
    ouvrages, ainsi que des versions roumaines des poèmes de Lenau. En 1905, une
    statue du poète a été élevée au centre-ville de la commune de Lenauheim.


    (Trad. : Dominique)