Tag: musée

  • Le Musée de la presse

    Le Musée de la presse

    Jimbolia est une ville de 10.000 habitants, située dans le sud-ouest du pays, dans le comté de Timiş. Elle compte 3 maisons-musées, l’une dédiée au peintre souabe Stefan Jäger, une autre à l’écrivain Petre Stoica et la dernière au médecin Karl Diel, ainsi que 3 musées, le Musée des chemins de fer, le Musée des pompiers, ouvert il y a 140 ans, et le seul musée de la presse du pays, qui porte le nom de l’homme politique et journaliste Sever Bocu. Cristina Dema, coordinatrice du Musée de la presse nous parle de cet établissement unique en Roumanie:



    « La création d’un musée de la presse est le fruit d’une initiative personnelle, celle de l’écrivain et journaliste Petre Stoica, un collectionneur passionné de journaux dès sa jeunesse. Il a voulu ouvrir un musée de la presse à Peciu Nou, son village natal, pourtant les autorités locales ont rejeté sa proposition. Et ce fut là la chance de Jimbolia, car en 1994, Petre Stoica est venu frapper à la porte de la mairie pour expliquer qu’il avait une montagne d’objets de valeur qu’il souhaitait les offrir à la ville. Le maire a eu la bonne idée d’accepter, il lui a offert un logement et, après de nombreux événements culturels d’envergure organisés en 2007, Petre Stoica a vu son rêve se réaliser : un musée de la presse a été fondé à Jimbolia, unique en Roumanie, et qui compte parmi les rares institutions de ce genre en Europe. »



    L’internat d’un ancien lycée technique a été aménagé à ces fins et, depuis 12 ans, le musée est ouvert aux visiteurs. Que vont-ils y découvrir ? Cristina Dema:



    «Dès que nous passons son seuil, nous pouvons voir les équipements utilisés jadis pour l’impression des journaux, ainsi qu’un vieil appareil photo. Sur les murs de la première salle on peut voir des publications et de vieilles affiches. Plusieurs publications en allemand, hongrois et roumain témoignent du caractère multiculturel de la région. On entre ensuite dans la salle qui abrite l’exposition permanente réunissant les plus anciennes et les plus importantes publications du musée. La publication la plus précieuse de notre collection est une revue « Albina românească » (L’abeille roumaine), datant de 1837. Dans la salle suivante se trouve une collection de calendriers et d’almanachs, et une autre de cartes de visite. La partie la plus importante du musée est la bibliothèque, recélant les archives, et qui est en même temps une salle de lecture. Si le visiteur dispose de plus de temps, il peut feuilleter les vieux journaux et, grâce à eux, se replonger dans le passé. Le musée dispose également d’un bistro, où les visiteurs peuvent savourer une tasse de café, en lisant les journaux qui les intéressent. »



    Le Musée de la presse « Sever Bocu » est un endroit idéal pour organiser différents événements culturels et aussi un espace vivant destiné à la détente. Cristina Dema nous en dit davantage.



    « Nous avons des visiteurs de tous âges, de nombreux élèves passent le seuil du musée dans le cadre du programme « L’école autrement ». Certains découvrent notre musée sur Internet et le trouvent extraordinaire. Parmi nos visiteurs comptent également des étudiants et des professionnels qui font des recherches. Les événements s’y enchaînent, bien sûr. Petre Stoica avait du charisme et des événements de toute sorte y étaient organisés. Nous essayons de poursuivre et de développer son activité. Ces derniers temps, nous avons également organisé des activités consacrées aux enfants, en collaboration avec « Le Grenier à livres », de Comloşu Mare, pour leur faire comprendre qu’un musée n’est pas un espace intangible, que c’est, au contraire, un espace confortable où l’on peut se sentir à l’aise. Notre principal but est de leur donner le goût de la lecture. »



    Le musée est ouvert du lundi au vendredi, entre 8h et 16h, mais aussi en dehors de ces horaires, avec réservation préalable sur la page facebook du musée ou au numéro de téléphone qui y figure.



    La collection du musée est sans cesse enrichie, aussi bien par des achats chez les antiquaires et les libraires, que par des abonnements offerts par différentes publications culturelles du pays (entre autres de Bucarest, Satu Mare et Piteşti). Le musée achète également le premier numéro des nouvelles publications. La plus importante donation reçue par le Musée de la presse de Jimbolia et qui a enrichi considérablement sa collection, lui a été offerte par la Bibliothèque « Asta » de Sibiu. Elle réunit des publications datant du 19e siècle à nos jours. La collection du musée s’est agrandie dans tous ses départements : journaux et revues de Roumanie ou de la diaspora (dans l’ordre chronologique : 19e siècle, 1900 — 1950, 1951 — 1989 et 1990 à nos jours), almanachs, calendriers, badges, cartes de visite et cartes postales à en-tête, monographies, livres d’histoire de la presse et de reportages, volumes dédiés au Banat (Les Annales du Banat).


    Trad. : Dominique



  • 10.10.2019 (mise à jour)

    10.10.2019 (mise à jour)

    Motion de censure – Le président Klaus Iohannis a annoncé l’organisation ce vendredi d’un premier round de consultations avec les partis parlementaires en vue de la création d’un nouveau gouvernement, après l’adoption ce jeudi d’une motion de censure contre le gouvernement de la premier ministre social-démocrate Viorica Dancila. Elle a demandé d’ailleurs au chef de l’Etat de nominer au plus vite un nouveau premier ministre, à même d’assumer la gouvernance. 238 sénateurs et députés ont voté pour la motion et six seulement contre sur les 399 élus nationaux présents. Sous le titre « Pour reconstruire la Roumanie le gouvernement Dancila doit être destitué d’urgence », la motion porte la signature de 237 Sénateurs et Députés membres du Parti national libéral, de l’Union sauvez la Roumanie, du Parti du mouvement populaire, de l’Union démocrate magyare de Roumanie, de Pro Romania et de l’Alliance des libéraux et des démocrates. Deux députés du groupe des minorités nationales, un député indépendant et même quatre élus sociaux-démocrates ont également signé la motion. Le cabinet Dancila serait le gouvernement le plus nocif des 30 dernières années, affirment les initiateurs de la motion, qui précisent qu’après sa destitution, ils comptent adopter un programme de gouvernance responsable, ciblé sur le développement et la modernisation du pays et qui vise une réelle prospérité pour chaque roumain. Par ailleurs, la cheffe du cabinet de Bucarest et les autres leaders du PSD accusent l’Opposition de ne pas proposer de solutions alternatives.

    Statistiques – L’Institut national de la statistique a révisé à la baisse de 4,6 à 4,5 % ses estimations sur la croissance du Produit intérieur brut durant le deuxième trimestre de cette année par rapport à la période similaire de l’année dernière. La Banque Mondiale a pourtant amélioré ses estimations sur l’évolution de l’économie roumaine pour les années à venir. L’institution tire la sonnette d’alarme quant au risque d’une progression des inégalités salariales. Sur la liste des priorités du gouvernement devrait figurer aussi la réduction du taux de chômage parmi les jeunes et parmi les ouvriers à faible qualification et toute une série de réformes dans l’administration publique et au sein des compagnies d’Etat.

    Holocauste – La Roumanie a fait un pas important par la création d’un musée national des Juifs et de l’Holocauste, a affirmé aujourd’hui l’ambassadeur américain à Bucarest, Hans Klemm. L’institution sera un symbole du développement constant de la Roumanie en tant que nation et société démocratique, une raison de fierté pour tous les Roumains, a ajouté le diplomate américain. Il a déploré pourtant le fait que malgré cet accomplissement historique, la rhétorique antisémite et anti-rom soit toujours présente dans le discours public. Ce qui plus est, la commémoration de figures historiques antisémites et fascistes se déroule toujours dans les villes et les villages de Roumanie, alors que les lieux sacrés des Juifs sont périodiquement vandalisés a rappelé M Klemm, soulignant pourtant que l’antisémitisme n’était pas une réalité spécifiquement roumaine. Mardi, le président roumain Klaus Iohannis a promulgué une loi portant sur la création d’un Musée national de l’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie.

    Documents – A la fin septembre 280 mille ressortissants roumains avaient déposé leurs dossiers en vue de l’obtention d’un statut de résident post-Brexit au Royaume Uni, fait savoir le ministère des Affaires Etrangères de Bucarest. Il s’agit d’environ 64% du nombre total de citoyens roumains qui habitent en Grande Bretagne, selon les estimations. Les Roumains seraient ainsi la deuxième communauté de ressortissants européens la plus nombreuse à déposer de telles demandes. L’exécutif de Bucarest maintient un dialogue permanent tant avec les autorités britanniques qu’avec les institutions européennes et les Etats membres pour que les droits des citoyens roumains soient respectés après le Brexit.

    Foot – La sélection nationale de foot de moins de 21 ans reçoit aujourd’hui à Ploiesti, dans le sud, la visite de l’Ukraine dans un match du 8e groupe des préliminaires de l’Euro 2021. Lundi, les roumains affrontent l’Irlande. La Roumanie s’était inclinée face au Danemark 1 but à 2. Côté séniors, la sélection nationale de foot affronte samedi les Iles Féroé et la Norvège mardi dans le groupe F des préliminaires de l’Euro 2020. La capitale roumaine accueillera d’ailleurs quatre matchs dans le cadre de cette compétition.

    Météo – Températures à la baisse à l’intérieur de l’arc des Carpates où le ciel est plutôt couvert avec quelques pluies. Ciel variable sur le reste du territoire avec quelques pluies et phénomènes orageux. Les températures vont de 15 à 26 degrés avec 20 degrés en ce moment à Bucarest.

  • 09.10.2019

    09.10.2019

    Motion – Jeudi est une journée décisive pour le sort de l’Exécutif roumain dirigé par la sociale-démocrate Viorica Dancila. Dans le contexte où des élections présidentielles sont prévues en novembre, le Parlement doit débattre et voter jeudi la motion de censure déposée par l’opposition contre le gouvernement. Une absorption trop faible des fonds européens, l’absence d’une infrastructure routière ou les problèmes auxquels sont confrontés le secteur sanitaire, la justice et l’éducation – autant de reproches formulés dans le document. Pour a part, le PNL, le principal parti de l’opposition qui soutient la candidature pour un nouveau mandat du président en exercice Klaus Iohannis, se dit prêt tant pour d’éventuelles élections anticipées que pour assumer la gouvernance dans l’attente du scrutin législatif de l’année prochaine. De son côté, la première ministre Viorica Dancila, elle aussi en lice pour le fauteuil présidentiel, accuse l’opposition d’irresponsabilité et se dit persuadée que son cabinet survivra à la motion. Notons que la motion de censure demandant la destitution d’urgence du gouvernement a été signée par 237 parlementaires, soit 4 personnes de plus que le nombre de voix nécessaire pour la faire valider.

    ONU – Mardi, à New York, lors du débat général de la Commission pour les Affaires économique et financières de l’Assemblée générale des Nations Unies, le représentant permanent de la Roumanie à l’ONU, l’ambassadeur Ion Jinga, a souligné l’importance de maintenir un système multilatéral puissant afin d’atteindre les objectifs de développement durable ainsi que pour mettre en place les accords internationaux en la matière. Il s’agit de l’Agenda 2030, de l’Agenda d’action d’Addis Abeba et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. « Notre principal objectif doit être la réduction de la pauvreté, la mobilisation des ressources publiques et privées pour garantir la sécurité alimentaire et la mise en place de tous les objectifs de développement durable, sans laisser personne derrière », a encore déclaré le responsable roumain. Il a également précisé que la Roumanie contribuait à la lutte contre la pauvreté extrême et soutenait le développement des institutions démocratiques durables dans les pays en voie de développement.

    Musée – La Journée nationale de commémoration des victimes de l’Holocauste est marquée en Roumanie chaque année, le 9 octobre. Cette date a été choisie puisque c’est le 9 octobre 1941 qu’avait démarré la déportation des Juifs de Roumanie vers la Transnistrie. Mardi, lors d’une cérémonie publique, le président roumain Klaus Iohannis a promulgué la Loi sur la création du Musée d’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie. Il sera ouvert à Bucarest, se donnera pour but de présenter et promouvoir l’histoire de la culture et des traditions des communautés juives de Roumanie, de protéger les victimes de l’Holocauste et de combattre l’antisémitisme.

    Compétitivité – La Roumanie occupe la 51e place dans le classement des 141 pays les plus compétitifs du monde ; selon un nouveau rapport du Forum Economique Mondial. Notre pays a accumulé 64,4 points sur un total de 100. La Roumaine est devancée par la République tchèque, la Pologne, la Slovaquie, la Russie, la Hongrie ou encore la Bulgarie. Les Etats Unis arrivent en 2e position, après le Singapour. Au pôle opposé, le pays les moins compétitifs sont la République Démocratique du Congo, le Yémen ou encore le Tchad.

    Moldova – La Roumanie restera le partenaire le plus engagé et le plus sincère de la région et de l’UE de la République de Moldova, pays à population majoritaire roumanophone. C’est ce qu’a déclaré la cheffe de la diplomatie de Bucarest, Ramona Manescu, lors d’une visite à Chisinau, la capitale moldave, a-t-on appris auprès de Radio Chisinau. Lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue moldave, Nicu Popescu, la ministre roumaine des AE a précisé que le gazoduc qui reliera la ville roumaine de Iasi (est) à celle moldave d’Ungheni, deviendrait opérationnel au printemps 2020. Cela permettra à cette ex-république soviétique d’entrer dans une nouvelle étape, où elle ne dépend plus d’une seule source de gaz. Par ailleurs, Ramona Manescu et Nicu Popescu ont signé une feuille de route portant sur la coopération dans plusieurs domaines, dont les transports, les finances, l’agriculture, la justice, l’éducation et les affaires intérieures. La visite de la ministre roumaine à Chisinau comporte aussi une rencontre avec la première ministre moldave, Maia Sandu.

    Visite – La princesse Margarita, dépositaire de la couronne de la Roumanie, et son époux, le prince Radu, effectuent une visite publique de 3 jours au Royaume uni des Pays-Bas. Selon un communiqué de presse, cette visite se déroulera à la Haye et à Bréda. A l’agenda figurent des entretiens avec des représentants de la Croix Rouge néerlandaise et de la Cour internationale de Justice. A l’Institut Clingendael de la Haye, la princesse Margarita tiendra la conférence intitulée « La Roumanie dans l’UE » et aura un dialogue avec les participants. A Bréda, le couple royal sera reçu à l’Académie de défense néerlandaise. S’y ajoute une réception à l’Ambassade de Roumanie aux Pays Bas lors de laquelle la princesse Margarita et le prince Radu doivent s’entretenir avec des représentants du milieu d’affaires et des membres de la communauté roumaine. C’est la 12e visite à l’étranger de la Famille Royale de Roumanie en 2019.

    Météo – Les températures sont à la hausse en Roumanie et approchent la normale saisonnière. Le ciel est couvert par endroits sur le nord et le nord-ouest où des pluies faibles sont signalées. Les maxima de la journée iront de 15 à 22 degrés. 15 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Le Musée national d’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie

    Le Musée national d’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie

    La Journée dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste en Roumanie est célébrée chaque année le 9 octobre. Le choix de cette date n’est pas le fruit du hasard, car c’est à cette même date de l’an 1941 qu’avait commencé la déportation des Juifs de Roumanie. 1941 restera également dans l’histoire comme l’année des massacres des Juifs, perpétrés à Bucarest, en janvier et à Iasi, en juin, par la Légion de l’Archange Michel.


    80 ans après, le président Klaus Iohannis a donné son feu vert à la création du premier Musée national d’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie. Le musée sera abrité par un édifice de 8.000 m2 à huit étages, datant de l’entre-deux-guerres et qui se dresse au cœur de la capitale, Bucarest. La création de ce musée sera cofinancée par le budget de l’Etat et par l’Institut national pour l‘étude de l’Holocauste “Elie Wiesel”. Elle bénéficiera aussi de dons et de sponsoring.


    Le Musée national d’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie devra être un symbole de la solidarité contre l’intolérance, l’antisémitisme et la discrimination et mettre en valeur le patrimoine juif qui est représentatif de la culture roumaine, a déclaré le président Klaus Iohannis. Selon, lui, ce projet devrait unir et non pas diviser les Roumains : “En créant ce musée, la Roumanie défend fermement l’histoire, l’héritage et la culture de ceux qui ont apporté leur pierre au devenir de notre nation. Vous me l’accorderez sans doute, ce musée se doit d’être une institution de l’avenir, un allié de l’éducation contre l’ignorance, une forteresse de la solidarité et du patriotisme civique face à l’intolérance, à l’antisémitisme et à la discrimination.”


    A son tour, la première ministre, Viorica Dăncilă, a précisé qu’elle avait vivement soutenu cette initiative et souligné qu’il ne fallait ménager aucun n’effort pour combattre les préjugés qui alimentent l’antisémitisme, le racisme, l’intolérance, la xénophobie et la discrimination sous toutes ses formes.


    Sous la houlette d’Elie Wiesel, lauréat du prix Nobel de la paix, une commission internationale avait conclu, en 2004 que 280.000 à 380.000 Juifs roumains et ukrainiens avaient été tués en Roumanie et dans les territoires qu’elle contrôlait, lors de la guerre menée en tant qu’alliée de l’Allemagne nazie. En 1941, lorsque l’Armée rouge prenait d’assaut les Balkans, la Roumanie allait changer de camp. Les communistes installés au pouvoir ne se sont pas efforcés de mettre au jour les horreurs de l’Holocauste. Ce n’est qu’en 2003 que la Roumanie a reconnu sa responsabilité dans cette page sombre de l’Histoire.


    Le futur Musée d’histoire des Juifs et de l’Holocauste se donne pour mission de promouvoir l’histoire, la culture et les traditions des Juifs de Romanie et de mettre en exergue leur contribution à la modernisation de la société roumaine. (Trad. Mariana Tudose)


  • 08.10.2019 (mise à jour)

    08.10.2019 (mise à jour)

    Musée — Le président roumain Klaus Iohannis a promulgué mardi, lors d’une cérémonie publique, la Loi sur la création du Musée d’histoire des Juifs et de l’Holocauste en Roumanie . Le futur musée aura pour mission de mettre en valeur le patrimoine juif , représentatif de la culture roumaine, a déclaré le chef de l’Etat. Le musée, qui sera ouvert à Bucarest, se donnera pour but de présenter et promouvoir l’histoire de la culture et des traditions des communautés juives de Roumanie, de protéger les victimes de l’Holocauste et de combattre l’antisémitisme. Ce projet est coordonné par l’Institut national pour l’étude de l’Holocauste en Romanie, Elie Wiesel”. La première ministre Viorica Dancila a affirmé que le gouvernement roumain avait soutenu l’initiative visant à créer un tel musée ainsi que la mise en place de programmes d’études sur l’Holocauste. La Journée nationale de commémoration des victimes de l‘Holocauste est marquée en Roumanie le 9 octobre.



    Macédoine — L’adhésion de la Macédoine du Nord à l’OTAN va contribuer à l’amélioration du climat de sécurité dans les Balkans, a déclaré mardi le ministre roumain de la Défense, Gabriel Leş, à l’occasion de la visite à Bucarest de son homologue de Skopje, Radmila Sekerinska-Jankovska. Les deux ministres se sont entretenus de la coopération bilatérale et régionale et du phénomène de la migration. Gabriel Leş a souligné l’appui constant de la Roumanie aux efforts d’intégration euro atlantique de la République de Macédoine du Nord, avec un accent particulier sur des domaines tels que la planification stratégique, l’instruction, la logistique, les ressources humaine, les communications et l’informatique.



    Visite – Le ministre roumain en charge des Affaires européennes, George Ciamba, a effectué, lundi et mardi, une visite de travail à Berlin. L’occasion pour l’officiel roumain de s’entretenir avec Uwe Corsepius, conseiller aux Affaires européennes de la Chancelière allemande et avec Rudiger Lentz, président de l’Institut Aspen d’Allemagne. Selon un communiqué de la diplomatie de Bucarest, les discussions avec Uwe Corsepius ont porté sur les principaux dossiers figurant à l’agenda européen, dont le cadre financier pluriannuel, la solidarité des Etats membres en matière de gestion de la crise migratoire, la protection de l‘environnement ou la lutte contre les changements climatiques. Lors de son entretien avec Rudiger Lentz, l’officiel roumain a abordé des thèmes tels le multilatéralisme, la relation transatlantique, l’Initiative des trois mers, la nouvelle architecture institutionnelle de l’UE, le renforcement du rôle de l’UE en tant qu’acteur global.



    JAI — Les sujets soumis au débat du Conseil Justice et affaires intérieures présentent un intérêt particulier sous l’angle de la consolidation de l’espace de liberté, de sécurité et justice de l’UE. C’est qu’a affirmé mardi la ministre roumaine de la Justice, Ana Birchall, qui a pris part, à Luxembourg, à la réunion dudit Conseil, organisée par la présidence finlandaise du Conseil de l’UE. La Roumanie est fort intéressée par les aspects relevant de la lutte contre le crime organisé transfrontalier, par le biais d’Eurojust ou encore par la mise en place du Parquet européen. « Toutes les mesures au travers desquelles nous envisageons de renforcer la confiance mutuelle entre les autorités judiciaires des Etats membres ont constitué autant de priorités pour la présidence roumaine du Conseil de l’UE » a souligné Ana Birchall dans son intervention, révèle un communiqué du ministère de la Justice de Bucarest.




    Météo – Dans le prochain intervalle de 24 heures, le mercure montera d’un cran, les températures devant se situer autour des normales de saison. Le ciel sera variable sur le nord et le nord-ouest du pays, où l’on attend de faibles pluies éparses. Les températures maximales iront de 15° à 22°.


  • Le musée archéologique de la ville de Mangalia

    Le musée archéologique de la ville de Mangalia

    Si vous vous laissez tenter par un séjour sur la côte roumaine de la mer Noire, nhésitez surtout pas à faire un détour au Musée darchéologie de la ville de Mangalia, située dans la partie sud de notre littoral, près de la frontière bulgare. Sur place, vous trouverez le musée Callatis, abritant une impressionnante collection archéologique. Au mois de juillet, le musée a organisé le vernissage dune exposition permanente, intitulée « Callatis – patrimoine numismatique ». Une belle occasion sil en est pour initier les enfants à la confection des pièces de monnaie en terre cuite, dans le cadre des ateliers spécialement organisés à cet effet, tout près du musée.





    Une fois passé entre les colonnes grecques qui font office de porte dentrée du musée, lémerveillement se fait sentir. Car il sagit bien de ce que les spécialistes appellent un musée de site, soit un musée érigé à lendroit même du chantier archéologique.



    Nicolae Alexandru, archéologue au musée de Mangalia, nous emmène à travers lhistoire et les collections du musée, découvertes et reconstituées à compter de 1915 dans la ville de Mangalia : « Les fouilles archéologiques entamées en 1915 se poursuivent encore aujourdhui. Callatis, lancien nom de la ville, était à lorigine une colonie grecque de type dorien. Cétaient des colons originaires dHeraclée Pontique qui commencent à sétablir ici à compter du début du 6e siècle, ou plus tard, au début du 4e siècle avant J.-C. La date exacte des premiers peuplements constitue toujours sujet à débats. Quoi quil en soit, au 4e siècle av. J.-C., la ville était en plein essor. Protégée par un mur fortifié, Callatis frappait sa propre monnaie, entretenant des relations commerciales avec les cités situées sur le pourtour de la mer Noire, de la mer Egée et de la Méditerranée. La ville était organisée en démocratie, les citoyens étaient impliqués dans la politique locale, surtout lors des conflits armés contre Lysimaque ou lEmpire byzantin. Callatis sest ensuite allié à Rome, la preuve de cette alliance est à retrouver dans cette inscription qui fait état dun traité dalliance entre les deux cités. Pourtant, et en dépit de ces relations étroites avec Rome, le caractère grec de la ville a été maintenu. Pendant mille ans, la civilisation grecque a fait valoir son identité, sa culture, sa langue et son calendrier. Pendant lépoque romaine, même les institutions grecques traditionnelles avaient réussi à survivre. Le site archéologique recèle en fait un concentré de mille années dhistoire. Les statuettes de style Tanagra, de Béotie, en céramique peinte, étaient soit produites localement, soit importées, représentant aussi bien des personnalités humaines que des divinités. Elles étaient utilisées en offrande sur les tombeaux des ancêtres. »





    Nicolae Alexandru, archéologue au Musée darchéologie de la ville de Callatis, raconte lattraction exercée sur les visiteurs par les chapiteaux et les statuettes extrêmement bien conservés dans le musée. Le chapiteau de Teodosian, appartenant à une ancienne basilique, est particulièrement bien conservé.



    Nicolae Alexandru : « Dans les collections du musée, lon retrouve des objets de tous les jours, en céramique, depuis des tasses et des plateaux à des objets impressionnants qui ornaient les tombeaux, les édifices publics ou les temples. Callatis était une cité très marquée par la culture agricole, dotée de temples érigés pour des divinités telles Déméter ou Cybèle par exemple, mais aussi aux déités classiques, comme Aphrodite ou Apollon. A part le musée proprement dit, trois autres cités archéologiques, récemment aménagées, ont été ouvertes au public. Dans la partie nord-ouest de la cité, bâtie entre le 2e siècle av. J.-C. et le 2e siècle après J.-C., on retrouve encore la porte dentrée dans la cité, et une route ancienne, qui allait à Tomis, les deux très bien conservées. Un autre mur denceinte, datant cette fois de lépoque romaine tardive, entre le 4e et 6e siècle de notre ère, ainsi quune basilique ont aussi été préservés. Enfin, tenez-vous bien, au rez-de-chaussée dun hôtel moderne vous allez trouver un quartier romano-byzantin très bien conservé. Cest, dun point de vue chronologique, le site le plus récent. Il sagissait dun quartier dhabitations collé au côté sud du mur denceinte ».





    La richesse archéologique que recèle le musée de Mangalia se traduit dans les notes laissées par les touristes dans le livre dor du musée, mais aussi dans les autres notes, celles que le musée reçoit sur les sites des agences de voyage. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 11.09.2019 (mise à jour)

    11.09.2019 (mise à jour)

    Gouvernement – La première ministre roumaine Viorica
    Dăncilă, fait, ce mercredi, six nouvelles propositions de titulaires des
    ministères de l’environnement, de l’énergie, de l’intérieur, de l’éducation, de
    la relation avec le Parlement et de la fonction de vice-premier ministre chargé
    des questions économiques. Sur les six candidats, trois proviennent de
    l’Alliance des libéraux et des démocrates, qui a décidé au mois d’août de
    quitter la coalition avec le Parti social-démocrate et le gouvernement et de
    passer dans l’opposition. La première ministre Viorica Dăncilă a souligné son
    appréciation pour les membres de l’ALDE qui, selon elle, avaient surmonté
    l’intérêt personnel ou l’enjeu politique, ayant compris que la Roumanie avait
    besoin de stabilité. Des sources sociales-démocrates avaient antérieurement
    déclaré que si les trois membres de l’ALDE acceptaient les portefeuilles
    proposés, le vote du parlement, exigé par le chef de l’Etat et par l’opposition
    parlementaire, ne serait plus nécessaire. L’ALDE a décidé d’exclure de ses
    rangs toute personne qui accepte d’occuper des fonctions au gouvernement et au
    parlement, ou de recevoir le soutien d’un autre parti politique en ce sens. Le
    leader du Parti national libéral, Ludovic Orban, a déclaré que, par son refus de
    demander le vote du parlement sur le remaniement de l’Exécutif, la première
    ministre ne respectait pas la Constitution du pays et que le gouvernement était
    dans l’illégalité.












    Visite – Le
    ministre roumain de la défense, Gabriel Les,
    qui effectue une visite de deux jours en Macédoine du Nord, s’est entretenu
    ce mercredi avec son homologue Radmila Sekerinska-Jankovska. Les discussions
    entre les deux ministres ont notamment porté sur le développement des relations
    bilatérales dans le domaine de la défense, sur la sécurité internationale, les
    moyens de lutter contre le terrorisme ou encore sur les engagements de leurs
    pays dans des initiatives régionales. Le développement de la coopération
    bilatérale en matière de défense a été abordé dans le contexte de la prochaine
    finalisation du processus d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’OTAN, démarré
    en 2008, au Sommet de Bucarest.

    Commémorations – Les attentats du 11 septembre
    2001 représentent une tragédie qui a emporté des milliers de vies humaines et
    qui a ébranlé le monde entier – a affirmé la première ministre roumaine Viorica
    Dăncilă, dans un message posté sur les réseaux sociaux ce mercredi. Les
    sénateurs roumains ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes
    de ces attentats, considérés comme les plus sanglants de l’histoire. Rappelons-le, il y a 18 ans, près de 3.000
    personnes, dont des Roumains, ont été tués par 19 terroristes d’Al Qaeda, qui
    avaient détourné quatre avions de lignes et les ont crashés sur des bâtiments
    emblématiques des Etats-Unis. Le nombre des décès provoqués parmi les
    secouristes et pompiers par l’inhalation de substances toxiques, dégagées au
    moment des attentats, continue d’augmenter.




    Vote – L’Autorité électorale permanente de
    Roumanie a déposé auprès du gouvernement de Bucarest un projet d’ordonnance
    d’urgence qui prolonge jusqu’au 15 septembre le délai d’enregistrement des
    citoyens roumains sur la liste des électeurs de l’étranger souhaitant exercer
    leur droit de vote à l’élection présidentielle de 10 et 24 novembre prochain.
    Selon la première ministre Viorica Dăncilă, le projet en question sera examiné
    par l’Exécutif au cours de sa réunion de ce jeudi. Dans ce contexte, la
    direction de l’AEP a décidé que l’application reste fonctionnelle, alors
    qu’elle aurait dû être désactivée ce mercredi. Quelque 28.400 demandes
    d’inscription pour voter dans les bureaux de vote et quelque 29.800
    inscriptions pour voter par correspondance avaient été formulées jusqu’à ce mardi.

    Musée
    – Le projet de loi relative à la création du Musée national d’histoire des Juifs
    et de l’Holocauste de Roumanie a été adopté, ce mercredi, par les députés de
    Bucarest. Le financement proviendra du budget de l’Etat, via le budget de
    l’Institut national « Elie Wiesel » d’étude de l’Holocauste de
    Roumanie, des revenus propres de l’établissement, de dons et du sponsoring. Les
    sénateurs avaient eux aussi voté ledit projet de loi, le 4 septembre dernier,
    la Chambre des députés ayant été l’assemblée décisionnelle dans ce cas précis.
    Il y a 78 ans, le régime du maréchal Ion Antonescu, allié de
    l’Allemagne nazie, avait déclenché la déportation des Juifs de l’est de la Roumanie
    dans les territoires occupés de l’URSS, plus de 300.000 d’entre eux ayant été
    tués entre 1941 et 1945. Le futur musée a pour objectif de
    présenter l’histoire de la culture et des traditions de la communauté juive de
    Roumanie, ainsi que de mettre en avant la protection des victimes de
    l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme.














    Météo – En Roumanie, le ciel sera
    temporairement nuageux et de pluies faibles seront signalées notamment en
    montagne et dans les régions de l’ouest du pays, dans les prochaines 24 heures.
    Jeudi après-midi, les températures se situeront entre 25° et 29°.

  • Le Musée d’art populaire de Constanta

    Le Musée d’art populaire de Constanta

    Une visite au Musée dart populaire de la ville de Constanta, situé dans le sud-est du pays peut rendre le séjour sur le littoral roumain de la mer Noire un fascinant voyage dans le monde des traditions et des coutumes folkloriques roumaines.



    Durant une trentaine de minutes, les visiteurs sont invités à faire une immersion totale dans la civilisation roumaine. Lexposition permanente se remarque par son caractère national vu que toutes les régions ethnographiques de la Roumanie y sont représentées par des objets artisanaux – la Transylvanie, la Moldavie, la Munténie, la Oltenie, la Dobroudja. Davantage de détails avec Ioana Tompe, muséographe du Musée d’art folklorique de Contanta : « Le musée a ouvert ses portes en 1971, à l’occasion de la première exposition dédiée à lart folklorique de Dobroudja. Nous avons réussi à créer une collection qui raconte la vie des Roumains vivant au bord du Danube, surtout dans des villages comme celui d’Ostrov ou de Hârşova, ce qui reflète le caractère multiculturel de la région. Après avoir constitué cette collection sur la Dobroudja, il y a eu le souci de représenter également d’autres zones ethnographiques du pays. Par conséquent, nous avons une collection de costumes traditionnels illustrant toutes les régions du pays. Nous avons des objets de décoration intérieure, tout comme des tissus de toutes les régions ethnographiques. Dans ce sens, lexposition permanente présente les spécificités de chaque région. La collection inclut des tissus en coton et en soie grège, des serviettes, des nappes, des draps et même des parures qui enjolivaient les costumes traditionnels des Roumains. Au rez-de-chaussée, lespace est réservé à lexposition dicônes paysannes sur verre. Cest une collection très précieuse dicônes provenant d’ateliers qui avaient fonctionné en Transylvanie depuis des temps immémoriaux. Nous présentons l’évolution chronologique et stylistique de ces pratiques artisanales. Une autre salle est réservée aux objets religieux, il s’agit d’icônes peintes sur bois et d’icônes réalisées par des habitants de Dobroudja, dont le style est influencé par les icônes grecques et par le rapprochement aux Russes Lipovènes, une communauté qui vit dans le nord de la Dobroudja. »



    Le bâtiment qui abrite le musée est impressionnant et témoigne d’un riche passé. Il sagit du premier hôtel de ville de Constanta, le Palais Communal, construit en 1826, d’après les plans d’Ioan Socolescu, un architecte qui a conçu de nombreux bâtiments patrimoniaux en Roumanie dans un style néo-roumain. L’Hôtel de ville y a fonctionné pendant une courte période, puis il a abrité la Poste. Actuellement, le musée dart populaire de Constanta organise de nombreux événements annuels tels que la foire du Marţişor (la fête du 1er mars en Roumanie) ou la Journée universelle de la blouse roumaine « IA » (célébrée chaque année le 24 juin). S’y ajoutent d’autres événements organisés autour de ce patrimoine culturel, auxquels nous convie Ioana Tompe : « En juillet, nous avons eu une foire de la poterie, en août le travail artistique du bois et licône sont à l’honneur puis, en septembre, une foire des tissus est prévue. On peut non seulement y acheter des produits, mais également participer à leur conception et à leur fabrication dans des démonstrations organisées par les artisans. Un catalogue du musée en roumain, en anglais et en français est mis à la disposition du grand public. De même, le musée abrite un magasin où vous pouvez acheter des objets traditionnels roumains, que nous estimons précieux. En général, les touristes étrangers sont très heureux de visiter ce musée car il leur offre une vue densemble de la civilisation roumaine. Ils sattendent généralement à voir un musée qui illustre la spécificité de lendroit où ils arrivent et ils sont surpris de voir des objets traditionnels de toute la Roumanie. En outre, noublions pas que la Roumanie conserve toujours les vestiges dune civilisation traditionnelle dans de nombreux autres musées de qualité. Et chez nous, les touristes sont ravis de voir de très nombreux objets dans un bon état de conservation.”



    Malheureusement, il n’y a plus d’ateliers de maitres artisans en Dobroudja. Toutefois, le Musée dart populaire a tenté, au cours des deux dernières années, de réunir à Constanta un petit groupe d’artisans régionaux de différentes origines : Grecs, Turcs, Tartares, qui s’efforcent de préserver l’artisanat.


    Cette rubrique a été réalisée avec le soutien du Département des relations interethniques du gouvernement roumain, par le biais du programme « Diversité et patrimoine culturel dans les médias ». (Şt.B) (Trad. Madalina Spulber)

  • Un musée du chocolat à Bucarest

    Un musée du chocolat à Bucarest

    Nous pénétrons dans un espace lumineux et accueillant. Notre attention est attirée, tout de suite, par des traces de pas sur le plancher – on dirait du chocolat. Lodeur douce du dessert miraculeux flotte dans lair. Rien détonnant, nous nous trouvons dans un musée du chocolat. Un produit très courant, de nos jours, qui figure sur la liste des « plaisirs interdits » : pas le soir, car on ne peut plus dormir, pas en trop grande quantité, car on prend du poids… ll nen aurait pas été ainsi sil navait pas été apporté, il y a 500 ans, à la cour du roi dEspagne, par le conquistador Hernando Cortez.



    Lhistoire du chocolat commence il y a 2.000 ans, lorsque le cacaotier était déjà cultivé en Amérique du Sud. Christophe Colomb fut le premier explorateur à découvrir les fèves de cacao, en 1502, dans le Nouveau Monde. Apportées en Europe, elles nont pourtant pas suscité trop dintérêt, car personne ne savait quoi en faire. En 1519, le conquistador Hernando Cortez a appris que le roi des Aztèques, Montezuma, avait lhabitude de consommer une boisson préparée de fèves de cacao, appelée « chocolatl ». Montezuma en buvait près de 50 tasses par jour. Il en a offert à Hernando Cortez, qui a trouvé cette boisson royale un peu amère pour son goût. Les Espagnols y ont pourtant ajouté de la canne à sucre et en ont rehaussé larôme avec de la vanille et de la cannelle. Ils ont aussi découvert que la boisson était plus savoureuse si on la buvait chaude. Laristocratie espagnole a commencé depuis à apprécier ce produit miraculeux, quelle a dailleurs caché, pendant un siècle, au reste de lEurope. Ce sont les moines espagnols qui ont dévoilé la façon de préparer cette boisson, vite appréciée à la Cour royale de France et ensuite dAngleterre. On peut en apprendre davantage sur lhistoire du chocolat en visitant le musée de Bucarest. Nous y sommes accueillis par son directeur, Augustin Pleşa :



    « Lidée nest pas nouvelle, je ne peux pas menorgueillir davoir proposé quelque chose de tout à fait original. Il y a quatre ans, jai fait un city break à Dublin avec mon épouse. En nous baladant, nous nous sommes retrouvés devant un musée du chocolat et sommes entrés le visiter. Ensuite, nous nous sommes rendus à Vienne pour voir le musée ouvert tout près de la fabrique de chocolat de la capitale autrichienne. En utilisant Internet et avec le concours de plusieurs spécialistes, jai réalisé une vidéo de 6, pour que les visiteurs de notre musée puissent voir le milieu naturel où pousse le cacaoyer et apprennent comment est fabriqué le chocolat. Nous présentons dans notre musée des choses que moi-même jignorais, il y a 4 ans – par exemple le fait quen en Amérique du Sud on a bu du cacao pendant des centaines dannées. Nous ajoutons des informations sur Montezuma, sur les Aztèques, sur les Mayas, ensuite sur Cortez, qui a apporté le chocolat à la cour du roi dEspagne. Dans notre musée, nous avons exposé un cacaoyer – en plastique – pour que les visiteurs puissent voir à quoi ressemble cet arbre, ainsi que des fruits et des fèves de cacao. Nous avons également modelé des statues représentant des indigènes dAmérique du Sud, avec les outils dont ils se servent pour récolter le cacao. Nous avons apporté quelques balances et des broyeurs de cacao utilisés pour réduire les fèves en poudre. Et nous nous sommes amusés à modeler des statues en chocolat, dont une de notre poète national Mihai Eminescu, copie fidèle de la sculpture de Ion Jalea. Un des points forts du musée, cest latelier. Nous proposons à nos visiteurs la vidéo sur lhistoire du chocolat ; après, le chocolatier de service leur apprend à préparer des pralines, et il fait une démonstration. Ensuite, nous les invitons à goûter le chocolat à la fontaine à chocolat de latelier, où chacun reçoit une tablette de chocolat. Le chocolatier leur offre un bic en chocolat blanc, quils utilisent pour écrire des messages adressés aux personnes importantes de leur vie ou dessiner quelque chose, après quoi, ils remettent le capuchon et en font cadeau à quelquun. »



    Comment réagissent les visiteurs ? Augustin Pleşa, directeur du musée.


    « Cest une visite « de bon goût », si je puis dire, une visite douce et savoureuse et les visiteurs sont surpris, car – tout comme moi, il y a 4 ans – nombre dentre eux ne savent pas comment la poudre de cacao est produite. Il y a des années, jignorais que le fruit de cacao est si spectaculaire. Actuellement, nous présentons des photos et des échantillons. »



    Quels sont les secrets de la fabrication du chocolat ? Réponse avec Augustin Pleşa.


    « Ce ne sont pas de grands secrets. Il faut tout dabord respecter la proportion correcte de beurre de cacao mélangé à la poudre de cacao. Pour rendre ce mélange homogène, il faut le malaxer – et nous montrons cette opération à nos visiteurs. Plus la pâte est homogène, plus on respecte la proportion et la technologie, plus le chocolat est savoureux. Pourtant, cela ne suffit pas, il faut aussi lui donner une forme attrayante. Après lavoir coulé dans les différents moules, on utilise une table vibrante pour en enlever les bulles dair – exactement comme on le fait pour les briques. »



    Comment sont réalisées les statues en chocolat ? Augustin Pleşa.


    « En fait, elles ne sont pas entièrement en chocolat. La statue de Mihai Eminescu, par exemple, est effectivement une copie de la statue de Ion Jalea enrobée de chocolat. Il faut les conserver à une température de 20° tout au plus, autrement le chocolat risque de fondre. Pendant des années, jai gardé le chocolat au frigo et souvent jai cru quil sétait altéré. Puis jai appris que ce nest pas la bonne température pour garder le chocolat sans quil blanchisse. Ça aussi, on lapprend en visitant le musée. »


    Un musée qui a toutes les chances de devenir une des attractions de la capitale roumaine.


    (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)

  • Nouveaux visages des armes anciennes

    Nouveaux visages des armes anciennes

    Comme tous les objets conçus et fabriqués par l’homme, les armes à feutémoignent de l’imagination créativede celui-ci et des acquisde la science. Qu’elles soient de chasse ou de guerre, elles ne cessent de susciter l’admiration de ceux qui en apprécient les performances ou la maîtrise de l’exécution. Bien des musées prestigieux abritent aussi d’impressionnantes collections d’armes, accessibles au grand public. Ces armes sont restaurées et conservées comme tout autre objet de patrimoine, même si elles renvoient à des moments tragiques de l’histoire.

    Le Musée national d’histoire de Roumanie commémore le centenaire de la Grande Guerre en exposant des armes à feu utilisées pendant cette conflagration. Ces armes ont été restaurées par les spécialistes de la conservation et de la restauration du patrimoine technique et militaire du musée. Le restaurateur Paul Popa : « L’exposition Nouveaux visages des vielles armes montre des armes restaurées datant de la Première Guerre Mondiale. La restauration d’une arme ressemble à celle de n’importe quel objet à support métallique, à cette différence près qu’il faut en connaître et comprendre les mécanismes techniques. On commence par démonter l’arme, puis on la restaure pièce par pièce. On enlève la rouille et les autresproduits de corrosion, on l’enduit d’huile de lubrification et on procède à un entretien périodique

    L’exposition « Nouveaux visages des vieilles armes »offre au public l’occasion de voir de près des objets qui ont changé la destinée de millions de personnes. Les restaurateursPaul Popa et Bogdan Mladin ont tenu à ce que l’exposition inclue, à part les armes, des éléments de l’équipement militaire, tel le casque Adrian des sapeurs-pompiers. Deux journaux de guerre d’un soldat confèrent à l’exposition une dimension émotionnelle aussi. «Nous avons une large gamme d’armes:pistolets semi-automatiques, revolvers, carabines, fusils et même mitrailleuses. Le fusil-mitrailleur Chauchat est une pièce exceptionnelle. Fabriqué en France en 1915, il a été introduit dans l’artillerie de l’armée roumaine en 1916 avec la mission militaire française du général Berthelot. C’est la piècesur laquelle nous avons le plus travaillé, parce qu’elle avait le plus de problèmes, il lui manquait même des morceaux. Une grande partie des armes exposées ont eu le même typede problème. Nos armes proviennent de différentes zones,certaines ont été saisies aux ennemis par l’armée roumaine, notamment un revolver Nagant, fabriqué en Russie en 1895, et des pistolets semi-automatiques Steyr, de fabrication allemande. Notre collection compte aussi quelques munitions, et même des baïonnettes. De plus, nous avons le casque Adrian, apporté en Roumanie par la mission Berthelot en 1916. Nous avons exposédiversesmunitions, comme des tubes de cartouche, mais aussi deux journaux qui ont appartenu à un soldat roumain. »

    Nous avons demandé à Bogdan Mladin de nous dire si les armes exposées avaient été utilisées et de nous présenter un bref historique de leurs parcours, du front de combatà la vitrine dumusée: «En partie, nous supposons que oui, mais pour être certains que ces armes ont été utilisées, nous aurions dû procéder à une expertise balistique judiciaire. Ces armes étaient dans un état de dégradation précoce. Elles ont intégré la collection du Musée national d’histoire de Roumanie dans les années 70, après avoir été transférées à d’autres musées. Vuleur état, il a fallu les restaurer avant de les présenter au public. Le Musée national d’histoire possède une collection d’armes impressionnante, qui inclut, en plus de celles datant de la Première Guerre mondiale, des armes de toutes les époques historiques. Ces armesseront restaurées progressivement, pour ensuite être présentées au public. »

    Les armes sont encore captivantes et continueront de l’être, car elles font partie de la civilisation et de la culture des sociétés humaines. Plus on invente de nouvelles générations d’armes, plus l’intérêt pour les anciennes augmente. (Trad. Mariana Tudose /AndreeaSuta)

  • Philippe Marsan (France) – Existe-t-il un musée de la radio en Roumanie?

    Philippe Marsan (France) – Existe-t-il un musée de la radio en Roumanie?

    Eh bien, cher ami, effectivement il existe un tel musée en Roumanie. En fait il s’appelle le Musée de Télécommunications. Il se trouve à Bucarest. C’est aussi un musée en ligne. « Le musée des équipements et des communications est né en 2011 pour marquer les 20 ans de l’Autorité nationale pour l’administration et la réglementation des communications, mais aussi pour montrer comment les communication et la technologie ont évolué au fil du temps. C’est un projet construit à l’aide des équipements mis à disposition par les employés de l’Autorité », lit-on sur le site de ce musée virtuel.



    Tout a commencé par une exposition de ces équipements, qui a voyagé à Iasi, Cluj et Timisoara et qui a connu un énorme succès. Par conséquent, elle a été transposée sur la Toile en 2013 pour montrer à toute personne intéressée les téléphones ou les radios de l’époque de nos grands-parents ou des équipements de communications utilisés pendant la seconde guerre mondiale, lit-on encore sur le site ancom.org.ro .



    En voici le lien : http://www.ancom.org.ro/muzeul-virtual-de-telecomunicatii_4927



    Puis, en faisant des recherches sur Internet je suis également tombée sur le site de Pro Radio Antic, l’Association des collectionneurs de postes radio de Roumanie, sise à Arad, dans le nord-ouest du pays.» Une Association très active, avec 2 milliers de membres, et qui rêve d’un musée de la radio.


    Voici son site: http://www.proradioantic.ro/


  • Le Musée du consommateur communiste

    Le Musée du consommateur communiste

    Où retrouver, ce quotidien ? Au Musée du consommateur communiste, qui a ouvert à Timişoara en 2015. Il attire déjà de nombreux visiteurs. C’est un musée interactif où l’on peut fouiller du regard – mais aussi de ses propres mains – des étagères, des armoires, des tiroirs pour découvrir, ou se souvenir, à quoi ressemblait l’intérieur d’une maison à l’époque communiste. L’entrée est libre, mais ceux qui le souhaitent peuvent faire don au musée d’une somme d’argent ou d’objets pour enrichir sa collection.

    Pourquoi un musée du consommateur communiste ? Ovidiu Mihăiţă, un de ses fondateurs, explique : « Il est né d’une nécessité que nous avons ressentie, moi et quelques amis – collectionneurs depuis leur enfance. En fouillant les marchés aux puces, ainsi que les greniers et les caves de nos proches, nous nous sommes rendu compte que tout un monde était en train de disparaître ; les gens jettent à la poubelle les reliques du passé et nous avons entrepris de les sauver. Nous avons quitté l’appartement que nous habitions et nous en avons fait ce qui est devenu aujourd’hui le Musée du consommateur communiste. »

    Après 5 années de collecte organisée, l’espace destiné au musée était rempli d’objets. Ovidiu Mihăiţă: « L’appartement se trouve au sous-sol d’un immeuble – une maison allemande des années ’30 – qui accueille aussi l’activité de la troupe de théâtre « Aoleu ! » (Oh, là, là !) ainsi que le bistro « Scârţ » – « Crac ! ». C’est un bâtiment qui accueille pas mal de choses, un endroit très fréquenté par les touristes, situé au centre-ville, donc facile à trouver. On y découvre un appartement typiquement roumain de la période communiste, avec la chambre d’enfant, la salle de séjour, la cuisine, les couloirs. Dans chaque pièce on peut voir les objets spécifiques. Par exemple, dans la chambre d’enfant il y a des jeux, des jouets, des poupées, des cahiers, des fournitures scolaires, des manuels, des sacs à dos… Il y a là, bien sûr, beaucoup plus d’objets que les Roumains n’avaient dans leur maison, à l’époque. L’endroit est même surchargé, parce que tout ce qui s’y trouve est le fruit de 5 années de collecte qui ont précédé l’ouverture du musée. Et depuis son inauguration il y a trois ans, les visiteurs nous ont apporté de nombreux autres objets et nous en avons également reçu par la poste. Ils apportent des armoires, de télés, des postes de radio… L’espace est un peu encombré, mais j’aime bien ça, car on contredit en quelque sorte l’idée de musée où il y a un mur blanc et un objet dans une vitrine, accompagné d’un écriteau plus grand que l’objet lui-même. Chez nous, c’est l’inverse : il n’y a aucune description de l’objet, aucune explication, le plus souvent les visiteurs manipulent les objets, ils peuvent fouiller dans les tiroirs, dans les armoires, ce que beaucoup de gens adorent. »

    Les visiteurs sont libres, ils interagissent avec les objets et leurs réactions sont très diverses: « Les jeunes ne savent pas trop de quoi il s’agit, ils sont déjà habitués à vivre dans des pièces dont les murs sont peints avec une peinture au teflon et avec des portes et des fenêtres en PVC. Beaucoup d’entre eux ignorent l’existence du téléphone avec disque rotatif, tellement banal, pour nous. En passant le seuil du musée, les personnes plus âgées, qui ont vécu ces années-là, ont toutes la même réaction : « Moi aussi, j’avais ça ! » ou bien « Ça sent comme chez ma grand-mère ! » Les touristes étrangers ont des réactions tout à fait différentes. Les touristes qui sympathisent le plus avec nous sont ceux qui viennent de l’ancien bloc de l’Est : les Tchèques, les Polonais, les Russes. Beaucoup de touristes chinois commencent à pleurer, nous n’avons pas réussi à comprendre pourquoi. Il y a aussi beaucoup de touristes occidentaux – des Français, des Anglais – qui regardent tout d’un air froid. Ils ne comprennent pas. Il est très intéressant de voir de quelle façon les gens se rapportent à l’histoire en fonction de ce qu’ils ont vécu. »

    Depuis la fameuse bouteille de lait en verre aux tapis décorés de scènes de « L’Enlèvement au sérail », tout l’éventail d’objets si courants à l’époque est là : le poisson en verre sur la télé en noir et blanc, les livres, les bibelots, les fournitures scolaires, les jouets et les meubles, les porte-plumes en vinyle ou en bois, les stylos chinois, les herbiers, les tirelires en tôle qui ferment à clé, les poupées de ramoneur ou de médecin, les poupées roumaines «Arădeanca » fabriquées à Arad, les jeux de pions, les vélos « Pegas » et j’en passe. Bien que petit, le Musée du consommateur communiste est le plus visité de Timişoara. Ovidiu Mihăiţă : « Il y a des gens qui s’y attardent des heures, d’autres qui sortent au bout de 5 minutes. Certains visiteurs s’assoient, écoutent de la musique, lisent des livres, feuillettent des catalogues, jouent à des jeux, s’amusent avec les jouets. D’autres passent tout en revue rapidement, ils cochent le musée sur leur liste de sites à visiter et s’en vont. »

    Une exploration sans nostalgie de cette époque révolue, une incursion dans le temps, une prise de conscience – c’est ce que nous propose, en fait, le Musée du consommateur communiste de Timişoara.(Trad. : Dominique)

  • Piatra Neamț

    Piatra Neamț

    Nous vous emmenons aujourd’hui dans le nord-est de la Roumanie, dans une des villes historiques moldaves les plus anciennes, attestée pour la première fois en 1387. Le tourisme à Piatra Neamț suit par ailleurs une courbe ascendante, année après année. Les possibilités de loisirs de l’endroit, ses musées et ses monastères font de cette destination, surnommée la Perle de la Moldavie, une destination de rêve pour un séjour de quelques jours. Une raison de plus pour nous y rendre en cette saison, c’est le fait que depuis le 10 janvier, la piste de ski a ouvert ses portes aux amoureux des sports d’hiver. D’une longueur de 965 mètres, avec un degré de difficulté moyen, dotée d’installation nocturne et de canons à neige, cette piste est complétée par une deuxième, destinée aux débutants qui pourront profiter de ses 2.300 mètres de long, de ses huit canons à neige et de son installation nocturne pour devenir très vite des skieurs chevronnés. Avec un ski-pass à 100 lei par jour, soit 21 €, l’offre défie toute concurrence.



    Vlad Tudor, du Bureau pour la promotion du tourisme et l’organisation des événements de la mairie de Piatra Neamț, nous parle de son amour pour cette ville, destination idéale de ceux qui aiment la nature, l’histoire et la culture locale :



    « La ville de Piatra Neamt a été bâtie autour de la Cour princière, le centre historique de la ville, où se trouvent l’église St Jean, la Tour au clocher et les autres bâtisses avoisinantes érigées au temps du voïvode Etienne le Grand, en 1499. La ville est entourée par des massifs montagneux, une irrésistible invitation depuis les randonnées et jusqu’aux sports d’aventure en été, à la pratique des sports d’hiver pendant la saison froide. Des trajets pour pratiquer le VTT sont également aménagés. En été, une piscine publique est ouverte en contrebas des monts Cernegura, au bord de la rivière Bistrița. »



    Le Musée d’histoire et d’archéologie, partie du complexe muséal Piatra Neamț, vous convie à ses expositions itinérantes ou à ses collections permanentes. Une exposition provisoire est dédiée actuellement au voïvode Etienne le Grand, figure historique devenue mythique de la Moldavie du Moyen-Âge, symbole national de la résistance moldave face aux Ottomans. Ecoutons à ce sujet Vlad Tudor, du Bureau pour la promotion du tourisme et l’organisation d’événements de la mairie de Piatra Neamț :



    « Le Musée d’histoire a été fondé en 1934 par le prêtre Constantin Mătase, et il détaille l’évolution des communautés humaines présentes dans la zone de Neamț, à commencer par le paléolithique supérieur et jusqu’à nos jours. Parmi les pièces de collection d’exception qu’il recèle, mentionnons les statuettes Soborul Zeițelor/l’Assemblée des déesses, Hora de la Frumușica/la Ronde de Frumusica, et puis le trésor de vases en or et en argent. Un musée à part et tout à fait exceptionnel est aussi celui de Cucuteni, portant le nom de la civilisation homonyme fondée dans la région du 5e au 4e millénaire avant notre ère ».



    Si malgré tout vous ne désirez pas vous essayer au ski sur la nouvelle piste, sachez qu’il y a une foule d’événements organisés par la mairie de Piatra Neamț tout au long de l’année. Vlad Tudor détaille :



    « Chaque année, à la fin du mois de mai, nous organisons le Festival d’art traditionnel intitulé « Le Coffre de dot », où des artisans originaires de tous les coins du pays sont présents pour présenter leur art. Ils ne sont pas avares en explications, et vont vous parler avec grande joie de leur métier. Puis, à partir du mois d’avril, chaque mois compte un événement spécifique, ayant trait à la région historique de Neamţ. La Fête de la Cour princière a lieu tous les ans le 20 avril, jour de la première mention historique de l’existence de la ville ».



    Pour loger sur place, vous pouvez faire pleine confiance aussi bien aux hôtels classiques qu’aux auberges charmantes et coquettes, érigées dans les poétiques villages environnants.



    Trad. Ionut Jugureanu

  • La ville de Sulina

    La ville de Sulina

    Sérigeant à lendroit même où lun des bras du Danube, le bras Sulina justement, rencontre la mer Noire, la ville portuaire de Sulina nest joignable que par voie deau. Que ce soit au moyen des chaloupes rapides ou du ferry, le voyage vers Sulina est un plaisir à part entière, pour les amoureux de la nature en particulier. Ilinca Mihăilă, bibliothécaire à la bibliothèque Jean Bart de Sulina, ainsi appelée daprès lenfant chéri du pays, Eugen Botez, qui avait pris Jean Bart pour pseudonyme littéraire, nous convie à la suivre à travers la ville: « Jadore tout dans cette ville. La générosité de la nature qui la submerge, coincée entre la mer, le Danube et son delta. Position imprenable. A partir dici, lon peut se réfugier dans la nature sauvage, en passant par les canaux qui entourent la ville et qui nous portent au cœur du delta, dans les forêts vierges de Letea ou vers les villages de pêcheurs de Caraorman et de Periprava. Ce dernier fut bâti près des ruines de la cité portuaire de Licostomo, élevée par les Génois au Moyen Age. Parce que, à part la nature, il y a la culture, évidemment. Déjà que cest ici, à Sulina, qua été esquissé le premier embryon de lUnion européenne. Il y avait une mini-Europe, un Europolis, formé des consulats des Etats membres de cette Commission du Danube, et puis lon croisait les agents et les représentants des maisons de commerce, des transporteurs qui profitaient du développement dun commerce florissant et du régime de ville franche de ce port. Aujourdhui, Sulina dévoile à qui sait regarder ses trésors historiques, ses traditions soigneusement conservées, les réminiscences de ses jours de gloire ».



    Et, en effet, Sulina respire encore le parfum de son riche passé cosmopolite, des 26 ethnies différentes, chacune avec ses églises et ses écoles propres. Mais Sulina, ne loublions pas, se trouve en bord de mer. Lon peut se dorer, nager, pêcher, observer les oiseaux et admirer la faune et la flore locale. Au départ de Sulina, les promenades en chaloupe ou en barque nous feront découvrir le delta, ses lacs et ses canaux, ses forêts vierges et ses marais. Et dans la ville même, ne pas hésiter à faire un tour au musée du Vieux phare, le cimetière, le vieux centre-ville ou encore son château deau.



    Erigé entre 1869 et 1870, perché à plus de 17 mètres, le Vieux phare domine les environs, et aujourdhui il abrite un musée. Lexposition permanente retrace lévolution de la ville, sattardant sur lépoque où la Commission européenne du Danube faisait son renom. Deux personnalités emblématiques sont par ailleurs mises à lhonneur : lécrivain Eugeniu Botez (mieux connu sous son pseudo littéraire Jean Bart) et le chef dorchestre George Georgescu. La pièce du rez-de-chaussée est dédiée à la Commission européenne du Danube, créée suite au Traité de Paris du 30 mars 1856, Commission qui allait administrer le Phare à commencer de 1879. Léchelle métallique en colimaçon, éclairée par trois belles ouvertures circulaires, mène à la coupole du Phare. Le cimetière des marins est un endroit unique, non seulement en Roumanie, mais dans toute lEurope. De hauts fonctionnaires, des princes et des princesses, le menu peuple, des voyageurs, des téméraires, des pirates sanguinaires ont trouvé là le repos éternel et la paix de lâme. Les stèles funéraires constituent autant de témoins de la richesse artistique bouillonnante des époques passées que du caractère cosmopolite de ses habitants, de toutes confessions, partageant en bonne entente la même terre, de leur vivant comme dans la mort.



    Enfin, le château deau. Parlons-en, car la légende veut que ce soit la reine Wilhelmine des Pays-Bas qui eusse financé sa construction. Et en effet, il semblerait que la reine ait débarqué à Sulina vers la fin des années 1890 et que lorsquelle demanda de leau, on lui apportât de leau du Danube. Lusine deau et le château deau furent érigés en 1897 et payés des deniers de la Maison royale des Pays-Bas. Toujours en état de fonctionnement de nos jours, vous aurez le privilège détancher votre soif grâce à la reine Wilhelmine. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le Musée de la Civilisation populaire traditionnelle Astra

    Le Musée de la Civilisation populaire traditionnelle Astra

    Occupant une superficie de 96 ha à proximité de la ville, a l’air libre, il est adossé a la forêt qui sépare Sibiu du village de Rasinari, lieu de naissance du philosophe Emil Cioran. L’exposition proprement dite occupe un peu plus de la moitié de la superficie du musée. Le reste de l’espace est consacré aux espaces de loisirs, restaurants et auberges, à un terrain de jeux, à un centre d’information touristique, un parking et, surtout, à plus de 10 km d’allées qui invitent les randonneurs à la promenade et à la rêverie.Mirela Iancu, directrice du département du marketing culturel du Musée Astra, dévoile cet espace qu’occupe le musée, ce lieu privilégié et envoûtant qui convie les visiteurs à de nouvelles expériences: « Ce n’est pas une simple visite dans une sorte de synthèse du monde rural roumain, mais plutôt une immersion intégrale dans cet univers aujourd’hui disparu. Le musée compte plus de 400 bâtisses traditionnelles : des moulins, des installations techniques anciennes, et même des foyers entiers qui reproduisent à l’identique la manière dont nos ancêtres vivaient et travaillaient. Il existe encore de nos jours de tels joyaux dans certains villages reculés. Nous essayons de les intégrer à nos collections pour les préserver, les faire connaître et leur donner une nouvelle vie. »

    Les visites guidées peuvent être programmées en utilisant les données de contact que vous trouverez sur le site ou la page Facebook du musée. Mirela Iancu précise : «On peut parcourir les allées et les sentiers de notre musée à pied, en calèche, voire même, en hiver, en traîneau. Si jamais vous avez un petit creux, deux restaurants sont là pour combler vos désirs, voire toutes vos envies, notamment en matière de cuisine traditionnelle. En saison, vous trouverez des festivals gastronomiques dédiés aux cuisines du terroir, spécifiques aux diverses régions du pays. Cette année 2018 est celle de la célébration du Centenaire. Le programme prévu par le musée essaye de rendre compte de l’importance du paysan, du rôle du village comme unité sociale, dans la création de ce que l’on a appelé la Grande Roumanie. Nous essayons de rendre compte du quotidien du village roumain pendant la période de la Grande guerre, lorsque les hommes sont partis et que les femmes, les vieux et les enfants ont repris le flambeau aux champs, et que la dureté de la vie de l’époque pesait sur leurs seules épaules frêles. Il y a eu des efforts, individuels et collectifs, dont on a du mal à prendre l’entière mesure aujourd’hui. »

    Le musée de la Civilisation populaire de Sibiu s’intègre aussi dans un mouvement muséographique mondial. Des collaborations et des partenariats stratégiques ont été noués avec différentes régions de Roumanie, mais aussi avec d’autres pays. Le musée s’appuie également sur l’apport des bénévoles anonymes, des habitants du coin, des retraités qui vont prendre soin d’une maison, voire d’une partie entière du musée, explique Mirela Iancu.

    Mirela Iancu : « Nous essayons de mobiliser les seniors de Sibiu. Ce sont des gens qui ont vécu leur enfance, peut-être une partie de leur vie à la campagne, dans les villages avoisinants. Ils savent prendre soin d’un jardin, faucher l’herbe, entretenir une maison qui, parfois, ressemble à celle de leur enfance et se passionnent pour ces activités. Et cette activité physique, souvent agréable car accomplie dans la nature, les aide à arrondir leurs fins de mois. Bref, c’est « tout bénéf » »

    Ilie Munteanu est retraité, et il a endossé le képi de surveillant d’une partie du musée. Il nous parle de son travail, au sein du musée. Ecoutons-le : « Je prends soin d’une habitation originaire du village de Poiana, de la commune de Perişani, où l’on peut voir les occupations spécifiques des habitants de l’ancien temps. Personnellement, je suis riche, j’ai du temps à tuer, je suis à la retraite. Et puis, j’adore demeurer actif, j’aime travailler dans la nature, et me rendre utile. Alors, d’une pierre, deux coups : je sers à quelque chose, et je me fais plaisir. »

    Le musée en plein air a été fondé dans les années ’60, a la suite d’une étude qui avait débuté dix ans auparavant. Aujourd’hui, entre 30 et 35% des touristes qui franchissent son seuil sont étrangers. Le musée accorde donc beaucoup d’attention a cette catégorie de visiteurs. Le musée en a reçu 500 000 l’année dernière, et les chiffres s’annoncent meilleurs d’année en année. (Trad. Ionut Jugureanu)